30 - CHOPPER - HEIDELBERG - ALLEMAGNE SILVER ARROW

30 - CHOPPER - HEIDELBERG - ALLEMAGNE

SILVER ARROWTOUCHÉ EN PLEIN CŒUR !Lorsque Jürgen a poussé la porte de MB Cycles, il voulait se faire construire unrigide avec une finition brute dans l’esprit rat-rod, exercice favori du magasinallemand. Quelques mois plus tard, le résultat final, pourtant bien différent,comblait d’aise son nouvel utilisateur. Malgré le changement de program-me, il semblerait que la flèche d’argent construite par Martin ait touchéJürgen en plein cœur ! Par Bag - Photos : Melissa (www.riderseyes.com)

même esprit, on trouve aussi uneboîte RevTech 5-in-4, enquillant unrapport supplémentaire dans des car-ters de style ancien, couplée aumoteur par une courroie BDL en 2pouces. Plutôt que d’embarrasserJürgen avec un kick (dont il ne seserait de toute façon pas servi),Martin équipe la boîte d’un solide

démarreur électrique et électrifie le K-Serie au moyen d’un allumage DynaS, rangeant pour l’alimenter une bat-terie Lithium-ion (heureusement trèslégère) entre les deux poulies decourroie. Voilà pour les “faux sem-blants”. Mais pour rester raccord avecla ligne directrice du projet, Martindégote également une ossature tout

ce qu’il y a d’authentique. Enfinpresque, puisqu’il s’agit en fait d’uncadre rigide de Panhead 1949, detype wishbone. Une fois tout ce beaumonde rangé dans le nouvel écrin,Martin réalise un échappement 2-en-1 maison synthétisant parfaitementl’esprit du Streamliner, puisqu’utili-sant un collecteur d’époque modifié

terminé par un silencieux modernerelativement dis cret et incontestable-ment performant. Mais l’art de fairedu vieux avec du neuf s’applique éga-lement à la suite du projet…

Rétro, mais pas tropComme vous l’avez sans doute com-pris, Martin évolue sur un fil ténu en

La genèse de la créature grise(qui sera par la suite baptiséeStreamliner) s’est déroulée en

plusieurs étapes. Dans un premiertemps, Jürgen est passé à Heidelbergpour faire part de son souhait de sefaire construire une machine avec unfort esprit old school relayé par unefinition brute. Comme il avait

quelques moyens et voulait motoriserson projet avec un Knucklehead,Martin lui a conseillé de mettre envaleur cette noble base à travers unefinition beaucoup plus soignée. Pasencore sûr de son choix, Jürgen a faitle tour des “cantines”, ne revenantdans le magasin de Martin que sixmois plus tard pour lui dire que son

choix était arrêté et qu’il était le buil-der choisi pour cette mission. Commevous pouvez en juger devant le résul-tat final, Martin était effectivementl’homme de la situation !

Old school 2.0Jürgen ayant quelques moyens,Martin se fait plaisir en recherchant

pour lui les meilleurs produits disponi-bles sur le marché. Comme son com-manditaire veut retrouver le charmevisuel des machines du passé sans enpayer le prix au quotidien, il lui com-mande le joyau de chez S&S, unKnucklehead 93 ci affichant un lookvieillot, mais des performances et unfonctionnement modernes. Dans le


Malgré son look classique reprenant à son compte tous les canons du genre, la Streamliner utilise un grand nombre d’éléments modernes lui permettant d’être complètement en phase avec son époque. Old school 2.0 !

Si le mélange néo-rétro fonctionne aussi parfaitement, c’est parce que le soin apporté auxdétails confère une grande homogénéité à l’ensemble. Pièces d’époque et adaptations modernesoffrent un aspect semblable leur permettant de converger vers une esthétique commune.

