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Museu da Europa.
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1989 : La chute du Mur
Le Mur de Berlin tombe dans la nuit du jeudi 9 novembre 1989. L’empire soviétique n’y survivra pas.
1989, année des peuples et des nationsDans le nouvel environnement international marqué par la perestroïka de Gorbatchev et le retrait de l’armée soviétique de l’Afghanistan, le pouvoir communiste en Pologne commence, en février 1989, les négociations avec Solidarnosc devenue une vraie opposition politique. Elles aboutissent à la légalisation de Solidarnosc en avril, à son triomphe aux premières élections semi-libres en juin et à la formation d’un gouver-nement où ses représentants occupent plusieurs postes clés y compris celui de premier ministre et qui prend ses fonctions en septembre. La tran-sition vers la démocratie estlancée.
Après les funérailles solennelles d’Imre Nagy, pre-mier ministre et martyr de la Révolution de 1956, en juin, la Hongrie ouvre en septembre sa fron-tière avec l’Autriche, ce qui permet aux habitants de la RDA autorisés à passer les vacances dans les « pays frères », de fuir vers l’Ouest. En octobre, elle se proclame République de Hongrie, an aban-donnant l’épithète « populaire ». Les premières élections libres ont lieu en avril 1990.
à partir de septembre, une vague de manifesta-tions commence à secouer la RDA. Le 18 octobre, Erich Honecker, à la tête du pouvoir communiste depuis 1971, est obligé de démissionner. Les ma-nifestations deviennent encore plus puissantes. Elles provoquent d’abord la démission du gou-vernement tout entier, puis, le 9 novembre, la chute du Mur. La RDA ne lui survivra pas long-temps. Le 27 novembre, à Leipzig, 250 000 mani-festants exigent la réunification de l’Allemagne. Elle deviendra effective le 3 octobre 1990.
En novembre, les manifestations commencent aussi en Tchécoslovaquie où les choses vont vite : début décembre, le gouvernement communiste démissionne suivi par le président de la Républi-que. Alexandre Dubcek, héros du Printemps de Prague, devient président du Parlement et le 29 décembre Vaclav Havel est élu par celui-ci à la présidence de la République.
Dernière a rejoindre le mouvement, la Roumanie vit en décembre un mouvement révolutionnaire visant à abolir la dictature de Ceausescu qui, le 25, est arrêté et exécuté avec sa femme. Un Front de salut national prend le pouvoir. Mais le chemin vers la démocratie sera ici plus long qu’ailleurs.
La fin de l’urSS L’URSS s’écroule parce qu’elle a perdu et la guer-re et la paix.
En 1985, l’arrivée au pouvoir en URSS de Mikhaïl Gorbatchev, qui prend conscience de la défaite imminente de l’armée Rouge en Afghanistan, marque la fin de la guerre froide. Quatre ans plus tard, les troupes soviétiques se retirent de l’Afgha-nistan et Moscou se résigne au démantèlement de son empire : pendant l’été et l’automne 1989, les pays satellites accèdent à la démocratie, l’Al-lemagne retrouve son unité l’année suivante, et l’Union soviétique elle-même se transforme en décembre 1991 en une Communauté des États indépendants.
Mais l’URSS s’écroule aussi parce qu’elle a perdu la paix. Elle en est restée à une économie de la pénurie et elle maintient son empire et sa cohé-sion interne par la peur de l’intervention armée. Une fois les réformes entamées et la peur dis-parue, il devenait impossible de résister au dé-sir des peuples de recouvrer leur indépendance. Ce que Gorbatchev a commencé, Eltsine l’a porté à son terme.
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La chaîne humaineUne chaîne d’un million de personnes aboutit à l’indépendance des pays Baltes.
Le 23 août 1939, le pacte Ribbentrop-Molotov fai-sait tomber les pays Baltes dans l’escarcelle de Staline. Occupés par les Allemands pendant la guerre, ils furent de nouveau annexés par l’URSS en 1944.
Cinquante ans après, le 23 août 1989, en signe de protestation contre la collusion des deux impé-rialismes totalitaires et de revendication d’une in-dépendance toujours refusée, un million de per-sonnes forment une chaîne humaine de 560 km entre Vilnius (Lituanie) et Tallin (Estonie), en passant par Riga (Lettonie).
Des référendums suivent dans chacun des trois pays Baltes, qui donnent une écrasante majorité aux partisans de l’indépendance. à l’automne 1991, la désintégration de l’URSS devait enfin leur donner satisfaction. Ce n’est qu’alors que la Seconde Guerre mondiale prend fin pour les pays Baltes.
La désintégration de l’union soviétiqueEn août 1991, une tentative de putsch contre Gor-batchev est organisée par les hauts apparatchiks communistes pour qui les réformes en cours sont inacceptables. Elle échoue grâce à la mobilisation populaire, en particulier à Moscou où Boris Elt-sine dirige la résistance. Le 8 décembre, les prési-dents de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorus-sie constatent à l’issue d’une réunion que l’URSS a cessé d’exister, décision confirmée le 25 par la démission de Gorbatchev de la présidence.
