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- REGION CORSE -
VALORISATION DES ROCHES ORNEMENTALES
DE LA CORSE
IDENTIFICATION DE CINQ GISEMENTS
DE ROCHES CRISTALLINES
paM
R. VOMJNICJ zt J. ROUÎRE
-B.r.gTmX
-1. JUiri198A
BiBLIOTHËQUP
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01
Service géologique CORSE
Immeuble Agostini
Z.l. de Furiani - 20200 BASTÍA
Tél.: (95) 33 75 67
84 AGI 075 CSC MARS 1984
VALORISATION DES ROCHES ORNEMENTALES DE LA CORSE
IDENTIFICATION DE CINQ GISEMENTS
DE ROCHES CRISTALLINES
84 AGI 075 CSC par mars 1984
R. V0MIN1CÍ u J. ROUIRE
RESUME
A la demande du Conseil régional, le Service géologique corse duB. R. G. M. a entrepris une étude sur la valorisation de quelques gisements deroches ornementales.
Une exploitation accrue de ces matériaux pourrait apporter unecontribution non négligeable au développement économique de l'île.
Cinq gisements de roches cristallines ont été sélectionnés à priori,compte-tenu de leur notoriété tant au point de vue minéralogique qu'ornemental,mais il est bien évident que l'exploitation d'autres types de roches pourraitêtre envisagée.
Une étude rigoureuse a été faite pour cerner au mieux les conditions
de gisement du gabbn.0 à .amOAxigdÁ^Z dit "Verde di Corsica", du gn.a.yiùtz d' AJÍgajola,du gxayUtz Koagz dz VonXo, du gabbnx) dz Lzv¿z et de la iyznitz dz \Jzfio en vued'une exploitation éventuelle.
Le contexte géologique, pétrographique et structural a été étudiétout particulièrement. L'analyse morphologique de la fracturation, la coloration,et de l'extension sommaire du gisement, sans oublier une vue d'ensemble descontraintes environnementales, ont permis d'établir des critères de choixdans l'éventualité d'une mise en exploitation. Il s'agit, bien entendu, d'unephase préliminaire qui doit obligatoirement être suivie d'études de préfaisabi¬lité économique et de faisabilité détaillée.
Les priorités qui se sont dégagées sont les suivantes :- le gA.ayictz d' AZgajoùl et la ^yznitz dz l/eAO présentent des caractéristiques quipermettent d'envisager la phase de prëfaisabilité avec de grandes chances desuccès malgré un contexte environnemental sérieux pour Algajola.
- le gAú.yi¿tZ n.ougz dz VofitO ainsi que le ga.bbK.0 dz LzvLz méritent des approchesplus détaillées. La variation de la couleur et le site exceptionnel, soumis àdes contraintes environnementales, pour le premier, l'impossibilité, pour lesecond, d'en prévoir l'homogénéité et la fracturation par une simple étude desurface, rendent difficile toute estimation sérieuse ; le "Vzndz (LL CoAÁÁ.ca"dont la beauté est indéniable, peut être retenu. Compte-tenu des caractéristiquesdu gisement, une activité artisanale est d'ores et déjà envisageable. Une exploi¬tation plus industrielle demanderait, en revanche, de lever quelques incertitudessur la fracturation de la roche, son rendement, l'uniformité de sa couleur.
Ce. fuippont contlznt 50 pagz^ dont S ¡{-¿guAeó,4 planche.^ photogxapkiqazi (¿X 1 tzxLqaz.
- 2 -
SOMMAIRE
Page
RESUME 1
AVAfiT-PROPOS 5
INTRODUCTION 6
1. Le VERT D'OREZZA OU " VERDE DI CORSICA " 7
1.1. SITUATION 7
1.2. EXPLOITATION 7
1.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 7
1.4. PETROGRAPHIE 9
1.5. MORPHOLOGIE 11
1.B. FRACTURATION 11
1.7. EXPLOITABILITE 12
1.7.1. Première option 12
1.7.2. Deuxième option 13
1.7.3. Suggestions 13
1.8. CONTRAINTES EVENTUELLES 1^
2. Le GRANITE D'ALGAJOLA 15
2.1. SITUATION 15
2.2. EXPLOITATIONS ANCIENNES 15
2.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE - PETROGRAPHIE 17
2.4. FRACTURATION 18
2.5. EXPLOITABILITE 19
2.6. CONTRAINTES EVENTUELLES 19
3. Le GRANITE " ROUGE " DE PORTO 22
3.1. SITUATION 22
3.2. EXPLOITATION 23
- 3 -
3.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 23
3.4. STRUCTURE GEOLOGIQUE 26
3.5. PETROGRAPHIE 26
3.6. MORPHOLOGIE 29
3.7. FRACTURATION 31
3.8. COLORATION 31
3.9. EXPLOITABILITE 32
3.10. CONTRAINTES EVENTUELLES 32
4. Le GABBRO DE LEVIE 34
4.1. SITUATION 34
4.2. EXPLOITATION 34
4.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 35
4.4. PETROGRAPHIE 35
4.5. FRACTURATION 37
4.6. EXPLOITABILITE 38
4.7. CONTRAINTES EVENTUELLES 39
5. La SYENITE DE VERO 40
5.1. SITUATION 40
5.2. EXPLOITATION 40
5.3. CONTEXTE GEOLOGIQUE 41
5.4. PETROGRAPHIE ^1
5.5. STRUCTURE DU GISEMENT ET FRACTURATION ^3
5.6. EXPLOITABILITE ^3
5.7. CONTRAINTES EVENTUELLES ^5
6. CONCLUSIONS ^7
- LEXIQUE ^9
- 4 -
LISTE DES FIGURES
Figure 1 . - LE VERT D'OREZZA : CONTEXTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE
2. - LE GRANITE D'ALGAJOLA : CONTEXTE GEOLOGIQUE
3. - LE GRANITE " ROUGE " DE PORTO : CONTEXTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE
DU MASSIF DE PORTO
4. - COUPE SCHEMATIQUE DU MASSIF DE PORTO [hypothz^Z VeMatlnl]
5. - CARTE SCHEMATIQUE DE LA FRACTURATION DANS LE MASSIF DE PORTU
6. - LE GABBRO DE LEVIE : CARTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE DU PLUTON
DE LEVIE ET COUPE S.W.-N.E. A TRAVERS LA PUNTA PINETU
7. - LA SYENITE DE VERO : CONTEXTE GEOLOGIQUE
8. - COUPE SCHEMATIQUE DE L'INTRUSION DE SYENITE DE VERO
- 5 -
AVANT-PROPOS
Me^tXAz zn vaZzuA. tzÁ fizÁ¿oafLCZ6 da 4oaó-4o£ appcvtalt
íommz pnlofiLtcúAz dmu, ¿z pKogfummz dz dzvzíoppzmznt zconomíqaz d'anz
izglon. Czttz constatation ¿zniblz poAticuLLeAzmznt valablz
poixA Za. ConMz zn Kcuj>on dz ía dúiznÁÁXz zt dz ta. ^ckz6¿z ÁndzntabZz
dz &i¿Á xochzi,.
VanÁ ¿z cadAz dz ¿z& activltzi, dz pn.omot¿on zt vaZon^Uation
dz¿ A.zí>6oan.czí> mlnéAoJizÁ dz la tzfviz, ¿z Szn.\)¿cz gzologiqaz Couz a
p^opoiz, zn 1982, au Con¿z¿l RzglonaZ, anz ztadz dz cÁnq g¿&zmznt6 dz
fiochoÁ cAÁJ>taJUÁ,nzí> , 6¿tazz¿ zn Hautz Cofi&z zt zn Cofuz da Sad.
Cz pfiogn.aMnz d'action a ztz acczptz pan. dztibzACLtion da Comzlí RzglonaJL
zn datz da 10 izvnleA 1982.
