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Sommaire . 1 Objectif de ce journal . p 2 2 Fabrication d’une brouette de chantier . p 3 3 Les bras de levier . P 4 Calcul et exemples d’utilisation. 4 Kits de mesures d’acidité d’une huile . P 6 Explication et exemples d’utilisation. 6 Utilisation d’un multimètre . P 9 Comme voltmètre, ampèremètre et ohmmètre. Quelques exemples d’utilisation. 7 Filetage et taraudage manuels des métaux . P 13 5 La canne à sucre . P 15 Généralités et pressage. L’Info Technique n°9 Périodique JUIN 2009 Éditeur responsable: 15, Chevémont, B-4852 HOMBOURG

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Sommaire.

1 Objectif de ce journal. p 2

2 Fabrication d’une brouette de chantier. p 3

3 Les bras de levier. P 4 Calcul et exemples d’utilisation.

4 Kits de mesures d’acidité d’une huile. P 6 Explication et exemples d’utilisation.

6 Utilisation d’un multimètre. P 9 Comme voltmètre, ampèremètre et ohmmètre. Quelques exemples d’utilisation.

7 Filetage et taraudage manuels des métaux. P 13

5 La canne à sucre. P 15 Généralités et pressage.

L’Info Technique n°9

Périodique JUIN 2009

Éditeur responsable:����������������������������������������15, Chevémont, B-4852 HOMBOURG

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1 - Rappel des objectifs de ce journal.

Édité depuis 2006 ce journal intitulé � info technique�� a pour ambition de diffuser des informations techniques susceptibles d’intéresser nos partenaires de Haïti et d’Afrique, plus particulièrement.

Codeart propose sa collaboration dans les limites de ses possibilités. Elle est toujours précédée d’un contrat qui garantit la fiabilité d’un vrai projet de développement. N’étant pas une société à but commercial, nos informations sont toujours disponibles sur simple demande. Nous travaillons uniquement à l’aide aux pays du Sud.

Dans les huit numéros précédents nous avons diffusé des sujets et commentaires relatifs à nos travaux liés aux différentes réalisations de nos partanaires. Notre principal souci est d’améliorer les ressources alimentaires dans les régions rurales par un apport de machines et d’outils capables de sti-muler la production et la transformation des productions vivrières en allégeant le travail des autochto-nes.

En association avec d’autres ASBL (Association Sans But Lucratif), qui travaillent dans le même sens, nous cherchons, réalisons et éditons le fruit de nos activités.

Malgré tout ce déploiement d’énergie, malgré les visites sur place effectuées par nos coopérants, il n’est pas toujours facile de comprendre les conditions de vie dans lesquelles vous devez travailler.

Ce sont les artisans sur le terrain qui connaissent, mieux que quiconque, ce qui leur manque pour encore mieux progresser.

C’est en nous basant sur l'échange d'expériences entre nos différents partenaires que nous sommes le plus efficaces. Nous avons besoin de vous pour mieux vous aider. C'est ensemble que nous devons nous efforcer de faire quelque chose de bien et d'utile.

Cet appel, nous l'exprimions dès le premier numéro de l’Info Technique, mais jusque maintenant nous avons l’impression de travailler dans une obscurité pratiquement totale. Nous n’avons aucun indice, ni négatif, ni positif du bon choix de nos informations sur les activités des partenaires ou sur les enseigne-ments techniques que nous essayons d’apporter. Nous aimerions travailler avec plus de certitude dans une direction qui réponde à vos besoins ou qui vous intéresse.

Les indications sur les réalisations et techniques utilisées sont principalement orientées dans les secteurs de l'eau, l'énergie, la production de machines et d'outils agricoles. Elles sont souvent très suc-cinctes et nécessiteraient souvent des développements et des conseils plus détaillés qui dépasseraient une simple information, aussi nous vous proposons, chaque fois, le moyen d’acquérir tous les complé-ments nécessaires.

Les enseignements techniques sont choisis dans les secteurs qui nous semblent les plus utiles et trop souvent ne sont que très partiellement expliqués parce que certaines matières nécessitent de prati-quer le pas à pas pour être compréhensibles. C’est ce que nous essayons de faire tout en gardant l’ob-jectif d’être utilisé directement sur le terrain. Nous sommes à votre entière disposition pour répondre à des points bien précis. Si nous ne connaissons pas la réponse nous irons la chercher.

Notre grand espoir est de connaître vos désirs et suggestions pour que le contenu de nos prochains numéros soit réellement ce que vous attendez afin de vous aider dans le rude chemin que vous avez entrepris pour le développement de votre région.

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32 - La.fabrication d’une brouette de chantier.

C’est une fabrication conçue et réalisée à Haïti par les Ateliers-Ecoles de Camp Perrin en collaboration avec codeart.

Cette brouette est produite avec succès depuis 1977 en Haïti par l’ate-lier de Paul Gédéon, un artisan indépendant faisant partie des Ateliers-Ecoles (AECP).

Ses particularités lui permettent d’être bien adaptée aux contraintes des pays dont l’environnement technique est limité, tant en ce qui concer-ne sa fabrication que sont utilisation.

Les arguments qui plaident en faveur d’une production locale sont nombreux: - en cas de panne ou d’usure, les pièces de rechange peuvent être trouvées facilement et son donc

disponibles dans des délais respectables; - une brouette exportable doit être démontable (assemblée par boulons) et donc peut rigide. Une

brouette assemblée par soudure est de loin plus rigide; - la fabrication de la brouette fournit du travail pour la main d’œuvre locale; - les coûts de production sont moindres, ce qui permet une diffusion plus large d’un outil profita-ble à toute la communauté; - c’est aussi un transfert de techniques préindustrielles qui devrait permettre une évolution vers

des fabrications en série. Dans beaucoup de pays (dont Haïti), il est économiquement avantageux d’importer certaines pièces dont la fabrication est plus difficile. Par exem-ple, à Camp Perrin, le choix a été fait d’importer le bac (Fig 1). Cette dé-cision a été prise à la suite de considérations économiques. Haïti est un pays où le prix au kilo du bac importé est inférieur au prix de la tôle qu’il faudrait acheter pour le réaliser sur place. Cependant l’accès d’un pays n’est pas l’autre et une pièce comme le bac de la brouette peut être moins cher s’il est fabriqué localement.

