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N°6917 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PUBLICITÉ Aïssa Kadri, professeur émérite, sociologue et chercheur, ne prend pas de gants dans l’entretien qu’il nous a accordé pour dire que nos élites et intellectuels subissent les contextes politiques. Les dernières saisies de produits impropres à la consommation relancent la problématique de l’efficacité du dispositif de contrôle sur un marché dominé par l’informel. La DGPP au sein du ministère des Finances, laquelle reprend les données provisoires de la Banque d’Algérie, indique qu’environ 2,14 milliards de dollars ont été transférés à l’étranger au titre des dividendes des partenaires étrangers à la fin du mois de mars dernier. CONTRÔLE DE LA QUALITÉ ET PRODUITS CONTAMINÉS QU’Y-A-T-IL DANS VOTRE ASSIETTE ? Y a-t-il des mécanismes pour rendre visibles toutes les menaces guettant le consommateur ? Le ministère du Commerce, à travers les contrôleurs de la qualité, détecte les cas de contamination. (Suite page 3) Fatima Arab Lire également nos articles en pages 2 et 3 L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweit consentent des aides financières importantes pour soutenir l’effort de redressement économique à la faveur du changement du pouvoir à la tête de l’Egypte. Les observateurs y voient la preuve d’un déclin de l’influence du Qatar qui avait jusque-là parainné l’accession au pouvoir des frères musulmans et leur soutien le plus fort durant une année de règne. 12 MILLIARDS DE DOLLARS POUR SAUVER LA TRANSITION ÉDITION DU CENTRE LIRE L’ARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 11 LIRE L’ARTICLE DE MELISSA ROUMADI EN PAGE 7 LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AMEL BLIDI EN PAGE 4 AÏSSA KADRI Sociologue et chercheur COMPTES PUBLICS « LES INTELLECTUELS ALGÉRIENS SONT FASCINÉS PAR LE POUVOIR » PLUS DE 2 MILLIARDS US TRANSFÉRÉS À L’ÉTRANGER PHOTO : H. LYES El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 11 juillet 2013 Des pays du Golfe au secours de l’Egypte LIRE EN PAGE 32 C’EST L’ÉTÉ LIRE NOTRE SUPPLÉMENT EN PAGES 15, 16, 19, 20 ET 21 La majestueuse anse des Aiguades a vécu, dimanche dernier, sa deuxième traversée à la nage. Aux premières heures du matin, les 90 athlètes inscrits s’échauffent au bord du plan d’eau. C EST L ÉTÉ LIRE NOTRE SUPPLÉMENT EN PA OFFICE NATIONAL DE LA MÉTÉOROLOGIE Le mois de Ramadhan ne connaîtra pas de vague de chaleur

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  • N6917 - Vingt-troisime anne - Prix : Algrie : 15 DA. France : 1. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

    PUBL

    ICIT

    Assa Kadri, professeur mrite, sociologue et chercheur, ne prend pas de gants dans lentretien quil nous a accord pour dire que nos lites et intellectuels subissent les contextes politiques.

    Les dernires saisies de produits impropres la consommation relancent la problmatique de lef cacit du dispositif de contrle sur un march domin par linformel.

    La DGPP au sein du ministre des Finances, laquelle reprend les donnes provisoires de la Banque dAlgrie, indique quenviron 2,14 milliards de dollars ont t transfrs ltranger au titre des dividendes des partenaires trangers la n du mois de mars dernier.

    CONTRLE DE LA QUALIT ET PRODUITS CONTAMINS

    QUY-A-T-IL DANS VOTRE ASSIETTE ?

    Y a-t-il des mcanismes pour rendre visibles toutes les menaces guettant le consommateur ? Le ministre du Commerce, travers les contrleurs

    de la qualit, dtecte les cas de contamination. (Suite page 3) Fatima Arab

    Lire galement nos articles en pages 2 et 3

    LArabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweit consentent des aides nancires

    importantes pour soutenir leffort de redressement conomique la faveur du

    changement du pouvoir la tte de lEgypte.

    Les observateurs y voient la preuve dun dclin de lin uence du Qatar qui avait jusque-l parainn laccession au pouvoir des frres musulmans et leur soutien le plus fort

    durant une anne de rgne.

    12 MILLIARDS DE DOLLARS POUR SAUVER LA TRANSITION

    DITION DU CENTRE

    LIRE LARTICLE DE HACEN OUALI EN PAGE 11

    LIRE LARTICLE DE MELISSA ROUMADI EN PAGE 7

    LIRE LENTRETIEN RALIS PAR AMEL BLIDI EN PAGE 4

    ASSA KADRISociologue et chercheur

    COMPTES PUBLICS

    LES INTELLECTUELS ALGRIENS SONT FASCINS

    PAR LE POUVOIR

    PLUS DE 2 MILLIARDS US TRANSFRS LTRANGER

    PHOT

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    H. LY

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    El WatanLE QUOTIDIEN INDPENDANT - Jeudi 11 juillet 2013

    Des pays du Golfe au secours de lEgypte

    LIRE EN PAGE 32

    CEST LT

    LIRE NOTRE SUPPLMENT EN PAGES 15, 16, 19, 20 ET 21

    La majestueuse anse des Aiguades a vcu, dimanche dernier, sa deuxime traverse la nage. Aux premires heures du matin, les 90 athltes inscrits schauffent au bord du plan deau.

    C EST LT

    LIRE NOTRE SUPPLMENT EN PA

    OFFICE NATIONAL DE LA MTOROLOGIE

    Le mois de Ramadhan ne connatra pas de vague

    de chaleur

  • El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 2

    L A C T U A L I T

    CONFISERIE CONTAMINECraintes Souk AhrasL es informations relatives la saisie par les brigades de la direction du commerce de Souk Ahras de confise-ries de type halwat turck, portant les labels Nouara et Ghazala, coules par des circuits informels partir de la Tunisie, continuent de susciter des craintes au sein de la popula-tion. La prsence de staphylocoques dans ce produit vendu sur les tals dans un embal-lage sans tiquetage renseigne sur le trafic grande chelle qui peut nuire la sant de la population, notamment en ce mois marqu par une consommation frntique. Nous savons tous quil y a des restrictions le long de la bande frontalire et pourtant, cette quantit importante de conserves et de chamia, plus connue sous le nom de halwat turck, de fabrication tunisienne, na pas suivi le circuit officiel pour son importation, a dclar un fonctionnaire rencontr rue Ibn Badis. Si le communiqu du ministre du Commerce, diffus avant-hier, ne prcise pas sil y a eu des cas din-toxication au staphylocoque, un climat de crainte rgne toujours dans la ville, mme si de nombreux consommateurs ignorent compltement la chose. On attendra les pro-chains jours pour tirer au clair cette affaire avec lannonce des analyses officielles ralises par des laboratoires. Il faut dire surtout que vu sa proximit des frontires avec la Tunisie, la wilaya de Souk Ahras demeure une zone de trafic important de produits alimentaires, mais aussi des fruits et lgumes qui transitent par la frontire, notamment la pastque tunisienne qui se vend des prix dfiant toute concurrence.

    S. Arslan

    D e la levure de bire pour prendre du poids, de la vita-mine C pour tre en forme, de lhuile de soja, dolive ou de tournesol pour rendre laliment plus consistant ou alors du sang sch, collect dans les abattoirs, que lon mlange avec laliment du poulet. Certains ajoutent mme du lait de croissance pour bb ou de laspi-rine concasse dans la mangeoire du poulet. Voil quelques-unes des pratiques auxquelles des leveurs peu scrupuleux sadonnent pour que leur volaille prenne du poids. La liste des additifs chimiques ou naturels na de limite que lima-gination de lleveur. Ce nest pas tout. Des poulets bourrs danti-biotiques se retrouvent souvent dans votre assiette par la faute, justement, de vtrinaires peu re-gardants. Le certificat est tabli pour une poigne de dinars sur simple coup de tlphone sans mme que le cheptel abattre ait t vu par celui charg de le contrler.Au vu des tmoignages que nous avons recueillis, certains trs gros leveurs recourent aux grossistes en mdicaments sans mme pas-ser par un vtrinaire pour passer commande dantibiotiques lorsque leur cheptel est malade. Beaucoup de grossistes peu scrupuleux font

    cela, surtout du ct dEl Eulma et Stif, nous dit un vtrinaire sous le sceau de lanonymat. La mme pratique se retrouve pour le poulet de chair comme pour la poule pon-deuse. Selon les normes en vigueur, un cheptel trait aux antibiotiques doit en principe observer un dlai dattente de deux jours deux semaines avant labattage. Cest--dire jusqu ce que les antibiotiques soient compltement vacus par voie naturelle.Il y a encore plus grave que de consommer du poulet dop aux antibiotiques ; par exemple, du poulet contamin la salmonelle. A cause de pratiques frauduleuses, voire crapuleuses, de certains le-veurs, du cheptel ayant contract des maladies virales comme la salmonellose, la maladie de Marek ou la maladie de Gumboro se re-trouvent quelquefois sur le march. En principe, dans ces maladies dites dclaration obligatoire, il y a sai-sie totale et destruction du cheptel, suivies de la mise en quarantaine des btiments dlevage. Cela fait dnormes manques gagner pour les leveurs qui sont alors tents de passer entre les mailles du filet des contrleurs. Le manque de professionnalisme des leveurs est le principal frein au dveloppement

    de la filire avicole. Lleveur est le maillon faible de la chane, dit le vtrinaire que nous avons consult.La traabilit des produits avi-coles ne cesse de samliorer ces dernires annes, reconnat notre homme, mais encore beaucoup de pratiques chappent au contrle des services vtrinaires, comme ces marchs improviss le long des routes nationales o lon vend du poulet, de la caille ou de la dinde sur pied. Il y a galement des souks tra-ditionnels o lon persiste vendre de la volaille gorge sur place et dplume dans dinnommables chaudrons dont leau nest jamais change. Seulement 60 70% du cheptel abattu est contrl. Le reste chappe tout contrle, estime notre vtrinaire.Au niveau des abattoirs, les contrles ne sont pas systma-tiques, surtout en priode de grande consommation comme le Ramad-han, les ftes religieuses ou le nou-vel an. Ces contrles sont effectus en cas de suspicion dun cheptel qui prsente des symptmes douteux. Des analyses microbiennes peuvent alors tre effectues.Lautre problme qui peut induire de lourdes consquences sur la sant du consommateur est la rup-

    ture de la chane du froid. Ce qui cause parfois de vraies hcatombes en priode de grandes chaleurs.Pour conclure, notre vtrinaire, qui a commenc exercer en 2001, recommande que lEtat investisse dans des abattoirs dans chaque wilaya pour un meilleur contrle sanitaire de cette filire sensible. Il ny a pratiquement que des abat-toirs privs travers tout le territoire national et pas dabattoir avicole tatique. Une prsence tatique ce niveau de la chane pourrait galement contribuer stabiliser des prix qui ne cessent de fluctuer. Le prix de revient du kilo de poulet se situe entre 140 et 170 DA et il y a une moyenne de100 DA entre le prix de gros et le prix de dtail la consommation. Cela sexplique par la prsence de trop nombreux intermdiaires entre lleveur et le boucher, argumente notre vt-rinaire. Pour les consommateurs, il recommande de ne jamais ache-ter de poulet non tiquet et non contrl. Il convient aussi davoir le rflexe de vrifier ltiquetage chez son boucher pour contrler la date dabattage. Pour le reste, il faut prier que lleveur qui a produit le poulet de votre tadjine ezzitoune soit un honnte homme

