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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S123 migration des débris d’usure. L’étendue du revêtement n’est res- ponsable d’aucun remodelage osseux pathologique, dans la mesure ou la géométrie de l’implant harmonise la distribution des contraintes au site osseux environnant. CONCLUSION. Le concept de la fixation totale d’une tige dont la géométrie permet un gradient dégressif de rigidité, a été introduit il y a plus de 20 ans. Cette analyse prospective à long terme, confirme la pérennité des résultats fonctionnels et sur le plan radiologique, l’intégrité de l’interface os-implant avec respect de la trophicité fémorale. Alors même que tous les implants acéta- bulaires comportaient un insert en polyéthylène dont l’usure a été significative, les granulomes sont restés limités à la région proxi- male et la probabilité de survie de la tige est de 95 % à 18 ans. 222 Liserés et tiges sans ciment en titane sans hydroxyapatite, bilan à 6 ans de l’implantation de 155 pro- thèses de hanche Jean NORTH *, Daniel BLEDEA, Mohamed EL JAMRI, Ouahid DAHMANI INTRODUCTION. L’intérêt des prothèses sans ciment n’est plus à démontrer. Cependant la survenue de liserés et leur impli- cation dans la survie de l’implant a été peu étudiée. Le but de ce travail prospectif était d’évaluer le devenir de ces liserés sur une tige droite, sans ciment, en titane sans hydroxyapatite (prothèse de Zweymueller, + Orthopedics*). MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une série prospec- tive, à entrée continue, sélective, mono-opérateur, non randomi- sée. Cent cinquante-cinq prothèses ont été posées de janvier 2000 à décembre 2005 chez 144 patients. La série comprend : 71 femmes pour 84 hommes d’âge moyen : 56 ans, évalués au recul moyen de 45,2 mois. On retrouvait, du point de vue étiologique : 62 % d’arthrose primitive, 17,3 % de séquelles de luxation congénitale, 11,3 % de nécroses. Les dossiers ont été évalués selon les cotations PMA et de Harris. Les radiographies ont été étudiées selon les zones définies par Gruen pour les liserés et en notant : l’enfoncement de la tige, les ostéolyses, l’épaissis- sement cortical, les ossifications classées selon Brooker. Le trai- tement statistique a fait appel : au calcul des moyennes et des intervalles de confiance à 95 %, à la courbe de survie de Kaplan- Meier. RÉSULTATS. Aucun patient n’a été perdu de vue. Le score PMA passait de 11,5 à 17,7 et celui de Harris de 49,5 à 96,9. On ne déplore aucune infection, mais 3 cas de luxation précoce (1,9 %). Il a été retrouvé des liserés non évolutifs en zone 1 (29,2 %), en zone 7 (17,7 %), et un épaississement cortical en zone 5 dans 7 cas (4,5 %). DISCUSSION. Dans cette série les résultats cliniques et radiologiques sont très bons et bons à 89,3 % (PMA). Aucune tige prothétique n’a été explantée pour ostéolyse et les liserés en zone trochantérienne ne sont pas évolutifs et sont sans traduction clinique. L’origine de ces liserés n’a pas de réponse univoque : traumatisme des râpes ? Micro-mouvements de l’extrémité proximale de la tige ? Trouble vasculaire local ? Les différents hypothèses seront discutées. CONCLUSION. À 6 ans de recul, la tige droite, sans ciment en titane, donne de bons résultats cliniques et radiologiques. Les résultats à moyen terme sont très encourageants, mais doivent être confirmés par un plus grand recul clinique Séance du 8 novembre matin RACHIS 225 Vissage antérieur de l’odontoïde, à propos d’une série de 25 cas Karim MADI *, Christophe EAP, Laurent BARRESI, Alain HARISBOURE, Michaël AMZALLAG, Emile DEHOUX INTRODUCTION. Depuis leur description en 1983, les indi- cations et les techniques du vissage antérieur des fractures de l’odontoïde ont évoluées et ont été précisées. Nous présentons nos résultats et notre technique opératoire, à propos de 25 patients. MATÉRIEL. Cette étude rétrospective comporte 25 patients pris en charge pour fracture de l’odontoïde dans notre service de 1999 à 2006 et ayant bénéficié d’un vissage antérieur. L’âge moyen était de 70,3 ans (16,8 à 94,9 ans). Le recul moyen de notre étude était de 3,1 ans (4,1 mois–8,5 ans). MÉTHODE. Pour chaque fracture, nous avons étudié la direc- tion du trait et nous l’avons classé selon la classification d’Anderson et d’Alonzo ainsi que la classification de Roy- Camille. La présence d’un déplacement de l’odontoïde et le score ASA ont été noté. L’étiologie de la fracture a été précisée, ainsi que la présence de signes neurologiques lors du diagnostic. Les lésions rachidiennes et extra-rachidiennes associées ont été répertoriées. Les complications ont été notées ainsi que la durée de consolidation. RÉSULTATS. Selon la classification de Anderson et d’Alonzo, 18 patients étaient classé 2 et 7 patients 3. Selon la classification de Roy-Camille 1 patient présentait un trait obli- que en bas et en avant et 24 patients présentaient un trait oblique en bas et en arrière. Sept patients avaient d’autres lésions du rachis associées. Quatre patients sont décédés dans les suites de * Jean-Pierre Vidalain, Clinique du Lac, 22, rue André-Theuriet, 74000 Annecy. * Jean North, 23, avenue Pasteur, 67600 Sélestat.

