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2S32 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. CONCLUSION. La précision des coupes osseuses dans cette série semble satisfaisante mais il sera intéressant d’éva- luer les progrès que pourra apporter la chirurgie assistée par ordinateur. 5 Comparaison d’une série de 70 PTG naviguées avec une série de 70 PTG implantées avec un ancillaire classique Olivier T AYOT*, Charles BOUFARAH, Hervé CHAVANE, Jacques BÉJUI-HUGUES, Jean-Paul CARRET ET LE GROUPE SCOR INTRODUCTION. Nous avons voulu analyser l’influence de la navigation sur les résultats cliniques et radiographiques des prothèses totales du Genou (PTG). MATÉRIEL ET MÉTHODE. Sur une série de 220 PTG con- sécutives (mai 2002 à décembre 2003), 70 ont été naviguées (Praxim, Surgetic, système Score). Nous avons comparé les résultats cliniques (score IKS) et radiographiques (axes mécani- ques, pente tibiale et orientation sagittale du condyle prothéti- que, mesures faites par le logiciel Metros) de ces 70 PTG naviguées à un groupe témoin de 70 PTG avec implantation classique présentant les même caractéristiques pour la réparti- tion de l’âge, du sexe et de la déformation initiale. RÉSULTATS. Le suivi clinique est entre 6 et 18mois. Les patients avec une PTG naviguée ont un score IKS moyen de 173 (147-198) et une flexion moyenne de 112° (90-130°), les patients avec une procédure classique un score IKS moyen de 172 (120-195) et une flexion moyenne de 110° (90-130°). L’axe fémoro-tibial mécanique dans le groupe navigué est de 179,4° (174,45-183,77 ; écart type 2,41) contre 178,71° (171-186,7 ; écart type : 3,44) pour une implantation classique. L’axe fémo- ral mécanique dans le groupe navigué est de 89,84° (85,31- 95,55 ; écart type 2,39) contre 89,31° (82,23-94,86 ; écart type : 2,95). L’axe tibial mécanique dans le groupe navigué est de 89,59° (87,2-91,8 ; écart type 1,36) contre 89,4° (85,84-96,21 ; écart type : 1,98). La pente tibiale dans le groupe navigué est de 90,7° contre 91,4°. Le condyle fémoral prothétique est moins en flexum dans le groupe navigué (1,86 contre 3,17) avec une dif- férence statistiquement significative (p = 0,03). DISCUSSION. Il n’y a pas de différence entre les 2 groupes pour les résultats cliniques préliminaires. La précision des mesures par le logiciel Metros augmente la signification des résultats radiographiques présentés. Pour l’alignement dans le plan frontal il n’y a pas de différence statistiquemnt significa- tive, mais les valeurs sont plus resserrées dans le groupe navigué avec un écart type plus petit (2,41 contre 3,44). Dans une procé- dure naviguée, le choix du centre du genou dans le plan sagittal influe sur la position du condyle fémoral prothétique (plus il est choisi antérieur, moins le condyle fémoral sera en flexum). CONCLUSION. Ces résultats sont en accord avec la littéra- ture (Jenny, Kiefer, Saraggaglia), retrouvant une meilleure reproductibilité dans l’alignement frontal des PTG naviguées sans incidence sur les résultats cliniques précoces. L’étude des courbes de survie à long terme permettra de voir l’influence de la navigation. 6 Chirurgie assistée par ordinateur et arthroplastie totale de genou : ana- lyse radiographique des 32 pre- miers cas Louis-Denis DURANTHON*, Christophe CHAROUSSET, Jean GRIMBERG, Laurent SCHMIDER INTRODUCTION. Nous avons suivi prospectivement nos premiers cas d’arthroplastie totale de genou implantée grâce à un système de chirurgie assistée par ordinateur. MATÉRIEL. Nous avons suivi 32 genoux opérés (de septem- bre 2003 à décembre 2003), chez 30 patients (17 femmes, 13 hommes) d’âge moyen 73 ans. Il s’agissait du côté droit dans 19 cas, du côté gauche dans 13 cas. La flexion moyenne préopé- ratoire était de 115°. La déviation angulaire moyenne calculée sur un grand cliché en charge des membres inférieurs étaient de 7,5°, dont 18 fois en varus. MÉTHODE. Tous les patients ont été opérés grâce à un sys- tème de chirurgie assistée par ordinateur (Navitrack Center- pulse), sans acquisition radiologique préopératoire. Nous avons analysé les suites postopératoires. À 3 mois, un grand cliché en charge des membres inférieurs était réalisé, sur lesquels étaient calculés l’axe mécanique global, et la position des pièces fémo- rales et tibiales. RÉSULTATS.Il n’y a jamais eu d’échec de la technique au sens où nous n’avons jamais été obligé de « convertir » pour revenir à un ancillaire classique. Le temps opératoire était de 156 min pour les dix premiers cas, et de 93 min pour les dix derniers. Le protocole de rééducation a été effectué sans modi- fication. Il n’y a pas eu de reprise chirurgicale précoce pour hématome ou infection. On note deux cas de surinfection superficielle sur les broches de fixation du capteur tibial. À 3 mois postopératoire, l’évolution clinique était comparable à celle des patients opérés classiquement. La déviation angulaire moyenne était de 1,6°. Seuls 3 patients avaient une déviation supérieure à 3°. DISCUSSION. La mise en œuvre de cette chirurgie en rou- tine s’est faite sans inconvénient particulier. Il existe une courbe d’apprentissage, qui se traduit notamment par le temps opéra- toire. Sur les résultats radiologiques, les résultats sont satisfai- sants, avec moins de 10 % des cas déviants de plus de 3°, et un axe moyen très proche de 180°. *Jean-Luc Lerat, Centre Hospitalier Lyon-Sud, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite Cedex. *Olivier Tayot, Chirurgie Orthopédique Adulte, Hôpital Edouard Herriot, Pavillon T, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon Cedex 03.