Caractéristiques de quelques pièces de la brouette.

Le bac (Fig 1): a une capacité de 80 litres. L’épaisseur de la tôle est de 1,3 mm. La bordure a un double repli, ce qui améliore fortement la rigidité et facili-te la manutention de la brouette sans se blesser.

La roue (Fig 4 et 5). Elle est composée de deux flasques vissées (Fig 2 et 4)ensemble. Ces flasques sont réalisées à partir de tôles embouties. La profondeur d’emboutissage est suffisamment faible pour ne pas utiliser de l’acier spécial. L’outillage pour faire le flasque est simple. Vous pouvez le fabriquer chez vous. Nous avons le plan de l’outillage nécessaire.

Le pneu choisi (Fig 3) est un bandage de caoutchouc plein ( il s’agit d’un mélange de caoutchouc naturel et de caoutchouc recyclé). Ce choix a été fait car ces « pneus » sont extrêmement robustes et peu coûteux. Le véritable pneumati-que, bien que généralisé dans les pays industrialisés, est plus délicat à entretenir. Ce pneu, même s’il est assez rudimentaire, demande une certaine spécialisation qui dépasse les possibilités actuelles de Camp Perrin, aussi le choix a été fait de sous traiter l’objet.

Les paliers (Fig 5 et 6) servent à soutenir l’axe tout en permettant à celui-ci de tourner. Ils sont en fonte grise. Le système de roulement est un simple palier lisse, sans roulement à billes ou bague de bronze. Le système est rudimentaire mais cette solution assure des performances suffisantes. Il est important que

l’axe soit en acier et le palier en fonte: l’usure est nettement moindre qu’avec un glissement acier sur acier, grâce à la lubrification apportée par le carbone contenu dans la fonte. Cette lubrification est cependant insuffisante: on devra donc graisser régulièrement les paliers.

Fig 1

Fig 6

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Les ateliers qui ne possèdent pas de fonderie peuvent sous traiter cette pièce localement pour un coût modeste. Dans le cas où cela n’est pas possible, Codeart peut vous les envoyer.

Isf (Ingénieur sans Frontière) a réalisé, en colla-boration avec Codéart et les Ateliers-Ecoles de Camp Perrin, un manuel de 66 pages sur la fabrication d’une brouette.

Cette version est l’aboutissement de nombreux es-sais et modifications. En publiant les résultats de ces recherches nous espérons éviter à d’autres de suivre un long parcours émaillés de difficultés.

La brouette est réalisée et utilisée par un de nos par-tenaires, nous pouvons donc être assurés qu’elle est adaptée aux contraintes de la plupart des pays dont l’environnement technique est limité.

Ce manuel comprend non seulement les plans dé-taillés de chacune des pièces de la brouette mais aussi ceux de tous les outillages spécifiques utiles à leur fa-brication: plieuse, matrice d’emboutissage et gabarit de pliage. Vous y trouverez aussi la liste des matériaux préconisés ainsi que des tables de correspondance des métaux.

Dans les cas de pièces difficiles à réaliser sur place, des adresses pour sous-traiter se trouvent dans le fasci-cule.

Les outillages présentés dans le manuel sont inspi-rés de ceux qui sont utilisés aux AECP de Haïti, mais

ils peuvent néanmoins être adaptés suivant le parc d’outillage ou suivant les matériaux disponibles dans les ateliers.

Ce fascicule est disponible chez Codeart Belgique. Pour plus de renseignements, ces deux adresses vous seront utiles:

3 - Le bras de levier: est la distance L1 et L2 qui sépare le point d’application des forces au point d’appui O

Quelques lois mécaniques:

1 - La force résultante R de deux forces différentes paral-lèles F1 et F2 est égale à la somme des deux forces.

2 - Pour obtenir l’équilibre au point O (Fig 1), le rapport des forces doit être inversement proportionnel au rapport des bras de levier. F1/F2 = L2/L1 ou encore F1 x L1 = F2 x L2.

3 - Un équilibre ne peut jamais s’obtenir que si l’action est égale à la réaction, c’est-à-dire si la for-ce résultante (pesanteur) est contrecarrée par une force qui pousse dans l’autre sens. Pratiquement, le point pivot O doit être suffisamment robuste pour ne pas s’effondrer.

Fig 1

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Applications pratiques

Le levier mécanique.

Un levier mécanique est une pièce rigide qui en liaison avec un pivot (point d’appui) va permettre d’amplifier un ef-fort (une force).

L’exemple de la Fig 2 est une application de la seconde loi énoncée au début de cet article.

La force minimale exigée de l’homme pour soulever la pierre est donnée par la formule: F (poids de la pierre) x L 0,30 M = F (homme) x L 1,20 M F (homme) = 50 Kg x 0,30 / 1,20 = 12,5 kg.

Avec 12,5 Kg la pierre est en équilibre, il faudra une force légèrement supérieure pour soulever la pierre de 50 Kg.

Le levier est certainement le premier mécanisme utilisé par l’homme. Il en est, en tout cas, le plus simple. Les leviers, pas plus que tous les autres mécanismes, ne peuvent créer de l’énergie. Leur seul mérite consiste à permettre de mieux utiliser l’énergie disponible.

Le point d’appui ne se situe pas obligatoirement entre les deux points d’application des forces, il peut se trouver en dehors de ces points. C’est le cas de la brouette (Fig 3 et 4).

