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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S105 l’endurance était toujours plus faible du côté restant pseudarth- rosé (6/6) ; b) parmi les 7 patients consolidés, 6/7 la force mus- culaire et l’endurance étaient plus grandes du côté consolidé. CONCLUSION. Il semble justifié de traiter les pseudarthroses du grand trochanter chez les patients porteurs d’une PTH. La con- solidation n’a pas d’influence sur le score douleur, mais elle amé- liore la qualité de la marche et la force et l’endurance des fessiers qui peuvent alors revenir à la normale. La consolidation n’est pas suffisante mais elle est indispensable à la correction de la marche et de la force et surtout à l’obtention d’une endurance normale. 162 Gestion des inégalités de longueur en cas de PTH sur luxation invété- rée de hanche Alexandre RICHARD*, Jean-Paul CARRET La réalisation d’une prothèse totale de hanche sur luxation invétérée de hanche représente un cas technique particulier. La stratégie préopératoire devra tenir compte d’une inégalité de lon- gueur préexistante d’origine complexe, à la fois par ascension de la tête fémorale en rapport avec la hauteur de la luxation mais également en raison d’une torsion compensatrice des segments sous-jacents (fémur et tibia). La rotation compensatrice du rachis, fixée ou non, conditionnera la nécessité d’égalisation du membre inférieur. Des clichés de bending préopératoires seront demandés dans chaque cas. Il ne faudra pas chercher à rallonger un patient dont les clichés de bending sont négatifs (rachis fixé, irréductible). La gestion de ce raccourcissement préopératoire du membre inférieur combine la chirurgie acétabulaire avec la chirurgie fémo- rale. Nous conseillons une intervention en 1 temps opératoire Le positionnement pelvien anatomique du composant acéta- bulaire est admis par la plupart des auteurs. En cas de défect osseux important, une mise en place légèrement supérieure, à 10 mm au-dessus du paléocotyle, procure un stock osseux de meilleure qualité pour un compromis biomécanique acceptable. La mise en place de la cupule dans le paléocotyle se heurte parfois à une sclérose des parties molles qui aggrave considéra- blement les difficultés d’abaissement, en particulier pour des patients multi-opérés dans l’enfance. Dans ces cas, une inégalité de longueur résiduelle équivaut quelquefois à un moindre mal en comparaison aux risques d’alourdir le geste opératoire. En cas de luxation bilatérale, ce cadre particulier autorise un abaissement en dessous d’un allongement optimal. Une large arthrolyse sera systématique mais certains auteurs déconseillent des gestes supplémentaires de relâchement agres- sifs des parties molles tels les techniques de ’Judet des fessiers’ qui déstabilisent la hanche et potentialisent le risque neurologi- que. Les traumatismes du nerf sciatique, qu’ils soient directs ou indirects, dépendent de la lourdeur du geste opératoire comme de l’expérience de l’opérateur. Certains facteurs favorisent cer- tainement les atteintes neurologiques en cas d’allongement important (raideur articulaire préopératoire sévère, antécédents chirurgicaux multiples). Lorsque le rachis est souple et réductible, il faudra égaliser les membres inférieurs et se mettre dans le paléocotyle. Lorsque le rachis est fixé et irréductible, il ne faudra pas égaliser les membres inférieurs, se mettre dans le paléocotyle et raccourcir le fémur par une ostéotomie sous-trochantérienne. Elle permet toujours d’abaisser le grand trochanter et consolide dans pratiquement tous les cas. Elle autorise par la même occasion la correction de l’anté- version fémorale souvent excessive dans ce contexte. 163 Désarthrodèse prothèse totale de hanche Sébastien LUSTIG*, Olivier T AYOT, Jean-Paul CARRET, Jacques BÉJUI-HUGUES INTRODUCTION. La désarthrodèse-prothèse totale de hanche est une intervention peu fréquente aux difficultés multiples. Nous avons souhaité rapporter l’expérience du service depuis 15 ans. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétros- pective concernant 24 interventions chez 23 patients (1 cas bila- téral, 13 femmes, 10 hommes) entre 1988 et 2003, à propos de 6 hanches droites et 18 hanches gauches. Les étiologies des arthrodèses rencontrées (n = 16 intraarticulaires, n = 8 extra-arti- culaires) étaient une infection (n = 17), 1 séquelle de trauma- tisme (n = 3), une dysplasie de hanche (n = 1), une épiphysioloyse (n = 1) et une spondylarthrite ankylosante (n = 2). Nous nous sommes intéressés à l’arthrodèse initiale (position, inégalité de longueur), au retentissement sur les articu- lations de proximité, aux indications de désarthrodèse. L’âge moyen était de 53,5 ans (30-74), l’ancienneté de l’arthrodèse de 35 ans (7-59) et le recul moyen de 7,5 ans. Les abords réalisés et les implants mis en place ont été relevés. Concernant les résultats cliniques au dernier recul, la douleur,la marche et la mobilité de la hanche ont été évaluées. L’inégalité de longueur a été mesurée et les différentes complications ont été rapportées. RÉSULTATS. La position de l’arthrodèse initiale était jugée satisfaisante (flexion 20°, adduction 0-10°, rotation externe 0-20°) pour n = 11 cas ; l’inégalité de longueur était de 4 cm (2-8). L’atteinte d’une articulation de proximité concernait le rachis lombaire (n = 18), le genou homolatéral (n = 15), le genou controlatéral (n = 8) et la hanche controlatérale (n = 6). Les indi- cations de désarthrodèse étaient soit des plaintes fonctionnelles (douleurs lombaires n = 7, genou homolatéral n = 12, boiterie et inégalité de longueur) soit une intervention nécessaire au niveau du genou homolatéral. Neuf abords antérolatéraux et 15 abords postérolatéraux (n = 11 trochantérotomies) ont été réalisés, afin de mettre en place 13 implants cimenté, 9 implants sans ciment et 2 implants mixtes cupule cimentée et tige sans ciment. Vingt- deux hanches opérées étaient indolores (n = 24) avec améliora- tion des douleurs lombaires et du genou homolatéral. La marche s’effectuait sans canne pour 16 patients mais 22 patients conser- vaient une boiterie. La flexion était de 78. L’inégalité de lon- *Henri Migaud, Service d’Orthopédie C, Hôpital Salengro, CHRU de Lille, 59037 Lille Cedex. *Alexandre Richard, Pavillon T, place d’Arsonval, 69003 Lyon.

