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LE CANADA DOIT-IL APPUYER L’EMPIRE BRITANNIQUE OU AFFIRMER SON AUTONOMIE? 1 Objectif de l’activité -Cette activité te servira à mieux connaitre les différents groupes nationalistes (impérialistes britanniques, nationalistes canadiens et nationalistes canadiens-français) présents au Canada à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, puis il te permettra de réfléchir sur la position des différents groupes nationalistes par rapport à la problématique de la marine de guerre britannique et canadienne du début du 20 e siècle. Consignes -Un des trois groupes suivants te sera attribué : Robert Borden et les impérialistes, Henri Bourassa et les nationalistes canadiens-français, Wilfrid Laurier et les nationalistes canadiens. Le numéro d’un dossier documentaire lié à ton groupe te sera aussi attribué. -Lis la première source présente dans ton dossier documentaire (elle te permettra de définir sommairement l’idéologie sur laquelle se base le groupe nationaliste que tu représentes), puis remplis le tableau LATIQ y étant associé (tableau LATIQ #1). L’intention de lecture est spécifiée directement dans le tableau LATIQ. Lis la deuxième source présente dans ton dossier documentaire (elle te permettra d’en apprendre plus sur la position de ton groupe idéologique par rapport à la problématique de la marine de guerre britannique et 1 Activité adaptée de RECITUS. Repéré à http://documents.recitus.qc.ca/nationalisme-imperialisme

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LE CANADA DOIT-IL APPUYER L’EMPIRE BRITANNIQUE OU AFFIRMER SON AUTONOMIE? 1

Objectif de l’activité

-Cette activité te servira à mieux connaitre les différents groupes nationalistes (impérialistes britanniques, nationalistes canadiens et nationalistes canadiens-français) présents au Canada à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, puis il te permettra de réfléchir sur la position des différents groupes nationalistes par rapport à la problématique de la marine de guerre britannique et canadienne du début du 20e siècle.

Consignes

-Un des trois groupes suivants te sera attribué : Robert Borden et les impérialistes, Henri Bourassa et les nationalistes canadiens-français, Wilfrid Laurier et les nationalistes canadiens. Le numéro d’un dossier documentaire lié à ton groupe te sera aussi attribué.

-Lis la première source présente dans ton dossier documentaire (elle te permettra de définir sommairement l’idéologie sur laquelle se base le groupe nationaliste que tu représentes), puis remplis le tableau LATIQ y étant associé (tableau LATIQ #1). L’intention de lecture est spécifiée directement dans le tableau LATIQ.

Lis la deuxième source présente dans ton dossier documentaire (elle te permettra d’en apprendre plus sur la position de ton groupe idéologique par rapport à la problématique de la marine de guerre britannique et canadienne du début du 20e siècle), puis remplis le tableau LATIQ y étant associé (tableau LATIQ #2). L’intention de lecture est spécifiée directement dans le tableau LATIQ.

-Dans le schéma synthèse, définis la position du groupe qui t’a été attribuée en lien avec la problématique travaillée.

-En équipe de trois, confronte la vision de ton groupe à celle des autres groupes en complétant une case de BD.

Donne un titre à ta case de BD Identifie le point sur lequel les impérialistes et les nationalistes canadiens-français

ne s’entendent pas (point de divergence) par rapport à la problématique de la marine de guerre britannique et canadienne du début du 20e siècle.

Identifie les éléments sur lesquels Laurier tente de faire un compromis.

Tableau LATIQ #1 (définition de l’idéologie)

1 Activité adaptée de RECITUS. Repéré à http://documents.recitus.qc.ca/nationalisme-imperialisme

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Lieu

Acteur (s)

Temps

Intention (à quelle nation ou culture

le groupe nationaliste que tu

étudies est-il attaché   ? Explique

ta réponse)

Quoi   ? (type de document)

Tableau LATIQ #2 (position par rapport à la problématique de la marine de guerre britannique et canadienne du début du 20e siècle)

Lieu

Acteur (s)

Temps

Intention (quelle action ton groupe

préconise-t-il quant à   la création

d’une marine de guerre   ?)

