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This article was downloaded by: [Florida Atlantic University]On: 10 November 2014, At: 12:37Publisher: RoutledgeInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH,UK
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« Style » de pratique,sentiment d’appartenancecommunautaire etreprésentations sociales durisque en stations de sportsd’hiverKevin Vermeira & Veronique Reyniera
a Universite Joseph-FourierPublished online: 11 Jul 2013.
To cite this article: Kevin Vermeir & Veronique Reynier (2006) « Style » de pratique,sentiment d’appartenance communautaire et représentations sociales du risque enstations de sports d’hiver, Loisir et Société / Society and Leisure, 29:2, 347-376, DOI:10.1080/07053436.2006.10707723
To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/07053436.2006.10707723
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Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 29, no 2, Chantal Royer (dir.). Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés.
« Style » de pratIque, SentIment d’appartenance cOmmunautaIre et
repréSentatIOnS SOcIaleS du rISque en StatIOnS de SpOrtS d’hIver
Kévin veRmeiR
Véronique ReynieR
Université Joseph-Fourier
L’enjeu du risque dans la diversification des pratiques sportives en stations
Depuis plus d’une trentaine d’années, l’évolution de la pratique sportive se cristallise autour d’une transformation progressive des comportements, des représentations et des valeurs sportives (Loret, 1995 ; Maurice, 1987 ; Pociello, 1995). Le modèle sportif « rationaliste » centré sur l’enregistre-ment de la performance chiffrée et l’association des pratiquants au sein d’organisations de type pyramidal a perdu de son influence hégémonique. Des alternatives à ce système traditionnel apparaissent avec l’émergence de diverses pratiques sportives fondées sur l’hédonisme, l’épanouissement individuel, le refus des contraintes réglementaires et des systèmes d’autorité, qu’ils proviennent du cadre fédéral ou des entraîneurs (Wheaton, 2003). Les contestataires utilisent l’analogie avec le monde artistique pour décrire les particularités de leurs sports, mettant l’accent sur une pratique désintéressée, prônant l’aspect créatif de leurs pratiques et la lutte contre la normalisation des techniques utilisées (Beal et Weidman, 2003 ; Humphreys, 2003).
Dans les stations de sports d’hiver françaises, les valeurs alternatives inspirées du mouvement « beat » américain se développent dans les années 1970 et s’accompagnent de l’importation, de la réinvention et de la création de nouvelles pratiques sportives telles que le télémark, le monoski et le surf des neiges. Les pratiquants de ces nouvelles disciplines développent alors en ces lieux les mêmes revendications que les précurseurs : marginalité, liberté, expression. Ils opposent leur pratique à celle du ski alpin, qu’ils assimilent à une pratique rigide, cadrée et chronométrée, excluant toute créativité
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(Reynier, 1999). Ils se veulent le symbole d’un art de vivre basé sur la nature, l’esthétisme, le plaisir et les sensations ; ils délaissent les pistes balisées pour investir les espaces vierges et tentent de développer leur pratique en dehors des structures établies et de la logique compétitive traditionnelle du milieu sportif (Beal, 1995).
Parmi l’ensemble des pratiques sportives s’étant développées en stations dans le courant des années 1970-1980, le surf des neiges s’est rapi-dement imposé comme l’emblème de cette nouvelle idéologie. Les aspects de marginalité qu’il dégage et l’utilisation de son image alternative par les médias (Humphreys, 1997) le consacrent rapidement aux yeux du public comme l’étendard de la contre-culture sportive au sein des sports d’hiver. D’un point de vue théorique, cette association à la contre-culture est per-tinente, car à la différence d’une sous-culture (Yinger, 1960) les thèmes défendus par les pratiquants provoquent des conflits ouverts avec les tenants de la culture dominante (Harouel, 1998). Cette caractéristique fortement distinctive va ainsi faciliter l’identification de ses sympathisants à un groupe spécifique (Kaufmann, 2004), entraînant des processus d’autocatégorisation (Turner et al., 1987) et l’émergence d’une identité sociale1 (Tajfel, 1981) permettant de présumer la présence d’un groupe singulier (Crosset et Beal, 1997). Le surf des neiges, en tant que loisir sportif, deviendrait dès lors un support privilégié de constructions identitaires (Bourgeois et Whitson, 1995) s’élaborant notamment autour de la question du risque. Bien que rarement revendiqué en tant que tel, le risque deviendrait en effet une valeur d’importance, car il serait considéré comme un moyen privilégié d’accès à la jouissance (Stranger, 1999). La valorisation du risque, qu’elle soit réelle ou fantasmée, se voit largement renforcée par l’utilisation qu’en font les médias. Ce phénomène de résonance, associé à la jeunesse des pratiquants, a confiné l’image populaire du surf des neiges à une pratique de casse-cou téméraires (Humphreys, 1997).
L’intégration progressive du surf des neiges aux stations2, la progression technique des engins utilisés et sa massification ont rapproché la réalité de sa pratique de celle du ski alpin (avec notamment un fort développement de la pratique sur pistes damées). Le surf des neiges s’est institutionnalisé et s’est progressivement intégré au système sportif traditionnel (sa recon-naissance aux Jeux olympiques se fera en 1998). Cette standardisation de la pratique du surf des neiges a engendré une banalisation des signes qui lui étaient associés et qui représentaient, dans les premiers temps, l’apparte-nance à une communauté marginale. Être un surfeur des neiges n’était dès lors plus suffisant pour affirmer la spécificité de son identité. Aussi, afin de conserver leur statut de marginalité (et les valeurs qui lui sont attachées), certains pratiquants ont commencé à revendiquer leur appartenance à des communautés de surfeurs spécifiques. Définies à partir de différents styles
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de pratiques, ces communautés prescrivent un ensemble de valeurs et de conduites nécessaires pour se distinguer de la masse et dont l’adoption permet l’intégration du groupe ainsi défini (Fox, 1987).
Le premier regroupement ainsi reconnu a été celui du « freestyle ». Ses origines proviennent d’un transfert des techniques et des habitudes de pra-tiques empruntées à la communauté des adeptes de la planche à roulettes3. Dans ce style de pratique est privilégiée la réalisation de figures acrobatiques jugées sur leur difficulté technique, leur enchaînement et le risque qu’elles représentent. Les critères de jugement social sont alors essentiellement cen-trés sur la virtuosité technique et l’engagement physique des athlètes. Les risques physiques pris de façon volontaire et la résistance à la douleur lors des chutes deviennent des critères centraux d’évaluation qui permettent de juger de l’investissement de l’individu dans sa pratique et d’estimer sa position dans la hiérarchie sociale de la communauté (Borden, 2001). La reconnais-sance du « freestyle » s’est vue entérinée par la réalisation, en stations, de constructions spécialement aménagées pour ce type de pratique : telles que les structures neigeuses se présentant sous la forme d’un demi-tube et per-mettant de faire des figures en l’air4, et les zones enneigées dans lesquelles sont taillés un ensemble de modules destinés à la réalisation de sauts et de figures5. Ce style de pratique a fait l’objet d’une campagne mercatique et d’une marchandisation massive, il est devenu compétitif et a été incorporé aux systèmes fédéraux en tant que discipline reconnue.
