35
Feuille d’exercice n o 1 L3 SIF 1 Raisonnement autour du pgcd 1. Associativité : Soient a, b, c N, montrez que : pgcd [pgcd (a, b) ,c] = pgcd [a, pgcd (b, c)] Correction :Pour chaque entier a, on peut noter D (a) l’ensemble des diviseurs de a. i.e D (a)= {x N| x|a}. À partir de cette définition, on peut caractériser le pgcd de a et b comme l’unique entier d tel que D (d)= D (a) ∩D (b). Par conséquent pour prouver l’associativité, il suffit de montrer que pour tout a, b, c N, on a : [D (a) ∩D (b)] ∩D (c)= D (a) [D (b) ∩D (c)] Ce qui est vrai car l’intersection finie est associative. 2. Équation diophantiennes : Résoudre à l’aide de l’identité de Bézout dans Z 2 l’équation : 10x + 15y = -365 3. Généralisation : En déduire la méthode générale pour résoudre une équation du type : ux + vy = a pgcd (u, v)=1. Correction de deux exercices : On veut résoudre dans Z 2 le système suivant : 10x + 15y = -363 (E) 2x +3y = -73 (E) Or, on peut voir que : 2 · (-1) + 3 · 1=1 donc, si on pose (x, y) une solution quelconque de (E) et (x 0 ,y 0 )=(-1, 1). On a le système suivant : ( 2x +3y = -73 -73 · (2x 0 +3y 0 )= -73 , d’où : 2(x + 73x 0 )+3(y + 73y 0 )=0 Comme 2 et 3 sont premiers entre eux, 2 divise (y + 73y 0 ) et 3 divise (x + 73x 0 ) il existe donc α Z tel que : ( x + 73x 0 =3α y + 73y 0 = -2α

1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIF

1 Raisonnement autour du pgcd

1. Associativité : Soient a, b, c ∈ N, montrez que :

pgcd [pgcd (a, b) , c] = pgcd [a,pgcd (b, c)]

Correction :Pour chaque entier a, on peut noter D (a) l’ensemble des diviseurs de a. i.eD (a) = {x ∈ N| x|a}.À partir de cette définition, on peut caractériser le pgcd de a et b comme l’unique entierd tel que D (d) = D (a) ∩ D (b).Par conséquent pour prouver l’associativité, il suffit de montrer que pour tout a, b, c ∈ N,on a :

[D (a) ∩ D (b)] ∩ D (c) = D (a) ∩ [D (b) ∩ D (c)]

Ce qui est vrai car l’intersection finie est associative.

2. Équation diophantiennes : Résoudre à l’aide de l’identité de Bézout dans Z2 l’équation :

10x+ 15y = −365

3. Généralisation : En déduire la méthode générale pour résoudre une équation du type :

ux+ vy = a

où pgcd (u, v) = 1.Correction de deux exercices : On veut résoudre dans Z2 le système suivant :

10x+ 15y = −363 (E)

⇔ 2x+ 3y = −73 (E)

Or, on peut voir que :2 · (−1) + 3 · 1 = 1

donc, si on pose (x, y) une solution quelconque de (E) et (x0, y0) = (−1, 1). On a lesystème suivant : {

2x+ 3y = −73−73 · (2x0 + 3y0) = −73

, d’où :

2 (x+ 73x0) + 3 (y + 73y0) = 0

Comme 2 et 3 sont premiers entre eux, 2 divise (y + 73y0) et 3 divise (x+ 73x0) il existedonc α ∈ Z tel que : {

x+ 73x0 = 3α

y + 73y0 = −2α

Page 2: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIFLes solutions du système (E) sont donc{

(x, y) ∈ Z2|∃α ∈ Z, x = 3α− 73, y = −2α− 73}

Méthode générale : quand on a une équation (E) de la forme ux + vy = a tel quepgcd (u, v) = 1.— Extraire une solution (x0, y0) ∈ Z2 tel que u · x0 + v · y0 = 1 1

— Si on prend (x, y) une solution quelconque de (E), on a :{u (ax0) + v (ay0) = a

ux+ vy = a

d’où l’équation suivante (sans second membre !) :

u · (x− ax0) + v (y − ay0) = 0

— Comme u et v sont premier entre eux, les solutions sont les solution de la forme :{x = ax0 + αv

y = ay0 + αu, α ∈ Z

4. Diviseur de 3 ? : Soient a, b ∈ Z, montrez que :

3|pgcd (a, b)⇔ 3|a2 + b2

Correction : On montre les deux sens :

⇒ : Si 3 divise pgcd(a, b) alors 3 divise a et b, donc divise a2 et b2 et donc 3 divise biena2 + b2.

⇐ : Si 3 divise a2 + b2, alors a2 + b2 ≡ 0 mod 3.Sauf que pour un nombre entier a quelconque, a ≡ 0, 1, 2 mod 3, traitons chaquecas :— Si a ≡ 0 mod 3, alors a2 ≡ 0 mod 3— Si a ≡ 1 mod 3, alors a2 ≡ 1 mod 3— Si a ≡ 2 mod 3, alors a2 ≡ 4 mod 3 ≡ 1 mod 3C’est valable pour un nombre a quelconque, donc, comme on doit avoir a2 + b2 ≡ 0mod 3, le seul cas possible parmi tous les cas est a ≡ 0 mod 3 et b ≡ 0 mod 3 (ex :b ≡ 1 mod 3 et a ≡ 2 mod 3⇒ a2 + b2 ≡ 2 mod 3).D’où 3 divise a et b.

5. pgcd de plus de deux nombres : Donner le pgcd de l’ensemble des coefficient binomiaux :

dn :=

{(n

k

)pour i ∈ {1, · · · , n− 1}

}dans le cas où :

(a) n est premier

(b) n est une puissance d’un nombre premier.Indication pour cette partie :

1. à la main ou avec l’algorithme d’Euclide étendu

Page 3: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIF— Tout d’abord, utiliser la formule du Binome pour montrer que dn divise (k + 1)n−

(1 + kn) pour tout k ≥ 1, en déduire que :

∀p ≥ 1, dn|pn − p

— Montrer que soit dn = 1, soit dn a des facteurs premiers d’ordre au plus 1. (Pourdn 6= 1, regarder dn comme le produit d’un nombre premier et d’un nombre quel-conque.)

Correction :

(a) Cas où n est premier :

Comme(n

k

)=

n!

k!(n− k)!, on sait que n! =

(n

k

)k!(n− k)!.

Si n est premier, il est premier avec tous les 1 ≤ k ≤ n. Par conséquent, pour tout1 ≤ k ≤ n, n est premier avec tous les 1, · · · , k et n− 1, · · ·n− k. Donc n est premieravec k! (n− k)!

Donc n! =(n

k

)k!(n − k)! mais n est premier avec k! (n− k)!, donc nécessairement

(Par Gauss), n divise(n

k

)Donc n|dnOr, dn divise tous les binômes

(n

k

), donc en particulier il divise

(n

1

).

Doncdn = n

(b) Cas où il existe u premier et k ∈ N∗ tel que n = uk :

i. Tout d’abord, observons que pour tout r ∈ R, par la formule du binôme de New-ton :

(r + 1)n =

n∑k=0

(n

k

)rk

dn divise tous les membres sauf le premeir et le dernier, excluons les

= 1 + rn +

n−1∑i=1

(n

k

)rk

Donc, dn| − (1 + rn) + (r + 1)n, il divise donc sa somme par rapport à r ∈{0, · · · , p− 1} :

∀p ≥ 1, dn|p−1∑r=0

(r + 1)n − 1− rn

Par télescopage, on obtient donc :

∀p ≥ 1, dn|pn − p

ii. On veut montrer que si dn 6= 1, alors dn a des facteurs premiers au plus d’ordre 1.Écrivons donc dn comme le produit d’un nombre premier a quelconque, et d’unnombre entier non nul b quelconque :

db = ab, où b ∈ N∗, a est premier.

Page 4: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIFMontrons que a et b sont premier entre eux. Or, par l’étape précédente, on saitque dn|an − a, donc il existe s ∈ N∗ tel que an − a = sab, donc an−1 − 1 = sb, cequ’on peut réécrire ainsi, car n ≥ 2 :

an−2 · a+ (−sb) = 1

Donc par le théorème de Bezout, pgcd (a, b) = 1

iii. Comme dn|n et que n = uk avec u premier, donc a = u et b = 1 ou b est unepuissance de u. Comme b et a sont premiers entre eux, b = 1.Donc

dn ∈ {1, u}

iv. Autre correction proposée par un élève : Une fois qu’on a montré que dn|pn −p,∀u ≥ 1.On a n = uk donc comme dn|n on a dn = ui avec i ≤ k.supposons que dn 6= 1 (i.e que i 6= 0).On sait par la question précédente que un−u ≡ 0 mod dn et, comme dn = ui, onsait que un = un−iui ≡ 0 mod dn car i ≤ j ≤ n = uj avec u ≥ 1. Par conséquent :

un − u ≡ −u mod dn et un − u ≡ 0 mod dn

donc u ≡ 0 mod dn donc dn = ui|u avec i ≥ 1, donc i = 1 et :

dn = u ou 1

2 Critères de cyclicité

1. Produit de deux groupes cycliques : Soient H et K deux groupes cycliques.Montrez que H ×K est cyclique si et seulement si pgcd [ord (K) , ord (H)] = 1Correction : Notons n = ord (K) et m = ord (H).⇒ : Supposons que H ×K est cyclique. Posons (h, k) le générateur de H ×K. Comme

ce groupe est cyclique, ord (h, k) = ord (H ×K) = ord (H)× ord (K)Comme h et k sont les générateurs respectivement des groupes cycliques H et K,ord (h) = n et ord (k) = mMontrons que pgcd [n,m] = 1.On sait que si on prend un couple x, y, alors ord (x, y) = ppcm (ord (x) , ord (y)) Doncici, ord (h, k) = m× n = ppcm (m,n). Or pour deux entiers quelconques z, t ∈ Z :

ppcm (z, t) =|z| · |t|

pgcd (z, t)

d’où en appliquant à m = z et n = t, pgcd (m,n) = 1

⇐ Supposons que pgcd (n,m) = 1, montrons que H ×K est cyclique, i.e que si (h, k)est un générateur de H ×K, alors ord (h, k) = mn.Soit h et k deux générateurs respectif des groupes H et K. Donc m = ord (h) etn = ord (k).Or, ord ((h, k)) = ppcm (m,n) = m×n car ces deux nombres sont premiers entre eux.Donc ord ((h, k)) = ord (H ×K) et (h, k) ∈ H ×K, donc H ×K est cyclique.

