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f f N.° 97 6 .) JOURNAL DE LA année. Dixième Jeudi , 8 Juit/et 1813. • ,e-03.Fre - T_T lJ. TE G ttLL-T Ce Journal parait les Jeudi et Samedi de chaque semaine. Le prix del be - finement est de 18 fr pour l'année , 9 fr 50 c pour six_mois , et 5 fr pour trois mois , franc de port. On s'abonne chez Augustin MA.N.ANIT , Imprimeur-Libraire , rue S.t-Rome , à Toulouse. EMPIRE FRANÇAIS. Paris , 29 juin. S. M. l'Impératrice-Reine et Régente a reçu les nouvelles suivantes de l'armée , datées de Dresde , le 24 juin an 1813. Le capitaine Planat , officier d'état-.major chargé de porter l'armistice , est arrivé à Dantzick. Il a eu peine à pénétrer dans la place , parce que le général Rapp , gouverneur, ennuyé du grand nombre de parlementaires que l'ennemi lui envoyait tous les jours , avait déclaré qu'il n'en recevrait plus. L'of- ficier a donc eu beaucoup de peine à se faire re- connaître. On se peindrait difficilement la joie que sa présence a causée à cette belle et nombreuse gar- nison, qui est loin d'avoir la-contenance d'une gar- nison de place assiégée ; elle est maîtresse de tous les environs. Les rations qu'on doit lui fournir pendant la durée de l'armistice ont été fixées à 20,000 par jour , ce qui excite avec raison des réclamations de la part du gouverneur. Plusieurs fois cette garnison , dans les cinq mois de blocus , a été jeter des obus dans le quartier- général ennemi , et pour ainsi dire l'assiéger. " Le général Rapp avait réuni un bon bataillon de la garde à pied , qui se composait d'hommes fati- gués ou gelés qui s'étaient réfugiés dans la place. La place avait des vivres assurés pour une année : les gens de l'art estiment qu'elle pourrait soutenir plus de trois mois de tranchée ouverte , en suppo- sant même que l'ennemi eût un équipage de siége "de 200 pièces de canon , et sans évaluer le retard que les sorties de la garnison pourraient apporter dans les travaux du siége. Mais , jusqu'à cette heure, l'ennemi n'avait manifesté en aucune façon l'intention de tenter une aussi difficile entreprise. d'affaires pénibles et multipliées , et que pour le bien du service de l'Empereur et la défense de Stet- tin , il croyait devoir me remettre officiellement le gouverneldent de la place. Voyons ce qu'elle était alors , et ce qu'elle devint par suite de ma conduite militaire et administrative. - Le même jour de mon installation au gouvernement de cette place , quatre colonnes en partirent se diri- geant sur quatre points différens , et ramenèrent 736 boeufs , 1342 moutons , beaucoup de foin , paille et avoine: Les colonnes furent à dix lieues et restè- rent -six jours en campagne. Cette rentrée de bestiaux eût été plus considérable si un corps de troupes prus- siennes , commandé par le général Bulow , ne se fût opposé à main armée à l'exécution de cette mesure. La Prusse à cette époque , ne s'étant pas déclarée , je 'n'avais pas autorisé les commandans des colonnes à commencer les hostillités. Je ne voulais pas être le prétexte d'une rupture quoique je la regardasse cOnime . certaine. Je mis en réquisition tous les bois néeessaires aux travaux du génie et de l'artillerie.. Je demandai 3o,000 sacs à terre , ainsi qu'une im- mense quantité d'objets nécessaires aux différens services. J'éprouvai la plus forte résistance de la part des magistrats prussiens qui- voulaient en réfé- rer à leur gouvernement , et gagner du temps quand je n'avais pas un moment à perdre ; ils. protestè- rent contre mes réquisitions et se refusèrent abso- lument à toutes mes propositions , sous le prétexte, de l'alliance existant toujours entre nos deux nations. Enfin , en: très-peu de temps je leur appris à con, naître ce que .e est qu'une ville en état de .siége ;' je sus faire respecter mon autorité , et toutes mes réquisitions furent entièrement remplies. La commission royale des subsistances cessant de faire le service , il fallut créer une nouvelle admi- nistration en tout genre , et je fus parfaitement se- condé dans cette opération par M. le commissaire des guerres Lombard , à qui j'avais provisoirement confié les fonctions d'ordonnateur. Le service des hôpitaux était celui qui me donnait les inquiétudes les plus vives ; il n'existait ni médi- camens ni linges à pansement , ni approvisionnemens d'aucune espèce. J'allais être obligé de tirer tout de mes magasins de • siége pour alimenter ce service im- portant. Je fis prendre la note la plus exacte de tous les approvisionnemens des habitans , pour m'assurer des ressources de la ville : je lis marquer tous les bes- tiaux des particuliers , et défendre , sous peine de mort , d'en abattre un seul sans ma permission. Par ce moyen j'augmentais les miens en viande fraîche Garnison de Stettin. Rapport des opérations militaires et administratives du général Dufresse , gouverneur de Stettin , pen- dant le blocus de cette place , depuis sa mise en étai de siége, le 15 février 1813 , jusqu'au 7 juin inclus. Le i5 février , à 5 heures du soir , M. le général de division Grandeau , gouVerneur , accompagné de MM. les officiers-généraux et officiers supérieurs de l'état-major de la place de Stettin , se rendit à l'ad- ministration civile et déclara la place en état de siége. Le même soir , le général gouverneur tomba malade, - et le lendemain , par sa lettre du r6, il me dit qu'il` se trouvait dans l'impossibilité de pouvoir s'occuper'

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f f N.° 976.)

