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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S143 modulaire. La technique a été univoque : voie transglutéale, reconstruction acétabulaire par greffe et anneau de soutien avec cupule en polyéthylène cimentée au palacos genta. Dans tous les cas, la tête a été remplacée par une tête de 28. Les résultats clini- ques ont été appréciés selon la cotation de Merle d’Aubigné et radiographiquement, au niveau du fémur, ont été recherchées une migration et la fixation a été appréciée selon le score de Engh. RÉSULTATS. Nous n’avons observé ni complication opéra- toire ni infection. Avec un recul de 2 à 12 ans, le score de Merle d’Aubigné est passé de 6 à 14 avec un résultat très bon, quatre bons et sept moyens. Aucun patient n’a été repris. Radiographi- quement, au niveau acétabulaire, nous n’avons pas retrouvé de migration, le score de Engh est resté stable à 9,33 témoignant de la bonne stabilité et fixation de la tige. Il est à noter une légère aggravation de l’ostéolyse au niveau du calcar dans deux cas qui correspondent au plus long recul (12 et 13 ans). DISCUSSION. Concernant les complications per et postopé- ratoires, nos résultats confirment ceux de Thomasson avec l’absence de complications peropératoires par rapport à la fré- quence des complications lors des changements bipolaires. Con- cernant la tenue de l’implant fixé sans ciment, nos résultats confirment à moyen terme, les résultats de Moskal sur douze cas avec un recul de 6 à 12 ans et les résultats de Poon avec un recul de 2 à 10 ans. Ces auteurs soulignent la bonne tenue de l’implant fémoral, l’absence d’aggravation avec le temps. CONCLUSION. L’absence de complications peropératoires, le maintien d’une bonne fixation à moyen terme des implants fémoraux fixés sans ciment lors d’une reprise unipolaire d’arthroplastie totale de hanche avec descellement acétabulaire, doivent faire envisager cette possibilité en particulier chez les patients âgés. 244 Greffe en palissade pour la recons- truction acétabulaire dans les repri- ses de prothèse de hanche Jacques T ABUTIN*, Cédric PELEGRI, Pierre-Marie CAMBAS, Frédéric V OGT INTRODUCTION. Lorsqu’une perte de substance segmen- taire intéresse le toit et ovalise la cavité acétabulaire, la recons- truction en est difficile comme en témoignent les nombreuses techniques proposées, de l’armature métallique à l’allogreffe. Nous proposons une autogreffe iliaque « en palissade ». MATÉRIEL ET MÉTHODES. Après le temps d’explantation, l’acétabulum est soigneusement nettoyé de tout tissu d’interface et ses dimensions mesurées. Si le diamètre vertical est nettement supérieur à l’antéro-postérieur, un greffon tri-cortical est prélevé sur la crête iliaque, modelé pour s’encastrer précisément entre l’épine iliaque antéro-inférieure et la paroi postérieure résiduelle ainsi que sur le fond en dedans. Une ou deux vis obliques complè- tent la stabilisation. Toute la perte de substances supérieure est comblée par de l’os ou des substituts osseux (sans valeur mécani- que). L’acétabulum est fraisé à partir du foramen obturé sans atta- quer les colonnes antérieure et postérieure. Les defects résiduels sont comblés par de l’os spongieux. Une cupule hémisphérique est enfin impactée en press-fit et maintenue par 2 ou 3 vis. Nous avons opéré 8 malades présentant un descellement de stade III SOFCOT avec une perte de substance segmentaire du toit acétabu- laire, et une cavité très ovalisée. RÉSULTATS. Cliniquement avec un recul moyen supérieur à 4 ans, la cotation PMA est passée de 9,8 à 15,7 en moyenne. Radiographiquement, nous n’avons pas observé de mobilisation ou de migration de l’implant, ou de liseré péri-prothétique circu- laire. Le positionnement a été en situation quasi-anatomique dans tous les cas sauf deux (imperfection technique). À plus d’un an de recul, les greffons ont une tonalité identique à l’os adjacent. DISCUSSION. L’utilisation de cupules en situation haute ou de méga-cupules ne nous paraît pas une option reconstructrice. Les allogreffes (tête de banque) comportent un risque de tasse- ment secondaire (15 % sur une série précédente). Nous n’avons pas pris l’option cimentée dans une armature ou sur des greffons impactés. L’inconvénient principal de la technique tient à la lour- deur du prélèvement (peut-être responsable de certaines boiteries résiduelles du fait de l’étendue de la désinsertion du moyen fes- sier). L’avantage de cette technique est celui d’une reconstruc- tion fiable. La technique n’est pas une simple butée élargissant l’acétabulum latéralement mais diminuant ses dimensions. CONCLUSION. Il s’agit d’une technique un peu lourde, minutieuse mais qui permet une reconstruction acétabulaire véri- table et pérenne. 245 Reprise fémorale par tige cimentée et greffe morcelée compactée (X-Change) Jean-Luc MARMORAT*, Jean-Baptiste LEYMARIE, Philippe PIRIOU, Thierry JUDET INTRODUCTION. Les reprises fémorales des arthroplasties totales de hanche avec un défect osseux majeur restent délicates et de traitement difficile. Nous présentons une série de 30 patients opérés selon la technique d’Exeter pour des reprises de PTH avec des défects osseux fémoraux sévères. MATÉRIEL ET MÉTHODE. L’étude est prospective, conti- nue de 1996 à 2001 avec 30 reconstructions fémorales par gref- fons cryo-conservés, morcelés, impactés. Le recul moyen est de 42 mois (extrêmes de 24 à 80 mois). Les dégâts osseux, classés selon la classification SOFCOT, retrouvent 1 stade II, 14 stades III et 15 stades IV. Nous avons respecté rigoureusement la tech- *Stéphane Boisgard, Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique I, Hôpital Gabriel Montpied, CHU de Clermont-Ferrand, BP 69, 63003 Clermont-Ferrand Cedex 01. *Jacques Tabutin, Centre Hospitalier, 15, avenue des Broussailles, 06401 Cannes Cedex.

