RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S157

290 L’estimateur de Kaplan-Meier n’estpas adéquat pour l’analyse desdonnées de survie en présenced’événements compétitifs

David BIAU *, Aurélien LATOUCHE,Philippe ANRACT, Raphaël PORCHER

INTRODUCTION. L’estimateur de Kaplan-Meier est le plusutilisé pour l’analyse des données de survie en orthopédie.Cependant, dans ce travail nous démontrons que cet estimateurn’est pas adapté à ces données en présence d’événements ditscompétitifs (événements empêchant la survenue de l’événementd’intérêt, comme le décès dans l’analyse de la survie des prothè-ses de hanche).

MATÉRIEL. Les auteurs présenteront tout d’abord l’estima-teur de Kaplan-Meier sur 5 patients fictifs opérés d’une PTH.Ensuite, les auteurs estimeront la survie sans reprise pour échecmécanique de 91 prothèses de reconstructions du genou. Cettesurvie est estimée à 5, 10 et 15 ans à respectivement 81 %(IC 95 %, 72 %-91 %), 52 % (IC 95 %, 39 %-69 %), et 33 %(IC 95 %, 19 %-57 %). La probabilité d’événement (1 – la surviesans événement) est donc de respectivement 19 %, 48 % et 67 %.

RÉSULTATS. Les auteurs présenteront l’estimateur de l’inci-dence cumulée sur les 5 patients fictifs opérés d’une PTH.Ensuite, cet estimateur sera appliqué à la série des 91 mégapro-thèses du genou avec comme événement d’intérêt la reprise pourcause mécanique et comme événements en compétitions lareprise pour une autre raison (infection, tumeur) et le décès dumalade. La probabilité d’événement est respectivement de 16 %,36 %, et 47 % à 5, 10 et 15 ans. Ainsi, l’estimation selon laméthode de Kaplan-Meier surestime la probabilité d’événementde 19 %, 33 %, et 43 % à 5 ans, 10 ans, et 15 ans.

DISCUSSION. L’estimateur de Kaplan-Meier n’est pasadapté en présence d’événements en compétition et il ne devraitpas être utilisé pour l’estimation des survies des prothèses articu-laires ou en chirurgie tumorale ou ces événements sont fré-quents. L’estimation des données de survie par la méthode del’incidence cumulée est de plus en plus utilisée dans littératuremédicale ; sont utilisation en orthopédie permettrait une analyseplus juste des probabilités d’événements au cours du temps.

CONCLUSION. les chercheurs ne devraient pas utiliserl’estimateur de Kaplan-Meier sans en connaître les conditionsd’utilisations. L’estimateur de l’incidence cumulée devrait êtrepréféré dans de nombreuses conditions.

291 Évaluation et simulation biomécani-que du rachis cervical. Applicationsau rugbyman de 1re ligne de mêlée

Patricia THOREUX *, Jennifer LECOMPTE,Julien PISCIONE, Sébastien LAPORTE,Pierre PORTERO

La pratique du rugby ou de sports apparentés (football améri-cain) présente un risque non négligeable d’accidents neurologi-ques graves et irréversibles (de type tétraplégie) et d’atteintedégénérative précoce et symptomatique du rachis cervical. Cer-tains postes et certaines phases de jeu sont plus directement con-cernés, par exemple les joueurs de 1ère ligne pendant la phase demêlée. La plupart des études disponibles dans la littératuren’abordent le problème que sous un seul angle, épidémiologiemédicale, biomécanique ou tactique de jeu mais jamais sousl’angle de la caractérisation anatomique du rachis cervicalcomme facteur prédisposant.

L’objectif du projet est de réaliser une évaluation des paramè-tres musculaires morphologiques (dimensions du canal cervical,et caractérisation (volume, niveau de graisse) des groupes mus-culaires cervicaux) et fonctionnels (couples de force et niveaud’activation musculaire).

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Réalisation des mesures sur100 sujets masculins ou féminins sains, asymptomatiques, d’âgecompris entre 18 et 45 ans (50 sujets contrôles et 50 joueurs de1ère ligne de rugby, de niveau de pratique variable). Dispositifs demesure complémentaires : clichés stéréoradiographiques bassedose (EOS), imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire(IRM), enregistrement des couples de force des muscles cervicauxen flexion-extension sur ergomètre spécifique couplé à l’enregis-trement EMGs.

RÉSULTATS. Résultats préliminaires : les résultats obtenusmontrent une différence significative entre les témoins et les rug-bymen en terme de poids, de circonférence du cou et de volumemusculaire, des couples maximaux en isométrie des muscles cer-vicaux et du muscle trapèze significativement différents selon leniveau de pratique du rugby et par rapport au groupe témoin.Résultats attendus : obtention d’une caractérisation globale durachis cervical du rugbyman avec analyse de corrélation entre lesparamètres morphologiques et fonctionnels, recherche d’un lienentre ces différents paramètres et le niveau sportif, obtention d’unoutil de reconstruction et d’analyse utilisable par le clinicienincluant les paramètres constitutionnels osseux et musculaires.

Le but de cette étude est de déboucher sur des mesures prati-ques de prévention des risques cervicaux : dépistage de facteursde risque individuels constitutionnels contre-indiquant la prati-que du rugby au poste de 1ère ligne (élaboration d’un indice derisque lésionnel) ; mise au point d’un programme de muscula-tion spécifique selon les corrélations obtenues entre la massemusculaire, la force et le risque lésionnel d’une part et l’impor-tance de la fatigabilité musculaire et des possibilités de recrute-ment des unités motrices d’autre part ; modification des règles etdes techniques d’entraînement selon l’âge et le niveau sportif.

* David Biau, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75010 Paris.

* Patricia Thoreux, Service de Chirurgie Orthopédique,Hôpital Avicenne, 125, route de Stalingrad, 93009 Bobigny.