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un soleil artificiel à portée de main ? Mythes et réalités de la recherche sur la fusion nucléaire ITER Réseau Sortir du nucléaire // dossier thématique juin-juillet 2007 // 1 euro LES DOSSIERS Sortir du nucléaire © Daniel Wiedemann

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un soleil artificiel à portée de main ? Mythes et réalités de la recherche sur la fusion nucléaire

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Depuis la découverte de lafusion nucléaire, l'homme rêvede maîtriser cette source d'éner-gie. Mais si l'on n'a jamaisconstruit de centrales à fusion,c'est que les obstacles sont nom-breux, voire infranchissables :

• Il faut des températuresgigantesques (100-150 millionsde degrés) pour pouvoir"marier" des noyaux qui, parnature, se repoussent. Aucunrécipient matériel n'y résisterait.L'une des voies de recherche estde produire une "bouteillemagnétique" immatérielle. Dansune installation nommée "tokamak", on utilise des élec-tro-aimants supraconducteursmaintenus à -269°C. Reste àchauffer et garder sous contrôlele mélange gazeux (plasma).Jusqu'à présent, ces expériencesconsomment plus d'énergiequ 'e l les n 'en produisent (quand elles en produisent !), et ne durent — au mieux — que quelques secondes, voire minutes.

• L'hydrogène fusionnant dif-ficilement, il faut utiliser deuxde ses isotopes : le deutérium(stable) et le tritium (hautementradioactif). Le tritium n'est pasprésent naturellement sur terre.Il est produit en petite quantitédans les réacteurs nucléaires. LaFrance n'en produit qu'1 kg/an

(à usage militaire). Si un projetindustriel de réacteur à fusiondevait voir le jour, il pourraitconsommer plus de 50 kg de tritium par an ! Pour résoudrece problème d'approvisionne-ment, il est envisagé, dans desprojets ultérieurs, de produire letritium au cœur du tokamak.Une opération d'une grandecomplexité, dont la faisabilitén'est pas démontrée.

• La réaction de fusion produitdes neutrons de très hauteénergie. Insensibles au champmagnétique, ils vont heurter lesparois du tokamak. C'est l'éner-gie de ce flux de neutrons quiest censée, un jour, fournir lachaleur permettant de produirede la vapeur, puis de l'électri-cité. Pourtant, de l'aveu mêmede l'Académie des Sciences,"aucun matériau existant n'estsusceptible de résister à cette éner-gie colossale". De plus, ce bom-bardement rend la paroiradioactive, un effet secondairetrès indésirable.

De ces trois difficultés, seule lapremière doit être vraimentétudiée par le réacteur expéri-mental ITER. Son objectif : produire une puissance de500 MW pendant 400 secondespour seulement 50 MW injectés.Mais l'histoire montre qu'il nesuffit pas de construire une nou-velle machine pour aboutir. Lebut de JET, l'un des prédéces-seurs d'ITER, était d 'attein-dre 100 MW. Son "record" n'apas dépassé 16 MW, pendant1,4 s, pour 25 MW injectés.

Quant aux programmes derecherche sur la résistance desparois et la production de tritium, ils sont négligés parles décideurs politiques quiles jugent moins prestigieux.La fusion ne produira pourtantjamais d'électricité si l'on nerésout pas ces problèmes. !

2. comprendre LES DOSSIERSSortir du nucléaire

Bombes atomiques et centrales nucléaires utilisent le même pro-cessus : casser de gros noyaux (uranium, plutonium) pour pro-duire des noyaux plus légers (déchets radioactifs) et de l'énergie ;c'est la fission.La fusion, au contraire, réunit des noyaux très légers (hydrogène)pour produire de l'hélium et une quantité d'énergie encore plusimportante. C'est la réaction qui fait briller les étoiles. Sur Terre,on sait la provoquer au sein des bom-bes "H" (lire p.7). Mais on neparvient pas, malgré50 ans de recherches,à contrôler une réac-tion de fusion encontinu pourexploiter cetteénergie. !

ITER poursuit une longue série de tentatives pour reproduire l'énergie desétoiles. Mais les recherches se heurtent à des difficultés majeures.

On nous annonceque l'on va mettre le Soleil en boîte. La formule est jolie. Le problème, c'est que l'on ne sait pas fabriquer la boîte.

S. Balibar, physicien

1m

Plasma+100 000 000 °C

Chaleur etradioactivité

Electroaimants-269 °C

Paroi de lachambre à vide

Confinementmagnétique

Fission, fusion : quelle différence ?

Les obstacles à la fusion sur Terre

Deutérium

Tritium

Hélium

Neutron

FUSION

principe d'une réaction de fusion

vue en coupe : réaction de fusion dans un tokamak

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Lorsqu'on vous parle de "domestiquerl'énergie du soleil", vous pensez sansdoute "panneaux solaires"… Mais untel manque d'ambition ne sied pas à nospoliticiens. Depuis des lustres, c'est lafusion nucléaire qu'ils désirent contrôler.

A en croire ses promoteurs, le réacteur expérimentalITER tentera donc d'imiter les étoiles, dans l'objectifgénéreux d'apporter à l'humanité une énergie sûre, propre et illimitée.

