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1/26 RAPPORT RAPPORT DU JURY 2014 Concours externe PLPA et 4 ème catégorie Section langues vivantes Espagnol-Lettres Session 2014 Rapport du président du jury établi par Dolorès BEAUVALLET Inspectrice générale de l’éducation nationale novembre 2014

2014_rapport jury_PLPA_ ESPAGNOL lettres_ externe

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RAPPORT

RAPPORT DU JURY 2014

Concours externe PLPA et 4ème catégorie

Section langues vivantes Espagnol-Lettres

Session 2014

Rapport du président du jury

établi par

Dolorès BEAUVALLET

Inspectrice générale de l’éducation nationale

novembre 2014

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SOMMAIRE

1 - MODALITES D’ORGANISATION DES CONCOURS ................................................................................ 4

1.1. Cadre réglementaire d’organisation des concours de PLPA et 4ème catégorie (section langues vivantes-espagnol) ......................................................................... 4

1.2. Nature des épreuves ................................................................................................. 5

1.3 Postes à pourvoir……………………………………............…………………………… 7

1.4. Calendrier des épreuves ........................................................................................... 8

1.5. Composition du jury ................................................................................................... 8

2 - ADMISSIBILITE ............................................................................................................................. 9

2.1 Sujets commentés .................................................................................................... 9

2.2 - Nombre de candidats et résultats ........................................................................... 14

3 - ADMISSION ................................................................................................................................. 15

3.1 – Sujets commentés ................................................................................................. 15

3.2 - Résultats ................................................................................................................ 25

4 - OBSERVATIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS POUR LA SESSION SUIVANTE .......................... 26

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1. MODALITES D’ORGANISATION DES CONCOURS

1.1. Cadre réglementaire d’organisation des concours de PLPA et 4ème catégorie (section langues vivantes-espagnol)

Le présent rapport présente le concours externe de recrutement des professeurs des lycées professionnels de l’enseignement agricole et d’accès aux emplois de professeurs de 4ème catégorie des établissements d’enseignement agricole privés en section langues vivantes, spécialité espagnol, organisé pour la session 2014.

Ce concours est organisé en application des décrets, arrêtés et note de service suivants :

Décret n° 90-90 du 24 janvier 1990 relatif au statut particulier des professeurs de lycée professionnel agricole (PLPA).

Décret n° 89-406 du 20 juin 1989 relatif aux contrats liant l’Etat et les personnels enseignants et de documentation des établissements mentionnés à l’article L. 813-8 du code rural (art 12 à 15).

Arrêté du 9 novembre 1992, modifié, fixant les sections et les modalités d’organisation des concours d’accès à la 4ème catégorie des emplois de professeur de l’enseignement technique agricole privé prévus par l’article 12 du décret n° 89-406 du 20 juin 1989.

Arrêté du 14 avril 2010 modifié fixant les sections et les modalités d’organisation des con-cours d’accès au corps des professeurs de lycée professionnel agricole. Arrêté du 16 juin 2011 modifiant l'arrêté du 14 avril 2010 fixant les sections et les modalités d'organisation des concours d'accès au corps des professeurs de lycée professionnel agri-cole

Arrêté du 16 septembre 2013 portant modification des arrêtés relatifs aux modalités d’organisation des concours de recrutement des personnels enseignants et d’éducation relevant du ministre chargé de l’agriculture

Arrêté du 23 octobre 2013 autorisant au titre de l’année 2014 l’ouverture de concours d’accès à la deuxième et à la quatrième catégorie des emplois de professeur des établissements d’enseignement agricole privés, mentionnés à l’article L. 813-8 du code rural et de la pêche maritime

Arrêté du 23 octobre 2013 autorisant au titre de l'année 2014 l'ouverture de concours pour le recrutement de professeurs des lycées professionnels agricoles

Arrêté du 11 février 2014 fixant au titre de l'année 2014 le nombre de places offertes au recrutement de professeurs des lycées professionnels de l'enseignement agricole

La composition des jurys pour l’accès au corps de PLPA section langue vivante (espagnol)-lettres a été fixée par arrêtés du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt en date du 10 février 2014.

Le nombre de places offertes au titre de l’année 2014 au concours externe de recrutement des PLPA, section langue vivante (espagnol)-lettres, a été fixé à 2 par arrêté du ministre chargé de l’agriculture en date du 11 février 2014.

Le nombre de places offertes au titre de l’année 2014 au concours externe d’accès aux emplois de professeurs des établissements d’enseignement agricole privés en 2ème catégorie a été fixé à 1 en espagnol par arrêté du ministre chargé de l’agriculture en date du 12 février 2014.

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1.2. Nature des épreuves

Le contenu des épreuves du concours interne de recrutement des PLPA est défini par

l’arrêté du 14 avril 2010 modifié le 16 septembre 2013.

L'arrêté du 14 avril 2010 fixant les sections et les modalités d'organisation des concours

d'accès au corps des professeurs de lycée professionnel agricole prévoit, à l’article 3 que :

a) pour le concours externe de recrutement des PLPA, la première épreuve écrite

d'admissibilité est une épreuve de culture disciplinaire qui vise à apprécier les connaissances

des candidats dans la discipline concernée pour chaque section et, le cas échéant, option,

b) pour le concours externe de recrutement des PLPA, la seconde épreuve écrite

d'admissibilité permet d'apprécier les capacités du candidat à utiliser ses connaissances

disciplinaires et ses facultés d'analyse sur un thème abordé dans les référentiels de

l'enseignement agricole, figurant sur une liste publiée sur Internet pour chaque section et, le

cas échéant, option. Il en va de même pour l'épreuve écrite d'admissibilité du concours

interne, ainsi que pour l'épreuve d'admissibilité du troisième concours de recrutement des

PLPA.

Nota Bene :

Première épreuve d'admissibilité : espagnol

Cette épreuve comporte une traduction et un commentaire en espagnol de texte en

espagnol, nécessitant un raisonnement argumenté et mobilisant des connaissances

disciplinaires.

Indications complémentaires :

Au choix du jury, la traduction peut être une version et/ou un thème et le (ou les) texte(s)

àtraduire peut (peuvent) ou non être extrait(s) du texte à commenter. à traduire peut (peuvent) ou non être extrait(s) du texte à commenter.

