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2 Festival d’Avignon - mathieu-gentile.fr comédien succéda à Jean Vilar à la tête du Théâtre national populaire. ... avec Rufus et Michel Bouquet,"En ... grand rendez-vous

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Samedi 3 Juillet 2010 La Marseillaise

2 Festival d’Avignon

GEORGES WILSON. L'un des derniers témoins de l'aventure initiale du Festival d'Avignon s'est éteint en février dernier. Le comédien succéda à Jean Vilar à la tête du Théâtre national populaire.

LA RENCONTRE DÉCISIVEAVEC VILAR ET LE FESTIVAL L'air des trompettes du

Théâtre national populaire(TNP) et du Festival d'Avignon com-posé par Maurice Jarre a retentilors des obsèques de Georges Wil-son, le 8 février, en l'église Saint-Ro-ch, à Paris. Disparu à l'âge de 88ans, l'acteur et metteur en scène ap-paraît dans plus de soixante long-métrages et quarante productionstélévisés avec des rôles très divers.

"Le rencontrer a été décisif. J'avaistrouvé la foi. Je l'ai suivi dans soncouvent. Aujourd'hui je n'ai pas en-vie de le trahir". C'est ainsi queGeorges Wilson, rendait hommageen 1996 à Jean Vilar, son mentor.

Il a été à la fois son successeur(1963-1972) au Théâtre national po-pulaire (TNP) à Paris, son héritierintellectuel pour sa conception duthéâtre et l'un des derniers témoinsde l'aventure initiale du festivald'Avignon.

Plus de soixante ans de carrièreDans une interview pour FR3

du 22 juillet 1979, l'acteur évoquel'atmosphère d'Avignon et le rap-port au public qui en découle. "Audébut du festival, c'était une sortede célébration et puis on sortaitd'une époque où la France avaitbesoin d'héroïsme, de romantisme,les gens avaient besoin de se re-trouver dans des personnages. (…)Et dans la ville même on attendaitla représentation comme la sortiede grands personnages à Rome. Lasortie du Pape, par exemple. C'étaitune célébration. Cela n'est plustout à fait cela maintenant. On yest pour rien, c'est l'époque qui estcomme ça. La politique culturelle afait que l'on a un peu gavé le mon-de. Et puis, ce monde n'a plus telle-ment faim. Il n'est plus le même,mais quand on lui présentequelque chose de fort, il est tout demême alerté. Il ne confond pas leschoses. C'est à dire qu'il oublie detemps en temps qu'il possède unetélévision et qu'il regarde les infor-mations.”

Dullin, Jouvet, et la rencontreavec Vilar

Au fil de plus de soixante ansde carrière, ce vétéran de la scènefrançaise a joué les classiquescomme les contemporains, pas-sant avec un égal bonheur du tra-gique au comique.

Connu pour ses colères épiques

et son jeu généreux, Georges Wil-son, élève de Pierre Lenoir, est for-mé dans le droit fil de Dullin etJouvet. Puis c'est la rencontre dé-cisive avec Vilar auquel il resteraindéfectiblement fidèle.

"J'ai débarqué en 1952 pourjouer dans Lorenzaccio. Cela restele plus beau souvenir de ma vie. Latroupe était composée de jeunes quiavaient quatre ans de guerre der-rière eux. Enfin on respirait", rap-pelait-il.

Devenu membre de la troupedu TNP aux côtés de Gérard Phili-pe et de Maria Casarès, le comé-dien joue les grands rôles de laplupart des pièces montées, cam-pant un inoubliable "Ubu", et meten scène "L'Ecole des femmes" en1958.

Directeur à son tour du TNP, ilpoursuit l'œuvre de Vilar sans larépéter, et monte des auteurs tantclassiques que contemporains:Gorki, Vercors, Marivaux, Dür-renmatt, Brecht, Giraudoux,Sartre, Edward Bond.

Un Molière en 2001Par la suite, il joue et met en

scène "Sarah et le cri de la lan-gouste" (1982), "Léopold le bien-ai-mé" (1986), "Les dimanches de Mon-sieur Riley" de Tom Stoppard(1992), "Henri IV" de Pirandello(1994). Entre-temps, il reprendavec Rufus et Michel Bouquet, "Enattendant Godot" de Beckett.

En 2001, il reçoit avec émotionun Molière du meilleur comédiendans un second rôle pour "LaChatte sur un toit brûlant".

Deux ans plus tard, Wilson re-monte sur scène à Paris, pour in-terpréter "Le Vent des peupliers"de Gérald Sibleyras. Jouer des au-teurs contemporains, "c'est mamission, toute ma carrière j'ai cher-ché quel était le poète qui témoigne-rait de son époque et que j'avais àdécouvrir dans tous ces méandres,dans ce monde", disait-il alors.

Pour Wilson - il a dirigé Edwi-ge Feuillère, Madeleine Renaud,Jacques Dufilho, François Périer,Suzanne Flon, Claude Rich, Del-phine Seyrig -, "mettre en scène,c'est comme interpréter une sym-phonie ou un concerto. Il faut sa-voir trouver la musique de chaquecomédien pour ensuite les rassem-bler dans l'harmonie".

Mathieu GENTILE

Georges Wilson, dans la cour d'honneur du palais des papes en1966. Au premier plan, Jean Vilar son mentor.PHOTO ROGER PIC

1921Né le 16 octobre à Champigny-sur-Marne, Georges Wilson, orphelin à13 ans d'un père pianiste, estd'abord musicien avant de devenircomédien. Pour la scène, il prendrale nom de sa mère, d'origineirlandaise.

1945Il suivit les cours de Pierre Renoir,un ami et un proche collaborateurde l'acteur et metteur en scèneLouis Jouvet, à l'école de la rueBlanche. Deux ans plus tard, ilentre à la compagnie Grenier-Hussenot.

1952Il est embauché par Jean Vilar auThéâtre national populaire (TNP)et se produit au Festival d'Avignondans Lorenzaccio. Au cinéma en1954, il débute aux côtés deDanielle Darrieux dans Le Rouge etle Noir.

1963Il succède à Jean Vilar à ladirection du TNP. Jusqu'à sondépart en 1972, il joue et met enscène de nombreuses pièces tantclassiques que contemporaines:Gorki, Vercors, Marivaux,Dürrenmatt, Brecht, etc.

2009Malade, Georges Wilson s'était mislui-même en scène dans la peaud'un vieil acteur, sur la scène duThéâtre des Bouffes du Nord dans“C'était simplement compliqué”, unpièce consacrée au comédien,Minetti.

De la Rue Blanche au Théâtre des Bouffes du Nord

Que vive la culture

Editorial Le Sud, généreux et inventif,n'est donc pas devenu parhasard un terreau vivant pourune multitude de festivals. C'estici, naturellement, que JeanVilar a posé ses valisesaudacieuses pour initier, en1947, ce qui allait devenir le"Festival d'Avignon", le plusgrand rendez-vous mondial desarts de la scène.Avec les plus grandes créationsà l'affiche, le In fédère plus de130 000 spectateurs alors que leOff et ses quelques millespectacles quotidiens suscitentl'engouement de plus de 800 000 passionnés. Unbouillonnement culturel danslequel se retrouverait JeanVilar, lui qui avait souhaitéfaire "respirer un art quis'étiole" à partir d'unedémarche décentralisatrice.Une audace, sans cesserenouvelée depuis par sesnobles successeurs, connus ouméconnus, qui lui restentfidèles en empruntant les pistesd'une infidélité imaginativeperpétuelle. En mêlant desdisciplines comme la danse et lethéâtre, le maître avait jeté lesponts en faveur d'uneeffervescence émancipatrice dela création culturelle qui necède jamais à la facilité derenoncer au meilleur tout ens'offrant au plus grand nombrede citoyens.Avec des choix politiques quisacrifient la création culturellesur l'autel de la rentabilité, lechef de l'Etat met en danger cevivier que sont lesprofessionnels du spectaclevivant. Notre journal qui,depuis son origine encourage etsoutient le Festival d'Avignon etles femmes ou les hommes quile portent, s'honore de tirer lesignal d'alarme : pour que vivela culture, il n'est pas permisde la ramener au rang desimple marchandise.