Quoi   ? (type de document)

Case de BD à compléter

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Dossier documentaire #1

Source 1 : L’impérialisme

« Je crois que l’Empire britannique est l’œuvre ultime de la race britannique; l’expression de l’idéal britannique; [...] l’espoir de l’humanité en un futur meilleur ; la meilleure chose que nous ayons pu faire faire depuis plus de mille ans pour le bien de l’humanité [...].

La suprématie et la poursuite des activités de l’Empire britannique n’est pas seulement une condition pour laquelle nous devons œuvrer mais pour laquelle le monde entier doit prier. [...]

Si nous sommes Britanniques, les guerres de l’Empire sont nos guerres. Si nous ne sommes pas prêts à nous battre à l’appel de l’Empire, alors nous ne sommes pas Britanniques. En tant que Britanniques, nous devons bien sûr attaquer ceux qui sont en guerre contre notre Empire, et les simples mots de notre Parlement ne sauveront pas [notre Empire]. »

Source de l’image : H.S. Mendelsson, Portrait de Clive Phillips-Wolley (1884), Bibliothèque nationale de France, département Société de Géographie, SG PORTRAIT-1305. Licence : utilisation permise dans un contexte éducatif avec mention de la source.

Source du texte : « Discours de Clive Philipps-Wolley, vice-président de la ligue navale du Canada* »(14 mai 1907), dans James A. Boutilier (ed.), The Royal Canadian Navy in Retrospect, 1910-1968, Vancouver, University of British Columbia Press, 1982, p. 19, en ligne.

Source 2 : L’opinion de Robert Borden (impérialisme)

« En d’autres termes, l’Allemagne, le pouvoir militaire dominant, sans conteste, n’entend pas se déclarer satisfaite tant qu’elle n’aura pas enlevé la maîtrise des mers à l’Angleterre. [...] La plus haute autorité navale de l’Angleterre a déclaré que les navires du type dreadnought seront les seuls qui compteront dans un avenir très rapproché. Personne ne prétend que la suprématie n’appartient pas, actuellement, à la marine de guerre anglaise, mais cette suprématie disparaîtra dans deux ou trois ans, au plus, si des efforts extraordinaires ne sont faits par la mère patrie et ses grandes dépendances. [...]

Donc, si le Canada veut rester fidèle à son devoir, il n'abandonnera pas la patrie au moment du danger. [...] Nous n'avons pas de dreadnought de prêt ; nous n'avons pas de flotte à notre disposition. [...] Mais nous pourrions mettre à la disposition de l'Amirauté* l'équivalent en

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deniers sonnants** de cette dépense, et celle-là s'en servirait pour les fins de cette marine de guerre dans les conditions que nous pourrions imposer. En prenant cette attitude, [...] nous accomplirions un grand devoir patriotique envers notre pays et envers l’empire tout entier. »

*Amirauté : ministère de la Marine britannique. ** Deniers sonnants : en argent.

Source du texte : Robert Borden, « Discours prononcé devant la Chambre des Communes », 12 janvier 1910, dans Compte-rendu officiel des débats de la Chambre des Communes du Canada, 11e parlement, 2e session, Ottawa, C.H. Parmelee, 1909-1910, p. 1855 et 1860, en ligne.Source de l’image : William James Topley, Robert Laird Borden (détail, 1901), Bibliothèque et Archives Canada, PA-028194, MIKAN 3424301. Licence : image du domaine public.

Dossier documentaire #2

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Source #1 : Le nationalisme canadien-français

« Henri Bourassa [et les autres nationalistes canadiens-français de l’époque] croyaient que la conservation de la langue […] [était] absolument nécessaire à la conservation de la race, de son génie, de son caractère et de son tempérament. […] [Par contre,] le nationalisme canadien-français […] était un patriotisme qui n'envisageait donc pas d'État séparé pour le Canada français. [Ses partisans croyaient] que l'épanouissement de la culture canadienne-française demeurait possible au sein de la structure politique établie lors de la Confédération. »

« On indiquait que le nationalisme canadien-français pourrait être raffermi par une autonomie plus étendue du Dominion [canadien] vis-à-vis de la Grande-Bretagne, par une augmentation de l'autonomie des provinces vis-à-vis du gou- vernement central, et par une politique exclusivement canadien- ne de développement économique et intellectuel. »

Source du texte : Joseph Levitt. (1969). La perspective nationaliste d’Henri Bourassa. Repéré à https://www.erudit.org/fr/revues/haf/1969-v22-n4-haf2069/302828ar.pdf

Source de l’image : Joseph Alphonse DeGuire, M. Henri Bourassa (1910), Bibliothèque et Archives Canada, C-005110, MIKAN 3212954. Licence : image du domaine public.