6 Chirurgie assistée par ordinateur et arthroplastie totale de genou : analyse radiographique des 32 premiers cas

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Page 1: 6 Chirurgie assistée par ordinateur et arthroplastie totale de genou : analyse radiographique des 32 premiers cas

2S32 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

CONCLUSION. La précision des coupes osseuses danscette série semble satisfaisante mais il sera intéressant d’éva-luer les progrès que pourra apporter la chirurgie assistée parordinateur.

5 Comparaison d’une série de70 PTG naviguées avec une sériede 70 PTG implantées avec unancillaire classique

Olivier TAYOT*, Charles BOUFARAH,Hervé CHAVANE, Jacques BÉJUI-HUGUES,Jean-Paul CARRET ET LE GROUPE SCOR

INTRODUCTION. Nous avons voulu analyser l’influence dela navigation sur les résultats cliniques et radiographiques desprothèses totales du Genou (PTG).

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Sur une série de 220 PTG con-sécutives (mai 2002 à décembre 2003), 70 ont été naviguées(Praxim, Surgetic, système Score). Nous avons comparé lesrésultats cliniques (score IKS) et radiographiques (axes mécani-ques, pente tibiale et orientation sagittale du condyle prothéti-que, mesures faites par le logiciel Metros) de ces 70 PTGnaviguées à un groupe témoin de 70 PTG avec implantationclassique présentant les même caractéristiques pour la réparti-tion de l’âge, du sexe et de la déformation initiale.

RÉSULTATS. Le suivi clinique est entre 6 et 18 mois. Lespatients avec une PTG naviguée ont un score IKS moyen de 173(147-198) et une flexion moyenne de 112° (90-130°), lespatients avec une procédure classique un score IKS moyen de172 (120-195) et une flexion moyenne de 110° (90-130°). L’axefémoro-tibial mécanique dans le groupe navigué est de 179,4°(174,45-183,77 ; écart type 2,41) contre 178,71° (171-186,7 ;écart type : 3,44) pour une implantation classique. L’axe fémo-ral mécanique dans le groupe navigué est de 89,84° (85,31-95,55 ; écart type 2,39) contre 89,31° (82,23-94,86 ; écart type :2,95). L’axe tibial mécanique dans le groupe navigué est de89,59° (87,2-91,8 ; écart type 1,36) contre 89,4° (85,84-96,21 ;écart type : 1,98). La pente tibiale dans le groupe navigué est de90,7° contre 91,4°. Le condyle fémoral prothétique est moins enflexum dans le groupe navigué (1,86 contre 3,17) avec une dif-férence statistiquement significative (p = 0,03).

DISCUSSION. Il n’y a pas de différence entre les 2 groupespour les résultats cliniques préliminaires. La précision desmesures par le logiciel Metros augmente la signification desrésultats radiographiques présentés. Pour l’alignement dans leplan frontal il n’y a pas de différence statistiquemnt significa-tive, mais les valeurs sont plus resserrées dans le groupe naviguéavec un écart type plus petit (2,41 contre 3,44). Dans une procé-dure naviguée, le choix du centre du genou dans le plan sagittalinflue sur la position du condyle fémoral prothétique (plus il estchoisi antérieur, moins le condyle fémoral sera en flexum).

