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Notes homilétiques le dimanche 20 novembre 2016 Une ressource du Conseil des Églises pour la justice et la criminologie Lectionnaire catholique romain: 2 Samuel 5, 1-3; Colossiens 1, 12-20; Luc 23:35-43 Lectionnaire commun révisé : Jérémie 23, 1-6; Colossiens 1, 11-20; Luc 23, 33-43 Aujourd’hui nous célébrons le Christ Roi. C’est le dernier dimanche de l’année liturgique et le premier dimanche de l’i- nauguration de la Semaine de la justice réparatrice. Qu’évo- que de nos jours la notion de roi? Certains rois et reines sont remémorés comme de terribles tyrans qui ont causé de gran- des souffrances. Les rois semblent éloignés, hors de portée des gens ordinaires. « Comment Jésus-Christ est-il roi? » L’auteur de l’épître aux Colossiens rappelle aux croyants de remercier le Père pour leur avoir envoyé le Christ, qui « nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transfé- rés dans le Royaume de son Fils bien-aimé », qui «vous a mis en mesure de partager le sort des saints dans la lumière ». Le Christ « en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ». Le mot grec pour « rédemption » signifie « rançon », qui sert à racheter ou à libérer un prisonnier ou un esclave. L’auteur de l’épître aux Colossiens utilise le passé pour rappeler aux croyants de vivre dans un esprit voulant que le Christ « a » accompli toutes ces choses dans nos vies. Cette semaine est la Semaine de la justice réparatrice. Pouvons-nous apporter l’esprit que nous avons reçu par le Christ en réaction au crime, à nos réactions vis-à-vis de la douleur et des besoins des prisonniers, des victimes, des familles et des communautés? « …et par Lui (le Christ) (Dieu s’est plu) à réconcilier tous les êtres pour Lui ». Lorsqu’un crime survient et que les gens souffrent, Jésus est avec eux! Comment pouvons-nous nous joindre à ceux qui, avec Jésus, œuvrent à la réconciliation, au rachat et à la rédemption des gens qui souffrent? Le passage de l’évangile de LUC qui est lu à l’occasion de la célébration du Christ Roi décrit la crucifixion de Jésus. De quelle sorte de « roi » s’agit-il ? On parle de la crucifixion d’un Galiléen dont les soldats se moquent et qu’ils flagellent, et que les dirigeants tournent en dérision. Et Jésus crucifié, qui expire dans des douleurs atroces, avec un cœur rempli d’amour, déclare : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ». L’un des criminels crucifiés aux côtés de Jésus lui dit : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume ». Jésus, plein d’amour et de compassion, lui déclare : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis ». Serait-ce qu’un criminel est la première personne à se joindre à Jésus ressuscité au paradis? Comment Jésus était-il considéré lorsqu’il est mort sur la croix? Comme un « criminel ». L’évangile de Luc relate trois épreu- ves vécues par Jésus devant le conseil religieux, Pilate et le roi Hérode. Jésus a été injustement accusé d’un crime qui devait être puni par la peine capitale. Il est intéressant de noter que Luc écrit qu’on « emmenait encore deux malfaiteurs pour être exé- cutés avec lui » (Luc 23,32). Le mot « encore » peut suggérer que certaines des personnes présentes à la crucifixion estimaient que le statut de Jésus était l’un des trois criminels. Est-ce que Luc veut dire à ses croyants que Jésus était perçu par certains comme un condamné? 1 Le statut de Jésus sur la croix était aussi celui de « victime ». Il était innocent et n’avait rien fait de mal. Pendant les trois procès, nul n’a dit la vérité. La veille de sa mort, Jésus partage la coupe et le pain avec celui qui allait le trahir. Dans le jardin, selon Matthieu, il aborde celui qui va le trahir en l’appelant son « ami ». Jésus décide de se rendre sans violence jusqu’à la crucifixion, mettant sa confiance en son Père jusqu’à la mort. Si c’est le Jésus auquel nous croyons « sur terre et au ciel », alors ce Jésus-Christ et roi est radicalement différent et attrayant! Et nous qui marchons à sa suite, nous devons aussi agir radicalement pour parvenir à une justice de réparation et de guérison! 1 The Convict Christ: What the Gospel Says About Criminal Justice par Jens Soering, Orbis Books, Maryknoll, NY: 2006 Questions d’orientation sur la justice réparatrice 1. Qui a été blessé et quels sont les besoins de ces personnes? Se concentrer sur les torts et les besoins en conséquence de tous. 2. À qui reviennent ces obligations? Parler des obligations qui découlent des torts. 3. Qui a des intérêts dans cette situation? Faire participer les personnes concernées dans la situation. 4. Quelle est le processus approprié pour impliquer les par- ties prenantes dans le redressement des torts? Utiliser des processus inclusifs et collaboratifs pour chercher à redresser les torts. Adapté de Howard Zehr, The Little Book of Restorative Justice Practices Pour en connaître davantage et pour d’autres ressources sur la justice réparatrice, veuillez visiter notre site Web à www.ccjc.ca À l’origine « Semaine des prisonniers » en 1975 pour encourager les communautés chrétiennes à prier pour les prisonniers et pourvoir à leurs besoins. « La semaine de justice réparatrice » est inclusive des communautés confessionnelles et des besoins des prisonniers, des victimes, de leurs familles et des communautés.

