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N°6804 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO : H. LYES/ARCHIVES PHOTO : AFP PUBLICITÉ Tunisie De notre correspondant L es islamistes d’Ennahda ont finalement accepté de placer des compétences indépendantes à la tête des ministères régaliens, notamment l’Intérieur et la Justice, ouvrant la voie à la polémique sur les critères d’indépendance et de compétence. Mourad Sellami (Suite page 15) SID AHMED GHOZALI ANCIEN PDG DE SONATRACH GREG McARTHUR JOURNALISTE CANADIEN INTERVIEWS «DEPUIS 12 OU 13 ANS, LA CORRUPTION SE PRATIQUE À L’ÉCHELLE INDUSTRIELLE» L e Syndicat national des magistrats de la Cour des comptes (SNMCC) annonce la tenue d’une assem- blée générale extraordinaire le 11 mars prochain. Cette déci- sion a été prise par le bureau national de ce syndicat suite à «l’échec de la voie du dialogue à même de permettre à cette institution d’accomplir pleine- ment sa mission de contrôle des finances de l’Etat». (Suite page 3) Djedjiga Rahmani Lire également le commentaire de Tayeb Belghiche en page 32 LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR M. ROUMADI EN PAGE 2 LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SAMIR BEN EN PAGE 3 El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 28 février 2013 LA COUR DES COMPTES BÂILLONNÉE ÉDITION DU CENTRE Les magistrats décident de passer à l’action LIRE L’ARTICLE EN PAGE 31 COUPE DE L’UAFA Le CR Belouizdad éliminé aux penalties par Al Ismaïly Les chroniques du jeudi L’ami du Burkina Un regard paranoïaque Par Boudjema Karèche JUSTE UN MOT Par Maurice Tarik Maschino LA CHRONIQUE DE MTM Finalement, les islamistes d’Ennahda ont accepté de «décrisper l’atmosphère» en Tunisie en permettant à des personnalités indépendantes de prendre en charge les ministères régaliens Les départements ministériels en question intéressent en premier lieu la Justice et l’Intérieur. TUNISIE ENNAHDA LÂCHE PRISE «SNC LAVALIN AVAIT UNE MULTITUDE D’INTERMÉDIAIRES EN ALGÉRIE» A travers leur syndicat, les magistrats de la Cour des comptes dénoncent «les fortes pressions exercées sur eux» Des pressions qui portent atteinte à leur indépendance et entravent sérieusement leur mission de contrôle des finances publiques Ces magistrats mettent en cause le président de cette institution qui refuse «tout dialogue». Page 18 Page 5

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N°6804 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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Les islamistes d’Ennahda ont

fi nalement accepté de placer des compétences indépendantes à la tête

des ministères régaliens, notamment l’Intérieur et la Justice, ouvrant la voie à la polémique sur les critères d’indépendance et de compétence.

Mourad Sellami(Suite page 15)

◗ SID AHMED GHOZALIANCIEN PDG DE SONATRACH

◗ GREG McARTHURJOURNALISTE CANADIEN

INTERVIEWS

«DEPUIS 12 OU 13 ANS, LA CORRUPTION SE PRATIQUE À L’ÉCHELLE INDUSTRIELLE»

Le Syndicat national des magistrats de la Cour des comptes (SNMCC)

annonce la tenue d’une assem-blée générale extraordinaire le 11 mars prochain. Cette déci-sion a été prise par le bureau national de ce syndicat suite à

«l’échec de la voie du dialogue à même de permettre à cette institution d’accomplir pleine-ment sa mission de contrôle des fi nances de l’Etat». (Suite page 3) Djedjiga Rahmani

Lire également le commentaire de Tayeb Belghiche en page 32

LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR M. ROUMADI EN PAGE 2

LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SAMIR BEN EN PAGE 3

El WatanLE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 28 février 2013

LA COUR DES COMPTES BÂILLONNÉE

ÉDITION DU CENTRE

Les magistrats décident de passer à l’action

LIRE L’ARTICLE EN PAGE 31

■ COUPE DE L’UAFA

Le CR Belouizdad éliminé aux penalties

par Al Ismaïly

Les chroniques du jeudi

L’ami du Burkina

Un regard paranoïaque

Par Boudjema KarècheJUSTE UN MOT

Par Maurice Tarik MaschinoLA CHRONIQUE DE MTM

■ Finalement, les islamistes d’Ennahda ont accepté de «décrisper l’atmosphère» en Tunisie en permettant à des personnalités indépendantes de prendre en charge les ministères régaliens■ Les départements ministériels en question intéressent en premier lieu la Justice et l’Intérieur.

TUNISIE

ENNAHDA LÂCHE PRISE

«SNC LAVALIN AVAIT UNE MULTITUDE D’INTERMÉDIAIRES

EN ALGÉRIE»

■ A travers leur syndicat, les magistrats de la Cour des comptes dénoncent «les fortes pressions exercées sur eux»■ Des pressions qui portent atteinte à leur indépendance et entravent sérieusement leur mission de contrôle des fi nances publiques■ Ces magistrats mettent en cause le président de cette institution qui refuse «tout dialogue».

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SID AHMED GHOZALI. Ancien PDG de Sonatrach

«Depuis douze ou treize années, la corruption se pratique à l’échelle industrielle»

Le premier président-directeur général de la compagnie nationale des hydrocarbures et ex-ministre de l’Energie et de la Pétrochimie, Sid Ahmed Ghozali, a commenté récemment la situation qui prévaut actuellement au sein de Sonatrach, empêtrée dans des scandales de corruption. Il considère que si la firme était jadis imperméable à la corruption, celle-ci se pratique de manière industrielle depuis une décennie. L’ex-chef de gouvernement pointe ainsi du doigt l’aveuglement du pouvoir politique assis sur la rente et qui a dévoyé la problématique énergétique. Celui-ci critique surtout l’impunité qui prévaut actuellement des responsables auxquels aucun bilan n’est demandé, estimant aussi que les procès menés jusque-là ne concernent que des boucs émissaires destinés à montrer à la population que le pouvoir politique s’évertue à lutter contre la corruption. Pour lui, le problème n’est pas un problème de personnes, mais c’est le système qui est mauvais.

Propos recueillis par Melissa Roumadi

Entachée par des scandales de corruption et enregistrant des contre-performances, Sona-trach, jadis fleuron de l’économie algérienne, a aujourd’hui un genou à terre. Comment expliquez-vous qu’on en soit arrivés à cette situation ?

Si seulement ce n’était qu’un genou qui était à terre. Bouteflika n’a fait qu’achever la bête, qui était déjà à terre. Sonatrach était jadis connu à l’étranger comme étant impénétrable à la corrup-tion. A partir du moment où on a laissé la corrup-tion pénétrer au sein de Sonatrach, l’entreprise était finie. Mais depuis douze ou treize années,

la corruption se pratique à l’échelle industrielle. Je voudrais aussi rappeler que lorsque j’étais à Sonatrach, j’avais un Etat derrière moi. Ce n’était pas de la paranoïa. Quand je négociais, je sentais que je représentais quelque chose et que ma parole avait un sens. Le pouvoir ne me regardait pas comme une future bête à sacrifier. Qu’allez-vous demander aux cadres de Sonatrach quand ils se savent exposés ? Ils ne vont pas tout donner pour servir Sonatrach. Les plus forts vont résister à la tentation et les plus courants diront pourquoi pas…

Il ne faut oublier qu’il y a eu une véritable chasse aux sorcières à Sonatrach et des centaines de cadres ont été chassés. Des centaines d’Algé-riens formés par l’Algérie et par Sonatrach ont rejoint les compagnies étrangères et les pays du Golfe. Ces cadres ne sont pas partis, ils ont été chassés. Le premier exode massif de cadres date d’avant le terrorisme.

C’est peut être voulu…Voulu, dans quel objectif ?C’est peut-être dans l’objectif de convaincre les

gens qu’il vaudrait mieux brader tout cela. Qu’il vaut mieux avoir des sociétés étrangères propres que des sociétés publiques qui n’évoluent pas ! Peut-être qu’il y a des calculs de ce genre. C’est ce qu’on a fait d’ailleurs pour beaucoup d’entre-prises publiques. On les a mises dans un tel état que même les plus attachés au secteur public ont voulu les privatiser.

Il ne faut pas oublier que Sonatrach fait partie de ce qu’on appelle les sociétés missionnaires. Elle a été créée pour exploiter les gisements pour le compte d’une nation. C’est une société pétrolière nationale. Cela n’a pas toujours plu aux sociétés pétrolières de l’autorité coloniale qui comptaient prolonger leur empire pétrolier. L’idée n’a pas complètement disparu. Cela un pouvoir

aveugle ne le voit peut-être pas. C’est comme quand on oriente les Algériens vers des pays comme la Syrie alors que le Mali nous concerne beaucoup plus. C’est notre intégrité territoriale qui est en cause. Je n’ai vu aucune analyse rappe-lant qu’il y a eu un projet officiel pour diviser l’Al-gérie et que la guerre d’Algérie a duré deux ans de plus pour l’intégrité territoriale. Qui dit quels sont les plans prévus aujourd’hui dans les officines occidentales. Et le seul moyen pour nous de nous défendre est de reconquérir notre territoire et de le développer. L’abandon de la politique d’équilibre régional fait que c’est nous-mêmes qui exposons notre pays. Car le pouvoir n’est pas hanté par le présent et l’avenir de ce pays.

La question de la politique politicienne a pris trop de place.

A la lecture des discours développés récem-ment, on comprend que le pouvoir politique actuel est à la recherche de ressources dans le seul objectif de garantir la rente et de s’assurer le maintien. Qu’en pensez-vous ?

C’est une fuite en avant. La profondeur de la pensée stratégique se résume ainsi, pourvu que ça dure. C’est une politique de l’autruche. On veut faire durer le pétrole le plus longtemps possible. C’est non pas une politique d’aménagement et de préparation du pays, mais c’est une problématique du pouvoir. Le pouvoir cherche à se pérenniser. Or, on sait comment il agit. En faisant du social grâce à l’argent du pétrole. 80% du budget de l’Etat vient de la fiscalité dans la mesure où c’est une société qui vit grâce à la richesse qu’elle ne produit pas. Le pouvoir n’est pas obnubilé par l’avenir du pays. Il rattache toutes les probléma-tiques à celle du pouvoir. Ailleurs, les pouvoirs cherchent à se maintenir pour mettre en œuvre un projet politique. Chez nous, le pouvoir cherche à «se maintenir pour se maintenir». Le but lors de la

création de Sonatrach était au départ de se passer de Sonatrach. Cela est un objectif de dévelop-pement. Je ne suis pas de ceux qui disent que le pétrole est une malédiction. Ce sont ceux qui ont été incapables d’utiliser le pétrole qui disent ça pour cacher leur incurie. La problématique pétro-lière chez nous a été complètement défigurée et dévoyée par le pouvoir politique.

Pourquoi les politiques menées jusqu’à aujourd’hui ont-elles échoué, selon vous ? Est-ce un problème de gouvernance ?

Je reviens au problème institutionnel que nous n’avons pas réussi à résoudre. Tout le monde parle de gouvernance. Mais il faut savoir que l’art de la gouvernance c’est l’art de faire produire à une société le maximum de ses capacités créatrices. Or, il ne peut pas y avoir de bonne gouvernance dans un pays où les institutions commettent trois péchés capitaux. Primo, une société marche avec des hommes. Secundo, une société ne peut survivre si elle ne respecte pas les règles et donc sans Etat de droit. Et enfin, le troisième péché capital est l’impunité. L’Algérie est un pays qui ne fait aucun bilan. Et lorsqu’un responsable sait qu’il n’aura pas à répondre de ses décisions, il ne va pas forcément réfléchir avant d’en prendre une. Quand on gouverne, on peut prendre une mauvaise décision, une ou deux fois. Mais qu’on prenne de mauvaises décisions durant des décen-nies, les situations deviennent très compliquées.

Quand je parle d’impunité, cela n’a rien avoir avec les procès menés. Dans ce pays, tous les 5 ou 6 années, il y a une charrette de lampistes qui passent en jugement afin de montrer à la popu-lation qu’on s’occupe de la corruption. Quand on voit une charrette comme ça, on peut être sûr que 80% des personnes jugées sont innocentes, mais on veut désigner des boucs émissaires. Les dossiers qui sont montés sont faits pour montrer le bout de la fenêtre et cacher le reste. Le résultat est qu’au fur et à mesure que le temps passe, de moins en moins de cadres ont confiance en l’Etat. Et l’Etat se prive donc de serviteurs, puisque tout le monde arrive à la conclusion que ce qui est dangereux dans un pays normal, c’est-à-dire tremper dans la corruption, ne l’est pas en Algérie. C’est bien au contraire l’intégrité qui est dange-reuse pour un cadre en Algérie. Ce qui augmente l’incompétence des preneurs de décisions.

Pour avoir une bonne gouvernance, il faut mettre en place les outils garantissant l’adhésion des populations. Il s’agit en premier lieu d’une justice indépendante et efficace, de garantir la sécurité à la population et d’un système fiscal performant. Notre système de fonctionnement des institutions est mauvais. Ce n’est pas un problème de personnes. C’est le système qui est mauvais.

A chaque fois que nous orientons le débat vers des personnes, cela voudra dire que nous sommes sur le mauvais chemin. M. R.

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GREG MCARTHUR. Journaliste au Globe and Mail (Canada)

«SNC Lavalin avait une multitude d’intermédiaires en Algérie»

Propos recueillis par notre correspondant à Montréal

Samir Ben

Comment en êtes-vous venu à enquêter sur SNC Lavalin en Algé-rie ?

Il y a quelques années, j’ai com-mencé à m’intéresser à la loi cana-dienne sur la corruption d’agent public étranger. Le Canada faisait aussi face aux critiques à propos de son laxisme dans l’application de cette réglementation aux compa-gnies canadiennes actives à l’inter-national. Mon intérêt a coïncidé avec celui, grandissant, de la Gen-darmerie royale du Canada (GRC) ainsi que de celui du Service des poursuites pénales (le procureur du Canada) pour ce genre de crimes.J’ai publié une multitude d’enquêtes. La plus importante : une affaire où une compagnie canadienne, Niko Resources de l’Alberta, avait versé des pots-de-vin au ministre ban-gladais de l’Energie. Plus les sujets émergeaient, plus je m’y intéressais.

Dans le cas de SNC Lavalin, vu les sommes versées à Saadi Kaddadi ainsi que le nombre d’affaires où elle est sous enquête pour corruption, il nous est apparu au Globe and Mail que ceci ne pouvait pas être cantonné dans un ou deux pays seulement. Nous avons entamé notre enquête dès que nous avons reçu des infor-mations sur Farid Bedjaoui. Mon confrère Claudio Gatti du journal italien Il sole 24 Ore s’est occupé du volet Saipem/ENI.

Est-ce que Farid Bedjaoui était

le seul intermédiaire qui aurait sécurisé les contrats de SNC Lava-lin en Algérie ?

Non, Farid Bedjaoui était un par-mi d’autres. SNC Lavalin a eu de nombreux intermédiaires en Algérie durant la dernière décennie.

Qui enquête au Canada sur SNC Lavalin et ses liens avec Farid Bedjaoui, entre autres ?

La seule autorité compétente dans le cadre de la loi sur la corruption d’agent public étranger est la Gen-darmerie royale du Canada, la GRC (la police fédérale, l’équivalent du FBI américain). Elle comprend deux équipes d’une douzaine d’officiers – une à Calgary en Alberta et l’autre à Ottawa. C’est l’équipe de lutte contre la corruption internationale au sein de la GRC.

Lors de votre enquête avec le journaliste Claudio Gatti, avez-vous trouvé d’autres noms de membres du gouvernement ou d’officiels algériens, de dirigeants ou d’employés de Sonatrach impli-qués dans cette affaire ?

Claudio Gatti a publié dans son journal les noms des personnes qui ont bénéficié des sommes versées par ENI à travers Farid Bedjaoui (la presse algérienne a largement repris cette information, ndlr). Il est aussi intéressant de voir les chemins détournés pris par l’argent de la corruption pour arriver aux bénéfi-ciaires.

Sur une échelle de un à dix, à quel niveau classeriez-vous l’af-faire SNC Lavalin/Sonatrach ?

Je ne peux pas la classer, mais je peux vous dire qu’au Canada, il n’y

a eu que trois affaires de corruption à l’international qui ont été jugées. La plus grosse somme versée a été d’un peu plus de 10 millions de dollars. La corruption supposée de SNC Lavalin en Libye, par exemple, selon les documents remis à la justice par la GRC et la Suisse est à un niveau supérieur : près de 200 millions.

Le gouvernement canadien a an-noncé, au début du mois de février, un renforcement de sa législation sur la corruption dont pourraient être responsables des compagnies canadiennes à l’étranger. Pensez-vous que ceci va apporter des changements ?

Très bonne question ! Je pense que les changements s’opèrent déjà au sein des compagnies canadiennes. Les entreprises sont de plus en plus conscientes des risques légaux, si elles s’adonnent à ce genre de pra-tique. Par exemple, Griffiths Energy s’est volontairement dénoncée en découvrant des paiements faits à la femme de l’ambassadeur tchadien au Canada en échange de contrats dans ce pays d’Afrique.

Plusieurs compagnies ont recruté des experts en anticorruption (SNC Lavalin vient d’en recruter un, ndlr) pour prévenir le phénomène.

Mais comme la corruption «né-cessite» un corrupteur et un corrom-pu, reste à voir si ceci aura un effet dans les pays aux riches ressources comme l’Algérie. Un Canado-Indien reconnu coupable dans une affaire de corruption me disait récemment : «La loi canadienne ne changera rien en Inde.» S. B.

LA COUR DES COMPTES BÂILLONNÉE

Les magistrats décident de passer à l’action

Suite de la page 1

Les juges de cette insti-tution de contrôle de la gestion des finances pu-

bliques rompent ainsi le silence et décident de prendre à témoin l’opinion publique à propos des conditions de leur travail qualifiées de «pourries». Le SNMCC dénonce, en particulier, l’attitude du président de cette institution qui ferme «toutes les portes du dialogue». Les magistrats font part également des pressions psychologiques exercées qu’ils subissent. Des pressions qui, d’après leur com-muniqué, portent gravement atteinte à leur indépendance dans l’accomplissement de leur devoir. Il faut préciser que le président de la Cour des comptes est nommé par le président de la République. Ce dernier a déclaré, à la veille de la célébration de la nationa-lisation des hydrocarbures, qu’il ne pouvait «passer sous silence» les scandales qui portent atteinte à la gestion de Sonatrach. Des scandales où sont impliqués

deux anciens ministres. Cepen-dant, l’institution supérieure censée veiller sur le contrôle a posteriori des finances de l’Etat, des collectivités territoriales et des services publics est atteinte d’une léthargie, depuis des an-nées. Cette cour établit pour-tant chaque année un rapport qu’elle remet au président de la République. Mais le contenu de ses rapports n’est jamais rendu public. Le champ des investiga-tions de cet organe de contrôle s’étend à «tous les organismes publics de toutes natures, y com-pris les entreprises mixtes dont l’Etat, les collectivités locales, les établissements et organismes publics détiennent une partie du capital social. Cette institu-tion est habilitée également à contrôler l’utilisation des res-sources collectées par des orga-nismes, quel que soit leur statut juridique, à l’occasion de cam-pagnes de solidarité d’enver-gure nationale». A cet effet, la Cour des comptes doit disposer d’indépendance pour mener des investigations en toute neutra-lité et objectivité. L’assemblée

extraordinaire attendue ce mois de intervient dans un contexte marqué par des scandales de cor-ruption à Sonatrach. Il convient de rappeler que des contrats douteux signés entre Sonatrach et l’italien Saipem, une filiale d’ENI, ainsi que le géant cana-dien de l’ingénierie, SNC Lava-lin, ne sont révélés que par la presse. Au moment où les scandales de corruption impliquant des per-sonnalités algériennes et leurs proches occupent la une de la presse internationale, la justice algérienne s’est contentée de la publication d’un communiqué laconique dans lequel le parquet général près la cour d’Alger informe l’opinion publique de l’ouverture d’une information judiciaire dans le cadre de l’af-faire Sonatrach 2, et ce, suite aux faits révélés par certains quoti-diens nationaux et étrangers. N’était cette presse étrangère, les scandales de Sonatrach n’au-raient jamais été révélés et les corrupteurs et corrompus reste-raient impunis. A quoi sert alors la Cour des comptes ? D. R.

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Greg McArthur est le journaliste qui a déclenché, à travers les médias canadiens, le scandale de l’affaire de corruption impliquant Sonatrach, SNC Lavalin et le neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. Depuis 2005, il fait partie de l’équipe d’investigation du quotidien canadien Globe and Mail. Il s’est fait remarquer en 2007, quand il a dévoilé une autre affaire de corruption impliquant l’ancien Premier ministre canadien, Brian Mulroney, qui aurait accepté 225 000 dollars de pots-de-vin pour faire passer des contrats d’achat de son gouvernement. Cette enquête a valu au journaliste le prix Michener du journalisme en 2008 (l’équivalent canadien de la médaille d’or en journalisme d’intérêt public du Pulitzer).

Siège de la Cour des comptes à Alger

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L ’ A C T U A L I T ÉPUBLICITÉ

DES CENTAINES DE TRAVAILLEURS DE SONATRACH EN COLÈRE À SKIKDA

«Non à la mise à mort du complexe pétrochimique»

Un imposant sit-in a été tenu, hier vers midi, par des centaines de travailleurs du complexe pétrochimique (CP1K) dans le

pôle hydrocarbures de Skikda. Rassemblés devant le bloc administratif, les travailleurs et quelques cadres ont répondu à l’appel de leur section syndi-cale pour la soutenir dans ses deux revendications essentielles, à savoir «la préservation du CP1K, un fleuron de l’industrie pétrochimique nationale qu’on tente de détruire, ainsi que l’annulation pure et simple du principe de redéploiement que nous impose Sonatrach», précise le président de la section syndicale du complexe. Cette action ne serait, d’après les syndicalistes, qu’un prélude à une «longue lutte pour préserver nos droits et aussi pour éviter la perte du CP1K qui dispose, à ce jour, d’un énorme potentiel de production».Dans un entretien accordé à El Watan, le président de la section syndicale, tout en se félicitant du soutien de l’union locale et de wilaya de l’UGTA ainsi que de la Fédération de la pétrochimie a évoqué, dans le détail, les deux revendications retenues. Au sujet du refus signifié quant à la mise à mort du complexe pétrochimique, il dira que cet outil de production «n’est pas aussi mort qu’on le laisse croire au niveau de Sonatrach. Pour preuve, plusieurs mois après la fermeture du complexe et l’arrêt de toute production, voilà que des respon-sables viennent de nous demander de reprendre du service au niveau de la chaîne plastique, juste le temps liquider les stocks de produits chimiques emmagasinés au niveau du complexe. Cette reprise durera plus de deux mois et mobilisera

plus de 400 travailleurs. Donc, les responsables de Sonatrach reconnaissent que plusieurs unités du complexe sont encore en mesure de produire. Pourquoi donc détruire tout un complexe ? On se le demande».Concernant le refus du principe de redéploiement des travailleurs du CP1K vers d’autres unités du pôle hydrocarbures de Skikda, le syndicaliste est revenu à la genèse de cette décision : «Le com-plexe emploie 999 travailleurs dont 785 devront, selon les directives de Sonatrach, faire l’objet d’un redéploiement. Bien sûr, on risque facile-ment de conclure que le problème de l’emploi est résolu du moment que la plus grande partie du personnel est assuré de préserver son emploi. C’est une fausse déduction, car par cette ‘acro-batie’, Sonatrach ne fait en réalité que limiter les opportunités d’emploi dans ses autres unités. Nous refusons de prendre des postes d’emploi qui devraient revenir aux jeunes et surtout aux diplômés dans la filière de la pétrochimie. Nos travailleurs sont stressés à la simple idée de se voir placés dans des unités et des filières qui leur sont étrangères. Nous estimons que du moment que le complexe reste fiable, moyennant quelques réhabilitations, il serait plutôt opportun de reve-nir sur la décision de sa mise à mort et épargner au pays la fin d’un des plus grands complexes pétrochimiques d’Afrique.» A signaler que les tra-vailleurs du CP1K ont également été soutenus, à titre symbolique, par des travailleurs de Polymed, de l’unité commerciale Est et aussi par le siège pétrochimie (PEC). Khider Ouahab

● Les travailleurs du complexe pétrochimique veulent préserver leur outil de production ● Ils s’insurgent contre la décision prise par

Sonatrach visant à les dispatcher sur d’autres unités.

RÉÉVALUATION DES GRANDS PROJETS D’ÉQUIPEMENT

Surcoûts exorbitants lors du dernier quinquennat

Des surcoûts de «40%». Telle est l’évaluation officielle des excrois-

sances enregistrées sur les coûts initiaux des grands projets d’équipements publics lors du précédent quinquennat. Et ce n’est là que l’estimation révélée par la Caisse nationale d’équi-pement pour le développement (CNED), un organisme éta-tique créé en 2004 et chargé de suivre la maturation des grands projets d’équipements publics pour le compte du ministère des Finances. Les réévaluations des auto-risations de programmes du quinquennat 2005-2009 «ont fait croître de près de 40% le montant des projets inscrits», a ainsi indiqué hier le directeur général de la CNED, Farouk Chiali, lors d’un point de presse au siège du ministère des Fi-nances. Le même responsable, cité par l’APS, précise que sur les 44 projets inscrits pour le quinquennat précédent, 36 ont été au final concernés par ces fortes réévaluations. Un surcoût global de 40% pour l’ensemble

de ces projets, c’est-à-dire un surcroît d’argent public de l’ordre de 1050 milliards de dinars, soit un montant d’auto-risations de programmes porté à 3655 milliards de dinars contre 2625 initialement, selon les précisons du directeur général de la CNED. Soulignant que pour les projets inscrits au titre du quinquennat en cours il est encore préma-turé d’avancer des estimations sur d’éventuelles réévaluations, le même responsable a néan-moins tenté d’expliquer que les maîtres d’ouvrage sont désor-mais emmenés à faire preuve de plus de rigueur tant pour les coûts que pour les délais de réalisation. La CNED, dont l’existence aurait été dictée justement par l’urgence d’un meilleur suivi des études des grands projets qui dépassent les 20 milliards de dinars, veillerait donc désor-mais à plus de rationalité dans l’exécution des programmes d’infrastructures publiques en disciplinant seulement la matu-ration des études des grands

projets d’équipement. Aux interpellations répétées des dé-putés et aux critiques sévères de la Cour des comptes sur ces effrayantes réévaluations, le ministre des Finances a sou-vent tenté, lui aussi, d’impu-ter ces graves défaillances de gestion de l’argent public à de simples considérations tech-niques : manque de maturation des études, renchérissement des matières premières et autres contraintes objectives. Or, le fait est que même si des rallonges de budget peuvent survenir pour n’importe quel projet de par le monde, il est quand même des normes et des seuils de rééva-luation qu’il n’est pas permis de concevoir. Et quand on sait les graves scandales de corruption et de dilapidation qui ont enta-ché de grands projets publics, dont celui de l’autoroute Est-Ouest pour ne citer que celui-là, on ne peut décemment pas éviter de s’alarmer sur la trans-parence et la rationalité de la gestion actuelle des ressources publiques.

Akli Rezouali

● La CNED, dont l’existence aurait été dictée justement par l’urgence d’un meilleur suivi des études des grands projets qui dépassent

les 20 milliards de dinars, veillerait à plus de rationalité dans l’exécution des programmes d’infrastructures publiques.

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PRÉVENTION DES MALFORMATIONS CHEZ LES NOUVEAUX-NÉS

Lancement d’un programme de dépistage précoce

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ILL a Fédération algé-rienne des personnes handicapées (FAPH)

et Santé Sud, soutenues par la fondation Sanofi Espoir, lancent un programme pour promouvoir le dépistage précoce des troubles du nouveau-né, à Alger et Bli-da, suite à la signature hier d’une convention entre les deux partenaires. L’objectif principal de ce programme est, selon la présidente de la fédération, Mme El Mam-meri, de tenter de diminuer le taux de malformations chez les nouveaux-nés. «Il sera donc question d’aug-menter, à travers ce pro-gramme, de 70% le repé-rage des troubles chez les bébés prématurés et de ré-duire de 50% les asphyxies néonatales», a-t-elle pré-cisé, sachant qu’environ

35 000 bébés naissent en Algérie avec un risque éle-vé de handicap, selon les spécialistes. 10 000 d’entre eux garderont des séquelles physiques et mentales irré-médiables. Il est important de signaler que la mortalité périnatale est l’une des pre-mières causes de mortalité après les maladies cardio-vasculaires. Les causes principales de ces chiffres alarmants sont, entre autres, l’absence de dépistage pré-coce de troubles dès la nais-sance ; l’absence de dia-gnostic et d’orientation vers une prise en charge plu-ridisciplinaire (médicale, psychologique et sociale) ; un nombre insuffi sant de centres et d’établissements spécialisés publics et privés pour répondre à toutes les demandes ; l’absence de

guidance pour les parents qui mènent un dur combat pour l’insertion de leurs enfants handicapés, mais également une insuffi sance d’expertise qui doit être renforcée pour intervenir à la bonne place et au bon moment, a souligné la pré-sidente de la FAPH. Pour développer un plai-doyer pour un dépistage précoce de toutes ces mal-formations handicapantes, la FAPH s’associe encore une fois à ses deux par-tenaires, Santé Sud et la fondation Sanofi Espoir, pour lancer ce nouveau pro-gramme de deux années, qui fait suite au projet de promotion des droits des personnes en situation de handicap mental en Médi-terranée développé depuis 2009 en Algérie, en Tuni-

sie et au Liban. Ce pro-gramme-pilote, déployé à Alger et Blida, a deux objectifs principaux, à sa-voir la sensibilisation et la formation des équipes pluridisciplinaires de la petite enfance des CHU des deux villes sur des thèmes comme la liaison gynéco-obstétrique, le suivi des prématurés, le dépistage clinique des troubles, la consolidation des bonnes pratiques, l’information des familles sur les signes d’alerte de troubles et le droit de chacun au dépis-tage et à la prise en charge la plus précoce possible, afin de développer une culture de soin pluridisci-plinaire et d’assurer une continuité dans le parcours des soins de la mère et de l’enfant. Djamila Kourta

INDUSTRIE MILITAIRE MDN-DAIMLER

Projets de partenariat examinés

S i Hamza, un être d’une haute tenue morale pour

ceux qui l’ont approché, côtoyé, estimé.Hamza Tedjini manquera à sa famille, à ses proches, à tous ceux qui ont eu à travailler auprès de lui et avec lui. S’agissant d’un homme dont la carrière professionnelle s’est tout entière déroulée dans le do-maine de l’information, la presse, cette grande famille qui était sa seconde famille perd un de ses membres les plus respectables. L’heb-domadaire Algérie Actua-lité, dont les plus âgés se souviennent, nous donnait un rendez-vous chaque se-maine avec l’information. Il en a été le rédacteur en

chef. Il portait à l’époque la marque morale de cet homme de conviction et de combat. Le combat de conviction qu’il menait pour la liberté et pour la presse nous le sentions et en percevions clairement la nature, nous autres lecteurs, à l’époque dans une Algérie qui n’était pas encore plu-rielle, était celui du bon sens et de la juste mesure, était celui de la réfl exion aboutie qui s’attache à faire valoir l’idée par sa force et non par la force. Je sais combien il était apprécié pour ses grandes qualités humaines partout où il était passé : presse écrite, radio, ministère de la Communication...

