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GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT KENYA DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2014-2018 EARC Fevrier 2014 Document traduit

2014-2018 - Kenya - Document de stratégie Pays - … · i ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES Taux en vigueur en février 2014 Devises Shilling kényan 1 UC = 132,30 shillings kényans 1 dollar

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  • GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

    KENYA

    DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2014-2018

    EARC

    Fevrier 2014

    Document traduit

  • TABLE DES MATIRES

    quivalences montaires, poids et mesures, exercice budgtaire.. .i

    Sigles et abrviations............ ii

    Carte du Kenya...... iii

    Rsum analytique............ iv

    I. INTRODUCTION ...... 1

    II. CONTEXTE ET PERSPECTIVES DU PAYS .............................................................. 1

    II.1 Contexte politique...1

    II-2 Contexete conomique 3

    II.3 Contexte social et thmes transversaux ................................................................... 10

    III. OPTIONS STRATGIQUES ........................................................................................ 14

    III.1 Cadre stratgique du pays ........................................................................................ 14

    III.2 Mcanismes de coordination, dalignement et dharmonisation de laide .............. 15

    III.3 Forces et possibilits ; faiblesses et dfis ................................................................. 16

    III.4 Revue de la performance du portefeuille pays et positionnement de la Banque ..... 17

    III.5 Principales conclusions du rapport d'achvement du DSP 2008-2019..19

    III.6 Enseignements tirs ................................................................................................. 19

    IV- STRATEGIE 2014-2018 DU GROUPE DE LA BANQUE ..20

    IV.1 Justification et slectivit stratgique20

    IV.2 Programme indicatif daide de la Banque et rsultats 26

    IV.3 Financement du DSP 27

    IV.4 Suivi et valuation du DSP 29

    IV.5 Dialogue pays 29

    IV.6 Risques potentiels et mesures dattnuation 29

    V. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 30

    Annexe 1 : Cadre ax sur les rsultats du DSP

    Annexe 2 : Domaines sectoriels/thmatiques dintervention des partenaires au

    dveloppement.

    Annexe 3A : Quelques indicateurs sociaux

    Annexe 3B : Quelques indicateurs macro-conomiques

    Annexe 4 : Progrs accomplis dans la ralisation des OMD

    Annexe 5 : Situation du portefeuille du secteur public

    Annexe 6 : Situation du portefeuille du secteur priv

    Annexe 7 : Notes EPIP de 2008-2012 et indicateurs PEFA de 2012

    Annexe 8 : Plan damlioration du portefeuille pays

    Annexe 9 : valuation par OPEV des DSP antrieurs 2002-2013 de la Banque

    Annexe 10 : Rsum des conclusions des consultations des parties prenantes

    Annexe 11 : Fiche dinformation sur le climat

    NB : Sauf indication contraire, tous les graphiques, diagrammes, etc. ont t fournis par le

    Dpartement de la statistique de la Banque

  • i

    QUIVALENCES MONTAIRES

    Taux en vigueur en fvrier 2014

    Devises Shilling knyan

    1 UC = 132,30 shillings knyans

    1 dollar = 86,24 shillings knyans

    POIDS ET MESURES

    Systme mtrique

    1 tonne mtrique = 2 204 livres (lb)

    1 kilogramme (kg) = 2,200 lb

    1 mtre (m) = 3,28 pieds (pi)

    1 millimtre (mm) = 0,03937 pouce (po)

    1 kilomtre (km) = 0,62 mile

    1 hectare (ha) = 2,471 acres

    EXERCICE BUDGTAIRE

    1er

    juillet - 30 juin

  • ii

    SIGLES ET ABRVIATIONS

    BAD Banque africaine de dveloppement

    CBK Banque centrale du Kenya

    CCNUCC Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques

    DSP Document de stratgie pays

    EAC Communaut de lAfrique de lEst

    EARC Centre de ressources pour lAfrique de lEst

    EFTP Enseignement et formation techniques et professionnels

    EPIP valuation des politiques et des institutions des pays

    FAD Fonds africain de dveloppement

    FEM Forum conomique mondial

    FMI Fonds montaire international

    GES Gaz effet de serre

    GFP Gestion des finances publiques

    ITIE Initiative pour la transparence dans les industries extractives

    IVCC Indice de vulnrabilit au changement climatique

    NCCAP Plan daction national pour la lutte contre le changement climatique

    NELSAP Programme daction subsidiaire des lacs quatoriaux du Nil

    OMD Objectif du Millnaire pour le dveloppement

    OPEV Dpartement de lvaluation des oprations

    PEFA Examen des dpenses publiques et valuation de responsabilit financire

    PIB Produit intrieur brut

    PME Petites et moyennes entreprises

    PMT Plan moyen terme

    PPP Partenariat public-priv

    SIDA Syndrome dimmunodficience acquise

    SIGIF Systme intgr de gestion de linformation financire

    TIC Technologie de linformation et de la communication

    TIVET Formation technique, industrielle, professionnelle et lentreprenariat

    UC Unit de compte

    USAID Agence des tats-Unis pour le dveloppement international

    USD Dollar des tats-Unis dAmrique

    VIH Virus dimmunodficience humaine

  • iii

    CARTE DU KENYA (47 comts)

  • iv

    RSUM ANALYTIQUE

    1. Le Kenya connat une mergence et une transformation politiques et conomiques aprs 50 annes dindpendance caractrises par une performance politique et conomique contraste. Le cycle

    initial de croissance rapide, qui sest acheve au milieu des annes 70, a t suivi dun autre de

    stagnation, qui a dur jusquau tournant du millnaire, puis dune priode de croissance modeste au cours

    de la dernire dcennie. Si le Kenya peut potentiellement tre une des conomies les plus performantes

    dAfrique, le pays suit la dynamique de croissance du continent au lieu den tre le moteur : environ

    840 dollars (2012), le revenu moyen par habitant du Kenya correspond seulement la moiti de la

    moyenne continentale de 1 600 dollars. La dynamique de croissance de lAfrique a dj propuls 22

    conomies au-dessus du seuil de revenu intermdiaire de 1 000 dollars, alors que le Kenya narrive quau

    24e rang lchelle continentale et reste dans le groupe faible revenu, avec pratiquement la moiti de sa

    population qui vit en dessous du seuil de pauvret, et un taux de chmage lev, surtout parmi les jeunes.

    2. Le dfi majeur que doit relever le Kenya aujourdhui consiste assurer une croissance conomique plus inclusive, afin de rduire plus efficacement la pauvret dans tout le pays. Il est urgent

    de consolider le rle du secteur priv comme principal moteur de la croissance conomique et de rendre

    cette croissance plus inclusive quelle ne la t, en crant des possibilits demploi, surtout pour les

    jeunes. Pour atteindre cet objectif, il est ncessaire de stimuler lactivit du secteur priv grce la

    cration dun environnement propice aux affaires, tout en renforant les comptences de la population

    active pour rpondre aux exigences du march du travail mergent dune conomie en transformation.

    3. En dpit de dfis persistants, les perspectives de succs du Kenya sont prometteuses : le pays a la plus grande conomie de lAfrique de lEst, avec des possibilits considrables de tirer davantage

    profit des marchs rgionaux et de renforcer sa position comme puissance conomique rgionale. En

    outre, la rcente dcouverte de ptrole, de gaz et de charbon constitue, pour le dveloppement global du

    Kenya, une excellente opportunit qui peut propulser ce dernier au statut de pays revenu intermdiaire

    moyen terme. De mme, le Kenya met actuellement en uvre un systme dcentralis de gouvernance

    institu par la constitution de 2010 et lanc en mars 2013. La dcentralisation donne loccasion

    datteindre les populations et de promouvoir un dveloppement socio-conomique plus quilibr

    lchelle du pays. Enfin, le Kenya a adopt en 2013 son deuxime Plan quinquennal moyen terme

    (deuxime PMT 2013-2017) destin mettre en uvre sa Vision 2030 qui constitue un solide cadre

    stratgique pour la transformation du Kenya en un pays revenu intermdiaire en voie dindustrialisation

    dici 2030.

    4. Le Document de stratgie pays (DSP) 2014-2018 de la Banque pour le Kenya appuie les ambitions du pays et sattaque ses principaux dfis de dveloppement, en promouvant la cration

    demplois comme objectif primordial. Pour ce faire, le DSP sarticule autour des deux piliers ci-aprs : i)

    lamlioration des infrastructures physiques pour stimuler la croissance inclusive ; et ii) le

    renforcement des comptences pour le march du travail mergent dune conomie en

    transformation. En sappuyant sur les ralisations antrieures et en consolidant les acquis, le prsent

    DSP sinscrit dans le prolongement du DSP 2008-2013 en vigueur, qui met laccent sur la croissance, la

    cration demplois et le dveloppement des infrastructures. Il est toutefois novateur, en ce sens quil

    prend en compte des thmes dapparition rcente, comme la croissance verte et inclusive, ainsi que la

    transformation structurelle. Il intgre aussi lgalit des sexes. Par ailleurs, il renforce le positionnement

    de la Banque comme coordinatrice, institution du savoir et partenaire de choix du gouvernement et

    dautres parties prenantes. La Banque apporte certes une contribution modeste au financement global du

    dveloppement du pays, mais son appui peut jouer un rle catalyseur et de transformation lorsque le

    financement est combin avec le savoir et lexpertise. Dans ce contexte, la Banque intensifiera les efforts

  • v

    visant effectuer des travaux danalyse de grande qualit servant soutenir autant ses investissements

    que ceux du gouvernement, et elle nouera un partenariat avec des partenaires au dveloppement et le

    secteur priv pour mobiliser des fonds, au lieu de se comporter en financier unique. Une revue mi-

    parcours est prvue en 2016 pour valuer lavancement des travaux de mise en uvre du DSP, affecter

    les nouvelles ressources mises la disposition du Kenya au titre du FAD-14 et, au besoin, recentrer la

    stratgie pour la priode restante.

