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3 Éditorial

4 Nouvelles en vrac

6Dossier

sur la laïcité

12Entrevue

avec Lynda Thalie

16 Négociation

17La mobilisation,

rempart contre le mépris

18Entretien

avec Alexa Conradi

21Marche mondiale

des femmes

22Les dérives

de l’ITA

23Sous-traitance

au MTQ

24Service aérien

gouvernemental

25Gain de cause

à Revenu Québec

26Maintien de

l’équité salariale

27L’exercice de moyens de

pression, un droit reconnu

28Comité national

des jeunes

29Les syndicats,

qu’ossa donne?

30Un mot

des régions

SOMMAIRE JOURNAL SFPQ MARS 2010, 48e ANNÉE, NUMÉRO 1

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

2

JOURNAL SFPQ

48e ANNÉE, NO1

MARS 2010

Le Journal SFPQ est l’organeofficiel du Syndicat de lafonction publique du Québec.Il est publié quatre fois parannée par le Service descommunications et postégratuitement à tous lesmembres du Syndicat. Il est disponible sur le siteInternet du SFPQ.

Syndicat de la fonctionpublique du Québec5100, boulevard des Gradins Québec (Québec) G2J 1N4

Poste publication,enregistrement No 40027720

(418) 623.2424

(418) 623.6109

[email protected]

http://www.sfpq.qc.ca

Responsable de la publication Nathalie Labonté

Révision des textes etcorrection des épreuves Geneviève Trudel, NathalieLabonté, France Marcoux,Paul Pelletier et Éric Lévesque

Page couverture Illustration : GenevièveGuénetteInfographie : MichèleLapointeProduction : HuguetteLatulippe/Promotion inc.Photo : Clément Allard

Conception graphique,design, infographie et version InternetCaron, Paré ass.

Impression Transcontinental

Ce numéro est tiré à 39 000 exemplaires.

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec1er trimestre 2010Note : Dans la mesure du possible,les textes sont féminisés. L'usageoccasionnel du masculin commeneutre ne vise pas à exclure leféminin, mais plutôt à alléger lestextes.

Couverture imprimée sur papier recyclé Chorus gloss

Intérieur imprimé sur papier recyclé Enviro 100

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É DITORIAL

Trois des quatre priorités déposéespar le SFPQ à la table de négocia-tion concernent directement l’at-traction et la rétention du person-nel : une meilleure rémunération,de réelles possibilités de chemi-nement de carrière, ainsi que lemaintien des emplois et del’expertise au sein de la fonctionpublique. En tête de liste desdemandes du Front commun, onretrouve des hausses salarialespour conserver le pouvoir d’achatdes salariés et récupérer une partiedu retard salarial accumulé au fil

des ans. Nous demandons aussi lemaintien du taux de traitement lorsd’un changement d’emploi ou declassification, ainsi que la recon-naissance de l’expérience à l’em-bauche.

Pour ce qui est des possibilités decarrière, le SFPQ propose un réelcontinuum, et ce, dès l’entrée enfonction. Actuellement, des em-ployés conservent un statut occa-sionnel pendant plus de dix ans etne voient pas le jour où ils pour-ront détenir un emploi plus stable.À cela s’ajoute l’obtention auto-matique du statut de temporaireaprès trois ans d’ancienneté dansla même classification, et ensuite,le statut de permanent après deuxans à titre d'employé temporaire.

L’artisan de son propremalheur

À la fin janvier, le dépôt patronal acausé toute une commotion auprèsdes employés de la fonction publi-que. À ce sujet, le Journal de Qué-bec rendait public que des milliersde fonctionnaires avaient signifié àla Direction des ressources humai-nes leur désir de prendre leurretraite. En laissant entendre qu’ilsouhaite mettre en place des me-

sures de « détention » et non derétention du personnel, ou encorequ’il entend rompre avec son enga-gement de permettre l’utilisationde la banque de congés de maladiepour faire le pont avec la retraite, legouvernement se tire littéralementdans le pied. Sa demande démon-tre à quel point il peut faire preuved’insouciance quant à la rétentionde son personnel, à la perte d’ex-pertise engendrée par les départs àla retraite, aux coûts supplémen-taires liés à la réembauche et à laformation, ainsi qu’aux dysfonc-tions provoquées par un roulementde personnel excessif.

Les conséquences d’un tel laxismeet d’un manque de vision à longterme seront catastrophiques pourle personnel de l’État. Au lieu devouloir autofinancer les coûts demain-d’œuvre en sabrant dans nosconditions de travail, le gouverne-ment devrait plutôt mettre un freinà la sous-traitance qui occasionneune montée fulgurante des dépen-ses et une perte d’expertise inesti-mable. Bref, des solutions existent.

Ce projet insensé déposé par l’em-ployeur doit être refusé en bloc parles membres. Heureusement, vousavez été des milliers à participeraux assemblées d’information dans

vos milieux de travail en collabo-ration avec nos consœurs et nosconfrères du SPGQ. Vous avez éténombreuses et nombreux à dé-montrer votre engagement etvotre soutien à la table denégociation. Cette solidarité quise met en place devra sepoursuivre. Je vous invite à êtreprésente et présent à toutes lesassemblées auxquelles vousconviera votre syndicat. Parce ques’informer et s’impliquer dans lanégociation, c’est s’occuper deses affaires!

Syndicalement vôtre,

Lucie MartineauPrésidente générale

3Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

L’ART DE SE TIRER DANS LE PIED

À ll’’hheeuurree ooùù llaa ffoonnccttiioonn ppuubblliiqquuee qquuéébbééccooiissee vviitt uunn

iimmppoorrttaanntt pprroobbllèèmmee dd’’aattttrraaccttiioonn eett ddee rréétteennttiioonn ddee ssoonn

ppeerrssoonnnneell,, lleess aaggiisssseemmeennttss dduu CCoonnsseeiill dduu ttrrééssoorr nnee ffoonntt

qquu’’aaggggrraavveerr llaa pprroobblléémmaattiiqquuee.. CCoommmmee nnoouuss ll’’aavvoonnss

ccoonnssttaattéé ddaannss llee Journal SFPQ ddee ddéécceemmbbrree,, llee

ggoouuvveerrnneemmeenntt dduu QQuuéébbeecc ddeevvrraa ccoommppoosseerr aavveecc llee ddééppaarrtt

àà llaa rreettrraaiittee,, eett ddoonncc llee rreemmppllaacceemmeenntt,, ddee nnoommbbrreeuuxx

eemmppllooyyééss ddaannss lleess pprroocchhaaiinneess aannnnééeess.. UUnnee rrééaalliittéé ddoonntt llee

ggoouuvveerrnneemmeenntt eesstt bbiieenn aauu ffaaiitt.. EEnn ttaanntt qquuee ggeessttiioonnnnaaiirree

rreessppoonnssaabbllee ddee llaa ppéérreennnniittéé ddeess sseerrvviicceess ppuubblliiccss,, iill ddeevvrraaiitt

llooggiiqquueemmeenntt ttrroouuvveerr ddeess ssoolluuttiioonnss ppoouurr aattttiirreerr ddee llaa

nnoouuvveellllee mmaaiinn--dd’’œœuuvvrree eett ccoonnsseerrvveerr cceellllee ddééjjàà eenn ppllaaccee..

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Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

4

À la suite du Conseil syndical de novembre 2009, le SFPQ adécidé de consulter ses membres sur le contenu du régime col-lectif d’assurance maladie, et ce, avant le renouvellement prévu

en novembre 2010. Du 8 mars au 8 avril 2010, avec la collaboration desresponsables aux avantages sociaux des sections locales, les membrespourront faire valoir leurs préférences sur les garanties de leur régimed’assurance collective.

Pour des raisons d’efficacité dans la compilation des données, cetteconsultation se fera via le site Internet du SFPQ. Pour les personnesqui n’auraient pas accès à un ordinateur, le document d’informationde même que le questionnaire seront distribués par les officierssyndicaux. Les résultats de cette consultation seront étudiés lors duConseil syndical de juin 2010. Voici une bonne occasion de donnervotre point de vue!

CONSULTATION SUR LE RÉGIME COLLECTIF D’ASSURANCE MALADIE

Le 7 janvier dernier, dans le cadre de son concours « Faites leplein d’assurances », SSQ Assurances générales procédait àson grand tirage d’une valeur de 20 000 $ en épicerie.

M. Donald Beaudin, menuisier à la Sépaq et membre du SFPQs’est mérité ce prix. Le 19 février dernier, lui, sa conjointe et safille sont venus de Port-Daniel en Gaspésie pour recevoir en mainpropre leur prix des représentants de SSQ et du SFPQ à Québec.

Jean Routhier, directeur Marketing SSQ Assurances générales, Lucie Martineau,

présidente générale du SFPQ, Donald Beaudin, le grand gagnant, Lucie

Grandmont, vice-présidente du SFPQ et David Fortier, directeur Développement

et qualité, SSQ Assurances générales

CONCOURS « Faites le plein d’assurances »

Pour visionner les capsules « Pourquoi je m’implique » : http://www.sfpq.qc.ca/jemimplique/mosaique1.html

Pour participer : www.sfpq.qc.ca/consultation

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SEMAINE DE L’ENGAGEMENT SYNDICALÀ L’HEURE DES BILANS

Devant l’horizon, pas si lointain, d’undépart massif de ses militantes et mili-tants vers la retraite, le SFPQ a voulu

souligner et encourager la participation de sesmembres à la vie syndicale active. C’est ainsiqu’il lançait du 2 au 6 novembre dernier unnouvel événement : la Semaine de l’engage-ment syndical.

D’entrée de jeu, rappelons que la Semaine del’engagement syndical a été pensée et élaboréepar les membres du comité sur la relève du SFPQ,en collaboration avec le Service de l’action po-litique, de la formation et de la mobilisation.Une affiche, un dépliant et des capsules vidéo ontété produits à l’intention des sections et desmembres. À la fin du mois de janvier, un bilandes activités a été réalisé pour évaluer les retom-bées de cette initiative. Quelque 23 sectionsont tenu 70 rencontres dans différents secteursde travail, permettant ainsi de rejoindre envi-ron 1000 travailleuses et travailleurs.

Dans l’ensemble, les activités telles que lesdiscussions relatives à la vie syndicale et laprojection des capsules « Pourquoi je m’impli-que » ont été très appréciées. De surcroît, cesactivités ont permis aux membres de se rap-procher des personnes qui composent leurexécutif local. En plus de faire état de la situa-tion réelle vécue dans la section, on a aussiprofité de l’occasion pour faire signer descartes de membre, recruter de nouvelles per-sonnes déléguées, tâter le pouls de la mobili-sation et, enfin, donner de l’information sur lesprésentes négociations.

Constatant ces résultats positifs, les dirigean-tes et dirigeants locaux ont souligné au SFPQ,dans leur rapport d’évaluation, l’importancede répéter un tel événement. Ils sont d’avis quece type d’initiative contribue réellement à rap-procher les membres du Syndicat et suscite unplus grand intérêt envers le syndicalisme.

Pour une première fois, la Semaine del’engagement syndical a engendré plusieursretombées positives. Toutefois, le déficonsistera à rendre l’événement plus populairepuisque seulement 2,4 % des membres y ontparticipé. La négociation en cours y est peut-être pour quelque chose. Malgré tout, lesefforts des militantes et des militants méritentd’être soulignés. Félicitations aux sections etaux membres qui ont pris part à la Semaine del’engagement syndical, et surtout, qui ont su ydonner vie!

Michel GauthierConseillerService de l’action politique, de la formation et de lamobilisation

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Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

5

Les 22 employés du Centre derecherche en santé animale deDeschambault (CRSAD) ont

joint les rangs du SFPQ le 27 no-vembre dernier. Cette station derecherche en banlieue de Québec alongtemps été rattachée au minis-tère de l’Agriculture, des Pêcherieset de l’Alimentation du Québec(MAPAQ). Les salariés permanentsdu MAPAQ qui étaient en prêt deservice au CRSAD ont conclu desententes personnelles jusqu’en2012-2013, alors que l’employeur a mis fin au renouvellement decontrat des employés occasionnelset saisonniers.

Lors de la première assembléegénérale, les membres ont éluVéronique Trottier, Éric Bellemareet Paul Montembeault à titre dedélégués syndicaux. Le comité denégociation, composé de Véroni-que Trottier et de Paul Montem-beault, est déjà à pied d’oeuvre. LeSFPQ espère déposer le plus tôt pos-sible ses demandes auprès de lapartie patronale et ainsi obtenir unepremière convention collective.

En 1918, le gouvernement du Qué-bec s’est porté acquéreur d’une pa-rtie des terres de l’ancien domaineseigneurial de Deschambault afind’y installer une pépinière. Les vocations se sont succédé au fil des

décennies et, en 2008, le modesteverger est devenu un centre derecherche moderne en productionsanimales doté d’une réputationenviable au Canada.

NOUVELLE ACCRÉDITATION Bienvenue aux membres du CRSAD

Assurances collectivesERRATUMCONCERNANT LA BROCHURE

Desjardins Sécurité financière désire informer lesmembres du SFPQ qu'une correction sera apportée, àla page 3, au tableau sommaire de la brochure con-

cernant le régime d'assurance collective. En effet, lesappareils thérapeutiques n'auraient pas dû être marquésd'un astérisque étant donné qu'ils ne font pas partie desfrais regroupés avec ceux des médicaments. Comme vouspourrez le constater à la page 10 de la brochure, les fraisregroupés avec ceux des médicaments sont identifiés auxparagraphes a) à h). Les appareils thérapeutiques sontidentifiés au paragraphe n).