Page 5: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIF2. Cyclicité d’un groupe d’ordre fini : Soit (G, ·) un groupe fini d’ordre m. Soit e l’élément

neutre de G pour la multiplication.Supposons que pour tout entier d divisantm, le cardinal de l’ensembleAd =

{x ∈ G|xd = e

}est au plus d.Montrer que le groupe G est alors cyclique.

Indication :— On veut en fait montrer que #Ad = ϕ (d) ou 0. On peut tout d’abord choisir un

générateur quelconque x de g et regarder H = 〈x〉 et compter le nombre d’élémentd’ordre d.

— Voir G comme⊔d|m

{x ∈ G|xd = e

}et utiliser que m =

∑d|m

ϕ (d) pour montrer par

l’absurde que aucun Ad n’est vide.Correction : On veut montrer que #Ad = ϕ (d) ou 0.Supposons qu’il existe un élément d’ordre d dans G, notons le x. Ainsi, Ad n’est pas vide.Posons H = 〈x〉. H est un sous-groupe de G et est d’ordre d, et il est cyclique.Comme Ad est de cardinal au plus d, Ad ⊆ H. On notera que H a ϕ (d) éléments d’ordred.Écrivons maintenant G comme

⊔d|m

{x ∈ G|xd = e

}, car tout élément de G a un ordre qui

divise m.On veut montrer que l’assertion suivante est fausse : P = ”∃d|m, tel que Ad = ∅”.Supposons (par l’abusrde) que P est vrai, alors #G <

∑d|m

ϕ (d), or m =∑d|m

ϕ (d), donc

#G < m, ce qui est absurde.Donc il n’existe aucun d|m tel que Ad soit vide.

3. En déduire que si p est premier, alors (Z/pZ)∗ est cyclique.Correction : Si p est premier, alors Z/pZ est un corps commutatif. Pour tout d ≥ 1,Xd − 1 ∈ (Z/pZ) [X] a au plus d racines dans (Z/pZ)∗, donc par l’exercice précédent, cegroupe est cyclique.

3 Théorème chinois, d’Euler et le théorème de Fermat

1. Fonction indicatrice : Calculer la fonction indicatrice ϕ (n) pour n = 425250000Correction : On a la décomposition en facteur premier de n suivante :

n = 24 × 35 × 56 × 7

Donc en utilisant les trois formules suivantes :

ϕ (mn) = ϕ (m)ϕ (n)pgcd (m,n)

ϕ (pgcd (m,n)), ∀k ≥ 1, ϕ

(nk)= nk−1ϕ (n)

Page 6: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIFϕ (n) = ϕ

(24)· ϕ(35)· ϕ(56)· ϕ (7)

= 23 · ϕ (2) · 34ϕ (3) · 55 · ϕ (5) · ϕ (7)

= 23 · 1 · 34 · 2 · 55 · 4 · 6= 24 · 34 · 4 · 55 · 6

2. Des modulos : Donner les deux derniers chiffres de l’écriture décimale de :

(a) 31000

(b) 21000

Correction :

(a) On cherche à calculer l’écriture décimale de 31000 pour ces deux derniers chiffres,c’est-à-dire de savoir combien vaut 31000 mod 100, donc on veut 0 < a < 99 tel que31000 ≡ a mod 100On peut dès à présent observer que 1000 = 40 · 25, or si pgcd (a, n) = 1, aϕ(n) ≡ 1mod n (Euler) et un calcul de la fonction indicatrice (Cf exo précédent) ϕ (100) = 40.Donc, par cette égalité, on a en l’appliquant à n = 100 :

340 ≡ 1 mod 100

donc 340·25 ≡ 01 mod 100, les deux derniers chiffres de 31000 en écriture décimalessont donc 01.

(b) On cherche également ici 0 < a < 99 tel que 21000 ≡ a mod 100 mais on ne peut pasutiliser la même méthode pour calculer ce modulo, car 2 et 100 ne sont pas premiersentre eux, donc on ne peut pas utiliser le critère d’Euler.On observe que 100 = 25 · 4, et par Euler, comme 2 et 25 sont premiers entre eux :

220 ≡ 1 mod 25 ≡ −24 mod 25

Par le théorème chinois, on peut donc prouver que 21000 ≡ −24 mod 100 ≡ 76mod 100, les deux derniers chiffres de 21000 en écriture décimales sont donc 76.En effet, si on regarde le théorème chinois, si on écrit n =

∏ni où chaque ni sont

premiers entre eux. Il permet une bijection entre (a mod n) et (ai mod ni) où a ≡ aimod n. Donc si on a b et c premiers entre eux, et qu’on trouve a ≡ d mod b et a ≡ dmod c alors a ≡ d mod bcQue faire si on a deux modulo différents ? (i.e si on a a ≡ a1 mod b et a ≡ a2mod c ?)Si on traduit la situation d’origine, on sait donc que il existe k1, k2 ∈ Z tel que :

a = a1 + k1 · b = a2 + k2 · c (E)

Or, on sait que b et c sont premiers entre eux, donc par Bézout, il existe u et v telsque :

bu+ cv = 1

Donc si on multiplie le premier terme de (E) par vc et le deuxième par ub, on obtient :

vac = va1c+ k1 · vbc , uab = ua2b+ k2 · ubc

Page 7: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIFOn peut donc simplifier :

vac+ abc = va1c+ k1 · vbc+ ua2b+ k2 · ubca (vc+ ub)︸ ︷︷ ︸

=1

= va1c+ ua2b+ bc (k1v + k2u)

a = va1c+ ua2b+ bc (k1v + k2u)

a ≡ va1c+ ua2b mod bc

Cela revient donc à trouver les coefficients de Bézout (u, v) par l’algorithme d’Euclideétendu.

3. Théorème de Schinzel : Soit k ∈ Z\ {1}, montrez qu’il existe une infinité d’entiers n telsque 22

n+ k ne soit pas premier. Indications/Remarques :

(a) On ne sait pas le démontrer pour k = 1...(b) On peut exprimer k à l’aide de choses, dont des puissance de 2 et d’autres choses.(c) On va chercher à majorer un entier a quelconque par quelque chose de la forme 22

n+k.

Correction :(a) Cas k pair : il existe a ∈ N∗ tel que k = 2 · a donc 22

n+ 2 · a est pair, donc non

premier, et ce quelque soit n ∈ N. Donc on a bien une infinité de tels nombres.(b) On se restreint donc au cas où k est impair. Il suffit en fait de montrer que

∀a ∈ N, ∃n ∈ N, 22n+ k > a et ∃p ∈ N\ {0, 1} , p|22n + k

On montre en fait que quelque soit le nombre que l’on prend a, aussi grand soit-il, onpeut encore trouver un nombre de la forme souhaité, divisible par un nombre entierp 6= 1.

(c) Traduisons l’énonce pas à pas :[k est impair] : donc il existe s ∈ N, ∃h ∈ N\ {1, 2} impair tel que :

k − 1 = 2sh

Écrivons le comme : 1 = 2sh+ k.(d) Posons t ∈ N tel que p := 22

t+ k > a tel que t > s. On peut supposer que p est

premier (en effet si ce n’était pas le cas, la démonstration s’arrête car on a trouvé unnombre non premier de la bonne forme.).Par conséquent, il existe h ∈ N\ {1, 2}, impair, tel que p = 2sh1 + 1

Par Euler :2ϕ(h1) ≡ 1 mod h1

Donc 2s+ϕ(h1) ≡ 2s mod 2sh1 ≡ 2s mod (p− 1)Comme t > s, on a donc 2t+ϕ(h1) ≡ 2t mod (p− 1)Comme p est premier, impair, alors 2 ne divise pas p donc par Fermat :

2p−1 ≡ 1 mod p

L’entier que l’on cherche est donc 22t+ϕ(h1)

+ k > p et on va montrer que p le divise.Notons cet entier q, on sait que 2t+ϕ(h1) ≡ 2t mod (p− 1), donc il existe k′ ∈ N∗ telque :

22t+ϕ(h1)

+ k = 22t+(p−1)·k′ + k

= 22t · 2(p−1)k′ + k or 2(p−1)k

′ ≡ 1 mod p

≡ 22t+ k mod p

22t+ϕ(h1)

+ k ≡ 0 mod p

Page 8: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no1 L3 SIF

4 Exercices de fin

1. Soit G un groupe où chaque élément est son propre inverse (∀a ∈ G, a2 = eG).

(a) Montrer que G est abélien.Soit a, b ∈ G, alors (ab) = (ab)−1 = b−1a−1 = ba donc

ba = ab

(b) Montrer que on peut munir G d’une structure de Z/2Z−espace vectoriel.On peut voir que G est un groupe commutatif si on le muni de la loi externe [0] a = [0],[1] a = a

(c) Montrer que si en plus G est d’ordre fini, alors ord (G) est une puissance de 2.G est un espace vectoriel de dimension finie sur Z/2Z, on a donc un isomorphisme deZ/2Z-espace vectoriel entre G et (Z/2Z)n.

