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LA VOIX DU NORD MARDI 6 SEPTEMBRE 2016 10 Ternois 2216. PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE CHARTREL [email protected] PERNES. – Comment se présentait votre ha- bitat quand vous avez emménagé ? « Nous avons acheté la maison il y a deux ans et emménagé six mois plus tard. Avant ça, il a fallu faire des travaux : on a abattu un mur, aménagé la cuisine, refait les quatre chambres… On a tout fait nous-mêmes, sauf le carrelage et l’électricité. » – Qu’est-ce qui vous a poussé à sol- liciter une aide ? « Avant l’achat, le chauffagiste nous avait dit que la chaudière tiendrait encore super longtemps. Mais après l’entretien, elle a com- mencé à nous lâcher. Elle avait plus de trente ans a priori et a com- mencé à dégager du monoxyde de carbone. Dès que les émanations commençaient, on arrêtait la chaudière. L’hiver en se cou- chant, on l’arrêtait pour la nuit. On a décidé de la changer et c’est là qu’une voisine nous a parlé d’aides possibles. Nous sommes allés voir Simon Kulakowski lors d’une permanence. » En quoi cette aide vous a-t-elle été bénéfique ? « Nous avions déjà un devis pour un modèle standard à condensa- tion, à environ 5 000 € hors taxe. Cette chaudière, on aurait de toute façon dû la changer, on l’au- rait fait sous crédit ou autre mais on n’aurait plus eu de fonds pour le reste des travaux. La terrasse par exemple, qu’on est en train de faire. On n’aurait pas fait non plus l’isolation incluse dans les aides. » – Au final, vous avez dépensé envi- ron 2 000 € pour changer de chau- dière et isoler vos combles… Alexandre Victor : « Au début j’étais réticent, je ne pensais pas obtenir ce montant. Je suis content d’avoir eu autant d’aides. » Un couple, trois enfants et 77 % d’aides pour rénover leur maison L’Agence nationale de l’habitat et son partenaire l’OPAH (opération programmée pour l’amélioration de l’habitat) proposent aux foyers modestes des aides pour des rénovations vouées à réaliser des économies d’énergie. Claire et Alexandre Victor, à Pernes, en ont bénéficié. D’autres le peuvent jusqu’en avril 2017. Claire et Alexandre Victor, avec trois enfants, ont débloqué le maximum d’aides possibles pour leur maison sise sur la place du Pré-Englard. À l’époque où il a monté son dos- sier Habiter mieux – Autonomie et Grandes dégradation existent également –, le couple pernois n’a pas vraiment eu le choix : pour obtenir des aides par le biais de l’opération programmée, il fal- lait composer un bouquet d’au moins deux travaux. « Sinon, l’ANAH (l’Agence nationale de l’habitat, ndlr) refusait », affirme Simon Kulakowski, employé chez l’opérateur INHARI et que la fa- mille Victor a rencontré lors de ses permanences. RÉALISER COÛTE QUE COÛTE UNE ÉCONOMIE D’ÉNERGIE DE 25% De fait, nombre de propriétaires aux revenus modestes, ne pou- vant malgré les subventions in- vestir dans plusieurs chantiers, ont dû y renoncer. Mais la donne a changé. « Depuis le mois de juin on redonne la possibilité, pour les revenus très modestes, de ne rem- placer que leur chaudière », sous ré- serve de réaliser une économie d’énergie de 25 %. Intéressant à plus d’un titre, non seulement pour les aides obtenues en amont mais aussi pour les économies réalisées en aval. D’après les statistiques d’ailleurs, 60 % des dossiers Habiter mieux déposés pour l’OPAH (opération programmée pour l’amélioration de l’Habitat, partenaire de l’ANAH à l’échelle du Pays du Ternois) concernent de l’isola- tion de toiture, du chauffage et des menuiseries. LA FIN EN 2017 ? Mais il y a urgence à se manifes- ter, puisque l’opération est censée prendre fin en avril 2017, com- prenant un délai d’instruction des dossiers. Une bonne nouvelle à l’horizon ? « On a très bon espoir que ce soit reconduit jusqu’à fin 2017 », confie Simon Kulakows- ki. A. CHA. Juste la chaudière, maintenant possible La nouvelle chaudière (l’ancienne avait environ trente ans). – Une aide comme celle reçue par la famille Vic- tor est-elle fréquente ? « Ce couple était en plafond de revenus très modestes. Il a obtenu le maximum de ce qui peut se faire à l’ANAH. » – Au-delà des conditions de revenus, quelles sont les autres contraintes ? « Les propriétaires s’engagent à habiter leur bien pendant six ans comme résidence principale. Les aides n’ont pas vocation à permettre la location derrière ou une revente avec plus-value. » – Combien de temps ce genre d’opération prend-elle ? « Il faut en moyenne neuf à douze mois entre le moment où les propriétaires se présentent en per- manence et la visite de fin des travaux. » Permanences le lundi et mercredi (10 h-12 h) au siège des Vertes col- lines du Saint-Polois ; mardi (10 h-12 h) au Pernois ; jeudi (10 h-12 h) à la mairie de Frévent et (14 h-16 h) à la mairie d’Auxi-le-Château. TROIS QUESTIONS À ... ............................................................................. SIMON KULAKOWSKI, employé chez INHARI « Il faut neuf à douze mois pour aboutir » 9 972 € C’est le prix qu’ont coûté la chaudière et l’isolation des combles, financés à 77% par l’ANAH (4 635 €), la prime Habi- ter mieux (2 000 €) et la com de com du Pernois (964 €). À la charge du couple au final : 2 373 €. 121 € Le montant d’un premier rem- boursement EDF depuis les travaux. Le couple est passé de l’étiquette énergétique G à la E. 6 114 000 € Le montant des aides financées depuis avril 2012 par l’OPAH. Si au maximum 47 dossiers Habi- ter mieux peuvent être validés chaque année, une bonne moi- tié peut encore être déposée. En chiffres On redonne la possibilité pour les revenus très modestes de ne remplacer que leur chaudière.