2 Samuel 5, 1 -3; Colossiens 1, 12 20; Luc 23:35 43 Lectionnaire … · 2020. 6. 15. · Notes homilétiques – le dimanche 20 novembre 2016 Une ressource du Conseil des Églises

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Page 1: 2 Samuel 5, 1 -3; Colossiens 1, 12 20; Luc 23:35 43 Lectionnaire … · 2020. 6. 15. · Notes homilétiques – le dimanche 20 novembre 2016 Une ressource du Conseil des Églises

Notes homilétiques – le dimanche 20 novembre 2016

Une ressource du Conseil des Églises pour la justice et la criminologie

Lectionnaire catholique romain: 2 Samuel 5, 1-3; Colossiens 1, 12-20; Luc 23:35-43

Lectionnaire commun révisé : Jérémie 23, 1-6; Colossiens 1, 11-20; Luc 23, 33-43

Aujourd’hui nous célébrons le Christ Roi. C’est le dernier dimanche de l’année liturgique et le premier dimanche de l’i-nauguration de la Semaine de la justice réparatrice. Qu’évo-que de nos jours la notion de roi? Certains rois et reines sont remémorés comme de terribles tyrans qui ont causé de gran-des souffrances. Les rois semblent éloignés, hors de portée des gens ordinaires. « Comment Jésus-Christ est-il roi? » L’auteur de l’épître aux Colossiens rappelle aux croyants de remercier le Père pour leur avoir envoyé le Christ, qui « nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transfé-rés dans le Royaume de son Fils bien-aimé », qui «vous a mis en mesure de partager le sort des saints dans la lumière ». Le Christ « en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés ». Le mot grec pour « rédemption » signifie « rançon », qui sert à racheter ou à libérer un prisonnier ou un esclave. L’auteur de l’épître aux Colossiens utilise le passé pour rappeler aux croyants de vivre dans un esprit voulant que le Christ « a » accompli toutes ces choses dans nos vies. Cette semaine est la Semaine de la justice réparatrice. Pouvons-nous apporter l’esprit que nous avons reçu par le Christ en réaction au crime, à nos réactions vis-à-vis de la douleur et des besoins des prisonniers, des victimes, des familles et des communautés? « …et par Lui (le Christ) (Dieu s’est plu) à réconcilier tous les êtres pour Lui ». Lorsqu’un crime survient et que les gens souffrent, Jésus est avec eux! Comment pouvons-nous nous joindre à ceux qui, avec Jésus, œuvrent à la réconciliation, au rachat et à la rédemption des gens qui souffrent? Le passage de l’évangile de LUC qui est lu à l’occasion de la célébration du Christ Roi décrit la crucifixion de Jésus. De quelle sorte de « roi » s’agit-il ? On parle de la crucifixion d’un Galiléen dont les soldats se moquent et qu’ils flagellent, et que les dirigeants tournent en dérision. Et Jésus crucifié, qui expire dans des douleurs atroces, avec un cœur rempli d’amour, déclare : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ». L’un des criminels crucifiés aux côtés de Jésus lui dit : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume ». Jésus, plein d’amour et de compassion, lui déclare : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis ». Serait-ce qu’un criminel est la première personne à se joindre à Jésus ressuscité au paradis?