La promesse est séduisante. Mais que découvre-t-on en examinant sérieusementles faits ? Que ce projet de recherche, engagé sur 30 ans, ne vise qu'à obtenirune bouffée de chaleur pendant une durée record de 6 minutes. Pour ce faire,il engloutira un budget pharaonique, produira des tonnes de déchetsradioactifs, et détournera les meilleures équipes de recherches pendant desdécennies. Ce sont d'ailleurs d'éminents physiciens qui nous alertent sur lesrisques de ce projet aux chances de succès quasi nulles.

Notre opposition au projet ITER ne relève donc pas d'un quelconque "blocageidéologique". Nous dénonçons le fantasme de toute-puissance et la stratégiede fuite en avant qu'il cautionne.

La médiatisation plus qu'optimiste dont a bénéficié ITER semble n'avoirqu'un seul but : permettre aux autorités d'écarter toute remise en cause deleur politique énergétique. L'ampleur des enjeux actuels nous impose pourtantd'agir sans attendre. L'avènement de la fusion d'ici à la fin du siècle s'avèreà la fois trop tardive et trop hypothétique.

Un soleil magnifique brille déjà sur notre planète. Quel besoin avons-nousde le réinventer ? La tête dans les étoiles mais les pieds sur terre, il ne tientqu'à nous d’apprendre à mieux tirer parti de cette énergie — véritablementpropre, abondante et accessible à tous. !

Le Réseau "Sortir du nucléaire"

édito 3.ITER : un soleil artificiel à portée de main ?

A quoi bon réinventer le soleil ?

Comprendre la fusion 2. Les fausses promesses d'ITER 4. ITER débarque en Provence 6.La France défend ses intérêts nucléaires 7. Monde : des scientifiquescontre ITER 8.Relever le défi énergétique 10. ITER en question 12.

Ce dossier offre à chacun les éléments permettant de se forger sa propre opinion surle projet ITER. Fruit d'un travail d'enquête,notre analyse s'appuie sur des donnéesfiables et vérifiables. Un dossier completprésentant toutes les sources, ainsi quedes ressources complémentaires, est consul-table sur le site www.sortirdunucleaire.fr

Supplément à la revue Sortir du nucléaire n°35 - juin-juillet 2007. CPPAP : 0608 G 83296 ISSN : 1276-342 X.Directeur de publication : Patrice Bouveret.Maquette : Nathalie Navarre Graphiste[s]. Impriméà 60 000 exemplaires par Savoy Offset sur papier100 % recyclé. Un grand merci à tous ceux et cellesqui ont participé à la réalisation de ce journal.

sommaire

Réseau "Sortir du nucléaire"Fédération de 800 associations

9 rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04Tel : 04 78 28 29 22 - Fax : 04 72 07 70 04

[email protected]

Créé fin 1997, le Réseau "Sortir dunucléaire" est une fédération citoyenne,agréée pour la protection de l'environne-ment. En 2007, elle rassemble 800 asso-ciations et 17 000 membres individuelsautour d'une charte d'objectifs communs.Association libre et indépendante, elle estfinancée exclusivement grâce aux dons etcotisations de ses membres. Loin de touteconsidération politicienne, le Réseau veutfaire entendre la voix d'une majorité del'opinion publique qui souhaite que laFrance s'engage le plus vite possible surla voie de la sortie du nucléaire.

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4. LES DOSSIERSSortir du nucléaire

Les fausses promesses d'ITER

une énergie ?

ITER ne produira pas d'électricité !“ITER n'est pas un réacteur : c'est un engin destiné à larecherche fondamentale, un engin qui offre peu de chances deréussite !” (C. Allègre). Son objectif d'ici à 30 ans : tenter deproduire 10 fois plus d'énergie qu'il n'en consomme, pen-dant 6 à 7 minutes.Avant tout résultat, ses promoteurs ont déjà imaginé le suc-cesseur d'ITER. Surnommé "DEMO", il sera censé "mettre enapplication les découvertes" et produire de l'électricité.“Restera à transformer ces résultats (…) en réalisations pra-tiques. On est loin du compte : (...) la faisabilité industrielled'un réacteur thermonucléaire producteur d'énergie est horsde portée de toute prévision humaine…” (R. Dautray)

économique ?

ITER doit coûter 10 milliards d'euros !ITER est le programme de recherche le plus coûteux qui ait jamais été lancé,à part la Station Spatiale Internationale. Il s'inscrit dans une série de dispen-dieuses recherches sur la fusion qui ne sont pas près d'aboutir (lire p.8).Pour le physicien américain W. Parkins, “L'histoire de ce rêve est aussidécourageante qu'onéreuse”. Ses estimations indiquent que le coût desfuturs réacteurs industriels pourrait atteindre 15 milliards de dollars l'unité,interdisant toute rentabilité.

abondante ?