À l’avant, à partir de la gauche : Lise Isabelle et Madeleine Comeau, toutes deux conseillères à la

négociation, et Véronique Trottier, déléguée. À l’arrière : Paul Montembeault, délégué, Christian Daigle,

vice-président du SFPQ, Michel Jadot, représentant régional technique et Steve Dorval, président régional,

Québec–Chaudière-Appalaches

Pour consulter cette brochure :http://www.sfpq.qc.ca/Le_Syndicat/Services/Avantages_sociaux/pdf/archives/30000_brochure%202008.pdf

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UN DEVOIR DECOHÉRENCELaa llaaïïcciittéé eesstt uunn ssuujjeett

ccoonnttrroovveerrsséé eett éémmoottiiff,, ccaarr eellllee

ccoonncceerrnnee llaa vviissiioonn qquuee nnoouuss

aavvoonnss ddee llaa vviiee,, nnooss ccrrooyyaanncceess

eett nnooss iinnccrrooyyaanncceess.. PPoouurr mmiieeuuxx

ddéébbaattttrree ddee llaa qquueessttiioonn ddaannss

sseess rraannggss,, llee SSFFPPQQ aa ddéécciiddéé ddee

pprroodduuiirree uunn ddoossssiieerr iinnttiittuulléé

La laïcité, un devoir

de cohérence,, ffaaiissaanntt

aappppeell àà llaa rraattiioonnaalliittéé..

DOSS

IER L

aïci

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

6

DE HÉROUXVÀ LA COMMIS

Jacques Beaumier

Conseiller

Service de la recherche

Lee ssaammeeddii 2277 jjaannvviieerr 22000077,, eenn MMaauurriicciiee,, uunnee ppeettiittee

mmuunniicciippaalliittéé ddee 11 330000 hhaabbiittaannttss ssee rreettrroouuvvee ssuurr llaa

sseelllleettttee.. LLaa rraaiissoonn :: ssoonn ccoonnsseeiill mmuunniicciippaall aa pprréésseennttéé uunn

ccooddee ddee ccoonndduuiittee àà ll’’iinntteennttiioonn ddeess iimmmmiiggrraannttss qquuii

ddééssiirreerraaiieenntt ss’’ééttaabblliirr cchheezz eeuuxx,, àà HHéérroouuxxvviillllee.. OOnn yy

pprréécciissee qquuee llaa llaappiiddaattiioonn,, ll’’iimmmmoollaattiioonn ppaarr llee ffeeuu eett

ll’’eexxcciissiioonn ddeess ffeemmmmeess ssoonntt iinntteerrddiitteess eett oonn ssoouulliiggnnee qquuee

ll’’HHaalllloowweeeenn eesstt llee sseeuull mmoommeenntt ddee ll’’aannnnééee ooùù ll’’oonn ppeeuutt

ssee vvooiilleerr llee vviissaaggee.. LLaa nnoouuvveellllee ffaaiitt llee ttoouurr ddee llaa ppllaannèèttee..

CCeerrttaaiinnss yy vvooiieenntt uunnee pprreeuuvvee dduu ccaarraaccttèèrree aarrrriiéérréé ddeess

mmeennttaalliittééss dduu QQuuéébbeecc rruurraall..

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Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

7

Déjà la question des accommode-ments raisonnables est brûlanted’actualité. En juillet 2006, la Coursuprême reconnaît à un jeuneécolier le droit de porter le kirpan,un poignard symbolique dans lareligion sikhe, pour aller à l’école.Une décision qui n’est pas bienreçue au Québec. Puis, en novem-bre 2006, les médias révèlent que le YMCA de l’avenue du Parc àMontréal aurait accepté d’installerdes vitres givrées dans une salled’exercice à la demande de la com-munauté juive hassidique.

Le chef de l’Action démocratique,Mario Dumont, amplifie la contro-verse, déclarant à un journaliste deRadio-Canada que les accom-modements consentis pour desmotifs religieux sont de « l’à-plat-ventrisme ». Dumont saisit vite lepotentiel politique de la questionen se présentant comme le défen-seur des Québécois de souche. Lamontée de son parti dans les son-dages est immédiate.

Le 7 février 2007, quelques joursaprès la divulgation du code deconduite de Hérouxville, La Presserévèle que la Société de l’assuranceautomobile du Québec (SAAQ)donne aux membres de la com-munauté juive hassidique la pos-sibilité de choisir un évaluateurmasculin plutôt que féminin, etaux femmes musulmanes, la pos-

sibilité d’exiger une évaluatriceféminine.

JEAN CHAREST RÉAGIT

C’en est trop pour le premier mi-nistre Jean Charest qui, dès le len-demain, à deux semaines dudéclenchement des élections géné-rales, met sur pied la commissionBouchard-Taylor. Cette commis-sion doit dresser le bilan de toutesles facettes du modèle québécoisd’intégration des nouveaux arri-vants et formuler des recomman-dations au gouvernement. À cetteoccasion, le premier ministre rap-pelle les valeurs québécoises qui nepeuvent faire l’objet d'aucunaccommodement : l’égalité entreles hommes et les femmes, la pri-mauté du français et la séparationde l’Église et de l’État. Il n’a pasl’intention de permettre à MarioDumont de continuer sur sa lan-cée; il l’accuse « d’avoir soufflé surles braises de l’intolérance ».

Tout l’automne, la commissionBouchard-Taylor siège dans dix-sept villes québécoises, tient desforums citoyens et des audiencespubliques. Le SFPQ y comparaît le10 décembre 2007 à Montréal, etson passage ne passe pas inaperçu.Le Soleil titre « Les syndicatsdemandent une stricte laïcité. LeSFPQ craint que le port de signesreligieux ne compromette la neu-

tralité des institutions publiques ».Pour sa part, La Presse coiffe sonarticle du titre « Un devoir de ré-serve élargi. Le Syndicat de la fonc-tion publique suggère d’interdireaux employés de l’État d’afficherleur appartenance religieuse. »

Dans son mémoire, le SFPQ re-commande « que le devoir de ré-serve, tel que défini par la Loi sur lafonction publique, qui impose aupersonnel de la fonction publiquede ne pas afficher leurs allégeancespolitiques, s’étende à l’apparte-nance religieuse ». De plus, le Syn-dicat fait valoir que l’interventiondu gouvernement s’avère désor-mais nécessaire, afin que lafonction publique ne soit plus lais-sée à elle-même dans l’aména-gement des accommodementsraisonnables et il conclut que letemps est venu d’adopter unecharte de la laïcité. À l’automne2009, le SFPQ réitère cette positionà l’occasion de la commission par-lementaire sur le projet de loi nº 16visant à accroître la diversité dansla fonction publique : il ne faut paslaisser à chaque ministère etorganisme la responsabilité d’amé-nager eux-mêmes des accom-modements raisonnables.

Bref, en juin prochain, le Conseilsyndical aura à se prononcer surune proposition de l’Exécutif na-tional à ce sujet.

ILLESSION BOUCHARD-TAYLOR

Pour lire l’intégralité des textes du dossier : http://www.sfpq.qc.ca/laicite

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DOSS

IER

Enn fféévvrriieerr 22000077,, uunn aarrbbiittrree

eexxcclluuaaiitt uunnee jjeeuunnee mmuussuullmmaannee

dd’’uunn mmaattcchh ddee ssoocccceerr àà LLaavvaall

ppaarrccee qquu’’eellllee ss’’ééttaaiitt pprréésseennttééee

aavveecc uunn hhiijjaabb ssuurr llaa ttêêttee..

LL’’aanneeccddoottee eesstt rraaccoonnttééee ppaarr llee

pprrooffeesssseeuurr ddee pphhiilloossoopphhiiee DDaanniieell

WWeeiinnssttoocckk,, lloorrss dduu ccoollllooqquuee ssuurr llaa

llaaïïcciittéé oorrggaanniisséé ppaarr llaa rreevvuuee

À Babord eett tteennuu àà ll’’UUnniivveerrssiittéé

dduu QQuuéébbeecc àà MMoonnttrrééaall ((UUQQAAMM)),,

llee 2222 jjaannvviieerr ddeerrnniieerr.. «« SSii

ll’’iinntteerrddiiccttiioonn dduu ppoorrtt dduu vvooiillee

eesstt llee pprriixx àà ppaayyeerr ppoouurr llaa

ppaarrttiicciippaattiioonn dd’’uunnee jjeeuunnee

mmuussuullmmaannee àà ccaauussee ""dd’’uunnee ppeettiittee

aaffffaaiirree ssuurr llaa ttêêttee"",, ss’’eesstt--iill iinnddiiggnnéé,,

cceellaa nnee vvaauutt ppaass llaa ppeeiinnee ddee ppaayyeerr

ccee pprriixx.. »»

Selon la sociologue MichelineMilot, il ne faut pas dramatiser detelles situations. « L’interprétationdes femmes qui portent le voiledans les sociétés occidentales nousapprend qu’il ne s’agit pas néces-sairement d’un symbole d’inégalitéentre les hommes et les femmes,écrit-elle dans son ouvrage Lalaïcité. […]Les femmes voilées nesouscrivent pas forcément à l’en-semble des dogmes religieux et auxprescriptions du Coran ou élaboréspar la tradition musulmane. »1

Mais l’auteure de Ma vie à contre-Coran, Djemila Benhabib, s’insurgecontre cette façon de voir laquestion : « En acceptant le voile,nous participons inconsciemmentà renforcer et à façonner "l’identitécollective musulmane" telle quecirconscrite par les intégristes, caril n’y a rien dans le Coran qui enfasse une obligation explicitecomme le prétendent les intégris-tes. »2 Malgré cela, souligne-t-elle, « pour les intégristes, être mu-sulmane, c’est porter le voile isla-mique ».

« Le voile est lié à la positiond’infériorité des femmes dansl’islam, rappelle l’anthropologueMichèle Sirois. Il ne s’agit donc pasd’un simple bout de tissu, commel’affirment tant de personnes quibanalisent ce symbole religieux. »3

Pour le professeur AbdeljalilAkkari, la situation est sans équivo-que : « Une jeune fille qui porte le

voile à Montréal envoie un mes-sage clair à la société d'accueil :mon droit à la différence religieusel'emporte sur l'impératif de monintégration à la société québécoisetelle qu'elle a été historiquementconstruite avec le français commelangue principale, la démocratie etla laïcité comme piliers »4 .

FAVORISER L’INTÉGRATION

Mais interdire le voile islamiquedans l’espace public comme leréclament les défenseurs de lalaïcité n’empêcherait-il pas l’inté-gration? Il faut préciser qu’auQuébec on parle d’espaces publicsalors qu’en France, dans le récentdébat sur le port de la burka, on aparlé de lieux publics. L’espacepublic comprend les institutionsde l’État alors que les lieux publicssont tous les lieux physiques : rues,métros, centres commerciaux, etc.

Selon les défenseurs d’une laïcité « ouverte », on doit permettre leport de signes religieux, même trèsvisibles, dans les secteurs public etparapublic. « Ce n’est pas uneposition qui passe bien auprès dela majorité de gens, de l’aveumême de la présidente de Québecsolidaire, Françoise David, mais lebut consiste à n’exclure personne,pas même les femmes qui portentun foulard ou un voile, des 500 000emplois que comptent les servicespublics. » 5

1. MILOT, Micheline. La laïcité, Montréal, Éditions Novalis, 2008.

2. BENHABIB, Djemila. Ma vie à contre-Coran, Montréal, VLB éditeur, 2009.

3. SIROIS, Michèle. « Québec solidaire fait fausse route », Le Devoir, 30 décembre 2009.

4. AKKARI, Abdeljalil. « Une lettre à mes amis québécois », Le Devoir, 2 février 2010.

5. CÔTÉ, Roch. « La laïcité à toutes les sauces », L’Actualité, 1er décembre 2009, p. 31.

Jacques Beaumier

Conseiller

Service de la recherche

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

8

Laïc

itéLE VOILE ISLAMIQUEUne « p’tite affaire sur la tête » ou

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6. GÉLINAS, Jacques B. Pourquoi le voile islamique n’a pas sa place dans les services publics, [Enligne], 20 octobre 2009. [http://www.pressegauche.org/spip.php?article3926].

7. GEADAH, Yolande. Accommodements raisonnables. Droit à la différence et non différence desdroits, Montréal, VLB éditeur, 2007.

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Pour Micheline Milot, c’estl’intégration de ces femmes qui esten cause : « Si une société se veutinclusive et que l’on conçoit ladiversité comme une richesse, ilparaît normal que la fonctionpublique reflète cette diversité, à lafois culturelle et religieuse. Avecl’immigration croissante, l’inter-diction du port de signes religieuxdans les institutions publiquesaffecterait certainement le pro-cessus d’intégration et de recon-naissance de l’autre. »

L’enjeu est effectivement de taille sile plus gros employeur du Québecferme ses portes à certaines immi-grantes. Toutefois, même s’il recon-naît la situation, le sociologueJacques B. Gélinas précise qu’il nefaut pas confondre laïcité et inté-gration des immigrants : « L’inter-diction de porter le voile dans lesservices publics devrait faire partied’une politique d’intégration so-ciale, économique et culturelle »6,écrit-il, et cette tâche, selon lui, estcelle d’un gouvernement progres-siste.

« Il est actuellement interdit auxagents de l’État d’afficher leurs opi-nions politiques dans le cadre deleurs fonctions, constate MichèleSirois, en rupture avec la positionde son parti, Québec solidaire.Cette interdiction devrait aussis’appliquer aux croyances reli-gieuses. Tous les agents de l’État –pas seulement les juges, les poli-

ciers ou les gardiens de prison –devraient être tenus à un devoir deréserve. »

UN SENS POLITIQUE?

La raison fondamentale invoquéepour expliquer ce débat est qu’unvêtement religieux représented’abord un symbole et que les « symboles ont un sens non seule-ment pour les personnes qui lesportent, mais aussi pour les per-sonnes qui interagissent avec elles »7. De plus, on associe le fou-lard à l’intégrisme islamique, aussiappelé l’islamisme politique. Dansce cas, il faudrait donc tenircompte du contexte internationalpour comprendre le sens de cesymbole.