245 Reprise fémorale par tige cimentée et greffe morcelée compactée (X-Change)

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Page 1: 245 Reprise fémorale par tige cimentée et greffe morcelée compactée (X-Change)

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S143

modulaire. La technique a été univoque : voie transglutéale,reconstruction acétabulaire par greffe et anneau de soutien aveccupule en polyéthylène cimentée au palacos genta. Dans tous lescas, la tête a été remplacée par une tête de 28. Les résultats clini-ques ont été appréciés selon la cotation de Merle d’Aubigné etradiographiquement, au niveau du fémur, ont été recherchéesune migration et la fixation a été appréciée selon le score deEngh.

RÉSULTATS. Nous n’avons observé ni complication opéra-toire ni infection. Avec un recul de 2 à 12 ans, le score de Merled’Aubigné est passé de 6 à 14 avec un résultat très bon, quatrebons et sept moyens. Aucun patient n’a été repris. Radiographi-quement, au niveau acétabulaire, nous n’avons pas retrouvé demigration, le score de Engh est resté stable à 9,33 témoignant dela bonne stabilité et fixation de la tige. Il est à noter une légèreaggravation de l’ostéolyse au niveau du calcar dans deux cas quicorrespondent au plus long recul (12 et 13 ans).

DISCUSSION. Concernant les complications per et postopé-ratoires, nos résultats confirment ceux de Thomasson avecl’absence de complications peropératoires par rapport à la fré-quence des complications lors des changements bipolaires. Con-cernant la tenue de l’implant fixé sans ciment, nos résultatsconfirment à moyen terme, les résultats de Moskal sur douze casavec un recul de 6 à 12 ans et les résultats de Poon avec un reculde 2 à 10 ans. Ces auteurs soulignent la bonne tenue de l’implantfémoral, l’absence d’aggravation avec le temps.

CONCLUSION. L’absence de complications peropératoires,le maintien d’une bonne fixation à moyen terme des implantsfémoraux fixés sans ciment lors d’une reprise unipolaired’arthroplastie totale de hanche avec descellement acétabulaire,doivent faire envisager cette possibilité en particulier chez lespatients âgés.

244 Greffe en palissade pour la recons-truction acétabulaire dans les repri-ses de prothèse de hanche

Jacques TABUTIN*, Cédric PELEGRI,Pierre-Marie CAMBAS, Frédéric VOGT

INTRODUCTION. Lorsqu’une perte de substance segmen-taire intéresse le toit et ovalise la cavité acétabulaire, la recons-truction en est difficile comme en témoignent les nombreusestechniques proposées, de l’armature métallique à l’allogreffe.Nous proposons une autogreffe iliaque « en palissade ».

