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126 programme janv./fév. 2017 www.ombres-blanches.fr librairie en ligne à toulouse – librairie en ville ombres blanches Charles-Alexandre Lesueur, Méduse.

2017 programme janv./fév. - Ombres Blanches · 2016. 12. 18. · vendredi 10 février/18 h Sophie Wahnich, Le radeau démocratique p. 16 samedi 11 février/16 h N. Picaudou-Catusse

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f e s t i v a l d e c a n n e s

à l’étranger, jusqu’à l’élection, à partir de 1 800 films visionnés, de ceux qui feront la « Sélection offi-cielle ».Idem pour le Festival Lumière de Lyon, aux destinées duquel pré-side le même homme, qui nourrit pour sa ville de cœur et de refuge une passion communicative.Mais au-delà des cinéphiles qui trouveront là un des plus grands livres d’hommage au septième art et à la communauté de ceux qui vivent dans son culte (les portraits qui émaillent le texte sont étince-lants), ce qui emportera les lec-teurs de ce Journal, c’est à la fois l’extraordinaire variété des curio-sités et la puissance d’un style, qui font de ce texte une vraie œuvre littéraire de mémorialiste.Cyclisme et judo où il excelle ; football, littérature, musique rock (ah, ce culte de Springsteen, le « Boss » !), photographie, gastro-nomie et œnologie qui le pas-sionnent ; amitiés qu’il cultive ; famille et jardins secrets qu’il ménage : cet homme fait partie de ces rares individus auxquels un don d’ubiquité permet de tout faire, tout le temps, en tous lieux, comme si les jours et les nuits leur octroyaient plus d’heures qu’au commun des mortels. On comprend mieux, en lisant cette Sélection officielle, qu’il n’est de passion du cinéma que nourrie par toutes les autres, et que le septième art n’est peut-être appré-cié à son meilleur niveau que par ceux qui ont été nourris par les six premiers… n

THIERRY FRÉMAUX est délé-gué général du Festival de Cannes et directeur de l’Institut Lumière de Lyon.

De l’intérieurUn événement : jamais, dans l’his-toire du Festival de Cannes, qui soufflera l’année prochaine ses 70 bougies, l’homme qui préside à la Sélection officielle n’avait ainsi tenu son Journal sur un an en vue d’une publication. De la clôture de Cannes 2015 à celle de Cannes 2016, Frémaux se montre

dans toute la « vérité de sa nature », celle d’un homme qui aime aimer, dans toute la diversité de ses pas-sions. Sur Cannes d’abord, on vit tout de l’intérieur, au jour le jour : les équipes, le fonctionnement interne, la nomination du jury, le choix de l’affiche, les relations avec des responsables politiques, les chaînes de télévision parte-naires, les critiques et les médias, mais surtout avec les artistes dans le monde entier (scénaristes, réa-lisateurs, acteurs), les producteurs, les agents, les festivals concurrents

Sélection officielle THIERRY FRÉMAUX

jeudi 2 février à 17 h 30Rencontre avec Thierry Frémaux autour de la parution de son ouvrage Sélection officielleaux éditions Grasset. La rencontre est organisée en lien avec la Cinémathèque de Toulouse.À 20 h à la Cinémathèque – projection du film d’Akira Kurosawa – Kagemusha (1979, Palme d’Or Cannes 1980). Séance présentée par Thierry Frémaux.

3l e s r e n c o n t r e s d ’ o m b r e s b l a n c h e s

samedi 7 janvier/10 h 30Tandem Linguistiques p. 37-39

lundi 9 janvier/17 hY. Le PestiponClassiques au détail p. 38

lundi 9 janvier/18 h 30Olivier Guerrier, « Rencontre et reconnaissance » p. 18-19

mardi 10 janvier/18 hJuliette Sibon, Chasser les juifs pour régner p. 20

mercredi 11 janvier/18 hAlain RouquiéLe siècle Perón p. 22

jeudi 12 janvier/18 hF. Devaux YahiLe cinéma kabyle p. 28-29

vendredi 13 janvier/18 hVernissage Shirley Hermentp. 37

vendredi 13 janvier/18 hOlivier Barancy, Misèrede l’espace moderne p. 28

vendredi 13 janvier/20 hP. Lacadée, Francois Augériasp. 13

samedi 14 janvier/11 h et 16 h 30Raymond Bellour, Trafic N° 100p. 4

samedi 14 janvier/18 hS. TrouvéPeinture et discours p. 29

samedi 14 janvier/20 h 30Nuit des libraires p. 26-27

lundi 16 janvier/18 hCafé EREMIP p. 37-39

mardi 17 janvier/18 hM. Coulomb-GullyFemmes en politique p. 30-31

mercredi 18 janvier/18 hV. DescombesConversation socratique p. 27

jeudi 19 janvier/18 hH. Kempf, 12 leçons pour éviter la catastrophe p. 26

vendredi 20 janvier/17 hFrancis Wolff, Qu’est ce quela musique ? p. 32

vendredi 20 janvier/19 hGabrielle Maris, Prends le temps de penser à moi p. 40

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samedi 4 février/16 hDédicaces B. Frisch, Family Funp. 10

samedi 4 février/16 hM. ViotteLes vies de Jack London p. 11

samedi 4 février/18 hH. Merle-Béral17 femmes Nobel p. 30

lundi 6 février/17 h 30Yves Le Pestipon p. 39

mardi 7 février/18 hPatrick GuyonLe testament d’Abel p. 14

mercredi 8 février/18 hEmmanuel Dongala, La sonateà Bridgetower p. 9

jeudi 9 février/18 hG. Leblanc, F. BruguèreLa fin de l’hospitalité p. 25

vendredi 10 février/18 hSophie Wahnich, Le radeau démocratique p. 16

samedi 11 février/16 hN. Picaudou-Catusse p. 22-23

samedi 11 février/18 hLudovic Florin, Xavier Devarat, Polyfree p. 15

lundi 13 février/20 hCafé EREMIP p. 38

mardi 14 février/18 hMarie N’Diaye, J-Y. CendreyVivre la littérature à deux p. 6

mercredi 15 février/18 hP.-A. Vincent, L’Âge d’ordu cinéma japonais p. 5

jeudi 16 février/18 hRachel Ertel, Le déluge, de Leïb Rochman p. 21

vendredi 17 févr. ou samedi 18 fév.S. Lequette & D. Le VergosDécamper, de Lampedusaà Calais p. 24-25

samedi 18 février/17 hM. Eltchaninoff, Dans la têtede Marine Le Pen p. 31

mardi 21 février/18 hAnny Bloch-RaymondUne famille juive p. 20-21

mercredi 22 février/18 hT. Viel, Article 353 p. 10-11

Les rencontres se tiennent dans la salle des débats de la librairie à l’exception de :

à l’extérieurvoyage rayon jeunesse café littéraire BD

samedi 21 janvier/11 hHenri PradeLes irréguliers p. 39

samedi 21 janvier/17 hJ.-C. MilnerRelire la révolution p. 17

lundi 23 janvier/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophie p. 38

mercredi 25 janvier/18 hRenaud de RochebruneLa Guerre d’Algérie p. 23

jeudi 26 janvier/18 hDaniel PennacLe cas Malaussène p. 8

vendredi 27 janvier/18 hB. Chantre, René Girard p. 18

vendredi 27 janvier/19 hB. Ponet, Café Poésie p. 37-39

samedi 28 janvier/11 hS. Vallon, Café psy p. 37-39

samedi 28 janvier/14 hCafé tango p. 37

samedi 28 janvier/17 hH. Sztulman, Arthur Rimbaud, l’impossible amour p. 12

lundi 30 janvier/18 hC. Bonnet, L. Bricault, Quand les Dieux voyagent p. 19

mardi 31 janvier/18 hN. LeronLa double démocratie p. 24

mercredi 1er février/18 hGuillaume MétayerBudapest 1956 p. 14-15

jeudi 2 février/17 h 30T. FrémauxSélection officielle p. 3

vendredi 3 février/18 hY. Jimenez & L. AraguasRevue graphique Recto-Versop. 37

vendredi 3 février/18 hN. Djavadi, Désorientale p. 7

samedi 4 février/11 hHenri PradeLes irréguliers p. 39

samedi 4 février/15 h 30Atelier jeunesse : M. Bardos p. 36

EN COMPAGNIE DE LA CINÉMATHÈQUE

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d e o z u à o s h i m at r a f i c d e f i l m s

japonais l’un des premiers ciné-mas au monde. Coordonné par Pascal-Alex Vincent, qui œuvra pendant douze ans à la réédition de grands classiques en salles, et rédigé par une jeune équipe de critiques et chercheurs venus de Paris et de Tokyo, Le Dictionnaire des cinéastes japonais présente 101 cinéastes essentiels. Chaque notice met en avant le parcours du cinéaste, ses oeuvres maîtresses, avec toujours la même ambition, aider et inciter le lecteur à décou-vrir ce cinéma d’exception. Le dic-tionnaire est également présenté avec un cahier d’illustrations et une sélection de six grands clas-siques en DVD, dont un film de Mikio Naruse inédit en vidéo. n

P.-A. VINCENT est enseignant au département : Cinéma et Audio-visuel l’Université Sorbonne Nou-velle. Il intervient dans le magazine taïwanais Scope, spécial Cinéma Français. Également réalisateur, il anime des ateliers de courts-métrages et assure un cours sur l’histoire du cinéma japonais.

101 cinéastesessentielsSaviez-vous qu’Akira Kurosawa ignorait que son film Rashômon avait été présenté au Festival de Venise, où il venait pourtant de remporter le Lion d’Or ? Que son acteur fétiche, la star Toshiro Mifune, fut le réalisateur d’un seul film ? Que, dans les années 1930,

Mashiro Makino tournait parfois deux films en même temps en s’aidant de substances interdites ? Que Kon Ichikawa fit appel à Michel Legrand pour composer la musique d’une de ses super-productions ? Et que le maître du cinéma érotique des années 1970, Chusei Sone, disparut subitement pour réapparaître, des années plus tard, en spécialiste de l’aquacul-ture ?Ce dictionnaire généreux et accessible à tous, novices comme cinéphiles, retrace le parcours des réalisateurs et des films à l’origine de l’âge d’or du cinéma japonais (1935-1975) : 101 destins et 101 histoires de cinéastes qui ont contribué à faire du cinéma

L’Âge d’or du Cinéma Japonais de 1935 à 1975 PASCAL-ALEX VINCENT

mercredi 15 février à 18 h Rencontre autour du coffret l’Âge d’or du Cinéma Japonais de 1935 à 1975 réalisé par Carlotta Films sous la direction de Pascal-Alex Vincent. La rencontre est organisée en lien avec la Cinémathèquede Toulouse. En soirée, à 21 h projection du film d’Akira Kurosawa L’Ange ivre (1949). Présentationpar Pascal-Alex Vincent.

Pensées du cinéma RAYMOND BELLOUR

samedi 14 janvier à 11 h et à 16 h 30Week-end avec Raymond Bellour autour du numéro 100 de la revue Trafic (P.O.L) et à 16 h 30 autourde son ouvrage Pensées du cinéma (P.O.L).La rencontre s’inscrit dans un week-end autour des travaux de Raymond Bellour, invité de la librairie et de la Cinémathèque de Toulouse (voir projection en bas de page).

RAYMOND BELLOUR est un écrivain français, critique et théoricien, principale-ment connu pour ses essais sur le cinéma. Directeur de recherche au CNRS, il participe en 1991 avec Serge Daney à la création de la revue de cinéma Trafic éditée chez P.O.L. Parmi ses ouvrages, citons notam-ment : Alexandre Astruc (Seghers, 1963), Henri Michaux ou une mesure de l’être (Gallimard, 1966), L’entre-images (P.O.L, 1999), Le corps du cinéma (P.O.L, 2009), Lire Michaux (Gallimard, 2011), La querelle des dispositifs (P.O.L, 2012) et La maison cinéma (P.O.L, 2015).

Revue Trafic n° 100 L’écran, l’écritRevue fondée en 1991 par Jean-Claude Biette et Serge Daney. « Les images du cinéma sont très pré-cieuses parce qu’elles constituent pour deux ou trois générations de par le monde une véritable archive de souvenirs, un trésor d’émotions stockées et aussi une usine à questions. Le temps est venu de se servir du cinéma pour questionner les autres images, et vice versa. Trafic veut retrouver, retracer, voire inventer les che-mins qui permettent de mieux savoir, dès aujourd’hui, « comment vivre avec les images ». La revue est ouverte à tous ceux qui ont l’image comme première passion,

le cinéma dans leur bagage cultu-rel et l’écriture comme seconde passion. Sans exclusive et pas seu-lement en France. Il est essentiel de restituer cette autre « actualité » qui est celle des autres pays et des autres cultures du cinéma. »

Pensées du cinémaAccompagner un film, c’est se tenir dans sa compagnie. Et ainsi, sans même le suivre pas à pas, ce qui est de toute façon illusoire, en figurer au moins une manière d’utopie grâce à la proximité marquée envers tels ou tels de ses moments, tels de ses traits les plus saillants. Afin que se révèle une prégnance du détail attestant l’intensité de la capture dont le spectateur a été la proie et qu’il essaie de rendre au fil de l’argu-mentation, de révocation qui lui

paraît propre à ser-vir le caractère unique, la valeur, le génie du film auquel il a choisi de s’attacher. C'est ce que propose ce recueil, 37 articles consacrés à des films, des réalisateurs ou des acteurs qui ont suscité chez R. Bellour autant de questions que d'émotions. n

Deux jours avec RaymondBellour à la Cinémathèque :VENDREDI 13 JANVIER• à 19 h Night of the Demon de Jacques Tourneur (1957)• à 21 h Le Champignon des Carpathes de Jean-Claude Biette (1989)

SAMEDI 14 JANVIER• à 19 h Sombre de Philippe Grandrieux (1998)• à 21 h Moonfleet de Fritz Lang (1955)

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EN COMPAGNIE DE LA CINÉMATHÈQUEEN COMPAGNIE DE LA CINÉMATHÈQUE

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l o i n d u p a y s n a t a lla cuisinière et les hommes

l’héroïne, écrivant des lettres sans fin, s’opposant au régime du Shah puis à celui de Khomemys. Les ondes vont et viennent, les mères sont des gardiennes de la tradition, les filles rêvent de la France et de ses libertés. On crie, on pleure, on ment, on rit, mais on meurt aussi dans ce livre qui se moque bien de la linéarité. Ce premier roman empoigne beaucoup de thèmes et d’événements : l’Iran avec ses tourments politiques et sociaux, une dynastie flamboyante, mais surtout les hésitations d’une fille solitaire qui cherche son chemin entre Orient et Occident, entre homosexualité et procréation. Negar Djavadi est une femme d’aujourd’hui qui a choisi d’écrire une autobiographie pleine de fic-tions libératoires. » n

Christine Ferniot, Lire

NEGAR DJAVADI naît en Iran en 1969 dans une famille d’in-tellectuels opposants au Shah puis à Khomeiny. Elle a onze ans lorsqu’elle arrive clandestinement en France. Diplômée de l’INSAS, une école de cinéma bruxelloise, elle travaille plusieurs années der-rière la caméra avant de se consa-crer à l’écriture de scénarios. Déso-rientale est son premier roman.