Deuxième épreuve d'admissibilité : lettres.

L'épreuve porte sur un des thèmes abordés dans le cadre des programmes de lettres de

l'enseignement agricole. Elle prend la forme d'un commentaire de texte(s) littéraire(s) et

s'appuie sur une ou plusieurs questions.

c) La première épreuve orale d'admission doit permettre au jury d'apprécier les qualités

professionnelles des candidats dans le cadre d'un exercice pédagogique.

d) La deuxième épreuve orale d'admission, telle que précisée à l'article 4 et à l'annexe I, vise

à apprécier la motivation des candidats et leur aptitude à exercer le métier d'enseignant et

notamment la connaissance des missions de l'enseignement agricole mentionnées à l'article

L. 811-1 du code rural. Il sera également apprécié leur connaissance du système éducatif,

ainsi que les valeurs et exigences du service public.

L'arrêté du 14 avril 2010 prévoit à l’article 4 que la deuxième épreuve orale d'admission est

une épreuve professionnelle.

Elle se compose :

1° D'un exposé en deux parties au cours duquel le candidat présente :

- dans une première partie, son analyse d'une question tirée au sort (préparation : une

heure), en s'appuyant sur un ou plusieurs documents portant sur le thème de l'éducation et

de l'enseignement agricole ;

- dans une seconde, son projet professionnel et ses motivations. L'exposé est d'une durée

totale de 15 minutes, la première partie ne pouvant excéder 10 minutes.

2° D'un entretien avec le jury d'une durée de 30 minutes. Cette épreuve permet de vérifier

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que le candidat possède les connaissances, aptitudes et compétences requises:

- aptitude à communiquer ;

-ouverture culturelle et qualité de leur réflexion ;

- connaissances des valeurs et exigences du service public et faculté d'agir en fonctionnaire

de l'Etat de façon éthique et responsable

- intérêt pour le métier d'enseignant et aptitude à se projeter dans l'exercice du métier ;

- connaissance de l'enseignement agricole, de son environnement, des différents publics et

partenaires.

Nota Bene :

Première épreuve d'admission :

L'épreuve consiste en une leçon exposée par le candidat sur un sujet en relation avec les

programmes des classes de référence de l'enseignement agricole.

Un tirage au sort détermine la valence de la leçon.

1. En langue vivante, l'épreuve consiste en l'élaboration d'un projet pédagogique qui prend

appui sur un ou plusieurs documents proposés par le jury.

Dans une première partie, le candidat présente, en espagnol, une étude du ou des

documents. Dans une seconde partie, le candidat propose, en français, des pistes

d'exploitation pédagogique du ou des documents. Cette présentation est suivie d'un

entretien avec les membres du jury portant sur l'exposé réalisé et sur d'autres aspects de

l'activité professionnelle d'un enseignant de langues vivantes.

Indications complémentaires :

L’entretien avec le jury s’effectue en deux temps :

– premier temps en espagnol, à la suite de la présentation (en espagnol) par le candidat de

son étude du ou des documents ;

– second temps en français, à la suite de la proposition (en français) par le candidat des

pistes d’exploitation pédagogiques du ou des documents.

2. En lettres, l'épreuve consiste en l'élaboration d'un projet pédagogique qui prend appui sur

un ou plusieurs documents proposés par le jury. Dans une première partie, le candidat

présente une étude du ou des documents. Dans une seconde partie, le candidat propose

des pistes d'exploitation pédagogique du ou des documents. Cette présentation est suivie

d'un entretien avec les membres du jury portant sur l'exposé réalisé et sur d'autres aspects

de l'activité professionnelle d'un enseignant de lettres.

Deuxième épreuve d’admission :

La deuxième épreuve orale d'admission, telle que précisée à l'article 4 et à l'annexe I, vise à

apprécier la motivation des candidats et leur aptitude à exercer le métier d'enseignant et

notamment la connaissance des missions de l'enseignement agricole mentionnées à l'article

L. 811-1 du code rural. Il sera également apprécié leur connaissance du système éducatif,

ainsi que les valeurs et exigences du service public.

Pour chaque section et, le cas échéant, option, la deuxième épreuve orale d'admission

est une épreuve professionnelle.

Elle se compose :

1° D'un exposé en deux parties au cours duquel le candidat présente :

- dans une première partie, son analyse d'une question tirée au sort (préparation : une heure),

en s'appuyant sur un ou plusieurs documents portant sur le thème de l'éducation et de

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l'enseignement agricole ;

-dans une seconde, son projet professionnel et ses motivations.

L'exposé est d'une durée totale de 15 minutes, la première partie ne pouvant excéder 10

minutes.

2° D'un entretien avec le jury d'une durée de 30 minutes.

Cette épreuve permet de vérifier que le candidat possède les connaissances, aptitudes

et compétences requises, telles que précisées à l'annexe III :

-aptitude à communiquer ;

-ouverture culturelle et qualité de leur réflexion ;

-connaissances des valeurs et exigences du service public et faculté d'agir en fonctionnaire

de l'État de façon éthique et responsable ;

-intérêt pour le métier d'enseignant et aptitude à se projeter dans l'exercice du métier ;

-connaissance de l'enseignement agricole, de son environnement, des différents publics et

partenaires.

Indications complémentaires :

Les candidats qui auront tiré au sort la valence lettres pour l’épreuve n° 3 effectuent la

seconde partie de leur exposé en espagnol. La partie correspondante de l’entretien avec le

jury se déroule également en espagnol.

L'article 7 de ce même arrêté précise également que : " Les sujets des épreuves sont établis

sur la base de programmes et de référentiels de formation de l'enseignement général,

technologique et professionnel, et, le cas échéant, la liste de thèmes mentionnée au 2° de

l'article 3, accessibles sur le site Internet du ministère chargé de l'agriculture ".

La présente note de service porte à la connaissance des candidats les programmes à

appréhender pour chaque section et, le cas échéant, option, afin de leur permettre de se

projeter en situation d'enseignants. Ils sont ainsi informés des principaux sujets, programmes

et référentiels qu'ils leur appartiendraient d'enseigner dès lors qu'ils seraient nommés

fonctionnaires stagiaires.