Les formules utilisables pour les calculs restent identiques par rapport au point pivot (Fig 4):

P x a = F x b, dés lors la force motrice pour décoller la brouette du sol devra être supérieure à : F =P x a/b

Exemple : Quelle sera l’effort nécessaire pour soulever une brouette sur laquelle on a placé 65 Kg de ciment, le centre de gravité de la charge se trouve 0,20 M du point pivot alors que les poignées sont à 0,75 M de ce point pivot?

Solution: F = 65 Kg x 0,20 / 0,75 = 17,33 Kg. C’est la va-leur pour obtenir l’équilibre. Il faut un peu plus pour la soule-ver.

Remarque: Pour réduire l’intensité de la force nécessaire pour soulever

les poignées d’une brouette alors que la charge ne change pas , la seule solution est d’agir sur le rapport a/b.

En augmentant b, c'est à dire en al-longeant les brancards. Au-delà d’une

certaine longueur l’engin risque d’être moins maniable. En diminuant a, ce qui veut dire qu’à l’extrême il faut placer la roue sous la

brouette. Quand cette valeur est nulle, le pousseur ne force plus que pour soute-nir et faire avancer la charge.

C’est la géométrie adoptée sur les charrettes (Fig 5).

C’est aussi la solution mise à profit avec le diable (Fig 6) pour déplacer, sur des courtes distances et sur des sols relativement homogènes, des charges lour-des et encombrantes. Pour être fonctionnel, le seuil de chargement doit être bas, d’où la nécessité de petites roues, ce qui limite ses possibilités sur terrain acci-denté.

Fig 2

Fig 3

Fig 4 Fig 5

Fig 6

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4 - KIT DE MESURE DE L’ACIDITE D’UNE HUILE.

Chaque huile, selon son usage, ne peut dépasser un taux d’acidité maximum, que ce soit pour les hui-les alimentaires où les huiles utilisées comme lubrifiant ou encore comme carburant. Dans le premier cas, la santé des populations va en dépendre tandis que dans les autres cas, un taux trop élevé nuit à la bonne marche des machines et à leur longévité.

Il est donc important de pouvoir évaluer le taux d’acidité de chaque production d’huile. Cette mesure s’appuie sur la chimie et plus particulièrement sur la réaction que produit une solution

acide mise en contact avec une solution basique. Si l’on prend une solution basique et que l’on ajoute goutte à goutte une solution acide, en présence d’un révélateur, nous constaterons, à un certain moment, que notre dernière goutte fait virer la couleur de notre solution initiale. La solution basique vient d’être neutralisée par la solution acide, nous sommes alors en présence d’un sel.

Le kit proposé permet de mesurer la quantité nécessaire d’huile à ajouter dans 5,2 ml d’une solution mère basique pour provoquer le changement de couleur. Pour une certaine quantité d’une base aux carac-téristiques bien définies, il faudra aussi une quantité d’acide bien définie pour en changer la couleur.

Une huile est de bonne qualité si son acidité est inférieure à 5 mg KOH par gramme d’huile. (réf LE CODEX ALIMENTARIUS - docu-ment ALINORM 99/19 pour les huiles vierges).

Pratiquement nous proposons deux versions de kit qui se différencient par leur taille:

Petit kit: pour 125 tests dans une boite en plastique. Grand kit : pour 250 tests dans une valisette. Permet de nombreux déplacements.

La valisette pour 250 tests contient: - 1 litre de solution test : KOH 0;033 M dans un flacon en plastique avec bouchon; - 12 flacons transparents vides avec bouchon pour test ( à agiter) de 60 ml; - 3 seringues de 10ml avec aiguilles afin de prélever la solution test; - 5 seringues de prélèvement d’huile de 2 ml; - 2 flacons ambrés de 125 ml avec bouchon remplis de KOH 0;033: solution test; - 1 rouleau de papier essuie-tout; - 1 paire de lunettes de protection; - Notice d’emploi avec courbe + 1 cd de démonstration; - Valise.

La boîte plastique pour 125 tests contient: - 5 flacons ambrés de 125 ml remplis de solution test (KOH 0;033M) avec bouchon; - 10 flacons transparents vides avec bouchon pour test (à agiter) de 60 ml; - 3 seringues de 10 ml avec aiguilles afin de prélever la solution test; - 5 seringues de prélèvement d’huile de 2 mL - 1 rouleau de papier essuie-tout.; - 1 paire de lunettes de protection; - Notice d’emploi avec courbe + 1 cd de démonstration.

Le grand kit est proposé actuellement au prix de 164,27 € tandis que le petit coûte 90 €.

Utilisation: 2 cas sont à envisager:

1 - pour mesurer le taux d’acide gras libre dans l’huile. 2 - pour contrôler que l’huile ne dépasse pas un seuil d’acidité défini.

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1 - Mesure du taux d’acidité de l’huile

Mode opératoire

1. Si l’huile est figée, elle sera liquéfiée en la chauffant à environ 40° (1).

2. Avec la seringue de 10 ml et l’aiguille, prélever 5 ml de la solution de KOH 0.033 M ( de couleur violette) (2)

3. Introduire les 5 ml de KOH 0.033 M dans un flacon en verre trans-parent de 60 ml .

4. Prélever 2 ml d’huile avec une seringue de 2ml.

5. Ajouter l’huile, goutte à goutte, dans la solution de KOH 0.033 M tout en mélangeant bien le tout.

6. A un moment donné, on remarque la décoloration du mélange. Il devient jaune orange.

7. Repérer la quantité d’huile qui a été nécessaire pour arriver au changement de couleur du mélange.

8. Pour obtenir l’acidité de l’huile en mg de KOH par gramme, il faut diviser 10 par le volume d’huile en ml introduit dans la solution (5ml de KOH 0.033 M).