JOURNAL DE LA

année.DixièmeJeudi , 8 Juit/et 1813.

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ttLL-T Ce Journal parait les Jeudi et Samedi de chaque semaine. Le prix del be -finementest de 18 fr pour l'année , 9 fr 50 c pour six_mois , et 5 fr pour trois mois , franc de port.

On s'abonne chez Augustin MA.N.ANIT , Imprimeur-Libraire , rue S.t-Rome , à Toulouse.

EMPIRE FRANÇAIS.

Paris , 29 juin.S. M. l'Impératrice-Reine et Régente a reçu les

nouvelles suivantes de l'armée , datées de Dresde ,le 24 juin an 1813.

Le capitaine Planat , officier d'état-.major chargé deporter l'armistice , est arrivé à Dantzick. Il a eupeine à pénétrer dans la place , parce que le généralRapp , gouverneur, ennuyé du grand nombre deparlementaires que l'ennemi lui envoyait tous lesjours , avait déclaré qu'il n'en recevrait plus. L'of-ficier a donc eu beaucoup de peine à se faire re-connaître. On se peindrait difficilement la joie quesa présence a causée à cette belle et nombreuse gar-nison, qui est loin d'avoir la-contenance d'une gar-nison de place assiégée ; elle est maîtresse de tous lesenvirons. Les rations qu'on doit lui fournir pendantla durée de l'armistice ont été fixées à 20,000 parjour , ce qui excite avec raison des réclamations dela part du gouverneur.

Plusieurs fois cette garnison , dans les cinq moisde blocus , a été jeter des obus dans le quartier-général ennemi , et pour ainsi dire l'assiéger. "

Le général Rapp avait réuni un bon bataillon dela garde à pied , qui se composait d'hommes fati-gués ou gelés qui s'étaient réfugiés dans la place.

La place avait des vivres assurés pour une année :les gens de l'art estiment qu'elle pourrait soutenirplus de trois mois de tranchée ouverte , en suppo-sant même que l'ennemi eût un équipage de siége

"de 200 pièces de canon , et sans évaluer le retardque les sorties de la garnison pourraient apporterdans les travaux du siége. Mais , jusqu'à cette heure,l'ennemi n'avait manifesté en aucune façon l'intentionde tenter une aussi difficile entreprise.

d'affaires pénibles et multipliées , et que pour lebien du service de l'Empereur et la défense de Stet-tin , il croyait devoir me remettre officiellement legouverneldent de la place. Voyons ce qu'elle étaitalors , et ce qu'elle devint par suite de ma conduitemilitaire et administrative.- Le même jour de mon installation au gouvernement

de cette place , quatre colonnes en partirent se diri-geant sur quatre points différens , et ramenèrent736 boeufs , 1342 moutons , beaucoup de foin , pailleet avoine: Les colonnes furent à dix lieues et restè-rent -six jours en campagne. Cette rentrée de bestiauxeût été plus considérable si un corps de troupes prus-siennes , commandé par le général Bulow , ne se fûtopposé à main armée à l'exécution de cette mesure.La Prusse à cette époque , ne s'étant pas déclarée ,je 'n'avais pas autorisé les commandans des colonnesà commencer les hostillités. Je ne voulais pas êtrele prétexte d'une rupture quoique je la regardassecOnime . certaine. Je mis en réquisition tous les boisnéeessaires aux travaux du génie et de l'artillerie..Je demandai 3o,000 sacs à terre , ainsi qu'une im-mense quantité d'objets nécessaires aux différensservices. J'éprouvai la plus forte résistance de lapart des magistrats prussiens qui- voulaient en réfé-rer à leur gouvernement , et gagner du temps quandje n'avais pas un moment à perdre ; ils. protestè-rent contre mes réquisitions et se refusèrent abso-lument à toutes mes propositions , sous le prétexte,de l'alliance existant toujours entre nos deux nations.Enfin , en: très-peu de temps je leur appris à con,naître ce que .e est qu'une ville en état de .siége ;'je sus faire respecter mon autorité , et toutes mesréquisitions furent entièrement remplies.

La commission royale des subsistances cessant defaire le service , il fallut créer une nouvelle admi-nistration en tout genre , et je fus parfaitement se-condé dans cette opération par M. le commissairedes guerres Lombard , à qui j'avais provisoirementconfié les fonctions d'ordonnateur.

Le service des hôpitaux était celui qui me donnaitles inquiétudes les plus vives ; il n'existait ni médi-camens ni linges à pansement , ni approvisionnemensd'aucune espèce. J'allais être obligé de tirer tout demes magasins de • siége pour alimenter ce service im-portant.

Je fis prendre la note la plus exacte de tous lesapprovisionnemens des habitans , pour m'assurer desressources de la ville : je lis marquer tous les bes-tiaux des particuliers , et défendre , sous peine demort , d'en abattre un seul sans ma permission. Parce moyen j'augmentais les miens en viande fraîche

Garnison de Stettin.Rapport des opérations militaires et administratives

du général Dufresse , gouverneur de Stettin , pen-dant le blocus de cette place , depuis sa mise enétai de siége, le 15 février 1813 , jusqu'au 7 juininclus.Le i5 février , à 5 heures du soir , M. le général

de division Grandeau , gouVerneur , accompagné deMM. les officiers-généraux et officiers supérieurs del'état-major de la place de Stettin , se rendit à l'ad-ministration civile et déclara la place en état de siége.Le même soir , le général gouverneur tomba malade, -

et le lendemain , par sa lettre du r6, il me dit qu'il`se trouvait dans l'impossibilité de pouvoir s'occuper'