  • 1

    I. INTRODUCTION

    1. Le Document de stratgie pays (DSP) 2014-2018 de la Banque pour le Kenya a t prpar un moment o le pays avait conclu une transition politique pacifique, lanc le

    deuxime Plan national de dveloppement moyen terme (deuxime PMT) 2013-2017,

    engag un processus global de dcentralisation, et dcouvert des gisements de ptrole, de

    gaz et de charbon. La prparation du document arrive aussi peu de temps aprs le

    lancement, par la Banque, de sa Stratgie dcennale 2013-2022 pour lAfrique, de sa

    Stratgie de dveloppement du secteur priv 2013-2017, et de sa Stratgie en matire de

    genre 2014-2018. Le Kenya a conclu une transition politique pacifique aprs les lections

    nationales et locales tenues en mars 2013 et a par la suite commenc mettre en uvre un

    systme de gouvernance dcentralis. La rcente dcouverte de gisements de ressources

    naturelles, notamment dans le secteur ptrolier, est probablement susceptible de stimuler le

    dveloppement socio-conomique du pays et de rduire la pauvret long terme. De mme, le

    gouvernement a lanc en 2013 le deuxime dune srie de plans moyen terme (PMT) nationaux

    de cinq ans couvrant la priode 2013-2017, dont lobjectif est de faire passer le Kenya au statut

    de pays revenu intermdiaire dici 2030. Le Kenya est toutefois aux prises avec un taux lev

    de chmage surtout parmi les jeunes , la pauvret et les ingalits, et il fait face un

    important dficit de comptences et une insuffisance dinfrastructures. Le prsent DSP vient

    un moment propice pour la Banque daider le Kenya sattaquer quelques-uns de ces dfis

    essentiels et raliser ses aspirations. Il sappuie sur les ralisations du DSP 2008-2013 et

    consolide les acquis de laide en cours. Par ailleurs, il est novateur du point de vue des modes

    dengagement, des mcanismes de financement, des fondements analytiques et de la slectivit

    stratgique proposs. Il intgre en outre les objectifs cls de la Stratgie dcennale, savoir la

    croissance inclusive et verte ainsi que lgalit des sexes, encourage la transformation

    structurelle et aligne ses deux piliers stratgiques sur les principaux domaines prioritaires

    oprationnels de la Stratgie dcennale, que sont linfrastructure et le dveloppement des

    comptences.

    II. CONTEXTE ET PERSPECTIVES DU PAYS

    II.1 Contexte politique

    2. Le Kenya a conclu une transition pacifique aprs les lections de mars 2013. Il est cependant ncessaire de consentir des efforts supplmentaires pour amliorer la

    gouvernance. Les lections de 2013 et le changement harmonieux de gouvernement

    constituaient une volution positive par rapport aux lections de dcembre 2007, qui avaient

    donn lieu une violence gnralise, alimente par des

    problmes ethniques. Les rformes politiques des dernires

    annes et la transition pacifique de 2013 ont recr le

    dynamisme politique du pays et conduit la mise en place

    dun gouvernement allg1. Cela dit, par rapport au reste de

    lAfrique, le Kenya affiche une performance mdiocre en

    matire dtat de droit et de stabilit politique, mais ses notes

    sont relativement satisfaisantes eu gard la voix citoyenne et

    la responsabilit (graphique 1). De mme, dans ldition

    2013 de lindice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique, le

    Kenya a reu une note de 53,6 sur 100 points, ce qui tait

    lgrement suprieur la moyenne continentale de 51,6, et il sest class 21e sur 52 pays. Ces

    notes relativement faibles sont attribuables, pour lessentiel, la pitre performance au niveau

    1 Le nouveau gouvernement a rduit le nombre de ministres 18, contre 40 dans le prcdent gouvernement.

    -1,4 -1,2 -1,0 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0,0

    Stabilit politique

    tat de droit

    coute et responsabilit

    Graphique 1: Contexte politique, 2012 Score -4,0 (le pire) 2,5 (le meilleur)

    Afrique Afrique de l'Est Kenya

  • 2

    des indicateurs participation et

    droits de lhomme recul avec

    58 points en 2006 et 50,7 en 2013

    ; et scurit et tat de droit

    baisse de 52 47,6 points sur la

    mme priode. Le Kenya est

    confront des problmes

    dinscurit dcoulant de linstabilit

    politique au Soudan du Sud et en

    Somalie voisins, et en particulier

    des activits terroristes menes par

    des groupes tels que Al-Shabab. Le

    recrutement de jeunes Knyans dans

    ces groupes est essentiellement la

    consquence de linsuffisance

    dopportunits conomiques et du

    chmage. En ce qui concerne

    lindice de perception de la

    corruption de Transparency

    International, le Kenya a lgrement

    amlior son classement, passant de

    la 147e place sur 180 pays en 2008

    au 137e rang sur 177 pays en 2013,

    mais il demeure dans la tranche

    infrieure de lchelle.

    3. La relative faiblesse des notes de gouvernance du Kenya est

    surtout attribuable la prcdente

    constitution, qui contenait peu de

    dispositions en faveur de la

    participation politique, restreignait

    les droits de lhomme, affaiblissait

    les pouvoirs judiciaire et lgislatif et

    concentrait les pouvoirs dans les

    mains dune petite lite. La

    constitution de 2010 (encadr 1, p.2)

    sattaque ces faiblesses en

    rpartissant les pouvoirs centraux

    entre les organes excutif, lgislatif

    et judiciaire, et a transfr les

    comptences en matire de

    gouvernance 47 comts. La

    dcentralisation de la structure

    administrative devrait amliorer les

    indicateurs de gouvernance du

    Kenya moyen terme, condition

    Encadr 1. La constitution de 2010. La nouvelle constitution

    du Kenya, adopte en aot 2010, a remplac la constitution

    prcdente, qui tait en place depuis lindpendance du pays en

    1963. Elle prvoit une modification de la gouvernance, les

    fonctions de caractre lgislatif et excutif tant partages entre

    ladministration nationale et les administrations de 47 comts.

    Les administrations de comt, dont les responsables ont t lus

    en mars 2013, ont des assembles qui adoptent les lois locales et

    un organe excutif qui assure la planification et la mise en

    uvre de ses programmes. Au niveau central, le pouvoir

    excutif est indpendant du pouvoir lgislatif, et pour la

    premire fois, lensemble du gouvernement se compose de

    membres non issus du corps lgislatif. Lorgane lgislatif est

    pass dun parlement unicamral un autre bicamral avec une

    assemble nationale de 350 membres et un snat de 68

    membres. La responsabilit de la protection des structures

    dcentralises incombe au snat. Lorgane judiciaire a lui aussi

    subi une srie de rformes, notamment la nomination sur

    concours de tous les juges de haut rang, le contrle de scurit

    sur les juges et magistrats en service en 2010, et linstitution

    dune cour suprme. Plusieurs commissions constitutionnelles

    ont t cres pour servir de contrepoids aux organes excutif et

    lgislatif. Les responsabilits au niveau central et des comts

    sont les suivantes :

    Administration nationale Administration de comt

    Relations extrieures

    Politique linguistique

    Dfense et scurit

    Services judiciaires

    Planification nationale

    Politique montaire

    Population/statistique

    Transport et normes nationaux

    Environnement

    Politique et services de sant daiguillage

    Politique agricole, nergtique, touristique et

    de sant

    Enseignement suprieur

    Productions agricoles

    Services de sant de comt

    Lutte contre la pollution

    Activits culturelles

    Transports de comt : routes, bacs, ports

    Eau

    Contrle et bien-tre des animaux

    Dveloppement et rglementation du

    commerce

    Planification et dveloppement du comt

    ducation prprimaire et polytechniques

    villageoises

    Travaux publics de comt

    Mobilisation communautaire

    La constitution de 2010 stipule quun montant correspondant

    au moins 15 % des dernires recettes audites est allou aux 47

    comts dans le budget national. Les administrations de comt ne

    peuvent contracter de prt que si celui-ci est garanti par

    ladministration nationale. La loi sur la gestion des finances

    publiques de 2012 autorise le transfert direct des subventions

    aux administrations de comt.

  • 3

    que la constitution de 2010 soit effectivement mise en uvre, que le pouvoir judiciaire soit

    totalement indpendant, que le gouvernement intensifie les efforts de lutte contre la corruption et

    que la stabilit et la scurit soient consolides2.

    4. Le processus de dcentralisation est en cours, mais non sans mal. La dcentralisation a effectivement dmarr en mars 2013 avec llection des autorits

    administratives de comt. Le budget de lexercice 2013/2014 totalisant 1,6 billion de shillings

    knyans (18,8 milliards de dollars) est le premier budget qui va servir mettre en uvre le

    processus de dcentralisation, et un montant de 210 milliards de shillings knyans (2,4 milliards

    de dollars) a t rserv aux 47 comts. Ce montant a t distribu aux comts laide dune

    formule de partage des recettes qui tient compte de leur htrognit3. Les 10 plus grands

    comts, qui abritent 37 % de la population, ont reu 32 % de lenveloppe totale des comts, ce

    qui reprsente une distribution quitable aux rgions densment peuples. Parmi les jalons cls

    de la mise en uvre du processus de dcentralisation figurent la prparation des budgets des

    comts et llaboration de leurs plans dinvestissement et de dveloppement 2013-2017, la

    cration de divers dpartements de comt et le recrutement du personnel de la fonction publique.

    Les principaux dfis de la mise en uvre du processus de dcentralisation ce jour sont

    notamment les contraintes de capital humain et les lourds dficits budgtaires, les besoins en

    financement de beaucoup de comts dpassant les transferts reus de ladministration centrale.

    Les comts pourraient rduire ces dficits en levant des impts et taxes locaux, comme les y

    autorise la constitution. Toutefois, lexception des taxes foncires et sur les spectacles, les

    autres impts et taxes locaux requirent lautorisation du parlement.

    II.2 Contexte conomique

    5. Ces dernires annes, la croissance du PIB du Kenya a t modre, son taux restant infrieur la moyenne des pays dAfrique de lEst. Lconomie knyane repose sur

    les services, le secteur industriel tant relativement modeste : en 2013, la part de lagriculture

    dans le PIB rel sest leve 20,7 %, contre 15,9 % pour le secteur industriel (dont 9,5 %

    seulement pour lindustrie manufacturire) et 63,4 % pour les services. En ce qui concerne la

    rcente performance en matire de croissance, le PIB a augment dun taux annuel moyen de 3,7

    % ces cinq dernires annes (graphique 2), lagriculture ne croissant que de 0,6 %, contre 4,0 %

    et 4,5 % pour les secteurs industriel et tertiaire respectivement. Les perspectives court terme

    sont positives, car la croissance du PIB devrait stablir autour de 6 6,5 % au cours des trois

    prochaines annes, stimule principalement par laugmentation des investissements du secteur

    priv et des exportations. Les services, en particulier les finances et les TIC, et la construction,

    devraient tre les principaux moteurs de la croissance du PIB. La dcouverte du ptrole, du gaz

    et du charbon en 2012 serait susceptible de stimuler le dveloppement socio-conomique global

    du Kenya, mais les volumes exacts des gisements ainsi que les impacts financiers et

    conomiques ne sont pas encore entirement estims4. Les principaux dfis pour les secteurs

    extractifs mergents sont notamment une lgislation dpasse, des capacits limites de

    ngociation des contrats dexploration, et un ventuel conflit au sujet de la gestion des ressources

    entre les administrations nationale et de comt5. Le gouvernement est conscient de ces dfis et a

    pris des mesures pour y remdier, notamment en rvisant la lgislation et en rengociant les

    contrats, et il a exprim son intention dadhrer lInitiative pour la transparence dans les

    industries extractives (ITIE).

