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Dixième Annee :Février 1906 Nouvelle série No 4 Journal {('éludes ésotériques, Psychitlues el divinatoires LE nA.SARD n'existe pas Directeur -: P APUS RÉDACTEUR EN CHEF : ETIENNE BELLOT LE SURNATUREL n'existe pas ABONNEMENT UNIQUE : 3 FRANCS PAR AN de la -rédaction R. BtrCHÈRE ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE LA RÉDACTlOfl ET l'ADMINISTRATION, MAN· DATS, ABONNEMENTS, f:TC., AU HOM DE CHACDRNAC, LIBRAIRE, 11, QUAI SAINT· MICHEL, PARIS. Rédaction el admiftislration Tou$ les jours DE 10 HEun'Es A MiDI SOMMAIRE Controverses Alchimiques La théorie et la pratique du Grand OEu- vre sont si indissolublement unies qu'au dire des alchimistes on ne saurait cxposer la 'première sans dévoiler immédiatement la seconde. Aussi Arnauld de Villeneuve désirant convaincre Raymond Lulle tout en con- servant son secret dut procéder à une démonstration expérimentale et opérer la transmutation sous ses ye\L'-. L'histoire nous apprend que Raymond Lulle fut convaincu, mais il n'en faudrait point conolure que l'argument est décisif, car bien dcs tI,'u-usmutations ont été e11'ec- tuées depuis de, ant des témoins dignes de foi sans que l'on ail cessé pour cela de Con trovcl'ses alchEmi(lucs Talismans ct Mariages . Le Fantôme (P Algol' . Simples Conseils . Philosophie . Asu·ologic " . Un spirite .athée " .. Annonces Chncol'nac .. ABEl, HAA'l'AN. ;rlDJANEUQ. A. JOUXET. R. BUCIlÈRE. ANDJllt TSCITUI. F. B. E. BELLOT. contester l'existence de la Pierre des Phi- losophes. Mais s'il existe une corrélation étroite entre la. théorie et la pratique du Grand OEuvre il est évident que d'autre part il y a une conncxion i.ntirne entre la première et les idées des alchimistcs sur la nature en général et sur c,el1e des êtres en parti- culier. A ce point de vue il est indispensable au praticien de connaîtrc la doctrine phi- losophique cIe ceux dont il prétend mettre à profit les enseignements pratiques. Elle lui fournit non seulement la raison d'être des opérations qu'ils prescrivent et la jus- tification rationnelle de leur technique opératoire, mais aussi la manière dont il convient d'envisager les mutations de la matière. Dans nos sciences modernes, en chimie notamment, la théorie n'intervient que pour interpréter les faits et guider l'cxpérience. « Une théorie parfaite, dit Wü.rtz, devrait non seulement guider l'expérience, elle devrait la devancer. » La théorie alchimi- que va plus loin encore, car si ellè inspire la pratique clle apprend en outre à consi- dél?cr les faits qui caractél'isent cettc der- nièrc conformément au but qu'on se pro-

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Dixième Annee :Février 1906 Nouvelle série No 4

Journal {('éludes ésotériques, Psychitlues el divinatoires

LE nA.SARDn'existe pas

Directeur -: P APUSRÉDACTEUR EN CHEF :

ETIENNE BELLOT

LE SURNATURELn'existe pas

ABONNEMENT UNIQUE : 3 FRANCS PAR AN

SecTcta~re de la -rédaction

R. BtrCHÈRE

ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNE LARÉDACTlOfl ET l'ADMINISTRATION, MAN·DATS, ABONNEMENTS, f:TC., AU HOM DECHACDRNAC, LIBRAIRE, 11, QUAI SAINT·MICHEL, PARIS.

Rédaction el admiftislrationTou$ les jours

DE 10 HEun'Es A MiDI

SOMMAIRE

Controverses AlchimiquesLa théorie et la pratique du Grand Œu­

vre sont si indissolublement unies qu'audire des alchimistes on ne saurait cxposerla 'première sans dévoiler immédiatementla seconde.

Aussi Arnauld de Villeneuve désirantconvaincre Raymond Lulle tout en con­servant son secret dut procéder à unedémonstration expérimentale et opérer latransmutation sous ses ye\L'-.