Le tritium utilisé dans ITER ne se trouve pas dans l'eau de mer.ITER va utiliser 2 formes rares d'hydrogène : le deutérium et le tritium. Le deutériumpeut être extrait de l'eau de mer. Il n'en est pas gratuit pour autant (2 000 $/kg). Maisil n'existe aucune source naturelle de tritium. On ne sait le fabriquer qu'en faible quan-tité, à un prix de revient astronomique : 20 millions de dollars sont prévus dans le bud-get officiel d'ITER pour acquérir les 2 kg de tritium nécessaires aux expériences.Des études sont prévues pour tenter de produire du tritium au cœur d'un futurréacteur. Cette opération implique de multiplier les neutrons et d'élaborer une paroispécifique couplée à une usine de séparation isotopique. Autant de procédés com-plexes et extrêmement coûteux, que l'on n'est pas sûr de pouvoir maîtriser.

Coût : 10 000 000 000 !

Recherches jusqu'en 2040Applications à une date

imprévisible

sûre ?

Une installation nucléaire à risques.ITER utilisera du tritium. Ce gaz radioactif est dan-gereux en cas d'inhalation. Sous forme d'eau tritiée,il peut rentrer dans la chaîne alimentaire et se fixerdans l'organisme. Difficile à stocker (il fuit même àtravers les métaux), il s'enflamme au contact de l'air.D'après le Prix Nobel M. Koshiba, "ITER est extrême-ment dangereux du point de vue de la sûreté et de lacontamination environnementale. (...) Le tritium esthautement toxique avec une dose mortelle de 1 mg".Les 2 kg de tritium présents dans ITER "pourraienttuer 2 millions de personnes. (…) Le flux radioactif de2 kg de tritium est à peu près du même niveau quecelui produit par l'accident de Tchernobyl."D'autre part, "les neutrons produits avec ITER ontune énergie plus de dix fois supérieure à ceux d'unréacteur à fission. Ils rendent radioactifs le mur del'engin ainsi que les matériaux de construction [qui]ne pourront être éliminés avant plusieurs centainesd'années en raison de leur radioactivité élevée". Lerisque : "une grande partie des nappes phréatiquessera contaminée, et la zone de contamination aug-mente avec le temps, ce qui crée un risque extrême-ment grave pour l'environnement."

Consommation d'énergie

Deutérium + tritium

Si l'on en croit les promoteurs du réacteur expérimental ITER, "c'est l'aventure des faiseurs d'étoiles qui prend place aujourd'huiCe projet nous apporterait une énergie "accessible à tous, participant à la lutte contre l'effet de serre" (Futura Science),d'énergie que d'un litre de pétrole" (Jacques Chirac). Qui ne serait pas séduit par pareilles promesses ? Mais dès lors qu'on se penche

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ITER : un soleil artificiel à portée de main ? comprendre 5.Une énergie propre, sûre, abondante et économique, pour l'avenir de l'humanité ?

propre ?

ITER va produire 30 000 tonnes de déchets radioactifs !La réaction de fusion entre deutérium et tritium génère de l'hé-lium (un gaz inerte) mais aussi un flux de neutrons. Celui-ci, enheurtant les parois du réacteur, va les rendre radioactives. “Laquantité de matériaux radioactifs produits est du même ordrede grandeur que dans une centrale à fission. Le seul avantage :[on produit] seulement des éléments dont la durée de vie est dequelques centaines d'années : au prix, cependant, d'une radioac-tivité plus grande”. (J. Treiner)

de demain ?

1950, 2000, 2050, 2100…50 ans qu'on nous promet le soleil.Cela fait longtemps que la fusion est pour demain. Mais les échéancesreculent.“En 1950, nous espérions réaliser le réacteur thermonucléaire en 10 ans, 15 ansau grand maximum”. (A. Sakharov, "père" de la bombe H russe et des premierstokamaks)1974 : “Le but semble visible maintenant…” (extrait de Nuclear and Particle Physics)1978 : "Cela prendra certainement jusqu'à l'an 2000 pour passer d'un réacteur expé-rimental à une utilisation commerciale". (R. Dorf, Energy, Resources and Policy)2007 : "La production d'énergie pourrait intervenir vers 2060-2080" (B. Bigot, hautcommissaire à l'énergie atomique)D'où le dicton qui circule parmi les chercheurs : "La fusion est l'énergie du futur…et il en sera toujours ainsi !"

pour le bien de l'humanité ?

Une technologie réservée aux paysriches … et aux militaires"Ces installations réclament les meil-leurs techniciens (…) dans des condi-tions de sécurité optimales. Et ce seraitlittéralement impossible dans le tiers-monde." (P-G. de Gennes)"Un danger pourrait concerner la pro-lifération : le tritium est, en utilisantdes masses infimes, l'un des ingré-dients principaux des armes nucléai-res…" (R. Dautray)

contre l'effet de serre ?

La planète se réchauffe : ITER ne répond pas à l’urgence."Il faut une singulière dose d'optimisme pour imaginerque l'utilisation industrielle de la fusion mettra moins decinquante ans pour être disponible. (…) L'épuisement desressources fossiles et surtout le réchauffement climatiquesont des problèmes urgents. Les mesures à prendre sontimmédiates et ITER ne doit surtout pas servir d'alibi." (E. Brézin, président de l'Académie des sciences)

Hélium + déchets

Production zéro kWh

Si ITER est relié aux lignes électriques, c'est uniquement pour être alimenté.

