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h « Quand on a décidé de partir, il faut faire ses bagages, seller son âne et se mettre en route . La montagne est à peine visible dans le lointain. À l’aube il faut partir. C’est un grand départ. Il faut dire adieu . À quoi ? À tout et à rien. À rien, car ce monde que l’on quitte sera toujours là près de nous, en nous, jusqu’à notre dernier souffle, toujours aussi près de nous. Étant chassé et repoussé, il a bien des chances de surgir avec plus de véhémence à l’intérieur de nous même. À tout, car, en partant à la recherche de l’absolu, nous coupons les ponts avec tout ce qui pourrait nous en détourner. La séparation, finalement, n’est pas dans l’éloignement mais dans le détachement. Il faut à tout prix empêcher notre personnalité de se replier sur elle-même, de se construire une citadelle. Avant de partir, il y a quelques coups de hache et de serpe à donner. En tranchant autour de soi, on voit immédiatement que l’on tranche en soi. Mais il ne faut pas attendre d’être détaché de tout et de soi pour partir. Qu’emporter avec soi ? Tout soi-même et rien de moins. Étrange réponse après avoir dit qu’il faut tout laisser et surtout se laisser soi-même. Et pourtant c’est vrai, il faut s’emporter tout entier. Beaucoup ne partent qu’en apparence. Ils se mettent eux-mêmes en sécurité avant de se mettre en route. Ils se font une personnalité artificielle, ce robot, cette ombre d’eux-mêmes qu’ils envoient. Ils n’entrent jamais vraiment de tout leur être dans l’expérience. En partant, il faut mettre sur son âne tout ce qu’on possède et partir avec tout ce qu’on est, il faut tout prendre, les grandeurs et les faiblesses, les grandes espérances, les tendances les plus basses et les plus violentes, tout, tout, car tout doit passer par le feu. » (D’après un texte du Père Y.Raguin : « Chemin de la Contemplation ») « Me voici […] je suis venu, ô Dieu, pour faire Ta volonté » (He 10,7). Mes chers frères et sœurs, chers amis, Me voici depuis un mois aux Philippines sur cette belle île de Talim! Fin janvier, juste avant partir, jai reçu ce beau texte du père Raguin qui m’a beaucoup touché et lequel je partage avec vous en commencent ce newsletter. En début de février j’ai sellé mon âneEt quel cadeau du départ la Parole de Dieu m’a saisi et m’a rempli de joie, car l’Evangile du jour était Mk 6,53-56 . J’ai pu la méditer toute au long de mon long vol vers ce pays de l’autre bout du monde. Oui, l’essentiel, comme disait st.François, c’est suivre les traces de Notre Seigneur Jésus Christ! Et cela est l’essentiel pour le début de cette mission: se mettre à l’écoute du Christ, à la disponibilité patiente, Le chercher, apprendre à L’imiter, d’avantage aimer et servir. C’était magnifique de rejoindre la vie de San Damiano (SD) avec ses joies et ses peines, avec toutes les aventures quotidiennes la chaleur (yes! ), les coups de l’électricité, les chants des coqs à partir du 4h du matin, le bruit permanent, les riz à chaque repas, le championnat” quotidien de boire 4 litres d’eau, „pilipino time“, les attaques des moustiques, la finesse de langage « taglish 1 » etc... Masaya ako talaga 2 de retrouver nos jeunes SD avec toute l‘équipe du staff, les gens du village, les enfants avec des grands sourires, mes patients chroniques... Il y a aussi ceux qui sont déjà partis chez le Bon Dieu kuya 3 Freddie, kuya Erap, kuya Marcelino... Et aussi ceux qui, malgré tout (du point de vue médical, c’est vraiment impossible!), continuent à vivre... Dès mon premier jour d’arrivé sur l’île, j’ai couru dans le village voisin pour voir ma très chère patiente, une très bonne amie plutôt, ate Noreen. La vie de cette jeune femme, atteinte du cancer au stade terminal, est vraiment marquée par la sainteté! Quelle grâce de la voir avec son superbe mari dans la persévérance incroyable, dans la foi ferme et fidèle. Elle souffre des immenses douleurs des métastases osseuses, son corps devient de plus en plus paralysé, mais elle continue à sourire et de répéter que malgré tout, la vie est une bénédiction, même avec cette terrible souffrance. Ate Noreen prie beaucoup tous les jours. Comme elle dit elle trouve sa force dans le Seigneur et grâce à l’amour de sa famille et de ses amis. Chaque visite médicale et fraternelle commence par la sainte communion que nous lui apportonsPrions pour ate Noreen et à travers elle, pour tous les malades que nous portons dans nos cœurs… 1 Taglish = mixture du tagalog et de l’anglais. 2 En tagalog: je suis vraiment très heureuse. 3 Un petit rappel: kuya / ate c’est un « titre » de politesse aux Philippines qui peux se traduire par : ate soeur ainée, kuya - frère ainé.