Cette évolution du surf des neiges a été perçue par certains pratiquants comme un détournement de la pratique de ses origines. Ils prônaient un « retour aux sources » de l’esprit du surf des neiges en participant, au début des années 1990, à l’émergence d’une nouvelle tendance connue sous le nom de « freeride ». Revendiquant les espaces naturels non aménagés et les champs de poudreuse comme terrains privilégiés de la pratique, les freeriders s’opposaient à la « dérive » marchande et compétitive du surf des neiges. Cette revendication peut être mise en parallèle avec le mouvement des « soul-surfers », apparu trente ans plus tôt dans le surf, notamment en réaction à la prise d’importance croissante des compétitions et des prix en argent accordés dans celles-ci (Booth, 1995, 2003). Ces surfeurs célébraient alors une philosophie environnementaliste basée sur un concept mystique de communion avec la nature, proche du sens qui lui était donné dans sa pratique originelle par les inventeurs hawaïens de ce sport. Dans le milieu du surf des neiges, la résurgence de cet esprit a été symbolisée par la figure de Craig Kelly qui, alors qu’il était considéré en 1990 comme le meilleur compétiteur, s’est retiré du système compétitif pour ne continuer à pratiquer que sur des terrains vierges (Howe, 1998). Ce « style » s’est diffusé comme le véritable signe d’une pratique aventureuse, à la fois symbole de forte capacité technique et d’engagement dans la confrontation au terrain non aménagé. La
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pratique du freeride recèle une part d’imprévu reconnue, et le pratiquant qui s’y adonne peut faire valoir le caractère intrépide de sa course et s’assurer le prestige social qui en découle.
Par la suite, le freeride et le freestyle ont fait de nombreux émules dans le monde du ski (Drouet et Kemo Keimbou, 2005). Dès lors, la propriété matérielle du surf des neiges n’étant plus centrale pour revendiquer le statut alternatif de sa pratique, la focalisation sur le « style » a permis aux skieurs de s’approprier ces signes culturels. Ainsi, tout en conservant leur pratique d’ori-gine, une frange de skieurs s’est associée à ces valeurs alternatives (Midol et Broyer, 1995). Cette évolution de la pratique du ski a été largement encoura-gée par la sphère marchande qui a trouvé ici l’opportunité de « redynamiser » un marché en perte de vitesse (Thapa, 2001). L’incorporation rapide de ces styles aux stratégies de la mercatique des industriels (Catéra, 1998) incline à les dissocier des mouvements contre-culturels qui les ont inspirés. Car bien que les contre-cultures soient amenées à essaimer dans la culture dominante (Brake, 1985 ; Cagle, 1989 ; Cuche, 2001), la faible opposition que les styles ont suscitée nous amène à les appréhender comme des sous-cultures (Crosset et Beal, 1997 ; Drouet et Keimo Keimbou, 2005).
Néanmoins, le développement de ces différents styles de pratiques sportives en stations, à l’instar des évolutions repérées dans d’autres « sports de glisse » (Booth, 2003 ; Rinehart et Sydnor, 2003), se serait lui aussi lar-gement organisé autour de la question du risque. Celui-ci aurait participé à l’émergence de ces communautés spécifiques de pratiquants et se situerait même au cœur de leur existence.
Le risque, en stations de sports d’hiver, constituerait donc un objet social dont la maîtrise notionnelle est un enjeu. En effet, se positionner par rapport au risque permettrait de revendiquer la spécificité de son style et de son statut au sein des sports d’hiver ; et ce serait dans une démarche de distinction et de légitimation, que les différents groupes de pratiquants élaboreraient à son propos des systèmes de connaissances spécifiques. Ce processus est rendu possible par le fait que le risque peut s’exprimer en sta-tions sous des formes diverses et variées. Ainsi, dans cette étude, le risque est avant tout envisagé comme une notion susceptible d’activer l’imaginaire des individus interrogés. Le risque est considéré comme la représentation des dangers considérés par la personne, et ne présage pas des comportements ou de ses « prises de risque » effectives.
Ainsi considéré, le risque n’a pas de définition univoque et consen-suelle, il est un objet social « polymorphe » (Moliner, 1996 ; Peretti-Watel, 2000), et donc particulièrement enclin à susciter des représentations sociales différentes selon les groupes qui se l’approprient. Les représentations sociales sont des formes de connaissances socialement élaborées et partagées par
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un groupe social à propos d’un objet (Jodelet, 1989). Elles ont pour visée pratique de concourir à la construction d’une réalité commune à l’ensemble des membres du groupe. Selon Doise (1985), les savoirs ainsi élaborés ont pour fonction de participer au maintien des rapports sociaux tout en étant façonnés par eux. Les représentations sociales définissent alors « des princi-pes générateurs de prises de position liées à des insertions spécifiques dans un ensemble de rapports sociaux et organisant les processus symboliques intervenant dans ces rapports » (Doise, 1985, p. 245).
Aussi, définir les représentations sociales que les différents groupes de pratiquants ont du risque sur les domaines skiables devrait permettre en premier lieu d’appréhender les spécificités des significations qu’ils investis-sent dans cet objet et de mieux comprendre leur rapport au risque. Ensuite, cette étude devrait donner la possibilité de cerner certaines particularités culturelles des populations étudiées et de saisir ainsi les processus symboli-ques régissant en partie la dynamique de leurs interactions sociales.
La principale hypothèse émise est que les freestylers, les freeriders et les autres pratiquants diffèrent selon la représentation sociale qu’ils ont du risque sur les domaines skiables alpins. Ces différences étant envisa-gées comme résultant véritablement de l’adhésion des pratiquants à des communautés sportives singulières, elles devraient perdurer par-delà leurs spécificités sociodémographiques et sportives.
Méthode
Élaboration du questionnaire
Afin d’identifier les représentations sociales que les pratiquants ont du risque en stations, nous avons utilisé la méthode du questionnaire. Il a été construit à partir d’un pré enquête réalisée sous la forme de 31 entretiens individuels (Reynier et Soulé, 2002) et d’un entretien collectif (focus group). Les per-sonnes interrogées lors de cette pré-enquête ont été choisies de telle sorte qu’elles fassent toutes partie de l’univers d’enquête, qu’elles appartiennent à des groupes sociodémographiques divers et que leurs pratiques sportives en stations regroupent l’ensemble des pratiques sportives rencontrées sur les domaines skiables.
L’analyse des entretiens a été réalisée sous la forme d’une analyse thématique ayant révélé que le champ sémantique de la représentation sociale du risque, c’est-à-dire l’ensemble des significations autour desquelles elle s’organise, se compose de 33 thèmes différents.
