Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
2018-2019 Selon les recommandations de 2014/15 et 2017
rein
I- L’arbre urinaire
Vessie
uretères
+ urètre
Méat
Prostate
Canal prostatique
II- Définitions IU = Multiplication de micro-organismes dans l’urine
vésicale et/ou les tissus de l’appareil urinaire
Cystite = infection urinaire basse localisée à la vessie ou à l’urètre
Récidivante si au moins 4 épisodes par an
Pyélonéphrite = infection urinaire haute atteinte du parenchyme rénal
Prostatite = atteinte de la prostate
3 grands types d’IU
II- Définitions (suite) IU simple = chez un patient sans facteurs de risque de complications (voir ci-dessous)
IU à risque de complications = - Sexe masculin - Anomalie anatomique - Grossesse - Sujet âgé - ID grave - Insuffisance rénale grave (= CCreat < 30mL/min) NB le diabète n’est plus un facteur de risque mais plutôt un facteur favorisant.
IU graves = sepsis, bactériémie, choc septique, indication chirurgicale…
III- Epidémiologie L’IU est la plus fréquente :
Des maladies infectieuses non épidémiques Des infections communautaires Des infections nosocomiales
Fréquence maximale = la femme jeune et post-ménopause
Fréquence augmente avec l’age chez l’homme en relation avec une pathologie prostatique
Rare chez l’enfant : relation avec anomalie anatomique
Quasi systématique : porteurs de sonde urinaire
IV- Physiopathologie A- Mécanismes de l’infection
1- Voie ascendante +++
Si reflux vésico-urétéral:
Vessie uretères rein pyélonéphrite
Contamination iatrogène = sonde, endoscopie…
2- Voie hématogène (rare)
Bactériémie: sang urines
Flore digestive périnée urètre vessie cystite
B- Les facteurs protecteurs
v Urètre long = homme
v Flux urinaire = diurèse élevée
v pH acide de l’urine
v Facteurs sécrétés = urokinase, uromucoïde, IgA
C- Les facteurs favorisants
v Urètre court = femme
v Augmentation du nombre et de l’affinité des récepteurs cellulaires pour les adhésines
v Facteurs hormonaux = grossesse oestro-progestatifs ménopause
v Facteurs de virulence
v Constipation
v Diabète (controversé)
v Diurèse faible ou stase
v Mode de vie
« femmes actives »
v Anomalies de l’arbre urinaire - lithiase - pathologie prostatique - malformations, ptose vésicale - corps étrangers (sondes)
Vêtements, bains à remous Rapports sexuels fréquents (honey moon cystitis)
Mauvaise hygiène périnéale
V- Etiologies A- IU communautaires
E. coli (90%) Proteus et Klebsiella (7%) Staphylococcus saprophyticus (3%) Corynebacterium urealyticum
En cas de récidives (E. coli = 70%; Proteus et K = 18%)
B- IU nosocomiales E. coli Proteus KES Pseudomonas Entérocoques Staphylococcus aureus (Candida albicans)
VI- Aspects cliniques A- La cystite simple
Douleurs pelviennes, brûlures mictionnelles
Dysurie, pollakiurie, hématurie en fin de jet
Urines troubles
Pas de fièvre ni de signes généraux
Souvent récidivantes
Parfois asymptomatiques (diabète, grossesse…)
B- La pyélonéphrite
Fièvre, frissons, atteinte de l’état général
Douleurs abdominales, troubles digestifs
Lombalgies
Les signes apparaissent d’emblée ou après une cystite
Grave: Risque de destruction du parenchyme Risque de septicémie
C- IU et grossesse Liée à l’imprégnation hormonale
Parfois asymptomatique
Risque d’avortement ou d’accouchement prématuré
ECBU réguliers
D- IU chez l’enfant 50% des cas = anomalie anatomique
A rechercher obligatoirement en cas de récidive Par échographie et/ou urographie intraveineuse
E- IU et patient âgé La symptomatologie d'IU est souvent fruste ou atypique (confusion, chutes, décompensation d’une comorbidité). La colonisation urinaire est fréquente. Il n'existe pas de définition consensuelle de l’IU chez le sujet âgé.