(d) En déduire que si un groupe H est d’ordre 4, alors H est isomorphe à Z/4Z ou àZ/2Z× Z/2ZSi H est d’ordre 4, alors pour tout a dans H, ord (a) ∈ {2, 4}— Si il y a un élément d’ordre 4, alors H est isomorphe à Z/4Z— Sinon, il n’y a que des éléments d’ordre 2, alors a2 = e et par les question précé-

dentes, on est isomorphe à (Z/2Z)2

Page 9: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIF

Calcul de symbole de Legendre

Utilisez trois méthodes différentes pour calculer les symboles de Legendre suivants :

Méthode 1 : par le critère Euler :(75

3

)Correction : Le critère d’Euler donne que pour un nombre premier impair quelconquep et pour tout entier relatif n : (

n

p

)≡ n

p−12 mod p

Donc ici comme 73 ∈ Z et que 3 est un entier premier impair, on a :(73

3

)= 73

3−12 mod 3 = 73 mod 3 = 1 mod 3 = 1

Méthode 2 : par la loi de réciprocité quadratique :(101

641

)Correction : La loi de réciprocité quadratique permet d’inverser un symbole deLegendre par la formule suivante : Si p et q sont deux entiers impairs distincts, alors :(

p

q

)= (−1)

(p−1)(q−1)4

(q

p

)De plus, si on a m,n ∈ Z et p ∈ Z :(

mn

p

)=

(m

p

)(n

p

)Lorsqu’on a un symbole de Legendre

(q

p

)avec p plus grand que q, en fait, comme(

q

p

)=

(q mod p

p

), on veut l’inverse, pour réduire le nombre au dessus modulo le

nombre en dénominateur. Ensuite, on ré-inverse et on refait une division euclidien pourréduire, jusqu’à arriver à un symbole de Legendre que l’on peut calculer. (Voir exempleci-dessous)Ici, cela donne :(

101

641

)= (−1)

(100)(640)4

(641

101

)=

(641

101

)=

(35

101

)car 641 = 6 · 101 + 35

=

(5

101

)·(

7

101

)=

(101

5

)(101

7

)en appliquant la LQR deux fois

=

(1

5

)(3

7

)=

(3

7

)= −

(7

3

)par la loi de réciprocité quadratique

= −1

Page 10: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIF

Exercice 1

1. On a vu en cours que : ∀n ∈ N,(n

2

)≡ n mod 2

Montrez ici que

∀n ∈ N,(n

3

)≡ n mod 3

Correction : Il faut en fait faire les cas de congruence (on en a que 3 en soi.)

• Si n ≡ 0 mod n, alors (n

3

)≡ 0 mod 3

• Si n ≡ 1 mod 3 alors :(n

3

)=

(1

3

)= 1 or 1 est un carré modulo 3 donc :

(n

3

)≡ 1 mod 3

• Si n ≡ 2 mod 3 ≡ −1 mod 3 alors :(n

3

)=

(2

3

)=

(−13

)≡ −1 mod 3 car 2 ≡ −1

mod 3 donc : (n

3

)≡ 2 mod 3

2. Soit p un nombre premier impair, et posons n le plus petit entier n’étant pas un résiduquadratique modulo p.Montrez que n < 1 +

√p

Indications : On veut en fait montrer que (n− 1)2 < p. On pourra poser m ∈ N le pluspetit entier tel que m · n > p et travailler sur les conditions ’le plus petit..tel que... ’Correction : On veut en fait montrer que (n− 1)2 < p, car on aura alors n − 1 <

√p

car n− 1 > 0 et p > 0.Posons pour cela m le plus petit entier tel que m · n > p donc n (m− 1) ≤ p.Or comme p est premier on ne peut pas avoir le cas d’égalité, donc :

n (m− 1) < p

Donc, on a 0 < mn−n < p. Montrons quem ≥ n, comme n est le plus petit entier n’étantpas un résidu quadratique modulo p, si on montre quem est un résidu quadratique modulop, alors m ≥ n. Regardons le résidu quadratique de m.De qui connaissons-nous les résidus quadratiques ? n n’en est pas, et mn − p est unentier, inférieur strict à n, donc comme n est le plus petit entier n’étant pas un résidu

Page 11: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIFquadratique modulo p, alors mn− p est un résidu quadratique modulo p

1 =

(mn− p

p

)=

(mn

p

)=

(m

p

)(n

p

)= −

(m

p

)

Donc, en conclusion,(m

p

)= −1, donc m ≤ n et on sait que n(m− 1) < p, or :

(n− 1)2 ≤ n (n− 1)

≤ m (n− 1)

Donc :(n− 1)2 < p

Exercice 2 : Somme de Gauss

On rappellera la construction des sommes de Gauss :Soit q un entier premier, impair, et A un anneau commutatif, d’élément neutre 1A.

Soit α ∈ A tel que :q−1∑i=0

αi = 0 dans A et αi et(i

n

)ne dépendent que de i mod q.

On posera la somme de Gauss τ comme étant :

τ :=

q−1∑i=0

(i

q

)αi

On a montré en cours que :τ2 = (−1)

q−12 · q

Maintenant on veut montrer que :1. Soit p un nombre premier impair, tel que p 6= q, supposons que p · α = 0 dans A.

Montrez que :

τp =

(p

q

Correction :

τp =

(q−1∑i=0

(i

q

)αi

)p

=

q−1∑i=0

(iq

)p (αi)p car αi · p = 0 ∀i ∈ Z/qZ\ {0}

Page 12: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIF

En effet, si on développe avec le binôme de Newton (a+ b)p où b = αp

(q

q

)et a = τ−b,

alors il ne reste que le premier et le dernier terme à la fin, car αi · p = 0.

τp =

q−1∑i=0

(i

q

)αip

(p

q

)τp =

q−1∑i=0

(ip

q

)αip

Comme p et q sont premiers entre eux, i 7→ p · i est une bijection de Z/pZ et que

α est une racine q-ème de l’unité et que(p

q

)2

= 1 on a :

τp =

(p

q

2. Montrez que :

τ =

q−1∑i=0

αi2

Correction : On sait que τ =

q−1∑i=0

(i

q

)αi, et on cherche donc un moyen d’éliminer le

symbole de Legendre, or il ne prends que 3 valeurs donc coupons la somme ne 3 (en faiten 2 car il prend les valeur 1,−1 ou 0.) :

si on prend I =

{i = 1, · · · , q − 1 |

(i

q

)= 1

}et S =

∑i∈I

αi

Donc τ = S −∑

i=1,··· ,q−1|i 6∈I

αi

Or, 1 + α+ · · ·+ αq−1 = 0 donc :

τ = 2 ·q−1∑i=0

αi + 1 = 2

q−12∑

i=1

αi + 1 =

q−1∑i=1

αi2 + 1 =

q−1∑i=0

αi2

Exercice 3

1. Montrez qu’il existe une infinité de nombres premiers congru à 7 modulo 8.Indications :— Raisonner par l’absurde en posant un ensemble P = {p1, · · · , pn} l’ensemble des tels

nombres décrits.— Poser N = (4p1 · · · pn)2 − 2 et montrer qu’il existe un diviseur de N , congru à 7

modulo 8.Correction : Supposons le contraire, posons P = {p1, · · · , pn} l’ensemble (fini) desnombres premiers congru à 7 modulo 8.Posons ensuite N = (4p1 · · · , pn)2 − 2 et notons p un diviseur premier impair de N (quiest le produit de 2 et d’un nombre impair, donc p existe). On va montrer qu’il existe un

Page 13: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIFdiviseur de N , premier, impair, congru à 7 modulo 8.tout d’abord, comme 2 = N − (4p1 · · · pn)2, on sait que 2 ≡ (4p1, · · · , pn)2 mod p doncc’est un carré modulo p.Par conséquent, p ≡ ±1 mod 8.

Comme N = 16 (p1, · · · , pn)2 − 2 on sait queN

2= 8 (p1, · · · , pn)2 − 1 donc comme N

admet un diviseur p premier, impair, congru à ±1 modulo 8, donc p ≡ 7 mod q.Par l’hypothèse de départ, p est l’un des pi, ce uqi est absurde. car p ne divise pas 2.

2. Soit n ∈ N, posons Fn = 22n+ 1 (Nombre de Fermat).

Montrez que pour tout n ≥ 2 entier, les facteurs premiers de Fn sont congru à 1 modulo2n+2.Indications :— Étudier l’ordre de 2 dans le groupe multiplicatif (Z/pZ)∗ pour montrer que p ≡ ±1

mod 8

— Utiliser le théorème d’Euler pour montrer quep− 1

2≡ 0 mod 2n+1

Correction :Soit p un facteur premier de Fn.Regardons l’ordre de 2 dans le groupe multiplicatif (Z/pZ)∗, 22

n ≡ −1 mod p et par dé-finition des nombres de Fermat, 22

n+1 ≡ (−1)2 mod p ≡ 1 mod p donc ord(Z/pZ)∗ (2) =2n+1

Par le théorème de Lagrange, on sait donc que 2n+1|p− 1.comme n ≥ 2, alors 23|p − 1 donc p ≡ 1 mod 8, donc 2 est un carré modulo p, donc(2

p

)= 1

Par le critère d’Euler,(2

p

)2

p−12 mod p donc 2

p−12 mod p ≡ 1 mod p

D’où 2n+1|p− 1

2car c’est l’ordre de 2.

D’oùp− 1

2≡ 0 mod 2n+1 donc p− 1 ≡ 0 mod 2n+2

3. Soit p un nombre premier. supposons que p soit de la forme p = 4q+1, où q est premier.Montrez que 2 est un générateur de (Z/pZ)∗.Indications : Réfléchir aux valeurs possibles de l’ordre de 2 et ensuite, tester les possibilités(faire des disjonctions de cas)Correction : On note d = ord(ZpZ)∗ (2).On sait que l’ordre de 2 divise ϕ (p) = p− 1 = 4q donc d ∈ {1, 2, 4, q, 2q, 4q}∗ Si d = 1 alors 21 ≡ 1 mod p, on devrait avoir p = 3, ce qui n’est pas possible car

p = 4q + 1 > 5

∗ Si d = 2 alors 22 ≡ 1 mod p, or 4 ≡ 1 mod p si p = 5, ce qui est absurde.

∗ Si d = 4 alors 8 ≡ 1 mod p, ce qui obligerait à q = 2, ce qui est absurde.

∗ Si d ∈ {q, 2q} alors on peut montrer que dans tous les cas 2p−12 ≡ 1 mod p.