    Djamel Alilat

    FILIRE AVICOLE

    Encore beaucoup de pratiques frauduleuses

  • El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 3

    L A C T U A L I T

    STREPTOCOQUE DANS LEAU DE LA MARQUE YOUKOUS

    Les analyses toujours en coursLes analyses physicochimiques et bac-triologiques pour dterminer lorigine de la contamination de leau minrale de marque Youkous sont en cours. Cest ce qua dclar le directeur gnral adjoint de lAgence nationale des res-sources hydriques (ANRH), Ramdan Mohamed. Nous avons dj contact notre direction rgionale Constantine qui doit dpcher une quipe Tbessa pour prlever des chantillons sur la source de marque Youkous. Avant tout autre dcision, nous allons procder lanalyse des chantillons pour dter-miner lorigine de la contamination, explique-t-il, prcisant que les rsul-tats des analyses seront disponibles en 24 heures. Les premiers rsultats peuvent tre obtenus au bout de 3 4 heures. Nous avons des quipements performants. Nous pouvons avoir tous les rsultats au bout de 24 heures, sou-ligne notre interlocuteur, affirmant que lintervention de ses services pour une fermeture totale ou temporaire de lunit ne se fera pas avant lobtention des rsultats des analyses. De toute faon la dcision finale sera prise par une com-mission interministrielle compose des ministres des Ressources en eau, de la Sant et du Commerce, ajoute-t-il. En tout cas, la dcision sera prise selon la nature de la contamination: fermeture totale de lunit en cas de contamination de la source ou temporaire si celle-ci na touch que les quipements. Pour rappel, le ministre du Commerce a annonc, mardi dernier, la dtection de la bactrie streptocoque dans la marque deau minrale, Youkous. Cette bactrie, responsable de trs nombreuses infec-tions, a t dtecte dans le lot n164 de la marque Youkous, embouteill le 13 juin 2013 et dont la dure de validit court jusquau 13 juin 2014. Le lot mis en cause a t saisi et dtruit, explique la mme source. Le ministre du Com-merce souligne par ailleurs que dautres lots de cette eau minrale ont t retirs du march pour faire lobjet de nouvelles analyses et vrifier la puret originelle de cette eau, une procdure impose par la rglementation des eaux minrales. Lactivit de lunit dembouteillage de cette eau minrale a t suspendue et le propritaire a t instruit de revoir toutes les tapes de la mise en bouteilles de leau minrale, pour dterminer la source de contamination avant la reprise de lactivit. Le contrle des eaux commercialises sur le march national se fait, selon les responsables de lANRH, de manire priodique. Tous les concessionnaires des eaux minrales (23 marques) et des eaux de source en Algrie (34 marques, dont 16 en exploitation) sont soumis un contrle priodique. Les concessionnaires, eux-mmes, demandent lanalyse de leur eau par nos laboratoires, prcise Ramdan Mohamed. Il assure galement que les composants chimiques des eaux minrales inscrits sur les tiquettes sont certifis par les laboratoires de lANRH. Personne ne peut mettre nimporte quoi sur les tiquettes. Les composants chimiques sont dtermins par nos laboratoires. Cest nous qui fixons les composants, prcise-t-il encore.

    Madjid Makedhi

    Des biologistes et des vtrinaires que nous avons interrogs, hier, ont soulign la nces-sit de doter les laboratoires de contrle sanitaire des denres alimentaires en moyens afin de sali-gner sur les normes sanitaires internationales. Deux aspects sont mis en exergue : Le renfor-cement des moyens techniques des structures du contrle sanitaire et lamlioration du fonctionne-ment des laboratoires danalyses. Un microbiologiste exerant dans la Fonction publique, ayant prfr requrir lanonymat, af-firme quil est ncessaire et urgent de mettre niveau les laboratoires de contrle sanitaire en les alignant sur les standards internationaux et les recommandations du Codex Alimentarius, de lOr-ganisation mondiale de la sant animale (OIE). Ceci passe par la ncessit dune amlioration du fonctionnement des laboratoires danalyses rgio-naux qui assurent les investigations analytiques, explique-t-il. Lobjectif tant dassurer la salu-brit des produits alimentaires contrls. Toutes les denres alimentaires doivent tre soumises des analyses de contrle de la qualit au niveau des laboratoires. Outre sa vtust, nous faisons face des moyens matriels insuffisants, la carence

    en ressources humaines, une formation et perfec-tionnement du personnel technique au-dessous de la normale. Nous devons nous aligner sur des exigences des nouvelles techniques de diagnostic dictes par lOIE et par nos clients, se plaint le docteur Ghenim Taha-Hocine, directeur du labora-toire vtrinaire rgional de Dra Ben Khedda. Le contrle des produits animaliers ou dorigine ani-male est assur par les vtrinaires fonctionnaires relevant du ministre de lAgriculture. Lors de leurs sorties sur le terrain, ces derniers font des prlvements et les envoient aux laboratoires vtrinaires rgionaux, limage de Dra Ben Khedda, Tlemcen, Mostaganem, Constantine et Alger. Durant la saison estivale et le mois de Ramadhan, les inspecteurs et leurs agents ren-forcent les contrles de routine, do la hausse significative du nombre des prlvements ache-mins vers les laboratoires danalyses, affirme linspectrice vtrinaire de la wilaya dOran. Ces laboratoires vtrinaires assurent des analyses physico-chimiques, bactriologiques, parasitaires et organoleptiques. Les vtrinaires, qui travaillent en brigades mixtes de contrle avec les agents des directions du

    commerce, envoient aussi leurs prlvements aux laboratoires de contrle de la qualit relevant du ministre du Commerce, dont notamment le Centre algrien de contrle de la qualit et de ltiquetage (CACQE). Les analyses effectues au niveau des laboratoires de la qualit et de la rpression des fraudes relevant du (CACQE) montrent que 45% des chantillons ne sont pas conformes aux normes, rvle une source. Une vingtaine de laboratoires sont en projet pour assurer le contrle de la qualit et la rpression des fraudes. Certaines entreprises agroalimentaires disposent de leurs propres laboratoires pour assu-rer elles-mmes le contrle des produits quelles fabriquent, tandis que dautres travaillent avec des laboratoires privs la faveur de conventions, nous apprend un vtrinaire. Ce dernier dplore au passage une carence de taille : A dfaut de tra-vailler en collaboration avec des laboratoires, les vtrinaires exerant dans les abattoirs nassurent leurs contrles qu lil nu. Comment vou-lez-vous assurer des missions de contrle quand on travaille lil nu, les abattoirs ne travaillent pas en collaboration avec des laboratoires dana-lyses ?, dit-il. Cherif Lahdiri

    Suite de la page 1

    U n travail routinier, selon M. Laouar, directeur du contrle de la qualit au mi-nistre du Commerce, qui consiste en la vrification de la conformit des produits aux normes de la qualit selon la rglementation en vigueur en Algrie. Les deux cas de conta-mination signals, ces derniers jours, sont relatifs la confiserie dorigine tunisienne et leau minrale. Lalerte a t en fait donne par les services du contrle. Selon la procdure, chaque cas de non-conformit relev est suivi dun retrait du produit incrimin et le dossier est transfr la justice qui dcide des suites donner (destruc-tion du stock, fermeture de lunit de production jusqu llimination de la cause de contamination). Deux formes de contrle sont ralises rgulirement. Il sagit, selon le mi-nistre du Commerce, de lexamen physicochimique qui consiste faire la vrification des composants et leur conformit ceux noncs dans ltiquetage. Cet examen permet de dtecter les cas de fraude sur les com-posants et leur quantit. Lexamen mi-crobiologique permet, quant lui, de dtecter la prsence de germes et de micro-organismes pouvant nuire la sant du consommateur. Des bactries varies (salmonelles et bactries cau-sant le botulisme, entre autres germes dangereux quon trouve dans les pro-duits carns et laitiers notamment), peuvent tre dtectes lissue de ces examens. Pour le premier trimestre de lanne 2013, quelque 151 chan-tillons non conformes ont t relevs sur 747 chantillons ayant subi un contrle microbiologique. 202 non-conformits ont t releves sur 847 examens physicochimiques, explique la direction du contrle de la qualit. 614 136 interventions de contrle ont t effectues par les mmes services. Il faut savoir que le ministre du

    Commerce neffectue des contrles que sur les produits vendus au niveau des commerces rglementaires, cest--dire ceux qui sont enregistrs aux services du registre du commerce.

    80% DES PRODUITS CHAPPENT AU CONTRLELinformel reste lissue privilgie pour couler, sans aucune contrainte, des produits avaris ou la limite de la premption. Des importateurs et des grossistes se dbarrassent de ces produits impropres la consomma-tion en les proposant aux vendeurs informels. Des biscuits, des confi-series, des crales, des conserves et autres produits alimentaires, ven-dus sous emballages avec tiquetage douteux, sont proposs des prix dfiant toute concurrence, rvle M. Boulenouar, porte-parole de lUnion

    gnrale des commerants et artisans algriens (UGCAA). Ce dernier rap-pelle laffaire du riz prim coul en grandes quantits en fvrier dernier. Des dizaines de tonnes de riz ont failli tre vendues au niveau du march de gros dEl Harrach Alger. Les autorits publiques avaient saisi ces quantits dans les tals de linfor-mel aussi. Les oprations queffec-tuent les services de contrle de la qualit ne se font donc pas sur les produits chappant au circuit rgle-ment. Pas uniquement, car mme des chambres froides et des dpts de grossistes ne sont jamais visits par les services concerns, bien que leurs grants soient rpertoris par le registre du commerce, explique notre interlocuteur. Certains grossistes, pour viter de passer la loupe des contrleurs,

    dtiennent plusieurs dpts dans des endroits diffrents non rpertoris, pour pouvoir dissimuler des marchan-dises et les proposer au moment op-portun au plus offrant, mais aussi pour couler des produits avaris. Selon les estimations de lUGCAA, ce sont 50 000 tonnes de produits impropres la consommation qui circulent annuel-lement dans le march informel et une grande partie est consomme, explique la mme source.

    COMPORTEMENT RFORMERMais le plus grand danger, selon lUGCAA, reste les grandes quan-tits (200 tonnes/jour) de viandes issues des abattoirs anarchiques. Ac-tuellement, toutes sortes de viandes sont proposes sur les trottoirs. Des viandes rouge et blanche, de la tripe-rie sont tales lair libre en pleine chaleur, sous le regard de tous. La Fdration algrienne des consom-mateurs (FAC) estime que cest le comportement de certains citoyens qui doit changer. Malgr la multitude des marques commerciales et la panoplie des pro-duits rglementaires proposs, une grande partie de consommateurs est attire par les produits proposs sur les tals anarchiques en raison de leurs prix attractifs. Cest choquant de voir certains consommateurs porter firement des citronnades embal-les de manire artisanale dans des sachets transparents, sachant que ces liquides sont fabriqus dans des bai-gnoires et des fts, alors que dans les commerces ct, une multitude de choix soffre lui, constate Hassan Menouar, charg de la consommation. La FAC plaide pour le renforcement des bureaux communaux dhygine (BCH) qui peuvent saisir lopportu-nit de la proximit pour contrecarrer les vendeurs proposant des produits nuisants. Mais ces BCH ne font pas vraiment leur travail, accuse M. Menouar. F. A.

    LES LABORATOIRES DE CONTRLE MANQUENT DE MOYENS

    CONTRLE DE LA QUALIT ET PRODUITS CONTAMINS

    Quy a-t-il dans votre assiette ?