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h « Quand on a décidé de partir, il faut faire ses bagages, seller son âne et se mettre en route. La montagne est à peine visible dans le lointain. À l’aube il faut partir. C’est un grand départ. Il faut dire adieu. À quoi ? À tout et à rien. À rien, car ce monde que l’on quitte sera toujours là près de nous, en nous, jusqu’à notre dernier souffle, toujours aussi près de nous. Étant chassé et repoussé, il a bien des chances de surgir avec plus de véhémence à l’intérieur de nous même. À tout, car, en partant à la recherche de l’absolu, nous coupons les ponts avec tout ce qui pourrait nous en détourner. La séparation, finalement, n’est pas dans l’éloignement mais dans le détachement. Il faut à tout prix empêcher notre personnalité de se replier sur elle-même, de se construire une citadelle. Avant de partir, il y a quelques coups de hache et de serpe à donner. En tranchant autour de soi, on voit immédiatement que l’on tranche en soi. Mais il ne faut pas attendre d’être détaché de tout et de soi pour partir. Qu’emporter avec soi ? Tout soi-même et rien de moins. Étrange réponse après avoir dit qu’il faut tout laisser et surtout se laisser soi-même. Et pourtant c’est vrai, il faut s’emporter tout entier. Beaucoup ne partent qu’en apparence. Ils se mettent eux-mêmes en sécurité avant de se mettre en route. Ils se font une personnalité artificielle, ce robot, cette ombre d’eux-mêmes qu’ils envoient. Ils n’entrent jamais vraiment de tout leur être dans l’expérience. En partant, il faut mettre sur son âne tout ce qu’on possède et partir avec tout ce qu’on est, il faut tout prendre, les grandeurs et les faiblesses, les grandes espérances, les tendances les plus basses et les plus violentes, tout, tout, car tout doit passer par le feu. » (D’après un texte du Père Y.Raguin : « Chemin de la Contemplation »)

« Me voici […] je suis venu, ô Dieu, pour faire Ta volonté » (He 10,7). Mes chers frères et sœurs, chers amis,

Me voici depuis un mois aux Philippines sur cette belle île de Talim! Fin janvier, juste avant partir, j’ai reçu ce beau texte du père Raguin qui m’a beaucoup touché et lequel je partage

avec vous en commencent ce newsletter. En début de février j’ai sellé mon âne… Et quel cadeau du départ – la Parole de Dieu m’a saisi et m’a rempli de joie, car l’Evangile du jour était Mk 6,53-56 . J’ai pu la méditer toute au long de mon long vol vers ce pays de l’autre bout du monde. Oui, l’essentiel, comme disait st.François, c’est suivre les traces de Notre Seigneur Jésus Christ! Et cela est l’essentiel pour le début de cette mission: se mettre à l’écoute du Christ, à la disponibilité patiente, Le chercher, apprendre à L’imiter, d’avantage aimer et servir.

C’était magnifique de rejoindre la vie de San Damiano (SD) avec ses joies et ses peines, avec toutes les aventures quotidiennes – la chaleur (yes! ), les coups de l’électricité, les chants des coqs à partir du 4h du matin, le bruit permanent, les riz à chaque repas, „le championnat” quotidien de boire 4 litres d’eau, „pilipino time“, les attaques des moustiques, la finesse de langage « taglish 1» etc... Masaya ako talaga2 de retrouver nos jeunes SD avec toute l‘équipe du staff, les gens du village, les enfants avec des grands sourires, mes patients chroniques... Il y a aussi ceux qui sont déjà partis chez le Bon Dieu – kuya3 Freddie, kuya Erap, kuya Marcelino... Et aussi ceux qui, malgré tout (du point de vue médical, c’est vraiment impossible!), continuent à vivre... Dès mon premier jour d’arrivé sur l’île, j’ai couru dans le village voisin pour voir ma très chère patiente, une très bonne amie plutôt, ate Noreen. La vie de cette jeune femme, atteinte du cancer au stade terminal, est vraiment marquée par la sainteté! Quelle grâce de la voir avec son superbe mari dans la persévérance incroyable, dans la foi ferme et fidèle. Elle souffre des immenses douleurs des métastases osseuses, son corps devient de plus en plus paralysé, mais elle continue à sourire et de répéter que malgré tout, la vie est une bénédiction, même avec cette terrible souffrance. Ate Noreen prie beaucoup tous les jours. Comme elle dit – elle trouve sa force dans le Seigneur et grâce à l’amour de sa famille et de ses amis. Chaque visite médicale et fraternelle commence par la sainte communion que nous lui apportons… Prions pour ate Noreen et à travers elle, pour tous les malades que nous portons dans nos cœurs…