PIERRE BASTIEN

3Festival d’Avignon

La Marseillaise Samedi 3 Juillet 2010

Un festival caméléon:c'est drôle, non ? Inutile de détailler le riche

programme de cette édition2010 d'un festival qui voltige danstous les sens. Il jongle avec les mots,malaxe les corps, sème des notes demusique, confronte les cultures,s'inquiète du présent, réinvente lepassé, griffonne des traductions si-multanées; il invite des artistes detout poil trop heureux de s'engouf-frer dans la dévorante création avi-gnonnaise où le théâtre tout simple(des situations, des personnages,une histoire, des dialogues) prenddes allures de souvenirs préhisto-riques. Trois seuls grands noms dupatrimoine européen théâtral émer-gent de cet océan de propositions:Shakespeare, Brecht et Ionesco.C'est drôle non?

Exclusivement pour le FestivalSecondé par Anna Viedbrock,

Christoph Marthaler (premier ar-tiste associé) crée "Papperlapapp"uniquement pour le festival et pourcause: le spectacle raconte, à sa fa-çon, l'histoire de la papauté avi-gnonnaise, donc l'histoire du Palaisdes Papes et de sa mythique courd'honneur… Christoph, le poètesuisse, et Anna la scénographe alle-mande, entendent débusquer lesmystères et les secrets, mensongesou vérités du majestueux monu-ment. Autre interrogation: en quel-

le langue sera joué "Papperlapapp"?Au fait: que signifie ce titre? pasgrand-chose. Cette expression ger-manique passée de mode pourrait

se traduire par "blablabla". C'estdrôle, non?

Retour à la case départLorsque Jean Vilar accepte de

venir à Avignon pour la semainedes arts de 1947, il décide demettre en scène "La tragédie du

Roi Richard II" de William Sha-kespeare. Jean-Baptiste Sastres'empare à son tour de cette san-glante épopée dans une adapta-tion nerveuse signée FrédéricBoyer. La Cour d'honneur réson-nera à nouveau des cliquetis d'uncombat à mort entre Denis Poda-lydès (Richard de Plantagenêt) etPascal Bongard (Henri Bolingbro-ke, futur Henri IV). Leur soif depouvoir laissera le pays mori-bond, dévasté, grand ouvert àl'anarchie et à la barbarie. La piè-ce a été écrite en 1595. Hélas, plusde 400 ans après, le chaos du mon-de craque toujours du même bruitassourdissant. C'est drôle non?

Festival de mots, de notes et de gestes

Le second artiste associé n'apas de lien avec le théâtre, mais ilsemble que le festival s'en fichecomme de sa première billetterie.Olivier Cadiot est un écrivain re-connu, habile sculpteur dephrases; ses textes sont lapidaires,changeants, musicaux. Il les lira,seul, attablé, sur la vaste scène dela Cour; il a tricoté une œuvrechorale "Un nid pour quoi faire" etun monologue "Un mage en été".Le dossier de présentation de sestravaux se veut abscons et iro-

nique. On s'y noie dans une pom-peuse bouillie de métaphores ("Latyrannie se mesure à la hauteurdes fauteuils"!) Mission accom-plie, notre curiosité s'enflamme.C'est drôle, non ?

Les joies du contre-piedDésormais le Festival d'Avignon

s'étourdit de paradoxes, s'enivre dedétournements de sens, à l'imaged'un monde hagard qui se complaîtdans ses vices et pleurniche sur lesruines qu'il a lui-même pulvérisées.On joue Kafka en langue allemande("Der prozess"), on confie le rôle deBaal, héros d'un Bertolt Brecht dé-butant, à une comédienne, ClotildeHesme, amie de longue date du met-teur en scène François Orsani… Onexporte les spectacles à Montfavetou à Vedène, on accorde une placede plus en plus large à la danse, oninclut même le bal du 14 juillet dansla programmation: Rodolphe Bur-ger nous fera guincher sous le pont!C'est drôle, non?

Culture agricoleRien n'est impossible dans la

cité des papes en juillet : on ajouteune heure supplémentaire auxjournées déjà épuisantes pour yrassembler une dizaine de mises enlectures, de performances, de pro-jets singuliers, de propositions hé-téroclites ("La 25e heure") : on y visi-

te un facétieux bestiaire avec che-val, singe désespéré et loup qui dorten nous… À une portée de voix plusloin, le jardin de la Vierge du lycéeSt Joseph joue les théâtres-labora-toires avec "Sujets à vif", pépinièresde nouvelles écritures et cheminsde traverse entre acteurs et auteurs.Collégiale, chapelle, église outemple accueillent des concerts demusiques sacrées. Ça grouille danstous les recoins… On l'aura com-pris le Festival d'Avignon devientun fourre-tout enivrant où l'extra-vagant côtoie l'insolite, tel un grandterrain vague ensemencé pour l'étédont on ignore quelle sera la récoltepost-festival. Presque aussi sauvageque le festival Off. C'est drôle, non?

Place aux artistesEffectuer son choix dans cette

forêt équatoriale, ne sera pastâche aisée. Il faudra être autodi-dacte et ne pas trop compter surl'aide d'un programme boursou-flé, où les perles ne manquent pas.Elles auraient délecté Eugène Io-nesco dont Christophe Feutriermet en scène "Délire à deux" (pro-grammé deux fois l'année derniè-re dans le Off. Cherchez l'erreur!)À quand un remake des "Pré-cieuses Ridicules… en villégiatureà Avignon" ? Ça, ça serait vrai-ment drôle.

Olivier Cadiot et Christoph Marthaler, artistes associés. PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE

"Chouf Ouchouf" promet, avec Martin Zimmerman et Dmitri de

Perrot, une belle bouffée d'optimisme. *PHOTO MARIO DEL CURTO

HortenseArchambault etVincent Baudrilleréclatent ce 64e

Festival d'Avignonentre deux artistesassociésantinomiques. Feud'artifice avec balsous le pont.

BilletJean-Louis Châles

5Festival d’Avignon

La Marseillaise Samedi 3 Juillet 2010

PAUL PUAUX. Fidèle entre les fidèles, il succède à Jean Vilar en 1971. Moins de dix ans plus tard, avec son départ, le Festival a perdu quelques étincelles de son âme.

Quand un évêque créeune maison Jean Vilar l'appelait affec-

tueusement "mon évêque".Paul Puaux était bien le fidèleentre les fidèles. En 1947, il ap-porte son concours,en prenant en char-ge le rassemble-ment d 'un publicneuf, à la Semained'Art lancée à Avi-gnon par RenéChar, Yvonne etChristian Zervos(programmée du 4au 10 septembre).On propose alors àJean Vilar de don-ner une représenta-tion de Meurtredans la cathédralede T. S. Eliot, qu'ilvenait de créer auVieux-Colombier.Vilar, dans un pre-mier temps refuseet ironise : "Je suis trop jeune pourfaire des reprises ", puis se ravise :ce sont trois créations qu'il va as-surer : “Richard II” de Shakespea-re, “Tobie et Sara” de Claudel, La“Terrasse de midi” de MauriceClavel. Dès l'année suivante, lamanifestation devient le Festivald'Avignon. Puaux, embarqué etconquis, lui consacre, en bénévo-le, toutes ses vacances.

Lorsque Jean Vilar succombed'une crise cardiaque, en pleinepréparation du Festival, c'est unchoc. Le 4 juin 1971, Henri Duf-faut, maire réélu, demande à PaulPuaux et à son équipe "d'assurerla responsabilité du Festival d'Avi-gnon-direction Jean Vilar". Étran-ge intitulé... mais Paul Puaux ac-cepte d'administrer le Festivalpendant huit ans, avec une seulemission : continuer l'œuvre entre-prise par Vilar : "J'ai éprouvéquelques difficultés à faire com-prendre à tous qu'il ne s'agissaitpas de succéder à Jean Vilar, mais,selon le dernier mot de “La Dansede mort” de Strindberg, que Vilarcitait dans les moments d'inquiétu-de, de continuer."

Multiplier les centres d'intérêtL'enjeu est de "redonner au

théâtre le potentiel total des formesd'expression, parmi lesquelles de-

puis longtemps la musique faisaitdéfaut ".