CONCLUSION. Ces résultats sont en accord avec la littéra-ture (Jenny, Kiefer, Saraggaglia), retrouvant une meilleurereproductibilité dans l’alignement frontal des PTG naviguéessans incidence sur les résultats cliniques précoces. L’étude descourbes de survie à long terme permettra de voir l’influence dela navigation.

6 Chirurgie assistée par ordinateur etarthroplastie totale de genou : ana-lyse radiographique des 32 pre-miers cas

Louis-Denis DURANTHON*,Christophe CHAROUSSET, Jean GRIMBERG,Laurent SCHMIDER

INTRODUCTION. Nous avons suivi prospectivement nospremiers cas d’arthroplastie totale de genou implantée grâce àun système de chirurgie assistée par ordinateur.

MATÉRIEL. Nous avons suivi 32 genoux opérés (de septem-bre 2003 à décembre 2003), chez 30 patients (17 femmes,13 hommes) d’âge moyen 73 ans. Il s’agissait du côté droit dans19 cas, du côté gauche dans 13 cas. La flexion moyenne préopé-ratoire était de 115°. La déviation angulaire moyenne calculéesur un grand cliché en charge des membres inférieurs étaient de7,5°, dont 18 fois en varus.

MÉTHODE. Tous les patients ont été opérés grâce à un sys-tème de chirurgie assistée par ordinateur (Navitrack Center-pulse), sans acquisition radiologique préopératoire. Nous avonsanalysé les suites postopératoires. À 3 mois, un grand cliché encharge des membres inférieurs était réalisé, sur lesquels étaientcalculés l’axe mécanique global, et la position des pièces fémo-rales et tibiales.

RÉSULTATS. Il n’y a jamais eu d’échec de la technique ausens où nous n’avons jamais été obligé de « convertir » pourrevenir à un ancillaire classique. Le temps opératoire était de156 min pour les dix premiers cas, et de 93 min pour les dixderniers. Le protocole de rééducation a été effectué sans modi-fication. Il n’y a pas eu de reprise chirurgicale précoce pourhématome ou infection. On note deux cas de surinfectionsuperficielle sur les broches de fixation du capteur tibial. À3 mois postopératoire, l’évolution clinique était comparable àcelle des patients opérés classiquement. La déviation angulairemoyenne était de 1,6°. Seuls 3 patients avaient une déviationsupérieure à 3°.

DISCUSSION. La mise en œuvre de cette chirurgie en rou-tine s’est faite sans inconvénient particulier. Il existe une courbed’apprentissage, qui se traduit notamment par le temps opéra-toire. Sur les résultats radiologiques, les résultats sont satisfai-sants, avec moins de 10 % des cas déviants de plus de 3°, et unaxe moyen très proche de 180°.

*Jean-Luc Lerat, Centre Hospitalier Lyon-Sud,165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite Cedex.

*Olivier Tayot, Chirurgie Orthopédique Adulte, HôpitalEdouard Herriot, Pavillon T, 5, place d’Arsonval,

69437 Lyon Cedex 03.

Page 2: 6 Chirurgie assistée par ordinateur et arthroplastie totale de genou : analyse radiographique des 32 premiers cas

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S33

CONCLUSION. Ce système de chirurgie assistée par ordina-teur a montré sa fiabilité et sa faisabilité. Cette étude nous con-forte donc pour continuer cette expérience, et nous attendons unrecul plus long pour l’analyse des autres paramètres, et leur cor-rélation éventuelle avec des conséquences cliniques.

7 Apport de la chirurgie assistée parordinateur dans le positionnementde 100 prothèses totales de genouà plate-forme rotatoire

Charles DE LAMBILLY*, Xavier COURJAUD,Luc MERLAUD

INTRODUCTION. L’étude a pour but d’évaluer l’apport dela chirurgie assistée par ordinateur (CAO) dans la précision depose des prothèses totales de genou à plate-forme rotatoire.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Une série de 100 PTG consé-cutives, à plate-forme rotatoire (LCS®, DePuy), a été mise enplace avec l’aide d’un navigateur (Surgetics®, Praxim). Le logi-ciel permettait la planification puis le contrôle de la coupetibiale, la planification de l’équilibrage ligamentaire puis descoupes fémorales antérieure, postérieure et distale. Sur lesradio-gonométries en charge préopératoire et au contrôle posto-pératoire minimum de deux mois, les mesures angulaires ont étécomparées avec celles proposées par le navigateur en coursd’intervention. Trois sous-groupes ont été analysés séparémentselon la déformation frontale préopératoire de l’angle mécani-que fémoro-tibial (HKA) : varus (HKA ¢ 176°), neutre(177 ¢ HKA ¢ 183°) et valgus (HKA ² 184°).