Cette présentation peut éventuellement être enrichie, pour certaines sections, par une

présentation des connaissances disciplinaires attendues du candidat lorsque ces précisions

s'avèrent nécessaires.

La liste des thèmes, telle que mentionnée ci-dessus, et sur lesquels le candidat est

susceptible d'être interrogé lors des épreuves d'admissibilité est également mentionnée dans

la présente note par section et par option.

1.3- Postes à pouvoir :

PLPA : 2

4° catégorie : 1

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1.4- Calendrier des épreuves

Les épreuves écrites d’admissibilité se sont déroulées les 24 février et 25 février 2014 dans

des centres d’examen répartis sur tout le territoire. Les épreuves orales d’admission ont eu

lieu à Paris, AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard, les 12 et 13 mai 2014.

1.5- Composition du jury

La composition des jurys a été fixée par des arrêtés du ministre de l’agriculture, de

l’agroalimentaire et de la forêt en date du 10 février 2014.

Dolorès BEAUVALLET, présidente, inspectrice générale de l’éducation nationale Antoine GALINDO, vice-président, professeur agrégé, chargé de mission d’inspection à l’inspection de l’enseignement agricole - espagnol Christine FAUCQUEUR, vice-présidente, inspectrice de l’enseignement agricole – lettres Rémy DAYMA, PLPA lettres espagnol, LEGTPA de Brive-Objat Marie-Françoise CHASTAING, professeure 4° catégorie lettres espagnol, LPMVP L’Oustal, Villeneuve/Lot Sylvie CAMPARIO, inspectrice de l’enseignement agricole Sylviane RIETSCH, professeure agrégée de Lettres, LEGTPA de Colmar

Nathalie DEROCHE, PCEA lettres, LEGTPA de Beaune

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2- ADMISSIBILITE

2.1 Sujets commentés

EPREUVE N° 1

CULTURE DISCIPLINAIRE

(Durée : 5 heures ; Coefficient : 2)

VERSION

Por la mañana, a las nueve en punto, tomaría el rápido ascendente y se despediría

del pueblo hasta las Navidades. Tres meses encerrado en un colegio. A Daniel, el

Mochuelo, le pareció que le faltaba aire y respiró con ansia dos o tres veces.

Presintió la escena de la partida y pensó que no sabría contener las lágrimas, por

más que su amigo Roque, el Moñigo, le dijese que un hombre bien hombre no debe

llorar aunque se le muera el padre. Y el Moñigo tampoco era cualquier cosa, aunque

contase dos años más que él y aún no hubiera empezado el Bachillerato. Ni lo

empezaría nunca, tampoco. Paco, el herrero, no aspiraba a que su hijo progresase;

se conformaba con que fuera herrero como él y tuviese suficiente habilidad para

someter el hierro a su capricho. ¡Ése sí que era un oficio bonito! Y para ser herrero

no hacía falta estudiar catorce años, ni trece, ni doce, ni diez, ni nueve, ni ninguno. Y

se podía ser un hombre membrudo y gigantesco, como lo era el padre del Moñigo.

Daniel, el Mochuelo, no se cansaba nunca de ver a Paco, el herrero, dominando el

hierro en la fragua. Le embelesaban aquellos antebrazos gruesos como troncos de

árboles, cubiertos de un vello espeso y rojizo, erizados de músculos y de nervios.

Seguramente Paco, el herrero, levantaría la cómoda de su habitación con uno solo

de sus imponentes brazos y sin resentirse. Y de su tórax, ¿qué? Con frecuencia el

herrero trabajaba en camiseta y su pecho hercúleo subía y bajaba, al respirar, como

si fuera el de un elefante herido. Esto era un hombre. Y no Ramón, el hijo del

boticario, emperejilado y tieso y pálido como una muchacha mórbida y presumida. Si

esto era progreso, él, decididamente, no quería progresar.

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Miguel Delibes El camino, ed. Destino, 1998

COMMENTAIRE

En ese tiempo remoto, yo era muy joven y vivía con mis abuelos en una quinta de paredes blancas de la calle Ocharán, en Miraflores. Estudiaba en San Marcos, Derecho, creo, resignado a ganarme más tarde la vida con una profesión liberal, aunque, en el fondo, me hubiera gustado más llegar a ser un escritor. Tenía un trabajo de título pomposo, sueldo modesto, apropiaciones ilícitas y horario elástico: director de Informaciones de Radio Panamericana. Consistía en recortar las noticias interesantes que aparecían en los diarios y maquillarlas un poco para que se leyeran en los boletines. La redacción a mis órdenes era un muchacho de pelos engomados y amante de las catástrofes llamado Pascual. Había boletines cada hora, de un minuto, salvo los de mediodía y de las nueve, que eran de quince, pero nosotros preparábamos varios a la vez, de modo que yo andaba mucho en la calle, tomando cafecitos en la Colmena, alguna vez en clases, o en las oficinas de Radio Central, más animadas que las de mi trabajo. Las dos estaciones de radio pertenecían al mismo dueño y eran vecinas, en la calle Belén, muy cerca de la Plaza San Martín. No se parecían e n nada. Más bien, como esas hermanas de tragedia que han nacido, una, llena de gracias y, la otra, de defectos, se distinguían por sus contrastes. Radio Panamericana ocupaba el segundo piso y la azotea de un edificio flamante, y tenía, en su personal, ambiciones y programación, cierto aire extranjerizante y snob, ínfulas de modernidad, de juventud, de aristocracia. Aunque sus locutores no eran argentinos (habría dicho Pedro Camacho) merecían serlo. Se pasaba mucha música, abundante jazz y rock y una pizca de clásica, sus ondas eran las que primero difundían en Lima los últimos éxitos de Nueva York y de Europa, pero tampoco desdeñaban la música latinoamericana siempre que tuviera un mínimo de sofisticación; la nacional era admitida con cautela y sólo al nivel del vals. Había programas de cierto relente intelectual, Semblanzas del Pasado, Comentarios Internacionales, e incluso en las emisiones frívolas, los Concursos de Preguntas o el Trampolín a la Fama, se notaba un afán de no incurrir en demasiada estupidez o vulgaridad. Una prueba de su inquietud cultural era ese Servicio de Informaciones que Pascual y yo alimentábamos, en un altillo de madera construido en la azotea, desde el cual era posible divisar los basurales y las últimas ventanas teatinas de los techos limeños. Se llegaba hasta él por un ascensor cuyas puertas tenían la inquietante costumbre de abrirse antes de tiempo. Radio Central, en cambio, se apretaba en una vieja casa llena de patios y de vericuetos, y bastaba oír a sus locutores desenfadados y abusadores de la jerga, para reconocer su vocación multitudinaria, plebeya, criollísima. Allí se propalaban pocas noticias y allí era reina y señora la música peruana, incluyendo a la andina, y no era infrecuente que los cantantes indios de los coliseos participaran en esas emisiones abiertas al público que congregaban muchedumbres, desde horas antes, en las puertas del local. También estremecían sus ondas, con prodigalidad, la música tropical, la mexicana, la porteña, y sus programas eran simples, inimaginativos, eficaces: Pedidos Telefónicos, Serenatas de Cumpleaños, Chismografía del Mundo de la Farándula, el Acetato y el Cine. Pero su plato fuerte, repetido y caudaloso, lo que, según todas las