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2pour plus long-temps. Je fis visiter les pompes de la outils ; enfin on croira difficilement à ce qu'elles ouville , et m'assurai qu'elles étaient en très-bon état.Je me fis donner le contrôle de la compagnie despompiers. J'organisai parmi les habitans des • compa-gnies d'ouvriers terrassiers , et ceux d'art furent re-quis et employés tant par l'artillerie que par legénie. Je fis démolir toutes les maisons et Itaraquesqui encombraient les fortifications ; j'ordonnai auxhabitans d'abattre et de raser les faubourgs jusqu'à150 toises du chemin couvert de la place. Voyantque des démolitions traînaient en longueur , j'em-ployai les moyens violens et fis mettre le feu au fa u-lisaurg d'Unterivick. : l'incendie s'étendit même bien,plus loin que je l'eusse désiré ; mais il fallait impri-mer aux habitans une terreur devenue nécessaire..Le faubourg de Damon , presque aussi considérableque la ville , a été également rasé de la manièrela plus complette. Tous les arbres ont été coupés àplus de 15o toises , et ce travail extrêmement con-sidérable , fut terminé très-promptement.

MM. les officiers du génie ne perdirent pas un mo-ment pour mettre en état de défense la place et lesforts. Les moyens de cette arme consistaient en M.le général de brigade baron de Charnbarlhiac , M.le major Chaillot , directeur des fortifications ; troisofficiers d'état-major , et une très-faible compagnie desapeurs. Je ne saurais trop manifester ma satisfac-tion des nombreux et utiles travaux exécutés parcette arme , de la manière brillante dont ces bravesofficiers ont servi , particulièrement M. le majorChaillot , officier d'un zèle , d'un talent et d'uneactivité rares. Six semaines après l'état de siége , laplace n'était pas reconnaissable , et pouvait soutenirvigoureusement tous les efforts de l'ennemi. On trou-vera , à la fin de ce mémoire , un état détaillé detous les ouvrages exécutés.-• L'artillerie ne déploya pas moins de zèle et de

talent ; elle parvint , eatrès-peu de temps , à armerla place et les forts d'une manière très-satisfaisante ;toutes les pièces furent montées sur Offerts neufs ;il y a eu des magasins à poudre provisoires danstoutes les batteries ; toutes les plattes formes furentrenouvelées , ainsi que les embrasures , nierions ,etc. Cette arme ne s'est pas bornée à cela ; d'aprèsvos ordres , elle a préparé dans ses ateliers tout cequi pouvait être nécessaire à la construction d'unpont de Liteaux. , et réuni dans ses magasins d'im-menses ressources en tout genre pour l'armée quidevait nous débloquer. Tous ces travaux ont été diri-gés par M. le colonel Berthier , officier de la plusgrande distinction , qui a été parfaitement secondépar M. le lieutenant-colonel Kli. J'avoue que j'é-prouve du plaisir à réunir dans mon rapport cesdeux officiers , dont le dévouement , le zèle ,

ont' : été constamment les mêmes pendant tout letemps de l'investissement. L'état des travaux exécu-tés par l'artillerie se trouvera aussi à la fin de cerapport.

Sentant toute l'importance de ces deux services , jenie suis particulièrement occupé de ne laisser man-.quer le génie et , l'artillerie d'aucun des objets nom-breux dont ils avaient besoin. Les deux armes onteu des auxiliaires qui ; sans cesse ont été employéspar elles ; tous les ouvriers civils nécessaires , bois ,fer , enivre , plomb , charbon , corda suicordages , suifs-

employé et à ce que l'artillerie a encore en maga sia.Je ferai connaître les ressources inépuisables que j' aitrouvées dans cette grande ville.

Prévoyant bien que la viande fraiche ne pourraitdurer long-temps, je résolus de faire une nouvellesortie ; elle eut lieu le no mars ; deux bataillons etdeux pièces de canon se dirigèrent à plus de six lieuesdans la campagne déjà couverte do cosaques ; etquoique harcelées par eux , les deux colonnes opéarèrent rapidement et avec beaucoup de sang-froid,et rentrèrent à minuit dans la place , amenant avecelles cinq cosaques et 5o4 boeufs-M. le général Navier,commandant à Damm , en avait réuni 191 des en-virons de sa place. Je fus alors plus tranquille sur cettenature d'approvisionnement. Je continuai à donnertous nies soins à la partie administrative. Toutes lesbranches de service ont toujours été en s'améliorantde la manière la plus satisfaisante. Le soldat n'ajamais cessé de recevoir la ration complette et detrès-bonne qualité ; il e en outre joui de .tous lesavantages que j'ai pu lui procurer : il a eu du tabac ,deux rations de vin par semaine , du vinaigre , del'eau-de-vie , journellement de la bierre , etc. Outrouvera à la fin de ce rapport l'état des objets queje suis parvenu à mettre dans mes magasins pendantle blocus.

Je me suis occupé aussi des impositions , tant poursolder la troupe que pour fournir à l'artillerie , augénie et aux divers services les fonds nécessaires. Unétat particulier prouvera le montant de ces différentescontributions et l'emploi des fonds qui en sont pro-venus. Je nie sais scrupuleusement attaché à ce quetoutes les formalités exigées . par la comptabilitéfussent religieusement observées.

J'ai pris des mesures de police telles qu'il n'y apas eu une seule rixe entre les Militaires et leshabitans , et que je n'ai pas eu un délit à punir.