L' zxploitaXÁan zvzntuzZZz d'an giÁomznt 4appo4e £a pniÁz zn
comptz dz d¿{,£2Aznt¿ cAÁJtzfiZÁ ZÁ6zntÁ.züí qa'ÁJj, ¿o¿znt gzotogiqazÁ oa
zconomtqazÁ. En Coaáz, ¿a nÁckzáóz nzlatlvz zn n.ockz& dz dl^^znzntz
natuA.z CLÍní>¿ qaz dz¡> \}QJ>tig2A> d'anc¿znnz& zxpíoÁjtatÁ.OYií , oAtiiancilzí,
poat Zja pZapaAt, nz doÁvznt pcu> iaÁAz pzn.dnz dz vue qaz toat pnojzt dz
vaLonÁJíCution dz Koch2A> oKnoMzntaJLzi, do¿t i'ofvticuZzn. 4uA dLiiiz>iZYU.z¿,
pha&zi, qaz novu> poavonó Kzgfioapzn. zn tnoÁJ, ztapo dtitÁnctzí, .
ll ¿'agit, zn z^zt, dan^ anz pha¿,z pnzliniinaÁA.z,
dz dztznminzn. Iza cÁblzi,, zn dzaxlzmz liza, d'ítadtzn. Izan. pnz^a¿í>ablt¿tí
tzcknico-zconomtqaz, zn^^n l'ztapz itnaíz dzvna pont&A. ¿an la {^cuj,abUJXz
dztoÁJUizz, Iz dzvzloppzmznt zt Iz montagz da pnojzt.
Noiu tÂ.aÂXznonA ¿cl, dz la pnzmiznz ph£U>z.
- 6 -
INTRODUCTION
Plusieurs études géologiques sur les matériaux "traditionnels"
en Corse, ont été réalisées au cours des cinq dernières années. Nous avons
retenu celles relatives à des pierres ornementales susceptibles de donner
lieu à dss exploitations en quantité significative et pouvant intéresser
le marché extérieur.
Cinq cibles ont été dégagées à savoir :
. pour la Haute Corse,
- le gabbro à Smaragdite d'DREZZA dit "Verde Di Corsica".
- le granite d'ALGAJOLA.
, pour la Corse du Sud,
- le granite de PORTO ou "Rouge de Porto",
- le gabbro de LEVIE ou "Noir de Levie".
- la syenite de VERG.
Toutes ces roches ont connu des exploitations plus ou moins
artisanales et sont, pour la plupart, renommées pour leur valeur ornemen¬
tale.
Dans le programme proposé, il était donc intéressant, dans
une première phase, d'effectuer, pour les cinq roches retenues, une
reconnaissance préliminaire des sites, prenant en compte, dans une appré¬
ciation globale, l'évaluation de leur potentialité, la densité de la frac¬
turation à l'affleurement, la morphologie et l'accès ainsi que les con¬
traintes d'environnement susceptibles de geler tout projet, avant d'entre¬
prendre les phases successives qu'il y a lieu d'envisager pour chaque
projet de ce type.
- 7 -
1. - LE VERT D'OREZZA OU " VERDE DI CORSICA "
1.1. - SITUATION ^
FIGURE 1
CONTEXTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE
opklotlteA QO.bbn.o6 à
ECHELLE 1/25 000
. * a • ' •
j; ;>. V ' . ' - V ^ ^ ^ / ' ; f fí^JdOr«^ "\ ^e
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îe-d'Orèzzi
7 -
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'lélt. ": - •'y"lP^TA BE CALDANE Te?Pi"'*l TaghUli "*• - ,* - -
' Prunotti
- 9 -
Les relations entre tous ces terrains sont complexes et liées à la
tectonique et au métamorphisme alpin.
S'il est possible d'observer des gabbros à smaragdite en
place au sein de serpentines entre le col d'Arcarota et la pointe Caldane
{c{¡. cantz gzologlqaz CERl/ïONE 1/50 000). aux environs de Carchetto, le
gisement se présente sous la forme d'un chaos surgissant d'une zone d'ébou-
lis au sein de Schistes lustrés, sur plusieurs hectares, entre la cote 700
et 1 050 m. Les limites du gisement, portées sur la ^tguAz n° 1, donnent
une idée de son importance. On signale, cependant, l'existence d'une bande
de serpentines qui interrompt le faciès à smaragdite sur environ 60 m à la
cote 370 m.
1.4. - PETROGRAPHIE (c^. P-Ùinchz 1 ]
Le Vert d'DREZZA est plus exactement une euphotide, c'est à
dire une variété de gabbro récent à plagioclase dont le diallage (pyroxene -
feldspath calcaro-magnésîen] est remplacé par la smaragdite de couleur vert
d'herbe (amphiboles - feldspath - silicate magnésien) et le labrador
(feldspath calcifère] .
C'est une roche dense (d - 2,95) dont la dureté est comprise
entre 6 et 6,5, homogène et très difficile à casser. Le fond est gris à
blanc, brillant et veiné. Sur ce fond contrasté, la couleur "vert herbe"
ou vert émeraude, de la smaragdite dont les cristaux peuvent dépasser le
centimètre .
Le grain de la roche est moyen à gros, de l'ordre du demi-cen¬
timètre. La roche est parfois litée (notamment vers le haut du gisement)
et la smaragdite est régulièrement inscrite dans ce litage qui est soit
fin, de l'ordre de quelques millimètres, soit plus large. Parfois le litage
n'est absolument pas apparent (vers le bas du gisement, pont de la D. 71)
et les taches vertes de smaragdite plus ou moins grosses, sont réparties le
plus souvent sans aucune régularité et de manière, semble-t-il, alléatoire.
On note aussi, très souvent, de petits cristaux de pyrite, parfois altérés.
- 11 -
1.5. - MORPHOLOGIE
Le gisement de CARCHETTO est constitué de blocs allant de
quelques dm-^ a quelques dizaines de m^ , apparemment arrachés des pentes
du Monte Muffrage et de la Bocea al Querciole. La surface couverte par les
blocs, dépasse 100 hectares, elle couvre les pentes d'une croupe qui va
de 1 000 à 600 m d'altitude environ. La forme est celle d'une poire allon¬
gée et rétrécie vers le bas de l'affleurement (Pont de la D. 71, 650 m).
Cette croupe est orientée Nord-Est, les blocs s:oa1:très anguleux et on
n'observe pas de classement, tout au plus peut-on signaler une abondance
relative de gros blocs vers 900 m mais on en trouve également a 650 m vers
le pont.
Il est difficile d'établir, systématiquement, une relation
entre l'extension du faciès gabbroïque et la morphologie du site.
L'association gabbro-serpentines résulte, dans de nombreux cas,
d'une mise en place tectonique. Les affleurements examinés dans le Cap corse
et qui se présentent sous une forme plus altérée, tendent à faire penser
que les euphotides a smaragdite ne semblent pas former des massifs mais
des "amygdales" au sein des massifs d'euphotides ou de serpentines.
A Carchetto, la présence d'affleurements de serpentines très
écaillés, ajoutée à la forme du gisement, à la morphologie, au non classe¬
ment des blocs, laissent penser que la roche est en place ou sub en place.
La limite nette de la végétation plus verdoyante accentue cette impression.
Cependant, il existe, dans la partie basse (pont de Rustaggio) . des blocs
éboulés sur un substratum, apparaissant nettement schisteux.
1.6. - FRACTURATION
D'une façon générale, elle apparaît très importante. Le débit
en petits blocs de quelques dm^ témoigne de l'intensité de la formation
naturelle et un examen rapide des grandes masses montre un réseau de dia-
clases et de fissures très important (découpage en lanières très serrées de
2D à 50 cm). Il est fort probable que cette fréquence dediaclases se retrouve
- 12 -
dans la masse sous-jacente, même si elle peut s'atténuer avec la profondeur.
C'est la tectonique intense du secteur qui a engendré ces accidents.
1.7. - EXPLOITABILITE - PERSPECTIVES
C'est la smaragdite qui fait la beauté de la roche. Du point
de vue pierre ornementale, on peut retenir les points suivants :
- la roche est rare (elle se vend comme échantillon minéralo¬
gique) ,
- la couleur vert émeraude est exceptionnelle dans les "granites"
du commerce et, de ce fait, apporterait des possibilités nouvelles en élar¬
gissant les gammes de nuances et de couleurs de l'architecte et du décora¬
teur (la couleur verte est appréciée par les musulmans).
Compte-tenu des caractéristiques géologiques et morphologiques
du gisement, deux options se présentent :
1.7.1. - 1znz option
L'objectif affiché est de créer une petite activité artisanale
dans le domaine statuaire (cendriers, presse-papiers, pieds de lampes,
tablettes, etc. ). Cet objectif paraît facilité du fait que l'extraction
est déjà faite : les blocs sont rapidement mobilisables, la route qui peut
être empruntée par les poids lourds arrive au "pied du gisement" et pourrait
être prolongée à peu de frais au sein du chaos.