Fictions libératoires« Un peu Shéhérazade, un peu rock star, Negar Djavadi s’est inventé une sœur, une jumelle conteuse, amoureuse du désordre et du vacarme, qui se nomme Kimiâ Sadr. Kimiâ vient d’Iran, y a vécu avec sa famille avant de fuir, à

dix ans, vers la France à la fin des années 1970. Dans un monologue qu’elle tourneboule avec fantaisie, la narratrice détaille trois généra-tions d’une sacrée famille persane. Du grand ancêtre Montazemol-molk qui fut à la tête d’un harem de cinquante-deux épouses, à la petite dernière, parisienne bran-chée. Aujourd’hui, Kimiâ attend patiemment dans un couloir d’hô-pital le médecin qui lui annon-cera, peut-être, la réussite de sa PMA. Elle a donc tout le temps de réfléchir au passé et à l’avenir, de reconstituer les souvenirs, de faire des allers retours entre l’histoire d’un pays et l’aventure familiale. Le voyage est turbulent quand on croise le beau Darius Sadr père de

Désorientale NEGAR DJAVADI

vendredi 3 février à 18 h Rencontre avec Negar Djavadi autour de son roman Désorientale paru aux éditions Liana Levi.

Vivre la littérature à deux MARIE NDIAYE, JEAN-YVES CENDREY

mardi 14 février à 18 h Débat à deux voix avec les écrivains Marie NDiaye auteur de La Cheffe, roman d’une cuisinière (Galli-mard) et Jean-Yves Cendrey (Willy Von Beruf) auteur de La France comme ma poche (L’Arbre Vengeur)

MARIE NDIAYE publie son pre-mier roman à dix-sept ans Quant au riche avenir, aux Éditions de Minuit (1985). En famille connaît du succès lors de sa publication en 1990 et la consécration suit en 2001 avec le roman Rosie Carpe.Citons aussi aux éditions Galli-mard : Mon cœur à l’étroit (2007), Trois femmes puissantes (2009), Les grandes personnes (2011) et Ladivine (2013).

Quête d’épureLe narrateur raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisi-nière qui a connu une période de gloire, dont il a longtemps été l’assistant, et l’amoureux sans retour. Au centre du récit, la cui-sine est vécue comme une aven-ture spirituelle. Non que le plaisir et le corps en soient absents, au

contraire : ils sont les instruments d’un voyage vers un au-delà, la Cheffe allant toujours plus loin dans sa quête d’épure.Les phrases de Marie NDiaye se déploient lentement, comme pour envelopper le lecteur avec un charme constricteur. Les replis de l’âme de chaque personnage sont explorés avec une détermi-nation calme dans la volonté de dissoudre la pénombre des êtres. Le récit dévoile une humanité vio-lente, claire, à la fois mélancolique et enviable.JEAN-YVES CENDREY a écrit pour le théâtre, la radio et le cinéma. Depuis 1988, ont paru une quinzaine d’ouvrages, pour l’essen-tiel aux éditions P.O.L puis aux éditions de L’Olivier. Citons récem-ment chez Actes Sud : Honecker 21

(2009), Mélancolie vandale (2012) et Schproum (2013).

Amère patrieWilly, le narrateur, a quitté le pays de son père il y a des dizaines d’an-nées pour rejoindre celui de sa mère, l’Allemagne. Quand le vieil-lard cacochyme le convoque, énig-matique, dans sa Gironde natale et fatale, il consent à accomplir la descente vers les origines comme s’il y chutait. Ce qu’il découvre de ce territoire trop aménagé qui s’agite dans des soubresauts inquiétants va lui permettre de renouer avec la figure paternelle et l’amère patrie dont il trace un portrait dévasté. n

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Les territoires de l’Orient (du Maghreb au Japon et de la Sibérie à l’Indonésie) ont vu naître et se développer, s’affronter et s’enri-chir mutuellement de nombreuses cultures et civilisations dont on retrouve les traces dans le compor-tement des peuples qui les habitent et dans les enjeux géopolitiques actuels. Leur Histoire devient, plus que jamais pour l’Occident, une nécessité. L’Académie toulousaine des Arts et Civilisations d’Orient (ATAO) a vu le jour il y a 25 ans pour promouvoir cette connaissance. Son collège des académiciens composé de 31 personnalités toulousaines a l’ambition d’en être le garant. Depuis trois ans, des réunions mensuelles et un colloque annuel cherchent à faire comprendre à nos publics les problèmes sociaux économiques et géopolitiques des différents pays

de l’Orient. Le collège des académi-ciens s’est ouvert à des spécialistes de toutes disciplines, à des person-nalités non toulousaines, tolérantes et reconnues au plan internatio-nal pour leurs connaissances de l’Orient. Ce collège constitue donc un exemple d’ouverture et d’inter-disciplinarité.La création d’un Prix littéraire annuel décerné au cours de la réu-nion publique de ce collège début janvier s’inscrit dans cette perspec-tive et complète notre démarche. Ce prix décerné par un comité de lecture composé de membres de notre collège, en collaboration avec la librairie Ombres blanches, se propose de faire mieux connaître l’Orient à travers l’œuvre d’un écri-vain contemporain. Aucune récom-pense financière n’est attachée à ce prix. L’auteur désigné sera l’invité

d’une réunion publique, proposée par le collège, au cours de laquelle il pourra exprimer ses intentions, et les confronter auprès de ses lecteurs. Lors de cette cérémonie, la presse quotidienne régionale et les médias intéressés seront invi-tés, afin d’affirmer publiquement tout l’espoir que nous portons dans ce Prix littéraire. C’est bien à tra-vers ce regard particulier que pose un auteur contemporain sur son « Orient », que l’Académie souhaite attirer l’attention sur son travail quo-tidien. Et d’ouvrir ainsi un nouveau sentier de découverte de l’Orient ! Une deuxième rencontre publique avec le lauréat du Prix de l’ATAO est envisagée à Ombres blanches, le lendemain de la cérémonie aca-démique, soit le samedi 14 janvier. Cette rencontre reste à confirmer, sur le site d’Ombres blanches.

TOULOUSE ET L’ORIENT

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a u b o r d d u f l e u v e c o n g ole r e tour de m a l au ssèn e

travers l’Europe, du Paris de 1789 à la Vienne de 1803, est l’occasion pour Emmanuel Dongala de faire surgir une multitude de person-nages aussi réputés qu’influents dans le monde des arts et des idées de l’époque. Dès lors La Sonate à Bridgetower n’est pas seulement un passionnant roman historique sur fond de grande musique, c’est une plongée dans les bouleversements d’un tour-nant de siècle plein d’espoirs et de paradoxes. Pour George, ce jeune homme intelligent, curieux, sen-sible, et son père, roué, ambitieux, fier, se pose une question cruciale qui n’a hélas jamais cessé d’être d’actualité : faut-il se déguiser en Blanc pour être accepté dans les sociétés européennes ? Quand sera-t-il possible de s’imposer sim-plement en étant soi-même et de n’être jugé que sur ses faiblesses et ses talents propres ? n

EMMANUEL DONGALA est né en 1941, d’un père congolais et d’une mère centrafricaine. Il passe son enfance et son adolescence en République populaire du Congo et poursuit ses études scientifiques et littéraires aux États-Unis et en France. Il rentre ensuite au Congo, enseigner la chimie à l’université de Brazzaville tout en animant le Théâtre de l’Éclair. En 1997, il quitte Brazzaville avec sa famille pour fuir la guerre civile. La France refuse de lui accorder un visa d’entrée. Soutenu activement par l’écrivain américain Philip Roth, Emmanuel Dongala est accueilli aux États-Unis. Il y enseigne la littérature franco-phone et la chimie. Romancier et nouvelliste Emmanuel Dongala écrit sur la vie quotidienne en Afrique australe, les horreurs de la guerre, son amour de la musique de John Coltrane. Son roman sur les dérives meurtrières des enfants-soldats Johnny Chien Méchant (Serpent à plume) a été adapté au cinéma par Jean-Stéphane Sau-vaire. En 2010, son roman Photo de groupe au bord du fleuve (Actes Sud), raconte la vie et la lutte de quatorze femmes qui se battent ensemble pour ne plus être exploi-tée. Derrière cette extraordinaire galerie de portraits féminins, ce livre est une virulente dénoncia-tion du comportement masculin, des dérives et des compromissions du pouvoir.

Tournant de siècleAu début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père Frederick de Augustus Bridgetower, un

Nègre de la Barbade qui s’habille à l’orientale et se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Ils arrivent d’Autriche, où le père a servi des années durant à la cour du prince Esterhazy en tant que page per-sonnel et interprète, et où le fils a suivi l’enseignement du célèbre Haydn. Fasciné par l’ascension et la notoriété de Mozart, Frederick de Augustus a momentanément quitté son épouse polonaise et leur second enfant pour aller cher-cher dans les capitales d’Europe l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent de George. De fait la carrière du jeune prodige démarre rapidement pour se poursuivre à la cour d’Angleterre, où le musicien s’installe comme protégé du prince de Galles. Des années plus tard, George Bridge-tower rencontrera Beethoven qui deviendra son ami et lui écrira une de ses plus belles sonates. Le par-cours de George Bridgetower à

La Sonate à BridgetowerEMMANUEL DONGALA

mercredi 8 février à 18 hRencontre avec Emmanuel Dongala autour de la parution de son roman La Sonate à Bridgetoweraux éditions Actes Sud et autour de l’ensemble de son œuvre.

Le cas MalaussèneDANIEL PENNAC

jeudi 26 janvier à 18 hRencontre avec Daniel Pennac autour de son roman Le cas Malaussène 1 : Ils m’ont menti paruaux éditions Gallimard

DANIEL PENNAC est né, en 1944, au Maroc, à Casablanca, dans une famille de militaires. Il a passé son enfance au gré de garnisons en Afrique et en Asie du Sud-Est, avant d’obtenir, à Nice, une maîtrise de lettres et d’opter pour l’enseigne-ment. Longtemps professeur de français, il est autant connu pour ses romans pour adultes que pour enfants. Citons notamment aux éditions Gallimard Messieurs les enfants (1997), Le Dictateur et le Hamac (2003), Merci (2004), Chagrin d’école (2007) et Journal d’un corps (2012).

Les voici adultes« Ma plus jeune sœur Verdun est née toute hurlante dans La Fée Carabine, mon neveu C’Est Un Ange est né orphelin dans La petite marchande de prose, mon fils Monsieur Malaussène est né de deux mères dans le roman qui porte son nom, ma nièce Mara-cuja est née de deux pères dans Aux fruits de la passion. Les voici adultes dans un monde on ne peut plus explosif, où ça mitraille à tout va, où l’on kidnappe l’affai-riste Georges Lapietà, où Police et Justice marchent la main dans la main sans perdre une occasion de se faire des croche-pieds, où la Reine Zabo, éditrice avisée, règne sur un cheptel d’écrivains addicts à la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde. Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, pour ne pas changer, je morfle. » Benjamin Malaussène.La saga Malaussène est un cycle romanesque de Daniel Pennac publié aux éditions Gallimard et mettant en scène Benjamin

Malaussène, bouc émissaire pro-fessionnel, et de nombreux per-sonnages de son entourage, dans le quartier parisien de Belleville. Citons Au bonheur des ogres (1985), La fée carabine (1987),

La petite marchande de prose (1989), Monsieur Malaussène (1995), Des chrétiens et des Maures (1996), Monsieur Malaus-sène au théâtre (1996), Aux fruits de la passion (1999). n

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r e p o r t e r e t a v e n t u r i e rb u l l e a m é r i c a i n e

Family Fun BENJAMIN FRISCH

samedi 4 février à 16 h au rayon BD Dédicaces de l’album Family Fun avec l’auteur Benjamin Frisch (éditions çà et là).

BENJAMIN FRISCH est né en 1987 à Williamsburg en Virginie (États-Unis). Il a également travaillé dans le journalisme pour le site de satire politique Wonkette.com sur lequel, en 2010, il a publié sous forme de série la bande dessinée Ayn Rand’s Adventures in Won-derland. Après ses études, il s’ins-talle à Austin au Texas pour conce-voir son premier roman graphique, La Famille Fun, publié en 2016 par Top Shelf (États-Unis) et çà et là (France). Benjamin Frisch a été accueilli en résidence à la Maison des Auteurs d’Angoulême de juil-let 2014 à fin 2015.

Satire féroceChez les Fun, tout le monde s’adore et les membres de la

famille remercient chaque jour le ciel pour leur bonheur.Le père, Robert Fun, dessinateur d’un strip à succès dans lequel il met en scène sa propre famille et la mère, Marsha, femme au foyer modèle, ont quatre enfants, Robby, Molly, Mikey et J.T. Mais derrière cette façade de bonheur idéal se dissimulent de profondes fêlures.À la mort de la mère de Robert, l’édifice se craquelle et la famille Fun se décompose. Le père devient neurasthénique, la fille aînée a des visions de sa grand-mère décédée et se transforme en dévote, la mère tombe sous l’em-prise d’un gourou et le fils aîné, Robby, se fait passer pour son père afin d’assurer les revenus de la famille.

Satire extrêmement féroce et dérangeante de la famille idéale, La Famille Fun est aussi une charge violente contre la religion, contre certaines méthodes péda-gogiques et contre les gourous du développement personnel…Pour accentuer cette satire, Benja-min Frisch joue sur des contrastes saisissants, entre le dessin coloré et rond des personnages rappe-lant le style graphique des strips américains des années 1950, et la noirceur des situations aux-quelles les membres de la famille vont être confrontés. n

1110Les vies de Jack Jondon MICHEL VIOTTE

samedi 4 février à 16 h Rencontre avec Michel Viotte autour de l’ouvrage Les vies de Jack Jondon paru aux éditionsLa Martinière.

MICHEL VIOTTE a réalisé une quarantaine de documentaires destinés à la télévision, princi-palement pour Arte et France Télévisions. Ses films, réalisés dans diverses régions du monde (Afrique, Groenland, Amérique du Nord, Amérique Centrale, Australie, Nouvelle-Zélande) abordent des genres très diffé-rents, et portent principalement sur l’aventure, la découverte, la mémoire et la création artistique. Il est également l’auteur de l’ou-vrage La Guerre d’Hollywood aux Éditions de La Martinière (2013).