En premier temps nous fûmes - bloqués par desrusses , mais le 15 mars je reçiis un parlementaireprussien , de M. le général Bulow , qui me signifiaune déclaration de guerre entre la Prusse et la France,et me somma de lui remettre la place de Stettin.Comme j'ai reçu à différentes fois de ces propositions,je ferai connaître à la suite de ce rapport , le stylede MM. les généraux prussiens l'orsqu'ils ont enviede séduire , et les réponses du général-gouverneurde Stettin. L'honneur des armes françaises a étémaintenu ; l'ennemi n'est pas parvenu , malgré tousses efforts et sa supériorité , à repousser un seul demes projets. Il attaqua cependant le 29 m irs unereconnaissance du matin ; le la fis appuyer par deuxcompagnies. L'ennemi renforça ses troupes. Je sortisavec un bataillon et deux pièces de 3; alors je le culbu-tai partout, et je lui fis éprouver une perte de plus(le wo hoinnies ; nous aines. Mi soldat trié et cinqblessés. Je fus extrêmement satisfait de l'ordre et dela bravoure de mes jeunes troupes de la 31.' divisiond'infanterie.. Quoique j'eusse chargé du commandement supé-

rieur de Damm , M. le général Radier , homme detête et de coeur , je n'étais pas tranquille sur ceposte très-éloigné de Stettin ; je craignais que Peri-lierai ne pensât à couper la chaussée , notre seuleoominunication. Je n'avais que deux partis à pren-

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dre , le premierpeur, concentrer mes forces , deraser Damm , de l'évacuer , et de porter nies moyens'de défense au pont de Péage , sur la grosse Reglitz,pour' conserver en entier le passage de l'Oder , cequi remplissait entièrement le but de Damm , lesecond était (le conserver cette place , et de conser-ver jusqu'à la dernière extrémité sa communication,bien convaincu que l'ennemi n'oserait rien entreprendredu sérieux sur Damm , avant d'avoir coupé sa com,..munication avec Stettin. Un troisième moyen nie futproposé par M. le général- de Chamearlhiac , corn...,mandant du génie ; c'était de metre douze - centshommes à Damm

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de l'abandonner à ses propres,forces ; et cessant de défendre la chaussée ,.de retirer

le reste des troupes à Stettin. Ce général disait àl'appui de son opinion , que lorsque Damm , qu'ildéclarait ne pouvoir résister plus de huit jours ,. severrait forcé de capituler , le général commandantce poste obtiendrait, sans nul doute , la permissionde rentrer à Stettin avec armes et bagages. Cetteopinion me parut extraordinaire , et je n'y fis pasattention. Le premier des deux partis; que je trouvaisseul praticable , me répugnait ;- je frémissais à laseule idée de céder un pouce de terrent à l'ennemi.Le second était difficile à exécuter , garder unechaussée de deux lieues , et fatiguer dès le commen-cement , des troupes si nécessaires pour un longsiége. Je le choisis cependant , parce qu'il convenaitmieux à la gloire du nom français. Damm fut conservé,et la chaussée gardée, - . -

Le 6 avril , on . vit de la terre remuée en avantdu village de Finkenwalde , parallèlement à la chaus-sée : c'était 'le couronnement de deux redoutes liéespar une communication. J'envoyai , dans la nuit,un bataillon de renfort à M. le général Radier enlui donnant ordre de reconnaître et d'attaquer l'en-nemi ; et , s'il avait du succès , de faire rentrer dansla place tout ce qu'il pourrait en bestiaux , fourrages,etc. etc. Cette sortie commandée par M. le généralRadier , fut brillante ; le village de Finkenwalde ,défendu par 2 one hommes d'infanterie et de l'artil-lerie , fut rapidement enlevé à la baïonnette ; l'ennemi.perdit dans cette affaire 600 hommes tués ou blessés :on fit 25 prisonniers , et en lui enleva une piècede canon. Je renforçai la garnison • de Damm , etplaçai le plus avantageusement possible mes postessur la chaussée , et mis zoo hommes avec 4 piècesde canon, au pont du Péage sur la grosse Reglitz ,dernier bras de l'Oder , sur la rive droite , que jeregardais toujours comme le point principal à défen-dre. Ces mesures devenaient d'autant plus pressantes,qce l'ennemi achevait et armait ses batteries , et avaitun grand nombre de chaloupes canonnières et debateaux. rasés bien .armés sur le lac de Damm.

Le 15 avril , de très-bon matin, à la faveur du plusépais brouillard , et sous la protection du feu de sesredoutes et de dii de ses chaloupes canonnières , qu'ilavait fait remonter du lac dans les deux bras dela, grosse et petite Reglitz ,. l'ennemi vint avec 25oohommes attaquer tous mes postes de la chaussée ,simulant en môme temps une attaque sur la ville.Je ne pris pas le change , et me portai rapidementsur la chaussée , au secours de mes postes attaqués ;ils avaient déjà obtenu quelques succès sur de petitspostes, coupé deux des ponts les. plus considérables.