Chacun d’eux a donné lieu à la formulation d’une question d’opi-nion (soit 33 questions) à laquelle les pratiquants devaient répondre en se positionnant sur une échelle en six points. Le questionnaire a également
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permis d’identifier le « style de pratique » des personnes interrogées sur la base d’une assimilation volontaire aux mouvements précités (freeride et free-style), et de rendre compte de leurs caractéristiques sociodémographiques.
Construction de l’échantillon
Afin d’obtenir un échantillon qui représente au mieux la population des pratiquants des stations, la méthode d’échantillonnage choisie a consisté à interroger dans les quatre grands types de stations définis par le SEATM6 (2002) un nombre de personnes qui soit proportionnel à leur taux de fré-quentation7. Les Alpes du Nord françaises (Isère et Savoie), dans lesquelles l’enquête s’est déroulée, regroupent plus de la moitié de la pratique des sports d’hiver en France (SEATM, 2002)8.
L’enquête s’est déroulée au cours des mois de février et mars 2003. Les questionnaires ont été administrés en faisant varier les facteurs sui-vants : période de vacances scolaires ou non, jour de la semaine, horaire dans la journée, lieu dans la station (files d’attente des remonte-pentes et des forfaits, terrasses des cafés, etc.)9. Ces questionnaires ont été distribués aux pratiquants, qui les remplissaient seuls, sur place, et les remettaient une fois remplis à l’enquêteur. Tous les types de pratiquants ont été interrogés (skieurs, surfeurs des neiges, télémarkeurs, etc.) en respectant la méthode du choix aléatoire10 et chacun a identifié sa pratique grâce à une question semi-ouverte (cf. annexes, question 3 du questionnaire).
Traitement statistique
Les réponses aux 33 questions d’opinions destinées à mesurer les éléments de la représentation sociale étudiée ont été soumises à une analyse en com-posantes principales (ACP) de type varimax normalisé afin de repérer celles formant des regroupements intelligibles. La règle de la limite la plus basse (Guttman, 1954) a été appliquée. Certains facteurs s’écartant peu de cette norme ont néanmoins été conservés en raison de leur pouvoir explicatif et de l’existence de critères moins restrictifs pour décider des items utiles à prendre en compte (Moliner, Rateau et Cohen-Scali, 2002).
Chacun des regroupements établis par l’ACP a fait l’objet de la construction d’une nouvelle variable. Celle-ci correspond à la somme des notes obtenues à chacun des items composant le regroupement en question, chaque note étant elle-même pondérée par le score de saturation correspon-dant sur son axe.
Afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle les freeriders, les free-stylers et les autres pratiquants diffèrent selon la représentation qu’ils
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ont du risque en stations, nous avons comparé les moyennes de ces trois groupes sur les variables extraites de l’ACP en utilisant le test de l’Anova (cf. Tableau 2). Lorsque les Anovas se sont révélées significatives, les tests post hoc, réalisés selon la méthode de Tukey, ont été réalisés afin de repérer quelle moyenne diffère de quelle autre parmi toutes celles qui ont été testées (cf. Tableau 2).
Enfin, afin de répondre à la question de savoir si les différences observées ne résultaient pas des spécificités sociodémographiques des popu-lations, nous avons réalisé des régressions linéaires multiples utilisant l’âge, le sexe, l’engin de pratique et le style de pratique en variables indépendantes et chacune des variables construites à partir des résultats de l’ACP en variables dépendantes11 (cf. Tableau 3).
Résultats
À la suite du dépouillement de 1207 questionnaires, 964 ont été exploités (soit un taux de 80 % de réponses valides), les questionnaires non terminés n’ayant pas été pris en compte.
Les caractéristiques sociodémographiques et sportives des pratiquants
En station, près d’un pratiquant sur cinq s’identifie aux styles de pratique que sont le freestyle et le freeride, avec une légère surreprésentation des freeriders (ils représentent 10,9 % des pratiquants des stations contre 7,8 % pour les freestylers).
Le style de glisse des pratiquants est lié à leur pratique sportive (c² (4, N = 926) = 230,44 ; p < 0,001). Seul le tiers des surfeurs12 (38,3 %) ne s’identifie pas à l’un de ces styles alors que ce comportement concerne la très large majorité des skieurs (86,4 %). Cette réalité ne doit cependant pas faire oublier que, dans le même temps, plus d’un tiers des adeptes du freeride et du freestyle sont des skieurs.
Le style de glisse est également lié au sexe (c² (2, N = 933) = 60,63 ; p < 0,001) et à l’âge (F (2, N = 955) = 41,41 ; p < 0,001) des pratiquants. Les hommes représentent environ 80 % des freeriders et des freestylers alors que chez les autres pratiquants les hommes et les femmes sont représentés dans des proportions similaires. En ce qui concerne leur âge13, les freeriders sont en moyenne âgés de 24,3 ans, les freestylers de 21,2 ans et les autres de 32,1 ans. La moitié (49,3 %) des freestylers ont moins de 18 ans, contre 28,8 % des freeriders et 18,3 % des autres pratiquants.
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La représentation sociale du risque en stations de sports d’hiver
Les résultats de l’ACP sur les opinions révèlent qu’elles se regroupent en huit grandes dimensions, qui ont donné lieu à la construction de huit variables (cf. Tableau 1).
• Le premier regroupement se compose d’opinions valorisant l’aspect nécessaire, voire indispensable, de la prise de risque. Le risque fait ici partie intégrante de l’activité, il « fait partie du jeu », du sens de l’acti-vité, et son absence compromettrait l’intérêt même de la pratique. Le risque s’exprime en termes de sensations, de jeu, de plaisir, de limites personnelles que l’on cherche à dépasser, de moyen pour progresser, qui sont des valeurs prioritairement invoquées pour décrire les spéci-ficités des « sports de glisse » (Midol, 1993). Ce constat confirme, d’une part, que le risque est un élément majeur permettant de catégoriser ce groupe informel de sports et, d’autre part, que le positionnement par rapport au risque appelle, dans le même temps, un positionnement par rapport aux valeurs de la glisse.
Ce regroupement révèle également que la principale source de variations dans les prises de position des pratiquants par rapport au risque est de type évaluatif. Est-il utile, nuisible, générateur de satisfactions ou, au contraire, de désagréments ?
Les résultats de tests statistiques réalisés (cf. Tableaux 1, 2 et 3) révèlent qu’il existe des différences entre les scores des freestylers, des freeri-ders et des autres pratiquants (p < 0,05). Ces différences sont liées au style de glisse revendiqué par les pratiquants (p < 0,05) et ne peuvent être imputées à leurs spécificités sociodémographiques et sportives. À titre d’exemple, 40 % des freestylers et 30,8 % des freeriders pensent que leur pratique n’a de sens que s’il y a un minimum de prises de risque, alors que seulement 19,4 % des autres pratiquants défendent cette même idée.