10 Ternois LA VOIX DU NORD MARDI 6 SEPTEMBRE …6 114 000 € Le montant des aides financées depuis avril 2012 par l’OPAH. Si au maximum 47 dossiers Habi-ter mieux peuvent être

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LA VOIX DU NORD MARDI 6 SEPTEMBRE 201610 Ternois

2216.

PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE [email protected]

PERNES.– Comment se présentait votre ha-bitat quand vous avez emménagé ?« Nous avons acheté la maison il ya deux ans et emménagé six moisplus tard. Avant ça, il a fallu fairedes travaux : on a abattu un mur,aménagé la cuisine, refait lesquatre chambres… On a tout faitnous-mêmes, sauf le carrelage etl’électricité. »– Qu’est-ce qui vous a poussé à sol-liciter une aide ?« Avant l’achat, le chauffagistenous avait dit que la chaudièretiendrait encore super longtemps.Mais après l’entretien, elle a com-mencé à nous lâcher. Elle avaitplus de trente ans a priori et a com-mencé à dégager du monoxyde decarbone. Dès que les émanationscommençaient, on arrêtait la

chaudière. L’hiver en se cou-chant, on l’arrêtait pour la nuit.On a décidé de la changer et c’estlà qu’une voisine nous a parléd’aides possibles. Nous sommesallés voir Simon Kulakowski lorsd’une permanence. »– En quoi cette aide vous a-t-elle étébénéfique ?« Nous avions déjà un devis pourun modèle standard à condensa-tion, à environ 5 000 € hors taxe.Cette chaudière, on aurait detoute façon dû la changer, on l’au-rait fait sous crédit ou autre maison n’aurait plus eu de fonds pourle reste des travaux. La terrassepar exemple, qu’on est en train defaire. On n’aurait pas fait non plusl’isolation incluse dans les aides. »– Au final, vous avez dépensé envi-ron 2 000 € pour changer de chau-dière et isoler vos combles…Alexandre Victor : « Au débutj’étais réticent, je ne pensais pasobtenir ce montant. Je suiscontent d’avoir eu autantd’aides. »

Un couple, trois enfants et 77 %d’aides pour rénover leur maisonL’Agence nationale de l’habitat et son partenaire l’OPAH (opération programmée pour l’amélioration del’habitat) proposent aux foyers modestes des aides pour des rénovations vouées à réaliser des économiesd’énergie. Claire et Alexandre Victor, à Pernes, en ont bénéficié. D’autres le peuvent jusqu’en avril 2017.