    Les commerces improviss pullulent durant le mois de Ramadhan

    PHO

    TO :

    SAM

    I K.

  • El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 4

    I N T E R V I E W

    PHO

    TO :

    H. LY

    S

    Propos recueillis Par Amel Blidi

    Il y a, ces dernires annes, comme une torpeur des lites algriennes. Pourquoi, selon vous, les intellectuels ne participent-ils pas, ou trs peu, aux dbats nationaux ?

    Elites, intellectuels et intelligentsias ne sont pas des concepts interchangeables, ils renvoient des thories et contextes socioculturels et poli-tiques situs, diffrencis. On parlera pour lAlg-rie, plus dintelligentsias, que dintellectuels ou dlites. Si lon excepte certaines interventions de personnalits ou dintelligentsias pilotes faisant passer des messages subliminaux ou car-rment provocateurs pour exister vis--vis de cer-tains commanditaires ou cercles occultes autant nationaux qutrangers, plus que torpeur, je dirais absence ou retrait pour certains, dans des dbats, sinon encadrs du moins pollus. Pour reprendre limmense Ibn Khaldoun qui caractrisant lEtat et le pouvoir comme un march sur la place publique [o] les conteurs affluent, comme les caravanes relevait que tout dpend du gouver-nement : quand celui-ci, ajoutait-il, vite linjus-tice, la partialit, la faiblesse et la corruption et quil est dcid marcher droit, sans cart, alors son march ne traite que de lor pur et largent fin. Mais que lEtat se laisse mener par lintrt personnel et les rivalits, par les marchands de tyrannie et de dloyaut et voil, concluait-il, que la fausse monnaie a cours sur la place ! Je dirais que ne prvaut dans notre pays que la fausse monnaie qui a tendance dlgitimer, dconsidrer, noyer tel un processus dinflation galopante o la mauvaise monnaie chasse la bonne toute initiative, toute intervention, tout engagement constructif et il y en a heureusement !

    Cela est-il spcifique lAlgrie ? Cest tout un ensemble de causes spcifiques

    lAlgrie, la fois dordre historique et sociolo-gique qui expliquent que les intelligentsias et les intellectuels diviss nont pu sautonomiser dans leur rapport lEtat et aux pouvoirs. La priode coloniale a t de ce point de vue importante dans la mesure o le mode de structuration vertical, dassujettissement, entre pouvoir colonial et intel-ligentsias algriennes ne cesse de faire valoir ses effets. Les intelligentsias et les intellectuels ont t de manire gnrale coopts et instrumentaliss dans le procs de domination coloniale. Ensuite, dans la contestation de lordre colonial, ceux-ci de manire gnrale, l aussi, se sont agrafs au mou-vement plbien, sinscrivant comme appendice des diffrentes directions. Les vellits dauto-nomie de certaines catgories dintellectuels ont tourn court, au lendemain de lindpendance et celles-ci ont t trs vite mises au pas et domes-tiques, limage de luniversit dont le dfunt M.-S. Benyahia, souhaitant nationaliser les sciences sociales, disait quelle tait encore une citadelle du colonialisme. Sinscrivant ds lors dans une logique de soutien aux thses du national-dveloppementalisme, certaines autres catgories ont accompagn le pouvoir csariste, partici-pant la canalisation et au contrle du mouvement social. Si laprs-Octobre 88 a pu constituer un espace-temps de libration de la parole et des engagements, la parenthse sest vite referme avec lacm des violences ciblant les intellectuels et intelligentsias, dans la continuit dun certain anti-intellectualisme profondment ancr chez les intelligentsias autodidactes au sens sartrien du terme qui ont occup les centres du pouvoir. De fait, les intellectuels et intelligentsias algriens sont fascins par lEtat, au-del, par le pouvoir qui place et classe, en labsence despaces daffirma-tion hors de lEtat et des pouvoirs claniques, en labsence dune socit civile dense qui puisse leur donner les conditions de leur affirmation. En demande de reconnaissance par lEtat, plutt par le pouvoir, ils sont en grande majorit inscrits dans une logique de servitude volontaire. Ils ne

    participent pas par ailleurs dun champ intellec-tuel autonome en tant quespace historiquement constitu avec ses institutions spcifiques auto-nomes et ses rgles propres, fonctionnant dans un contexte dEtat de droit.

    Le vieillissement de la classe politique algrienne apparat vident lapproche de llection prsidentielle. Pourquoi ny a-t-il pas, daprs-vous, un renouvellement des lites politiques ?

    Si effectivement le noyau dur du pouvoir est plus que vieillissant, la question au fond nest pas seulement une question dge, mais une question de la nature sociopolitique du pouvoir, des modes dexercice du pouvoir, dengagement des uns et des autres dans le processus de donner place aux aspirations des jeunes gnrations et plus largement aux classes populaires. Le jeunisme a aussi ses effets pervers et il y a des vieux qui se sont inscrits dans le combat dmo-cratique de manire plus effective et dynamique que beaucoup de quadras, qui eux sont plus conservateurs et qui servent de monture aux rois, selon le mot du clbre fabuliste Ibn El Mouqaffa caractrisant certains intellectuels en terre dislam.

    Ceci tant, il est avr que le systme poli-tique et social a pratiquement fonctionn depuis lindpendance jusqu aujourdhui avec une vieille lite politique qui doit sa place plus une lgitimit historique que scientifique ou de com-ptences quelles quelles soient, sinon utiliser la ruse, le cynisme et la corruption. De fait, il y a eu renouvellement des lites, mais par le bas ; cest leurs caractristiques qui font problme et leur circulation au sens partien qui est contrle voire bloque pour celles du haut.

    Mais cest luniversit qui jouait aupa-ravant un rle dans lveil de la conscience politique

    Le fait est qu luniversit, la fonction ido-logique a prim sur la fonction productive, le noyau dur plbien qui a accapar le pouvoir au lendemain de lindpendance a largi sa clientle et assis ses bases bureaucratiques, idologiques et scuritaires travers des pratiques de coopta-tion, ponctionnant selon des critres subjectifs, clientlistes et rgionalistes dans le vivier des produits du systme denseignement, substituant ses premiers appuis, les lites dorigine sociale petite bourgeoisie francophone, progressivement contenues et refoules dans certains secteurs conomiques, des lites arabises, produit de la massification de lenseignement, dorigine sociale plus populaire qui vont occuper les sec-teurs idologiques. Sous le bouclier de la vieille lite lgitime historiquement, se succdrent deux strates gnrationnelles formes aux mmes fondamentaux, mais dans des registres diffrents. Dans le mme temps, le noyau dur du pouvoir se clonait, sauto-reproduisait par le biais, des en-fants, des fratries, des affinits sociales lectives, des assabyas. Il se consolidait travers linterp-ntration dalliances matrimoniales, conomiques et lachat des allgeances. La reconfiguration du systme se faisant, comme la observ Hughes, travers le dveloppement de rseaux intriqus de clientlisme, liant entre eux des hommes poli-tiques, leaders et membres importants de partis, des entrepreneurs et managers dimportants sec-teurs conomiques, de responsables dorganes de

    scurit et des membres du systme informel. Ces catgories, opportunistes et cyniques, ne sont pas mobilises sur la base de principes idologiques qui animaient les gnrations prcdentes seul prvaut laptitude sadapter rapidement aux circonstances nouvelles, aux rapports de force qui se mettent en place, aptitude qui est souvent rcompense et lgitime.

    Est-il encore possible de reconstruire une classe intellectuelle dopposition ?

    Il sagit de processus longs qui vont faire merger du rapport de force et des luttes sociales de nouvelles configurations sociales. Cepen-dant, la priorit des priorits est, me semble-t-il, de refonder le systme ducatif, de repenser au fond la place de lcole, de luniversit, de la recherche, de la culture et de manire gnrale le rapport au savoir et au travail. Le dveloppement de la formation, de la connaissance, lefficience propre de celles-ci sur lactivit productive, sont bien au cur du devenir des socits. Et de ce point de vue, il y a une centralit de lducation dans la production et la reproduction sociale. Je ne parlerai pas ici des dysfonctionnements majeurs qui affectent le droulement des tudes. Je ne donnerai quun chiffre tout fait rvlateur de la rgression de lAlgrie du point de vue de la formation de ses lites. Alors quelle tait en pointe du point de vue de la formation des ingnieurs dans les grandes coles franaises, dont beaucoup ont t les grands dirigeants dentreprises ou dinstitutions publiques dans les annes 1970, en 2012 selon le quotidien franais Le Monde (journal du 13 dcembre), parmi les trangers diplms des grandes coles fran-aises dingnieurs, seuls 1,86% sont Algriens, alors que 26,28% sont Marocains, 9,23 Tuni-siens et 4,69% Sngalais et 11,32% Chinois ! Les observateurs lucides, voire mme certains parmi ceux qui ont en charge des secteurs concer-ns constatent ltat de dlitement avanc, de dsinstitutionalisation effective de ce qui devrait tre les locomotives les institutions ducatives et de formation - de la modernisation du pays. Car comment expliquer le fait que nombre dentre les membres de la classe dirigeante et sans doute au-del, certaines franges des classes moyennes ne voient de salut pour leurs enfants que dans les tudes ltranger. De fait, la classe politique dirigeante semble faire limpasse sur un systme denseignement efficient et produisant des lites qui puissent affronter le sicle. La rente permet dans le moment cette impasse. Ce sont les bureaux dtudes, les cadres, ingnieurs trangers qui managent beaucoup de secteurs : la construction, leau, les transports, la tlphonie, lnergie. Les lites et les travailleurs productifs sont trangers, le monde de la Fonction publique et des secteurs de lEtat bureaucratique sont occups par des lites rentires qui sont souvent en demande corporatiste. La situation est quasiment homo-logique celle coloniale : au pays la fonction de dgrossir une main-duvre de base bon march, la mtropole de saccaparer des com-ptences et de lencadrement.

    Comment expliquer labsence des lites sur le terrain des luttes sociales ?

    Est pose en effet de manire plus aigu en Algrie quailleurs la question des modes darticulation des contestations de base, avec les catgories qui peuvent en coalescence leur don-ner sens et les faire passer un niveau qualitatif. On observe ainsi que sous leffet conjugu de la rente, dun syndicalisme instrumentalis, de la faible autonomie du mouvement associatif, de labsence de direction et de mdiation, les frac-tures sont plus nettes entre base des mouvements sociaux et intelligentsias commises et instrumen-talises. Les contestations apparaissent de ce fait dbrides et sans autres objectifs que corpora-tistes ou dintrts matriels catgoriels imm-diats (logements, eau, routes, emplois, salaires, primes, produits de consommation, concours daccs aux postes et cycles dtudes, actions de moralisation ciblant les femmes et lalcool, etc.). Les fractures intellectuelles, linguistiques, inter-gnrationnelles, entre intellectuels diaspo-riques et intellectuels sur place dont certains se rclament comme nationaux (sic) (lAppel des intellectuels nationaux du 25 mars 2001), les posi-

    tionnements et engagements binaires populisme versus tatisme, qui ont eu cours jusque-l, ont fait que ces intelligentsias, ces intellectuels frag-ments, nont pu produire du sens. Ils apparaissent toujours dcals par rapport aux mouvements de fond qui travaillent la socit.

    Comment expliquer que les intellectuels algriens ne se sentent pas concerns par ce qui se passe dans leur pays ?