Exemple: Si vous avez ajouté 0,8 ml d’huile jusqu’au changement de couleur, nous aurons: 10 : 0,8 = 12,5 mg KOH/g.

N.B. L’acidité de l’huile est plus généralement exprimée par l’indice FFA (free fast acid ou acide gras libre). Cette valeur est donnée en %. Pour l’obtenir, la valeur obtenue en mg KOH/g d’huile est divisée par 4,57.

Pour notre exemple, la valeur FFA sera: 12,5 x 0,457 = 5,713 %

Principales équivalences:

Une huile est de bonne qualité si son acidité est inférieure à 5 mg KOH par gramme (KOH/g).

1

2

3

4

5 6

7

mg KOH/g 5 10 15 20

% FFA 2,29 4,57 6,86 9,14

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2 - Contrôle que l’huile ne dépasse pas un taux d’acidité défini (Cette méthode est aussi appelée « tout ou rien ». Mode opératoire.

Les 3 premiers points de préparation dans la première méthode sont identiques et le reste est simplifié. 4 - 2 ml d’huile sont prélevés avec la seringue de 2 ml et introduits en une fois dans les 5 ml de KOH

0.033M. 5 - S’il n’y a pas de changement de couleur: l’acidité de l’huile est inférieure à 5 mg KOH/g. C’est une

huile dont l’acidité se situe en dessous du maximun qui a été défini. 6 - s’il y a changement de couleur (décoloration): l’acidité de l’huile est supérieure à 5 mg KOH/g. Elle

n’a pas la qualité demandée. Courbes d’acidité

Rappels : L’ordonnée est l’échelle verticale tandis que l’abscisse est l’échelle horizontale. Les deux per-mettent de lire les cordonnées d’un point.

Exemple de lecture : si d’un point de la courbe bleue, je descends une perpendiculaire sur l’axe horizon-tal, je peux lire sa valeur en abscisse; par exemple 1,6 ml d’huile. Pour ce même point, si je tire une parallè-le à l’axe horizontal, son point de jonction avec l’axe vertical donne la valeur en mg KOH/g.

Quelques exemples d’utilisation:

Chiffres donnés dans la première méthode: 0,8 ml ajoutée (voir en abscisse) donne 12,5 mg KOH/g (en ordonnée, courbe bleue). La courbe mauve donne 5,713%

Chiffres donnés dans la seconde méthode: moins de 5 mg KOH/g d’acidité souhaitée (courbe bleue en ordonnée, c'est-à-dire qu’il y a changement de couleur pour 2 ml d’huile introduite dans le mélange ( voir en abscisse). Pas de changement de couleur signifie que l’acidité dans l’huile est moins que la valeur prescrite.

Exercice. Quel sera le taux d’acidité si la solution de 5 ml de KOH 0.033 M change de couleur après l’in-troduction de 1,2ml d’huile?

Solution: en mg KOH/g: Courbe bleue, lire sur l’ordonnée = 8,2 mg KOH/g En% FFA: Courbe mauve, Voir sur l’ordonnée = 4% FFA

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6 - UTILISATION D’UN MULTIMETRE

Quelques remarques préliminaires.

1 - Comme vu dans l’info technique n° 8, il existe des multimètres à lecture digi-tale et d’autres à lecture analogique. La lecture digitale est pratiquement une lec-ture directe qu’il faut pourtant interpréter en fonction de l’échelle choisie. Pour nos exemples nous prendrons un multimètre à aiguille (Fig 1), parce qu’ils sont plus dif-ficiles à utiliser.

2 - Suivant le fabricant, les échelles de mesure peuvent être différentes et de couleurs différentes. L’appareil est toujours accompagné de deux cordons: 1 noir et un rouge.

3 - Au repos, l’aiguille doit être alignée avec le zéro des différentes échelles (Fig 2). Le cas échéant, ajus-ter le réglage avec un tournevis en agissant sur la vis J. 4– Ne ranger jamais l’appareil en position Ohmmètre et les cordons branchés (Fig 3), vous risquez de dé-charger la batterie qui est nécessaire pour les mesu-res de résistance. A défaut d’une position repos, l’ap-pareil sera placé sur l’échelle de la plus grande ten-sion alternative.

5 - Rappelons qu’en cas de doute sur la valeur à mesurer, pour ne pas endommager l’appareil, pla-cez le commutateur sur le calibre le plus important, puis passez successivement sur les calibres infé-

rieurs, si besoin.

COMME VOLTMETRE POUR TENSION ALTERNATIVE.

Suivant le calibre (VAC-Volt Alternating Current en Anglais) choisi par le commutateur (Fig 4), on lira sur une des trois échelles. Rappelons que pour ne prendre aucun risque, dans le cas où nous n’avons aucune notion de la grandeur à mesurer, il faut commencer par l’échelle la plus grande pour en-suite diminuer, si cela se justifie. Nous obtenons une mesure plus précise si la lecture s’effectue dans la seconde moitié du cadran.

Mesure aux bornes d’une prise censée donner 220V.

Le commutateur (1) est placé sur l’échelle 500 V. Les cordons sont saisis prudemment par les extrémités isolées et sont en-

foncés dans les deux bornes de la prise (Fig 6). En courant alternatif, il n’y a pas de polarité. La lecture s’effectue sur l’é-

chelle 50 ( échelle C). Le nombre 50 en fin d’échelle est alors équivalent à 500V (500 V = 50 x 10).

La valeur lue 22, équivaut donc à 220V (22 x 10). N.B. Cette transformation est la même pour toutes les valeurs lue sur cette

échelle. Sécurité: Comme l’installation est sous tension, ne mettez pas les

doigts sur les pointes des cordons pendant cette manœuvre, il y a danger d’é-lectrocution.

Fig 1

Fig 2 Fig 3

Fig 4

Fig 5

Fig 6

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Dans une installation électrique, dite conforme, où le monophasé est pris en-tre phase et neutre, il doit subsister 220 Volts entre la phase et la borne de terre (Fig 7A) En revanche, aucune tension ne doit être décelée entre la borne de terre et le neutre (Fig 7B).