La présence d'eau, abondante, permettrait d'installer un atelier
de sciage assurant le choix des meilleurs blocs et leur coupe grossière.
Peu de matériel est nécessaire pour ces petites exploitations
qui s'attaqueront de préférence aux petits blocs (treuil de 15 t, cric
hydraulique 3DD t, cric forestier 10 t, marteau perforateur, coin éclateur).
Les ateliers seront équipés de scie à disque diamanté, de diamètre 0,80 à
2,00 m, polissoir à genouillère, tour, appareil à flexible.
- 13 -
í.7.2. - îzmz option
On souhaite donner un peu plus d'ampleur au projet en produi¬
sant des blocs équarris, même de dimensions réduites pour une activité de
matériaux d'ameublement (tables, plaquettes pour revêtement de grand stan¬
ding ... ) .
Dans ce cas, certaines incertitudes doivent être levées.
En effet, la fracturation de la roche et les diaclases ne permettent pas
de convertir, actuellement, le rendement en blocs commerciaux.
L'hétérogénéité de la couleur verte peut aussi être un handicap.
De même, il faut signaler la présence de petits points oxydés de pyrite qui
risquent d'être plus gênants que dans la première option.
1.7.3, - SaggzÂtioni
Si la première option est immédiatement réalisable, on peut
proposer, en préalable à la deuxième option, l'ouverture d'un petit chan¬
tier pilote qui donnera une idée du rendement de matière possible dans ces
formations .
Il serait, en effet, intéressant de savoir si on peut produire
des blocs commerciaux de 1,5 à 5 m-' (il faut signaler toutefois que les
japonais en ont acheté de 0,5 a 1 m-^). La production de blocs commerciaux
change, bien entendu, la dimension de l'opération.
A cet effet, on pense qu'un carrier avec un matériel adéquat
(marteau perforateur compresseur, coin éclateur, pelle mécanique) doit
débiter un volume de 30 à 40 m3 en 1 mois.
Ces blocs produits pourront être testés (sciage et polissage).
On verra ainsi le comportement des tranches (tendance à se briser suivant
des fracturations invisibles) .
Il reste bien entendu que le succès de la 2e option ne contrarie
aucunement la mise en place d'ateliers artisanaux évoqués plus haut qui
pourront utiliser les rejets donc valoriser les sous-produits.
- 14 -
Ce chantier pilote sera à ouvrir de préférence dans la partie
basse du gisement, sur des parcelles communales et, éventuellement, sur
une plate-forme de travail a préparer vers le pont de la 0. 71 qui éviterait
des travaux sur la route d'accès existante dès le début de l'opération.
En tout état de cause, il faudra veiller a la conservation du
gisement afin qu'il ne soit ni pillé ni exploité de façon anarchique a moin¬
dre frais. L'utilisation de l'explosif sera exclue.
Quelque soit l'option retenue, on ne peut qu'insister sur la
nécessité de réaliser une étude de marché spécifique qui devra préciser les
quantités et la nature des produits commercialisables avec les fourchettes
de prix correspondants. En effet, quelle serait la valeur marchande d'un
produit très cher actuellement (15 F le kg en tant que collection) si
plusieurs dizaines de tonnes de matériaux étaient proposées sur le marché
chaque année ?
1,8, - CONTRAINTES EVENTUELLES
Le secteur concerné est à vocation agricole. Au point de vue
environnement, notons une forêt communale de chênes abondante et des châtai¬
gniers. Il n'existe pas de périmètre particulièrement sensible.
Signalons, toutefois, le captage A. E. P., en bordure du gisement
et la conduite d'amenée d'eau qui le traverse.
Il n'apparaît pas de contraintes majeures environnementales.
Seul le problème cadastral pourrait poser quelques difficultés. En effet,
si certaines parcelles sont communales, plusieurs sont privées et indivises.
- 15 -
2. - Le Granite d'ALGAJOLA
2.1. - SITUATION ic-i' ilgvJiz n" 2)
. Haute Corse - canton de l'Ile Rousse - commune de Corbara
(extensions possibles sur la commune de Sant' Antonio et sur le canton de
Belgodère : communes d'Aregno, de Cateri, d'Avapessa et de Muro).
. Carte I.G.N. à 1/25 000 : feuille 41-49 (CALVI EST).
. Carroyage Lambert : X = 536,5 à 537,3 ; Y = 256 à 257
. Altitude : 1D à 50 m.
2,2, - EXPLOITATIONS ANCIENNES
Le gisement de granite le plus facile a observer occupe la
presque totalité du relief très aplati qui, entre Algajola et Corbara,
porte les cotes 51 et 53. Il est limité, à l'Ouest, par le ruisseau de
Teghiella, au Nord par la mer, au Sud et à l'Est par la route nationale
n° 199. La roche en place, urès peu altérée, affleure fréquemment sous
la forme de vâstes dalles subhorizontales.
Les carrières abandonnées se trouvent toutes au Nord de la
R.N. 199, à l'Est de la station service dite du "Monolithe". On y accède
facilement par quelques centaines de mètres de mauvaise piste, carrossable
à la rigueur. Ce sont des excavations décamétriques, profondes de 3 à 4 m
et dont le fond est quelquefois noyé. La plus connue contient encore une
colonne monolithe de 17,50 m de long sur 2,50 m de diamètre, extraite vers
1840 : elle devait servir de fût pour une statue de Napoléon mais, en rai¬
son de son poids (300 tonnes) ne put jamais être déplacée (c¡$, planchz î] .
FIGURE 2,
.Punta di Va/litone
Eluvions, colluvions,éboulis
Granite monzonitiquede Sant'Ambroggio
Monzonite quartz iqued1 Alga jola %t
fíonzonites de Monticelloet de Santa Reparata
Filon
CONTEXTE GEOLOGIQUE
- 17 -
2.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE ET PETROGRAPHIE '^'(^J^uAe n" 2)
Les granltoîdes qui forment la presque totalité de la
Balagne occidentale, se différencient, par rapport à l'ensemble du
batholite corse, par des intrusions a caractère nettement plus potassique.
Dans la région de Calvi, du Cap Cavallo, au Sud-Ouest, jusqu'à l'embouchure
du Regino au Nord-Est, on peut observer une succession de plutons coalescents
qui s'échelonnent dans le temps et montrent des termes de plus en plus diffé¬
renciés : syéno-monzonites puis granites monzonitiques et enfin granites
leucocrates. Ces intrusions se traduisent, sur le terrain, par une série
de bandes de ces divers granitoldes, plus ou moins parallèles et grossière¬
ment orientées Nord-Sud.
Le massif de granodiorite à gros grain qui forme le Cap CAVALLO,
est recoupé à l'Est par un ensemble de granites monzonitiques leucocrates
à grain moyen et de syéno-granites à grain fin, également leucocrates et
bien reconnaissables à leur patine rousse. Cette "zone leucocrate", à relief
accusé, se poursuit jusqu'aux abords de Calvi. Au-delà de la ville, vers
l'Est, le socle cristallin est masqué sur plusieurs kilomètres, par les
alluvions de la Ficarella et du Fiume Secco.
Lorsqu'il réapparaît, au Sud-Ouest de Lumio, c'est sous la forme
du granite monzonitique de ST AMBROGGIO (bien visible à la Tour Caldane) ;
cette roche est beaucoup plus sombre que celle de Calvi : plus riche en
biotite (et en sphène), elle est caractérisée surtout par les macrocristaux
de microcline et par de nombreuses enclaves basiques microgrenues. Au-delà
de St Ambroggio, la roche, tout en restant d'un faciès très voisin, se charge
d'un peu d'amphibole.
C'est environ à 1 km à l'Est d'ALGAJOLA qu'apparaît la
monzonite quartzique qui nous occupe. Cette roche conserve un "air de famille
avec le granite de St Ambroggio, mais quatre caractères minéralogiques la
différencient très nettement (c¡J. pùxnckz 2) :
- les macroeristaux de feldspath potassique sont encore plus
abondants et dotés d'une belle coloration rose clair à mauve clair ;
- les ferro-magnésiens sont également beaucoup plus abondants :
(I) poan Izi, tznmzi, tzchniqaej,, i,z nzpontzn axi Izxiqaz zn annzxz.