J’ai plus d’une fois, dans les circonstances les plus diverses, rencontré Hamza Tedjini. D’où venait ce plai-sir si profond que j’aurais voulu voir durer chaque fois plus longuement que ne le permettaient nos emplois du temps ?Je crois bien que c’était en raison de son caractère. Ce qu’il y avait de plus notable en lui, en plus de son érudi-tion, c’était bien en effet son caractère : il était simple, il était sobre, il était avenant et, pourrais-je dire, trans-parent. C’est bien la transparence et la sobriété qui étaient les marques les plus immédia-tement perceptibles chez lui et cela jusque dans l’into-

nation de sa voix, sa voix toujours égale, toujours patiente, convoyant des pro-pos réfl échis et une parole que la passion ou des visées malsaines n’asservissaient jamais.Cette voix s’est éteinte, cette voix qui nous a mar-qués et qui nous manquera.Parce que cette voix avait une présence d’autant plus forte qu’elle était mesurée. Comment ne pas regret-ter que, désormais, elle se taise pour toujours ?

Par Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion

de l’investissement, et président de la Fondation des déserts

du monde

L a fi nalisation de projets de partena-riat dans l’industrie militaire a été

au menu d’une réunion de travail, hier à Alger, entre des représentants de la direction des fabrications militaires du ministère de la Défense nationale et du groupe industriel allemand Daimler, indique un communiqué du ministère. Cette rencontre, étalée sur deux jours, intervient dans le cadre de la fi nalisa-tion des contrats de licence, d’assis-tance technique et de formation relatifs aux projets «VLTT de Tiaret» (véhi-cules légers tout-terrain), «véhicules

industriels de Rouiba» et «moteurs de Constantine», précise le communiqué. Ces projets, tout en assurant «la satis-faction des besoins locaux par la ré-duction de l’importation, participeront à la relance de l’industrie automobile en tant qu’industrie structurante», précise-t-on. La mise en place, affi rme le même communiqué, de ce partenariat doit ainsi atteindre un taux d’intégration de 30% durant les cinq premières années d’entrée en production de ces projets, notamment à travers la promotion du

secteur de la sous-traitance, la création de nouveaux emplois, le renforcement de la qualifi cation des personnels à travers des formations de mise à niveau et de spécialisation qui partici-peront à l’amélioration de la produc-tivité. «Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la relance de l’économie nationale et des efforts du ministère de la Défense nationale visant la pro-motion de l’industrie militaire en tant que vecteur de développement du tissu industriel national», ajoute le commu-niqué. (APS)

I l en est des sociétés comme des personnes : certaines perdent la raison, deviennent folles et

s’enferment dans un délire. C’est le cas des sociétés européennes, qui s’enfoncent un peu plus chaque jour dans la peur de l’islam et des musulmans. Une peur panique, qu’analyse dans un essai absolu-ment remarquable, Le Mythe de l’islamisation, essai sur une obses-sion collective(1), de Raphaël Lio-gier, professeur à l’Institut d’études politiques d’Aix en Provence, où il dirige l’Observatoire du religieux.Que les musulmans s’apprêtent à conquérir l’Europe n’est pas seu-lement la conviction de quelques racistes primaires, elle sévit dans de nombreux milieux qui, en Angle-terre, en France, en Suisse, dé-noncent l’imminence d’une «inva-sion» : une «conférence anti-djihad internationale» s’est tenue à Zurich en 2010 ; à Paris, la même année, ont été organisées des «assises internationales sur l’islamisation de nos pays».Ce délire a pris forme à la suite de la Révolution iranienne de 1979, puis de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran. Les atten-tats qui ont frappé la France et l’Es-pagne dans les années 1980/1990, la fatwa contre Salman Rushdie, la destruction des tours de Manhattan, les prises d’otages, les déclarations intempestives de certains dirigeants maghrébins à l’ONU(2) ont modi-fié le regard des Européens sur l’islam : au «regard méprisant» du XIXe siècle, au «regard effrayé» des années 1980 a succédé, précise R. Liogier, «un regard paranoïaque». Autrement dit, un regard fou, tota-lement déconnecté du réel, l’inter-prétant de façon toujours négative/agressive et transformant le fait le plus banal en preuve accablante. Un regard qui prête à l’autre des plans machiavéliques, prend les propos les plus sensés pour autant de men-songes et voit par exemple dans la concentration de musulmans dans certains quartiers la «conquête» d’un territoire, dans les prières de rue du vendredi une «provocation», dans la construction de mosquées un défi à la chrétienté, dans les minarets le marquage islamique du ciel européen et dans les entrailles «surproductives» des musulmanes des fabriques d’«envahisseurs».Répliquer à ces paranoïaques que, faute de ressources, les musulmans les moins aisés s’établissent dans les quartiers les moins chers, qu’ils prient dans la rue faute de mosquées – il n’y en a que 1990 en France et seules 23 ont un minaret –, qu’ils ne refusent pas de s’intégrer mais qu’en face, on fait tout pour les tenir en marge, ces objections sont d’em-

blée récusées. Dans leur délire, ces malades contestent jusqu’à l’objectivité des statistiques.Les «envahisseurs» ne repré-sentent que 4% de la population européenne et 3,5% de la popu-lation française. Leur taux de fécondité ne cesse de baisser, dans leurs pays d’origine comme en Europe : il est de 1,75% en Al-gérie, de 2% en Tunisie, de 2,2% en France (moyenne nationale : 2,1%). Un peu partout, le taux de renouvellement des générations (2,1%) est insuffisant ou au point mort. Au total, précise R.

Liogier, «on dénombre dans l’UE entre 12 millions (fourchette basse) et 16 millions (fourchette haute) de musulmans pour une population de 500 millions d’individus» ; on est «très loin des 50 millions fan-tasmés».Chiffres inaudibles, «trafiqués» pour ceux qu’habite le cauchemar d’une Europe en voie d’islami-sation et qui deviennent, pour les musulmans, de plus en plus dange-reux. S’il est des fous paisibles, les paranoïaques, eux, n’hésitent pas à passer à l’acte. A titre individuel comme de façon officielle.A titre individuel : refus de crèche, refus d’école, refus d’emploi, refus de logement – de plus en plus souvent, les portes se ferment dès qu’un musulman se présente. Les discriminations sont en hausse dans tous les pays. Comme les agres-sions contre les personnes, qui ont été 9 fois plus fréquentes en France en 2011 qu’en 2010, comme les actes d’islamophobie, qui ont augmenté de 33% la même année, comme les actes de vandalisme contre les mosquées, plus 2%. Comportements de voyous ? Certes. Mais les dirigeants poli-tiques donnent l’exemple, qui, à force de lois et de réglementations diverses, s’acharnent contre les musulmans, qu’il s’agisse de la loi anti-burqa de 2011, de l’interdic-tion pour les mères qui portent un foulard de participer à des sorties scolaires, ou, pour des nourrices, de garder chez elle leur foulard lorsqu’elles accueillent des enfants. Qu’ils soient pratiquants ou pas, boivent du vin ou préfèrent l’eau minérale, fréquentent les cafés plu-tôt que les mosquées n’a aucune importance : les musulmans sont des musulmans et, comme tels, doivent être surveillés, contrôlés, tenus à l’écart ou à distance, éven-tuellement emprisonnés et si pos-sible renvoyés dans leurs douars d’origine.L’Europe, qui n’est plus «la réfé-rence mondiale», «est nostalgique de sa gloire passée», écrit R. Lio-gier. Le mythe de l’islamisation redonne un sens aux choses. Le paranoïaque antimusulman a be-soin du musulman parce qu’il lui redonne une cause, une raison de lutter». «Boucs émissaires d’une crise d’identité européenne», les musulmans du Vieux Continent n’ont pas fini de souffrir. M. T. M.

1) Editions du Seuil (Paris, 2012).2) «Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour conquérir l’hémisphère Nord. Et ils le conquerront avec leurs fi ls. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire» (Houari Boumediène)

Un regard paranoiaque

La chronique de Maurice Tarik Maschino

● L’objectif principal de ce programme est de tenter de diminuer le taux de malformations chez les nouveaux-nés.

ADIEU À UN JOURNALISTE D’ÉTHIQUE

Hamza Tedjini n’est plus ! Le voici parti de ce monde…

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 6

L ’ A C T U A L I T É

PRÉPARATION DU CONGRÈS DU RND

Nouara Djaâfar porte-parole du parti

L e conseil national du Ras-semblement national démocratique (RND) a

plébiscité, en janvier dernier, Abdelkader Bensalah au poste de secrétaire général par inté-rim en remplacement d’Ahmed Ouyahia. Au terme de cette ses-sion ordinaire du conseil natio-nal, M. Bensalah a installé un comité technique composé de huit membres : quatre du côté des redresseurs et le reste appar-tenant au clan Ouyahia. Il s’agit de Abdelkader Malki, Mohamed Tahar Bouzghoub, Abdelkrim Harchaoui, Ali Rezghi, Yahia Guidoum, Bakhti Belaïb, Tayeb Zitouni et Hami Laroussi. M. Bensalah a alors promis de désigner deux autres membres de son choix. Ce comité a été chargé d’encadrer les préparatifs de la tenue du prochain congrès national. Hier, au lendemain de la célébration du 16e anniver-saire de la création du RND, M. Bensalah a réuni, au siège du parti, les membres de ce comité technique et procédé, conformé-

ment à la résolution du conseil national de janvier, au complé-ment de la composition de ladite structure par la désignation des deux militantes femmes : Mme Nouara Djaâfar (qui est séna-trice du tiers présidentiel) et Mme Belkhodja, tout comme il a été procédé à l’adoption de la répartition des tâches entre les membres de cette structure. Ainsi, Nouara Djaâfar prend la place de Miloud Chorfi et devient la chargée de communi-cation et porte-parole du RND. Le secrétaire général par intérim du RND a également installé Tayeb Matlou dans les fonctions de chef de cabinet, poste occupé pendant de longues années par Abdesselam Bouchouareb. Ya-hia Guidoum est chargé des rela-tions extérieures et Abdelkrim Harchaoui s’occupera des af-faires politiques, économiques, sociales et culturelles. Bakhti Belaïb, ancien ministre du Com-merce, est chargé de la pros-pective et des études, alors que Tayeb Zitouni (ex-maire d’Al-

ger-Centre) prendra en charge la jeunesse et le mouvement associatif. Le sénateur Malki s’occupera de l’organique. Mme

Belkhodja est chargée de la condition féminine et des droits de l’enfant. Les trois restants ont pour mission de gérer les élus nationaux, les élus locaux et les relations générales. M. Bensalah a, une fois de plus, insisté sur la nécessité de surmonter la crise qui secoue le parti depuis quelques mois et qui a été à l’origine de la démission de l’ex-secrétaire général, Ahmed Ouyahia. Pour M. Bensalah, il ne s’agit pas au-jourd’hui de faire des reproches ou d’imputer la responsabilité à telle ou telle partie, mais plutôt d’œuvrer pour un rapproche-ment et pour l’unité des rangs en vue de consacrer la cohésion entre les militants. N’ayant pas caché ses craintes quant à un embrasement de la situation au sein du parti, M. Bensalah tente par tous les moyens de calmer le jeu. Il a, encore une fois,

appelé les militants du RND à placer l’intérêt du parti au-des-sus de toute autre considération, à essayer de tourner la page de la conjoncture actuelle qu’il qua-lifi e de diffi cile et à en tirer les enseignements. M. Bensalah estime que le pro-chain congrès du RND sera une occasion pour évaluer et défi nir la stratégie à adopter et élire les instances chargées de veiller à la gestion du parti. «Nous pro-céderons à une évaluation de nos échecs et de nos succès et tirerons les enseignements né-cessaires», a-t-il dit à l’encontre des militants du RND, tout en étant persuadé que l’Algérie a besoin du RND en tant que force active participant au processus d’édification et de renforce-ment des fondements d’un Etat démocratique et stable. Le RND, selon M. Bensalah, a apporté son soutien aux programmes du président de la République et n’a pas changé de position à ce sujet, puisqu’il continue à le faire à ce jour… Nabila Amir

GENDARMERIE

La criminalité globale en hausse de 4%

L a Gendarmerie nationale a traité, au cours de l’année écoulée, 73 590 affaires ayant abouti à l’arrestation de 77 050 personnes à l’origine de

4221 crimes, dont 59 290 délits et 1883 contraven-tions. 8196 mandats de justice ont été exécutés pour écrouer 21 019 personnes, selon un bilan annuel pré-senté, hier, au siège du commandement par la section de police judiciaire. Les affaires traitées indiquent que près de 50% des cas relèvent du droit commun, 17% du crime organisé, 22% des infractions aux lois spé-ciales et 11% de mandats de justice. La bande nord du pays enregistre le plus d’affaires traitées. Notons tout de même que 80% de la popula-tion algérienne vit dans cette partie du territoire. «Comparativement à l’année 2011, l’examen de cette criminalité fait ressortir une hausse de 1,70% en ma-tière d’affaires (72 357 affaires en 2011), une moyenne de 202 affaires par jour, tous types d’infrac-tions confondues, et une hausse de 4,01% en matière de personnes arrêtées», indique le document de la gendarmerie. Le même texte précise qu’«à la lecture des statistiques des affaires traitées, il est permis de relever que les wilayas d’Alger (5,26%), Tlemcen (5,09%), Oran (4,36%), Sétif (4,06%), Batna (3,90%) et Mila (3,51%) restent les plus touchées par la crimi-nalité sous toutes ses formes».Dans le détail, près de 52% des personnes impliquées n’ont pas de niveau d’instruction, 15% ont quitté l’école au primaire, 18% au collège, 11% au secon-daire alors que 3% seulement ont un niveau universi-taire. En outre, 40% des personnes incriminées sont sans profession, 26% exercent des activités libérales, 22% sont employées et près de 8% sont fonction-naires. 60% des individus arrêtés sont célibataires et 37% mariés.Par ailleurs, «les atteintes contre les personnes repré-sentent 41,01% (14 945 affaires) de la criminalité de droit commun. Les wilayas les plus touchées sont Sé-tif (790), Batna (767), Mila (766), Oran (746) et Alger (742)», est-il noté. Les atteintes contre les biens représentent 50,21% (18 298 affaires) de la criminalité de droit commun. Les vols constituent 81,50% (14 913 affaires). Les wilayas les plus touchées sont Alger (1641), Oran (1166), Bli-da (981), Tipasa (643), Sétif (624) et Batna (600). Les atteintes contre les biens ont diminué, par rapport à 2011, de 4,66%. En ce qui concerne le crime organisé, il représente un taux de 17% par rapport à la criminalité globale avec 12 407 affaires traitées, dans lesquelles 14 506 per-sonnes ont été arrêtées et 6717 autres écrouées, soit une hausse de 4,10% par rapport à 2011. Mais le plus alarmant, relève la police judiciaire, reste la quantité de kif traité saisie : 73 tonnes. Par ailleurs, 42 victimes de kidnapping ont été recensées par la gendarmerie en 2012. Cette pratique est en hausse ces 5 dernières an-nées, avec 33 cas en 2011, 35 en 2010 et 20 en 2009. Enfi n, la direction de l’institut de criminalistique de Bouchaoui affi rme qu’«aucun corps de terroriste abattu à Tiguentourine n’a été ramené». M. B.

BOUGUERRA SOLTANI

«Sans la révision de la Constitution, Boutefl ika restera»

LICENCIEMENTS ABUSIFS À BOUMERDÈS

Des employés dénoncent le silence de l’UGTA

L e président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani,

estime que le président Boutefl ika se succè-dera à lui-même s’il n’y a pas de révision de la Constitution. «S’il n’y a pas de révision de la Constitution avant 2014, c’est que l’actuel chef de l’Etat restera à son poste. Il n’y a pas d’autre explication», a-t-il soutenu lors d’une conférence de presse animée hier à Alger. Se-lon lui, «à moins que le président Boutefl ika décide, de son propre chef, de se retirer, per-sonne ne le fera bouger de sa place». Dans ce sens, Bouguerra Soltani appelle les respon-sables du pouvoir à méditer les exemples de Ben Ali, Moubarak et autres présidents arabes qui ont connu presque le même sort que celui de l’ancien président roumain Nicolae Ceausescu. Le MSP, rappelle-t-il, plaide pour un changement pacifi que et avait fait des pro-

positions pour la révision constitutionnelle. La principale modifi cation à faire, soutient-il, doit être «une limitation du nombre de man-dats et le remplacement du système présiden-tiel par un régime parlementaire». Le président du MSP, qui a intégré l’opposi-tion depuis 2011, affi rme n’avoir pas regretté les actions et les positions de sa formation avant cette date. Il tente même de les justifi er. «De 1992 à 2008, le pouvoir avait besoin de soutien. Mais aujourd’hui, il est inacceptable que le pouvoir gère à la fois ses propres partis et ceux de l’opposition», dit-il. Selon lui, le MSP s’est heurté à un refus catégorique de la part de ses anciens partenaires dans l’Alliance présidentielle quand il a proposé «une participation politique». «Le RND était souple avec cette proposition, mais le FLN était intransigeant, comme si l’Algérie lui

appartenait», dénonce-t-il. Evoquant les der-niers scandales de corruption qui ont ébranlé la principale entreprise nationale, Sonatrach, il affi rme que ce phénomène devient, malheu-reusement, «banal» en Algérie. Il rappelle, dans la foulée, la campagne «mains propres» lancée par le MSP en 2006. «A ce moment-là, vous avez tous suivi le discours du président Boutefl ika et ce qu’il avait dit sur le sujet. Aujourd’hui, nous ne chercherons plus la guêpe au risque d’être piqué à nouveau. Aujourd’hui, la corruption se chiffre en millions de devises et non plus en milliers de dinars», explique-t-il. Par la même occasion, Bouguerra Soltani, qui quitte la présidence du MSP, annonce la date de l’organisation du cinquième congrès du parti, prévu du 1er au 3 mai prochain.

Madjid Makedhi

Les 70 employés qui ont été licenciés récem-ment par les responsables de l’entreprise al-

géro-serbe Alpha Pet de Réghaïa ne décolèrent toujours pas. Les protestataires affi rment avoir saisi vainement toutes les instances pour re-couvrer leurs droits. Même les responsables de l’union locale de l’UGTA n’ont pas daigné dénoncer «ces licen-ciements arbitraires et le non-respect de la réglementation régissant les relations de tra-vail». «Les responsables de l’UGTA sont tous au courant, mais aucun d’entre eux n’a réagi pour défendre nos droits ou nous exprimer sa soli-darité. Le comble, c’est que ce sont les membres de l’union locale qui ont donné le feu vert aux dirigeants de notre entreprise pour nous radier de nos postes», regrette le secré-

taire général du syndicat d’entreprise, M. Ben-tayeb, lui aussi licencié par son employeur. Notre interlocuteur précise qu’ils n’ont été soutenus que par les conseils syndicaux des zones industrielles de Rouiba et Réghaïa. Ces

derniers ont, selon lui, pris la décision d’obser-ver une action de protestation dimanche pro-chain à Alger pour réclamer «le départ des membres des instances syndicales qui ne dé-fendent pas les droits des travailleurs».

Les contestataires déplorent, par ailleurs, la non-application des décisions de l’inspection du Travail qui a invité, dimanche dernier, Al-pha Pet, «de procéder sous huitaine à réinté-grer les délégués syndicaux conformément aux dispositions de l’article 56 alinéa 1 de la loi 90/14 du 2 février 1990». La correspondance de l’inspecteur du Travail fait état de «violation fl agrante de la législation du travail» et a relevé que «les contrats CDD sont requalifi és en CDI». Les plaignants précisent également qu’ils ne percevaient aucune indemnité et accusent leur employeur de n’avoir pas respecté les clauses de la convention de travail. «Il y a ceux qui ont 12 ans d’expérience, mais ils n’ont pas été permanisés à ce jour», s’in-dignent-ils. R. Koubabi

DEUX TRAVAILLEURS DE GCB TENTENT DE SE SUICIDER

Un double drame a été évité de justesse, hier, devant la direction de Génie civil et bâtiment (GCB) de Boumerdès. Deux travailleurs, dont un syndicaliste, exerçant à la filiale de l’entreprise à Boudouaou, ont tenté de mettre fin à leur vie suite au non-renouvellement du contrat de travail de l’un d’eux. Pour dénoncer cette décision, les malheureux, qui cumulent plus de 10 ans d’expérience, ont ingurgité une importante quantité d’essence avant de s’évanouir sous l’œil ébahi de leurs camarades, nous diront des témoins ayant assisté à la scène. Les auteurs de ce geste désespéré ont été évacués à l’UMC de Boumerdès avant d’être transférés à l’hôpital de Thénia, où ils sont toujours sous observation médicale. R. K.

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RÉCUPÉRATION DE PAPIER

Création prochaine d’une société algéro-espagnole

L’accord conclu récemment entre les fi liales de la SGP-Gephac, Tonic Industrie, le Groupe indus-triel du papier et de la cellulose (Gipec), et la so-

ciété espagnole Saica Papers aboutira prochainement à la création d’une société mixte algéro-espagnole spécialisée dans la récupération de papier. Dans une déclaration, hier à l’APS, le président du directoire de la SGP-Gephac (chimie-pharmacie), Cherif Bounab, a indiqué que cette société sera offi -ciellement créée «lors du forum algéro-espagnol dont la tenue est prévue en mars prochain». Il a fait savoir que «l’activité de cette société, qui sera implantée dans le centre du pays, s’élargira de la récupération de vieux papiers à la production de papier et ensuite de carton», ajoutant que des sites sont déjà disponibles dans les usines des groupes Tonic Industrie et Gipec pour l’abriter. Selon le même responsable, «l’Algérie ne récupère que 100 000 tonnes de vieux papiers par an, sur un gisement de450 000 tonnes, alors qu’une quantité de 43 000 tonnes est exportée». Et d’ajouter : «Cette joint-venture permettra d’opti-miser l’activité de récupération de vieux papiers en portant sa capacité à 300 000 tonnes par an dans trois ans sur un gisement qui augmentera à 850 000 tonnes en 2016 et réduira ainsi la facture d’importation du papier.» Dans une récente étude sectorielle réalisée par le cabi-net d’audit et de conseil, Grant Thornton, des experts n’ont pas manqué d’indiquer, dans leurs conclusions, que «la relance de la production de papier, en Algérie, doit s’articuler principalement autour de la récupé-ration de vieux papiers et non pas des importations», précisant par la même que la fi lière en question se développe timidement malgré l’existence d’un poten-tiel énorme qui reste à exploiter. Une meilleure réorganisation et structuration du réseau en amont est «indispensable pour assurer une récupération et un approvisionnement constant pour les unités de recyclage», soulignent encore les experts. Selon le responsable de la SGP-Gephac, «un plan de développement de 42 milliards de dinars est prévu pour le lancement de 11 nouveaux projets dans le sec-teur et la mise à niveau des machines de production, notamment dans les segments du papier et cellulose, les verres et abrasifs, la peinture et l’incinération des médicaments périmés». Notons que le recours à l’importation ne cesse de prendre de l’ampleur et les chiffres révélés le montrent clairement : l’Algérie a importé, en 2010, 100% des fibres vierges sous forme de pâte marchande nécessaires à sa consommation, soit 44 000 tonnes, alors qu’elle importait 77,8% de ses besoins en 2000, soit 18 000 tonnes. En valeur, ces importations, bien que nécessaires pour répondre à la demande croissante, ont coûté 687 mil-lions de dollars, en 2011, contre 531 millions de dollars en 2008. L. M.

El Watan - Jeudi 28 février 2013 -7

É C O N O M I E

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL

Christine Lagarde en Algérie en mars prochain L

es relations entre le Fonds monétaire international (FMI) et l’Algérie seront

au menu de la visite de la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, qui arrivera à Alger le 12 mars pro-chain. Mme Lagarde, qui sera accompagnée de responsables du département du Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’Institution fi nancière interna-tionale, rencontrera pendant les trois jours de sa visite plusieurs hauts responsables des secteurs économique et fi nancier, selon une source proche du FMI citée par l’APS. La visite de la direc-trice du FMI intervient après l’examen en janvier dernier par le conseil d’administration du FMI de la situation écono-mique et fi nancière de l’Algé-rie dans le cadre de l’article IV des statuts du FMI relatif à l’évaluation annuelle de cha-cun de ses pays membres. A cette occasion, le FMI a préconisé la préservation de la stabilité macroéconomique du pays et le développement

d’une croissance solide hors hydrocarbures. Pour le FMI, qui table sur une croissance algérienne de 3,4% en 2013, contre 2,5% en 2012, il s’agit d’entreprendre de vastes ré-formes pour diversifi er l’éco-nomie nationale, améliorer le climat des affaires, accroître la productivité et doper la crois-sance, notamment industrielle. L’autre point mis en évidence par l’institution mondiale est relatif au fait que la crois-

sance économique enregistrée en Algérie n’est pas suffi sante pour réduire fortement et rapi-dement le chômage. Le FMI cible également la dépendance à l’égard du secteur des hy-drocarbures et des dépenses publiques, et la vulnérabilité du pays en cas de baisse pro-longée des cours du pétrole. Pour remédier à cette situa-tion, l’institution estime que l’Algérie n’a pas d’autre choix que de tirer profi t de la hausse

actuelle des prix de pétrole pour développer les secteurs potentiellement exportateurs et donc pourvoyeurs de devises afin de diversifier l’écono-mie. Classée comme le pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA, l’Algérie est dotée d’une situation fi nan-cière extérieure confortable avec des réserves de change qui ont encore augmenté à 190,66 milliards de dollars à fi n 2012, selon les chiffres pu-bliés récemment par la Banque d’Algérie. Une situation fi nan-cière qui lui a permis de par-ticiper à l’emprunt lancé il y a quelques mois par le FMI, pour un montant de 5 milliards de dollars. Suite à cette décision, Mme Lagarde avait exprimé sa reconnaissance à l’Algé-rie en saluant sa contribution fi nancière qui s’est jointe à une action concertée entre les créanciers pour s’assurer que le FMI dispose de ressources suf-fi santes pour lutter contre les crises et promouvoir la stabilité économique mondiale. Z. H.