    2 Note danalyse dEARC sur Lconomie politique et la politique de dcentralisation au Kenya , 2013. 3 Le montant de 2,4 milliards de dollars est rparti entre les comts sur la base de la taille de leurs populations respectives (45 %), de leur

    indice de pauvret (20 %), de leur superficie (8 %) et de leurs responsabilits budgtaires (2 %). Une portion de 25 % a t distribue aux

    comts en parts gales (cest--dire 47). 4 Tullow Oil a dcouvert des rserves ptrolires commercialement viables en 2012. Lexploitation du ptrole devrait dmarrer dans six sept

    ans. 5 Note danalyse dEARC sur le Secteur extractif du Kenya , 2013.

  • 4

    6. Ces dernires annes, le gouvernement a mis en uvre de saines politiques macro-conomiques, qui ont conduit de solides fondamentaux macro-conomiques

    6. Grce une

    orientation budgtaire prudente, le Kenya a maintenu son dficit budgtaire une moyenne de

    4,9 % du PIB au cours des cinq dernires annes, bien que sa performance dans ce domaine soit

    infrieure celle des pays voisins dAfrique de lEst (graphique 3). Le dficit devrait se rsorber

    pour stablir moins de 4 % court terme, en raison principalement du maintien de la discipline

    budgtaire et de laugmentation des recettes lie lamlioration du recouvrement des impts en

    vertu de la loi sur la gestion des finances publiques (GFP) de 2012 et de la loi sur la taxe la

    valeur ajoute de 2013, paralllement la rationalisation des dpenses ordinaires. Le ratio des

    recettes fiscales au PIB du Kenya, qui sest tabli environ 20 % ces dernires annes, a t

    lev au regard des normes rgionales, par rapport aux 18 % de la Tanzanie et notamment aux

    13 % de lOuganda.

    7. La banque centrale du Kenya assure gnralement une orientation prudente de sa politique montaire depuis 2008. Ces efforts nont toutefois pas empch une flambe

    importante de linflation, particulirement durant lexercice 2011/2012 o cette dernire sest

    tablie en moyenne 16 %, en hausse de 6,9 % par rapport lexercice prcdent, cette situation

    tenant dans une large mesure la dprciation record du shilling knyan qui est pass de 83

    shillings/dollar au milieu de 2011 107 shillings/dollar en novembre 2011. Pour matriser

    linflation, la banque centrale a commenc mettre en uvre une politique montaire restrictive,

    ce qui a contribu contenir linflation autour de 5 % jusquici, niveau quelle envisage de

    maintenir court terme. La banque centrale assouplit lorientation de sa politique montaire

    depuis juillet 2012, en abaissant le taux descompte de 18 % en juin 2012 8,5 % en janvier

    2014.

    8. En dpit de la crise financire mondiale de 2008, le ratio de la dette publique au PIB est rest en dessous de 50 % au cours des cinq dernires annes. La dette publique a

    lgrement augment rcemment afin de financer les dpenses dappui la

    dcentralisation. La dernire analyse de soutenabilit de la dette effectue par la Banque

    mondiale/le FMI en avril 2013 indique que le risque de surendettement extrieur du Kenya

    demeure faible. Tous les indicateurs de dette extrieure restent nettement en dessous des seuils

    dendettement selon le scnario de rfrence, et aucun seuil na t dpass dans lun quelconque

    des tests de rsistance types. Cependant, le ratio de la dette publique au PIB, qui stait tabli au

    taux faible de 43 % en 2012, est mont 53,2 % en octobre 2013, sous, leffet principalement de

    laugmentation de la dette intrieure en vue de financer les dpenses lies la dcentralisation de

    6 tude du Groupe de la Banque sur la mobilisation des ressources intrieures dans les pays de lEAC, 2010 ; rapports du FMI et du

    gouvernement knyan.

    Source : Dpartement de la statistique de la BAD, PEA mars 2013

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    8

    9

    2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

    Graphique 2 : Taux de croissance du PIB rel (%)

    Kenya Afrique de l'Est Afrique

    -10

    -8

    -6

    -4

    -2

    0

    2

    4

    6

    8

    2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

    Graphique 3 : Solde budgtaire (% du PIB)

    Kenya Afrique de l'Est Afrique

  • 5

    ladministration publique. Afin de mobiliser des capitaux sur le march international pour viter

    lviction du secteur priv, le gouvernement prvoit deffectuer une mission obligataire

    souveraine de 2,0 milliards de dollars en fvrier/mars 2014. La sixime et dernire revue

    (septembre/octobre 2013) de la Facilit largie de crdit du FMI, dune dure de trois ans

    approuve en janvier 2011, a conclu que la situation macroconomique du Kenya continuait de

    samliorer suite aux profondes rformes mises en uvre. Le FMI a toutefois recommand la

    poursuite des politiques visant rduire la vulnrabilit du pays aux chocs exognes et

    lapplication dune politique dendettement prudente.

    9. Lnorme dsquilibre structurel entre les exportations et les importations du Kenya rend le pays vulnrable aux chocs exognes et constitue un important risque pour la

    stabilit macro-conomique. Au cours des cinq dernires annes, les exportations comme les

    importations ont enregistr une tendance soutenue la hausse (graphiques 4 et 5). Pendant cette

    priode, les exportations se sont leves en moyenne 27 % du PIB, prs de la moiti tant

    destine lAfrique. Les importations, provenant principalement de lInde, des mirats arabes

    unis et de la Chine, se sont tablies en moyenne 46 % du PIB. Le dficit de la balance

    commerciale du Kenya reste donc lourd. Le dficit courant est amorti par la forte croissance des

    envois de fonds des travailleurs expatris, qui ont plus que doubl en passant de 611 millions de

    dollars en 2008 1 267 millions de dollars en octobre 2013. Les investissements directs

    trangers (IDE) au Kenya demeurent infrieurs ceux de ses voisins, mme si le niveau

    dinvestissement sest accru ces dernires annes, soit de 605 millions de dollars en 2009

    environ 994 millions de dollars au cours de lexercice 2012/20137. Les IDE devraient augmenter

    pour stablir 1 234 millions de dollars en 2013/2014, en raison principalement des

    investissements des pays BRICS en particulier lInde et la Chine dans les industries

    extractives naissantes.

    7 En 2013-2014, les investissements directs trangers devraient stablir 1,06 milliard de dollars pour lOuganda, 1,4 milliard de dollars pour

    lthiopie et 2,28 milliards dollars pour la Tanzanie.

  • 6

    10. La performance en matire de gouvernance conomique et financire a t en demi-teinte ces dernires annes. La moyenne globale des indicateurs PEFA du Kenya est

    reste au mme niveau assez faible d peu prs 2 sur une chelle allant de 1 4 (4 tant la note

    maximum ; voir annexe 7). Le dernier PEFA effectu en 2012 a conclu que des progrs avaient

    t accomplis sur le plan du recouvrement des recettes, de la gestion de la dette et de la passation

    des marchs. Lexamen et laudit externes se sont eux aussi amliors, en restant cependant un

    niveau faible. Une dtrioration nette a t observe dans la comptabilisation, lenregistrement et

    ltablissement de rapports, cette situation sexpliquant principalement par le traitement des

    comptes en dehors du Systme intgr de gestion de linformation financire (SIGIF). Les notes

    EPIP du Kenya sont demeures au-dessus de 4 ces dernires annes, la note globale augmentant

    lgrement de 4,17 en 2008 4,39 en 2013 (annexe 7). Les notes relatives la gestion macro-

    conomique, au dveloppement du secteur financier, lintgration rgionale et lquit dans

    lutilisation des ressources publiques ont toujours t suprieures 4. Toutefois, avant

    daugmenter lgrement 3,76 et 3,83 en 2012 et 2013 respectivement, la note de la gestion du

    secteur public a invariablement t mdiocre, autour 3,6 durant la priode 2008-2011, en raison

    principalement de lexcution peu rigoureuse des droits de proprit et de questions de

    transparence, de responsabilit et de corruption. Conscient de ces insuffisances, le gouvernement

    a adopt en 2012 une loi sur la GFP et labor la Stratgie 2013-2018 de rforme de la GFP,

    pour consolider les fonctions de surveillance ainsi que les processus de budgtisation et daudit.

    Le gouvernement a par ailleurs relanc le Systme intgr dinformation relatif la gestion

    financire, pour renforcer ltablissement de rapports8.

    11. En dpit de lenvironnement des affaires difficile du Kenya, le secteur priv est dynamique. Le Kenya est considr comme un pays prometteur pour faire des affaires,

    avec des marchs en expansion et de bonnes possibilits. Le secteur priv du pays contribue

    hauteur de 97 % au PIB et fournit 80 % des emplois formels. Il se compose dun secteur formel

    relativement sain et productif, domin par de grandes entreprises (notamment celles des TIC, du

    tourisme et des finances), et dun secteur informel de petites entreprises qui est important mais

    improductif et emploie pratiquement 9 travailleurs sur 10 du secteur priv (figure 1). Le

    renforcement des comptences des micros, petites et moyennes entreprises en vue daccrotre la

    productivit stimulerait considrablement le PIB du Kenya et, partant, crerait des possibilits

    demploi. Une plus grande intgration des entreprises informelles dans le secteur formel

    largirait leur accs au crdit, ce qui non seulement renforcerait la production positive et les

    effets sur lemploi, mais aussi accrotrait le ratio dj remarquable des recettes fiscales au PIB.