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Après le temps d’explantation,l’acétabulum est soigneusement nettoyé de tout tissu d’interface etses dimensions mesurées. Si le diamètre vertical est nettementsupérieur à l’antéro-postérieur, un greffon tri-cortical est prélevésur la crête iliaque, modelé pour s’encastrer précisément entre

l’épine iliaque antéro-inférieure et la paroi postérieure résiduelleainsi que sur le fond en dedans. Une ou deux vis obliques complè-tent la stabilisation. Toute la perte de substances supérieure estcomblée par de l’os ou des substituts osseux (sans valeur mécani-que). L’acétabulum est fraisé à partir du foramen obturé sans atta-quer les colonnes antérieure et postérieure. Les defects résiduelssont comblés par de l’os spongieux. Une cupule hémisphérique estenfin impactée en press-fit et maintenue par 2 ou 3 vis. Nousavons opéré 8 malades présentant un descellement de stade IIISOFCOT avec une perte de substance segmentaire du toit acétabu-laire, et une cavité très ovalisée.

RÉSULTATS. Cliniquement avec un recul moyen supérieur à4 ans, la cotation PMA est passée de 9,8 à 15,7 en moyenne.Radiographiquement, nous n’avons pas observé de mobilisationou de migration de l’implant, ou de liseré péri-prothétique circu-laire. Le positionnement a été en situation quasi-anatomique danstous les cas sauf deux (imperfection technique). À plus d’un an derecul, les greffons ont une tonalité identique à l’os adjacent.

DISCUSSION. L’utilisation de cupules en situation haute oude méga-cupules ne nous paraît pas une option reconstructrice.Les allogreffes (tête de banque) comportent un risque de tasse-ment secondaire (15 % sur une série précédente). Nous n’avonspas pris l’option cimentée dans une armature ou sur des greffonsimpactés. L’inconvénient principal de la technique tient à la lour-deur du prélèvement (peut-être responsable de certaines boiteriesrésiduelles du fait de l’étendue de la désinsertion du moyen fes-sier). L’avantage de cette technique est celui d’une reconstruc-tion fiable. La technique n’est pas une simple butée élargissantl’acétabulum latéralement mais diminuant ses dimensions.

CONCLUSION. Il s’agit d’une technique un peu lourde,minutieuse mais qui permet une reconstruction acétabulaire véri-table et pérenne.

245 Reprise fémorale par tige cimentéeet greffe morcelée compactée(X-Change)

Jean-Luc MARMORAT*,Jean-Baptiste LEYMARIE, Philippe PIRIOU,Thierry JUDET

INTRODUCTION. Les reprises fémorales des arthroplastiestotales de hanche avec un défect osseux majeur restent délicateset de traitement difficile. Nous présentons une série de30 patients opérés selon la technique d’Exeter pour des reprisesde PTH avec des défects osseux fémoraux sévères.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. L’étude est prospective, conti-nue de 1996 à 2001 avec 30 reconstructions fémorales par gref-fons cryo-conservés, morcelés, impactés. Le recul moyen est de42 mois (extrêmes de 24 à 80 mois). Les dégâts osseux, classésselon la classification SOFCOT, retrouvent 1 stade II, 14 stadesIII et 15 stades IV. Nous avons respecté rigoureusement la tech-

*Stéphane Boisgard, Service de Chirurgie Orthopédiqueet Traumatologique I, Hôpital Gabriel Montpied,

CHU de Clermont-Ferrand, BP 69,63003 Clermont-Ferrand Cedex 01.

*Jacques Tabutin, Centre Hospitalier,15, avenue des Broussailles, 06401 Cannes Cedex.

Page 2: 245 Reprise fémorale par tige cimentée et greffe morcelée compactée (X-Change)

2S144 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

nique décrite par Gie, Linder et Ling ; utilisant une tige lisse,sans appui sur le merckel, cimentée dans un lit d’allogreffe mor-celée impactée, comblant les défects osseux fémoraux. L’asso-ciation de matériel (plaque, grillage, câble) a été parfoisnécessaire afin de ponter les défects corticaux. L’analyse clini-que a été réalisée selon la cotation PMA. L’analyse radiologiqueen pré, post-opératoire et au dernier recul a été effectuée parnumérisation des radiographies et mesure de la mobilité desimplants (migration verticale et déviation frontale), l’évaluationet l’évolution du stock osseux par la classification de Pierchon.