225 Vissage antérieur de l’odontoïde, à propos d’une série de 25 cas

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Page 1: 225 Vissage antérieur de l’odontoïde, à propos d’une série de 25 cas

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S123

migration des débris d’usure. L’étendue du revêtement n’est res-ponsable d’aucun remodelage osseux pathologique, dans lamesure ou la géométrie de l’implant harmonise la distributiondes contraintes au site osseux environnant.

CONCLUSION. Le concept de la fixation totale d’une tigedont la géométrie permet un gradient dégressif de rigidité, a étéintroduit il y a plus de 20 ans. Cette analyse prospective à longterme, confirme la pérennité des résultats fonctionnels et sur leplan radiologique, l’intégrité de l’interface os-implant avec respectde la trophicité fémorale. Alors même que tous les implants acéta-bulaires comportaient un insert en polyéthylène dont l’usure a étésignificative, les granulomes sont restés limités à la région proxi-male et la probabilité de survie de la tige est de 95 % à 18 ans.

222 Liserés et tiges sans ciment entitane sans hydroxyapatite, bilan à6 ans de l’implantation de 155 pro-thèses de hanche

Jean NORTH *, Daniel BLEDEA,Mohamed EL JAMRI, Ouahid DAHMANI

INTRODUCTION. L’intérêt des prothèses sans ciment n’estplus à démontrer. Cependant la survenue de liserés et leur impli-cation dans la survie de l’implant a été peu étudiée. Le but de cetravail prospectif était d’évaluer le devenir de ces liserés sur unetige droite, sans ciment, en titane sans hydroxyapatite (prothèsede Zweymueller, + Orthopedics*).

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une série prospec-tive, à entrée continue, sélective, mono-opérateur, non randomi-sée. Cent cinquante-cinq prothèses ont été posées de janvier 2000à décembre 2005 chez 144 patients. La série comprend :71 femmes pour 84 hommes d’âge moyen : 56 ans, évalués aurecul moyen de 45,2 mois. On retrouvait, du point de vueétiologique : 62 % d’arthrose primitive, 17,3 % de séquelles deluxation congénitale, 11,3 % de nécroses. Les dossiers ont étéévalués selon les cotations PMA et de Harris. Les radiographiesont été étudiées selon les zones définies par Gruen pour les liseréset en notant : l’enfoncement de la tige, les ostéolyses, l’épaissis-sement cortical, les ossifications classées selon Brooker. Le trai-tement statistique a fait appel : au calcul des moyennes et desintervalles de confiance à 95 %, à la courbe de survie de Kaplan-Meier.

RÉSULTATS. Aucun patient n’a été perdu de vue. Le scorePMA passait de 11,5 à 17,7 et celui de Harris de 49,5 à 96,9. Onne déplore aucune infection, mais 3 cas de luxation précoce(1,9 %). Il a été retrouvé des liserés non évolutifs en zone 1(29,2 %), en zone 7 (17,7 %), et un épaississement cortical enzone 5 dans 7 cas (4,5 %).

DISCUSSION. Dans cette série les résultats cliniques etradiologiques sont très bons et bons à 89,3 % (PMA). Aucunetige prothétique n’a été explantée pour ostéolyse et les liserés enzone trochantérienne ne sont pas évolutifs et sont sans traductionclinique. L’origine de ces liserés n’a pas de réponse univoque :traumatisme des râpes ? Micro-mouvements de l’extrémitéproximale de la tige ? Trouble vasculaire local ? Les différentshypothèses seront discutées.