« L’islamisme politique n’est pas un club de boys scouts, met engarde la professeurede philosophie LouiseMailloux. C’est unmouvement intégristepolitico-religieux quis’attaque au fonde-ment même de ladémocratie en faisantla promotion d’uneidéologie violente,sexiste, raciste ethomophobe. Parmi"l’autre", il y a, auQuébec, des femmeset des hommes quisont des militants isla-

mistes et qui défendent des valeursrétrogrades contraires à celles quenous estimons. »

« S’il y a une chose que je retiens demon expérience algérienne, c’estqu’il ne faut pas sous-estimer l’isla-misme politique et surtout, ne ja-mais banaliser ses revendications,renchérit Djemala Benhabib. EnOccident, c’est à travers des mani-festations "culturelles ou identi-taires", comme le port du voile oul’exigence de salles de prière dansles universités, que se camouflesournoisement une vision dumonde archaïque qui vise à embri-gader les communautés immi-grantes pour s’imposer commeacteur politique et peser sur les en-jeux de société. »

un symbole de l’islamisme politique?

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UNE CHARTE POUR BALISER LES CHARTES?

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Du côté des partisans de l’adoptiond’une charte de la laïcité, on trouved’abord le Mouvement laïquequébécois.1 « Dans la pratique, lasociété québécoise actuelle répondà beaucoup de critères d’unesociété laïque, explique la prési-dente du mouvement, Marie-Michèle Poisson. Mais, officielle-ment, il n’y a à peu près rien destatué là-dessus. Nous avons unelaïcité dans les faits, mais nous nel’avons pas du tout codifiée. Deplus, le concept de laïcité ouverten’a jamais été adopté. »2 Selon elle,une charte servirait de référenceclaire lorsque des responsablesdoivent trancher des débats sur desaccommodements ou des revendi-cations provenant de groupes reli-gieux.

D’autres militantes voient l’adop-tion d’une charte de la laïcitécomme un outil qui permettraitd’établir un consensus social surcette question complexe. « Sur labase de valeurs communes devanty être consignées, cette charte défi-nirait clairement en quoi consistela neutralité de l’État, des institu-tions publiques et des lois à l’égarddes religions, et les moyens de laréaliser. Elle serait un outil adaptéà la société québécoise contempo-raine, qui est diversifiée, ouverte à

l’immigration et attachée à sonhistoire et à ses valeurs. » 3

Selon le sociologue Jacques B.Gélinas, une charte de la laïcitéviendrait harmoniser nos droitscollectifs avec les droits individuelsque défendent les chartes desdroits et libertés du Québec et dugouvernement fédéral.

LES OPPOSANTS

La sociologue Micheline Milots’oppose à une telle charte : « Ceserait contraire au droit, mais aussiau respect de la dignité d’autruique de lui dire comment croire, aunom de principes laïques. Dansune société démocratique, on n’apas à croire à la manière dont lesautres veulent que l’on croie. »4

« On voit surgir au Québec l’idéeque l’appartenance religieuseexprimée publiquement seraitpréjudiciable à l’identité nationale,d’où la nécessité d’adopter unecharte de la laïcité. Mais, dans lesfaits, une telle charte constitueraitavant tout un instrument juridiqueinterdisant la manifestation del’adhésion religieuse dans la sphèrepublique ainsi que les demandesd’accommodements pour motifreligieux. » 5

Jacques Beaumier

Conseiller

Service de la rechercheLa

ïcité

1. Deux modèles de chartes peuvent être consultés : celui du Mouvement laïque québécois, http://www.mlq.qc.ca/interventions-militantes/republique-laique/ et celui du Collectifcitoyen pour l’égalité et la laïcité : http://www.cciel.ca/charte-de-la-laicite/.

2. CÔTÉ, Roch. « La laïcité à toutes les sauces », L’Actualité, 1er décembre 2009.

3. AUDET, Élaine Micheline CARRIER, Diane GUILBAULT. Pour une charte de la laïcité auQuébec, [En ligne], 9 octobre 2009. [http://www.sisyphe.org/spip.php?article3310].

4. MILOT, Micheline. La laïcité, Montréal, Éditions Novalis, 2008.

5. BOSSET, Pierre et autres. « Manifeste pour un Québec pluraliste », Le Devoir, 3 février 2010.

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Interdire la manifestation del’adhésion religieuse et la possi-bilité d’accommodements pourmotif religieux signifie la pros-cription de signes comme le voileet donc la hiérarchisation desdroits où, selon les opposants,l’égalité des hommes et desfemmes primerait sur la liberté dereligion. À ce titre, la position deQuébec solidaire a récemmentévolué. Alors que Françoise Daviddéclarait à L’Actualité en décembre2009 que son parti réclamaitégalement une charte de la laïcité,le mois suivant, dans une lettrepubliée dans Le Devoir, elle parlaitplutôt d’un « texte », ce derniern’ayant évidemment pas la mêmevaleur juridique qu’une charte.6

De l’avis des opposants, l’adoptiond’une charte de la laïcité auQuébec risque d’être contestée parla Cour suprême du Canada.L’avocate et ancienne bâtonnièredu Barreau de Montréal, Me JulieLatour, rejette cet argument : « À lalumière de l’évolution jurispru-dentielle de la Cour suprême, tellequ’elle est reflétée dans l’arrêtBruker et Colonie Huttérite, ilapparaît qu’une législationprésentant l’objectif gouver-nemental réel de préserver lalaïcité des institutions publiquespourrait très vraisemblablement,selon son contenu, être validée parla Cour »7. Sa conviction repose sur

le fait que la Cour suprême y a déjàreconnu l’incompatibilité de cer-taines pratiques religieuses avec leslois du pays. « Étant donné lesmultiples facettes de la vie quo-tidienne qui sont touchées par lareligion et la coexistence dansnotre société de nombreuses reli-

gions différentes auxquelles serattache toute une variété derituels et de pratiques, il est iné-vitable que certaines pratiquesreligieuses soient incompatiblesavec les lois et la réglementationd’application générale », écriventles juges.

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UNE LAÏCITÉ INACHEVÉE

Selon l’éminent sociologue Guy Rocher, « le Québec n’a jamaisachevé sa laïcisation. La déconfessionnalisation du systèmescolaire s’est étalée sur 40 ans, jusqu’en 2008. C’est une évolutionencore en cours. » En 1997, grâce à un amendement constitu-tionnel, les commissions scolaires catholiques et anglo-protestantes sont disparues au profit des commissions scolaireslinguistiques. « Il reste encore à clarifier la laïcité de l’État et debeaucoup d’institutions publiques, ajoute–t-il. Il reste aussi àcorriger des anomalies dans nos institutions, des prières danscertains conseils municipaux par exemple. Ce n’est pas fini. »

LA DIVERSITÉ ISLAMIQUE

« Contrairement à ce que l’on croit trop souvent, les musul-mans ne forment pas un bloc monolithique. Ils appar-tiennent à des classes sociales, des cultures, des nationsdifférentes. L’islam se décline au pluriel et regroupeplusieurs visions antagoniques. Reconnaître cette diversité,c’est permettre l’expression de voix jusque-là inaudiblesparmi les musulmans, notamment celle des laïcs. »

Djemala Benhabib dans Ma vie à contre-Coran.

6. DAVID, Françoise, Amir KHADIR. « Pour un débat large, ouvert et démocratique », Le Devoir,18 janvier 2010.

7. LATOUR, Julie, Aspects juridiques de la laïcité , [En ligne], 1er novembre 2009.[http://sisyphe.org/spip.php?article3393].

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Nathalie Labonté

Agente d’information

Service des communicationsLa

ïcité

À l’âge de 16 ans, Lynda Thaliequittait l’Algérie en compagnie deson frère et de sa mère, enseignanteà l’Université d’Alger. Fuyant lamontée de l’intégrisme et le Frontislamique du salut, elle débarquaiten Amérique comme réfugiée poli-tique. « On voulait vivre librementet non dans la peur, se rappelle-t-elle. Ma famille menait déjà une vieà l’Occidentale. J’allais à la plage etje sortais dans les discothèques,même si je n’avais pas l’âge. »

À cette époque, le Canada jouitd’une excellente réputation àl’étranger. C’est une terre d’accueiloù l’on peut bénéficier d’unedeuxième chance. De plus, au Qué-bec, on parle le français. Pour la

famille de Lynda Thalie, tant qu’àfaire table rase, mieux vaut aller leplus loin possible des souffrancesde l’Algérie : ce sera donc à Mont-réal et dans la neige qu’elle décidede s’établir.

La chanteuse raconte avec beau-coup d’émotion son arrivée auQuébec en 1994. Rapidement, lesmembres du SFPQ rassemblés àDrummondville sont captivés parson récit et charmés par sa person-nalité. « La première fois que je suissortie à la station de métro Parcpour rencontrer les agents d’immi-gration, je suis tombée face à faceavec un groupe d’hommes barbusen soutane qui s’en allait à la mos-quée, comme j’en avais souvent

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ENTRETIEN AVEC L’AUTEURE-COMPOSITRICE-INTERPRÈTE

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aperçu en Algérie, se remémore-t-elle. J’ai eu très peur, car c’estjustement ça que j’avais fui envenant au Canada. »

À l’école, inscrite en secondaire 4,elle côtoie la diversité culturelle etplonge tête première dans laculture québécoise. « J’ai vraimentl’impression de m’être intégrée defaçon instantanée, confie cettemère de deux jeunes enfants.Contrairement à d’autres, je n’aijamais eu besoin d’un ghetto pourme sentir en sécurité. Mon "algé-rianité" n’était pas menacée. »

Ayant toujours été attirée par lechant et la musique, c’est toutnaturellement qu’elle participe au

concours Cégep en spectacle, selonla recommandation de son amou-reux. Ce sera sa première percéeartistique, mais non la dernière.Lauréate en 2000 du concours Mapremière Place des Arts dans lacatégorie « Interprète », elle rem-porte également les prix Distinc-tion et Radio-Canada. La jeunefemme envisage alors une carrièreartistique et se lance dans la pro-duction d’un premier album à lasonorité française et arabe. Ensuiteviendront une tournée au Québecet des apparitions sur scène àl’étranger. En 2003, on la retrouvedans la comédie musicale Le PetitPrince, où elle fait la connaissancedu chanteur de Beau Dommage,

Michel Rivard. De cette rencontrenaîtront une belle complicité et lachanson De neige ou de sable.

DE PARIA À VEDETTE

En 2005, la jeune chanteuse ac-compagne la gouverneure généraledu Canada lors de son premiervoyage officiel en Algérie. « Ma-dame Michaëlle Jean m’avaitdemandé de faire le pont entre lesdeux pays, confie-t-elle. Ainsi, surla piste d’atterrissage, nous avonsété accueillies par le président de laRépublique, au son des canonsd’honneur. Pour une fille qui avaitfui le pays, c’était assez spécial."Est-ce que vous connaissez maLynda Thalie?", a demandé ma-dame Jean au président algérien.Ce moment fut rempli d’unegrande émotion. J’ai chanté en-suite à l’ambassade canadiennedevant les diplomates. Ce soir-là,dans la chambre qu’on avait mise àma disposition, j’ai pleuré. Je mesuis alors souvenue que treize ansplus tôt, j’étais à l’extérieur del’ambassade canadienne à faire laqueue dans l’espoir d’obtenir unvisa et qu’on nous poussait à l’aidede mitraillettes. À mes yeux, c’étaitune belle victoire personnelle, maisaussi pour ma mère ainsi que pourles femmes algériennes encoresous la tutelle d’un mari, d’un pèreou d’un frère. »

Lynda Thalie est sensible à la causede l’émancipation des femmes.Jeune, elle a été témoin de violenceconjugale et elle a vécu les annéesnoires algériennes, pendant les-quelles les pressions se sont accen-tuées pour contraindre toutes lesfilles et les femmes à porter le voile.« Que ce soit en Jordanie, au Liban,en Syrie, à Dubaï, en France, auRwanda ou en Égypte, je défends ledroit des femmes dans mes chan-sons, lance avec fierté la féministe.Quand je chante " Ils m’ont dit

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LYNDA THALIE

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femme tais-toi " dans des endroitsoù le crime d’honneur1 est encoretoléré, je suis fière. »

ATTENTION À LA BANALISATION

Après son exposé, la généreusechanteuse répond aux questionsde l’assistance. Est-ce que lesfemmes québécoises risquent deperdre du terrain quant à leursdroits? « Oui, estime-t-elle. Les cri-mes d’honneur commencent à êtreperpétrés ici. » En effet, quatrefemmes montréalaises d’origineafghane ont été assassinées parleur famille à Kingston l’an dernier.De plus, Lynda Thalie craint leseffets de la banalisation du port duvoile chez les jeunes filles. « Quandune femme me dit : "je porte levoile parce que je l’ai décidé", jerespecte sa position. Cependant, jevois de plus en plus de petites fillesà qui l’on met le voile. Et cela estdangereux, car elles sont plusmalléables. » L’artiste et les mem-bres de sa famille ont d’ailleurs ététrès choqués par la position de laFédération des femmes du Québecau sujet du port du voile. « Quandon comprend que le voile symbo-lise l’oppression dans plusieurspays, pourquoi le valoriser d’unecertaine façon? »

ACCOMMODEMENTSRAISONNABLES

Concernant la question des ac-commodements raisonnables, lajeune femme préfère lire ses notes,sentant le sujet très délicat. « Quedes gens prétextent des motifsreligieux pour ne pas interagir avecle sexe opposé est à mes yeux trèsrétrograde et obtus », poursuit laconférencière. Celle-ci fait réfé-rence notamment à l’épisode de laSociété de l’assurance automobiledu Québec (SAAQ). « Comme im-migrante, j’ai choisi le Québec

parce que c’est une société laïqueavec une histoire et une traditioncatholique. Par conséquent, je medois de respecter cette tradition,sans toutefois pratiquer la religioncatholique. Je ne crois pas que l’ondoive enlever la croix sur le Mont-Royal et le sapin dans le restaurantdu coin. J’ai choisi le Québec parceque l’on y parle le français et parceque la femme y est l’égale del’homme. Quand un homme prendun congé parental pour s’occuperde son enfant et changer les cou-ches, il y a de quoi être fière! »

Selon Lynda Thalie, les bureauxd’immigration canadiens et qué-bécois à l’étranger devraient mieuxinformer les immigrants. « Avantmême que les gens arrivent ici, ilfaut leur donner l’heure juste. Ilsdoivent savoir dans quoi ilss’embarquent. » L’artiste propose àcet égard que les nouveauxarrivants puissent prendre connais-

sance d’une charte qui énonceraitles valeurs fondamentales de la so-ciété d’accueil et éventuellement lasigner.