- 18 -
ils comprennent la biotite, des amphiboles et des pyroxenes et ils sont
groupés autour des macrocristaux de microcline ;
- le sphène est particulièrement développé : il se présente en
cristaux automorphes pouvant atteindre 10 mm de longueur j
- enfin, le quartz est très rare.
Cette intrusion forme une lame, large de 1 à 2 km, qui affleure
sur la côte jusqu'à la Marine de Davia. D'orientation méridienne, on peut
la suivre, vers le Sud, sur une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau, jus¬
qu'à Zilia, en passant par Aregno et Cateri.
A l'Est, la monzonite d'ALGAJOLA recoupe une intrusion antérieure
constituée par les monzonites quartzlques et les monzogranites de MONTICELLO.
Au contact de ce dernier, la monzonite d'ALGAJOLA montre un faciès de bor¬
dure, large d'une cinquantaine de mètres et marqué par une diminution de la
taille des cristaux de feldspaths potassiques.
Les granitoldes de MONTICELLO qui s'étendent jusqu'à Lozari, ont
un caractère particulièrement hétérogène : ils présentent d'incessantes
variations de faciès et renferment non seulement diverses enclaves basiques
ou leucocrates mais aussi des stocks ou lames de syenite quartzique, de
granite leucocrate fin (Isola rossa), de monzodiorite et même des bandes ou
enclaves de roches métamorphiques et, notamment, des granites d'anatexie.
2.4. - FRACTURATION
La monzonite d'ALGAJOLA est une roche extrêmement massive : le
fait d'avoir pu y tailler une colonne de 17,50 m, l'atteste de façon écla¬
tante.
Les affleurements montrent, cependant, une certaine fracturation
d'ordre vertical ; les mesures ont fait apparaître deux directions princi¬
pales : une direction subméridienne variant de N.340° à N.5° et une direction
transverse, variant de N.70° à N.90°. Il faut y ajouter une direction secon¬
daire qui oscille autour de N.130°.
La densité moyenne de fracturation est généralement de l'ordre
d'une diaclase tous les 3 m d'affleurements. La plupart des panneaux
- 19 -
horizontaux délimités par des fissures, ont une superficie de 10 à 30 m^
et souvent davantage.
2.5. - EXPLOITABILITE
La zone située au Nord de la R.N. 199, couvre une superficie
de l'ordre de 1 km^. Même en ne considérant que la partie de ce gisement
située au-dessus de la cote + 10, le volume de monzonite serait de l'ordre
de 40 X 1 .000.000 soit environ 13 millions de mètres cubes dont plus de3
la moitié sont certainement, directement exploitables.
Par contre, une incertitude importante demeure : c'est celle de
la qualité ornementale réelle de la roche. Sur ce sujet, essentiellement
subjectif, les avis peuvent être très partagés. Il n'est pas contestable
que cette roche présente un caractère esthétique certain mais il n'est pas
évident que la clientèle ressentirait ce caractère au point d'en faire un
produit commercialisable. Pour aboutir à une conclusion mieux fondée, il
serait souhaitable d'effectuer une prospection commerciale avec présentation
du produit fini.
2.6. - CONTRAINTES EVENTUELLES
Au point de vue réglementation, il s'agit d'un site inscrit, donc
soumis aux contraintes qui découlent de cette dénomination. Bien qu'un docu¬
ment du ministère de l'Environnement classe la zone à un niveau d' intérêt
limité, il existe, par ailleurs, une carte communale non approuvée qui fait
apparaître, au niveau du gisement et alentour, différentes zones classées
en "zonz littonaZz à pnogzgzn, zonz vaZon^Uablz, zonz agnÁcolz" .
Enfin, d'après les services de l'Equipement, un plan d'occupation
des sols est prévu très prochainement. Nous insisterons sur le fait qu'un
tel document devra prendre en compte l'existence du gisement dont l'exploita¬
tion pourrait participer au développement de cette région. Les textes régle¬
mentaires de contraintes présents et à venir, ainsi que la proximité de la sta¬
tion touristique d 'Algajola, ne devraient pas constituer un obstacle irré¬
médiable à une mise en exploitation. Nous pensons, néanmoins, que l'environ¬
nement existant obligera l'éventuel exploitant à prendre des précautions
- 20 -
élémentaires. L'allure du site, en coupole aplatie, permettrait que les tra¬
vaux soient effectués discrètement, par gradins de quelques mètres, à l'abri
de rideaux de végétation. En outre, il convient de considérer qu'en fin
d'exploitation les surfaces aplanies pourraient être restituées à l'urbani¬
sation.
Ce gisement possède, de plus, un avantage important : c'est celui
d'être traversé par une voie ferrée (ligne de Calvi à Ponte Leccia], ce qui
a pour effet de résoudre à l'avance, le problème du transport.
P2
- 22 -
3. - Le Granite " rouge " de PORTO
3.1. - SITUATION {c{¡. {¡Iganz n" 3)
. Corse du Sud :
canton de Piaña : communes de Piana et d'Ota,
canton d'Evisa : communes de Serriera et de Marignana.
. Cartes I.G.N. à 1/25 000 : feuilles 40-51 (CARGESE) ; 41-51
(VICO OUEST).
. Carroyage Lambert : X = 512 à 531 j Y = 211 à 221
. Altitude : de 0 à 1 294 m.
Le massif de granite "rouge" de PORTO occupe une superficie
d'environ 80 km^. De l'Est à l'Ouest, sa dimension maximale atteint 14 km
et, du Nord au Sud, elle dépasse 8 km. En se référant à la R.N. 199, qui le
traverse sur sa bordure occidentale, la limite sud du massif passe à moins
de 1 500 m à l'Est de Piana tandis que sa limite nord est à 3 km environ
au-delà de la sortie de Porto vers Calvi. Ce groupe montagneux est constitué
par deux unités à relief très accidenté, séparées par la vallée de Porto.
Les deux chaînons s'élèvent depuis les rivages du golfe jusqu'à 1 294 m au
Capo d'Orto pour l'unité méridionale et à 1 282 m au Capo a la Vetta, pour
l'unité septentrionale.
On peut ajouter, au complexe de Porto proprement dit, le massif,
de forme vaguement elliptique, qui s'étend sur plus de 5 km du Nord au Sud,
depuis le Monte San Ghiabicu (1 hm Ouest de Piana) jusqu'à la Punta
d'Ombriccia et qui culmine à 727 m au Monte Raù. De l'Est à l'Ouest, sa lar¬
geur ne dépasse pas 2 km.
- 23 -
3.2. - EXPLOITATION
Il ne semble pas exister actuellement de carrière en activité.
Le long de la route R.N. 199, à l'Ouest de Porto, en direction de Calvi,
on voit plusieurs carrières abandonnées.
Les trois premières, de dimensions réduites, et distantes entre
elles de moins de 100 m, se trouvent à la sortie même de l'agglomération.
Le volume excavé est de quelques dizaines de mètres cubes.
La quatrième est située au Nord de la Marine de Porto. Son front
de taille mesure environ 70 m et l'avancement n'a pas dépassé une dizaine
de mètres à partir de la route.
La cinquième, qui est la plus importante, est située dans le
virage coté 143, près d'Aghia Campana, au-dessus de Bussaghia. Le front de
taille est d'environ 50 m et l'avancement a dépassé 20 m. Cette carrière a
été le siège d'un essai d'exploitation au moyen d'une foreuse à gaz .
En outre, de nombreuses constructions, à Porto et aux environs,
ont été réalisées soit grâce à l'implantation sporadique de micro-carrières
dans le voisinage immédiat, soit même par la taille de gros blocs se trou¬
vant sur place.