En effet, si d = q ,alors 2q ≡ 1 mod p, donc 22q ≡ 1 mod p donc 2p−12 ≡ 1 modp

donc dans tous les cas, 2 est un carré modulo p et donc p ≡ ±1 mod 8, or p = 4q+1donc :— Si q > 2, c’est absurde car q est alors impair, donc s’écrit sous la forme 2k + 1,

donc p = 8k + 3 6≡ 1 mod 8

Page 14: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIF— Si q = 2, p = 9 ≡ 1 mod 8 mais 2 est quand même un générateur car :

2 ≡ 3 mod 5

22 ≡ −1 mod 5

23 ≡ 8 mod 5 ≡ 3 mod 5

24 ≡ 16 mod 5 ≡ 1 mod 5

Donc 2 est bien générateur.Il ne reste donc plus, dans tous les cas, que la possibilité d = 4q donc 2 est bien

générateur.4. On rappelle que ∀n ≥ 1, le nombre de Fermat s’écrit : Fn = 22

n+ 1.

On va montrer que Fn est premier si et seulement si 3Fn−1

2 ≡ −1 mod Fn par les étapessuivantes :(a) Soit k ∈ N, montrer que si 2k +1 est premier, alors k s’écrit comme une puissance de

2.

(b) Montrer que g ∈ N est un générateur de (Z/FnZ)∗ si et seulement si(g

Fn

)= −1

(c) Montrer que si Fn est premier alors 3 est un générateur de (Z/FnZ)∗, en déduire lepremier sens de la proposition.

(d) Montrer enfin que si 3Fn−1

2 ≡ −1 mod Fn alors Fn est premier.Correction :(a) Posons k = a · 2b où a ∈ N est impair et b ∈ N.

On écrit alors :

2k + 1 = 2a·2b+ 1

=(22

b)a

+ 1

Peut-on trouver des diviseurs ? Regardons pour cela le polynôme P = Xa+1. Commea est impair, −1 est une racine évidente donc X + 1 divise P .

Xa + 1 = (X + 1)(Xa−1 −X−a−2 + · · ·+ 1

)= (X + 1)

a−1∑i=0

(−1)iXi

Ainsi, on sait que :

2k + 1 =(22

b+ 1)(a−1∑

i=0

(−1)i(22

b)i)

Donc 22b+ 1 divise 2k + 1, deux cas sont alors possibles : soit 22

b+ 1 = 1, ce qui est

impossible, soit 22b+ 1 = 2k + 1 donc k = 2b est une puissance de 2

(b) ⇐ On va chercher à montrer que ord (g) = Fn − 1, ainsi on aura montre qu’il est ungénérateur.

Par hypothèse, on sait que(g

Fn

)≡ −1 mod Fn, par le critère d’Euler, on sait

que g ≡ −1 mod Fn donc gFn−1 ≡ 1 mod Fn, donc :

g22n ≡ 1 mod Fn et g2

2n−1 6≡ 1 mod Fn

donc ord (g) |Fn − 1 = 22n, or ord (g) - 22

n−1 donc ord (g) = Fn − 1

Page 15: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercice no2: Résidus quadratiques et symbole de Legendre L3 SIF

⇒ Si g est un générateur de (Z/FnZ)∗, alors g n’est pas un carré dans(g

Fn

)= −1

(c) Comme 3 est un nombre premier impair, on peut appliquer le critère d’Euler pour

calculer le symbole de Legendre(Fn

3

):

(Fn

3

)≡ F

3−12

n mod 3

≡ Fn mod 3

≡ 22n+ 1 mod 3

Faisons une disjonction de cas :

i. Si 3 divise 22n+1 c’est absurde car ce nombre est premier et différent de 3 (n ≥ 1).

ii. Si 22n+ 1 ≡ 1 mod 3, alors 3 divise 22

nce qui est absurde.

Nécessairement, Fn ≡ 2 mod 3, donc(Fn

3

)≡ 2 mod 3 = −1

Par la loi de réciprocité quadratique, on a(

3

Fn

)≡ −1, donc 3 est générateur de

(Z/FnZ)∗ par la question précédente.Le premier sens de la proposition s’en déduit donc : 3 est générateur donc 3Fn−1 ≡ 1

mod Fn mais [par le Critère d’Euler] 3Fn−1

2 =

(3

Fn

)= −1

(d) Montrer enfin que si 3Fn−1

2 ≡ −1 mod Fn, alors Fn est premier.supposons que Fn ne soit pas premier, et notons p ∈ N un de ses diviseurs premiers,donc p|Fn et p < Fn.Comme 3

Fn−12 ≡ −1 mod Fn alors 3

Fn−12 ≡ −1 mod p et 3Fn−1 ≡ 1 mod p. Par

conséquent, ord(Z/pZ)∗ (3) |Fn − 1 = 22net 3

Fn−12 6≡ 1 mod Fn donc ord(Z/pZ)∗ (3) -

22n−1 donc ord(Z/pZ)∗ (3) = Fn − 1.

Or, par le théorème de Lagrange, ord(Z/pZ)∗ (3) | ord ((Z/pZ)∗) = ϕ (p) = p− 1 car

p est premier, donc :Fn − 1|p− 1

ce qui est absurde car Fn − 1 > p− 1, donc Fn est bien premier.

Page 16: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF

1 Petits rappels sur les corps finis

On rappellera ici quelques notions sur les corps finis :

• Corps finis :Un corps fini k est un corps commutatif qui est fini (i.e. #k < +∞).On notera Fp le corps fini à p élément, il est unique à isomorphisme près.Un corps fini k a toujours pour cardinal q la puissance d’un nombre premier p. Cenombre premier s’appelle la caractéristique du corps fini k.

• Cas des corps finis Fp où p est premier :Si p est un nombre premier, alors on peut montrer que Fp = Z/pZ.

• Autres cas :Pour les cas où le cardinal q du corps fini n’est pas premier, q = pn où p est un nombrepremier et n ≥ 1. On peut alors représenter ce corps fini comme un quotient de Fp [X]avec un polynôme irréductible. En effet :

L’anneau Fp [X] / (P ) est un corps ssi P est un polynôme irréductible.

Si P est irréductible, le corps Fp [X] / (P ) est de cardinal pdegP .Pour finir, Fpn possède un sous-corps de cardinal pd ssi d|n. Ce corps est unique, àisomorphisme près, et est formé de l’ensemble des racines de Xpd − 1.

• Comment caractériser un corps ? quelle propriété peut-on en tirer ? On rappelleque :— Soit k un anneau, k est un corps ssi l’ensemble des inversible k× est exactement

l’ensemble des éléments non nuls k∗ de k, i.e k est un corps ssi k× = k∗.— Si (k,+, ·) est un corps commutatif, alors

(k×, ·

)est un groupe commutatif multi-

plicatif. Ce sera important pour manipuler l’ordre des éléments ! en effet la notiond’ordre est propre aux groupes. quand on prend un élément a dans un corps k etque l’on parle de son ordre, on parle de l’ordre de a dans le groupe multiplicatif k×.

• Factorisation des polynômes et polynômes irréductibles sur les corps finis :

Soit k un corps commutatif. On rappelle que k [X] =

{n∑

i=0

aiXi|ai ∈ k, ∀0 ≤ i ≤ n, n ∈ N

}représente l’ensemble des polynômes à coefficients dans k.Soit k un corps. Un polynôme P ∈ k [X] est réductible ssi il est le produit de deux poly-nômes irréductibles Q et R ∈ k [X] avec deg (R) ≥ 1 et deg (R) ≥ 1.On rappelle qu’un polynôme peut être réductible dans k [x] et n’avoir aucune racine dansle corps k. Exemple :

(X2 + 1

)2 est réductible dans R [X], pourtant ses racines sont dansC\R.En fait, un polynôme de degré 2 ou 3 sur un corps est irréductible ssi il n’admet aucuneracine.Prenons l’exemple sur un corps finis k et avec n = 4 > 3 pour montrer qu’un po-lynôme est donc irréductible sur k[X]. Soit un polynôme P ∈ k[X] de degré 4,

Page 17: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIFsupposons que P n’a aucune racine dans k. S’il était réductible dans k [X], alors il fau-drait qu’il soit le produit de deux polynômes irréductibles de degré 2.En effet s’il était le produit d’un polynôme irréductible de degré 1 et d’un polynôme dedegré 3, tous deux dans k[X], alors il aurait des racines dans k.Pour un corps k particulier, par exemple k = F3,On peut alors lister la liste des polynômesirréductibles de degré 2. Les polynômes irréductibles de degré 2 dans F3 sont :

X2 + 1, X2 −X − 1, X2 +X − 1

Ainsi, on peut vérifier que notre polynôme n’est pas le produit de deux polynômes irré-ductibles de degré 2.

2 Exercices de base

1. Soit p un nombre premier, montrer que pour tout k ∈ {1, · · · , p− 1}, p divise(p

k

).

Correction :On peut écrire k

(p

k

)= p

(p− 1

k − 1

), comme k ≤ p−1 et p est premier, k et p sont premiers

entre eux, par le lemme de Gauss, p divise donc(p

k

).

2. Montrer que Z/pZ est un corps ssi p est un nombre premier.Si p est premier, montrer que

∣∣Z/pZ×∣∣ = ϕ (p) = p− 1Correction :On peut caractériser les éléments inversibles (pour ×) de l’anneau (Z/pZ,+,×) :

(Z/pZ)× = {m ∈ Z/pZ| m est inversible dans Z/pZ pour ×}= {m ∈ Z/pZ| ∃u ∈ Z/pZ, um = 1}= {m mod p| m ∈ Z tel que ∃u ∈ Zv ∈ Z, um+ vp = 1} Or, par Bézout := {m ∈ Z/pZ| m ∧ p = 1}

Comme p est premier, les éléments de {0, · · · , p− 1} premiers avec p sont exactement{1, · · · , p− 1}. Ainsi (Z/pZ)× = (Z/pZ)∗.On obtient également que |Z/pZ|× = ϕ (p) = p− 1 car p est premier.

3. Soit p un nombre premier, soient a, b ∈ Fp, montrer que (a+ b)p = ap + bp.Correction :On développe (a+ b)p avec la formule du binôme de Newton :

(a+ b)p =

p∑k=0

(p

k

)akbp−k

(a+ b)p = ap + bp +

p−1∑k=1

(p

k

)akbp−k

or p |(p

k

)pour 1 ≤ k ≤ p− 1, comme p est premier on a Fp = Z/pZ d’où :

(a+ b)p = ap + bp.