Aux yeux de la néo-Québécoise,discuter avec les membres de sonentourage, aller voter, donner dusang, faire du bénévolat, se rensei-gner sur la politique constitue undevoir pour tous les citoyens. « C’est bien d’écouter la chaîne téléAljazeera, mais il faut égalementcomprendre ce qui se passe danssa ville et son pays d’accueil,ajoute-t-elle. Et ça, ce n’est pasoptionnel. Il faut faire des efforts etdes compromis. Dans le processusd’immigration, prenons des gensqui possèdent un fort potentield’intégration, qui font preuved’ouverture. »

On a demandé à Lynda Thalie ceque les Québécois et les Québécoi-ses devraient améliorer et, à cettequestion, elle a répondu sans

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1. Les crimes d'honneur sont des actes de violence, le plus souvent des meurtres, commis pardes hommes à l'encontre de leurs sœurs, filles ou épouses, lorsque celles-ci sont perçuescomme une cause de déshonneur pour la famille tout entière. Le refus d’une femme departiciper à un mariage arrangé, sa tentative de divorce — que ce soit dans le cadre de laviolence conjugale ou dans un contexte avéré d’adultère — en sont des exemples de motifsselon Human Rights watch.

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détour : « Ici, les gens ne veulentpas de trouble, pas de problème.C’est dans leur nature. Ils sontaccommodants et pacifiques.D’ailleurs, la seule révolution quele Québec a connue s’est appelée laRévolution tranquille. Toutefois, onpeut apprendre à lever les poings,au lieu d’essayer d’accommodertout le monde avec la Charte desdroits et libertés. Quand des chosesne nous conviennent pas, nousheurtent, il faut réagir. »

À ce sujet, la chanteuse populairecite le président français NicolasSarkozy, chez qui elle admire lafranchise et le courage. Ce derniers’entretenait avec l’imam Ramadanen 2004 : « Quand on veut s’inté-grer, la communauté nationale doits’ouvrir, mais celui qui veut êtreaccueilli doit aussi faire un effort.Quand je vais à la mosquée, jeretire mes chaussures pourrespecter vos coutumes. Dans nosécoles, on est tête nue. Dans noshôpitaux, on ne choisit pas le sexede son médecin. Dans nos pis-cines, on est homme et femme.Dans nos administrations, on n’a nila kippa, ni le voile, ni la croix sur leventre. » Lynda Thalie croit, elleaussi, que le voile n'a pas sa placedans la fonction publique. Pourelle, il s’agit d’un sujet non négo-ciable.

LES ACCOMMODEMENTSHUMAINS

Lynda Thalie fait une distinctionentre les accommodements raison-nables et humains. Quand unevieille dame hospitalisée préfèreêtre accompagnée aux toilettes parune femme plutôt que par unhomme, pour elle, il s’agit d’unaccommodement humain. Toutcomme les stationnements pourpersonnes handicapées à proxi-mité de la porte d’un établisse-ment. « C’est logique, précise-t-

elle. Toutefois, les accommode-ments effectués sur une base reli-gieuse n’ont pas leur place. Lesgens que je connais ne font pas cetype de demande. »

En matière d’accommodement, lachanteuse constate qu’il ne fautpas laisser les gens eux-mêmesjuger d’une situation, il doit y avoirdes balises claires. Une petite fillequi veut jouer au soccer avec sonvoile, ça ne marche pas, argue cellequi a visité plusieurs pays musul-mans où le voile et la religion fontpartie de l’État. Je trouve très diffi-cile de voir déambuler des musul-manes presque entièrement voiléesau Québec, alors qu’ailleurs dans lemonde d’autres femmes mettenten danger leur propre vie pouréviter d’en porter. Ces dernièresluttent âprement pour accéder à 5 % de nos libertés, pour ne pasêtre considérées comme inférieu-res à une chèvre. »

Selon cette Québécoise, les basesfondamentales de la société qué-bécoise doivent être défendues. « Ily aura toujours des gens pourdemander des exceptions. Il fautdire non. On ne se rend pas

compte à quel point les gens quiviennent de l’extérieur sont capa-bles de s’adapter. Il ne faut pas êtrepartisan du moindre effort. Il fautvraiment que les Québécoises et lesQuébécois mettent leur culotte. »

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La conférence de Lynda Thalie a suscité de nombreuses questions chez les dirigeantes et dirigeants du SFPQ.

Nicole Précourt, représentante régionale à la condition féminine, Jean-

Claude Lord, cinéaste, Lynda Thalie et Luc Légaré, président régional, le 12

novembre dernier à Drummondville.

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Négociation dans la fonction publique

ON DÉCOUVRE ENFIN LE POT AUX ROSES

Maladie et assurancetraitement

Une des principales récupérationsde l’employeur concerne les congésde maladie et l’assurance traite-ment. « En effet, le gouvernemententend mettre la hache notam-ment dans le nombre de journéesde maladie ainsi que dans le ré-gime d’assurance traitement, cons-

tate aussi Christian Daigle, porte-parole du comité de négociationdu SFPQ. Les compressions propo-sées sont draconiennes! L’em-ployeur compte ainsi, sous ce pré-texte fallacieux, ramener plusrapidement au travail les employéset employées aux prises avec desproblèmes de santé. » La partiesyndicale dénonce cette proposi-tion patronale qui vise les person-nes et non les problèmes récurrentsdes ministères et organismes liés àl’absentéisme. C’est pourtant legouvernement qui a lui-même crééune hausse du taux d’absentéismechez ses employés en les surchar-geant au travail.

Diminution des journéesfériées payées

Le gouvernement vise aussi à ré-duire le nombre de journées fériéespayées. Il les fait passer de 13 à 11et remplace les deux journées per-dues par des congés sans traite-ment. « Nous avons carrément re-fusé d’aborder cette question avecla partie patronale, souligne Chris-tian Daigle. Nous sommes déjà enretard sur le plan salarial, s’il fauten plus prendre des congés fériéssans être payés, devra-t-on aussifaire du bénévolat? »

Libérations syndicales

L’employeur souhaite aussi récu-pérer une partie du rembour-sement des libérations syndicales.Cette somme importante ampute-rait les coffres du Syndicat de plusd’un million de dollars annuelle-ment, selon nos premières estima-tions. Il reviendrait donc auxcotisantes et cotisants d’assumerce supplément par leurs cotisa-tions syndicales. Les membres ducomité de négociation ont rappeléà leurs vis-à-vis patronaux que bonnombre de libérations sont néces-saires à cause d’une gestion défi-ciente.

Le SFPQ n’entend pas demeurer lesbras croisés devant des demandesaussi gourmandes du gouver-nement. Les membres, par milliers,ont aussi exprimé leur colère, enparticipant dans les dernières se-maines aux assemblées organiséesen collaboration avec le SPGQ.D’autres membres nous ont écrit àce sujet. Le comité de négociationdu SFPQ garde toujours le cap surses quatre priorités et poursuit sesdiscussions avec l’employeur, afinde trouver des pistes de solution.

Éric Lévesque

Agent d’information

Service

des communications

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« Monsieur le Premier Ministre, tout augmente :mon loyer, Hydro, Bell, l’essence, et cetera, sauf,bien évidemment, mon salaire. En tant que petitsalarié du gouvernement, je suis exaspérée quevous ayez toujours la main dans ma poche etque vous alliez y chercher ce qui y reste. Et lesprimes au rendement? Ça, c’est pour les cadres(les gros salaires) qui me font travailler, et c’estma performance au travail qui leur procure cesprimes. Moi, il me reste quoi au juste? »

Lucy Beaulieu

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ll’’eemmppllooyyeeuurr rreennddeenntt llaa ffoonnccttiioonn ppuubblliiqquuee qquuéébbééccooiissee nnoonn

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ssyynnddiiqquuééeess qquuéébbééccooiisseess..

« Si des employés ont accumulé des journées de maladies, c’estqu’ils étaient au travail! S’ils sont demeurés pendant 35 ans augouvernement, c’est qu’ils avaient un travail à faire sur la base derègles d’engagements clairs. Ils n’ont volé personne!

Plusieurs fonctionnaires espèrent de leurs élus qu’ils assument laresponsabilité de défendre leurs propres employés devant le climatde plus en plus malsain ressenti dans nos communautés, cerclesd’amis et environnement familial. »

Marc BlanchetLettre intégrale publiée dans la Voix de l’Est du 4 février 2010

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Enn ttaanntt qquu’’eemmppllooyyeeuurr,, llee

ggoouuvveerrnneemmeenntt nn’’eesstt jjaammaaiiss aalllléé aauussssii

llooiinn ddaannss llaa rreemmiissee eenn qquueessttiioonn ddeess

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QQuuéébbeecc,, pplluuss ddee mmiillllee pprrooffeessssiioonnnneellss

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pprreennddrree aaccttee..

La négociation apparaît souventcomme un dialogue incessantentre les représentants des partiessyndicale et patronale; dialoguequi s’étire pendant des jours etquelquefois des nuits entières.Cette image n’est pas fausse, maiselle ne rend pas compte de l’en-semble du processus. La véritablenégociation se passe dans la rue.Ainsi, toute négociation à la tableformelle ne peut évoluer positi-vement sans une vaste et constantemobilisation des membres desorganisations syndicales. L’histoiredes luttes syndicales le prouveéloquemment. L’employeur nepeut ignorer le message collectifporté par les représentants syndi-caux dont la force, lors de la négo-ciation, est directement propor-tionnelle à la mobilisation des tra-vailleuses et des travailleurs.

Plus question de reculer

L’implication de la structure syndi-cale à tous les niveaux, couplée auxdemandes rétrogrades de l’em-ployeur, est intimement liée à lamobilisation observée sur le ter-rain. Le message passe et suscitel’engagement plus que jamais. La

rencontre du 22 février dernier enest une autre démonstrationconvaincante. Plus de 3500 repré-sentants syndicaux du Front com-mun étaient réunis à Québec pourlancer la mobilisation en prévisiondu grand rassemblement du 20 mars à Montréal. Ils ont profitéde l’occasion pour se rendre de-vant l’Assemblée nationale et si-gnifier au gouvernement que lanégociation doit passer à la vitesse« grand V ». Les fonctionnaires etles professionnels de la collineparlementaire ont participé à l’évé-nement en grand nombre : unepreuve supplémentaire que les tra-vailleuses et travailleurs de l’Étatn’entendent pas se laisser marchersur les pieds.

Le prochain rendez-vous est doncle 20 mars 2010, à Montréal. LeSFPQ a mis en place, dans les huitrégions du Québec, la logistiquenécessaire pour permettre ledéplacement d’un maximum demembres. Ce sera un moment fortde la négociation. Les servicespublics ne sont pas un luxe queseuls quelques bien nantis peuvents’offrir. Ils représentent la garantieque toutes et tous ont droit à lasanté, à l’éducation et à la sécurité.C’est la traduction concrète de lasolidarité en tant que valeur fonda-trice d’une société juste.

Il n’y a pas de recette magique. Lamobilisation constitue l’ingrédientessentiel du succès de la négocia-tion. Soyons nombreux et nom-breuses à la grande marche du 20 mars à Montréal.

Occupons-nous de nos affaires.

LA MOBILISATION, ULTIMEREMPART CONTRE LE MÉPRIS

Paul de Bellefeuille

Vice-président

Action politique, formation

et mobilisation

L’amphithéâtre du Complexe G à Québec était

bondé de fonctionnaires membres du SFPQ et du

SPGQ, le 28 janvier dernier.

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Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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E N T R E T I E N

PRÉSIDENTEDES FEMMES

L’’ééqquuiippee tteecchhnniiqquuee eett mmooii

ssoommmmeess eenn aavvaannccee ppoouurr nnoottrree

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LL’’aaccttiivviittéé rreeddoouubbllee ttoouutt aauuttoouurr..

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ccaafféé ppoouurr sseess ccoollllèègguueess,, nnoouuss eenn ooffffrree

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pprrêêttee àà rrééppoonnddrree àà nnooss qquueessttiioonnss..

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Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

18

Marie-Claire Baigner

Membre

Comité national des femmes

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AVEC ALEXA CONRADI

DE LA FÉDÉRATION DU QUÉBEC

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D’entrée de jeu, elle se présente,militante féministe depuis l’âge de20 ans. Avant cette période, commeplusieurs jeunes femmes, elleignore tout du féminisme. Néed’un père Norvégien et d’une mèreanglophone, elle a vécu en Angle-terre, à Toronto puis au Québec. À18 ans, ses parents quittent la BelleProvince pour Calgary. Elle choisitd’y rester. Après avoir évolué dansun environnement anglophone, lajeune femme découvre la culturefrancophone et tombe littérale-ment amoureuse de la société qué-bécoise.

