14
9H9F <F C3BH6F

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1

Page 2: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

par Claude Tabarini

Commençons par Fred Hersch avec (quasi une première pour cetartiste) le WDR Big Band. Arrangements de Vince Mendoza. Onne dira jamais assez les qualités plus ou moins décoiffantes dece big band. Quant à Hersch il se livre là à un jeu de cache-cachetout compte fait assez séduisant. Tout cela dans une pochette àrebuter tout honnête homme.Continuons avec Stan Getz (encore un!). Au Village Gates en1961 celui-là. On y entend mal Getz et Steve Kuhn (dans lesdeux sens du terme). C’est par contre un festival Roy Haynespresque comparable au légendaire Now he sings, now he sobsde Chick Corea. L’amateur de ce genre de gâteries ne s’en pri-vera pas (fût-il ruiné)!Et puis il y a la voie tranquille: Philip Catherine en trio (sans bat-terie), tendresse, soin et beauté. Dans la tradition de la frenchtouch. Brassens y est à l’honneur. Tout à fait recommandable!Et encore: Nils Landgren, Eternal Beauty. Extrême justesse et re-tenue à la voix comme au trombone. J’en ai presque pleuré.Et maintenant le plat de résistance (car la vraie faim du jazz ensa spécificité ne saurait être totalement apaisée par les précé-dentes douceurs) : Mark Turner meets Gary Foster (et il le fauteffectivement). Tout le monde, n’est-ce pas, se souvient des dia-logues Warne Marsh/Gary Foster. C’était dans une collectionjaune-brun, assez solidement cartonnée mais sans trop d’attrait.Eh bien, c’est aussi bien mais en plus « moderne». Il y a aussi làJoe La Barbera qui, s’il avait joué comme ça auprès de Bill Evans,aurait fait un véritable tabac.Avec tout ça je n’ai toujours pas retrouvé mes lunettes.

de quelques hors-d’œuvres de l’été tels que je les vois en état d’agacement consécutif à la perte de mes lunettes

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page2

Page 3: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

La dernière assemblée générale a montré que la relève répondait présente et étaitpleine de nouvelles idées. Le comité de l’AMR s’en est trouvé passablement re-nouvelé et rajeuni !Avant toute chose, nous aimerions remercier Youssry Taha, Christophe Rhodius,Béatrice Graf et Maurice Magnoni qui ont, chacun·e à leur manière, fait évoluernotre association. Nous voulons aussi exprimer toute notre reconnaissance à NinnLangel qui, durant toute sa présidence, a mené à bien de nombreux projets per-mettant de moderniser et dynamiser notre maison. Merci à vous cinq, notre belleassociation ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans votre générosité et votreforce de travail.Le nouveau comité a procédé à quelques changements dans son fonctionnement.Le poste de vice-président, vacant depuis plusieurs années, est de nouveau pourvudans le but de former un véritable tandem avec le président, permettant aussibien de gérer les affaires courantes que de développer des projets à plus grandeéchelle. Autre changement, l’édito n’est plus la prérogative exclusive du président,mais devient un espace d’expression géré par le comité. Nous commençons dèsce mois-ci en laissant la parole à l’embryonnaire commission paritaire qui verra lejour en cette rentrée. Maurizio Bionda & Grégoire Schneeberger

en couverture, soweto kinch qui jouera le 13 septembre au sud des alpes, une photo d’iza korsak

L’espace musical étant un espace précieuxet sacré pour chacun·e, il serait bien plusproductif pour nous toutes et tous d’être en mesure de se détendre afin de créer.

Terri Lyne Carrington

éditorial

Leïla!Leïla Kramis, notre chargée de communication, s’en va après neuf années de très bonset loyaux services. Merci Leïlapour tout ce que tu as apporté à l’AMR, ton impeccable professionnalisme, ta capacité à jongler avec les délais comme personne et ton sourire à toute épreuve! Et bienvenue à Anne Fatouf qui reprend son poste, que toutes deux trouvent leur bonheur dans leur nou-velle vie professionnelle!

colette au nom de toustes

free the music now!Un nouveau rendez-vousmensuel. Dans la veine des anciens laboratoires del’accueil, nous vous proposonsun concert par mois dans l’intimite de l’accueil del’AMR. Nouveaux projets,experimentations ou mini-cartes blanches seront au programme. Entree au chapeau et bieres a prix libre,nous vous donnons rendez-vous des le mois de septembre.

anthony & gregor

Pour la première fois, cette salle dans la-quelle se déroulent habituellement desconcerts a été le théâtre d’un échange inéditet surprenant entre les différents membresde l’association. Un sujet nouveau, une pro-blématique à la fois complexe et délicateque des musiciennes ont décidé d’exposer,suscitant l’interrogation sur ce qui a conduitle monde, au-delà du milieu du jazz, à êtrece qu’il est aujourd’hui, à savoir un mondeoù les femmes ont si peu de place pour s’ex-primer. Lors de la dernière assemblée générale, lecomité a fait place à quatre musiciennes dela nouvelle volée de la filière professionnellede l’AMR sur la scène de l’AMR, qui ontlancé ce débat fondamental:

Nous adorons l’AMR. C’est pour celaqu’on se permet de soulever cette problé-matique. Le jazz est, par définition, la mu-sique de la libération de l’asservissement,de la remise en question des normes, de lacommunauté, de l’entraide. L’AMR se doitdonc d’être à l’avant-garde de la cause fé-ministe. Il est de la responsabilité de tout lemonde, toutes et tous, de faire attention àne pas perpétuer les schémas inégalitairesdans lesquels nous baignons. En effet, lesfemmes sont largement inférieures dans lemonde du jazz : dans l’enseignement, laprogrammation, en tant qu’instrumentistes,et le travail des musiciennes est nettementmoins étudié...

Et elles poursuivent en citant un article deTerri Lyne Carrington, grande batteuseaméricaine, dont le trio a clôturé la dernièreédition du festival de l’AMR:

Terri Lyne Carrington souligne que la plu-part de ses mentors étaient des hommes dela génération avant elle ; en ce sens, bienqu’ils n’étaient pas parfaits, ils étaientconscients de l’importance de briser lesmoules et d’encourager l’idée d’inclusion.

Suite aux réflexions qu’a suscitées cette in-tervention, plusieurs jeunes musicien·ne·sont été élues au comité de l’AMR, désor-mais composé de Pierre Balda, YasmineBriki, Romane Chantre, Etienne Froide-vaux, Basile Rickli , François Tschumy, IanGordon-Lennox, Colette Grand, AdélaïdeGruffel, Benoît Gautier, et son présidentMaurizio Bionda secondé par GrégoireSchneeberger, vice-président. La relève estassurée ! Dans la foulée, une commission pa-ritaire pour l’égalité a été créée qui nouspermettra de réfléchir à comment faire pouroffrir un espace de vie bienveillant, permet-tant à chacun·e de s’y sentir bien et à saplace.Cette commission est ouverte à tou·te·s, etsa première réunion aura lieu à la fin dumois de septembre ; la date vous sera com-muniquée prochainement sur le site inter-net, dans la newsletter, et dans la maisonsous forme d’affichettes. Grâce à l’intervention de ces musiciennesqui ont su amener ce sujet afin de créerl’échange et le débat, notre association, quidéfend des valeurs humaines et artistiques,poursuit sa réflexion autour des mœurs etdes mentalités. Love Supreme!