3.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE [c^. ilguAZ n" 3)
Le " pluton " de PORTO, d'âge permien, est nettement intrusif,
au Sud et au Sud-Est, dans les divers granites calco-alcalins carbonifères
(monzogranites, granodiorites, granite porphyroîde à sphène). A l'Est, il
est recoupé par les granites hyperalcalins, également permiens, mais plus
tardifs, de la région d'Evisa. Au Nord, il est limité par un accident tecto¬
nique sub-rectiligne (d' Aghia-Campana à la Bocea a U Verghiolu) : celui-ci
le met en contact, successivement, avec le socle granitique calco-alcalin,
puis avec un panneau de terrains métamorphiques et, enfin, avec des tufs
ou coulées andésitiques qui font partie du complexe volcanique du Cintu.*
La combustión da koAoiiznz dan6 l' oxygznz {¡oannùt an jzt dz gaz à pludz 3 000" zt a anz v-U:zi,&z dz 1 500 m/izc, qui lai pznmzt dz dzcoapoAla nockz commz à V QXApon;tz-plzcz.
- 24 - FIGURE 3,
CARTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE DU MASSIF DE PORTO
L E G E N D E
Magmatisme permien
Terrains volcaniques
Granite alcalin d'Evisa
Granite "rouge" de Porto
Granite "blanc" de Porto
Gabbro d'Ota
Magmatisme carbonifère
Granites calco-aJcâlins divers
Socle anté-granite
Terrains métantorphiques
^ ^ ^ « ^ a O T P E
- 26 -
3.4. - STRUCTURE GEOLOGIQUE [c^. ilgvJiZ n" 4]
Le complexe de Porto peut être divisé en deux ensembles princi¬
paux :
- au Nord et au Sud, une sorte d'enveloppe constituée par deux
bandes allongées de granite alcalin "rouge",
- au centre, un coeur formé par une association de gabbros et de
granite "blanc" [\}oin. coAtz) .
L'interprétation structurale est controversée. Pour les uns
(en particulier pour J.P. QUIN, thèse, 1969), les intrusions de granite
"rouge" se sont faites grâce à un système de failles verticales et parallèles
donnant lieu à deux énormes lames rectilignes et d'orientation voisine mais
distinctes.
Pour les autres (notamment pour P. VELLUTINI, thèse, 1977),
il s'agit d'un complexe annulaire comprenant, au centre, axée sur la vallée
de Porto, une coupole réalisée par l'intrusion simultanée de deux magmas
différents (l'un basique donnant le gabbro, l'autre acide donnant le granite
"blanc"). Ultérieurement une deuxième coupole, formée exclusivement de
granite "rouge" s'est mise en place dans un décollement situé au toit de la
première. Au stade actuel de l'érosion, une grande partie du granite "rouge"
a été enlevé, laissant apparaître, au-dessous et en position axiale, le
gabbro et le granite "blanc".
3.5. - PETROGRAPHIE (diJ. planche 3, A,B)
a) - Le granite "rouge" est une roche très compacte et extrême¬
ment dure. Sa texture est assez fine et isogranulaire, avec une taille
moyenne de grains de 1 à 4 mm. On distingue aisément le quartz gris-clair
en sections arrondies, le feldspath potassique rubéfié et très abondant,
le plagioclase blanchâtre moins fréquent ; les minéraux colorés ne sont
représentés que par des amas ehlorlteux. On observe de fréquentes miaroles,
sortes de petites géodes à cristaux de quartz, d'orthose et de fluorine vio¬
lette. On observe également un faciès à grain fin, soit en filons, soit en
"couloirs" à bordures plus ou moins diffuses.
J Formations encaissantes
".".'J Granite "rouge" de Porto
Granite "blanc" de PortoH- + f
Gabbro d'Ota
Capu d'Orto
Capu alia Vetta
NORDjm X X X X ^
y^ X X X X x\y^x X X X X X V
ytr % X X X X X M \
/xxxxxxxxxy^ KXKXXMXXX
% * xxxxxxxxxxx
XXXXXXMXKXXXX
XMXXXXXXXXXKX
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XXXXXXXXXXX kmJKXMXXKXKXXXxJXXXXXXXXXXX xxlLXKXXXXXXXXKXIkxXKXXXXXXXXxf
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IxxxxxxxxxxxliIxX XX XX XX> Kxf^
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++1/I- + + I/+- + +/+ + + + ;'-l- + + -h
Vallée
de Porto
+ + + -
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X R X M R
R R K R R R
R X X K X X
SUD
COUPE SCHEMATIQUE DU MASSIF DE PORTO
(Hypothèse Vellutini) 2 km
o
pa
- 28 -
L'examen microscopique montre que les sections du quartz sont
généralement automorphes. Le feldspath potassique, automorphe ou xénomorphe
est très perthitique : la phase sodique (39 à 45 %) est presque aussi abon¬
dante que la phase potassique (55 à 62 %) . Le plagioclase, toujours auto¬
morphe, est à limite albite-oligoclase (5 à 7 % d'anorthite) . La biotite,
en agglomérats de petites sections, est rarement intacte, presque toujours
altérée en ehlorite. Les minéraux accessoires sont la magnetite, le zircon,
la fluorine et la cassitérite.
Les analyses modales donnent les teneurs suivantes :
quartz : 30 à 40 % de la roche
feldspath potassique perthitique : 3D à 45 %
plagioclase : 15 à 25 %
fa) - Le granite "blanc" est, en réalité, gris clair à la cassure
et jaunit à l'altération. Les felspaths potassiques et les quartz peuvent
atteindre un diamètre de 6 mm. Les autres minéraux ne dépassent guère 1 mm.
Le quartz est subautomorphe. Le microcline perthitique peut être
automorphe ou xénomorphe. Le plagioclase est beaucoup plus abondant que dans
le granite "rouge" : c'est de l'oligoclase acide (5 à 12 % d'anorthite).
Les minéraux colorés sont essentiellement le lépidomélane , l'hasting-
site'^' et l'allanite'^' .
Compositions modales :
. quartz : 28 à 40 %
microcline perthitique : 30 à 40 %
plagioclase : 25 à 30 %
hastingsite : 4 à 5 %
c) - Le gabbro (dit d'Ota) est une roche très sombre à texture
très variable, allant de finement grenue à doléritique.
Le plagioclase est en cristaux zones ou en lattes : son indice
d'anorthite atteint 60 %. L'amphibole est du pyroxene ouralitisé :
( 1 ) vanletz dz mica noln
(2) voAA-Ztz d'amphlbolz(3) va/LÍztz d'zpHotz
- 29 -
hornblende brune ou verte. Dans certains échantillons, le pyroxene n'est
pas déstabilisé. Les minéraux accessoires sont abondants : apatite, sphène,
magnetite, pyrite et quartz.
Compositions modales :
. plagioclase : 50 a 60 %
. amphibole : 30 à 40 %
. minéraux accessoires : 10 %
dont quartz : 1 %
3.6. - MORPHOLOGIE
Comme la plupart des granites alcalins ou hyperalcalins, le
granite "rouge" se caractérise bien sur le terrain par son relief très
accentué et pas ses affleurements dénudés, sans formations superficielles,
donc sans couverture pédologique et sans développement important de végé¬
tation.
Leur morphologie, nette et vigoureuse, où dominent les éléments
verticaux, falaises, sommets escarpés et lignes de crêtes, contraste forte¬
ment avec celle des granodiorites et des monzogranites encaissants. Ces
derniers accusent une vulnérabilité beaucoup plus grande aux processus?
d'arénisation, d'où résulte un relief beaucoup plus mou, aux formes beau¬
coup plus arrondies ou même aplanies.
C'est à ces circonstances que l'on doit les sites prestigieux
des Calanches, traversées par la R.N. 199 à l'Est de Piana, des falaises de
l'Aghia Campana et, plus généralement, du cadre grandiose de la vallée de
Porto.
3.7. - FRACTURATION (c^. ilguAZ n" 5)
A l'échelle du massif, le granite "rouge" est littéralement haché
de cassures, failles ou diaclases, parallèles ou perpendiculaires à l'orien¬
tation générale des lames intruslves. Comme les failles bordières, ces
cassures sont souvent verticales ou subverticales. Leur direction est
5 km
MER MEPITERRAWEE
PORTO
Flcojola
Calonche
PIANA
Capo d'Orto
Mr Rao
Capo d Ota
OTA
Capo al
Monte
CARTE SCHEMATIQUE DE LA FRACTURATION DANS LE MASSIF DE PORTU
(d'après J.P. QUIN)M
O
O
- 31 -
généralement rectiligne mais on observe aussi des tracés courbes ou
f lexueux.