Comment Jésus était-il considéré lorsqu’il est mort sur la croix? Comme un « criminel ». L’évangile de Luc relate trois épreu-ves vécues par Jésus devant le conseil religieux, Pilate et le roi Hérode. Jésus a été injustement accusé d’un crime qui devait être puni par la peine capitale. Il est intéressant de noter que Luc écrit qu’on « emmenait encore deux malfaiteurs pour être exé-cutés avec lui » (Luc 23,32). Le mot « encore » peut suggérer que certaines des personnes présentes à la crucifixion estimaient que le statut de Jésus était l’un des trois criminels. Est-ce que Luc veut dire à ses croyants que Jésus était perçu par certains comme un condamné?1

Le statut de Jésus sur la croix était aussi celui de « victime ». Il était innocent et n’avait rien fait de mal. Pendant les trois procès, nul n’a dit la vérité. La veille de sa mort, Jésus partage la coupe et le pain avec celui qui allait le trahir. Dans le jardin, selon Matthieu, il aborde celui qui va le trahir en l’appelant son « ami ». Jésus décide de se rendre sans violence jusqu’à la crucifixion, mettant sa confiance en son Père jusqu’à la mort. Si c’est le Jésus auquel nous croyons « sur terre et au ciel », alors ce Jésus-Christ et roi est radicalement différent et attrayant! Et nous qui marchons à sa suite, nous devons aussi agir radicalement pour parvenir à une justice de réparation et de guérison! 1 The Convict Christ: What the Gospel Says About Criminal Justice par Jens Soering, Orbis Books, Maryknoll, NY: 2006

Questions d’orientation sur la justice réparatrice 1. Qui a été blessé et quels sont les besoins de ces

personnes? Se concentrer sur les torts et les besoins en conséquence de tous.

2. À qui reviennent ces obligations? Parler des obligations qui découlent des torts.

3. Qui a des intérêts dans cette situation? Faire participer les personnes concernées dans la situation.

4. Quelle est le processus approprié pour impliquer les par-ties prenantes dans le redressement des torts? Utiliser des processus inclusifs et collaboratifs pour chercher à redresser les torts.

Adapté de Howard Zehr, The Little Book of Restorative Justice Practices

Pour en connaître davantage et pour d’autres ressources sur la justice réparatrice, veuillez visiter notre site Web à

www.ccjc.ca

À l’origine « Semaine des prisonniers » en 1975 pour encourager les communautés chrétiennes à prier pour les prisonniers et pourvoir à leurs besoins. « La semaine de justice réparatrice » est inclusive des communautés confessionnelles et des besoins des

prisonniers, des victimes, de leurs familles et des communautés.

Page 2: 2 Samuel 5, 1 -3; Colossiens 1, 12 20; Luc 23:35 43 Lectionnaire … · 2020. 6. 15. · Notes homilétiques – le dimanche 20 novembre 2016 Une ressource du Conseil des Églises

Notes homilétiques – le dimanche 27 novembre 2016

Une ressource du Conseil des Églises pour la justice et la criminologie

Lectionnaire catholique romain: Isaïe 2, 1-5; Romains 13, 11-14; Matthieu 24, 37-44