1 Taglish = mixture du tagalog et de l’anglais.

2 En tagalog: je suis vraiment très heureuse.

3 Un petit rappel: kuya / ate – c’est un « titre » de politesse aux Philippines qui peux se traduire par : ate – soeur ainée, kuya - frère ainé.

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Pendant les premiers jours après mon arrivée, j’ai pris du temps pour me réadapter dans cet univers, pour passer quelques jours de vie très simple sans travailler à la clinique. Ainsi la clinique, elle a eu du temps pour se préparer aux „attaques“. Alors j’ai eu une grande joie de rencontrer et de passer du bon temps avec nos jeunes, les écouter, partager et ainsi me mettre à nouveau au tagalog. C’est aussi l’occasion de partager leurs joies et moments plus difficiles. J’ai toujours beaucoup à apprendre d’eux. Voilà, par exemple ce que me disait l’un des scholars : « moi, je vais très bien, car cette année ma famille peut manger trois fois par jour ». Un autre est tombé dans une situation plus terrible ... les deux parents d’un de nos jeunes, ont été mis en prison, et pour l’instant, il n’y a pas de solution de faire sortir au moins la maman qui est incarcérée faussement … Ce jeune qui était battu toute son enfance par son père a malgré tout le grand désir d’aller visiter ses parents et de les aider… Depuis quelques mois il vit chez nous à bukid4. Dans son cœur trahi il y a un vrai pardon qui demeure… Ce jeune kuya est très brave et il continue à faire un bon progrès dans le chemin de guérison. C’est aussi magnifique de voir les autres jeunes qui sont très attentifs pour lui, qui essaient d’exprimer leur soutien fraternel.

Je pourrais continuer encore plusieurs pages sur les histoires, belles ou moins belles de nos scholars. Voici une phrase, que je tenais à vous partager, qui résume (en tout cas pour moi) la vie de nos jeunes: „Je vois le soleil, et si je ne le vois pas, je sais qu’il luit. Et savoir cela, c’est déjà toute la vie“ (F.Dostoïevski). En effet, il y a une grande espérance qui est comme un petit grain de blé au fond de leur cœur: construire leur propre vie plus juste, plus digne, de pouvoir être aimé et aimer.

Je me suis installée dans une petite, très sympa maison « Sainte Claire » au sein de bukid avec une très courageuse fille Romalyn (11 ans) qui est une de nos scholars. Sa famille vit à Manille et est extrêmement pauvre. Son histoire de vie est aussi très touchante et marquée par la grande misère. Maintenant elle vit ici sur l’île de Talim et va à l’école qui est tout prêt. Romalyn aime bien écouter des petites contes avant de s’endormir. Souvent elle rit aux éclats car parfois (et surtout le soir après un longue journée) mon tagalog est très comique . C’est une vraie gymnastique de prononcer les mots comme p.ex., „kumukutikutitap5“.

Je ne suis pas la seule « puti – puti6 » sur l’île, car Augustin – kuya Agu – un étudiant belge, qui est volontaire pour un an dans l’ONG vit ici depuis déjà quelques mois.

Il est très bien inséré dans la communauté SD. Son travail - construire une éolienne (bientôt finie!) et en même temps il est un chouette éducateur pour nos jeunes. En effet, je voudrais plutôt dire qu’il est comme un frère ainé pour eux. C’est vraiment magnifique de travailler avec lui, d’animer les soirs, organiser des différentes activités etc. Cette année j’ai commencé un petit programme avec nos jeunes SD – „Y.E.S. night“ (youth empowerment steps). C’est une idée qui est née dans ma tête juste avant partir en mission : l’éducation de l’intelligence émotionnelle, de l’habileté sociale, connaissance de soi, les dangers d’addictions et autres à travers des différents jeux, des réfléxions, des partages guidés. Ce sont les moment très riches, car on découvre une immense beauté de leur cœurs et des véritables valeurs. Ni la misère, ni aucun souffrance ne peut supprimer ce beau sceau des enfants de Dieu que l’être humain est. J’apprends beaucoup d’eux…