    Cependant il ny a pas que la responsabilit propre des intellectuels qui est engage. On ob-serve galement que la force motrice, la jeunesse diplme, est ici tout fait en dcalage voire dcon-necte des mouvements sociaux, si lon excepte de petites minorits actives qui se sont vite puises. Dans le mme moment o les pays qui ont vu les jeunes qui sont le produit dinstitutions de haut enseignement suprieur public ou priv internationalis de contournement dinstitutions ducatives massifies, que cela soit dans le mou-vement de la place Tahrir en Egypte, de la Tunisie, des blogueurs, ou au Maroc dans le rseau du 20 Fvrier, intervenir de manire plus organise, plus en lien avec dautres catgories sociales, laffirmation des jeunes Algriens produits dune universit massifie anomique, apparat plus dbride, plus htrogne, plus erratique, corpo-ratiste, moins conscientise et coupe de toute autre forme de mobilisation. Il faut ajouter que le pitinement du mouvement associatif, son recul, la fermeture engage travers la nouvelle loi liberticide, procdent l aussi dun enfermement qui ne laisse place, faute despaces dexpres-sion autonomes, qu des revendications, cor-poratistes, locales, ractives qui senkystent et prennent de plus en plus des formes violentes. Les intellectuels sinscrivent ainsi dans la conti-nuit des engagements qui les mobilisaient par le pass, le crypto-nationalisme, la dfense en son nom, de pouvoirs claniques et prbendiers ! Au nom dune prtendue consolidation de lEtat (dans le mme moment o celui-ci se dlite et se privatise), dun danger extrieur (plus alibi du maintien dun statu quo), les luttes sociales, la contestation de lautoritarisme, lexigence dune vie plus dmocratique, sont perues comme autant de complots.

    Le 2 juin dernier, les preuves du bacca-laurat se sont transformes en mutineries des candidats qui contestaient les sujets. Ces comportements sont-ils symptomatiques de la faillite du systme ducatif ?

    Ces mutineries, comme vous le dites, ces contestations, ces dissidences senkystent et les unes font oublier les autres dans un processus gnralis de dlitement. Il y a eu des contesta-tions aussi graves, celles dtudiants refusant leur notation et exigeant de nouveaux barmes, de postulants des concours remettant en cause les rsultats et les dcisions de jurys, de mdecins r-sidents, voire de professeurs insatisfaits des rgles de leurs promotions et jen passe. De fait, cest la symbolique du bac ici qui, en tant quexamen national et rite de passage vers lge responsable, en survalorise leffet. La rponse des autorits a t soit de cder, soit de dire : circulez, y a rien voir, en crant des commissions qui au mieux prendront des sanctions la marge.

    Ces micro-violences qui slargissent, ces contestations qui prennent des formes varies, violences contre les institutions, les personnes et les biens, meutes, suicides, immolations t-moignent de mouvement de fond qui touche aussi bien au dlitement des institutions, en premier lcole et la famille, lineffectivit de la norme, quaux transformations des reprsentations vis--vis de lautorit. Les violences destructrices et autodestructrices des jeunes, les contestations tous azimuts qui se dveloppent, tmoignent mon sens, de blocages de processus dindividuation, dindividus privs de possibilits en labsence de registres collectifs de significations de se construire, de sestimer, de saffirmer, dtre reconnus en tant que tels. Elles tmoignent dune domination qui phagocyte leur mergence en tant quindividus libres et responsables. Cest bien lautorit dans les fondements mmes de sa lgitimit, de haut en bas des appareils, qui est ici conteste. Il ne reste donc que la rpression qui connatra trs vite ses limites. A. B.

    ASSA KADRI. Sociologue et chercheur

    Les intellectuels algriens sont fascins par le pouvoir

    Assa Kadri est professeur mrite. Il dirige un programme de recherche europen (Marie Curie Action) du 7e plan-cadrede recherches.

  • El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 5

    L A C T U A L I T

    Selon le charg de communication, Athmane Mazouz, les rencontres avec les partis islamistes taient prvues depuis longtemps.

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    - Age : 40 ans / 50 ans- Diplme universitaire en management, gestion, fi nance ou ingnieur en technologie agro-alimentaire ; ayant de bonnes connaissances en gestion de lentreprise- 5 ans dexprience au minimum dans un poste similaire- Dynamique, esprit dinitiative et dquipe- Bonne aptitude dencadrement, de coordination et de communication- Matrise des procdures de gestion des ressources humaines et de lgislations de travail- Etre capable de mener terme les procdures pour la mise en place du systme (HACCP/ISO)- Rdiger des rapports trimestriels sur la situation gnrale de lentreprise- Dfi nir et mettre en place la stratgie de dveloppement de lentreprise en fonction des orientations des actionnaires- Bonne matrise de loutil informatique (World, Excel)

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    Rpublicains, patriotes, dmocrates, unis-sons-nous pour sortir ensemble de la crise ! LAlgrie a clbr le 51e anniversaire de son indpendance le 5 juillet. Cette immense victoire arrache par le peuple au prix de sacrifices inous a port laura du pays jusqu des limites insoup-onnes. Les nobles idaux de libert et de jus-tice sociale proclams en 1954 ont cependant t bafous par un systme politique qui a fait faillite et dont lobsession unique est de sterniser.

    1 - LES LECTIONS : LE PIGE DU SYSTME Aujourdhui de grandes zones dombre planent sur la maladie du prsident de la Rpublique. Son clipse totale de la scne politique depuis plus de deux mois est entoure dun silence assourdissant au sommet de lEtat. Au lieu dinformer clairement lopinion, le pouvoir se borne une communication minimaliste et mensongre faisant croire que ltat de sant du Prsident nest pas laffaire du peuple et que son absence nest daucune incidence sur la vie politique du pays. Mais est-il concevable de laisser le pays dans lincertitude totale quand on sait que le contexte politique national et international est particuli-rement explosif et que Bouteflika, dautre part, ne sest pas gn au cours de ses 3 mandats de fouler aux pieds la constitution en sarrogeant des prrogatives exorbitantes et en monopolisant les pouvoirs ? Cette tape prilleuse que traverse le pays montre encore une fois aux citoyennes et aux citoyens que les institutions en place ne sont quun leurre et que leurs responsables sont programms pour manigancer dans lopacit et le complot du silence. Depuis lindpendance, les changements la tte du pays se sont toujours faits dans la violence et la violation des urnes, voire dans le sang, souvent dans une ambiance de chasse aux sorcires mais toujours en conciliabule et au mpris de toute concertation politique, et les lections de faon gnrale ont servi dalibi au pouvoir pour justi-fier ses marchandages politiciens.

    2- LIMPASSE DE LCONOMIE DES CONTENEURS Lhritage de ce systme est lourd porter : la dliquescence de lEtat ne cesse dempirer et la jeunesse, sans avenir, est livre elle-mme dans une socit sinistre par la perte des repres et du sens des valeurs comme cela a rejailli de faon spectaculaire lors du droulement des preuves du baccalaurat. Les jeunes, plombs par un chmage endmique et curs par un pays

    min par la corruption, sombrent dans la dlin-quance, la toxicomanie et nont quun seul but : quitter le pays pour fuir une vie qui est devenue un abme et un quotidien o suintent la misre et la mal-vie. Aucun effort nest port sur la cration de richesses et les milliards de dollars engrangs grce aux revenus des hydrocarbures ne sont pas investis pour consolider les bases dune vritable conomie de production. Le bazar est roi et au lieu de produire lAlgrie est assujettie lco-nomie des conteneurs. La dpendance alimentaire a accru de manire considrable la vulnrabilit du pays si bien que la moindre secousse sismique dans les marchs ptroliers risquerait dy produire des ravages sans prcdent et dacclrer sa faillite. Lencerclement de lAlgrie par des rgimes islamistes, la pression terroriste lintrieur du pays et aux frontires, la circulation et le trafic darmes lourdes et sophistiques psent grave-ment sur la stabilit du pays et menacent son unit. Pour perdurer, le systme a puis et puise tou-jours dans la rente ptrolire pour couper lherbe sous les pieds de la fronde populaire. Aprs avoir rveill les dmons du rgionalisme et du triba-lisme, celui-ci tente de faire du pouvoir politique une affaire de famille. Aujourdhui, la drive est telle que le zam viss au fauteuil prsidentiel na quune seule chimre : riger une nouvelle dynastie qui perptue son nom et survit aux sicles.

    3 - UNE SEULE RPONSE : UNE TRANSITION NATIONALE ET DMOCRATIQUE Dans un contexte aussi dltre, nous ne pou-vons que nous rjouir de tous les appels manant de courants patriotiques et rpublicains et de per-sonnalits de progrs qui invitent les citoyennes et les citoyens la mobilisation pour une sortie de crise dmocratique. La mise en place dune transition nationale, rpublicaine et dmocratique est capitale pour faire face ltape cruciale que traverse le pays. Il nest pas dans la nature des forces dmocra-tiques de demeurer les bras ballants dans une situation aussi dangereuse. Il est vident que les propositions comme les dmarches diffrent dun courant lautre. Cette abondance de points de vue nest pas en soi une faiblesse. Elle peut devenir une force si nous dmontrons la socit que nous sommes capables daller ensemble la table des discussions, de nous inscrire dans une dynamique dchange, de produire une stratgie commune et relever les dfis qui simposent

    nous. Les forces dmocratiques soudes autour dune stratgie rpublicaine et patriotique sont une alternative lAlgrie. Elles sont lunique alternative et la seule susceptible dancrer le pays dans une voie pacifique de dveloppement et dessor, et ce, dans la perspective de lEtat de droit. Il ny a pas de solution miracle pour sortir le pays dune crise aussi gravissime. Aucun courant, aucun parti dmocrate, aucune person-nalit ne la possde. Les dmocrates ne seront une alternative crdible que dans le mouvement vers lalliance la plus large et la plus forte. Ce nest quen fdrant nos forces que nous nous donnerons le bras de levier ncessaire pour gagner ladhsion des citoyennes et des citoyens et que nous crerons la synergie suffisante pour fconder lextraordinaire potentiel moderniste qui git dans le ventre de la socit.

    4 - UNE SEULE STRATGIE POUR LA FAMILLE QUI AVANCE : SUNIR ! Il sagit pour la famille qui avance comme lavait dit le premier martyr de la Rpublique, Tahar Djaout, de forger les outils les mieux ajusts aux objectifs du combat et dimpulser une politique audacieuse qui sonne le glas dun systme obsolte. Ce qui se passe aujourdhui en Egypte interpelle directement lAlgrie, notamment ses forces patriotiques, rpublicaines et dmocratiques. Encore une fois lhistoire

    dmontre que lislamisme modr est une duperie et une imposture et que sa pente naturelle est le totalitarisme. Le bureau national du PLD se rjouit de la prise de conscience remarquable que manifeste la socit civile dmocrate gyptienne face au danger totalitaire de lislamisme poli-tique, se flicite de la dynamique unitaire initie par les diffrents courants dmocrates et rend hommage au sursaut rpublicain exemplaire de larme gyptienne. La situation que nous vivons en Algrie est indite pour notre peuple. Nos ans ont d tout inventer pour dchirer le voile de la nuit colo-niale. Nous devons notre tour tout imaginer et nous rinventer pour inscrire les mois venir en lettres dor dans lhistoire du pays. Cest pourquoi le PLD lance une invitation officielle tous les courants et personnalits dmocrates se retrouver avant la rentre sociale prochaine dans son sige Alger ou dans tout autre sige dun courant dmocrate en vue dune premire rencontre destine dbattre des propositions potentielles de sortie de crise et procder ventuellement une homognisation des opinions diverses en vue de dgager les premires prmisses dune stratgie construire ensemble dans les mois venir.