En 1974, le théâtre musical faitsa première apparition dans laCour avec “Les liaisons dange-reuses” (Claude Prey d'après Cho-derlos de Laclos, Pierre Barrat).Deux ans plus tard, on assiste à lacréation mondiale au Théâtre mu-nicipal de “Eisntein on the Beach”,opéra de Philip Glass et Bob Wil-son. L'œuvre dure 5 heures.

Paul Puaux favorise dès la pre-mière année l 'expérience du"Théâtre Ouvert" dans la Chapelledes Pénitents Blancs (avec Lucienet Micheline Attoun). Les textessont mis en espace par un metteuren scène et donnent lieu à un dé-bat avec le public. Puis s'enchaîne-ront d'autres expériences : "LeGueuloir", en 1974, dans la chapel-le des Cordeliers où les auteurs li-sent eux-mêmes leurs textes ou le

confient à des comédiens, "la Cel-lule de Création" en 1975 où met-teur en scène et comédiens répè-tent pendant plusieurs semainesdevant le public. Daniel Mesguichinaugure ce nouveau concept.

Paul Puaux décide de faire ap-pel aux plus grands, d'où qu'ilsviennent: Benno Besson (de laVolksbühne de Berlin RDA) donneses visions de Brecht ou de Sha-kespeare, le tchèque Otomar Krej-ca met en scène En attendant Go-dot où triomphent Georges Wil-son, Michel Bouquet, Rufus, José-Maria Flotats.

Du théâtre à la danseDe 1971 à 1979, Avignon offre

les plus belles découvertes choré-graphiques: Maïa Plissetskaïadans “La mort du cygne”, AnneBéranger et Roland Petit (“Allu-mer les étoiles”), Carolyn Carlson(“Rituel pour un rêve mot, Six plus

et solo”), Alvin Ailey, Merce Cun-ningham, le Ballet Malegot de Lé-ning rad, le Nikolais DanceTheatre d'Alvin Nikolais et enfinTwyla Tharp.

Paul Puaux accueille large-ment des jeunes compagnies auCloître des Carmes.

En 1978, Antoine Vitez y pré-sente sa fameuse tétralogie moliè-resque: “L'École des Femmes”,“Tartuffe”, “Don Juan” et “Le Mi-santhrope” (12 comédiens duThéâtre des quartiers d'Ivry). En1979 Peter Brook met en scène“La conférence des oiseaux” (deJean-Claude Carrière d'après Fa-rid Uddin Attar).

Mais Paul Puaux n'oublie passes attaches locales. Les Avignon-nais font leur entrée dans le In :André Benedetto (1973) et GérardGélas (1975)

J-L C.

" J'ai éprouvé quelques difficultés à faire comprendre à tous qu'il ne s'agissait pas de succéder à Jean

Vilar (…) mais de continuer " PHOTO EDMOND VOLPONI

Les dates clés

192025 août : Naissance à La Voulte-sur-Rhône en Ardèche. Protestantdes Cévennes, instituteurcommuniste, résistant membredes FFI en 1941, il milite dans denombreuses associations dejeunesse, fonde le ciné-clubd'Avignon. Dans la foulée, ildevient militant du théâtrepopulaire.

1947Il rencontre Vilar et devient sonfidèle compagnon. Nommé en1966 "administrateurpermanent" il est soncollaborateur immédiat. En juillet1968, il seconde Vilar etcoordonne les services d'ordredu Festival et de la CGT afin demaintenir la manifestation "enordre de marche."

1971Paul Puaux administre le 26èmeFestival d'Avignon et poursuitl'œuvre du patron en faveur dela création qui passe par ledéveloppement du théâtremusical et du théâtre ouvert,nés tous deux à Avignon. Dès1973, il invite AntoineBourseiller, Gabriel Garran etMarcel Maréchal.

19797 août: il démissione ; enoctobre Bernard Faivre d'Arcierlui succède. Quelques moisaprès son départ, Paul Puaux etson épouse Melly ouvrent, rue deMons, la Maison Jean Vilar, hautlieu de la mémoire du festival etdu créateur du TNP. Paul Puauxnous a quittés le 27 décembre1998.

1999"Donner au créateur les moyensde créer, les lieux pours'exprimer, un public pourcommuniquer. Paul Puaux avaitl'intelligence du cœur. Il setenait à la croisée des chemins.Il éclairait la route et nousaccompagnait." Philippe Avron(in 30 ans de Festival d'Avignon,Edisud).

Un publicadulte et libre

Commentaire

"Un public adulte et libres'est largement nourri de tout.C'est cela la réussited'Avignon. Nous avons prouvéque la culture est bien le lieude la préservation des droitsde l'homme, de la librecirculation des idées. Je croisque dans le monde où nousvivons la recherche artistiqueet la création restent lesderniers lieux de la liberté, oùs'exprime la liberté."Le 7 août 1979, dans lamatinée, il convoque lesjournalistes encore présents àAvignon et les informe de sondépart : "Ma démission nesignifie pas une fin pourAvignon, c'est unaccomplissement. En partantje veux signifier que laconstruction est achevée. C'estle bouquet au faîte de lacharpente neuve".Avec son épouse, Melly, il créela Maison Jean Vilar, lieudestiné à perdurer l'esprit deJean Vilar, à retracer lagrande aventure du Festivalet à en conserver la mémoire.Elle est inaugurée quelquesmois après son départ."Je m'étais fixé comme limiteà mon mandat l'ouverture dela Maison Jean Vilar. Je croisqu'il faut savoir s'en aller.Être fidèle, c'est proposerquelque chose d'autre, êtretoujours différent : il arriveun moment où pour entretenirl'invention, il faut passer lerelais. Je regrette cependantde n'avoir pu le passer à uncréateur... Dans une vie, on nepeut vivre qu'une seuleaventure, qui la remplitentièrement. Pour moi,pendant trente-trois ans, ce futle Festival d'Avignon. "

JEAN-LOUIS CHALES

- www.seat-avignon.fr

Samedi 10 juilletChapitre d’été de la confrérie

Dîner provençal dansant

Les vendredis 16 et 30 juillet13 et 27 août

Soirée découverte avec apéritif-tapas,dégustation et visite des chais de vieillissement

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Samedi 3 Juillet 2010 La Marseillaise

8 Festival d’Avignon

CHAPELLE SAINT CHARLES. Carte blanche à Georges Rousse

Plus près et plusloin du réel Cet été, le Département réédi-te un projet contemporain dansl'espace exceptionnel de la Cha-pelle Saint Charles, en donnantcarte blanche à l'artiste GeorgesRousse qui propose "de modifierla perception du lieu et de faire en-trer la lumière". La Cour de laChapelle sera à nouveau l'écrinde soirées magiques concoctéespar "Arts vivants en Vaucluse",producteur délégué pour leconseil général.

Er nest Pignon-Er nest pourune exposition baptisée "Extases"en 2008, “Vertiges,Vestiges” d'An-ne et Patrick Poirier l'an dernier,la chapelle Saint Charles, édifiéeen 1758 par le célèbre architecteavignonnais Jean-BaptisteFranque, accueille en juillet, "Unemétamorphose" une création in si-tu de l'artiste George Rousse.

Photographe qui a participé àde nombreuses biennales, depuis1981, Georges Rousse court lemonde pour s'approprier tempo-rairement des salles vides, des en-trepôts abandonnés, des palais enruine, des immeubles promis à ladémolition. Pour lui, dans cestransformations d'espaces va-cants réside "une dimension sa-crée" qui trouve sa source dans"l'échéance de la démolition" oupar le besoin vital "d'un espace deliberté, de création et de médita-tion." En 2009, grâce à l'Ecole Na-tionale Supérieure d'Architecturede Clermont-Ferrand, le lauréatdu grand prix national de la pho-tographie a travaillé, assistéd'étudiants, dans l'ancien hôpital-sanatorium Sabourin à Montfer-rand, avant qu'il ne soit restruc-turé en future école d'architectu-re.