L'histoire nous apprend que RaymondLulle fut convaincu, mais il n'en faudraitpoint conolure que l'argument est décisif,car bien dcs tI,'u-usmutations ont été e11'ec­tuées depuis de, ant des témoins dignesde foi sans que l'on ail cessé pour cela de

Controvcl'ses alchEmi(lucsTalismans ct Mariages .Le Fantôme (PAlgol' .Simples Conseils .Philosophie .Asu·ologic " .Un spirite .athée " ..Annonces Chncol'nac..

ABEl, HAA'l'AN.

;rlDJANEUQ.

A. JOUXET.

R. BUCIlÈRE.

ANDJllt TSCITUI.

F. B.E. BELLOT.

contester l'existence de la Pierre des Phi­losophes.

Mais s'il existe une corrélation étroiteentre la. théorie et la pratique du GrandŒuvre il est évident que d'autre part il ya une conncxion i.ntirne entre la premièreet les idées des alchimistcs sur la natureen général et sur c,el1e des êtres en parti­culier.

A ce point de vue il est indispensableau praticien de connaîtrc la doctrine phi­losophique cIe ceux dont il prétend mettreà profit les enseignements pratiques. Ellelui fournit non seulement la raison d'êtredes opérations qu'ils prescrivent et la jus­tification rationnelle de leur techniqueopératoire, mais aussi la manière dont ilconvient d'envisager les mutations de lamatière.

Dans nos sciences modernes, en chimienotamment, la théorie n'intervient quepourinterpréter les faits et guider l'cxpérience.

« Une théorie parfaite, dit Wü.rtz, devraitnon seulement guider l'expérience, elledevrait la devancer. » La théorie alchimi­que va plus loin encore, car si ellè inspirela pratique clle apprend en outre à consi­dél?cr les faits qui caractél'isent cettc der­nièrc conformément au but qu'on se pro-

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LB VOILE D'ISIS

ABEL HAATA..N

f)ose d'atteindre; elle met en lumière lesi irconstances essentielles qui sont imper­f eptibles, et les distingue de circonstancesl.ccidenteUes qui, plus saillantes, tendent? accaparer l'attention à leur détriment.

Dans la pratique alchimique les données,oe l'expérience n'interviennent, en cffet.!.ue lorsqu'il s'agit d'élire la matière pre­;ûère ou de mettre en lumière les procédés~ e la nature ; r élément philosophique et,lationnel est le seul dispensateur des for­, les opératives., Coordonnées en vue d'une fin commune,

]~~s diverses opérations perdent leur carac­. ;':re distinctif, et le mécanisme des réac­1ions chimiques s'efface devant le procès. :Jnnmique du Grand Œuvre.\ Ce n'est donc pas sans raison que, se

('istinguant des souffieurs et des empiri­( !aes qui prétendaient que l'expérience sef :ûfit à ell~même, les véritables alchimis­t \ S prenaient le titre de philosophes, et( ~.lo.lifiaient leur pratique de l'épithète de{. ~ and art ou art royal.

fNous reviendrons sur cet intéressantJ. tr ,Jc ..

••~l~\alismans et Mariages

'Pênétrons-nousbien que, notes lumineu­1> < i, notes harmoniques, notes de saveurs,r. . tes d'odeurs ne sont que des variantesè! l'ondulation initiale au même titre quel, . IS les corps ne sont les aspects différents~ ,.me même substance élêmentaire et pri­n .:>rdiale, qui après tout n'est peut-être,1 C ur ne pas dire certainement, qu'une

t li'lire USlon..« Ami lecteur ». comme dit mon aimable

c : llègue de rédaction, M. Bucbère, tu doisti dire, voilà un occultiste qui nous pré­s :' 'l.te sa prétendue science sous un aspectb:i:m badin; c'est plutôt de la gaie scienceq ~ e de la science occulte, de celle qui pourh tl masses évoque la frissonnante idée den':~gienoire. A cela je te répondrai: touteSt,'ence, quelle qu'elle soit est joyeuse en

elle-même, car n'est-elle pas une parcellede la vérité radieuse, resplendissante?Ceux qui croient en imposer, en parlant

··d'un nir morose, en n'invoquant que mys-­tères et secrets terribles ne sont que descharlatans et des farceurs.