Néanmoins, si les freestylers et les freeriders valorisent davantage le risque que les autres pratiquants, ces trois populations obtiennent des scores inférieurs à la moyenne sur cette première variable. Ce résultat amène à relativiser certaines observations traitant de la connotation positive que prendrait le risque au sein du domaine sportif (Dunning, 1986, cité dans Peretti-Watel, 2004 ; Lupton et Tulloch, 2002).
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Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 29, no 2, Chantal Royer (dir.). Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés.
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Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 29, no 2, Chantal Royer (dir.). Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés.
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359« Style » de pratique, sentiment d’appartenance communautaire…
© 2007 – Presses de l’Université du QuébecÉdifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca
Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 29, no 2, Chantal Royer (dir.). Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés.
Le second regroupement révèle la propension des individus à effec-tuer des inférences ayant pour but d’expliquer pourquoi les pratiquants constituent en station une source de danger. Les raisons invoquées tentent surtout d’expliquer pourquoi « les autres » sont dangereux, elles privilégient les variables individuelles (respectivement 92,5 % et 89,3 % des individus mettent en cause leur inconscience et leur irrespect) plutôt que contextuelles (75,6 % des pratiquants déclarent se sentir en insécurité lorsqu’il y a beau-coup de monde sur les pistes). Cette tendance va dans le sens des travaux de Heider (1958) soulignant que l’on a davantage tendance à situer les causes d’un événement chez les personnes que dans l’environnement. Pour ce qui est de l’explication du danger que le pratiquant est susceptible de repré-senter pour lui-même, la fatigue est invoquée par 86,6 % des pratiquants. Soulignons la différence existant entre l’explication de la dangerosité d’autrui et la sienne, puisque la première met en cause la personne dans son entier, sa personnalité, contrairement à la seconde.
Sur cette variable, les scores des trois groupes étudiés sont signi-ficativement différents (p < 0,05), toutes choses étant égales par ailleurs. Freestylers et freeriders obtiennent un score inférieur à celui des autres pratiquants (p < 0,05) (cf. Tableaux 1, 2 et 3). Développant une attitude moins négative à l’égard du risque (cf. variable 1), ils cherchent peut-être moins que les autres à expliquer pourquoi les pratiquants constituent une source de danger en station (cf. variable 1). Comparativement aux autres pratiquants, ils se trouveraient de ce point de vue dans un « état de basse tension cognitive » (Langer et al., 1978), évitant ainsi les activités cognitives plus sophistiquées telles que les activités d’inférence (Deschamp et Beauvois, 1996). Moins préoccupés par cette question, ils seraient donc moins tentés d’y répondre.
Dans le même temps, la plupart de ces explications étant centrées sur la dangerosité d’autrui, les résultats obtenus montrent que les pratiquants s’identifiant à un style de glisse sont moins centrés sur les autres, ce qui semble corroborer les analyses selon lesquelles ces mouvements véhiculent une éthique individualiste (Humphreys, 2003). Ce principe, lié à l’éthique anticompétitive, appelle à se centrer sur sa propre personne et à ne pas se soucier des autres, à ne pas les prendre comme points de repère évaluatifs. Les explications ici proposées permettent en partie de rendre compte des résultats obtenus sur le quatrième regroupement.
Le quatrième regroupement se compose d’items dans lesquels des populations, mais également des comportements « à risques » (les jeunes, les surfeurs, la vitesse et la pratique en bande), sont spécifiquement désignés. Ce regroupement semble relever du processus de la catégorisation sociale, lequel permet de juger du caractère plus ou moins dangereux des personnes à partir de certaines de leurs caractéristiques.
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Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 29, no 2, Chantal Royer (dir.). Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés.
Si globalement les jeunes ne sont pas considérés comme représentant une source de risque importante en stations (34 % des pratiquants partagent cette idée), les surfeurs sont par contre toujours appréhendés comme des pratiquants plutôt dangereux (54 % d’avis favorables). Enfin, alors que les avis sont partagés concernant la dangerosité de la pratique en bande (51 % d’avis favorables), la vitesse fait l’objet d’un relatif consensus puisque près de 7 pratiquants sur 10 considèrent qu’elle est l’une des principales raisons pour lesquelles les autres leur font courir des risques en stations.
Sur ce regroupement, les freeriders et les freestylers diffèrent signi-ficativement des autres pratiquants (p < 0,05), toutes choses étant égales par ailleurs (p < 0,05) (cf. Tableaux 1, 2 et 3). Les deux premiers sont moins enclins que les troisièmes à catégoriser les producteurs de danger, c’est-à-dire à avoir des attitudes négatives envers certaines catégories de pratiquants considérées comme dangereuses (p < 0,05).
Les risques rassemblés dans le troisième regroupement évoquent l’importance du danger représenté par les incertitudes liées au milieu monta-gnard, sa méconnaissance et le risque d’avalanche. Ce regroupement indique que les risques liés aux éléments naturels sont traités de manière spécifique. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les pratiquants relient ces risques à la notion de « péril », dans le sens où ils ne représentent pas un « danger librement accepté et individuellement évitable », mais un danger « attribué à l’environnement, et donc soustrait à tout contrôle, soit au contrôle de l’in-dividu » (Hahn et al., 1994 : 81). L’assimilation de l’avalanche à un « péril » est certainement renforcée par le fait que les pratiquants sont rarement impliqués plusieurs fois dans ce type d’accident puisque dans la moitié des cas il se révèle mortel (ANENA, 2004) : l’« illusion de contrôle », à savoir une relation inverse entre la perception de la dangerosité d’une pratique et la familiarité qu’on entretient avec elle (Kahneman, Slovic et Tversky, 1982) ne peut donc pas intervenir ici.
L’appartenance de la méconnaissance du milieu montagnard à ce regroupement suggère que celle-ci est perçue comme une donnée sur laquelle les pratiquants auraient finalement peu d’emprise et ne serait donc pas modifiable. Au-delà de la question de la complexité de ce milieu et donc de sa connaissance, les campagnes préventives participeraient à cette déresponsabilisation des pratiquants. Faiblement axées sur leur formation et leur autonomisation, elles se résument le plus souvent à des rappels de prudence (utilisation de l’ARVA, consultation des sources d’informations : drapeaux, pisteurs, bulletin d’estimation du risque d’avalanche, etc. ; Soulé, 2004), sans viser la transmission des connaissances sur la neige et les avalan-ches. Par contre, les messages préventifs insistent fortement sur la nécessité pour pratiquer en dehors des pistes d’être encadré par un professionnel de la montagne, trop souvent présenté comme le seul garant de leur sécurité (Alban, 2003).