Deux choses qui m’ont touché en particulier pendant ce premier mois de mission: l’émerveillement et la joie de vivre le moment présent. Même pendant des petits tâches quotidiennes que nous faisons ensemble (p.ex., faire la vaisselle – c.à.d., un qui pompe de l’eau, les autres en même temps lavent et rincent dans les bassins…), les jeunes s’amusent bien: on chante, on dance, on rit... Aussi, la nuit, quand on rentre de l’église de Janosa, presque tout le temps nous marchons en chantant, accompagné par une guitare! Les jeunes savent profiter de la vie, n’attendent pas une occasion spéciale, car la vrai vie - c’est vraiment maintenant. C’est aussi une de raison pourquoi les philippins n’achètent pas de la nourriture pour le lendemain. On a de quoi manger que pour aujourd’hui – « <…> donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour… »…

4 Bukid – un lieu dans le village de Sapang où notre vie communautaire bouillonne.

5 En tagalog – un scintillement.

6 En tagalog – un blanc.

Romalyn et kuya Reggie près de maison « Ste Claire »

Kuya Agu

Kuya Agu

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Les enfants et les jeunes savent « goûter » l’étonnement et de tirer des fruits de beauté dans les choses tous simples. Combien de fois ils m’ont arrêté pour simplement regarder la nuit étoilée en retournant de l’église de Janosa7, ou soit observer les superbes manguiers, bananiers, les milliers d’espèces des plantes, qui poussent partout à bukid. J’étais tellement inspirée que maintenant avec Romalyn on a décidé de bien s’occuper de notre petite jardin des fleurs autour de la maison. Alors je commence mon oraison du matin en arrosant les plantes... Cela remplace même ma première tasse du café . La vie avec les jeunes SD est vraiment extraordinaire. Chacun d’entre eux sont très différents, chacun a besoin de beaucoup d’amour, d’écoute, d’encouragement… En rentrant de l’école ils aiment venir à la clinique pour simplement dire bonjour et de se renseigner combien de patients j’ai consulté. Ils font un vrai petit contrôle de mon travail . Ils sont très attentifs et toujours prêts à aider, à servir. Un jour j’ai attrapé un petit virus et alors ma voix était rauque. Sans rien dire, un de nos jeune, kuya Rexcy est parti dans le jardin et a fait un excellent thé au gingembre et « kalamansi ». La guérison immédiate!

Avec Augustin et ate Dangs nous sommes venu à Manille pour la 50-ième anniversaire de la DCC (délégation catholique pour la coopération). On a eu la joie de célébrer la messe en français, présidé par l’évêque de Nancy, l’accompagnateur de la DCC, Mgr J.-L. Papin. On a pu rencontrer les responsables et nos chargés de mission en Asie, Stéphanie et Jean-Baptiste, ainsi que plusieurs volontaires qui travaillent dans les différents projets dans ce continent. Une belle journée d’échanges et d’amitiés!

« Je ne soigne jamais des foules, mais seulement des personnes. Si je regardais les foules, je ne commencerais jamais » (Ste Mère Teresa)

Donc, petit à petit j’apprends à le faire aussi . Surtout les matins, quand on ouvre la porte de notre petit dispensaire, on voit déjà une belle file d’attente. Nos services à la clinique commence par une petite prière de la consécration pour la Vierge Marie. C’est très beau, car certains patients viennent prier avec nous.

Après la première réunion avec le staff où j’ai présenté tous mes idées qui débordent ma tête (les différents projets de prévention, des missions médicales etc.), kuya Oyeth8 après un petit moment de silence a dit: „Doktora, en effet, on aura besoin de trouver un supplémentaire „health worker““. Donc on est en train de le chercher... Une fois par semaine je donne aussi un cours pour continuer à former l’équipe médicale. lls sont très motivés et prêts de faire tout pour qu’on puisse mieux servir. C’est vraiment très agréable de travailler avec eux. Comme l’année dernière, je continue à compléter mon « encyclopédie » médicale avec des cas très intéressants et incroyables (tout est possible aux Philippines! P.ex., cette semaine j’ai eu un patient dont le taux d’hémoglobine est 30 g/L (on parle d’anémie lorsque le taux est inférieur à 120 g/L), et il a eu encore la force de travailler…). Ce qui est le plus exigeant ici (mais c’est cela qui est passionant), c’est qu’on peut pas être uniquement le médecin. Confrontés tous les jours à de nombreux défis qu’amènent nos patients, il faut les soigner mais sans oublier de régler les problèmes collatéraux. Comment assurer qu’ils puissent avoir de quoi manger après avoir acheté le traitement ? Comment convaincre les autres membres de familles (cela arrive surtout pour ceux qui sont membres de sectes) de commencer un vrai traitement au lieu des méthodes des charlatans (parfois même dangereux) ? Comment organiser le transport pour ramener à l’hôpital ? Quand la maman est hospitalisé, comment assurer qu’il y a quelqu’un qui s’occupera de ses enfants ? etc. L’éducation prend une grande partie de temps de consultations (et cela demande beaucoup à ma pauvre patience...). Et très souvent il faut simplement les écouter, encourager, visiter les plus fragiles dans leurs petites cabanes… En effet, ce qui est très important, c’est une consolation et un soutien fraternel. C’est comme la construction d’un petit pont vers l’Espérance... Malheureusement, il y a déjà trois nouveaux patients (en plus, ils sont très jeunes) qui ont le cancer… On les invite à prier, de recevoir les sacrements et on propose notre soutien spirituel et amical dans ce combat, qui pour les pauvres est encore plus dur… Ce mois grâce au « Solidarity found » on a pu déjà sauvé quelques patientes gravement malade: on a pu payer pour leurs examens laboratoires urgents et envoyer pour hospitalisation dans la ville. Que le Bon Dieu bénisse et récompense tous nos parraineurs!