> 75 ans = à risque de complications > 65 ans = à risque de complications si patient fragile cad ≧ 3 critères de Fried
F- Les prostatites
Chez l’homme, cystites simples exceptionnelles toujours penser au risque de prostatite
Signes de cystite + Fièvre
Douleurs inter-mictionnelles, pesanteur pelvienne
Diagnostiquées par touché rectal
Certaines prostatites : complications des IST (agents étiologiques différents)
G- Les IU nosocomiales Dans 80% des cas : infections sur sondes Le risque augmente avec la durée du sondage
Dans 20% des cas: chirurgie, exploration des voies U
Signes locaux peu parlants
Fièvre et atteinte de l’état général
Risque important de bactériémie secondaire
ECBU réguliers
VII- Diagnostic biologique A- Les prélèvements
Le matin (première miction) avant ATB = idéal
Ø Le prélèvement classique
Nettoyage soigneux du méat (Dakin, Bétadine) Élimination du premier jet Recueil du milieu de jet dans un pot stérile Transport rapide au laboratoire (au maximum 12h à 4°C) Milieu de transport = tube boraté (24h à T° ambiante)
Ø Les poches adhésives pour nourrissons Nettoyage de tout le périnée Ne garder en place que 30 min.
Ø Sondage: à l’aiguille dans la sonde près du méat (jamais dans la poche collectrice)
Ø Ponction sus-pubienne (globe vésical sur obstacle)
Ø Hémocultures (pyélonéphrites et IU nosocomiale) obligatoires en cas de fièvre
Technique + détails (voir polycopié de TP) B- L’ECBU
J0 Examen macroscopique
pH Trouble
J0 Examen microscopique cytologie
Examen microscopique Coloration de Gram
Communication des premiers
résultats
J0 Mise en culture
Numération des bactéries
Isolement
Milieu TS
Lame immergée (ci-dessus) Ou strie avec inoculateur calibré (voir TP)
J1 Lecture de la bactériurie
Lecture des isolements
Ensemencement API ou Maldi-Tof + ATB gramme
J2 Identification
Lecture et interprétation de l’ATB
Résultats définitifs
Ou Maldi-tof
Il existe des techniques automatisées plus rapides
J0 Identique à l’ECBU classique
J1
Identification + ATBgramme en qq heures
Résultats définitifs à J1
Bases de l’interprétation:
Valeur seuil de bactéries tenant compte: - de la contamination par la flore lors du passage du méat - urinaire - De la bactérie en cause - Du sexe
Valeur seuil de significativité pour les leucocytes ≥ 104 leucocytes / ml
E. coli et S. saprophyticus : ≧103 UFC/mL homme et femme Enterobactéries autres qu’E. coli, entérocoques, Corynebacterium urealyticum, S. aureus, P. aeruginosa ≧103 UFC/mL pour les hommes ≧104 UFC/mL pour les femmes (Autres ≧105 UFC/mL pour hommes et femmes)
Interprétation de cas particuliers
Bactéries > au seuil Leucocytes < 104 / ml
Prélèvement contaminé (flore polymorphe au Gram) Ou IU chez patient granulopénique Ou IU chez le diabétique
Bactéries < seuil Leucocytes ≧ 104 / ml
Tuberculose urinaire IU décapitée (automédication+++) IU nosocomiale
C- L’antibiogramme
Uniquement si les seuils de significativité des leucocytes et/ou des bactéries sont dépassés On teste des ATB à élimination urinaire. Liste minimale (voir polycopié de TP) ATTENTION: nombreuses résistances des entérobactéries hospitalières mais aussi communautaires, en particulier E. coli producteur de béta-lactamase à spectre étendu.