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page3

Page 4: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

spark five

la famigliaElle joue un rôle important pour Elisa : « Mamère Jacqueline, mon père Raoul ainsi quema soeur Adrienne sont très importants ettrès présents dans ma vie…ils m’écoutent,ils me soutiennent, ils me conseillent… Jac-queline sait cuisiner comme personne etmon père faisait de la grappa d’uva ameri-cana qui ne donne même pas mal à la tête!Je vais leur rendre visite à Novaggio presquechaque vacances scolaires. » Le journalisteque je ne suis pas aura poussé le profession-nalisme jusqu’à me rendre au Tessin, y ren-contrer ses parents et y glaner quelquesinformations. Ainsi Raoul, pilote d’aéro-

sud des alpes, novaggio, ticinoElisa est née au Tessin où elle grandira maisses doigts pas assez vite pour commencertôt ses cours de piano. Elle aura toutefoisl’occasion d’expérimenter le cursus y relatifau Conservatoire de Lugano, avec ses terri-bles auditions de fin d’année. Premier virageà 16 ans pour des cours de chant dans unefilière jazz luganaise, avec des prestationspubliques bien plus encourageantes, commecelle à la Piazza della Riforma (non, pas en-core dans le cadre de l’Estival Jazz de Lu-gano, mais au Caffè Federale, donnant sur ladite place*. Au Tessin, une fois que l’on ter-minait son parcours scolaire secondaire, onpouvait avoir le choix de poursuivre à l’Uni-versité en communication et architecture.Sinon, pour tout autre choix, il fallait traver-ser un tunnel ou un col alpin, trouver un lo-gement à Genève et s’y inscrire en facultéd’histoire. Chose pas forcément aisée, sur-tout lorsque l’on a un attachement fort avecsa famille (mais Elisa, qui a du caractère, a sufaire le pas en l’an 2001 et garder des liensfamiliaux solides).

sud des alpes, 10 rue des alpes, genèveElisa y présentera spark five le projet de sacarte blanche : « Il ne s’agissait pas de conce-voir cette carte blanche comme la possibilitéde faire de la musique pour faire de la mu-sique, mais plutôt comme étant une oppor-tunité de rechercher un fil rouge. Une prisede con science de l’envie de gérer une cer-taine prise de risques, d’assumer un projetpersonnel. De me donner le temps de m’in-terroger sur moi, de tendre l’oreille pourécouter ce qui sonne en moi : comment jesonne en fait. Je crois que la rencontre avecmon amoureux m’a fait comprendre l’impor-tance de la notion du temps, de prendre letemps de vivre le moment présent, de medonner l’autorisation de me connaître alorsque la multiplication volontaire de mes acti-vités professionnelles repoussaient cettepossible introspection.»Un quintet qui invitera Christel Roulin auchant, Dominic Egli à la batterie, Dante La-ricchia à la basse électrique, Gregor Vidic ausaxophone. « Ma première envie étaitd’avoir un batteur. Puis est née l’envie d’unedeuxième chanteuse. Et même plus: à la de-mande, c’est tout l’orchestre qui devra chan-ter ; pas de scat, mais des paroles en anglaiset en italien.» Un sax en électron libre et despossibilités d’harmonisation des mélodiesavec deux voix humaines et un instrumentmonodique. Un répertoire amené par Elisaet un vrai travail de groupe, ou les compé-tences de chacun auront participé au déve-loppement des compositions : ainsi et parexemple Dante pour une aide sur l’harmoni-sation, Gregor proposant sa «musical vision»pour reprendre ses dires et des idées sur lerépertoire et le développement des mor-ceaux, Christel et son précieux soutien. Deuxchanteuses donc, Gregor qui jouera parfoisde la guitare électrique (!), un projet d’unebelle originalité, aux couleurs multiples, etqui augure d’une musique pleine d’énergieet d’étincelles (d’où le nom anglophone duprojet et son illustration photographique). Àl’image d’Elisa Barman, pour qui la connaîtun peu, ou un peu plus.

plane, avait émigré avec son épouse Jacque-line au Sud pour officier à l’aéroport d’Agno.Ils donneront naissance à Adrienne et Elisa(qui sera elle aussi du voyage vers Genèveen l’an 2001; illustratrice et graphiste ellepublie de nombreux livres pour la jeunesse;allez voir son site www.adrienne.ch, si vousne connaissez pas déjà la « Drôle d’encyclo-pédie » ou le « Drôle d’herbier » par exem-ple). Le papa Raoul portait un t-shirt duSiena International Jazz Summer Workshop2004 quand j’ai sonné chez eux à Novaggio.Je l’ai tout de suite remarqué (on le devinesur la photo, même si l’œil est plus attiré parle sourire de ce beau couple) et j’ai trouvéça marrant, la belle photo que m’a trans-mise Elisa pour illustrer ces quelques lignesayant justement été prise lors du mêmestage. C’est très beau la région du Malcan-tone. On y voit le Mont-Rose par temps dé-gagé. Et la maman d’Elisa a servi à mon filsdu sirop de sureau avec de l’eau gazeuse. Enguise de remerciements pour leur hospita-lité, il les a pris en photo avec son smart-phone dernier cri.

Elisa Barman, chanteuse, mais aussienseignante de musique au Cycled’Orientation de Sécheron et professeure d’atelierà l’AMR, nous présentera le projetde sa carte blancheles 20 et 21 septembre 2019.Même si cela fait un moment que jeconnais Elisa, je mesuis rendu comptequ’en fait pas vraiment si ce n’estson sens de la répartie et sa bellevoix (ce qui sommetoute est déjà pasmal). Un rendez-voustrès sympathiqueavec la dame avantde partir en vacancesd’été, et de quoivous présenter unpeu de son parcours.

1975, l’affiche de son premier festival

2009, l’affiche de son dernier festival de willisau

par Martin Wisard

baptiste et elisaElisa jouera dans nombre de formations,avec la saxophoniste Emilie Caridad, les pia-nistes Arianne Besson, Leïla Kramis, PierreHaenni par exemple. Un projet fort l’aura ac-compagnée pendant une quinzaine d’an-nées : « Baptiste et Elisa », un duo folk popavec le guitariste Baptiste Vionnet, une vraiecollaboration et une profonde amitié. Ils au-ront beaucoup joué ça et là, ainsi qu’unepremière partie de la chanteuse Camille à « Château Rouge » à Annemasse en 2012. Ilsenregistreront en 2015 un LP (disponibleaussi en format CD) avec l’aide de RobinGirod au Bunker Studio de Muzzano (tou-jours au Tessin). Les clichés illustratifs ve-naient juste d’être réalisés par le photo-graphe Jacques Straesslé quand BaptisteVionnet meurt d’un accident de moto! Elisachoisira Left this land comme titre pour l’al-bum. Elle souhaite ici remercier Peg pourl’avoir aidée à finaliser ce projet, verni le 11décembre 2018... (https://baptisteetelisa.bandcamp.com/releases)

* J’ai joué dans cet endroit il y a fort longtempsavec Santo Sgrò, un autre ami du jazz tessinois.Vous pourrez lui aussi l’apprécier en concert àl’AMR, le vendredi 22 novembre, en trio avec Tho-mas Danzeisen au saxophone et Brooks Giger à lacontrebasse.

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page4

Page 5: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

* Le fameux pianiste Alfred Cortot, membre du non moins célèbre trio « Cortot-Thibaud-Casals » est né à Nyon il y a longtemps, où il possèdesa propre avenue (Av. Alfred-Cortot) qui fut autrefois assez jolie. Depuisquelques années il y a même une pharmacie qui a eu le bon goût de s’ap-peler « Pharmacie de Cortot », ce qui est tout de même assez cocasselorsqu’on connaît un peu la vie du Monsieur… Que vient faire ce grandinterprète de Chopin dans cet article? Monsieur Cortot est connu, entreautres, pour avoir influencé l’approche de l’instrument en privilégiant for-tement l’expression. Les très grands interprètes classiques ne seraient-ilspas, à leur façon, des improvisateurs ?

