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1436 CLAUDE DES ARMOISES
Les sources allemandes de l'histoire de Jeanne d'Arc, Eberhard Windecke. 1903.-Gallica.bnfVallet de Viriville, Auguste. Histoire de Charles VII, roi de France, et de son époque : 1403-1461. Tomesecond, 1429-1444. 1863/Gallica.bnf
Claude des Armoises est connue par l’imposture de la fausse Pucelle.
Elle apparait en 1436 aux environs de Metz et disparait ensuite, vers 1441,
totalement de l’Histoire.
Sur la pierre de Marbre de la grande cour du palais, à Paris, Claude
des Armoises assure arriver de Rome. Elle s’y serait rendue, disait-elle, pour
obtenir le pardon de quelque cas réservé et y serait demeurée, sous un
déguisement militaire masculin, dans les troupes pontificales du pape Eugène
IV, pendant les troubles provoquées par la révolution romaine de 1434.
On la retrouve en pays rhénan, à Mayence où elle est ainsi recueillie.
Jeanne d’Arc aurait prédit sa mort prochaine, une autre doit lui succéder, et
venir de Rome. Claude des Armoises, originaire elle aussi, des frontières
rhénanes et lorraines, et chercheuse d’aventures, assure elle aussi, arriver de
Rome.
L’auteur admet que, pourvue de la connaissance de cette prédiction
bizarre, l’aventurière ait cherché à exploiter à son profit, en se présentant
comme munie du signe de créance prophétisé par Jeanne en personne.
Dans le temps même où Jean Darc, l’oncle de Jeanne, était nommé
arpenteur du roi, une femme parut, qui disait être la Pucelle Jeanne, échappée
au supplice de Rouen. Cette fille s’appelait Claude. Son âge et son physique lui
donnaient quelque ressemblance avec la véritable héroïne.
Elle se faisait appeler Jeanne du Lis, la Pucelle de France. Claude se
montra, le 20 mai 1436, à la Grange-aux-Ormes, près de Saint-Privat et fut
présentée à des seigneurs de Metz. Les deux frères de la Pucelle, Pierre et
Petit-Jean la virent en ce lieu.
Par un fait de stupidité ou d’un fait intéressé, les deux paysans
anoblis reconnurent cette aventurière et furent reconnus d’elle. La fausse
1436 CLAUDE DES ARMOISES
Les sources allemandes de l'histoire de Jeanne d'Arc, Eberhard Windecke. 1903.-Gallica.bnfVallet de Viriville, Auguste. Histoire de Charles VII, roi de France, et de son époque : 1403-1461. Tomesecond, 1429-1444. 1863/Gallica.bnf
Jeanne Darc se vit accueillie, fêtée et comblée. Après un pèlerinage à Notre
Dame de Liesse, elle passa au Luxembourg, chez la nouvelle duchesse,
Elisabeth de Görlitz et résida quelque temps près de cette dame, à Arlon.
Claude s’habillait constamment en homme, montait à cheval et
portait l’épée, comme Jeanne. La fausse Pucelle se rendit à Cologne où elle
s’assura le comte Ulrich de Wurtemberg comme protecteur. Au milieu d’une
assemblée de nobles, elle se vanta de rétablir subitement dans son intégrité
une nappe déchirée en deux parts, ou les fragments d’une vitre jetée contre le
mur et toute brisée.
Elle s’attira les foudres de l’Inquisition de Cologne et fut citée devant
le Saint-Office mais grâce à la protection du comte, elle s’échappa de
Cologne ; excommuniée, elle regagna la France.
A Erlon, elle séduisit un chevalier lorrain nommé Robert des
Armoises. En 1436, elle était mariée légitimement à ce gentilhomme et eut
bientôt deux fils. Le second frère de Jeanne, Petit-Jean, alla plaider la cause
auprès du roi et des Orléanais. La fausse Pucelle entreprit de correspondre
avec le roi et diverses autorités.
De 1437 à 1439, d’assez étranges exploits lui sont attribués.
Séparée de son mari, concubine d’un prêtre, elle aurait porté la main sur une
personne sacrée : soit son père ou sa mère.
En 1439, la guerre civile avait éclaté dans le Poitou. La dame des
Armoises y figurait à titre de capitaine de gens d’armes. Elle avait pour
partisan Gilles de Rais, ancien compagnon d’armes de la Pucelle qui lui donna
pour lieutenant un gentilhomme nommé Signenville.
Il s’agissait de prendre le Mans, et Claude, qui probablement
combattit et triompha sous les murs de cette ville, fut appelée la Pucelle du
1436 CLAUDE DES ARMOISES
Les sources allemandes de l'histoire de Jeanne d'Arc, Eberhard Windecke. 1903.-Gallica.bnfVallet de Viriville, Auguste. Histoire de Charles VII, roi de France, et de son époque : 1403-1461. Tomesecond, 1429-1444. 1863/Gallica.bnf
Mans.
D’après une chronique espagnole, La Pucelle du Mans écrivit au roi
Enrique IV et lui rappela, au nom de Charles VII, l’antique alliance qui unissait
entre elles la France et la Castille.
Une flottille de trente bateaux fut armée par les soins du connétable
Alvaro de Luna. La Rochelle, à l’aide de ce secours maritime, fut, assure-t-on,
forcée et se soumit à la fausse pucelle. Ces faits auraient eu lieu vers la fin du
mois de juin 1439.
En juillet-septembre de la même année, Claude des Armoises n’avait
point encore paru auprès du roi. Charles VII, instruit du bruit qui se faisait
autour de cette femme, donna ordre qu’on la lui amenât.
Le roi, blessé au pied, portait à cette jambe, une botte en cuir
mauve. Lorsqu’elle se présenta, un des familiers du roi répéta la scène de
Chinon et se présenta comme le roi. Claude avertie, triompha de ce piège.
Charles VII, à son tour, lui dit avec émotion :
« Pucelle m’amie, vous soyez la très-bien revenue, au nom de Dieu,
qui sçait le secret qui est entre vous et moi. »
A ces mots, Claude tomba à genoux, confessa sa fraude et implora
son pardon.
Cette femme comparut en justice à Tours et il semble qu’elle fut
épargnée.