Rome De notre Correspondante

Une délégation d’une trentaine de chefs d’en-treprise italiens sera à Alger du 2 au 4 mars

prochain pour participer au forum italo-algérien organisé conjointement par l’Institut italien pour l’Asie et la Méditerranée et l’ambassade d’Algérie en Italie. «Nous tentons de multiplier ce genre d’échanges afi n de sortir du cadre strictement commercial. Il n’y a pas que l’expor-tation d’hydrocarbures qui nous lie à l’Italie, un pays connu pour être un pôle d’excellence en matière de petites et moyennes entreprises, mais d’autres domaines, comme les technolo-

gies modernes. Nos entreprises doivent s’en inspirer», nous affi rme l’ambassadeur d’Algé-rie à Rome, Rachid Marif. «Nous avons lancé cette initiative pour permettre à nos hommes d’affaires de constater sur le terrain que l’Algé-rie offre encore de nombreuses opportunités économiques et que l’attaque terroriste contre le site gazier d’In Amenas n’est qu’un fait isolé qui ne doit pas les alarmer», nous explique, pour sa part, le vice-président de Isiamed et chef de mission de la délégation. Ancien ambassadeur à Alger, Antonio Badini avait bien connu l’Algé-rie où il avait représenté son pays entre 1989 et 1993. «J’y suis retourné plusieurs fois, y com-pris il y a moins de trois ans pour commémorer

la mémoire d’Enrico Mattei, fondateur d’ENI.» A propos des scandales de corruption qui ont éclaboussé récemment ce groupe pétrolier, Badini ne croit pas que cela aura un effet négatif sur les relations de partenariat entre les deux pays. «Nous sommes dans une autre dimension d’échanges. Notre philosophie se base sur la conviction qu’en multipliant les possibilités de transfert de technologies et de savoir-faire, et en impliquant nos partenaires, on parvient à une coopération optimale dans l’intérêt des deux pays», nous assure-t-il. Le service com-mercial de notre représentation diplomatique à Rome a sélectionné plusieurs sociétés italiennes qui activent dans les secteurs des énergies

renouvelables, du transport, de l’automation industrielle, de l’équipement de logements et d’infrastructures sportives, des technologies de l’information, de la pêche… La restructuration des zones industrielles sera l’autre fi lière repré-sentée par le président de la zone industrielle de Padova (Vénétie). Pour les transports, il y aura le groupe maritime Grimaldi, et pour l’industrie, Consortio Dello Sviluppo Industriale de Brin-disi (Pouilles). La délégation italienne, qui sera reçue par le ministre de l’Industrie, Cherif Rahmani, pren-dra part à la séance plénière du forum, avant de se réunir avec les chefs d’entreprise et les responsables algériens. Nacéra Benali

Barcelone (Espagne)De notre envoyé spécial

L ’opérateur de téléphonie mobile Wata-niya Télécom-Algérie ( WTA), bientôt

rebaptisé Ooredoo, fi gure parmi les fi liales les plus performantes du groupe en termes de croissance et d’évolution, a déclaré, mardi à Barcelone, Nasser Marafi h, pré-sident-directeur général du groupe Ooredoo, désormais ex-Qatar Télécom (QTEL). Ce-lui-ci s’exprimait mardi au Congrès mondial du mobile au lendemain de l’annonce de l’unifi cation des fi liales du groupe sous une même marque commerciale. M. Marafi h s’est dit satisfait des performances réalisées par Nedjma. Commentant le changement d’identité et de marque, Joseph Ged, directeur général de Nedjma, a évoqué, au cours d’un point de presse, «un changement dans la conti-

nuité». «En dépit du changement de marque, nous resterons fi dèles à la mémoire de Nedjma. Ce Congrès (mondial du mobile, ndlr) constitue un tournant pour l’avenir du groupe», a-t-il indiqué. Le groupe qatari rendra public offi ciellement la semaine prochaine le bilan fi nancier annuel de ses entités, implantées en Afrique, en Orient et en Asie. En Algérie, Nedjma est entré dans une phase de profi tabilité, amorcée depuis 2010. Les revenus de WTA étaient passés à 813,3 millions de dollars en 2011 contre 612,1 millions de dollars en 2010, soit une augmentation de 33%. Nedjma, qui revendiquait 31% des parts du marché de la téléphonie mobile, avait investi 174,1 millions de dollars en 2011 contre 144,4 millions de dollars en 2010, soit une hausse de 21%. Cet opérateur s’était introduit sur le marché de la téléphonie mobile après avoir remporté, en 2004, la

troisième licence de téléphonie mobile, pour un montant de 421 millions de dollars. L’opérateur «étoilé» s’est distingué par des offres multimédias et une stratégie marke-ting agressive, sa marque de fabrique. Le groupe qatari est actuellement présent dans 16 pays sous différentes marques, héritées pour la plupart d’anciens opérateurs dont il a pris le contrôle. Le groupe a déboursé environ 3,9 milliards de dollars afi n de ren-forcer ses parts dans trois fi liales sur les 12 derniers mois. QTEL réalise environ 80% de ses résultats consolidés hors du Qatar. Par ailleurs, après quatre jours de présentation des dernières innovations, le plus grand Congrès mondial des télécoms ferme ses portes aujourd’hui. On note l’émergence de «phablets», contraction de phone et de ta-blettes, tendance majeure de l’édition 2013. Parmi les grands absents fi gurent Appel et Google. Hocine Lamriben

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PARTENARIAT ALGÉRO-ITALIEN

Au-delà des hydrocarbures

SELON NASSER MARAFIH, PDG DU GROUPE OOREDOO

Nedjma fi gure parmi les fi liales les plus performantes du groupe

Christine Lagarde, directrice générale du FMI

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 8

H O M M A G E

Lyonde notre correspondant

Les nouvelles générations ont découvert en 2010 un vieil homme digne, courageux, ferme dans ses convictions. A 90 ans déjà,

son livre Indignez-vous ! publié dans la modeste maison d’édition engagée Indigène, installée à Montpellier, avait porté très loin, puisque 4 millions d’exemplaires de son petit livre ont été écoulés depuis dans 35 pays. Mieux encore, son indignation contre l’injustice et l’inégalité a été reprise en chœur en 2011 par les manifestants de la Puerta del Sol, en Espagne, en Grèce, ou par le mouvement Occupy Wall Street, à New York contre les désordres du capitalisme qui appauvrit la planète. Tout cela au lendemain de ce qu’il convient d’appeler en Occident le Prin-temps arabe. Quel autre mot d’ordre que celui de l’indignation contre le pouvoir absolu a fait sortir les Tunisiens dans la rue pour chasser leur tyran, puis les Egyptiens, ou encore les Libyens, sans parler des Syriens et dans une moindre mesure les Algériens. Même si ensuite l’histoire a montré que rien n’était aussi simple, la concor-dance entre l’apparition médiatique de Stéphane Hessel et ces bouleversements du monde avait quelque chose de surprenant, achevant d’asseoir la statue du vieil homme qui a gardé la parole militante jusqu’à sa mort hier matin à Paris. En Algérie, on retiendra du défunt son anti-colonialisme viscéral au moment de la guerre d’Algérie, alors qu’il était haut fonctionnaire de la République, puis son engagement auprès de la cause palestinienne, lui, le juif allemand qui fut membre de la résistance contre le nazisme. Impliqué dans la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1948, il s’engagera à fond dans les mouvements qui prônent la liberté et l’épanouissement des indi-

vidus. Entre 1963 et 1969, il avait été diplomate à l’ambassade de France à Alger. A l’heure de sa retraite en 1983, débarrassé des entraves auxquelles ses fonctions le maintenaient, il développa ses engagements qui le maintiendront jeune dans l’esprit et dans son grand corps élancé jusqu’à son dernier souffle. Impressionnant le public, le poussant à lever la tête contre l’abjec-tion. Le cinéaste Tony Gatlif, gitan originaire d’Algérie (il consacre à notre pays le très beau film Exil), aura eu le privilège d’immortaliser cette figure dans Indignés, un documentaire qui reprend avec force les mots d’ordre humanistes de Hessel (à voir sur Arte.fr). Après avoir lu le li-vret du résistant, il considéra qu’il y avait urgence à figer cette énergie : «Ces sombres temps dans lesquels nous vivons peuvent déboucher sur pire encore, un déferlement de violence xénophobe et raciste, une guerre de civilisation, dressant des peuples contre d’autres peuples au nom de Dieu, de l’incompatibilité des cultures, ou tout simplement de la haine de l’autre. Contre cette issue terrible, le cinéma, comme la littérature, la musique et les autres arts, doit se battre.» Le film faisait suite à un long métrage sur les indignés qui manifestaient de par le monde, notamment en Espagne et Grèce.

UN CITOYEN SANS FRONTIÈRES

Enfin, on retiendra du défunt qu’il a été un défenseur ardent de la cause des immigrés et des sans-papiers, devenant en 1996 la figure de proue des médiateurs après l’expulsion de l’église parisienne Saint-Bernard. Se qualifiant de «citoyen sans frontières», il considérait que «la présence en France d’immigrés de nom-breux pays est une richesse». Il estimait que la politique française à l’égard de l’immigration devait être «compatible avec les intérêts natio-naux et ceux des pays d’émigration», mais aussi

avec «les valeurs fondamentales d’humanité et de solidarité». L’ancien résistant n’avait eu de cesse de réclamer une politique de l’immigration qui ne transforme pas les migrants en victimes d’injustice. «Etant moi-même né Allemand et devenu Français à l’âge de 20 ans, je suis un peu immigré», expliquait-il. Il s’était aussi engagé auprès du Réseau éducation sans frontières pour soutenir ou parrainer les enfants scolarisés de familles sans-papiers et menacées d’expulsion. Stéphane Hessel a d’ailleurs récidivé en mars 2011 avec Engagez-vous ! (L’Aube). L’an dernier, l’écrivain avait sorti en France Déclarons la paix

! Pour un progrès de l’esprit, reprenant des entre-tiens avec le dalaï-lama. Il avait aussi publié avec Edgar Morin, Le Chemin de l’espérance. Enfin, lors de la 6e semaine anticoloniale, en 2011, Sté-phane Hessel avait reçu le prix Frantz Fanon de la part de la fondation Frantz Fanon, en liaison avec l’association Sortir du colonialisme, pour valori-ser l’action d’un anticolonialiste exemplaire.

Walid Mebarek

Le grand résistant et humaniste Ste-phan Hessel s’en va accomplir son

tout dernier projet, la mort. Celui qui aura passé une vie entière à livrer un combat sans relâche contre l’injustice, s’est livré à la mort non pas en com-battant mais en prospecteur cherchant à percer son mystère. «La mort est pour moi un grand projet ; je pense que de toutes les expériences qu’on peut faire dans une vie, l’expérience la plus intéressante c’est peut être la mort, à ce moment-là, on va voir qu’est-ce qui reste et qu’est-ce qui vient. Ce qui reste c’est la vie, qui est derrière soi, elle a été pour moi belle, avec des moments affreux et des moments admirables ; la mort sera peut-être plus belle encore, qui sait ?» disait-il dans un de ses derniers entre-tiens. Ce sont les propos d’un homme dont la vie aura été pleine et riche en expériences, un homme qui a la satis-faction de partir en ayant accompli une œuvre remarquable pour la dé-fense de la dignité humaine. Jusqu’au bout, Hessel l’homme sage, Hessel l’homme digne, offre une leçon de vie à ceux qui savent la décrypter. Il sera seul à faire son voyage dans l’autre monde, mais ils sont des milliers, voire des millions à poursuivre son chemin, celui qu’il a tracé à coups d’engagement et de résistance dans ce monde où les injustices sont nom-breuses et intolérables. En un siècle

d’existence, Stephan Hessel a su garder vive et alerte son indignation contre toutes les formes de discrimi-nation et d’abus de pouvoir. Le résis-tant contre le nazisme, l’un des rédac-teurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le grand initiateur du mouvement «Indignez-vous», a accompagné de la meilleure posture qui soit, une succession d’époques où la face du monde a connu bien des bouleversements. «J’ai assisté à la défaite du nazisme, du fascisme, du stalinisme, à la fin de l’apartheid, à la décolonisation. Des progrès énormes ont été faits, et ça me rend confiant. Les gros problèmes, très gros de-vant lesquels nous nous trouvons aujourd’hui, il n’y a pas de raison que nous ne les surmontons pas», estimait Stephan Hessel dans un message d’es-poir adressé aux jeunes générations.

L’ESPOIR TOUJOURS PERMIS

Lui, fort de son âge, construit de décennies d’expériences, aimait à répéter que l’espoir est toujours per-mis de voir plier l’injustice devant la volonté de la majorité des opprimés. «Les responsables politiques, écono-miques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démission-ner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers, qui menace la paix et la démocratie», lançait-il dans

son best-seller Indignez-vous qui a fait le tour du monde et a été traduit dans 35 langues. Un petit livre à la ré-sonance internationale. Un livre hissé, à la fois à la place Tahrir, à Tunis, à Madrid, mais aussi à New York, pour dire qu’il a été plus qu’un livre, mais un appel du cœur pour éveiller les consciences. Le meilleur hommage qui puisse lui être rendu aujourd’hui, c’est de voir que ce mouvement d’indignation continue son chemin pour un monde plus juste et équitable. «Nous, vétérans des mouvements de résistance et de forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l’héritage de la Résis-tance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous», dit-il dans son livre. Et d’expliquer : «Les raisons de s’indigner peuvent paraître aujourd’hui moins nettes ou le monde trop complexe…Mais dans ce monde, il y a des choses insupportables. Pour le voir, il faut regarder, bien cher-cher. Je dis aux jeunes : cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l’indifférence, dire ‘‘je n’y peux rien, je me débrouille’’. En vous comportant ainsi, vous perdez l’un des composantes essentielles qui fait l’humain. Une des composantes indispensables : la faculté d’indi-gnation et l’engagement qui en est la conséquence.» Ou encore d’ajouter

dans un débat avec Daniel Cohn Ben-dit : «Il n’y a rien de plus triste que d’entendre les gens répéter : ‘‘Je ne crois plus à la politique.’’ Sans la poli-tique, il ne peut y avoir de progrès de l’humanité.» Tel est le message d’un valeureux homme libre, défenseur convaincu de ce qui fait l’humain, la dignité et l’honneur. Une dignité me-nacée par une mondialisation dévo-rante et sauvage et qui est l’ennemi à combattre désigné par Hessel. «Nous vivons dans une société cruelle, nous le savons. La leçon à tirer de ce drame, c’est que nous ne pouvons pas laisser continuer un système éco-nomique et financier qui ne réponde pas aux besoins les plus élémentaires. Et cet évènement nous dit aussi qu’il faut aller vite sur les paradis fiscaux, le contrôle des banques, ou la lutte contre la spéculation. Face à la crise, Roosevelt a bougé en quelques mois ! Donnons-nous jusqu’en septembre pour prendre les décisions subver-sives et courageuses», confiait-il au Nouvel Observateur de la semaine dernière. Il rappelait dans son appel «Indignez-vous», que «le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est intacte… Non, cette menace n’a pas totalement dis-

paru. Aussi, appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’am-nésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. A ceux et celles qui feront le XXIe siècle, nous disons avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer», concluait-il son célèbre texte dans un appel à garder la flamme de la résistance allumée tant que l’homme continuera d’asservir et de discrimi-ner son frère l’homme. De tout son parcours jalonné d’engagements glo-rieux forçant le respect et dont la seule ligne de conduite a été un humanisme sans faille, Stephan Hessel a porté haut et fort le projet d’un règlement pacifique de la question palestinienne. «Je ne voudrais pas mourir tant que le problème israélo-palestinien ne trouve pas de solution pacifique», répondait-il à la question de savoir quel était le rêve qui lui tenait le plus à cœur. Stephan Hessel est parti en emportant son rêve avec lui mais son grand optimisme et sa confiance en l’humain dans sa disposition à l’indi-gnation le laissent partir en paix et lui donne certainement l’espoir de voir enfin ce rêve se réaliser un jour.

Nadjia Bouaricha

DÉCÈS DE STÉPHANE HESSEL

Un humaniste au grand cœur quidéfendait les valeurs de solidarité

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●Stéphane Hessel s’est éteint à Paris hier matin ● Le résistant, anticolonialiste, militant et humaniste convaincu, était âgé de 95 ans.

LE BEAU SIÈCLE DE COMBAT D’HESSEL

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 11

Cinq projets de parkings à étages

ALGER INFORÉALISATION D’INFRASTRUCTURES DE MOBILITÉ

● Avec une capacité de plus de 8000 places de stationnement, ces nouveaux parkings auront également un rôle de stations relais.

Plusieurs projets de parkings, consi-dérés comme une composante in-dissociable du plan de mobilité de

la capitale, sont en cours de réalisation. Ces projets, qui permettront une gestion optimale de l’espace urbain, ont été pensés dans la perspective «d’inciter plus tard les habitants de la capitale à utiliser les moyens de transport en commun, qui au-ront, entretemps, connu un développement significatif», dit un responsable de la wilaya. Ces nouvelles structures, dites «relais», offriront aux automobilistes la possibilité de laisser leur véhicule au niveau de ces par-kings et de prendre les transports collectifs vers le centre-ville, qui sera ainsi désengorgé. D’après le même responsable, «ces projets, qui s’ajoutent aux parkings déjà opération-nels, devront par ailleurs régler le problème de manque de places de stationnement au niveau des lieux de leur implantation». Selon les responsables de la wilaya, cinq parkings à étages sont en cours de réalisa-tion dans différents endroits de la capitale. C’est une entreprise ambitieuse qui s’inscrit également dans le cadre d’une stratégie glo-bale devant répondre aux besoins engendrés par l’incessante augmentation du nombre de voitures. Le parc automobile de la capitale est évalué actuellement à plus de quatre millions d’unités, sans compter le flux de voitures qui, quotidiennement, y rentrent. Ces pro-jets devront donc améliorer le déplacement et le stationnement des usagers de la route. D’après nos interlocuteurs, des taux d’avan-cement non négligeables sont enregistrés dans l’accomplissement des travaux. Ces parkings verront incessamment le jour à El Biar, El Madania, Sidi Yahia, Sidi M’ha-med et Kouba. Ils totalisent une capacité d’environ 8000 places. Les parkings d’El Biar et d’El Madania seront dotés de 700 places chacun, celui de Sidi M’hamed de 500 places, le parking de Kouba de 800 places, quant au parking de Sidi Yahia, il aura une plus grande capacité avec 11 000 places de stationnement. La particularité de ce parking est qu’il offre, en plus des places de stationnement, une pa-noplie d’autres prestations. «Le parking sera doté, au niveau des étages supérieurs, d’un restaurant et d’une cafétéria», nous signale-t-on, et d’ajouter : «Outre ces parkings dont les travaux ont été lancés, deux autres projets de parkings sont actuellement à l’étude.»En plus de l’aspect fonctionnel, ces nouvelles structures seront des chefs-d’œuvre sur le

plan architectural. Des matériaux tels que le verre seront utilisés afin de valoriser les structures ; les systèmes d’accès et de sortie de ces parkings seront dotés des technologies les plus modernes. Ils favoriseront un flux de circula-tion plus rapide des véhicules afin d’évi-ter tout encombrement à l’intérieur. Ils seront également aménagés de manière à offrir aux automobilistes un confort optimal, grâce à un concept de structures à grande portée et de façades libres et ouvertes. Des espaces naturellement éclairés et aérés seront créés. L’accès et la sortie des différents étages des parkings s’effectueront par le biais de rampes hélicoïdales. Des intérieurs spacieux et sécurisants permettront aux automobilistes de manœuvrer et de stationner facilement.

TRAVAUX D’EMBELLISSEMENT ET DE RÉHABILITATION

Afin de donner plus d’attrait à l’agglomé-ration, les habitants de la capitale auront remarqué les travaux d’embellissement qui ont touché nombre de parkings à étages.

Cette opération, lancée il y a quelques mois, avance à grand pas et agrémente les alentours des parkings qui semblent se raviver sous les coups de pinceau experts, car à l’uniformité fade de ces façades en béton, une variété de couleurs, telle des arcs-en-ciel, redonne vie à ces parois. L’initiative, saluée par les habitants de la capitale, concerne les parkings Ali Mellah, Béziers et celui de la place des Martyrs. D’après un responsable de la wilaya, la réalisation de ces travaux a été confiée à des équipes de travailleurs de l’EGCTU. «L’étude a été réalisée suite au lance-ment d’un concours d’architecture avec les Beaux-Arts. Cependant, nous avons confié la réalisation à nos propres agents», affirment nos interlocuteurs. Le fait de faire réaliser ces travaux par les agents de l’EGCTU amoindrit les charges de moitié par rapport au cas où ils auraient été confiés aux étudiants des Beaux-Arts. «Aussi, les recettes de l’EGCTU sont mises à contribution dans le financement de l’opé-ration.»Par ailleurs, d’après les responsables de la wilaya, l’opération ne consiste pas unique-ment à embellir les parkings de l’extérieur, mais à les réhabiliter également de fond en comble. «Les parkings à étages seront réhabilités au niveau des structures et des équipements», nous assure-t-on. Il est question, dans cette démarche, d’ins-taller des systèmes de télésurveillance,

de refaire les réseaux d’électricité, de moderniser et de renforcer la signali-sation à l’intérieur des parkings, de re-peindre et de restaurer les cages d’escaliers. «Le plus important dans cette opération de réhabilitation est sans aucun doute l’infor-matisation de tous les parkings», nous pré-cise-t-on. A propos de cet aspect qui à trait à la moder-nisation de la gestion, certains parkings de la capitale ont été d’ores et déjà équi-pés en matériel informatique performant. «Les parkings Tafourah, Bounneta ainsi que celui du Jardin d’essai ont été équipés de matériel informatique qui facilite non seulement le travail des agents de l’EGCTU, mais offre également plus de commodités aux automobilistes», nous précise-t-on.Selon les responsables de la wilaya, l’opéra-tion d’informatisation va concerner tous les parkings gérés par l’EGCTU. En plus de ces dispositions qui ont amé-lioré de manière significative les pres-tations dans les parkings, l’EGCTU en a doté certains d’éléments féminins. Les automobilistes ont remarqué avec satisfaction la présence de ces caissières aimables, qui apportent une touche singu-lière dans ces parkings. «La présence d’agents féminins au niveau des caisses est un élément positif. Les conducteurs sont plus respectueux et plus disciplinés», dit un automobiliste rencontré près du parking Ali Mellah. K. Saci

Projet du parking à étages d’El Madania, avant et après la réalisation

Projet du parkingà étages de Kouba

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DES FEUX TRICOLORES À MINUTERIE

Les feux tricolores à minuterie, installés à titre expérimental au niveau du carrefour Tafourah, seront prochainement généralisés à tous les carrefours de la capitale. C’est ce qu’a indiqué un des responsables de la wilaya chargés de concrétiser le projet. «Le nombre de carrefours concernés par ces installations est de l’ordre de 100. Il sera tenu en compte, dans la mise en œuvre de ces feux tricolores, d’un certain nombre de caractéristiques, à savoir, entre autres, la densité de la circulation routière», précise le responsable. Ces feux tricolores seront d’un grand apport dans la régulation et l’organisation de la circulation dans certains endroits connus pour leur importante congestion en termes de circulation routière. D’après le même responsable, l’expérience au niveau du carrefour de Tafourah ne laisse aucun doute sur l’efficacité de ces feux de signalisation. «L’expérience menée au carrefour Tafourah a donné des résultats probants», assure-t-il. K. S.

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SOUK AHRASPlaidoyer pour la récupération du champ de course

Tombé en désuétude depuis des décennies, grignoté par les constructeurs illicites et objet de convoitise chez plusieurs recycleurs du foncier, le peu d’espace qui reste de l’ancien

parcours pour sports équins a trouvé un plaidoyer en sa faveur. Noureddine Doghmane, entraîneur diplômé et membre de plu-sieurs associations performantes, a décidé de sortir de ses gonds pour demander la restitution du « champ de course » de Souk Ahras et sa réouverture aux jeunes sportifs, et pourquoi ne pas y créer un espace de détente pour les adultes. Voici sa déclaration: «Nous souhaitons que cet espace, dont une partie a disparu à la faveur de l’extension urbaine, soit au moins préservé. Ceci ne peut se faire si les parties concernées ne s’impliquent pas davantage pour régula-riser la situation administrative de ce bien public.» A. Djafri

OUM BOUAGHI Le calvaire d’un accidenté de la route à Aïn Beïda

I l y a trois semaines, le jeune Mellah Hichem, âgé de 27 ans, a été victime d’un accident au centre-ville de Aïn Beïda. Alors qu’il

roulait en moto, dans la rue du 1er Novembre, il a été percuté par un camion. N’étaient les cris des passants, le camion l’aurait broyé sous ses roues. Le chauffeur a certes eu le bon réflexe d’éviter le drame, mais le jeune Hichem s’en sort quand même avec un poly-traumatisme au niveau des hanches, en plus de nombreuses fractu-res. Il sera transféré à l’EPH Zerdani de la ville, mais n’y trouvera pas la prise en charge adéquate. La famille l’évacuera alors à la clinique de Chelghoum Laïd où on lui fit savoir que la victime doit hospitalisée dans une structure hautement spécialisée pour ce genre de traumatismes. Depuis, sa famille vit dans une incommensurable tourmente, craignant que son cher Hichem ne demeure handicapé à vie, cloué sur une chaise roulante. Y a t-il espoir pour que Hichem retrouve le sourire qui sied à son jeune âge? L. Baâziz

EL OUEDLes jeunes entrepreneurs demandent l’eff acement de leurs dettes

Les jeunes entrepreneurs de la wilaya d’El Oued activant dans le domaine des travaux publics et du transport de marchandises,

demandent la suppression de leurs dettes ainsi que les intérêts accumulés au fil des années. Ils indiquent qu’ils ont obtenu des aides et des prêts bancaires dans le cadre des différents dispositifs de l’Etat, sans qu’ils aient bénéficié, pour la plupart, de projets. Ces jeunes, mis au chômage, sont dans l’incapacité de subvenir aux besoins de leurs familles. Même ceux ayant bénéficié de projets n’ont pas pu les réaliser pleinement à cause des dettes. D’autres problèmes ayant davantage compliqué la situation sociale de ces petits entrepreneurs, ont été également soulevés, comme celui du logement social. «Nous n’avons pas droit au logement du fait que nous détenons des registres de commerce», se plaignent-ils. En conséquence, ils en appellent au président de la République pour l’annulation de leurs dettes. Rezzag Salem Youcef

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 11

R É G I O N E S T

Une accalmie précaire

ÉMEUTES DU LOGEMENT À BORDJ BOU ARRÉRIDJ

● Les manifestants, qui ne semblent pas lâcher prise, dénoncent la présence parmi les bénéficiaires de personnes

étrangères à la commune.

Au moins 24 agents de l’ordre et une dizaine de citoyens ont été

blessés, depuis mardi, lors d’affrontements survenus à la suite de l’affichage de la liste des bénéficiaires de 935 logements dans la ville de Bordj Bou Arréridj. Se-lon nos informations, parmi les personnes interpellées figurent 25 manifestants, dont une femme. Ces derniers vont être pré-sentés devant la justice. Les émeutes marquées par des actes de sabotage et qui ont paralysé toute activité dans la ville, se sont poursuivies même durant la nuit du mardi à mercredi dans plu-sieurs quartiers populaires

de la ville. Hier matin, la vague de colère ne s’est pas calmée. L’important dispositif sé-curitaire mis en place n’a pas suffi à contenir le cour-roux de la population, qui assiège, pour la deuxième journée consécutive, le siège de la wilaya. Les ci-toyens rencontrés devant le siège de la wilaya, avec lesquels nous nous sommes entretenus, n’ont pas man-qué de déplorer les condi-tions insupportables dans lesquelles ils vivent depuis plusieurs années, et dénon-cent le favoritisme dont font preuve les membres de la-dite commission. Ils exi-gent l’annulation de la liste

d’attribution des 935 loge-ments, entachée, selon eux, par plusieurs dépassements. «Des personnes étrangères à la commune, n’ayant pas encore droit au certificat de résidence, viennent de bénéficier de logements, au détriment de celles qui attendent désespérément depuis 1990 », dénonce une mère de famille. Les autorités locales, el-les, font remarquer que le quota octroyé au chef-lieu de wilaya est dérisoire par rapport aux milliers de de-mandes, plus précisément 26 000 dossiers, et que l’ad-ministration ne pourra pas satisfaire tous les postu-lants. A. B.

BATNACOMMERCE ILLÉGAL D’ARMES À FEULa brigade de recherches de la Gendarmerie nationale de la wilaya a récupéré deux pistolets de calibre 8 et 9 mm, ainsi qu’un fusil de fabrication artisanale. Ces armes étaient en possession de deux frères habitant le village Lagouaoura, dans la localité d’El Djezzar, à 120 km à l’ouest de de Batna. Les deux mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Barika. Le premier a été mis sous mandat de dépôt alors que le deuxième a été relâché et mis sous surveillance judiciaire. Lounes Gribissa

F igurant au menu de la session ex-traordinaire de l’APW de Biskra,

tenue hier, un exposé présenté par le directeur des services agricoles a per-mis aux présents de se faire une idée précise des potentialités locales en matière de production agricole et aus-si de recenser les obstacles et entraves en hypothéquant l’épanouissement effectif. «La wilaya de Biskra, avec 125 milliards de dinars de revenus agricoles enregistrés en 2012 se place en seconde position, après El Oued, des wilayas les plus performantes en matière de production agricole du fait des investissements continus de l’Etat dans ce créneau porteur. Elle

a réalisé 18,3% de la production agricole nationale et elle a encore une immense marge de manœuvre et de développement pourvu que la problématique du foncier agricole soit sérieusement prise en charge», dira-t-il, ajoutant que depuis 2010, la direction de l’agriculture de Biskra œuvre pour ancrer dans les mentalités le droit de concession en lieu et place du droit de jouissance, que les terres agricoles comptent actuellement 180 000 ha dont 130000 sont irrigués et où activent 23 000 agriculteurs, que de nouveaux périmètres agricoles, dotés de puits et de courant électri-que, vont être mis à la disposition des

jeunes intéressés par le travail de la terre et des nombreux investisseurs en attente depuis des années, et que des exploitations agricoles et des unités d’élevage ovin et bovin vont être créées à Besbes, Ras El Miaâd et Chaïba. L’orateur a souligné qu’en réponse aux besoins exprimés par les agricul-teurs, Biskra bénéficie de 400 km de câbles pour l’alimentation des zones rurales en courant dit «agricole», l’ouverture de pistes asphaltées pour faciliter l’accès aux terres agricoles ainsi que de la réalisation d’une my-riade de puits. En somme, cette ses-sion de l’APW a été fort instructive

pour qui n’est pas indifférent aux af-faires de la cité. Certes, la qualité des interventions et des thèmes abordés n’a laissé personne de glace, mais on peut encore une fois noter au chapitre des déficiences que cette instance, rouage essentiel dans le processus de développement local, ne sait toujours pas communiquer, ni efficacement promouvoir ses activités. En effet, les journalistes invités à assister à cette séance, ont souhaité avoir un dossier de presse ou même un condensé du programme des travaux afin de dé-busquer toutes les imprécisions pou-vant entacher leur compte-rendu.

Hafedh Moussaoui

BISKRA

Le secteur agricole passé au crible à l’APW

La ville a été complètement paralysée

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KHENCHELADES ROUTES DANS UN ÉTAT CATASTROPHIQUECirculer dans la ville de Khenchela est devenu un vrai parcours du combattant à cause de la dégradation des routes. Automobilistes et piétons expriment sans cesse leur colère face à cette catastrophe. Il faut dire que cette dégradation touchent même, et surtout, les artères principales, censées être la vitrine du centre-ville de Khenchela. Il n’ y a qu’à voir l’état de la rue de la Palestine, celle de l’hôpital, de la cinémathèque, la route d’El izzar, de Babar… Les habitants n’en peuvent plus de ces routes impraticables, pleines de grands trous et autres nids-de-poule qui de plus débordent d’eaux pluviales, engendrant de fait un immense bourbier. Les usagers, l’on comprend, n’en peuvent plus de ces désagréments auxquels ils font face au quotidien, et surtout en cette période hivernale. Même les chauffeurs de taxi ont observé dernièrement un arrêt de travail pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils exercent leur métier. Le mauvais état des routes les pénalise énormément en endommageant la mécanique. Tous, piétons et prestataires du transport, exigent une intervention sérieuse des autorités locales pour remédier à cette situation.

Kaltoum Rabia

GUELMA HÉCATOMBE SUR LES ROUTESUn bilan comparatif des interventions de la Protection civile de la wilaya de Guelma, entre l’année 2011 et 2012, a été présenté hier, au siège de cette direction lors d’un point presse.Une augmentation de 51,87 % des accidents de la route a été enregistrée dans la wilaya durant les deux dernières années, de 2011 à 2012. A titre informatif, le nombre d’accidents est passé du simple au double avec respectivement 747 accidents en 2011 contre 1 133 en 2012. Le nombre des décès a augmenté de 60 %. L’hécatombe sur les routes dans la wilaya n’a pas été jugulée, ni par les campagnes de sensibilisation ni même les mesures répressives. Ainsi, la Protection civile a enregistré 24 morts et 1 076 blésées en 2011 contre 39 morts et 1 126 blésées en 2012. Selon la même source, l’excès de vitesse et les dépassements dangereux sont les premières causes de ce fléau.

Karim Dadci

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 11

R É G I O N O U E S T

LYCÉE AHMED KETROUSSI DE CHLEF

35 élèves hospitalisés

● Les médecins de l’hôpital attendent les résultats des prélèvements transmis à l’institut Pasteur.