Construire une tour de Babel"Pour un artiste qui travaille

sur l'espace, c'est une épreuve de seconfronter à un espace si grand etmajestueux, chargé de spirituali-té" dit le photographe plasticien.George Rousse peint murs, sols,plafonds de façon à créer l'illu-sion que des volumes géomé-triques simples et monumentauxoccupent toute la pièce. Or, ce tra-vail éphémère de peinture est des-

tiné à disparaître: il est dépen-dant totalement de l'acte photo-graphique. C'est l'appareil photoqui délimite l'espace à peindre,qui définit le point de vue, quitrace la perspective. Une épreuvephotographique en couleurs estla trace et seule mémoire de celong processus. Pour la chapelleSaint Charles, George Rousse l'ad'abord photographié afin de "s'approprier un point" d'où ilpourrait "modifier l'espace et riva-liser avec le vide." Ce point, c'est lalumière. "Je n'ai pas immédiate-ment remarqué l'inscription aucentre du nuage, seulement sapeinture dorée qui suggérait la lu-mière et le triangle qui évoquaitl'imprononçable " explique-t-il.

L'artiste qui évoque souventl'étymologie du mot photogra-phie, "écriture de lumière ", s'estsouvenu de la formule physiquequi la décrit. "Une des premièresremarques fût que cette formuleétait également imprononçable"selon lui. Conforté par ces for-mules et le contexte du lieu, Geor-ge Rousse s'est lancé " dans laconstruction d'une tour de Babel,pour atteindre à mon tour la lu-mière divine... proposer une épi-phanie." Relire un espace et êtreau plus près et au plus loin duréel, fonde le travail de l'artiste.

Mathieu GENTILE Jusqu'au 17 octobre. Entréelibre et gratuite, de 10h à 19h enjuillet

Georges Rousse entouré par leprésident Claude Haut et leconseiller général MichelTamisier. PHOTO DOMINIQUE BOTTANI

Le département fait son festival

Georges Rousse :"Si l'histoire du lieu nem'intéresse pasvraiment,en revanche ce quime motive, c'est de le détourner pour en faire le point de départ de nouvellesénergies. "PHOTO D.R.

Vaucluse en scène dans la courSaint CharlesTroisième édition pour Vaucluse en scène dans la cour de la ChapelleSt Charles. Arts vivants en Vaucluse a programmé 7 propositions et 7soirées gratuites (relâche les 11 et 14 juillet), inaugurées et clôturéesavec la dernière création " Rock Little Tango " de la chorégraphecontemporaine Françoise Murcia et " Lettre au Mexique " duChorégraphe performeur Robin de Courcy, sans oublier la Cie SubitoPresto qui animera " la soirée à 2 bals ". Le 12 juillet sera le rendez-vous des slameurs européens présents sur le Festival et réunis pourune scène ouverte et improvisée par Matthieu Dizzylez et leursinvités. Les mots seront aussi mis en lecture pour "ce couple à deuxbattants" de Dario Fo scénarisé par Gilbert Barbas et proposé parEclats de Scène. Enfin, la musique avec une création des "7 pêchéscapitaux " de Dominique Lièvre, " Et Ba ! " un ciné concert deMurielle Giusti et Franck Passelaigue et les artistes de Promusica,soirée soutenue par le CNV. Réservation obligatoire au 06 30 22 85 86.

FONTAINE DE VAUCLUSE. Fondé par Jean Garcin, le musée d'histoire 39-45 fête ses vingt ans.

Seize artistes entremémoire et création Pour commémorer son vingtiè-me anniversaire, le musée d'his-toire Jean Garcin, 39-45 L'Appelde la Liberté, accueille une expo-sition d'artistes contemporainsintitulée "Que nuages", consacréeau témoignage et à la reconstruc-tion autour du souvenir de la Se-conde Guerre mondiale et desconflits de notre temps.

Par le flot des images télévi-suelles et l'internet, la guerre estpartie prenante du quotidien; laquestion est alors posée de savoirles décrypter et les interprétermais aussi agir pour la mémoire.Sous l'égide du Département deVaucluse, seize artistes, toutes gé-nérations et nationalités confon-dues, ont été réunis pour témoi-

gner, chacun avec leur langage:vidéos, installations, dessins,sculptures, etc. Par exemple, Pas-cal Bernier qui représentera laFrance à la Biennale de Venise en2011, ou l'américain Robert Mor-ris, Christian Boltanski dontl'œuvre est traversée par la mé-moire de la Shoah.

Il ne s'agit pas d'une page com-mémorative, selon les organisa-teurs, mais d'œuvres qui, "au re-gard de l'Histoire, de sa mémoire etde sa transmission, résonnentdans notre propre actualité."

Introduites dans l'espace scé-nographique du musée conçu parWilly Holt, un des plus grands dé-corateurs du cinéma français etaméricain, mises en dialogue

avec les collections, ces oeuvressont autant d'images qui tententde "capter la violence des conflitshumains."

Résistant connu sous le pseu-donyme de Colonel Bayard et dé-cédé en 2006, Jean Garcin prési-dent du Conseil général de Vau-cluse (1970-1992), a per mis deconstituer la première collectionet impulser l'aménagement de cequi allait devenir durant sonmandat, en 1990, le musée d'his-toire, allant au-delà de la résistan-ce et de la déportation, pour seprojeter vers la liberté.

Jusqu'au 4 octobre. Tous lesjours -sauf mardi- de 10 heures à18 heures.

Résistant connu sous le pseudonyme de Colonel Bayard, et président du Conseil général pendant plus devingt ans, Jean Garcin est décédé en 2006. PHOTO D.R.

9Festival d’Avignon

La Marseillaise Samedi 3 Juillet 2010

MAISON JEAN VILAR. Le dramaturge russe aurait eu 150 ans cette année. L'exposition fait partager au public, une interrogation sur l'œuvre du nouvelliste prolifique.

Sur les traces d'AntonPavlovitch Tchekhov Avec son exposition évène-

ment, la Maison Jean Vilarlève une partie du voile sur " leMystère Tchekhov " en mettant lesvisiteurs sur la voie de la décou-verte ou de la redécouverte du dra-maturge. Pas question d'être didac-tique, cette présentation véritablelabyrinthe, a pour seul but celui del'approfondissement personnel.

Le 29 janvier dernier, lors dufestival international de théâtrequi porte son nom à Moscou, unecérémonie est organisée au cime-tière du monastère Novodievitchioù il repose, à quelques mètres deStanislavski et de Boulgakov. An-ton Pavlovitch Tchekhov aurait eucent cinquante ans, cette année.Festival, colloque, tournée interna-tionale, expositions, le placent aucentre des années France-Russieen 2010.

L'état normal d'un homme estd'être un original

Tchekhov ne voulait surtoutpas que son œuvre devienne "latrès vénérable armoire", dont parleGaïev dans “La cerisaie”, mais ilne cachait pas non plus que sespièces contiennent de nombreuxmystères. En coréalisation avecCulturesfrance et le festival d'Avi-gnon, et en collaboration avec lemusée Bakhrouchine, le musée lit-téraire, le musée Théâtre d'Art deMoscou et le musée de Mélikhovo,la maison Jean Vilar propose jus-qu'au 27 juillet, une exposition quiévoque la découverte de ses piècespar la scène française, de Pitoëff etCopeau à Eric Lacascade ou ClaireLasne, avec en exergue le rôle deJean-Louis Barrault, d'André Bars-caq ou de Jean Vilar pour Platonoven 1956, et jusqu'aux spectacles deStrehler et Brook dans les années70 et 80. Mais aussi l'œuvre nonthéâtrale de l'auteur des centainesde nouvelles et récits.

L'exposition tente surtout defaire découvrir "l'expert en huma-

nité" Ironique et sceptique, bu-vant du champagne sur son lit demort, insaisissable et terrible-ment précis, déroutant et atta-chant. "Je considère que l'état nor-mal d'un homme est d'être un ori-ginal" disait-il de lui. Alors quepour Maxime Gorki : "Personnen'a compris avec autant de clair-voyance et de finesse le tragiquedes petits côtés de l'existence ; per-sonne avant lui ne sut montreravec autant d'impitoyable vérité lefastidieux tableau de leur vie tellequ'elle se déroule dans le mornechaos de la médiocrité bourgeoise."