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Unies, la rudesse afghane et la sophistication technologique américaine mettent l’URSS à terre.Moudjahiddine afghans sur la carcasse d’un hélicoptère soviétique abattu par un missile Stinger, Afghanistan, le 10 janvier 1986.
© Alain DeJean / Sygma / Corbis
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Andrei Sakharov, Moscou, le 9 octobre 1975
©Bettman/Corbis
Alexander Soljenitsyne, Maine, USA, le 30 octobre 1983
©Sophie Bassouls/Corbis Sygma
Le prophète et le savant : deux visages de la dissidence soviétique.
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Urbi et orbi
Le nouveau pape, Jean Paul II, Rome, le 12 novembre 1979.
©Christian Simonpietri/Sygma/Corbis
Sous le regard du cielPremier voyage pontifical en Pologne du 2 au 10 juin 1979. Messe en plein air, le 6 juin, à Cracovie.
©Christian Simonpietri/Sygma/Corbis
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Solidarnosc a gagné le droit d’exister. Pas pour longtemps.Lech Walesa accompagné de Tadeusz Mazowiecki à la sortie du tribunal après le dépôt de la demande d’enregis-trement et des statuts du syndicat Solidarnosc, Varsovie, le 24 septembre 1980.
© AlainKeler/ Sygma Corbis
Il a la police en face. Et le pays derrière lui.Manifestation organisée par Solidarnosc pendant l’état de siège ; dans le fond, la police anti-émeutes. Le négatif de la photo fut confisqué par les services de sécurité au cours d’une perquisition. Gdansk, le 3 mai 1982.
© Boguslaw Nieznalski, / Karta
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France et Allemagne réconciliées dans le souve-nir de leurs tueries.François Mitterrand et Helmut Kohl commémorent à Verdun les victimes des deux guerres franco-allemandes – guerres mondiales.
©Bettman/Corbis
Ils se regardent encore en chiens de faïence…Premier jour de la première rencontre entre Mikhaïl Gorbat-chev et Ronald Reagan, Genève, 21 novembre 1985.
©Bettman/Corbis
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Un couple européen à la tête de l’Union soviétique.Raïssa et Mikhaïl Gorbatchev à leur arrivée à l’aéroport de Reykjavik pour une rencontre avec Ronald Reagan le 10 octobre 1986.
©Bettman/Corbis
Un condamné à mort de Tchernobyl.Moscou, clinique n°6, examen post-opératoire, dans une chambre stérile, d’un intervenant sur le site de Tchernobyl, janvier 1987.
© Igor Kostin/Sygma/Corbis
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Adieu, Kaboul !Cérémonie de départ des derniers soldats soviétiques d’Afghanistan, le 13 février 1989.
©Patrick Robert/Corbis/Sygma
Tout change autour, mais ils tuent encore.
Monument à la dernière victime du mur, Berlin, 1989.
©Alain Nogues/Corbis/Sygma
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Le martyr de 1956 revient sur la place publique.250 000 personnes assistent aux funérailles nationales d’Imre Nagy, premier ministre et martyr de la révolution de 1956, supplicié à Budapest en 1958, Square des Héros, Budapest, 16 juin 1989.
©Thierry Orban/Corbis Sygma
Le chef du premier gouvernement non communiste d’un pays du Pacte de Varsovie sacré par le chef de Solidarnosc.Tadeusz Mazowiecki après sa désignation au poste de premier ministre, avec Lech Walesa, Gdansk, 20 août 1989.
© Thierry Orban/Sygma/Corbis
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Les Hongrois ont déchiré le rideau de fer, les Allemands de l’Est en profitent.Des Allemands de la RDA passent à l’Ouest grâce à l’ouverture de la frontière entre la Hongrie et l’Autriche, le 11 septembre 1989.
©Patrick Robert/Sygma/Corbis
Pour effacer le pacte Hitler-Staline !Le 23 août 1989, les citoyens des pays baltes forment une chaîne humaine de Vilnius à Tallin, en passant par Riga, pour dénoncer le pacte Hitler-Staline signé 50 ans plus tôt et protester contre l’occupation soviétique de leurs pays.
© Algirdas Kayirys, Fondation Karta, Varsovie
Le Mur tombe dans l’explosion de joie.
Un morceau du mur est tombé. Berlin, le 12 novembre 1989.
©Alain Nogues/Corbis Sygma
Cédric DambrainDans l’exposition, la chute du mur est évoquée par une composition musicale de Cédric Dam-brain. Elle a été conçue pour recréer l’impression d’euphorie mais aussi de surprise et de précipita-tion suscitée par la chute du mur de Berlin.
Les fragments sonores se déploient comme autant de souvenirs épars, autour desquels gra-vitent les enregistrements de foules berlinoises la nuit du 9 au 10 novembre 1989.