Il n'y a d'occulte que ce qu'onne connattpas à fond ct en cela jusqu'ici ,les - vraies- causes qui font brûler une bougie ouobligent une pomme qui se détache de SOD

arbre à tomber, nous restent aussi bieninconnues que celles des matérialisationsou des troublants phénomènes de la télé­pathie entre autres.

Il faut présenter les questions les plussérieuses sous des aspects séduisants, don­ner une solution élégante aux problèmes,disent les mathématiciens. Ne sont-ce pasavec de simples et naïves paraboles quesont fixées les « Paroles de Vie » ?

Lorsque l'auditoire est sous une joyeuseinfluence, c'est alors qu'il est le mieux dis­posé pour écouter et se souvenir. Resteréveillé est un avantage sérieux que ne pro­curent jamais les somnolents sermons deshommes graves et souvent creux.

En cela je ne fais que suivre l'exemplede notre maltre Papus, qui sait en sescours du soir vous expliquer les graveslettres hébraïques ot les éléments de laCabale; (j'aUais écrire Kabbale, comme lespurs); tout en entremêlant au iod et auShin des hors-d'œuvre très fantaisistes.

En fin de compte la méthode est sibonne que chaque sêance voit un nombrecroissant d'auditeurs.

Le maire de Chicago, lors de l'exposi­tion internationale qui eut lieu en cetteville, démontrait aux notables étrangers,réunis en un banquet, que sa ville étaitla première du monde et lui, par consé­quent, le premier magistrat de l'Univers.

Pour le commerce, l'industrie, et lessalaisons' surtout, ne chicanons pas cegrand Américain, mais nous estimons quesi Chicago figure le Ventre du monde,même que Londres en soit la Tête, on nese trompera pas en fixant Paris commerésidence à son Esprit. Il y a pris racine

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LE VOILE D'ISIS 3•

depuis longtemps, surtout sur cette vieillerive gauche dans un périmètre facile àdéterminer.

L'esprit a plusieurs aspects, plusieurslocalisations dans notre capitale, et au bonnuméro II du quai Saint-Michel, à l'en­seigne: «Chacornac, éditeur», s'abriteune bonne parcelle de l'esprit, - dit

.occulte.On peut souvent y rencontrer, vers le

soir, ce que Paris renferme de cerveauxavides de s'instruire dans les choses derau-delà. Ne croyez pas y avoir desgens bizarres, habillés comme des Faustd'un autre siècle, parlant un langage mys­térieux ; non.

Ils sont comme Monsieur tout le monde,se mêlent à la vie générale, exercent lesmétiers les plus divers ; - en notresiècle l'occulte ne nourrirait pas sonhomme. Ds sont joyeu."(, devisent entreeux, ont parfois la funeste habitude defumer; ce sont, du reste, les seules âcressolanées qu'ils brûlent à leurs dieux. Ilsn'envoûtent personne, ne lèvent aucunsort et encore moins ne disent ni messesroses, ni noires; par contre, quoiqueappartenant aux opinions souvent lesplus diverses, ils devisent courtoisemententre eux: chacun s'efforce, suivant sesfaibles moyens, de répandre la lumière, defaire pénétrer les idées qu'il croit bonnes.Détruire les superstitions. lever le voile del'occulte grâce aux méthodes scientifiques:telle est la vraie et seule science occulte.

Mais revenons à notre tableau des con­cordances. Nous avons établi que nousnaissions sous un signe, nous portonsdonc une signature et une pierre y cor­respond.

Les douze pierres choisies ne sontautres que celles qui se trouvaient incrus­tées dans le Rational du grand-prêtre dutemple de Salomon et au moyen desquel­les il rendait l'oracle: Urin et Thummin.

Si tous les signes, toutes les plantes,tous les animaux, ont généralement deux

~ ou plusieurs significations symboliques

h~<opposées: bonnes et mauvsises. il est

à remarquer que les pierres précieusesn'en ont qu'une, toujours bonne.

Deux écoles sont en présence: l'uneprétend que la pierre quc l'on doit porterest celle correspondant au signe zodiacalde la naissance (voir tableau) ; l'autre, quec'est cclle de la planète dominante dans lethème établi au moment de l'entrée dansle monde. Peut-être que toutes deux ontraison. La première pierre préserve d'unemanière générale, la seconde d'une faQonplus spéciale.