COMME VOLTMETRE EN TENSION CONTINUE.

Placer le commutateur sur les calibres VDC (Volt Direct Current en Anglais).

Mesure de la tension d’une pile. Exemple: pile de 9 V. Le commutateur (1) sera placé sur le calibre 15V (Fig

8). Dans le cas du courant continu, il est important de tenir compte de la polarité: la pointe du cordon noir (N) venant de la borne COM de l’appareil de mesure ira à la borne

moins de la pile (-) tandis que la pointe du cordon rouge ( R) ira sur la borne plus (+) (Fig 8a).

Sur l’échelle 15 V, aucune transformation n’est nécessaire, la lecture est di-recte.

Si les conducteurs sont inversés, il n’y aura aucune lecture possible (Fig 8b).

UTILISATION COMME AMPEREMETRE EN COURANT CONTINU.

Le commutateur (1) sera placé sur l’échelle approprié dans les calibres ADC (Fig 9).

Exemple : relevé de la valeur du courant ab-sorbé par un accessoire électrique alimenté par la batterie de l’auto (Fig 10).

Le commutateur sera placé sur le calibre 15 ADC et, après avoir débranché une des bornes de la batterie, l’appareil de mesure est placé en série dans le circuit en faisant attention à la polarisa-tion: + = R et - = N. Aucune interprétation n’est

nécessaire, la lecture est directe. Attention, prudence si vous travaillez sur des tensions supérieures, danger!

COMME AMPEREMETRE EN COURANT ALTERNATIF .

Le commutateur (1) est placé sur un des cali-bres AAC (fig 11) et vous utiliserez l’échelle E ou F.

Exemple : mesure de la quantité de courant absorbé par un moteur (Fig 12). Pour plus de sécurité utilisez des pinces type « crocodile » ou similaires. Travaillez sur un circuit protégé par un disjoncteur (DI) afin de couper le circuit lors des déconnexions et des connexions.

Déconnectez l’un des fils du moteur pour met-tre en série le multimètre dont le calibre est d’abord placé, dans notre cas, sur le calibre 200 Ampères. Après avoir relevé le disjoncteur, on pourra re-descendre le calibre si besoin.

Placé sur le calibre 100 A, nous lisons 83 A sur l’échelle E

Fig 7

Fig 8

Fig 9

Fig 10

Fig 11

Fig 12

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MULTIMETRE UTILISE EN FONCTION OHMETRE.

Cette fonction est très utilisée, que ce soit pour des mesures de résistance, la vérification de continuité d’un circuit électrique, le bon fonctionnement d’appareils de commande ou l’isolation des conducteurs.

Le commutateur (I) est placé sur un des calibres d’ � (X) (fig 13). Pour de nombreuses utilisations le calibre n’aura pas d’importance.

Tous les essais ou mesures devront s’effectuer le circuit hors tension; la survie de l’appareil en dépend.

Pour obtenir les mesures ou indications, l’appareil travaille comme un voltmètre branché sur une batterie courant continu incorporée dans le multi-mètre.

Les deux pointes mises en contact ferment le circuit qui alors ne présente aucune résis-tance au passage du courant (Fig 14), la ten-sion aux bornes du voltmètre est maximale, l’aiguille dévie à fond d’échelle. C’est la rai-son pour laquelle l’échelle de lecture est gra-duée en sens inverse. Plus la résistance sera grande et plus petite sera la dé-viation de l’aiguille.

La pile dans l’appareil se décharge petit à petit et cela se marque par une diminution de tension et une déviation plus faible de l’appareil. Il est donc nécessaire de vérifier le zéro de l’appareil et d’effectuer un réglage si né-cessaire (K de la fig 14).

Mesure d’une résistance (Fig 15).

A: Résistance de 50 Ohms. Calibre: � x 1.

Lecture directe 50 Ohms. A1: Résistance de 500 Ohms. Calibre: � x 1.

Lecure direce 500 ohms. B: Résistance de 5 K� (5.000). Calibre: � x 10.

Lecture 500 x 10 = 5.000 �C: R = 50 K� (50.000). Calibre: � x 100.

Lecture 500 x 100 = 50.000 �

Contrôle d’une ampoule.

(Fig 16) L’ampoule à vis est bonne, elle présente une résistance d’environ 75 ohms.

(Fig 17) L’ampoule culot à baïonnette est hors service. L’aiguille est sur la valeur « infini », c'est-à-dire aucun passage de courant, le filament est coupé.

Fig 13

Fig 14

Fig 15

Fig 16

Fig 17 Fig 17

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Vérification d’une résistance de four électrique. ( Fig 18)

Bonne, elle a une valeur de quelques ohms (aiguille en trait continu). Hors service (HS) sa valeur est infiniment grande (aiguille en pointillés).

N.B. L’ohmètre ne peut donner qu’une indication de grandeur plus ou moins précise suivant le calibre employé. Même sur le plus petit calibre, l’échelle de lecture ne permet pas une lecture très précise.

Contrôle d’isolement des conducteurs.

Une mauvaise isolation électrique entre un fil conducteur et la structure métallique d’un appareil peut entraîner de graves lésions, pouvant même aller jusqu’à l’électrocution dès que l’on touche les parties métalliques. Pour véri-fier le bon isolement, mettez en contact l’extrémité de l’un des cordons avec une pièce métallique (non peinte et non émaillée). Avec la pointe de l’autre cordon, touchez les deux fiches de la prise de courant (Fig 19 A). Si l’aiguille dévie, il y a du danger.

Par contre, l’aiguille doit dévier vers la droite si l’on touche la fiche de ter-re (Fig 19 B). Dans le cas contraire, il y a un défaut de mise à la terre des par-ties métalliques de la machine.