162 Gestion des inégalités de longueur en cas de PTH sur luxation invétérée de hanche

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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S105

l’endurance était toujours plus faible du côté restant pseudarth-rosé (6/6) ; b) parmi les 7 patients consolidés, 6/7 la force mus-culaire et l’endurance étaient plus grandes du côté consolidé.

CONCLUSION. Il semble justifié de traiter les pseudarthrosesdu grand trochanter chez les patients porteurs d’une PTH. La con-solidation n’a pas d’influence sur le score douleur, mais elle amé-liore la qualité de la marche et la force et l’endurance des fessiersqui peuvent alors revenir à la normale. La consolidation n’est passuffisante mais elle est indispensable à la correction de la marcheet de la force et surtout à l’obtention d’une endurance normale.

162 Gestion des inégalités de longueuren cas de PTH sur luxation invété-rée de hanche

Alexandre RICHARD*, Jean-Paul CARRET

La réalisation d’une prothèse totale de hanche sur luxationinvétérée de hanche représente un cas technique particulier. Lastratégie préopératoire devra tenir compte d’une inégalité de lon-gueur préexistante d’origine complexe, à la fois par ascension dela tête fémorale en rapport avec la hauteur de la luxation maiségalement en raison d’une torsion compensatrice des segmentssous-jacents (fémur et tibia). La rotation compensatrice durachis, fixée ou non, conditionnera la nécessité d’égalisation dumembre inférieur. Des clichés de bending préopératoires serontdemandés dans chaque cas. Il ne faudra pas chercher à rallongerun patient dont les clichés de bending sont négatifs (rachis fixé,irréductible).

La gestion de ce raccourcissement préopératoire du membreinférieur combine la chirurgie acétabulaire avec la chirurgie fémo-rale. Nous conseillons une intervention en 1 temps opératoire

Le positionnement pelvien anatomique du composant acéta-bulaire est admis par la plupart des auteurs. En cas de défectosseux important, une mise en place légèrement supérieure, à10 mm au-dessus du paléocotyle, procure un stock osseux demeilleure qualité pour un compromis biomécanique acceptable.