En pointe, sa consommation atteindra 620 MW (soit la moitié de la production

d'un réacteur nucléaire).Cet appel de puissance nécessite

de doubler la ligne haute tension du site.

afin de développer une source d'énergie quasi illimitée, sûre, propre, pour le bien de l'humanité" (film Starmakers)."ne produisant aucune substance radioactive" (People's Daily), et permettant de "tirer d'un litre d'eau de mer autantsur le dossier, on comprend que ces annonces sont largement infondées. Il suffit de laisser la parole aux scientifiques pour en juger.

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6. région LES DOSSIERSSortir du nucléaire

C'est à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, qu'ITER doit être implanté à partirde 2008. Ce site en pleine expansion abritedéjà l'un des plus grands centres nucléairesfrançais. Outre des installations d'étudesciviles et militaires, s'y trouvent notam-ment regroupés plusieurs parcs d'entrepo-sage de déchets radioactifs, des ateliers detraitement de matières nucléaires, huitréacteurs de recherche, ainsi qu'un des"petits frères" d'ITER, le tokamak ToreSupra. Le site présente pourtant un hautrisque sismique, étant localisé sur la faillela plus active de France. Le danger estaggravé par la présence de plusieurs ton-nes de plutonium, la plus redoutable desmatières nucléaires. L'Autorité de SûretéNucléaire réclame d'ailleurs depuis desannées la fermeture de plusieurs installa-tions pour "tenue au séisme insuffisante".

La construction d'ITER implique plusieursaménagements lourds pour l'environne-ment local et la qualité de vie. La venue de300 convois exceptionnels nécessite d'amé-nager un itinéraire de 100 km, de l'étang deBerre à Cadarache. Pour élargir la route, ilfaudra abattre des arbres, démolir desponts et surélever des pylônes, à traversplusieurs zones classées Natura 2000.

L'implantation des bâtiments amputera de180 hectares une forêt domaniale. Le réac-teur devant être en partie enfoui, un vallonentier sera comblé. La ligne haute tensionqui alimente le centre nucléaire sera dou-blée pour fournir la puissance nécessaire

aux expériences d'ITER. En période defonctionnement, ITER provoquera desrejets de tritium radioactif dans l'air et dansl 'eau de la Durance. Enfin, plus de30 000 tonnes de déchets radioactifs serontgénérées par les expérimentations. !

Création d'emplois, rayonne-ment scientifique et touristi-que… l'implantation d'ITER estprésentée comme une chancepour la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA).

Les collectivités locales pren-nent en charge la moitié del'investissement français, soit467 millions d'euros en 10 ans.Les charges sont répartiesentre la région, 6 départementset le Pays d'Aix. 70 millionsiront à l'alimentation en eau etélectricité d'ITER, 81 millions àl'itinéraire pour convois excep-tionnels et 55 millions à laconstruction d'une école inter-

nationale, réservée à 70 % auxenfants du personnel. Face auxcraintes d'une flambée desprix, 12 millions sont déblo-qués pour lutter contre la spé-culation foncière.

Les retombées locales s'annon-cent plus faibles qu'escomptées.En 2002, L'Expansion annonçaitl'arrivée de "3000 chercheurs" etun chantier de "près de 10 000personnes". Aujourd'hui, ontab le o ff i c ie l l ement sur500 emplois pendant les 10 ansde chantier, 1000 emploisdurant les 20 ans de fonctionne-ment, et 1400 à 2400 emploisindirects dans la région.

Au détriment des énergies propres

Pendant ce temps, les énergiesrenouvelables restent peu sou-tenues (10 fois moins en PACAqu'en Rhône-Alpes, pour 2002).Sous la pression des écologis-tes, le Conseil Régional PACA apromis d'accorder 150 millionsd'euros sur 10 ans à ces énergiesdurables et fortement créatricesd'emplois. Après 10 millions en2007, ce budget, voté annuelle-ment, devrait augmenter progressivement. La vigilances'impose sur la destination desfonds, dans une région qui ainauguré en 2006 un pôle de

compétitivité Energies nongénératrices de gaz à effet deserre qui regroupe les énergiesrenouvelables, le nucléaire defission et la fusion ! !

Des créations d'emplois payées au prix fort

Cadarache concentre déjà de nombreuses installations nucléaires. ITER causera de nouveaux dommages à l'environnement.

ITER s'installe en Provence

ITER doit être construit à Cadarache, l'un des plus grands centres nucléaires de France

Cadarache

projet d'implantationd'ITER (photomontage)

ITER

Les régions voisines conju-guent emploi et solaire. Leprojet Alliance PV, lancé enRhône-Alpes en 2007, pour-rait créer 1400 emplois en5 ans. Ce programme derecherche, soutenu par leConseil Général de l'Isère,coûtera 160 millions d’euros.Les innovations permettraientla fabrication de panneauxsolaires à un coût réduit.

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ITER : un soleil artificiel à portée de main ?

Pour obtenir l'implantationd'ITER à Cadarache face à4 pays rivaux, la France n'apas hésité à jouer de tous sesmoyens diplomatiques, ni àdoubler sa participationfinancière dans le projet.Pourquoi un tel engouementgouvernemental ?