Que se passe-t-il au lycée Ahmed Ketroussi de Chlef ? Faut-il le fer-

mer après l’hospitalisation de 32 lycéens depuis lundi der-nier ? Des questions que les parents concernés se posent légitimement en l’absence d’un diagnostic clair et précis sur la nature de l’affection. Hier encore, 13 autres lycéens (gar-çons et filles) présentant les mêmes symptômes (frissons et vertiges) ont été admis à l’hôpital de Chorfa, dans la commune de Chlef. Et le bal-

let des évacuations continue entre le lycée et le service des urgences de l’hopital, obligeant la Protection civile à instal-ler un poste de secours près de l’établissement. Même s’ils privilégient les signes d’une hypothermie, les médecins de l’hôpital préfèrent attendre les résultats des prélèvements transmis à l’institut Pasteur avant de se prononcer sur le su-jet. Toutefois, une source médi-cale estime qu’il «n’y a rien de grave». Toujours est-il que des élèves ont observé, hier, un

mouvement de grève à l’inté-rieur du lycée pour protester contre leurs mauvaises condi-tions d’accueil, dont l’absence de chauffages. «Les appareils existent mais ils ne sont pas utilisés faute de gaz», révèlent des parents qui ont eu à dénon-cer, à plusieurs reprises, cette situation depuis la rentrée sco-laire 2012-2013. Rappelons que l’établissment en question a été inauguré le 1er novembre dernier par le wali de Chlef, en présence des autorités locales. A. Yechkour

SIDI BEL ABBÈS Tout pour encourager l’oléiculture

SAÏDA6 projets de fermes aquacoles à la traîne

Les ruraux attendent l’aide de l’Etat

Souvenir d’Alsace au théâtre

BÉCHAR

Confl it à la Pharmacie centrale des hôpitaux

Les services agricoles de Sidi Bel Abbès s’apprêtent à lancer, dès le mois de mars, un programme de plantation d’oliviers devant toucher l’ensemble des communes et

localités de la wilaya. Elaboré sur la base d’une évaluation objec-tive des superficies plantées jusqu’alors dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 dont l’objectif est de 20 000 hectares, le programme considéré vise à «booster» davantage l’opération de plantation qui cible, cette année, quelque 800 hectares de terres, soit le double des superficies couvertes annuellement. Selon M. Ali Kader, directeur des services agricoles de la wilaya de Sidi Bel Abbès, «la phase préliminaire du programme de plantation a donné lieu à la préparation de toutes les conditions requises pour la réalisation d’un tel objectif», avant de faire état de la dis-ponibilité de quelque 130 000 plants d’oliviers devant être remis gratuitement aux agriculteurs qui ont adhéré au programme précité. Le responsable a tenu à préciser, dans ce contexte, que la procédure d’acquisition des plants d’oliviers a été simplifiée de manière significative, puisqu’elle se limite exclusivement à la signature d’un engagement faisant obligation aux fellahs de s’impliquer pleinement dans la concrétisation du programme de plantation oléicole. Le directeur des services agricoles a fait remarquer, par ailleurs, que la mise en oeuvre du programme de plantation a pour but de donner, à terme, une impulsion consé-quente au développement de la production oléicole. Il a indiqué, à ce propos, que l’oléiculture a un avenir d’autant plus promet-teur à Sidi Bel Abbès, que la wilaya recèle d’énormes potentiali-tés susceptibles de promouvoir la filière oléicole. Celle-ci, a-t-il souligné en conclusion, devrait jouer un role déterminant dans la croissance économique. M. Habchi

Inscrits dans le cadre du Fonds spécial des Hauts-Plateaux, les projets relatifs à la réalisation de six fermes pilotes aquacoles

sont à la traîne. Confiés à la direction régionale de la Pêche et des Ressources halieutiques de Sidi Bel Abbès, ces projets n’ont pas été concrétisés depuis 4 ans. En l’absence d’un représentant de la pêche à Saïda, la wilaya a chargé un fonctionnaire pour le choix des terrains appropriés. Le dossier a été ficelé en 2009, soit après deux ans de travail. Sid Ahmed

«Déposés depuis une année au niveau de la daïra de Sidi Bou-bekeur, une quarantaine de dossiers de demandes des aides pour l’habitat rural sont à la traîne», dira un fellah de la région. Après avoir fui leurs terres durant la décennie noire pour des raisons sécu-ritaires, l’ensemble des habitants du douar Ekhrarza, situé à une dizaine de kilomètres de la commune de Rebahia, souhaitent vive-ment regagner leurs domiciles. «Actuellement, nos bâtisses sont exposées aux actes de vandalisme. L’électricité n’y est plus et l’eau ne coule que rarement. Nous demandons le fonçage d’un puits pour abreuver le cheptel dans cette région agropastorale et le rétablisse-ment de l’énergie électrique», ajoute la même source. S. A.

Le théâtre régional de Mascara a présenté la générale de sa nou-velle pièce intitulée «Souvenir d’Alsace» au niveau du théâtre de Saïda devant une assistance fort nombreuse. Ecrite par Abdelhalim Rahmouni et mise en scène par Mohamed Frimahidi, cette nouvelle production retrace l’épopée de la Seconde Guerre mondiale où les conscrits algériens étaient enrôlés malgré eux, utilisés comme chair à canon par la France, patrie des uns, défendue par les autres. Bachir et Mansour, deux appelés algériens se retrouvent en Alsace dans une guerre où l’algérien au teint basané n’est même pas pris en charge en cas de blessure, accordant la priorité à ceux qui ont le teint clair et le verbe facile. Ce tandem, occupant les deux rôles principaux, n’arrive toutefois pas à donner vie au texte en raison de sa pauvreté, l’absence de nœud, de péripéties et d’intrigue, les moments forts d’émotions banalisés. La pièce de théâtre sous-tendue et agrémen-tée fort heureusement par une superbe chorégraphie signée Aïssa Chouaat, une musique adéquate de Hassan Lammamra complétée par une scénographie correcte. Dans l’ensemble le spectacle a plu à l’assistance qui a largement applaudi les comédiens, encouragés par cette première représentation. S. A.

Une bibliothèque s’ouvre aux lecteurs

Mobilisation contre la toxicomanie

Un cadavre et du kif rejetés par la mer

La grande salle de lecture de la bibliotheque principale de Tissemsilt est, depuis quelques jours et tout au long de l’année, le point de rencontre des jeunes sou-cieux de consulter la large panoplie de livres parlant de la riche histoire de notre pays. Selon le directeur de cette institution, cette initiative tend à mettre à la dispo-sition de la jeunesse de la wilaya ce moyen de détente et d’enrichissement qu’est la lecture pour stimuler leur désir de contact avec le livre tout en les imprégnant de l’histoire millénaire de l’Algérie. Ali Ben.

L’association «Nas El Kheir», formée en majorité d’uni-versitaires, et l’Office des établissements de jeunes (ODEJ) ont organisé, récem-ment, un séminaire sur les dangers de la toxicomanie. Cette rencontre, qui s’ins-crit dans le cadre de la lutte contre les fléaux sociaux, a réuni des jeunes, universi-taires, lycéens et collégiens et ce, en présence de plu-sieurs médecins et autres institutions concernées. Les intervenants ont insisté sur les effets néfastes de la drogue. Ils expliquent que la toxicomanie est l’une des causes d’interruption du cycle de développement intellectuel chez les jeunes. Elle est aussi la cause de la désorganisation de la personne, notamment les adolescents. D. S.

Un corps en état de décom-position avancée, celui d’un homme, a été rejeté par la mer sur la plage du site bal-néaire de Oued el Hallouf, situé à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya. Le cadavre a été transporté à la morgue de l’hôpital Ahmed Medeghri. Une enquête a été ordonnée pour tenter de découvrir l’identité du malheureux et déterminer la cause de son décès. Par ailleurs, à l’ouest, en la daïra d’Oulhaça, 30 kg de kif traité ont été récupérés. Emballés dans un colis qui avait échoué sur des rochers d’une crique, leur emballage portait un insigne identique au logo de la marque Mercedes. M. K.

TISSEMSILT

NAAMA

AÏN TÉMOUCHENT

D es cadres travaillant actuellement au démar-rage du projet de la Pharmacie centrale des

hôpitaux lancé en juillet 2011 montent au cré-neau. Dans une lettre remise à notre quotidien, ils dénoncent une situation qui ne cesse de se dégrader alors que le projet en cours de travaux, qui a commencé à partir du 2ème semestre 2011, connaît un bon début d’exécution grâce, affir-ment-ils, à l’aménagement des infrastructures de base du projet (réalisation du bloc administratif, mise en place du réseau d’assainissement, AEP, réseau anti-incendie, espace réservé à la chambre froide, recrutement de personnels préemploi, etc.). Ces efforts, précise la lettre, ont été consen-tis par l’ancien directeur qui avait rencontré les chefs d’établissements sanitaires des régions de Béchar, Nâama, Adrar et Tindouf pour leur expliquer l’intérêt, la mission et les objectifs de l’installation d’une Pharmacie centrale des hôpitaux au Sud. Le but étant de pourvoir les unités sanitaires des régions du Sud en produits pharmaceutiques indispensables au lieu de leur

approvisionnement auprès de fournisseurs des grandes villes du Nord avec tous les risques en-courus en matière de transport. Mais la mise en exploitation du projet, 16 mois après son lance-ment, pourrait être compromise avec la nouvelle direction pourtant dotée d’un budget conséquent, affirment les protestataires, direction qui essaie de temporiser au lieu de lancer les investisse-ments pour l’acquisition de la climatisation cen-trale, la chambre froide. Le conflit intérieur avec les cadres a abouti à la rétrogradation de certains d’entre eux suivie par des mesures qualifiées par les concernés de «licenciements abusifs».Ces cadres se sont adressés, pour le moment, à l’Ins-pection du Travail pour faire valoir leurs droits. Pour voir plus clair, nous avons essayé de joindre le premier responsable du projet mais en vain. Les protestataires réclament l’intervention des hauts responsables de leur hiérarchie pour faire instaurer l’ordre au sein de cette nouvelle struc-ture pharmaceutique encore à l’état embryon-naire, concluent-ils. M. Nadjah

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La maladie n’a pas encore été diagnostiquée

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S’il est un sujet qui est passé quasiment inaperçu dans les débats sur la réforme de l’enseignement, c’est bien celui de la violence en milieu scolaire. Selon nos informations,

les participants aux récentes rencontres d’évaluation sur le système scolaire dans la wilaya ont carrément occulté ce phéno-mène qui a tendance à prendre des proportions alarmantes dans nos établissements scolaires. Tout récemment, un enseignant a délibérément tabassé une collégienne, lui causant de graves traumatismes physiques et psychiques. L’affaire, apprend-on, est entre les mains de la justice. Dans d’autres établissements, ce sont des instituteurs qui se font agresser par leurs élèves (garçons). Dans d’autres encore, on ne compte plus les bagarres opposant des écoliers entre eux. A cela s’ajoutent les violences commises par des délinquants qui rôdent autour des lycées et collèges sans être inquiétés par qui que ce soit. C’est dire que l’école est devenue aujourd’hui un lieu où l’on n’apprend que les mauvaises choses liées aux conséquences désastreuses de la violence. Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que l’échec scolaire augmente fortement dans la région, atteignant un taux supérieur à la moyenne nationale. Mais où sont passées les associations des parents d’élèves censées défendre les intérêts de leurs enfants ? Pourquoi les institutions de l’Etat et les services de l’Education tardent-ils à réagir pour juguler la violence en milieu scolaire ? Autant de questions qui restent pour le moment sans réponse. De l’avis de spécialistes, la décennie noire ne peut, à elle seule, expliquer cette situation, il y a, selon eux, d’autres facteurs négatifs qui favorisent ce «climat malsain» dans le monde scolaire. A. Yechkour

Le projet de construction de la nou-velle station de dessalement à Ténès

accumule des retards depuis son lance-ment en 2009. A l’arrêt depuis presque deux ans, le chantier n’a toujours pas redémarré, à cause d’un différend finan-cier entre la société espagnole Befesa et le ministère de l’Energie et des Mines, selon une source proche du dossier. Les Espagnols ont carrément quitté les

lieux, laissant un projet à moitié réalisé, dans l’indifférence des pouvoirs publics. Depuis le démarrage des travaux, le taux de réalisation de la station n’atteint que 45%, alors que sa réception était annon-cée pour le mois de janvier 2014. Or, ce délai risque d’être prolongé de plusieurs mois en raison du retard pris dans la régularisation de cette situation. «Même si le chantier devait reprendre

demain, il faudrait encore attendre au moins 18 mois pour voir enfin le projet fin prêt», a révélé un responsable du secteur. La société espagnole Befesa avait, rappelons-le, remporté le marché pour la réalisation de ladite station, d’une capacité de 200 000 m3, dans un délai n’excédant pas 24 mois. Le montant de l’investissement est estimé à 291,4 mil-lions de dollars. A. Y.

Le nouvel exécutif communal de Chlef relance le chantier d’aménagement de l’unique place publique de la ville, plus

connue sous l’appellation de «Sahat Ettadhamoun». Les travaux, à l’arrêt depuis une année, seront, nous dit-on, relancés dans les jours à venir. L’APC aurait levé le principal obstacle à la reprise du chantier, à savoir le refus de certains commerçants de quitter les lieux. Ces derniers réclamaient des locaux adaptés à leurs ac-tivités, au centre de Chlef. Selon le maire, une solution alternative a été trouvée avec les concernés qui devraient s’installer ailleurs,

conformément à l’accord intervenu entre les deux parties. Il faut signaler que la paralysie du chantier a engendré des consé-quences indésirables pour les riverains et les passants. De même, elle a complètement défiguré le paysage urbain et provoqué souvent des inondations à cet endroit. Pour rappel, le projet, initié par la municipalité, vise à réhabiliter totalement ce lieu public, baptisé «Esplanade de la Solidarité» en signe de reconnaissance pour l’élan remarquable de solidarité nationale et internationale manifesté aux sinistrés du séisme de 1980. A. Y.

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La violence en milieu scolaire inquiète

Le chantier à l’arrêt depuis deux ans

Reprise du chantier d’aménagement

Pour la première fois, des espaces forestiers seront transfor-més en lieux récréatifs pour les familles en quête d’évasion

et de fraîcheur en été. Le projet concerne les sites naturels de Bissa à Zeboudja et Zemoul dans la commune d’Oued Fodda. Le dossier technique s’y rapportant a été finalisé et les travaux d’aménagement seront lancés très prochainement, a indiqué le Directeur du Tourisme. La réalisation de l’étude a été financée sur le budget de wilaya, dans le cadre de la mise en valeur et l’exploitation du riche patrimoine naturel à des fins de tourisme et de loisirs. Le premier espace se trouve au niveau du parc de chênes-lièges surplombant la mer à Oued Goussine, à l’est de Ténès. Quant au site de Zemoul, il fait partie d’une étendue boisée constituée de diverses essences forestières dominant la plaine d’Oued Fodda. A. Y.

La région montagneuse du Dahra aura son hôpital en dur, à l’instar des villes de Chlef et Ténès. C’est le premier établis-

sement du genre à voir le jour au siège de la daïra d’Aïn Merane, après celui inauguré au siège de la wilaya, en novembre dernier, par le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari. Le chantier, dont le taux de réalisation est estimé à 75%, devrait être achevé avant la fin de l’année en cours. D’une capacité de 60 lits, l’infras-tructure a bénéficié d’une autorisation de programme de 60 milliards de centimes. Elle est destinée à se substituer à l’ancien hôpital en préfabriqué de Sobha, distant d’une trentaine de kilo-mètres. Jusqu’à présent, les personnes victimes d’accidents de la circulation ou souffrant de maladies graves sont orientées sys-tématiquement vers les hôpitaux de Chlef ou ceux de la wilaya voisine de Relizane. A. Y.

Une enveloppe de 23 milliards de centimes a été allouée pour l’aménagement de la ville d’Oum Drou, à 5 km à l’est

de Chlef, a-t-on appris auprès de l’administration locale. Ce montant est destiné plus particulièrement à la cité Haï Azzoune dont les rues et trottoirs sont en mauvais état depuis plusieurs années. Il servira également à la réhabilitation des réseaux d’assainissement et de l’eau potable, en plus de la réfection du réseau routier. L’annonce de ce programme fait suite au mou-vement de protestation observé récemment par les habitants de cette localité. En réponse, le nouveau président d’APC d’Oum Drou a promis de tout faire pour que la commune en général et le quartier de Haï Azzoune en particulier retrouvent leur vrai visage. Il a, en outre, annoncé que sa municipalité a entrepris les démarches nécessaires pour inscrire de nouveaux projets dans les secteurs prioritaires, tels que l’amélioration urbaine, la santé, l’habitat rural, etc. A. Y.

32 ans après le séisme qui avait déformé son lit au niveau de la plaine d’El Yousseria, l’oued Cheliff retrouve son cours naturel. Du coup, les eaux des pluies et des barrages se trouvant en amont coulent normalement tout le long de cette rivière qui longe le périmètre agricole du moyen Cheliff, sur une longueur de 60 km. L’événement suscite la curiosité des riverains qui n’ont pas vu un tel spectacle depuis trois décennies. Les plus heureux sont les fellahs de la plaine d’El Yesseria (5 000 ha) qui vont pouvoir ainsi retravailler leurs terres après avoir longtemps souffert des crues dévastatrices. Il faut savoir que l’opération, qui a mobilisé une enveloppe de 6 milliards de dinars, porte essentiellement sur l’aménagement et la protection dudit péri-mètre contre les inondations. A. Y.

Un apport hydrique de 05 millions de mètres cubes a été enregistré suite aux dernières pluies qui se sont abattues sur

la région. Il porte à 233 millions de m3 le volume des deux bar-rages que compte la wilaya, a-t-on appris auprès de la direction des Ressources en eau de la wilaya. L’ouvrage d’Oued Fodda, qui sert pour l’irrigation, contient 41 millions de m3, alors que celui de Sidi Yacoub, utilisé pour l’AEP, emmagasine 192 mil-lions de mètres cubes. Les volumes prélevés annuellement pour l’irrigation et la consommation s’élèvent, respectivement, à 60 et 15 millions de mètres cubes. A. Y.

CHLEF INFO

STATION DE DESSALEMENT DE TÉNÈS

PLACE DE LA SOLIDARITÉ

● L’école est devenue aujourd’hui un lieu où l’on n’apprend que les mauvaises choses liées aux conséquences désastreuses de la violence.

TOURISME DE MONTAGNE VERS L’AMÉNAGEMENT DE SITES FORESTIERS

SANTÉ LE DAHRA DOTÉ D’UN HÔPITAL

OUM DROU UN BUDGET POUR L’AMÉNAGEMENT URBAIN

OUED CHELIFF LES EAUX RETROUVENT LEUR COURS NORMAL

EAU POTABLE LE STRESS HYDRIQUE ÉVITÉ

ÉDUCATION

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Vue sur la station de dessalement à Ténès

La violence scolaire a pris des proportions alarmantes

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Le problème de la collecte et du traitement des ordures ména-

gères, ainsi que de l’assainissement de l’environnement, se pose avec acuité dans la wilaya de Bouira. Depuis des années, la région est en effet confrontée aux problèmes de la gestion des déchets. A tra-vers l’ensemble des communes, des centaines de tonnes de déchets ménagers sont collectées quotidien-nement. Cependant, cette énorme quantité d’ordures arrive tant bien que mal à être acheminée vers des décharges existantes. Le traitement de ces déchets est effectué au niveau des 5 Centres d’enfouissement techniques (CET)

que compte la wilaya et implantés dans les communes respectives de Bouira, Draâ Halloufa, Raouabaâ, Aïn Bessam et Ahnif. Les pouvoirs publics ont prévu également la réalisation de 5 autres décharges contrôlées pour les communes de Mâamoura, Hadjra Zerga, Aghba-lou, Lakhdaria et Halloufa. Cepen-dant, force est de constater que plusieurs localités de la wilaya renferment une multitude de dépo-toirs sauvages qui accentuent les difficultés pour les équipes des APC chargées de la collecte. Cette situation complique d’ailleurs la gestion de ce secteur. Les autorités semblent incapables de remédier à

ce phénomène qui nuit aussi bien à l’environnement qu’au quotidien de la population. Les moyens des-tinés au ramassage des ordures et autres nettoyages dont disposent les collectivités locales sont, dans la plupart des cas, insuffisants. Les élus locaux ont souvent soulevé ce problème qui se pose particuliè-rement aux équipes de ramassage dans les quartiers à forte densité démographique, dans la ville de Bouira, par exemple. L’autre problème qui se pose sé-rieusement aux autorités locales est celui du manque d’effectifs, en plus du laxisme des citoyens, peu soucieux de la protection de l’environnement. Le dépôt de sacs poubelles en n’importe quel endroit est devenu un fait courant à Bouira. La campagne dite «ville propre», préconisée par le ministère de l’Environnement mais non lancée à Bouira, démontre amplement l’absence de moyens pour cette ini-tiative, lancée uniquement à Lakh-daria, une ville qui demande pour ce faire d’énormes moyens. L’état insalubre des quartiers du chef-lieu de wilaya comme Oued Hous, Eco-tec et autres cités, renseigne on ne peut mieux sur la situation déplo-rable dans laquelle évoluent les habitants, auxquels incombe aussi

une grande responsabilité dans la dégradation de l’environnement. Le même constat est fait sur les voix d’accès, oueds et autres sites où les ordures pullulent. Selon nos sources à la wilaya, une enveloppe de 21 milliards de centimes a été dégagée par les autorités et réservée spécialement à la gestion des déchets. Dans ce contexte, une campagne de sen-sibilisation pour la protection de l’environnement a été lancée, en collaboration avec la radio locale, appelant le citoyen à protéger son environnement. «La préservation de l’environnement et la lutte contre la pollution sont une affaire de tout un chacun et les pouvoirs publics ont à redoubler d’efforts dans ce sens», souligne-t-on. L’objectif de cette campagne est de sensibiliser le citoyen quant à la nécessité d’obéir à une gestion organisée dans la col-lecte des déchets ménagers. Dans son intervention à la radio locale, le premier responsable de la wilaya a appelé la population à faire preuve de civisme, en respectant notam-ment les horaires fixés pour les dépôts et la collecte des ordures mé-nagères, exhortant par là le citoyen à veiller à la réussite de l’opération, qui s’inscrit dans le long terme. Amar Fedjkhi

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 12

Pêcheurs et porteurs de projets interpellent le ministre

PARKINGS SAUVAGES À TIKJDA

Après avoir imposé leur diktat dans les villes contre les automobilistes, de

nombreux jeunes se rabattent à présent, chaque week-end, sur la station touris-tique de Tikjda, dans la wilaya de Bouira, et ses environs où ils obligent les visiteurs à s’acquitter de frais de parking. Des té-moignages font état de ce phénomène qui prend de l’ampleur dans cette zone tou-ristique sans que les autorités concernées ne daignent intervenir. Avant la chute de la neige, c’était à Tighzert que ces jeunes, s’improvisant illégalement comme gar-diens de parkings, fixaient les prix de stationnement de 50 à 100 DA, selon le temps pris et l’endroit choisi. Par peur de représailles, les automobilistes s’exé-cutent à payer sans rechigner. Depuis que la neige a bloqué tous les accès et empê-ché les touristes d’y accéder, c’est sur la RN33 que ces racketteurs sévissent. Ainsi, il suffit, pour des automobilistes en famille, de s’arrêter sur le bord de cette route pour admirer les beaux pay-sages de la région, pour qu’ils se voient abordés par une faune de raquetteurs qui les invitent à payer «le droit de sta-tionnement». Les pouvoirs publics sont vivement interpellés pour intervenir et instaurer une quiétude dans cette région et permettre ainsi aux multiples touristes de visiter les sites touristiques du Djur-djura. A. Cherarak

BECHLOULL’URGENCE D’UNE PASSERELLE

Les habitants des villages situés dans la partie sud de la commune de

Bechloul attendent depuis plus de cinq ans la réalisation par les autorités locales d’une passerelle sur l’autoroute Est-ouest

afin de leur éviter, notamment aux éco-liers, les risques d’accident en traversant cette voie. Car, faut-il le rappeler, pour rejoindre le chef-lieu communal ou les établissements scolaires, de nombreux élèves et d’autres personnes n’hésitent pas à traverser la chaussée de l’autoroute en mettant leur vie en péril. «Nous avons adressé plusieurs requêtes aux autorités concernées, mais nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour. Les respon-sables de l’APC nous ont promis, il y a de cela trois ans, que le projet sera réalisé, en vain», a relevé un villageois, ajoutant : «Un responsable de l’Agence nationale des autoroutes avait déclaré que son organisme n’avait pas d’argent pour réa-liser ce projet. Le même responsable dira après qu’il n’était même pas au courant de cette affaire de passerelle», déplore le villageois. Des habitants de villages de la région pensent que les autorités refuse-raient d’ériger une passerelle au niveau de l’autoroute en raison de l’existence d’un pont, non loin de l’endroit proposé pour ce faire et que les citoyens peuvent emprunter. Or, emprunter ce pont pré-sente un danger pour les piétons, puisque les trottoirs sur cet ouvrage sont très étroits, d’où l’obligation pour l’usager de marcher sur la chaussée et donc de s’exposer au danger. A. C.

KABYLIE INFO

● Les pêcheurs et porteurs de projets de Tizi Ouzou se plaignent des mauvaises conditions de travail et de prise en charge au niveau local.

Le plan d’investissement inscrit dans le cadre du quinquennat 2010-2014 dans le secteur

de la pêche avance à pas de tortue dans la wilaya de Tizi Ouou. Une année après le lancement de l’étude de l’ensemble du programme, seul le projet d’une ferme aquacole à Azzefoun est en activité, les autres dossiers étant toujours au stade administratif. Il s’agit du lancement de cinq projets aquacoles dont quatre localisés dans la daïra de Tigzirt et un autre dans la commune d’Aït Chaffaâ, daïra d’Azzefoun. Le créneau de l’aquaculture attire beaucoup d’investisseurs et ne de-mande qu’une «assistance sérieuse, moins bureaucratique» de la part de l’administration locale de la pêche. A ce propos, 8 promoteurs ont exprimé leur intérêt à investir dans l’aquaculture, considérée comme une alternative à la pêche tradi-tionnelle, voire une réponse écono-mique au manque et à la cherté du produit halieutique sur le marché. M. Saradouni, porteur d’un projet de ferme conchylicole (élevage de moules et huîtres) de 200 tonnes/an à Sidi Khaled, se bat depuis 2009 pour la réalisation de son entreprise. Il dénonce «le manque de volonté de l’administration locale de la pêche à trouver une solution au blo-cage de mon dossier». En effet, des riverains de la commune d’Iflissen s’opposent à l’implantation de sa ferme conchylicole. «J’ai obtenu la

concession de ce terrain domanial pour installer ma ferme pour l’éle-vage de moules en janvier 2012. A peine j’avais commencé à préparer la plateforme que des opposions ont surgi. Ce que je regrette le plus, c’est le manque d’implication de l’administration à solutionner ce problème d’opposition», a déclaré, dépité, le promoteur. Pourtant, cet investissement, qui devait être ins-tallé sur un domaine public prévoit une centaine d’emplois directs. En outre, deux autres projets pour la réalisation de fermes piscicoles pour l’élevage du loup de mer et de la daurade en cages flottantes dans la commune de Mizrana, au lieudit Bled Tissera Talouahchte, attendent toujours l’attribution de la concession. Le projet, d’une capa-

cité de 1600 tonnes/an, est initié par une société mixte algéro-espa-gnole. Néanmoins, la commission de wilaya a validé un autre projet de production d’huîtres et moules au début du mois en cours. La structure sera installée à Sidi Khaled (Iflis-sen), d’une capacité de 50 tonnes par an. Seule satisfaction dans le secteur, la concrétisation, depuis 2009, d’une ferme aquacole à Azzefoun. Une unité qui a produit, durant l’année 2012, pas moins de 295 995 kg de daurade et de loup de mer contre 186 556 kg de poissons des mêmes espèces en 2011. Le même opéra-teur a aménagé une écloserie pour la production d’alevins, mais le projet, selon lui, doit attendre le dévelop-pement de l’activité aquacole, l’ins-

tallation des autres fermes avant de lancer la commercialisation des alevins dont la ferme d’Azzefoun en a importé 2 400 000 entre avril et mai 2011. Sur un autre registre, les travaux de construction d’un chantier de réparation navale à Azzefoun ne sont toujours pas entamés. Le projet avait été mis en chantier par l’ex-ministre de la Pêche en janvier 2012. Seul fait marquant, la visite du ministre de la Pêche et des Res-sources halieutiques, mardi, au port mixte d’Azzefoun et «la ruée» des pêcheurs et porteurs de projets vers ce responsable afin de se plaindre des mauvaises conditions de travail et de la mauvaise prise en charge de leurs problèmes par la direction locale. Nordine Douici

De nombreux promoteurs veulent investir dans l’aquaculture

La campagne «ville propre» semble une devise creuse

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.Dégradation de l’environnementBOUIRA

SECTEUR DE LA PÊCHE DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU

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Les parkings clandestins causant moult désagré-ments aux automobi-

listes devant se plier au dik-tat des exploitants de voies publiques sont désormais réglementés. D’autant plus qu’une première expérience a été lancée en début de semaine à El Eulma, où sept espaces sont exploités par des jeunes liés à la municipalité par une convention. De nombreux jeunes ont ainsi trouvé un poste de travail qui leur per-met de gagner dignement et honnêtement leur vie. Dans le but de généraliser l’opération à travers les 60 communes de la wilaya, où l’on ne pré-voit pas moins de 500 aires de stationnement, la direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) est en train d’élaborer un cahier des charges mentionnant clai-rement les droits et devoirs des jeunes devant se regrouper

en coopérative. L’on apprend que les futurs exploitants des aires de stationnement auront l’obligation d’offrir de bonnes prestations et des tickets visés par le service des impôts. Le respect de l’environnement et du voisinage est en outre

exigé de l’exploitant devant exercer en tenue réglemen-taire. Attendue et réclamée depuis des lustres, l’opéra-tion est aussi bien accueillie par les automobilistes que par les jeunes concernés qui vont devoir exercer un métier en

toute légalité. Reste à savoir maintenant le rôle à jouer par les municipalités ne devant pas faire dans le favoritisme et le «ben-amisme» lors de l’attribution des décisions d’exploitation de ces espaces, ne pouvant être que des pallia-tifs, pour des agglomérations comme El Eulma et Sétif où le stationnement du véhicule passe le plus souvent par un véritable parcours du com-battant. La réalisation de parkings à étages par le privé ou le public qui n’est toujours à l’ordre du jour des décideurs de la wilaya, intrigue plus d’un. Soulevée à maintes reprises et depuis des années, la ques-tion n’est apparemment pas la priorité des responsables de la direction des transports et des autorités locales, qui, eux, ne sont pas exposés au problème, et qui affichent donc un si-lence radio

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 12

SÉTIF INFO

● Cette opération permettra aux jeunes chômeurs de trouver un emploi et gagner honnêtement leur vie.

AÏN ARNATLA CITÉ 119 LOGEMENTS MANQUE DE TOUT

Les multiples doléances des résidants de la cité 119 Logements dénonçant le manque des moindres commodités à leur espace

de «vie», n’ont trouvé aucun écho auprès des autorités concer-nées. Des routes, plutôt des pistes non bitumées, l’absence de transport scolaire, et des actes de propriété qui ne sont toujours pas établis depuis l’Indépendance, ce sont là des échantillons des innombrables problèmes qui rendent la vie des locataires de ladi-te cité de plus en plus pénible. Des mares d’eau se constituent un peu partout à travers la cité et les différents quartiers limitrophes. Les plus pénalisés restent, sans conteste, les enfants scolarisés au CEM Khalfoun ou au niveau du chef-lieu de la commune. Faute de moyens de transport, les potaches de la cité trouvent moult dif-ficultés pour rejoindre leur banc. Benhocine A.