Mais l'ennemi , par une colonne commandée par tébrave major Suaux , fut culbuté partout jusqu'au pontde,Page , où mon poste de Zoo hommes et de quatre-pièces de bataille tenaient depuis près de deux heurescontre 1400 hommes et le feu très-bien servi de sixchaloupes canonnières armées de pièces de 27. Alorsle combat ne fut plus long ; l'ennemi prit honteuse-ment la fuite devant nous , en laissant - la chausséeet toutes les prairies env ironnantesnantes couvertes de sesmort et blessés , qu'on peut évaluer à 800 hommes.Cette journée honorable pour nous , coûta à ma petitegarnison douze soldats tués et soixante blessés. Dansla journée , tous les_ ponts furent rétablis , et oncommença , dès le lendemain i6 avril , à faire unfort, tambour en charpente au pont du Péage , àfermer l'entrée du pont sur la rive droite , à couvrirce pont par une forte coupure sur la route , bienpalissadée et fermée à la gorge , à établir une com-munication couverte sur la chaussée de 1800 toisesde longueur jusqu'à Damm et d'établir cinq bat-teries pour protéger et défendre nos ouvrages. C'estdans cette occasion _ que MM. les officiers. du géniese distinguèrent. Il n'est pas possible d'exécuter destravaux aussi considérables en aussi peu de tempset avec plus d'intelligence. L'artillerie rivalisant d'ac-tivité avec le génie , ne laissait pas le temps d'éleverles batteries que déjà elle faisait les plastes-formeset perçait les embrasures. -Avec des officiers telsque le colonel Berthier et le major Chniliet , onpeut tout entreprendre. On retrancha et arma aussi'la petite Reglitz : de cette manière là- chaussée .etDamm se trouvèrent en pleine sûreté. L'ennemi con-tinua à S'envelepper de redoutes autour _des places

-de Stettin et 'Danun , et de les multiplier dans laprairie parallèlement à la chaussée 3., il arma sesredoutes , et fit arriver devant la placé 6 pièces d'ar-tillerie légère.. Alors les sorties devinrent bien plusdifficiles. Cependant depuis plusieurs jours l'enneminie paraissait avoir moins de monde , et quelquestirailleurs ayant, pris l'habitude de s'embusquer dansquelques maisons du village de Grabow , inquiétaientmes reconnaissances du matin , et m'avaient déjà tuéet blessé quelques hommes 3- je résolus de faire uneforte reconnaissance, et de brûler en même temps-les maisons qui me nuisaient. Le n2 mai , je fis sortirun bataillon qui mit le feu aux maisons. L'ennemivint en nombre très-supérieur avec 4 pièces d'ar-tillerie légère nous attaquer. Je fis sortir im secondbataillon et 4 pièces de campagne pour soutenir lepremier bataillon déjà fortement engagé avec l'ennemi.Un troisième bataillon fut mis en - réserve. Mon butétant de connaître .à fond -la force de l'ennemi , jeparcourus toute sa ligne de la gauche 'à la droiteavec deux petits bataillons formant ensemble 600 hom-mes. Je lui enlevai plusieurs de ses positions .à labaïonnette ; et malgré sa grande supériorité en hom-mes protégés par unie artillerie légère bien servieet-le feu de ses redoutes, l'ennemi fut forcé de rentrerdans ses ouvrages , où je l'aurais poursuivi sans le .

désavantagé du terrain. Je me contentai de bienobserver un instant , et j'ordonnai à la troupe derentrer dans la place. Cette petite affaire a coûté àl'ennemi 2 officiers tués , 3 blessés et 3oo hommes.De. mon côté , j'ai eu 2 officiers et 8 soldats tués ,et une . soixantaine nommes de blessés. Je .sentie

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( 4 )qu'il devenait dangereux de sortir ; que je devaisconserver mon monde pour répondre à une attaqueou tomber sur les derrières de l'ennemi s'il_ se voyaitforcé à la retraite par les opérations dé l'armée fran-çaise. Je dois dans cette occasion des éloges bienmérités aux troupes de la 31.e division d'infanterie :à cette sortie , comme dans toutes les affaires qu'ellesont eues avec l'ennemi elles se sont montrées avectoute l'ardeur et le courage de jeunes français , etavec tout le calme et le sang-froid de vieux guerr:ers.

Le général Radier s'est maintenu dans llamm dela manière la plus brillante , ayant toujours ses postesdehors à une grande 'distance . , et plaçant de jourdes sentinelles jusque sous les retranchemens de l'en-nemi. On' verra avec plaisir que les assiégeans ontété obligés de pousser des boyaux de tranchée , etde couronner un plateau pour chasser deux sentinelles'que nous y avions de jour seulement.

Tel est le tableau des opérations à Stettin , pendantle temps que j'ai été chargé du gouvernement de cetteplace. J'ai employé tous mes moyens pour justifierla confiance du gouvernement. Si j'ai fait quelque chosede bien , on doit l'attribuer aux talens de ceux quim'ont aidé ; les fautes sont à moi sans intention , deles commettre. Je pois au moins réclamer le mérite -d'avoir remis la place dans un bien meilleur état que jene l'ai prise , d'avoir organisé les différentes branchesde service d'une manière satisfaisante e•enfin d'avoirménagé les subsistances avec la plus scrupuleuseéconomie.

Stettin, le 7 juin i813.Le général-gouverneur, Signé, iDDFRESSE.

A._S. A. S. le prince de Nettchatel et de '1Iragrani ,major-général.