Si le mélange néo-rétro fonctionne aussi parfaitement, c’est parce que le soin apporté auxdétails confère une grande homogénéité à l’ensemble. Pièces d’époque et adaptations modernesoffrent un aspect semblable leur permettant de converger vers une esthétique commune.


cherchant un équilibre entre le styleold school tendance radicale souhai-té par son client et la facilité d’utilisa-tion qui permettra à ce dernier d’avoirla banane à chacune de ses sorties…Heureusement, MB Cycles maîtriseplutôt bien cette approche néo-rétroet si la proue du noble vaisseau optepour une fourche springer replica

W&W Cycles raccourcie de deuxpouces, Martin l’équipe quandmême d’un petit disque de 8,5 pou-ces pincé par un micro étrier JB,relayé à l’arrière par un frein/couron-ne Kustom Tech. Il faut bien ça pourramener à la raison le tonitruant 1524 cm3 ! Mais ce qui résume lemieux cette démarche, c’est le choix

de roues à bâtons empruntées à unSoftail Rocker qui, une fois polies,sont chaussées de vieux gommardsFirestone Coker Deluxe. C’est carré-ment beau ! La monte de jantesgrand diamètre en 19 pouces “aère”la ligne générale. Une fois les propor-tions définies, Martin s’en donne àcœur joie, dégotant chez différents

fournisseurs les éléments man-quants. Ainsi, les Italiens de KustomTech fournissent les leviers habillantle guidon LSL en alu tandis queBiltwell, JayBrake ou Mooneyess’occupent de leur côté de fournirles poignées, risers, repose-pieds,commandes avancées ou encore laboîte à huile cylindrique. Mais n’allez

surtout pas croire qu’il s’agisse uni-quement d’un assemblage de beauxproduits ! Beaucoup d’éléments sontmodifiés jusqu’à obtenir l’effet désiréet lorsque cela ne suffit pas, Martinn’hésite pas à “mouiller le maillot”pour réaliser le garde-boue arrière, laselle, le support de plaque d’immatri-culation ou le tendeur de chaîne.

Noblesse et sobriétéClin d’œil marrant aux origines géo-graphiques de la Streamliner, le réser-voir largement modifié est empruntéaux voisins de Neckarsulm. Pourtant,une fois équipé d’un bouchon pop-up,d’un compteur Motogadget et revêtudu bicolore gris argent dispensé parChiko’s Pinstripping, il devient difficile

d’identifier le réservoir de la peti-te 125 NSU. La Streamliner est unevraie belle moto, noble par ses choixtechniques, sobre dans ses lignes,mais avec un esprit kustom avérés’exprimant au travers de détails parti-culièrement chiadés. Quand Jürgenest venu chercher sa promise six moisplus tard, il ne s’attendait vraiment

pas à ce résultat. Une fois passée lasurprise, un tour dans le quartier a finide le convaincre qu’en poussant laporte de MBC il avait fait le bon choix.Une flèche d’argent l’avait touché enplein cœur ! WM

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Martin Becker est un “hommeorchestre” réalisant seul les nombreuses créations de son magasin. Une “solitude” qui n’a pas empêché MBC de devenir en quelques annéesune figure incontournable de la scène kustom allemande.

S&S KN Series de 1524cm3, instrumentation électronique

Motogagdet, batterie lithium et camaïeu d’aluminium, malgré

un style s’inspirant du passé laStreamliner est solidement ancrée dans le XXIe siècle.

Malgré une notoriété qui adépassé les frontières alle-mandes, Martin n’a pas

cédé un pouce de terrain au “star sys-tem”. Il fait ce qu’il aime depuis dix-huitans maintenant et espère continuerencore longtemps ! Son amour desdeux-roues remonte à bien avant lacréation de MB Cycles puisque toutpetit, Martin, qui déteste déjà les véhi-cules d’origine, bricole ses vélos, virantgarde-boue et frein avant puis greffantdes guidons hauts… Par la suite,Martin part vivre aux USA avec sesparents et poursuit ses études à laAspen High School avant de revenirquelques années plus tard en Europe,totalement imprégné de cette cultureétrangère. Au début des années 2000,il pose finalement ses valises danssa région natale du Bade-Wurtemberg,

mais plutôt que de choisir une grandeville comme Stuttgart, Mannheim ouKarlsruhe, il s’établit à Heidelberg, où ilouvre en 2001 Martin Becker Cycles,a.k.a. MBC.