Une intense compassion pourses personnages

A part Pouchkine, Tchekhovest à peu près le seul des plusgrands écrivains russes à ne pasproposer de recette pour sauver lemonde. Quant à philosopher surl'existence de Dieu et l'immortali-té de l'âme, il n'y songe même pas.Sa philosophie c'est la compas-sion. Il éprouve une intense com-passion pour ses personnages.

Aussi, le talent révolutionnai-re de Tchekhov est cet art de sug-gérer les émotions et la qualitéd'une atmosphère dans une languedépouillée et transparente. Etc'est ainsi que ce monde désen-chanté, fait d'élans impuissants,de désespoirs rentrés reste impré-gné de grâce et d'une poignée depoésie. Et de Tchekhov, le festiva-lier retiendra "l'indulgence de sonregard, l'aimable ironie de sonsourire" qui distingue "cet homme,cette œuvre de tant d'autres : lacompréhension de la fragilité hu-maine."

Mathieu GENTILE

Du 7 au 27 juillet, tous les jourssauf le 14 juillet, de 10h 30 à18h30. Entrée : 3 euros. Consacré àTchekhov, le numéro 110 descahiers est disponible à la MaisonJean Vilar et dans les librairiesthéâtrales.

Objets, photographies, archives sonores et visuelles composent une installation autour d'un Tchekhov.

Les trois sœurs (1997) sur la scène du Théâtre d'art à Moscou. PHOTO THEATRE D'ART DE MOSCOU

EVÈNEMENTS. Lectures autour de Tchekhov, dédicaces dansle jardin, rue de Mons.

Au théâtre de la mouette Au sortir de l'exposition "Le Mys-tère Tchekhov", les spectateurs nequittent tout à fait le dramaturge etson univers. Au centre de l'installa-tion, la Maison Jean Vilar a instal-lé le "petit théâtre de la Mouette"où sont proposées quotidienne-ment des lectures par des comé-diens (Julie Brochen, Muriel Mayet-te, Nicole Garcia, Micehl Raskine,Marc Bodnard, Marie-Sophie Fer-dane, Marief guittier, Jacques Al-laire, Stéphanie Marc, DamienHoussier, Philippe Avron, JacquesFrantz, Denis Guénoun, Jacques

Lassalle, Jean-françois Perrier, Ar-lette Téphany, Laurent poitrenauxet Ludovic Lagarde). Leurs voixdonnent vie aux récits et aux extra-its de pièces d'Anton Tchekov et àdes auteurs russes contemporains,avec la coréalisation de la maisonAntoine Vitez (entrée 3 euros).

" Complètement à l'Est "Parallèlement, plusieurs évè-

nements sont programmés dansla salle voûtée. En entrée libre, du11 au 16 juillet, un hommage estrendu aux vingt ans de la révolu-

tion Roumaine. A midi, “Manali-ga ou le livre du veau”, de et parCodrina Pricopoaia, suivi par laprésentation du “Théâtre rou-main 20 ans après” , par IoanaCraciunescu. A 14h, interventionset performances par le centre cul-turel roumain de Paris. Et à 16h,projection du film “Les derniersjours des Ceausescu”.

Du 20 au 24 juillet à 14h et16h30, la chorégraphe RégineChopinot se produit dans “L'oralde la danseuse aveugle” (entrée 6euros).

INSTALLATION. Évocation de la création de la pièce en 1947.

Roi Richard II La Tragédie du roi Richard IIfigure au programme du 64e Fes-tival d'Avignon dans une mise enscène de Jean-Baptiste Sastre,avec Denis Podalydès dans le rôle-titre.

Cette pièce de William Shakes-peare a été présentée pour la pre-mière fois en France par Jean Vi-lar (dans le rôle titre), en sep-tembre 1947, dans la Cour d'hon-neur du Palais des Papes, au coursd'une "Semaine d'art en Avignon".

L'an passé, Denis Podalydèsavait présenté une lecture en solo

de son livre “Voix Off”, prix Femi-na 2008 du meilleur essai. L'ac-teur se nour rit de la voix desautres, dit-il. Ainsi pour lui lavoix de Jean Vilar, c'est celle de laRépublique, mais c'est aussi lavoix de son grand père, synthèseimaginaire des voix de ses grandspères, morts trop tôt pour qu'il aitpu s'en souvenir. La Maison JeanVilar ouvre ses archives pour évo-quer ce premier spectacle de l'his-toire du Festival d'Avignon. Ma-quettes, costumes, photos, notesde mise en scène, presse…

Le treize juillet 2009, enplein Festival, nous appre-

nions la mort, aussi inattendueque brutale, de celui qui, sansl'avoir vraiment cherché, avaitsuscité ce mouvement théâtral,quelque peu hétéroclite, qu'est de-venu le Festival Off. Il sera pournous cette année, ce Festival, l'oc-casion de lui rendre l'hommagequ'il mérite… Hommage à l'hom-me, à l'artiste en son théâtre desCarmes, mais aussi et surtout aupoète, à l'homme du Sud, au ci-toyen.

Car l'œuvre d'André Benedet-to, tant la poétique que la théâtra-le, a pour port d'attache le Sud, laMéditerranée, la Provence enfin,écrasée de soleil, balayée par lemistral… Languedocienne parson esprit, son histoire, sa cultu-re… Une région au climat contras-té et aux mœurs rudes… Proven-ce fidèle toujours, souvent rebelleaussi…

Au confluent de toutes ces ri-

chesses engendrées par l'Histoire:une ville, Avignon, "la ville duvent violent" et son Rocher des ori-gines… Cette ville avec son fleu-ve, jadis impétueux, aux cruestoujours redoutables, désormaisdompté, apprivoisé mais quisemble parfois vouloir se réveilleret manifester sa colère… Et cepont qui pour toujours nous pa-

raîtra inachevé, bousculé qu'il futau cours des siècles par les flotsdu F leuve-Dieu, et semble àchaque instant prêt pour un im-probable envol… C'est bien peut-être André Benedetto qui a su lemieux en parler, les décrire, lesraconter… Et puis, derrière toutçà… le citoyen, l'infatigable guet-teur des injustices, le témoin

constant des ignominies généréespar le capitalisme. André Bene-detto, sa voix portant bien au-delàdes remparts, fut toujours le dé-fenseur opiniâtre, à travers sapoésie, son théâtre, des victimesde ce système. Au-delà de sa for-midable capacité d'analyse, sesamis connaissaient sa légendaireintégrité morale : elle ne laissait

que fort peu de place auxmoindres compromissions… Sapermanente révolte était tissée degénérosité et d'un amour authen-tique et exigeant pour ses sem-blables. Et de toutes ces utopiesdont nous savons aujourd'hui àquel point elles demeurent plusque nécessaires: vitales même !...

HENRI LEPINE

Dix jours et dix représentations à partir d'" Urgent crier "

11Festival d’Avignon

La Marseillaise Samedi 3 Juillet 2010

ANDRÉ BENEDETTO. Président d'Avignon festival & compagnies, auteur, comédien, metteur en scène, le directeur du Théâtre des Carmes disparaissait le 13 juillet 2009, à la veille de ses 75 ans.

Un an déjà qu'il a quittéla scène

Il sera présent aux quatre coinsde la ville pendant ce Festival2010… avec une exposition à laMaison du Vaucluse, en haut dela Place de l'Horloge. Deux ren-contres lui sont spécialement dé-diées au Village du Of f, écoleThiers, le samedi 10 juillet etmardi 13 juillet à 11h30. Mais leplus important sans doute se dé-roulera en son "Théâtre desCarmes - André Benedetto" à par-

tir du jeudi 15 juillet et jusqu'ausamedi 24 juillet.

Tous les soirs à 22h30, il y aurades représentations sur le thèmede son recueil de poèmes : "Ur-gent crier" . Précisons que lespoèmes qui constituent cet ou-vrage demeurent d'une brûlanteactualité et qu'aux débuts du Fes-tival, ils auront fait l'objet d'uneréédition avec "Les Poubelles duVent".