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encuestas, le aseguraba su enorme sintonía, eran los radioteatros. Pasaban media docena al día, por lo menos, y a mí me divertía mucho espiar a los intérpretes cuando estaban radiándolos: actrices y actores declinantes, hambrientos, desastrados, cuyas voces juveniles, acariciadoras, cristalinas, diferían terriblemente de sus caras viejas, sus bocas amargas y sus ojos cansados. "El día que se instale la televisión en el Perú no les quedará otro camino que el suicidio", pronosticaba Genaro-hijo, señalándolos a través de los cristales del estudio, donde, como en una gran pecera, los libretos en las manos, se los veía formados en torno al micro, dispuestos a empezar el capítulo veinticuatro de "La familia Alvear". Y, en efecto, qué decepción se hubieran llevado esas amas de casa que se enternecían con la voz de Luciano Pando si hubieran visto su cuerpo contrahecho y su mirada estrábica, y qué decepción los jubilados a quienes el cadencioso rumor de Josefina Sánchez despertaba recuerdos, si hubieran conocido su papada, sus bigotes, sus orejas aleteantes, sus várices. Pero la llegada de la televisión al Perú era aún remota y el discreto sustento de la fauna radioteatral parecía por el momento asegurado.

Mario VARGAS LLOSA, La tía Julia y el escribidor, 1977

Commentaires :

Version: extrait de El camino, Miguel Delibes

La version requiert de la part des candidats non seulement une maîtrise de la langue

espagnole mais aussi une connaissance parfaite de la langue française. Le jury a

malheureusement constaté que ces deux critères n’étaient trop souvent pas remplis.

Nous avons souligné de très nombreux faux sens et contresens, des lacunes dans la

concordance des temps et des choix lexicaux souvent hasardeux. Par ailleurs, cer-

tains candidats oublient que la version est aussi un exercice de français et négligent

les accords élémentaires.

Les candidats, futurs enseignants, doivent se préparer de façon rigoureuse à cet

exercice.

Commentaire: extrait de La tía Julia y el escribidor, Mario Vargas Llosa.

L’épreuve écrite du commentaire demande une maîtrise parfaite de la langue espa-

gnole. On ne peut imaginer de futurs enseignants d’espagnol une méconnaissance

des règles de la concordance des temps, ni même d’accords. D’autant que

s’agissant d’une épreuve écrite, les candidats ont le temps de rédiger, de se relire ;

on ne peut attribuer un certain nombre d’erreurs au stress … comme cela pourrait

être le cas pour une épreuve orale.

Quelques commentaires étaient bien construits avec une problématique pertinente ;

certains candidats n’ont toutefois proposé qu’un commentaire linéaire et ont des

difficultés à percevoir la fracture sociale de la société péruvienne et la dimension

satirique du passage.

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Deux candidats ne maîtrisaient pas la technique du commentaire et avaient des

lacunes, parfois graves, en langue espagnole

EPREUVE N° 2

ETUDE DE THEME

(Durée : 5 heures ; Coefficient : 2)

Dans un développement composé, vous rédigerez un commentaire de ce poème en prose du dix-neuvième siècle. Vous vous interrogerez en particulier sur les diffé-rentes tensions qui organisent ce texte.

VII

Un rêve

J'ai rêvé tant et plus, mais je n'y entends note.

Pantagruel, Livre Ill.

Il était nuit. Ce furent d'abord, - ainsi j'ai vu, ainsi je raconte, ----- une abbaye aux

murailles lézardées par la lune, ----- une forêt percée de sentiers tortueux, ----- et le

Morimont* grouillant de capes et de chapeaux.

Ce furent ensuite, ----- ainsi j'ai entendu, ainsi Je raconte, ----- le glas funèbre

d'une cloche auquel répondaient les sanglots funèbres d'une cellule, ----- des cris

plaintifs et des rires féroces dont frissonnait chaque feuille le long d'une ramée, -----

et les prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnaient un criminel au

supplice.

Ce furent enfin, ----- ainsi s'acheva le rêve, ainsi je raconte, - un moine qui expirait

couché dans la cendre des agonisants, - une jeune fille qui se débattait pendue aux

branches d'un chêne. ----- Et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la

roue.

Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de cordelier, les honneurs de la

chapelle ardente, et Marguerite, que son amant a tuée, sera ensevelie dans sa

blanche robe d'innocence, entre quatre cierges de cire.

Mais moi, la barre du bourreau s'était, au premier coup, brisée comme un verre,

les torches des pénitents noirs s'étaient éteintes sous des torrents de pluie, la foule

s'était écoulée avec les ruisseaux débordés et rapides, ----- et je poursuivais d'autres

songes vers le réveil.

