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JUILLET AOÛT SEPTEMBRE 2006 Lettres d’Aquitaine P.3 ÉDITEURS — P.4 LIBRAIRIE, BIBLIOTHÈQUE — P.6 DOSSIER : 25 ANS DE LA LOI LANG — P.9 INFORMATIONS — P.10 AGENDA — P.13 DERNIÈRES LIVRAISONS L’actualité du livre L’ARPEL Aquitaine est chargée de mettre en place l’action en faveur du livre et de la lecture du Conseil régional d’Aquitaine. design graphique kubik 2006 LA LOI LANG A25ANS DOSSIER SUR LE PRIX UNIQUE DU LIVRE ENTRETIEN AVEC JACK LANG PAR CLAUDE VILLERS

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JUILLETAOÛTSEPTEMBRE2006

Lettres d’Aquitaine

P.3 ÉDITEURS — P.4 LIBRAIRIE, BIBLIOTHÈQUE — P.6 DOSSIER : 25 ANS DE LA LOI LANG — P.9 INFORMATIONS — P.10 AGENDA — P.13 DERNIÈRES LIVRAISONS

L’actualité du livre

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SUR LE PRIX UNIQUE DU LIVRE

ENTRETIEN AVEC JACK LANG PAR CLAUDE VILLERS

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SOMMAIRE

P.3 ÉDITEURSP.4 LIBRAIRIE, BIBLIOTHÈQUEP.6 DOSSIER :25 ANS DE LA LOI LANGP.9 INFORMATIONSP.10 AGENDAP.13 DERNIÈRES LIVRAISONS

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Lettres d’Aquitaine

Nous célébrons cette année les 25 ans de la Loi Lang*, dite sur le prix unique du livre. Loi discrète,si méconnue du grand public et pourtant essentielle aux professions du livre dans un contexte économique morose, où la concurrence est de plus en plus âpre. Cet anniversaire est l’occasion,non seulement de la faire connaître auprès des publics qui l’ignoreraient encore — notamment desjeunes —, de rappeler les fondements de cette loi et de souligner que nous sommes le premier payseuropéen à adopter de cette exception culturelle. Pour ce faire, nous avons souhaité que s’expri-ment les premiers intéressés : Quoi de mieux que d’interroger le « père fondateur » ? Claude Villers,qui connaît Jack Lang de longue date, nous offre cet entretien exclusif. Car cette mesure, si ellenous semble aujourd’hui familière à nous, « gens du livre », elle a été acquise avec force de débatset de combats… et la complicité d’un petit groupe d’hommes de conviction, en première ligne,Jérôme Lindon, à qui nous devons rendre hommage. Nous avons également interrogé GuillaumeHusson, chef du département de l’économie du livre à la Direction du livre et de la lecture, autourdu bilan des 25 années d’existence de la loi et des avancées au plan français et européen. Enfin,nous avons souhaité donner la parole à deux professionnels : Frédéric Inizan de L’Orange bleue àSarlat et David Fournol d’Oscar Hibou à Bordeaux, ces deux libraires aquitains livrent leurs sentimentssur le prix unique du livre dans le quotidien de leur métier.Vous trouverez également dans ce numéro estival des coups de projecteur sur une maison d’éditionatypique : Fragile, un article sur les 20 ans de la librairie Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, un entretienavec Ghislain Faucher, directeur de la bibliothèque départementale de Lot-et-Garonne, ainsi quenos rubriques habituelles : l’agenda et les « Dernières livraisons » histoire de passer l’été en bonnecompagnie des livres…

Patrick Volpilhac, Directeur de l’Arpel Aquitaine

* En 2001, le Conseil régional d’Aquitaine et l’Arpel avaient fêté les 20 ans de la loi avec l’Association des Librairies atlantiques en Aquitaine.

ÉDITO

JUILLETAOÛTSEPTEMBRE 2006

Pour recevoir Lettres d’Aquitaine : Tél. 05 57 22 40 40 / Courriel : [email protected] d’Aquitaine est aussi accessible sur Internet : www.arpel.aquitaine.fr Pour recevoir la newsletter de l’Arpel, inscrivez votre mail sur le site de l’Arpel.