EL EULMALES AGRICULTEURS DEMANDENT DES FORAGES

Les fellahs de la commune d’El Eulma, ne cessent de saisir les autorités pour pouvoir réaliser des forages. Et ce dans le but de

répondre à leurs besoins en eau pour l’irrigation et pour le bétail. Selon les représentants des agriculteurs des différents villages et mechtas de la commune, la décision des autorités de la wilaya interdisant de nouveaux creusements a beaucoup affecté le sec-teur. Beaucoup de professionnels commencent à abandonner leur vocation première, à savoir l’agriculture et l’élevage. Ce facteur a influé négativement sur la production des fruits et légumes, dont la production est en chute libre. Malgré une telle mesure, beaucoup d’agriculteurs recourent au creusement anarchique qui a causé de graves préjudices au niveau des nappes phréatiques. L’on apprend aussi que les autorités n’accordent de décisions que pour l’extension de puits déjà existant, la purification des eaux, ou le renouvellement de pompe. B. A.

LE PR. LAOUAMERI, NOUVEAU DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE

S limane Laouameri, professeur en épidémiologie, est le nou-veau doyen de la faculté de médecine de l’université Sétif I.

Officiellement installé dans ses fonctions mardi 19 février 2013, le nouveau doyen succède au professeur Touabti, relevé, nous dit-on, à cause des problèmes qui ont secoué la faculté, notamment l’affaire des 13 étudiants du département de pharmacie. Celle-ci a, faut-il le rappeler, fait couler beaucoup d’encre des semaines durant, avant qu’elle ne trouve, en fin de compte, un heureux épilogue. Au grand bonheur des étudiants qui obtiennent gain de cause. Ces derniers attendent beaucoup du nouveau doyen, qui a, le moins qu’on puisse dire, du pain sur la planche.

PUBLICATION DJEBEL TAFAT REVISITÉ

Relatant la chronique de ce que vécurent les habitants de

Bougaâ, chef-lieu de daïra situé à 50 km au nord de Sétif, pendant la période coloniale en Algérie de 1830 à 1962, Djebel Tafat est un ouvrage à lire pour son contenu enrichissant et la beauté du récit, écrit par cet érudit de Saâd Taklit, n’étant autre que le fils du martyr Tayeb Taklit, l’un des 17 proscrits du collège colonial Eugene-Alber-tini (actuellement lycée Mohamed Kerouani). Le livre de 510 pages est l’histoire jalonnée de misère, de violences et de révoltes ayant ensanglanté ce beau pays de 1954 à 1962. Tout au long d’un récit captivant et émou-vant à la fois, l’auteur redonne vie à ces braves gens qui ont peuplé une belle et généreuse cité nichée au pied du Djebel Tafat. Ce lieu est témoin, depuis des lustres, des moments vécus par la population d’une bonne partie de la région nord de la wilaya où chaque centimètre est une histoire. La vie des ancêtres, les mœurs et les traditions, caractérisant la société rurale de l’époque, occupent une large place dans le récit de Saâd, animé par le désir de transmettre la mémoire. Le mérite de l’auteur, qui n’a pas choisi la facilité, est grand. En épousant un style simple et des mots appropriés, l’auteur a, le moins que l’on puisse dire, donné une autre dimension à un ouvrage à lire absolument.

ÉDUCATION LA RÉFORME DE BENBOUZID ÉPLUCHÉE

L ’institut technologique de l’éducation (ITE) de Sétif abrite du 24 au 28 février

courant, les travaux d’évaluation de la réforme du système éducatif, initiée par l’ex-ministre de l’Education nationale Boubakeur Benbou-zid. Constitués d’experts, accompagnés des parents d’élèves, quatre ateliers sont à pied d’œuvre. Des inspecteurs, des enseignants des trois paliers, ainsi que des représen-tants de syndicats et associations de parents d’élèves, se penchent sur quatre volets : les programmes d’enseignement obligatoire, la formation de formateurs et l’amélioration de leur qualification, les conditions de scolarité et la modernisation de la gestion pédagogique et administrative. Selon Abdelaziz Ghenam, le directeur de l’éducation, l’opération tend à consolider les aspects positifs et à corriger les insuffisances enregistrées et constatées durant la décennie écoulée. «L’approche du minis-tère n’est pas conjoncturelle ou limitée à une période donnée, elle s’insère dans une nou-velle dynamique englobant des étapes de suivi et d’évaluation faisant suite aux résultats des diagnostics établis par les experts», souligne de prime abord, le premier responsable du secteur qui ajoute : «Regroupant tous les in-tervenants dans l’acte pédagogique ainsi que nos partenaires, à savoir les syndicats et les parents des élèves qui sont eux aussi partie prenante, cette consultation sera ponctuée par des résolutions devant insuffler une nouvelle dynamique à la réforme du système éducatif, un des principaux acquis du pays. L’objectif recherché par cette opération de grande envergure, est l’évaluation périodique de la réforme et la connaissance avec exacti-tude de la situation de notre école, et ce après dix années d’expérience.» Leïla Benani

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Une expropriation contestée

Le lancement des travaux de l’annexe de la bibliothèque nationale qui est

prévue à Aïn Tebinet, un quartier situé dans la périphérie Est de la capitale des Hauts-Plateaux, fait l’objet d’une controverse. L’expropriation de l’as-siette foncière devant abriter le projet n’a pas été du goût des propriétaires qui ont montré, ce mardi, leur refus de céder la parcelle. Pour permettre aux intervenants de procéder à l’analyse du sol, il a fallu l’intervention des forces de l’ordre. Les propriétaires se disent victimes du fait accompli imposé par les autorités locales, qui ne se sont pas, d’après eux, donné la peine de les consulter ou de discuter avec eux. «Nous avons été sur-pris de recevoir, le 27 décembre dernier, une correspondance nous invitant à

nous rapprocher des services du Trésor public pour encaisser l’indemnisation», diront les propriétaires qui pointent l’administration du doigt. Celle-ci n’aurait pas, selon eux, respecté les procédures et délais relatifs à l’ex-propriation. Contacté pour connaître la position de l’administration, un des chargés du dossier explique : «Dans le cadre de l’utilité publique, la loi autori-se le wali à procéder à l’expropriation ; l’opération a été réalisée selon la régle-mentation en vigueur. Les propriétaires qui ont été invités à l’encaissement de 76 millions de dinars, à titre d’indemni-sation des 2600 m2 expropriés, affichent une fin de non-recevoir. On doit savoir que les propriétaires ont le droit de faire appel à la justice qui a l’habitude de ju-ger ce genre de questions.» K. B.

HARO SUR LES PARKINGS SAUVAGES

Bientôt 500 aires de stationnement

Les prestations à fournir seront définies par des cahiers des charges

CITÉ AÏN TRICK87 familles sans gaz

Le bonheur des 87 familles qui avaient

dernièrement bénéficié de logements à caractère locatif à Ain Trick, un quartier situé dans la pé-riphérie sud de la capitale des Hauts-Plateaux, s’est vite estompé. L’absence de gaz naturel en est la cause. Pour se chauffer et prendre des repas chauds, les habitants de la cité sont non seulement obli-gés de se rabattre sur le système «D», mais

d’engager des frais pour acquérir des bonbonnes de gaz. Ne sachant à quel saint se vouer d’autant plus qu’ils ont frappé à toutes les portes, des ha-bitants de ladite cité se sont rapprochés de nos bureaux pour raconter le calvaire enduré en cette période de froid sibérien, et alerter par là même, le premier responsable de la wilaya. «Saisis à maintes reprises, les responsa-bles de la Sonelgaz et de

l’OPGI qui se rejettent la balle, n’ont pas réglé le problème. Notre désarroi prend, en cet hiver, des proportions alarmantes. Nous sollicitons ces co-lonnes pour interpeller le wali, devant intervenir pour mettre un terme à une telle situation», di-ront des pères de famille, qui n’oublient pas de pré-ciser que le froid a porté préjudice à la santé de nombreux enfants et per-sonnes âgées. K. B.

s -d es est l’histoire jalonnée de

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«J’ai besoin de la lumière qui éclaire et non pas de celle qui éblouit.» (Dicton italien)

Par Hamid Tahri

Avec l’avènement de Giu-seppe Pierro Grillo, le bouffon populiste qui a investi la scène politique italienne en se classant en

troisième position lors des dernières élections et en se positionnant en tant qu’arbitre entre les deux grosses tendances traditionnelles (gauche-droite), on mesure le poids de l’image dans nos sociétés modernes.Car la nouvelle star politique ita-lienne est avant tout un homme du spectacle et les Italiens qui en sont férus, trop enclins aux apparences, en sont servis en accordant leurs suffrages à cet auteur de théâtre, de cinéma ou de télévision provocateur, agitateur d’idées, dont le blog d’opi-nions politiques et sociales est parmi les plus visités en Italie.Beppe a senti que le fait politique, tel qu’il est pratiqué par les temps qui courent, est plus que porteur. C’est pourquoi il s’est empressé d’investir les lieux en créant son mouvement politique, qui talonne les vieux dino-saures. Diplômé en comptabilité, Beppe se découvrit comique presque par ha-sard, en improvisant un monologue lors d’un casting. Deux semaines plus tard, il apparut pour la première fois à la télévision, découvert et lan-cé par Pippo Baudo dans l’émission de variétés Secondo Voi, diffusée en 1977 et 1978. Suite à un accident de voiture qui coûta la vie à trois personnes qui étaient avec lui, il fut condamné, en 1980, pour homicide involontaire à 15 mois de prison. A sa sortie, il reprend ses activités artistiques et le succès ne tarde pas à arriver grâce à des émissions comme Telado lo America (1981), en quatre épisodes ou Il Brasile (1984) dans lesquels il racontait son expérience personnelle liée à sa visite aux Etats-Unis et au Brésil, avec des anecdotes et des répliques en rapport avec la culture, le style de vie et la beauté de ces lieux. Sa popularité allait crescendo avec une autre émission basée sur ses propres expériences personnelles. Mais à quoi est dû l’engouement du public pour cet acteur atypique, qui utilise la dérision et l’humour pour dépeindre des situations parfois tragiques ? Ces apparitions com-mencèrent à se caractériser par un contenu satirique croissant, exprimé sous une forme toujours plus directe et corrosive. Ses attaques étaient tellement directes que le public, ravi, en demandait plus.

VOUS AVEZ DIT COMIQUE ?

Ainsi, en 1987, pendant une émis-sion de variétés du samedi (Fan-tastico), il attaqua par de lourdes allusions le Parti socialiste italien et son président, Bettino Craxi, qu’il fut éloigné tout simplement de la chaîne publique ! Son ardeur et sa détermination ne furent pas affec-tées, puisque Beppe travailla dans trois grands films de Comencini, Risi et Laudadio, tout en collaborant régulièrement avec l’hebdomadaire Internazionale. Le 1er septembre

1985 il fit paraître, avec le concours d’autres citoyens, une page dans La Republica, dans laquelle il faisait un appel explicite à celui qui était alors gouverneur de la Banque d’Italie, afin qu’il démissionne suite au scan-dale sur l’OPA Antonvenneta.

UN POPULISTE ENGAGÉ

En 2005, l’édition européenne de l’hebdomadaire Time l’élit parmi les héros européens de l’année pour ses efforts et son courage dans le do-maine de l’information publique. Cet homme extravagant, que ses adver-saires surnomment «le clown», est né le 21 juillet 1948 dans une famille modeste de Gênes. Ses détracteurs vont jusqu’à le qualifier de «bouffon politique». Lui s’en fiche éperdument, mul-tipliant les shows dont le public raffole. «Le monde politique, qui nous a toujours traités comme le petit peuple, nous explique comment sor-tir d’une crise qu’il a lui même pro-voquée. Berlusconi, Bersani, Monti se retrouvent à se rejeter les respon-sabilités de faits causés par leurs gouvernements. Cette fois, un signal fort et clair doit partir, les Italiens ne veulent pas être roulés dans la farine et tournés en ridicule. Le prochain gouvernement doit être formé de personnes et non pas de politiques. Des personnes lambda, issues de la société. Choisissons un gouverne-ment qui se détache du passé, qui soit

garant de nous et garanti par nous, qui nous fasse sentir Italiens et Euro-péens», a déclaré Beppe juste après la proclamation des résultats. Il est vrai que Beppe s’est réveillé, mardi, dans un nouveau rôle. «Il n’est plus ce bateleur d’estrades battues par la pluie, le vent et la neige, quand les autres candidats se réchauffaient sous les sunlights des plateaux de télévision», écrit la presse italienne mi-interloquée, mi-ravie qu’un in-trus vienne bousculer l’ordre établi. Aujourd’hui, Beppe et son parti comptent dans l’échiquier politique. Son Mouvement 5 étoiles a placé des dizaines de parlementaires. Avec un quart des suffrages exprimés, le mouvement est devenu le premier parti politique italien du Parlement et la troisième force nationale. Ses par-lementaires sont jeunes, donc sans expérience, certains ont à peine 25 ans, l’âge minimal requis pour entrer à la Chambre. Mais cette propulsion, bien qu’elle donne une autre image à la vie poli-tique mouvementée de l’Italie, sème aussi le doute parmi l’intelligentsia : «Quand un pays fait confiance, lors d’élections, à des comiques popu-listes, c’est que la démocratie est en réel danger. Comme il est anormal que Berlusconi puisse faire un retour en force sur le devant de la scène quand tout le monde connaît ses travers ! Tout comme il est navrant de voir que le seul homme sérieux, à

savoir Monti, se fait désavouer ! Eh oui, le pays préfère vivre avec la gan-grène que de se faire opérer. Avoir des comiques à la tête de la pyramide décisionnelle, la faute à qui ?», mur-mure la rue «à ceux qui, démocrati-quement, nous mentent ouvertement, annoncent des mesures irréalisables, privilégient l’idéologie au succès des réformes», résume un intellectuel de gauche, qu’on ne peut soupçonner de sympathie pour Berlusconi. Certains médias n’hésitent pas à faire le parallèle entre ce comique et son compatriote, Coluche, qui utilisent le même créneau antisystème à l’image de Le Pen, Sarkozy ou encore Ber-lusconi. L’un des chroniqueurs les plus avisés de Corriere de la Serra a un avis tranché sur la question : «Coluche évoquait la question des classes sociales et des disparités : ce n’est pas le cas de Beppe qui surfe sur la démagogie populiste. Pour lui, il n’y a que des corrompus, qu’il suf-fit de remplacer par des techniciens. Mais il faut reconnaître à Beppe son acharnement et sa persévérance. Ce tribun, qui a su mettre à profit les avantages de l’image et de la télévision, en a tiré des dividendes. Il a su séduire nombre d’Italiens exaspérés par la classe politique, qu’ils soient de droite ou de gauche ! Il a su attirer nombre d’Italiens, notamment les jeunes.» L’ascension de Beppe et ses amis s’est encore accentuée au regard des scandales de

corruption dans les partis politiques qui ont éclaté ces derniers mois dans la péninsule. Aussi, de «simple mouvement citoyen», écrit le Point, le Mouvement 5 étoiles est devenu «une véritable force politique»…

UNE VOIX QUI COMPTE

Cette force politique va-t-elle faire des compromis avec les ténors ? «Le mouvement ne s’allie avec per-sonne», comme il l’a toujours dit. «Je m’oppose farouchement à toute formation d’une grande coalition droite-gauche. De toute manière, le système est déjà à terre», ironise le nouveau chef de file, qui se fait plus prudent. «Nous ne sommes pas contre tout le monde. Nous allons voir réforme par réforme, loi par loi. S’il y en a des compatibles avec notre programme, nous allons les étudier. Ce n’est pas le moment de parler d’alliances !» Ancien comptable de 64 ans, tignasse et barbe sel et poivre, ce «politique» d’un nouveau type est désormais la vedette de toutes les télévisions, où il continue à jouer son rôle, mais cette fois avec une certaine suffisance qui renvoie à son éclatante victoire. Il se laisse parfois aller à des confidences, comme celle-ci : «Etant jeune, j’ai fait une pub à la télé, mais ensuite, j’ai compris certaines choses sur la publicité. Quelques années plus tard, j’ai commencé à en vouloir aux hommes politiques parce que les choses allaient mal, mais ensuite, j’ai compris certaines choses sur la politique : qu’elle est contrôlée par l’économie. Il y a quelques années, j’ai débuté un spectacle en y détrui-sant un ordinateur, mais désormais, j’ai compris un certain nombre de choses sur internet qui, finalement, est notre seule défense…» Sans commentaire. H. T. [email protected]

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 13

P O R T R A I T

BEPPE GRILLO. 64 ans, comédien, nouvelle figure de la scène politique italienne

Simple amuseur populiste ?

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■ ■ Giuseppe Grillo (Beppe) est né le 21 juillet 1948 à Gênes, en Italie. Il fait ses études dans cette ville et devient comptable. A 40 ans, il tâte du théâtre, du cinéma et de la télévision. Provocateur et agitateur d’idées, ses émissions très regardées lui valent la consécration. Profitant de cette aubaine, il se lance dans la politique. Il sillonne l’Italie avec

son camping-car qui ne passe pas inaperçu. Il sème la bonne parole avec la démagogie qui est la sienne et qui est captée cinq sur cinq par le public. Il crée un parti, le Mouvement 5 étoiles, qui récolte 25% des suffrages. Beppe a toujours revendiqué son antisionisme et ses sympathies pour l’Iran, dont est originaire son épouse.

PARCOURS

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 15

I N T E R N A T I O N A L E

TUNISIE

Ennahda lâche prise37e ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DE LA RASD«L’Intifada a été un saut qualitatif», selon Abdelaziz

Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a affirmé, hier dans le camp de réfugiés sahraouis de Smara, que «l’inti-

fada de l’indépendance a constitué un saut qualitatif dans le processus de lutte nationale sahraouie». Le président sahraoui a précisé dans une allocution prononcée à l’occa-sion de la célébration du 37e anniversaire de la proclama-tion de la République arabe sahraouie démocratique que «l’intifada de l’indépendance a réussi dans un court laps de temps à annihiler tout espoir d’étouffer la résistance sahraouie». M. Abdelaziz a souligné que «l’intifada a renforcé l’unité du peuple sahraoui, ouvert des perspec-tives à la diversification des méthodes de lutte et consacré à jamais l’évidente vérité nationale sahraouie». L’intifada de l’indépendance a connu d’innombrables étapes «écla-tantes» à l’instar de l’expérience de la militante des droits de l’homme Aminatou Haider et l’épopée de Gdeim Izik, a-t-il ajouté. Le président Abdelaziz a estimé que les fes-tivités symboliques de l’année 2013 consacrant la sou-veraineté de l’Etat sahraoui sur tout le territoire national constituent une étape importante dans la commémora-tion du peuple sahraoui du 40e anniversaire de la création du Front populaire de libération de la Seguia Al Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) et le déclenchement de la lutte armée. Mohamed Abdelaziz a appelé l’ONU à respecter ses engagements quant à la décolonisation du Sahara occidental en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et régulier. R. I.

IDRISS DÉBY AUX SOLDATS MALIENS «Votre place est au front»

Le président tchadien, Idriss Deby Itno, a appelé, hier, la force ouest-africaine et l’armée malienne à accélérer

leur déploiement dans le nord du Mali pour combattre avec les soldats français et tchadiens les groupes djiha-distes. «L’heure n’est plus aux discours (...) mais plutôt à l’action, l’ennemi n’attend pas», a-t-il dit à l’ouverture d’un sommet des chefs d’Etat de la Communauté écono-mique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Yamous-soukro. «Nous appelons l’état-major de la Cédéao à plus de célérité en accélérant l’envoi des troupes dans la zone libérée», a-t-il déclaré. A l’intention des soldats maliens, M. Déby a lancé : «Votre place est au front, nous vous attendons dans le nord à la lisière de la frontière de l’Algérie.» Le chef de l’Etat tchadien a précisé que son pays a envoyé «au-delà de 2000» hommes au Mali, le plus fort contin-gent africain, et déplore dans les rangs de son armée «27 morts et 50 blessés». Le Tchad est en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême nord du Mali, où se sont retranchés les groupes djihadistes après avoir été chassés des grandes villes du Nord qu’ils occupaient depuis l’année dernière. Le déploiement de la force de la Cédéao, la Mission inter-nationale de soutien au Mali (Misma), à laquelle n’appar-tient pas le Tchad, est en revanche jugé lent. Le président en exercice de la Cédéao, le chef de l’Etat ivoirien, Alas-sane Ouattara, a confirmé que la Misma devait compter à terme «8000 hommes», affirmant que les trois quarts de ces effectifs étaient déjà présents au Mali. M. Ouattara a lancé un appel à la mobilisation des fonds promis lors d’une conférence internationale à Addis-Abe-ba fin janvier, mais aussi de ressources complémentaires. «La concrétisation de ces promesses de fonds constitue une priorité», a-t-il souligné, souhaitant «l’engagement de la communauté internationale afin de mobiliser les ressources additionnelles indispensables au plein déploie-ment» de la Misma. Alors que la communauté inter-nationale s’est engagée fin janvier pour une enveloppe financière de plus de 455 millions de dollars (338 millions d’euros), destinée à la Misma, à l’armée malienne et à l’aide humanitaire, la Côte d’Ivoire a affirmé lundi que les besoins globaux se montaient à 950 millions de dollars, soit plus du double. R. I.

Suite de la page 1

Constatant que les dernières tractations entre les di-verses composantes de la

classe politique ont abouti à la reconduction de l’impasse, en raison de l’entêtement d’Enna-hda à maintenir sa mainmise sur le ministère de l’Intérieur, cheikh Rached Ghannouchi a lâché du lest pour éviter d’aller droit dans le mur avec la quasi-reconduc-tion de la troïka de Jebali. Dans une déclaration hier à Radio Kalima, le président d’Enna-hda a annoncé cette nouvelle, ouvrant la voie à des tractations concernant les personnalités in-dépendantes susceptibles d’être désignées.Deux thèses opposent toutefois la classe politique concernant le possible profil d’un ministre indépendant. Il y a d’une part le cadre administratif docile qui a grimpé les échelons de l’ad-ministration, jusqu’à un grade ministrable, comme du temps de Ben Ali. Ce profil-là n’est pas du tout contestataire. D’autre part, il y a le cadre indépendant qui ne mâche pas ses mots et qui a l’es-prit critique. Ces compétences étaient généralement au frigo sous Ben Ali et elles risquent d’y séjourner encore pendant l’ère d’Ennahda, qui plaide aussi pour l’allégeance et non la com-pétence. L’évaluation des choix d’Ennahda se fait suivant les

noms proposés.Des noms et des interrogations Partant de ces considérations et à travers les premiers noms qui commencent à fuiter, Ennahda a vraiment peur de l’expérience et du savoir-faire des «techno-crates». Ainsi, le nom de Mohamed Affes a été proposé pour le ministère de la Justice. Il est actuellement pro-cureur d’Etat général et directeur général des services judiciaires. Mohamed Affes est l’exemple même de correction et de probité. Toutefois, et avec tout le respect dû à cette personne, plusieurs intervenants dans le secteur déli-cat de la magistrature consi-

dèrent qu’il n’a pas la personna-lité nécessaire pour maîtriser un tel département. Ils s’interrogent même s’il va accepter une telle proposition. Pourtant, le nom de Samir An-nabi a également circulé pour le même poste. Or, même avec l’expérience de ce dernier à la tête de l’institut des avocats et de l’instance de la corruption, plu-sieurs professionnels avaient déjà émis des réserves sur les marges de manœuvre de ce dernier dans les marécages de la justice tuni-sienne. Que dire pour Affes ?Du côté du ministère de l’Inté-rieur, le nom de Mohamed Habib Jomni est désormais à la page.

Actuel secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, il est également le profil de l’académicien retranché dans son coin. Pas de caractère, ni de punch, selon ceux qui le connaissent. Ce n’est pas Abder-rahmane Belhaj Ali ou Sami Sik Salem, venus des circuits des forces sécuritaires et qui s’y connaissent dans le domaine. Ennahda préfère donc quelqu’un qui soit certes indépendant mais, surtout, facile à mettre sous la coupe du nouveau chef du gou-vernement, Ali Laârayedh. Ain-si, commence la vraie bataille d’indépendance des ministères régaliens. Mourad Sellami

L’ASSASSINAT D’UN JEUNE DÉTENU DANS SES PRISONS

Comment Israël cherche à brouiller les cartes

De notre correspondant à Ghaza

Contrairement à ce qu’il annonce publi-quement, les appels du gouvernement

israélien à l’apaisement en Cisjordanie occupée ne sont que pure imposture. Ne pouvant endosser la responsabilité d’actes terroristes au président Abbas, dont les positions pacifistes sont connues, le gouvernement de Netanyahu tente d’arriver à ses fins par d’autres moyens. Souhai-tant retourner la population contre lui, il a d’abord tenté l’asphyxie financière, en gelant les montants des droits et taxes de douanes qu’il prélève sur les marchandises palestiniennes pour le compte de l’Autorité palestinienne. Pour que la crise soit réelle et que Mahmoud Abbas paraisse aux yeux de son peuple incapable de régler ce problème épineux, les Etats-Unis ont arrêté de leur côté toute aide financière à l’Autorité pales-tinienne. Les alliés arabes des Etats-Unis (Qatar, Emirats arabes unis et Bahreïn) ont emboîté le pas. Il s’en est suivi une impossibilité de garantir le versement régulier des salaires, ce qui a entraîné une certaine grogne au niveau de la population, mais sans plus. Les droits des taxes et de douanes préle-vés sur les marchandises palestiniennes, environ 120 millions de dollars mensuels, un argent volé par Israël aux yeux de l’en-semble de la communauté internationale, contribuent largement à payer les salaires.Israël recourt aussi aux provocations à

travers l’extension de la colonisation, la judaïsation des terres palestiniennes, sur-tout la ville sainte d’El Qods, les conti-nuelles incursions des forces israéliennes dans les zones autonomes et l’arrestation de citoyens palestiniens. Ce sont autant de moyens qu’utilise quotidiennement Neta-nyahu pour décrédibiliser l’Autorité pales-tinienne et son Président. Lorsque tout cela n’a pas marché, il a voulu employer les gros moyens.

LA THÉORIE DU CHAOS

Il fallait utiliser la carte du dossier des prisonniers qui est d’une extrême sensibi-lité pour le peuple palestinien. Les autori-tés israéliennes assistent sans bouger à la détérioration de la santé d’au moins quatre prisonniers en grève de la faim. La vie de Samer Al Issawi était en danger, mais le gouvernement israélien a refusé de le libé-rer, bien qu’il soit en détention administra-tive sans inculpation ni jugement. Comme la visite du président américain Barack Obama, prévue le mois prochain, approchait, il fallait mettre des obstacles qui l’empêcheraient de se rendre en Cisjordanie et de se réunir avec la direction de l’Autorité palestinienne. Eviter qu’il voie de ses yeux les mesures racistes prises contre les Palestiniens juste en passant par les check-points dressés un peu partout en Cisjordanie occupée. La mort de Samer Al Issawi, devenu symbole de la lutte pour la liberté, aurait enflammé

la Cisjordanie. Seulement cette mort tardait à venir. Les services de la sécurité interne israélienne Shin Beth ont décidé de pré-cipiter les évènements. Ils ont choisi un jeune homme de 30 ans et n’ont pas hésité à le torturer à mort, espérant que la réaction populaire sera spontanée et si forte qu’elle évoluera vers une troisième Intifadha.

LE SACRIFICE D’AL ISSAWI

Israël aurait pu alors faire endosser la responsabilité de la détérioration de la situation à l’Autorité palestinienne et pour-suivre en toute quiétude le processus de son implosion. C’est ainsi qu’Israël a prévu de mettre un terme aux accords d’Oslo qu’il n’a jamais vraiment respectés. Lorsque le chaos régnera en Palestine occupée, Neta-nyahu n’aura de compte à rendre à personne et pourra aller de l’avant dans sa politique tendant à en finir une fois pour toutes avec la cause palestinienne. Seulement le président Abbas et les diri-geants palestiniens sont conscients des plans israéliens, et même si le soulèvement populaire se développe et devient plus important, personne ne permettra qu’il se transforme en confrontation armée inégale. Le président Mahmoud Abbas, qui com-prend le mieux les manigances israéliennes, a fait passer un message clair et net en accu-sant Israël de vouloir entraîner les Palesti-niens dans le «chaos» assurant qu’il ne se prêterait pas aux «plans de l’occupant». Farès Chahine

● Ce geste forcé du parti de Ghannouchi est de nature à décrisper un peu l’atmosphère politique délétère en Tunisie. Attendons pour voir…

Ali Laârayedh et Rached Ghannouchi

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Supplément hebdomadaireEmail : [email protected] Watan

VOYAGES & LoisirsJeudi 28 février 2013 - P17

CarnetDE BORD

La ville de Manama a été proclamée offi ciellement capitale du tourisme arabe 2013 sous le signe «Le tourisme, source d’enrichissement» lors d’une cérémonie organisée lundi dernier en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El Arabi, de plusieurs ministres arabes du Tourisme et de représentants d’organisations du tourisme arabes et internationales. Le choix de Manama comme capitale du tourisme arabe 2013 à travers le lancement de projets touristiques et culturels consacre la capitale du Bahreïn comme une importante destination touristique, insuffl e une nouvelle âme à plusieurs sites célèbres du patrimoine, notamment avec l’ouverture du Théâtre national du royaume de Bahreïn et le projet de développement de la zone touristique Bab Al Bahreïn ou porte de Bahreïn.

Manama, capitale du tourisme arabe 2013

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AU PAYS DE MABANCKOU, AU PAYS DE MABANCKOU, J’AI ÉGARÉ MON ÂME…J’AI ÉGARÉ MON ÂME…

CartePostale

Ma destination

SUR LE FLEUVE CONGO, ENTRE BRAZZAVILLE ET KINSHASA

Quand un fleuve illumine Kinshasa

KHALED SOFIANE. Chanteur compositeur

Jijel

Brazzaville (République du Congo) De notre envoyé spécial

L’Africain a été le premier homme sur la Terre, les autres races ne sont venues qu’après. Tous les hommes sont donc des immigrés, sauf les Africains, qui sont chez eux ici-bas.

Dans les contrées de l’Equateur, pensais-je, le ciel était bas, si bas qu’on craignait de lever la tête. Pourtant, en atterrissant à l’aéroport Maya de Brazza, au milieu du mois de février, après environ huit heures d’un vol éreintant, le ciel n’existait pas. Ou c’est peut-être moi qui n’avais plus la tête. Je venais de débar-quer, comme un intrus, au pays du talentueux écrivain Alain

Mabanckou. Lui, quoique né à Pointe-Noire dont il est fier, sa nationalité, c’est la littérature. «Merci d’avoir parcouru 5000 km pour venir chez nous», dira-t-il plus tard, en guise de bienve-nue, avant de rectifier : «Bienvenue chez toi.»

