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Vol. 30, Hors Série 2, 2007 113 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie COMMUNICATIONS AFFICHÉES CATARACTE 2S293 495 Une complication rare de la chirurgie de la microsphérophakie. Rare complication in microspherophakia surgery. DUFAY DUPAR B* (Champigny-sur-Marne), BLUMEN OHANA E, NORDMANN JP (Paris) Introduction : La microsphérophakie se caractérise par une diminution du dia- mètre vertical du cristallin et une relative sphérisation de celui-ci objectivée par une augmentation de son diamètre antéro-postérieur. Cette anomalie rare à l’ori- gine d’un glaucome souvent sévère et d’une myopisation peut être sporadique ou héréditaire. Objectifs et Méthodes : Nous rapportons le cas d’une jeune fille de 18 ans ayant présenté une crise de glaucome aigu par fermeture de l’angle bilatérale, consultant pour des récidives de crises douloureuses à répétition non calmées par un traitement médical. Un examen clinique soigneux évoquera le diagnostic de microsphérophakie isolée, confirmé par la mesure des diamètres cristalliniens à l’echobiométrie B. Mal- gré la réalisation d’iridotomies périphériques bilatérales, l’évolution est marquée par de nouvelles crises de glaucome aigu par blocage pupillaire. Une phacoexérèse est pratiquée avec implantation en chambre postérieure sans complications. À J7 post- opératoire on constate une acuité visuelle à 10/10 sans correction, mais une rétrac- tion importante du sac capsulaire et une expulsion de l’haptique supérieure de l’implant. Une reprise chirurgicale a permis un repositionnement de l’haptique avec une acuité visuelle à 3 mois de 10/10 sans correction. Discussion : Cette observation est un exemple d’une atteinte rare du cristallin ayant nécessité une phacoexérèse. Les suites post-opératoires ont montré qu’une implan- tation dans ce contexte peut-être difficile en raison des petites dimensions du sac cristallinien et de son potentiel de rétraction important. Conclusion : L’utilisation d’un anneau de tension capsulaire aurait pu pallier à ces complications, mais il n’a pas été utilisé dans ce cas en raison de conditions anato- miques particulières (petit sac capsulaire). 496 Les lésions dégénératives de la périphérie rétinienne dans les ectopies cristalliniennes. Retinal peripheral degenerative lesions in ectopia lentis. BOURMANI O*, EL ALLOUSSI T, HAJJI Z, BOULANOUAR A, AGNAOU L, BERRAHO A (Rabat, Maroc) Introduction : L’examen de la périphérie rétinienne dans les ectopies du cristallin à la recherche de lésions dégénératives revêt un intérêt capital dans la prévention du décollement de rétine qui constitue une complication majeure. Matériels et Méthodes : Étude rétrospective concernant 35 yeux de 19 patients dont 3 monophtalmes (œil adelphe perdu par décollement de rétine dépassé), hos- pitalisés entre octobre 2001 et octobre 2006 pour ectopie cristallinienne. Tous ont bénéficié d’un examen à la lampe à fente et d’un fond d’œil avec examen de la péri- phérie rétinienne au verre à trois miroirs. Résultats : Sur les 35 yeux, 11 présentaient des lésions dégénératives de la péri- phérie rétinienne sous forme de plaques de givre (4 yeux), palissades (5 yeux) et trous atrophiques (3 yeux). Décollement de rétine sur déchirure (1 œil). Ces lésions ont été traitées par photocoagulation au laser à l’Argon avant la cure de l’ectopie cristallinienne (6 yeux), après la cure (1 œil). Les contrôles se sont déroulés sur une période moyenne de 2 ans montrant une stabilité des lésions (9 yeux), la survenue d’un décollement de rétine sur palissade 15 jours après cure de l’ectopie (1 œil), la persistance d’un décollement de rétine nécessitant une chirurgie vitréorétinienne (1 œil) et l’absence d’apparition de lésions dans les 24 yeux n’en ayant pas au départ. Discussion : L’association des lésions dégénératives de la périphérie rétinienne et de l’ectopie cristallinienne a été retrouvée dans notre série dans 31 % des cas avec prédominance des plaques de givres (28 %) et des palissades (35 %). Le décolle- ment de rétine existait dans 6 % des cas. La particularité de ces lésions réside dans les difficultés de leur visualisation (cataracte, sub-luxation ou microsphérophakie associées et mauvaise dilatation), gênant également leur photocoagulation au laser, ce qui peut nécessiter plusieurs séances pré ou post-opératoires. Conclusion : Un meilleur dépistage des lésions dégénératives de la périphérie réti- nienne dans les ectopies cristalliniennes implique des examens soigneux et répétés de la périphérie rétinienne ainsi qu’un suivi régulier sur de longues années après la phako-exérèse. Le traitement préventif au laser des lésions à risque permet parfois de prévenir l’évolution vers le décollement de rétine. 