Avec ITER, la France restefidèle à son goût pour les pro-jets prestigieux, centralisés etruineux (Concorde, A380…).A l'égard du nucléaire, laposition française demeureune exception internationale :aucun pays n'a autant misésur cette industrie. En pour-suivant les recherches dans cedomaine, la France justifieainsi les centrales à fissionactuelles, présentées commeune étape transitoire avantl'arrivée de la fusion. ITER est

mis en avant comme solutionprovidentielle, ravivant lacroyance que notre salut vien-dra du futur et du progrèstechnologique. Cette stratégiepermet donc à la France de nerien changer à sa politiqueénergétique. Enfin, la fusionprésente de nombreux inté-rêts d'ordre militaire.

Sans consultationdémocratique

La décision de recevoir ITERa été prise sans réelle consul-tation démocratique. Tout aété négocié au niveau des ins-tances internationales. La pré-sentation du projet, large-ment relayée dans les médias,s'est appuyée sur un discourspropagandiste, minimisantles énormes incertitudesscientifiques. Le débat public

n'a porté que sur les consé-quences et les modalités del'installation, non sur sonopportunité.En janvier 2006, un sondageEurobaromètre avait pourtant

révélé que Français etEuropéens citent en premierl'énergie solaire quand on leurdemande quelle solution leurgouvernement devrait favori-ser dans les années à venir. !

Goût du prestige, exception nucléaire, intérêts militaires

Dans une bombe atomique (celled'Hiroshima et Nagasaki), on utilise duplutonium ou de l'uranium enrichi.Depuis 1952, on sait fabriquer une armeencore plus puissante, la bombe thermo-nucléaire dite "H". Le principe : ajouterquelques grammes de t r i t ium.Comprimé par l'explosion atomique,celui-ci fusionne et libère une énergie10 fois plus importante.L'objectif annoncé d'ITER est purementcivil. Il contiendra 2 kg de tritium pourréaliser ses expériences — assez pouralimenter des centaines de bombes H.Le tritium est difficile à fabriquer, et lesstocks sont limités. Pour résoudre lesproblèmes d'approvisionnement, desétudes sont prévues sur la production

de tritium. Ces recherches ne peuventque susciter un vif intérêt de la part del'armée.En parallèle, la France mène un autreprojet sur la fusion : le Laser Mégajoule,prévu pour 2012, qui coûtera 1,5 milliardd'euros. Les expériences visent à déclen-cher une réaction de fusion par conver-gence de faisceaux laser. L'objectif offi-ciel, purement militaire, est de permettrela simulation d'explosions nucléaires.Les programmes sont supervisés par leCommissariat à l'Energie Atomique(CEA). Les autorités nient tout lien entreles deux. On a pourtant peine à croireque les avancées civiles n'enrichiront pasle domaine militaire…Nul ne sait si la production d'électricitégrâce à la fusion sera possible un jour.Mais c'est à court terme que les recher-ches risquent de contribuer à la créa-tion de nouvelles armes de destructionmassive. !

La fusion, c'est l'énergie du soleil. Mais c'est aussi celle, moins flatteuse, des bombes H.

La fusion : un enjeu avant tout militaire

france 7.

L'Etat défend sa vision de la grandeur de la France

De 2003 à 2005, la diplomatie française a bataillé pour remporter ITER

La bombe H : seule application actuelle à la fusion sur Terre

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2012-2013estimé

2006-2011estimé

2003-20061999-20021995-1998

autrerenouvelables et efficacité énergétique

fission

fusion

Budgets de l'Union Européenne pour la R&D sur l'énergie, en moyenne par an, de 1995 à 2013

Loin de faire l'unanimité dans lacommunauté scientifique, ITERest la cible de critiques sévèresde la part de chercheurs recon-nus. Parmi eux, deux Prix Nobelde physique. Pierre-Gilles deGennes déclarait en 2006 : "Jetrouve que l'on consacre beau-coup trop d'argent à des actionsqui n'en valent pas la peine.

Exemple, la fusion nucléaire. (...)Quoique grand défenseur desgrosses machines communau-taires il y a trente ans, (…) jen'y crois malheureusement plus,même si j'ai connu les débutsenthousiastes de la fusion." Sonhomologue japonais, MasatoshiKoshiba, s'est opposé en 2003 àla candidature de son pays, esti-

mant qu'ITER ne remplissaitpas "un certain nombre deconditions, à savoir la sûreté etles coûts économiques".

Des voix s'élèvent à l'Académiedes Sciences. Claude Allègre fus-tige ITER qui, selon lui, "estencore un de ces projets de pres-tige qui ont, dans le passé, épuiséles finances de notre recherche".Pour Robert Dautray, ancienHaut Commissaire à l'EnergieAtomique, "la fusion ne peutpas encore être comptée aveccertitude parmi les sourcesindustrielles d'énergie". Il s'in-quiète du devenir du tritium,2000 fois plus radioactif que leplutonium, alors qu'"on n'atoujours pas mis en service (…)un stockage définitif des déchetstritiés irradiés…"

Trois physiciens, S. Balibar,Y. Pomeau et J. Treiner regret-tent que "la grande presse n'in-

siste guère (…) sur les énormesincertitudes qui pèsent encoresur la génération d'énergie com-merciale à partir de la fusion".