    Le bureau national du PLD, Alger, le 6 juillet 2013.

    Mail : . Site:

    PARTI POUR LA LACIT ET LA DMOCRATIE (PLD)

    Pour une Algrie rpublicaine moderne et sociale

    LE RCD DMENT TENTER UN RAPPROCHEMENT AVEC LES ISLAMISTES

    La dmarche concerne tous les acteurs politiques

    L e plerinage des islamistes au sige du RCD se pour-suit. Aprs Abderrazak Makri, prsident du MSP, qui a t reu jeudi dernier par Mohcine Belabbas, la direction du RCD a accueilli, lundi, une dlgation du mouve-ment Ennahda conduite par son secrtaire gnral, Fetah Rebiai. Cest ce qua annonc ce parti dans un communiqu rendu public sur son site internet. Mohcine Belab-bas, prsident du RCD, assist de Mohamed Khendek et Abdelkader Groucene, respectivement secr-taires nationaux la coordination et

    lconomie, a reu au sige natio-nal du parti, Alger, une dlgation du mouvement Ennahda conduite par son prsident Fatah Rebiai. Lentretien, qui a dur une heure, a port sur la situation politique nationale, annonce le RCD dans un communiqu. Les deux parties ont chang, selon la mme source, leurs points de vue sur les questions dactualit. Les modalits dorga-nisation des scrutins lectoraux ont pris une part importante durant cet entretien. Les reprsentants des deux partis ont convenu de se re-voir et dlargir les consultations

    dautres acteurs politiques, ajoute-t-on dans le mme communiqu. Comment expliquer ce rapproche-ment ? Interrog, le charg de communi-cation du RCD, Athman Mazouz, affirme que cette dmarche est pr-vue depuis longtemps. Selon lui, les rencontres avec les responsables des partis islamistes ne signifie pas un abandon ou une mise lcart du programme et idaux du RCD. Le pays traverse une priode des plus critiques. Nous sommes devant un blocage effarant qui fait craindre le pire pour le pays. Le RCD a toujours

    ouvert des perspectives nouvelles face aux blocages et aux dangers qui guettent la nation, explique-t-il, prcisant que les rencontres en question sinscrivent dans le cadre de lappel lanc par le parti tous les acteurs politiques lors de la conven-tion nationale du RCD. Pour notre interlocuteur, les changes avec les diffrents acteurs visent librer la scne politique des contraintes et obstructions qui la minent. Ces rencontres nous per-mettent dchanger des points de vue sur les questions dactualit ; nous comptons trouver des convergences

    et rduire les divergences, mme danticiper sur les consquences et la gravit de la situation que traverse notre pays, prcise-t-il. Rappelant quavant le MSP et Ennahda, le RCD avait dj reu le prsident de Jil Ja-did, Soufiane Djilali et des syndica-listes, Athmane Mazouz affirme que dautres rencontres auront lieu avec dautres acteurs politiques. Cette dmarche va aboutir sur des actions concrtes. Des lections arrivent et nous sommes obligs de trouver un accord minimal pour une compti-tion lectorale saine, estime-t-il. Madjid Makedhi

    DCLARATION

  • El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 6

    L A C T U A L I T

    SELON LES STATISTIQUES FRANAISES

    Le quart des mdecins trangers en France sont

    des Algriens

    PHO

    TO :

    B. S

    OUH

    IL

    PHO

    TO :

    D. R

    .

    S ur lensemble des mdecins nouvellement inscrits au 1er janvier 2013 au tableau de lOrdre des mdecins, 24,1% dentre eux sont titulaires dun diplme obtenu hors de France.La septime dition de cet atlas, publi le 4 juin par le Conseil national de lOrdre des mdecins (CNOM), rvle dailleurs que leur nombre est en constante augmenta-tion, de lordre de 43% entre 2008 et 2013. Une tendance qui ne devrait pas sinfl chir, tant donn que le CNOM table sur une progression de 34% dici 2018. Aprs un dpart massif, dans les annes 1980 et 1990, des mdecins algriens vers la France, les centres hospitaliers algriens souffrent dun manque fl agrant de praticiens qui rend laccs aux soins de plus en plus diffi cile. Le dsert mdical tant dcri en France a gagn par contre

    du terrain en Algrie. La venue des centaines de mdecins cubains dans le cadre de la coopration entre lAlgrie et Cuba nest pas parvenue bout de ce problme. Le manque de moyens, deffectifs et les grves cycliques ont fait, ces der-nires annes, que la sant publique est rellement malade. Un constat que les professionnels de la sant, les patients et les gestionnaires ne cessent de dnoncer. Ainsi que la si bien qualifi un pro-fesseur en mdecine : Le systme hospitalier est gripp depuis plu-sieurs semaines. Daprs cette tude, plus de 24,1% des mdecins trangers exerant en France, soit quasiment un quart dentre eux, sont originaires dAlg-rie. Loin devant le Maroc (5,8%), la Tunisie (2,5%) et lEgypte (1%). Les mdecins forms en Algrie constituent donc le premier contin-

    gent de praticiens trangers en France, commente ce praticien. Face la crise des centres hospita-liers, dserts par les mdecins lo-caux qui prfrent exercer en libral et dans les grandes villes de lHexa-gone, lEtat franais fait rgulire-ment appel des diplms trangers. La septime dition de cet atlas rvle dailleurs que leur nombre est en constante augmentation, de lordre de 43% entre 2008 et 2013. Toutes les rgions de France mtro-politaine enregistrent une hausse de leurs effectifs de mdecins inscrits en activit rgulire au tableau de lOrdre et titulaires dun diplme obtenu hors de France. En effet, sur la priode 2008-2013, ce nombre a augment de 43%. Une tendance qui ne devrait pas sinfl -chir tant donn que le CNOM table sur une progression de 34% dici 2018. Djamila Kourta

    Il en est de lagonie dune civilisa-tion comme de ces fins de vie o le mourant devient agressif et simagine victime dun complot. Ainsi en est-il de lOccident, en dclin conomique et culturel depuis quelques dcennies, secou de plus en plus fortement par une succession de crises ; le tissu social lar-gement dchir, il cherche, hors de lui, les causes de sa dcadence et entretient cette fin une idologie funeste, quun politologue, Gal Brustier, appelle loc-cidentalisme(1).Loccidentalisme est la fois un dni, un cri dangoisse et une dclaration de guerre. Dni car il refuse de voir dans son histoire ses conqutes, ses mas-sacres, lexploitation forcene dautres peuples les raisons principales de son dclin, cri dangoisse, car il se sent menac, dclaration de guerre, enfin, ceux qui, estime-t-il, veulent sa mort : les musulmans.Lpoque nest plus o lEurope ne voyait dans les immigrs que des travail-leurs dociles et o de nombreux patrons, convaincus que lIslam renforcerait leur docilit, leur ouvraient des lieux de prire dans les usines et les incitaient les frquenter. Les Arabes sont aujourdhui pour les Occidentaux ce qutaient hier les communistes : une cinquime colonne. A cette diffrence prs quau lieu davoir un couteau entre les dents, ils ont dans leurs poches des explosifs. Ennemis publics numro un, ils sont lobjet de multiples discriminations sjour, logement, emploi, coles , dinces-sants contrles au facis, de frquentes gardes vue et, sils chappent aux mille formes de la rpression quotidienne, ils subissent une mfiance de tous les instants. Non seulement de la part des gardiens de lordre capitaliste, mais de la plupart des Europens qui, dans leur majorit, ne connaissent rien de la civilisation arabe et ne souponnent mme pas quelle a exist. Haine des Arabes, que lOccident essentialise Si on fait attention lArabe, cest comme une valeur ngative, crit Edward Sad(2) , perversion de limaginaire, qui ne voit en eux que des tres malfaisants, ignorance dun Islam confondu avec lislamisme et qui porterait en lui le terrorisme comme les nuages portent

    la pluie : cest la premire consquence de lidologie occidentaliste. Il en est une autre qui en dcoule : la sgrgation de lespace urbain dans les socits europennes qui, linstar des pays coloniss, o ville moderne et mdina signoraient, se divisent en quartiers sensibles, gnralement loin du centre, et en quartiers convenables. Une sgr-gation qui nest pas seulement gogra-phique : elle constitue pour beaucoup un destin. Ainsi est-il difficile pour des jeunes qui vivent dans le 93 (Seine Saint-Denis), o rside une majorit dimmigrs ou dorigine immigre, de trouver un emploi ou un logement dans les quartiers parisiens dominante europenne. Ces clivages sociaux pro-voquent leur tour des crispations iden-titaires. Loin dtre un fait sans valeur particulire, la nationalit est devenue un facteur de division. Qui oppose les Europens aux non-Europens, valorise les uns, infriorise les autres, confre aux premiers un sentiment parfaitement injustifi de supriorit Je suis fier dtre Franais : on entend de plus en plus souvent cette ineptie et provoque chez les autres une agressivit multi-forme : violences, nationalisme de quartier et luttes entre bandes, trafics de drogue ou adhsion des mouve-ments religieux extrmistes. Dressant les Europens contre les trangers, ou perus comme tels, divisant le monde, comme lpoque coloniale, entre civi-liss et sous-hommes, loccidentalisme nie la diversit des tres et des cultures, dvalorise toute diffrence et impose, ceux quil contamine, une vision tri-que de la socit et du monde. La plu-part des Europens se confinent dans un conservatisme frileux et craignent tout changement. Les partis progressistes sont hors jeu et les sociaux-dmocrates, l o ils sont au pouvoir, veillent ne pas effrayer les riches. La mentalit dominante en Europe est une mentalit de droite, trique et qui refuse toutes les richesses quapporte la diversit des hommes. Lidologie occidentaliste gan-grne enfin les classes aises des pays ex-coloniss. Dont beaucoup de repr-sentants, qui ne cessent de critiquer les pays qui les ont asservis, sy prcipitent pour sy dtendre, y faire des achats et naturellement se soigner. Tellement ali-ns que cest Paris, trs souvent, quils sincrustent. Si les socits europennes se dcomposent, loccidentalisme a de beaux jours devant lui. Quil soit entre-tenu par ceux quil mprise nest pas le moindre de ses mfaits. M. T. M.1) Gal Brustier, La guerre culturelle aura bien lieu Loccidentalisme ou lidologie de la crise, essai, Mille et une nuits/Fayard, 2013.2) Edward Sad, LOrientalisme, Le Seuil, 1978.

    Cette chronique sinterrompt pour lt. Elle reprendra dbut septembre. Je remercie ceux qui la lisent et me font part de leurs ractions.

    Une gangrne idologique

    La chronique de Maurice Tarik Maschino

    LAtlas national de la dmographie mdicale de France estime que prs du quart des mdecins trangers exerant sur son territoire sont des diplms algriens.

    Les familles Boukhetaia et Benkemiche, parents et allis, ont la douleur de faire part du dcs de leur chre mreBOUKHETAIA ne BENKEMICHE BAYAsurvenu le 9 juillet 2013 l'ge de 74 ans.L'enterrement a eu lieu le 10 juillet 2013 au cimetire de Kola."A Dieu nous appartenons et Lui nous retournons."