    Figure 1. Kenya : Secteurs formel et informel

    12. Le secteur priv du Kenya est certes jug dynamique, mais plusieurs problmes lempchent de

    raliser tout son potentiel. Les principaux problmes ont

    trait aux dficits dinfrastructures, la corruption, un

    environnement rglementaire dfavorable et une

    pnurie de main-duvre forme9. Ce diagnostic est

    corrobor par les indicateurs de la facilit de faire des

    affaires de la Banque mondiale de 2013 (tableau 1), qui

    montrent une dtrioration de la plupart des indicateurs

    depuis 2008, lexception de ceux de l obtention de

    8 Note danalyse dEARC sur la Gestion des finances publiques au Kenya , 2013. 9 Note danalyse dEARC sur le Secteur priv du Kenya , 2013.

  • 7

    prts 10

    . Par rapport aux autres pays de la rgion, le tout dernier classement global du Kenya au

    129e

    rang le place derrire le Rwanda (32e) mais devant lOuganda (132

    e) et la Tanzanie (145

    e).

    Cependant, en dpit de son environnement des affaires difficile, le Kenya attire de plus en plus

    dinvestisseurs, comme latteste la forte augmentation du nombre dentreprises enregistres, qui

    est pass de 166 793 en 2008 225 048 en 2011. Cela tend indiquer des possibilits nettes

    daugmentation encore plus forte des niveaux dinvestissement, si lenvironnement des affaires

    tait plus propice. De mme, malgr lenvironnement des affaires difficile, le Kenya est devenu

    plus comptitif, comme semble lindiquer lamlioration de son classement dans le plus rcent

    indice de comptitivit mondiale du Forum conomique mondial, o le pays est pass du 106e

    rang sur 144 en 2012/2013 au 96e rang en 2013/2014, essentiellement grce une confiance

    accrue envers les institutions et une plus grande capacit dinnovation les entreprises

    consacrant dimportantes dpenses la recherche et dveloppement ainsi qu des marchs

    financiers plus dvelopps. Sur le plan

    ngatif, la comptitivit du Kenya est

    bride par le manque dinfrastructures,

    la forte prvalence de maladies

    transmissibles et linscurit.

    13. Le secteur bancaire du Kenya est le plus dvelopp de la

    rgion. Si le nombre de banques

    commerciales est rest 43 depuis

    2008, un certain nombre dinitiatives,

    notamment lexpansion rapide du

    transfert dargent par tlphone et des

    services bancaires mobiles

    lectroniques, ont amlior la qualit

    des services financiers et largi leur

    accessibilit. Le systme de paiement

    par tlphone mobile M-PESA est une innovation locale knyane de classe mondiale que divers

    pays lchelle plantaire envisagent actuellement de mettre en uvre. De mme, les services

    bancaires M-KESHO et de prt M-SHWARI donneront aux pauvres la possibilit dpargner et

    demprunter tout moment des montants pouvant slever seulement 1,20 dollar. Daprs

    lenqute FinAccess de 2013, le taux dexclusion financire a baiss de 32,7 % en 2009 25,4 %

    en 2013, et celui daccs aux services bancaires formels a augment, passant de 40,5 65,9 %

    durant la mme priode. Toutefois, daprs le Rapport du Forum conomique mondial sur

    lingalit entre les hommes et les femmes, seules 39 % de femmes avaient un compte dans un

    tablissement financier formel, contre 46 % dhommes. Le Kenya se classe assez bien en Afrique

    pour ce qui est de laccs aux prts, de la disponibilit du capital-risque et de laccs au

    financement par le biais du march boursier. Cependant, le manque de garantie empche souvent

    les petites entreprises daccder au crdit.

    14. Le Kenya reste un fervent partisan de lintgration rgionale, mais des barrires non tarifaires au commerce et des dficits dinfrastructures lempchent de tirer

    pleinement parti des possibilits prsentes par les marchs rgionaux.11

    Le Kenya est la

    porte dentre de lAfrique de lEst et demeure la plus grande conomie de la Communaut de

    lAfrique de lEst (EAC), avec un PIB estim environ 43,6 milliards de dollars au cours de

    lexercice budgtaire 2012-2013, contre 21,5 milliards de dollars et 30,3 milliards pour

    10 Les petites entreprises (micro, petites et moyennes entreprises) sont toutefois confrontes des difficults daccs au crdit, en raison

    principalement du manque de garantie. 11 Note danalyse dEARC sur Une stratgie nationale dintgration rgionale pour le Kenya , 2013.

    Tableau 1

    Classement Doing Business du Kenya Rubrique 2008 2013 2014

    Nombre de pays ayant particip

    lenqute

    178 185 189

    Cration dentreprise 112 126 134

    Octroi de permis de construire 9 45 47

    Accs llectricit n.d. 162 166

    Transfert de proprit 114 161 163

    Obtention de prts 13 12 13

    Protection des investisseurs 83 100 98

    Paiement des impts et taxes 154 164 166

    Commerce transfrontalier 148 148 156

    Excution des contrats 107 149 151

    Rsolution dinsolvabilit 76 100 123

    Facilit globale de faire des

    affaires

    72 122 129

    Source : enqutes Doing Business de la Banque mondiale

  • 8

    lOuganda et la Tanzanie respectivement. Les voisins du Kenya sont dimportants partenaires

    commerciaux au sein de lEAC, et 26 % des exportations knyanes leur sont destines. Les

    avantages comptitifs rgionaux du Kenya rsident principalement dans les transports (Kenya

    Airways est la principale compagnie arienne rgionale), les tlcommunications et les services

    financiers. Les entreprises knyanes tirent parti de la libralisation des rgles rgissant le

    mouvement des services, et elles ont profit de la stabilisation politique au Soudan du Sud. La

    dcouverte de gisements ptroliers commercialement viables dans la rgion est susceptible de

    crer un surcrot de demande et de possibilits pour les entreprises knyanes. Le pays a t un

    partisan proactif de lintgration rgionale de lAfrique de lEst et il est membre de lEAC, du

    March commun de lAfrique de lEst et de lAfrique australe et de lAutorit

    intergouvernementale pour le dveloppement. Le march commun de lEAC est dsormais en

    vigueur, et une zone de libre-change est en cours de ngociation avec les membres de la

    Tripartite compose de lEAC, du March commun de lAfrique de lEst et de lAfrique australe

    (COMESA) et de la Communaut de dveloppement de lAfrique australe (SADC). En dpit de

    llimination des tarifs, des barrires techniques au commerce comme celles concernant la sant

    vgtale et animale demeurent, bien que des progrs satisfaisants soient actuellement accomplis

    en vue dadopter des normes communes aux tats de lEAC. Les postes de contrle de la police

    et les multiples ponts-bascules continuent de ralentir le flux de la circulation et de crer des

    occasions de corruption et de trafic dinfluence. Des processus frontaliers trs longs et non

    harmoniss et le manque dinfrastructures aux postes-frontires posent galement des problmes.

    Pour rsoudre ces problmes, le Kenya participe aux mcanismes de lEAC visant supprimer

    les barrires non tarifaires.

    15. La connectivit des infrastructures du Kenya avec celles de ses voisins samliore, mais continue de subir une forte pression. Le Kenya consacre des ressources considrables

    lamlioration des liaisons de transport avec ses voisins. titre dexemple, en mars 2012, les

    chefs dtat du Kenya, du Soudan et de lthiopie ont lanc le projet de corridor de transport

    Lamu PortSoudan du Sudthiopie de 29,24 milliards de dollars, la contribution knyane

    stablissant environ 3,6 milliards de dollars. De mme, le Kenya a accept de participer au

    financement dune autoroute de 1 milliard de dollars entre Eldoret et Juba (Soudan du Sud). Le

    port de Mombasa a t dragu, de nouveaux postes damarrage ont t amnags et un terminal

    ptrolier moderne est prvu. Mombasa, le deuxime plus grand port dAfrique subsaharienne

    aprs Durban, occasionne des cots et des retards considrables. Par exemple, les containers

    passent en moyenne 217 heures au port de Mombasa, alors que leur transport par camion jusqu

    Nairobi ne dure que 25 heures. Le corridor septentrional, qui va de Mombasa la frontire

    ougandaise, est en bon tat, mais fortement encombr. Dautres importantes liaisons

    internationales, comme les routes vers le Soudan du Sud et lthiopie, sont en mauvais tat. Le

    chemin de fer, qui va de Mombasa lOuganda, nest utilis que pour 6 % des expditions sur le

    corridor septentrional. Le mauvais tat des rails entrane de frquents retards et limitations de

    vitesse, ce qui rend le chemin de fer peu attrayant pour les transporteurs. Laroport international

    Jomo Kenyatta de Nairobi est en cours dagrandissement, mais il ncessitera des investissements

    supplmentaires aprs lincendie daot 2013 qui a dtruit les terminaux darrive et de dpart.

  • 9

    16. Les investissements dans les infrastructures sont susceptibles de contribuer la transformation de lconomie, mais les

    cots restent levs12

    . Les infrastructures

    du Kenya demeurent insuffisamment

    dveloppes (graphique 6), en dpit du fait

    quau cours des cinq dernires annes, prs

    de 27 % du budget national a t affect

    aux infrastructures lies aux transports,

    lnergie, leau et lassainissement,

    ainsi qu lenvironnement. Le deuxime

    PMT estime les besoins de dpenses

    dinfrastructures du Kenya environ 4

    milliards de dollars/an, soit un des

    montants les plus levs dAfrique. Alors que le pays est fortement tributaire du transport routier,

    son rseau routier de 160 886 km, dont seulement 7 % sont bitums, nest pas conomiquement

    viable, tant donn quil sert au transport de 90 % du fret et des passagers. La longueur totale des

    routes revtues pour 10 000 habitants au Kenya stablit 2,19 km, ce qui est infrieur la

    moyenne de 2,53 km des pays membres de lEAC. Un Fonds dentretien routier, aliment par

    taxes et cr en 1994, constitue une source sre et durable de financement. Toutefois, en raison

    de lagrandissement du rseau routier et de laugmentation des cots dentretien, il convient

    dlargir ses sources de financement. Il y a lieu de diversifier le systme de transport pour

    favoriser sa rsilience, en accroissant lutilisation des modes de transport par bateau et par rail. Il

    est ncessaire de rendre le systme de transport viable sur le plan environnemental, de

    promouvoir lquit et dassurer lefficience conomique. Dans le contexte dune urbanisation

    croissante, les systmes de transport collectif des grandes et des petites villes doivent tre

    dvelopps pour faire face une demande de plus en plus grande de services de transport en

    commun.