Ici encore sommes-nous en présenced'unesuperstition ou d'un phénomène réel ?La science traditionnelle est trop anciennepour qu'elle ait enregistré un fait quin'aurait pas une certaine base de réalité.A notre avis, l'auto-suggestion peuty jouerson rôle, mais néanmoins une pierrechoisie peut avoir certaines influences,tout au moins médicales.

En effet le nombre des genres de vibra­tions connus est fort grand. celui desgenres inconnus l'est davantage. Or ànotre époque on commence à vérifier l'effetde diverses pierres sur certaines personnes;mais les expériences sont fort délicates,car telle pierre convient à tel tempéramentet telle autre à celui d'un genre différent.N'oublions pas la délicatesse de beaucoupd'instruments de physique et le systèmenerveux r est encore plus parfois.

D'une manière courante, un remèdeproduira un effet bienfaisant à un maladeet ne soulagera pas un autre ; toute l'ho­méopathie est basée sur l'infiniment petit,donc rien d'étonnant qu'une pierre puisseavoir des influences électriques, magnéti­ques, et de genres variés.

On pourrait supposer que les différentsminéraux ont successivement été formés80US les influences de chaque planète.sont comme sortis des douze maisons dusoleil et par suite ont subi les différentsébranlements qu'ils conservent en eux.Ce sont des instruments àccordés qui con­linuent à jouer l'air initial. Les humainssortant à leur tour de ces maisons au

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{

l.E VOILE D'ISIS

devenu moins sensible, pourrait être pho­tographié totalement. Pourvu que l'on s'as­surât qu'il n'y avait dans le cabinet qu'unseul médium humain, on aurait, alors, parla photographie simultanée de ce médiumet du fantôme, une preuve absolue.

A. JaUNET.

C'~st avec un très vif plaisir que nousavons examiné la critique avisée que notresavant collaborateur Sédir a bien voulufaire de notre article sur la transmissionde pensée. Dans une matière aussi sérieuseque l'art occulte les conseils de nos ainésdoivent nous être particulièrement pré­cieux. Ils se souviennent, non sans frémirparfois de leurs imprudences passées,qu'ils ont été des jeunes, et qu'ils ont euautrefois des enthousiasmes dangereuxpour des expériences intéressantes ct pourdes théories séduisantes dont ils ont eux­mêmes reconnu par la suite les pernicieuxeffets. C'est leur devoir de nous guider, denous prévenir, et nous sommes heureuxque des Maîtres tels que Sédir nous prè­tent le concours de leurs lumières.

Ceci dit, nous croyons pouvoir répondreà notre collaborateur Sédir que si la trans·mission de pensée conslitue une torturcinfligée à un de nos organes internes et parconséquent une exception périlleuse résul­tant d'un désordre, nous avons réussi main­tes fois à la reproduire par le procédé quenous avons indiqué dans notre précédentarticle, si bien qu'à nos yeux l'exceptionparaissait être la règle.

Au cas où nous serions dans l'erreur,- qui donc oserait se prétendre infaillible?nous aurions toujours rexcuse de notreparfaite bonne foi. Nous n'ignorions pointque le phénomène de la transmission depensée ne pouvait être accompli qu'avecle concours de cCl'laines énergies de l'hom­me intérieur. qui - nous dit Sédir­échappent par leur nature à notre contrôle;mais il nous avait semblé, par la pratique,

cours dcs Ages subissent aussi pareillesinfluences.

Lorsque deux instruments semblable­ment accordés.se trouvent placés dans desconditions favorables, ils vibrent à l'unis­son ; les sons se fondent, se complètent,il y a mélodie. Si l'accord n'est pas établi,les notes se heurtent, il y a dissonance.

En un mot, un rubis calmera les nerfsde l'un, excitera ceux d'un autre, laisseraindifférents ceux d'un troisième.

Si la théorie des ondulations est réelleet que l'on puisse la vérifier sous tous ses~spects, les pierres précieuses· agiraientcomme talismans naturels ct non commetalismans consacrés, ce serait donc devraies amulettes.

Notre titre porte « Talismans et Maria­ges ». Nous avons traité la première ques­tion passons à la seconde.

TIDIA.NEUQ.

(lA fin au procluzin numéroJ.•

LE FANTOME D'ALGERDans les· Annales des sciences psychi­

ques, M. Charles Richet, lecélèbrc physio­logiste, rend compte des expériences dematérialisation dont il fut témoin à la villaCarmen, chez M. le général Noël.