Le physicien américain WilliamParkins, quant à lui, conclut deses années de recherche qu'"ilest temps de présenter la fusionpour ce qu'elle est : un problèmede physique, et non une sourced'énergie". !

8. LES DOSSIERSSortir du nucléaire

Des physiciens contestent le bien-fondé d'ITER

La fusion est une illustrationfrappante de la foi des politi-ques en la technologie. 50 ansde vaines recherches ne les ontpas découragés : ils continuentde f inancer cette sourced'énergie supposée miracu-leuse, qui n'a jamais produitun seul kWh.

Au moins 27 milliards d'eurosont été investis dans la recher-che mondiale pour la fusionentre 1974 et 2005, d'aprèsl'Agence Internationale del'Energie. Sur la même période,le budget consacré à l'ensembledes énergies renouvelables n'aatteint que 24 milliards.

En France, la fusion a reçu 9 %du budget public de rechercheet développement (R&D) pourl'énergie en 2002. Le nucléairede fission se taille la part du

lion avec 68 % sur un total de445 millions. Il ne reste que6 % pour les renouvelables,5 % pour l'efficacité énergéti-que et 12 % pour les énergiesfossiles et autres.

Au niveau européen, la fusiondispose déjà du premier budgetde R&D pour l'énergie. L'arrivéed'ITER va faire presque doublercette dotation qui pourraitatteindre 389 millions/an d'icià 5 ans — à comparer avec les168 millions/an envisagéspour les renouvelables et l'effi-cacité énergétique. En s'enga-geant à financer ITER pour les30 ans à venir, l 'UnionEuropéenne (UE) a mis ledoigt dans l'engrenage. Il nerestera pour toutes les autressources d'énergie qu'un demibudget à se partager.

Et ce n'est qu'un début. Unrapport de 2002 du parlementallemand estime "qu'il faudraencore dépenser un total de 60 à80 milliards sur une période de

50 ans (dont 20 à 30 milliardspour l'UE) avant qu'il soitenvisageable de produire del'énergie avec la fusionnucléaire". !

Recherche sur la fusion : un gouffre sans fond

Pr Pierre-Gilles de Gennes

Pr Masatochi Koshiba

Un réacteur de fusion, c'est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit.

P-G. de Gennes

ITER plombera les budgets de l'énergie sans jamais en produire…

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monde 9.ITER : un soleil artificiel à portée de main ?

C'est aux chercheurs russes que l'ondoit la conception des premierstokamaks, l'un des dispositifs per-mettant l'étude des réactions defusion. Pour sceller la détente Est-Ouest, l'URSS lance l'idée, en 1985,d'élaborer en commun un tokamaknouvelle génération. Le projet ITER

voit le jour en 1986 et réunit lesUSA, le Japon, l'URSS et l'UnionEuropéenne (UE). En 1998, les USAabandonnent le projet qu'ils jugenttrop coûteux. Les objectifs et le bud-get sont alors revus à la baisse. En2003, les USA reviennent derrière laChine, suivis par la Corée du Sud.

Loin des aspects scientifiques, lesdébats portent alors sur le lieud'implantation de la machine. Lescandidatures de la France et duJapon divisent les camps jusqu'en2005. Cadarache finit par l'empor-ter. En compensation, le Japonobtient 20 % des contrats liés à laconstruction et 20 % du personnelpermanent, pour 10 % de partici-pation au budget. Un coût globalde 10 milliards d'euros est prévu,pour 10 ans de chantier et 20 ansd'expérimentations. La Francesupporte 20 % des dépenses etl'UE, 30 %. Les autres partenaires(rejoints par l'Inde en 2006) appor-tent moins de 10 % chacun — unemise relativement réduite, pourun accès garanti à des résultatsqui, eux, ne le sont pas… !

20 ans de négociations internationales

Notre rapport à l'énergie est trèspréoccupant. Les sociétés moder-nes sont dépendantes d'uneconsommation toujours croissanteet non soutenable. La demanded'énergie mondiale n'est assuréequ'à 15 % par le bois et l'hydrauli-que. Ce sont les énergies fossiles(gaz, charbon, pétrole) qui en cou-vrent plus de 80 %.

Les hydrocarbures s'épuisent etleur prix augmente. La coursepour garantir les approvisionne-ments suscite déjà des conflitsinternationaux. De plus, cescombustibles produisent beau-coup de CO2. Il nous faut pour-tant diviser par 4 les émissionsde gaz à effet de serre d'ici à2050 si nous voulons enrayer lechangement climatique.

Quant au nucléaire, sa placedans le bilan énergétique mon-dial reste marginale — pour unrisque maximal. Vulnérable auxaccidents, il produit des déchetsradioactifs et permet à un nom-bre croissant de pays de se doterde l'arme atomique.

Le modèle de croissance occi-dental nous met en péril. C'estpourtant la seule voie proposéeaux pays en développement,tandis que 2 milliards d'hommesn'ont pas accès à l'électricité.