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Les résultats sur ce troisième regroupement révèlent que la plupart des pratiquants (82,7 %) s’accordent plutôt pour dire qu’ils ne pensent pas beaucoup au risque d’avalanches lorsqu’ils sont en stations et que, d’une manière générale, les aléas liés aux éléments naturels ne sont pas un fac-teur de risque particulièrement important en ces lieux (la proportion de pratiquants défendant cette idée équivaut à celle la rejetant). Pourtant, la plupart des pratiquants (69 %) sont plutôt favorables à l’idée selon laquelle la méconnaissance du milieu montagnard représente quant à lui un risque conséquent. Les freestylers, les freeriders et les autres pratiquants ne diffè-rent pas sur ce regroupement (p > 0,05) (cf. Tableau 2).
Soulignons enfin que le risque lié aux avalanches est dissocié, dans son traitement, de celui lié à la pratique du hors-piste, puisqu’ils ne font pas partie du même regroupement. Cette dissociation qui contredit à la fois l’accidentologie14 et les lieux communs interroge.
Le risque lié à la pratique du hors-piste est traité conjointement avec celui lié aux étourderies (8e regroupement). Le lien pouvant être établi entre ces deux items suggère que les pratiquants, dans leur appréhension du risque en stations, se positionnent notamment par rapport à la question de l’atten-tion (vs manque d’attention) que réclament les situations dans lesquelles ils ont librement et volontairement choisi de s’engager. Perçue comme une pratique nécessitant beaucoup de vigilance, le hors-piste est jugé comme étant d’autant plus risqué que les pratiquants considèrent davantage « être sujet » aux étourderies. Le hors-piste ne serait donc pas jugé en lui-même comme une activité au risque contingent mais soumise à la vigilance du pratiquant.
En stations, la plupart des pratiquants (65,6 %) ne considèrent pas pren-dre des risques par étourderie, ils sont en revanche une majorité (56,5 %) à penser que la pratique du hors-piste y constitue le principal danger. Tous les groupes étudiés diffèrent les uns des autres sur ce huitième regroupement (p < 0,05). Ce sont, dans l’ordre, les freeriders, les freestylers et les autres pratiquants qui sont le moins enclins à considérer ces deux thèmes comme des facteurs de risque. À titre d’exemple, un tiers (34,3 %) seulement des freeriders pense que la pratique du hors-piste représente le principal danger en stations alors que 61 % des autres pratiquants défendent cette même idée. Au-delà de la question d’un sentiment de contrôle qui serait plus marqué chez les uns que chez les autres, la sous-estimation relative du risque de hors-piste par les freestylers et les freeriders pourrait être analysée en termes d’ « illusion de contrôle » (Kahneman et al., 1982) puisque la pratique du hors-piste est privilégiée par la plupart des freeriders et dans une moindre mesure des freestylers alors qu’elle est minoritaire chez les autres pratiquants
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(Reynier et al., 2003). Les résultats obtenus sur ce huitième regroupement vont également dans le sens des analyses selon lesquelles le risque ne serait pas recherché pour lui-même dans les nouvelles glisses (Stranger, 1999).
Le cinquième regroupement se réfère aux moyens de se prémunir contre les comportements mais également contre les populations « à risque » : réglementation plus rigoureuse, segmentation des différentes catégories de pratiquants sur les pistes. La majorité des pratiquants (59,7 %) pense qu’il y aurait moins de risque en stations si les différentes catégories de pratiquants étaient plus ou moins séparées sur les pistes. Dans le même temps, la plupart d’entre eux (66,3 %) ne souhaitent pas que, pour des raisons de sécurité, on en vienne à réglementer davantage la pratique des sports d’hiver. Ces résultats sont à mettre en relation avec ceux montrant que la liberté constitue l’une des valeurs centrales attribuées par les pratiquants aux stations (Reynier et Chifflet, 1998) et aux espaces de loisirs en général (Fischer, 1986). Soulignons d’ailleurs que la dissociation des pratiquants sur les pistes était l’une des idées fréquemment évoquées en France afin de se prémunir du danger que les surfeurs étaient censés représenter, mais qu’elle n’avait pas été retenue à cause de ses conséquences supposées anticommerciales (Raspaud et Reynier, 1994). Les différences de scores entre les freestylers, les freeriders et les autres pratiquants sont significatives (p < 0,05) mais ne peuvent être impu-tées au fait qu’ils s’identifient à des styles de pratique différents (p > 0,05) (cf. Tableaux 1, 2 et 3).
Le sixième regroupement renvoie au sentiment de compétence technique des individus. De ce point de vue, les individus ayant une haute estime de leurs capacités sont également ceux qui sont les plus enclins à considérer le faible niveau technique des autres comme une source de danger. À l’inverse, ceux qui doutent de leurs capacités développent un sentiment de stress qu’ils attribuent directement à leur faible niveau technique. La très grande majorité des pratiquants (79,5 %) considère que les risques que les autres leur font subir résultent souvent du fait qu’ils ne maîtrisent pas leur technique. Dans le même temps, les pratiquants ont rarement peur de tomber lorsqu’ils skient (62,5 %) et ne se sentent pas particulièrement stressés sur les pistes (76,6 %).
Les différences entre les scores des freeriders, des freestylers et des autres pratiquants résultent principalement du positionnement des freeriders (p < 0,05), ces derniers développant un sentiment de compétence technique mais également de sécurité physique plus important que les autres (p < 0,05) (cf. Tableaux 1, 2 et 3). Ces résultats vont dans le sens de l’idée selon laquelle le sentiment de maîtrise technique et la sensation de contrôle caractérisent
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la population des freeriders. Ils corroborent les analyses décrivant le déve-loppement et la centration sur ses capacités propres comme la motivation principale des pratiquants de « sports à risque » (Lyng, 1990).
Le septième facteur se compose d’items évoquant, d’une part, les risques résultant d’une défaillance des « systèmes experts »15 (Peretti-Watel, 2000) (l’entretien des pistes et le matériel utilisé) et, d’autre part, le sentiment de sécurité leur étant associés. Plus les pratiquants accordent de l’impor-tance aux risques que représentent le mauvais entretien des pistes (85,9 % des pratiquants) et le matériel utilisé (41,4 %), plus ils se sentent en sécurité (88,4 %). Ce regroupement semble renvoyer au registre de la confiance, défini par Giddens (1994) comme le sentiment de sécurité justifié par la fiabilité d’un système. Les différences entre les scores des freeriders, des freestylers et des autres pratiquants, qui ont une forte tendance à la significativité (p = 0,058), résultent essentiellement des oppositions entre les scores des freeriders et des autres pratiquants (p < 0,05), les premiers accordant moins d’importance aux systèmes experts que les seconds (p < 0,05) (cf. Tableaux 1, 2 et 3). Cette différence entre en cohérence avec le principe explicatif du sixième facteur puisque les pratiquants s’affiliant au mouvement des sports de glisse privilégient les facteurs de sécurité relevant de compétences per-sonnelles et, en retour, accordent une importance moindre aux facteurs artificiels de sécurisation de la pratique.