Page 18: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF4. Soient a ∈ N\ {0, 1}, et d, n ∈ N, montrer que ad − 1|an − 1 ssi d|n

Correction :

⇐ : Si d|n, alors il existe q ∈ Z tel que n = dq. On peut écrire :

an − 1 =(ad)q− 1

=(ad − 1

)((ad)q−1

+ · · ·+ 1

)Ainsi, ad − 1 divise bien an − 1.

⇒ : On effectue la division euclidienne de n par d :

∃q, r ∈ Z, n = qd+ r, 0 ≤ r ≤ d− 1.

Comme ad − 1 divise an − 1, on a :

an − 1 ≡ 0 mod ad − 1

abd+r − 1 ≡ 0 mod ad − 1, donc par l’implication précédente :

ar − 1 ≡ 0 mod ad − 1

comme r < d, la seule solution est que r = 0.

3 Exercice calculatoires

1. Soit F4 = F2 [X] /(X2 +X + 1

)Montrer que ∀a ∈ F×4 , a

3 = 1.Correction :Soit a ∈ F×4 , montrer que a3 = 1.Comme a2 + a+ 1 = 0, en multipliant cette équation par le polynôme a :

a3 = −a2 − a = −1 = 1 ∈ F2

2. Soit k un corps de cardinal q. Montrer que ∀x ∈ k, xq = xCorrection :Soit x ∈ k quelconque.Pour x = 0, le résultat est immédiat.Pour x 6= 0, x ∈ k× qui est un groupe multiplicatif d’ordre #k − 1, or k est un corpsdonc k× = k∗.Donc k× est un groupe multiplicatif d’ordre q − 1. Par le théorème de Lagrange, on saitdonc que l’ordre de x divise q − 1, donc xq−1 = 1, d’où :

xq = x.

Page 19: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF3. Factoriser le polynôme P = 3X3 + 4X2 + 2X − 4 dans F5 [X] et dans F7 [X]. Est-ce la

même décomposition ? Ce polynôme a-t-il toutes ces racines dans F7?Correction :— Pour F5 : On cherche une racine évident de P modulo 5. 1 est une racine évidente car

3 · 13 + 4 · 12 + 2 · 1− 4 = 3 + 2 = 5 ≡ 0 mod 5En faisant la division euclidienne de P par X − 1 dans F5 [X] on trouve :

P = (X − 1)(3X2 + 7X − 1

)= (X − 1)

(3X2 + 2X − 1

)On trouve ensuite −1 en racine évidente car 3 · (−1)2 + 2 · (−1)− 1 = 3− 2− 1 ≡ 0mod 5, en faisant la division euclidienne de 3X2 +2X−1 par (X + 1) on trouve dansF5 [X] :

P = (X − 1) (X + 1) (3X − 1) = (X + 4) (X + 1) (3X + 9) = 3 (X + 1) (X + 3) (X + 4) .

— Pour F7, on trouve la première racine évidente −4 car P (−4) = −140 ≡ 0 mod 7.En faisant la division euclidienne de P par X − 1 dans F7 [X] on trouve :

P = (X + 4) 3(X2 + 2X + 2

).

On peut montrer que X2 + 2X + 2 est irréductible dans F7[X] (cf exo suivant).4. Montrer que X2 + 2X + 2 est irréductible dans F7[X].

Correction :Comme c’est un polynôme de degré 2, il suffit de vérifier que pour p ∈ {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6},p2 + 2p+ 2 6≡ 0 mod 7. Cela montre qu’il n’a pas de racines dans F7.

4 Exercice un peu plus difficile

On rappelle le critère d’Euler : si k est un corps fini de cardinal q = pd où p est un nombrepremier :

a ∈ k× est un carré ssi aq−12 = 1 dans k×

1. Montrer que, pour un nombre premier p :

P = X2 + 1 ∈ Fp [X] est irréducible ssi p ≡ 3 mod 4

Correction :Vérifions le cas p = 2 pour pouvoir supposer ensuite que p est un nombre premier impair :X2 + 1 est réductible dans F2 [X] car X2 + 1 = (X + 1)2 dans F2 [X].Considérons maintenant le cas où p est un nombre premier impair. Comme P est un

Page 20: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIFpolynôme de degré 2, il est irréductible dans Fp [X] ssi il n’a pas de racines dans Fp [X] :

P est réductible dans Fp [X] ssi ∃a ∈ Fp, P (a) = 0

ssi ∃a ∈ Fp, a2 = −1

ssi − 1 est un carré dans Fp or par le critère d’Euler :

ssi (−1)p−12 ≡ 1 mod p

ssip− 1

2≡ 0 mod 2

ssi p− 1 ≡ 0 mod 4

ssi p ≡ 1 mod 4

Comme p 6≡ 0, 2 mod 4 (car p 6= 2), on a P = X2 + 1 ∈ Fp [X] est irréducible ssi p ≡ 3mod 4

5 Une application de la loi de réciprocité quadratique

On rappelle le théorème suivant :

Théorème 5.1 (Loi de réciprocité quadratique).Soient p et q deux entiers impairs, alors :

1.(−1

p

)= (−1)

p−12

2.(

2

p

)= (−1)

p2−18

3.(p

q

)(q

p

)= (−1)

p−12

q−12

1. Soit a un entier premier impair. Montrer que :(a) Si a ≡ 1 mod 4, alors a est un résidu quadratique modulo p ssi p ≡ r mod a où r

est un résidu quadratique modulo aCorrection :

Si a ≡ 1 mod 4, alors, par la loi de réciprocité quadratique,(a

p

)=

(p

a

)ce qui

montre la propriété.(b) Si a ≡ 3 mod 4, alors a est un résidu quadratique modulo p ssi p ≡ ± (b)2 mod (4a)

où b est un entier impair premier à a.Correction :

⇐ : On a p ≡ ± (b)2 mod 4a où b est un entier impair. Traitons deux sous-cas :— Si p ≡ b2 mod 4a alors, comme b2 ≡ 1 mod 4 (car c’est un carré d’un nombre

b ≡ 1 ou 3 mod 4.) on sait que p ≡ 1 mod 4 donc (−1)p−12 = 1. Ainsi par la

loi de réciprocité quadratique on sait que(p

a

)=

(a

p

).

De plus, comme p = b2 mod a, on sait que p est un résidu quadratique modulo

a, donc(p

a

)= 1 =

(a

p

).

Page 21: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF— Si p ≡ −b2 mod 4, alors p ≡ −1 ≡ 3 mod 4, donc (−1)

p−12 ≡ −1 mod 4 et

on sait aussi p = −b2 mod a.(p

a

)=

(−b2a

)=

(−1

a

)(b2

a

)=

(−1

a

)= −1 car a ≡ 3 mod 4

Donc(a

p

)= 1

⇒ : Supposons que(a

p

)= 1, alors :

soit (−1)p−12 = −1 et

(p

a

)= −1 (1)

soit (−1)p−12 = 1 et

(p

a

)= 1 (2)

— Dans le cas (1), alors p ≡ 3 mod 4. comme a ≡ 3 mod 4,(−1

a

)= (−1)(a−1)/2 =

−1 donc(−pa

)= 1, donc p ≡ −b2 mod a.

Si b est pair, on pose b′ tel que b = b′ + a où b′ est impair. On peut doncsupposer à présent que b est impair.Ainsi, on peut vérifier que b1 ≡ 1 mod 4 (faire un tableau de congruence), etdonc −b2 ≡ −1 ≡ 3 mod 4, donc p ≡ −b2 mod 4 et p ≡ −b2 mod a donc≡ −b2 mod 4a par le théorème chinois (a est impair).

— Dans le cas (2), p ≡ b2 mod a, et p ≡ 1 mod 4.comme précédemment, on peut supposer que b est impair, comme cela nechange rien modulo a. Par conséquent, b2 ≡ 1 mod 4 et p ≡ b2 mod 4 etp ≡ b2 mod a, donc p ≡ b2 mod (4a) par le théorème chinois. Ce qui conclutla preuve.

Page 22: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF6 Un test de primalité : Les suites de Lucas

6.1 Énoncé du théorème

On va tout d’abord définir la suite de Lucas (Vk)k∈N associées à l’entier relatif a ∈ Z :

V0 = 2, V1 = a, Vk+1 = aVk − Vk−1, ∀k ≥ 1

On va vouloir montrer le critère de primalité suivant :

Théorème 6.1. soit n ∈ N\ {0, 1} tel que n est impair. Soit b ∈ N impair, et a ∈ Z et (Vk)k∈Nsa suite de Lucas associée.supposons que :

1.(a2 − 4

)est premier avec n

2. Vn+1 ≡ 2 mod n

3. Pour tout diviseur premier q de n+ 1, Vn+1q− 2 est premier avec n.

Alors, n est un nombre premier.

6.2 Notations des exercices préliminaires

Pour ce faire, on aura tout d’abord besoin de résoudre deux premiers exercices où l’on doitdéfinir quelques objets : Soit p un nombre premier impair, et a la classe de a modulo p.On définit l’anneau polynomial A := Fp [X] /

⟨X2 − aX + 1

⟩. On notera que Fp est alors un

sous-anneau de A.Posons α la classe de X modulo

(X2 − aX + 1

). On obtient alors que α ∈ A× et que :

α2 − a · α+ 1 = 0, α+ α−1 = a

6.3 Exercices préliminaires

Une fois que ces notations sont posées, on peut donc prouver ces deux premiers exercices :(dans l’ordre que l’on veut, le deuxième étant le plus facile)

1. Premier exercice :Soit ∆ := a2 − 4, supposons que le nombre premier impair p définit plus haut (s. 6.2) nedivise pas ∆.Montrer alors qu’on a ∆

p−12 ≡ ±1 mod p, puis montrer que :

(a) — Si ∆p−12 ≡ 1 mod p, alors αp−1 = 1

— Si ∆p−12 ≡ −1 mod p, alors αp+1 = 1

Correction :Si p ne divise par ∆ et que p est premier, alors par le petit théorème de Fermat,∆p−1 ≡ 1 mod p donc ∆

p−12 ≡ ±1 mod p. Développons (2α− a)2 :

(2α− a)2 = 4α2 − 4αa+ a2

= 4α (α− a) + a2

Comme α+ α−1 = a, on a :

(2α− a)2 = 4α(α−

(α+ α−1

))+ a2

= 4α(−α−1

)+ a2

= −4 + a2 = ∆ + pZ

Page 23: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF

Si on met l’équation précédente à la puissancep− 1

2:

(2α+ a)p−1 = ∆p−12 + pZ =: ε

(2α− a)p = (2α− a) ε

2pαp − ap = (2α− a) ε or 2p ≡ 2 mod p, ap ≡ a mod p (par le petit thm de Fermat)

(2α− a) ε = 2αp − a

— Si ε = 1 (i.e. ∆p−12 ≡ 1 mod p), alors 2α − a = 2αp − a, sauf que 2 et a sont

inversibles dans A (Par le petit théorème de Fermat), donc 2−1 · 2α − 2−1a =

αp − 2−1a. Donc α− 2−1a = αp − 2−1a, d’où αp−1 = 1 .— Si ε = −1 (i.e. ∆

p−12 ≡ −1 mod p) donc 2αp − a = a − 2α, alors (αp + α) = a.