    17. La capacit installe de production dlectricit du Kenya de 1 690 MW nest pas suffisante pour la croissance conomique projete, tandis que le niveau daccs leau

    des fins industrielles et dirrigation reste faible. Le tarif dlectricit du Kenya demeure

    relativement lev 18,7 cents de dollar/kWh (contre 3 cents et 9 cents de dollar/kWh en

    thiopie et en Tanzanie respectivement). En 2012, 18 % de la population avait accs

    llectricit au Kenya, contre 14,8 % en Tanzanie et 23 % en thiopie. Plus de 80 % de lnergie

    tant produite partir de sources hydrauliques et thermiques, loffre dlectricit est vulnrable

    aux variations climatiques et aux fluctuations des prix des combustibles. En milieu rural, 5 %

    seulement de la population a accs llectricit, tandis que les zones urbaines connaissent de

    frquentes coupures de courant. Des efforts ont t dploys pour accrotre la disponibilit, en

    important llectricit dtats ayant une production excdentaire, comme lthiopie, en

    diversifiant les sources de production, et en modernisant les systmes de transport et de

    distribution pour assurer lefficience de lutilisation et la fiabilit de lapprovisionnement. Des

    investissements importants ont t effectus dans les infrastructures pour renforcer la position du

    Kenya sur le march rgional de llectricit en reliant le pays lthiopie, lOuganda et,

    lavenir, la Tanzanie. Grce aux lignes de transport rgionales, le Kenya sera bien plac pour

    tirer parti du Pool nergtique dAfrique de lEst.

    18. Le Kenya est class parmi les pays o leau est chroniquement rare, 15 % seulement de ses ressources hydriques disponibles tant mises en valeur. Laccs des

    mnages leau potable, notamment en milieu rural, reste faible. En dpit des amliorations

    12 Note danalyse dEARC sur le Secteur des infrastructures du Kenya , 2013.

    Source : Dpartement de la statistique de la BAD en utilisant les donnes du FEM 2011

    20,025,0 24,0

    90,0 91,0

    69,0

    84,0

    131,0 128,0

    110,0

    125,0

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    140

    Infrastructureglobale

    Infrastructureroutire

    Infrastructureferroviaire

    Infrastructureportuaire

    Graphique 6 : Indice pour les infrastructures, 2011

    Meilleur rang en Afrique Kenya Plus mal class en Afrique

  • 10

    de ces dernires annes, seulement 70,5 % des mnages urbains et 49,2 % des mnages ruraux

    ont accs leau potable (2012). Le taux annuel de ralimentation en eau du Kenya est faible

    647 m3

    par habitant par rapport celui de la Tanzanie (2 696 m3) et de lOuganda (2 940 m

    3).

    La capacit des infrastructures de stockage des eaux superficielles a baiss, passant de 11,4 m3

    par habitant en 1960 5,3 m3

    en 2012, en raison de la croissance dmographique et de la perte

    dinfrastructures cause par des phnomnes lis au changement climatique. titre dexemple,

    les inondations dues El Nio de 1997-9898 ont dtruit et endommag des infrastructures

    hydrauliques values 0,8 milliard de dollars, dont celles dune valeur de 0,12 milliard de

    dollars seulement ont t remplaces. De faibles volumes de stockage de leau sont synonymes

    de faibles niveaux de scurit de leau ncessaire pour lirrigation, la production dlectricit et

    lalimentation des mnages, les habitants du milieu rural tant gnralement les plus touchs. Le

    faible taux daccs leau a aussi de lourdes consquences pour les femmes, dans la mesure o

    nombre dentre elles passent beaucoup de temps la corve deau, ce qui les empchent de

    sadonner des activits productives ou formatrices.

    19. Lagriculture a un potentiel considrable de croissance, dajout de valeur et de transformation structurelle, mais elle souffre des cots levs de transport et dnergie. Le

    secteur agricole du Kenya a un norme potentiel de transformation des produits alimentaires

    ainsi que dlevage bovin, en raison des vastes terres inoccupes et de sa trs longue exprience

    en matire dlevage. Environ 45 % (6,5 millions) de la population en ge de travailler et

    occupe (14,3 millions) sadonne la petite agriculture familiale. peu prs 58 % des

    travailleurs des exploitations agricoles familiales sont des femmes, bien que leur droit la

    proprit foncire soit limit. Seulement 2 % (0,29 million) de la population en ge de travailler

    et occupe a un emploi rmunr, formel et moderne dans le secteur agricole. Environ 91 % des

    produits agricoles exports du Kenya le sont sous forme brute ou semi-transforme, do

    dnormes pertes de recettes dexportation en raison de la faible valeur ajoute. Lagriculture

    familiale se caractrise par une faible productivit lie linsuffisance des infrastructures rurales,

    notamment linfrastructure routire rurale et celle dirrigation, au faible taux dabsorption des

    technologies modernes, linadquation des cadres juridiques et rglementaires, labsence

    dune politique foncire cohrente, et au fait que le march intrieur est peu outill pour tirer

    parti des marchs dexportation. Face cette situation, le gouvernement a lanc une initiative

    visant mettre en valeur les ressources hydriques des zones arides et semi-arides, pour irriguer 1

    million dacres supplmentaires et amnager des installations de stockage deau multiples

    usages, de 2,4 milliards de m3 dici 2018. Le gouvernement examine galement la politique

    foncire, afin damliorer laffectation des terres.

    II.3 Contexte social et thmes transversaux

    20. Les indicateurs sociaux se sont amliors, mais la pauvret et les ingalits restent leves. Le Kenya a enregistr des amliorations au niveau de certains indicateurs sociaux et

    Objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD) au cours des dernires annes.

    Notamment, la mortalit infantile a baiss de 58 pour 1 000 naissances vivantes en 2008 52 en

    2011 et la mortalit des enfants gs de moins de cinq ans est tombe 74 pour 1000 naissances

    vivantes, et le taux de passage de lenseignement primaire au secondaire a augment de 64,1 %

    73,3 % durant la mme priode. Des dfis importants persistent, cependant. Lindice de

    dveloppement humain du pays demeure faible : en 2012, le Kenya sest class 145e sur 186

    pays, avec un indice de seulement 0,519 (nanmoins suprieur celui de lAfrique subsaharienne

    de 0,475). La mortalit maternelle sest accrue, passant de 414 488 au cours des cinq dernires

    annes, par rapport la cible des OMD de 147 pour 100 000 naissances. Cette situation tient

    dans une large mesure au faible niveau daccs des tablissements de sant fonctionnels en

    milieu rural, au taux de fcondit lev, la forte prvalence du paludisme, au VIH/sida et au

  • 11

    cot lev des soins de sant maternelle. Pour rsoudre ces problmes, le gouvernement a

    instaur des services de soins de sant maternelle et fourni des mdicaments antirtroviraux

    gratuits pour empcher la transmission prinatale du virus du VIH/sida. En outre, laccs aux

    tablissements de sant et aux mdicaments est aussi gratuit pour les enfants de moins de cinq

    ans. Le Kenya a atteint lOMD 2 (enseignement primaire pour tous) et lOMD 6 (progrs dans la

    lutte contre le VIH/sida), et il est susceptible de raliser lOMD 8 relatif au partenariat mondial,

    mais il est la trane par rapport aux autres OMD (annexe 4). Le niveau de pauvret du Kenya

    est estim 46 %, avec une prvalence plus leve dans les zones rurales (49,1 %) quen milieu

    urbain (33,7 %), et de grandes variations dun comt lautre (graphique 7)13

    . Les femmes, les

    membres des foyers monoparentaux et les leveurs nomades sont plus susceptibles dtre

    pauvres.

    Source : enqute intgre sur le budget des mnages du Kenya

    21. La croissance conomique du Kenya nest pas suffisamment inclusive. Mme si au cours de la dernire dcennie le Kenya a connu la croissance conomique, celle-ci na pas t

    suffisamment inclusive, comme lattestent la persistance de niveaux levs de pauvret et de

    disparits rgionales (graphique 7), dingalits et de chmage, les jeunes, les femmes et dautres

    groupes vulnrables tant particulirement

    touchs14

    . Le coefficient de Gini du pays de

    47,7 soutient moins avantageusement la

    comparaison avec celui dautres grandes

    conomies de la rgion comme lthiopie

    (29,8), la Tanzanie (37,6) et lOuganda (44,3).

    Labsence dinclusion est principalement

    attribuable la rpartition inquitable du

    revenu et de la proprit, aux politiques

    antrieures dallocation des ressources qui ont

    occasionnellement nglig certaines rgions, et

    la concentration de lactivit conomique

    productive dans des filires du secteur formel

    qui emploient relativement peu de personnes,

    mais ralisent dimportants rendements

    conomiques et recettes. Des stratgies de

    croissance favorable aux pauvres et des

    politiques demploi dynamiques, comme le

    renforcement des comptences des jeunes,

    laccroissement de la participation des femmes

    13 Dans ce contexte, la pauvret est dfinie sur la base de la mthode du cot des besoins essentiels. 14 Note danalyse dEARC sur la Croissance inclusive au Kenya , 2013.

    Encadr 2. Le Kenya surbanise rapidement. Le

    Kenya reste un pays dominante rurale, plus de 2

    personnes sur 3 vivant la campagne, mais il surbanise

    rapidement. Les petites et les grandes villes constituent

    de plus en plus les centres de cration demplois. Le

    Kenya a connu une urbanisation rapide, plus de 30 % de

    sa population vivant aujourdhui dans les centres

    urbains, contre 16 % il y a 20 ans. Il est prvu que dici

    2033, 50 % de la population habitera en milieu urbain.

    Si lurbanisation peut favoriser une croissance

    conomique plus forte, elle exerce aussi des pressions

    sur les villes pour que celles-ci crent des emplois,

    fournissent des logements, etc., afin de rduire la

    pauvret urbaine. Pour ce faire, il convient dadopter une

    approche de croissance inclusive et des politiques

    prospectives du march du travail, de mobiliser des

    investissements, dassurer la bonne gouvernance et de

    dvelopper le capital humain.

  • 12

    aux activits productives et aux processus dcisionnels, sont donc ncessaires pour rendre la

    croissance plus inclusive et lutter efficacement contre la pauvret. Dans le cadre de la

    dcentralisation, lallocation des ressources a t rorganise, ce qui devrait remdier la

    marginalisation de certaines rgions observe par le pass.

    22. Le renforcement des comptences est susceptible damliorer considrablement lemployabilit de la population active du Kenya, en particulier les jeunes et les femmes.

    peu prs les deux tiers de la population knyane sont en ge de travailler, 12,7 % de ce nombre

    tant en chmage. Environ 80 % de chmeurs du Kenya sont gs de 15 34 ans. Le taux le plus

    lev de chmage, soit 35 %15

    , est enregistr chez les personnes ges dune vingtaine dannes.