Chahreddine BerriahSuite page II

Des destinations ? Généralement c’est dans le cadre du travail que je voyage ,sauf un fois où j’ai voulu faire plaisir à ma petite famille, que j’ai emmenée passer quelques jours à Jijel. Ce fut le paradis sur Terre pour toute la famille parce que j’avais rompu avec tout ce qui pouvait me faire penser au travail. Pendant le séjour, mes enfants étaient heureux comme tout, il jouaient, nageaient, se promenaient comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant. Le soir, je les emmenais sur la corniche pour prendre des glaces et rencontrer des amis qui nous invitaient chez eux. C’étaient des vacances de rêve. Quant à mon voyage à Paris dans le cadre du travail, c’était avec notre regretté El Hachemi Guerrouabi qui nous avait emmenés faire des soirées en France. C’était plutôt la discipline, la tenue correcte et la concentration dans l’exécution de la musique. Souvent, il nous arrivait d’être invités chez des compatriotes propriétaires de grands restaurants où nous prenions du plaisir.

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S’il existe plusieurs bateaux de plaisance qui attirent l’attention des visiteurs du port de plaisance de Sidi Fredj, il faut

reconnaître que depuis quelque temps, on s’attarde beaucoup plus longtemps sur une embarcation peu banale. Un beau bateau à moteur, bien entretenu, invite à une balade en mer avec de la sardine au menu. En effet, si bon nombre de propriétaires d’embarcation se sont spécialisés dans les balades en mer à des prix assez raisonnables, il se trouve, aujourd’hui, que vous pouvez vous offrir une balade tout en dégustant une bonne assiette de sardines à toutes les sauces. Ce restaurant flottant, Le Tassili II, innove et fait dans l’originalité avec sur le pont quatre tables aux belles nappes, et mérite bien le

détour. Car en plus de la balade qui vous fera découvrir le large et le silence de la mer, vous pourrez en même temps déguster de la sardine fraîche que le capitaine se fera un plaisir de vous préparer. 300 DA la balade, les enfants sont transportés gratuitement et avec une bois-son offerte, cela reste raisonnable. Ensuite, le prix de l’assiette de sardines dépend de votre commande : frites, grillées, en sauce, etc. Le prix varie donc selon les exigences de votre palais et de votre estomac. La balade sur fond de musique douce, alors que le service se fait tout sourire. En attendant votre commande, vous pourrez prendre des photos souvenir avec en sus une belle casquette de marin que le commandant de bord se fera un plaisir de vous prêter pour les besoins de la pose. «Les

gens ne nous connaissent pas bien encore, mais nous recevons beaucoup de personnes qui viennent nous demander des renseignements sur les prix, le menu, les horaires, la sécurité, etc.», nous dit le «loup de mer» tout content de répondre au moindre détail. Alors que le mousse est affairé au nettoyage des tables et du parquet, après une balade qui vient de se terminer, le cuistot et son adjoint préparent déjà les ingrédients pour agrémenter les prochains plats de sardines qui demeurent, pour le moment, le seul menu ; vu le prix du poisson sur le marché, il y a des réticences. «Alors autant se rabattre sur le poisson du pauvre, mais devenu lui aussi cher», dit le commandant de bord. A tous les amateurs de la mer et de l’escabèche, rendez-vous au port de

plaisance de Sidi Fredj pour une balade qui vous ouvrira certainement l’appétit. A.H.

Suite de la page I

Encore éberlué par la découverte nocturne de la ville, je m’engouffre dans le taxi vert qui fonce en direction de l’hôtel Verda

Politan, situé dans l’impasse Auxence Ickonga, près de l’ambassade d’Italie. Un havre de paix.

Le matin, après une nuit sans rêve, je me réveille en sursaut. Déborah, tombée d’un ciel gris et fermé, était là. En guise d’explica-tion, elle m’entraîne sans préambule dans les entrailles enchevêtrées de la capitale. Je n’étais plus maître de mon destin. Je découvre alors Bacongo et Poto, deux des plus vieux arron-

dissements de la ville. Une sorte de pèlerinage forcé, une leçon d’histoire lugubre à apprendre. Sur les lieux, on me montre la résidence du président français, De Gaulle, pendant la Seconde Guerre mondiale. Une belle bâtisse surplombant le fleuve Congo. Et malgré les années, Bacongo ne peut se «déraciner» des relents d’une histoire sinistre : il était le bastion de conflits ethniques dans les années 1990. En dépit de son talent de comédienne profession-nelle, Déborah ne pouvait s’empêcher de me raconter avec douleur les massacres perpétrés inexorablement par les milices de Bernard Kolélas, ancien Premier ministre, contre des populations impuissantes. D’ailleurs, notre compatriote Youcef Kacimi, informaticien, qui vit à Brazza depuis trente ans, confirme ces atrocités, lui qui avait été contraint de fuir le Congo vers le Gabon. Nous empruntons l’avenue populeuse des 3 Francs, dénomination donnée en référence au tribut que payaient les colonisés aux colons il y a plus d’un siècle. Des produits hétéroclites jonchent le sol. Mama Annie, septuagénaire et vendeuse quasi ambu-lante, nous propose un aphrodisiaque à base de plantes médicinales. Nous déclinons l’offre avec un sourire. A 30° à l’ombre, on a plutôt envie de se jeter dans le fleuve... Mais, endolori par tant de réminiscences, je prie Déborah de m’extirper d’un environnement cauchemar-desque. Même si les Congolais, sans oublier le passé, savent se mouvoir dans la bienséance, avec ce pouvoir de transformer des vestiges sanguinaires en espace de convivialité. Et c’est là que j’ai appris qu’il faut chercher la beauté dans la laideur.Le taxi vert, qui confond souvent chaussée et trottoir (à cause des embouteillages

monstres) nous emmène vers le fleuve Congo. Le deuxième plus grand fleuve du monde après l’Amazone. Impressionnant. En face, Kinshasa nous reluque. C’est curieux que deux villes se regardent. Sans se chamailler. Cela me rappelle Maghnia du côté algérien et Oujda la marocaine. Ou Boukanoun face à Ahfir. Sauf que chez nous, on ne traverse la frontière que clandestinement. Enivré par les «rapides» du fleuve, ces vagues volumineuses, je tentais un vœu à mon ange gardien : et si on allait au Palais des congrès s’abreuver chez mon ami Alain, qui a eu le mérite et l’honneur de ramener dans son pays le Festival culturel international du livre et du film Etonnants voyageurs ? Une centaine d’écrivains du monde entier, des réalisateurs de cinéma et des artistes peintres étaient réunis autour du thème «L’Afrique qui vient». Dans le hall de cet établissement, qui fait aussi office de Parlement, je croise la cinéaste marocaine Leïla Kilani, auteur de l’excellent long métrage Sur la planche, racontant les vicissitudes de la jeu-nesse chérifienne. Puis surgit de nulle part l’au-teur de Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut, Yahia Belaskri. Cet Oranais pur et dur avoue : «Brazza m’a ensorcelé, elle m’a adopté et Etonnants Voyageurs est ma famille !» Il était là avec Boualem Sansal pour «Ecrire l’Algé-rie», une conférence qui a suscité un grand inté-rêt.Je me faufile dans les méandres du palais. A ce moment, Thérèse, une Congolaise de l’autre côté, comme elle tient à le préciser, m’apos-trophe : «Je suis Kinoise (de Kinshasa), je n’ai qu’à prendre le bateau et, en dix minutes, je suis à Brazza. Souvent, les moteurs des bateaux tombent en panne et le risque d’être emportés par les rapides n’est jamais loin.» Bateau, c’est beaucoup dire. A voir ces masures flottantes traverser le fleuve en furie, je n’y mettrais pas un chat. Mais qu’importe, les deux Congo, l’un belge et l’autre français, s’entendent, s’em-brassent… sans jamais s’embraser. Des deux côtés du fleuve, chez Kabila fils ou chez Ngues-sou, malgré le dénuement visible (un paradoxe au vu des ressources de ces deux pays), on vit dans la culture, mais surtout dans l’humilité et la dignité.Je suis un voyageur, peut-être éton-nant, comme le nom du festival. Et c’est normal que cette manifestation, qui a gagné ses lettres de noblesse, se tienne en Afrique. D’ailleurs, comme le dit si bien ce cher Alain : «L’Africain a été le premier homme sur la Terre, les autres races ne sont venues qu’après. Tous les hommes sont donc des immigrés, sauf les Africains qui sont chez eux ici-bas.» Et moi, j’étais chez moi à Brazza. Sauf que depuis, j’ai égaré mon âme… Chahredine Berriah

L’Africain, cet homme premier sur Terre

Des gentlemen de Bascongo habillés aux couleurs de l’Afrique

El Watan VACANCES & LOISIRS - Jeudi 28 février 2013 - P18II CARTE POSTALE

PORT DE PLAISANCE DE SIDI FREDJ

AU PAYS DE MABANCKOU, J’AI ÉGARÉ MON ÂME…

UNE BALADE PARFUMÉE À L’ESCABÈCHE

SUR LE FLEUVE CONGO, ENTRE BRAZZAVILLE ET KINSHASA

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Propos recueillis par Kamel Benelkadi

A l’occasion du vol inaugural de la compagnie Royal Jordanian, Jihad Mehyar, directeur régional, a accordé à El Watan un entretien dans lequel il revient sur l’importance de la ligne Alger-Amman-Alger.

L’ouverture de cette ligne a une grande importance. Pouvez-vous en expliquer les enjeux ?

Il s’agit du lancement d’une liaison aérienne directe entre la capitale jordanienne, Amman, et Alger. C’est la concrétisation d’un vieux rêve. La compagnie a décidé de commencer par deux vols par semaine (lundi et mercredi) puis de passer à trois vols par semaine à compter du 1er avril prochain. Nous allons voler avec des avions de type Airbus A319 équipés d’un écran pour chaque passager et nous comptons sur un service impec-cable à bord pour fidéliser nos clients. Nous célébrons le cin-quantième anniversaire de la com-pagnie : elle est l’une des plus anciennes de la région et l’une des premières à avoir traversé l’Atlan-tique pour atterrir aux USA et au

Canada. Nous couvrons 99% des capitales arabes, il ne reste que le Maroc et la ligne est en préparation. La compagnie lancera au printemps prochain une nouvelle liaison entre Amman et Accra via Lagos, ses premières destinations en Afrique de l’Ouest. On couvre la majorité des capitales européennes avec un vol par jour et nous desservons Bombay, New Delhi, Honkong et Kuala Lumpur. Il s’agit aujourd’hui d’un vol commercial avec un taux de remplissage faible, car c’est le début, mais à partir des autres vols, il y aura au moins 70 passagers.

Y a-t-il eu une étude de faisa-bilité ?

Nous voulions ouvrir la ligne car nous désirions relier Amman à un pays arabe. Il y a un flux impor-tant d’Algériens vers la Jordanie et

de Jordaniens vers l’Algérie. Les ressortissants algériens qui vivent en Jordanie sont estimés à 8000 et ils veulent rallier Alger sans escale, en plus des étudiants algé-riens. La décision de la compagnie d’inclure l’Algérie dans son réseau régulier avec les autres compagnies aériennes s’est faite sur la base des études de faisabilité réalisées par la Royal Jordanian, généralement avant l’ouverture d’une nouvelle destination. Il y a des hommes d’affaires jordaniens qui activent en Algérie. En plus, les Algériens ont pris conscience de l’importance et des qualités des soins en Jordanie. C’est un beau pays, stable et sécu-risé, avec un climat doux.

La compagnie Royal Jorda-nian a-t-elle été affectée par la crise mondiale ?

Les compagnies sont confron-tées à un défi commun. Certaines ont pu résister grâce au soutien gou-vernemental. Nous avons été affec-tés par la crise, mais le plus grand défi a été de surmonter les effets du Printemps arabe et des prix du pétrole. On essaie de s’adapter en permanence. En 2012, la compa-gnie a transporté 3,4 millions de passagers, ce qui représente plus de 40 000 vols. Elle va acquérir les derniers modèles de Boeing 787 (Dreamliner). Le premier groupe de ces Boeing rejoindra la flotte existante à la fin de l’année 2014 en remplacement des Airbus 340 et 330 qui sont actuellement en ser-vice. K. B.

El Watan VACANCES & LOISIRS - Jeudi 28 février 2013 - P19III ESCALESCONTRAT DE MANAGEMENT DANS LE SECTEUR HÔTELIER

GOLDEN PLANTE SA TULIPE À ANNABA

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Un contrat de gestion hôtelière a été signé, lundi dernier, entre le groupe privé Benouhiba

(Annaba), propriétaire des hôtels Sabri et Rym El Djamil, et la chaîne hôtelière internationale Golden Tulip. Selon Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, qui a assisté à la cérémonie de signature, «cela constitue un signe fort de la part de l’Algérie qui entend promouvoir sa destination». Ce pacte hôtelier est un «bon exemple pour les investisseurs du secteur touristique». Le président du groupe Golden Tulip pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a affirmé que cette chaîne internationale est «la huitième dans le monde et la seconde en Europe», ajoutant qu’aux termes du contrat liant les deux parties, les hôtels Sabri et Rym El Djamil s’appelleront désormais respectivement Golden Tulip Sabri et Tulip Inn. Le Golden Tulip Sabri est un hôtel 4 étoiles de luxe, en bord de mer, sur la corniche touristique de la ville de Annaba, à 5 minutes du centre-ville et à 20 minutes de l’aéroport. Il est niché à proximité de l’antique fort génois et en bordure immédiate de la Méditer ranée. M. Benmeradi a rappelé que les projets d’établissements hôteliers en cours de réalisation en Algérie totalisent quelque

75 000 lits. Il y a une année, Golden Tulip a signé un important contrat de management avec le groupe Ramdani, propriétaire de l’hôtel Arc-en-ciel de Skikda. En fait, les contrats de management, déjà conclus en Algérie, ont permis de former des cadres et d’améliorer le taux d’occupation. Dorénavant, le gouvernement veut aller plus loin dans cette formule de partenariat en commercialisant la destination Algérie et, par ricochet, augmenter le réceptif et le tourisme domestique. L’avenir du tourisme et de l’hôtellerie passent par la réalisation des projets des investisseurs privés. Les Etablissements de gestion touristique (EGT) doivent se préparer

à cette sérieuse concurrence. Avec l’entrée en lice des grandes enseignes internationales, l’Algérie s’étoffera ainsi en nombre de lits, mais surtout cela relancera à moyen terme la concur rence entre les chaînes internationales (Sofitel, Hilton et Sheraton) et entre ces chaînes et les hôtels publics (El Aurassi et El Djazaïr). Avec plus de 55 hôtels dans la région MENA, Golden Tulip, dont le président est Amine Moukarzel, prévoit d’élargir encore son offre en Algérie. Chaque établissement reflète l’engagement de la chaîne à offrir à sa clientèle des standards de qualité dans un cadre toujours différent, lié à la personnalité

de ses managers et à l’ambiance locale. Pour faire de chaque séjour une source d’inspiration. Sa stratégie d’expansion internationale s’appuie sur une alliance avec des acteurs locaux afin de mieux appréhender les marchés d’implantation, tirer parti des expertises et du savoir-faire des équipes locales, capitaliser le potentiel

de ce partenariat et adapter les concepts aux habitudes du pays. Cette alliance permettra à nos hôtels de profiter d’une visibilité à l’international ainsi que d’un accompagnement et d’une gestion aux normes internationales. Le savoir-faire et le réseau de distribution et de vente de Golden Tulip sont un atout majeur. Kamel Benelkadi

UN MARRIOTT POUR LA VILLEDES PONTS

Un hôtel 5 étoiles de la chaîne internationale Marriott est prévu à Constantine. Cette infrastructure de cinq étages, dont la réalisation coûtera 14 milliards de dinars, s’étendra sur une superficie de plus de 130 000 m2 ; elle disposera de 180 chambres et de 21 suites, dont trois présidentielles. Cet hôtel sera érigé non loin de l’université Mentouri, sur les hauteurs de Aïn El Bey, contribuera qualitativement à l’amélioration des capacités d’accueil de l’antique Cirta et relancera, à coup sûr, la concurrence entre les grands groupes hôteliers. L’hôtel Marriott de Constantine, qui offrira 600 emplois permanents, devra être livré, selon le délai contractuellement arrêté, fin décembre 2014. Il devrait être opérationnel à l’occasion de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», en 2015. L’Alesco, créé officiellement au Caire en juillet 1970, a lancé l’initiative «capitale de la culture arabe» en 1996 pour promouvoir la culture arabe et favoriser les échanges interarabes dans ce domaine. Deux hôtels de la chaîne Accor, Novotel et Ibis (respectivement 4 et 3 étoiles), réalisés en partenariat avec l’investisseur algérien Djillali Mehri, ont été inaugurés en septembre dernier. K. B.

Une autre perle ornera la Méditerranée

Jihad Meh yar

PROMOTION DE LA DESTINATION ALGÉRIE

L’ONAT SIGNE DES CONVENTIONS AVEC SELECTOUR

JIHAD MEHYAR. Directeur régional de Royal Jordanian

«Nous voulons capter une partie du trafi c

vers l’Algérie»

Dans le cadre de la relance de la destination Algérie, l’ONAT

a mis en place un programme de séjours et de circuits en Algérie destinés en premier lieu aux compatriotes résidant en France, relatifs au tourisme thermal dont la réputation de ses eaux a dépassé les frontières. Dans ce contexte, il a été observé que ce type de clients souhaitent allier le bien-être aux visites fami-liales au pays d’origine et la décou-verte des régions touristiques qu’ils ne connaissent pas.En collaboration avec la compagnie nationale Air Algérie, les Entre-prises de gestion touristiques Est et Tlemcen — qui sont disposées à accorder des tarifs préférentiels pour le montage de packages com-plets (avion+séjour) au départ de Paris, Marseille et Lyon — mettront des séjours dans des stations ther-males de Hammam Bouhnifia et Guergour à la disposition des rési-dents algériens en France avec un calendrier de départ régulier à partir de fin mars 2013. Ces programmes, qui offrent l’avan-tage d’être un produit complet pro-posé à un tarif attractif, serviront de «produit d’appel». Cela constitue l’un des piliers du plan de bataille pour reconquérir la clientèle et redresser la barre de l’entreprise.

Cette opération sera élargie aux des-tinations Sud et Grand-Sud avec des circuits et des séjours qui seront pro-posés dans les régions de Ghardaïa, Timimoun, Tamanrasset et Djanet, car un grand nombre de touristes potentiels désirent visiter l’Algérie. Il s’agit d’anciens touristes ayant déjà visité le pays et aiment le tou-risme d’aventure. Ce projet ambitieux sera réalisé en collaboration avec le tour opérateur français Selectour, qui dispose d’un réseau de 85 agences en France, et les agences Air Algérie dans les villes françaises citées qui ont donné leur accord pour une partici-pation active à cette opération. Des conventions de collaboration seront signées aujourd’hui à l’hôtel El Djazaïr entre l’ONAT et Selec-tour et entre l’ONAT et Air Algérie. Rappelons que L’ONAT a été trans-féré du portefeuille de la SGP Gestour vers le ministère chargé du Tourisme en «EPE non affiliée». Il s’est désengagé définitivement des activités relatives aux voyages du hadj et de la omra ainsi que de l’activité d’émission de touristes nationaux vers l’étranger. L’ONAT a retrouvé ainsi sa vocation initiale : la promotion de la destination Algérie (tourisme domestique) et la réception de touristes étrangers.

K. B.

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L’assistance, constituée d’étudiants, d’ensei-gnants, d’hommes de culture et de quelques proches de l’écrivain de la tribu des Keblout,

a eu, hier encore, le franc plaisir d’accueillir une série de communica-tions sur cet écrivain inépuisable qui n’en finit pas de surprendre. «Avec le cycle de Nedjma, face à la fulgu-rance de l’écriture katébienne, la critique doit être réinventée», disait justement Zeïneb Ali Benali-Labidi, professeure à l’université Paris VIII Vincennes, Saint-Denis, qui a axé son travail sur «Les figures de résis-tance dans l’œuvre de Kateb Yacine». C’est au lendemain des manifesta-tions du 8 Mai 1945, que s’opéra une explosion chez cet adolescent doué d’une lucidité hors du commun. «J’ai découvert les deux choses qui me sont chères : la révolution et la poésie», avait-il avoué. L’oratrice rappelle qu’à 18 ans, Kateb restitua à l’Emir Abdelkader sa dimension historique, faisant de lui quelqu’un qui a prise sur l’histoire. Sa poétique, il ne la cherche pas, il ne l’invente pas, elle lui est donnée. «Kateb a une démarche qui sera celle des essayistes maghrébins, déconstruire le discours colonial pour faire émerger une autre figure». Mansour M’henni, écrivain et pro-fesseur au Laboratoire d’étude en culture TC, à Tunis, livre un titre «pro-vocateur», selon ses propres mots : «Brachylogie et poélitique’katébienne dans le cycle de Nedjma», qui est, explique-t-il, une figure de rhétorique due à Aristote et Platon, qui permet de dire beaucoup en peu de mots.

«Pour Kateb, insiste-t-il, il n’y a pas de discours politique qui ne soit fondé sur une certaine poétique. Changer le discours, changer les choses, parce qu’il a touché du doigt cette vision qui le mène vers l’engagement fonda-mental.» Bouziane Benachour, écrivain et dra-maturge, part, quant à lui, de cette ré-flexion : «Donner du sens nouveau aux mots de la tribu avec des mots de ceux qui ont détruit sa tribu» pour aborder toute la portée du théâtre katébien, qui s’articule autour de l’actualité directe-ment inspirée par la lutte anticolonia-liste, le sort réservé aux plus faibles

des siens, les moins nantis économi-quement. Kateb Yacine est ainsi dans une pluralité magique, énigmatique, éternellement poétique, qui se laisse parfois deviner. C’est grâce également à Benamar Mediène que le public fera la découverte du film Poussière de juillet (1967), une fresque en images graphiques d’Issiakhem inspiré du poème de Kateb. Trois autres communications suivront, dont celle de la Tunisienne Rabaâ Ben Achour, professeure de littérature fran-çaise, qui, de son propre aveu, n’est nullement spécialiste de Kateb Yacine, mais «le porte dans son cœur». «Ma

Tunisie est proche par ses hommes et son histoire de l’Algérie», a-t-elle relevé, avant de livrer sa brillante analyse : «Du soliloque au discours éclaté, écriture littéraire de la révolte et de l’engagement dans les œuvres de Kateb Yacine de 1946 à 1962 ». Deux jeunes doctorants, Mohamed Yefsah (université de Lyon) et Sihem Kha-roubi (université de Tiaret) clôtureront les séances avec respectivement «Lutte nationale et lutte de classes dans Nedjma», et «Littérature et révolution algérienne, raconter l’histoire à travers les écrits de Kateb Yacine». Farida Hamadou

■ VENTE-DÉDICACELibrairie générale - 4 place Kennedy - El Biar - AlgerSamedi 2 mars à 14hSara Hadjari signera son ouvrage Ma Waraa El Koulb, paru aux éditions Dar El Aourassia

■ MUSIQUE*L’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA) rend hommage au grand artiste Akli Yahiatène, aujourd’hui à 18h à la salle Atlas de Bab El Oued, Alger. Avec en guest-stars Lounis Aït Menguellet, Farid Ferragui, Nacer Mokdad et Amel Zen en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi*Salle El MouggarAujourd’hui à 18h : spectacle Comedia del arte, en collaboration avec le centre culturel italien. *Espace PlastiQuotidien Algérie News28 rue Frères Khelfi (ex-rue Burdeau), Alger-Centre.Vendredi 1er mars à 17h30 Concert de l’artiste Nassim Dendane (révélation masculine Kherdja.com)*Ateliers de lecture scéniqueDu lundi 11 au samedi 16 mars 2013 à l’Institut français d’AlgerSi vous êtes comédien, lecteur deja confirmés (niveau amateur, bon lecteur ou semi-professionnel), envoyer un mail avec nom, prénom, date de naissance, portable et adresse internet à l’adresse suivante : [email protected] : Jean-Paul Delore, comédien et metteur en scène, en présence de ses musiciens.Restitution de l’atelier (récital de poésie) : samedi 16 mars à 19h à la salle de spectacles de l’Institut français d’Alger. Merci aux personnes voulant s’inscrire de s’assurer de leur disponibilité pendant toute la durée de l’atelier : lundi 11 (journée), mardi 12 (matin), mercredi 13 (journée), jeudi 14 (matin) et samedi 16 jusqu’au soir (restitution de l’atelier). Ateliers gratuits.

■ CONCOURS DE POÉSIE l’Etablissement arts et culture de la wilaya d’Alger relance le concours de la meilleure poésie dans sa 11e édition. Cette compétition littéraire, qui coïncide avec la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance, a été ouverte du 27 janvier et se terminera le 27 mars sur le thème «Mémoire et poésie». Ce concours, qui est un espace d’expression libre offert aux amoureux du verbe, s’adresse à toutes les catégories ainsi que dans toutes les langues en usage en Algérie (arabe classique et dialectal, tamazight et français). Les participants doivent envoyer trois œuvres inédites en cinq exemplaires chacune, accompagnées d’une fiche de renseignements à l’adresse suivante : Etablissement arts et culture - Bibliothèque multimédia de jeunesse Didouche Mourad38-40, rue Didouche Mourad - Alger - Tél. : 021 63 20 46 / 06 61 59 01 04Les œuvres des candidats seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et de poètes. Trois grands prix pour chaque langue seront décernés.

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 22

C U L T U R E

4E COLLOQUE INTERNATIONAL SUR KATEB YACINE À GUELMA

Une littérature anticonformiste● Des interventions pertinentes, brillantes pour la plupart et surtout inspirées ont caractérisé la 4e édition du Colloque international sur Kateb Yacine, qui s’est déroulé du 24 au 27 février

à la salle de cinéma El Intissar de Guelma.

BLOC-NOTES

WEBDOCUMENTAIRE FATEA

La preuve et l’épreuve par neuf

Carole Filiu et Ferhat Mouhali travaillent en tandem, en duo et en couple. Ils ont réalisé un webdocumen-taire par la preuve et l’épreuve par neuf. 9 femmes, 9 métiers, 9 régions et 9 portraits. C’est Fatea ! Femmes au travail en Algérie. L’idée a germé quand Carole Filiu, journaliste et photographe, ayant exercé dans la presse régionale en France, notamment à La Provence et Sud-Ouest, puis pour le site internet sudouest.fr, fille de pied-noirs de Marseille, a voulu travailler sur les femmes en Algérie et ce, sans voyeu-risme ni images d’Epinal ou encore clichés. Au contraire, Carole Filiu a voulu se défausser de l’image «victimisante voire soumise de la femme», mais mon-

trer leur situation, leur condition féminine, leur quoti-dien. Elles s’appellent Maïssa Bey (auteure à Sidi Bel Abbès), Saâdia (professeure d’athlétisme à Oran), Malika (psychologue à Alger, Louisa (étudiante à Béjaïa), El Hadja (gérante d’un restaurant à Constan-tine), Nadjet (chef d’entreprise à Touggourt, Houria (journaliste à Ouargla), Fatma (agricultrice à Timmi-moun) et Abla (commerçante à Tammanrasset). Et ce, en binôme avec Ferhat Mouhali, documentariste (heureusement que le temps passe). «L’idée était de montrer des femmes dans la vie ac-tive, et ce, dans tous les secteurs. Montrer des femmes motivées que la société juge, comme Houria de

Ouargla, journaliste, Abla vendant des véhicules 4x4 au Niger, Louisa de Béjaïa , une étudiante très auto-nome, Nadjet, chef d’entreprise aidant les artisanes…C’est Fatea, Femmes au travail en Algérie…», pré-sente Caroline Filiu le projet, non sans passion.