Homme de convictionOuvert d’esprit et possédant des com-pétences dans de nombreux domaines,Martin n’a jamais voulu limiter sontalent à un seul style, ni se cantonner àune seule marque. Cafe racer, street-fighter ou custom, il a choisi d’exercersur différentes bases allant du roadstermoderne type Kawa ZRX au flat BMWen passant par de nombreux twins plusou moins nobles allant du CX 500 auxYam 650 XS. Martin est possesseur deHarley depuis ses débuts sur deuxroues. Mais s’il s’est ensuite vraimentspécialisé dans les V-twins américains,

c’est surtout à la demande de cetteclientèle bien particulière, venant deplus en plus souvent à Heidelberg pourfaire entretenir et modifier ses machi-nes. Pourtant, c’est cet éclectisme quidonne aux machines estampillées MBCleur look si particulier, car à part lui bienpeu de customizers s’amusent à grefferdes réservoirs de Zündapp, d’Herculesou de NSU sur des customs…Au fil des parutions, sa réputation necesse de grandir, lui valant de devenirune figure de plus en plus incontourna-ble du milieu custom allemand. En2016, il est convié à réaliser un challen-ge “build-off” lors du Custombike Showde Bad Salzuffen face à l’équipe d’EMDreprésentant les couleurs françaises. SaMurder One y remportera le challenge,mettant cette fois-ci son travail enlumière auprès d’une large audience.

Comme une forme de reconnais -sance, la firme Custom ChromeEurope lui confie l’année suivante laréalisation d’un de ses showcases“Bolt on and ride” (en couverture deWild Motorcycles n° 203), affirmantson talent à l’international. Mais mal-gré des réalisations qui ne se desti-nent désormais plus à des clients desa région mais à des gens venus detoute l’Allemagne et des pays voisins,Martin met un point d’honneur à nejamais reproduire ce qu’il a déjà fait.Chacune de ses motos est unique etle restera ! Sûr de ses choix et pas-sionné par son boulot, Martin estaux antipodes des étoiles filantes dukustom qui ne font souvent qu’unpetit tour avant de disparaître…Assurément un homme de convic-tion ! WM

36 - PORTRAIT - HEIDELBERG - ALLEMAGNE

MARTIN BECKERCYCLESTOUT SAUF UNE ÉTOILE FILANTE…Depuis 2001, Martin Becker met les mains dans le cambouis et il suffit de jeter un coup d’œilaux réalisations présentées sur son site pour comprendre que ces dix-huit années d’activité ont été intégralement mises au service de la cause. Solidement ancré dans ses convictions, le tenancier de MB Cycles n’est pas une étoile filante du kustom… Par Bag - Photos : Melissa (www.riderseyes.com)

maître-cylindre avant commandé par câble !)provenait à l’origine d’un FXE SuperglideShovelhead. Malgré le timing serré de réalisa-tion puis d’assemblage, Martin n’a pas mégo-té sur la finition. Pour obtenir une unité, il adécliné le style ribbed sur de nombreux acces-soires (phare, plaque anti-chaleur sur l’échap-pement 2-en1 maison, filtre à air du carbura-teur S&S Super G ou encore cache de primai-re raccord avec les stries des carters EMD).Rehaussé par la peinture noire et silverleafbouchonnée de Chiko’s Pinstriping (avec logosinox taillés au laser), le mélange entre espritold school et dragster fonctionne carrémentbien. Cerise sur le gâteau, le nom Murder Onerend hommage au légendaire ampli Marshallcustomisé de Lemmy Kilmister, le chanteur deMotörhead décédé un an plus tôt. Maximumrock & roll ! WM

38 - DRAG RACER - HEIDELBERG - ALLEMAGNE

MURDER ONE

Même s’il exerce maintenantdepuis un certain temps, lacréation en public de la

Murder One a été l’étincelle qui a mis lefeu aux poudres, éclairant le travail deMBC d’un jour nouveau auprès d’unelarge audience. Suite à cette réalisation,Martin a gagné de nombreux bikeshows et ce n’est que justice si l’annéesuivante, CCE lui a demandé de colla -borer à la gamme BOAR (Bolt On AndRide). Une vraie consécration pour lecustomizer germanique qui lui permet

de franchir un step supplémentaire dansla hiérarchie. Retour sur la réalisation deMurder One, étape majeure de sonascension.