Par conséquent, αp + α = a.Or α+ α−1 = a, donc αp + α = α+ α−1, donc αp = α−1, d’où αp+1 = 1 .

(b) ∀m ∈ Z, on a l’équivalence suivante :

αm = 1⇔ αm + α−m = 2.

Correction :On sait que (1, α) est une base de A en tant que Fp−espace vectoriel.En effet, cette famille est libre dans A : Supposons que on ait λ1, λ2 ∈ Fp tel queλ1 + αλ2 = 0 dans A, cela se traduit par : ∃k, k′ ∈ Fp tel que :

λ1[1 + k

(X2 − aX + 1

)]+ λ2

[X + k′

(X2 − aX + 1

)]= 0

On peut alors en déduire en développant les équations suivantes :

λ1k + k′λ2 = 0 (1)k (−a)λ1 − ak′λ2 + λ2 = 0 (2)

(k + 1)λ1 + k′λ2 = 0 (3)

Ce qui devient :

λ1k = −k′λ2 (1)

λ2 = 0 (2)

(k + 1)λ1 + k′λ2 = 0 (3)

Ainsi, (k + 1)λ1 = 0. Si k 6= 0, par (1), λ1 = 0, Si k = 0, alors (0 + 1)λ1 = 0 doncλ1 = 0.dans tous les cas (1, α) est une famille libre de A en tant que Fp−espace vectoriel, ordimFp A = 2, cette famille forme une base de A en tant que Fp−espace vectoriel.Montrons à présent que ∀x ∈ A, x2 = 0⇒ x = 0.Soit x ∈ A, ∃u, v ∈ Fp tels que x = u + vα, on a alors x2 = u2 + v2α2 + 2uvα, orα+ α−1 = a donc α2 = αa− 1.Ainsi, x2 =

(u− v2

)+(av2 + 2uv

)α, donc si x2, comme (1, α) est une base de A et

que u− v2 et av2 + 2uv ∈ Fp, on a :{u2 − v2 = 0

av2 + 2uv = 0

Page 24: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIFD’où : {

(u+ v) (u− v) = 0

av2 + 2uv = 0

Donc u = ±v, donc v2 (a± 2) = 0.Comme p ne divise pas a2 − 4, il ne divise pas a ± 2 donc a ± 2 6≡ 0 mod p, doncv = 0 mod p par le lemme de Gauss, donc u = 0 donc x = 0.On veut montrer dans cet exercice que αm = 1 ⇔ αm + α−m = 2 ∀m ∈ Z, on posem ∈ Z quelconque.Si αm = 1, alors αm + α−m = 2 de manière immédiate.Si αm + α−m = 2, montrons que (αm − 1)2 = 0 (et ainsi on aura αm − 1 = 0 et onaura résolu l’exercice).

(αm − 1)2 = α2m − 2αm + 1, on multiplie ensuite par α−m ∈ A :

(αm − 1)2 = αm − 2 + α−m = 0 par hypothèse.

Ainsi αm = 1.2. Deuxième exercice : Montrer la relation de récurrence suivante :

∀k ∈ N, Vk + pZ = αk + α−k.

Correction :Si k = 0, V0 = 2 = α0 + α−0, si k = 1, V1 = a = α+ α−1.Soit k ∈ N tel que k > 1. Supposons que ∀l ≤ k, Vl + pZ = αl + α−l, on a alors :

Vk+1 + pZ = (aVk − Vk−1) + pZ = a(αk + α−k

)− αk−1 − α−k+1

d’où : Vk+1 + pZ = αk+1 + α−(k+1), ce qui montre le résultat par récurrence.Indications pour le premier exercice :— Montrer que ∆p−1 ≡ 1 mod p.— Se rappeler que A est un corps de caractéristique p, cela signifie que ∀a1, a2 ∈ A,

(a1 + a2)p = ap1 + ap2. Comme a est calculé modulo p, donc ap ≡ a mod p.

— Pour la (b) : considérer la base (1, α) du Fp−espace vectoriel A et montrer que

∀x ∈ A, x2 = 0⇒ x = 0.

6.4 Démonstration du théorème

Maintenant que ces deux exercices sont prouvés/admis, on va vouloir démontrer le théorème(les notations de la section 6.2 ne sont pas utilisées, elles serviront à la preuve.) :

Théorème 6.2. soit n ∈ N\ {0, 1} tel que n est impair. Soit b ∈ N impair, et a ∈ Z et (Vk)k∈Nsa suite de Lucas associée.supposons que :

1.(a2 − 4

)est premier avec n

2. Vn+1 ≡ 2 mod n

3. Pour tout diviseur premier q de n+ 1, Vn+1q− 2 est premier avec n.

Alors, n est un nombre premier.

On peut démontrer le théorème avec les étapes suivantes :

Page 25: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no3 - Corrigé L3 SIF1. Poser p un diviseur premier de n, le but sera de montrer que n = p.

2. Utiliser les exercices précédents pour montrer que αn+1 = 1 et αn+1q 6= 1 pour tout

diviseur q premier de n+ 1.

3. En déduire l’ordre de α dans le groupe multiplicatif A×.

4. Montrer ensuite que soit αp+1 = 1, soit αp−1

5. En déduire que n+ 1 divise p± 1 et conclure.

Correction :Soit p un diviseur premier de n, et notons ∆ = a2−4 et on peut ainsi définir toutes les notationsde la section 6.2 (A, a, α...) où p est le nombre premier que l’on vient de fixer ici.Par le deuxième exercice, on sait que αn+1 + αn+1 = Vn+1 mod p et α

n+1q + α

n+1q = Vn+1

q

mod p pour tout diviseur premier q de n+ 1.On va donc chercher à calculer Vn+1 et Vn+1

qmodulo p pour trouver l’ordre de α dans A×.

Pour cela, le premier exercice semble donner des résultats, comme ∆∧ n = 1, aucun diviseurde n, sauf 1, ne divise ∆ donc p ne divise pas ∆.Comme Vn+1 ≡ 2 mod n, et que pour tout diviseur q de n + 1, Vn+1

q− 2 est premier avec n,

alors p ne divise pas Vn+1q− 2, ainsi :

Vn+1 ≡ 2 mod n

Vn+1q6≡ 2 mod p pour tout diviseur premier q de n+ 1

Par conséquent :

αn+1 + α−(n+1) ≡ 2 mod n

αn+1q + α

−n+1q 6≡ 2 mod p pour tout diviseur premier q de n+ 1

Par le deuxième item du premier exercice, on a donc que αn+1 = 1 mod p et αn+1q 6≡ 1

mod p pour tout diviseur q premier de n+ 1 donc l’ordre de α dans le groupe A× est n+ 1.Par le premier exercice, comme p ne divise pas ∆, on sait que ∆

p−12 ≡ ±1 mod p, donc par

le premier item, soit αp−1 = 1, soit αp+1 = 1 dans A× (α est inversible dans A).Ainsi, comme α est d’ordre n+ 1, n+ 1 divise p+ 1 ou p− 1, comme p ≤ n, n+ 1 divise p+ 1et p+ 1 ≤ n+ 1, donc n = p.On a donc bien montré que n est premier.

Page 26: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF

Ici, si on prend un anneau A, A× désignera les inversibles de A et A∗ les éléments non nulsde A. Dans le cas où A est un corps, on rappelle que A∗ = A×.

1 Un test de primalité.

1. théorème de Wilson :Soit p ∈ N\ {0, 1}, on a l’équivalence suivante :

p est un nombre premier ssi p divise (p− 1)! + 1

avec l’indication suivante : montrer que 1 + (−1)p−1 (p− 1)! ≡ 0 mod p en étudiant lesracines de Xp−1 − 1.Correction :Soit p ∈ N∗. On notera a = a mod p

• ⇒ Supposons que p soit premier. Montrons que p divise (p− 1)!− 1.On veut pour cela étudier les racines deXp−1−! dans Fp [X]. Or, par le petit théorème de Fermat,on sait que ∀a ∈ Fp, ap−1−1 ≡ 0 mod p car p est premier. Les p−1 racines distinctesde Xp−1 − 1 dans Fp [X] sont donc exactement

{0, · · · , p− 1

}dans Fp. Donc :

Xp−1 − 1 =

p−1∏a=1

(X − a)

En évaluant en 0, on a :

−1 =

(p−1∏a=1

a

)(−1)p−1

d’où 1+(−1)p−1 (p− 1)! ≡ 0 mod p. Dans le cas p = 2, 2 divise déjà (2− 1)!+1 = 2.Sinon, p− 1 est pair car p est premier. Donc p divise (p− 1)! + 1.

• ⇐ Supposons que p divise (p− 1)! + 1, montrons que p est premier.Soit k un diviseur premier de p, différent de p.Comme k est un diviseur premier de p, k|p. Comme k < p, alors k divise (p− 1)!.Donc

k| (p− 1)! et k| (p− 1)! + 1

Donc k|1 ce qui est absurde car k est premier. Donc k = p.

2 Exercices sur les corps finis.

1. Inverser des éléments sur des anneaux et des corps finis :Soit A l’anneau A = F2 [X] /

⟨X3 + 1

⟩.

Page 27: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF(a) Factoriser X3 + 1 dans F2 [X].

Correction :

X3 + 1 = (X − 1)(X2 +X + 1

)Or, X2 +X + 1 est un polynôme de degré 2 sans racine dans le corps F2, donc il estirréductible dans F2 [X].