Si votre objectif consiste à devenir meneur ou meneuse de revue àLas Vegas, ou d’avoir absolument votre statue ou une avenue à votrenom dans votre ville natale, comme Alfred Cortot par exemple*, ouencore être le J.-C. du 21e siècle, ne lisez pas ce qui suit, car ce n’estpas le propos aujourd’hui.Pour ce troisième volet, sans notes ni portées ni exercices fastidieuxqu’on peut trouver dans tous les bouquins, j’ai choisi à nouveau d’en-foncer une porte ouverte, mais que certains n’ont peut-être pas en-core repérée.Si l’on admet que nos improvisations sont essentiellement une ex-pression intime de ce que nous sommes, de tous nos choix successifs,de nos enthousiasmes passés et présents, de nos expériences réussiescomme de nos échecs, alors le meilleur outil pour l’improvisation,c’est peut-être bien nous-mêmes. Il faut SE travailler encore et en-core. Mais comment ? Et si la meilleure marge de progression rési-dait dans la manière d’aborder l’instant ?Comme les grands sportifs qui ne peuvent performer sans une séried’actes préparatoires, dont Rafa est l’archétype à la fois ridicule etbrillantissime, il faut des rituels. Ces rituels servent avant tout à seretrouver dans l’état qui permet cette espèce de lévitation de l’im-provisateur qui a cessé de se regarder faire. À chacun sa méthode,certains se chauffent en coulisses, d’autres ne le font surtout pas,d’autres encore s’enferment dans les toilettes. Peu importe ce quevous allez trouver pour vous-mêmes, ce qui compte, c’est surtoutd’avoir une réflexion personnelle sur le sujet, afin d’améliorer notrepréparation mentale et d’orienter nos pensées vers ce qui nous rap-proche de la bonne sensation. Cela ne peut se faire que par tâton-nements et par l’expérience accumulée, c’est pourquoi il estindispensable, au moins à un moment de la vie, de jouer très souventen public. Un des principaux écueils à la réalisation de cette harmonie, c’est dejouer un personnage qui n’est pas le nôtre. Bien sûr qu’il faut desmodèles, mais ils doivent rester à la maison. Dans le même ordred’idées, il vaut mieux éviter de se présenter sous un jour exagéré-ment flatteur. Lorsqu’on parle au micro par exemple, n’essayons pasd’avoir une voix plus grave qu’elle n’est. Ne nous travestissons pas.Non seulement parce que ceux qui nous écoutent le ressentent, maissurtout parce que notre reflet s’éloigne de ce que nous sommes à cemoment précis et enlève de la véracité à notre propos. Être simple-

ment soi-même ne garantit malheureusement pas un brillant résul-tat, mais facilite la concentration exclusive sur ce qu’on est en trainde faire, et par là même l’oubli de soi. Ceci vaut bien entendu éga-lement pour les accompagnateurs, du moins ceux qui sont dans lemême processus d’improvisation. Leur implication totale ou par-tielle se voit depuis la salle. Ce qui rend leur positionnement mentalencore plus difficile, c’est qu’ils sont aussi gardiens de la forme. Pasquestion de sauter une ligne ou « d’oublier » un A. Les solistes at-tendent du support, et pourquoi pas, des idées. Un autre piège fatal sera de considérer que le public n’entend pasgrand-chose. C’est exactement le contraire. Le profane ressentiracette « véracité », même si le détail lui échappe. Il verra immédiate-ment celui qui cherche à paraître plus qu’à être, le nerveux qui craintla « faute». Vouloir paraître mieux qu’on est concrétise un enjeu biensupérieur à la réalité. C’est entre autres cela qui nous rend nerveuxet nous fait craindre l’erreur. Entre parenthèses, lorsqu’on réaliseenfin qu’on peut jouer à peu près n’importe quoi, et que c’est ce quiva suivre qui va justifier, expliquer, magnifier ce n’importe quoi, lacrainte de la faute s’atténue fortement. Le plus vilain plan de notrecollection sort malgré tout ? Trouvons-lui une habile conclusion etpersonne ne nous en tiendra rigueur. Pour conclure, je dirais qu’il faut partir de l’idée que les autres mu-siciens ainsi que les auditeurs en savent autant que nous sur ce quiest en train de se passer, et peut-être même un peu plus. Jouer defaçon maniérée, artificielle ou pédante, même si le résultat s’entrouve apparemment valorisé, c’est un peu comme mentir. Au-delàdes notes et des portées, l’authenticité de la musique est perçue detous. C’est elle qui nous touche, nous donne envie de revenir, ou deremettre le disque sur la platine.

par Stéphane Métraux

Tout le monde sait toutHommage à la musique, Trio, Pierre Golay 2002

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page5

Page 6: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

à 21h

à 21h

Sauf indication contraire, les concerts ont lieu a� 21h30 au Sud des Alpes, 10 rue des Alpes à Genève.

20 francs (plein tarif) /15 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI, étudiants + JCB les 12,13,19,20 et 26 oct) /12 francs (carte 20 ans).35 francs (plein tarif) / 20 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI,étudiants) / 15 francs (carte 20 ans).et ce logo pour dire que c’est gratuit; lors des soirées à la cave, le prix des boissons est majoré.

Prélocation possible à l’AMR, et sur le site www.amr-geneve.ch

Sur présentation de leur carte, les élèves des ateliers de l’AMR bénéficient de la gratuité aux concerts hors faveurs suspendues.

Basel Rajoub, saxophones soprano et ténor, duclarMatthias Loibner, vielle à roue à la cave à 20 h 30

Soweto Kinch, saxophone alto, voixNick Jurd, contrebasseDavid Hodek, batterieReuben James, piano

Signe Krunderup Emmeluth, saxophone alto

Per Texas Johanson, saxophone tenor, clarinette basse

Hild Sofie Tafjord, corOle Jørgen Melhus,

trombone Ola Kvernberg, violon altoLucy Railton, violoncelle

Kyrre Laastad, batterie, percussion

Tor Breivik, ingénieur du son

soweto kinch par iza ko

rsak

au sud des alpes,

club de jazz et autres musiques

improvisées

Groupe phare européen et reconnu pour son intense prestation scénique, Atomic ap-porte au jazz nordique l’approche de l’improvisation libre. Le TJO quant à lui est uneinstitution, dont les directeurs successifs ont collaboré avec entre autres Chick Corea,Marius Neset, Sofia Jernberg, Pat Metheny et Joshua Redman. Pour cette mise en com-mun, ils ont écrit ensemble un tout nouveau répertoire en première helvétique!

carte blanche à elisa barman

Elisa Barman, chant, clavier, compositions, paroles, arrangementChristel Roulin, chant, clavierGregor Vidic, saxophone ténor, guitare électrique, «musical vision»Dominic Egli, batterieDante Laricchia, piano, basse e lectrique

Les textes de SPARK FIVE racontent l’histoire d’une prise de conscience.Avec Gregor’s «musical vision» et «s’t’équipe de choc», l’alchimie opère avec subtilité et précision et révèle des morceaux pop jazzy rock.

Non vedo l’ora de partager ce moment avec vous!

Une carte blanche.Un lâcher prise nécessaire. Un grand saut dans le vide.

OUI! L’étincelle s’allume!

Stefan Aeby, piano, électronique

music from today

Béatrice Graf, batterie, voixMartina Berther, basse électrique, voix, effetsVinz Vonlanthen, guitare électrique, effetsLucien Dubuis, clarinette basse

ESTER POLY Trop complexe pour être du punk, trop dur pour être du jazz, pasvraiment du rock dévastateur, Ester Poly est un duo de choc à la créativité extatiqueet lumineuse qui tire sa force brute de toutes sources musicales engagées. GRAF - VONLANTHEN - DUBUIS Entre instant composing et compositionspersonnelles, cette réunion avec deux des improvisateurs les plus polyvalents etcréatifs de Suisse promet de belles envolées. B. Graf

23 francs (plein tarif) / 17 francs (tarif réduit : membres, ADEM, AVS, AC,AI, étudiants) /12 francs (tarif spécial) 7 Francs (tarif festivalier La Bâtie)

à 21 h

Quand j’ai entendu Matthias pour la première fois, je ne pouvais cesser de l’écouter,c’était mon entrée dans le monde de la vielle à roue. Ce que nous jouons ensembleest totalement neuf, parfois irréel et un peu fou. Difficile à définir cette musique,elle n’a pas d’étiquette, ce n’est pas du jazz, pas de la musique contemporaine. Une musique honnête et vraie et j’espère qu’elle sera belle! Basel Rajoub

BRIKI PLAYS BILLIE Yasmine Briki, chantZawadi Tissières, piano/CJ Galan, contrebasse /Théo Hanser, saxophone ténor