Dans la lame sud, les directions principales sont N.20°, N.70°,
N.120° et N.350°. Dans la lame nord, ces directions sont partiellement
différentes : N.20°, N.70° et N.IOO".
A l'échelle de l'affleurement, la densité de fracturation appa¬
raît beaucoup moins grande. Elle est de l'ordre, en moyenne, de 1 diaclase
par mètre : les panneaux massifs de plusieurs mètres sont fréquents. Les
directions observées diffèrent selon le point d'observation. Dans la lame
nord, une carrière au Nord de la Marine de Porto montre trois directions
principales, toutes verticales : N.45°, N.85° et N.290°. 800 m plus loin,
au Nord, dans une deuxième carrière, les directions principales des diacla¬
ses verticales sont N.130° et N.350°, auxquelles s'ajoutent des fissures
obliques N.70° et N.350° avec des pendages de 30 à 45°.
3.8. - COLORATION (cjJ. planche 3, A,B)
A l'affleurement, la teinte de la roche patinée varie de jau¬
nâtre à rougeâtre. A la cassure, la roche affleurante montre des teintes
beaucoup plus vives, mais très variées : rouge vif. vermillon, rouge orangé,
jaune doré, etc. Ces variations de couleur sont rapides et l'on voit mal,
à priori, comment faire à ce sujet une prévision valable.
L'observation des anciennes exploitations montre toutefois que
les colorations les plus vives se situent dans les zones les plus rappro¬
chées de la surface, ce qui est conforme à l'hypothèse toute naturelle d'une
rubéfaction liée à une pré-altération superficielle. Les carrières visitées
sont toutes très peu profondes : il est tout à fait vraisemblable que les
exploitants les ont rapidement abandonnées, après avoir constaté que la
coloration de la roche s'estompait au fur et à mesure de l'avancement.
Le front de taille de la carrière de l'Aghia Campana n'est guère éloigné
de plus de 20 m de l'ancienne surface . A cette distance, la roche arbore
une teinte régulière rose très pâle, qui doit se rapprocher de la teinte
réelle de ce granite en profondeur.
Seuls des forages, d'axe perpendiculaire à la ligne de pente
- 32 -
et profonds de plusieurs décamètres, seraient de nature à apporter des
réponses plus précises là-dessus.
3.9. - EXPLOITABILITE
L'instabilité de la coloration et l'impossibilité, sauf forages
à maille serrée, de prévoir les variations au-delà de quelques mètres,
voire de quelques décimètres, ne semblent pouvoir permettre d'envisager que
des exploitations extensives. En l'état actuel des connaissances, il ne
serait possible d'obtenir des tonnages relativement importants qu'en entail¬
lant de vastes surfaces sur une tranche de faible épaisseur.
3.10 - CONTRAINTES EVENTUELLES
Classés à un niveau d'intérêt exceptionnel, l'indispensable
protection des sites de Piana et Porto induit des contraintes environnemen¬
tales particulières. C'est un obstacle important pour un certain nombre
de sites potentiels.
L'ouverture de carrières, directement le long de la R.N. 199,
comme c'était le cas il y a quelques années, est aujourd'hui, proprement
impensable. En revanche, il ne parait pas impossible de trouver dans les
ravins de 1' "envers" des massifs, des zones pratiquement invisibles.
í»3
B
C
- 34 -
^. - Le Gabbro de LEVIE
4.1. - SITUATION [c^. ilguAZ Kl" 6]
. Corse du Sud - canton et commune de LEVIE.
. Carte I.G.N. à 1/25 000 : feuille 42-54 (PORTO VECCHIO Ouest).
. Carroyage Lambert : X = 564,8 à 566,7 ; Y = 155,5 à 158
. Altitude : 390 à 807 m.
L'essentiel du gisement de gabbro de LEVIE est constitué par
un relief trapu culminant à la Punta Pinetu (cote 806), 1 5DQ m à l'Est
de l'Eglise de Lévie. Il mesure environ 2 500 m du Nord au Sud et 1 200 m,
au maximum, de l'Est à l'Ouest. De forme grossièrement quadrangulaire, il
couvre une superficie de l'ordre de 2,5 km^.
Le massif de gabbro se manifeste dès la sortie est de la ville,
en direction de Zonza, et il déborde largement au Nord de la D. 268.
A l'Ouest et au Sud, il est limité en gros par la D. 59. Vers l'Est, il
s'étend jusqu'à l'hippodrome de Levie.
Le port de Propriano est à 30 km, par la D. 268 et la R.N. 196.
4.2. - EXPLOITATION
Le gabbro de LEVIE a été exploité sporadiquement en divers
points du massif et à plusieurs époques, mais une seule véritable carrière
a été implantée : elle se trouve à 400 m au Sud-Sud/Ouest du carrefour de
- 35 -
la.D. 268 avec la D. 66. Une assez bonne piste mène à une vaste excavation
dans laquelle subsistent plusieurs gros blocs d'une roche noire miroitante
et très massive.
4.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE
L'encaissant du gabbro est constitué principalement par un
monzogranite à grain moyen qui a une grande extension dans le secteur du
Fiumicicoli et de l'Ortolo . Les structures fluidales de ce monzogranite
sont tranchées en discordance par celles du gabbro. A l'Est et au Sud, le
contact gabbro-monzogranite est subvertical et nettement tranché. Par con¬
tre, toute la bordure ouest du pluton est enveloppée par un feuillet de(2)
monzogranite à grain fin de puissance hectométrique à décamétrique.
4.4. - PETROGRAPHIE (CjJ. planchz 3, C]
L'ensemble des matériaux gabbroîques qui constituent le pluton
de Lévie, se caractérisent sur le terrain, au premier abord, par une teinte
sombre (grise à noire), due à l'abondance des minéraux ferro-magnésiens.
Toutefois, les divers agents d'altération superficielle leur confèrent sou¬
vent une patine blanchâtre. Quant aux sols qui résultent de leur destruc¬
tion, ils sont, au contraire, toujours très foncés : noirâtres à brunâtres.
La granulométrie et la texture de ces roches sont assez variées.
On distingue assez facilement trois types principaux : un type poéeilitique,
un type à grain fin et un type pegmatique.
Le type poéeilitique est souvent un gabbro à olivine, représenté
surtout au sommet de la Punta Pinetu et aussi de part et d'autre de la
Le monzognanÂXz à gnaln moyzn dz czttz n.zglon z&t anz nockz clouinz, àielAspathÁ potci!>¿lqaz6 no&zd dz 1 à 2 cm, à plaglocZa^zi blanca dz 5 tmzt à llneÁ moachzi dz blotltz ; lz quanXz zit zn ama& xznomon.phz¡> dztaltiz czntùnztnlqaz.
to]Lz monzognanitz à gnaJji ^In zi,t zgalznznt dz tzintz clalnz zt la pùipantdzi> cAl&tcuix ¿ont d'anz dimzniilon ln{¡éAlzanz oa zgalz à 1 miîi. Contnalnz-mznt aa monzognmUtz à gnaln moyzn qai {¡onmz des ma¿&l{i¿ tn.z6 ztzndwi,,lz monzognanitz à gnaln f¡ln n'appanalt qa' zn {¡zutltet allongé, et étno-it -.on zn nzùioavz an dzaxlzmz zxemplz dani> la néglon dz Fozza.no.
FIGURE 6,
' Casteflu dïÇ
CARTE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE DU PLUTON GABBROIQUE DE LEVIE
ET COUPE S.W.-N.E. A TRAVERS LA PUNTA PINETU
Granodiorites etMonzogranites
Granite àgrain fin Gabbro
Filonacide
Echelle: 1/25.000
- 37 -
route de Lévie à San Gavino di Carbini. Il se distingue nettement des
autres types par l'abondance des cristaux poecilitiques qui, à la sur¬
face de la roche plus ou moins altérée, forment des protubérances globu¬
laires ( "yeux" ) , pouvant atteindre 5 cm de diamètre et souvent presque
coalescentes.
Cette roche est composée essentiellement d'amphibole (souvent
hornblende), nettement xénomorphe, provenant de l'ouralitisation du pyro¬
xene et qui, se développant en larges cristaux poecilitiques, forme le fond
de la roche. On observe, toutefois, des cristaux d' orthopyroxène et, plus
rarement, de clinopyroxène. Le plagioclase est abondant, en cristaux auto¬
morphes millimétriques : il est souvent inclus dans les "yeux" d'amphibole.