Kill me softlyEn face de Martin se dressait pourtantle team EMD au grand complet, venuprésenter la terrible Kompressor. Uneconfrontation virile, mais correcte, avecbeaucoup de respect entre les protago-nistes, Martin utilisant même certainespièces EMD (carter d’arbre à cames et

de boîte) sur sa création. Pour hébergerson moteur Twin Cam 96 accouplé àune boîte cinq vitesses d’Evo (logeant leréservoir d’huile) par une courroieBDL 13/4”, Martin a fait réaliser chez lesHollandais de VG Motorcycle un cadresur mesure avec assise rabaissée etempattement rallongé, dans l’esprit desvieux cadres de dragster. Pour une maî-trise des coûts, Martin a reconvertides jantes à bâtons de Softail Breakout,installant la 21 pouces sur une fourcheWL replica modifiée (longueur et pivots)

sur laquelle il a pris soin de greffer aupassage un étrier Grimeca. La différen-ce de dimension avec la jante de 18pouces chaussée en 240 de l’arrièremet en exergue un côté racer assumé.Aspect encore renforcé par le frein/cou-ronne SSC libérant visuellement le côtédroit. La carrosserie est homemade,mais si le garde-boue arrière ou le sup-port de phare sont totalement maison,la base de réservoir largement modifiée(qui héberge l’électricité et planqueaussi, à la manière des vieux BMW, le

Assemblée en quelques dizaines d'heures sous les yeux du public allemand, la Murder One a propulsé le talent de MBC sur le devant de la scene, faisant connaître son shop hors des frontières de son pays. Point de bascule.L’INSTINCT DU TUEUR

Fruit d’un concours “build-off”, la Murder One, assemblée devant la foule du Custombike Show de Bad Salzuflen, a révélé le talent de Martin Becker Custom aux yeux du grand public. Froideur d’exécution et maîtrise de son art, il n’apas perdu le contrôle malgré le stress. La Murder One a prouvé que Martin avait l’instinct du tueur… Par Bag – Photos : Huber Verlag

de Buell, un carbu Mikuni HSR42surmonté d’un filtre façon snorkel, unallumage single fire, un embrayageBarnett et un échappement maisonréutilisant un collecteur de Buell ter-miné du côté gauche par un silen-cieux Supertrapp lui aussi modifié.Problème majeur de ce modèle pré-91, la boîte est renforcée au pas sage.

Puis Martin retourne dans sa caverneaux trésors pour habiller la belle. Avecdeux chutes d’alu, il réalise ses garde-boue, descend d’une étagère leprototype du réservoir d’huile cylin-drique qu’il commercialise dans sonmagasin, récupère un feu CrimeScene Chopper au cuvelage cabosséet tombe enfin sur la pièce improba-

ble qu’il cherchait depuis le début deson projet : un vieux réservoir de cycloZündapp ZR20 dégoté il y a bien long-temps dans un swap-meet. Le nomZünder fait référence au passé tour-menté du constructeur, mais c’estaussi un détournement de la marqueZündapp qui a fait rêver plusieursgénérations de jeunes Allemands.

Chausser la bestiole avec desContinental TKC80 à crampons n’étaitpas l’idée du siècle pour avoir le gripnécessaire sur une course d’accéléra-tion, mais le Starr Wars n’a pas d’aut-re vocation que de permet tre de rigo-ler entre potes. Et de ce point de vue,la Zünder remplit parfaitement soncontrat ! WM

40 - RIGID RACER - HEIDELBERG - ALLEMAGNE

STARRWARS

Quand on travaille dans la cus-tomisation depuis aussi long-temps que Martin, il est pos-

sible de se constituer un vrai “trésor deguerre”, résultant du stock de piècesd’origine non utilisées sur des projetset délaissées par les clients. Malgréson look et ses performances, laZünder (traduction allemande de “sin-

ner” en anglais ou de “pécheur” enfrançais) assemblée à moindre coût esten fait le fruit d’un vrai vide-grenier !