Vie aventureuseJack London (1876-1916), auteur mondialement connu de L’Appel de la forêt, de Croc-Blanc ou de Martin Eden, s’impose comme l’une des grandes figures de l’his-toire de l’Amérique et l’un des maîtres du roman d’aventure. Alors que celle-ci sort à peine de la conquête de l’Ouest et va devenir en quelques décennies la première puissance mondiale, il participe à toutes les grandes évolutions que connaît le pays : politiques, culturelles et socié-tales. Raconter ici son histoire en images, c’est aussi raconter la naissance de cette Amérique moderne, dont il incarne, mieux que tout autre, les ambitions, les forces, et les contradictions. Cet ouvrage, publié à l’occasion du

centenaire de la mort de Jack London, retrace au travers d’une iconographie exceptionnelle, ce destin hors du commun et montre de quelle façon sa vie aventu-reuse inspira toute son œuvre : sa jeunesse pauvre aux côtés des pirates de la baie de San Francisco, sa découverte du grand Nord lors de la ruée vers l’or de 1897, son expérience de grand reporter et photographe, durant la guerre russo-japonaise, le tremblement de terre de San Francisco de 1906 ou la révolution mexicaine, son engagement pour le socialisme, son exploration des archipels des mers du Sud à bord de son voilier le Snark, son rêve terrien sur son exploitation agricole de la vallée de Sonoma… n

Article 353 du Code pénal TANGUY VIEL

mercredi 22 février à 18 hRencontre avec Tanguy Viel autour de la parution de son livre Article 353 du Code pénal aux éditions de Minuit.

d’investir toute sa prime de licen-ciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu’il soit construit.« Et puis donc, la police, l’arresta-tion, tout s’est passé calmement. Ils ont usé des formules qu’on use dans ces moments-là. J’ai pris mon manteau à l’entrée et je les ai suivis sans rien dire. Je crois que c’est à ce moment-là qu’il a commencé à pleuvoir un peu, une bruine sans vent qui ne fait pas de bruit quand elle touche le sol et même enveloppe l’air d’une sorte de douceur étrange à force de pénétrer la matière et comme la faisant taire. » Extrait du roman. n

TANGUY VIEL est né en 1973 à Brest. Il publie son premier roman Le Black Note en 1998 aux Éditions de Minuit qui feront paraître Cinéma (1999), L’Abso-lue perfection du crime (2001), Insoupçonnable (2006), Paris-Brest (2009) et La Disparition de Jim Sullivan (2013).POUR AVOIR JETÉ À LA MER le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d’être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l’ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licen-ciement et puis surtout, les miroi-tants projets de Lazenec. Il faut dire que la tentation est grande

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e r m i t e e n d o r d o g n ev a g a b o n d m a g n i f i q u e 1312Arthur Rimbaud, l’impossible amour HENRI SZTULMAN

samedi 28 janvier à 17 h Rencontre autour d’Arthur Rimbaud avec Henri Sztulman, auteur de Arthur Rimbaud, l’impossible amour (Rue des Gestes). En conversation avec Yves Reboul.

HENRI SZTULMAN est psy-chiatre et psychanalyste. Il créa et dirigea diverses structures de soins pour adolescents et adultes psy-chotiques et personnalités limites. Il exerce toujours la psychanalyse et a dirigé pour les éditions Privat, Ombres, et aux PUM, des collections de publication dans le domaine de la psychanalyse. Citons notamment : Psychanalyse et humanisme (Rue des Gestes, 2008).

L’impossible amourCe texte, une lecture particulière, est un objet littéraire qui n’aspire ni au genre de l’essai, ni de la biographie, ni de la fiction mais espère être reçu comme un récit sensible de la rencontre entre Arthur Rimbaud et un lecteur qui entretient avec lui une conver-sation ininterrompue depuis un demi-siècle. Non académique ni savant mais convenablement documenté, il retrace les chemins d’une rencontre, d’un partage et d’une tentative d’élucidation. Rimbaud je l’ai lu, relu adolescent, adulte et encore aujourd’hui ; mon état de psychanalyste ne limite pas mon aspiration à mieux comprendre cet homme, ses par-cours, son travail de poète et de grand marcheur vers les ailleurs inconnus. Pour autant je propose des hypothèses inédites sur son fonctionnement personnel et sur les innombrables lettres qui offrent le récit de ses voyages infi-nis, de ses activités et surtout des relations complexes qu’il entre-tient avec les siens jusqu’à sa dis-parition. n

H. S.

des autorités : je n’en demande pas davantage ». Voilà donc retenue mon attention de psychanalyste, et voici ce livre dans lequel j’ai essayé d’être le passeur de l’œuvre-vie de François Augiéras qui, depuis son fameux Lit de fer, s’était hissé sur son escabeau pour se faire cet artiste-délinquant, comme il se nomma lui-même, dans la mise à nu par l’écriture du réel auquel il eut affaire. n

PHILIPPE LACADÉE psy-chiatre et psychanalyste à Bor-deaux est membre de l’École de la Cause freudienne et membre de l’Association Mondiale de psycha-nalyse. Il est l’auteur de plusieurs livres où il va à la rencontre des singularités les plus émouvantes. Citons notamment aux éditions Michèle : Quelque chose à dire à l’enfant autiste (2010), Vie éprise de parole (2013), La vraie vie à l’école (2013) et Elles ont choisi les homosexualités féminines (2013).

Aventurier de l’espritFrançois Augiéras, né le 15 juillet 1925 à Rochester, aux États-Unis, voulait accéder au réel du monde d’avant nous, les êtres humains dits civilisés venus le dénaturer. Le réel prit, pour lui, la figure de l’Autre en tant qu’Univers-divin auquel, au-delà de son amour, il dédia la jouissance de son être. Il voulut s’extraire de la lumière grise de Paris qu’il détesta dès son enfance, pour atteindre la lumière d’une lucidité transcendantale. Il se tint à l’écart des humains d’abord dans le désert d’El Goléa, inspiration de son livre remarqué Le Vieillard et l’Enfant, et, en fin de vie, dans sa grotte de Domme où il écrivit Domme ou l’Essai d’Occupation. Il meurt seul à l’hospice à 47 ans.Il fut écrivain et peintre. « Ma plus belle œuvre d’art, serait-ce ma vie ? » Aventurier de l’esprit, il fut une des figures les plus fascinantes et scandaleuses de la littérature de son époque suscitant l’enthou-siasme d’André Gide, Marguerite Yourcenar, Yves Bonnefoy… Le nouage de son écriture et de son existence fait entendre une expé-

rience du réel inédite. Sa quête du Dieu-Univers l’amena, dans une énergie sans mesure, à être à l’écoute des pulsions du vivant de la nature. Il annonça la venue de l’Homme Nouveau du Plan divin, en osmose avec l’Univers. Il disait être un malheureux « qui […] s’est amusé à inventer à lui tout seul une civilisation inconnue […] bien sûr cela retiendra l’attention d’un psychiatre, mais non pas celle

François Augérias L’Homme solitaire…PHILIPPE LACADÉE

vendredi 13 janvier à 20 h Rencontre avec Philippe Lacadée autour de l’ouvrage François Augérias L’Homme solitaire et la voie du Réel aux éditions Michèle. Proposée par l’École de le cause freudienne Midi-Pyrénées.

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d é r a n g e r l e s s o n sa f f r o n t e r l e s m o t s

les horizons a été réuni. Domaine enchanté du jazz et du possible (dé)couvert en quatre archipels. Comme tout inventaire, celui-ci est incomplet. Il démontre que les musiques du champ jazzistique et d’ailleurs tiennent à la multiplicité de leurs directions, orientations et désorientations. Ce faisant, Polyfree rappelle que le « jazz » est non seulement objet de désir mais mode de penser, permet-tant d’interroger le monde dans lequel nous vivons et d’en sonder d’autres. Il ne rabat pas la musique sur elle-même, mais voit et entend la société s’y déployer. n

LUDOVIC FLORIN est Maître de conférences spécialisé « jazz » à l’Université Toulouse-Le Mirail. Il a publié Par-delà les clivages ou l’harmonie des contraires : une approche de la musique d’Enrico Pieranunzi aux Presses Acadé-miques Francophones en 2012. Chroniqueur régulier pour Jazz Magazine/Jazzman depuis 2007, il a aussi collaboré pour la Cité de la musique, publié pour Les cahiers du jazz et la revue annuelle Piano.XAVIER DAVERAT est profes-seur des Universités. Spécialiste du droit de la propriété littéraire et artistique, il enseigne à l’université Montesquieu-Bordeaux IV. Il est notamment l’auteur du Tombeau

de John Coltrane (Parenthèse, 2012).

TravellingpanoramiqueLe parti pris de ce livre est d’envi-sager l’histoire contemporaine de la jazzosphère du point de vue de ce que l’on y trouve de plus « vif » au fil des dernières décennies. Un ensemble en forme de travelling panoramique sur les années 1970-2015, finalement les moins discu-tées. Cette fois-ci, afin de rendre compte de la phénoménale, et formidablement enchevêtrée, diversité des directions prises par ces musiques, un équipage de tous

Polyfree LUDOVIC FLORIN, XAVIER DAVERAT

samedi 11 février à 18 h Rencontre avec Ludovic Florin et Xavier Daverat autour de l’ouvrage Polyfree aux éditions Outre Mesure. La rencontre sera animée par Yves Charnet.

Budapest 1956GUILLAUME MÉTAYER

mercredi 1er février à 18 hRencontre avec Guillaume Métayer autour de l’anthologie qu’il a dirigé Budapest 1956. La révolution vue par les écrivains hongrois. La séance sera accompagnée de lectures en français et en hongrois et sera animée par Yvette Goldberger-Joselzon.

vinces, constitue selon les mots de Raymond Aron, une véritable « révolution antitotalitaire », qui a révélé au monde la résistance des consciences à la tyrannie sta-linienne. Le soixantième anni-versaire de cette révolution, à un moment où la Hongrie attire à nouveau les regards de l’Europe, est l’occasion d’en donner un nouveau récit, celui de quelques-uns des plus grands écrivains hongrois, dans des textes pour la plupart encore inédits en fran-çais, que les lecteurs vont décou-vrir pour la première fois. n

GUILLAUME MÉTAYER, ancien élève de l’Ecole normale supé-rieure, agrégé de lettres clas-siques, est chercheur au CNRS et traducteur littéraire du hongrois et de l’allemand. Il a réuni une équipe de traducteurs pour com-poser cette anthologie en hom-mage au soulèvement hongrois de 1956 pour la liberté.1956 est l’un des grands événe-ments de l’histoire de la Hongrie qui marque aussi une grande date dans l’histoire universelle. L’insurrection du peuple hon-grois, à Budapest et dans les pro-

1514Le Testament d’Abel PATRICK GUYON

mardi 7 février à 18 h «La poésie est une psychanalyse». Rencontre avec Patrick Guyon autour de sa dernière œuvreLe Testament d’Abel (Cahiers du C.I.E.L. 2016).

PATRICK GUYON a publié de la poésie et de nombreux essais, et il est aussi traducteur (Dante, Ken-neth White, Celan, Eminescu, Hop-kins, Rilke, Virgile…). Ses textes ont été traduits en italien, en américain, en anglais, en tchèque, en allemand, en espagnol castillan et péruvien, en roumain, en hébreu et en occi-tan.

Intrigue spirituelleC’est un livre imposant qu’on aura comparé à une montagne qui fait pendant à l’autre Himalaya qu’est Pour une politique de l’esprit (Jérôme Millon, 2008), dont l’am-bition réelle, au-delà de l’école, est bel et bien l’institution sociale du genre humain. Or ces deux écri-tures, d’un côté une prose très ten-due et zébrée d’aphorismes ; de l’autre des versets fermes qui, via Saint-John Perse et Claudel, nous ramènent à la Bible, doivent être tenues pour consanguines.Au moins sommes-nous ici sur le versant ésotérique des montagnes de l’esprit. Parallèlement à d’autres œuvres poétiques publiées chez Fanlac, chez Cairn, aux Éditions In/8, Le Testament d’Abel fut com-posé sur près de trente années (les premiers poèmes datent de 1985) et publié avec patience, par pièces et par morceaux, au gré des circonstances et des hasards édito-riaux : Cheyne, 1995-1997-2003 & Séguier, 2004. Cette dernière livrai-son en donne une version défini-tive, revue et augmentée, accom-pagnée de notes, d’extraits de lettres et même de courts essais.Cinq sections de poèmes, d’abord, constituent une intrigue spiri-tuelle, rassemblée sous le titre Le

Livre de la sortie du jour, dont le motif est un tout autre « ache-minement vers la parole ». Cet accouchement de soi, dans les limites d’une souffrance privée et d’une prose d’abord contrainte mais qui finit par se déprendre de l’hermétisme, correspond mot à mot à l’aventure de poésie. La lumière de midi, au beau milieu du livre, peut en marquer le terme. Mais après cette lente traversée, le mouvement se ramifie dans une autre écriture, bien plus philoso-phique que poétique, où la pen-sée explore à nouveaux frais la

difficile question de la naissance de la parole. C’est sous la forme de poèmes spéculatifs (Josué sur les eaux) et le long de cinq lettres adressées à Bonnefoy (La poésie, le langage sauf), que toute parole peut être considérée comme une voix donnée à l’Inconscient, dont le nom est Abel.C’est autour de cet axe, la poé-sie est une psychanalyse, que P. Guyon, qui a donné naguère ici deux conférences : l’une sur la littérature après Auschwitz (Le devoir du poème, Ombres, 1998) et l’autre sur la peinture (La note grise Jeanne Teillet, In Octavo, 2002) conduira sa lecture et sa présentation. n

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r e p e n s e r l e s o r i g i n e sp e n s e r l e p r é s e n t

Le radeau démocratiqueSOPHIE WAHNICH

vendredi 10 février à 18 hRencontre avec Sophie Wahnich autour de la parution de son ouvrage Le ra-deau démocratique. Chronique des temps incertains (Nouvelles éditions Lignes). Rencontre organisée avec le GREP, Groupe de Recherche pour l’Éducation et la Prospective. Sophie Wahnich sera l’invitée du GREP samedi 11 février à 17 h (École supérieure de Commerce).

SOPHIE WAHNICH est histo-rienne, directrice de recherches au CNRS et membre du Centre de Recherches Historiques, direc-trice de l’équipe Tram, transfor-mations radicales des mondes contemporains. Ses recherches actuelles portent sur les institu-tions civiles révolutionnaires et sur les tentatives contemporaines de réappropriation de souverai-netés démocratiques.

ChroniquesSophie Wahnich plaide, écrit et agit pour une autre conception de l’histoire, « qui à la manière de Walter Ben-jamin, fait du passé une catégorie du temps contemporaine du présent. Les périodes du passé, selon cette conception, sont alors des laboratoires à revisiter à la manière de l’anachronisme contrôlé de Nicole Loraux. Revenir vers le présent lesté des ques-tions que se posaient les Athéniens ou les révolutionnaires fran-çais, pour voir com-ment elles peuvent résonner avec nos questions. » La méthode est ainsi posée, qui tient aussi du projet, intellectuel et poli-tique. Méthode et projet que Le Radeau

démocratique illustre exemplai-rement, qui rassemble, en forme de chroniques, les textes que Sophie Wahnich a écrits depuis quelque 25 ans : depuis, précisé-ment, la grève des cheminots de 1995, d’une part, et la mémoire de la marche pour l’Égalité et contre le racisme de 1983, d’autre part. De fait, si quelques belles expé-riences démocratiques ont existé durant ces quelques 25 années,

force est de constater qu’elles se raréfient, la fragile embarcation démocratique semble inexorable-ment se transformer en « radeau » (mais ce mot ne cherche pas à désespérer : le radeau, c’est aussi ce qui vient après le naufrage, ce qui lui survit). Pas une lamenta-tion donc, mais, au contraire, un effort de compréhension et d’in-terprétation de ce qui se passe, des chaussetrapes de l’histoire ;

mais aussi de ses res-sources pour résister à l’oppression et agir là où, si le monde change, il change aussi par nous. Ces chroniques dessinent ainsi une ligne de vie intellec-tuelle et politique où le travail de l’historienne s’écarte des règles académiques pour mettre en œuvre une dialectique des temps, où c’est l’inquiétude du présent qui fait du savoir sur l’histoire une ressource pour penser et argumen-ter. Elles ont d’abord paru dans des revues : Lignes, Contretemps, Vacarme et L’homme et la société, qui ont permis et encouragé l’usage d’une langue plus déliée ou plus reliée à la poétique de la politique. n

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tion » devient possible, et fécond. Et Jean-Claude Milner s’y emploie dans cet essai incisif. […] Elle peut et doit protéger avant tout les corps, leur intégrité, leurs besoins vitaux, mais aussi leur capacité de parler, leur droit à l’expression.