À 21 ans, cette mère de deux enfantsdont le conjoint est malade fré-quente le Centre des femmes deVerdun pour y trouver du récon-fort. Non seulement elle y reçoit del’aide, mais elle se trouve un em-ploi à la défense des droits desfemmes. Elle développe ainsi sapensée féministe. Elle déménageensuite et acquiert de l’expérienceau Centre des Femmes de Lennox-ville, où elle devient une des coor-donnatrices ainsi que pour la mar-che « Du pain et des roses ». C’estson premier contact avec des grou-pes de femmes syndiquées et d’au-tres groupes autonomes. Elle mar-chera durant dix jours.

« C’est parce que je voulais décons-truire le discours selon lequell’égalité est atteinte et les féminis-tes, périmées que je me suis pré-sentée à la présidence de la FFQ,raconte-t-elle. Bien des femmestravaillent encore dans la précarité,en étant sous-rémunérées. Plu-sieurs éprouvent des difficultés àgravir les échelons. Elles vivent dela violence. Avec le délestage ou laprivatisation des services publics,elles se retrouvent avec encore plusde responsabilités. » Même si Alexademeure réaliste face à ses objec-tifs, elle rêve de faire tourner levent, de changer les choses.

La FFQ représente des femmes detoutes les couches de la société. S’yjoignent divers groupes de femmesaux mandats spécifiques et d’au-tres qui défendent différentes posi-tions sur divers sujets. À cela s’a-joutent des groupes de femmessyndiquées et de femmes religieu-ses qui désirent entreprendre unedémarche féministe au sein deleurs institutions. « L’âge des mem-bres individuelles est autour de lacinquantaine, évalue la présidente,ce qui est assez représentatif de lasociété. »

DÉBAT SUR LE PORT DU VOILE

Lors de l’assemblée générale de laFFQ en mai 2009, 150 femmesmembres individuelles ou repré-sentantes de groupes de femmesont voté contre l’interdiction duport de signes religieux ostenta-toires dans la fonction publique,mais aussi contre l’obligation deles porter. « Même si des femmesvoilées féministes membres de laFFQ étaient présentes, aucun mou-vement islamique n’a infiltré laFédération, précise-t-elle. Il y avaità cette rencontre de féroces oppo-santes à la proposition amenée parle conseil d’administration. Ellesont pu exprimer leur opinion, et ce,même si elles n’étaient pas mem-bres. » À cet égard, la FFQ a un his-torique de tolérance et d’ouverture.

« En interdisant à ces femmes deporter des signes religieux, onpourrait les empêcher d’accéder àdes emplois décents qui contri-bueraient à leur autonomie écono-mique, croit Alexa Conradi. Deplus, la fonction publique est ga-rante de l’intégration de ces fem-mes puisqu’elles côtoieraient unemajorité de femmes québécoises.On ne peut pas demander aux per-sonnes d’être neutres; cependant,

on doit s’attendre à un service neu-tre. Porter un signe religieux n’empê-che pas une femme de donner unservice professionnel de qualité. »La présidente de la FFQ craintaussi que si la fonction publiqueferme la porte aux femmes quiportent un signe religieux, elleenvoie le message aux employeursqu’ils peuvent aussi les interdire.En conséquence, les femmes quiportent un signe religieux auraientbeaucoup de difficultés à obtenirun emploi.

Par ailleurs, Alexa Conradi est cons-ciente de la pression que subissentles femmes relativement au port duvoile. « Des femmes musulmanesse voient obligées de porter levoile. Elles sont utilisées pour ex-primer une volonté politique ou uncontrôle patriarcal de leur corps,qui ne doit pas être montré parcequ’il est source de péchés. Pourcette raison, on doit lutter contretoutes obligations et on doitdénoncer toutes formes d’inté-grisme religieux. L’intégrisme estun fondamentalisme religieuxsévère et politisé alors qu’unconservatisme n’est pas forcémentpolitisé, mais souvent en contra-diction avec des valeurs féministeset réfractaires à la modernité. Ilfaut lutter contre l’isolement desfemmes en quête de leur identité etprenant en charge leur autonomieà l’intérieur de l’espace religieux.On doit donc les accompagner etmarcher à côté d’elles. » Voilà levrai message de la FFQ.

La Fédération a mis sur pied uncomité de travail pour réfléchirnotamment à la question de lacharte canadienne et au finan-cement des écoles confessionnellesprivées. Ce comité aura le mandatde voir comment encadrer les ac-commodements raisonnables defaçon à ce que les droits indivi-duels ne viennent pas nuire auxdroits des femmes.

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20

UNE ANNÉE CHARGÉE

L’organisation de la Marche mon-diale des femmes occupera unegrande place dans les activités de laFFQ en 2010. Aux yeux d’Alexa, « cesera le moyen pour le mouvementféministe de réaffirmer sa volontéet sa détermination à faire desgains. Ce sera une marche comba-tive pour dénoncer l’injusticesociale et le désinvestissement del’État. Depuis la montée duconservatisme, on ne voit que dudélestage des responsabilitésgouvernementales. Les seuls gainsau niveau du Québec concernentles CPE et l’assurance parentale.Sur le marché du travail, lesfemmes syndiquées subissent desreculs quand le gouvernement neremplace pas tous les postes. Dansle domaine de la santé, elles su-bissent des reculs quand ellesvoient leur charge de responsabi-lités augmenter avec l’accroisse-ment des soins à domicile. »

Par ailleurs, cette année, la FFQ vaamorcer une tournée auprès desfemmes vieillissantes. À travers lestables régionales, elle tentera derejoindre le plus de femmes pos-sible. Elle invite les femmes syndi-quées à s’exprimer sur le sujet et às’impliquer dans le comité.

Cette femme d’action seréjouit du dynamisme de larelève féministe : « Les jeunesféministes ont une visionlarge de la société. Elles sepréoccupent de l’écologie etse soucient de l’humanité. Ilfaut faire écho à leurspréoccupations et surtoutleur faire confiance. » D’ail-leurs, Alexa interprète le faitqu’elle soit parmi les plusjeunes présidentes de la FFQ(elle n’a pas encore 40 ans)comme une marque deconfiance envers les jeunes.

DES CONTACTS DE PAR LE MONDE

« Si on veut un monde plus accueil-lant, il faut travailler avec desfemmes de toutes les parties duglobe, poursuit-elle. Nous avonsbeaucoup à apprendre les unes desautres, et les contacts entre nouss’avèrent très importants. Nous enprenons conscience avec la criseque vit Haïti en ce moment. Noussommes plus proches et plussolidaires. Certaines femmes fontdes avancées, alors que d’autresaccusent des reculs. Ces contactsnous permettent d’être mieuxrenseignées sur les conditions de

vie des Afghanes, par exemple.Sans filtre médiatique, ces der-nières nous ont montré une toutautre réalité : les soldats n’étaientpas toujours là pour protéger lesdroits des femmes. »

De plus, les services publics gra-tuits et universels sont importantsau Québec, car ils permettent lepartage de la richesse et une plusgrande justice sociale. « Ilscontribuent à donner un travail dé-cent aux femmes, souligne Alexa.C’est en effet une majorité de fem-mes qui travaillent dans la fonctionpublique, car, traditionnellement,l’éducation, la santé et la relationd’aide étaient dévolues auxfemmes. Conserver les servicespublics, c’est une garantie d’équitéentre les personnes, quel que soitleur niveau de revenus. »

Pour la nouvelle présidente de laFFQ, les enjeux de l’actuelle négo-ciation entre les employés de l’Étatet le gouvernement dépassentgrandement les conditions salaria-les, ils concernent également latarification et la privatisation desservices publics : « Toute hausse detarifs contribue aussi à accroître lapauvreté ». Cette battante salue aupassage la constitution du Frontcommun. « Nous devons arrêterd’être sur la défensive et passer àl’attaque, de conclure Alexa Con-radi. Ensemble nous réussirons ànous faire entendre, à ébranler nosdécideurs et à obtenir des gains ».Bref, en 2010, ça va marcher surtous les fronts.

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Photo : Gunther Gamper

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Marche mondiale des femmes

TANT QUE TOUTES LES FEMMES NESERONT PAS LIBRES, NOUS MARCHERONS!

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ppllaannèèttee,, oonn llaanncceerraa lleess aaccttiivviittééss qquuii ssee

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iinntteerrnnaattiioonnaallee ddee llaa MMaarrcchhee mmoonnddiiaallee ddeess

ffeemmmmeess.. AAuu QQuuéébbeecc,, lleess aaccttiivviittééss ccuullmmiinneerroonntt

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RRiimmoouusskkii,, llee 1177 ooccttoobbrree pprroocchhaaiinn..

La Marche « Du pain et des roses »

Un peu d’histoire. Répondant à l’appel dela Fédération des femmes du Québec, 850 femmes ont chaussé leurs souliers etmarché vers Québec du 26 mai au 4 juin1995. Elles réclamaient du gouvernementdu Québec « Du pain et des roses », soitl’amélioration de leurs conditions écono-miques.

La Marche mondiale des femmes en l’an 2000

En octobre 2000, ce sont 6 000 organisa-tions non gouvernementales et groupesde femmes répartis dans 161 pays etterritoires qui ont défilé dans leurs villa-ges, dans leurs quartiers, dans leurs villeset devant le siège de leur gouvernementpour appuyer les revendications portéespar la Marche mondiale des femmes.

Le 17 octobre 2000, la secrétaire généraleadjointe des Nations unies a reçu lesreprésentantes de la Marche mondialedes femmes, pendant que 10 000 femmesvenues de tous les continents manifes-taient dans les rues de New York. Cheznous, plus de 40 000 personnes, surtoutdes femmes, ont participé à des marcheslocales, régionales ou au rassemblementnational, à Montréal, le 14 octobre. Laplus grosse manifestation féministejamais tenue au Québec!

La charte mondiale des femmespour l’humanité

En 2005, des femmes de tous les conti-nents se sont relayées pour faire circulerla Charte mondiale des femmes. Cettecharte véhiculait cinq valeurs fondamen-tales : l’égalité, la liberté, la solidarité, lajustice et la paix. Elle proposait un mondeoù l’exploitation, l’oppression, l’into-lérance et les exclusions sont abolies, oùl’intégrité, la diversité, les droits et leslibertés de toutes les femmes et tous leshommes sont respectés.

En 2010, les femmes poursuivent doncleur lutte pour un monde meilleur, pourelles-mêmes, mais aussi pour toute lapopulation. Répondant à l’appel de laMarche mondiale des femmes, elles mar-cheront afin de faire entendre leursrevendications qui s’articulent autour decinq grands champs d’action : l’auto-nomie économique des femmes et lalutte contre la pauvreté, le respect dubien commun, la lutte contre la pri-vatisation et les coupures dans les ser-vices publics, la violence envers les fem-mes, la paix et les droits des femmesautochtones.

Le SFPQ et son Réseau de femmes invi-tent l’ensemble de la population, et toutparticulièrement les travailleuses et lestravailleurs des services publics, à partici-per aux diverses manifestations qui sedérouleront dans le cadre de la Marchemondiale des femmes partout au Qué-bec. Il est grand temps que l’État québé-cois sorte de son inertie pour lutter vrai-ment contre la pauvreté et la violencefaite aux femmes! C’est un rendez-vous àRimouski, le 17 octobre prochain.

Monique voisine

Conseillère

Service

de la condition

féminine

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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AU QUÉBEC, LA GRANDE MARCHE AURA LIEU À RIMOUSKI,

LE 17 OCTOBRE PROCHAIN. C’EST UN RENDEZ-VOUS!

Des militantes du SFPQ lors du relais de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité en 2005 à Québec.

Pour en savoir plus, consultez le www.sfpq.qc.ca,www.ffq.qc.ca et le www.marchemondiale.org

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Institut de technologie alimentaire

UN EXEMPLE DE PRATIQUEILLÉGALE ET INTOLÉRABLE

PRATIQUE

ILLÉGALE ET

INTOLÉRABLE

Coommmmee llee mmeennttiioonnnnaaiitt llee

Journal SFPQ ddee ddéécceemmbbrree 22000099,,

ll’’IInnssttiittuutt ddee tteecchhnnoollooggiiee

aaggrrooaalliimmeennttaaiirree ((IITTAA))

dduu mmiinniissttèèrree ddee ll’’AAggrriiccuullttuurree,,

ddeess PPêêcchheerriieess eett ddee ll’’AAlliimmeennttaattiioonn

((MMAAPPAAQQ)) aa mmiiss ffiinn àà ddeess ccoonnttrraattss ddee

ppeerrssoonnnneell ooccccaassiioonnnneell ppoouurr eennssuuiittee

rrééeemmbbaauucchheerr cceess mmêêmmeess ppeerrssoonnnneess

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sseemmaaiinnee ssuuiivvaannttee.. LL’’IITTAA ppeennssaaiitt aaiinnssii

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llee SSeeccrrééttaarriiaatt dduu CCoonnsseeiill dduu ttrrééssoorr,,

llee 2277 ooccttoobbrree ddeerrnniieerr..

Or, le SFPQ avait choisi de contes-ter ces agissements par le dépôt derequêtes en accréditation devant laCommission des relations de tra-vail. Non seulement ces fins decontrat comportaient un caractèreillégal pour le Syndicat, mais ellesrisquaient également de provoquerdes répercussions chez les autresemployés occasionnels de la fonc-tion publique, qui représententenviron 40 % des effectifs. Entre-temps, au début de l’année 2010,l’ITA a finalement fait marchearrière dans ce dossier; tous les tra-vailleuses et travailleurs autono-mes ont été réembauchés commepersonnel occasionnel.