ZünderLorsque ses potes le branchent pourparticiper au Starr Wars, Martin s’envafouiller dans son stock perso. Il enressort plusieurs heures plus tard

avec un bloc Sportster 4 vitesses dés-assemblé, des éléments de Buell etdes roues de Harley d’origine. Passuffisant pour envisager de monterune machine ! Aussi Martin comman-de-t-il chez les Hollandais de VGMotorcycle un cadre rigide relative-ment compact malgré la colonneouverte à 32°. Une fois la noble ossa-

ture reçue, il greffe la jante pleine deV-Rod à l’arrière et sur la grosse four-che de Buell M2 conservant sonredoutable freinage, une frêle rouede 21 pouces de Softail Deuce.S’agissant quand même de participerà une course d’accélération, il redon-ne sa joie de vivre au vieux 1200Sportster en lui greffant des culasses

RIGIDE DE COURSEEn allemand, l’expression “cadre rigide” se traduit par “starrRahmen” et bien avant les courses d’accélération maintenantconnues comme Glemseck, les Teutons se livraient déjà à ce type d’activité entre potes, dans le challenge Starr Warsréservé aux choppers rigides (immatriculés). Martin, fan del’exercice, y participe depuis la première édition au guidon de machines maison comme sa terrible Zünder.Par Bag – Photos : Melissa (www.riderseyes.com)

un brin agricole de la moto, il essaie dif-férents réservoirs avant de jeter sondévolu sur celui d’une vieille KTM 80 RSayant la particularité d’avoir un petit cof -fre sur sa partie supérieure. Une fois prisau jeu, les bonnes résolutions de Martin

ne font pas long feu et guidon LSL,poignées Rizoma ou minicompteurMotogadget redonnent du lustre à la tar-derie. Sur sa lancée, il demande à sonpote Marcus Walz de lui faire parvenirune paire d’échappements développée

chez Walzwerk Racing. Un moteur, deuxroues avec un petit réservoir au milieu :une fois dépouillé de tout le superflu, leFlat met à profit son petit côté “indus-triel” pour s’offrir une tout autre gueule.Martin a bien gazé en offrant une

deuxième jeunesse à ce que j’ai long-temps considéré comme une moto degendarme. Il n’y a que les imbéciles quine changent pas d’avis ! WM

42 - BRAT STYLE - HEIDELBERG - ALLEMAGNE

ARTISANAT LOCAL

Martin a fait ses premièresarmes sur une Yamaha 500XT et lors de divers séjours

en Inde, il a eu l’occasion de restaurerplusieurs Royal Enfield qu’il a revenduesen Europe. Au début de MBC, il s’estd’abord vu confier des travaux de typestreetfighter sur des bases de roadsterjaponais, mais malgré son travail désor-mais beaucoup plus axé sur les twinsaméricains, Martin n’a pas changé. Unevraie chance pour Melissa qui venait d’a-

cheter un vieille R80 “over-pourrie”…À la base, je n’appréciais pas vraimentles BM, jugeant qu’elles étaient troppolitiquement correctes pour m’intéres-ser vraiment. Et l’arrivée des séries Ka encore renforcé mes certitudes !Pourtant, par la suite, j’ai changé d’avisen découvrant les créations du JaponaisBrat Style qui prenait le contrepied dema vision concernant ces machines queje pensais réservées aux dentistes, auxcurés et aux gendarmes… Tout ça pour

dire que malgré mes réserves passées,j’adore le Flat de Melissa !

Brat FlatCe n’était pourtant pas joué, le termepourri étant presque trop flatteur pour ceR80… Martin éparpille donc le BMWfaçon puzzle. Le moteur et la boîte sontreconditionnés, mais au démontage ilconstate qu’à cause de charges certai-nement trop lourdes, l’arrière du cadreest pété à plusieurs endroits. Qu’à cela

ne tienne, il sectionne complètement lapartie arrière puis confectionne une bou-cle de selle minimaliste hébergeant cli-gnos et feu arrière à LEDs puis, parcequ’il faut bien la ranger quelque part,planque la batterie au lithium sous lecadre. Pas franchement partant pour selancer dans de grands frais et aprèsavoir rabaissé la fourche et le Paralever, ilréutilise les jantes à bâtons d’origine en18 pouces qu’il chausse d’une paire deFirestone. Et pour tenter d’affiner la ligne

Dépouillé jusqu’à l’os, le Beemerne conserve que l’essentiel,

et ça lui va très bien.