Enfin, l'olivine (forstérite 70) se présente en cristaux millimétriques,
également automorphes.
Le type à grain fin qui occupe le Sud du massif de Lévie, est
sans olivine et sans clinopyroxène. L'amphibole (pyroxene ouralitisée) est
toujours abondante et 1 'orthopyroxène (hypersthène) assez fréquent, en
cristaux millimétriques subautomorphes. Quant aux plagioclases, zones ou
non, ils sont abondants et la taille de leurs cristaux varie de 0,1 à 3 mm.
L'indice d'anorthite est compris entre 40 et 60 dans le cortex et entre 85
et 90 dans le coeur. La biotite est peu développée et le quartz très rare.
Le type pegmatitique est représenté en plusieurs points à la
périphérie du pluton. Il affleure notamment, fournissant des échantillons
spectaculaires, sur la route de Carbini, dans un virage récemment rectifié,
à mi-chemin entre la station d'épuration de Lévie et la cote 553. La roche
est constituée par un fond de plagioclase blanc dans lequel sont entremêlés
des cristaux allongés d'amphiboles sombres dont la taille varie de quelques
millimètres à 10 cm.
4.5. - FRACTURATION
On observe deux directions principales de fractures verticales
ou subverticales : N. 20° et N. 60° . Il convient d'y ajouter la principale
(?) Un cntital pozcÂZitiqaz z&t an gnand cnlàtal [planlczntimétntqaz] dzczntaini, mlnénaax contenant dz nombreux petlti, cnlótaax d'an mlnénaldliiénzYvt.
- 38 -
direction du cortège filonien qui, dans ce secteur, est N. 120°. On
note également une fracturation subhorizontale qui se traduit par une
sorte de litage de la roche, souligné par le jeu de l'altération.
A l'affleurement, et à proximité de la surface, la masse
rocheuse montre une densité importante de fracturation. La plupart des pan¬
neaux de roehe, délimités par des fissures visibles, ne dépassent guère
une largeur de 0,50 m. Souvent même, on dénombre plus de 10 cassures au
mètre. Cependant, on observe que cette densité de fracturation diminue
considérablement en profondeur, dans des zones restées relativement à
l'abri des phénomènes d'altération et de détente, par exemple en carrière
ou dans des tranchées de route suffisamment profondes. En particulier, dans
la carrière abandonnée près de l'hippodrome, de nombreux blocs massifs de
plusieurs mètres cubes sont visibles.
4.6. - EXPLOITABILITE
Le gabbro pegmatitique ne présentant aucune régularité d'aspect
ne peut être considéré comme une roche ornementale : c'est plutôt une curio¬
sité minéralogique (et à ce titre, d'ailleurs, peut être commercialisable).
Le gabbro à grain fin, de teinte grise uniforme, est une roche
terne qui ne paraît avoir aucun caractère esthétique.
Par contre, le type poéeilitique, par sa large eristallisation
donnant des tons noirs chatoyants, constitue, par excellence, une roche
ornementale à vocation funéraire.
Il est inutile de se livrer à un calcul des volumes exploitables
le gabbro noir affleure sur plus d'1 km^ depuis la D. 268 jusqu'à la cote
806 (Punta Pinetu). En attaquant une exploitation en rive sud du ravin
parallèle à la D. 268 et en progressant vers le Sud-Est, on aurait un mas¬
sif de 200 m de hauteur à entailler. Les réserves se chiffrent donc par
dizaines de millions de mètres cubes, même en supposant qu'une très grande
partie du volume de la Punta Pinetu ne soit pas exploitable pour diverses
raisons et, notamment, par suite d'une fracturation trop intense.
- 39 -
Bien entendu, avant toute implantation de carrière, il sera
indispensable d'effectuer, à la limite nord du gisement, une campagne de
sondages carrottés, destinés à déterminer, avec précision et sûreté, la
meilleure zone à attaquer aussi bien au point de la fracturation qu'en
ce qui concerne l'esthétique de la roche.
4.7. - CONTRAINTES EVENTUELLES
La région de Lévie, présentant un intérêt du point de vue
archéologique, tout projet d'exploitation devra faire l'objet d'une enquête
auprès des services intéressés.
Néanmoins, nous pensons qu'un projet de mise en valeur de roches
ornementales, ne saurait présenter des contraintes majeures. Il n'existe
pas dans la région, actuellement, de plan d'occupation des sols ni de car¬
te communale.
L'impact d'une exploitation éventuelle peut être traité dans
le cadre de l'étude environnementale réglementaire préalable à toute ouver¬
ture de carrière.
- 40 -
5. - La Syenite de VERO
5.1. - SITUATION [c^. ilguAz n" 7)
, Corse du Sud - canton de Bocognano - commune de Vero.
. Carte I.G.N. à 1/25 000 : feuille 41-52 (SARROLA CARCDPINO Est)
. Carroyage Lambert : X = 544,750 ; Y = 195,725
. Altitude : 630 m
Vero est à 27 km d'Ajaccio, par la R.N. 193 et par la D. 4.
Le gisement est constitué par le rocher U Castellu (cote 633) et ses abords.
Il est situé à 800 m à vol d'oiseau à l'Ouest-Nord/Duest de l'église de
Vero. On y accède par la 0.4, 3 km environ au-delà de Vero, en direction
de la Bocea di Tartavellu : à la cote 657 (soit 500 m à l'Ouest du lieu dit
Pian-di-Vero) , un chemin forestier se dirige vers l'Ouest j 80 m après
l'embranchement, un chemin d'exploitation, actuellement dégradé, part vers
le Sud et amène, en 500 m, au rocher U Castellu.
Le site étudié se trouve sur le versant sud d'une haute crête
portant la Punta Sant Eliseo (1 271 m) et séparant la vallée de la Gravona
de celle du Cruzini (affluent de gauche du Liamone) .
5.2. - EXPLOITATION
Une tentative d'exploitation a eu lieu récemment : elle s'est
bornée à entailler de quelques mètres la partie sommitale du rocher
U Castellu.
- 41 -
5.3. - CONTEXTE GEOLOGIQUE (c{t. ilgunz n" 7)
La majeure partie de la zone haute du massif de Sant Eliseo
est occupée par une large intrusion de granite d'âge permien, à ehimisme
nettement alcalin. Le socle encaissant est une granodiorite porphyroîde
d'âge carbonifère, qui occupe les pentes inférieures du massif et s'étend
largement vers l'Est, en rive gauche de la Gravona. Le granite alcalin tar¬
dif a émis, à travers cet encaissant, en direction du Nord-Est, plusieurs
apophyses, étroites et allongées que les multiples lacets de la montée vers
la Bocea di Tartavellu recoupent à plusieurs reprises.
Sur le terrain, on distingue facilement ces deux granites par
leur couleur : le granite alcalin, a éléments noirs (ferro-magnésiens)
rares, montre une patine jaunâtre à rougeâtre alors que les éléments noirs
sont abondants dans la granodiorite et que les produits d'altération de
cette dernière sont souvent blanchâtres.
La syenite constitue un petit massif (500 m sur 80 m environ),
axé sur une fracture tardive de direction N. 85° . Elle est entièrement
encaissée dans la granodiorite. Toutefois, à faible distance au Nord, on
observe le contact avec le granite alcalin.
5.4. - PETROGRAPHIE {c{¡. planchz 4, B)
Cette roche, isogranulaire, à grain moyen (2 à 5 mm) est bien
caractérisée par la rareté du quartz, l'abondance des feldspaths potassiques
responsables de sa coloration ainsi que par une assez forte teneur en miné¬
raux ferro-magnésiens transformés, secondairement, en épidote et en ehlorite.
Sa teinte rouge pourpre vif lui confère un cachet particulier
que l'on ne retrouve dans aucune autre roche corse. Elle se différencie
sans ambiguïté des granites alcalins voisins qui sont beaucoup plus ternes.
Cette coloration paraît très constante dans la partie centrale
du gisement mais elle s'atténue considérablement à proximité immédiate
des bordures.