L’ÉCOLE DES FEMMES

Et de préciser : «Alors que l’Algérie célèbre son cin-quantenaire de l’indépendance, j’ai voulu chercher à comprendre un pays en pleine mutation. Avec Fatea, j’ai choisi de partir à la rencontre des Algériennes et de leur donner la parole. Elles ont exprimé mieux que quiconque les obstacles et les espoirs de toute une société…». Pour ce faire, Carole Filiu a effectué des repérages pour son projet de webdocumentaire pendant quinze jours en 2011, passant trois jours dans les neuf régions d’Algérie, et ce à travers le «logo» du web-documentaire, le taxi jaune. A titre d’interface. Un moyen de locomotion synonyme de voyage en Algé-rie et, par conséquent, faire découvrir les différentes et diverses régions. Des portraits conjugués au féminin avec des haltes-cartes postales. Des témoignages poignants et géné-reux de femmes actives, s’investissant et évoluant totalement dans la société, sans complexe. Le webdocumentaire est hébergé par TV5 Monde, ElWatan.com et Youphil. Carole Filiu prépare un autre documentaire sur les deux rives portant sur l’histoire de l’Algérie et la France. K. Smaïlhttp://fatea.tv5monde.com/www.elwatan.com

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Carole Filiu et Ferhat Mouhati

L’œuvre de Kateb Yacine, un précieux legs et un héritage majuscule

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De par sa dimension, à la fois nationale et internationale, Dda l’Mouloudh revient parmi nous aujourd’hui pour nous dire de prendre davan-tage soin de ce précieux tré-

sor qu’est notre identité amazighe, socle d’une Algérie plurielle, où les Algériens parlent aux Algériens en assumant tout un chacun, à sa façon, avec ses différences qui font la richesse d’un pays. Dda l’Mouloudh était et restera à jamais cet homme à la fois simple, humaniste, mais très proche de ses racines millénaires pour lesquelles, en sa qualité d’enseignant, écrivain et chercheur, il a consacré toute sa vie pour faire revivre une civilisation et une culture qu’on voulait à tout prix laisser dans de poussiéreux tiroirs de l’oubli. Chantre de l’amazighité, comme il le soulignait si bien dans sa réponse à un quotidien de la presse unique de l’époque qui le traitait de réaction-naire, Dda l’Mouloudh ne cessera jamais de s’insurger contre les interdits et la culture de l’oubli qui toléraient tout juste des manifesta-tions folkloriques cantonnées essentiellement dans des régions berbérophones à l’occasion de certains événements. Contre cette volonté affichée d’effacer des millénaires d’histoire, Mouloud Mammeri, toujours aussi déterminé et résolu, prend son bâton de pèlerin pour aller par monts et par vaux en quête d’une civilisation et d’une culture chaque jour menacée de disparition, parce que transmise oralement simplement. Conscient des conséquences désastreuses que cela pourrait engendrer sur les générations futures privées ainsi de leurs repères, Dda l’Mouloudh, qui considérait que l’unique source d’approvisionnement se trouvait dans la mémoire de nos aînés, se lance alors dans une course effrénée aux quatre coins du pays pour puiser dans ces bibliothèques vivantes tout ce qui pouvait être sauvé avant que le silence de la mort ne vienne tarir à jamais cette source de la continuité. L’anecdote qui va suivre est un exemple de cette frénétique quête d’identité à laquelle, en plus de ses multiples activités professionnelles, Dda l’Mouloudh a décidé de s’atteler malgré son âge et toutes les embûches et difficultés. Un l’été des années

1970, alors que j’étais en vacances dans le village qui nous a vu naître, Taourirt Mimoun, je sortis avec mes camarades pour profiter de la fraîcheur de l’après-midi. A Toulmatine, une des djemaâ du village, j’eus l’agréable surprise de trouver Dda l’Mouloudh assis sur le banc de pierre, aux côtés d’un vieux cultivateur, Da Ferhat Ath Ouferhat. Après les avoir salués, je me mis à l’écart avec l’idée de demander à Dda l’Mouloudh son der-nier ouvrage dédicacé traitant des Aztèques, introuvable sur le marché à cause d’une forme de censure qui ne disait pas son nom, mais pourtant présente. Pendant près d’une heure, la discussion tourna autour de la charrue kabyle, ses différents composants, la façon de la fabriquer et son utilisation. Da Ferhat, malgré son air un peu tendu, apportait à chaque fois des réponses aux questions de plus en plus précises de cet homme insatiable de connaissances. Finalement, au bout d’une heure environ, Dda l’Mouloudh vissa son chapeau de paille sur sa tête, jeta son éternel burnous sur son épaule et se leva en s’excu-sant auprès de son interlocuteur, invoquant un rendez-vous qu’il ne pouvait rater. Une autre mémoire sans doute à exploiter, me suis-je dit en voyant des ailes pousser au livre que je désirais tant. Da Ferhat, qui semblait un peu moins tendu, suivit Dda l’Mouloud du regard jusqu’à ce qu’il ait disparu de son champ de vision avant de me faire signe de le rejoindre. «Dis-moi, toi qui connais certaines choses, pourquoi l’Mouloudh s’adresse à moi pour me demander comment on fabrique une char-rue et les noms de chacune de ses parties ?» Simplement, lui répondis-je, qu’il voulait

apprendre. Loin de le satisfaire, ma réponse a plutôt réussi à déclencher en lui une réaction de colère que je ne lui ai jamais connue : «Si tu n’étais pas le fils de mon ami, j’aurais caressé tes côtes avec mon bâton» qu’il avait brandi ! «Et sois sûr qu’aucun médecin ou rebou-teux ne saurait te soigner pour t’apprendre à ne pas te moquer de moi en affirmant que Mouloud Ath Maâmar, qui enseigne dans les grandes écoles et qui écrit des livres, a du temps à perdre pour venir apprendre auprès d’un simple paysan comme moi !» Malgré toutes mes tentatives pour convaincre Da Ferhat de la sincérité de mes propos, je ne contribuais qu’à attiser sa colère qui n’était nullement feinte. Devant cette situation, je pris sur moi de quitter les lieux sur les conseils du brave homme et de ne plus évoquer devant lui cette histoire ou même de demander un quelconque pardon qui ne serait jamais accor-dé. Durant des années, à chaque fois que je le rencontrais, jamais je ne fis allusion à cet inci-dent et jusqu’ à sa mort il n’a jamais admis que Mouloud Mammeri, «chikh l’chiakh» (celui qui enseigne aux enseignants), n’était pas seu-lement celui qui écrivait des livres, mais aussi un chercheur jaloux de son identité ayant un grand souci qui était d’arracher à l’oubli cet inestimable patrimoine pour ensuite le fixer par l’écriture, l’image et le son pour l’éternité, afin que les générations à venir puissent le dé-couvrir, l’étudier, le fructifier et le préserver. Mais Da Ferhat n’avait pas compris cela et n’a jamais voulu admettre que Dda l’Mouloudh ne puisait pas son savoir dans les livres, mais auprès de ces gens simples formés et forgés par l’école de la vie et qui, génération après génération, ont contribué à faire vivre une culture, une histoire qu’il appartient à chacun et à chacune de sauvegarder parce qu’elle est la nôtre. Repose en paix, Dda l’Mouloudh. Le premier sillon que tu as tracé pour semer cette graine, chaque jour de jeunes pousses en tracent des milliers qui donnent de si belles récoltes faites de nombreuses pages où, désormais, ton rêve peut se lire avec fierté parce que la colline oubliée n’est plus oubliée et ne le sera plus jamais grâce à tous ceux et celles qui ont à cœur de perpétuer ton message. Ali Ousliman Bach

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 23

C U L T U R E

ÉVOCATION. DDA L’MOULOUDH MAMMERI

Un homme, une colline, une histoire, une identité

JUSTE UN MOT

L’ami du BurkinaPar Boudjema Karèche

■ Cette 23e édition du Fespaco (Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou) est à nos yeux l’occasion rêvée pour rendre hommage à un ami, à un authentique enfant du Burkina qui a pour nom Gaston Gaboré. Le Burkina Faso, ce grand pays, ce pays d’hommes intègres comme nous aimons tous à le souligner, a donné naissance à de grands hommes, des étalons et Gaston, pour nous, est de ceux-là. Gaston a eu la chance de naître, de grandir et de vivre avec le Fespaco, lequel lui a donné l’envie irrésistible de faire des films et le besoin terrible de s’exprimer. C’est lui-même qui disait toutes ses volontés, ainsi que tous ses désirs en des mots bien simples il y a seulement quelque temps : «S’adresser au plus grand nombre. Comme a dit le poète, le jour où on est capable de parler aux gens de son terroir avec les mots de tous les jours, paradoxalement, ce jour-là on acquiert la capacité de parler au reste du monde.» Pour notre part, nous nous contenterons, aujourd’hui, de relater quelques moments forts et inoubliables vécus avec Gaston à l’occasion des nombreux Fespaco auxquels nous avons participé. Le premier, le plus marquant bien sûr, est celui que nous avons vécu dans la petite salle de projection du Centre du cinéma du Burkina, vingt places à peine, que dirigeait Gaston à l’époque, lorsque le Président, Thomas Sankara, suivait les projections à nos côtés. Cet immense homme informé et cultivé, qui aimait les films et appréciait beaucoup la compagnie des cinéastes, nous retenait longtemps après la fin des projections pour des discussions-débats sur le cinéma, son rôle, son but, sa vocation, son sens, son impact sur nos populations et surtout nos jeunes et il aimait dire et répéter à nos créateurs que finalement, eux et lui avaient le même travail, le même devoir. Le deuxième moment fort que nous n’oublierons jamais n’a pas eu lieu à Ouaga, et il faut prononcer «ouagha» comme les enfants du Faso, mais à Alger, à la Cinémathèque où Gaston était venu présenter son magnifique et poétique film Wênd Kûuni (Le don de Dieu) son premier long métrage, en 1983. Tout a bien sûr fonctionné merveilleusement, les projections, les débats, les articles de presse, ce qui a donné beaucoup d’assurance à l’ami Gaston, lui qui était si jeune et si timide. Il avait vite repéré que les Galeries algériennes, situées juste en face de la Cinémathèque, avaient un rayon «photo-cinéma», grand bazar dans lequel on pouvait tout trouver, y compris les pièces détachées et appareils de projection cinématographique 35 mm. Gaston nous demanda alors de lui offrir quelques pièces détachées pour les appareils de projection de la petite salle de cinéma de Ouaga que nous aimions tant. Madjid, ce jeune géant d’un mètre quatre-vingt-dix et cent vingt kilos, responsable des services techniques de la Cinémathèque, qui assurait seul la maintenance et l’entretien de toutes les cabines des salles de répertoire de la Cinémathèque (une vingtaine en tout), chargé par nos soins d’assister Gaston dans ses achats, revint cinq minutes après leur départ, le bon de commande et le stylo à la main et les yeux grands ouverts pour nous avertir que notre ami avait en réalité commandé toute une cabine de projection en pièces détachées. Nous lui avons bien sûr donné notre feu vert, ce dont nous sommes fiers encore aujourd’hui. Pour notre troisième petite histoire, nous retournons à Ouagadougou pour un beau et insolite moment vécu en cette ville hospitalière et accueillante. A la fin d’une longue journée, très longue même, qui avait commencé dès dix heures le matin pour se terminer à deux heures du lendemain, comme dans ces cas-là, il n’y avait pas que la nuit qui était bien noire, le patron du Maquis petit bar, restaurant sympathique où nous nous trouvions, nous conseilla de rejoindre notre hôtel avec l’aide d’un «taxi-piéton». Nous voilà donc à quatre et à pied à rire aux éclats, marchant derrière un jeune qui non seulement nous indiquait le chemin, mais en plus, nous arrêta pour le casse-croûte de l’aube, côtes d’agneau, poulet grillé dans un pain chaud de la première boulangerie qui venait d’ouvrir ses portes. Notre espoir est qu’aujourd’hui, les participants au 23e Fespaco vivent d’autres moments beaux et émouvants et rencontrent Gaston Gaboré. B. K.

L’auteur décrit un itinéraire mar-qué par la liesse et la tristesse.

L’ouvrage offre une lecture riche en expressions de beauté poétique. Un nouveau recueil de poésie vient enri-chir le paysage de la langue des vers. Il s’agit d’une publication de Ferhat Ouaza, un artiste qui a, à travers des mots conju-gués à des vers splendides, fait des poèmes avec des rimes riches. Conçu en livre de poche, l’ouvrage de Ferhat attire le lecteur, d’emblée, notamment par son intitulé. Voyage de nuits, retraçant un itinéraire dans un chemin sinueux, en compagnie des formes variées d’une poésie tantôt lyrique, tantôt recherchée. L’auteur entame son recueil par des expressions métaphoriques d’une flui-dité déconcertante. D’ailleurs, l’utilisation de mots simples et de figures de style donne plus d’attraction à l’ouvrage. «J’en prends des mots que je cultive dans les fosses aux profondeurs inouïes, là où pleure la colombe quand la guerre remplace la paix.» Là, l’artiste a lié deux figures rhétoriques qui ont une signification opposée dans un texte pour en faire une rime. Il a aussi mis une sorte de relation de substitution dans le poème où il a présenté

l’encrier comme un objet qui découle du noir du silence et l’étui comme une coquille qui ressemble à un coffre. Au fil des pages, on tombe sur un autre poème où Ferhat utilise une nouvelle forme, l’«oxymorique». «Au large du cimetière des vivants. Je vois un oiseau chanter un air sifflant comme le vent, fléchissant les branches d’olivier. A côté, les morts debout récitant les hymnes du passé, une image belle et rebelle dans les rappels des oublis.» Ainsi, après les dunes et les monts, le voyage du poète continue et amorce sa décadence que l’auteur décrit comme «un chemin funèbre de la dé-chéance sous les avalanches». «Une silhouette traîne un nuage au pied du soleil enneigé avec ce noir sur la montagne que caresse un vent léger», écrit-il. Puis, dans une «virée au port du rêve», le poète évoque «une fuite sans rame au royaume de la rêverie» pour parler « aux chemins rugueux de mon enfance». Le Voyage de nuits continue jusqu’aux «flots crachant de l’écume» où «les va-gues avancent et animent les mouvements des res-sacs et mélodies ». Et ce, avant de se «noyer dans la

tristesse et de quitter la saison des liesses». C’est la fin d’un itinéraire «ténébreux» marqué par des haltes d’espoir et de déchéance. L’ouvrage de Ferhat Ouaza offre une lecture riche en expressions d’une grande beauté poétique. Hafi d Azzouzi

POÉSIE. LE VOYAGE DE NUITS DE FERHAT OUAZA

Espoir et déchéance

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Mouloud Mammeri

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 28

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : BURALISTE / SOLUTION / ETUI / TRIO / IX / BE / LU / IF / CARIEE / ISOLAS / ECOPAT / ADULER / ETRIER / NI / ION / ENTE / IFS / ARN / SECRETES.VERTICALEMENT : JUSTIFICATIFS / ROUX / SO / ROSE / SALI / COPAIN / LU / BALADE / OR / LITTERATURE / SIR / IS / NAT / ETOILE / VENTRE / ENOUER / RIENS.

SOLUTION FLÉCHÉES EXPRESS PRÉCÉDENT :LADRE - MICHEL BOUQUET

Jeux proposés par gym C Magazine

ENOISSECERTNRBE

CARITATIFEEEEOL

LANOITANLCIRLUF

FAMILLEETLROIGU

EBRECARAIGEDTEO

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EIOFAMOGISICTDR

BODPLATEATIGUAE

MNHSAPEURRAORLB

IIELLIPUOGTIREE

EPERSISTANTURER

SNOISLUVNOCEOEH

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONFaire disparaître

subtilement(9 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

GRIBOUILLER

A C E R B E - A I G R E L E T - B AT I S S E - BOUGEOTTE - CARITATIF - CONVULSION - DIGNITAIRE - DOCTEUR - EMIGRER - ETAL - FAMILLE - FOURMILIER - GEOGRAPHIE - GOUPILLE - HEROISME - HOSTILE - IMBECILE - LIER - MOLECULE - NATIONAL - NECTARINE - ONDE - OUTRAGE - PANTOUFLE - PERSISTANT - RECESSION - RODEO - SAPEUR - STATION.

Biffe Tout N° 3444

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Règle observée dans le mode de vie.

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Tout Codé N° 3444

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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HORIZONTALEMENT : 1.Bruits sourds et continus 2.Faire perdre à demi connaissance. Est digne de 3.Humé. Faire son nid 4.Praséodyme. Reptiles des Caraïbes. Affecté 5.Rangement. Patrie d'Abraham 6.Maison de campagne. Réfléchi. Soit utile 7.Tour symbolique. Note. Refus de mou-tard. Astate 8.Viscиres. Joyeux. Dépôt de fond 9.Poisson. Abolit. Large vestibule 10.Terres en mer. Courroie de gui-dage. Rivière d'Alsace 11.Paresse. Frappée de stupeur 12.Renvoi dominical. Profanes 13.Pilote de lignes. Risqué. Charge de baudet 14.Costumes de scène. Fin 15.Admettons ! Enzyme. Maison en général.

VERTICALEMENT : 1.Qualités d'être digne d'égards 2.Défalquer. Arme du Moyen Age 3.Pas question ! Colombium. Aire de jeu. Titane 4.Brillant. Heureux élu. Balle perdue 5.Marjolaine. Possessif. Cardinal anglais 6.Néodyme. Lasser. Couvert de brouillard de mer 7.Cigarillo. Battra le pavé 8.Ecarteurs de chirurgien. Particule chimique. Possessif 9.Changements de logement 10.Diffusée. Preneur de son. D'avoir 11.Bateau à voile. Points opposés. Opposé à ubac 12.Mélancoliques.Traditions. Plus 13.Possessif. Petits poèmes. Expert 14.Découvertes heureuses. Mis pour moitié 15.Largeur de tissu. Pour retenir le pantalon. Partie de partie.

Quinze sur N° 344415

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.PROPHETIQUE. PAN 2.RETOUR. GUERILLA 3.OPERE. DUELS. ILI 4.TERTRE. ALEAS. ES 5.UR. PINS. TOURS 6.BATIRA. AZUR 7.EGALITE. AL. AN 8.RER. TETANISER 9.ANAR. LITANIE 10.NOBEL. DEMERITER 11.CRUS. POSA. ORE 12.STE. MATOU. SOS 13.ETONNE. IRAS. US 14.STERNE. POELES 15.TER. ASSENE. MARC.

VERTICALEMENT : 1.PROTUBERANCE. ST 2.REPERAGE. OR. ETE 3.OTER. TARABUSTER 4.PORTAIL. NESTOR 5.HUER. RITAL. ENNA 6.ER. EPATER. NES 7.ET. DOME 8.IGUANE. ALESA. PE 9.QUELS. ANIMATION 10.UELE. ALITE. OREE 11.ERSATZ. SAROUAL 12.SOUTENIR. SEM 13.PLI. UR. RITES. SA 14.ALLER. EE. OU 15.NAISSENT. RESSAC.

Fléchés Express

affranchies

composite

transport

peintrefrançais

mairies

pelleteuse

gêne

plumard

poil

infime

chef decorpscorps

simples

réfléchi

boucémissaire

réfléchi

ratpalmiste

lettre

petit diable

crie tel uncrapaudservicessecrets

mesure demandarincharges de

baudet

techniciensupérieur

plantetextile

grenier

va-nu-pieds

courshelvétiquepoint desaignée

liquidenourricier

lettregrecque

condiment

xénon

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fixé pardes clous

poissons

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essor

zinc

N° 3444

SOLUTION N° 3442 HORIZONTALEMENTI- COPROLALIE. II- ICTERIQUES. III- NA - NE - UN. IV- GRISERIES. V- HILE - IL - AM. VI- AN - IN-SISTE. VII- LARGE - NOUS. VIII- AS - NUL - CRU. IX. REFUS - ER. X-SAUR - STERE.

VERTICALEMENT1- CINGHALAIS. 2- OCARINAS. 3- PT - IL - RU.4- RENSEIGNER. 5- OREE NEUF. 6- LI - RIS - LUS. 7- AQUILIN - ST. 8- LUNE - SOC. 9- IE - SATURER. X- EST - MESURE.

HORIZONTALEMENTI- Qui ont de larges feuilles. II- Irritation. III- Souffrir - Demi roue. IV- A pied on n’en sort pas - Lieu d’eaux stagnantes et de végétation. V- Refus de bambin - Débrouillée. VI- Il fait rire jaune - Mauvaise conseillère. VII- Enduit imitant le marbre - Sans reproche. VIII- Note - Rire un peu. IX- Père d’Andromaque - Bernés. X- Agent de liaison - Fait passer le chaland.

VERTICALEMENT1- Fécondités jugées excessives de couples. 2- Absence de la sécrétion lactée. 3- Sonde - Dissimulé - Glisse chez l’archi-tecte. 4- A portée de main - Représente. 5- Clore - Victime de l’amour vache. 6- Equipe phocéenne - Apportons. 7- A l’entrée de la bouche - Monstre émouvant du ciné. 8- Très au fait - Clouées au pieu. 9- Osselet de l’oreille - Petits cours d’eau. 10- Inconvenantes - Réfléchi.

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Mots Croisés N°3443Par M. IRATNI

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L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

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Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 - Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88

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Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084

ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi Yahia, Hydra. Tél :023573258/59

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est : Société de distribution El Khabar.

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HORAIRES DES PRIÈRES

Alger et ses environs

Dohr………… 13:20 Asser……….. 16:13 Maghreb….. 18:42 Îcha…….......20:06

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JEUDI 28 FÉVRIER 2013

VENDREDI 1ER MARS 2013

Le groupe Cevital s’intéresseà Aïn Turck

De source proche du groupe Cevital, un représentant a été dépêché d’Alger vers la commune de Aïn El Turck afin d’étudier la possibilité d’un investissement dans la région. Selon notre source, qui a accompagné le représentant de ce groupe, le projet

d’investissement porterait sur un centre commercial et d’affaires à l’exemple de celui de Bab Ezzouar, à Alger. Au cours de sa visite

dans cette localité du littoral oranais, le représentant du groupe a rencontré les responsables locaux, auxquels il a expliqué le projet en question, qui a semblé intéresser les gestionnaires de la ville du fait de son importance en termes d’impact sur l’emploi et les ressources fiscales que cela pourrait engendrer pour la commune.

La colère des éditeursPas du tout contents après les propos d’Ahmed Madi, parus dans notre édition de mardi, les éditeurs, du moins certains d’entre eux, nous ont fait savoir qu’ils vont répliquer aux propos de M. Madi, président du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) qui, selon eux, sont loin de refléter la réalité et divisent plus qu’ils unissent la corporation qui traverse actuellement une zone de turbulences. L’un des éditeurs nous a contactés, hier, pour nous faire part de la colère de ses pairs et qui vont se réunir incessamment pour répondre à cette «sortie» de M. Madi. Une mise au point est donc attendue. Affaire à suivre...

Une femme au bureau fédéral de la FAF Une première dans l’histoire de la Fédération algérienne de football. Une femme va siéger au nouveau bureau fédéral de la FAF, que présidera Mohamed Raouraoua, seul candidat à sa propre succession. Il s’agit de Radia Fertoul, du club féminin de Constantine, qui prend la place de l’ancien président du club féminin d’Alger-Centre. Cette présence féminine dans une structure jusque-là «misogyne» intervient au moment où le football féminin connaît un grand engouement de par le monde. Cette «fédérale» aura la lourde tâche de défendre la pratique du football féminin en Algérie, qui demeure en-deçà des aspirations des jeunes filles.

Colloque national surl’investissement en sport L’université de Mostaganem accueillera, les 13 et 14 mars, un important colloque qui débattra de l’investissement dans le sport comme précurseur économique. Ce colloque verra la participation de plusieurs économistes, cadres du mouvement sportif, hommes des médias, universitaires et responsables du secteur économique. L’initiative de l’université de Mostaganem est à saluer car elle intervient au moment où le sport national connaît d’énormes difficultés quant à son développement et aux réticences des investisseurs dans ce domaine.

D es associations des quartiers des 102 et

30 logements participatifs, des commerçants, des chefs d’établissement et des en-seignants sont mobilisés, ces derniers jours, contre l’implantation d’un marché de proximité au niveau du site Essalem à Khemis Mi-liana, a-t-on appris auprès de Mounir Mokrani, pré-sident de l’Association des 102 Logements. Ce dernier, encouragé par les habitants, multiplie les démarches auprès des autorités locales et de wilaya dans le but de faire barrage à la réalisation de ce projet. Les concer-nés, pétitions à l’appui, expliquent que le terrain réservé à ce marché, mi-toyen du bureau de poste, était initialement prévu pour abriter une unité de la

sûreté urbaine. Mais dans leur lutte effrénée contre les activités commerciales illicites, les autorités lo-cales ont décidé d’en faire un espace commercial. Un projet qui, s’il se concréti-sait, selon des intervenants, serait préjudiciable dans un quartier où existe déjà une délinquance, nous dit-on. Dans leur correspondance, dont une copie nous a été transmise, les signataires interpellent les pouvoirs publics afin qu’ils pro-cèdent à l’aménagement d’une sûreté urbaine sur le terrain en question. Ces derniers rappellent que l’in-sécurité règne dans cette zone sensible où sont im-plantées des infrastructures scolaires des trois paliers, un complexe sportif, une antenne administrative,

une unité sanitaire et une résidence universitaire. L’ouverture d’un marché de proximité, au cœur de cette cité, accentuera, selon les concernés, les atteintes à l’environnement et à la quiétude des riverains. La même source fait remar-quer qu’un autre terrain situé sur le même site pour-rait convenir à cet effet car, tiennent-ils à ajouter, ils ne sont pas contre le projet, mais contre son lieu d’implantation. Pour rap-pel, le site Essalem abrite quelque 5000 âmes livrées à une insécurité galopante. Des résidants ne cessent de réclamer une présence poli-cière permanente depuis l’année 2009, d’après la même source. Leur appel sera-t-il entendu ? Aziza L.

SITE ESSALEM À KHEMIS MILIANA

ILS ONT ÉTÉ RECALÉS PAR LE CHEF DU SERVICE ORL DE ANNABA

Des médecins résidents devant le ministère de la Santé

Des médecins spécialistes, dont une femme, résidents au service ORL de l’hôpital Dorban du CHU Ibn

Rochd de Annaba, ont décidé d’observer la semaine prochaine une grève de la faim devant le ministère de la Santé à Alger. La quasi-totalité de ces praticiens ont été recalés sur décision du chef de service sur un total de 18 médecins résidents. Ils sont au nombre de quinze et comptent protester contre cette décision «arbi-traire» prise, selon les concernés, sans aucune évaluation préalable. «Il n’est pas concevable qu’un chef de service ait le pouvoir de décider de l’avenir de quinze spécialistes à tort et au gré de son humeur. Nous sommes dans un pays régi par des lois pour faire face aux dépassements. Le temps des abus est révolu», soutiennent-ils. Par cette action, la plus importante depuis l’annonce du bras de fer entre les deux belligérants, les protestataires veulent rappeler et dénoncer le non-res-pect de la plateforme d’entente signée en juin 2012 entre les résidents concernés et leur chef de service, la sanction des méde-cins résidents anciennement grévistes et surtout le silence total de toutes les instances concernées malgré les multiples tentatives de les joindre. Aussi, ils exigent l’annulation du PV de délibération, la validation de l’année et le transfert de tous les résidents concernés par le mouvement. Les quinze résidents du service ORL en question affirment encore une fois que «le présumé pro-gramme de 13 cours de rattrapage des enseignements de l’année en cours sur lequel nous devons être évalués n’est pas encore achevé. Pis, aucun examen n’a eu lieu. Dans quel but alors ce programme a été établi et sur quelle base avons-nous

été évalués, sachant que le service ORL de Annaba n’a présenté aucun candidat au concours de DEMS». A vrai dire, insistent les praticiens protes-tataires, soutenus par le secrétaire général du syndicat des médecins résidents, cette décision est une action de représailles à leur encontre, notamment après qu’ils eurent observé une longue grève pour dénoncer «l’absence totale de forma-tion théorique et pratique des résidents, l’anarchie totale dans les activités de gardes, la discrimination et le favori-tisme». En effet, à l’issue de ce mouvement de contestation, une plateforme d’entente avait été établie en juin 2012, mettant fin au mouvement de grève des résidents à la condition de respecter la formation, le rat-trapage des enseignements et l’évaluation ainsi que l’amélioration des conditions de travail. Les médecins résidents, quant à eux, avaient été invités à renoncer à leur congé annuel. Pour permettre le respect de ces engagements, une commission initiée par le conseil scientifique de l’uni-versité avait été mis en place. Contacté, le doyen de la faculté de méde-cine le Pr Benali a déclaré : «J’ai adressé une correspondance officielle au chef du service ORL pour lui faire savoir que l’accord de levée de la grève qu’il avait signé en juin dernier n’a pas été respec-té». Même la commission ministérielle dépêchée sur les lieux n’a rien apporté pour résoudre ce problème face un chef de service qui semble plus puissant que le ministère de sa tutelle. Ainsi, les quinze ORL comptent persister dans leur déci-sion d’entrer en grève de la faim illimitée jusqu’à la satisfaction de leurs revendica-tions. M.-F. G.

Mobilisation contre l’implantation d’un marché de proximité

La nouveauté de Djezzy à TlemcenDjezzy, leader de la téléphonie mobile, confirme sa réputation d’entreprise citoyenne en ouvrant les portes de son Mobile Switching Center (MSC )de Tlemcen aux étudiants de l’université Aboubakr Belkaïd. Ces étudiants en télécommunications, studieux et disciplinés, ont assisté à une présentation suivie d’une visite guidée du Switch, sous la direction d’ingénieurs techniques. La présentation a porté sur les volets NSS, BSS et environnement. La présentation des ingénieurs, claire et didactique, a suscité un grand intérêt chez les étudiants dont la soif de connaissances n’a d’égale que leur enthousiasme. Cette action, vivement saluée par les étudiants, s’inscrit dans le cadre de la convention de partenariat conclue avec l’université de Tlemcen ; elle leur a permis d’acquérir de nouvelles connaissances pratiques et de s’imprégner du capital d’expérience des ingénieurs de Djezzy. Elle leur a donné l’occasion, également, d’avoir un aperçu des méthodes de travail qui ont permis à Djezzy de consolider sa place de leader.

● Les quinze ORL se disent fermes dans leur position.

17:25 Bienvenue chez nous18:20 Une famille en or19:05 Le juste prix20:00 Journal20:50 Section de recherches - Noces de sang21:45 Section de recherches - In memoriam23:40 The Whole TruthMonsieur le professeur 01:15 New York, section criminelle - De fil en aiguille

14:00 La Dame de fer15:40 Zapping15:45 Spécial investigation16:40 Source code18:10 Kaïra shoppingPoupée Kaïra18:20 Les SimpsonPapy fait de la contrebande18:45 Le JT19:05 Le grand journal20:55 Dexter - En eaux profondes 23:30 The OfficeLa garden-party00:35 Les mythos

16:35 Sebaq el madjara 17:00 Fête monter le son18:00 Journal en amazigh18:30 Le soleil et la vérité 19:00 Journal en français19:30 Alhane wa chabab20:00 Journal en arabe20:45 Le monde en 52 information22:00 Senteurs d’algérie ‘’adrar’’23:00 : festival de la musique andalouseconcert andalous

16:30 Questions pour un champion17:04 360° - géo18:00Tv5monde le journal19:00 Epicerie fine19:33 Tout le monde veut prendre sa place20:20 Portraits 20:30 Le journal de france 220:58 Y a du monde à ouagadougou21:01 Les rescapésbande annonce`21:46 Les rescapés23:20 Le débat rts

16:10 ArabesqueMeurtre en blanc17:05 ArabesqueLe masque`17:55 Walker, Texas Ranger - Sauvons la Terre ! 18:50 Walker, Texas Ranger - Le cœur a ses raisons20:50 Bee Movie, drôle d’abeille22:25 Oscar23:55 90’ Enquêtes01:28 Music in the city01:30 Les filles d’à côtéIllusions perdues

17:10 Xenius17:40, Villages de France18:05 L’énigme Benoît XVI19:00 Mozambique19:45 Arte Journal20:05 28 minutes20:45 Portraits de voyage - Colombie20:50 Monroe23:10 Expédition tsunami00:00 Touchés, coulés00:55 Reg’arts de femmes01:00 Gandhi04:05 En fin de course

16:10 Des chiffres et des lettres16:50 Harry17:30 Slam18:10 Questions pour un champion19:00 19/20 20:00, Tout le sport20:15 Plus belle la vie20:45 Faubourg 3623:25 Une époque 01:05 Libre court02:05 Inspecteur Derrick - Trafic d’armes 03:20 Plus belle la vie03:45 Vivre au pays à tout prix

11:45 La petite maison dans la prairie 13:05 Scènes de ménages13:42 Astuces de chef13:45 Péchés de jeunesse17:35 Un dîner presque parfait18:45 100% mag19:45 Le 19.4520:05 Scènes de ménages20:50 60 secondes chrono02:00 66 minutes03:15 M6 Music

15:35 La morsure du serpent indien16:30 High-tech, électroménager, un gâchis organisé17:30 C à dire ?!19:00 C à vous20:00 Entrée libre20:35 La grande librairie21:40 Civilisations disparues00:00 Epargne, placements, comment protéger son argent ?00:50 Les réseaux de l’extrême

16:40 Le jour où tout a basculé17:10 Seriez-vous un bon expert ?17:55 On n’demande qu’à en rire18:55 Mot de passe19:25 N’oubliez pas les paroles20:00 Journal20:45 Envoyé spécial22:15 Complément d’enquête23:15 Grand public01:05 Non élucidé02:35 Toute une histoire

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El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 30

S P O R T S

VOLLEY-BALLPour une place qualifi cative au MondialLa sélection algérienne de volley-ball juniors garçons, conduite par le chef de délégation, Youcef Deghamous, comptable de la Fédération algérienne de volley-ball, s’envoler aujourd’hui à destination de Tunis pour prendre part à la Coupe d’Afrique des nations, prévue du 2 au 10 mars prochain à la salle de Sidi Boussaïd (banlieue nord de la capitale Tunis). Cette compétition qui réunira neuf sélections, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Libye, l’Egypte, l’Afrique du Sud, la Sierra Leone, le Rwanda, le Congo et la Tunisie, est qualifi cative pour le championnat du monde de la catégorie, prévu en Turquie du 22 août au 1er septembre 2013. Les juniors garçons, drivés par Malek Radji et Mourad Hammouche, ambitionnent de décrocher le billet qualifi catif pour le championnat du monde en Turquie. «Nous allons aborder cette compétition avec la ferme intention de décrocher l’une des quatre places qualifi catives au championnat du monde. Je pense que nous sommes capables de réaliser cet objectif», a affi rmé le staff technique. Nacer Mustapha

FA DE JUDOMati nouveau présidentMessaoud Mati a été élu nouveau président de la Fédération algérienne de judo (FAJ) pour le mandat olympique 2013-2016, à l’issue de l’assemblée générale élective (AGE) qui a lieu hier au complexe olympique Mohamed Boudiaf (Alger). Le nouveau responsable de la FAJ, qui succède à Ali Benjamaâ, a rafl é 53 voix sur les 55 exprimées, sachant que l’assemblée générale compte 82 membres. Deux membres se sont abstenus de voter. Quant au bureau fédéral, il compte 10 membres. Pour rappel, l’AGE de la FAJ devait se dérouler le 15 février dernier, mais avait été reportée en raison de la présence, dans la salle, de personnes étrangères n’ayant pas la qualité de membre de l’AG, tel que défi ni par les règlements régissant les fédérations sportives nationales. APS

NATATIONAff ane ne briguera pas un 2e mandatLa présidente sortante de la Fédération algérienne de natation (FAN), Zaza Aff ane, a décidé de ne pas briguer un second mandat. Une décision pour le moins inattendue surtout lorsqu’on sait que Aff ane, ancienne championne d’Afrique, ambitionnait de poursuivre son travail. Aff ane a été élue à la tête de la FAN il y a une année, le 13 mars dernier, et ce, après la décision du MJS qui avait démis Elias Kebbab de ses fonctions. Ainsi donc, à trois jours de l’assemblée générale élective (AGE), prévue le 2 mars à l’OCO, deux candidats sont en course pour la succession de Zaza Aff ane. Il s’agit de Ahmed Chebaraka (ancien DTN de la FAN et ancien entraîneur national), et Salah Boutagou (ancien chef de service à la DJS d’Alger). C. B.