Contrôle de continuité.

(fig 20). Pour contrôler l’absence de coupure, les cordons seront chacun connectés à la borne corres-pondante à chaque extrémité du câble (Fig 20A). S’il n’y a pas de problème pour repérer le fil de terre (T), il faudra peut-être s’y prendre à deux fois pour trou-ver la broche du fil correspondant. La continuité pro-voque la déviation de l’aiguille vers la droite.

(Fig 20 B). Si l’aiguille dévie en connectant les deux cordons sur deux broches d’une même fiche, il y contact entre deux fils, c'est-à-dire un court-circuit ou une mise à la terre.

Contrôle d’un fusible (Fig 21).

Les deux bornes de contact du fusible sont connec-tées aux pointes des deux cordons N et R.

Si l’aiguille A dévie vers la droite, il y continuité; le fusible est bon. Par contre si elle ne bouge pas, le fusible est hors service; il est coupé.

Contrôle d’un interrupteur ou d’un contact .

Les deux pointes sont connectées à chacune des bornes de l’interrupteur. Si l’interrupteur est bon, dans une position, l’aiguille dévie à fond d’échelle et dans l’autre, elle ne bouge pas.

Fig 18

Fig 19

Fig 20

Fig 21

Fig 22

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7 - Filetage et taraudage des métaux de façon manuelle.

Généralités.Il existe plusieurs types de filetages qui se différencient par leur forme (triangulaire, carrée, trapé-

zoïdale, ronde) et les dimensions du ou des filets. La forme triangulaire est la plus habituelle dans la plupart des applications mécaniques. Pour dimensionner les filets triangulaires, il faudra connaître le diamètre extérieur de la vis et son pas. La hauteur du filet va découler de ces deux mesures et du sys-tème choisi.

De nombreux systèmes de filets à profil triangulaire ont existé mais de plus en plus on essaie d’in-ternationaliser les systèmes afin de rendre les montages plus interchangeables. Deux profils triangu-laires subsistent : soit un angle au sommet de 60°, soit un angle au sommet de 55° et deux modes de mesure au sujet du pas: en mm ou en nombre de filets par pouce ( 1� = 25,4 mm).

Le pas d’un filetage est la distance entre deux filets. Il s’évalue à l’aide d’un calibre de filetage (Fig 1A). Exemple : 10-150 signifie diamètre 10, pas 150/100, soit 1,5 mm. A défaut de posséder cet outil de contrôle, on le remplace par une règle gra-duée. Il suffit de mesurer la distance comprise entre 11 sommets de filet (10 inter-valles). Exemple : 10 intervalles = 15 mm. Pas = 1 intervalle = 15/10 = 1,5 mm.

Le peigne à filets (Fig 2) est un ensemble de calibres de pas différents. D’un côté se situe les pas en mm, angle au sommet 60° et de l’autre côté le nombre de filets par pouce, angle au sommet 55°. Les différentes lames s’ouvrent en éventail.

(Fig 3) La pièce mâle A (la vis) nécessite un filetage. La pièce femelle B (l’écrou) est obtenue par taraudage. L’ensemble des deux élé-ments prendra le nom de boulon.

N.B. Un assemblage mécanique par vis ne nécessite pas tou-jours un écrou sous cette forme, la pièce assemblée peut être direc-tement taraudée.

Le filetage s’effectue au moyen d’une filière (Fig 4A et Fig 5), spécifique à chaque diamètre, entraînée par un porte filière (Fig 4B et fig 6).

La filière est immobilisée par une ou plusieurs vis pointeau qu’il faut engager dans les empreintes prévues dans la filière. Cer-taines filières sont extensibles afin d’affiner le filetage. Le réglage se fait avec une des vis pointeaux.

Il est souhaitable de monter la filière afin de travailler avec le fond du porte filière tourné du côté opposé à l’amorçage (Fig 7).

La pièce à fileter est chanfreinée afin de permettre l’engage-ment de la filière. La longueur L du chanfrein est approximative-ment égale à 2,5 fois la valeur du pas (Fig 8). La pièce sera solide-ment fixée.

Empoignez le porte filière des deux mains près de la filière afin de faciliter un amorçage bien d’aplomb de la filière (Fig 9). Pous-sez fermement vers le bas tout en tournant (+/- 1/2 tour) et détournant (+/- un tour) pour casser le copeau. Une fois bien amorcé et la perpendicularité de la filière contrôlée, tenir le porte filière

aux extrémités des deux poignées et continuer le mouvement de va et vient (Fig 10). Pendant toute l’opération ne pas oublier de huiler la pièce.

Fig 1

Fig 1

Fig 2

Fig 3

Fig 4

Fig 5

Fig 6

Fig 7

Fig 8 Fig 9 Fig 10

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Le taraudage s’effectue habituellement à l’aide d’un jeu de trois tarauds étagés (fig 10,11 et 13):

l’ébaucheur a 8 à 10 filets chanfreinés pour une ébauche facile des matériaux métalliques;

L’intermédiaire possède 3 à 5 filets chanfreinés;

Le finisseur 1 à 1,5 filets chanfreinés pour permettre le taraudage presque jusqu’au fond d’un trou borgne.

L’entraînement manuel du taraud par son extrémité carrée s’effectue à l’aide d’un tour-ne à gauche. La plupart de ceux-ci son réglables afin de pouvoir entraîner plusieurs di-mensions de tarauds (fig 14).

Le diamètre du trou à percer dépendra du type de filet et du pas. Le tableau de la Fig 15 donne, pour le système métrique, le pas et le diamètre du foret à utiliser pour chaque diamètre de vis. Chaque système de filets possède un tableau analogue.

Après le perçage, un chanfrein sera exécuté avec une fraise (fig 16) ou avec un plus gros foret. D1 = D + 0,5 pas. Dans le cas d’un trou borgne, la longueur du perçage L doit être au moins égale à l (longueur du filetage) + 1/2 diamètre.