RÉSULTATS. Par rapport à la planification, la hauteur decoupe tibiale a été réalisée avec une précision moyenne de0,5 mm °1, la pente postérieure étant exacte à ° 1,3° et l’incli-naison frontale variait de 0,1 ° 0,6. L’angle HKA postopératoireétait de 179,3° ° 2,4 pour les varus, 180,0° ° 2,8 pour lesgenoux neutres et 180,6° ° 3,3 pour les valgus. La différencepar rapport à la planification de l’ordinateur avant réalisationdes coupes est de 2,1° ° 1,7. Ces résultats ont été associés danstous les cas à un bon équilibrage ligamentaire et des mobilitéssatisfaisantes.

DISCUSSION. La pose des PTG à plateau mobile privilégiela balance ligamentaire par rapport aux axes des coupes osseu-ses pour un résultat fonctionnel optimal et durable. L’obtentiond’un angle HKA idéal n’étant donc pas l’objectif premier, lespublications détaillent peu les mesures angulaires dans lesrésultats de ce type de prothèse. Les rares séries font étatd’HKA finaux assez éloignés de 180° et surtout d’une grandedispersion des résultats. Cette étude confirme les résultats préli-minaires d’autres auteurs en démontrant la grande précision etla fiabilité de la CAO dans la réalisation des coupes fémorales ettibiales, permettant d’anticiper le résultat final avant mêmed’avoir réalisé ces coupes.

CONCLUSION. La CAO est un moyen fiable d’améliorer lapose d’une PTG à plateau mobile, conciliant le respect d’un bonéquilibre ligamentaire et d’un axe final correct avec respect dela hauteur de l’interligne articulaire, dans le but de diminuer lescomplications liées aux erreurs de pose.

8 Détermination trigonométrique dela rotation externe du bouclierfémoral lors de l’implantation d’unePTG à propos d’une série prospec-tive continue de 240 prothèses :étude des conséquences fémoro-patellaires cliniques et radiographi-ques

Stéphane BOLZER*, Sébastien GUILBERT,François GOUGEON

INTRODUCTION. La rotation du bouclier fémoral inter-vient sur l’espace en flexion et sur la cinématique fémoro-patel-laire. Le but de l’étude est de présenter notre méthode dedétermination peropératoire de la rotation du bouclier fémoral àpropos d’une série prospective continue et d’étudier les consé-quences fémoro-patellaires cliniques et radiographiques enfonction de l’importance de la rotation.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. La détermination de la rotationexterne du bouclier fémoral a été permise par calcul trigonomé-trique faisant intervenir le différentiel d’épaisseur de coupe con-dylienne postérieure (mesuré en peropératoire au pied àcoulisse) et l’écart intercondylien de l’élément prothétique misen place. Nous avons effectué cette détermination pour toutesles prothèses mise en place dans le service. Il s’agit donc d’unesérie prospective continue en cours comptant actuellement240 prothèses totales de genou. Les conséquences fémoro-patellaires ont été étudiées sur les 40 premiers cas de cette sérieayant un recul moyen de 5 ans.

RÉSULTATS. La valeur moyenne de rotation externe misedans le bouclier fémoral était de 3° sans différence significativeen fonction de l’angle HKA préopératoire. Il n’y avait aucuncas de mise en rotation interne du bouclier fémoral. Dans19,2 % des cas, le bouclier fémoral était positionné en rotationneutre. Il s’agissait de genoux axés sans hypoplasie du condylelatéral. Dans 80,8 % des cas, le bouclier fémoral était posi-tionné en rotation externe. Il existait dans 42 % une hypoplasiedu condyle latéral. La flexion moyenne était de 122,7°. Lescore douleur moyen de la cotation IKS était de 45,5 pts sur 50.Il n’y avait pas de différence significative de résultats cliniqueen fonction de l’importance de la rotation externe du bouclierfémoral. Le tilt patellaire moyen était de –0,6°. La translationde fond de trochlée moyenne était de -0,1 mm. L’angle HKAmoyen postopératoire était de 178,5°. Le tilt patellaire était

*Louis-Denis Duranthon, Clinique des Lilas,41, avenue du Maréchal-Juin, 93260 Les Lilas.

*Charles de Lambilly, Clinique Pasteur,222, avenue de Rochefort, 17200 Royan.