Le « trésorpour toujours »Voilà ce qui constitue le sens et la portée des droits de l’homme, le « trésor pour toujours », pour parler comme Thucydide, de la Révolution française. Pour par-venir à ce résultat, Jean-Claude Milner aura défait l’ancien mythe marxiste, démonté la critique des droits de l’homme que formule Hannah Arendt, tenté également de séparer complètement Révo-lution française et Terreur, ce qui n’est pas la tâche la plus aisée… C’est le caractère unique de l’évé-nement 1789, qui sut proclamer,

définitivement, que les corps parlants ont des droits, du seul fait d’être nés, et que ces droits sont inaliénables, « universels et invariables dans le temps et dans l’espace ». Ces droits des corps parlants sont les conditions pre-mières des droits civiques. Voilà qui reste à jamais actuel. Cela s’ap-plique, par exemple, aux migrants d’aujourd’hui. Quant aux discours politiques qui se sont emparés de l’idée de révolution après 1789, ils ont transformé radicalement cette politique de vie en un instrument de mort. Pour conquérir le pou-voir et le conserver, ils ont décrété que la vérité peut et doit mentir. Ces mauvais maîtres ont meur-tri l’histoire, rendu la révolution obscène. Mais ils n’ont pu tuer la Déclaration des droits. Telle est la leçon. »n

roger-Pol Droit

in Le Monde des Livres

JEAN-CLAUDE MILNER est linguiste, philosophe et essayiste né en 1941 à Paris. Il est entre autres l’auteur aux éditions Ver-dier des livres La politique des choses (2011), Pour une politique des êtres parlants (2011), Le sage trompeur (2013), L’universel en éclats (2014) et de La puissance du détail (Grasset, 2014).

Leçon politique« Elle a aimanté l’histoire mondiale durant deux siècles. La révolution n’a cessé d’habiter les discours politiques, d’orienter les espoirs ou les craintes, de mobiliser les énergies destinées à l’empêcher ou à la faire advenir. Après que la France a renversé la monarchie, proclamé la République, énoncé la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, le terme a quitté 1789. Il est devenu l’élément nodal de quan-tité de représentations. De Marx Engels jusqu’à Mao Zedong et à la révolution chinoise, en passant par Lénine, la révolution bolche-vique et tant d’autres, la révolu-tion satura l’horizon de tout ave-nir possible […] ; la préparer ou l’empêcher, il n’y avait pas d’autre choix », écrit Jean-Claude Milner. Voilà qui est fini….La grande piété révolutionnaire relève du musée, la grande peur des Partageux aussi. Pour Jean-Claude Milner, qui porte ce diagnostic, pareil déclin n’a rien d’un désastre. Au contraire, c’est une chance. Débarrassés des mythes, des croyances, des hori-zons prétendument indépassables, nous pouvons désormais nous intéresser à ce qui est advenu de réel en 1789. « Relire la Révolu-

Relire la Révolution JEAN-CLAUDE MILNER

samedi 21 janvier à 17 h Rencontre avec Jean-Claude Milner autour de son ouvrage Relire la Révolution paru aux éditions Verdier.

Asger Jorn, Brisez le cadre q[u]i e[é]touf[fe] l[‘]image, 1968.

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bassin de la méditerranéee x e r c i c e d ’ a d m i r a t i o n 1918Les derniers jours de René Girard BENOIT CHANTRE

vendredi 27 janvier à 18 h Rencontre avec Benoit Chantre autour de son livre Les derniers jours de René Girard aux éditions Grasset.

BENOIT CHANTRE est édi-teur, membre de la fondation Imi-tatio et président de l’Association Recherches Mimétiques. Auteur de livres d’entretiens (Achever Clau-sewitz avec René Girard, Le Choix de Pascal avec Jacques Julliard, La Divine Comédie avec Philippe Sollers), et d’un essai sur Charles Péguy (Péguy point final), il a collaboré à plusieurs revues (Art Press, Esprit, L’Infini, La Revue des deux mondes) et travaillé pour le théâtre et l’opéra.

Une amitiéRené Girard avait écrit en 1972 : « La violence essentielle revient sur nous de façon spectaculaire, non seulement sur le plan de l’histoire, mais sur le plan du savoir. » Il s’est éteint dans la semaine qui a pré-cédé les attentats du 13 novembre 2015. Il n’avait rien d’un prophète de malheur. Sa pensée donne forme et sens à notre avenir. Nous devons réentendre sa voix.Il m’a fallu répondre au choc de deux événements conjoints : la mort d’un maître et d’un ami, et les horreurs parisiennes. Ces réali-tés constituent une énigme où se confrontent l’invisible et le mons-trueux, la violence et le secret, l’élégance et l’obscénité. Elles m’ont forcé à évoquer les « der-niers jours » : ceux de René Girard et la fin des temps qu’il pensa dans son œuvre.Mais beaucoup se sont mépris sur son pessimisme. L’annonce d’un démembrement du monde révélait moins la mélancolie d’un romantique que la joie du Royaume entrevu un soir d’été en Avignon ou dans le silence par-

fumé de Stanford. J’ai voulu rendre présent ce penseur apocalyp-tique qui fut drôle et discret, dont l’espérance était pro-fonde.Ce livre raconte une ami-tié. Il présente l’œuvre de Girard dans la lumière rétrospective que consti-tue sa fin. C’est au « jour de colère » que se fait entendre la parole. La sienne et celle des textes qu’il sut géniale-ment interpréter : les Évan-giles, Shakespeare, Stendhal ou Proust garderont longtemps pour moi l’accent du Midi. n

avec l’altérité… Au cœur de cha-cun des douze chapitres, le lec-teur découvrira les modalités et les effets des mobilités, libres ou contraintes, et une multitude de questions que soulèvent encore, de nos jours, les processus de transferts culturels dans un uni-vers connecté. Une entrée unique pour mieux comprendre com-ment les Anciens ont pensé leurs dieux et construit leurs représen-tations du divin. n

CORINNE BONNET est profes-seur d’histoire grecque à l’univer-sité Toulouse Jean Jaurès et direc-trice de l’équipe PLH-Érasme sur la réception de l’antiquité.LAURENT BRICAULT est pro-fesseur d’histoire romaine à l’uni-versité Toulouse Jean Jaurès et membre senior de l’institut univer-sitaire de France.

Compréhension desreligions antiquesDans ce livre passionnant sont présentées les religions de la Méditerranée ancienne grecque, romaine, phénicienne et punique,

hébraïque et juive, mésopota-mienne, égyptienne, en mouve-ment. Au fur et à mesure de ces histoires de dieux en voyage, les principaux enjeux inhérents à la compréhension des religions antiques émergent naturelle-ment : les noms des dieux, leurs images, leur traduction, les straté-gies rituelles, le rôle des textes, la place des femmes ou des étran-gers, l’attitude face à la mort, le rapport au pouvoir, les risques du voyage et de la confrontation

Quand les dieux voyagent CORINNE BONNET, LAURENT BRICAULT

lundi 30 janvier à 18 h Rencontre avec Corinne Bonnet et Laurent Bricault autour de leur ouvrage Quand les dieux voyagent. Cultes et mythes en mouvement dans l’espace méditerranéen antique paru aux éditions Labor et Fides.

Rencontre et ReconnaissanceOLIVIER GUERRIER

lundi 9 janvier à 18 h 30À la suite du «Classique au détail» consacré à une page de Montaigne, rencontre avec Olivier Guerrier autour de son livre Rencontre et Reconnaissance. Les Essais ou le jeu du hasard et de la vérité (Classiques Garnier). En dialogue avec Yves le Pestipon.

savante. C’est dire que les mots « rencontre » et « vérité », surtout si on les lie au mot « hasard » sont importants pour qui s’essaye à cet ouvrage tout à fait unique, à cette exception créée pendant des années par un homme qui a su rencontrer le monde si chan-geant de son siècle et se retirer pour écrire en vérité dans sa « librairie » sous des poutres ins-crites de phrases antiques. Oli-vier Guerrier, qui porte, parmi d’autres titres, celui de président de la « Société des amis de Mon-taigne », a choisi, pour notre joie, de réunir « rencontre » et « vérité » par une conjonction, qui est exactement de coordination,

comme elle paraît souvent chez son auteur favori, où elle suscite du jeu, des nuances, des possibi-lités d’escapade et d’invention. Son livre est savant, mais on a besoin de guides savants pour lire Montaigne, qui l’était étonnam-ment. Son livre est attentif car l’on a besoin d’une école d’atten-tion pour déguster la pensée d’un maire de Bordeaux qui écrit « à sauts et à gambades ». Son livre est amoureux, puisqu’il n’y a pas d’amour sans rencontre, qui soit un moment de vérité. On peut « l’accueillir des bras de la cour-toisie et de la reconnaissance les plus ouverts ». n

Y. Le PestiPon

O. GUERRIER est professeur en langue et littératures françaises à l’université Toulouse Jean-Jaurès, membre honoraire de l’Institut universitaire de France et actuel président de la Société interna-tionale des amis de Montaigne. Il est spécialiste des rapports entre littérature et savoirs à la Renais-sance, de Montaigne, de La Boé-tie et de la réception de Plutarque dans l’humanisme.RENCONTRER LES ESSAIS de Montaigne est une épreuve de vérité. On s’y découvre étrange à l’aventure des phrases, qu’on lit parfois au hasard, sans suivre le fil des pages, et parfois ligne à ligne, de façon éventuellement très Fa

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paru aux éditions Gallimard en 2013. Elle est également l’auteur de Le Roman juif américain, une écriture minoritaire (Payot, 1980), Le Shtetl, la bourgade juive de Pologne de la tradition à la modernité (Payot, 1982), Dans la langue de personne : poédie yid-dish de l’anéantissement (Le Seuil, 1993) et Brasiers de mots (Liana Levi, 2003).LEÏB ROCHMAN est un jour-naliste et homme de lettres né à Minsk-Mazowiecka, dans un milieu hassidique. Pendant la guerre, il se trouve enfermé dans le ghetto puis s’évade du camp de travail où il a été transféré en 1942. Il passe deux ans chez une paysanne polonaise, caché entre deux murs. Victime du pogrom de Kielce après la libé-ration, il sera soigné en Suisse et voyagera en Europe jusqu’en 1950, avant de s’installer définitivement à Jérusalem. Il disparaît en 1978.

Écriture déferlanteLe déluge est un recueil de dix nouvelles qui évoquent la Shoah, l’exécution des hommes et la coexistence entre les morts et les vivants. « Leïb Rochman a l’audace des timides, le souffle des méditants, la créativité des êtres libres. […] Sous la plume de Leïb Rochman, chaque mot est une victime dont il cherche à honorer le souvenir. Son écriture déferlante charrie les morts, puis se laisse porter par le vent, absor-ber par la terre, rouler par les vagues. Jusqu’à s’éteindre, assé-chée. Débarrassée de ses larmes. Happée par le vide. » n

Marine lanDrot, TéLéraMa

RACHEL ERTEL née à Slonim, est professeure honoraire de l’uni-versité Paris-Diderot, essayiste et traductrice française. Elle est spé-cialiste de la langue et de la littéra-

ture yiddish. Traductrice du yiddish et de l’anglais, elle a publié une trentaine de traductions, citons entre autres À pas aveugles de par le monde de Leïb Rochman

Le déluge RACHEL ERTEL

jeudi 16 février à 18 h Rencontre avec Rachel Ertel autour de la traduction du yiddish du livre de Leïb Rochman Le déluge paru aux éditions Buchet Chastel. Organisée en lien avec l’association Hébraïca. Débat animé par Maurice Lugassy.

Chasser les juifs pour régner JULIETTE SIBON

mardi 10 janvier à 18 h Rencontre avec Juliette Sibon autour de l’ouvrage Chasser les juifs pour régner. Les expulsionspar les rois de France au Moyen Âge paru aux éditions Perrin. Organisée en lien avec l’association Hébraïca. Débat animé par Maurice Lugassy.

JULIETTE SIBON est agrégée d’histoire et docteur en histoire médiévale, maître de conférences d’histoire médiévale à l’université d’Albi. Elle a réalisé et soutenu sa thèse de doctorat consacrée aux juifs de Marseille au XIVe siècle à l’université de Paris X-Nanterre, sous la direction d’Henri Bresc. Ses recherches postdoctorales portent sur les relations entre les com-munautés juives de Méditerranée occidentale, Provence, Catalogne, Baléares, Sardaigne, à partir des sources latines et hébraïques du

bas Moyen Âge. Elle est également directrice de la Nouvelle Gallia judaica.