Document 2 : Henri Bourassa sur la loi de la marine de 1910 (nationalisme canadien-français)

Le 4 mai 1910, Sir Wilfrid Laurier adopte la loi du Service naval qui crée une Marine canadienne. « Nous [Henri Bourassa et Armand Lavergne] sommes opposés à toute politique nouvelle qui nous entraînerait dans des guerres lointaines, étrangères au Canada, aussi longtemps surtout que les colonies autonomes de l’Empire ne partageront pas avec la mère patrie, et sur un pied d’égalité, l’autorité souveraine dont relèvent l’armée et la flotte impériale, les traités de paix ou d’alliance, les relations étrangères, le gouvernement des Indes et des possessions de la Couronne.

Citoyens libres d’un pays démocratique, nous réclamons le droit d’exprimer hautement notre opinion sur cette question comme sur toute autre qui affecte le sort et les intérêts du Canada.

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»Source du texte : Henri Bourassa et Armand Laverne, « Résolution adoptée contre la loi de la Marine lors d’une assemblée tenue à St-Eustache », 17 juillet 1910, cité dans Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, t. 4 : 1896-1960, Sillery, Septentrion, 1997, p. 73. Source de l’image : Affiche de recrutement du Service naval du Canada (vers 1911), Musée canadien de la guerre, MCG 19940001-980. Licence : avec l’autorisation du Musée canadien de la guerre.

Dossier documentaire #3

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Source 1 : Le nationalisme canadien de Wilfrid Laurier

« Je suis accusé au Québec d’avoir trahi les francophones, et en Ontario d’avoir trahi les anglophones… Au Québec, je suis attaqué comme un impérialiste, et en Ontario comme un anti-impérialiste. Je ne suis ni un ni l’autre… Je suis un Canadien. Toute ma vie, le Canada a toujours été ma source d’inspiration. »

Source du texte : Wilfrid Laurier, « Discours prononcé à Saint-John, pendant la campagne électorale fédérale » (1911), cité sur CBC Learning. Canada, A People’s History, en ligne. Traduction libre du service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.

Source de l’image : Wilfrid Laurier (1906), Bibliothèque et Archives Canada, PA-027977, MIKAN 3218155. Licence : image du domaine public.

Source 2 : Laurier et la mise en place d’une marine canadienne (nationalisme canadien)

« La Chambre approuvera cordialement toute dépense nécessaire destinée à favoriser l'organisation d'un service naval canadien, en coopération et relation intimes avec la marine impériale dans le sens indiqué par l'amirauté, lors de la dernière conférence impériale, et en complet accord avec l'idée que la suprématie navale est essentielle à la protection effective du commerce, au salut de l'empire et au maintien de la paix universelle. [...]

Aujourd'hui, dans ma province, il y a un certain groupe de mes compatriotes — on les appelle nationalistes — qui se sont séparés de mon parti et de moi, parce que je me suis invariablement efforcé de garder cette attitude de modération et cette orientation vers la concorde et l'harmonie entre les races et les cultes. »

Source du texte : Wilfrid Laurier, « Discours prononcé devant la Chambre des Communes », 29 novembre 1910, Compte-rendu officiel des débats de la Chambre des Communes du Canada, 11e parlement, 3e session, C.H. Parmelee, 1911, p. 441-462, en ligne.

Source de l’image : John S. MacKay, Crew with rifles at "port arms", Fisheries Protection Service Cruiser D.G.S. "Canada", Bibliothèque et Archives Canada, PA-123950, MIKAN 3393728. Licence : image du domaine public, en ligne.