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1 / 3 Chap.3 : Le calcul des coûts (complets, constatés) par la méthode (ou modèle) à base d’activités La méthode de calcul des coûts à base d’activités (ou comptabilité à base d’activités ou méthode ABC « Activity Based Costing ») a souvent été présentée comme une réponse aux limites de la méthode des centres d’analyse. Elle était censée rétablir « la vérité des coûts » en proposant un nouveau mode de répartition des charges indirectes. Cf. Fiche conseil p.123 : La comptabilité à base d’activités I- Les fondements et les principes de la méthode ABC A) Les limites de la méthode des centres d’analyse - Le choix des unités d’oeuvre est souvent arbitraire : Les unités d’oeuvre retenues (unités physiques / volumiques : quantités achetées, quantités produites, heures de MOD…) permettent d’imputer (de repartir) les charges indirectes aux coûts des matières et des produits. Charges indirectes imputées au coût d’un élément déterminé (une matière, un produit, une commande...) = Nombre d’unités d’oeuvre pour cet élément x Coût de l’unité d’oeuvre Ce qui revient à considérer que les charges indirectes sont proportionnelles au nombre d’unités d’oeuvre et donc que les coûts s’expliquent uniquement par les quantités (achetées, produites…). Les charges indirectes sont traitées comme des charges directes ! Or les charges indirectes peuvent être indépendantes des quantités (l’imputation proportionnellement aux quantités n’est plus adaptée dans ce cas). (Dans la méthode ABC, les inducteurs de coût permettent également d’imputer les charges indirectes mais sont aussi censés être la cause, l’explication des coûts…) - La répartition des charges indirectes dans les centres d’analyse n’est pas toujours pertinente : Le choix des clés de répartition (notamment secondaires) peut également être arbitraire et les centres d’analyses regroupent des charges qui généralement ne dépendent pas d’une seule unité d’oeuvre. Les activités au sein d’un centre d’analyse ne sont pas homogènes (les charges d’un centre dépendent de plusieurs éléments). (Dans la méthode ABC les charges indirectes sont affectées aux activités…) (Les deux notions clefs de la méthode sont remises en cause : les centres d’analyse et les unités d’oeuvre.)

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Chap.3 : Le calcul des coûts (complets, constatés) par la méthode (ou modèle) à base d’activités

La méthode de calcul des coûts à base d’activités (ou comptabilité à base d’activités ou méthode ABC « Activity Based Costing ») a souvent été présentée comme une réponse aux limites de la méthode des centres d’analyse. Elle était censée rétablir « la vérité des coûts » en proposant un nouveau mode de répartition des charges indirectes. Cf. Fiche conseil p.123 : La comptabilité à base d’activités

I- Les fondements et les principes de la méthode ABC

A) Les limites de la méthode des centres d’analyse

- Le choix des unités d’œuvre est souvent arbitraire : Les unités d’œuvre retenues (unités physiques / volumiques : quantités achetées, quantités produites, heures de MOD…) permettent d’imputer (de repartir) les charges indirectes aux coûts des matières et des produits. Charges indirectes imputées

au coût d’un élément déterminé (une matière, un produit, une commande...)

= Nombre d’unités d’œuvre

pour cet élément x Coût de l’unité d’œuvre

Ce qui revient à considérer que les charges indirectes sont proportionnelles au nombre d’unités d’œuvre et donc que les coûts s’expliquent uniquement par les quantités (achetées, produites…). Les charges indirectes sont traitées comme des charges directes ! Or les charges indirectes peuvent être indépendantes des quantités (l’imputation proportionnellement aux quantités n’est plus adaptée dans ce cas). (Dans la méthode ABC, les inducteurs de coût permettent également d’imputer les charges indirectes mais sont aussi censés être la cause, l’explication des coûts…)

- La répartition des charges indirectes dans les centres d’analyse n’est pas toujours pertinente :

Le choix des clés de répartition (notamment secondaires) peut également être arbitraire et les centres d’analyses regroupent des charges qui généralement ne dépendent pas d’une seule unité d’œuvre. Les activités au sein d’un centre d’analyse ne sont pas homogènes (les charges d’un centre dépendent de plusieurs éléments). (Dans la méthode ABC les charges indirectes sont affectées aux activités…) (Les deux notions clefs de la méthode sont remises en cause : les centres d’analyse et les unités d’œuvre.)