Aloysius BERTRAND, Gaspard de la Nuit, Troisième Livre : La Nuit et ses Pres-

tiges, «Un rêve» (1842) D'après la version proposée par Jean-Luc Steinmetz pour le Livre de Poche (2002)

* C'est à Dijon, de temps immémorial, la place aux exécutions. (Note de l'auteur)

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Commentaire :

L’épreuve de commentaire portait sur le poème « Un rêve » d’Aloysius BERTRAND, extrait du troisième livre de Gaspard de la Nuit (1842). Bien que méconnu du grand public, Aloysius Bertrand a joué un rôle important dans la poésie française car il est le premier à avoir écrit des poèmes en prose, forme reprise ensuite par Baudelaire, puis par les symbolistes. « Un rêve » est sans doute le plus illustre de ses poèmes et figure dans de nombreux manuels scolaires ; il témoigne de l’intérêt porté par le ro-mantisme aux manifestations de l’imaginaire, particulièrement du rêve.

Les candidats étaient invités à rédiger un commentaire structuré du poème, en s’interrogeant particulièrement sur les différentes tensions qui l’organisent Ont donc été valorisées par les correcteurs les copies des candidats qui ont su éviter l’accumulation de remarques formelles mais se sont montrés capables de dégager le sens général du poème, ses lignes de force et ses tensions. L’intérêt du travail d’analyse littéraire se trouve précisément dans les liens établis entre l’étude de la forme et du fond. C’est la seule voie pour éviter le double écueil qui guette tout commentaire d’un texte, a fortiori d’un poème : l’énumération d’observations plus ou moins savantes dont on ne sort aucune ligne de lecture : « il y a une anaphore, un jeu subtil sur les temps… » ; la paraphrase ou la glose sans référence précise au texte. Le jury a ainsi apprécié les copies des candidats qui ont su mettre des connaissances littéraires et culturelles solides au service d’une analyse rigoureuse et clairement rédigée de ce poème. Les principaux écueils à éviter Le jury a regretté, en revanche, dans certaines copies :

l’absence de construction du commentaire, qu’il suive de manière linéaire le

poème sans dégager d’axes de lecture ou enchaîne des observations sans

les intégrer dans une analyse organisée ;

l’accumulation de considérations très générales, parfois erronées, sur le carac-

tère onirique de ce poème qui a manifestement déconcerté nombre de candi-

dats ;

la maîtrise insuffisante des contenus disciplinaires : outils d’analyse littéraire,

analyse de la langue, histoire des mouvements littéraires…

la faible qualité de l’expression écrite ; comme le précisait un précédent rapport, les difficultés à réaliser en cinq heures ce travail complexe « ne sauraient ex-cuser que l’on soumette à la lecture des correcteurs des copies dont la pré-sentation, la graphie, la ponctuation et l’orthographe seraient jugées irrece-vables s’il s’agissait de copies d’élèves remises à des professeurs ». Avant-propos du Rapport du jury du Concours externe et interne du CAPLPA an-glais-lettre 2008

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2.2 - Nombre de candidats et résultats

Nombre de copies : 8

PLPA (enseignement public) : 4 candidats ont été déclarés admissibles

4° Catégorie (enseignement privé) : 2 candidats ont été déclarés admissibles

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3 - ADMISSION

3.1 – Sujets commentés

PREMIERE EPREUVE ORALE D’ADMISSION : Exercice pédagogique (coefficient 3)

SUJET D’ESPAGNOL

TEXTE DE RÉFÉRENCE:

Diplôme :Baccalauréat professionnel Module : MG2 Langue et culture étrangères - Espagnol Objectif général du module : Communiquer en langue étrangère dans des situations sociales et professionnelles en mobilisant des savoirs langagiers et culturels

Les enseignements de langues contribuent à l’enrichissement du rapport aux autres. Ils préparent ainsi à la mobilité dans un espace européen et international élargi. Dans la filière Bac Pro, ils doivent répondre au double objectif d’insertion professionnelle et de poursuite d’études supérieures. Le module de langue vivante a pour objectif d’amener l’élève au degré élevé du niveau seuil, B1+ tel que défini par le Cadre Européen Commun de Référence pour les langues. Les cinq activités langagières doivent toutes faire l’objet d’un entraînement dans le cadre des formations mais il convient d’accorder une place plus importante aux trois compétences de l’oral : compréhension, expression en continu et expression en interaction. Les trois langues allemand, anglais, espagnol ont les mêmes objectifs décrits ci-dessous en ce qui concerne les cinq activités langagières.

Les contenus culturels et linguistiques, propres à chaque langue, s’organisent librement au sein des cinq domaines suivants : I. VIVRE ET AGIR AU QUOTIDIEN 1. Se déplacer 2. Se nourrir / se loger 3. Inviter / être invité 4. Acheter / réserver II. ETUDIER ET TRAVAILLER 1. Se former 2. Rechercher un stage / un emploi 3. Expliquer / valoriser un produit, un service 4. Résoudre / traiter / gérer une situation III. S’INFORMER ET COMPRENDRE 1. Rechercher des informations 2. Rendre compte d’un événement / d’une manifestation / d’un phénomène 3. Réaliser une enquête / une interview / un

reportage IV. SE CULTIVER ET SE DIVERTIR 1. Découvrir / faire découvrir (un lieu, un personnage, un événement...) 2. Organiser un événement, une manifestation, une sortie... 3. Choisir un spectacle, une activité, un engagement (associatif, humanitaire, sportif, artistique...) 4. Interpréter (chanter, jouer, mettre en voix réciter...) V - PRODUIRE/ PRESERVER 1. Cultiver/transformer (productions végétale et animale, transformation des produits agricoles, etc.) 2. Aménager l'espace naturel (jardins, gestion de l'espace rural, etc.) 3. Protéger /promouvoir les pratiques respectueuses de l'environnement.

4. Animer/accueillir (animation de l'espace rural, service en milieu rural)

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Après avoir dégagé la signification et l’intérêt des pages qui composent ce dossier, vous présenterez pour une classe de Terminale Bac Pro de la filière de votre choix (enseignement agricole),: - dans un premier temps une étude de ces documents en espagnol, - dans un deuxième temps, vous proposerez en français un projet pédagogique à partir des documents proposés en indiquant à quel(s) contenu(s) de programme pourrait se rattacher ce dossier et comment vous le mettriez en œuvre.