(b) Lister les éléments de A×. Hormis 1, ont-ils un lien l’un envers l’autre ?Correction : Si Q ∈ A est inversible dans A, alors il existe U, V ∈ F2 [X] tels queU ·Q+V ·X3+1 = 1 dans F2 [X], donc X3+1 et Q doivent être premiers entre eux.Il faut donc exclure les multiples de X + 1 et X2 +X + 1, or les polynômes de degré1, 2 dans F2 [X] sont :— deg 1 : X,X + 1— deg 2 : X2 +X + 1, X2 +X,X2 + 1, X2

Or, dans A, X3 = 1 donc on a pas de polynôme de degré ≥ 3, les éléments de A∗

sont{1, X,X2

}. Comme X3 = 1, on peut observer que X et X2 sont inverses l’un de

l’autre.(c) On rappelle que l’ on peut déterminer l’inversibilité et l’inverse d’un élément via

l’identité de Bézout.Déterminer l’inverse de X2 + 1 dans le corps F2 [X] /

⟨X4 +X + 1

⟩.

Correction :On admettra ici que X4 +X +1 est un polynôme irréductible de degré 4 dans F2 [X]car ce sera montré dans l’exercice suivant. On va faire l’algorithme d’Euclide étendu :

X4 +X + 1 =(X2 + 1

) (X2 + 1

)+X

X2 + 1 = X ·X + 1

X2 + 1−X ·X = 1

Pour retrouver les coefficients de Bézout, on doit à présent remplacer le reste X de ladivision euclidienne par son expression développée :

X2 + 1−[X4 +X + 1−

(X2 + 1

) (X2 + 1

)]·X = 1(

X2 + 1) [

1 +X3 +X]+[X4 +X + 1

](X) = 1

D’où :(X3 +X + 1

) (X2 + 1

)+(X4 +X + 1

)X = 1, donc U = X et V = X3+X+1

dans la relation de Bézout.L’inverse de X2 + 1 dans F2 [X] /

(X4 +X + 1

)est donc X3 +X + 1.

2. Des polynômes irréductibles dans F2 [X] :

(a) Montrer que X2 +X + 1 est l’unique polynôme irréductible de degré 2 sur F2 [X].Correction :Les autres polynômes de degré 2 sur F2 sont :X2, X2+1 etX2+X qui sont réductiblessur F2 (ils possèdent des racines).

(b) Lister tous les polynômes irréductibles de F2 [X] de degré 1, 2, 3.Correction :Pour savoir si un polynôme de degré 1, 2, 3 est irréductible, il suffit de montrer qu’iln’a pas de racine dans le corps. Dans F2 [X] :— degré 1 : X,X + 1 sont tous les deux réductibles.

Page 28: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF— degré 2 : X2, X2 + 1, X2 +X sont réductibles. X2 +X + 1 est irréductible.— degré 3 : X3 +X + 1 X3 +X2 + 1 sont irréductibles.Pour lister des polynômes dans un petit corps, on peut se servir d’un arbre et raisonnerdirectement dessus pour éliminer les polynômes réductibles.

(c) Montrer que X4 +X + 1 ∈ F2 [X] est irréductible.Correction :Si X4 + X + 1 était réductible, comme il n’a pas de racines dans F2, il serait doncle produit de deux polynômes irréductibles de degré 2 sur F2. Le seul polynômesirréductible étant X2 +X + 1, le seul polynôme réductible de degré 4 dans F2 [X]

qui n’admet pas de racines dans F2 est donc(X2 +X + 1

)2= X4 + X2 + 1.

X4 +X + 1 est donc un polynôme irréductible de F2 [X]. De même on peut montrerque X64+X3+1 et X4+X3+X2+X+1 sont aussi des polynômes irréductibles deF2 [X], afin de terminer la liste des polynômes irréductibles de degré 4 dans F2 [X].Donc X4 +X + 1 est irréductible.

(d) Soit P = X4 +X + 1 et K = F2 [X] / (P ). Quel est le cardinal de K ? sa caractéris-tique ?Correction :#K = 2degP = 24 = 16, sa caractéristique vaut celle de F2, soit 2.

(e) Soit α la classe de X modulo P .Montrer que α est un générateur de K∗.Correction :Comme #K = 16 et que K est un corps, K× = K∗ et #K∗ = 15 ordK∗ (α) |15 par lethéorème de Lagrange. Donc ordK∗ (α) ∈ {1, 3, 5, 15}. On notera ord (α) = ordK∗ (α).— Si ord (α) = 1, alors α = 1 ce qui est absurde.— Si ord (α) = 3, α3 = 1, donc α4 = α, or α4 + α+ 1 = 0 donc 1 = 0 dans F2 ce qui

est absurde.— Si ord (α) = 5, α5 = 1, or α4 + α+ 1 = 0 donc :

α5 = 1&α4 + α+ 1 = 0

α5 = 1&α5 + α2 + α = 0

α5 = 1&α2 + α+ 1 = 0

Donc :

α4 + α+ 1 = 0⇔ α4 + α2 = 0

⇔ α2(α2 + 1

)= 0

⇔ α2 = 1 car α2 6= 0

Ce qui est absurde car 5 - 2.Donc, ord (α) = 15.

(f) Combien de générateurs possède K∗ ? Écrire les coordonnées de chacun de ces géné-rateurs dans la base

(1, α, α2, α3

)de K en tant que F2−espace vectoriel.

Correction :Par le corollaire 10 de la section 2.2, le groupe K∗ a ϕ (15) générateurs qui sont :{

αk|1 ≤ k ≤ 15, k ∧ 15 = 1}

soit : {α, α2, α4, α7, α8, α11, α13, α14

}

Page 29: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIFÉcrivons ces générateurs dans la base

{1, α, α2

}:

α = α

α2 = α2

α3 = α3

3. Construire son propre corps finis :Construire les corps F4,F8,F16 et F25. Il n’y a pas de procédé général pour trouver unpolynôme irréductible de degré n, donc pour construire un corps FpnCorrection :— F4 : on cherche un polynôme irréductible unitaire de degré 2 sur F2 : F2 [X] /

⟨X2 +X + 1

⟩— F8 : F2 [X] /

⟨X3 +X + 1

⟩, ou F2 [X] /

⟨X3 +X2 + 1

⟩— F16 : F2 [X] /

⟨X4 +X + 1

⟩— F25 : On veut un polynôme irréductible de degré 2 sur F5, par exemple X2 +X + 1.

F5 [X] /⟨X2 +X + 1

⟩.

4. Isomorphisme entre deux corps finis :On sait que tout corps finis d’ordre pn sont isomorphe.Donner un isomorphisme explicite entre F2 [X] /

⟨X4 +X + 1

⟩et F2/

⟨X4 +X3 + 1

⟩Correction :On veut expliciter l’isomorphisme de corps entreK1 := F2 [X] / (P1) etK2 := F2 [X] / (P − 2)où P1 = X4 +X + 1 et P2 = X4 +X3 + 1.Soit ϕ un isomorphisme entre K1 et K2, ϕ envoie 0 sur 0, 1 sur 1 et un générateur deK×1 sur un générateur de K×2 .Notons β la classe de X dans K2, β est d’ordre 15 dans K×2 qui comprends les généra-teurs : {

β, β2, β4, β8, β7, β11, β13, β14}

Or, β, β2, β4 et β8 sont des racines de P2 dans K2. Or β7 = β−8, β11 = β−4, β13 =β−2, β14 = β−1 Soit α une racine de P2, montrons que α−1 est racine de P1 : P1

(α−1

)=

α−4 + α−1 + 1 Or, α4 6= 0 et :

α4P1

(α−1

)= 1 + α3 + α4 = P2 (α) = 0

Donc α−1 est bien racine de P1, donc β7, β11, β13, β14 sont racines de P1.L’isomorphisme β 7→ β−1 convient donc.

5. Quelques petites factorisations :

(a) Factoriser X2 +X ∈ F2 [X] en produit de polynômes irréductibles dans F2 [X].(b) Puis X4 +X dans le même corps....(c) Puis X8 +X...(d) Enfin, X16 +X dans ce même corps.Correction :On va utiliser le théorème 17 de la section 2.5 : si K est un corps de cardinal q, et sin ∈ N∗, si on note A (d,K) l’ensemble des polynômes irréductibles unitaires de K [X] telque d0F = d alors :

Xqn −X =∏d|n

∏F∈A(d,K)

F

Page 30: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF(a) X2 +X = X (X + 1)

(b) X4 +X = X4 −X = X22 −X =(X2 +X + 1

)(X + 1)X

(c) X8 +X =(X3 +X + 1

) (X3 +X2 + 1

)X (X + 1) car 1, 3|3.

(d) X16 + X = X24 − X, or 4 est divisible par 1, 2 et 4. Il existe, comme on a deuxpolynômes irréductibles de degré 1 et 1 polynôme irréductible de degré 2 seulement,en calculant les degrés, 3 polynômes irréductibles de degré 4 (cf exercice 2.2.(c)), doncon a bien :

X16+X = X (X + 1)(X2 +X + 1

) (X4 +X + 1

) (X4 +X3 + 1

) (X4 +X3 +X2 +X + 1

)

3 Trouver des inverses dans un corps avec de l’algèbre linéaire.

Soit K = Q et P = X3 + X + 1 ∈ K [X], on note A la Q−algèbre K [X] / (P ). A est dedimension 3.On note α la classe de X modulo P . On sait que

(1, α, α2

)est une Q−base de A.

1. Exprimer X5 + 1 dans cette base.Correction :

X5 + 1 =(X3 +X + 1

) (X2 − 1

)+(−X2 +X + 2

)= α2 + α+ 2

2. On admettra que A est un corps.NB :en fait, on peut montrer que P est irréductible via le lemme suivant :

Lemme 3.1. Sin−1∑i=0

aiXi ∈ Z [X] a une racine dans Q, alors cette racine est également

dans Z et divise a0.

Comme on a ici un polynôme de degré 3, il suffit de montrer qu’on a pas de racine dansQ.