Avec son premier album solo, le pianiste Stefan Aeby présente une vision trèspersonnelle du piano, pleine de sons, d’atmosphères et d’ambiances qui font ré-sonner le piano de manière nouvelle et surprenante, en transposant le son acous-tique de cet instrument au XXIe siècle grâce à l’utilisation de différentespréparations et d’effets électroniques.Nouvel album sur Intakt records en septembre 2019

michael isler

La politique, la science, les races et les religions étant utilisées pour diviser les gens, jesuis de plus en plus fasciné par les musiques qui transcendent les différences culturelles.Pendant des années je dénonçais les industriels de la musique qui nous prennent pourdes moutons, mais je pense qu’actuellement nous sommes au début d’un changementmajeur. Nonagram est un antidote musical qui, je l’espère, inspirera de nouvelles vi-sions du monde qui nous entoure et de la grande famille humaine. Soweto Kinch

19h à l’accueil

co-production avec

397!:Mise en page 1 13.08.19 12:58 Page6

Page 7: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

à 21h

à 21h

à 21h

à 21h

à 21h

Maria Koti, voix, percussionDimitris Mitarakis, voix, guitareVasilis Skoutas, voix, bouzouki à trois cordes

Gregor Fticar, pianoArne Huber, contrebassePaolo Orlandi, batterie

à la cave à 20 h 30

Reconnu autant par Kurt Rosenwinkel, RusselMalone ou Pat Metheny, le guitariste norvégienau swing autoritaire est un soliste dont la fluiditéet la sophistication harmonique sont déconcer-

tantes. Il est aussi à l’aise dans l’interprétation de standards de jazz ou de ses pro-pres compositions, qu’il présentera ce soir en compagnie d’une rythmique de rêve.

Lage Lund, guitare électriqueBen Street, contrebasse

Anwar Marshall, batterie

Zacharie Ksyk, trompette, effetsErwan Valazza, guitare électrique, électronique

Gaspard Colin, basse électrique, effetsNathan Vandenbulcke, batterie, effets

Fidel Fourneyron, tromboneSébastien Beliah, contrebasseHughes Mayot, saxophone ténor, clarinette

UN POCO LOCO, c’est la relecture par trois jeunes improvisateurs français desgrandes heures de l’histoire du jazz. Avec respect et fantaisie, le groupe évolueavec finesse dans cet univers bien à lui et immédiatement reconnaissable.MOHS QUARTET, à l’origine de ce projet il y a l’envie de Zacharie Ksyk etd’Erwan Valazza de créer leur propre univers: une démarche expérimentale pourfaçonner leur propre son, organique et aérien, électronique et acoustique, filtréau travers du prisme de l’improvisation.

David et Pierre sont liés par une complicité de longue date, qui remonte aux années 2000, lors de l’enregistrement de l’album Another Trio avec Jean Jacques Avenel etdes concerts qui ont suivi. Les voici désormais à la tête d’un quintet mariant l’esthé-tique post-Coltrane, l’univers harmonique des post-impressionnistes français et lespercussions d’Afrique de l’Ouest.

co-production GVA BRASS FESTIVAL et AMR:

Le quintet a été créé fin2018 a l’occasion de troismagnifiques con certs soldout a l’espace Tully deThonon-Les-Bains, qui ontont réuni plus de 250 per-

sonnes. Il sortira un double album fin 2019 sous le label InOuïe Distribution. Cequintet est compose d’une equipe de musiciens d’exception qui ont tous une acti-vité artistique remarquable.

Jeff Baud, trompette, compositionsLaurent Richard, saxophones Emil Spanyi, pianoGuido Zorn, contrebasse Antoine Brouze, batterie

Sophie Ding, chantMichel Bastet, piano

Frédéric Folmer, basse électro-acoustiqueLucas Gonseth, marimba et percussions Gilles Schwab, clarinettes et saxophone

Un univers musical propre à elle-même, c’est ce queSophie Ding propose, avec ce nouvel album 12 cou-leurs. Le Ding Quintet met ici en valeur les composi-

tions chaleureuses de la chanteuse en les enrobant de couleurs et de sonoritésrares mêlant tantôt clarinette, marimba, basse acoustique et piano, afin d’illuminerl’originalité de sa voix et la franchise d’une expression musicale très personnelle.

North-East est la direction de la ligne imaginaire reliantMilan et Ljubljana. C’est également le synonyme de lacollaboration entre Gregor Fticar et Paolo Orlandi, un espace musical où l’hom-mage perpétuel à l’âge d’or du jazz se dégage des thèmes originaux et des arran-gements du trio complété par le contrebassiste allemand Arne Huber.

Marc Erbetta, batterie, voix Mathieu Llodra, Fender Rhodes Christophe Chambet, basse électrique, voix à la cave à 20 h 30

Dans l’espace, dans les remous, nous visiterons etrevisiterons quelques choses de la musique jazz enpièces détachées. Mais lorsque vous ne verrez plusle garage dans le rétroviseur, plus aucune garantiesur ce qui se passera…

ZEN AND RICH Ines Mouzzoune, claviers, effets / Richard Cossettini, batterie

Anna-Kaisa Meklin, viole de gambe / Antoine Läng, voix / Anouck Genthon, vio-lon / Brice Catherin, violoncelle / Bruno Crochet, électronique / Christophe Ber-thet, saxophones / Cyril Bondi, percussions / d’incise, électronique / DorotheaSchürch, voix / Éric Ruffing, électronique / Fred Minner, basse électrique / GeraldPerera, contrebasse / Golem Mecanique, voix / Heike Fiedler, voix / Jamasp Jhab-vala, violon / Marina Tantanozi, flûtes / Maxime Hänsenberger, percussions / Mar-tin Von Allmen, voix / Raphaël Ortis, électronique / Raphael Raccuia, guitareélectrique / Regula Gerber, contrebasse / Rodolphe Loubatière, percussions / Sé-bastien Branche, saxophones / Tassos Tataroglou, trompette / Thomas Peter, élec-tronique / Violeta Motta, flûtes / Vincent Ruiz, contrebasse / Vinz Vonlanthen,guitare électronique / Yukari Curty, flûtes

L’IMO est un grand ensemble réuni autour d’une pratique expérimentale etélectroacoustique. Il est constitué d’une cinquantaine de membres permanentsqui forment la trentaine de musiciens internationaux présents à chaque concert.Ses axes sont la place du silence, le mimétisme, les rapports non-hiérarchiques,la circulation des informations. Des matières subtiles émergent ainsi et dialo-guent avec le silence.

Maria Koti, Vasilis Skoutas et Dimitris Mitarakis forment un trio tout impré-gné des mélodies populaires grecques et du Rebétiko. Ils ont côtoyé ces mu-siques dans leur milieu d’origine, celui des ports, de leurs quais et leurs barsou des veillées familiales. Nul doute que l’intimité et la chaleur de la salle del’AMR leur offrira un cadre et une ambiance d’exception !

wild poetry David Patrois, vibraphoneBoris Blanchet, saxophone ténor

Pierre Marcault, percussionsBlaise Chevallier, contrebasse

Philippe Gleizes, batterie

Cette année l’Association Clef deVoûte m’offrit l’opportunité de faireun concert au Temple, avec la forma-tion de mon choix. Pour faire le lienavec le lieu, l’orgue Hammond, jouépar Pierre-Luc Vallet, était l’instru-ment idéal et le choix de ChristianGraf à la guitare se fit tout naturelle-ment, car nous avions déjà eu l’occa-sion de jouer ensemble avec plaisir etsuccès. Olivier Clerc

vernissage de l’album 12 COULEURS

ˇ

ˇ

Olivier Clerc, batterie

Christian Graf, guitare électriquePierre-Luc Vallet, orgue hammond

19h à l’accueil

mélodies populaires & rebétiko

397!:Mise en page 1 13.08.19 12:58 Page7

Page 8: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

Pour forger une amitié forte et du-rable, rien de tel qu’un projet com-mun, utopique et ambitieux, àsavoir une Maison pour la mu-sique improvisée à Genève. C’est par l’entremise de FrançoisJacquet que j’ai rencontré PierreLosio un jour de janvier 1973 chezla famille Goujon. Nous venionspratiquement tous de la planètejazz libertaire sauf que Pierrot, lui,pratiquait la musique rock. Nousavions tous le désir de voir naîtreun centre musical pour et avec desmusiciens dirigés par une associa-tion au nom de l’AMR. Tout lereste se raconte aujourd’hui à l’ac-cueil et au bar du Sud des Alpes.Je me souviens aussi quand nousallions rendre visite à nos cousinsd’Italie pour le Festival AMR (As-sociazione di Musicisti di Ra-venna) et, avant de partir, faire unpetit salut au tombeau de Dante.Je connaissais déjà le nom deLosio par la renommée de sonsportif de père Germinal, soit parses articles très pointus sur le foot-ball dans La Voix ouvrière, soitpar «les corners à la Losio» faisantrentrer le ballon directement dansle but. Pierre Losio, c’est aussi le gars quivous prête trois mois son petit ap-partement à l’avenue de la Jonctionet où vous restez en sous-locationpendant 18 ans.Ciao ciao l’ami.