Pour amorcer le taraudage, tournez en appuyant et en vérifiant l’équerrage (fig 17). Si le tourne à gauche est de grande dimen-sion, il sera plus facile de bien amorcer les tarauds en plaçant les deux mains près du centre (fig 18). Pour les faibles dimensions placez directement une seule main au-dessus de l’outil.

Une fois le taraud engagé, la pression vers le bas n’est plus nécessaire, l’outil se verra entraîné dans le trou par lui-même lors

de sa rotation. En n’oubliant pas de huiler régulièrement le taraud, le tourne à gauche est

alors manipulé par ses extrémités (fig 19). Ne jamais forcer, dès qu’une trop gran-de résistance est ressentie, dégager le copeau en tournant en sens inverse. Cette remarque est d’autant plus importante que les diamètres sont faibles et casseraient facilement.

Quelques remarques.

1 - Le taraudage, tout comme le filetage de type métrique, se fait relativement fa-cilement pour des diamètres ne dépassant pas les 16 mm mais les tarauds existent au moins jusque 30 mm 2 - Les diamètres des tiges à fileter seront légèrement plus faibles que le diamètre théorique. Pratiquement, on le réduit de 1/10 du pas. Exemple : M10-pas 1,5; le diamètre de la tige sera de 10 - 0,15 = 9,85 mm. 3 - Pour des séries, le filetage peut se réaliser à la machine pour les diamètres d’environ 6 mm. Le ta-raudage (filetage intérieur) ne pourra s’effectuer au tour que lorsque le diamètre permet le passage d’un outil.

Fig 11

Fig 12

Fig 13

Fig 14

Taraudage Pas (mm) D. foret

M3 0,5 2,5

M4 0,7 3,3

M5 0,8 4,2

M6 1 5

M8 1,25 6,75

M10 1,5 8,5

M12 1,75 10,25

M14 2 12

M16 2 14

M18 2,5 15,5

M20 2,5 17,5

M22 2,5 19,5

M24 3 21

M27 3 24

M30 3,5 26,5

Fig 15

Fig 16

Fig 17

Fig 18

Fig 19

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5 - La canne à sucre: généralités et le pressage.

Elle est cultivée pour ses tiges dont on extrait du sucre. C’est, en poids, la plante la plus cultivée dans le monde. Jusqu’au début du XIX siècle, elle était la seule source importante de sucre et représen-te encore, actuellement, la plus grosse partie de la production mon-diale de sucre. C’est une grande plante, de 3 à 5 mètres de hauteur suivant l’espè-

ce, dont la tige cylindrique, d’un diamètre de 3 à 5 cm est régulière-ment noueuse et feuilletée. Elle est gorgée d’un liquide qui contient le sucre.

La canne à sucre est cultivée dans tous les pays tropicaux ou tempérés chauds. Dans les pays du soleil, la canne à sucre ne demande qu’à pousser et il y a toujours une variété qui s’adapte au terrain. La tige est coupée au ras du sol car la souche produit de nouveaux rejets qui pourront être exploités l’année suivante et ainsi de suite. Après deux ou trois ans, les souches seront souvent remplacées par-ce que la teneur en sucre diminue de génération en génération.

La production sucrière et l’agro-industrie lourde sont automatique-ment associées dans l’esprit des gens. Pourtant, il n’en fut pas tou-jours ainsi. A l’opposé des méthodes industrielles, il existait des tech-niques paysannes de transformation de la canne à sucre. Ces techni-ques, sorties du temps de l’esclavage, permettent encore à quelques paysans de survivre tout en sauvant un savoir-faire rural. Bien que respectant la terre et ses rythmes naturels, ces techniques ne parvien-nent pas à assurer, aux paysans, une vie humainement digne.

C’est donc, sans trop de difficultés, que de nombreux artisans se sont laissés écarter du processus de transformation pour ne plus servir que de pourvoyeurs de matière première pour quelques indus-triels. Les plus malchanceux ont été franchement déboutés, la production à grande échelle exigeant très vite une concentration des terres, ne laissant alors la place qu’aux travailleurs les plus productifs dans des tâches spécifiques qui empêchent toute créativité et responsabilité.

De pareilles industries entraînent un appauvrissement écologique lié à la monoculture sucrière sur des très grandes surfaces. Elles impliquent souvent de gros capitaux, ce qui entraîne une forte dépen-dance financière vis-à-vis des pays riches. Compte tenu des crises mondiales, des grosses unités ne fonctionnent plus qu’à un très faible pourcentage de leur capacité. Parfois elles sont abandonnées. Les intérêts financiers, sans âme, se déplacent ailleurs. Devant de nombreuses cultures abandonnées de nombreux travailleurs se retrouvant sans emploi avec la seule perspective d’un exil vers les gran-des villes ou un pays étranger sans aucune garantie d’y trouver un mieux; il est temps de rendre cette source de revenu au paysans.

Malgré cette industrialisation, dont les soucis sont souvent très éloignés de ceux des autochtones, une réelle créativité paysanne démontre qu’une grande résistance existe face au dépouillement des savoir–faire vitaux pour la survie du monde rural et de ses artisans.

De nombreuses solutions sont trouvées petit à petit. Les technologies de la misère sont physiquement

trop pénibles et économiquement trop peu rentables.La recherche d’outils plus performants et, parfois

leur commercialisation directe par des groupements d’agriculteurs, parviennent à relancer de façon si-gnificative la production de la canne à sucre au bé-néfice direct du petit producteur. Un effort perma-nent doit aussi se faire pour redonner confiance aux ruraux dans leur capacité de se nourrir eux-mêmes.

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Pour ce faire, il faut diminuer la dépendance que le matraquage publicitaire leur a donné vis-à-vis des produits industriels importés.