Monseigneur , ce fut le 8- février dernier pie lagarnison de Stettin , dès forts de Damna et de Prusseme reconnurent pour gouverneur de ces places.Aussitôt j'en pris le commandement. Je ne ;luis legarder que jusqu'au i6 février , parce que lés fati-gues que j'avais éprouvées pendant la retraite deMoscou m'ayant occasionné- une sciatique des plus-fortes , ma santé- en devint si mauvaise , que de cetteépoque je fus vivement attaqué par une fièvre endé-inique et nerveuse qui ,, a plusieurs reprises , meconduisit aux portes du tombeau.. Je fris donc con-traint de remettre mon commandement au généralBufresse , commandant d'armes de cette place , et

ues ,malgré moi ,^situation, alors dès plus critiqme priva de me mêler plus long-temps des affaires

énéral' de'

de ce gouvernement. .Je suis, etc.^•

Signé,^g^division .gouverneur de

Vous connaissez sans doute , M. le 'général , queles forces prussiennes déjà portées au-delà de 1 20,000.

hommes conjointement avec la grande armée russe ,.sont à pénétrer dans le coeur de l'Allemagne ,, etdéjà occupent différens points importans sur l'Elbe.Vous n'ignorez pas non plus que toute la nation ,

prussienne se levant en masse pour combattre , sesarmées vont passer en nombre et en force moraletoute autre armée qui se soit montrée en campagne ,et que le résultat de cette guerre nationale ne sau-rait être douteA.

C'est dans de telles circonstances , 11I. le général ,que vous commandez la place . de Stettin , et quevous tombez au moment d'être bloqué et assiégé.dans les formes. Vous ne pouvez avoir l'espoir d'être:jamais .débloqué, et le sort de la place de Stettin nepeut non plus être long-temps indécis.- Ces propositions faites . M. le général , je vous

propose de remettre la Place de Stettin entre mes.,mains , et de traiter avec moi sur les conditions sous,lesquelles cette remise pourra avoir lieu. Vous pouvez'.être persuadé que j'y porterai des sentimens dictés..et par la loyauté et par les égards que j'ai pour

s vous , et que par conséquent, d: ne sera. question quede conditions honorables.

•D'après. ma pleine conviction 1‘,1, le général - ,vous rendez service à l'armée française et à votrenation ... en retirant la garnison , et . vous assurez lesalrit.de vos troupes., au lieu de les sacrifier par unerésistance qui bientôt finira par être .vaine:

Je vous dis franchement-; M. le général - , que vousserez assiégé par une armée russe qui pour cet effet,vient de se former et dont le parc cle siége , souspeu, vaparaître devant la place. Les forces destinéespour faire le siége ne sont _que trop suffisantes , et,vous devez vous dire vous-même , qu'effectivement•la place - est très-peu tenable.

Vous vous trouverez plus subitement encore dansla situation où se -trouve le gouverneur de la. placede Dantzick , qui , d'après les dernières nouvelles ,traitait de la, reddition de la place parce qu'unsoulèvement dans l'intérieur le privait des. dernières::facultés de résistance.

Je vous fais la réflexion encore , M. le généralque le siége.de la place de Stettin commencé, vous •et. la garnison que vous commandez , n'auront à choisit'qu'entre la, mort et le sort des prisonniers de guerretombés entre les mains russes la Sibérie . et que .•par conséquent un arrangement entre nous deuxdoit donc. être de beaucoup préférable. •

le major de Kan aura l'honneur de vous re-mettre ma. présente. Cet officier connaît et mesintentions , et l'état, des choses ,• et je vous prie de..vouloir lui communiquer les objections que vousserez dans le cas de me faire.

Agréez , etc.Le général commandant le - corps d'armée

de réserve.^Signé DE BPLIDIV.•

M. Te général de Bulow , commandant le corpsde réserve prussien ,• à Schwcof. -

Stettin , le 11; mars 1813..

Monsieur le général , comme YODS , je gémis descirconstances et des événemens qui portent votreroi à la guerre. Je croyais avoir gagné votre estime

Stettin ,^Baron GRANDI:ill. .A M. le général Duli.esse , gouverneur par intérim

de Stettin.An quartier-gaéral:a Schvvelt, le :5 mars ISI3.

Monsieur le général ,. les circonstances actuellesont fait changer les relations dans , lesquelles je mesuis trouvé avec vous r elles m'obligent à m'expliqueravec vous sur un nouvel état de choses.

Les malheurs de l'armée française et les succèsdes armées. russes ont nécessité un changement dansle système- politique de la Prusse , et le roi et lanation se sont réunis aux armes de la Russie..

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( 5 )dans les relations que j'ai eu l'honneur d'avoir avecyous ; et il m'est douloureux de voir que je mesuis trompé. de ne m'efffraie pas de vos menaces peuOnéreuses. Vous pouvez attaquer la place qui m'estconfiée, mes camarades et moi nous la défendronsj usqu'à la dernière extrémité. Agréez , etc.

Le ge'neral gouverneur de Stettin en étatrle siége. Signé , DUFRESSE. -

A M. le général baron Dufi'esse.Monsieur le général , les réjouissances d'hier étaient

motivées par la prise de Czenstochau , Thorn etSpandau ; et par la victoire remportée près dePe'gau ,

jsur l'armée française. Vu ces événemens , je croispouvoir vous offrir une capitulation. Ce n'est pasun défi que je vous donne , M. le général ; au con-traire , je rends toute la justice à la valeur , à l'in-telligence et aux moyens que vous employez pour ladéfense de Stettin , mais je n'ignore pas , d'un autrecôté , les ressources qui restent à votre disposition.Il me semble qu'il est autant de votre devoir desonger à la conservation des braves troupes que vouscommandez, qu'il est du mien de sauver au roi monmaître une ville sur laquelle les horreurs de laguerre ont déjà attiré tant de calamités.

Veuillez peser toutes ces considérations , M. legénéral ; et vous persuader que dans ce moment jeferai tout ce qui dépend de moi pour vous prouverla considération très-distinguée avec laquelle j'ai l'hon-neur d'être, etc. etc.

Signé , le comte DE TAUENTZIEN , lieutenant-général et gouverneur général.