Sandro Rossetti

À mes yeux il a représenté un véritable passeur etcréateur de ponts pour bon nombre de musiciens,dont je fais partie. C’était un décloisonneur, un em-pêcheur de tourner en rond dans sa petite chapelle etun enthousiaste hors norme.J’ai eu la chance d’être repéré par lui alors que j’étaistrès jeune et de pouvoir jouer à ses côtés au sein dugroupe rock Plexus qui deviendra Le beau lac deBâle (nom imaginé par Taba!). Et c’est avec des mem-bres de ce groupe que je participai à ma première ren-contre musicale avec des musiciens de l’AMR, lorsd’une jam mémorable, organisée par Pierrot. Cetterencontre a changé ma vie et l’AMR est depuis deve-nue ma famille de cœur et de musique. Merci Pierrot!

Christian Graf

La traversée de la rade en mouette avec le baryton de Nick Brignola dans les écouteurs.Le «tombeau de Couperin» par Gary Burton.La barbe blanche de Sonny Rollins.Gene Vincent s’agenouillant dans son cuir noirdevant l’étrange idole du rock’n’roll (ce qui devint rituel chez Vince Taylor était alors ferveur).Jimi Hendrix à Majorque recouvrant le généralFranco de son grand chapeau.La longue plainte funambulesque d’OrnetteColeman le disputant à la joie.La Voix ouvrière et le château de cartes de l’URSS s’effondrant avec la sournoise soudaineté du destin.Les sources de la Bosnie Herzégovine et lesfourmis courant dans les pâtisseries de Sarajevo(au point du jour le muezzin et le son du marteau marchant comme un seul homme).En trio avec Maurice Magnoni et ma pomme(comme on dit) sur la guitare basse rachetéechez Bob Azzam. Pour le croire, mieux vautl’avoir vu!Venise dédaignée en coup de vent (à peine unedemi-journée), la tête pleine d’un étonnant siroppour la toux. Que donc cherchions-nous?Le paradis avec les ânes de Francis Jammes.Et puis le surréalisme bien sûr (Breton etTrotsky au Mexique, la vie grince toujoursquelque part).La langue française, Charles Péguy et l’envolparesseux et concentré de la boule de pétanque.Et encore Chuck Berry et son panier de fraises.Tout cela plus un petit quelque chose que l’on a parfois de la peine à discerner et qui s’appelle l’intégrité.

Claude Tabarini

En 1987, lorsque Pierrot a présentéle projet de l’Europe Jazz Network(EJN), réseau européen d’organi-sateurs de concerts, il a été reçuavec un certain scepticisme. Ledoute portait notamment sur lemoyen de communication choisi,l’informatique, «rapide, pratique etfiable», selon ses mots. Il est vraiqu’alors cela ne fonctionnait pasbien et que la communication étaitplutôt lente et compliquée!Mais Pierrot y croyait dur commefer. Il avait noué des amitiés avecles lanceurs italiens du projet et,avec la ténacité qu’on lui connaît,il a embarqué l’AMR dans cetteaventure, qui, au final, a permis àun certain nombre de musiciens dese produire dans les clubs ou festi-vals des membres de l’EJN. Les moues dubitatives relatives àla communication par informa-tique paraissent aujourd’hui bienridicules, et force est de constaterqu’il avait eu la vista de ce que celaallait devenir!Dans un registre plus personnel, jeme souviens que chaque premiermai, je trouvais un petit bouquet demuguet sur mon bureau, offertavec constance et amitié par Pier-rot.

Dominique Wiedmer Graf

Pierre Losio, d’une série de portraits de l’AMR par Nicolas Masson

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:38 Page8

Page 9: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

D’où sors-tu?Du quartier de Saint-Jean à Genève. J’y ai vécu presque toute mavie, à part une escale à Paris entre mes 10 et mes 14 ans, et une autred’un an dans une famille d’accueil aux États-Unis, quand j’avais 15ans; à l’époque où les présidents ne portaient pas encore de per-ruques blondes. Je suis une sorte de mélange entre ces trois en-droits. Mais je sors surtout de parents journalistes, dans la politique,la littérature et le théâtre, qui m’ont transmis leur amour des livreset une soif d’apprendre intarissable. La musique est venue touteseule, je ne sais pas comment; personne ne fait de la musique dansma famille!Comment es-tu arrivée à l’AMR? J’ai commencé la musique très petite, par le piano classique pourêtre originale. À 14 ans j’ai découvert le jazz, et pendant mon annéeaux États-Unis j’ai commencé à en jouer, et à faire l’expérience dujeu en groupe. C’est aussi à ce moment-là que j’ai découvert la bat-terie, mon professeur de piano de l’époque m’ayant posée un peupar hasard derrière une batterie! Je ne l’en remercierai jamaisassez. Depuis, je ne me suis jamais arrêtée d’en faire, et deux ansplus tard, quand Raul Esmerode m’a proposé de rejoindre sa classede batterie au CPMDT, je n’ai pas hésité. Mais il m’a fallu encoreune année pour entrer vraiment à l’AMR: après ma matu au Col-lège Voltaire, j’ai commencé à me dire qu’il fallait que je fasse beau-coup de musique. C’est là que mes deux acolytes Léon et Augustin,respectivement bassiste et guitariste, m’ont convaincue de les re-joindre à l’Ecole Pro. Heureusement je les ai écoutés.Quel-le-s musicien-ne-s ont pour toi valeur de maître-s?Tou·te·s les musicien·ne·s qui ont atteint la liberté musicale donttout le monde rêve; chez qui la musique sort tout droit du fond deleurs tripes. Qui ont une certaine idée de la musique, qu’ils ou ellespoursuivront jusqu’au bout, sans jamais arrêter de créer; car lacréation leur est nécessaire. Je connais (et admire), personnelle-ment ou juste artistiquement, plusieurs personnes qui me semblentfonctionner comme cela. Pour n’en citer qu’une, que tout le mondeconnaît, je dirais que me suis récemment prise d’une espèce d’ob-session pour Thelonious Monk, qui illustre très bien ce que j’essaiede formuler: une force artistique brute, personnelle, une grandeconfiance en soi mais beaucoup d’humilité, aucun doute sur la lé-gitimité de son art, et qui se fiche de savoir qui écoutera ou aimerasa musique.

Batteuse depuisquatre ans, élèvede Raul Esmerodedepuis deux ans et ancienne élèvede l’École de jazzde l’AMR-CPMDT,Romane Chantreest l’une des nouvelles têtesbien construitesdu Comité del’AMR. Elle est actuellementmembre des groupes Le Cosmo Clubet Aquarium LiveBand, ainsi que de la fanfaretechno O.U.M.P.H.Très engagée pour le féminisme et l’écologie, elle prépare actuellement un bachelor en sociologie.