MBC SOIGNE LE BEEMER !Amateur de motos au sens large, Martin Becker a l’esprit assez ouvert pour ne pas se limiter aux machines américaines. L’occasion de changer de “crémerie” s’est présentée lorsque sa copine Melissa a acheté une vieilleBMW R80. Pour sa belle, il n’a pas hésité à basculer dans l’artisanat local. MBC soigne aussi les Beemers !Par Bag – Photos : Melissa (www.riderseyes.com)

Hercules, Zündapp ou, comme dans le cas présent, KTM 80RS, Martin a le chic pour dégoter des réservoirs aussi rares que délirants. Et c’est du 100 % artisanat local !

de monter des repose-pieds Biltwellmid-control, puis réalise un guidonhyper étroit offrant au pilote une posi-tion très agressive, avant de poser,comme une touche finale sur la poutresupérieure du cadre, un réservoir fortjustement baptisé Frisco par les garsde chez Lowbrow Customs. Malgré laradicalité du propos, Martin s’efforcequand même d’intégrer quelques élé-ments d’homologation tels que comp-teur ou mini rétro, mais il se lâcheaussi sur d’autres détails marrantscomme le feu arrière, réalisé avec uncollier d’échappement de Honda.Comme souvent sur les créations deMartin, c’est à Chiko’s Pinstripping querevient le mot de la fin. Celui-ci dispen-se sans compter les effets de metal -flake. Yes, it’s a Frisco chopper revisitéavec tout ce qu’il faut, là où il faut pourmettre le feu dans Haight-Ashbury…Motherfucker ! WM


FRISCO PROJECT

Au tout début de l’histoire, Danavait acheté un cadre rigidePaughco chez Martin, pensant

y glisser à temps perdu le moteur de1200 Sportster de 1994 et les autresbricoles qui traînaient dans son garage.Puis le temps a passé sans que le pro-jet avance d’un pouce… Sagement, ildécide alors de le confier à Martin enlui donnant trois mots clés pour activersa recherche : old school, Frisco styleet narrow. Trois mois plus tard, Dan fai-

sait ses premiers tours de roues dansles rues d’Heidelberg, certain d’avoirpris la bonne décision en déléguant sonFrisco Project.

Haight-AshburyFan des “années terribles”, Martin n’apas boudé son plaisir en exécutant leprojet de Dan à la lettre. Pour donnerplus d’authenticité au 1200 Evo, ilmonte un kit kick de chez Led SledCustoms et réalise une paire d’échap-

pements pointant vers les cieux. Ilpasse ensuite au train avant, fixant lafourche diamètre 39 dans des téssuper narrow. Tellement étroitsd’ailleurs que seule une roue avant de21 pouces est susceptible de s’yincruster, à condition de laisser son frei-nage à l’entrée… Pour quand mêmeoffrir quelques belles années de viesupplémentaires à son client, unfrein/couronne Kustom Tech monté surune roue de 16 pouces assure un ser -

vice minimum. Au passage, vous note-rez la beauté de la jante de 21 poucesrayonnée sur un spool hub au moyende 40 rayons droits et chaussée d’unFirestone ligné. Une fois l’appareil posésur ses roues, Martin s’attarde sur lecôté Frisco en fabriquant le sissy-bar adhoc pour fixer le garde-boue EasyridersJapan et en recouvrant le socle de selleprovenant du même fournisseur d’untissu alcantara surpiqué de bleu. Poursouligner le propos, Martin se contente

Malgré une base de travail relativement moderne, Martin a décliné tousles éléments permettant de coller au style choisi, tels que la fourche super narrow, le réservoir ou le kit kick, réalisant au passage guidon,

sissy-bar et échappement maison. Frisco Sportster !

OLD SCHOOL RULES !La réputation de Martin Becker s’étend aux pays limitrophes. Dan, qui vit au Luxembourg, est un client fidèle de MBC. Content du résultat, il lui a déjà commandé plusieurs machines, dont la Motherfucker qui s’exhibe sur cespages. Une super idée pour la fête des mères…Par Bag – Photos : Melissa (www.riderseyes.com)


GREYHOUNDLE CFL DU BOSS !À la bourre dans leur timing ou un peu ric-rac financièrement, les proprios demagasin font souvent passer leurs envies de chopper bien après celles de leurclientèle. Martin voit les choses différemment et le “cordonnier” d’Heidelberg a toujours mis un point d’honneur à être parfaitement chaussé ! Laissez-moivous présenter la Greyhound, monture personnelle du tenancier de MBC.Par Bag - Photos : Melissa (www.riderseyes.com)

ments étant dûment référencés par leTÜV. Dans le même esprit, il monte unsilencieux d’échappement Jekill & Hydepermettant de moduler électriquementson débit sonore, sur un collecteur 2-en-1 BSL modifié. Malgré les contrain-tes administratives, Martin optimiseson propulseur, le démontant pour unemétrologie soignée avant de le repein -dre en noir et lui adjoignant un allumageDyna Single Fire ainsi qu’un carbu