RÉSULTATS. Vingt-huit patients ont été revus à plus de 2 ans.Nous déplorons 2 patients perdus de vue et un patient décédé àplus de deux ans de l’implantation. Deux déposes ont été réaliséespour des raisons mécaniques. Une fracture postopératoire est sur-venue à 6 mois. Le score PMA est passé de 11 à 17 au recul. Lesrésultats radiographiques montrent un enfoncement moyen de7,3 mm et une déviation frontale moyenne de 2°, non corrélés aurésultat clinique. L’évolution de la greffe selon Pierchon retrouve20 aspects de corticalisation et 8° de trabéculation. Les critèresinfluençant la migration sont la granulométrie de la greffe et ledélai de reprise d’appui. La migration est stable passé un délai de12 mois.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Les résultats fonctionnelset radiologiques restent satisfaisants compte tenu de l’impor-tance des dégâts préexistants. La migration des implants n’a paseu d’incidence sur ces résultats. Nous avons modifié la techniquechirurgicale, en fonction des résultats, concernant la granulomé-trie des greffons. Les avantages de cette technique restent lareconstruction du stock osseux et la désescalade thérapeutique.

246 Résultats à plus de 5 ans de35 reconstructions de fémur proxi-mal par allogreffe massive man-chonnant une tige longue

Camille THEVENIN-LEMOINE*, Laurent VASTEL,Marcel KERBOULL, Jean-Pierre COURPIED

INTRODUCTION. Lors des révisions de prothèse totale dehanche (RPTH) avec fémur proximal altéré, la reconstitution

du stock osseux a prouvé sa supériorité face au rescellementsimple d’une prothèse massive. Dans les destructions majeures,peu de séries d’effectif important ont étudié les résultats desreconstructions par allogreffe massive. Le but de cette étudeétait d’évaluer les résultats d’une technique de reconstructiondu fémur proximal par allogreffe massive manchonnant unetige longue.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. La série comportait 35 recons-tructions chez 33 patients (28 femmes et 7 hommes), d’âgemoyen 61 ans, dont la destruction fémorale était cotée 3 ou 4 dansla classification de Vives/SOFCOT. Le nombre moyen d’inter-ventions avant la reprise était de 3,8 (de 1 à 9), en moyenne2,5 prothèses totales (de 1 à 5). La technique a consisté dans toutles cas, après abord trans-trochantérien, à ouvrir le fémur altéréen « bivalve », permettant l’ablation de la prothèse et du cimentrésiduel. La reconstruction du capital osseux a fait appel à unegreffe massive cryo-préservée et irradiée manchonnant une tigefémorale longue de type Charnley-Kerboull. La fixation étaitcimentée dans le fémur distal et dans l’allogreffe. Les volets defémur résiduel étaient ramenés et cerclés sur l’allogreffe.

RÉSULTATS. Le recul moyen était de 6,1 ans (2 à 15 ans),2 patients ont été perdus de vue et 6 sont décédés. Vingt et unpatients ont été suivis plus de 5 ans. Le score de Merle d’Aubi-gné préopératoire moyen était de 9,8 (6 à 14) ; au dernier recul, ilétait de 14,9 (8 à 18). Deux complications précoces ont étéobservées : un accident vasculaire cérébral et une embolie grais-seuse. À distance, 23 pseudarthroses du grand trochanter, 6 luxa-tions récidivantes, 1 récidive infectieuse, 2 descellementsmécaniques et 2 fractures sous tige. Une résorption concernantplus du tiers de la greffe est survenue 5 fois, n’altérant pas la sta-bilité de l’implant.

DISCUSSION. En cas de destruction majeure avec fémur noncontinent, parmi les différentes techniques utilisées pour recons-tituer le capital osseux : l’utilisation d’allogreffes massives per-met une stabilité immédiate, avec une possibilité derecolonisation permettant d’espérer l’augmentation du stockosseux endogène.

CONCLUSION. La technique de reconstruction fémoralepar allogreffe massive permet une reconstruction articulairefiable et durable, avec peu de complications graves et derésorption à long terme, mais une fréquente instabilité rési-duelle. Elle est nécessairement limitée par l’accessibilité desallogreffes.

*Jean-Luc Marmorat, Hôpital Raymond Poincaré,104, boulevard Raumond-Poincaré, 92380 Garches.

*Camille Thevenin-Lemoine, Service d’Orthopédie A,Hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques,

75014 Paris.