DOCUMENT 1

« El pan de Franco », extrait de 36-39, Malos tiempos, Carlos Giménez, 2008

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DOCUMENT 2

EXPLICO ALGUNAS COSAS

Preguntaréis: Y dónde están las lilas? Y la metafísica cubierta de amapolas? Y la lluvia que a menudo golpeaba sus palabras llenándolas de agujeros y pájaros?

Os voy a contar todo lo que me pasa.

Yo vivía en un barrio de Madrid, con campanas, con relojes, con árboles.

[…]

Y una mañana todo estaba ardiendo y una mañana las hogueras salían de la tierra devorando seres, y desde entonces fuego, pólvora desde entonces, y desde entonces sangre. Bandidos con aviones y con moros, bandidos con sortijas y duquesas, bandidos con frailes negros bendiciendo venían por el cielo a matar niños,

y por las calles la sangre de los niños corría simplemente, como sangre de niños.

Chacales que el chacal rechazaría, piedras que el cardo seco mordería escupiendo, víboras que las víboras odiaran!

Frente a vosotros he visto la sangre de España levantarse para ahogaros en una sola ola de orgullo y de cuchillos!

Generales traidores: mirad mi casa muerta, mirad España rota: pero de cada casa muerta sale metal ardiendo en vez de flores, pero de cada hueco de España sale España, pero de cada niño muerto sale un fusil con ojos, pero de cada crimen nacen balas que os hallarán un día el sitio del corazón.

Preguntaréis por qué su poesía no nos habla del sueño, de las hojas, de los grandes volcanes de su país natal?

Venid a ver la sangre por las calles, venid a ver la sangre por las calles, venid a ver la sangre por las calles!

Pablo Neruda, España en el corazón, 1937

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Commentaire

Pour cette épreuve en langue étrangère, le jury a été particulièrement attentif à la qualité de la langue. Les candidats, futurs professeurs d'espagnol, doivent être en mesure de s'exprimer dans une langue fluide, authentique, et dépourvue d'erreurs. Le jury a malheu-reusement pu constater que quelques candidats commettaient de grosses erreurs, peut-être sous l'effet du stress (la dictatura, muchas idiomas, es imposible de, etc). Les galli-cismes, fautes de syntaxe, barbarismes et autres déplacements de l'accent tonique sont, est-il besoin de le rappeler, à éviter absolument.

Le jury a également été sensible à la qualité de l'analyse des documents proposés et à leur mise en relief. Pour cela, rappelons qu'une bonne culture hispanique est indispen-sable afin d'éviter toute approximation (en este poema del poeta español Pablo Neruda...). Quant au projet pédagogique qui devait découler de l'analyse desdits documents, il a par-fois été présenté de manière incomplète ou avec des fragilités certaines dans la démarche (projets peu réalistes, peu adaptés à des classes de la voie professionnelle des lycées agricoles, etc), aussi le jury a fait le choix de valoriser les démarches pédagogiques de bon sens, claires et cohérentes.

Lors de l'entretien, la réactivité des candidats ainsi que leur capacité à compléter ou à préciser les choses ont été des qualités fortement appréciées. Un autre point important a été la faculté à faire face au jury sans se replonger dans ses notes et sans se sentir pris en défaut. Le jury pose des questions dans un esprit de bienveillance, il est de la respon-sabilité des futurs enseignants de répondre au mieux à ces questions, de façon honnête, audible et intelligible, en faisant preuve de conviction.

SUJET DE LETTRES

Vous présenterez les cinq documents du corpus en mettant en valeur la cohérence interne du groupement proposé. Vous exposerez ensuite l’exploitation pédagogique que vous en feriez en classe de première ou de terminale du cycle du baccalauréat professionnel agricole.

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1- VOLTAIRE, Candide, chapitre VI, 1759

Comment on fit un bel auto-da-fé pour empêcher les tremblements de terre, et comment Candide fut fessé Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel auto-da-fé ; il était décidé par l'université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler. On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu d'avoir épousé sa commère, et deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard : on vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide, l'un pour avoir parlé, et l'autre pour avoir écouté avec un air d'approbation : tous deux furent menés séparément dans des appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était jamais incommodé du soleil ; huit jours après ils furent tous deux revêtus d'un san-benito, et on orna leurs têtes de mitres de papier : la mitre et le san-benito de Candide étaient peints de flammes renversées et de diables qui n'avaient ni queues ni griffes ; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites. Ils marchèrent en procession ainsi vêtus, et entendirent un sermon très pathétique, suivi d'une belle musique en faux-bourdon. Candide fut fessé en cadence, pendant qu'on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n'avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable. Candide, épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui-même : " Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? Passe encore si je n'étais que fessé, je l'ai été chez les Bulgares. Mais, ô mon chez Pangloss ! le plus grand des philosophes, faut-il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! Ô mon cher anabaptiste ! le meilleur des hommes, faut-il que vous ayez été noyé dans le port ! Ô Mlle Cunégonde ! la perle des filles, faut-il qu'on vous ait fendu le ventre ! " Il s'en retournait se soutenant à peine, prêché, fessé, absous et béni, lorsqu'une vieille l'aborda et lui dit : " Mon fils, prenez courage, suivez-moi. "

2- VOLTAIRE, TRAITE SUR LA TOLERANCE A L’OCCASION DE LA MORT DE JEAN CALAS

(1763), CHAPITRE XXIII « PRIERE A DIEU »

Conçu initialement pour réparer l’erreur judiciaire à l’origine de l’affaire Calas, cet ouvrage acquiert progressivement une portée universelle, devenant un plaidoyer en faveur de la tolérance. Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne re-garder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pé-nible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos dé-biles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos condi-

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tions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer sup-portent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans en-vie : car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s’enorgueillir. Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la ty-rannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Cali-fornie, ta bonté qui nous a donné cet instant.