Mikuni HSR 45 coiffé d’un filtre JokerMachine. L’évocation de l’organismeTÜV fait un peu peur, mais quand onvoit ce que les builders allemands arri-vent à faire homologuer, on se dit qu’ilssont loin d’être les plus mal lotis…

From Long Beach to Heidelberg Une fois le cœur du projet défini,Martin se penche sur la partie-cycle et

opte pour une fourche en diamètre 42rallongée de 8 pouces afin d’équiper laproue de son highneck. Dans cedomaine aussi, le choix d’élémentsRevTech est validé pour plusieurs rai-sons. La première, c’est que ces élé-ments sont homologués TÜV, ce quisimplifie grandement les démarches.La deuxième est d’ordre géographiquepuisque le quartier général de CustomChrome Europe, avec qui Martin entre-

tient d’excellents rapports, se trouve àquelques dizaines de kilomètresd’Heidelberg. La dernière, c’est le rap-port qualité/prix quasiment imbattable.Toutes ces raisons valent aux jantesNitro noires en 18 et 23 pouces d’équi-per l’équipage. Au passage, la jantearrière est élargie (de 5,5 à 6,25 pou-ces) malgré la monte d’un Metzeler en210 plutôt raisonnable. Pour libérer unevue imprenable sur cet élément, un

Si l’on me demandait qui a eu laplus forte influence sur notremilieu durant les trois dernières

décennies, je dirais sans hésitation quec’est certainement Jesse James. Etmême si ce dernier apris quelques dis-tances avec le milieu de la moto depuisla fermeture de son magasin de LongBeach en 2010, il reste une figure tuté-laire, référence incontournable reve-nant régulièrement dans les conversa-

tions des amateurs de choppers.Martin est sûrement de cet avis, caraprès avoir vu une photo de Jesse enwheeling au guidon d’une CFL, il a déci-dé qu’il roulerait lui aussi avec un chop-per de ce type. Le temps a passé, maisson envie est restée intacte. Martinattendait juste d’avoir une bonne oppor-tunité. Et comme le destin est souventfarceur, l’opportunité tant attendues’est présentée deux fois au cours de la

même semaine ! Martin a doublementsauté sur l’occasion, achetant un cadrepour un de ses clients et gardant l’au trepour son usage perso…

TÜV approved !L’image de ce CFL en wheeling fut vrai-ment l’élément déclencheur, poussantMartin à dégoter un châssis West CoastChoppers, mais donnant aussi le tempopour le reste de son projet. Aligné

comme chaque année au challengeStarr Wars de Glemseck dans lequel lesamateurs de cadres rigides se confron-tent sur 200 mètres, il décide d’y enga-ger son nouveau CFL. Réglementationsobligent, il doit composer pour franchirl’écueil de l’homologation. Afin de facili-ter ses démarches, il choisit un moteurRevTech 115 ci accouplé à une boîte5 vitesses du même fournisseur par uncarter primaire d’origine, tous ces élé-


On a tendance à l’oublier, mais avant l’arrivée de WCC à la fin des 90’s, les customs “billet”avaient pris le pouvoir, rendant le style chopper anecdotique… Juste retour des choses,Martin rend un hommage direct à Jesse James avec sa Greyhound. Chopper for life !

On a tendance à l’oublier, mais avant l’arrivée de WCC à la fin des 90’s, les customs “billet”avaient pris le pouvoir, rendant le style chopper anecdotique… Juste retour des choses,Martin rend un hommage direct à Jesse James avec sa Greyhound. Chopper for life !

Sans dénaturerl’esprit du CFL 2

highneck, Martin,qui se sert de sa

Greyhound au quotidien, l’a

adapté à sesbesoins pour en

faire une machineparfaitement polyvalente. Autre pays,

autres mœurs...