Avec des ménagements et des réserves,il conclut à l'impossibilité morale de lafraude et à l'extrême probabilité d'unematérialisation réclle. 11 insiste sur la for­mation spontanée du fantôme hors ducabi­net et sa disparition dans le sol, phénomèneirréalisable par fraude, puisqu'il n'existeaucune trappe dans l'appartement. M. Ri­chet regrette seulement qu'on n'ait puphotographier la totalité du médium prin­cipal, dont la tête est restée voilée. Il y a,prétendent les spirites, danger pour lemédium à se découvrir en entier. Je mesuis demandé si ce danger ne disparailraitpas en plaçant près du médium, dans unecage de bois, des animaux narcotisés quifourniraient la plas importante quantité defluide, de sorte que le médium hwnain,

Sinlples•

conseils

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LE VOll..E D'ISISn

que la seule force de l'imagination au ser­vice d'une volonté calme et audacieusepermettait d'avoir prise sur ces secrètesénergies.

D'autre part, si la transmission de pen­sée est une violation dcs lois de la Nature,nous ferons remarquer au Lecteur que laplupart des faits qui ressortent de 1'0ccul­tismenous sembleraient alors des violationsanalogues. Nous serions curieux de con­naître à ce sujet la pensée intime du maî­tre occultiste Sédir.

Il nous répondra peut-être par la bou­che d'Eliphas Lévi - cet initié de sagesse- qui n'a pas craint d'écrire dans son der­nier chef-d'œuvre Le Grand Arcane oul'Occultisme dé<'oilé: « Volontaires ouinvolontaires, les évocations sont des cri­mes », et ailleurs: « Les désordres dansl'ordre moral produisent les désordresphysiques, et c'est ce que le vulgaireappelle des miraeles. » Le spiritisme,l'hypnotisme, le magnétisme, la divination,constituent de très dangereuses expérien­ces parce qu'elles nous mettent aux prisesavec le terrible Gardien du Seuil, les for­ces de rAstral, les manifestations de l'Hos­tile qui provoquent en nous un déséquili­bre de plus ou moins longue durée. Raressont les mages qui après avoir pris con­tact avec ces formidables adversairessont parvenus à s'en rendre absolumentles maUres. Aussi croyons-nous utiled'avertir les faibles d'espril ou les timo­rés. Nous les engageons à s'abstenir detoute expérimentation qui pourrait leurêtre préjudiciable. Quant aux intrépides,nous leur dirons: « En Ayant » ; mais nousleur conseillerons la prudence, la réflexionet la destruction intérieures de tous les pré­jugés et de toutes les idées préconçues,

Après des angoisses et des épreuves mul­tiples et extrêmement pénibles au coursdesquelles ils sentiront gl'Ïmacer en euxle Prince des Ténèbres, ils auront la joieineffable d'atteindre la paix parfaite réser­vée aux Enfants de Lumière. Sous la rubri­que « Simples Conseils » nous nous effor­cerons désormais de les meUre à même de

vainere les premières difficultés et d'éviterles écueils auxquels nous nous sommesnous-même imprudemment heurtés,

R. BUCHÈRE

PHILOSOPHIEFrançois Bacon (1561-I6~1).

Que le péripatétisme doive sa domina­tion aux ravages de Genséric et d'Attila ouà sa réelle supériorité sur les autres sys­tèmes antiques, c'est un fait historiquequ'il a dominé ia pensée moderne pendantprès de seize siècles.

F. Bacon, en vrai sage en mal de vérité,frappé de la stérilité des erreurs et descontradictions de la philosophie scolasti­que, entreprend d'examiner à nouveau laméthode péripatéticienne.

C'est par le fruit qu'on juge d'un arbre.Que penser donc d'une méthode qui n'aproduit que des chardons et des ronces?Un poète comparerait le péripatétisme àl'écueil de Scylla. La tête en est assez belle,ce sont des axiomes séduisants à premièrevue; mais qu'on y regarde de près, on sevoit en proie à une dialectique hérisséed'arguments et de sophismes où les meil­leurs esprits "ont faire naufrage. Les péri­patéticiens avaient toujours en réserve quel­ques subtilités pour confondre leurs enne­mis, mais que croyaient-ils? que savaient­ils? qu'assuraient-ils? Rien. Ils cherchaientmoins à dissiper les doutes qu'à éterniserles disputes. Aussi de tant de travaux, ilne nous reste pas un seul monument con­sacré au bonheur de l'humanité. en sorteque l'instinct des animaux nous a fourniplus d'inventions utiles que la science detous les philosophes.