NAHDLe Nasria se focalise sur Dame Coupe

Après deux succès successifs contre l’OM et le CRT qui l’a relancé dans la course à l’accession, le Nasria est désormais

concentré et focalisé sur dame coupe à l’occa-sion du match de samedi, qui l’opposera au MO Béjaïa, un autre prétendant à l’accession qui veut également faire du chemin dans cette édition. Le Nasria dispose, certes, de l’avantage du terrain mais cela n’est pas suffisant lorsqu’on sait que Dame Coupe a toujours réservé des surprises, surtout quand il s’agit face à une grosse cylindrée de la Ligue 2, cette saison. Le coach revenant, Salem Gassi, a programmé pour mardi, un match amical contre l’OMR pour se faire une idée sur la forme de chaque joueur et, éventuellement, dégager l’équipe type qui débutera la rencontre. Il est cependant certain que le milieu offensif, Aymen Madi ne jouera pas (suspendu), tout comme le défenseur axial Mohamed Amine Zemmouri (suspendu par la direction et le staff pour mauvais comportement envers les supporters). Ce dernier sera remplacé, dans l’axe, par le jeune Sofiane Bendebka. Pour le reste, le coach ne doit pas faire de changement dans le onze type qui s’est bien comporté lors des deux derniers matches de championnat. La direction de son côté devait réunir les joueurs, aujourd’hui, pour tenter de sauvegarder la bonne ambiance qui règne au sein de l’équipe et les encourager par une forte prime. On apprend d’ailleurs, que la direction compte octroyer une prime de match aux joueurs avant le match contre le MOB. Les fans se mêlent à la fête et préparent activement ce rendez-vous dans l’espoir d’aider l’équipe à passer l’écueil des Crabes et se qualifier à la finale, un stade que les Sang et Or n’ont plus atteint depuis l’édition 2007/2008. S. M.

ANCIEN JOUEUR DE LA JSKMourad Derridj honoréQui se rappelle du talentueux joueur de la JS

Kabylie des années 1970 ? Ce joueur pétri de qualités, qui a été une référence du football des années 1970 et 1980 de par ses dribbles et le sens du but a su conduire la JSK au sommet avec les Koufi, Kolli, Karamani, Yousfi et autres, alors qu’il avait à peine 17 ans. Il s’agit de l’ancien attaquant Derridj Mourad. C’est en 1967 qu’il intégra l’équipe seniors jusqu’à 1976 où il arrêta sa carrière à l’âge de 26 ans pour se consacrer à ses études et à sa famille. Plusieurs fois sélectionné en équipe nationale universi-taire, il n’a connu qu’une seule fois la sélection en équipe A. Evoquant avec lui ses souvenirs à la JSK, il nous dira : «Mon meilleur souvenir est mon premier match face à l’Olympique de Médéa à l’âge de 17 ans. Le plus mauvais reste sans conteste la mort de mon entraîneur Bentifour dans un accident de la route. Nous revenions sur Alger après une séance d’entraî-nement. J’étais assis à côté de lui, nous étions cinq dans la voiture et seul Bentifour est décédé. Que Dieu ait son âme.»Après une intervention chirurgicale au niveau du cœur, Mourad se sent mieux et prend du repos avec sa petite famille. Ses amis et anciens joueurs ne cessent de demander après lui, à l’image de Iboud, Amar, Zouaoui que nous avons rencontrés chez lui le week-end dernier. Mais l’image la plus frappante est l’intervention de l’association Ouled El Houma que préside A. Bergui. Ce dernier l’honore en présence de ses anciens collègues. «Je suis ému par ce geste qui me fait beaucoup de bien. Vous m’avez fait revivre de très bons souvenirs. J’en suis très reconnaissant pour ce que vous faites. Je profite de votre présence pour remercier toutes les per-sonnes qui m’ont fait part de leurs inquiétudes suite à mon intervention, à leur tête M. Bergui», dira Derridj. Y. Temani

COUPE DU ROI

Le Real terrasse le Barça et fi le en fi nale

Le Real Madrid s’est qualifié pour la finale de la Coupe du roi en terrassant le FC

Barcelone (3-1) au Camp-Nou, mardi en demi-finale retour, grâce à un doublé de Ronaldo et à un autre but de Varane, après le nul du match aller (1-1). D’un réalisme à tout épreuve mais aussi plus solides dans le jeu que de pâles Barcelo-nais, les Madrilènes ont remporté plus qu’une demi-finale : relégués à 16 points du Barça en championnat, encore récemment déchirés par des divisions internes, ils se sont donné la possibilité de conquérir un titre. Subitement descendus de leur petit nuage de la Liga, les hommes de Jordi Roura paraissent désormais tenaillés par l’angoisse de la panne sèche. D’autant plus que le 2-0 du match aller contre l’AC Milan en Ligue des champions plane sur eux comme une épée de Damoclès. Mardi, tout aura souri aux Madri-lènes : ayant besoin de marquer au moins un but après celui encaissé chez eux à l’aller, ils se voyaient

rapidement exaucés. Après seule-ment 12 minutes de jeu, les Me-rengue, qui avaient auparavant eu la frayeur de voir une frappe de Messi raser le poteau droit de Diego Lopez, faisaient mouche. Suivant le manuel du contre parfait, Higuain lançait Ronaldo côté droit. Le Portugais entrait dans la surface et se voyait fauché par Piqué. Il se faisait lui-même justice sur le pe-nalty qui s’en suivait (1-0, 13’). Les Catalans, trop statiques en attaque, ne parvenaient pas à sortir la tête de l’eau, malgré leur détermination à frapper au but, à l’image d’Iniesta, qui testait Diego Lopez (27’).

PANNE SÈCHE

Dos au mur, le Barça se faisait tout de même violence. Mais Messi et les siens avaient alors le tort de reprocher à l’arbitre leurs propres insuffisances. Et lorsque la réus-site fuyait les Barcelonais dans les ultimes minutes de la première période, un coup franc de Messi frôlant le poteau droit de Diego

Lopez, l’agacement commençait à gagner les Blaugrana. Au retour des vestiaires, ils semblaient enfin afficher de meilleures résolutions et parvenaient notamment à se montrer dangereux sur coup de pied arrêté, Busquets forçant Diego Lopez à une grande parade à l’issue d’un corner (52’). Mais une fois de plus, les Barcelonais allaient subir l’efficacité du Real en contre. Après un corner en leur faveur, un dégagement de Khedira profitait à Di Maria qui, après une course folle, butait sur Pinto. Mais le ballon revenait dans les pieds de Ronaldo qui réduisait alors à néant les espoirs du Barça (2-0, 57’). Dix minutes plus tard, Varane, déjà buteur au match aller, s’élevait plus haut que tout le monde et catapul-tait le ballon sous la barre de Pinto (3-0, 68’). Dès lors, la messe était dite. Les Blaugrana parvenaient tout de même à sauver l’honneur grâce à Alba, qui reprenait d’une volée du gauche une bonne ouver-ture d’Iniesta (88’). AFP

AGE DE LA FAABouras succède à Belhadjoudja

Ammar Bouras a été élu, hier matin, lors

de l’assemblée générale élective (AGE) nouveau président de la Fédé-ration algérienne d’ath-létisme (FAA), succé-dant ainsi à Badreddine Belhadjoudja. En course avec Yacine Louaïl, à l’occasion du deuxième tour, Bouras a remporté 55 voix contre 40 pour Louaïl. Au cours du premier tour qui s’est déroulé jeudi dernier, Bouras et Louaïl ont entretenu le suspense en terminant ex-æquo avec 46 voix chacun. Hier, les don-nées ont changé à la grande satisfaction de Ammar Bouras, ancien président et ancien DTN de la FAA. «Je tiens à affirmer que ce fut une

belle bataille démocra-tique. A ce titre, je remer-cie la correction de mon adversaire et ami Louaïl qui a fait preuve d’une grande gentillesse. A présent, il faut déjà retrousser les manches pour servir l’athlétisme algérien. Le mot d’ordre est la redynamisation de la discipline qui passe par la prise en charge des jeunes talents et la prospection des athlètes. Un long chantier attend la nouvelle équipe de la FAA. Le programme ne se limite pas seule-ment à l’aspect tech-nique. L’informatisation des licences des athlètes et des entraîneurs sera inscrite au programme de la FAA», nous confie Bouras. De son côté, l’ancien lanceur de

l’équipe nationale du disque, Yacine Louaïl, révèle : «Tout d’abord, je félicite Ammar Bou-ras qui a été élu pour présider à la FAA. Je ne suis pas déçu pour avoir perdu les élections avec 15 voix d’écart, mais plutôt par l’état d’esprit qui a marqué cette AGE. Malgré les fermes orientations du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed

Tahmi, pour l’applica-tion des directives, la neutralité de l’adminis-tration n’a pas été res-pectée. L’administration reste l’administration. J’avais décidé de me retirer la veille, mais par respect au ministre, je n’ai pas voulu gâcher l’AGE. Je dénonce haut et fort la complicité et la manipulation du se-crétaire général de la FAA qui s’est servi des moyens de la fédération. Le SG en question a tout fait pour me déstabili-ser en faisant campagne contre moi.» A noter que Nouria Benida Merah, ancienne championne olympique du 1500 m à Sydney, a été élue membre du bureau exé-cutif qui est composé de 9 personnes. Chafik B.

Ronaldo et le Real Madrid humilient le Barça de Messi

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■ Coupe d’Algérie U21 (8e de finale)Demain à 10hABM - MCEEUSMB - USMAUSMH - CRBSamedi à 11hOM - MCOJSK - ESSMCA - CABMSPB - ASO NAHD - CSC

■ Coupe d’Algérie (8e finale/senior) Demain à 15hOran (Bouakeul) : MCO - ASOTlemcen : WAT - ASAMAlger (5 juillet) : MCA - USMAB (16h) Samedi à 14h Alger (20 août) : NAHD - MOB Constantine : CSC - USMB Alger (Omar Hamadi) : JSMC - ES Sétif Mardi 5 mars 2013Ain M’lila : CRBAF - CRB (14h) Alger (5 juillet) : USMA - USMH (16h)

■ Coupe d’Algérie football féminin (1/4 de finale) Samedi à 11h Affak Relizane - COTS Tiaret AS Oran Centre - FC Constantine MO Khroub - Intissar AS Sûreté Nationale- JS Khroub■ Coupe d’Algérie féminine U 17 Samedi à 11h ASE Alger Centre - FC Belabbes EC Skikda - CFF Akbou FC Béjaia - ASJ Khemis Oum EL Bouaghi - Affak Relizane

■ Coupe d’Algérie féminine U 20Demain à 11h FC Béjaïa- ASE Alger Centre Affak Relizane- AS Intissar Oran CFF Akbou- FC Constantine Samedi à 11h ESF Amizour - ARTSF Tébessa

■ Championnat d’Algérie amateur Groupe Ouest (18e J) Vendredi à 15h IRBM - IST JSEA - JSMT RCR - USMMH Samedi à 14h30WAM - USR MBH - OMA CCS - GCM RCBOR - ESB

Groupe Centre (18e) Vendredi à 15hABS - USMC RCK - IBKEK NARBR - WRB M’sila Samedi à 14h30ESG - ESMK WAB - ASBG PAC - Académie FAF JSMC - MCM (reporté) Exempt : IBL

Groupe Est (18e) Demain à 15h E Collo - DRBT JSMS - Hamra UST - JSD NCM - NRBT USBa - WARD ASAM - USC (reporté) USMAB - USMK (reporté)

Programme du week-end

El Watan - Jeudi 28 février 2013 - 31

S P O R T S

COUPE ARABE DE CLUBSLe CRB éliminé aux penalties

Le CR Belouizdad a été éliminé, hier, de la Coupe arabe des clubs par la formation égyptienne d’Al Ismaïly à l’issue des tirs au but (4-1), après un match nul (1-1) en aller et retour.

Le CRB, qui se devait d’inscrire un but pour éviter l’élimination à la faveur du but encaissé à domicile, a débuté la rencontre avec un esprit offensif, mais l’absence de certains éléments-clés au milieu du terrain, à l’image d’Angane et Mekhout, a grandement handi-capé les partenaires de Ammour dans l’entrejeu. La bande à Bouali a affiché aussi une incohérence en défense, notamment dans l’axe central, ce dont ont profité les Egyptiens pour ouvrir la marque au premier quart d’heure par l’intermédiaire de Soolia sur un tir à bout portant. Le Chabab a failli encaisser deux autres buts, mais ratera aussi l’égalisation par Rebih pourtant seul face au portier Sobhi. Peu avant la pause, Slimani, auteur du but d’égalisation à l’aller, remettra les pendules à l’heure d’un tir croisé. Au retour des vestiaires, le coach Bouali effectuera un léger remaniement dans l’axe central pour consolider le compartiment défensif. C’est ainsi que les Rouge et Blanc de Laâqiba parviendront à produire un meilleur jeu, sans toutefois encaisser ou parvenir à doubler la mise. La série des tirs au but a souri aux joueurs d’Al Ismaïly, plus adroits, qui l’emportent sur le score de 4 à 1 après deux ratages de Ammour et Rebih. S. M.

MCO - ASO Chlef va jouer libéré

C ’est plutôt un match «normal» que va disputer l’ASO Chlef face au MCO, ce vendredi au stade Bouakeul d’Oran, pour le compte

des 8es de finale de la Coupe d’Algérie. Des discussions que nous avons eues avec certains dirigeants, il ressort que le club n’est pas tenu à une obligation de résultat, compte tenu de sa position actuelle au classement. «Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est de gagner la prochaine rencontre de championnat à domicile contre le WAT, afin de nous éloigner davantage du bas du tableau. Pour cela, nous devons jouer notre match de coupe face au MCO sans mettre trop de pression sur les joueurs», a souligné l’entraîneur des Lions du Chélif, Mohamed Benchouia, ajoutant que le club vise le maintien et n’est donc pas près de prendre des risques. D’ailleurs, pour des raisons que tout le monde connaît, l’effectif sera amputé de deux éléments-clés, Samir Zaoui et Ali Hadji, qui ne feront pas le déplacement à Oran. A cela s’ajoute l’absence de l’espoir Rabhi qui s’est blessé mardi à l’en-traînement. Hormis ces défections, le patron de la barre technique devrait compter sur le reste de l’effectif, composé notamment du gardien Ghalem, de la paire centrale Mellouli-Aouamri, des hommes du milieu de terrain, Zaouche et Sellama, ainsi que des attaquants Messaoud, Gherbi et Nasseri. L’équipe se rendra aujourd’hui, jeudi, à Mostaganem où elle passera la nuit, avant de rallier le lendemain la ville d’Oran. Au-delà du résultat, tout le monde espère qu’il y aura une bonne entente et un esprit sportif entre les deux représentants de l’Ouest au passé élogieux. A. Yechkour

MOULOUDIA D’ALGERDu rifi fi chez le Doyen

A lors que d’aucuns pensaient que tout était rentré dans l’ordre dans la famille du Doyen des clubs algériens, notamment depuis

sa prise en charge par la puissante et richissime société pétrolière nationale, voilà que des sons discordants, se font entendre des responsables du club, plus exactement entre le tout nouveau pré-sident du CA Kamel Amrouche et l’inamovible coordinateur de la section football Omar Ghrib, chacun à partir de son propre camp. Le coordinateur de la section a très maladroitement, au cours d’une émission télévisée, défendu son joueur Bouguèche, recruté par ses soins lors du mercato à coup de centaines de millions de centimes, en déclarant : «Il y a eu malentendu entre Bouguèche et Menad, dans la mesure où le joueur n’a pas compris qu’il n’était pas concerné par le remplacement», trompant ainsi l’opinion sportive en lui faisant prendre les «vessies pour des lanternes». L’autre bourde de Omar Ghrib est d’avoir désavoué son patron en disant que «Sonatrach n’a, jusque-là, donné aucun rond au Mouloudia» et que «l’argent disponible provient de notre sponsor majeur et c’est avec cela que j’ai octroyé la prime de match aux joueurs. Moi, je ne reconnais que Zerguine comme PDG». Réponse du berger à la bergère : le tout nouveau patron de la SSPA/MCA Kamel Amrouche, avare en décla-rations d’habitude, est sorti de son mutisme à partir de sa retraite d’El Achour pour le contredire et avoue : «Sonatrach a, à ce jour, octroyé 9,4 milliards», ajoutant : «Je ne réponds pas aux bavardages.» Une chose est sûre, le courant ne passe plus entre Menad et ses joueurs en raison, probablement, des interférences et incohérences de Omar Ghrib qui a dû certainement s’immiscer sur le plan technique, mais aussi entre Amrouche et Ghrib sur la façon de faire du coordinateur, qui continue de distribuer aux joueurs de grosses sommes d’argent «en espèces» sans aucune écriture comptable, oubliant que le club est désormais géré par une société de stature internationale.Du rififi au sein du Mouloudia d’Alger, au moment où l’équipe s’ap-prête a accueillir, ce vendredi, la formation de l’USM Aïn Beïda en match de 8es de finale de la Coupe d’Algérie où manquera à l’appel Karim Ghazi, suspendu pour cumul. A. R.

La JSM Béjaïa abor-dera, demain à 15h, la manche retour du tour

préliminaire de la Ligue des champions d’Afrique face au représentant du Niger, à sa-voir l’Olympic FC Niamey. Un match important pour les Vert et Rouge qui tâcheront de confirmer leur suprématie de l’aller où ils se sont imposés sur un score de 3 buts à 0. Bien que les poulains du techni-cien italien ont pris une marge sécurisante lors de la première rencontre qui s’est déroulée à Béjaïa, il n’en demeure pas moins que le staff technique a tenu à mettre en garde ses joueurs contre tout excès de confiance, d’autant plus que l’effectif sera amoindri par l’absence de deux joueurs titu-laires, à savoir Zafour et Zer-rara, qui pourrait bien influer négativement sur le rendement de l’équipe. Pour cela, le staff technique a demandé à ses joueurs de prendre les choses très au sérieux et surtout de marquer au moins un but pour éviter un mauvais scénario qui peut se produire au Niger, sur-tout que les conditions clima-tiques ne sont pas favorables pour le représentant algérien, car la chaleur pourrait être un véritable handicap pour les

coéquipiers du portier Si Mo-hammed. C’est ce que nous a dit le défenseur Megateli avant le départ au Niger : «Nous al-lons aborder le match retour de ce vendredi face à l’Olympic du Niger avec un moral au beau fixe, après le résultat positif arraché face au MC El Eulma en championnat. Cependant, les conditions climatiques, no-tamment la chaleur, pourraient jouer un mauvais tour pour nous, et ce, bien que les joueurs soient conscients de la tâche qui nous attend et la marge sécuri-sante de l’aller sera d’un grand apport pour nous.» En tout cas, le premier responsable de la

barre technique, Gianni Soli-nas, qui connaît bien l’Afrique pour avoir déjà disputé une telle compétition avec l’ES Sétif, a bien préparé son plan pour contrer les Nigériens. Ce der-nier affirme : «Le meilleur scé-nario qu’on peut espérer est de marquer et ne pas se contenter de défendre seulement, car on doit penser à tous les scénarios et éviter une mauvaise surprise, et ce, bien que nous soyons confiants pour revenir avec la qualification.» Enfin, le staff technique devrait procéder à quelques modifications suite aux absences enregistrées dans l’effectif béjaoui. L. Hama

JEAN-MARC NOBILO. Sélectionneur national des U20 «Nous n’aurons aucune excuse…»

Au lendemain de la joute amicale disputée face à l’Entente, le sé-lectionneur national des U20 fait le bilan de la préparation, à deux semaines du coup d’envoi de la CAN-2013 de la catégorie qu’abrite l’Algérie du 15 au 30 mars prochain.

Quelle appréciation faites-vous de la ren-contre qui vous a opposés à l’Entente de Sétif ?

La rencontre a été bénéfique à plus d’un titre. Je retiens beaucoup d’enseignements de ce dernier test. Je tiens à remercier l’ES Sétif, leader de la Ligue 1 qui a bien voulu jouer le jeu, malgré son agenda chargé. Pour cette ultime répétition, le groupe devait se mesurer à un adversaire du calibre de l’Entente.

Le groupe a bien réagi face à un bon spar-ring-partner, non ?

Les garçons ont dans l’ensemble répondu présent. L’identité et le niveau de l’adversaire ont stimulé le collectif qui s’est appliqué, notamment en première mi-temps, durant laquelle le groupe a laissé apparaître des signes encourageants. Cette confrontation nous a, non seulement, permis d’évaluer le rendement des uns et des autres, mais de peaufiner notre jeu et notre stratégie.

Face à l’Entente, la mayonnaise entre joueurs locaux et leurs camarades évoluant à

l’étranger, qui se sont pour cer-tains d’entre eux bien illustrés, a plus ou moins fonctionné, non ?

Il est vrai que depuis le dernier tournoi de l’UNAF, le groupe a fait du chemin. Je dois faire abstraction d’une telle chose car le plus important s’est d’être au top face au Bénin, à l’Egypte et au Ghana qui ont mis les bouchées doubles durant la phase préparatoire que nous

suivons avec attention. Avez-vous réalisé le programme tracé et

obtenu les moyens nécessaires pour effectuer une préparation digne de ce nom ?

La Fédération, à sa tête M. Raouaraoua, n’a ménagé aucun effort pour nous mettre dans les meilleures conditions de travail possibles. Tous les moyens ont été mis à la disposition de la sélection qui vient de boucler son 5e stage de pré-paration. Si nous n’accédons pas au carré d’as, le premier objectif qui m’a été fixé, nous n’aurons aucune excuse. Je serais le seul et l’unique res-ponsable.

On a comme l’impression que vous appré-hendez la compétition…

Je me trouve dans la même situation que Vahid Halilhodzi, qui n’avait non seulement rien promis avant la CAN, mais tenu à tempérer les ardeurs d’un public devant savoir que le Bénin, l’Egypte et le Ghana sont de grosses cylindrées. Comme la mission ne sera pas aisée, je mesure l’impatience du public algérien qui attend une qualification en Coupe du monde depuis 21 ans.

Kamel Beniaiche

LIGUE DES CHAMPIONS D’AFRIQUE. FC NIAMEY - JSMB (DEMAIN À 15H)

Les Béjaouis optimistes 

Les Béjaouis doivent confirmer le résultat du match aller

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 28 février 2013El WatanSursaut d’orgueil

Par Tayeb Belghiche

Les magistrats de la Cour des comptes se rebiffent. Leur syndicat vient de publier un communiqué dans lequel ils dénoncent «les pressions terribles exercées sur eux pour les empêcher de faire leur

travail conformément à la Constitution». En clair, cela veut dire qu’ils ne veulent pas être les «serpillières» du pouvoir. Conformément à la Constitution, la cour établit un rapport annuel au président de la République. Il est ensuite rendu public. Or, depuis l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la Présidence, aucun compte rendu de cette institution n’a été diffusé, en violation de la Loi fondamentale.Depuis son intronisation, le locataire d’El Mouradia a paralysé tous les contre-pouvoirs ainsi que les institutions qu’il a transformées en coquilles vides pour rester le seul maître à bord. Il s’est même attribué des pouvoirs exorbitants, au point que l’Algérie est devenue ingouvernable et que la corruption est devenue la seule pratique fonctionnant à merveille.Les comportements antidémocratiques, la privatisation de l’Etat au profit d’un clan, le népotisme ont fini par avoir raison d’un pays déjà fragilisé par le terrorisme islamiste. D’aucuns y ont vu une politique délibérée pour déstabiliser l’Algérie et l’affaiblir sur la scène internationale. Avec le temps, la gestion antinationale ne pouvait que provoquer la colère des Algériens qui n’acceptent pas de voir leur pays partir à la dérive. Ils ont vu des magistrats faire œuvre de responsabilité en Egypte et en Tunisie pour balayer les dictatures de Hosni Moubarak et de Zine El Abidine Ben Ali. Nos magistrats ne pouvaient pas être en reste et être humiliés par un système qui a érigé le non-droit en mode de gestion des affaires de la République, ou de ce qu’il en reste. Ce sursaut d’orgueil était inévitable et il est à saluer. C’est à l’honneur de ces magistrats d’avoir enfin bougé. C’est à leur honneur de refuser que leur travail soit tenu secret par un homme qui, sans doute dans un esprit de revanche, n’a pas oublié que cette même Cour des comptes l’a condamné pour une histoire de reliquat de budget d’ambassades qu’il faisait virer dans un compte personnel en Suisse.Il est temps que les Algériens se ressaisissent. Ces scandales de corruption à Sonatrach sont peut-être l’élément déclencheur qui va pousser les citoyens à prendre leur destin en main, comme l’ont fait les hommes du 1er Novembre. Ce combat de magistrats pour leur dignité fait partie des attentes de tous les Algériens.

COMMENTAIRE

Benoît XVI donne forfait

Rome

De notre correspondante

I l n’y avait pas que des fidèles catholiques, en ce mercredi

27 février, réunis à la place Saint-Pierre pour assister à la dernière allocution de Benoît XVI en tant que pape. Des milliers de touristes ont fait le voyage jusqu’à Rome pour voir de leurs yeux la papamobile circuler, pour la dernière fois, devant la basilique Saint-Pierre, avec à son bord Joseph Ratzinger. Une véritable aubaine pour les hôteliers de la capitale italienne qui ont fait le plein

cette semaine, surtout ceux situés aux alentours du Saint Siège. Et pour mieux attirer les clients, certains ont lancé de grandes campagnes de publicité, promettant chambres avec «vue sur la cérémonie de démission du pape». Giuliana est écrivain. Laïque, auparavant elle n’avait mis les pieds au Vatican que pour visiter son musée très riche en œuvres artistiques uniques. Mais elle a décidé de faire le déplacement pour vivre le moment singulier. «C’est émouvant. Ratzinger a eu le courage de dire basta ! Trop d’affaires scabreuses agitent l ’Eg l i se .» I l s ’ ag i t d ’un

événement historique planétaire, car de mémoire de catholique, on n’avait assisté à la démission d’un pape. Le fait est tellement inenvisageable que théologiens, cardinaux et vaticanistes se réunissent depuis des semaines pour résoudre un vrai casse-tête. Comment faudra-t-il s’adresser à sa sainteté démissionnaire sans heurter la sensibilité du prochain hôte des appartements du Saint

Siège ? Enf in, tous ont convenu que le titre de «papa émérite» serait le plus convenable.Le pape sortant quittera aujourd’hui le Vatican, sans cérémonie, après huit ans de pontificat. Il fera ses adieux aux cardinaux avant de se diriger vers la résidence d’été de Castel Gandolfo.L e s c a r d i n a u x o n t commencé à affluer du m o n d e e n t i e r p o u r

participer au conclave, qui devra se tenir vers le 10 mars, pour nommer le successeur de Benoît XVI. Une tâche ardue, car il faudra trouver une personnalité forte et motivée pour affronter les scandales qui s’abattent sur l’Eglise catholique, les mêmes qui ont fait capituler l’Allemand Ratzinger.

Nacéra Benali

VATICAN

Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, a parlé hier, lors de son intervention à la Radio, des grands chantiers lancés dans le secteur afin d'organiser la profession et de moderniser ses structures en vue de garantir la stabilité du marché national. La profession est restée longtemps en dehors des circuits officiels. 50 000 pêcheurs seulement sont affiliés à la

Chambre de la pêche, indique le ministre, justifiant l’anarchie dans laquelle baigne une grande partie de cette activité et qui a pour principale conséquence des produits inaccessibles pour la majorité des Algériens. L’insuffisance des structures marines est avancée parmi les causes ayant freiné l’évolution du secteur, même si «la flotte marine algérienne a connu une grande évolution

ces dix dernières années, puisque le nombre de navires est passé de 2000 à 4000 unités». Le premier responsable du secteur plaide pour la modernisation du secteur par la mise en place d'un nouveau mécanisme pour accompagner les armateurs dans la modernisation de la flotte. Un concept qui ne peut se réaliser sans l’association et le développement du privé dans ce secteur. F. A.

50 000 PÊCHEURS SEULEMENT SONT DANS LE CIRCUIT OFFICIEL

SELON SID AHMED FERROUKHI

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER

ORAN

CONSTANTINE

OUARGLA

9°19°

9°15°3°17°12°21°

9°13°

6°12°4°12°10°19°

Aujourd’hui Demain

● Benoît XVI a fait ses adieux aux fidèles de l’Eglise catholique, hier, place Saint-Pierre. Plus de 100 000 personnes ont assisté à sa dernière apparition publique.