Sans dénaturerl’esprit du CFL 2

highneck, Martin,qui se sert de sa

Greyhound au quotidien, l’a

adapté à sesbesoins pour en

faire une machineparfaitement polyvalente. Autre pays,

autres mœurs...

Pour recevoir l’assentiment du service TÜV, Martin a intégrédiscrètement tous les éléments d’homologation. Et quand onvoit ce que les Allemands arrivent à faire homologuer, on se

dit que finalement, ils ne sont pas les plus à plaindre…

Pour recevoir l’assentiment du service TÜV, Martin a intégrédiscrètement tous les éléments d’homologation. Et quand onvoit ce que les Allemands arrivent à faire homologuer, on se

dit que finalement, ils ne sont pas les plus à plaindre…


disque/poulie DNA gère le freinage ettransmet aussi la puissance. Si les brê-les de Jesse ont toujours eu une aurasi particulière, c’est parce qu’ellesentretiennent un certain paradoxe. Au-delà d’un style chopper intemporelrelayé ici par un guidon hunchback(sorte d’apehanger bas) et par uneselle mono en cuir (suspendue pardeux amortos de VTT), les WCC sonttoujours très agressives. Martin prend

en considération cet aspect indissocia-ble du style WCC en inclinant son gui-don vers l’avant au moyen de diabolossoudés et en greffant des commandesmid-control modifiées de Dyna. Pours’adapter aux réglementations, le gui-don de 22 mm de diamètre intègre desclignotants, un rétro et un compteurélectronique Motogadget. Le cheminest parfois tortueux pour aller de LongBeach à Heidelberg…

Chopper “barbe et cheveux” Même si la Greyhound a été construi-te dans l’idée de s’aligner au StarrWars, son concepteur envisageaitaussi (et surtout) un usage quotidiende son lévrier. Un double postulat pasévident qui s’exprime au travers decertains détails étonnants, comme lapossibilité de “switcher” le réservoiren quelques secondes, grâce à des

fixations communes et des raccordsd’essence rapides. Difficile de faireun choix entre le réservoir peanutrabaissé et étroitisé orné pour l’occa-sion de scallops et celui, plus statu-taire, réalisé sur la base d’un élémentd’une 50 cm3 allemande décoré à lafeuille d’argent. Question de stylecertainement, mais surtout choixd’une autonomie plus ou moinsimportante selon l’utilisation.

S’appuyant dans les deux cas sur laprésence lumineuse de Chiko’sPinstriping, peintre attitré du maga-sin, les deux éléments matchent par-faitement avec la ligne tendue duCFL. Je pourrais vous parler du restede la carrosserie maison décorée parChiko et qui offre des détails intéres-sants comme le garde-boue arrièreintégrant dans son rebord postérieurclignos et feu rouge, mais un autreaccessoire exprime encore mieuxcette dualité entre le “show” et le“go”. Rarement utilisé sur un chopper(hormis sur celui de notre bon Al

Chop Sermet, queje salue au passa-ge), le côté gauchehéberge une peti-te sacoche enfibre empruntée àune vieille MotoGuzzi CaliforniaPolice ! Petite etdiscrète, elle offreun volume suffisant pour embarquerun litre d’huile, une gourde d’essenceet quelques glingues ou encore unkilo de carottes et une botte de poi-reaux pour les retours du marché !

Tour à tour bête de course, de showou de somme, la Greyhound est unemachine multi-usages remplissantparfaitement toutes ses fonctions.Comme le dirait un bon ami coiffeur, il

s’agit d’un chopper “barbe et che-veux”. Well done Martin ! C’est exac-tement le genre de brêle que nombred’entre nos lecteurs souhaiteraientposséder ! WM

Bête de race, de show ou de somme, la Greyhound est un rigide “multi-usages”capable de se sortir de toutes les situations : le couteau suisse du chopper !

Illustration parfaite duconcept “multi-chopper”,

Martin, engagé au challengeStarr Wars de Glemseck, est certainement rentré

par la route à Heidelberg, prenant au passage quelquescourses grâce à sa sacoche

latérale de Guzzi Police…

Les raccords d’essence rapidespermettent de “switcher” leréservoir en quelques secondes,ce qui modifie le look, mais surtout l’autonomie en fonctionde l’usage désiré. Juste brillant !

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30 - CHOPPER - HEIDELBERG - ALLEMAGNE SILVER ARROW