Face à ces enjeux d'envergure, lafus ion n 'appor te aucuneréponse crédible :

• Si elle est jamais disponible, cesera trop tard pour éviter le bou-leversement climatique.

• Son potentiel resterait insuffi-sant face aux besoins. Qu'onfasse une simple comparaison :le nucléaire de fission est utilisédepuis plus de 40 ans et fournitmoins de 5 % de l'énergie mon-diale !

• Technologie de pointe, elleexige des investissements déme-surés et un haut niveau de maîtrise. Elle ne sortira pas ducercle fermé des pays les plusindustrialisés.

D'autres solutions, moinstechno-scientistes, permet-traient un développement plusjuste et respectueux de l'envi-ronnement. Il est temps que lemirage de la fusion cesse de leséclipser. !

Crise énergétique : la fusion n'est pas la solution miracle

Quand les tractations politiques prennent le pas sur les enjeux scientifiques.

L'accord final sur la construction d'ITER a été signé le 21 novembre 2006 par les chefs d'Etat des pays partenaires

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10. LES DOSSIERSSortir du nucléaire

Pénurie des ressources, réchauffe-ment climatique, risque nucléaire,conflits internationaux et profon-des inégalités : une vraie crise del'énergie est devant nous si nousn'agissons pas.Attendre notre salut des techno-logies futures est séduisant etdangereux. Nucléaire propre,capture du CO2, hydrogènepour remplacer le pétrole,

fusion… tous ces mirages nousfont miroiter que nous pourronsêtre sauvés sans rien changer ànos modes de vie. On ne sait sices procédés seront au point unjour. Mais ils cautionnent notrefuite en avant, sans jamaisremédier aux causes réelles desproblèmes.Nous ne pouvons nous dispen-ser d'agir en invoquant des rêves

devant l'urgence. Nous devonsaffronter nos responsabilités etconsacrer nos moyens financierset humains aux solutions dispo-nibles immédiatement, ou àcourt terme. Relever le défi éner-gétique implique de consommermoins — et mieux. Les mesuresprésentées ici le permettent,nous devons les mettre en œuvredès à présent. !

Relever le défi énergétiqueL'urgence impose de consacrer nos moyens à des solutions réalistes et non à des rêves

Recherche : financer les énergiesselon leur mériteUn rapport de 2005 des VertsEuropéens propose d'allouer lescrédits de recherche et dévelop-pement (R&D) de l'UnionEuropéenne (UE) aux technolo-gies capables — à brève échéance— de réduire les émissions deCO2 et la dépendance au pétrole,d'éviter les importations, et decréer des emplois.Les mesures d'efficacité énergé-tique et les énergies renouvela-

bles remplissent tous ces critè-res. Il faudrait donc leur consa-crer la majorité des fonds euro-péens pour l'énergie (contre 1/5jusqu'à présent) afin de favoriserleur développement et réduireleur coût.Les industries du pétrole, ducharbon et du nucléaire génèrentdes profits privés énormes. Envertu du principe du pollueur-payeur inscrit dans les traités de

l'UE, ce sont elles, et non lesfonds publics, qui devraientfinancer la recherche sur la ges-tion des déchets radioactifs ou lacapture du CO2.La fusion, quant à elle, seraincapable de répondre avantlongtemps aux critères quis'imposent dès à présent. Lalarge priorité budgétaire dontelle bénéficie n'a donc pas lieud'être. !

Consommer mieux au lieu de produire plusLe modèle énergétique actuel estbasé sur une croissance infiniealors que les ressources sont limi-tées. Un collège d'experts démon-tre qu'il est possible de sortir decette impasse. Il préconise unedémarche en 3 volets : sobriété,efficacité, renouvelables. La sobriété consiste à supprimerles gaspillages. L'efficacité permetde réduire les pertes en favorisantdes solutions performantes (éclairage, électro-ménager, bâtiment…). Les renouvelablescouvrent les besoins énergétiques

ainsi maîtrisés, pour un investis-sement raisonnable.Le scénario NégaWatt pour laFrance suit cette démarche. Il propose une série d'actionsconcrètes basées uniquement surdes techniques éprouvées et sansrisque. D'ici à 2050, on pourraitainsi économiser 64 % d'énergie, produire 71 % de l'énergie pri-maire avec les renouvelables, etdiviser par 4 les émissions de gazà effet de serre du secteur énergé-tique. Le recours au nucléairedeviendrait inutile vers 2040.

Des études allemandes et suis-ses, notamment, parviennent àdes conclusions similaires.La condition impérative pourobtenir de tels résultats : appliquerdès maintenant les mesures préconisées. !

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alternatives 11.ITER : un soleil artificiel à portée de main ?

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Ne l'oublions pas : nous dispo-sons déjà d'un réacteur defusion fiable et efficace à 100 %.C'est le soleil. Il fournit chaquejour à la Terre 8 000 fois plusd'énergie que l'humanité n'enconsomme. Il fait pousser lesplantes, génère le vent, la pluieet les courants marins. C'estdonc l'origine des principalesénergies renouvelables.