A retenir: - de plus en plus d’infection à entérobactéries BLSE - et/ou résistantes aux FQ Ce tableau de résistance permet de définir l’antibiothérapie probabiliste
Taux de résistance
Facteurs de risques d’EBLSE : - antécédent de colonisation/IU à EBLSE < 6 mois
- amox-clav/C2G-C3G/FQ < 6 mois
- voyage en zone d’endémie EBLSE
- hospitalisation < 3 mois
- vie en institution de long séjour
D- Les bandelettes réactives urinaires (BU) = test d’orientation au lit du malade
Leucocytes Nitrites
Bonne valeur prédictive négative chez la femme : > 95% BPN un peu plus faible chez femme enceinte mais reste recommandée pour dépistage. Bonne valeur prédictive positive chez l’homme : > 90%
BU uniquement en cas de cystite simple: pas d’ECBU BU = orientation rapide à compléter par ECBU dans tous les autres cas
VIII- Traitement A- Cystite simple
ECBU non recommandé = traitement probabiliste sur résultat de BU (leucocytes + OU Nitrites +). Pas de re-consultation, ni de re-contrôle après TTT si évolution favorable
- Première intension : Fosfomycine-trométamol (Monuril, Uridoz): 3 g
- 2e intension : pivmecillinam 400 mg 2x/jours pendant 5 jours
Non indiqués: amoxicilline, amoxicilline + acide clavulanique, TMP-SMX (Bactrim)
B- Cystite à risque de complications
ECBU recommandé. Attendre l’antibiogramme si possible = éviter le TTT probabiliste. Pas de re-consultation, ni de re-contrôle après TTT si évolution favorable
- Choisir en fonction de l’ATBgramme dans l’ordre : amoxicilline, pivmecillinam, Nitrofurantoïne 7 jours, fosfomycine-trométamol, TMP-SMX (Bactrim)
- Si probabiliste (par défaut) 1er choix: Nitrofurantoïne 2eme choix: fosfomycine-trométamol
C- Cystites récidivantes chez la femme Ø Mesures générales (conseil +++): volume de boisson/jour, pas de miction retenue, arrêt des spermicides, lutte contre la constipation, jus de canneberge (proanthocyanidines = PAC à 36 mg/J). Urell®), oestrogènes en application locale chez les femmes ménopausées après avis gynécologique …
Antibiothérapie Post- coïtale
Ø Récidives peu fréquentes (<1/mois): id cystite simple TTT monodose au « coup par coup » (sur bandelette)
Ø Récidives très fréquentes Possibilité d’antibio-prévention à base de:
- Bactrim (1cp/j) - Fosfomycine-Tromethamol (3g/semaine)
Pendant 6 à 12 mois avec ré-évaluation
D- Pyélonéphrite sans signes de gravité (avec ou sans risque de complications)
ECBU obligatoire : prélèvement avant début d’antibiothérapie TTT probabiliste avant les résultats complet de l’ECBU Puis ajustement à 48h de TTT en fonction de l’ATBgramme
C3G injectable: Cefotaxime 1g X 3 ou Ceftriaxone 1g X 1 Fluoroquinolones orales: Ofloxacine 200 mg X 2 ou Ciprofloxacine 500 mg X 2 ou Levofloxacine 500 mg X 1
OU
7 jours de traitement sauf si TTT par bactrim (14 jours) ECBU de contrôle à 72h si risques de complications
Probabiliste
Re-évaluation à 48h sur l’ATBgramme - Absence de BLSE: Amoxicilline, Amox+ac.clavulanique, FQ, Bactrim® selon l’ATBgramme - Production de BLSE : FQ ou Bactrim® selon ATBgramme
E- Pyélonéphrites graves Sepsis, choc septique, indication de chirurgie, contexte nosocomial…
Hospitalisation + ECBU + hémocultures obligatoires TTT probabiliste avant les résultats complet de l’ECBU Puis ajustement à 48h de TTT en fonction de l’ATBgramme
Probabiliste : C3G injectables + Amikacine Probabiliste si risque de BLSE ou bactériémie : Imipénème + Amikacine
Re-évaluation à 48h sur l’ATBgramme - Absence de BLSE: Amoxicilline, Amox+ac.clavulanique, FQ, Bactrim® selon l’ATBgramme - Production de BLSE : FQ ou Bactrim® selon
ATBgramme + Amikacine
10 à 14 jours de traitement
F- IU masculine avec prostatite
Probabiliste = idem pyélonéphrite sans signe de gravité mais à risques de complications Après ATBgramme = FQ en première intension selon l’ATBgramme Bactrim® en 2e intention selon l’ATBgramme
TTT long = 14 à 21 jours
TTT longs (au moins 5 jours) G- Femme enceinte
Bactériurie asymptomatique sur antibiogramme - amoxicilline, amoxicilline + acide clavulanique - pivmecillinam - céfixime (C3G orale) avec précautions - Bactrim® (à éviter durant le premier trimestre)
Cystite aigue gravidique - céfixime (C3G orale) Puis ajustement sur antibiogramme
Pyélonéphrite aigue: au moins 14j -C3G IV (aminoside si grave)
Puis ajustement sur antibiogramme