Que faisaient les anciens? Ils recueil­laient d'abord une foule de faits qUlls rédui­saient sous des titres avec notes et com­mentaires; ces matériaux servaient à bâlÏ1'leUl's systèmes au moyen de quelques axio­mes érigés en thèses. Tel était Aristote, leurmaitre, sa moisson de faits servait moinsde base que de confirmation à son système.

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6 LE VOILE D'ISIS

ANDRÉ TSCBm

C'est une collection faite après coup. Loinde suivre la nature dans sa marche fidèlect libre, il veut la dominer et la corrompre,en lui prêtant des oracles conformes à savanité.

li avait corrigé une faute essentielle (ledéfaut de l'expérience) par une 'collectionprécipitée, négligence plus coupable que laprenûère - il trouva dans l'opposition desfaits une contradiction perpétuelle avec sesidées, il expliqua ces différences par devaines distinctions et, loin d'éclai~cir la ma­tière, il la fit perdre de vue en la réduisantà des riens scolastiques,

L'erreur des philosophes a été de conti­nuer l'œuvre entreprise en se servant de laméthode enseignée.

Bacon comprit la nécessité de pousserles esprits à l'étude de la Nature et de subs­tituer à la scolastique une science nouvelleet des méthodes expérimentales. La sciencen'est pas une chose d'école, elle doit êtrepratique et utile à l'humanité. Le vrai livreà déchiffrer c'est la Nature, Comment l'ob­serverons-nous ? Quelle sera la nouvelleméthodc? Bacon déclare qu'elle sera à laportée de tous, c'est un compas qu'il veutmettre entre les mains de tout Ic monde,

Que le philosophe, pénétré de la faiblessede l'esprit humain surpris à tant de pièges,commence par rentrer dans les droits dela raison et par en faire sortir lcs préjugés,les fantômes (idola tribus, idola specus.idola fori, idola tlteatri) que la préoccupa­tion du jugement, l'illusion des sens, laservitude de rent'ance y avaient établiscomme autant de tyrans et d'obstacles àl'interprétation.

Qu'il se livre ensuite à l'observation dela Nature.

Pour cela, il dressera des tables qui luipermettront de tirer des lois générales descas particuliers (tables de présence, d'ab­sence et de comparaison),

Alors et seulement il se servira dc l'in­duction,

En résumé. il faut substituer l'observa­tion et l'expérience aux stériles discussionsde la scolastique, l'induction à ladéduction.

L'homme ne commande à la Nature qu'enlui obéissant.

Les expériences de la philosophie natu­relle seront ou des indices pour découvrirles secrets de la Nature ou des essais pourimiter ses prodiges ou des instrumentspour suppléer à leur absence.

Autant de ressources ouvertes à la pros­périté de la vic, autant de moyens pour enprolonger et en cmbellir le cours: tel estle but et le terme de l'interprétation.

La philosophie de Bacon est donc avanttout une philosophie pratique, - c'est unessai de positivisme. On remarquera ce­pendant que Bacon est empiriste, que deplus il se sert de l'intelligence humainosans examiner sa nature et son œuvre. Leproblème de l'origine et de la certitude dela connaissance humaine n'est même pasposé.

Quoi qu'il en soit, le baconisme resteradans l'histoire des systèmes comme uneébauche de la méthode expérimentale, et,c'est à ce titre que Bacon partage avecDescal'tes la gloire d'avoir fondé la philo­sophie moderne,

•ASTROLOGIE

L'Année 1906.L'année qui, selon noh'e supputation oc­

cidentale, a commencé à Noël 1905 se dis­tingue, au moins dans sa première moitié,pat' une configuration céleste des plusexpressives. Autour d'une base à peu prèsfixe, qui se compose d'une oppositionconstante de Neptune dans le Cancer à Ura­nus dans le Capricorne, reliés à Saturnedans lcs Poissons par un double rayonfavorable, tous les autres astres à courserapide s'élancent comme autour des borncsextrêmes du cirque ancien, pOUl" se dispu­ter la gloire de l'attention publique; etc'est Mars qui l'emportc.