Tous sur scèneBien des amis d'André Bene-

detto seront présents en cette oc-casion : Bernard Lubat, en solo lejeudi 15, Philippe Caubère, les di-manche 18, lundi 19 et samedi 24juillet, en solo lui aussi. D'autressoirées auront lieu avec la Nou-velle Compagnie d'Avignon et desélèves du Conservatoire, de l'EN-SATT et de la Faculté d'Avignon.Mais aussi des troupes reçues

dans le théâtre pour ce Festival etdes artistes comme Jean-ClaudeDrouot ou Clémence Massart…

Précisons que le vendredi 16juillet se déroulera, toujours àpartir de 22h30, la Nuit UrgentCrier où seront présents tous lesparticipants annoncés plus hautpour un hommage général et par-ticulièrement convivial dans l'en-ceinte du théâtre.

H.L.

André Benedetto prônait, tout comme Vilar, les vertus de la décentralisation culturelle, de l'audace créatrice et d'un théâtre engagé. Pas étonnant qu'en tant que citoyen il aitfait le choix de défendre une société de l'Homme et de son émancipation et non celle de l'argent. PHOTO PHILIPPE LAROUDIE

Samedi 3 Juillet 2010 La Marseillaise

12 Festival d’Avignon

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• Mardi 13 juillet à partir de 17h : BEACH ROSE à la cave• Dimanche 8 août à partir de 16h : FÊTE DU ROSÉ à Sainte-Cécile-les-Vignes.

PORTRAIT. Le décès d'André Benedetto laisse un vide. Mais Le Off continue, et Greg Germain prend la suite. Il nous livre sa vision du Off 2010

" Nous voulonsdévelopper les publics " Greg Germain a pris la sui-

te d 'André Ben edet t o,d'abord en tant que vice prési-dent de l'association, juste aprèsle décès de celui ci. Puis désor-mais en tant que président éluen novembre der nier de Avi-gnon Festival & Compagnies.

Comédien, puis directeur duTOMA (Théâtre d'Outre Mer àAvignon) qui a fait de la chapel-le du verbe Incarné le lieu desthéatres de l'outre mer, il dirigedésormais l'associaiton qui or-ganise et mène la réflexion au-tour de l'événement plus que ja-mais qualif ié de "plus grandthéâtre du monde".

Que devient le Off, qui aperdu son fondateur ? ilcontinue ?

Le Off continue sur sa lancée,nous suivons le chemin commenous l'avons imaginé avec AndréBenedetto quand nous avons faitles états généraux du Off. On nes'aperçoit pas encore du travailqui a été accompli par des gensqui sont animés, des gens quipensent que le Off est nécessai-re à ce pays… Nous continnuonsnotre refondation, et allons pour-suivre la professionnalisationdes structures, qu'il s'agisse dela logistique ou de la communi-cation par exemple.

N'est-ce pas une époquedifficile pour faire vivre laculture, les artistes ?

L'époque où nous vivons, laRGPP qui se met en place… Nousavons besoin aujourd 'hui detrouver d'autres manières detravailler, d'un système de sub-stitution. Mais c'est à nous lesgens de culture de l'inventer, etde mon point de vue ça ne s'in-

ven t e en F ra nce nul l e p ar tailleurs que dans le Off. Aujour-d'hui c'est difficile de jouer, detrouver de l'argent pour payerles artistes, les techniciens…,nous avons besoin de plus de so-lidarité entre les structures.

L'implication de collectivitéscomme les régions, n'est-cepas une autre forme desoutien institutionnel ?

Les collectivités viennentdans le Off aujourd'hui, maisc'est pour faire leur marché, pa-radoxalement on ne se sent pasvraiment reconnu que ce soitpar les collectivités ou l'Etat. Enmême temps cela nous permetde garder le contrôle… C'est dif-ficile pour les collectivités deconcevoir que l 'on peut fairesans elles. Mais en 1966, si An-dré Benedetto a décidé de jouerpendant le festival, c'était l'idéede liberté qui était en avant, lebesoin de créer, d'être.

Des Régions accompagnentles compagnies dans le off…

Oui, des Régions organisentdes choses avec les troupes, maisce qui serait important c'estdeparticiper avec nous au dévelop-pement des publics. C'est bien quele Off les interesse, mais le publicn'est pas éternel, et les régionsqui viennent à Avignon doivent lefaire savoir sur leur territoire parexemple et amener du public àleurs troupes, de nouveaux pu-blics. Nous avons interpellé la ré-gion Paca sur ces questions, nousleur avons demandé que faitesvous pour les publics ? Aide znous à les développer. Le villagedu Off est là aussi pour pour-suivre la réflexion sur les publicsLe développement des publics est

en train de devenir notre missionprincipale Notre communicationprocède de cela, c'est pour ça aus-si que notre partenariat avec laSNCF va jusqu'à proposer 50 % deréduction sur le billet de train.

Et maintenant, le Off fait

école ?Oui le Off fait école, mais à

l'étranger paradoxalement. Celanous donne l'occasion d'échan-ges d ' imaginaires extraordi-naires. Cela va nous permettred'aller ailleurs, et d'amener icides choses que l'on aurait pas

imaginé voir. Nous aurons cetteannée des troupes coréennes, ettaïwanaises, et très important,elles viennent avec leur public,pour découvrir tout ce qui sefait dans le Off.

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE COFFINIER

En prenant la présidence de l'association à la suite d'André Benedetto, Greg Germain, s'engage à

poursuivre la voie tracée. PHOTO C.C

13Festival d’Avignon

La Marseillaise Samedi 3 Juillet 2010

Le off s'étoffe, prend de l'am-pleur et propose le débat, autourde la critique, des arts, mais aus-si des politiques publiques. LE OFF EN DEBATSQuatre forums tous les matins à11h30 au village du Off, associéschacun à un partenaire médiaferont le point sur l'état des poli-tiques culturelles en FranceLundi 12 juillet : Face aux im-passes et faillites des politiquespubliques, comment se réappro-prier aujourd'hui les moyens del'art,de la création culturelle ? le104 comme cas d'école et ses pro-longements. Avec Jean MarcAdolphe, bruno tackels, la rédac-tion de Mouvement et le collectifAutres PossiblesJeudi 15 juillet : Comment lesarts vivants s'emparent de l'es-pace public ? Proposé par PascalLe Brun-Cordier, directeur duMaster Projets culturels dansl'espace public (Université Paris1 Panthéon Sorbonne). Avec ca-thy blisson et Isabelle Dubrigny,et en partenariat avec Stradda,magazin de la création hors lesmurs.

Dimanche 18 juillet : quels es-paces de parole pour le spectaclevivant ? Avec pascal Bély, les blo-gueurs du Tadorne et Arte Web.Jeudi 22 ju i l le t : L'ar t duthéâtre, outil de civilisation.Avec Nicolas Roméas, et en par-tenariat avec Cassandre / Hor-schamp. LE OFF FAIT SA CHARTELe consei l d 'administrationd'AF&C propose de venir échan-ger avec la commission de lacharte du Off en cours d'élabo-ration, au village du Off le 21juillet à 11h. Les propositions ducollège des compagnies et du col-lège des lieux seront annoncéeset débattues en public. CHRONIQUES CRITIQUESChaque jour, du 9 au 24 juillet, à17h, un journaliste livrera en di-rect ses humeurs, ses élans, sescoups de gueules, ses coups decœur. Un rendez vous plein depassion… Avec des journalistesde : l'Humanité, Arte TV, Mouve-ment , Poli t is, Les Inrockup-t ibles, r ue du T héâtre, Cas -sandre, Le Tadorne et… La Mar-seillaise.

L'endroit où l'on cause

La parade en ouvertureLa grande parade du Off, c'est lemercredi 7 juillet. Plusieurs milliersd'artistes vont se retrouver à partirde 17h30, à l'angle du boulevardRaspail et de la rue de laRépublique. De là, le cortège serendra jusqu'à la place du Palais,d'où le maire et le présidentd'AF&C Greg Germain feront undiscours d'ouverture du Off.

35 %dduu ppuubbll iicc du Off vient de la région PACA. 11% vient duLanguedoc-Roussillon (11%), 14,5% du Rhône-Alpes, 16,5%d’Ile de France et 5% de larégion Midi-Pyrénées (5%).(Sondage réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1280 spectateurs présents sur le festival OFF pourl’édition 2009)

Le villageLLeess ssiitteess d'Avignon Festival &Compagnies sont cette annéeessentiellement concentrés dansle village du Off, qui sera dansl'école primaire Thiers, 1 rue desécoles. Outre le service des cartesd'accréditation, des cartesd'artistes et des cartes du Off, ilcomprendra aussi le bar du off, lebureau de presse, deux espacesde rencontre et une salled'exposition.