3-VOLTAIRE, article « Fanatisme », Dictionnaire philosophique portatif, 1764

Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. Jean Diaz, retiré à Nuremberg, qui était fermement convaincu que le pape est l'Antéchrist de l'Apocalypse, et qu'il a le signe de la bête, n'était qu'un enthousiaste; son frère, Barthélemy Diaz, qui partit de Rome pour aller assassiner saintement son frère, et qui le tua en effet pour l'amour de Dieu, était un des plus abominables fanatiques que la superstition ait pu jamais former. Polyeucte qui va au temple, dans un jour de solennité, renverser et casser les statues et les ornements, est un fanatique moins horrible que Diaz, mais non moins sot. Les assassins du duc François de Guise, de Guillaume, prince d'Orange, du roi Henri III, du roi Henri IV, et de tant d'autres, étaient des énergumènes malades de la même rage que Diaz. Le plus détestable exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n'allaient point à la messe. Il y a des fanatiques de sang-froid: ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n'ont d'autre crime que de ne pas penser comme eux; et ces juges-là sont d'autant plus coupables, d'autant plus dignes de l'exécration du genre humain que, n'étant pas dans un accès de fureur, comme les Clément, les Châtel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu'ils pourraient écouter la raison. Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J'ai vu des convulsionnaires (1) qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s'échauffaient par degrés malgré eux: leurs yeux s'enflammaient, leurs membres tremblaient, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits. Il n'y a d'autre remède à cette maladie épidémique que l'esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les mœurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car, dès que ce mal fait des progrès, il faut fuir, et attendre que l'air soit purifié.

1-convulsionnaires = jansénistes fanatiques qui étaient pris de convulsions sur la tombe du diacre Pâris au

cimetière de saint-Médard.

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4- VOLTAIRE, Questions sur l’Encyclopédie, article « Blé », 1770

On dit proverbialement : « manger son blé en herbe ; être pris comme dans un blé ;

crier famine sur un tas de blé. » Mais de tous les proverbes que cette production de la

nature et de nos soins a fournis, il n’en est point qui mérite plus d’attention des législateurs

que celui-ci : « Ne nous remets pas au gland quand nous avons du blé. »

Cela signifie une infinité de bonnes choses, comme par exemple : Ne nous

gouverne pas dans le XVIIIe siècle comme on gouvernait du temps d’Albouin, de

Gondebald, de Clodevick, nommé en latin Clodovoeus1. Ne parle plus des lois de

Dagobert, quand nous avons les œuvres du chevalier d’Aguesseau, les discours de MM.

les gens du roi, Montclar, Servan, Castillon, La Chalotais, Dupaty2 etc.

Ne nous cite plus les miracles de saint Amable, dont les gants et le chapeau furent

portés en l’air pendant tout le voyage qu’il fit à pied du fond de l’Auvergne à Rome. Laisse

pourrir tous les livres remplis de pareilles inepties, songe dans quel siècle nous vivons.

Si jamais on assassine à coups de pistolet un maréchal d’Ancre3, ne fais point

brûler sa femme en qualité de sorcière, sous prétexte que son médecin italien lui a

ordonné de prendre du bouillon fait avec un coq blanc, tué au clair de lune, pour la

guérison de ses vapeurs.

Distingue toujours les honnêtes gens qui pensent, de la populace qui n’est point

faite pour penser. Si l’usage t’oblige à faire une cérémonie ridicule en faveur de cette

canaille, et si en chemin tu rencontres quelques gens d’esprit, avertis-les par un signe de

tête, par un coup d’œil, que tu penses comme eux, mais qu’il ne faut pas rire.

Affaiblis peu à peu toutes les superstitions anciennes, et n’en introduis aucune

nouvelle.

Les lois doivent être pour tout le monde ; mais laisse chacun suivre ou rejeter à son

gré ce qui ne peut être fondé que sur un usage indifférent.

Si la servante de Bayle4 meurt entre tes bras, ne lui parle point comme à Bayle, ni à

Bayle, comme à sa servante.

Si les imbéciles veulent encore du gland, laisse-les en manger ; mais trouve bon

qu’on leur présente du pain.

En un mot, ce proverbe est excellent en mille occasions.

1 Alboïn, roi des Lombards ( ?-572), Gondebald, roi des Burgondes, ( ?-516), Clodevick ou Clodomir (495-524), roi d’Orléans ; tous ces

rois sont des figures de tyrans médiévaux. 2 Législateurs XVIIIe : chevalier d’Aguesseau (Henri François de) a créé une réforme de la législation. 3 Maréchal d’Ancre ou Concino Concini, (1575-1617) : aventurier et homme politique, dont l’ascension sociale fut due à sa femme. Il

exerça le pouvoir avec tyrannie (maréchal de France). Meurt assassiné. 4 Pierre Bayle (1647-1706), critique et philosophe français. Adopte une conception rationaliste de la religion, critique l’autorité et légitime

la liberté de pensée.

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5- Daniel CHODOWIECKI, Les adieux de Calas à sa famille [estampe], 1768

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DEUXIEME EPREUVE ORALE D’ADMISSION : EPREUVE PROFESSIONNELLE

(COEFFICIENT 3)

SUJET D’ESPAGNOL

SUJET

En classe, un élève vous propose d’illustrer la tâche à réaliser, sur un blog, par un document audiovisuel pertinent qu’il a téléchargé chez lui, la veille, sur le site de RTVE. 1. Quelle position adoptez-vous vis-à-vis de l’élève et de sa proposition? 2. Quelles sont, selon vous, les conditions et les modalités d’usage d’un document audiovisuel en classe ? 3. Quels peuvent être les enjeux de l’utilisation, au sein de nos classes, d’œuvres protégées ?