Histoire particulièreDe Philippe Auguste (en 1182) à Louis XII (en 1501), les rois de France ont chassé puis rappelé les juifs à plusieurs reprises, sem-blant hésiter sur le sort qu’il fallait leur réserver dans le royaume. Les intellectuels chrétiens dévelop-paient une argumentation de plus en plus violente face au judaïsme, religion jugée fausse et inférieure,

mais concevaient le maintien des juifs en chrétienté, et le pape se portait garant de leur sécurité.Ces faits, pourtant au cœur de la genèse de l’État moderne au Moyen Âge, demeurent largement méconnus et sont souvent lais-sés de côté par les médiévistes. Retrouver le fil des événements, cerner la volonté politique des décideurs au-delà de leur détes-tation personnelle des juifs et de l’antijudaïsme dominant dans la société chrétienne, saisir le point de vue des intellectuels et le sen-timent des sujets chrétiens, tenter de comprendre comment les vic-times réagissaient et, finalement, inscrire l’histoire particulière des juifs dans l’histoire générale du royaume de France au temps des derniers Capétiens et des pre-miers Valois, telles sont les ambi-tions de ce livre. n

Une famille juive du temps de l’exode AVEC ANNY BLOCH-RAYMOND

mardi 21 février à 18 hRencontre avec Anny Bloch-Raymond autour de l’ouvrage Une famille juive du temps de l’exode aux éditions Michel Houdiard.

leur Citroën, atteignent la Haute Loire et s’arrêtent à Sauges. Pour Yvonne et sa famille, cet arrêt dû au hasard, imposé par la débâcle, dure trois mois, de juin à septembre 1940. Yvonne écrit alors 150 recettes d’une écriture dense et régulière dans un petit carnet. Celui-ci va l’accompa-gner tout au long de son exis-tence, un repère, un guide. Dans l’exil, la mémoire des nourritures

ANNY BLOCH-RAYMOND est socio-anthropologue, docteur en sciences sociales bilingue. Elle est notament l’auteur Des berges du Rhin aux rives du Mississipi. Histoire et récits des migrants juifs (Michel Houdiard, 2009).L’EXODE, JUIN 1940. Yvonne Dockès n’a pas vingt ans. Avec ses parents, elle quitte les Vosges pour rejoindre Nîmes dans le Sud de la France. Tous trois voyagent dans

familiales reste un ancrage face au désarroi et à la faim. Entre cuisine juive et autres inspira-tions, nous entrons dans le récit de familles juives ouvertes sur le monde, transportant leur histoire sans dénégation ni enfermement. Une approche historique sur les années 1940-1944 et la cuisine de guerre, une approche anthropo-logique sur les rites et les savoir-faire au féminin. n

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f r o n t d e l i b é r a t i o nc o u p d ’ é t a t 2322Le siècle Perón ALAIN ROUQUIÉ

mercredi 11 janvier à 18 h Rencontre avec Alain Rouquié autour de son ouvrage Le siècle Perón. Essai sur les démocratieshégémoniques (Seuil).

ALAIN ROUQUIÉ est polito-logue, spécialiste de l’Amérique latine contemporaine, et directeur de recherche émérite au CERI-Sciences Po. Il a notamment publié L’État militaire en Amérique latine (Seuil, 1982) et À l’ombre des dictatures. La démocratie en Amérique latine (Albin Michel, 2010).

Autocratie électiveÉlu président en 1946 dans le pro-longement d’un coup d’État mili-taire, Juan Perón a gouverné l’Ar-gentine un peu moins de dix ans. Le régime qu’il a instauré est for-mellement démocratique et plu-raliste mais éminemment plébisci-taire. Socialement généreux, il s’est

appuyé sur des syndicats uniques étatisés et sur l’armée. Renversé et condamné à l’exil, le président n’a cessé de peser sur la politique de son pays qu’il a contribué à dés-tabiliser jusqu’à être réélu triom-phalement presque vingt ans plus tard. Depuis soixante-dix ans, Perón, vivant ou mort, allié au sou-venir mythifié de son épouse Eva, domine la politique argentine.Alain Rouquié analyse ici dans la durée l’expérience péroniste, ses ambiguïtés, ses faux-semblants et sa légende. Il décrypte les raisons de son énigmatique survie. Il en dégage les éléments d’un modèle politique qui unit au nationalisme l’appui populaire organisé et le culte du chef charismatique. En

suivant la trajectoire de ce phéno-mène politique singulier, il nous éclaire sur un type de régime où la démocratie se réduit, pour l’essen-tiel, aux consultations électorales. Au XXIe siècle, des « démocraties hégémoniques » de profil similaire se sont établies dans plusieurs pays d’Amérique latine. De nombreux États contemporains sur d’autres continents connaissent égale-ment des régimes d’« autocratie élective ». Et même certains pays européens semblent aujourd’hui vouloir suivre leur exemple. Si l’Argentine vit toujours au rythme des avatars du péronisme, peut-être sommes-nous entrés, sans le savoir, dans le « siècle de Perón ». n

De la bataille d’Algerà l’indépendancePeut-on raconter autrement l’histoire de la guerre d’Algérie ? L’ambition de ce livre est de rap-porter, en se fondant sur toutes les sources possibles et en particulier sur des documents inédits ou dif-ficilement accessibles, un récit de cette guerre telle qu’elle a été vue, vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les combat-tants indépendantistes. Tous les aspects du conflit prennent alors un tour totalement différent. La lecture du premier tome de cette histoire de ce qu’on appelle du côté algérien la guerre de Libéra-tion ou la Révolution a permis de constater à quel point il s’agit là d’un regard neuf.Ce second volume, qui s’ouvre avec l’assassinat d’Abane Ramdane par les autres chefs du FLN, au len-demain de la bataille d’Alger, et va jusqu’à l’indépendance et les implacables luttes pour le pouvoir qu’elle entraîne, confirme que, sous ce regard neuf, la plupart des aspects de la guerre prennent un tour totalement différent. Le temps de la politique et des négociations en vue de mettre un terme au conflit, quand l’aspect militaire du combat devient peu à peu moins essentiel, sera en effet aussi celui de profonds bouleversements, ignorés du côté français, au sein du FLN. Des bouleversements pro-voquant des affrontements dont les premiers bénéficiaires seront Ahmed Ben Bella et Houari Bou-mediene au cours de l’été 1962, mais dont les conséquences se font sentir jusqu’à aujourd’hui. n

RENAUD DE ROCHEBRUNE est journaliste, écrivain, éditeur et entre autres auteur de plu-sieurs ouvrages d’histoire dont Les patrons sous l’Occupation

(O. Jacob, 2013). Il fut rédacteur en chef à l’hebdomadaire Jeune Afrique, où il écrit toujours, et est membre du comité de rédaction de La Revue.

La guerre d’Algérie vue par les algériens RENAUD DE ROCHEBRUNE

mercredi 25 janvier à 18 h Rencontre avec Renaud de Rochebrune, co-auteur avec Benjamin Stora des deux volumesde l’ouvrage La guerre d’Algérie vue par les algériens paru aux éditions Denoël.

J’ai pris des trains dans l’hiver NADINE PICAUDOU-CATUSSE

samedi 11 février à 16 hRencontre avec Nadine Picaudou-Catusse autour de son ouvrage J’ai pris des trains dans l’hiver éditéchez Arcane 17.

un siècle d’histoire (1997-2003), publiés chez Complexe.PAR LA VOIE de la narratrice en proie au vertige du deuil, se dessine, par touches successives, au gré des cheminements de la mémoire, la figure de l’absent, Guy Catusse, disparu en 2012. Ce fils de mineur de Carmaux, porté par la rage et la fierté ouvrière, qui fut militant des CEMEA, syndicaliste et responsable com-muniste, était aussi fou de litté-rature et de peinture, amoureux de théâtre et d’art baroque. De l’école Victor Hugo de Carmaux à la fac de lettres de Toulouse, des

Éclaireurs à l’Union des étudiants communistes, de la Fédération du PC de Tarn-et-Garonne aux séminaires universitaires pari-siens, s’esquisse le portrait d’un inguérissable vivant, celui d’un être profondément accordé à son temps, dont l’itinéraire personnel figure celui d’une génération. Ce récit du temps retrouvé restitue l’histoire d’un engagement poli-tique et intellectuel et la mémoire d’un amour, le temps individuel et le temps commun, pour attes-ter de ce qui fut, pour que ce qui est une fois advenu au monde soit rendu au monde. n

NADINE PICAUDOU est agré-gée d’histoire, ancienne élève de l’École normale supérieure. Elle a vécu plusieurs années au Liban où elle était chercheure au CERMOC (Centre d’études et de recherches sur le Moyen Orient contempo-rain). Elle a enseigné à Jussieu (Paris VII), puis à l’Institut natio-nal des langues et civilisations orientales de Paris. Aujourd’hui professeur à l’université de Paris La Sorbonne, elle est notamment l’auteur de La Déchirure liba-naise (1996), La Décennie qui ébranla le Moyen-Orient (1914-1923) (1999) et Les Palestiniens, R

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a c c u e i l s – é c u e i l smigrations – déplacements

GUILLAUME LE BLANC est professeur à l’Université Paris Est Créteil, où il est titulaire de la chaire de philosophie pratique. Il est notamment l’auteur de Courir : Méditation physique (Flamma-rion, 2012).FABIENNE BRUGÈRE est titu-laire de la chaire de philosophie des arts modernes et contempo-rains à l’université Paris 8. Elle est notamment l’auteur de La Poli-tique de l’individu (La République des Idées, Seuil, 2013).

Lorsqu’elle existeQui se souvient encore des boat people, ces centaines de milliers de réfugiés qui fuirent le Viet-nam après l’effondrement du régime communiste en 1979 ? Ou de la mobilisation des plus grands intellectuels de l’époque, Sartre et Aron notamment, en leur faveur ?Qui envisage sérieusement les Roms comme une compo-sante essentielle du continent et des peuples européens ? Les migrants comme le grand fait politique des temps à venir ?L’hospitalité, valeur si caracté-ristique de l’Europe, de l’Anti-quité aux Lumières, semble avoir perdu tout crédit.Lorsqu’elle existe, c’est travestie sous les habits de la charité ou de l’aide humanitaire, et désin-vestie de sa force révolution-naire, philosophique et politique. Ce premier essai sur la question, nourri de séjours dans la jungle de Calais et à Berlin, entend la lui redonner. n

La Fin de l’hospitalitéGUILLAUME LE BLANC, FABIENNE BRUGÈRE

jeudi 9 février à 18 hRencontre avec Guillaume Le Blanc et Fabienne Brugère autour du livre La Fin de l’hospitalité. Lampe-dusa, Lesbos, Calais : jusqu’où ira-t-on ? (éditions Flammarion).

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Décamper. De Lampedusa à CalaisSAMUEL LEQUETTE, DELPHINE LE VERGOS

Vendredi 17 février ou samedi 18 févrierRencontre avec des auteurs (écrivains, sociologues, anthropologues, cinéastes) du livre collectif : Décamper(ouvrage sous la direction de Samuel Lequette et Delphine Vergos, Éditions La Découverte).

l’exil, qui questionne les contextes et les objectifs des pouvoirs publics, de l’action humanitaire et des politiques migratoires euro-péennes récentes. Parce qu’il fait appel à l’enquête et à l’archive, au récit et à la poésie, à l’image et à la musique, il peut se lire comme un roman, un essai ou un docu-mentaire, se regarder comme un album de famille composé de vies réelles, d’une série de moments vécus, ou encore s’écouter comme un album de chansons. La parole est donnée aux réfugiés, bénévoles (militants, médecins, juristes, enseignants), chercheurs (anthro-pologues, sociologues, géographes, architectes), aux journalistes et enfin aux artistes (musiciens, photographes), qui appréhendent

et explorent dans leur œuvre, par-fois avec la participation des réfu-giés eux-mêmes, l’expérience de la migration. À l’heure où se pose avec acuité les questions politiques de l’amélioration des conditions de vie des réfugiés et de l’ouver-ture des frontières, cet ouvrage propose, à travers une réflexion globale et la description locale d’une réalité multiforme marquée par le non-droit, la surveillance et l’exclusion, de mettre en pers-pective les parcours de milliers de personnes vivant dans les camps, et de découvrir leur quotidien, tel qu’il s’invente dans ces lieux caractérisés par le confinement et l’insalubrité, où la misère du monde s’expose en plein jour. n

SAMUEL LEQUETTE, écrivain et critique littéraire, a été direc-teur pendant plusieurs années d’une maison d’édition d’écri-tures contemporaines. Il est aujourd’hui directeur du label indépendant Nuun records.DELPHINE LE VERGOS est chargée de communication et de développement de projets artis-tiques, culturels et politiques au sein de la Maison de l’Environ-nement de Dunkerque. Elle est codirectrice du label indépendant Nuun records.PARTANT DE L’OBSERVATION des lieux et des conditions de vie des réfugiés dans les camps du nord de la France depuis 2002, ce livre-disque est un espace collec-tif de réflexion et de création sur

ment constitutif d’un ordre poli-tique et de fonction d’investisseur en dernier ressort pour recouvrer une croissance soutenable.Seul l’avènement d’une véritable puissance publique européenne peut permettre la revitalisation des démocraties nationales en desserrant l’étau réglementaire de l’UE. En concevant la possibi-lité d’un partage des responsa-bilités politiques entre ces deux niveaux, les auteurs envisagent la figure inédite d’une double démocratie. n

NICOLAS LERON est chercheur associé à Sciences Po, président du think tank EuroCité et vice-pré-sident du site d’actualité des livres et des idées Nonfiction.frMICHEL AGLIETTA est éco-nomiste, professeur émérite à l’université Paris Ouest, conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales. Il a été membre de l’Institut universitaire de France et du Haut Conseil des finances publiques.

Rendre aux citoyensNous avons un besoin absolu d’Europe. Le « Brexit » illustre la défiance des peuples à l’égard d’une Union européenne dont ils

dénoncent l’autoritarisme tech-nocratique. Attisé par la victoire de Trump, le repli nationaliste pourrait bien l’emporter.En prenant pour point de départ la question de la démocratie, cet essai développe des propositions concrètes pour surmonter la crise européenne en commen-çant par rendre aux citoyens le pouvoir de se prononcer sur les grandes options économiques. La méthode des petits pas est révo-lue. Le contexte historique actuel appelle un nouvel acte fondateur, comme le furent l’institution du marché commun ou la création de l’euro. Cet acte, les auteurs le situent dans un budget européen, avec sa double dimension d’élé-

La double démocratie NICOLAS LERON, MICHEL AGLIETTA

mardi 31 janvier à 18 h Rencontre avec Nicolas Leron autour de son ouvrage La double démocratie (Seuil) co-écrit avec Michel Aglietta.

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s u j e t / o b j e td é s a s t r e é c o l o g i q u e 2726Conversation socratiqueVINCENT DESCOMBES

mercredi 18 janvier à 18 h Rencontre avec le philosophe Vincent Descombes. En conversation avec Henri Commetti, professeur de philosophie et de culture générale aux lycées Fermat et Ozenne de Toulouse.

VINCENT DESCOMBES est philosophe, spécialiste de la phi-losophie du langage et de la phi-losophie de l’action et directeur d’études à l’EHESS. Il a publié récemment Le Complément de sujet : enquête sur le fait d’agir de soi-même (Gallimard, 2004) et Le raisonnement de l’ours. Et autres essais de philosophie pratique (Seuil, 2007).

Analyse conceptuelle« À l’héroïsme philosophique, Vincent Descombes a toujours opposé une forme de prudence et de ressassement patients. Non pas qu’il s’agirait pour lui de partir à la quête d’un fonde-ment ou d’une essence introuvable, mais cela procède bien plutôt de titillements répé-

tés devant un certain nombre de crampes qui hantent le discours de la philosophie. Interrogeant les différentes figures du sujet, sa pensée ne pouvait éviter de débattre dès Le Même et l’autre (1979) avec l’ensemble de la phi-losophie française marquante de son époque : phénoménologie, structuralisme, ontologie fonda-mentale, herméneutique, etc. À l’encontre de la fascination que ne sont pas sans exercer ces pers-pectives, l’allure de sa philosophie a f f i ch e la plus grande

modestie tant l ’ a n a l y s e scrupuleuse de nos jeux

de langage en constitue à la fois l’objet et la méthode. Mal-gré une œuvre abondante et une notoriété indiscutable, Vincent Des-

combes, n’a jamais souhaité occuper le siège si encombré de l’intellectuel.