Lors d’un voyage en Colombie, Philippe Teller (GADRU) et Roger Loozen (CODEART) ont rédigé un document afin de servir d’appui technique à la reconquête paysanne de la culture et la transforma-tion de la canne à sucre. Il est à votre disposition via CODEART ou le CADRU. Celui-ci devrait s’enri-chir dans le futur de toutes les expériences susceptibles d’améliorer le travail et la qualité du produit. Dans le cadre de cet Info Technique, nous nous limiterons aux aspects plus particulièrement mécani-ques de la fabrication du sucre et aujourd’hui nous nous limiterons aux moulins. Pourtant, il nous sem-ble important de tenir compte de l’ensemble des opérations afin de bien imaginer l’efficacité de chaque outil ou machine.

SUCCESSION DES OPERATIONS Ce tableau donne la succession des opérations mais c’est aussi un schéma d’organisation de la

confection du sucre au départ de la canne à sucre. Bien que Codeart s’investisse dans l’ensemble des processus qui peuvent aider les pays du Sud, nous insisterons surtout sur les aspects technologiques de certaines opérations et nous commencerons par les moulins.

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Le pressage de la canne à sucre.

C’est l’une des deux opérations les plus importantes pour laquelle le perfectionnement des machines peut alléger le travail humain et le ren-dement de la production de sucre.

Le taux de concentration du jus de canne à sucre est d’autant plus élevé que la canne est mûre et qu’elle est récoltée à la fin de la saison sèche. La concentration de sucre, en pourcentage, contenu dans le jus donne le degré Brix. Une concentration de 17 est très faible tandis que 22 est un jus de concentration élevée.

En l’absence de toute possibilité de mécanisation des pièces, les pre-miers moulins étaient entièrement en bois. La photo (1) montre un de ceux-ci. La canne était entraînée et broyée par la rotation de deux rou-leaux. Les moyens d’usinage, l’usure du bois et le fait qu’il travaille avec le temps ne garantissaient pas une forme parfaitement cylindrique. La capacité humaine trop faible et la mauvaise qualité de l’appareil ne permettaient pas un broyage suffisant.

La traction animale (2) et l’usinage des rouleaux ont amélioré le tra-vail de l’homme. En augmentant la puissance disponible, ils ont permis

un broyage plus performant. Pour s’adapter à cette source d’énergie, les machines se sont modifiées. La po-sition des rouleaux a changé et est devenue verticale. L’alimentation en canne à sucre a nécessité une plus grande attention de la part du travailleur.

Avec la mécanisation, un grand bond en avant a été fait au niveau de l’efficacité. Le rendement d’une mê-me quantité est passé facilement de 40 à 60%. L’adjonction d’un troisième rouleau et les possibilités de réglage de deux ouvertures différentes permet-tent le déchiquetage optimal de la canne et ainsi assurent une extraction suffisante du jus (RAPADOU en Haïti, PANELA en Colombie, GUR en Inde, SIRAMAMIGASY à Madagascar,…). La photo (4) représente un moulin métallique à traction animale fabriqué à Haïti et mis au point chez Codeart. Grâce à deux pignons coniques, la for-ce motrice de l’axe vertical peut être

transmise aux rouleaux en position horizontale. La traction animale reste totalement d’actualité dans de nombreuses régions de la planète. Elle permet aux régions, aussi isolées qu’elle peuvent être, d’utiliser une énergie tout à fait indépendante et propre à chaque région. Avec l’utilisation de bêtes de somme, il n’existe aucune dépendance au ni-veau de l’approvisionnement en combustible et pièces de rechange comme c’est le cas avec les machines motorisées. Les bêtes consom-ment les feuilles de la tête des cannes ainsi que les impuretés retirées lors de la clarification. Bien utilisée, afin de ne jamais les épuiser, elles seront utiles pour d’autres travaux en dehors de la saison réservée à la canne à sucre.

Notre moulin à traction animale est démontable et son transport d’un atelier à l’autre peut être envisagé, par exemple à dos de mules. Cependant, il serait im-portant de bien réfléchir au niveau bénéfice, étant donné le faible prix du moulin fabriqué par des arti-sans du pays. Le transport de la canne constitue une partie impor-tante du travail pour un atelier. Un promoteur de projets ruraux en Colombie a conçu un modèle de moulin solidement arrimé sur chariot (6). C’est en

accord avec Codeart qu’il a rendu mobile un de nos types de moulin .

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La photo (7) présente le prototype d’une machine avec motorisation construite dans les ateliers de Codeart en Belgique et envoyé pour être reproduit aux Ateliers-Ecoles de Camp-Perin à Haïti. Un volant et une courroie d’entraînement adaptée à la source d’énergie montrent que le moulin peut s’acti-ver avec de nombreuses sources d’énergies: le vent (8), l’eau, la vapeur, etc.

Bien imaginer pour réduire les risques financiers est indispensable avant d’investir dans des projets de trop grande ampleur. Une installation rationnelle doit s’assurer, avant tout achat d’une machine, de posséder un environnement compétent pour la faire fonctionner et pour la maintenir en état de marche. Codeart met à votre disposition ses expériences techniques dans tous les domaines qui conduisent les artisans à assurer aux paysans leur indépendance en besoins alimentaires.

Cette brève information est, en grosse partie, tirée d’un document intitulé « Le sucre de canne ren-du aux paysans » conjointement rédigé par Roger Loozen (Codeart) et Philippe Teller (Misereor). Sur demande, il est à votre disposition.

Dans un prochain numéro nous espérons aborder quelques moyens d’améliorer le rendement des différentes cuissons. Une place particulière sera laissée à la cuisson du jus de canne et à son importan-ce dans la fabrication du sucre.

Si vous possédez quelques expériences en la matière nous serions heureux de la connaître afin de la partager avec les autres partenaires.

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Cuisson de cassaves de manioc à Haïti