En effet, il faut comprendre qu’unetelle pratique ne saurait être tolé-rée par le Syndicat et qu’il auraitété impensable de garder le si-lence, ce que l’employeur souhai-tait. Afin d’éviter qu’une tellesituation ne se reproduise ailleurs,le SFPQ aurait défendu sa causedevant la Commission des rela-tions de travail, ce qu’il n’a pas eubesoin de faire dans le cas présent.Ce n’est pas en diminuant lesconditions de travail des membresque les ministères et organismesréussiront à maintenir des servicesde qualités pour les citoyennes etles citoyens. Les agissements del’ITA viennent corroborer les pro-pos du Syndicat : les ministères et

organismes ne peuvent subir decompressions supplémentairessans affecter les services à la po-pulation ou devoir sacrifier cer-tains services offerts.

C’est pourquoi il est primordiald’obtenir le retrait de la mesure denon-remplacement du personnel,le fameux « un sur deux », et decontinuer à dénoncer la sous-traitance dans les ministères etorganismes. N’oublions pas que lescrédits budgétaires alloués auxcontrats de service en sous-traitance n’ont pas subi de compres-sions, bien au contraire. Le gouver-nement de Jean Charest adoreprocéder à l’octroi de contrats detoutes sortes à l’extérieur de lafonction publique, tout en dimi-nuant la taille de ses effectifs. Pen-dant ce temps, les ministères et lesorganismes devront se serrer laceinture et restreindre leursdépenses de 800 millions de dollarsà partir du 1er avril 2010. Que fe-ront les gestionnaires ? Des toursde passe-passe comme on a vus àl’ITA pourraient être tentants.

Soyons vigilants. Si vous constatezde tels agissements de la part devotre employeur, n’hésitez pas àaviser vos représentants syndicaux.Ensemble nous pouvons stopperl’érosion de nos conditions de tra-vail.

Christian Daigle

Vice-président

responsable

de la négociation

et des accréditations

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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Sous-traitance au ministère des Transports

UNE AUTRE HISTOIRE DE VIADUC

À llaa ddeemmaannddee dduu mmiinniissttèèrree ddeess

TTrraannssppoorrttss,, llee vviiaadduucc ddee llaa mmoonnttééee

FFaasssseetttt ssuurr ll’’aauuttoorroouuttee 5555 eenn

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nnee mmee ssoouuvviieennss ppaass qquu''oonn aaiitt ddééttrruuiitt

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àà ll’’éémmiissssiioonn Enquête,, JJaaccqquueess

GGaaggnnoonn,, ssoouuss--mmiinniissttrree aaddjjooiinntt aauu

mmiinniissttèèrree ddeess TTrraannssppoorrttss dduu QQuuéébbeecc,,

ppaarrccee qquuee,, ssoouuvveenntt,, lleess ddééffaauuttss ssoonntt

rrééppaarraabblleess.. MMaaiiss ddaannss ccee ccaass--llàà,, àà

ccaauussee ddeess iinntteerrvvaalllleess ttrroopp lloonnggss qquuii

ssee ssoonntt éécchheelloonnnnééss dduurraanntt llaa nnuuiitt,,

iill yy aa eeuu ttrroopp ddee ddééffaauuttss »»..

Neilson inc. a accordé le contrat debétonnage du viaduc en sous-traitance à ABC Rive-Nord, compa-gnie dans laquelle le député libéralDavid Whissell, ex-ministre duTravail, possède 20 % des actionsen fiducie. Quant à la surveillancedu chantier, elle a été confiée degré à gré à l’entreprise de géni-

conseils Genivar pour un millionde dollars, car l’entreprise a conçules plans et devis comme le permetle règlement. Un bris survenu àl'usine d’ABC Rive-Nord a inter-rompu l'approvisionnement dubéton lors du coulage de la dalle, cequi a généré un joint froid. Un jointfroid, c’est une discontinuité ou unpoint faible qui se forme lors-qu'une surface en béton durcitavant que la coulée suivante debéton soit versée.

D’après vous, qui paiera la facturede la démolition? Qui paiera pourtout ce cafouillage? En décembre2009, le gouvernement mention-nait n’avoir rien déboursé pour lareconstruction, mais il disaits'attendre à recevoir des réclama-tions des compagnies impliquées.Dans le fond, le MTQ s’en remettotalement aux firmes, considérantque les services d’inspection sontrendus par des professionnelssoumis aux règles de leur profes-sion. D’ailleurs, dans son dernierrapport sur la gestion de contratsprésentant des situations à risqueau MTQ, le vérificateur général duQuébec recommandait l’instaura-tion d’un contrôle plus rigoureuxpour démontrer que les exigencestechniques ayant trait aux travauxde construction ont été respectées.

DES CONTRATS DE

SERVICES PROFESSIONNELS

DOUTEUX

En janvier dernier, le SFPQ aanalysé les contrats de servicesprofessionnels et les contrats dedéneigement et de déglaçage auministère des Transports, afin d’ydresser un portrait de la sous-traitance.

En ce qui a trait aux contrats deservices professionnels, le SFPQ aconstaté que pour 76 % des appelsd’offres publics, le montant à lasignature du contrat est égal au

montant estimé par le MTQ,contrairement à seulement 2 % descontrats de déneigement et dégla-çage. Doit-on en conclure que leMTQ s’en remet totalement auxentreprises privées? Qu’il ne sedonne plus la peine de fairel’estimation des travaux? Ou en-core l’omniprésence des consul-tants dans les bureaux du MTQfait-elle en sorte que les entreprisessoumissionnaires connaissent lemontant estimé par le MTQ? Et sic’est le cas, pourquoi aucune d’en-tre elles ne décide-t-elle de faireune soumission inférieure, neserait-ce que d’un sou, pour obte-nir le contrat? Est-ce un marchésans concurrence ou de collusion?Une enquête publique dans l’in-dustrie de la construction devraitnous éclairer à ce sujet.

Dans le domaine du déneigementet du déglaçage, l’absence de concur-rence est plus complexe à établir.Le SFPQ a constaté que 12 % desappels d’offres sont repris aumoins une fois et que le montant àla signature est supérieur de 10 %au montant de l'évaluation dans 36 % des cas. De plus, ces contratsont été adjugés en moyenne à uncoût de 24 % plus élevé que le prixestimé.

Dans les officines du MTQ, laprincipale justification pour lerecours à la sous-traitance est lemanque d’effectif. Cependant,malgré la hausse colossale desinvestissements, entre 2004 et2008, les effectifs permanents sontrestés à peu près les mêmes chezles techniciens en travaux publicset ont diminué de 23 % chez les ou-vriers. Quant aux emplois occa-sionnels, ils ont augmenté de 32 %chez le personnel de soutien et tech-nique et de 9 % chez les ouvriers.La masse salariale au ministère desTransports représente 320 millions,comparativement à 2 642 millionsen contrat de sous-traitance.

Bianca Cordero

Conseillère

Service de la défense

des services publics

et des relations de travail

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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SERVICE AÉRIEN GOUVERNEMENTAL

DES AVIONS CLOUÉS AU SOL À CAUSE D’UN SOUS-TRAITANT

Lee 44 fféévvrriieerr ddeerrnniieerr,, llee SSFFPPQQ

aapppprreennaaiitt qquuee ll’’eennttrreepprriissee EExxcceelltteecchh,,

cchhaarrggééee ddee vveeiilllleerr àà ll’’eennttrreettiieenn ddee

qquuaattrree aavviioonnss--cciitteerrnneess dduu SSeerrvviiccee

aaéérriieenn ggoouuvveerrnneemmeennttaall,, ss’’ééttaaiitt ppllaaccééee

ssoouuss llaa pprrootteeccttiioonn ddee llaa LLooii ssuurr llaa

ffaaiilllliittee eett ll’’iinnssoollvvaabbiilliittéé.. RRaappppeelloonnss

qquu’’eenn 22000077,, llee ggoouuvveerrnneemmeenntt dduu

QQuuéébbeecc aavvaaiitt aattttrriibbuuéé àà ccee ssoouuss--

ttrraaiittaanntt uunn ccoonnttrraatt eexxcclluussiiff ddee cciinnqq

aannss dd’’uunnee vvaalleeuurr ddee 77,,66 mmiilllliioonnss ddee

ddoollllaarrss ppoouurr ll’’eennttrreettiieenn ddee qquuaattrree

aappppaarreeiillss CCLL--221155..

Le Service aérien gouvernemental(SAG) basé à l’aéroport Jean-Lesageà Québec compte notamment uneflotte de 14 avions-citernes. Toute-fois, il ne peut entretenir l’ensem-ble de sa flotte par manque d’ef-fectifs, ce manque étant lui-mêmeattribuable à la politique de non-remplacement des fonctionnairesédictée par le Conseil du trésor. LeSAG possède la main-d’œuvre etl’expertise pour entretenir seule-ment 10 de ses 14 appareils. Lecontrat d’Exceltech est essentiel-lement un contrat de main-d’œu-vre, alors que le SAG assume lecoût des pièces et lui fournit mêmel’équipement spécialisé.

SAISON COMPROMISE?

Chaque année, l’entraînement despilotes commence le 15 mars. C’estpourquoi les avions-citernes doi-vent être prêts à voler progressive-ment. Ainsi, à la mi-mai, l’ensem-ble de la flotte est disponible pourla saison des feux de forêts. Dansl’actuelle situation, que va-t-il sepasser?

Le SAG est le seul propriétaired’avions-citernes au Québec. En1995, le gouvernement du Québeca décidé d’effectuer lui-même l’en-tretien de ses avions-citernes, à lasuite d’une étude qui confirmaitque la réalisation de cette activitépar des fonctionnaires génèreraitdes économies de 750 000 $ par an.Cependant, le gouvernement libé-ral a changé d’avis en 2007.

Cette année, le Service aérien gou-vernemental fête sa 50e annéed’existence, en ne sachant pas s’ilpourra mettre en circulation tousses avions-citernes. Le gouverne-ment du Québec octroie quelque380 000 $ par année à Exceltechpour l’entretien d’un CL-215. Cetentretien annuel s’effectue pardeux salariés à temps plein. Pour-quoi le gouvernement de JeanCharest s’entête-t-il à maintenir sapolitique de non-remplacementdes effectifs? Pourquoi s’entête-t-ilà s’adresser à des sous-traitantspour livrer des services publics,alors qu’il serait plus simple etmoins coûteux d’embaucher sonpropre personnel?

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Bianca Cordero

Conseillère

Service de la défense

des services publics

et des relations de travail

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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Griefs de tâches non conformes à Revenu Québec

DES TECHNICIENS EN ADMINISTRATION OBTIENNENT GAIN DE CAUSE

Lee 3300 nnoovveemmbbrree ddeerrnniieerr,, ll''aarrbbiittrree DDiiaannee

SSaabboouurriinn rreennddaaiitt ttrrooiiss ddéécciissiioonnss ccoonncceerrnnaanntt

lleess tteecchhnniicciieennss eenn aaddmmiinniissttrraattiioonn ((TT..AA..))

œœuuvvrraanntt àà llaa DDiirreeccttiioonn pprriinncciippaallee ddeess

ppeennssiioonnss aalliimmeennttaaiirreess ddee RReevveennuu QQuuéébbeecc

ddaannss aauuttaanntt ddee sseecctteeuurrss dd''aaccttiivviittééss ddiissttiinnccttss ::

llee ddéémmaarrrraaggee,, llee ssuuiivvii eett llaa ccoommppttaabbiilliittéé.. LLee

SSFFPPQQ aa oobbtteennuu ggaaiinn ddee ccaauussee ddaannss ddeeuuxx ddee

cceess ttrrooiiss sseenntteenncceess,, ssooiitt lleess ggrriieeffss ddee CCllaauuddee

TTrreemmbbllaayy ((ddéémmaarrrraaggee)) eett ddee MMééllaanniiee DDéézziieell

((ssuuiivvii))..

Ces recours soumis au printemps 2005ont franchi le processus d’auditionéchelonné sur sept jours, soit du 15 mai2008 au 16 juin 2009. L’employeurexigeait du salarié qu’il effectue destâches supérieures à celles normalementdévolues à un technicien en adminis-tration, classe nominale. Aussi, le griefréclamait que soit versée aux plaignantsune prime de 5 % jusqu'à ce que l’échellesalariale soit réajustée.

Les parties s’étaient préalablemententendues pour appliquer la décision auxgriefs de même nature. Après septjournées d'audience et le double dejournées de préparation, après les longsinterrogatoires et contre-interrogatoiresde six témoins, après le dépôt de trente-huit pièces et d’une centaine de pages de

notes, les trois sentences étaient rendueset non contestées en révision judiciairepar les parties.

Les griefs touchant les secteurs dudémarrage et du suivi furent défendus enalléguant que les tâches différaient decelles d'un technicien en administration,notamment depuis le jugement « Halick-man ». Ce jugement, rendu à la fin de2003, opposait une créancière de pensionalimentaire au ministère du Revenu. Lestâches dévolues aux techniciens enadministration ont radicalement changépuisqu’en présence d’arrérages audossier, ils doivent maintenant négocierune entente entre les parties. Par consé-quent, ils sont appelés à jauger lasituation et l'attitude des parties tout enaspirant à une récupération financièredes plus rapides. Évidemment, la clien-tèle visée est externe (alors qu’un T.A.travaille généralement pour une clientèleinterne) et difficile d'approche en raisondes conflits existants. Toute cette négo-ciation doit également se faire dans lerespect de la nécessaire confidentialitédes données fiscales.

L’arbitre Diane Sabourin a toutefois rejetéle grief de Thy-Tin Tran (comptabilité).Selon elle, les tâches de M. Tranpouvaient s’apparenter à celles d’untechnicien en administration, en raisondu caractère administratif du travail et dutype de communication à l'interneeffectués par ces techniciens. L'arbitre aégalement rejeté la notion de complexitésupérieure que nous avons tenté de

démontrer en preuve, bien que l'em-ployeur exige lui-même deux annéesd'expérience en suivi pour effectuer lestâches en comptabilité. Il est fort malheu-reux que l’arbitre n’ait pas retenu nosarguments dans le cas des T.A. du secteurde la comptabilité. Toutefois, dans le casdu démarrage et du suivi, une majoritédes T.A. de la Direction de la perceptiondes pensions alimentaires se sont vureconnaître la non-conformité et uneplus grande complexité des tâches qu’ilsaccomplissent.