Lettres d’Aquitaine est une publicationde l’ARPEL Aquitaine, association loi 1901137, rue Achard 33300 BordeauxTél. 05 57 22 40 40 Fax : 05 57 22 40 49Courriel : [email protected] : www.arpel.aquitaine.fr

Directeur de la publication : Claude VillersRédacteur en chef : Patrick VolpilhacRédaction et suivi de fabrication :Catherine Lefort & Claude ChambardOnt collaboré à ce numéro :Bruno Berteau, Olivier Bouquin, Lucie Braud,Marie-Thérèse Cavignac, Claude Chambard,Bernard Daguerre, Guilhem Joanjòrdi, Catherine Lefort, Isabelle de Montvert-Chaussy,Véronique Morel-Muraour, Dominique Rateau,Michèle Salles, Claude Villers, Patrick Volpilhac.Photos : ARPEL Aquitaine sauf mention contraireDiffusion : Catherine LefortCorrections : Jean Bernard-MaugironBP 56 33031 Bordeaux cedexDesign graphique : kubik/www.kubik.frImprimeur : Imprimerie BM, ZI de Canéjan14, rue Pierre Paul de Riquet 33610 CanéjanLettres d’Aquitaine est imprimée sur un papierrecyclé : Cyclus Offset.ISSN : 1621-5397Dépôt légal : 07-2006

L’ARPEL Aquitaine reçoit le soutiendu Conseil régional d’Aquitaine et de la Directionrégionale des affaires culturelles (DRAC Aquitaine).

ARTICLE 1er; ALINÉA 1er

« Toute personne physique ou moralequi édite ou importe des livres est tenuede fixer, pour les livres qu'elle édite ouimporte, un prix de vente au public. »

Extrait du texte de la loi du 10 août 1981 sur le prix unique du livre.

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Lettres d’Aquitaine

ÉDITEURS :Fragile

Solidement pédagogiqueÀ Monsempron-Libos, plaisante bourgade du Lot-et-Garonne à la frontièredu Lot, une haute maison aux volets jaunes abrite la famille de MichelRenaud. Au dernier étage de la demeure, siège la maison d’édition fondéeen 1994 par le couple Renaud et baptisée Fragile. Petit clin d’œil à lamémoire dont chacun sait combien elle est parfois fragile… Rien à voirdonc avec la solidité de l’entreprise éditoriale.