    DCSkh k

    Les 25 inspecteurs de lducation en formation lInstitut national de formation du personnel de lducation (INFPE) ne savent plus quel saint se vouer. Aprs avoir tenu deux sessions de formation thorique, ils ont vu la troisime et dernire session arrte sans motif valable. Ils ont t admis cette formation aprs leur succs au concours organis par la tutelle. La partie pratique est accomplie 100%. Certains dentre nous ont mme fi nalis leur mmoire, affi rme Amar Hamidouche. Le secrtaire gnral de lINFPE nous a signifi verbalement que notre formation a t bloque. Aucun dtail ne nous a t donn sur le motif de cette dcision, dplorent-ils. Paradoxalement, la prise en charge matrielle de ces 25 inspecteurs a t assure par cet institut. Jusque-l, ils nont rien compris. LEtat a dpens de largent pour leur formation. Un fois arrive la phase fi nale, la formation est bloque sans que ladministration donne des explications aux concerns. Certains parlent dirrgularits ayant prvalu lorganisation de ce concours. Le repr-sentant du ministre de lEducation nationale devait signer le PV du concours avant la proclamation des

    rsultats, avance un inspecteur. Ce qui na pas t fait jusqu prsent. Par ailleurs, ces pdagogues nont pas manqu de saisir la tutelle. Le secrtaire gnral du ministre nous a promis de rgler le problme, dira, optimiste, M. Ben Ali. Les inspecteurs sont destins exercer dans le domaine de la gestion matrielle et fi nan-cire, la gestion de ladministration des lyces. Une autre catgorie dinspecteurs est destine lorientation pdagogique. Pour avoir plus dexplications sur ce dossier, nous avons contact vainement le ministre de lEducation nationale. Pour rappel, ce nest pas la premire fois que la formation de ces inspecteurs est suspendue. La direction de lINFPE a signal aupa-ravant, et ce verbalement, la suspen-sion de la formation aux concerns. Ces cadres de lducation nationale se demandent quel sort leur est rserv et quelles sont les vraies raisons de ces sus-pensions rptitives ? Djedjiga Rahmani

    ALORS QUE LA PARTIE PRATIQUE EST FINALISE 100%

    Formation interrompue pour 25 inspecteurs de lducation

    Lhmorragie du secteur de la sant profite aux hpitaux franais

    Le directeur et le collectif d'El Watan prsentent leurs sincres condolances M. Boukhetaia suite au dcs de sa tante Mme BOUKHETAIAne BENKEMICHE BAYAet l'assurent de leur soutien et solidarit. Que Dieu le Tout-Puissant accueille la dfunte en Son Vaste Paradis. "A Dieu nous appartenons et Lui nous retournons."

    CONDOLANCES

  • La demande mondiale de ptrole pour lanne 2014 devrait crotre de plus dun million de barils par jour, selon le dernier rapport mensuel publi hier par lOrganisation des pays exportateurs de ptrole (OPEP). Cette demande serait de 90,7 millions de ba-rils par jour, selon la mme source, contre 89,64 millions de barils/jour pour 2013. Avec un taux de 1,2%, cette croissance de la demande serait la plus leve depuis lanne 2010.Elle reprsente environ 0,3 million de barils/jour par rapport la demande de 2013. Pour cette anne, la croissance de la demande mondiale serait de 0,8 million de barils/jour. Cette nouvelle estimation de lOPEP pour 2014 est due au rebond attendu dans les cono-mies des pays de lOCDE qui devrait conduire une croissance de lcono-mie mondiale de 3,5%, selon le rap-port. Selon lOPEP, la croissance de lconomie amricaine devrait rester 1,8% en 2013 et crotre de 2,5% en 2014. Concernant la zone euro, le rapport note que la croissance restera inchan-ge moins de 0,6% en 2013, mais devrait crotre de plus de 0,6% en 2014. En Asie, le rapport de lOPEP estime que la croissance conomique au Japon pour 2013 a t rvise la hausse 1,8% contre 1,5% auparavant. Mais pour 2014, cette croissance recu-lera 1,4%. Pour la Chine, la crois-sance a t rvise la baisse 7,7% contre 7,9%. Mais en 2014, elle de-vrait crotre au mme niveau, selon lOPEP. La croissance de lconomie

    indienne a t rvise la baisse cette anne 5,6% contre 6% auparavant. Pour 2014, il est attendu quelle serait de 6%. La demande mondiale de p-trole pour lanne 2014 sera marque par une croissance de la demande de 1,2 million de barils par jour en prove-nance des pays non membres de lOCDE, selon lOPEP. Pour les pays membres de lOCDE, la consomma-tion est appele diminuer, mais un taux infrieur lestimation du mois pass. La contraction de la demande de ptrole serait de 0,2 million de ba-rils par jour. Pour lOPEP, le rythme de reprise de la croissance dans les grandes conomies travers le monde est lune des principales incertitudes qui psent sur les projections de la de-mande mondiale de ptrole en 2014. A propos de lapprovisionnement en ptrole en provenance des pays non membres de lOPEP, le rapport estime quil devrait augmenter de un million de barils par jour en 2013 alors quen 2014 laugmentation serait de 1,1 mil-lion de barils/jour. Les principaux pays qui contribueront cette offre sont les Etats-Unis, le Ca-nada, le Brsil, le Soudan, le Kazakhs-tan et lAustralie. Une forte baisse de loffre est prvue pour la Norvge, la Syrie, le Mexique et le Royaume-Uni. A propos du niveau de production, le rapport indique que pour le mois de juin, la production de ptrole des pays membres de lOPEP a t estime 30,38 millions de barils par jour,soit un baisse de 310 000 barils par jour par rapport au mois de mai. L. S.

    El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 7

    C O N O M I E

    BILAN DE LA DGPP POUR LE 1er TRIMESTRE 2013

    Plus de 2 milliards de dollars transfrs ltranger

    PHO

    TO :

    D. R

    .

    L volution des comptes publics durant le premier trimestre de lanne 2013 suit la tendance qui se dessine depuis quelques an-nes. Evolution des importations, entres dIDE marginales et dfi cit du compte capital caractrisent, une fois encore, les chiffres publis. Ainsi la Direction gnrale des prvisions et des politiques (DGPP) au sein du mi-nistre des Finances, laquelle reprend les donnes provisoires de la Banque dAlgrie, indique quenviron 2,14 milliards de dollars ont t transfrs ltranger au titre des dividendes des partenaires trangers la fi n du mois de mars dernier. Dividendes inscrits au chapitre des revenus des facteurs nets. Il est galement indiqu que seuls 490 millions de dollars ont t enregistrs au titre des entres des investissements directs trangers nets durant la mme priode, soit un montant marginal qui confi rme la ten-dance baissire des fl ux dIDE. Autre fait inquitant, la propension la hausse des importations de biens et services. Ainsi le dpartement des fi nances voque plus de 15,5 milliards de dollars dimportations au premier trimestre 2013, dont 2,92 milliards de dollars pour les services. Pour ce qui est des exportations, celles-ci sont

    estimes 18,72 milliards de dollars dont 17,54 milliards pour les hydro-carbures. Les statistiques de la DGPP pr-sentent galement un topo de lex-cution du budget de lEtat, lequel ne semble toujours pas rompre avec lineffi cience que les conomistes reprochent souvent au ministre des Finances. En effet, au moment o lallocation de ressources nouvelles aux collectivits locales et aux dispo-sitifs de soutien lemploi ncessitait la prparation dune loi de fi nances complmentaire, le budget initial de lexercice 2013 na t excut qu hauteur de 27%. Les chiffres publis par la Direc-tion gnrale des prvisions et des politiques au sein du ministre des Finances dmontrent ainsi qu la fi n du mois davril 2013, les dpenses budgtaires effectives ont t esti-mes 1812,229 milliards de dinars sur les 6737,9 milliards prvus par la loi de fi nances 2013. Si lon dcortique le bilan de la DGPP, on constate que lexcution du budget dquipement na atteint quun taux de 15%, tandis que celle-ci a atteint de 33% pour le budget de fonctionnement. Au chapitre de la fi scalit et des recettes budgtaires,

    environ 1546 milliards de dinars du produit de la fi scalit ont t bud-gtiss la mme chance, ce qui reprsente 96% des ressources de la fi scalit ptrolire projetes par la LF-2013. Aucune allocation au Fonds de rgulation des recettes (FRR) na t opre fi n avril. Cependant, la vue de ltat des ressources de la fi scalit ptrolire recouvre et budgtise, il est clair que la majorit, si ce nest la tota-lit du produit des prlvements en ce sens est depuis affecte au FRR. Dautant que celui-ci sera, une fois de plus, fortement mis contribution pour la couverture du dfi cit du Tr-sor qui se creuse danne en anne. La loi de fi nances 2013 prvoit pour lheure un dfi cit budgtaire de 3059 milliards de dinars, soit lquivalent de 40 milliards de dollars qui devra tre compens par le produit de la fi scalit ptrolire non budgtise. En 2012, le FRR avait bnfi ci prs de 2535 milliards de dinars dallocations issus des plus-values de la fi scalit ptrolire. Toutefois, la couverture du dfi cit du Trsor avait ncessit des dcaissements du FRR de plus de 2283 milliards de dinars en 2012 contre un peu plus de 1761 milliards de dinars en 2011. Melissa R.

    Propos recueillis par Lyes Mechti

    Vous avez bnfi ci dune enve-loppe de 56 milliards de dinars pour lancer un programme dinvestis-sement dans les infrastructures de froid et dabattage. Peut-on en avoir quelques dtails ?

    Cest un programme qui a pour objectif de raliser 1 million de mtres cubes de froid. Nos capacits actuelles sont de 300 000 m3 que nous avons pu mobiliser aprs la rhabilitation des entreposages issus des anciennes structures publiques, tels que lOFLA, par exemple. Nous avons un pro-gramme de 627 000 m3 rpartis en trois catgories, savoir 9 entrepts de collecte dots dunit de calibrage de triage et de conditionnement. Ils sont situs dans des zones de production pour une capacit globale de 169 000 m3. La deuxime catgorie est consti-tue de 11 plateformes logistiques qui sont dans les zones de distribution et les grandes villes dune capacit de

    160 000 m3 galement. La troisime catgorie est constitue de 29 entrepts de distribution. Le tout nous donne un million de mtres cubes de froid, en public, sans compter les capacits des oprateurs privs.

    Quelle est lestimation des be-soins nationaux ?

    Si lon se rfre aux normes FAO, les besoins nationaux en la matire pourraient se situer autour de 8 mil-lions de mtres cubes. Les capacits

    nationales totales disponibles sont de 3 millions de mtres cubes. Le dfi cit donc est de 5 millions de mtres cubes. Mais le plus important est darriver, avec la ralisation dun million de mtres cubes de froid, contribuer effi cacement la rgulation du march des produits de large consommation. Concrtement, nous sommes en phase de lancement de projets et nous avons dj attribu 6 marchs pour la ralisa-tion de 100 000 m3, 12 autres marchs sont en appel doffres et 21 sont pro-gramms pour bientt.

    Combien cotera lensemble du programme ?

    Pour tout le programme, 36 mil-liards de dinars ont t dbloqus. Je prcise quil ne sagit pas de simples entrepts, mais plutt de complexes frigorifi ques dots de toutes les infras-tructures ncessaires pour le triage, le calibrage et lemballage, et le condi-tionnement.

    La production agricole, qui connat depuis quelque temps des rsultats apprciables, doit tre accompagne

    par des services valorisant le produit. Vous avez galement un pro-

    gramme de ralisation dabattoirs. O en tes-vous aujourdhui ?