PLUSIEURS MILLIONS DE DOLLARS

Les sommes dues seront donc versées aucours des prochaines semaines. Plusieursquestions restent actuellement ensuspens et pourraient éventuellementêtre posées devant l'arbitre. Le SFPQ nesait pas, pour l'instant, si le ministèreversera les sommes à tous les salariés dudémarrage et du suivi, quelle que soit ladate du dépôt du grief. Il ignore si leministère réglera la question des chefsd'équipe, des salariés du secteur de fai-bles activités, des salariés sur majorationd'heures, des heures supplémentaires,etc. Bref, bien des réponses restent à ve-nir.

En ce qui concerne la comptabilité, bienque la sous-ministre se soit avancéedevant les salariés en leur promettant derégler le problème (comprendre : leurpayer aussi la prime), rien n'a progressé àce jour.

Ce sont donc de grosses sommes que legouvernement a dû débourser derniè-rement, tant aux agents de recouvrementfiscal qu’aux techniciens en vérificationfiscale et, bientôt, aux techniciens enadministration du démarrage et du suivi.De très grosses sommes à verser, toujoursen raison de son inaction en classificationdepuis plus de 30 ans.

En collaboration avec Claude Tremblay

Hélène Bilodeau

Conseillère

Service des recours

et d’application

des conditions de travail

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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Maintien de l’équité salariale

DANS LES UNITÉS HORS FONCTION PUBLIQUE

Lee 2277 mmaaii 22000099,, ll’’AAsssseemmbbllééee

nnaattiioonnaallee mmooddiiffiiaaiitt llaa LLooii ssuurr ll’’ééqquuiittéé

ssaallaarriiaallee ppaarr ll’’aaddooppttiioonn dduu pprroojjeett ddee

llooii nnoo2255.. MMaallggrréé cceerrttaaiinnss ggaaiinnss,, tteell uunn

eennccaaddrreemmeenntt sseerrrréé dduu mmaaiinnttiieenn ddee

ll’’ééqquuiittéé ssaallaarriiaallee,, cceess mmooddiiffiiccaattiioonnss

eennggeennddrreenntt ddeess iimmppaaccttss nnééggaattiiffss cchheezz

lleess ttrraavvaaiilllleeuusseess dduu QQuuéébbeecc.. CC’’eesstt llee

ccaass nnoottaammmmeenntt dduu rreettrraaiitt ddee llaa nnoottiioonn

ddee rrééttrrooaaccttiivviittéé ssuurr lleess aajjuusstteemmeennttss

ssaallaarriiaauuxx qquuii ddééccoouulleerraaiieenntt dduu

mmaaiinnttiieenn ddee ll’’ééqquuiittéé ssaallaarriiaallee.. ÀÀ llaa

ssuuiittee ddee ccee ccoonnssttaatt ppoouurr llee mmooiinnss

cchhooqquuaanntt,, llee SSFFPPQQ ddééppoossaaiitt eenn CCoouurr

ssuuppéérriieeuurree dduu QQuuéébbeecc uunnee rreeqquuêêttee eenn

nnuulllliittéé ccoonncceerrnnaanntt cceerrttaaiinnss aarrttiicclleess ddee

llaa LLooii ssuurr ll’’ééqquuiittéé ssaallaarriiaallee..

Cette requête en nullité n’empêcheen rien l’application de la loi danssa forme actuelle, tant et aussilongtemps que le processus judi-ciaire ne sera pas terminé. L’exer-cice de maintien de l’équité

salariale doit donc se faireselon les paramètres fixéspar la loi. Dans la majoritédes unités hors fonctionpublique, l’exercice demaintien devra avoir étécomplété en 2010.

En effet, l’article 49 des dis-positions finales et transi-toires du projet de loi nº 25

indique que toute entreprise ayantcomplété le processus d’équitésalariale avant le 12 mars 2009 doiteffectuer le maintien en 2010. Demême, elle devra appliquer lesajustements salariaux qui en

découlent à compter du 31 dé-cembre de cette même année. Lemaintien relève de la respon-sabilité de l’employeur. Cettedémarche est balisée par des délaiset des affichages auxquels l’em-ployeur doit se conformer. Lepremier affichage doit paraître auplus tard le 1er octobre 2010 etprésenter les éléments suivants :l’information sur la démarcheretenue pour l’évaluation dumaintien, la liste des événementsayant généré des ajustements, laliste des emplois à prédominanceféminine ayant droit à un ajuste-ment salarial, le pourcentage ou lemontant des ajustements à verser,la date de l’affichage ainsi que lesrenseignements sur les droits dessalariés prévus dans la loi et lesdélais pour les exercer.

Les événements pouvant générerdes ajustements salariaux sontnombreux : augmentations sala-riales particulières ou utilisation denouvelles formes de rémunération,création ou disparition de catégo-ries d’emplois, modifications auxtâches pouvant altérer l’évaluationoriginale d’un emploi, change-ments organisationnels (augmen-tation ou réduction des effectifs,fusion, cession ou vente d’unepartie de l’entreprise, changementde la mission ou des activités decelle-ci), etc.

Un devoir de vigilance

La loi n’oblige aucunement l’em-ployeur à former un comité d’é-quité salariale, mais l’employeurdoit en comprendre les avantages,notamment la diminution deplaintes possibles à la Commission

de l’équité salariale (CES). L’affi-chage devant contenir toute l’in-formation sur les droits des sala-riés, et donc des recours possibles,chacun de ces salariés pourraitultimement déposer une plainteindividuelle à la CES. Toutefois,puisqu’une plainte doit avoir desassises concrètes, les salariés de-vraient veiller à documenter toutévénement susceptible de mener àdes ajustements salariaux. Puisquel’obligation du maintien incombe àl’employeur et qu’il représente descoûts pour lui, le devoir de chaquesalarié consiste à garder son em-ployeur à l’œil afin de s’assurer quel’exercice de maintien se fassecorrectement.

Les salariés doivent égalementcomprendre le but du maintien :assurer que les catégories d’em-plois à prédominance fémininereçoivent toujours une rémunéra-tion égale aux catégories d’emploismasculines équivalentes. Il nes’agit donc pas d’un exercice derelativité salariale qui viserait à ceque tous les emplois équivalents,toutes prédominances confondues,reçoivent une rémunération égale.

Résumer une loi au contenu tech-nique si important ne s’avère pasaisé. Toutefois, il faut se rappelerqu’un grand nombre d’événementspeuvent se conclure par desajustements salariaux et que la res-ponsabilité de les répertorierincombe à chacun d’entre nous. Lemaintien exige notre vigilance!Évidemment, le Service de laclassification, des mouvements depersonnel et de l’équité salarialedu SFPQ verra à ce qu’il se réalisedans le respect de la loi et desdroits des membres.

Claude Tremblay

Conseiller

Service de la classification,

des mouvements

de personnel et

de l’équité salariale

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

26

DANS LA MAJORITÉ DES

UNITÉS HORS FONCTION

PUBLIQUE, L’EXERCICE DE

MAINTIEN DE L’ÉQUITÉ

SALARIALE DEVRA AVOIR

ÉTÉ COMPLÉTÉ EN 2010.

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L’EXERCICE DE MOYENS DE PRESSION : UN DROITRECONNU ET PROTÉGÉ

Lee 2288 jjaannvviieerr 22001100,, llaa

CCoommmmiissssiioonn ddeess rreellaattiioonnss dduu ttrraavvaaiill

((CCRRTT)) rreennddaaiitt uunnee ddéécciissiioonn àà llaa ssuuiittee

ddee 4411 ppllaaiinntteess ddééppoossééeess ppaarr llee SSFFPPQQ

eett ddeess eemmppllooyyééss ddee ll’’ÉÉccoollee nnaattiioonnaallee

ddee ppoolliiccee dduu QQuuéébbeecc ((EENNPPQQ)) àà

ll’’eennccoonnttrree ddee lleeuurr eemmppllooyyeeuurr..

LLee 1111 ddéécceemmbbrree 22000088,, ccee ddeerrnniieerr

aavvaaiitt eexxiiggéé àà sseess ssaallaarriiééss,, ppaarrttiicciippaanntt

àà ddeess mmooyyeennss ddee pprreessssiioonn eett vvêêttuuss

ddee jjeeaannss,, dd’’aalllleerr ssee cchhaannggeerr ssuurr--llee--

cchhaammpp,, ssoouuss ppeeiinnee ddee mmeessuurreess

ddiisscciipplliinnaaiirreess..

Dans le cadre du renouvellementde la convention collective desemployés de l’École nationale depolice, le comité de stratégie de lasection 451 avait décidé deux ac-tions : le port d’un chandail noir àl’effigie du SFPQ et le port d’unjeans. Bon nombre de membresont participé à la manifestation du11 décembre 2008 aux abords et àl’intérieur de l’établissement ha-billés d’un jeans, allant ainsi àl’encontre de la directive de l’ENPQconcernant la tenue vestimentaireet le port de l’uniforme.

L’employeur, en réaction à ce moyende pression, exigea de ses em-ployés qu’ils se changent ouretournent chez eux pour le faire.Ce même jour, ils ont reçu une let-tre leur enjoignant de se conformerà la directive concernant la tenuevestimentaire et le port de l’uni-forme en vigueur à l’école et donc,de modifier leur tenue vestimen-taire sans délai. Le temps requispour ce faire ne serait pas rému-

néré et le non-respect de cette di-rective pourrait entraîner des me-sures disciplinaires.

Suivant la recommandation de leurcomité de stratégie, les employésobtempérèrent à l’ordre de l’em-ployeur tout en demandant auxreprésentants de l’employeur unécrit attestant l’ordre reçu.

Dans cette affaire, les 41 plaintesont été regroupées pour en faciliterle traitement devant la Commis-sion. Le SFPQ a déposé une pre-mière plainte concernant l’article12 du Code du travail, qui prévoitnotamment qu’aucun employeurne doit entraver les activités d’uneassociation de salariés. De plus,trois salariés ont déposé uneplainte en vertu des articles 14 et15 de ce même Code du travail.L’article 14 stipule notammentqu’aucun employeur ne peutchercher à contraindre un salarié às’abstenir ou à cesser d’exercer undroit lui résultant du Code du tra-vail. Quant à l’article 15, il prévoitles pouvoirs de réparation de laCommission si un salarié a subi unpréjudice à la suite de l’exercice d’undroit prévu au Code du travail.

La Commission donne raison au SFPQ

Dans cette affaire, la Commission aconclu que l’employeur avait cher-ché à entraver les activités du Syn-dicat, tel qu’il est prohibé à l’article12 du Code du travail. De plus, lemoyen de pression, soit le port dejeans, constituait effectivement uneactivité syndicale au sens prévu àl’article 3 du Code du travail et, enexigeant que les salariés cessent de

participer à cette activité, l’em-ployeur contrevenait, tant à l’arti-cle 12 du code qu’à l’article 14.

Tout en reconnaissant que l’em-ployeur avait le droit, dans le cadrede ses activités courantes, de sedonner une politique sur la tenuevestimentaire, la Commissionprécise qu’il fallait cependantdistinguer le contexte habituel decelui d’une situation de conflit detravail.

Pour la Commission, les mesuresimposées aux salariés ce 11 décem-bre ne s’inscrivaient pas dans unecause juste et suffisante en regarddu contexte alors applicable. Pourcette raison, elle a plutôt considéréqu’en exigeant que les employéscessent d’exercer ce moyen depression et qu’ils se changent, touten imposant une coupure de trai-tement, l’employeur a contrevenuaux dispositions de l’article 14 duCode du travail.

Cette décision illustre bien quel’exercice de moyens de pressionbénéficie de protection tant enregard de la Charte des droits etlibertés de la personne que desdispositions du Code du travail duQuébec. L’exercice de moyens depression doit se faire dans lecontexte approprié, être soigneu-sement préparé, mis en œuvre avecdoigté, comme l’ont réussi le co-mité de stratégie et les militants dela section 451 de l’École nationalede police. L’employeur a portécette décision en appel.

Denis Bergeron

Conseiller

Service des recours

Journal SFPQMars 2010, 48e année, no 1

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UN EMPLOYEUR DANS LE SENS CONTRAIRE DE LA CIRCULATION

Moonnssiieeuurr llee PPrreemmiieerr MMiinniissttrree eett

MMaaddaammee llaa PPrrééssiiddeennttee dduu CCoonnsseeiill dduu

ttrrééssoorr,, iill ffaauuddrraaiitt ppeennsseerr àà cchhaannggeerr

vvooss oorriieennttaattiioonnss eenn mmaattiièèrree ddee

rreessssoouurrcceess hhuummaaiinneess.. MMêêmmee ssii vvoouuss

pprréétteennddeezz aavvooiirr lleess ddeeuuxx mmaaiinnss ssuurr llee

vvoollaanntt,, nnoouuss aavvoonnss llaa ccoonnvviiccttiioonn qquuee

vvoouuss ffaaiitteess ffaauussssee rroouuttee,, eett mmêêmmee,,

qquuee vvoouuss êêtteess ddaannss llee sseennss ccoonnttrraaiirree

ddee llaa cciirrccuullaattiioonn :: uunnee ccoolllliissiioonn eesstt

iimmmmiinneennttee..

