26 avril 2009Dimanche en Chemin - Paroisse de Lannion1 La Résurrection de Jésus: histoire et message Dimanche en chemin 26 avril 2009

26 avril 2009 Dimanche en Chemin - Paroisse de Lannion 1

La Résurrection de Jésus: histoire et

message

Dimanche en chemin26 avril 2009


Sommaire

La résurrection du Christ dans l’histoire Le message de la résurrection de Jésus Résurrection et réincarnation

Cet exposé doit beaucoup à Bernard Sesboüé (Croire, Droguet et Ardant, 1999, p. 303 à 329)


Problématique Le chiffre est sans appel : seul un Français sur dix croit en la

résurrection, selon un sondage TNS Sofres/Logica publié jeudi 9 avril par l’hebdomadaire Pèlerin. À la question « Qu’y a-t-il pour vous après la mort ? » seuls 10 % des Français répondent en effet « la résurrection des morts auprès de Dieu », contre 7 % « la réincarnation sur terre dans une autre vie », 33 % «quelque chose, mais que je ne sais pas définir» et 43 % «rien».

Les chiffres sont sensiblement les mêmes chez les catholiques, 13 % déclarant croire en la résurrection (7 % en la réincarnation, 40 % en quelque chose et 33 % en rien). Il n’y a que chez les pratiquants réguliers que la résurrection recueille une majorité : 57 % (1 % pour la réincarnation, 29 % pour « quelque chose », et 8 % « rien »).


La résurrection de Jésus et l’histoire

Quelle historicité pour la Résurrection ?


L’originalité des témoignages

Il n’y a pas de témoins oculaires de la résurrection.

Personne n’a jamais vu le Christ « ressuscitant ».

Les récits post résurrection sont divergents, on ne peut pas les « harmoniser ».

« Tumulte et déferlement de paroles » (Charles Perrot)


Preuves historiques ?

Non : « Le Christ est sorti de l’histoire avec son corps

pour entrer dans le monde de Dieu » (BS) La science ne peut pas analyser le phénomène. Si elle n’a pas de témoins c’est qu’elle ne peut pas en

avoir.

Oui : Il y a des preuves que des hommes ont témoigné

de cette résurrection.


Le message de la résurrection de Jésus

De l’incrédulité à la proclamationLe témoignage de Paul

Le sens du message


Le tombeau vide

Détails nombreux Démarche de Joseph d’Arimathie Rôle de Nicodème et des femmes Ensevelissement dans un tombeau neuf

Cela ne suffit pas à la foi, plutôt la surprise et l’incrédulité. Les hypothèses des premiers visiteurs d’un

enlèvement du corps ne sont pas éludées : Marie de Magdala (Jn 20, 2b), la garde (Mt 28, 12-14)


Message de l’ange et témoignage des femmes

Le tombeau vide est aussi une « théophanie », une manifestation de Dieu. Un ange et gardes terrorisés (Mt), deux anges (Jn),

un homme (Mc), deux hommes (Lc) Ce sont des femmes qui sont les premières

destinataires du message. C’est grâce à elles que les apôtres ont fini par croire (Lc 24, 22-24)


Les apparitions aux disciples

Schéma relativement fixe Jésus se présente et exprime un message de paix. Au départ, il n’est pas reconnu. Il se fait reconnaître

Par des gestes : il montre ses mains, il demande à manger, il rompt le pain

Par une leçon d’Ecriture Il entraîne chez les siens la joie de la foi Il les envoie ensuite en mission. Il leur promet le don de l’Esprit (Lc 24, 49 ; Ac 1, 5)


Préparés à recevoir la résurrection

Jésus est reconnu par la foi et grâce à des paroles qui expliquent le sens des Ecritures.

Il ne s’est pas manifesté aux foules après sa résurrection.

La Résurrection n’est accessible qu’à ceux qui étaient préparés à la recevoir.

« Même si quelqu’un ressuscite des morts, ils ne seront pas convaincus » (Lc 16, 31)


Le kérygme et le langage

Les apparitions de Jésus ne délivrent pas les apôtres de leur peur.