    Effectivement, nous avons arrt un programme de ralisation de 3 complexes dabattage pour 2014 dun montant de 7,5 milliards de dinars. Deux sont plus de 50% de ralisa-tion, savoir ceux de An Mlila et de Djelfa. Le troisime, celui de Bougtob dans la wilaya dEl Bayadh, sera lanc incessamment.

    Pensez-vous que la ralisation de ces infrastructures apportera une certaine organisation dans la fi lire viandes rouges ?

    Si lon veut organiser cette fi lire et lutter un tant soit peu contre les pratiques illgales en matire de prix, il faut que ces infrastructures dabat-tage modernes soient mises en place. Leur capacit sera de 40 000 tonnes/an. Nous avons en plus rcupr et rhabilit un abattoir de 20 000 tonnes Annaba. Lemplacement de ces com-plexes est situ dans des zones de

    production pour tre au plus prs des leveurs et leur offrir des prestations de services. Notre rle sera dabsorber le surplus de viandes et de le trans-frer vers des centrales de viandes Alger, Skikda et Mostaganem pour la dcoupe. Cest comme cela quon va rduire au minimum le nombre dintermdiaires qui ne servent rien.

    Quen est-il pour le secteur avicole ?

    Pour cette fi lire, nous avons 14 abattoirs et nous avons reu du CPE un programme ambitieux, qui est dj en cours, pour la dmultiplication des capacits et la rhabilitation de toutes les infrastructures dabattage, mais aussi de transformation et de dcoupe.

    Des projets de partenariat ? Nous avons justement cr une

    socit mixte algro-serbe, Salsef, en partenariat avec une socit serbe spcialise dans la ralisation des complexes frigorifi ques et qui dtient une grande technologie en matire de froid. Elle est sur le point de dmarrer son activit. L. M.

    KAMEL CHADI. Prsident de la SGP Productions animales (Proda)

    Les infrastructures dabattage sont ncessaires pour organiser la lire

    Seuls 490 millions de dollars ont t enregistrs au titre des IDE.

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    NERGIE

    Loptimisme de lOPEP

  • BLANCHEUR IMMACULE DEL MAHROUSSA

    03h3920h14

    Horairesdes prires

    Fajr 03h39Dohr 12h54Asr 16h45Maghreb 20h14Isha 21h54

    El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 8

    SUR LE V I F 2 4 H E U R E SMENACE

    PHO

    TO :

    EL W

    ATAN

    Un rel danger plane sur la tte des passants qui empruntent les anciennes galeries de Ruisseau. La rouille a considrablement rong lextension mtallique rige sur la faade de limmeuble.

    PLUS DE 700 MILLIONS DA DGAGS 17 PROJETS DE BIBLIOTHQUESDes projets de bibliothques sont prvus dans la capitale, signale un rapport annuel prsent dernirement aux lus de lAPW, et dont El Watan dtient une copie. 34 infrastructures seront ainsi r-alises travers 30 communes, pour une enveloppe de 705 millions dinars (FCCL). 17 projets sont dj achevs Mahelma, El Mouradia, Zeralda, Gu de Constantoine 2, Birkhadem, Saoula, Bourouba, Baraki, Heuraoua, Chraga, 1 et 2, Bab Ezzouar, Bordj El Kiffan 1, El Marsa, Ain Benian, El Mada-nia et Oued Smar. 4 bibliothques sont en travaux de construction Bir Mourad Ras, Bachdjarrah, Bouzarah et Bouzarah 2. Des travaux nont pas encore commenc dans 13 projets aux Eucalyp-tus, Baba Ahcne, El Achour, Bologhine, Oued Koriche, El Biar, Alger-Centre, Bab el Oued, Bou-zarah, Dely Ibrahim, Bordj El Kiffan 2, Gu de Constantine 1 et Hydra. Le rapport explique cette situation par les difficults rencontres pour acqu-rir des assiettes foncires, particulirement Bab El Oued et Bouzarah. Des raisons techniques expliquent le retard dans le lancement des projets dans dautres communes. Le rapport signale que la wilaya a particip avec 500 millions DA la concrtisation du programme. Nadir Iddir

    TRAVAUX DE RHABILITATIONPATRIMOINE EN PRILLe patrimoine de la wilaya dAlger est laban-don. Les diffrents projets lancs nont pas tous vu un dbut de concrtisation. La Casbah classe patrimoine de lhumanit par lUnesco, reste un site en danger, en dpit des assurances des services chargs de la protection du patrimoine. La wilaya dAlger affirme avoir voulu prserver ce patrimoine en pril travers lallocation de budgets consquents durant les diffrentes mandatures des lus de lAPW. Il reste que des cueils tels que la bureaucratie ont bloqu ces oprations qui ont pourtant reu lonction des lus de lassemble. Des tudes sont acheves et livres. Les travaux de rhabilitation de la mos-que Sidi Ramdhane Dar El Kadhi (Casbah) ont t achevs. Il en est de mme des tudes pour la prise en charge du fort Stamboul, du site de Tamenfoust (El Marsa), de la villa dHussein Dey et du palais Rahet Dey (Bologhine). Des travaux sont en cours au fort turc (Bordj El Kiffan) alors que dautres sont en cours dachvement au viaduc du Val dHydra, signale un rapport prsent aux lus de lAPW. N. I.

    Autres temps, autres murs Le chaulage des faades et des murs intrieurs des dourate casbadies et des demeures du fahs ser-

    vait entretenir lespace vital tout en donnant fire allure la cit dont le prsent, combien cest dommage, refuse de sen accommoder Un prsent aussi dcati que rfractaire au bon usage dune

    tradition que la mnagre peine perptuer, lapproche, notamment, du mois sacr.

    J adis, les maisons dAlger se mettaient ds lavnement des premires tumultes prin-taniers dans leurs plus beaux atours. Telle la chrysalide, La Casbah dAlger, au mme titre que celle de Dellys, Kola, Constantine, Mda, Blida, se d-partissait de son manteau dhiver pour accueillir bras ouverts la saison des amours qui reprenait ses droits dans un climat charg de sant et de bonne humeur, duquel sinspiraient potes, ar-tistes et troubadours, limage de Himoud Brahim dit Momo, qui taquinait la muse. Lastre luisant et flamboyant prend le relais pour scintiller de plus belle sur les pa-rois des demeures de la cit dIbn Mezghenna. Chaque propritaire de doura, de lancienne mdina, sattelait faire ressortir au lait de chaux la blancheur immacule de sa btisse, pour mettre en valeur le noyau originel qui valut la cit mauresque dEl-Djazar le surnom dAlger la Blanche, sou-vrant sur lune des plus belles baies du monde. Ctait une tradition bien ancre laquelle nul ne drogeait. La Casbah El Mahroussa (La bien garde) tenait faire perptuer une coutume sculaire. Les pen-sionnaires casbadjis, notamment lapproche du Mawlid enna-baoui ou du mois sacr, se met-taient de la partie pour revigorer le joyau architectural et le faire fleurer bon On se rappelle de ces choppes de chaux dissmines dans les ruelles de La Casbah, qui se chargeaient de la vente de la chaux vive ramene du Sud, plus prcisment de la rgion du Mzab, rpute pour ce type de roche calcaire. On lappelait djir El hammar, il donnait une blan-

    cheur particulire et entretenait une fracheur. On se souvient du lavage biquotidien des rues et venelles de lantique mdina, qui se faisait grande eau. De leur propret damont en aval. Il ny avait pas uniquement laspect extrieur qui fleurait bon, lintrieur des demeures se met-tait, lui-aussi, sur son trente et un. Chacun des mnages de lantique mdina ou du fahs saffairait faire renatre sa btisse de la grisaille en ravalant et blanchis-sant leau de chaux les faades et les murs, du patio jusqu la terrasse ou El menzah, o le jasmin, lglantine et le basilic ctoient le granium, el khilli et el mardkouch, signe distinctif des citadins. Lopration chaulage dont leffet ne constituait pas uni-

    quement dtruire les parasites, mais servait entretenir lespace vital tout en donnant fire allure la cit dont le prsent, cest bien dommage, refuse de saccommo-der. Ce rflexe aussi spontan des administrs nmarge plus au bon sens de lcogeste dautrefois. Autres temps, autres murs Le prsent semble aussi insen-sible que rfractaire au bon usage dune tradition qui ne fait plus recette. Il nest pas exagr de dire que le paysage urbain, quaffichent nos espaces citadins actuels, souffre dune dysharmonie qui amoche notre cadre bti. Les rflexes du laisser-aller et labandon que cultive le citoyen dans sa cit ont supplant la culture du bel agencement et de lesthtique.

    Lopration denlvement des gravats de La Casbah sessouffle indiffrence des uns conjugue lincurie des autres. Cependant, pour donner plus de clinquant ce vieux tissu de la ville du Saint Patron, Sidi Abderrahmane Etthalibi, la wilaya dlgue fait parfois dans le faux tape--lil et lapparence trompeuse en sattelant ravaler certaines faades de dourate. Autrement dit, lopration badigeonnage des btisses ne concerne que le par-cours dit touristique qui passe le long de la rue Dris Hamidouche. Une mesure qui nest pas sans nous rappeler le dicton ya li mzayen mel bara, ouach halek men dakhal, lance notre endroit un vieux Casbadji.

    Madjid Tchoubane

    PARKING DE SIDI YAHIA : OUVERTURE DES PLISLouverture des plis pour la ralisation du parking de Sidi Yahia sest effectue le 16 juin dernier. Lannonce des entreprises choisies na pas encore t faite. Des projets de parking verront le jour El Biar, El Madania, Sidi Yahia, Sidi Mhamed et Kouba. Ils totalisent une capacit denviron 8000 places. Les parkings dEl Biar et El

    Madania seront dots de 700 places chacun, celui de Sidi Mhamed de 500 places, le parking de Kouba de 800 places, quant au parking de Sidi Yahia, il aura une plus grande capacit avec 11 000 places de stationnement.

    TRAVAUX DE RALISATION DE 19 BUREAUX DE POSTEAlgrie Poste a ouvert 8 bureaux de poste durant lanne 2012.

    Ces bureaux ont t ouverts exclusivement dans les rsidences universitaires de Garidi, Bab Ezzouar 1, 2, 3 et 4 Vieux Kouba, Bouraoui et Ouled Fayet. Cette anne, lEPIC Algrie Poste, montr du doigt cause du manque et de lexigut de ses infrastructures, principalement dans les nouveaux sites dhabitation de la priphrie, compte ouvrir cette anne pas moins de 19 bureaux dans les

    diffrentes rgions de la wilaya. Des tudes de projets ont t prvues Cap Caxine (Hammamet), cit El Djorf, Cheraga, El Hamiz (Dar el Beida) et Ben Aknoun. Cet effort permettra de mettre en place, en plus du renforcement de la densit postale et du nombre de GAB, 70 postes demploi.