1077SSppeeccttaacclleess vont se jouer dans 105 lieux, dont 18 ne sontpas des théâtres (bars,associations, etc.) 923 auteurs du 20ème siècle, 143 auteurs d'autres époques, et 103 auteurs alternatifs (création collective, auteursmultiples…)Le off reste essentiellement encore un festival de création.

Le Off et son essence

LE OFF. Festival de la maturité et mises en questions, l'édition 2010, toujours plus grande

Bienvenue au village Depuis 2003, c'est un phénomè-ne qu'on observe, le Off, festivallibre s'il en est, à côté de celuiqu'on qualifierait volontiers d'ins-titutionnel, n'en finit pas de gran-dir.

Le million de billets délivrésl'an passé devrait être largementdépassé en tout cas l'associationAF&C espère bien que cette af-fluence, ce succès au-delà de l'esti-me, va continuer et offrir à Avi-gnon pléthore de théâtres.encoreplus de compagnies (plus de 900),et de spectacles, la barre des 1000est enfin dépassée, et toujours au-tant d'enthousiasme pour une ma-nifestation encore sans égale.Alors bien sur dans ce chaos créa-

teur, AF&C essaie de mettre unpeu d'ordre, mais toujours pasquestion d'encadrer les artistes,plutôt cet "ordre moins strict"dont parlait le regretté André Be-nedetto l'an passé en présentantl'édition 20009. Le fameux pro-gramme, best-seller de l'été avi-gnonnais se déclinera en plus desa version papier (130 000 exem-plaires), sur Iphone, et cette nou-veauté s'accompagnera de bonusen quelque sorte : un guide consa-cré aux animations organiséespar l'association sera édité à part,avec l'idée d'enrichier la chosepour la prochaine édition.

Les lieux changent, mais pasl'esprit. Après la salle Jeanne

Laurent l'année dernière, le "vil-lage du Off" investit cette annéeune école, l'école Thiers, unifiantainsi tous les lieux stratégiquesde l'organisation en un seul. Fo-rums, débats, retour sur une pro-fession, sur les critiques, … etbien sûr la place pour une fête,une pour commencer avec la pa-rade, une pour finir avec le bal declôture qui emmenera les partici-pants au verger urbain V jus-qu'au bout de la nuit.

Le Off se professionnalise,ancre sa fureur d'être dans letemps, se donne, enfin les moyensde sa liberté revendiquée.

CHRISTOPHE COFFINIER http://www.avignonleoff.com/

Les rues vont une nouvelle fois vibrer des rumeurs de plus de mille spectacles. PHOTO C.C

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FESTIVAL D'AVIGNONRenseignements : +33 (0)4.90.14.14.60 - Billette-rie : +33.(0)4.90 14.14.14 - Tél. administration+33 (0)4.90.27.66.50 - E-mail: [email protected] La boutique du Festival Place de l'Horloge, du 7 au 29 juillet de 11h à23hLa librairie du Festival du 7 au 29 juillet au Cloître Saint-Louis de 10hà 19hCNES/LA CHARTREUSETél. +33 (0)4 90 15 24 24www.chartreuse.orgMAISON JEAN-VILARTél. +33 (0)4 90 86 59 64www.maisonjeanvilar.orgMAIRIE D'AVIGNONPlace de l'Horloge Tél. Allo Marie +33 (0)810084 184 84045 Avignon cedex www.avignon.frOFFICE DE TOURISME D'AVIGNONTél. +33 (0)4 32 74 32 74Fax +33 (0)4 90 82 95 03www.ot-avignon.frCourriel : [email protected] DE TOURISME DE VILLENEUVE LEZ AVIGNON Tél. +33(0)4 90 25 61 33Fax +33 (0)4 90 25 91 55www.villeneuve-lez-avignon.comCourriel : [email protected] DE VILLE tcraTél. +33 (0)4 32 74 18 32Transport de personnes à mobilité réduite ouen fauteuil roulantL'Âge d'Or Service +33 (0)4 90 02 01 00

TAXIS - 24H/24HTAXI RADIO AVIGNON Tél. +33 (0)4 90 82 20 20 Fax +33(0)4 90 86 61 69

Points d'accueil OFF

Le Village du OFF (Ecole Thiers - 1, rue desécoles) Du 8 au 29 juillet ouvert tous les joursde 10h à 18hVente de cartes OFF, échange de contre-marques pré-payées, programmes du OFF,programmes des théâtres, tracts des compa-gnies, revue de presse du festival OFF, accré-ditations professionnellesOffice de tourisme d'Avignon (Cours JeanJaurès) ouvert tous les jours de 9h à 18h30.Vente de cartes OFF, programmes du OFFEspace Vaucluse (Place de l'Horloge) Du 8au 30 juillet ouvert tous les jours de 9h à 19h.Vente de cartes OFF, programmes du OFF.Magasin Monoprix (24, rue de la République)Du 1er au 30 juilletVente de cartes OFF, pro-grammes du OFFHall de la Mairie (Place de l'Horloge) Du 8au 30 juillet ouvert tous les jours de 9h à 19hEchange de contremarques pré-payées, pro-grammes du OFF, tracts des compagnies etprogrammes des théâtres

Extra Muros

Itinéraires vers les lieux de spectacles ex-tra-muros. Tous les itinéraires sont fléchés àpartir de la Porte Saint-Charles avec des pan-neaux rouges.Chartreuse de villeneuve les Avignon : 58rue de la République, Villeneuve lez Avignon

(4 km/20 mn au de´part de la Porte St-Charles). A droite en sortant des remparts,suivre " autres directions " - longer les rem-parts, direction " Barthelasse " jusqu'au pontDaladier - passer sous le pont, direction " Vil-leneuve " - prendre le pont et traverser lesdeux bras du Rhône - au bout du pont, prendreà droite, direction " Villeneuve centre " -continuer sur environ 1 km puis au rond-point, prendre à gauche direction " Centrehistorique/Hôtel de Ville " - continuer jusqu'àla Chartreuse (parcours fléché). Le parkingest sur la droite à environ 20 m après l'entrée(nombre de places limité)La Miroiterie : 3 route de Lyon, Avignon (200m à pied au départ de la Porte Saint-Lazare).A droite en sortant des remparts, puis àgauche direction " Orange/Valence " - le lieuest a` 20 mLa salle de Montfavet : rue Félicien-Flo-rent, pôle technologique Agroparc, Avignon(8 km/25 mn au de´part de la Porte St-Charles). A gauche en sortant des remparts,direction " Aix-en-Provence ", suivre les rem-parts - à droite, direction " Marseille (A7)/Ca-vaillon/Aix-en-Provence (N7) " - continuertout droit sur 6,5 km, prendre à gauche direc-tion " Agroparc/Chambre d'Agriculture " -continuer sur 800m, la salle polyvalente deMontfavet est à gauche

Navettes

Navettes desservant les différents lieuxde spectacles : Navettes du Festival pour lasalle de Montfavet, la salle de spectacles deVedène et le lycée Gérard PhilipeLigne Bustival pour la Chartreuse de Ville-neuve lez AvignonBustival TCRA vous propose également des

lignes de bus en soiréeAttention : Le 14 juillet, en raison du feud'artifice, la traversée du Rhône et les accès àAvignon sont difficiles dès la fin d'après-midi.