497 Les implants suturés à la sclère. Transscleral fixation of posterior chamber intraocular lenses. ALOULOU Y*, SELLAMI D, BARKIA I, KAMMOUN B, ABID S, BENZINA Z, FEKI J (Sfax, Tunisie) But : Le but de ce travail est d’évaluer les résultats fonctionnels et anatomiques et les différentes complications de l’implantation suturée à la sclère. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 10 yeux ayant bénéficié d’implants suturés à la sclère pendant une période de trois ans. Une chirurgie du segment postérieur dans le même temps opératoire a été réalisée chez 2 patients et une kératoplastie transfixiante a été réalisée pour 3 patients. Nos patients ont été suivis pendant une période allant de 17 à 48 mois. Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 34 ans, le sex-ratio était de 1.5. L’acuité visuelle corrigée pré-opératoire était 5/10 dans 20 % des cas et 1/10 dans 60 % des cas. Nous avons noté la survenue d’une hémorragie intra-vitréenne en per-opératoire dans 30 % des cas. L’hypertonie oculaire a été notée dans 20 % des cas. L’acuité visuelle finale corrigée post-opératoire était 5/10 dans 20 % des cas et 1/10 dans 40 % des cas. Discussion : Les causes de mauvaise récupération visuelle étaient les pathologies préexistantes dans 60 % des cas, l’astigmatisme cornéen sévère dans 10 % des cas et les complications sévères dans 20 % des cas. Conclusion : Les difficultés techniques et le taux élevé de complications de l’implantation à fixation sclérale doivent en limiter les indications au cas où elle est la seule technique réalisable, c’est-à-dire en l’absence d’un support irien permettant une implantation en chambre antérieure. 498 Comparaison de la stabilité de la position post-opératoire de différents implants de chambre postérieure. Comparison of postoperative change in effective position of various intraocular lenses. PITAULT G*, IORDANIDOU V, BAUDOUIN C (Paris) Objectif : Comparer le déplacement axial des implants de chambre postérieure et le changement de résultat réfractif dans la phase précoce après une chirurgie standard de la cataracte en fonction du dessin et du matériau de l’implant de chambre pos- térieure. Matériels et Méthodes : Quarante yeux de 20 patients présentant une cataracte ont été implantés avec différents modèles d’implants de chambre postérieure, soit 3 pièces, soit une pièce. Le suivi post-opératoire a inclus une évaluation de la profon- deur de chambre antérieure par interférométrie, la mesure de la taille du capsulo- rhexis et la réfraction subjective à J1, J7 et un mois après l’intervention. Résultats : Une diminution de la profondeur de chambre antérieure est notée au cours du premier mois post-opératoire pour les implants 3 pièces (déplacement antérieur moyen de l’implant de chambre postérieure de 185 μm ± 95), tandis que la profondeur de chambre antérieure ne s’est pas modifiée de façon significative dans le groupe d’implants de chambre postérieure une pièce. De façon parallèle, l’équi- valent sphérique post-opératoire a présenté un shift myopique significatif au cours du premier mois après implantation d’implants de chambre postérieure 3 pièces (- 0,4 dioptrie en moyenne). Le changement de taille du capsulorhexis était similaire selon les différents groupes d’implants. Discussion : Le dessin des implants et particulièrement de leurs haptiques ainsi que leur matériau jouent un rôle dans le positionnement de l’implant de chambre postérieure au sein du sac capsulaire. Le résultat de cette étude permet de détecter le délai de stabilisation des différents implants dans le sac et donc le délai de stabi- lité de la réfraction post-opératoire après chirurgie de la cataracte. Conclusion : Les techniques actuelles de chirurgie de la cataracte se développent notamment afin de permettre une récupération visuelle rapide. La précocité de sta- bilisation de la position de l’implant et donc de la réfraction est un élément important de cette récupération post-opératoire. Notre étude montre que les implants une pièce se déplacent peu dès la première semaine post-opératoire et permettent une prescription de correction optique précoce après chirurgie.