Discussion générale
L’analyse des représentations sociales du risque chez les pratiquants de sports d’hiver révèle que les différentes communautés de pratiquants, identifiées à partir de leur style de pratique, investissent dans cet objet un ensemble de significations spécifiques. L’existence de ces différences représentationnelles indique que le risque, en stations, revêt un caractère social, dans le sens où il constitue pour les freestylers, les freeriders et les autres pratiquants un enjeu identitaire. Ainsi, le positionnement par rapport au risque joue un rôle déterminant dans les rapports entre les différentes communautés de pratiquants, en renforçant la cohésion des membres du groupe tout en les distinguant d’autres communautés. Si cette recherche d’affiliation et de dis-tinction dans un souci de construction identitaire peut être réalisée à partir du positionnement des pratiquants à propos du risque, c’est qu’il se situe, selon nous, au cœur même de l’existence de ces communautés sportives.
Certes, le risque n’est pas revendiqué en tant que tel dans l’idéologie propre aux sports de glisse et aux styles qui en sont dérivés. Pourtant, il s’est toujours situé au cœur des polémiques suscitées par le développement de ces nouvelles glisses en stations (Reynier et Chifflet, 1999), mais également des débats plus généraux relatifs à la caractérisation de ces modalités de
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pratiques sportives. Il est utile de rappeler ici que les différences repérées traitent du risque sous sa forme symbolique et comme objet de représenta-tions (Peretti-Watel, 2000), et ne doivent pas être confondues avec une « prise de risque » objectivement repérée. Ainsi, alors même qu’elles sont parfois qualifiées de « sports à risques », rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que les « nouvelles glisses » soient physiquement plus dangereuses que les prati-ques sportives « traditionnelles ». Dans le cas des sports d’hiver, les différents styles de pratiques identifiés ne diffèrent pas selon le risque corporel qu’ils engendrent : les freestylers et les freeriders n’ont pas une expérience de l’ac-cident supérieure à celle des autres pratiquants (Vermeir, Reynier et Soulé, 2003). Mais ce serait précisément à partir de certaines des divergences de représentations ici repérées que les perceptions de ces pratiques se seraient structurées autour de l’idée d’une dangerosité accrue, d’ailleurs largement relayée par les médias.
L’une de ces différences se réfère effectivement à une valorisation du risque plus marquée chez les freeriders et les freestylers que chez les autres pratiquants, celle-ci ne pouvant néanmoins être assimilée à une inclination pour des prises de risque « objectives », comme cela a pourtant été large-ment fait. Cette différence, perçue par le plus grand nombre, s’accompagne d’autres distinctions n’ayant pas fait l’objet d’une telle attention.
L’ensemble d’entre elles semble pouvoir s’expliquer à partir du senti-ment de contrôle développé par les individus, lequel renvoie à la croyance que l’on entretient à propos de notre capacité à maîtriser l’environnement. Alors que les freeriders, et dans une moindre mesure les freestylers, déve-loppent un plus fort sentiment de contrôle par leur maîtrise technique et leur attention plus marquée (facteurs 6 et 8), ils sont également moins enclins à relier la sécurisation de leur pratique aux systèmes experts (facteur 7). Ce processus de délégation a d’ailleurs été interprété comme relevant, non pas d’une confiance absolue dans ces systèmes, mais d’un sentiment d’absence de maîtrise (Giddens, 1994). Ce sentiment de contrôle permet également d’expliquer pourquoi les pratiquants affiliés à un style de glisse particulier accordent des valeurs significativement plus positives au risque (facteur 1) : l’impression de dominer le risque infléchit la vision négative d’un risque « subi » dont on peut être la victime à tout moment. Enfin, cette centration sur sa maîtrise personnelle permet de rendre compte du fait que les freestylers et freeriders sont moins prédisposés à attribuer le risque aux caractéristiques individuelles des autres pratiquants (facteur 2) et à stigmatiser, à ce propos, certaines catégories de pratiquants (facteur 4).
Nos résultats vont dans le sens d’analyses portant sur les sports dits « extrêmes » et montrant que le sentiment de contrôle constitue l’un des fon-dements du sentiment communautaire des pratiquants de ces sports, le critère
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de maîtrise étant primordial pour statuer sur l’appartenance au groupe et reposant sur la différenciation entre ceux qui savent garder le contrôle indivi-duel en situation perçue comme risquée et ceux qui ne le peuvent pas (Drouet et Kemo Keimbou, 2005 ; Lyng, 1990). Wolfe (1969) illustre ce processus en donnant l’exemple du « right stuff » dans le milieu des pilotes d’essai, sorte de croyance en un instinct de survie les protégeant de l’accident. Chacun des membres croit posséder cette disposition particulière, liée à la maîtrise de situations risquées ; l’accident mortel venant révéler aux yeux des autres que la victime ne possédait finalement pas cet attribut du groupe.
Pour ce qui est de la compréhension de l’évolution des sports d’hiver, on peut se poser la question de savoir si les pratiques sportives en tant que telles (c’est-à-dire liées à l’engin de glisse utilisé) restent toujours aussi for-tement attachées à un certain nombre de valeurs, croyances et idéologies spécifiques et si elles demeurent donc des supports identitaires pertinents. Il semblerait que les évolutions technologiques, mais également symboliques, que le monde du ski a connues, avec la reconnaissance de différents styles de pratique n’étant pas « réservés » à un type d’engin particulier, aient participé à un affaiblissement ou tout au moins à une complexification des identités collectives jusqu’alors repérées (Reynier et Chifflet, 1998).
Ce travail permet de montrer que si certains pensaient à une assimi-lation des valeurs de la glisse aux normes culturelles dominantes et à la nor-malisation de ces pratiques (Baudry, 1996), l’identification des pratiquants à des « styles de glisse » particuliers est liée à un système d’opinions spécifique. Ce sentiment d’appartenance permet de faire des regroupements qui ont du sens et qui ne sont pas seulement de l’ordre du fantasme médiatique et de la mercatique industrielle. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que les oppositions dans les opinions de ces différents groupes sont rarement franches : elles permettent de faire ressortir certaines nuances mais très peu d’antagonismes. Enfin, il faut souligner que la démarche quantitative adoptée constitue une limite certaine à nos travaux. Il sera ainsi nécessaire de les enrichir dans le futur au moyen d’une démarche plus qualitative.
nOteS
1. Les théories de l’autocatégorisation et de l’identité sociale décrivent l’émergence d’un sentiment communautaire par la mise en place d’une distinction entre un « nous » distinguant les membres du groupe et « les autres » (Deschamps et al., 1999).