Lectionnaire commun révisé : Isaïe 2, 1-5; Romains 13, 11-14; Matthieu 24, 36-44

Aujourd’hui nous célébrons le premier dimanche de l’Avent et le dernier dimanche de la nouvelle année liturgique, ou de l’année chrétienne. C’est aussi le dimanche de clôture de la Semaine de la justice réparatrice, pendant laquelle on encourage les groupes confessionnels et d’autres à prier et à répondre aux besoins des victimes, des prisonniers, de leurs fa-milles et de leurs communautés. Les trois lectures d’aujourd’hui, soit Isaïe, Romains et Matthieu, communiquent un message pressant qui comporte un appel à l’action caractérisée par l’espérance et la joie. Le message du prophète Isaïe débute par les mots « Il arrivera dans la suite des temps que la montagne de la maison de Yahvé sera établie en tête des montagnes et… toutes les nations afflueront vers elle ». L’appel à l’action est le suivant : « Venez, montons à la montagne de Yahvé… qu’il nous enseigne ses voies » et « Il jugera entre les nations, il sera l’arbitre de peu-ples nombreux ». L’appel à l’action caractérisé par l’espé-rance et la joie est que nous « suivions ses sentiers » et que nous brisions nos « épées pour en faire des socs et… [des] lances pour en faire des serpes » et « on n’apprendra plus à faire la guerre ». Il y a une invitation joyeuse : « Allons, marchons à la lumière de Yahvé »! De la même manière, l’épître aux Romains presse les croyants ainsi : « C’est l’heure désormais de vous arracher au sommeil » et « Laissons là les œuvres de ténèbres », et le « salut est maintenant plus près de nous qu’au temps où nous avons cru ». L’appel à l’action, empreint d’espérance et de joie, est de demander aux croyants de revêtir « les armes de la lumière » — le changement de vêtements représentant un changement de vie — « Comme il sied en plein jour, conduisons-nous avec dignité ». Et encore une fois, une invitation à la joie : « Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ ». Aujourd’hui, le passage de l’évangile de Matthieu porte sur ce qu’on appelle communément le « Second Avènement de Jésus ». Jésus insiste urgemment dans son message sur le fait que ses disciples – et donc nous – devraient être prêts pour la venue inattendue du Fils de l’homme », « au jour et à l’heure, personne ne les connaît ». L’appel à l’action de Jésus est de « veiller » et d’être prêt pour l’« Avènement du Fils de l’hom-me » — une expression qui revient quatre fois! Une fois encore, il y a une joyeuse invitation de nature urgente : « le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas ».

En ce début de l’Avent, faisons une réflexion sur le Second Avènement de Jésus. C’est une invitation joyeuse et pressante à chacun d’entre nous et à notre communauté : invitation à demeurer éveillé et prêt à marcher dans la lumière et à revêtir le Seigneur Jésus Christ… « car c’est à l'heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir ». Ce dimanche célèbre la clôture de la Semaine de la justice réparatrice sous le thème Inspirer de nouvelles façons de réfléchir à la justice. Lorsque nous entendons parler d’un crime ou d’un tort contre quelqu’un, lorsque nous souffrons ou que d’autres souffrent, puissions-nous prendre un instant pour revêtir le Seigneur Jésus Christ et pour nous demander comment chacun d’entre nous et notre communauté peut parler et marcher dans la lumière du Seigneur afin de parvenir à une justice réparatrice et de guérison qui se préoccupe des souffrances et des besoins des victimes, des prisonniers, de leurs familles et de leurs communautés.

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En ce qui concerne la détermination de la peine, le processus

de justice pénale ne tient pas compte... du contexte com-munautaire dans lequel l’infraction a été perpétrée.… Il faut

donner aux membres de la collectivité l’occasion, dans le cadre

d’un processus sûr, de discuter avec le délinquant de leurs

sentiments et de leurs craintes, de l’entendre expliquer ce qu’il a

vécu, d’exprimer leurs craintes et leurs espoirs, de réconforter

ceux qui ont souffert, de les compenser d’une certain façon pour

ce qu’ils ont souffert, et d’empêcher qu’une situation semblable

ne se reproduise à l’avenir. N’y aurait-il pas un rôle que certains

membres de la collectivité pourraient jouer dans ce processus?

Pour une vraie justice, par Conseil des Églises pour la justice

et la criminologie, 1996. pp. XV-XVII

Pour en connaître d’avantage et pour d’autres ressources

sur la justice réparatrice, veuillez visiter notre site Web à

www.ccjc.ca

À l’origine « Semaine des prisonniers » en 1975 pour encourager les communautés chrétiennes à prier pour les prisonniers et pourvoir à leurs besoins. « La semaine de justice réparatrice » est inclusive des communautés confessionnelles et des besoins des

prisonniers, des victimes, de leurs familles et des communautés.