495 Une complication rare de la chirurgie de la microsphérophakie

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Page 1: 495 Une complication rare de la chirurgie de la microsphérophakie

Vol. 30, Hors Série 2, 2007 113e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESCATARACTE

2S293

495Une complication rare de la chirurgie de la microsphérophakie.Rare complication in microspherophakia surgery.DUFAY DUPAR B* (Champigny-sur-Marne), BLUMEN OHANA E, NORDMANN JP (Paris)

Introduction : La microsphérophakie se caractérise par une diminution du dia-mètre vertical du cristallin et une relative sphérisation de celui-ci objectivée parune augmentation de son diamètre antéro-postérieur. Cette anomalie rare à l’ori-gine d’un glaucome souvent sévère et d’une myopisation peut être sporadiqueou héréditaire.Objectifs et Méthodes : Nous rapportons le cas d’une jeune fille de 18 ans ayantprésenté une crise de glaucome aigu par fermeture de l’angle bilatérale, consultantpour des récidives de crises douloureuses à répétition non calmées par un traitementmédical. Un examen clinique soigneux évoquera le diagnostic de microsphérophakieisolée, confirmé par la mesure des diamètres cristalliniens à l’echobiométrie B. Mal-gré la réalisation d’iridotomies périphériques bilatérales, l’évolution est marquée parde nouvelles crises de glaucome aigu par blocage pupillaire. Une phacoexérèse estpratiquée avec implantation en chambre postérieure sans complications. À J7 post-opératoire on constate une acuité visuelle à 10/10 sans correction, mais une rétrac-tion importante du sac capsulaire et une expulsion de l’haptique supérieure del’implant. Une reprise chirurgicale a permis un repositionnement de l’haptique avecune acuité visuelle à 3 mois de 10/10 sans correction.Discussion : Cette observation est un exemple d’une atteinte rare du cristallin ayantnécessité une phacoexérèse. Les suites post-opératoires ont montré qu’une implan-tation dans ce contexte peut-être difficile en raison des petites dimensions du saccristallinien et de son potentiel de rétraction important.Conclusion : L’utilisation d’un anneau de tension capsulaire aurait pu pallier à cescomplications, mais il n’a pas été utilisé dans ce cas en raison de conditions anato-miques particulières (petit sac capsulaire).

496Les lésions dégénératives de la périphérie rétinienne dans les ectopies cristalliniennes.Retinal peripheral degenerative lesions in ectopia lentis.BOURMANI O*, EL ALLOUSSI T, HAJJI Z, BOULANOUAR A, AGNAOU L, BERRAHO A (Rabat, Maroc)

Introduction : L’examen de la périphérie rétinienne dans les ectopies du cristallin àla recherche de lésions dégénératives revêt un intérêt capital dans la prévention dudécollement de rétine qui constitue une complication majeure.Matériels et Méthodes : Étude rétrospective concernant 35 yeux de 19 patientsdont 3 monophtalmes (œil adelphe perdu par décollement de rétine dépassé), hos-pitalisés entre octobre 2001 et octobre 2006 pour ectopie cristallinienne. Tous ontbénéficié d’un examen à la lampe à fente et d’un fond d’œil avec examen de la péri-phérie rétinienne au verre à trois miroirs.Résultats : Sur les 35 yeux, 11 présentaient des lésions dégénératives de la péri-phérie rétinienne sous forme de plaques de givre (4 yeux), palissades (5 yeux) ettrous atrophiques (3 yeux). Décollement de rétine sur déchirure (1 œil). Ces lésionsont été traitées par photocoagulation au laser à l’Argon avant la cure de l’ectopiecristallinienne (6 yeux), après la cure (1 œil). Les contrôles se sont déroulés sur unepériode moyenne de 2 ans montrant une stabilité des lésions (9 yeux), la survenued’un décollement de rétine sur palissade 15 jours après cure de l’ectopie (1 œil), lapersistance d’un décollement de rétine nécessitant une chirurgie vitréorétinienne (1œil) et l’absence d’apparition de lésions dans les 24 yeux n’en ayant pas au départ.Discussion : L’association des lésions dégénératives de la périphérie rétinienne etde l’ectopie cristallinienne a été retrouvée dans notre série dans 31 % des cas avecprédominance des plaques de givres (28 %) et des palissades (35 %). Le décolle-ment de rétine existait dans 6 % des cas. La particularité de ces lésions réside dansles difficultés de leur visualisation (cataracte, sub-luxation ou microsphérophakieassociées et mauvaise dilatation), gênant également leur photocoagulation au laser,ce qui peut nécessiter plusieurs séances pré ou post-opératoires.Conclusion : Un meilleur dépistage des lésions dégénératives de la périphérie réti-nienne dans les ectopies cristalliniennes implique des examens soigneux et répétésde la périphérie rétinienne ainsi qu’un suivi régulier sur de longues années après laphako-exérèse. Le traitement préventif au laser des lésions à risque permet parfoisde prévenir l’évolution vers le décollement de rétine.