Claire et Alexandre Victor, avec trois enfants, ont débloqué le maximum d’aidespossibles pour leur maison sise sur la place du Pré-Englard.

À l’époque où il a monté son dos-sier Habiter mieux – Autonomieet Grandes dégradation existentégalement –, le couple pernoisn’a pas vraiment eu le choix :pour obtenir des aides par le biaisde l’opération programmée, il fal-lait composer un bouquet d’aumoins deux travaux. « Sinon,l’ANAH (l’Agence nationale del’habitat, ndlr) refusait », affirmeSimon Kulakowski, employé chezl’opérateur INHARI et que la fa-mille Victor a rencontré lors deses permanences.

RÉALISER COÛTE QUE COÛTE UNEÉCONOMIE D’ÉNERGIE DE 25%De fait, nombre de propriétairesaux revenus modestes, ne pou-vant malgré les subventions in-vestir dans plusieurs chantiers,ont dû y renoncer. Mais la donnea changé. « Depuis le mois de juinon redonne la possibilité, pour lesrevenus très modestes, de ne rem-placer que leur chaudière », sous ré-serve de réaliser une économie

d’énergie de 25 %. Intéressant àplus d’un titre, non seulementpour les aides obtenues en amontmais aussi pour les économiesréalisées en aval.D’après les statistiques d’ailleurs,60 % des dossiers Habiter mieux

déposés pour l’OPAH (opérationprogrammée pour l’améliorationde l’Habitat, partenaire del’ANAH à l’échelle du Pays duTernois) concernent de l’isola-tion de toiture, du chauffage etdes menuiseries.

LA FIN EN 2017 ?Mais il y a urgence à se manifes-ter, puisque l’opération est censéeprendre fin en avril 2017, com-

prenant un délai d’instructiondes dossiers. Une bonne nouvelleà l’horizon ? « On a très bon espoirque ce soit reconduit jusqu’à fin2017 », confie Simon Kulakows-ki. A. CHA.

Juste la chaudière, maintenant possible

La nouvelle chaudière (l’ancienne avaitenviron trente ans).

– Une aide comme cellereçue par la famille Vic-tor est-elle fréquente ?« Ce couple était en plafondde revenus très modestes. Ila obtenu le maximum de cequi peut se faire à l’ANAH. »– Au-delà des conditionsde revenus, quelles sont

les autres contraintes ?« Les propriétaires s’engagent à habiter leur bienpendant six ans comme résidence principale. Lesaides n’ont pas vocation à permettre la locationderrière ou une revente avec plus-value. »– Combien de temps ce genre d’opérationprend-elle ?« Il faut en moyenne neuf à douze mois entre lemoment où les propriétaires se présentent en per-manence et la visite de fin des travaux. »Permanences le lundi et mercredi (10 h-12 h) au siège des Vertes col-lines du Saint-Polois ; mardi (10 h-12 h) au Pernois ; jeudi (10 h-12 h) àla mairie de Frévent et (14 h-16 h) à la mairie d’Auxi-le-Château.

TROIS QUESTIONS À ................................................................................

SIMON KULAKOWSKI, employé chez INHARI

« Il faut neuf à douzemois pour aboutir »

9 972 €C’est le prix qu’ont coûté lachaudière et l’isolation descombles, financés à 77% parl’ANAH (4 635 €), la prime Habi-ter mieux (2 000 €) et la comde com du Pernois (964 €). À lacharge du couple au final :2 373 €.

121 €Le montant d’un premier rem-boursement EDF depuis lestravaux. Le couple est passé del’étiquette énergétique G à la E.

6 114 000 €Le montant des aides financéesdepuis avril 2012 par l’OPAH. Siau maximum 47 dossiers Habi-ter mieux peuvent être validéschaque année, une bonne moi-tié peut encore être déposée.

En chiffres

On redonne la possibilité pour les revenus très modestesde ne remplacer que leur chaudière.