Les principaux fragments utilisés sont les suivants :Plastic People of the Universe Nepotrebujeme kraleRostropovitch – JS Bach Suite pour violoncelle No.3 en Do Majeur BWV 1009
Ceaucescu Dernier discours public le 21 décembre 1989
Marius Müller Westernhagen Freiheit... et des Berlinois enregistrés cette nuit là.
Cédric Dambrain est né en 1979 à Bruxelles. Compositeur et musicien électronique, il a créé plusieurs pièces jouées en Belgique (Concerts-gebouw de Bruges, De Singel, Stuk, Palais des Beaux-Arts …) et à l’étranger (Lille, Strasbourg, Tel-Aviv). Il compose également pour la danse et le théâtre musical. Cédric Dambrain est diplômé du Conservatoire de musique de Mons en ana-lyse et en composition électro-acoustique. Il col-labore à l’ensemble Ictus depuis septembre 2005. L’an dernier, il a réalisé l’espace Voix de l’exposi-tion Dieu(x), modes d’emploi.
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Les habitants de Tallin contre l’occupation soviétique, 1989© Peter Turnley/Corbis
Victoire d’une défaite : la République de Hongrie naît le jour anniversaire de la révolution de 1956.
Proclamation de la République de Hongrie le 23 octobre 1989.
© Bernard Bisson/Corbis/Sygma
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Réunir les Allemands !Suite à la chute du mur, plus de 100 000 personnes ma-nifestent chaque lundi à Leipzig pour la réunification de l’Allemagne ; ici, le 11 décembre 1989.
©Bernard Bisson/Corbis Sygma
Prague : le printemps en automne.
Révolution de velours, Prague le 25 novembre 1989.
©Peter Turnley/Corbis
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Il attend l’exécution de la dictature.Un garde armé révolutionnaire pendant la retransmission à la télévision du procès des époux Ceausescu, le 25 décembre 1989.
©Peter Turnley/Corbis
De la dissidence à la présidence.Les Tchèques saluent l’élection de Vaclav Havel à la présidence de la Tchécoslovaquie, Prague, le 30 décembre 1989.
©Owen Franken/ Corbis
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L’Allemagne réunifiée autour de la porte de Brande-bourg, Berlin le 30 octobre 1990.©Bernard Bisson/Corbis Sygma
La fin ultime de la deuxième guerre mondiale.Démontage de Checkpoint Charlie, principal point de passage entre les deux Berlin à l’époque du Mur, le 22 juin 1990.
©Régis Bossu/Sygma Corbis
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Leur venue était justifiée. Mais leur séjour n’a que trop duré.Préparatifs au départ d’un régiment blindé soviétique stationné en RDA, Altes Lager, 1989.
©Leif Skoogfors/Corbis
Vive la Lituanie libre !Les défenseurs du Parlement lituanien contre une éventuelle in-tervention soviétique après la proclamation de l’indépendance de la Lituanie, Vilnius, le 13 janvier 1991.
©Pascal Le Segretain/Corbis
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La Russie répudie le soviétisme.Boris Eltsine, président de la Russie encore soviétique, à la tête des opposants au coup d’état qui visait à annuler la perestroïka, Moscou le 22 août 1991.
© Peter Turnley/Corbis
Vers les poubelles de l’histoire ?Deux soldats enlèvent le buste de Lénine de l’école mili-taire, Moscou le 24 août 1991.
©Patrick Robert/Corbis/Sygma
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Comment comprendre le mur de Berlin ?En fait, l’érection, en août 1961, du « mur de protection antifasciste » – un formidable ouvrage de fortifications courant sur 155 kilomètres autour de Berlin-Ouest, protégé par des barbelés, surveillé par des miradors et balayé par de puissants projecteurs – arrangeait tout le monde. Sauf les citoyens de l’Allemagne de l’Est, dont des milliers allaient risquer leur vie pour le franchir. Elle arrangeait le régime de Pankow, qui voyait le pays se vider rapidement de ses habitants : près de 4 millions de 1945 à 1961 ; à ce rythme, ironisait un diplomate occidental, ils n’auront bientôt plus per-sonne à gouverner. Elle arrangeait Moscou, qu’il libérait d’un casse-tête idéologique, politique et militaire de taille. Et elle arrangeait les Occiden-taux, auxquels le mur, fût-il « de la honte », promettait une stabilisation certes peu glorieuse, mais rassurante tout de même.
On comprend que les réactions des Alliés aient été étonnamment mo-dérées, voire complaisantes. Le Premier ministre britannique, Harold Macmillan, est allé jusqu’à déclarer que « les Allemands de l ’Est mettent un terme au flot d ’émigration, et se retranchent derrière un mur de fer encore plus épais. Rien d ’illégal à cela ». Et Kennedy, en visite officielle à Berlin-Ouest – celle-là même au cours de laquelle il a lancé son célèbre « Ich bin ein Berliner » –, a inspecté le mur en compagnie du chancelier et a expli-qué que l’ouvrage était « une solution peu élégante, mais mille fois préférable à la guerre ». En effet, que pouvait-on faire, sinon la guerre ?
Questions &Débat