La mise en place de la cupule dans le paléocotyle se heurteparfois à une sclérose des parties molles qui aggrave considéra-blement les difficultés d’abaissement, en particulier pour despatients multi-opérés dans l’enfance. Dans ces cas, une inégalitéde longueur résiduelle équivaut quelquefois à un moindre mal encomparaison aux risques d’alourdir le geste opératoire. En cas deluxation bilatérale, ce cadre particulier autorise un abaissementen dessous d’un allongement optimal.

Une large arthrolyse sera systématique mais certains auteursdéconseillent des gestes supplémentaires de relâchement agres-sifs des parties molles tels les techniques de ’Judet des fessiers’qui déstabilisent la hanche et potentialisent le risque neurologi-que. Les traumatismes du nerf sciatique, qu’ils soient directs ouindirects, dépendent de la lourdeur du geste opératoire commede l’expérience de l’opérateur. Certains facteurs favorisent cer-tainement les atteintes neurologiques en cas d’allongement

important (raideur articulaire préopératoire sévère, antécédentschirurgicaux multiples).

Lorsque le rachis est souple et réductible, il faudra égaliser lesmembres inférieurs et se mettre dans le paléocotyle. Lorsque lerachis est fixé et irréductible, il ne faudra pas égaliser les membresinférieurs, se mettre dans le paléocotyle et raccourcir le fémur parune ostéotomie sous-trochantérienne. Elle permet toujoursd’abaisser le grand trochanter et consolide dans pratiquement tousles cas. Elle autorise par la même occasion la correction de l’anté-version fémorale souvent excessive dans ce contexte.

163 Désarthrodèse prothèse totale dehanche

Sébastien LUSTIG*, Olivier TAYOT,Jean-Paul CARRET, Jacques BÉJUI-HUGUES

INTRODUCTION. La désarthrodèse-prothèse totale de hancheest une intervention peu fréquente aux difficultés multiples. Nousavons souhaité rapporter l’expérience du service depuis 15 ans.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétros-pective concernant 24 interventions chez 23 patients (1 cas bila-téral, 13 femmes, 10 hommes) entre 1988 et 2003, à propos de6 hanches droites et 18 hanches gauches. Les étiologies desarthrodèses rencontrées (n = 16 intraarticulaires, n = 8 extra-arti-culaires) étaient une infection (n = 17), 1 séquelle de trauma-tisme (n = 3), une dysplasie de hanche (n = 1), uneépiphysioloyse (n = 1) et une spondylarthrite ankylosante(n = 2). Nous nous sommes intéressés à l’arthrodèse initiale(position, inégalité de longueur), au retentissement sur les articu-lations de proximité, aux indications de désarthrodèse. L’âgemoyen était de 53,5 ans (30-74), l’ancienneté de l’arthrodèse de35 ans (7-59) et le recul moyen de 7,5 ans. Les abords réalisés etles implants mis en place ont été relevés. Concernant les résultatscliniques au dernier recul, la douleur,la marche et la mobilité dela hanche ont été évaluées. L’inégalité de longueur a été mesuréeet les différentes complications ont été rapportées.

RÉSULTATS. La position de l’arthrodèse initiale était jugéesatisfaisante (flexion 20°, adduction 0-10°, rotation externe0-20°) pour n = 11 cas ; l’inégalité de longueur était de 4 cm(2-8). L’atteinte d’une articulation de proximité concernait lerachis lombaire (n = 18), le genou homolatéral (n = 15), le genoucontrolatéral (n = 8) et la hanche controlatérale (n = 6). Les indi-cations de désarthrodèse étaient soit des plaintes fonctionnelles(douleurs lombaires n = 7, genou homolatéral n = 12, boiterie etinégalité de longueur) soit une intervention nécessaire au niveaudu genou homolatéral. Neuf abords antérolatéraux et 15 abordspostérolatéraux (n = 11 trochantérotomies) ont été réalisés, afinde mettre en place 13 implants cimenté, 9 implants sans cimentet 2 implants mixtes cupule cimentée et tige sans ciment. Vingt-deux hanches opérées étaient indolores (n = 24) avec améliora-tion des douleurs lombaires et du genou homolatéral. La marches’effectuait sans canne pour 16 patients mais 22 patients conser-vaient une boiterie. La flexion était de 78. L’inégalité de lon-

*Henri Migaud, Service d’Orthopédie C, Hôpital Salengro,CHRU de Lille, 59037 Lille Cedex.

*Alexandre Richard, Pavillon T, place d’Arsonval, 69003 Lyon.