Les technologies pour capter cesformes d'énergie existent.Certaines sont déjà éprouvées,comme le bois ou l'hydraulique.D'autres, plus récentes et déjàcompétitives, restent insuffisam-ment développées. Le biogazpermet de valoriser les déchetsagricoles. Une éolienne modernepeut alimenter des milliers defoyers. Un chauffe-eau solaire estamorti en 5 à 8 ans.

D'autres procédés nécessitentencore des améliorations etdevraient constituer autant depriorités de recherche. Les pan-neaux photovoltaïques pour-raient équiper les toitures àgrande échelle, de nouveauxmatériaux promettant une baissedes coûts. Des centrales solairesà miroirs paraboliques, couvrantune faible partie des déserts, per-mettraient aux pays arides dedevenir producteurs d'électri-cité. Hydroliennes et bouéeshoulomotrices seraient capablesd'exploiter l'énergie des mers.

Une utilisation complémen-taire permet de pallier l'inter-mittence de ces énergies.Ainsi, El Hierro (Canaries)sera d'ici à 2009 la premièreîle alimentée en électricitéd'origine 100 % renouvelable :l'énergie fournie par deséoliennes pompe de l'eauvers un réservoir. En l'ab-sence de vent, cette eauactionne les turbines d'unecentrale hydraulique.

Le Parlement Européen arecensé 21 sources d'énergiesrenouvelables qui méritentd'être soutenues et dévelop-pées. Elles sont exploitablessur toute la planète, et à uneéchéance prévisible — contrai-rement à la fusion. Pourtant,elles ne reçoivent — toutesconfondues — que 20 % dubudget de l'énergie de l'UE.

Dans son Plaidoyer pour lesénergies renouvelables, ledéputé Hermann Scheerexplique qu'en Allemagne"ce nouveau secteur indus-triel a déjà créé 170 000emplois. Aucun programmepolitique de soutien à l'indus-

trie n'a coûté aussi peu et n'aatteint autant de résultats ensi peu de temps ! (…) En sixans, les coûts d'investisse-ment ont chuté de 40 %. (…)Si ce développement se pour-suit au même rythme, la pro-duction d'électricité d'originenucléaire et fossile aura étéentièrement remplacée dansenviron quarante ans". !

La seule fusion propre,sûre et bon marché : le soleil !

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12. questions/réponses LES DOSSIERSSortir du nucléaire

ITER en questionQue signifie ITER ?

Les initiales ITER se traduisent parRéacteur Expérimental International àfusion Thermonucléaire.

Quels pays participent à ITER ?

L'Union Européenne (UE), la Russie,les USA, le Japon, la Chine, la Corée duSud et l'Inde. L'UE paye 30 % des coûtset la France 20 %. Les autres partenairesapportent chacun moins de 10 % sur unbudget total de 10 milliards d'euros en30 ans. (lire p. 9)

Combien ITER coûtera-t-il à la France ?

1 milliard d'euros pour 10 ans de chan-tier (dont 467 millions payés par les collectivités locales) puis un autre mil-liard pour 20 ans d'expérimentations —si les dépenses ne dépassent pas lesprévisions actuelles. (lire p. 6 & 7)

ITER, EPR, quel rapport ?Aucun, mis à part leur caractère"nucléaire". L'EPR est un projet similaire

aux réacteurs nucléaires actuels, quirecourt à la fission. Il est programmé àFlamanville, en Normandie. ITER est uneinstallation de recherche sur la fusion,prévue à Cadarache, en Provence.

ITER va-t-il produire de l'électricité ?

Non, ITER est uniquement prévu pourréaliser des expériences. Il tentera derecréer pendant quelques minutes laréaction qui a lieu au cœur du soleil.

Les recherches d'ITER ont-elles une chance d'aboutir ?

Concevoir un réacteur à fusion capa-ble de produire de l'électricité soulèvedes difficultés énormes, voire insur-montables. Les chercheurs n'espèrentpas aboutir avant 50, 100 ans, ou plus.(lire p. 2)

ITER évitera-t-il le problème des déchets ?

Non. Selon les estimations officielles,ITER produira 30 000 tonnes de déchetsradioactifs. (lire p. 4 & 5)

La fusion est-elle une source d'énergie durable, propre et sûre ?

Telle qu'elle se produit dans le soleil : oui.Mais sa reproduction sur Terre pose degraves problèmes de sécurité et d'appro-visionnement. (lire p. 4 & 5)

La fusion permettra-t-elle derelever le défi énergétique ?

Si la fusion produit de l'électricitéun jour, ce sera beaucoup trop tardpour agir contre le réchauffementclimatique ou pour pallier la pénu-rie d’hydrocarbures. Des mesuresimmédiates s'imposent pour maîtrisernotre consommation et développerdes sources d'énergie propres et disponibles à courte échéance. (lire p. 10 & 11)

Agissez maintenant !" Informez-vous, diffusez ce journal autour de vous.

" Signez l'Appel contre ITER sur www.stop-iter.org

" Participez à la mobilisationcontre ITER. Rassemblement et conférence à Marseille le 10 novembre 2007. Pour plus d'informations sur cette action, et les suivantes :Collectif Stop-ITER,04 90 07 30 92 ou 04 90 08 00 64Mail : [email protected]

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