C’est après la Pentecôte qu’ils proclameront Jésus ressuscité (Ac 2, 22-24.32.36)

Pour parler de la résurrection, le Nouveau Testament parle de : Faire lever, faire se redresser (quelqu’un qui est

allongé) Réveiller (quelqu’un qui dort) Celui qui était en bas est désormais en haut (exaltation)


Le témoignage de Paul

Il n’a pas connu Jésus, il a rencontré le Christ ressuscité.

Texte célèbre de 1 Co 15, 1-8 « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est

vaine » (1 Co 15, 12-27) ! Il utilise l’analogie avec le grain de blé qui meurt et

devient une plante généreuse. « Semé corruptible, on ressuscite incorruptible ; semé

méprisable, on ressuscite dans la gloire ; semé dans la faiblesse on ressuscite plein de force ; semé animal, on ressuscite corps spirituel » (1 Co 15, 42-44)


Le sens du message

La confirmation de l’identité filiale de Jésus Jésus s’est présenté comme « le Fils » par excellence. Mais dans le conflit avec les autorités juives de son temps,

de quel côté se trouvait Dieu ? Pourquoi a-t-il laissé Jésus, son fils, mourir ?

« La Résurrection prend valeur de signature divine de l’itinéraire humain de Jésus » (BS) Sans ce contexte, elle n’a aucun sens, ce ne serait que de

la magie. La voie de l’amour c’est aussi la voie de la vie et ce

n’est pas une voie sans issue !


La résurrection c’est la vie

« La gloire de Dieu c’est l’homme vivant » (St Irénée de Lyon)

La résurrection du Christ est la promesse de la nôtre.

Ce n’est pas un « opium du peuple » : elle est présente dès aujourd’hui dans tout être ou tout groupe qui est libéré d’une situation intolérable.

C’est une déclaration de paix aux hommes : « Désormais Dieu ne nous regarde qu’à travers la face de son Fils » (Ste Thérèse de Lisieux)


La signification du tombeau vide

Ce n’est pas une preuve de la résurrection, ni le 1er objet de la foi de celle-ci.

Mais il en est la seule trace sur laquelle elle peut se bâtir

Triple signification symbolique : Victoire de Dieu sur la mort, ouverture du séjour des morts Les linges laissés au tombeau représentent un « vieux

vêtement usé » et la libération des liens de Jésus par le Dieu de Pâques.

Signe annonciateur que la corruption et la mort n’est pas la vérité ultime.


Résurrection et réincarnation

Y a-t-il compatibilité entre les deux ?


Modèle oriental et modèle occidental Le modèle oriental de la réincarnation est

pessimiste : Ce n’est pas une libération mais une nécessité On ne peut échapper à un cycle de réincarnation si on mal

vécu. Ce serait plutôt le purgatoire ! La résurrection serait plutôt le nirvana.

Le modèle occidental est optimiste (XIXe siècle) L’échec d’une première vie n’est pas définitif, on a droit à

d’autres chances La mort est relativement niée. Celui qui souffre paie une dette antérieure. Pourquoi pas ensuite une résurrection ?


Vers un au-delà de la personne

Réincarnation : La personne n’est plus unique. La personne humaine est une figure transitoire;

manifestation d’un grand Tout dans laquelle elle doit finir par fusionner

Dieu non plus n’est pas une personne. La relation de l’homme à Dieu n’est plus une

relation interpersonnelle. On parlera plutôt de « divin » que de Dieu.


Ya-t-il compatibilité entre réincarnation et résurrection ? Deux univers qui divergent La réincarnation n’a jamais tenté l’Eglise primitive. Conception de l’histoire différente :

L’un est cyclique avec un éternel retour L’autre est linéaire et tend vers l’accomplissement du

Royaume de Dieu La réincarnation n’offre pas de salut au corps qui

n’est qu’une enveloppe interchangeable. Unité et valeur irremplaçable de la personne

humaine : « La vie n’est pas un jeu sans enjeu » (Cardinal W. Kasper)

Cf. : Dennis Gira, Le Lotus et la Croix, Bayard, 2003


Petit bibliographie simple

Bernard SesboüéSesboüé, Croire, Droguet et Ardant, 2003

Paul BonyBony, La résurrection de Jésus, Coll. Tout simplement, Editions de l’Atelier, 2000

Raymond BrownBrown, 101 questions sur la Bible, coll. Lire la Bible, Le Cerf, 1994 (surtout questions 52, 53).

Dennis GiraGira, Le Lotus et la Croix, Bayard, 2003

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