Vos demandes déposées le 19 jan-vier dernier ont été jugées inac-ceptables par le SFPQ ainsi que parles fonctionnaires et les ouvriers,qui ont réagi fortement en parti-cipant à plusieurs rassemblements.Le Comité national des jeunes(CNJ) les a analysées en fonctiondes impacts possibles sur les jeu-nes travailleuses et travailleurs.Voici comment nous percevons vosdemandes.

Au chapitre des congés de maladie,tant la diminution du nombre decongés que la perte de la possibilitéde les cumuler toucheraient égale-

ment les jeunes salariés. Plusieursparents, surtout les jeunes mères,utilisent ces congés pour prendresoin de leurs enfants malades etdoivent parfois s’absenter longue-ment du travail. Même si lescongés de maladie ne sont pluscumulables, les besoins des famil-les existeront toujours. Les jeunesemployés, tout comme les plusâgés, devront prendre des journéessans solde pour veiller à la santédes membres de leur famille.

Pourtant, dans les dernières an-nées, votre gouvernement a missur pied de belles politiques en fa-veur des familles. Pensons notam-ment au développement du réseaudes garderies à 7 $ et au fameuxRégime québécois d’assuranceparentale. Mais que se passe-t-il enmatière de conciliation travail-famille? Vous semblez rebrousserchemin à ce chapitre quand il s’agitde vos propres employés. Lorsquetous mes congés de maladie serontépuisés, ce n’est pas mon gestion-naire qui ira chez le médecin avecmon enfant malade. De plus, enme retirant deux jours fériés payés,vous me priverez de beaux mo-ments en famille.

En matière d’assurance traitement,alors que le régime actuel offredeux ans de congé d’invaliditépayé, vous proposez six mois, et ce,dans le but de favoriser la pro-ductivité et la présence au travail.Au contraire, nous croyons quel’effet sera d’accroître le stress etles maladies liées au travail.Présentement, si une personnetombe malade, voire gravementmalade, elle a au moins le senti-ment que l’employeur l’appuie enlui donnant le temps nécessairepour se rétablir et ainsi revenir autravail en santé. Toutefois, avec vosdemandes, vous mettez un terme àcette empathie. Votre message : « Vous êtes ici pour travailler. Pas

question d’être malades, sinonc’est l’exécution ».

Pour ce qui est de la précarité desemplois, contrairement à d’autresnégociations antérieures, vous neproposez aucun mode de titula-risation pour contrer la précarité.Plus de 35 % des employés de l’Étatont un statut précaire. Commentles jeunes travailleuses et travail-leurs peuvent-ils envisager desprojets comme l’achat d’une mai-son et la venue d’un enfant s’ils nesont pas capables de voir au-delàd’un horizon de six mois?

De plus, cette gestion à courte vuea des conséquences sur l’attractionet la rétention du personnel. Unefois leur expérience acquise, queferont les jeunes salariés de lafonction publique quand on leuroffrira un emploi avec de meil-leures conditions de travail, unsalaire plus élevé ainsi que despossibilités d’avancement? La déci-sion de quitter la fonction publiquequébécoise pour l’entreprise pri-vée, le gouvernement fédéral ou lesecteur municipal sera de plus enplus facile à prendre.

En conclusion, ce que vous deman-dez aux jeunes c’est : « ne soyezplus malades ou, si vous êtes ma-lades, guérissez vite, car la portepourrait venir plus vite que vous lepensez! Si vous faites des enfants,occupez-vous en à vos frais. Quantaux postes permanents, vous pou-vez toujours rêver! » Sur le siteInternet du Secrétariat du Conseildu trésor, le gouvernement duQuébec se vante d’être un em-ployeur de choix. Il espère cepen-dant attirer la relève en mettant del’avant des conditions de travailnon compétitives et peu attrayan-tes. Monsieur le Premier Ministreet Madame la Présidente duConseil du trésor, les jeunes nesont pas dupes!

Sébastien Gélinas

Membre du Comité

national des jeunes

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LES SYNDICATS, QU’OSSA DONNE?

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À partir du 1er mai 2010, toutes lestravailleuses et tous les travailleurspayés au salaire minimum gagne-ront 9,50 $ l’heure. Les salariés àpourboire, quant à eux, recevront8,25 $. En ce qui concerne les heu-res supplémentaires, la Loi sur lesnormes du travail majore le salairede 50 %, mais seulement à partir dela 41e heure de travail hebdoma-daire.

De surcroît, la Loi est muette à pro-pos de la pause-café : le salariépourra s’absenter de son postequelques minutes, seulement si

son employeur le lui permet. Pourles repas, la Loi lui garantit seule-ment une pause de 30 minutes, à lacondition de travailler au moinscinq heures consécutives. Finale-ment, à titre de fin de semaine, lesalarié bénéficiera seulement de 32 heures consécutives de pause,soit un jour et un tiers (24 + 8 heu-res). Les personnes avec un horaireatypique réalisent bien la faiblessede cette loi, ne pouvant pas tou-jours obtenir deux jours de reposconsécutifs.

VACANCES

La Loi accorde deux semainescontinues de vacances au salariécumulant de un à quatre ansd’ancienneté chez le même em-ployeur. Trois semaines continuesde vacances sont allouées au sala-rié ayant cinq ans et plus d’ancien-neté chez le même employeur. Encomparaison, la majorité desmembres du SFPQ possédant unan d’ancienneté bénéficient dequatre semaines de vacances,grâce à leur convention collective.Dans la fonction publique, cesquatre semaines de vacances ontété obtenues en 1978 par desmoyens de pression. Rappelonsqu’au milieu des années 1970, degrandes entreprises privées sontintervenues auprès du premierministre Robert Bourassa pourqu'il n'accorde pas cet avantage àdes employés de l'État.

CONGÉ DE MALADIE

Selon la Loi, la personne salariéepossédant au moins trois moisd’ancienneté a le droit à un total de

26 semaines d’absence non payéespar année, dans les cas de maladieou d’accident. Aucun employeurn’est tenu de payer un salaire encas d’absence pour maladie. Deplus, une travailleuse ou untravailleur non syndiqué n’aura pasla possibilité de cumuler sescongés de maladie pour uneutilisation ultérieure et ne pourraprendre un congé de préretraite. Àce chapitre, dans la fonctionpublique, le dépôt patronal quipropose notamment d’abolir leprincipe de la banque cumulablenous prouve que rien n’est acquis,qu’il faut continuer la lutte pourconserver ces droits.

Jours fériés

Alors que la majorité des membresdu SFPQ travaillant à tempscomplet à l’année bénéficient de13 jours fériés, et ce, grâce à leurconvention collective, le salariénon syndiqué a seulement huitjours fériés garantis. Plus préci-sément, la Loi sur les normes dutravail lui confère sept jours fériés :le 1er janvier; le Vendredi saint ou lelundi de Pâques; le lundi précédantle 25 mai; le 1er juillet; le premierlundi de septembre, le deuxièmelundi d'octobre et le 25 décembre.Un huitième jour férié, le 24 juin,lui est accordé en vertu de la Loisur la fête nationale.

En 1969, Yvon Deschamps faisaitrire et réfléchir avec son mono-logue ironique Les unions, qu’ossadonne? En 2010, le sujet est tou-jours pertinent. Plus ça change,plus c’est pareil!

Daniel Arcand

Conseiller

Service de l’action politique,

la formation et la mobilisation

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Pour en savoir davantage sur la Loi sur les normes du travail :http://www.cnt.gouv.qc.ca

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Centre-du-Québec–Estrie–Mauricie

QUÉBEC–CHAUDIÈRE-APPALACHES

SAGUENAY–LAC-ST-JEAN–CHIBOUGAMAU–HAUTE-CÔTE-NORD

UN MOT DES RÉGIONS

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DES TRAVAUX EN RÉGIE TRÈS RENTABLES

Le 11 août 2009, l’affaissement d’une partie de la route 112 força lafermeture d’un tronçon dans le secteur de Saint-Joseph de Coleraine.À la suite de cet incident, les ouvriers du Centre des services deThetford Mines ont réclamé que les travaux de surveillance et deréparation leur soient confiés. Pour eux, il était inacceptable de seretrouver en période de chômage et de confier les travaux à des sous-traitants. De plus, ils possédaient l’expertise nécessaire pour effectuer cestravaux.

Le ministère des Transports a finalement décidé de prolonger lapériode de travail de certains travailleurs saisonniers afin de réaliserlui-même les travaux de « reconstruction » du tronçon de la route, soitun peu plus d’un kilomètre. L’équipe du MTQ, composée destechniciens, des ouvriers et du personnel de soutien, a relevé le défiavec brio.

En effet, les travaux se sont terminés deux semaines avant l’échéanceprévue. Les travaux estimés à 1 615 000 $ ont finalement coûté 115 000 $ de moins que prévu, ce qui est assez rare aujourd’hui! Bref,les contribuables ont aussi profité de cette décision. Espérons qu’il yen aura d’autres.

Steve DorvalPrésident régional

OPÉRATION NEZ ROUGE

En décembre dernier, desdirigeantes et dirigeantssyndicaux du Saguenayont participé à l’OpérationNez Rouge. Ils ont prisplaisir à donner de leurtemps pour une bonnecause, en portant fière-ment les couleurs de lanégociation.

Placide BergeronPrésident régional

Montérégie

OUVERTURE OFFICIELLE DU NOUVEAUBUREAU RÉGIONAL

Le 12 novembre dernier, l’équipe régionale du SFPQ a organisé un « 5 à 7 » pour inaugurer ses nouveaux bureaux à Greenfield Park. Unetrentaine de personnes dirigeantes et déléguées y ont participé et ontpu apprécier le goûter préparé pour l’occasion. Le trésorier généralDenis Turcotte a prispart à l’activité en tantqu’invité spécial. Cetteinauguration a permisaux gens d’échangerdans une atmosphèrechaleureuse et festive.Le bureau est désor-mais situé au 350, bou-levard Churchill àGreenfield Park.

France GrégoirePrésidente régionale

Le nouveau délégué à la Sûreté du Québec de Drummondville, Paul Gagné, et ses

consoeurs de la section 406 voient la vie en couleurs. Ils sont mobilisés pour réaliser

des gains dans le cadre de l'actuelle négociation.

Au Centre local d'emploi (CLE) de Drummondville, les membres, rattachés à

la section 406, sont des plus motivés en ce début d’année 2010. On espère

une bonne convention collective négociée.

De gauche à droite : Dany Savard, Chantale Tremblay et Rémy Bolduc de la

section 702 – Jonquière, le 4 décembre dernier.

De gauche à droite : Bertrand Tremblay, Brigitte

Claveau et Claude Lauzier de la section 701 –

Saguenay.

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BAS-ST-LAURENT–CÔTE-NORD–GASPÉSIE-LES ÎLES

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LE PONCHON DES ÎLES

Le 15 décembre dernier, dans lecadre de l’activité de mobili-sation « carte postale » du Frontcommun, les syndiqués madeli-nots ont eu l’idée géniale de re-créer un « ponchon » pour ache-miner leurs missives à leurdéputé.

Rappelons qu’en janvier 1910, lesÎles-de-la-Madeleine se retrou-vèrent isolées du reste du paysquand le câble sous-marin quileur permettait de communiquerpar télégraphe se brisa. Décidés àfaire connaître leur situation aucontinent, d'ingénieux insulaires

fabriquèrent un « ponchon » avecun ancien baril à mélasse qu'ilsmunirent d'une voile et d'ungouvernail. L'embarcation futensuite remplie de courrier scellédans des boîtes de conserve etmise à l'eau à partir de Havre-Aubert. Le petit « ponchon » futretrouvé deux semaines plus tardà l'île du Cap-Breton, et la per-sonne qui le récupéra se chargeade mettre les lettres à la poste. Lepays tout entier fut bientôt aucourant de l'isolement des Made-linots, et on ne tarda pas àremédier à la situation.

Marcel ComeauPrésident régional

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE–NORD-DU-QUÉBEC

DEUX EMPLOYÉS DE VAL-D’OR SAUVENT UNE VIE

Le 30 octobre dernier, deux employés du Centre de services du ministèredes Transports de Val-d’Or ont sauvé la vie d'une citoyenne, sur la route117, dans la réserve faunique La Vérendrye. Ce jour-là, Marco Genesse,conducteur de véhicule et d'équipement mobile classe II, a aperçu unvéhicule dans un lac en bordure de la route. Il a immédiatement décidéde faire marche arrière et d’intervenir. Une dame complètementtrempée et en état d'hypothermie avait réussi à quitter son véhicule et àéviter la noyade. Un confrère de travail de M. Genesse, Michel Lebuis,passait par là et s’est arrêté pour lui prêter main-forte. Ils se sont assurésque plus personne ne se trouvait à l'intérieur du véhicule. Ils ont ensuitetransporté la dame au chaud, saine et sauve, dans la camionnette duMTQ en attendant l'arrivée des secours.

N’eût été la vigilance de M. Genesse et l’aide de M. Lebuis, lesconséquences de cet accident auraient pu être beaucoup plus graves.

OPÉRATION CARTES POSTALES

La remise de cartes postales aux députés organisée par le Frontcommun le 15 décembre dernier a été couronnée de succès. Environ150 personnes se sont rassemblées devant le bureau du député libéralde Rouyn-Noranda. Plus de 3500 cartes postales ont été remises audéputé Daniel Bernard et au ministre Pierre Corbeil. Sur les 1400 mem-bres actifs, plus de 750 ont signé une carte postale. Félicitations àl’ensemble de la structure régionale du SFPQ!

Réal FortierPrésident régional par intérim

Le député des Îles-de-la-Madeleine, Germain Chevarie, recevant le fameux « ponchon » et

les cartes postales du Front commun.

Alain Pomerleau et Réal Fortier de l’équipe régionale du SFPQ.

Marco Genesse et Michel Lebuis, en compagnie de Réal Fortier, président régional par

intérim et président de la section 803 - Val-d'Or.

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