    Le chmage est un phnomne presque entirement urbain, sans diffrence notable entre les

    hommes et les femmes (lindice dingalit entre lhomme et la femme en matire de

    participation au march du travail au Kenya en 2013 est relativement lev, 0,86, compar la

    moyenne mondiale de 0,68 ; et lindice dingalit entre lhomme et la femme en matire de

    revenu estim du travail sest tabli 0,65, compar la moyenne mondiale de 0,53), tandis que

    le sous-emploi, cest--dire la situation des personnes travaillant en dessous de leur niveau

    productif, est plus frquent en milieu rural. Les taux de chmage sont faibles dans les zones

    rurales, car les personnes nayant aucun autre emploi travaillent dans les exploitations agricoles

    familiales. Lamlioration de la productivit et de la qualit des emplois du secteur informel

    pourrait contribuer de faon importante la cration demplois. Le principal obstacle lemploi

    des jeunes au Kenya est linadquation des comptences et de la formation des techniciens et

    artisans de niveau intermdiaire sur les marchs du travail actuel et mergent, en particulier dans

    le domaine des infrastructures (par exemple celles des routes, de leau, de lnergie, de

    lagriculture et des TIC)16

    . Le pays accusant un dficit estimatif denviron 30 000 ingnieurs, 90

    000 techniciens et 400 000 artisans, la pnurie de techniciens et artisans de niveau intermdiaire

    compromet ses perspectives de croissance conomique. LOffice knyan dimmatriculation des

    ingnieurs (Kenya Engineers Registration Board) a estim le ratio dingnieurs, techniciens et

    artisans requis pour atteindre le statut de pays revenu intermdiaire 1:12:60. Or, le ratio du

    Kenya a t estim seulement 1:3:13 (2012).

    23. Le problme du manque de comptence est exacerb par la faiblesse des liens entre le secteur priv et les programmes dtudes de lenseignement et formation techniques et

    professionnels (EFTP), qui conduit une inadquation entre loffre et la demande de

    comptences. En matire de cration demplois, limpact maximum peut donc tre obtenu en

    renforant les comptences et en amliorant lexprience des techniciens et artisans de niveau

    intermdiaire, et en resserrant les liens entre les EFTP et le secteur priv. Daprs le recensement

    national de 2009, plus de 8 millions de Knyans gs de 17 24 ans sont ligibles une

    formation dans les tablissements tertiaires aux niveaux technique et artisanal intermdiaires. Le

    fait de doter les jeunes de comptences et dexpriences pertinentes devrait amliorer

    considrablement leur employabilit au Kenya et dans la rgion. La parit hommes-femmes en

    matire denseignement et de formation techniques et professionnels renforcerait grandement

    laccs des femmes lemploi formel. La jeunesse de la population et larrive denviron 800

    000 personnes sur le march du travail chaque anne pourraient rapporter au Kenya un important

    dividende dmographique, mais aussi tre une source considrable de stress si les possibilits

    demploi ne sont pas la hauteur des attentes.

    24. Le gouvernement a fait de lemploi des jeunes une priorit et pris un certain nombre de mesures pour rduire le chmage des jeunes : la loi knyane sur les EFTP de 2013, adopte par

    15 Document de discussion du Programme des Nations Unies pour le dveloppement sur le Dfi de lemploi des jeunes au Kenya , 2013. 16 tude du Groupe de la Banque sur le chmage des jeunes au Kenya, 2012.

  • 13

    le parlement en mars 2013, dfinit le cadre technique et lgislatif des EFTP. Cette loi vise

    accrotre la pertinence et la qualit des EFTP et de leurs liens avec lindustrie. En outre, une

    autorit charge des EFTP, en cours de cration, supervisera les valuations et laccrditation des

    tablissements dEFTP, en coopration avec le secteur priv. Le ministre de lducation, de la

    Science et de la Technologie supervise la cration, la gestion et la coordination des

    tablissements dEFTP, notamment leur financement au moyen de subventions au

    dveloppement annuelles. Par ailleurs, la prochaine loi sur les marchs publics de 2013 vise

    attribuer 30 % de tous les marchs nationaux aux jeunes et aux femmes, y compris les diplms

    des EFTP. Le gouvernement sest engag crer un Fonds UWEZO de 6 milliards de

    shillings knyans destin fournir aux jeunes et aux femmes un appui sous forme de prts sans

    intrt comme capital de dmarrage pour crer des PME. Ces initiatives requirent toutefois un

    renforcement de capacits en matire dappel doffres, lintention surtout des femmes et des

    jeunes du milieu rural.

    25. Lgalit des sexes et lautonomisation des femmes ont certes reu une attention accrue ces dernires annes, mais des dfis persistent. Lindice dingalit entre lhomme et

    la femme au Kenya demeure un niveau relativement lev de 0,608 (2012), principalement en

    raison du taux lev de mortalit maternelle, de la faible proportion des siges parlementaires

    occups par des femmes (9,8 % en 2012) et de la participation relativement faible des femmes

    lenseignement universitaire (43 % en 2012). Comme le confirme lindice dingalit entre

    lhomme et la femme 2013, il existe de fortes ingalits entre les sexes pour ce qui est de

    linscription lenseignement suprieur (0,70), en dpit dune parfaite parit en ce qui concerne

    linscription lenseignement primaire (1,01). Parmi les autres problmes figurent notamment

    des pratiques culturelles qui limitent le droit de la femme la proprit foncire et la violence

    fonde sur le sexe. Cependant, des progrs ont t faits ces dernires annes vers lgalit entre

    lhomme et la femme, notamment lintroduction de la rgle du tiers de femmes dans la

    constitution de 2010, ce qui garantit lemploi des femmes dans la fonction publique ; ladoption

    dune Politique nationale en matire de genre et de dveloppement en 2011 (qui reste toutefois

    rviser pour rpondre plus efficacement la problmatique de lautonomisation des femmes) ; la

    cration de 47 siges spciaux rservs aux femmes lAssemble nationale lue en mars 2013 ;

    ltablissement par le gouvernement dun Fonds pour les femmes entrepreneurs, dont les

    allocations saccroissent chaque anne ; et ladoption de lois pour liminer les pratiques

    prjudiciables aux femmes et largir laccs de celles-ci la terre.

    26. Le Kenya est vulnrable au changement climatique et la dgradation de lenvironnement, do la ncessit de la transition vers une conomie verte. 61,53 millions

    de tonnes dquivalent-dioxyde de carbone, les missions de gaz effet de serre (GES) du Kenya

    sont ngligeables par rapport aux niveaux mondiaux. Le pays est cependant trs vulnrable au

    changement climatique. Le Kenya risque de connatre une baisse des prcipitations annuelles et

    des conditions climatiques extrmes, principalement sous forme de scheresses graves, qui ont

    par le pass caus linscurit alimentaire et entran occasionnellement la famine dans des

    rgions arides et semi-arides.17

    La dgradation des sols provoque par le surpturage, le

    dboisement et lutilisation extensive de la biomasse comme source dnergie accentue les

    impacts du changement climatique. Environ 42 % du PIB du Kenya et 70 % de ses emplois

    proviennent de secteurs bass sur les ressources naturelles, notamment lagriculture, leau,

    lnergie, la foresterie et le tourisme. Le changement climatique aura certes un impact sur tous

    les secteurs, mais lagriculture, qui est essentiellement pluviale, se dmarque par sa forte

    vulnrabilit la modification du rgime des prcipitations et aux scheresses.

    17

    Certains comts arides et semi-arides du Kenya ont connu la famine en 2011 et 2014, qui a affect 4 millions et 1,7 million de personnes respectivement.

  • 14

    27. Le gouvernement reconnat que le passage une conomie verte reprsente une occasion stratgique de stimuler une croissance conomique durable, de rduire la dgradation

    environnementale, notamment les incidences du changement climatique, de crer des emplois et

    de promouvoir la croissance inclusive. Le Kenya a ratifi la Convention-cadre des Nations Unies

    sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1994 et soumis sa premire communication

    nationale la CCNUCC en 2002. Le Kenya adopte actuellement un certain nombre de mesures

    dattnuation et dadaptation en vue du passage une conomie verte, notamment la promotion

    dinfrastructures vertes pour assurer la scurit nergtique et accrotre la comptitivit grce

    une utilisation efficace des ressources, ainsi que rduire les missions de GES en accroissant

    lutilisation dnergies renouvelables ; le reboisement ; la mise en place dun systme de

    transport rapide par autobus avec des rseaux ferroviaires lgers ; le renforcement de la rsilience

    des communauts et cosystmes vulnrables face aux effets du changement climatique, grce

    lutilisation de systmes dirrigation, la diversification des sources de subsistance et la

    promotion de lajout de valeur ; et llaboration dun solide cadre institutionnel et rglementaire

    destin guider la mise en uvre (Stratgie nationale dadaptation aux changements climatiques,

    et Plan daction pour la lutte contre le changement climatique). lheure actuelle, la Banque

    aide aussi le gouvernement prparer une Stratgie et plan de mise en uvre de lconomie

    verte pour guider le processus de passage une conomie verte, faible intensit de carbone et

    lpreuve du changement climatique18

    . La fiche dinformation sur le changement climatique du

    Kenya figure en annexe 11.

    28. Bien que le Kenya ne soit pas class comme tat fragile la Banque, il prsente certaines caractristiques de la fragilit. Comme la montr la section II.1, le Kenya a

    accompli des progrs apprciables ces dernires annes pour se transformer en un pays

    politiquement stable et dmocratique, avec la promulgation de la nouvelle constitution en aot

    2010, la conclusion dune transition politique pacifique la suite des lections de mars 2013, et

    le lancement, le mme mois, dun systme dadministration dcentralis. Cependant, le pays

    prsente certaines caractristiques de la fragilit (qui ont t analyses en dtail dans les sections

    prcdentes du prsent document), les plus importantes tant le taux lev de pauvret et de

    disparits rgionales, ainsi que le fort taux de chmage des jeunes. Sil nest pas apport de

    solutions efficaces ces problmes, ils risquent de faire peser des menaces la stabilit globale

    du pays. Do limprieuse ncessit de crer des opportunits conomiques pour les groupes

    sociaux dfavoriss, en particulier les jeunes, afin de prvenir des conflits et des violences

    lavenir. Parmi les autres facteurs de fragilit figurent notamment les activits terroristes et les

    tensions ethniques, conjugue une attribution de terres aprs laccs lindpendance, qui a

    laiss certaines communauts un sentiment de dpossession et cr depuis une source

    dagitation.