World in my eyes, pastels secs et gras par Rodolphe Loubatière

Sur ta table de chevet il y a quoi ?Des piles de livres. Ceux que j’ai à moitié entamés (une biographiede Coltrane malheureusement mal écrite), ceux que j’ai lus récem-ment et adorés (n’importe quel Marguerite Duras, Orange méca-nique d’Anthony Burgess…), ceux que j’ai envie de lire (Le gaisavoir de Nietzsche, L’éloge de l’ombre de Jun’ichiro Tanizaki),ceux que j’ai oubliés, et, quand même, ceux que je lis en ce moment:Women, Race & Class d’Angela Davis, Illness as Metaphor deSusan Sontag,…Que défendrais-tu bec et ongles?Le droit de pouvoir se battre contre les (très nombreuses) chosesqui ne vont pas (du tout) dans le monde qui nous entoure. D’oserse mettre en colère, d’oser dire ce qui ne nous va pas. Et le fait detoujours remettre en question mon mode de vie et mes habitudes,pour y déceler les schémas souvent problématiques qu’on m’a ap-pris depuis ma naissance… Comme oublier de laisser la parole auxfemmes, ou bien acheter des aubergines bio emballées dans deuxcouches de plastique.Le meilleur concert de ta vie? Si j’avais pu être là au concert de la batteuse américaine Terri LyneCarrington au dernier festival de l’AMR, je suis sûre que c’est decelui-là que j’aurais parlé… C’est rare de voir jouer des batteusesd’aussi grande renommée, et même des batteuses tout court, et ça(me) manque énormément.Sinon, j’ai un souvenir particulier d’un concert du pianiste YaronHerman que j’ai vu il y a quelques années qui me revient. C’étaitle premier concert de jazz que je voyais depuis mon séjour auxÉtats-Unis : j’en pleurais de joie.La question que tu aurais aimé qu’on te pose?Celle que vous posez assez souvent dans cette rubrique: «Où sontpassés tes rêves d’enfant ? ». Ça me fait toujours beaucoup rired’imaginer la réaction que j’aurais eue si on m’avait dit que, plustard, je serais batteuse de jazz et féministe acharnée. Je ne m’en se-rais vraiment jamais doutée.Et demain ? De la musique encore et toujours. Et plein de nouveaux projetsdont je me réjouis beaucoup, comme la commission paritaire pourl’égalité à l’AMR! Mais aussi le début d’un bachelor en sociologieà Genève, dans l’espoir de structurer un peu ma colère et ma vo-lonté de tout changer.

-

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:38 Page9

Page 10: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

On connaît le trompettiste Jeff Baudcomme boper d’enfer, récemment auxcôtés d’Andres Jimenez en quintet. Uneformule qui semble lui convenir puis -qu’il propose ici également une réunionà cinq en tant que leader et auteur. Réu-nis à l’espace Tully à Thonon-les-Bainsl’hiver passé, ces anciens étudiants deconservatoire parisien devenus des prosaguerris ont livré trois jours de concertsdont ils ont pressé le suc en un doubleCD. Un enregistrement live avec le dou-ble pari d’offrir des compositions iné-dites exécutées dans l’urgence de lascène. Comme compositeur de cet Héri-tages, Jeff Baud ne cache pas ses ori-gines. D’abord formé à l’école classiquepuis proche des pères fondateurs du jazz– Miles Davis / Wayne Shorter quintetpar exemple ?–, il n’hésite pas à se servird’une de ces influences pour la jouercontre l’autre. Également arrangeur, ilest habile à tirer parti du talent et de l’in-ventivité de ses comparses. Aux saxo-phones ténor et soprano, LaurentRichard, très réactif rythmiquement,peut surfer à la Charles Lloyd quand çalui chante (Dans leurs yeux). Au bugleet à la trompette, Baud tantôt se réfèredirectement à Monsieur Tom Harrell entissant un solide tissu de croches (Gil etJon), tantôt la joue en un délicieux ve-louté. Et on ne cite plus l’immense bat-teur Antoine Brouze, ici remarquable-ment épaulé par la basse de GuidoZorn. Mais pour nous, la véritable révé-lation de cette formation, c’est le pianisteEmil Spanyi. Et d’ailleurs à lui l’hon-neur d’ouvrir le disque en solo et de leclore dans la dernière plage. Chez Spa-nyi, tout y est de la panoplie du pianistearrivé à maturité : virtuosité et nuancesbien sûr mais culture musicale et voca-bulaire surtout, qui semblent infinis. Ils’agit bien là d’une affaire d’Héritages.

Jeff Baud, trompette, compositionLaurent Richard, saxophonesEmil Spanyi, pianoGuido Zorn, contrebasseAntoine Brouze, batterie

ADME-OBSTINATO

au Sud des Alpes le 18 octobre

Au trio qu’elle forme habituellementavec Michel Bastet et Frédéric Folmer,une paire solidement nouée depuis denombreuses années, la chanteuse SophieDing a ajouté percussions et clarinettespour envelopper ses compositions,toutes de sa main, en anglais surtout, enfrançais un peu. Une formation bien ho-mogène qui lui donne la réplique endouceur car le monde de Sophie est toutde tendresse et de mélancolie. Commeelle l’indique, des «petites voix» l’accom-pagnent dans cet univers sensible qu’ellearrive bien à partager grâce à sa voixtantôt grave, tantôt cristalline, toujourscontrôlée et adéquate. A ses côtés donc,outre les compères de longue date, elle aeu la bonne idée d’enrôler le percussion-niste et joueur de marimba Lucas Gon-seth dont les timbres se fondent avecaisance dans les aquarelles de ses chan-sons. Quant au clarinettiste GillesSchwab, il est un appui bienvenu, qu’ils’agisse des thèmes ou des solos. De ladécouverte de l’amour, lorsqu’on se pro-mène « le cœur ouvert », à la saine prisede conscience d’une relation qui ne peutplus durer, Sophie Ding égrène les pas-sions et les thèmes universels qui agitentchacun de nous. Elle questionne maisn’explique pas (Naturellement), nousrecommande de lâcher prise (Perte detemps), prend le temps de flâner dans larue, la tête pleine de musique et de Toi,raconte les yeux rieurs d’une fillette. Ilfaut faire confiance aux autres, sentir larivière qui coule en nous. Un parfum desixties qui fait du bien dans un mondede brutes.

Sophie Ding, chantMichel Bastet, pianoFrédéric Folmer, basseGilles Schwab, clarinettesLucas Gonseth, percussions

au Sud des Alpes le 19 octobre

Louange à l’éternité de Jésus, Un grandsommeil noir . Non, la rubr iqueACCDGCD n’a pas viré total bénitierni profondeurs mystiques. C’est justeque ces pièces, respectivement de Mes-siaen et de Varese sont des temps forts,très forts, de cet enregistrement par lacrème des improvisateurs nordiques,Atomic. Un band créé vers 2000 qui a eul’idée ici de s’attaquer de front aux com-positeurs qui les inspirent depuis tou-jours. D’après la chronique, Varesesemblait nettement influencer leur dé-marche entreprise voici 14 albums. Celasemblait moins évident par exemplepour Messiaen et encore moins pour lesBeach Boys et leur âme, le compositeurBrian Wilson. A tel point qu’ils s’y réfè-rent jusque dans le titre de cet album endésignant indirectement le fameux vinylPet Sounds sorti en 1966. Côté jazz, c’està Jimmy Giuffre qu’ils empruntent CryWant, avec notamment un superbe solode clarinette hésitant entre les périodesmélodiques et free de Giuffre. La grandedame Carla Bley est aussi au pro-gramme, revisitée avec son même sensdu burlesque. Steve Lacy est honoré parun solo de piano pseudo-hésitant à laMonk puis Jan Garbarek en local del’étape. Choix étonnants d’ailleurs, sil’on considère qu’Atomic, à raison d’ail-leurs, est souvent vu comme le contre-pied américanophile aux choix presquetoujours de qualité, certes, mais parfoismous d’ECM. Le jus et l’énergie descousins étatsuniens électrisent donc cescinq magnifiques interprètes (ah, le tim-bre de Magnus Broo !) qui seront enconcert cet automne à l’AMR avec leTrondheim Jazz Orchestra, TJO pourles connaisseurs, formation comparabledans son fonctionnement à l’Orchestrenational de jazz (ONJ…) français.