à» Camp . devant Stettin, le lo mei 18,3.

Réponse du général Dqtresse , iz M. le généralcomte de Tauentzien , commandant en chef lecamp devant Stettin.M. le comte , un officier général à qui son sou-

verain a confié une place de guerre, s'il ne la dé-fend *pas à outrance peut compromettre le salut del'armée , l'honneur de ses armes , et la gloire deson pays. Toute capitulation dans cette place assiégée,ou bloquée , ne peut avoir lieu que lorsque les vivresgt munitions sont entièrement épuisées , ou si la gar-nison a soutenu un assaut à l'enceinte de sa place ,sans pouvoir en soutenir un second , enfin si legénéral-gouverneur a satisfait à toutes les obligationsqu'un homme d'honneur se doit à lui-même.

Voilà ma réponse , M. le comte , et je suis per-suadé qu'elle ne peut affaiblir l'estime et la considé-ration dont vous m'honorez.`

Recevez, M. le comte , l'assurance, etc.Le gouverneur de Stettin en état de siége.

Signé , DUFRESSE.

A. M. le général Dtfresse.La place de Stettin étant en état de siége, toute com-

munication doit être rompue. Si les plus grands abusse sont commis jusqu'ici relativement à la sortie deshabitans , l'honneur de vous prévenir , M. legénéral , que ,les ordres les plus exacts et sévèressont donnés pour ne faire passer personne par lachaîne de nos avant-postes. Vous voudrez bien don-ner, les vôtres en conséquence.An camp devant Stettin, le protier juin .813.

Signé , le comte TAUENTZIEN , lieutenant-général et gouverneur général.

Réponse de M. le général Dufresse à M. le comtede Tauentzien, lieutenant-général , commandantle camp devant Stettin.La place de Stettin est bien en état de siége ,

mais cela ne nie défend pas de laisser aux habitansde la ville qui n'ont plus de provisions la possibilitéde sortir pour aller chercher une terre hospitalière ;refuser le passage à ces malheureux dévorés debesoin , n'est pas un trait d'humanité à citer dela part de militaires de la même nation.

Mes ordres , mieux réfléchis , sont donnés à cetégard : les vôtres seront ce que vous voudrez ; celane me regarde pas ; l'extrême malheur de vos con-citoyens ne retombera pas sur moi.stem., le e juin 0313.

Le général gouverneur de Stettin en état desiége.^DUFRESSE.

T 0 Ula 0 U S E.=-- La société de médecine de Toulouse vient de

renouveler une partie de ses officiers.M. Dubor , docteur en médeene , a été élu pré-

sident , et M. Roaldès fils , docteur en chirurgie ,secrétaire.

M. le préfet du département apar arrêté dit5 juillet courant , nommé membres du jury pastoralde la Haute-Garonne , MM Bayne de Reissac , deCambon ( Auguste ) , Duperier aîné , Leblanc aîné ,de Saget aîné , habitans de Toulouse.

Le jury pastoral est chargé spécialement dev eillerà l'amélioration des laines , et de désigner à l'admi-nistration les personnes qui mériteront des encoura-gemens de la part du gouvernement , pour s'être occu-pées avec fruit de cette branche d'économie rurale.

-=-- Le i8 juin , à 7 heures du matin , le feu prità la maison (le Pierre Coulorn

' domicilié au hameau

des Coulorns , commune de Layrac , arrondissementde Toulouse. Malgré les secours les plus prompts,la maison a été incendiée en totalité, ainsi que toutce qu'elle contenait. Un enfant de six ans a été brûlédans son lit.

Cet événement , qu'on ne peut attribuer à la mal-veillance , cause au sieur Coulom , outre la perte deson enfant, celle d'une valeur d'environ 3000 fr.

Après une sécheresse qui a duré plus de troismois , et dont on redoutait généralement les effets ,le temps changea , et le 13 mai un premier orageproduisit une partie des désastres que l'on redoutait.La quantité considérable de pluie qui tomba à cetteépoque, rafraîchit les campagnes, rétablit les récoltes,vivifia et féconda les prairies , mais malheureuse-ment la grêle atteignit quelques communes ; et quoi-que les grêlons ne fussent gros que comme des noi-settes , ils firent de grands ravages à MontgeardSaint-Léon , Monestrol , Castelnaudari , Alzone , etc.Le 14. , l'orage suivit la même direction ; il tombaencore de la grêle qui ne fit qu'aggraver le mal. Lei5, autre orage pendant la nuit. Plusieurs Communesfurent frappées de ce fléau. Dans quelques-unes onfut obligé de retailler les vignes.

Depuis cette époque le temps a été presque cons-tamment pluvieux. Les rivières ont débordé, et lesinondations ont fait beaucoup de mal. Le 13 juindernier la Garonne , grossie subitement par un oura-gan qui éclata la veille et qui dura toute la nuit,

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et par la fonte des neiges des Pyrénées, déborda-et se répandit avec la rapidité d'un torrent dans lesbelles campagnes qui bordent ses rivages. Cette inon-dation fut si violente et si extraordinaire que , dansquelques heures , les eaux entraînèrent des massesénormes de bois de construction