    III. OPTIONS STRATGIQUES

    III.1 Cadre stratgique du pays

    29. Vision 2030. Vision 2030 , le plan de dveloppement long terme du Kenya, a pour objet de transformer ce dernier en un nouveau pays revenu intermdiaire en voie

    dindustrialisation qui assure une bonne qualit de vie tous ses citoyens dici 2030. La Vision

    sarticule autour de trois piliers : un pilier conomique, qui vise une croissance de lconomie de

    10 % par an ; un pilier social, qui cherche assurer un dveloppement social juste, solidaire et

    18 Note danalyse dEARC sur la Croissance verte au Kenya , 2013.

  • 15

    quitable dans un environnement propre et scuris ; et un volet politique, dont lobjectif est de

    mettre en place un systme politique fond sur les enjeux, centr sur les populations, ax sur les

    rsultats et responsable, qui respecte ltat de droit et protge les droits et les liberts de chaque

    Knyan. Ces piliers sappuient sur le dveloppement des infrastructures, la rforme du secteur

    public et la stabilit macro-conomique.

    30. La Vision doit tre mise en uvre dans le cadre de plans moyen terme (PMT) successifs de cinq ans. Lexcution du premier PMT de 2008-2012 a donn des rsultats mitigs

    avec une croissance modre de 3,7 % en moyenne , mais positifs en ce qui concerne les

    piliers social et politique. Le deuxime PMT de 2013-2017 vise une trajectoire de croissance

    forte atteignant 10 % en 2017/2018. Ces domaines prioritaires sont entre autres le dveloppement

    des infrastructures en vue daccrotre la comptitivit ; linvestissement dans lirrigation et

    lagriculture mcanise afin damliorer la scurit alimentaire ; lappui lajout de valeur ; la

    rduction de la pauvret et la protection sociale ; le renforcement des capacits ; les rformes de

    la gouvernance et de la GFP ; la transparence et la responsabilit dans les industries extractives ;

    la promotion de lunit et de lidentit nationales ; et lamlioration de la scurit. Concrtement,

    le gouvernement se propose daccrotre, de dvelopper et de moderniser les rseaux routier et

    ferroviaire, les installations portuaires et dautres infrastructures de transport. Le cot des projets

    dinfrastructures dans le cadre du deuxime PMT est estim 245,63 billions de shillings

    knyans (2,89 billions de dollars). Le gouvernement a labor des politiques relatives aux routes

    et aux transports, lnergie, lagriculture et au renforcement des capacits, pour appuyer

    lexcution du deuxime PMT.

    III.2 Mcanismes de coordination, dalignement et dharmonisation de laide

    31. Larchitecture actuelle de coordination et dharmonisation de laide

    (encadr 3) du Kenya a t tablie en 2011, en

    tenant compte dlments nouveaux dcoulant

    de la troisime et de la quatrime runions de

    haut niveau sur lefficacit de laide tenues

    Accra au Ghana (septembre 2008) et Busan

    en Core du Sud (novembre 2011). Le Centre

    de ressources pour lAfrique de lEst (EARC)

    participe tous les niveaux de coordination

    de laide, prside le Groupe de travail des

    parties prenantes sur lducation et assure la

    coprsidence du Groupe sur lefficacit de

    laide avec le Trsor public, ce qui a permis

    la Banque dengager un dialogue troit avec

    le gouvernement et les partenaires au

    dveloppement. EARC participe aussi

    plusieurs groupes de travail sectoriels,

    notamment ceux sur les routes, leau et

    assainissement, lnergie et la GFP. EARC

    abrite par ailleurs le Secrtariat aux industries

    extractives du Kenya cr en 2013, qui est

    susceptible dtre rig en secrtariat rgional

    pour lAfrique de lEst, voire pour lAfrique

    dans son ensemble. Les partenaires au

    dveloppement tant multilatraux que bilatraux ont fait montre de leur engagement appuyer le

    Encadr 3. Coordination de laide. Depuis 2011, le

    Forum des partenaires au dveloppement, le Groupe

    consultatif des partenaires au dveloppement, le Groupe

    de coordination du gouvernement knyan, le Groupe sur

    lefficacit de laide et le Secrtariat lefficacit de

    laide ont t crs, en plus des groupes de travail

    sectoriels. Lentit fatire de la coordination de laide est

    le Forum des partenaires au dveloppement, qui runit les

    chefs des missions diplomatiques et les responsables

    dagences daide, ainsi que les dirigeants de dpartements

    de ladministration. Le Forum tient deux runions par an

    pour examiner les questions cls de politique, et adopter

    un ensemble de tches accomplir au cours des six mois

    suivants. Le Groupe consultatif des partenaires au

    dveloppement, compos des chefs de missions

    diplomatiques et des responsables dagences daide, et le

    Groupe de coordination du gouvernement, dont les

    membres sont les dirigeants de dpartements de

    ladministration, se runissent sparment chaque mois.

    Le Groupe sur lefficacit de laide coordonne le dialogue

    entre le Groupe consultatif des partenaires au

    dveloppement et le Groupe de coordination du

    gouvernement ; suit lavancement des travaux relatifs aux

    tches convenues et aux objectifs mondiaux de lefficacit

    de laide et tablit des rapports ce sujet ; et fournit un

    appui sous forme de conseils aux groupes de travail

    sectoriels. Le Secrtariat lefficacit de laide cr au

    sein du Trsor public assure le secrtariat du Groupe sur

    lefficacit de laide.

  • 16

    secrtariat aux industries extractives. En ce qui concerne la coopration au dveloppement dans

    le cadre de la structure administrative dcentralise du Kenya, le gouvernement a commenc en

    juin 2013 prparer des directives dfinissant les modalits de coopration entre les partenaires

    au dveloppement et les administrations de comt. Ces directives devraient prciser les critres et

    les mcanismes doctroi de prts et de subventions aux comts, et le mode de mise en uvre des

    oprations entre diffrents comts.

    III.3 Forces et possibilits ; faiblesses et dfis

    32. Nombreuses sont les forces du Kenya et les possibilits qui lui sont ouvertes, tout comme ses faiblesses et les dfis auxquels il est confront. Le principal dfi stratgique que

    doit relever le pays consiste crer des possibilits demploi pour sa population active en

    croissance continue, notamment les jeunes. Les autres dfis majeurs consistent rduire

    limportant dficit de comptences, dvelopper linfrastructure, consolider sa position comme

    porte dentre de lAfrique de lEst et au-del, tirer parti des marchs et des possibilits

    rgionaux, assurer une gestion transparente et responsable des secteurs des industries extractives

    du pays, mener bien le processus de dcentralisation et sattaquer aux ingalits persistantes

    entre lhomme et la femme. Lencadr 4 rsume ces forces, possibilits, faiblesses et dfis, qui

    ont t examins en dtail dans les sections prcdentes du prsent document.

    Encadr 4. Principales forces, possibilits, faiblesses et dfis

    Forces et possibilits

    i. La constitution de 2010 et la dcentralisation, qui peuvent permettre de sattaquer la pauvret et aux ingalits lchelle

    du pays, et de rduire les disparits rgionales.

    ii. La rcente dcouverte de ptrole, de gaz et dautres minraux, qui peut donner une impulsion la croissance globale du

    pays.

    iii. Un secteur priv dynamique, avec des marchs en expansion et de bonnes possibilits daffaires.

    iv. Des politiques macro-conomiques saines, qui conduisent des fondamentaux macro-conomiques solides.

    v. Une nouvelle dynamique politique cre par la transition politique pacifique.

    vi. Un emplacement gographique stratgique, avec laccs la mer et un avantage comptitif en matire de transport rgional.

    Faiblesses et dfis

    i. Un taux lev de pauvret et de chmage, en particulier parmi les jeunes.

    ii. Un grand dficit de comptences, notamment les techniciens et artisans de niveau intermdiaire.

    iii. Linsuffisance des infrastructures, do un cot lev de production, ce qui compromet la comptitivit.

    iv. Une urbanisation rapide, do un urgent besoin de crer des possibilits demploi dans les villes, notamment pour les jeunes.

    v. La vulnrabilit aux changements climatiques, notamment les scheresses dans les zones arides et semi-arides.

    vi. La persistance des ingalits entre lhomme et la femme, notamment en matire de droit daccs la proprit foncire.

  • 17

    III.4 Revue de la performance du portefeuille pays et positionnement de la Banque

    33. Revue de la performance du portefeuille pays :

    engagements cumuls et

    ventilation sectorielle. Depuis

    1967, les concours totaux de la

    Banque au Kenya, en termes

    dapprobations de prts et de dons,

    se chiffrent 1,4 milliard dUC. Au

    30 dcembre 2013, le portefeuille

    actif du secteur public de la Banque

    dans le pays comptait 28 oprations

    totalisant 1 235 millions dUC

    (annexe 5). La taille moyenne des

    projets stablit 44,1 millions

    dUC. La ventilation du portefeuille

    est la suivante : 41 % pour les

    transports, 26 % pour lnergie,

    18 % pour leau et lassainissement,

    8 % pour lagriculture, et 7 % au dveloppement du capital humain. Lge moyen du portefeuille

    est de 3,5 ans, avec un taux de dcaissement cumul de 30,9 %. Le portefeuille du secteur priv

    comprend 13 oprations dune valeur de 253,5 millions dUC (annexe 6), dont 4 oprations

    nationales (130 millions dUC) et 9 oprations rgionales (123,5 millions dUC). Le portefeuille

    du secteur priv national comprend une prise de participation dans une banque commerciale

    spcialise dans la microfinance ; des crances privilgies et subordonnes octroyes en faveur

    de deux projets dnergie renouvelable (centrales thermique et olienne) ; et une garantie visant

    appuyer des femmes entrepreneuses.

    34. Globalement la performance du portefeuille est satisfaisante. EARC a pris plusieurs initiatives en vue damliorer la performance du portefeuille, notamment en veillant une

    meilleure conception des projets, la prparation temps des plans de passation de marchs, et

    la formation sur les rgles de passation des marchs et de dcaissement. Le tableau de bord sur

    les principaux indicateurs de performance du portefeuille montre dimportantes amliorations

    la suite de ces initiatives (tableau 2). Tous les indicateurs pertinents affichent une tendance

    positive, lexception du nombre de projets vieillissants, qui slve 1, contre 0 en septembre

    2011. Cependant, le projet concern sera cltur en juin 2014. En outre, il convient damliorer

    davantage les processus de dcaissement et les flux, tant du ct de la Banque que de celui du

    gouvernement knyan.