    ALGER INFO

    La Casbah se trouve en pril en dpit des travaux engags

    PHO

    TO :

    H. LY

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  • 03h28003 83 819h57

    Horairesdes prires

    Fajr 03h37Dohr 12h39Asr 16h30Maghreb 19h57Isha 21h35

    CONSTANTINEPremier incident sur la ligne du tramway

    L exploitation du tramway a t mise larrt, hier, pendant une heure suite au drapage dune voiture de type 4x4, de marque Hyundai, circulant sur la RN79, tous prs du sige de la direction rgionale des Douanes, non loin du terminus de la cit Zouaghi, et qui a fini sa course sur la plateforme. Lincident, qui est le premier du genre depuis la mise en service de ce moyen de transport le 5 juillet dernier, a provoqu un tat dalerte dclench 14h par les services de la socit dexploitation Setram, afin de parer toute ventualit. Selon Khaled Bouras, charg de communication la Setram, laccident est survenu alors que la ligne tait vide et aucune rame ntait, heureuse-ment, de passage. Par mesure de scurit, nous avons procd larrt de lexploitation des rames, avec la cou-pure de lalimentation en nergie lectrique pour pouvoir vacuer les passagers la station la plus proche, a-t-il expliqu. A leur grand tonnement, des dizaines dusagers, ignorant vraisemblablement ce qui sest pass, ont ainsi t pris de quitter le tramway la station du campus Ahmed Hamani, plus connu par Zerzara, o ils se sont dbrouills pour prendre des bus destination de Zouaghi. Aucun dgt humain ni matriel na t enregistr, a affirm le charg de communication de la Setram. Lintervention des services de la Protection Civile et de la sret la voiture a permis de dgager la voie, et le tramway a t remis en exploitation. Ratiba B.

    Une jeune lle se jette du pont Sidi McidUne jeune fille qui serait, selon la cellule de communi-cation de la Protection civile, ge d peine 20 ans, sest jete, ce mardi, vers midi, du pont Sidi Mcid, du ct du CHU Dr Ben Badis, hauteur de 170 m, selon les esti-mations des sapeurs-pompiers. Des tmoins oculaires ont alert les services de la Protection civile, dont les agents ont retrouv le corps sans vie de la malheureuse jeune fille gisant au bord de loued Rhumel. La dpouille de la victime, qui est en cours didentification, a t dpose la morgue du CHU Ben Badis. Yousra Salem

    Accident mortel BekiraUn homme g de 38 ans rpondant aux initiales A.B., originaire de Annaba, qui conduisait un camion de marque CAMC type 340, a trouv la mort ce mardi vers 10 h Oued Zied, au niveau du virage de Bkira, dans la com-mune de Hamma Bouziane, a-t-on appris auprs de la cel-lule de communication de la Protection civile. Le camion, qui transportait une lourde charge de gravier destin des travaux routiers, a drap et est tomb dans loued 20 m de hauteur. La victime est morte sur place. Son corps a t dpos la morgue du CHU Dr Benbadis par les lments de la Protection civile. Y. S.

    SOUK AHRASDes chanes interminables devant les stations serviceAprs une disponibilit en combustibles qui aura dur plus de deux mois, les stations service ont renou ces derniers jours avec les chanes interminables, les bouscula-des et les chauffoures entre citoyens et grants. Plusieurs automobilistes ont d garer leurs voitures et attendre des jours meilleurs pour faire le plein. La situation a t da-vantage complique avec larrive en masse de plusieurs centaines de camions, de tracteurs et autres engins de transport des wilayas dEl Tarf et de Tbessa. Une vritable crise du carburant qui sannonce en ce dbut de Ramadhan. On sapprovisionne dj auprs du march noir des prix exorbitants. Pas besoin de trimballer ses jerricans jusqu la frontire qui est bien garde par larme pour couler au prix fort essence et mazout. A. Djafri

    El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 8

    R G I O N E S T

    Sur les traces de Gadioufala la Romaine

    KSAR SBIHI (OUM EL BOUAGHI)

    Cette commune qui souffre dun enclavement terrible, peut attirer touristes et investisseurs, grce ses merveilleux sites archologiques et sa vocation agricole.

    K sar Sbihi, avec ses 11 839 habitants, et bien que promue chef-lieu de dara, semble vivre en dehors du temps. Lors de notre visite la fin du mois de juin dernier, nous avi-ons dcouvert une ville calme, sans grande animation. Parce que ctait sans doute lheure de la sieste, o les gens se clotrent chez eux pour se protger contre les dards du soleil. Dans un caf du minuscule centre-ville, nous avons rencontr des jeunes occu-ps jouer aux dominos. Parmi eux, Karim Ncib, un passionn darchologie qui nous a entrete-nu sur les vestiges de lancienne Gadioufala, la ville romaine btie sur un promontoire au nord de Ksar Sbihi. Cest mon grand-pre Brahim qui a le premier dcouvert en 1932, les vestiges de Gadioufala, notamment des pices de monnaie et une tte de blier, affirme-t-il. Lui-mme, nous fait-il savoir, stait occup dune association ayant pour ob-jectif la prservation des vestiges antiques. Malheureusement, il la quitte cause du manque de moyens pour soutenir son action. Main-tenant, cap sur les vestiges. Il faut escalader une montagne dune hauteur assez importante. De ce point, on a tout loisir dembrasser la ville de Ksar Sbihi dans toute son tendue. La cit a pris de lenvergure aux quatre points cardinaux grce limplantation de nombreuses constructions. A notre niveau, trnent majes-tueusement les anciennes tours du contrefort romain. Il y en avait six, il nen reste plus que deux. Les autres seraient, nous dit-on enfouies sous terre. Il y a

    quelques annes, le ministre de la Culture avait allou une enve-loppe pour restaurer les vestiges. On y avait construit une enceinte en fer forg et des escaliers assez escarps, sans rampe de protec-tion. Le moindre faux pas risque dtre fatal. Deux kiosques qui servaient de caftrias ont t saccags, en labsence de gar-diennage. Voil Gadioufala, un muse ciel ouvert. Et comme nous la rvl Karim, il y a dautres vestiges qui sommeillent Henchir NGuissa. Toute une ville est enfouie sous terre, a-t-il assur.

    DES ATOUTS INDNIABLES Ksar Sbihi nest pas quune ville renfermant des vestiges romains et mme byzantins, cest aussi une rgion vocation agricole qui fait la fiert des fellahs. Elle

    sest aussi rvle propice aux cultures marachres. Tomates, courgettes, piments y poussent en abondance, grce aux eaux bnfiques de oued Charef. Un responsable de la commune nous apprend que le primtre dirrigation dispose de 1970 ha exploits par une cinquantaine de fellahs. Ksar Sbihi partage une frontire avec An Soltane (w. de Souk Ahras) et au nord-ouest avec Tamlouka (w. de Guelma). Il reste que pour rejoindre la ville, il faut quitter la RN 80 et prendre un chemin de campagne sur 7 km. Cest dailleurs ce qui fait souffrir la population, bien quelle dispose dautres routes du ct nord et nord-est. Cet encla-vement non seulement entrave les activits avec les rgions voisines, mais dtourne les inves-

    tisseurs. Ct loisirs, la ville dispose dun centre culturel o se regroupent les jeunes pour jouer au tennis de table ou faire de la musique chaouie et moderne. Mais cest la piscine communale qui draine le plus grand nombre de jeunes. Durant notre passage, elle tait vide. Cest pour le nettoyage, nous dit-on. Dhabi-tude, quand le bassin est plein, mme les jeunes des rgions limitrophes y viennent. Les responsables de la commune souhaitent laffectation dautres projets leur ville, comme des stades, une salle des ftes, une piscine semi-olympique, etc. Mais le plus important pour cette cit antique cest dattirer les touristes et les randonneurs, des personnes intresses par son important patrimoine archolo-gique, qui recle encore bien des

    La rgion est un vritable muse ciel ouvert

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    L WAT

    AN

    Les rsultats des examens de fin danne tous paliers confondus sont catastrophi-ques dans la wilaya de Bordj Bou Arrridj. La baisse du niveau des lves est une ralit qui inquite de plus en plus les parents. Le wali, Azzedine Mecheri, a annonc, la fin des travaux de la session ordinaire de lAPW, lundi dernier, la mise en place dune commis-sion dvaluation et denqute sur les causes de cette chute des rsultats scolaires. Je ne suis pas convaincu par les justifications du directeur de lducation, dira le wali, en rappelant que tous les moyens ont t mis la disposition du secteur. En plus, la wilaya na pas connu cette an-ne de surcharges de classes. Il faut savoir quelle dispose de 451 coles primaires, 127 CEM et 51 lyces. Une autre raison pourrait nanmoins expliquer cet tat de fait : les in-suffisances accumules durant toute lanne scolaire dues linstabilit du secteur. Selon certains, cette chute libre et prcipite, de 65,57% au BEM en 2012 43,65% en 2013, de 55,65% en 2012 42,73% en 2013, pour le bac sexplique uniquement par une prpara-

    tion insuffisante des candidats et surtout par la passivit des responsables. Aucune mise en situation, ni valuation continue nont t ralises, dira un ancien enseignant. Mme les enseignants ont t livrs eux-mmes : peu de journes pdagogiques, de sminaires et dinspections , ajoute-t-il. Elves, parents et enseignants imputent ces rsultats au direc-teur de lducation, mais na-t-on pas tous une part de responsabilit ? Comment expliquer cette chute libre avec les mmes professeurs, et plus de moyens ? sest demand un parent dlve qui pointe du doigt la mauvaise ges-tion du secteur. Quon mexplique, comment une personne peut grer la fois deux lyces et le service du personnel de la direction de lducation ? martle-t-il. Parmi les autres causes de cet chec scolaire, le manque denseignants forms et comp-tents. Il y a trop de dtachements densei-gnants la direction de lducation , dira un employ ayant requis lanonymat. Ils dser-tent leurs poste denseignants pour un travail de bureau que nimporte quel administratif peut faire, alors quenseigner nest pas pour

    tout le monde, ajoute-t-il. Ainsi, un lve priv de cours pendant une bonne priode de lanne scolaire ne peut poursuivre le pro-gramme lanne suivante. La comprhension de certains cours est srieusement compro-mise, car dans le programme scolaire, il na jamais t question de combler les cours non dispenss par le pass. Dans certains ta-blissements, des professeurs font dfaut et la tutelle ne semble pas proccupe par ce ph-nomne vcu mme dans le chef-lieu de wi-laya, sinquite encore un parent. Ne doit-on pas duquer et former convenablement ceux qui doivent demain former leur tour nos fu-tures lites et cadres ? Une situation claircir au plus vite. A. B.

    EXAMENS OFFICIELS BORDJ BOU ARRRIDJ

    Des rsultats catastrophiques

  • El Watan - Jeudi 11 juillet 2013 - 8

    R G I O N O U E S T

    AN TMOUCHENT

    La tannerie dEl Amria remise niveau

    SIDI BEL ABBS Solidarit avec les sourds-muets

    Deux voleurs apprhends

    En plus de prsenter lavenir une image plus avenante de cette tannerie, lessentiel de sa rhabilitation se traduira par sa remise

    niveau industrielle.

    I l est pour bientt lefface-ment du rpulsif-look de la tannerie dEl Amria, une usine qui, sur 49 000 m2, donne voir sa laideur aux automobilistes de passage sur la dviation de la RN2 hau-teur dEl Amria. Mais en plus de prsenter lavenir une image plus avenante delle, lessentiel de sa rhabilitation se traduira par sa remise niveau industrielle. 449 mil-lions de DA ont t dgags sous forme dun crdit bonifi son profit dans le cadre du plan gouvernemental de relance industrielle. La phase dtude tant dj acheve, les travaux de ralisation et dquipement devraient dbu-ter la fin du mois courant. A cet gard, lusine naura plus pour seul objectif lexporta-tion de cuir semi-fini comme cela lest depuis sa cration en 1958 mais dun cuir prt lemploi, ce qui augmentera la plus-value sur la transfor-mation des peaux de bovins, une plus-value dont une bonne part profitait jusque-l aux entreprises trangres qui achetaient le produit semi-fini. Pour raliser la transformation de son processus de produc-tion, la tannerie Tafna SPA va acq