Le poli-tique est p o r t a n t toujours resté au cœur de ses préoccupa-tions et plusieurs de ses derniers ouvrages ne sont pas sans consé-quences sur le sens des concepts qui en animent les questions. Dans le diptyque constitué de La denrée mentale (1995) et de Les institutions du sens (1996), la philosophie de l’esprit renvoie à une ontologie holistique du social ; Le Complément de sujet (2004) interroge le concept de sujet dans les dimensions de la réflexivité et de l’autonomie de l’agir et s’achève sur une analyse du concept de sujet de droit ; Les Embarras de l’identité (2013) se conclut sur la question du statut des entités collectives. C’est par ce biais du politique que s’ouvrira cette rencontre avec Vincent Descombes avec la conviction que derrière la sobriété du rasoir d’Occam s’effectuent une théra-

pie salutaire à l’encontre de tous les sophismes qui encombrent la pen-sée et de véritables Exer-

cices d’humanité pour reprendre le titre de ses

entretiens paru en 2013. Il n’y a ici à l’œuvre aucune inquiétude métaphysique, seulement la ferme conviction que la philosophie à travers l’analyse conceptuelle peut nous conduire à modifier notre description de nous-mêmes et à une compréhension plus exacte des formes de vie dans les-quelles nous sommes engagés. » n

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Tout est prêt pour que tout empire HERVÉ KEMPF

jeudi 19 janvier à 18 h Rencontre avec Hervé Kempf autour de son ouvrage Tout est prêt pour que tout empire, 12 leçons pour éviter la catastrophe paru aux éditions du Seuil.

HERVÉ KEMPF est journaliste et écrivain, auteur de nombreux essais à succès. Il est l’actuel rédac-teur en chef du site d’information en ligne « Reporterre ». Il est l’auteur de nombreux livres parmi les plus récents, citons notamment aux édi-tions du Seuil : Comment les riches détruisent la planète (2007), Pour sauver la planète, sortez du capi-talime (2009), L’Oligarchie ça suf-fit, vive la démocratie (2011) et Notre-Dame-des-Landes (2014).

Désordre globalL’époque vacille sous la pression de trois menaces : le désastre éco-logique, le terrorisme, l’épuise-ment de l’économie productiviste. Mais elles sont toujours abordées comme si elles étaient indépen-dantes les unes des autres.Elles sont pourtant les manifesta-tions d’une même situation dont il est urgent d’élucider les méca-nismes.Ceux-ci se sont formés durant les trente dernières années, depuis le grand tournant qui s’est opéré autour de 1980. Chute de l’URSS, victoire du capitalisme, vide idéo-logique et montée de l’islam, ascension des inégalités et obses-sion de la croissance, soif de pétrole et crise écologique, déve-loppement du terrorisme, migra-tions, fragilité du système finan-cier… tous ces éléments se sont mis en place pour produire dans les années à venir un désordre global.L’idéal progressiste qui a animé le monde depuis deux cents ans s’est effacé devant une perspec-tive apocalyptique. Cependant, l’oligarchie, crispée sur ses pri-

vilèges, poursuit sa montée en autoritarisme vers le recours à la force, tandis que les résistances se radicalisent.Le monde peut-il échapper à la guerre civile mondiale que pro-met la combinaison d’inégalités insupportables, d’une crise écolo-gique toujours plus grave et d’in-tégrismes religieux prospérant sur le vide de sens de l’époque ? Rien n’est moins sûr. À moins que…Depuis, Comment les riches détruisent la planète, Hervé Kempf produit une œuvre déca-pante, décrivant avec justesse l’époque. En unissant dans ce nou-vel essai les logiques entremêlées de l’histoire récente, il offre sur les temps que nous vivons le regard original d’une écologie embras-sant tous les aspects des mutations en cours. n

SAMEDI 14 JANVIER À 20H30 NUIT DES LIBRAIRESSoutien à Asli Erdogan : lectures solidaires autourde l’ensemble de ses œuvres à la librairie.

Asli Erdogan, romancière est incarcérée à Istanbul depuis le 17 août 2016. Voix parmi les plus importantes de la littérature turque contemporaine, Asli Erdogan a été arrêtée à son domicile dans la nuit du 16 au 17 août. Depuis elle est incar-cérée à Bakirköy, la prison stambouliote pour femmes. Elle encourt, comme la traductrice Necmiye Alpay, la réclusion à perpétuité. Suite à son arrestation et à la menace d’emprisonnement à perpétuité, plusieurs appels internationaux sont lancés, visant à la soutenir en lisant ses textes. Le CNL appelle donc à lire les textes d’Asli Erdogan, à signer les pétitions qui demandent sa libération.Agée d’une quarantaine d’années, Asli Erdogan intervient dans le champ poli-tique, notamment pour la défense des droits humains, des droits des femmes (elle dénonce des viols de jeunes kurdes par la police turque) ainsi que de la cause kurde et la reconnaissance du génocide arménien. Physicienne de formation, elle a travaillé au Centre européen de recherches nucléaires de Genève. Ses livres sont traduits en Europe comme aux États-Unis. Actes Sud a notamment publié La Ville dont la cape est rouge (2003), Le Mandarin miraculeux (2006), Les Oiseaux de bois (2009) et Le Bâtiment de pierre (2013).R

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é c o l e t o u l o u s a i n el e c o r b u s i e r e n c r i s e 2928Misère de l’espace moderneOLIVIER BARANCY

vendredi 13 janvier à 18 hRencontre avec Olivier Barancy autour de la parution de son ouvrage Misère de l’espace moderne :la production de Le Corbusier et ses conséquences (Agone).

OLIVIER BARANCY est archi-tecte. Il a notamment traduit et édité William Morris (L’Âge de l’ersatz, L’Encyclopédie des nui-sances, 1996).

Incontournableréférence« Deux types de villes semblent aujourd’hui se distinguer. La plu-part des cités comme Amsterdam, Prague ou Paris sont désormais partiellement préservées et desti-nées à une population privilégiée, tirant une partie de leurs res-sources du tourisme international ; la tendance est à la réduction de la surface des chaussées, à la création de rues piétonnes dédiées au com-merce de deuxième nécessité et à la protection des quartiers anciens. En contrepartie leurs périphéries sont devenues des non-villes. Ail-

leurs, en Amérique du Nord ou du Sud et singulièrement en Asie, la priorité est donnée à la voiture, l’habitat vertical proliférant de vingt étages est l’unité minimale de base, tandis qu’on se ravitaille dans des centres commerciaux gigantesques situés en périphérie urbaine. Les bidonvilles, bien loin d’être éradiqués, s’accroissent.La responsabilité des profession-nels de l’aménagement, évidente, n’est pas récente. Les architectes n’ont jamais ressenti la nécessité d’encadrer l’exercice de leur pro-fession par des principes éthiques. Pour promouvoir leur ego, les architectes organisent entre eux des concours de beauté, se remettent réciproquement des prix et des médailles d’or, révélant ainsi leur absence de sens moral. »Si on demandait à un non-spé-cialiste de citer un architecte moderne français, c’est certai-nement le nom de Le Corbusier qui surgirait spontanément. Or celui-ci, d’origine suisse, n’était pas non plus architecte, il n’était pas diplômé. Reste la modernité : effectivement, sa réussite est là. Elle vient en particulier de son habileté à avoir su organiser et promouvoir son image publique au détriment de la qualité de son œuvre construite, catastrophique. Préférant le discours à la chose bâtie et l’image à la réalité, Le Cor-busier reste un inspirateur de pre-mier plan pour le monde contem-porain.En 2015, l’année du cinquante-naire de sa mort, il apparaissait toujours comme l’incontournable référence dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme,

et son influence restait prépondé-rante. Dans l’avalanche de textes parus sur lui, très peu l’ont criti-qué et aucun n’a su décrire, selon nous, le monde cauchemardesque que Le Corbusier voulait édifier. Fondé sur l’analyse de sa produc-tion (bâtie ou théorique), ce livre montre l’imposture du créateur, le caractère totalitaire de ses pro-jets et la misère spatiale qu’il a engendrée, de son vivant jusqu’à aujourd’hui. n

mauvaise, de la réception d’une œuvre, d’un artiste et du dévelop-pement de l’art en dehors d’une cour princière. La démarche pri-vilégie les enjeux de ces textes replacés dans une histoire de l’art européenne. Il s’agit aussi d’exa-miner comment les auteurs ont assimilé les principaux préceptes artistiques pour proposer un dis-cours adapté au contexte toulou-sain. La mise en relation des textes et des œuvres donne lieu à une réflexion d’ordre méthodologique et historiographique qui permet de mieux comprendre non seu-lement la réception des artistes et de leur production mais égale-ment la construction d’une école de peinture. n

STÉPHANIE TROUVÉ est doc-teure en histoire de l’art moderne de l’université de Paris X Nanterre. Elle travaille dans le projet LexArt, Words for Art : The Rise of a Termi-nology (1600-1750) sélectionné par le Conseil européen de la recherche.

Développementde l’artLe propos de ce livre est de mener une enquête sur la peinture à Tou-

louse du XVIIe siècle à partir d’un corpus, sans équivalent pour une ville de province, d’une vingtaine de textes qui ont pris plusieurs formes telles que la littérature de dévotion visant à légitimer les images (Molinier), la glorification d’un décor (Malapeire) et la des-cription de tableaux selon des critères artistiques (Dupuy du Grez) ; certains reflètent le point de vue d’un peintre sur son métier (Pader), d’autres s’attachent à la vie des peintres et ont contribué à la construction du mythe de l’artiste (Rivalz, Malliot). Ces écrits posent la question du statut du peintre, de la notion d’école, de l’éducation du regard pour distin-guer une bonne peinture d’une

Peinture et discoursSTÉPHANIE TROUVÉ

samedi 14 janvier à 18 h Rencontre avec Stéphanie Trouvé autour de son ouvrage Peinture et discours. La construction de l’école de Toulouse paru aux Presses Universitaires de Rennes.

De la naissance du cinéma kabyle… FRÉDÉRIQUE DEVAUX YAHI

jeudi 12 janvier à 18 hRencontre avec Frédérique Devaux Yahi auteur du livre De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh paru aux éditions de l’Harmattan. En lien avec l’ESAV (École supérieure de l’Audiovisuel).

guermouth (1996), Machaho, de Belkacem Hadjadj (1996), La Montagne de Baya, d’Azze-dine Meddour (1997). Dans cet essai très documenté, l’analyse filmique soutient l’interroga-tion identitaire : « Qu’est-ce au fond qu’un film kabyle ? ». Plus que par les thèmes, les réponses passent par les formes : narratives pour la tradition orale des contes au-delà du réalisme, figuratives par les montagnes ou la symbo-lique des grottes, morales par les épreuves des femmes et de per-sonnages transfuges, poétiques enfin par les variations visuelles ou sonores. ». n

Florent GuézenGar,Cahiers du Cinéma

FRÉDÉRIQUE DEVAUX YAHI est née d’une mère française et d’un père kabyle. Maître de conférences à Aix-Marseille Uni-versité. Elle est également réalisa-trice indépendante de documen-taires, certains sur la Kabylie. Elle vit entre Paris et Bgayet en petite Kabylie. « S’INTÉRESSANT aux cinémas d’Afrique, d’Asie ou de mino-rités peu visibles, la collection Images plurielles ouvre le champ riche et contemporain des ciné-matographies non nationales : ici le cinéma kabyle. F. Devaux Yahi se penche sur trois longs-métrages de fiction tournés en langue berbère, réalisés en Algé-rie au cœur de la « décennie noire » des années 90 : La Colline oubliée d’Abderrhamane Bou- A

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u n a u t r e g e n r ev i s a g e s d e f e m m e s

tradition sans l’exprimer totale-ment ; 2/ elle en a modifié certains éléments, et lesquels ; 3/ elle pro-pose une vision de l’homme et de la société différente de la pensée de l’extrême-droite. En étudiant ses déclarations et ses discours, en examinant les inspirations philosophiques de son parti, en interrogeant des membres de son entourage et des spécialistes de l’extrême-droite, ce livre mettra en lumière les lignes de forces de l’idéologie du Front national d’aujourd’hui, afin de répondre à la question que tout le monde se pose : à la veille de l’élection pré-sidentielle de 2017 le FN a-t-il vrai-ment changé ? n

MICHEL ELTCHANINOFF agrégé et docteur en philosophie, spécialiste de philosophie russe, a récemment publié Dostoïevski, le roman du corps (éditions Jérôme Millon, 2013), Dans la tête de Vla-dimir Poutine (Actes Sud, 2015) et Les nouveaux dissidents (Stock, 2016). Il est rédacteur en chef adjoint de Philosophie Magazine.

Lignes de forcesEn avril 2015, Marine Le Pen a bruyamment rompu avec son père, qui venait de réaffirmer, dans un entretien à Rivarol, des motifs classiques de l’extrême-droite : rapport charnel au pays, apologie du combat et de l’instinct vital, défense de « l’Europe boréale » contre les invasions migratoires et du peuple contre les élites déraci-nées, minimisation de la Shoah… La présidente du Front National n’a cependant pas répondu sur le fond, se contentant de dénon-cer une démarche dommageable pour son parti en pleine « dédiabo-lisation ». Il faut donc comprendre si 1/ elle demeure fidèle à cette

Dans la tête de Marine Le Pen MICHEL ELTCHANINOFF

samedi 18 février à 17 h Rencontre avec Michel Eltchaninoff autour de la parution de son ouvrage Dans la tête de MarineLe Pen aux éditions Actes Sud.

17 femmes prix Nobel de sciences HÉLÈNE MERLE-BÉRAL

samedi 4 février à 18 h Rencontre avec Hélène Merle-Béral autour de son ouvrage 17 femmes prix Nobel de sciences paru aux éditions Odile Jacob. La rencontre sera animée par Hugues Chap, professeur de chimie UPS/Toulouse.

HÉLÈNE MERLE-BÉRAL est médecin, professeur d’hématologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie-Paris-VI. Elle a été chef du service d’hématologie biologique de l’hô-pital de la Pitié-Salpêtrière. Spécia-liste des leucémies, elle a particuliè-rement travaillé sur les leucémies chroniques de l’adulte.

Quête passionnéedu savoir« Faites le test. Sans tenir compte du palmarès 2016, pouvez-vous citer le nom de femmes ayant reçu un prix Nobel de sciences ? Marie Curie ? Évidemment sa fille Irène Joliot-Curie ? Facile. Françoise Barré-Sinoussi ? Bien sûr. Et qui d’autre ? La plupart des « Nobelles » n’ont eu qu’une célébrité transitoire, encore plus que leurs collègues masculins. Et surtout, elles restent incroyable-ment peu nombreuses : dix-sept depuis 1901, sur un total de 583 récipiendaires, soit 2,9 %. Quelles sont leurs trajectoires, person-nelles et professionnelles ? Quels obstacles ont-elles eu à affronter ? C’est à ces questions que s’est attelées Hélène Merle-Béral, pro-fesseur d’hématologie, en dressant un portrait de chacune de ces grandes scientifiques. Une belle et judicieuse initiative ! Sans surprise, elles partagent une curiosité intel-lectuelle inépuisable, une quête passionnée du savoir, un caractère souvent bien trempé. « Mari, amant, ami ou collègue, elles ont presque toutes un homme à leur côté, mentor ou complice scientifique, présent dans l’élan du départ », constate aussi Hélène Merle-Béral, en précisant que sur ces 17

femmes nobélisées, quatre ont été récompensées avec leur mari, et la majorité avec un collaborateur masculin. Avant de recevoir la récompense suprême, la plupart ont cependant dû affronter bien des discriminations et comporte-ments misogynes. »Loin de donner une sorte de por-trait-robot de la femme Nobel, cette très vivante série de bio-graphies dresse un tableau de la diversité des origines sociales et des caractères, avec cependant comme points communs une farouche indépendance d’esprit et une persévérance à toute épreuve.