Magnus Broo, trompetFredrik Ljungkvist, saksofon og klarinettHåvard Wiik, pianoIngebrigt Håker Flaten, bassHans Hulbækmo, trommer

Odin

au Sud des Alpes le 14 septembre

Jeff Baud Quintet Sophie DingAtomic

par Jacques Mühlethaler

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:38 Page10

Page 11: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

par Sandro Rossetti

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:38 Page11

Page 12: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

Adélaïde Gruffel, d’une série de portraits de l’AMR par Nicolas Masson

397!:Mise en page 1 10.08.19 17:38 Page12

Page 13: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

soW

eto

KIN

cH

No

NA

Gr

Am

QU

Ar

tet

tro

ND

HeI

m JA

zz

or

cHes

trA

&At

om

Ic

bAse

L r

AJo

Ub

&

mAt

tHIA

s Lo

IbN

er

cAr

te b

LAN

cHe

À

eLIs

A b

Ar

mA

N: S

PARK

FIV

Est

eFA

N A

ebY

pIA

No

so

Lo m

USI

C FR

Om

TO

DAY

este

r po

LY /

GrA

F-V

oN

LAN

tHeN

- D

Ub

UIs

soweto kinch, une photo d’iza korsak, une affichette des studios lolos

1413 16 282021

27

1718

19

etH

No

, Vo

IX G

recQ

Ues

,m

ÉLo

DIe

s po

pULA

Ires

et

reb

ÉtIK

oD

AV

ID p

Atr

oIs

,W

ILD

PO

ETRY tH

e IN

creD

IbLe

FLA

t–sI

XLA

Ge

LUN

D t

rIo

U

N p

oco

Lo

co/

mo

Hs

QU

Ar

tet

JeFF

bA

UD

QU

INte

t D

ING

QU

INte

t 12

CO

ULEU

RS

pLo

cHIN

sUb

met

A

orc

Hes

trA

No

rtH

-eA

st

= Fe

stIV

AL

JAzz

coN

treb

AN

D

54 7 12 18 1911 2625

89

10

2829

3031

se

pt

em

br

e

oc

to

br

e

au s

ud d

es a

lpes

(c

lub

de ja

zz

et a

utre

s m

usiq

ues

impr

ovis

ées)

10 r

ue d

es a

lpes

12

01 g

enèv

eté

l 022

716

56

30

viva

lam

usic

a &

ww

w.a

mr-

gene

ve.c

h

a

ffic

he

397:

Mis

e en

pag

e 1

13.

08.1

9 1

2:52

Pag

e1

Page 14: 397!:Mise en page 1 10.08.19 17:37 Page1 9H9F

m a r d i JAM SESSION à 21h17

m a r d i JAM SESSION à 21h24

l u n d i m a r d i m e r c r e d i j e u d i 16 17 18 19

Sauf indication contraire, les concerts ont lieu a� 21h 30 au Sud des Alpes, 10 rue des Alpes à Genève.

20 francs (plein tarif) /15 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI, étudiants + JCB les 12,13,19,20 et 26 oct) /12 francs (carte 20 ans).35 francs (plein tarif) / 20 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI,étudiants) / 15 francs (carte 20 ans).et ce logo pour dire que c’est gratuit; lors des soirées à la cave, le prix des boissons est majoré.

Prélocation possible à l’AMR, et sur le site www.amr-geneve.ch

Sur présentation de leur carte, les élèves des ateliers de l’AMR bénéficient de la gratuité aux concerts hors faveurs suspendues.

BASEL RA JOUB & MATTHIASLOIBNERBasel Rajoub, saxophones soprano et ténor, duclarMatthias Loibner, vielle à roue à la cave à 20 h 30

Soweto Kinch, saxophone alto, voixNick Jurd, contrebasseDavid Hodek, batterieReuben James, piano

v e n d r e d i

s a m e d i 14

TRONDHEIM JAZZ ORCHESTRA

& ATOMIC

FAVEURS SUSPENDUES

CONCERT EN UN SEUL SET!

Signe Krunderup Emmeluth, saxophone alto

Per Texas Johanson, saxophone tenor,

clarinette basseHild Sofie Tafjord, cor

Ole Jørgen Melhus, trombone

Ola Kvernberg, violon altoLucy Railton, violoncelle

Kyrre Laastad, batterie, percussion

Tor Breivik, ingénieur du son

sow

eto

kinc

h pa

r iz

a ko

rsak

2 0 1 9

SE

PT

EM

BR

EO

CT

OB

RE

S E P T E M B R E

au sud des alpes,

club de jazz

et autres musiques

improvisées

Groupe phare européen et reconnu pour son intense prestation scénique, Atomic ap-porte au jazz nordique l’approche de l’improvisation libre. Le TJO quant à lui est uneinstitution, dont les directeurs successifs ont collaboré avec entre autres Chick Corea,Marius Neset, Sofia Jernberg, Pat Metheny et Joshua Redman. Pour cette mise en com-mun, ils ont écrit ensemble un tout nouveau répertoire en première helvétique!

carte blanche à elisa barmanSPARK FIVE

Elisa Barman, chant, clavier, compositions, paroles, arrangementChristel Roulin, chant, clavierGregor Vidic, saxophone ténor, guitare électrique, «musical vision»Dominic Egli, batterieDante Laricchia, piano, basse e lectrique

Les textes de SPARK FIVE racontent l’histoire d’une prise de conscience.Avec Gregor’s «musical vision» et «s’t’équipe de choc», l’alchimie opère avec subtilité et précision et révèle des morceaux pop jazzy rock.

Non vedo l’ora de partager ce moment avec vous!

v e n d r e d i 20

Une carte blanche.Un lâcher prise nécessaire. Un grand saut dans le vide.

OUI! L’étincelle s’allume!

& s a m e d i 21

Stefan Aeby, piano, électronique

STEFAN AEBYPIANO SOLO

music from today

Béatrice Graf, batterie, voixMartina Berther, basse électrique, voix, effetsVinz Vonlanthen, guitare électrique, effetsLucien Dubuis, clarinette basse

ESTER POLY Trop complexe pour être du punk, trop dur pour être du jazz, pasvraiment du rock dévastateur, Ester Poly est un duo de choc à la créativité extatiqueet lumineuse qui tire sa force brute de toutes sources musicales engagées. GRAF - VONLANTHEN - DUBUIS Entre instant composing et compositionspersonnelles, cette réunion avec deux des improvisateurs les plus polyvalents etcréatifs de Suisse promet de belles envolées. B. Graf

s a m e d i 28

O

v e n d r e d i 27

p a y e z u n e e n t r é e , v e n e z à d e u x23 francs (plein tarif) / 17 francs (tarif réduit : membres, ADEM, AVS, AC,AI, étudiants) /12 francs (tarif spécial) 7 Francs (tarif festivalier La Bâtie)

à 21 h13

Quand j’ai entendu Matthias pour la première fois, je ne pouvais cesser de l’écouter,c’était mon entrée dans le monde de la vielle à roue. Ce que nous jouons ensembleest totalement neuf, parfois irréel et un peu fou. Difficile à définir cette musique,elle n’a pas d’étiquette, ce n’est pas du jazz, pas de la musique contemporaine. Une musique honnête et vraie et j’espère qu’elle sera belle! Basel Rajoub

BRIKI PLAYS BILLIE Yasmine Briki, chantZawadi Tissières, piano/CJ Galan, contrebasse /Théo Hanser, saxophone ténor

Avec son premier album solo, le pianiste Stefan Aeby présente une vision trèspersonnelle du piano, pleine de sons, d’atmosphères et d’ambiances qui font ré-sonner le piano de manière nouvelle et surprenante, en transposant le son acous-tique de cet instrument au XXIe siècle grâce à l’utilisation de différentespréparations et d’effets électroniques.Nouvel album sur Intakt records en septembre 2019

mic

hael

isle

r

La politique, la science, les races et les religions étant utilisées pour diviser les gens, jesuis de plus en plus fasciné par les musiques qui transcendent les différences culturelles.Pendant des années je dénonçais les industriels de la musique qui nous prennent pourdes moutons, mais je pense qu’actuellement nous sommes au début d’un changementmajeur. Nonagram est un antidote musical qui, je l’espère, inspirera de nouvelles vi-sions du monde qui nous entoure et de la grande famille humaine. Soweto Kinch

vendred i free the m us ic now20 19h à l’accueil

SOWETO KINCH NONAGRAM QUARTET

co-production avec

ESTER POLY / GRAF -VONLANTHEN

- DUBUIS

397!:Mise en page 1 13.08.19 12:58 Page6

m a r d i JAM SESSION à 21h1

m a r d i JAM SESSION à 21h15

m a r d i JAM SESSION à 21h8

m a r d i JAM SESSION à 21h29

m a r d i JAM SESSION à 21h22

Maria Koti, voix, percussionDimitris Mitarakis, voix, guitareVasilis Skoutas, voix, bouzouki à trois cordesBASEL RA JOUB & MATTHIAS

LOIBNER

l u n d i m a r d i m e r c r e d i 28 29 30 31

Gregor Fticar, pianoArne Huber, contrebassePaolo Orlandi, batterie

à la cave à 20 h 30

LAGE LUND TRIO

Reconnu autant par Kurt Rosenwinkel, RusselMalone ou Pat Metheny, le guitariste norvégienau swing autoritaire est un soliste dont la fluiditéet la sophistication harmonique sont déconcer-

tantes. Il est aussi à l’aise dans l’interprétation de standards de jazz ou de ses pro-pres compositions, qu’il présentera ce soir en compagnie d’une rythmique de rêve.