Au départ on voit trois groupes bien dis­tincts : la Lune va pénétrer dans Je Capri­corne, occupé déjà par l'immobile Uranus,en même tcmps que le Soleil accomp!~néde ses satcllites ordinail'es Vénus et Mer­curc; là dominent donc les influencesintellecJuelles et sensationnelles. A l'opposé

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F. B.

Jupiter, rétrograde, dans le Taureau se rap­proche de Neptune, son homologue, rétro­grade aussi dans le Cancer, ils figurentensemble l'union de la foi aux exaltationsidéales, mais dans le monde de la ma­tière. Entre ces deux groupes, est l'activitématérielle et violente ; Saturne conjoint àMars où celui-ci a sa triplicité.

Voilà déjà uneconfiguration bien expres­sive ; elle représente comme esprit de celleannée une activité sombre ct violente sol­licitée par une sorte de mysticisme maté­rialiste faible et mal défini, mais secondéepar une intelligence positive et une sensi­bilité très vive.

Pendant les premiers mois, les astresainsi groupés se répartissent d'abord toutle long de la partie orientale du zodiaque,en aspects plus ou moins heureux. générale­ment violents; puis, au solstice d'été, débutdu second semestre, on les trouve tous ras­semblés - saut' Saturne et les deux supé­rieurs toujours opposés - en un grouped'uneénergie extraordinaire, autourde Nep­tune dans le Cancer où les deux luminairespénètrent en même temps. On voit ainsi,encadrés entre Jupiter dans les Gémeaux ctVénus dans le Lion, signe de la France. leSoleil conjoint à Mars, ct à la Lune, unieelle-même à Neptune et par lui à Mercure,tandis queSaturne des Poissons reçoit tou­jours les mêmes rayons de Neptune ainsientouré et d'Uranus, isolé maintenant.

Cette conjonction générale si remarqua­ble est la marque d'une vitalité extraor­dinaire dans toute l'humanité ; elle présageun triomphe éclatant, bruyant même del'intellectualité inspirée sur la lettre froidedu raisonnement positif. de l'enthousiasmeutopique peut-être, mais réalisateur, prati­que, en tous cas généreux, et populaireaussi, sur les calculs rusés de la politique.

C'estun moment d'harmonie et de rayon­nement qui paraitra d'autant plus sensiblequ'il succédera à bien des troubles annon­cés dans les mois précédents par les mau­vais aspects de Mars. Malheureusement ilsera de courte durée ; la planète guerrièrequi surexcite les esprits, entre en mêmetemps que le Soleil dans le signe du Lion,et prend bientôt avec sa torche incendiairela tète de tout ce groupe mobile dont lefaisceau est maintenant tout à fait rompu.Mar;; va recommencer à promener sur leZO~laque la menace de ses aspects néfastes,ammant à nouveau les unes contre lesautres les nations diverses ou les classessociales. On remarquera que Mars est laplanète qui domine en même tempsl'Alle-

magne et l'Angleterre; son rôle ne doit passurprendre en une année animée commeon l'a vu, par l'esprit des intérêts écono­miques.

Une grande agitation en résultera partoute l'Europe; la Hongrie inquièlera plusvivement l'Autriche ; l'Angleterre serAsérieusement menacée par l'Allemagne ;l'anarchie redouble en Russie; la Turquie(en septembre et octobre) est atteinte Vlve..ment aussi.

La France est loin d'échapper à ce mou­vement ; on a {lu voir tout à l'heure com­bien elle est Intéressée dans l'effet de laconjonction générale (enveloppée entreVénus dans le Lion, signe de la France,et Jupiter dans la maison diurne de Mer­cure, signe de Paris); c'est à l'entrée duLion, notre représentant zodiacal, ques'achève la conjonction exacte du Soleil etdc Mars, suivie bientôt dans la mêmeconstellation de celle de Mars au MercureParisien, et de l'opposition de Mars àSaturne dans la Vierge. signe dominant denotre capitale. Nous sommes ainsi mena­cés successivement par l'Allemagne, l'Es..pagne et l'Angleterre, au dehors, et pardes soulèvements populaires au dedans.Le mois de février est particulièrementdangereux; une éclipse de Lune qui sepasse le 9 février à 8 heures du soir. dansle signe du Lion et s'accompagne d'unassez grand nombre de mauvais aspects,annonce des agitations tumultueuses. desdiscordes, des complications extérieuresqui peuvent durer tout un trimestre.