' de bois de chauf-

fage , d'arbres récemment arrachés , des bestiauxqui se trouvaient en dépaissance et qu'on n'avait paseu le temps de secourir , des bacs et des bateauxdont elles avaient rompu les cordages. L'île de Tounis ,l'un des quartiers de Toulouse le plus exposé audanger des inondations, eut beaucoup à souffrir decet affreux débordement. Les flots poussés avecimpétuosité vers le seul mur qui protége cette îleà, l'aspect du couchant , ébranlèrent ce frèle boulevarddont plusieurs autres inondations , et l'action conti-nuelle des eaux avaient miné les fondemens , etclans peu d'instans une partie de ce mur s'écroulaavec fracas et entraîna dans sa chûte des bâtimensdépendans de la maison du sieur et de la dame Begué.La maison elle-même , qui , lors de la précédenteinondation, avait éprouvé de violentes secousses , s'af-faissa inopinément et menaça d'une chûte prochaine.Heureusement ces craintes ne se sont pas encoreréalisées, et l'administration dont la sagesse est siprévoyante et le zèle si actif , a pris des mesures,non seulement pour garantir la propriété de la fa-mille Begué , nais encore pour pourvoir à la sûretéde l'île. Il est certain que si les réparations dumur de souténement qui s'étend, depuis le moulindu Chateau narbonnais , jusqu'à l'allée de Tounisne sont point promptement exécutées, et si le faiblerempart de terre sur lequel cette allée est complantée ,n'est protégé par des traînées ou par de fortesconstructions , il est à craindre que les débordemensfréquens de la Garonne n'occasionnent des éboule-mens considérables , et n'opèrent dans la suite degrands ravages.

Ces réflexions nous amènent naturellement à rap-peler un établissement suspendu depuis quelquetemps , et dont la suspension est évidemment funesteà l'agriculture. Sans-doute il serait très-difficile detrouver un moyen pour protéger les propriétés quibordera ou avoisinent les fleuves contre le dangerdes inondations , mais il en existe un adopté etemployé avec succès pendant plusieurs années , pourréparer les pertes occasionnées par la grêle : c'estcelui des assurances réciproques.

Lorsque nous annoncions autrefois les ravagesque ce terrible fléau avait opérés- dans le départe-ment de la Haute-Garonne et les départemens envi-ronnans , nous fesions connaître en même temps lasomme des indemnités que la société des assurancesavait adjugées à ceux de ses membres qui avaientsouffert de ces désastres , et nous tempérions ainsiles impressions fâcheuses que laissait dans l'espritde nos lecteurs le récit de ces tristes événemens.Nous avons été privés de cette satisfaction depuisquelques années , mais d'après les avis qui noussont parvenus , nous pouvons annoncer aujourd'hui

ux agriculteurs, que l'institution fondée à Toulouse parM. Barrau , pour cet important objet, sera bientôt11.•■••

A ToetoesE, de l'Imprimerie d'Aunesn>

6)remise en activité , et que les améliorations et lesperfectionnemens qu'elle a reçu , en garantiront ladurée. Cette nouvelle sera accueillie sans-dout e avecintérêt par toutes les personnes qui ont été à portéed'apprécier à la fois l'utilité de cet établissementet le zèle , l'expérience et les lumières de son esti'mable fondateur.

Primes d'encouragement pour l'élève des cheva ux.Le 3o juin 1813, MM. les membres du jury ch argé

de l'examen des poulains admis , au nombre de igà concourir aux primes d'encouragement pour l'amilioration de la race des chevaux ont , sous la pré-sidence de M. le préfet , décerné Je premier prità un cheval élevé et présenté par M. LéopoldLacroix , propriétaire à Lacroix-Falgarde.

Le second à un cheval de quatre ans , élevé et pré-senté par M. André Sarrans , propriétaire à Cappens.

Le troisième à un poulain de quatre ans , élevéet présenté par M. Perés , propriétaire à Latrape,

Le jury a fait mention, à titre d'encouragement,I.° d'un cheval présenté par M. Roquemaurel, pro-priétaire à Castagnède ; 2.° d'un poulain présentépar M. Benoît , propriétaire à Colomiers.

Nous informerons incessamment nos lecteurs dujour auquel la distribution des primes ci-dessus obte-nues , aura lieu , en séance publique , à l'hôtel dela préfecture.

Nota. Le cheval jugé digne du premier prixprovient d'un étalon du gouvernement , appelé leFalcon , en dépôt chez M. Ramel , propriétaire àLespinet.

Les chevaux qui ont obtenu les second'

troisièmeprix et première mention , proviennent des haras deM. Sarrans , à Longages.

Stances sur le jeu.Un jeu sage et réglé ne fut jamais un crime ;.Pour délasser l'esprit , on peut jouer un peu.Mais ce plaisir permis devient illégitime ,

Dès que le jeu n'est plus un jeu.Quand du jeu, ^exemple , on se fait une étude,Qu'on en gare chez soi le frivole attirail ;Qu'on le prend , qu'on le quitte avec inquiétude ,

Est-ce un jeu ! Non ; c'est un travail.Quand on fait un comptoir d'une table bizarre ,Où , voulant s'enrichir aux dépens du public,Plus on prodigue l'or , plus on se montre avare ,

Est-ce un jeu ? Non ; c'est un trafic.Quand on change un cornet en une urne fatale ,Où, roulant ses destins et ceux de sa maison,On la livre aux revers que la. fortune étale ,

Est-ce jeu? Non ; c'est trahison.^•Honteux d'avoir perdu quelque somme légère ,Quand l'esprit s'obstinant à son propre malheur ,Après le superflu risque le nécessaire ,

Est-ce un jeu ? Non. Quoi donc ? Fureur.Enfin sur une mer cent fois plus orageusePlus perfide cent fois que l'humide élément ,Quand on ose compter sur une course heureuse,

Est-ce jeu ? Non ; aveuglement.

-Dent:m4%1E DIAINAVIT, rue Saint-Rowe.