Lage Lund, guitare électriqueBen Street, contrebasse

Anwar Marshall, batterie

v e n d r e d i 11

NORTH-EAST j e u d i

4v e n d r e d i d e l ’ e t h n o

DANS LE CADRE DU FESTI-VAL JAZZCONTREBAND

Zacharie Ksyk, trompette, effetsErwan Valazza, guitare électrique, électronique

Gaspard Colin, basse électrique, effetsNathan Vandenbulcke, batterie, effets

Fidel Fourneyron, tromboneSébastien Beliah, contrebasseHughes Mayot, saxophone ténor, clarinette

UN POCO LOCO, c’est la relecture par trois jeunes improvisateurs français desgrandes heures de l’histoire du jazz. Avec respect et fantaisie, le groupe évolueavec finesse dans cet univers bien à lui et immédiatement reconnaissable.MOHS QUARTET, à l’origine de ce projet il y a l’envie de Zacharie Ksyk etd’Erwan Valazza de créer leur propre univers: une démarche expérimentale pourfaçonner leur propre son, organique et aérien, électronique et acoustique, filtréau travers du prisme de l’improvisation.

s a m e d i 12

DAVID PATROIS

David et Pierre sont liés par une complicité de longue date, qui remonte aux années 2000, lors de l’enregistrement de l’album Another Trio avec Jean Jacques Avenel etdes concerts qui ont suivi. Les voici désormais à la tête d’un quintet mariant l’esthé-tique post-Coltrane, l’univers harmonique des post-impressionnistes français et lespercussions d’Afrique de l’Ouest.

s a m e d i 6

co-production GVA BRASS FESTIVAL et AMR:

UN POCO LOCO / MOHS QUARTET

Le quintet a été créé fin2018 a l’occasion de troismagnifiques con certs soldout a l’espace Tully deThonon-Les-Bains, qui ontont réuni plus de 250 per-

sonnes. Il sortira un double album fin 2019 sous le label InOuïe Distribution. Cequintet est compose d’une equipe de musiciens d’exception qui ont tous une acti-vité artistique remarquable.

Jeff Baud, trompette, compositionsLaurent Richard, saxophones Emil Spanyi, pianoGuido Zorn, contrebasse Antoine Brouze, batterie

vendred i 18

Sophie Ding, chantMichel Bastet, piano

Frédéric Folmer, basse électro-acoustiqueLucas Gonseth, marimba et percussions Gilles Schwab, clarinettes et saxophone

Un univers musical propre à elle-même, c’est ce queSophie Ding propose, avec ce nouvel album 12 cou-leurs. Le Ding Quintet met ici en valeur les composi-

tions chaleureuses de la chanteuse en les enrobant de couleurs et de sonoritésrares mêlant tantôt clarinette, marimba, basse acoustique et piano, afin d’illuminerl’originalité de sa voix et la franchise d’une expression musicale très personnelle.

s a m e d i 19 DING QUINTET

O C T O B R E

North-East est la direction de la ligne imaginaire reliantMilan et Ljubljana. C’est également le synonyme de lacollaboration entre Gregor Fticar et Paolo Orlandi, un espace musical où l’hom-mage perpétuel à l’âge d’or du jazz se dégage des thèmes originaux et des arran-gements du trio complété par le contrebassiste allemand Arne Huber.

l u n d i m a r d i m e r c r e d i j e u d i 7 8 9 10

THE INCREDIBLE FLAT – SIx Marc Erbetta, batterie, voix Mathieu Llodra, Fender Rhodes Christophe Chambet, basse électrique, voix à la cave à 20 h 30

Dans l’espace, dans les remous, nous visiterons etrevisiterons quelques choses de la musique jazz enpièces détachées. Mais lorsque vous ne verrez plusle garage dans le rétroviseur, plus aucune garantiesur ce qui se passera…

vendred i free the mus ic now11

ZEN AND RICH Ines Mouzzoune, claviers, effets / Richard Cossettini, batterie

INSUB META ORCHESTRA Anna-Kaisa Meklin, viole de gambe / Antoine Läng, voix / Anouck Genthon, vio-lon / Brice Catherin, violoncelle / Bruno Crochet, électronique / Christophe Ber-thet, saxophones / Cyril Bondi, percussions / d’incise, électronique / DorotheaSchürch, voix / Éric Ruffing, électronique / Fred Minner, basse électrique / GeraldPerera, contrebasse / Golem Mecanique, voix / Heike Fiedler, voix / Jamasp Jhab-vala, violon / Marina Tantanozi, flûtes / Maxime Hänsenberger, percussions / Mar-tin Von Allmen, voix / Raphaël Ortis, électronique / Raphael Raccuia, guitareélectrique / Regula Gerber, contrebasse / Rodolphe Loubatière, percussions / Sé-bastien Branche, saxophones / Tassos Tataroglou, trompette / Thomas Peter, élec-tronique / Violeta Motta, flûtes / Vincent Ruiz, contrebasse / Vinz Vonlanthen,guitare électronique / Yukari Curty, flûtes

L’IMO est un grand ensemble réuni autour d’une pratique expérimentale etélectroacoustique. Il est constitué d’une cinquantaine de membres permanentsqui forment la trentaine de musiciens internationaux présents à chaque concert.Ses axes sont la place du silence, le mimétisme, les rapports non-hiérarchiques,la circulation des informations. Des matières subtiles émergent ainsi et dialo-guent avec le silence.

s a m e d i 26

Maria Koti, Vasilis Skoutas et Dimitris Mitarakis forment un trio tout impré-gné des mélodies populaires grecques et du Rebétiko. Ils ont côtoyé ces mu-siques dans leur milieu d’origine, celui des ports, de leurs quais et leurs barsou des veillées familiales. Nul doute que l’intimité et la chaleur de la salle del’AMR leur offrira un cadre et une ambiance d’exception !Concert organisé par les Ateliers d’ethnomusicologie et l’AMR, avec le soutien de la Ville de Genève, de la République et Canton de Genève et du Fonds culturel Sud

wild poetry David Patrois, vibraphoneBoris Blanchet, saxophone ténor

Pierre Marcault, percussionsBlaise Chevallier, contrebasse

Philippe Gleizes, batterie

Cette année l’Association Clef deVoûte m’offrit l’opportunité de faireun concert au Temple, avec la forma-tion de mon choix. Pour faire le lienavec le lieu, l’orgue Hammond, jouépar Pierre-Luc Vallet, était l’instru-ment idéal et le choix de ChristianGraf à la guitare se fit tout naturelle-ment, car nous avions déjà eu l’occa-sion de jouer ensemble avec plaisir etsuccès. Olivier Clerc

v e n d r e d i 25

JEFF BAUD QUINTET

vernissage de l’album 12 COULEURS

ˇ

ˇ

PLOCHOlivier Clerc, batterie

Christian Graf, guitare électriquePierre-Luc Vallet, orgue hammond

19h à l’accueil

p a y e z u n e e n t r é e , v e n e z à d e u x

VOIx GRECQUESmélodies populaires & rebétiko

397!:Mise en page 1 13.08.19 12:58 Page7