Le tableau scientifique n’est pas moins varié, du noyau atomique aux ribosomes et aux gènes sau-teurs, même si l’on ne trouve que trois « Nobelles » dans le domaine de la physique. L’occasion de réfléchir à l’importance cultu-relle et sociale du genre dans la recherche scientifique. La vieille maxime « Les esprits n’ont pas de sexe » ne cesse décidément de se vérifier. » n

s. Cabut, Le Monde

Femmes en politiqueMARLÈNE COULOMB-GULLY

mardi 17 janvier à 18 hRencontre avec Marlène Coulomb-Gully autour de son ouvrage Femmes en politique, en finir avec les seconds rôles paru aux éditions Belin.

dentes de région, et, en 2016, plus aucun ministère régalien n’est réservé à une femme). Le seuil de tolérance a cependant baissé, témoignant d’une évolution des mentalités, plus rapide durant les 50 dernières années que durant les siècles antérieurs. Mais si le sexisme est aujourd’hui dénoncé avec vigueur, il contribue aussi à éloigner les femmes du monde politique. Dans un livre à la fois caustique et pédagogique l’auteure explique en quoi notre histoire et notre imaginaire col-lectif contribuent à cantonner les femmes aux seconds rôles, propose une analyse du rôle des médias dans cette partition inégalitaire et s’interroge sur les leviers dont on dispose et les outils à inventer pour une plus juste répartition des responsabi-lités politiques. n

MARLÈNE COULOMB-GULLY est professeure en sciences de la communication à l’Université de Toulouse Jean Jaurès, spécialiste du genre, des médias et de la poli-tique et membre du Haut Conseil à l’égalité femmes hommes (HCEfh). Elle est notamment l’auteur de La démocratie mise en scène (CNRS éditions, 2001) Présidente, le grand défi (Payot, 2012), 8 femmes sur un plateau (Nouveau Monde, 2016).EN FRANCE, la politique reste un bastion du sexisme. Aujourd’hui encore, les femmes sont sous-représentées, comme le montrent les chiffres des dif-férentes assemblées. Malgré la parité imposée pour certaines élections (conseils régionaux et départementaux, etc.), elles ne parviennent pas à briser le pla-fond de verre (peu sont prési-

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sur l e son e t su r l e s en s32Pourquoi la musique ?FRANCIS WOLFF

vendredi 20 janvier à 17 hRencontre ave Francis Wolff autour de son ouvrage Pourquoi la musique ? paru aux éditions Fayard.Rencontre organisée en lien avec le Théâtre Garonne. La rencontre se poursuivra, en compagnie de Philippe Wolff, au Théâtre Garonne, pour les soirées musicales des vendredi 20 et samedi 21 janvier (voir annonce page de droite). Programme sur le site du Théâtre Garonne.

FRANCIS WOLFF est philo-sophe, professeur à l’École nor-male supérieure de Paris. Il est notamment l’auteur de Socrate (PUF, 2000), Dire le monde (PUF, 2004), Philosophie de la corrida (Fayard, 2007) et Notre humanité (Fayard, 2010). Il a consacré une part importante de son enseigne-ment à la musique.

L’art des sons« Lorsque j’étais enfant, j’appre-nais la théorie musicale dans de petits manuels (je ne sais pas s’ils existent encore) partagés en deux : le livret vert des questions et celui rouge des réponses. La première leçon de la première année était la suivante : Qu’est-ce que la musique ? ; et sur le livret

rouge, il était écrit : La musique est l’art des sons. Quel ne fut pas mon éblouissement, à l’âge de huit ans, en découvrant cette définition. Je ne sais pas si ce fut mon entrée dans la « théorie musicale », mais je crois que ce fut mon entrée en philosophie. Il y avait dans cet énoncé tout le pouvoir magique des formules définitionnelles. Elle concentrait en quelques mots simples le mystère des choses impalpables. Je n’ai guère changé d’opinion : la musique est bien l’art des sons.De cette définition banale, « la musique est l’art des sons », ce livre tire toutes les conséquences jusqu’aux plus éloignées. Chemin faisant, il répond aux questions que nous nous posons sur la

musique et sur les arts. Pourquoi, partout où il y a de l’humanité, y a-t-il de la musique ? Pourquoi la musique nous fait-elle danser ? Et pourquoi nous émeut-elle parfois ? Qu’exprime la musique pure ? Représente-t-elle quelque chose ? Et qu’est-ce que la beauté ? Est-elle dans les choses ou en nous ? Pourquoi tous les êtres humains font-ils des images, des récits, des musiques ? Que nous disent du monde réel ces mondes ima-ginaires ? Les questions les plus simples sont souvent les plus pro-fondes. Aucun livre sur la musique ou sur les arts ne les pose avec cette tranquillité et cette origina-lité. n

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« L’histoire à venir »Des journées de l’histoire à Toulouse18-21 mai 2017

Face aux impasses du présent et à la para-lysie devant le futur, une bonne nouvelle ! Il y a aujourd’hui du (re-)nouveau en histoire, porté par de nombreux chercheurs et chercheuses, et des projets de recherche renouvelés.

En mai prochain, à Toulouse, nous propose-rons un forum et une vitrine pour donner droit de cité à des façons inventives, astucieuses, tur-bulentes, de faire de l’histoire.

• Nous nous tournerons vers l’avenir, car loin d’être passéiste, l’histoire se veut aujourd’hui tête cher-cheuse, science du changement, attention à ce qui vient, d’où l’intitulé général de nos journées, « L’histoire à venir ».

• Nous nous tournerons vers la ville et le grand public, car l’histoire est une discipline vivante, dont les explorations récentes méritent de trouver une voix pour être mise en culture générale.

À l’initiative de la librairie Ombres Blanches, du Théâtre Garonne, des équipes de recherche de l’uni-versité Toulouse Jean Jaurès et des éditions Anacharsis, et en partenariat avec des acteurs du territoires (librai-ries, associations, institutions, collectivités), « L’histoire à venir » proposera quatre journées et soirées de débats, de dialogues, d’expérimentation autour de l’histoire, du 18 au 21 mai 2016.

« L’histoire à venir » sera une manifestation inventive, qui permettra d’assister à :

• des conférences rendant compte des tra-vaux les plus récents ;

• des « labos d’histoire » pour observer, écouter et dialoguer avec la recherche en train de se faire ;

• des « ateliers d’histoire » pour expérimenter avec les chercheurs le travail sur les sources et les don-nées.

La manifestation se déploiera dans différents sites de Toulouse, le Théâtre Garonne, la librairie Ombres Blanches, l’Université Jean Jaurès, l’Espace Roguet, la Cinémathèque, et de nombreux autres lieux de la ville.

Une quarantaine de chercheurs et auteurs, de générations et d’écoles de pensée différentes, femmes et hommes, français ou étrangers, historiens mais aussi philosophes, sociologues, ethnologues, écrivains et cinéastes, seront conviés pour cet événement. « L’his-toire à venir » se déroulera durant quatre journées et soirées denses et stimulantes, avec l’espoir que son succès ouvrira un bel avenir à une manifestation appe-lée à se pérenniser.

La manifestation sera diverse, avec l’ambition de concerner tous les publics de l’histoire et de répondre aux enjeux des débats contemporains :

• une approche plus généraliste, en lien avec le fil rouge de « l’histoire à venir », y compris dans ses dimensions politiques ;

• un volet thématique, portant sur un thème pionnier et pourtant au cœur de l’actualité : la question des vestiges, archives et données, toutes ces traces que nous laissons, et qui permettent de faire notre histoire.

• Outre des conférences et des débats, des labos et des ateliers, nous proposerons aussi de nom-breux moments « impromptus », plus informels et conviviaux, autour de cafés, dîners, soirées, « confé-rences piétonnières », spectacles et master-class d’his-toire…

PREMIÈRE ANNONCE

SUIVEZ-NOUS !INFORMATIONS

BULLETINSUIVANT

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« L’histoire à venir »« L’histoire à venir » se déroulera ainsi autour de

deux axes majeurs. Le second thème sera renouvelé pour chaque édition.

Ce que peut l’histoireLes chercheurs seront invités à se position-

ner sur « ce que peut l’histoire » aujourd’hui : peut-on détecter les lignes de force, de faille ou de fuite du présent ? Quelle est la nouvelle donne républicaine ? Que devient l’histoire comme métier et méthode ? Comment la transmettre aux générations à venir ? A-t-on des outils nouveaux pour raconter une histoire mondiale de la France ? Seront liés à cet ensemble les débats entre générations d’historiens sur l’écriture de l’histoire, et sur ses chantiers actuels et futurs.

Du Silex au Big DataClic de souris, utilisation de portables ou de cartes

bleues : nous devenons tous de plus en plus « tra-çables ». Que pouvons-nous apprendre des historiens et des archéologues ? Silex, monuments, manuscrits, dossiers d’archives, images : c’est à partir de tous ces documents que l’histoire s’écrit.

En faisant ainsi dialoguer archives du passé et pré-sent numérique, méthode historique et débat citoyen, nous réfléchirons à ce que sont véritablement les don-nées.

Les chercheurs et le public débattront sur des enjeux décisifs, porteurs d’avenir :

• Les données sont-elles « vraies » ? Que disent-elles de la réalité ?

• Comment allons-nous constituer les archives de demain ?

• Peut-on prédire l’avenir par l’analyse des données sur le passé ?

• Les traces que nous laissons permettent-elles de nous contrôler, de nous gouverner ? Quelles marges de manœuvre pour les citoyens ?

Participeront notammentà l’édition 2017

Cette liste n’est pas arrêtée et nous sommes en attente de confirmation de la part d’autres personnali-tés de l’histoire.

Une page facebook et un site internet dédiés à la manifestation sont en construction et seront en ligne dès la fin du mois de janvier pour des informations en permanence jusqu’aux jour-nées de mai.

Nicolas Adell

Alban BensA

François Bon Corinne Bonnet Anne Both

Patrick Boucheron Dominique cArdon Roger chArtier

Robert dArnton

Hélène deBAx

Vinciane despret

Fr.-X. FAuvelle

Guillaume GAudin

Adeline GrAnd-clément

Franziska heimBurGer

Florent hAuteFeuille

Ivan JABlonkA

Sylvie lindeperG

Mona ozouF

Antonella romAno

Laure teulières

Pierre sinGArAvélou

Éric vuillArd

Claire zAlc

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samedi 4 févrierde 14 h à 15 h 30

Au rayon jeunesseAtelier d’illustrations pour enfants avec Magali Bardos.

Thème : Masque bestiaire (sac en papier, animal)

Les deux prochaines dates sont le 1er avril : joli motif (sérigraphie, tampon, dessin) et le 3 juin : mobile tournant (images, person-nages).Inscription obligatoire

auprès du rayon jeu-nesse 8 € l’atelier

ou 20 € les 3 ateliers pour

l’année.

vendredi 24 févrierde 18 h 30 à 19 h 30

Au café Côté courPrésentation autour de la pédagogie Montessori par Claudia Sansonettien partenariat avec Casa Bambini.

La pédagogie Montessori est une pédagogie alter-native qui vise à favoriser l’autonomie de l’enfant et l’acquisition de concepts abstraits via la manipulation d’un matériel concret et sensoriel. Dans une salle Mon-tessori comme Casa Bambini, l’enfant a accès à tout ce matériel et le libre-choix des activités afin de respec-ter ses périodes sensibles et son besoin de répétition. L’adulte ne se positionne jamais comme enseignant ou supérieur à l’enfant. Il se place comme un obser-vateur, un accompagnateur, et intervient peu. L’erreur est corrigée à la fois par le matériel (auto-correctif) et par l’expérience. En laissant faire les enfants tout seuls et en les responsabilisant, nous leur permettons de respecter leurs besoins profonds d’apprentissage et d’acquérir une discipline intérieure. Pour pousser les enfants dans cette voie, l’ambiance a une grande importance et se doit d’être calme et ordonnée.

1er mars Claude Ponti

À vos agendas ! Canope Toulouse a le plaisir et

l’honneur d’accueillir une exposition d’œuvres de Claude Ponti du 27 février au 24 mars. Dans le cadre de cette exposition plusieurs événements seront organisés en étroite collabora-tion avec le CRL et la librairie.Dédicaces suivi d’un débat avec Claude Ponti et Sophie VanDer Linden.

SOPHIE VAN DER LINDEN a publié son premier ouvrage critique, intitulé Claude Ponti, en 2000, aux éditions Être. Elle reçoit pour cette publication le Prix de la critique en littérature pour la jeunesse, décerné par l’Ins-titut International Charles Perrault, en 2001. Elle s’est depuis attachée à l’approfondissement d’un modèle théorique de l’album et du livre illustré, par le biais d’articles, contributions et ouvrages de références, dont Lire l’album (2006, L’Atelier du Poisson soluble) et Images des livres pour la jeunesse (2006, Thierry

Magnier). Formatrice, conféren-cière, elle enseigne égale-

ment la littérature pour la jeunesse et l’illustration à l’université. CLAUDE PONTI est né en 1948 à Lunéville en

Lorraine. À partir de 1969, il vit à Paris où il étudie seul

le dessin, la peinture et la gravure et où il exerce divers métiers d’appoint. Il travaille dans la presse, notamment à L’Express où il a commencé comme coursier avant d’y proposer des illustrations. Parallèlement, il peint et ses œuvres sont exposées dans des galeries au cours des années 70. En 1986, il crée son premier livre p o u r enfants, L’Album d’Adèle, publié chez Gallimard, pour sa f i l l e Adèle qui vient de naître. Suivra Adèle s’en mêle en 1987. En 1990, il rejoint l’école des loisirs où il publie Pétronille et ses 120 petits et plus de 70 autres albums de tous les formats et pour tous les âges.

café littéraire/37

A U C A F É C Ô T É C O U R> du 31 décembre 2016 au 28 janvier 2017STRUCTURE ET CONJECTURE, des images de Shirley Herment, photographe. Rencontre avec la photographe autour d’un café le vendredi 13 janvier à 18h.

Des structures surgissent, de toutes tailles, de toutes formes, de toutes matières. Elles façonnent l’espace et nous laissent à penser leur fonction ou devenir...Les paysages se font et défont de ces rythmes en attente.Ces photographies comme le souvenir de territoires côtoyés et déjà transformés.Après son exposition « des ogres et des géants », Shir-ley Herment (Diba Sahra) nous présente un nouveau travail, grand format, impulsé par son maître et ami, François Nussbaumer, qui lui apprît le métier à Stras-bourg (1990-1998).Tirages actuels : Bruno Seigle, laboratoire Photon.