DOCUMENTS ANNEXES DOCUMENT 1

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in http://www.rtve.es/comunes/aviso_legal.html

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DOCUMENT 2 Extrait du Bulletin Officiel n°5 du 4 février 2010

1. PROPRIETE INTELLECTUELLE

1.5-1.Accord sur l'utilisation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles à des fins d'illustration des activités d'enseignement et de recherche

Note introductive Le ministère de l'Éducation nationale, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et la conférence des présidents d'université ont conclu des accords pour la période 2009-2011 avec, d'une part, la Société des producteurs de cinéma et de télévision (PROCIREP) sur l'utilisation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles à des fins d'enseignement et de recherche et, d'autre part, avec la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) sur l'interprétation vivante d'œuvres musicales, l'utilisation d'enregistrements sonores d'œuvres musicales et l'utilisation de vidéo-musiques à des fins d'illustration des activités d'enseignement et de recherche. En effet, l'exception pédagogique, énoncée au e) du 3° de l'article L. 122-5 du code de la Propriété intellectuelle, prévoit qu'une fois l'œuvre divulguée et sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source, l'auteur ne peut plus interdire « la représentation ou la reproduction d'extraits d'œuvres, sous réserve des œuvres conçues à des fins pédagogiques, des partitions de musique et des œuvres réalisées pour une édition numérique de l'écrit, à des fins exclusives d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la recherche, à l'exclusion de toute activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette représentation ou cette reproduction est destinée est composé majoritairement d'élèves, d'étudiants, d'enseignants ou de chercheurs directement concernés, que l'utilisation de cette représentation ou cette reproduction ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu'elle est compensée par une rémunération négociée sur une base forfaitaire sans préjudice de la cession du droit de reproduction par reprographie mentionnée à l'article L. 122-10 ». […] 2 - Les conditions d'utilisation des œuvres utilisées à des fins d'illustration des activités d'enseignement et de recherche 2.1 Des conditions générales inchangées Sont couvertes par les accords, dans les conditions qu'ils précisent, la représentation et la reproduction d'œuvres ou d'extraits d'œuvres à des fins exclusives d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la recherche. Les accords supposent donc que l'œuvre utilisée soit l'objet d'une mise en perspective pédagogique. L'auteur et le titre de l'œuvre, ainsi que, s'agissant d'un enregistrement musical, les artistes-interprètes et l'éditeur doivent être mentionnés lors de son utilisation, sauf si l'identification de l'auteur ou de l'œuvre constitue l'objet d'un exercice pédagogique. Les utilisations visées par les accords ne doivent donner lieu, directement ou indirectement, à aucune exploitation commerciale. Les œuvres utilisées doivent avoir été acquises régulièrement. Les accords sont sans effet sur les conditions contractuelles auxquelles est soumise l'acquisition des œuvres qui sont spécifiquement réalisées pour les besoins du service public de l'enseignement et de la recherche. Les accords n'autorisent pas la distribution aux élèves, étudiants, enseignants ou chercheurs de reproductions intégrales ou partielles d'œuvres protégées ni la constitution de bases de données d'œuvres et autres objets protégés, ou d'extraits d'œuvres et autres objets protégés.

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Commentaire

Cette épreuve, qui se déroule en français, traite souvent de l'aspect déontologique du mé-tier et permet au candidat de donner son point de vue réel sur tel ou tel sujet. Une discus-sion ouverte et libre peut alors s'amorcer entre le candidat et le jury, qui sait apprécier la finesse d'analyse des documents proposés (souvent des documents officiels issus de BO, de communiqués émanant de la DGER, etc) et la liberté de parole de la part des candidats (éviter les discours formatés). Cette épreuve orale donne l'occasion aux candidats de dé-fendre des valeurs, des points de vue personnels ou des prises de position particulières tout en sachant rester cohérents et respectueux des institutions.

Le jury de la session 2014 a particulièrement apprécié les échanges avec des candidats pleins de bon sens et cohérents face à des problématiques parfois complexes (respect de la propriété intellectuelle dans le cadre des cours de LV, etc).

Certains candidats, peut-être mal préparés, ont semblé surpris par des questions somme toute assez classiques dans le cadre d'un concours de recrutement de futurs professeurs. En revanche, les candidats ayant déjà une expérience du système éducatif et de la vie en établissement ont probablement été avantagés dans ce type d'épreuve.

SUJET DE LETTRES

Dans une première partie, vous présenterez votre analyse de la question ci-dessous tirée au sort en vous appuyant sur les documents fournis en annexe et sur vos références personnelles. Cette partie sera suivie d'un entretien avec le jury. Dans une seconde partie, vous présenterez votre projet professionnel et vos motivations. Cette partie sera suivie d'un entretien avec le jury.

QUESTION

Après avoir précisé les enjeux du numérique dans l’enseignement agricole, vous direz quelle peut être la place des TICE dans l’enseignement des lettres.

3.2 - Résultats

5 candidats étaient admissibles (3 en PLPA public, 1 en 4° catégorie-privé, 1 dans les

deux concours). 1 candidat en 4° catégorie ne s’est pas présenté à l’épreuve.

PLPA (enseignement public) : 2 candidats ont été déclarés admis sur la liste principale,

4° Catégorie (enseignement privé) : aucun candidat n’a été déclaré admis.

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4 - OBSERVATIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS POUR LA SESSION SUIVANTE

Le faible nombre de candidats n’a pas permis de pourvoir le poste de la 4° catégorie. De même, il n’a pas permis d’ouvrir de liste complémentaire. Toutefois, les candidats admis sur la liste principale n’ont, en aucun cas, démérité et le recrutement s’est avéré de qualité. Le petit nombre de candidats ne permet pas de faire des observations significatives. Pour ce qui concerne les épreuves d’espagnol, nous renvoyons, pour les observations et recommandations, aux commentaires apportés supra par les jurys de chacune des épreuves. Concernant l'épreuve orale pédagogique de lettres, on constate des difficultés à appré-hender l'unité du corpus et ses enjeux littéraires et didactiques auxquelles s'ajoutent pour un candidat des difficultés à considérer le texte autrement que comme un document socio-historique. Concernant l'épreuve professionnelle, les exposés sont correctement structu-rés et l'exercice davantage maîtrisé même si le contenu reste sommaire et peu inventif (or il y avait sur le sujet des TICE une littérature assez importante dont on aurait pu imaginer que les candidats s'en nourrissent dans le cadre de la préparation à un concours externe). En revanche des efforts ont été faits pour appréhender quelques réalités de l'enseigne-ment agricole.

On attend d’un candidat à un concours de recrutement pour enseigner les Lettres qu’il montre sa capacité à lire un texte avec précision et finesse, en utilisant à bon escient les outils d’analyse littéraire – ceux du genre poétique, par exemple, pour l’épreuve écrite - et en s’appuyant sur une solide culture générale.