CONCLUSION. À 6 ans de recul, la tige droite, sans cimenten titane, donne de bons résultats cliniques et radiologiques. Lesrésultats à moyen terme sont très encourageants, mais doiventêtre confirmés par un plus grand recul clinique

Séance du 8 novembre matin

RACHIS

225 Vissage antérieur de l’odontoïde, àpropos d’une série de 25 cas

Karim MADI *, Christophe EAP,Laurent BARRESI, Alain HARISBOURE,Michaël AMZALLAG, Emile DEHOUX

INTRODUCTION. Depuis leur description en 1983, les indi-cations et les techniques du vissage antérieur des fractures del’odontoïde ont évoluées et ont été précisées. Nous présentonsnos résultats et notre technique opératoire, à propos de25 patients.

MATÉRIEL. Cette étude rétrospective comporte 25 patientspris en charge pour fracture de l’odontoïde dans notre service de1999 à 2006 et ayant bénéficié d’un vissage antérieur. L’âge

moyen était de 70,3 ans (16,8 à 94,9 ans). Le recul moyen denotre étude était de 3,1 ans (4,1 mois–8,5 ans).

MÉTHODE. Pour chaque fracture, nous avons étudié la direc-tion du trait et nous l’avons classé selon la classificationd’Anderson et d’Alonzo ainsi que la classification de Roy-Camille. La présence d’un déplacement de l’odontoïde et lescore ASA ont été noté. L’étiologie de la fracture a été précisée,ainsi que la présence de signes neurologiques lors du diagnostic.Les lésions rachidiennes et extra-rachidiennes associées ont étérépertoriées. Les complications ont été notées ainsi que la duréede consolidation.

RÉSULTATS. Selon la classification de Anderson etd’Alonzo, 18 patients étaient classé 2 et 7 patients 3. Selon laclassification de Roy-Camille 1 patient présentait un trait obli-que en bas et en avant et 24 patients présentaient un trait obliqueen bas et en arrière. Sept patients avaient d’autres lésions durachis associées. Quatre patients sont décédés dans les suites de

* Jean-Pierre Vidalain, Clinique du Lac, 22,rue André-Theuriet, 74000 Annecy.

* Jean North, 23, avenue Pasteur, 67600 Sélestat.

Page 2: 225 Vissage antérieur de l’odontoïde, à propos d’une série de 25 cas

4S124 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

la prise en charge à 2,5 mois de l’intervention en moyenne(5 jours-7mois). Trois patients présentaient des troubles neurolo-giques au moment du diagnostic : 2 troubles cognitifs étaientrésolutifs après l’intervention et 1 patient présentant une diplégieassociée à une tétra-parésie n’a gardé comme séquelle que desparésies discrètes des extrémités des membres. Toutes les fractu-res ont consolidé en 5 mois de moyenne, sauf pour un patientréopéré par arthrodèse C1-C2 par voie postérieure.

DISCUSSION. Différentes techniques sont utilisées pour levissage antérieur. Nous décrivons la technique par voie anté-rieure avec corporectomie partielle de l’angle antéro-supérieurde C3, réalisation d’un tunnel à l’aide d’une sonde pédiculairelombaire de diamètre 2 dans le corps de C2. La réduction de lafracture peut être facilitée par la sonde. Une broche guide estmise en place, puis une ostéosynthèse par vis canulée est réali-sée, sous contrôle radioscopique.

CONCLUSION. Notre série confirme que le vissage antérieurest devenu la méthode de choix pour l’ostéosynthèse des fractu-res de l’odontoïde de type OBAR instable.