> vendredi 3 février à 18 hLancement officiel de la Revue graphique et artistique RECTO-VERSO par Yoel Jimenez en compagnie de Laurie Araguas, co-fondatrice de la revue. Exposition du mardi 31 janvier au samedi 25 février.

Yoel, artiste franco-cubain, a le goût des rencontres et cherche à travers sa pratique artistique à développer de nouvelles formes d’échange. il vit et travaille à Toulouse depuis presque 10 ans et expose régulièrement sa série d’affiches en xylographie et papier kraft. Il a été l’artiste plasticien invité lors du Festival Rio Loco «Caraïbes» et a réalisé les visuels d’affiches de festival comme Marionnettissimo. Ses matériaux, la gravure sur bois et le papier, articulés aux techniques de l’édition lui per-mettent en toute autonomie de fabriquer des œuvres originales et accessibles à tous.C’est dans cet état d’esprit qu’il a conçu ce projet de revue «d’artiste» : une revue à parution régulière et à retrouver prochainement dans les différentes librairies qui l’accueilleront, 6 pages de textes et d’illustrations, qui forment lorsqu’on les déplie une grande affiche et un seul visuel. Chaque numéro porte sur une théma-tique différente, qui varie selon l’auteur avec qui il s’as-

socie, des écrivains de tout horizon qui livrent quelques extraits de leurs textes avec le souhait de donner envie de prolonger la découverte. Ces auteurs ne publient pas dans les réseaux habituels de l’édition mais ils écrivent car ils sont poètes, circassiens, chanteurs, chroniqueurs, universitaires, etc... Dans les premiers numéros, vous pourrez retrouver Fred Durand, Ignacio Herrero, Leï-La, Florent et quelques autres surprises.Pour chacun de ces textes, à retrouver en intégralité sur des sites internet, des blogs, ou dans des spectacles, Yoel crée un univers graphique marqué par sa fibre à la fois humoristique et percutante.Vous pouvez retrouver la présentation de l’artiste et de ses œuvres ici www.yoel-jimenez.com

> vendredi 27 janvier à 19 hClub de poésie animé par Blandine Ponet.

Blandine Ponet vous propose de découvrir quelques figures de la poésie contemporaine à partir de la poésie de Caroline Sagot-Duvauroux, par la lecture de ses textes et dans la confrontation ou la connivence avec d’autres poètes. La poésie contemporaine a la réputiation d’être difficile et hermétique, mais curieusement, cet obstable s’efface dès lors qu’on la dit à d’autres et à haute voix. Vous pourrez en faire l’expérience au club de poésie. Renseignements : [email protected]

C A F É D E S L A N G U E S > samedi 28 janvier de 14 h à 16 h 30

Le Festival international de tango de Toulouse, Tan-gopostale, et l’association Tangueando présentent une nouvelle fois le Café Tango à la librairie Ombres Blanches ! Cet espace gratuit et convivial propose des rencontres culturelles trimestrielles autour du tango et de l’Amérique latine, le samedi de 14 h à 16 h 30.À partir de 14 h, la conteuse Mara nous transportera, sur un air de guitare, vers sa Patagonie natale. Ensuite, le court-métrage Lo de Ribera, de Juan Carlos Camar-della, nous permettra d’aborder une part souvent méconnue des origines du tango. L’après-midi finira en musique avec la chanteuse Isabelle Ottria, accompa-gnée du guitariste Vidal Rojas.

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A U C A F É D E S L A N G U E SNous tenterons de montrer qu’il est vrai étonnamment, comme Rimbaud, « littéralement et dans tous les sens ».

> lundi 6 février à 17 h 30Classiques au détail par Yves Le Pestipon — Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte V, scène 3, du début à « chrétiens »

Figaro seul, se promenant dans l’obscurité, dit du ton le plus sombre « O femme ! femme ! Femme ! ». C’est ainsi que commence un des plus fameux monologues de la littérature française, un des plus clairs, un des plus obscurs, un des plus abyssaux et un des plus piquants. Pour Napoléon, qui en savait long sur les suites, « Le Mariage de Figaro, c’est déjà la révolution en action ». Dans le monologue, du moins, l’action de la « folle jour-née » s’approfondit, se colore de mélancolie et déploie ses effets. Nous tenterons de lire le début du mono-logue, espérant faire mieux que « ces princes maho-métans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l‘épaule ».

> samedi 28 janvier à 11 hCafé psy animé par Serge Vallon

Ni conférence savante, ni forum d’adhésion, ni consul-tation sauvage, disponibles ailleurs, un café psy vise modestement à faire circuler des savoirs et des repré-sentations sur nos processus psychiques qu’ils soient individuels ou collectifs. On le sait ces processus sont largement inconscients. On ne s’interdira pas de lire quelques extraits d’auteur autorisé, ni de citer les gazettes, ni d’inviter quelques témoins. L’enjeu étant de les confronter à nos expériences quotidiennes.Pour plus de détail sur la rencontre rendez-vous sur le site internet de la librairie : www.ombres-blanches.fr

Les Irréguliers de la littérature francophone Baroques du premier XVIIe siècle et Nouvelles écritures à l’orée des années 1960

Ce nouveau cycle de six lectures autour d’irréguliers de la littérature française, s’efforcera comme les deux précé-dents, de renouveler notre culture souvent trop convenue et trop oublieuse. Ces irréguliers trouvent mal aisément leur place dans les courants dominants que l’histoire littéraire retient. Pourtant leurs écrits participent haute-ment de la littérature. Ce cycle portera alternativement sur, les foisonnements baroques du premier XVIIe siècle avant l’avènement du Classicisme, et l’effervescence qui du milieu des années 1950 au milieu des années 1960 prépare l’émergence d’une nouvelle sensibilité. Deux périodes qui ont en commun d’avoir été marquées par l’ombre portée de conflits ravageurs éteints alors depuis peu – guerres de religions et exterminations massives de la Seconde guerre mondiale.Lectures : Amélie Chataur, Philippe Dupeyron, Cathe-rine Gadon, José Sobrecases.Présentation : Henri Prade.SAMEDI 21 JANVIER DE 11 H 15 À 12 H 30Jean Cayrol et la revue ÉcrireJean Cayrol est l’auteur notamment des Poèmes de la nuit et du brouillard, et de romans « lazaréens » aux personnages passifs dans un monde dépourvu de sens. Éditeur au Seuil, il a aussi marqué son temps en créant la revue Écrire dont les 15 numéros s’échelonnent de 1956 à 1965. Cette revue publie les tout premiers écrits de jeunes écrivains, poètes ou prosateurs, dont beau-coup deviendront des écrivains confirmés, souvent célèbres. Les lectures feront une large place aux textes des autres, souvent pas moins remarquables.SAMEDI 4 FÉVRIER 2017, DE 11 H 15 À 12 H 30Un baroque XVIIe : Du grotesque aux galimatiasCette rencontre permettra de (re) découvrir des formes extrêmes du baroque du début du XVIIe siècle, quel-quefois proches du courant libertin, comme les poèmes « satyriques » de Charles-Timoléon de Sigogne ou de Claude d’Esternod, les calligrammes d’Angot de l’Eperonnière, l’art de jouer avec les mots d’Adrien de Montluc, comte de Cramail aux multiples visages, ou encore la tragicomédie en Galimatias du sieur Dero-ziers-Beaulieu.

« Café éthique » proposé par l’EREMIP(Espace de Réflexion éthique Midi-Pyrénées).

> lundi 16 janvier à 18 h

Ils ont inventé la médecine, Bernard Guiraud-Chaumei (édition Michel Lafon).Cet ouvrage est d’abord un livre d’aventures, vécues par la plupart de ceux qui ont inventé des techniques permettant de connaître le corps humain et les moyens de le soigner. Pour imposer leurs découvertes, ils ont parfois dangereusement bravé les a priori de l’Église, l’entêtement des anciens maîtres et la jalousie des confrères. Parmi les plus illustres figurent Harvey, Laennec, Pasteur ou les Curie. Cependant ces décou-vertes interpellent aussi l’avenir de l’exercice médical. Les techniques ne suffisent pas et le premier remède est la confiance et l’espoir que peuvent inspirer les méde-cins à leurs patients.BERNARD GUIRAUD-CHAUMEIL défend « une médecine sobre et humaine » qui permette au malade de participer à sa guérison. Il est Professeur émérite de neurologie, ancien Doyen et membre du collège de la Haute Autorité de Santé chargé de l’évaluation des dis-positifs médicaux.

> lundi 13 février à 18 h

L’association Médecine & Culture, fondée par Elie Attias édite depuis plus de dix ans la revue Médecine et Culture. Elle comprend une partie médicale s’adressant à des médecins et chirurgiens-dentistes afin d’actua-liser leurs connaissances, grâce à des sujets traités par des universitaires et des praticiens libéraux. La partie culturelle sollicite le corps médical et des intellectuels sur des faits de société, la littérature, l’art, la musique et le cinéma qui intéressent un public beaucoup plus large.Des articles qui y ont été publiés ont fait l’objet de l’édi-tion de « Morceaux Choisis ».ELIE ATTIAS est pneumologue à Toulouse.PAUL LEOPHONTE est Professeur honoraire de pneumologie et sa culture a largement fait bénéficier la revue de ses analyses d’œuvres d’art et de textes litté-raires ou poétiques.

> lundi 23 janvier à 17 h« Leçon » de philosophie politique avec Isy Morgensztern Naissance d’une religion : le christianisme

Naissance d’une religion : le christianismePoursuivant le cycle amorcé ces deux dernières années sur les dispositifs d’être-ensemble il ne peut être qu’utile d’aller voir du côté des religions et en particulier de celle qui a mis en œuvre – en marche – notre société et plus largement l’Occident et les Lumières, ses réussites et ses impasses : le christianisme. « Leçons » sur les moments au fil de l’histoire où cette façon d’organiser le corps social s’estime nécessaire et se construit. « La réaction païenne » : La montée en puissance de l’Église ne fut ni rapide ni inexorable. Les chercheurs sont divisés sur le caractère irrésistible de l’extension du christianisme. Beaucoup pointent de nombreux moments où cette ascension aurait pu être stoppée par le paganisme. Ces païens très longtemps le plus souvent tolérants et cultivés ont résisté autant qu’ils le purent. Pour en fin de cause être défaits. Ce sont eux qui sont l’objet de cette « leçon ».Prochaine leçon le lundi 27/02 : « Moines et monastères. Genèse d’une avant-garde »

> lundi 9 janvier à 17 hClassiques au détail par Yves Le Pestipon — Montaigne, Essais, III, de la Vanité. Rencontre suivie par la présentation du livre d’Olivier Guerrier (se reporter p. 18)

Montaigne est à la mode. Tant mieux. Rien ne paraît mieux convenir à notre temps que ses Essais, leur « far-cissure », leurs « gaillardes escapades », leur écriture qui « va à sauts et à gambades ». Ils font oublier les discours de la communication, toutes les langues de bois et les pensées uniques. Écrites dans une époque comparable à la nôtre, puisqu’elle peinait aussi à comprendre le spectacle furieux du monde, ils sont drôles, curieux de tout, bizarres, décalés, décapants. Ils invitent à la réflexion avec le corps tout entier de la langue. Les lire est exercice de bonne santé. D’aucuns les croient bien meilleures médecines que force comprimés. Leur intel-ligence est un des meilleurs compagnons de vie qui soit. Elle est une poésie d’audace toujours renouvelée.

A U C A F É D E S L A N G U E S

> samedi 7 janvier à 10 h 30Information tandems linguistiques.

Je t’apprends ma langue, tu m’apprends la tienne ! Venez vous renseigner sur les tandems linguistiques ! Les béné-voles de l’association Toulangues vous accueillent et vous informent. Plus d’infos sur toulangues.org

Page 21: 2017 programme janv./fév. - Ombres Blanches · 2016. 12. 18. · vendredi 10 février/18 h Sophie Wahnich, Le radeau démocratique p. 16 samedi 11 février/16 h N. Picaudou-Catusse

p o u r b e r n a r d m a r i s40

dans la presse hebdomadaire ou quotidienne, avant qu’il ne devienne Oncle Bernard au sein de Charlie, avant le 7 janvier 2015, il y avait les années Tou-louse, la jeunesse, l’apprentissage, les engagements, la vie. Il fut l’in-vité de la librairie dès son premier livre, en 1990, et pour bien des livres suivants, souvent en lien avec le Grep. Nous sommes émus de donner ce soir du 20 janvier la parole à sa fille Gabrielle, à l’occa-sion de la sortie de ce livre qu’elle souhaite qu’il soit lu comme une « rêverie » autour de son père Ber-nard Maris. C’est la comédienne Nathalie Vinot qui prêtera sa voix à Gabrielle pour une lecture de trente minutes, avant un dia-logue simple et amical avec l’au-teur du livre.

GABRIELLE MARIS VICTO-RIN née en 1973, habite à Tou-louse, où elle travaille dans le milieu de l’opéra, comme régisseur de production.

Triste et joyeux« Vers midi, le jour de sa mort, je ne lui ai laissé qu’un seul message : « Papa, je t’en supplie, rappelle-moi… ». Un seul suffisait. Je savais qu’il m’appellerait s’il le pouvait. Ma voix était grinçante, désa-gréable. Il m’avait fallu une volonté considérable pour arriver à parler (sans pleurer, sans crier), après l’annonce un peu sèche de son répondeur « Bernard Maris, euh… merci de laisser un message ». Quand j’y pense, quelle étrange façon de commencer ma phrase : « Papa, je t’en supplie ». Jamais je

n’avais eu besoin de le supplier de quoi que ce soit. »Mêlant souvenirs d’enfance et du 7 janvier 2015, Gabrielle Maris-Vic-torin fait ici le récit déchirant de la mort d’un père que toute la France a pleuré, avec les autres victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. En creux, se dessine le portrait d’un homme brillant, rêveur, d’un père tendre et aimant. Histoire person-nelle d’une vie brisée par le fana-tisme, histoire universelle de la douleur d’une petite fille qui ne retrouvera plus son papa. Ce livre triste et joyeux est un hommage fulgurant à l’économiste qui vou-lait redonner le sourire aux Fran-çais. nAvant d’entendre sa voix depuis les micros de Radio-France, avant que Bernard Maris ne s’investisse

Prends le temps de penser à moi GABRIELLE MARIS VICTORIN

vendredi 20 janvier 19 h Rencontre avec Gabrielle Maris Victorin autour de la parution de son livre Prends le temps de penser à moi aux éditions Grasset.

EXPOTIGNOUSConférence dessinée, mardi 31 janvier 2017, 18 h 30, Hôtel de Région, Toulouse

Dédicace du livre Ni Dieu ni Eux par Chloé Verlhac-TignousVernissage de l’exposition Tignous, c’est la vie !

Événement Club de Presse de Montpellier en partenariat avec la Région Occitanie