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La méthode des centres d’analyse traduit une vision taylorienne de l’entreprise (production de masse standardisée ou l’essentiel des coûts est constitué de charges directes) qui ne correspond plus à la réalité des entreprises (production en petites séries différenciées, importance croissante des charges indirectes du fait des activités de support : logistique, gestion de la qualité, informatique, R. et D…)

B) Les principes de la méthode ABC NB : Les charges directes sont affectées directement aux coûts des produits quelle que soit la méthode (la différence ne porte que sur le traitement des charges indirectes). Les charges indirectes (par rapport aux produits) sont affectées (directement) aux coûts des activités de l’entreprise avant d’être imputées aux coûts des produits à l’aide des inducteurs.

1) L’affectation des charges indirectes aux coûts des activités Une activité est un ensemble de tâches réalisées dans un but (un objectif) précis (Cf. définition plus complète p.124). Exemples :

- Sélectionner les fournisseurs - Réceptionner les commandes - Régler des machines - Lancer une production - Entretenir du matériel - Etablir des factures - Enregistrer des écritures - Réaliser une campagne publicitaire - …

En principe, les charges indirectes (par rapport aux produits) sont directes par rapport aux activités : les activités sont à l’origine (la cause) des charges (« Les activités consomment les ressources ») Contrairement au modèle des centres d’analyse, les charges indirectes ne sont pas réparties (de façon plus ou moins arbitraire entre les centres d’analyse), elles sont affectées directement aux activités (sans difficulté…). Remarque : L’intérêt de la notion d’activités (par rapport aux centres d’analyse) : La comptabilité à base d’activité est une méthode de calcul des coûts mais elle constitue aussi un outil (stratégique) d’analyse de l’organisation de l’entreprise et de son efficacité. La méthode nécessite une réflexion préalable sur ce que fait l’entreprise et donc sur les activités qui contribuent à créer de la valeur pour le client (et donc pour l’entreprise !). (En pratique, dans les exercices, les activités et les coûts des activités sont donnés.)

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2) L’imputation des charges indirectes aux coûts des produits à l’aide des inducteurs

Le coût (indirect) d’un produit ou d’un service est obtenu en additionnant les coûts de toutes les activités nécessaires à la réalisation de ce produit (« Les produits consomment les activités »).

Méthode des Centres d’analyse : Charges indirectes :

Centre approv. Centres de production Centres hors production Total :

Méthode à base d’activités : Charges indirectes :

Activité 1 Activité 2 Un processus Activité 3 …

Total

Les coûts des activités sont répartis entre les produits proportionnellement au nombre d’inducteurs concernant chaque produit. Un inducteur de coût (ou inducteur d’activité) est un indicateur de mesure du volume d’une activité et donc du coût de l’activité. (Le coût de l’activité doit être proportionnel au nombre d’inducteurs). Cf. exemples p. 124 En pratique, on retrouve des unités d’œuvre mais plus nombreuses et variées. Comme les unités d’œuvre, les inducteurs de coût permettent d’imputer les charges indirectes mais en plus ils sont censés être la cause (l’explication) du coût… Charges indirectes imputées

au coût d’un produit (pour chaque activité)

= Nombre (volume)

d’inducteurs pour le produit

x Coût unitaire de

l’inducteur

inducteur l' de total(volume) Nombre

activitél' de Coût total inducteur l' de unitaireCoût =

II- La mise en œuvre de la méthode Cf. Fiche conseil p. 126 (y compris conclusion) Cf. Exemple : Calcul des coûts à base d’activités Cf. Cas Moissan p.127 Cas Roxane p.131 Cas Firehouse p.133 Cf. Cas Speedway p.135 Cas Plaisir p.141 Cas Pantin p.145