    35. Plan damlioration du portefeuille pays (PAP). En juin 2013, la Banque et le gouvernement ont organis un atelier conjoint pour examiner la performance des projets du

    secteur public financs par la Banque au Kenya. La Banque et les reprsentants du gouvernement

    knyans issus du Trsor public, des ministres comptents et des quipes dexcution des projets

    ont valu la performance relativement aux mesures correctives proposes dans le Plan de 2011.

    Les participants ont convenu quen gnral, les mesures mises en uvre et les initiatives prises

    par la Banque et le gouvernement depuis louverture dEARC en janvier 2012 avaient donn des

    rsultats tangibles, en permettant de rsoudre les problmes touchant le portefeuille. Le

    portefeuille a profit du renforcement de la prsence de la Banque au Kenya et de la forte

    appropriation du gouvernement favorise par une interaction continue, ainsi que dune formation

    pratique permanente et dun soutien constant fournis par EARC. Parmi les initiatives prises par

    Tableau 2. Performance du portefeuille

    Indicateur

    Dc.

    2013

    Sept.

    2011

    Ind.

    de

    perf.

    Taille moyenne des projets (millions

    dUC)

    44,1 38,2

    Projets vieillissants (nombre) 1 0

    ge moyen (ans) 3,5 4,0

    Taux global de dcaissement (%) 30,9 26,4

    Engagements risque (%) 0 18

    Projets risque (%) 0 21

    Projets avec retards de signature (nombre) 0 0

    Temps coul entre approbation et entre

    en vigueur (mois)

    7,6 8,0

    Projets avec retards de 1er dcaissement 0 4

    Projets dcaissement lent (nombre) 3 5

    Projets non superviss durant plus de 6

    mois (nombre)

    0 2

    Moyenne de la note globale de

    performance

    2,6 2,4

  • 18

    le gouvernement, on peut citer la restructuration des projets non performants dans le cadre de la

    nouvelle politique dannulation. Lapplication du filtre de ltat de prparation par la Banque a

    rduit les retards de dmarrage pour les nouvelles oprations. Le PAP de 2013 dcrit les

    principaux dfis et recommandations ci-aprs : i) problmes de capacit chez les membres de

    lquipe dexcution de projet et au niveau du Trsor public : la Banque intensifie ses efforts

    visant renforcer la capacit des membres de lquipe dexcution de projet en matire de

    passation des marchs (avec un accent particulier sur la gestion des contrats), ainsi qu

    amliorer le traitement des dcaissements, le suivi et lvaluation ; ii) retard dans le dcaissement

    des fonds de contrepartie : le gouvernement veillera ce que la priorit soit accorde aux

    financements de contrepartie des projets en cours durant lexcution du budget. Les cadres

    suprieurs et les agents financiers des ministres comptents seront sensibiliss la ncessit

    daccorder la priorit aux projets financs par les bailleurs de fonds durant la prparation et

    lexcution du budget ; et iii) lenteur des processus de dcaissement : la Banque et le

    gouvernement examineront de manire critique leurs processus en vue de supprimer les stades

    qui najoutent pas de valeur, sans pour autant affecter les contrles fiduciaires. En outre, la

    Banque renforcera la capacit de dcaissement dEARC. La Revue de la performance du

    portefeuille pays a galement bnfici des rsultats de lvaluation ex post par OPEV des trois

    prcdents DSP pour le Kenya, qui portaient sur la priode 202-2012. Cette valuation a mis en

    relief un certain nombre de problmes dexcution : i) la complexit des mcanismes

    dacheminement des fonds utiliss par le gouvernement pour les projets financs par les bailleurs

    de fonds ; ii) linsuffisance de la capacit dEARC en matire de dcaissement ; iii) des retards

    dans la finalisation des Plans daction pour la rinstallation et dans lindemnisation des

    personnes affectes par les projets ; et iv) des retards dans le libration des fonds de contrepartie.

    Lannexe 9 explique en dtail comment ces problmes sont traits. Le PAP est prsent

    lannexe 8.

    36. Positionnement de la Banque. Du point de vue de la taille du portefeuille, la Banque, la Banque mondiale, lUnion europenne et les organismes des Nations Unies ont une forte

    prsence au Kenya. La Banque a le deuxime plus grand portefeuille (1,8 milliard de dollars),

    aprs la Banque mondiale (2,8 milliards de dollars). Les deux institutions investissent

    principalement dans les secteurs routier et nergtique, o la Banque a acquis un avantage

    comparatif. Les principaux donateurs bilatraux sont le Royaume-Uni, la France, la Chine,

    lAllemagne, le Japon, le Canada, la Finlande, la Norvge, la Sude et lAgence des tats-Unis

    pour le dveloppement international (USAID). La Chine, le plus grand partenaire au dveloppement bilatral, concentre son action sur les infrastructures. Bien que ce secteur

    bnficie dappuis des principaux partenaires au dveloppement, ceux-ci restent insuffisants par

    rapport au cot damnagement des infrastructures indiqu dans le deuxime PMT et estim

    2,89 billions de dollars. En ce qui concerne la prsence sectorielle, la Banque mondiale vient en

    tte avec 15 secteurs, suivie de la Banque (11 secteurs) et de lUnion europenne (8 secteurs)

    (voir annexe 2). Le gouvernement encourage les partenaires au dveloppement se limiter trois

    quatre secteurs. La Banque est le principal partenaire au dveloppement intervenant dans

    lenseignement suprieur et le renforcement des capacits (formation technique, industrielle,

    professionnelle et lentreprenariat, TIVET) et elle possde un solide avantage comparatif fond

    sur son exprience au Kenya. La qualit du portefeuille et la prsence dEARC font de la Banque

    un partenaire de choix au Kenya pour ces secteurs.

    37. En quoi la Banque est-elle diffrente ? Quatre facteurs cls permettent dtablir une distinction entre la Banque et la plupart des partenaires au dveloppement au Kenya.

    Premirement, la Banque joue un rle croissant en tant quorganisation vocation rgionale, au

    niveau la fois institutionnel EARC maintenant un dialogue troit avec les institutions

    rgionales et oprationnel grce son portefeuille rgional. Deuximement, la Banque joue

  • 19

    de plus en plus un rle de rassembleur, de connecteur et de catalyseur, en mobilisant des

    ressources financires et en agissant moins comme un financier unique. La centrale dnergie

    olienne du lac Turkana de 787 millions de dollars approuve en mars 2013 offre un bon

    exemple de cas o EARC agit comme connecteur et catalyseur, en runissant le gouvernement

    knyan et les financiers du secteur priv, ce qui permet la Banque de mobiliser, partir dun

    apport relativement modeste de 135 millions de dollars, un montant considrable de ressources

    financires supplmentaires grce un partenariat public-priv (PPP) et une garantie partielle

    de risque. Troisimement, la Banque a t le principal partisan de lutilisation des systmes

    nationaux (et elle recourt actuellement aux institutions nationales daudit et de passation des

    marchs), qui est cohrente avec sa vision de consolider les institutions nationales afin quelles

    puissent sacquitter de leur mission. Quatrimement, grce un large ventail de travaux

    danalyse rcents (IV.1), la Banque joue de plus en plus un rle moteur dans la promotion dun

    dialogue reposant sur des donnes factuelles.

    III.5 Principales conclusions du rapport dachvement du DSP 2008-2013

    38. Le DSP actuel, approuv par les Conseils en novembre 2008, sarticule autour de deux piliers : i) appui au dveloppement des infrastructures pour une croissance renforce ; et

    ii) amlioration des possibilits demploi en vue de la rduction de la pauvret19

    . Pour

    atteindre lobjectif du DSP de stimuler la croissance et lemploi, le programme indicatif de prt

    2008-2012 de la stratgie a prvu 10 projets dinvestissement, en plus de lignes de crdit dans six

    diffrents secteurs et domaines thmatiques, et 10 activits hors prt. Les principales conclusions

    du rapport dachvement du DSP sont que la contribution de la Banque au titre du premier pilier

    a t solide en ce qui concerne les infrastructures (par exemple lamlioration de ltat des routes

    et de la fourniture de services deau/assainissement) et le renforcement de la capacit des

    institutions financires cibles. Tous les projets programms dans le cadre de ce pilier ont t mis

    en uvre et la plupart des rsultats attendus ont t obtenus. Toutefois, dans le deuxime pilier,

    les ralisations en matire de cration demplois ont t en de des attentes, cause

    principalement des retards dans la mise en uvre du projet. La raison majeure de cette situation

    rsidait dans la pitre conception du projet, qui a ncessit une restructuration, une rduction de

    lampleur du projet et une rapprobation. En outre, des changements au niveau de lallocation

    pays ont eu une incidence ngative sur la mise en uvre du programme de prt convenu.

    Certains projets ont t retirs du programme de prt la suite de la rduction de lallocation en

    2009, et ils nont pas t rtablis lorsque lallocation a t revue la hausse en 2010. Cela a eu une

    incidence sur le cadre ax sur des rsultats, certains produits et ralisations attendus ne pouvant

    tre matrialiss, faute de financements.

    III.6 Enseignements tirs

    39. Le prsent DSP est bas sur les conclusions de lvaluation, par le Dpartement de lvaluation des oprations (OPEV), des trois DSP prcdents de la Banque pour le Kenya, qui

    couvrent la priode 2002-2013 (annexe 9). Dautres enseignements sont tirs des rcentes revues

    de la performance du portefeuille pays (III.4) et du rapport dachvement de lactuel DSP 2008-

    2013 (III.5). Lencadr 5 rsume les enseignements cls.

    19 Lors de la revue mi-parcours de 2010, la priode couverte par le DSP a t prolonge dun an de 2012 2013. Lenveloppe totale des

    ressources alloues au Kenya au titre du FAD-11 (2008-2010) et du FAD-12 (2011-2013) stablissait environ 355 millions dUC et 361

    millions dUC respectivement.

  • 20

    Encadr 5. Principaux enseignements

    IV. STRATGIE DU GROUPE DE LA BANQUE POUR 2014-2018

    IV.1 Justification et slectivit stratgique

    40. Les atouts du Kenya, les possibilits qui lui sont ouvertes, ses faiblesses et les dfis auxquels il est confront sont nombreux et complexes. Lenveloppe des ressources de la

    Banque tant limite par rapport lensemble des besoins et objectifs du pays, une rponse

    bien c