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20 Minutes.fr a Quoi Sert La CFE-CGC - 18 Avril 2013
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le 18 avril 2013
Syndicat: A quoi sert la CFE-CGC?
Un responsable de la CFE/CGC de l'usine de Rennes-La Janais devant l'usine PSA Peugeot Citroen- La Janais en août 2012. F.LEPAGE/SIPA
SOCIAL - Le syndicat de l’encadrement tient son 35ème
congrès à Saint-Malo jusqu’à vendredi dans un contexte
de guerre de succession et de crise d’identité...
Représentative oui, mais de qui? Malgré son récent succès aux dernières élections syndicales,
(9,4% des voix au total dans le privé) lui assurant la représentativité, la question continue à
tarauder la centrale.
Crise identitaire
Au cœur des débats: l’identité «catégorielle» du syndicat, né en 1944 pour défendre les
intérêts des cadres et de l'encadrement «tant dans l'entreprise que dans la société», de la
retraite complémentaire au forfait «cadre» de la réforme des 35h. En décembre, une
assemblée générale extraordinaire avait tranché: après une brève tentation de rapprochement
avec l’Unsa pour devenir un syndicat «généraliste», la CFE-CGC avait finalement décidé de
ne rien changer. Et ce nouveau congrès ne devrait pas revenir dessus.
«Cette question va être évitée pour se centrer sur la succession de son président Bernard Van
Craynest, mais c’est une interrogation qui va inévitablement ressurgir», analyse Bernard
Vivier, spécialiste des relations sociales et président de l’Institut Supérieur du Travail.
Perte de terrain chez les cadres
Les bons résultats électoraux du syndicat cachent en effet une perte de terrain chez sa clientèle
de traditionnelle: plus de 50% des adhérents de la CFE-CGC sont aujourd’hui non cadres
(techniciens, agents de maitrise ou même employés). Et au sein du collège de l’encadrement,
avec 18,14% des voix, elle reste loin derrière la CGT (21%) mais surtout de la CFDT
(26,8%).
«Tant que l’exception de représentativité réservée à cette "confédération catégorielle
interprofessionnelle" dans la loi de 2008 est maintenue [10% dans le seul collège encadrement
aux élections professionnelles dans les entreprises contre 10 % de l'ensemble des suffrages
pour les autres, NDLR], la CFE-CGC est relativement protégée, mais si elle tombe alors ce
sera beaucoup plus difficile», analyse Elodie Béthoux, auteur, avec G. Desage, A. Mias et J.
Pélisse, de la «Sociologie d'un syndicalisme catégoriel: la CFE-CGC ou la fin d'une exception
?» (Armand Colin, avril 2013).
En cause, notamment, la banalisation du statut de cadre dans le contexte de crise.
«L’évolution de la société, des institutions et des entreprises est en train d’effacer ce qui
permettait à la CFE-CGC d’exister: la frontière entre cadre et non cadre devient floue et
poreuse, des institutions catégorielles comme l’Agirc sont en train de fusionner avec le régime
non-cadre Arrco, et au niveau européen, la CFE-CGC n’a pas d’équivalent sur qui
s’appuyer», souligne Bernard Vivier.
Expertise et concertation
Dans ce contexte, la CFE-CGC doit donc plus que jamais «reconquérir la population de
l’encadrement mais aussi élargir ses bases sociologique et électorale», estime Elodie Béthoux.
Pour y parvenir, elle dispose de certains atouts. Elle a notamment fait de la défense des
«classes moyennes» son crédo, y compris sur des questions de logement, de retraite ou de
pouvoir d’achat.
Elle peut aussi se prévaloir de son expertise et de sa connaissance fine de l’entreprise, tout
comme de son positionnement réformiste marqué et son intérêt pour la concertation. Une
culture syndicale valorisée, à l’heure où le dialogue social à l’allemande est érigé comme
modèle.
Claire Planchard