2. L’image de « sport à risque » du surf des neiges a initialement constitué un frein à son intégration dans le cadre des stations de sports d’hiver, menant notamment à l’interdiction de sa pratique dans la majorité des stations de skis américaines
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jusque dans le début des années 1980 (Heino, 2000), et à sa stigmatisation abusive jusque dans le milieu des années 1990 dans les stations françaises (Soulé, 2004), à chaque fois pour le motif de dangerosité.
3. Les « skateurs ». 4. Les « half pipes ». 5. Les « snowparks ». 6. Les (1) très grandes, (2) les grandes, (3) les moyennes et (4) les petites. 7. SEATM, données non publiées. 8. Les stations des Alpes du Nord cumulent 79,6 % du chiffre d’affaires global des
stations françaises pour la saison 2001-2002, les Pyrénées et les Alpes du Sud faisant chacun 9 % de ce même chiffre d’affaires (SEATM, 2002).
9. Le taux de refus de participation a été estimé à 5 %. 10. Une personne sur cinq dans les files d’attente, une personne par table à la terrasse
des cafés, etc. 11. Les variable qualitatives à deux modalités ont été codées grâce à l’utilisation
d’une variable muette (1 ou 0) ; et nous avons utilisé pour les variables à trois modalités une variable de référence (0-0) et deux variables muettes (1-0 ; 0-1).
12. Les tableaux 4, 5, 6 et 7, présentés en annexe, permettront de connaître le détail des informations démographiques et sportives recueillies concernant le public interrogé.
13. Les résultats présentés concernent les pratiquants âgés de 13 ans et plus. 14. Sur la période [2000/2004] 49,5 % des décès et 45,5 % des accidents dus à des
avalanches sont liés à la pratique du hors-piste (ANENA, 2004). 15. […] des domaines techniques, des savoir-faire régis par des règles standardisées
et donc valables quel que soit le professionnel qualifié qui les met en œuvre (Peretti-Watel, 2000 : 88).
bIblIOgraphIe
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25(5), 625-635.
annexe a
tableau crOISé 4 : Sexe * Style
Freestyle Freeride Loisirs TotalHomme 6,2 % (60) 8,6 % (83) 37,2 % (359) 52,1 % (502)Femme 1,6 % (15) 2,2 % (21) 41 % (395) 44,7 % (431) Total 7,8 % (75) 10,8 % (104) 78,2 % (754) 933
tableau crOISé 5 : pratIque * Style
Freestyle Freeride Loisirs TotalSki 3 % (29) 4,1 % (40) 67,6 % (652) 74,8 % (721)Snowboard 3,5 % (34) 6,1 % (59) 6,1 % (59) 15,8 % (152)Autres 1,1 % (11) 0,5 % (5) 3,8 % (37) 5,5 % (53)Total 7,7 % (74) 10,8 % (104) 77,6 % (748) 926
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tableau crOISé 6 : pratIque * Âge
- de 18 19-25 26-30 30-49 50 et + TotalSki 14,3 % (138) 13,5 % (130) 10,1 % (97) 29 % (280) 9,6 % (93) 76,6 % (738)
Snowboard 5,4 % (52) 5,7 % (55) 2,9 % (28) 1,7 % (16) 0,2 % (2) 15,9 % (153)
Autres 2,5 % (24) 1,3 % (13) 1 % (10) 0,7 % (7) 0,1 % 1 5,7 % (55)
Total 22,2 % (214) 20,5 % (198) 14 % (135) 31,4 % (303) 10 % (96) 946
tableau crOISé 7 : Style * Âge
- de 18 19-25 26-30 30-49 50 et + TotalFreeride 3,1 % (30) 3,4 % (33) 2,4 % (23) 1,7 % (16) 0,2 % (2) 10,8 % (104)Freestyle 3,8 % (37) 2,5 % (24) 0,8 % (8) 0,4 % (4) 0,2 % (2) 7,8 % (75)Loisirs 14,2 % (137) 14,6 % (141) 10,5 % (101) 28,8 % (278) 9,3 % (90) 77,5 % (747)Total 21,2 % (204) 20,5 % (198) 13,7 % (132) 30,9 % (298) 9,8 % (94) 926
annexe bqueStIOnnaIre
Étudiants à l’Université de Grenoble, nous faisons une étude sur la perception du risque en station. Merci de bien vouloir répondre à ce questionnaire qui est strictement anonyme.
1. Quels sont les 5 premiers mots qui vous viennent à l’esprit lorsque l’on vous dit « risques en station de sports d’hiver » ? (cochez 5 cases)
r Mauvaise neige r Collision r Les autres r Plaisir
r Chutes r Fatigue r Avalanche r Surfeurs
r Inconscience r Météo rHors-piste r Stress
r Surfréquentation r Sensation r Irrespect r Étourderie
r Vitesse r Mort r Blessures
r Matériel inadapté r Absence de maîtrise technique
r Méconnaissance du milieu montagnard
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2. Répondez à ces questions en cochant, pour chacune d’elles, la case qui correspond le mieux à ce que vous pensez :
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tout
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Pas
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D’a
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å ç è é ê ëIl me semble que lorsque je prends des risques, c’est souvent par étourderie.
En station, le principal danger, c’est la pratique du hors-piste.
C’est bien souvent parce qu’ils se comportent comme des inconscients que certains pratiquants sont dangereux.
Prendre des risques avec un maximum de sécurité, ce n’est pas incompatible, tout est une question de dosage.
Les risques que les autres nous font subir sur la piste résultent souvent du fait qu’ils ne maîtrisent pas leur technique.
La vitesse est l’une des principales raisons pour lesquelles les autres nous font courir des risques.
Pour se surpasser, dépasser ses propres limites, il faut prendre des risques.
Il y aurait moins de risque si les différentes catégories de pratiquants étaient plus ou moins séparées sur les pistes.
Je trouverais dommage que pour des raisons de sécurité on en vienne à réglementer davantage la pratique des sports d’hiver.
Prendre des risques, ça fait partie du jeu ; si on ne prend pas un minimum de risque, ce n’est pas marrant.
En station, les risques liés aux remontées mécaniques me semblent importants.
La pratique en bande engendre nécessairement une prise de risque supérieure.
Quand je skie, je cherche à m’engager totalement, du coup, je prends des risques et c’est parfois un peu du quitte ou double
En matière de sécurité, je considère que la qualité du matériel utilisé est un élément important.
Ce que je crains en station, c’est avant tout le risque de collision.
J’ai souvent peur de tomber lorsque je skie.
Lorsqu’il y a beaucoup de monde sur les pistes, je me sens en insécurité.
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Pas
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ccor
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Pas
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d
Plu
s pa
s d’
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rd q
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Plu
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Tou
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it d
’acc
ord
Je pense beaucoup au risque d’avalanche lorsque je suis en station.
Les stations permettent de découvrir les joies de la neige en toute sécurité.
Si on ne prend pas de risque, on perd beaucoup au niveau des sensations.
Le ski ça n’a un sens que s’il y a un minimum de prises de risque, skier en totale sécurité, ça ne m’intéresse pas.