226 Traitement chirurgical des fracturesassociées de l’atlas et de l’apo-physe odontoïde de l’axis : à pro-pos de 4 cas

Cédric LAPORTE *, Karim BEN AÏCHA,Walid AKROUT, Antoine ATALLAH,Georges KASSAB

INTRODUCTION. L’association des fractures de l’atlas et del’axis représente près de 3 % des lésions du rachis cervical et12 % de celles du rachis cervical supérieur. Fréquemment asso-ciée à des troubles neurologiques, parfois létale, cette associationlésionnelle est à l’origine de difficultés diagnostiques et théra-peutiques. En particulier, si le traitement orthopédique a long-temps été préconisé, il semblerait que le traitement chirurgicalsoit fréquemment proposé, sans qu’aucun consensus ne soit clai-rement établi notamment concernant le type de chirurgie à pro-poser en sachant que le laçage C1-C2 est contre-indiqué du faitde la solution de continuité de C1.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Cette étude porte sur une sériede 4 patients présentant une association de fractures de C1 et deC2 traités chirurgicalement : il s’agissait de 3 hommes et unefemme. Dans tous les cas le traumatisme était crânien, après unaccident de la route 3 fois, une chute 1 fois, et une patiente étaitpolytaumatisée. Deux patient avaient des complications neurolo-giques médullaires sévères : diplégie brachiale dans un cas,tétraplégie partielle dans un cas. Sur le plan lésionnel, il s’agis-sait d’une association de fracture de la base de l’odontoïde, avecfracture de l’arc postérieur 3 fois, et des 2 arcs de C1 une fois.Un halo de traction transitoire était posé dans 2 cas pour réduireun déplacement postérieur important de l’odontoïde. L’interven-

tion consistait en un vissage de l’odontoïde une fois, une arthro-dèse occipito-cervicale une fois et une arthrodèse C1-C2postérieure par vissage trans-articulaire 2 fois.

RÉSULTATS. Les 2 patients présentant une atteinte médul-laire décédèrent à 3 et 6 mois, et les 2 autres patients consolidè-rent sans séquelle.

DISCUSSION ET CONCLUSION. L’association des fractu-res de l’atlas et de l’axis est fréquente et touche surtout le sujetâgé. L’incidence des troubles neurologiques est élevée. C’est lafracture de C2 qui oriente la stratégie : en cas de fracture del’odontoïde stable et peu déplacée une immobilisation externepeut suffire. En cas de fracture instable ou déplacée de C2, ou encas de troubles neurologiques, une indication chirurgicale peutêtre retenue. La solution de continuité de C1 contre indique lelaçage. Trois solutions peuvent être choisies : une arthrodèseC1-C2 par vissage trans-articulaire postérieur, un vissage anté-rieur de C2, ou une arthrodèse occipito-cervicale. Le type de chi-rurgie doit être discuté en fonction du trait de fracture de C2 etdu déplacement de l’odontoïde, ainsi que de l’état généraldu patient.

227 Analyse du positionnement des vispédiculaires placées en percutanépour fracture du rachis

César MANSOUR *, Charles COURT,Véronique MOLINA, Olivier GAGEY

INTRODUCTION. L’ostéosynthèse percutanée du rachisconnaît un développement en pathologie dégénérative et trauma-tique. Le but de ce travail a été d’étudier le positionnement desvis pédiculaires mises en percutané dans les fractures du rachis.

MATÉRIEL. De mai 2004 à janvier 2007, 29 patients dont5 exclus en l’absence de tomodensitométrie postopératoire, onteu une ostéosynthèse percutanée pour une fracture du rachis tho-raco-lombaire non neurologique. 110 vis (98 de diamètre5,5 mm et 12 de diamètre 4,5 mm) ont été implantées sous fluo-roscopie de T10 au Sacrum, pour 28 fractures (20 de type A3 et8 de type B1de Magerl) de T11 à L5 (Fracture de T11 = 3, T12= 2, L1 = 7, L2 = 6, L3 = 2, L4 = 5 et L5 = 3).

MÉTHODES. Le positionnement des vis en postopératoire aété analysé par tomodensitométrie spiralée. Les vis étaient soitcentrées soit avec effraction pédiculaire. Celle-ci était degrade 1 entre 0 et 1,9 mm, de grade 2 entre 2 et 3,9 mm, degrade 3 entre 4 et 5,9 mm et de grade 4 si supérieure à 6 mm. Ladistance de l’extrémité distale de la vis à la corticale antérieure,ainsi que le diamètre du pédicule ont été mesurés.

RÉSULTATS. 88 vis (80 %) étaiet parfaitement centrées.22 vis présentaient une effraction pédiculaire : 14 en médial et8 en latéral. L’effraction était de grade 1 dans 10 cas, degrade 2 dans 6 cas, de grade 3 dans 3 cas, de grade 4 dans 3 cas.La distance séparant l’extrémité de la vis de la corticale anté-

* Karim Madi, Service orthopédie, CHU Maison Blanche,45, rue Cognacq-Jay, 51100 Reims. * Cédric Laporte, 6-8, rue Saint-Fiacre, 77100 Meaux.