PARKINGS

Parking de l'ile Piot 650 places Surveilléavec navette vers le centre villeParking des Italiens Av de la Synagogue(porte St-Lazare) Gratuit surveillé, navette debus avec le centre villeParking des Gares 620 places - 24/24H 7, ave-nue de Monclar Tél. +33 (0)4 90 80 74 40 Fax+33 (0)4 90 80 74 44Parking Palais des papes 850 places -24/24H Place du Palais, en sous-sol Tél. +33(0)4 90 27 50 36 Fax +33 (0)4 90 85 86 52Parking Jean-Jaurès 24/24HAvenue du 7e Génie Entrée par la Porte St-Michel Tél. +33 (0)4 90 27 56 20Parking Mérindol 24/24H 1, rue Paul Mérin-dol Tél. +33 (0)4 90 85 83 52 ( parking + garage)Parking de l'Oratoire 540 placesAllées de l'Oulle Tél. +33 (0)4 90 86 97 09 Fax+33 (0)4 90 82 15 27Parking des Halles 590 places 24h/24h PlacePie Tél. +33 (0)4 90 27 15 15

Hébergement

L'Association "Centres de Jeunes et de Séjourdu Festival d'Avignon" propose des séjoursculturels pour des publics d'adolescents de 13à 17 ans et d'adultes. L'accueil est organisédans les établissements scolaires.Ceméa - Centre de jeunes, 01 53 26 24 28 -www.cemea.asso.fr/culture

15Festival d’Avignon

La Marseillaise Samedi 3 Juillet 2010

BARTHELASSE. Contre courant offre uneprogrammation pour tous.

Une île aux trésors d'énergie Pour sa huitième année, le festi-val Contre courant monte ses es-trades sur l'île de la Barthelasse.Pluridisciplinaire, il offre uneprogrammation généreuse pourtous les publics et porte un regardconcerné sur les grandes ques-tions sociétales. Comme chaqueannée, Contre courant program-me trois des artistes ou compa-gnies invités par le Festival d'Avi-gnon, dans le cadre d'un partena-riat avec ce dernier.

Organisé sous l 'égide de laCaisse centrale d'activités so-ciales du personnel des industriesélectrique et gazière (CCAS),Contre courant est au Festivald'Avignon ce que Visions socialesest au Festival de Cannes. "De Ro-sa la rouge à Brecht, de l'Algérie àl'Italie, du Brésil à la Belgique,d'Olivier Cadiot à Kafka, le che-min se perd et se retrouve" selonles organisateurs.

Spectacles accessiblesaux sourds, malentendants etmalvoyants

Si Contre Courant a toujoursété accessible aux personnes àmobilité réduite, cette année laCCAS a décidé d'aller plus loin ens'associant avec Regard'en FranceCompagnie. Deux spectacles de

théâtre en partenariat avec le fes-tival d'Avignon (“Jean la chance”jeudi 15 juillet à 22h, et “Ro Ouaou le peuple des rois” vendredi 16juillet à 22h) présentés sur lagrande scène, seront rendus ac-cessibles pour les déficients sen-soriels, grâce à la participationdu Centre Ressources ThéâtreHandicap: un interprète en languedes signes française (LSF) serasur scène pour les sourds; Surti-trage et boucle magnétique pourles sourds et malentendants; Au-dio description en direct et pro-grammes en braille et gros carac-tères pour les mal et non-voyants.Le 14 juillet, pas de défilé ni dedrapeau, mais une journée avec lefestival Villeneuve en scène (pré-vu sur réservation pour 100 per-sonnes). A l 'école Montolivet,l'Opéra Pagaïe réinvente une ren-trée scolaire pour adultes, c'est unspectacle itinérant où les specta-teurs se croisent, vont en salle declasse, en cours de récréation.Dans le verger, avec la compagnieOposito: "La Caravane de verre,voyage au pays d'Émile Gallé".

M.G.

Du 9 au 17 juillet, sur l'Ile de laBarthelasse. Programme completsur www.ccas-contre-courant.org

CHAMBRE DES NOTAIRES. Scènes ouvertes et compagnie du Mystère Bouffe au programme de l'édition 2010.

La cour livre ses spectacles Grâce à Jean-Pierre Clavel, lesScènes ouvertes ont vu le jour enjuillet 2005, dans le cadre du sou-tien de la Chambre des notairesaux compagnies du Festival Off.L'aventure s'est poursuivie avecJocelyne Peytier et l'actuel prési-dent maître Jean-Louis Beaud.Dans une cour ornée d'un théâtrede tréteaux, les Compagnies duFestival disposent de cinq datespour se faire connaître. La soiréedébute à 19h30, par la découverted'un vin de la région. A partir de20 heures, des artistes du off, co-médiens musiciens, mimes... of-frent 10 minutes de spectacle

Six compagnies différentessont conviées à chacune soiréesainsi que deux compagnies, in-vitées de dernière minute, les

jokers.Pour la deuxième année consé-

cutive, la Cour des Notaires ac-cueille également, tous les jours à17 heures 30, la Compagnie duMystère Bouffe. En 2010, il s'agitd'une tragi-comédie sur la tolé-rance: “Le départ de ChristopheColomb”, inspiré de la pièce “Tor-quemada” de Victor Hugo.

Pluridisciplinarité des artsDepuis 1979, la Compagnie du

Mystère Bouffe se nourrit de lapluridisciplinarité des arts faceau cloisonnement des pratiquesartistiques. Elle est composéed'artistes (comédiens, musiciens,metteurs en scène, danseurs, plas-ticiens...) venus de divers hori-zons géographiques et réunis

dans des spectacles à la tonalitéComedia dell'arte.

A travers “Le Départ de Chris-tophe Colomb” , la Compagniepoursuit sa réflexion sur laconfrontation des cultures. Danscette œuvre, Victor Hugo a choisiune époque char nière, 1492,lorsque les peuples et les culturesrentrent en conflit.

M. GENTILE Scènes ouvertes, les mardis 13,20, 27 et les vendredis 16, 23 juillet2010 à partir de 19 h 30 jusqu'auxenvirons de 22h. Gratuits surréservations : 04 90 85 24 00 [email protected]. Ledépart de Christophe Colomb, tousles jours à 17h30. Réservations au06 09 76 48 98. Tarifs : 16, 12 et 5euros.

MONCLAR. Le Festival Théâtr'enfants, dans le Off mais hors les remparts.

Pour les petits etleurs parents Pour la 28e fois, l'associationÉveil artistique des jeunes publicsvous donne rendez vous à la Mai-son du Théâtre pour enfants Mon-clar jusqu'au 24 juillet.

Durant 16 jours, le FestivalThéâtr'enfants vous invite à dé-couvrir les univers de sept compa-gnies et trois conteurs qui, duthéâtre à la danse, de la marion-nette à la matière animée, de lamusique au conte, offrent auxplus petits comme aux plus grandsla très large palette de la création.Des spectacles qui viennent de larégion, de France et d'Europe ets'adressent aux enfants dès 6 mois.Par exemple, “La Maison des in-terdits” (théâtre et danse à partirde 3 ans) par la compagnie Italien-ne Teatro all'improvviso, “L'Archepart à 8 heures” (spectacle de ma-rionnettes) par la compagnie L'Au-guste Théâtre (Bou-ches du Rhô-ne). Auteur et conteur d'histoire,Guy Prunier aime les mots, la mu-sique des mots, les mots en mu-sique et même la musique sansmots. Ce lyonnais proposera"Trouvailles et cachotteries" pourles enfants à partir de 2 ans, et"Mythe au logis" un conte musical

pour ceux qui ont plus de 8 ans.Conteur depuis une petite ving-

taine d'années, le Suisse PhilippeCampiche se produit avec le vio-loncelliste Jacques Boudubanpour "Le Sakakoua" jusqu'au 15juillet, ou pour "Ouh la la lesloups" du 16 au 24 juillet avec JulieCampiche.

Afin de favoriser la rencontreet l'échange autour des oeuvres etdes artistes, l'équipe de la Maisondu Théâtre pour enfants reçoit lepublic, grands et petits, dans sonlieu privilégié: des espaces de dé-tente, les apéros-sirops à la sortiedes spectacles, une exposition sin-gulière dans la cour de l'école, (desstructures sonores et Maderasavec le collectif Belge Amadéo),des ateliers de pratique artistiquenotamment cette année un stagede théâtre et un atelier de décou-verte des instruments.

M.G. Jusqu'au 24 juillet tous lesjours sauf les dimanche 11 et 18juillet. Maison du Théâtre pourenfants Monclar 20 avenueMonclar. Programme : www.festivaltheatrenfants.com;Réservations au 04.90.85.59.55.

Cette année, Le départ de Christophe Colomb, une tragi-comédie sur la tolérance. PHOTO D.R.