FIGURE 7,
• \ "Ti J M " Bocea Ruja j_
Ptmn-diTanelK
LE CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA SYENITE DE VERO
Granodiorite Granite alcalin Syenite rouge
Echelle: 1/25.000
- 43 -
5.5. - STRUCTURE DU GISEMENT ET FRACTURATION
L'intrusion est limitée, au Nord, par une faille orientée N. 80°
à N. 85°, soulignée par un filon de quartz (10 à 20 cm) qui la sépare de
la granodiorite. C'est un appareil vertical, ou subvertical, qui s'enfonce
probablement assez loin dans le socle.
Vers l'Ouest, le gisement finit progressivement en pointe, dans
un ensemble de ravins parallèles escarpés. Vers l'Est, sa terminaison pa¬
raît encore plus brutale, mais nous n'avons pu vérifier son contour exact :
des "grattages" seraient nécessaires pour le cerner avec précision. Mais
ce qui semble certain, c'est qu'on observe pas de syenite sur la route 0.4
dans la zone où passe le prolongement oriental de l'axe de l'intrusion.
La roehe est très massive. Les directions principales de frac¬
turation sont N. 80° et N. 320°. Mais l'espacement des diaclases est infé¬
rieure, en moyenne, à 1 par mètre : les panneaux de roche sans fissure de
plusieurs mètres carrés à l'affleurement (vertical ou horizontal] sont lar¬
gement dominants.
5.6. - EXPLOITABILITE [c{¡. {,lguAZ n" 8)
La surface de l'affleurement dans laquelle les diverses carac¬
téristiques de la roche (texture, fracturation, coloration) nous ont paru
suffisamment constantes, est nettement inférieure à celle de l'ensemble de
l'intrusion. La longueur maximale de la partie intéressante ne paraît pas
dépasser 180 m. La plus grande largeur est de 100 m, mais la largeur moyenne
n'est que de 80 m. La surface d'affleurement est de ce fait d'un hectare
et demi environ.
La réserve visible paraît cependant suffisante pour pouvoir
envisager l'implantation d'une carrière moderne. Parmi plusieurs schémas
possibles, on peut proposer une exploitation en deux phases.
L'attaque se ferait par le bas, à partir de la cote 590, sur le
versant sud du rocher, que l'on peut atteindre par un chemin partant de
- 44 - FIGURE 8.
NORD SUD
Altitudes
-640
-620
"600
-580
U CASTELLU
Ancienne carrière
Echelle des longueurs
COUPE SCHEMATIQUE DE L'INTRUSION DE SYENITE DE VERO
t^Granodiorite encaissante Syenite rouge de Vero
- 45 -
la 0.4 au niveau du cimetière de Vero. Il serait nécessaire d'enlever une
tranche de mort-terrains (15.000 m-' de granodiorite en grande partie alté¬
rée . L'avancement se ferait par gradins de 15 m sur un front de taille
de 100 m environ.
Cette première phase fournirait environ 60.000 m^ de produit
et aurait pour intérêt majeur de préciser, ou de confirmer, les limites du
gisement, de vérifier la constance des qualités de la roche et de préparer
la deuxième phase, beaucoup plus lucrative.
. 1z_t
B
-47-
6. - CONCLUSIONS
Cette étude des cinq gisements de roches ornementales corses
avait pour but de trouver, dans la valorisation des ressources du sous-
sol, un créneau possible de développement industriel.
Les roches proposées (d'autres types de roches peuvent, bien
entendu, être intéressantes) nous ont paru présenter une valeur pétro¬
graphique remarquable qui justifie une approche très précise des problèmes
que poserait une éventuelle exploitation.
Nous avons tenté d'opérer ici une présélection en insistant sur
l'aspect géologique et pétrographique des gisements, ce qui constitue la
première phase d'une étude complète de faisabilité.
En ce qui concerne le VeJVt d'OREZZA, il s'agit d'une roche
rare d'une grande beauté dont la valeur marchande, du fait de sa rareté,
n'est pas contestée. Son exploitation est envisageable, dans une première
étape, au stade artisanal qui pourra être prolongé vers une activité plus
industrielle si le matériau répond aux normes requises et que des études
complémentaires de marché et de faisabilité conduisent à des conclusions
positives.
Le gnaYiitz d' ALGAJOLA représente, en Corse, un matériau peu
développé. La beauté du poli, due aux feldspaths qui donnent à la roche
une couleur mauve remarquable, peut être un atout commercial intéressant.
Au terme de cette approche géologique, il apparaît comme devant être le
seul gisement dont le développement ne présentera pas, à priori, de sur¬
prises. L'homogénéité du grain et l'absence d'une trop grande fracturation
incitent au choix de cette roche même si des contraintes environnementales
supposent des précautions particulières.
-48-
Le gnanltz dz PORTO, a priori le plus remarquable, nous a
paru, à l'étude, présenter des carences dues, en particulier, au dévelop¬
pement de la couleur rouge. Sans insister sur les contraintes environne¬
mentales d'un site exceptionnel, tout projet d'exploitation dans le sec¬
teur devra être précédé d'investigations poussées.
Il en est de même pour le gabbno dz LEVIE. L'étendue du gise¬
ment dont l'observation est rendue difficile par le couvert végétal, ne
permet pas de conclure hâtivement. Il est inutile de se livrer à un calcul
des réserves exploitables et, même en supposant une grande partie du gise¬
ment utilisable pour diverses raisons (fracturation, coloration), il n'est
pas impossible de trouver, sur toute l'étendue du massif de Pinetu, un
secteur susceptible de donner une exploitation intéressante. Bien entendu,
tout projet devra, là aussi, être soumis à une étude de faisabilité fine.
En ce qui concerne la ¿yénltz dz VERO, sa teinte rouge vif lui
confère un cachet particulier. Cette coloration parait constante bien que
d'extension limitée. Les possibilités du gisement ne sont pas négligeables
et une évaluation sommaire conduit à des chiffres acceptables pour envisa¬
ger la poursuite des études de marché et de faisabilité.
ANNEXE
- 49 -
LEXIQUE
AUTOMORPHE
Se dit d'un minéral ayant ses formes propres.
BATHOLITE
Ensemble de granltoîdes de même âge s 'étendant sur plus d'une centainede kilomètres.
BIOTITE
Mica noir.
FERROMAGNESIENS
Ensemble de minéraux silicates riches en fer et magnésium (biotites,amphiboles, pyroxenes) .
FLUORINE
Fluorure de calcium Ca F2.
GRANITOÏDES
Roches résultant de la consolidation en profondeur d'un magma et dont la
composition comporte toujours les minéraux suivants en proportions variables
feldspath potassique (K SigALOo), plagioclase (Ca SÍ2 Alj 0 (anorthite),
Na SÍ3 Al Og (albite) ).
GRANODIORITE
Granitoîde contenant en moyenne Qz = 40 % ; feldspath potassique 15 % ;
plagioclase 45 % .
ISOGRANULAIRE
Se dit d'une roche dont tous les minéraux constitutifs ont la même taille
et ne présentent pas d'orientation.
MAGNETITE
Oxyde de fer Fe2 O3 .
MICROCLINE
Feldspath potassique (voir granitoîde) .
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OURALISE
Pyroxene transformé en amphibole.
PERTHITIQUE
Feldspath potassique renfeirmant des veines d'albite.
PLUTON
Unité de granitoîde formant un corps intrusif.
POECILITIQUE
Se dit d'un minéral dont le développement est tardif et qui inclue lesminéraux précoces.
PYROXENE
Minéral noir, non hydraté, de formule (Ca, Mg, Fe) SÍ20p..
SPHENE
Minéral de couleur brune, de forme losangique ou rectangulaire, se rencon¬trant fréquemment dans les roches de Balagne occidentale (taille maximaleobservée 1 cm ; composition : Ca Si Ti 0 .
SYENOMONZONITE
Granitoîde contenant en moyenne : Qz = 15 %, feldspath potassique 40 %,plagioclase 45 % .
XENOMORPHE
Se dit d'un minéral n'ayant pas ses formes propres mais dont la morphologieest conditionnée par son environnement.
ZIRCON
Minéral peu abondant mais constant dans les granltoîdes : Zr Si 0. .
La coloration des roches s'exprime de la façon suivante :
. nochz¿ lzacoc/uxtz¿ : contenant moins de 5 % de minéraux noirs,
contenant plus de 5 % de minéraux noirs,
. ^^he^jné^qcnatz¿ : intermédiaires entre les roches leucocrates etmélanocrates.