Afin de limiter les risques en station, je serais assez favorable à une réglementation plus stricte.
Quand je commence à me sentir fatigué, je crains de me faire mal.
Si certains constituent un facteur de danger en station, c’est avant tout parce qu’ils ne respectent pas les autres.
Je considère qu’en station les incertitudes liées aux éléments naturels représentent un facteur de risque important.
En station, les surfeurs représentent un risque non négligeable.
La méconnaissance du milieu montagnard est un facteur de risque important en station.
Il me semble que le mauvais entretien des pistes y est pour beaucoup dans les accidents en station.
C’est surtout pour les enfants que je m’inquiète lorsque je suis en station.
Lorsque les pratiquants débutent (que ce soit en ski ou en surf), ils sont une source de risque importante.
Si l’on veut progresser, il est indispensable de prendre des risques.
Aujourd’hui, je ne suis pas tranquille sur les pistes, je stresse et, du coup, je skie dans des conditions pas sympa.
Il me semble que les jeunes représentent une source de risque importante en station.
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3. Quelle est, sur le domaine skiable alpin, votre pratique sportive privilégiée ?
r Vous faites presque exclusivement du ski.
r Vous faites du ski, mais vous pratiquez également régulièrement le :
r surf r télémark r snowblade r monoski r sqwal r snowscoot
r Le ski n’est pas votre activité principale, qui est le :
r surf r télémark r snowblade r monoski r sqwal r snowscoot
4. En station, vous recherchez principalement à faire :
r De la piste r Du hors-piste r De la piste et du hors-piste r Des sauts et des des figures r De la piste et l’entre-pistes
5. Si vous deviez caractériser votre type de pratique (ou style de glisse), vous seriez plutôt (cochez une case) :
r Freeride r Carving r Pratique de loisir r Freestyle r Autre : précisez…
6. Pendant la saison d’hiver, vous skiez ? (cochez une case)
r 1 fois par mois r 1 fois par semaine r Plus de 2 fois par semaine
r 2 fois par semaine r 1 fois tous les 15 jours r Uniquement pendant les vacances
7. Quelle est la difficulté maximale des pistes sur lesquelles vous êtes capable d’évoluer avec aisance (cochez une case) ?
r Les pistes bleues r Les pistes rouges r Les pistes noires et vertes (faciles) (assez difficiles) (difficile)
8. Avez-vous une pratique compétitive régulière en ski, surf ou télémark ?
r Oui r Non
Si oui, précisez de quel type : r Alpin r Freestyle r Freeride r Autre : précisez…
9. Durant votre pratique des sports d’hiver en station,
Vous êtes-vous déjà blessé ? r Oui r Non
Vous êtes-vous blessé r Oui r Non l’hiver dernier ? r Je n’ai pas pratiqué les sports d’hiver la saison dernière.
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12. r Femme r Homme
13. Âge : _____
14. Situation de famille r Marié ou vivant maritalement r Célibataire r Autre
15. Avez-vous des enfants r Oui r Non
16. Département du lieu de résidence principale : ______________________
17. Votre résidence principale se situe dans une commune de :
r Moins de 2 000 habitants
r De 2 000 à 10 000 habitants
r De 10 000 à 50 000 habitants
r Plus de 50 000 habitants
18. Exercez vous une activité professionnelle ?
r Non, je suis étudiant, lycéen ou collégien
r Non, je suis à la retraite
r Non, je suis à la recherche d’un emploi
r Non, je suis h/f au foyer ou sans profession
r Oui, je travaille. Précisez votre métier : ____________________________
19. Indiquez votre diplôme le plus élevé :
r Études en cours r B.E.P.C., Brevet des Collèges r Aucun diplôme r C.A.P r C.E.P. r B.E.P rBac + 2 r Bac, Brevet prof. ou de technicien r Diplômes supérieursD
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375« Style » de pratique, sentiment d’appartenance communautaire…
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Kévin veRmeiR et Véronique ReynieR
« Style » de pratique, sentiment d’appartenance communautaire et représentations sociales du risque en stations de sports d’hiver
réSumé
Dès son apparition, le surf des neiges a véhiculé en stations de sports d’hiver des valeurs originales inspirées du mouvement de la glisse, basées notamment sur la transgression des normes et la valorisation du risque. Depuis, différents styles de glisses (le freestyle et le freeride) issus de ce même mouvement se sont développés en station et semblent à leur tour susciter un sentiment communautaire. Nous avons cherché à savoir si le risque, en tant que valeur centrale de ce mouvement, faisait l’objet de représentations différenciées chez les pratiquants regroupés en fonction de leur style de glisse. Une enquête par questionnaire réalisée en stations auprès d’un millier d’entre eux révèle que ces « styles » sont générateurs de prises de position particulières par rapport au risque, et que celui-ci se situe au cœur même de l’existence de ces communautés sans pour autant être recherché.
Kévin veRmeiR and Véronique ReynieR
Snowboarding « style », community feeling and social representations of risk in winter sports centres.
abStract
The moment it hit the slopes, snowboarding introduced new, original values to winter sports centres, values that while inspired by a downhill sliding activity, are more specifically concerned with flouting existing standards and emphasizing the attractions of risk. Since those first days, the ski centres have seen the in-house development from that original movement of different snowboarding styles (freestyle and freeride) that, in their turn appear to have promoted a community feeling. Our objective has been to determine whether risk, as a value central to this movement, is differently represented by snowboarders, depending on the sliding style they adopt. A survey of a thousand snowboarders, carried out in the ski centres, indicates that these “styles” are catalysts for the adoption of specific attitudes towards risks and that risk as such is central to the very existence of these communities, even though it is not something deliberately sought out.
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Kévin veRmeiR y Véronique ReynieR
“Estilo” de práctica, sentimiento de pertenencia colectivo y representaciones sociales del riesgo en las estaciones de deportes de invierno.
réSumén
Desde su aparición, el surf sobre nieve ha transmitido en las estaciones de deportes de invierno los valores originales inspirados del movimiento del deporte de sliz (deslizamiento), basado principalmente sobre la transgresión de las normas y la valorización del riesgo. Desde entonces, diferentes estilos de deslizamientos como el estilo libre (freestyle) y el fuera de pista (freeride) nacidos de este movimiento se han desarrollado en las estaciones de deporte de invierno y parece que a su vez suscitan un sentimiento colectivo. Hemos intentado de determinar si el riesgo, en calidad de valor central de este movi-miento, era objeto de representaciones diferenciadas entre los practicantes reagrupados en función de su estilo de deslizamiento. Una encuesta por medio de cuestionario, realizada en las estaciones de deportes de invierno, donde cerca de un millar de los participantes revela que estos « estilos » son generadores de posturas particulares con relación al riesgo y que el riesgo se sitúa en el mero corazón de la existencia de estas comunidades sin por lo tanto buscarlo.
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