3. On veut déterminer l’inverse de 1 + α dans la base(1, α, α2

)avec de l’algèbre linéaire :

(a) Poser l’endomorphisme f :

Q [X] / (P ) → Q [X] / (P )a 7→ a (α+ 1)

Montrer que cet endomorphisme est bijectif.Correction :Cet endomorphisme est injectif, de surjectif, car α+ 1 6= 0.

(b) Donner la matrice de f dans la base(1, α, α2

).

Correction :Notons M la matrice de cet endomorphisme de f dans la base

(1, α, α2

). M =1 0 −1

1 1 −10 1 1

Page 31: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF(c) En déduire l’inverse de (1 + α).

Correction :

On a (1 + α)−1 = f (1)−1 or, on aM−1 =

2 −1 1−1 1 01 −1 1

donc (1 + α)−1 = 2−α+α2.

(d) Retrouver ce résultat avec l’algorithme d’Euclide.Correction :On peut retrouver :

(X + 1)(X2 −X + 2

)−(X3 +X + 1

)= 1

4 Fonction de Möbius et polynômes irréductibles sur Fq.

Dans cette partie, on va chercher à dénombrer le nombre de polynômes irréductible d’uncorps finis Fq [X]. Le premier exercice portera sur la fonction de Möbius :

1. Fonction de Möbius :On définit la fonction de Möbius µ de la manière suivante :

µ :

N∗ → {−1, 0, 1}

n 7→

1 si n = 1

0 si n a un facteur carré(−1)r si n = p1 · · · pr (premiers distincts)

(a) Montrer que µ est multiplicative, i.e ∀n,m ∈ N∗ tel que m ∧ n = 1, µ (mn) =µ (m)µ (n).Correction :— Si n ou m = 1, alors immédiatement µ (mn) = µ (m)µ (n).— Si n ou m a un facteur carré, de même immédiatement : µ (mn) = µ (m)µ (n) = 0.— Si n = p1 · · · pr et si m = p′1 · · · p′l où p1, · · · , pr sont des premiers tous distincts

et p′1, · · · , p′l sont des premiers tous distincts. Comme m et n sont premiers entreeux, p1, · · · , pr, p′1, · · · , p′l sont tous distincts. Ainsi :

µ (mn) =∏pi,p′i

(−1)pip′i = µ (m)µ (n)

(b) Montrer que∑d|n

µ (d) =

{1 si n = 1

0 sinon.

Correction :

Page 32: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF

Si n ∈ N∗\ {1}, tel que n =r∏i=1

pαii , avec pi est premiers tous distincts, alors :

∑d|n

µ (d) = µ (1) +r∑i=1

µ (pi) +∑i<j

µ (pipj) + · · ·+ µ (p1 · · · pr)

= 1 +

r∑i=1

(−1)1 +∑i<j

(−1)2 + · · ·+ (−1)r

=r∑

k=0

(r

k

)(−1)k = (1− 1)k = 0

Le cas n = 1 étant immédiat.

(c) Montrer la formule d’inversion de Möbius : si g (n) =∑d|n

f (d) alors :

f (n) =∑d|n

g (d)µ(nd

)=∑d|n

g(nd

)µ (d)

Correction :Si g (n) =

∑d|n

f (d), alors :

∑d|n

g(nd

)µ (d) =

∑d|n

∑d′|n

d

f(d′)µ (d)

=∑dd′|n

f(d′)µ (d)

=∑d′|n

f(d′)∑d| n

d′

µ (d)]

= f (n)

L’autre partie de l’équation s’obtient en effectuant le changement de variable d ↔n/d :

f (n) =∑d|n

g (n/d)µ (d) =∑d|n

g (d)µ (n/d)

2. Application no1 :Fonction d’Euler et de Möbius :Montrer que pour n ∈ N∗ :

ϕ (n)

n=∑d|n

µ (d)

d

Correction :On rappelle que n =

∑d|n

ϕ (d), donc en posant g = id et f = ϕ, on obtient :

ϕ (n) =∑d|n

µ (d)n

d

Page 33: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF3. Application no2 :Dénombrer les polynômes irréductibles de Fq :

On va donc chercher à montrer le théorème suivant :Théorème 4.1. Soit n ∈ N∗.Notons A (n, q) l’ensemble des polynômes irréductibles unitaire de degré n de Fq [X]. Onnote I (n, q) = #A (n, q). On rappelle que :

Xqn −X =∏d|n

∏P∈A(d,q)

P

Alors :• Si µ est la fonction de Möbius, I (n, q) =

1

n

∑d|n

µ(nd

)qd

Correction :On sait queXqn−X =

∏d|n

∏P∈A(d,q)

P , donc en regardant les degrés : qn =∑d|n

∑P∈Q(d,q)

degP .

D’où :qn =

∑d|n

d · I (d, q)

En posant g (n) = qn et f (d) = d·I (d, q), on obtient par la formule d’inversion de Möbius :

n · I (n, q) =∑d|n

qdµ(nd

)=∑d|n

qnd µ (d)

I (n, q) =1

n

∑d|n

µ (n/d) qd

• On a l’équivalent suivant :

I (n, q) ∼n→+∞

qn

n

Correction :

I (q, n) =1

n

qn +∑

d|n,d<n

qdµ(nd

)︸ ︷︷ ︸

=:rn

On veut montrer que rn est négligeable devant qn pour prouver notre équivalent, i.e

on veut montrer que|rn|qn

tend vers 0 quand n tend vers +∞.

|rn| ≤[n2 ]∑d=1

qd

≤ q − q[n2−1]+1

1− q

≤ q[n2 ]+1

q − 1

Donc|rn|qn

tend vers 0 quand n tend vers +∞. D’où l’équivalent.

Page 34: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIF• En déduire la probabilité de choisir un polynôme unitaire irréductible lorsque l’on

choisit un polynôme au hasard, de degré n, dans Fq [x] quand n est grand.Correction :Immédiat par l’équivalent.

5 Point technique : Remonté de l’algorithme d’Euclide étendu,chercher des inversibles

Comment relier ’chercher un inversible’ et relation de Bézout

On a pu voir différent exemples où on cherchait à trouver des inversibles dans un anneauquotient K [X] / (P ). Voici un généralisation.Soit A un anneau, et I un idéal de A. On forme ainsi l’anneau quotient Q = A/ (I). Chercherl’inverse de x ∈ A/ (I) revient à chercher un élément y ∈ A tel que xy = 1 dans A/ (I).Prenons maintenant le cas particulier où on s’intéresse à l’anneau quotient K [X] / (P ), où Kest un corps, et P un polynôme unitaire irréductible de K [X], de degré n.Soit Q un polynôme de l’anneau quotient K [X] / (P ). Si Q est inversible, d’inverse U mod Poù U ∈ K [X], alors il existe V ∈ K [X] tel que

U ·Q+ V · P = 1 dans K [X]

C’est donc bien la relation de Bézout que l’on connait, on va voir ensuite comment retrouver lescoefficient de cette relation via la remonté de l’algorithme d’Euclide.

Algorithme d’Euclide étendu : Exemple sans calcul concret.

Soit K un corps, soient A,B ∈ K [X] tel que degA > degB, on cherche à faire l’algorithmed’Euclide pour obtenir le pgcd de A et B :Cet algorithme se base sur le fait suivant, sachant A,B ∈ K [X] :

pgcd (A,B) = pgcd (A mod B,B)

Donc pour regarder le pgcd entre deux polynômes A et B, on peut simplifier et regarder cepolynôme modulo celui de plus petit degré. Dans le cas où degA > degB, cela revient à regarderle pgcd entre B et le reste de la division euclidienne de A et B.Un excellent schéma de l’algorithme d’Euclide sur Wikipédia pour deux entiers a et b :

Page 35: 1 Raisonnementautourdu pgcd - ENS Rennesperso.eleves.ens-rennes.fr/.../enseignements/TD-Corriges.pdf · 2018. 12. 19. · Feuilled’exerciceno1 L3SIF Montrons que aet bsont premier

Feuille d’exercices no4 L3 SIFOn commence par faire la division euclidienne de A par B :

A = Q1 ·B +R1 On effectue ensuite la division ecudlienne du diviseur avec le reste :B = Q2 ·R1 +R2

R1 = Q3 ·R2 +R3

Jusqu’à ce que l’on arrive à un reste égal à 1 (alors les deux polynômes sont donc premiers entreeux vu que leur pgcd vaut 1.) ou alors 0 (alors les deux polynômes ont un facteur commun quicorrespond au dernier reste non nul).en effet, par exemple si on avait :

A = Q1 ·B +R1, degR1 < degB

B = Q2 ·R1 +R2

R1 = Q3 ·R2 + 0

Alorspgcd (A,B) = pgcd (R1, B) = pgcd (R1, R2) = pgcd (R2, Q3R2) = R2

Dans le cas où on obtiendrait par exemple :

A = Q1 ·B +R1

B = Q2 ·R1 +R2

R1 = Q3 ·R2 + 1

On a bien que A et B soient premiers entre eux. supposons que B soit irréductible unitaire, onaimerait alors par exemple trouver l’inverse de A dans K [X] / (B), on sait qu’il est inversible carils sont premiers entre eux, mais on aimerait calculer son inverse. Donc retrouver U, V ∈ K [X]tel que AU + V B = 1 dans K [X].On va effectuer une remonté de l’algorithme, c’est-à-dire qu’on aimerait avoir à partir de

R1 −Q3 ·R2 = 1

une expression avec un 1 à droite, mais des polynôme multiplié par A et B à gauche et non parR1 et R2. On regarde notre dernier reste avant, R2 = Q1 −Q2 ·R1, qui lui sera exprimé ensuiteen fonction de A et B, donc on injecte cette expression là :

R1 −Q3 (B −Q2 ·R1) = 1

On refait pareil en regardant ce que vaut R1 lors de la premier étape de l’algorithme :(A−Q1 ·B)−Q3 (B −Q2 · (A−Q1 ·B)) = 1

Ensuite on développe tout et on regarde quels sont les expression multipliée par A et B :

A−Q1B −Q3B −Q2Q3A−Q1Q2Q3B = 1

soit :A · (1−Q2Q3) +B (−Q1 −Q3 −Q1Q2Q3) = 1

La correction des divers TD donnent des exemples d’algorithme d’Euclide et de remonté.