497Les implants suturés à la sclère.Transscleral fixation of posterior chamber intraocular lenses.ALOULOU Y*, SELLAMI D, BARKIA I, KAMMOUN B, ABID S, BENZINA Z, FEKI J (Sfax, Tunisie)

But : Le but de ce travail est d’évaluer les résultats fonctionnels et anatomiques etles différentes complications de l’implantation suturée à la sclère.Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 10 yeuxayant bénéficié d’implants suturés à la sclère pendant une période de trois ans. Unechirurgie du segment postérieur dans le même temps opératoire a été réalisée chez2 patients et une kératoplastie transfixiante a été réalisée pour 3 patients. Nospatients ont été suivis pendant une période allant de 17 à 48 mois.Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 34 ans, le sex-ratio était de 1.5.L’acuité visuelle corrigée pré-opératoire était ≥ 5/10 dans 20 % des cas et ≤ 1/10dans 60 % des cas. Nous avons noté la survenue d’une hémorragie intra-vitréenneen per-opératoire dans 30 % des cas. L’hypertonie oculaire a été notée dans 20 %des cas. L’acuité visuelle finale corrigée post-opératoire était ≥ 5/10 dans 20 % descas et ≤ 1/10 dans 40 % des cas.Discussion : Les causes de mauvaise récupération visuelle étaient les pathologiespréexistantes dans 60 % des cas, l’astigmatisme cornéen sévère dans 10 % des caset les complications sévères dans 20 % des cas.Conclusion : Les difficultés techniques et le taux élevé de complications del’implantation à fixation sclérale doivent en limiter les indications au cas où elle estla seule technique réalisable, c’est-à-dire en l’absence d’un support irien permettantune implantation en chambre antérieure.

498Comparaison de la stabilité de la position post-opératoire de différents implants de chambre postérieure.Comparison of postoperative change in effective position of various intraocular lenses.PITAULT G*, IORDANIDOU V, BAUDOUIN C (Paris)

Objectif : Comparer le déplacement axial des implants de chambre postérieure et lechangement de résultat réfractif dans la phase précoce après une chirurgie standardde la cataracte en fonction du dessin et du matériau de l’implant de chambre pos-térieure.Matériels et Méthodes : Quarante yeux de 20 patients présentant une cataracteont été implantés avec différents modèles d’implants de chambre postérieure, soit 3pièces, soit une pièce. Le suivi post-opératoire a inclus une évaluation de la profon-deur de chambre antérieure par interférométrie, la mesure de la taille du capsulo-rhexis et la réfraction subjective à J1, J7 et un mois après l’intervention.Résultats : Une diminution de la profondeur de chambre antérieure est notée aucours du premier mois post-opératoire pour les implants 3 pièces (déplacementantérieur moyen de l’implant de chambre postérieure de 185 μm ± 95), tandis que laprofondeur de chambre antérieure ne s’est pas modifiée de façon significative dansle groupe d’implants de chambre postérieure une pièce. De façon parallèle, l’équi-valent sphérique post-opératoire a présenté un shift myopique significatif au coursdu premier mois après implantation d’implants de chambre postérieure 3 pièces (-0,4 dioptrie en moyenne). Le changement de taille du capsulorhexis était similaireselon les différents groupes d’implants.Discussion : Le dessin des implants et particulièrement de leurs haptiques ainsique leur matériau jouent un rôle dans le positionnement de l’implant de chambrepostérieure au sein du sac capsulaire. Le résultat de cette étude permet de détecterle délai de stabilisation des différents implants dans le sac et donc le délai de stabi-lité de la réfraction post-opératoire après chirurgie de la cataracte.Conclusion : Les techniques actuelles de chirurgie de la cataracte se développentnotamment afin de permettre une récupération visuelle rapide. La précocité de sta-bilisation de la position de l’implant et donc de la réfraction est un élément importantde cette récupération post-opératoire. Notre étude montre que les implants unepièce se déplacent peu dès la première semaine post-opératoire et permettent uneprescription de correction optique précoce après chirurgie.