7 Janosa – une village où se trouve l’église principale de l’île de Talim, ~40 min à pied de Sapang, de notre village. Avec les jeunes nous y animons la messe du soir de

mercredi. 8 Kuya Oyeth est un responsable de la clinique, un membre ainé de San Damiano.

LA VIE à la clinique « San Damiano »

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„Nous voulons simplement partager nos bénédictions et tant soit peu ce qu’on a reçu en tant que San Damiano scholars” – disaient tous les anciens boursiers de SD, qui ont maintenant fini leurs études et ont les bons travaux à Manille. Avec kuya Agu nous avons eu la joie de les rejoindre pour trois beaux jours à Laiban - un petit village tribal dans les montagnes, qui est extrêmement pauvre. Pas beaucoup de signes de civilisation: pas d`électricité, pas de réseau téléphonique... Mais la superbe nature et les gens, surtout les enfants pleins de vie! C’est quoi cet „Outreach program“? Je dirai – une vraie et consciente gratitude pour le Bon Dieu et le désir de partager leurs biens avec ceux qui sont dans une très grande pauvreté. En effet, ces jeunes vivaient avant dans les conditions très semblables... Alors, nous sommes partagé en petites équipes pour les différentes activités pour les enfants: l’évangélisation, les activités pour apprendre à protéger la nature, une petite mission médicale (apprendre à laver les mains, les dents, aussi nous avons nettoyé plusieurs plaies infectées, j’ai eu quelques consultations des jeunes mamans et les enfants malades...). Les anciens scholars ont remmené des jeux, des bonbons, de la nourriture... Les enfants ont mangé un spaghetti pour leur meryenda9! Pour plusieurs c’était la première fois dans leur vie de manger un autre plat que du riz... Pour la plupart des enfants, c’était aussi le seul repas qu’ils ont pu recevoir depuis le matin. Dans ce petit village où il y a tellement de misères sont apparus la joie débordée, les cris de bonheur et les sourires des enfants… Voilà les premières nouvelles de cette mission qui commence à prendre son élan… Je voudrais finir cette newsletter avec une petite prière de St. Ephrem que j’aime beaucoup…

Seigneur et Maître de ma vie, ne m’abandonne pas à l’esprit de paresse, de découragement, de domination, et de vain bavardage. Mais fais-moi la grâce à moi Ton serviteur de l’esprit de chasteté, d’humilité, de patience et de charité.

Oui, Seigneur Roi, accorde moi de voir mes fautes et de ne pas condamner mon frère. O Toi qui est bénis pour les siècles des siècles! Amen!

UNE IMMENCE MERCI (maraming salamat po!) pour vos prières et vos amitiés! Les mois prochains seront encore plus «chauds» : merci de prier pour les camps de l’été des enfants, des jeunes, les différentes missions médicales et surtout pour nos chemins de sainteté… Aussi, je vous confie la situation douloureuse des Philippines avec le nouveau président R.Duterte… Il y a déjà plus que 7000 philippins assassinées à cause de sa politique « War against drugs »… MERCI beaucoup!

Je vous garde dans mes humbles prières et dans mon cœur! Très bonne route vers les Pâques!

Le prochain newsletter dans deux mois… Prenez soin les uns des autres! Bonne santé et joyeuse sainteté!

Pagpapalain kayo ng Panginoon ! Que le Seigneur vous bénisse!

Fraternellement, en communion de prière, viktorija+

9 En tagalong: un goûter

« Outreach program » à Laiban