La France doit cependant espérer sortirtout à son honneur de cette année boule­versée où l'intelligence et l'enthousiasmeont tant d'influence qu'il faut s'attendre àvoir sortir de toutes ces difficultés un pro­grès réel dans l'état social de l'Occident.C'est assez dire que nous y devons avoirune très grande part; les astres nous yassignent en effet, comme on le voit, unrôle principal.

•UN SPIR.ITE ATHÉE

MARIUS GEORGE(suite)

A peu d'intervalle de ce volume. qui fitquelque bruit. parut le premier numéro dela VIE POSTHUME, dirigée par lui.

Alors que le Kardécismc mystique bat-

Page 8: 1906 Nouvelle série No - IAPSOP · 2014. 11. 1. · Dixième Annee :Février 1906 Nouvelle série No 4 Journal {('éludes ésotériques, Psychitlues el divinatoires LE nA.SARD n'existe

8 LE VOILE D'ISIS

tait son plein, ce n'était pas petite affaireque la création en province d'un organespécial de propagande spirite-athée, des­tiné, dès son apparition, à faire entendre cecri d'énergique protestation : guerre aumysticisme.

« Nous savons- avait dil Marius Georgeen son article programme - que beaucoupde difficultés nous attendent ; nous espé­rons les surmonter, s'il est vrai, ce dontnous sommes persuadé, que la bonne inten­tion porte en soi la force. »

Le mot difficultés était assez bien de cir­constance, quand on pense que la VIEPOSTHUME, œuvre d'initiative purementindividuelle, naissait. à la luUe sans abon­nés ni même, pour ainsi dire, sans rédac­teurs attitrés. Tout cela viendra, s'était ditson directeur, dans un élan d'imperturba­ble confiance vu la légitimité de sa cause.Et tout cela vint. Des plumes, en quelquesorte improvisées, et qui ne tenaient pasmoins solidement tête aux attaques dcsalnés confrères, sc joignirent à ses efforts.

Dèsle second numéro (août 1885) entraiten ligne un collaborateur de beaucoup deverve et de bon sens. Ses articles produi­sirent tout juste l'effet, sur les paroissiensde la chapelle Kardéciste, d'une pierre dansun guêpier.. ou mieux, d'un diable dans unbénitier.

Empruntons-lui ce court alinéa, qui endit long:

« Le monde perisprital, venonS-DOUSexposer aux hommes de science, n'est pasplus mystél'icux que celui que vous foulezaux pieds. La théodicée est ici à l'état decroyance comme chez vous ; et imposteurest celui qui dit être l'envoyé de Dieu. »

Grand ful l'émoi dans les rangs des« fidèles ». Par contre, bon nombre de spi­rites intelligents, qui gémissaient, in petto,du marasme où grouillaient· des idées quileur étaient chères, ne ménagèrent pasleurs sympathies à la jeune frondeuse.

Bientôt après. la revue bénéficiait de laprimeur d'un travail remarquable, el delongue haleine, qu'un défunt, l'esprit Jean, .dictait lettre après lettre, par le pied d'unguéridon. N'était qu'en notre époque toutse voit et même... s'entend (à preuve l'es­prit Jean) tout cela serait de l'étrange. Cequi l'est plus encore, étrange c'est l'impor­tance constamment soutenue du. travail,c'est le fond et c'est la forme. Il était à laportée de chacun, initié ou profane, d'ap­précicr les théories de l'esprit Jean; maiselles n'avaient aucun point de ressem­blance avec les idées édentées des routi­niers dont les vieilles perruques s'accommo­dent si facilement.

(à sui(1rc) ETIENNE BELLOT.

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Avec le N° de Janvier commence la troisième année de la

SCIENCE ASTRALEREVUE MENSUELLE

Consacrée à l'étude pratique de l'Astrologie et des sciences similaires

Physiognomonie, Chiromancie, GraphologieSous la Direction de F.-Clt. BARLET

ENVOI FUANCO D'U~ NUl\IÉnO SPÉCIl\IEN