Les éditions Fragile sont atypiques dans le paysage éditorial aquitain. La plupart des publications – vingttitres au catalogue à ce jour – ne sont pas des livres au sens traditionnel mais plutôt des livrets très péda-gogiques, centrés sur la découverte des lieux du patrimoine – pas forcément aquitains – et de grandsthèmes historiques.Pendant ses études de philosophie, Michel Renaud passait ses étés au château de Bonaguil où il étaitguide. Cette expérience lui a fait prendre conscience de la difficulté pour le public néophyte de repérerles lieux d’un monument et d’acquérir les termes techniques de son architecture (feriez-vous la différen-ce entre une nef, un transept, une abside, une absidiole ?). De cette expérience, lui est venu l’idée deconcevoir de petits ouvrages à la fois précis et synthétiques. Ainsi est né en 1994 : Château de Bonaguil1,première publication avant la naissance de la maison d’édition quelques mois plus tard et d’un nouveautitre Brève histoire des châteaux forts qui sera en réalité le premier sous le sceau de Fragile. Suivront Citéde Sarlat et Domme.La ligne éditoriale de Fragile repose donc sur la vulgarisation patrimoniale et historique la plus rigou-reuse, la plus claire et illustrée possible. Quel que soit le projet de publication, Michel Renaud part duprincipe que le lecteur n’a jamais entendu parler du sujet. La démarche consistera donc à remonter auxorigines du thème, à le définir dans l’espace et le temps, revenir jusqu’aux racines étymologiques.Cette démarche structure chacun des livres publiés : texte ultrasynthétique, chronologie, lexiques, plans,coupes et élévations, photographies – aériennes souvent – images de synthèse, illustrations et schémas,tous ces éléments concourent à la pleine compréhension du sujet. Les images de synthèses sont devenuespresque une spécialité et une ressource de la maison qui vend ainsi des droits dérivés à des revues(Histoire) ou à des éditeurs de livres scolaires.Cette ligne éditoriale se traduit dans le travail quotidien par une grande collaboration entre historiens,graphistes, maquettistes et illustrateurs. Les historiens qui collaborent à Fragile peuvent être guides-conférenciers des lieux étudiés, ils sont universitaires ou chercheurs pour les thèmes généraux. AlainDemurger a été l’une des premières rencontres : maître de conférences à l’université de Paris I, il a été àl’origine de l’ouvrage Les Ordres religieux militaires en 1997. De même, Denise Péricard-Méa, directriceau CNRS, a réalisé le très intéressant ouvrage Brève histoire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, où elle démonte le mythe de saint Jacques – le Matamore, saint tueur de Maures, méta-morphosé en symbole de paix et d’unité européenne… –, dénonce les idées reçues, les erreurs d’inter-prétation, les détournements politico-religieux et « marketing »… Bartolomé Bennassar a livré une Brèvehistoire de l’Inquisition : en ces temps de réflexions religieuses il est bon de se pencher sur les heuresnoires de l’église catholique… Dans le cas de sujets qui font l’objet de débats ou de litiges, l’éditeur àtravers ses ouvrages mène l’enquête : les différentes versions sont abordées, sans prendre parti.Le catalogue présente quatre collections, de la plus concise à la plus fouillée : « Le Temps d’un regard »fait un point précis et rapide sur un site ou un événement historique ; « La Mémoire des pierres » permetd’avoir une vue d’ensemble d’un site, de son histoire et d’en retrouver les stigmates ; « Brève histoire… »expose des sujets généraux dont elle offre un aperçu concis, dense et didactique avec de nombreusesannexes illustrées ; enfin, « À livre ouvert », très richement documentée, propose plusieurs regards croiséssur les origines, l’histoire et les techniques.Une nouvelle collection sur l’étymologie est à l’étude. Michel Renaud prépare également une « Brèvehistoire du vitrail ». De manière à concevoir une approche très concrète des techniques, il envisage detravailler avec un maître verrier. Il recherche aussi des collaborateurs2 pour ses futurs projets. Alors, si lecœur vous en dit…Au cours de vos balades estivales, sur des sites patrimoniaux en Aquitaine ou ailleurs, peut-être croise-rez-vous les publications de Fragile. Jetez-y donc un œil (et même les deux), elles sauront vous mettreen appétit.

Catherine LefortLes éditions Fragile1, rue de la Gare – 47150 Monsempron-LibosTél. 05 53 40 99 83Courriel : [email protected]

1. Château de Bonaguil a été réédité en 2005, coll. Mémoire de pierres, et diffusé avec un poster.2. La maison d’édition emploie trois salariés permanents et fait appel à des intervenants extérieurs : dessinateurs, graphistes, rédacteurs,responsable de fabrication… Fragile ne bénéficie d’aucune subvention.

Éditions L’éduneUne nouvelle maison d’édition en Gironde !

Sises à Andernos, les éditions L’édune dont Philippe Lesgourguesest le gérant ont publié à ce jour trois albums. Cette nouvelle maison d’édition de littérature jeunesse publiera deux nouveaux ouvrages en septembre.Une nouvelle aventure de Poiplume et Dokipic aura pour objet de permettre aux enfants la découverted’un écosystème à travers une histoire.

Éditions l’Édune – Littérature jeunesse4, allée Gabriel-Fauré 33510 Andernos-les-Bains Tél/Fax 05 56 82 38 62 [email protected]

Sophie Ducharme et Véronique HermouetPoiplume et Dokipic – Le gardien de la forêt 18,5x20 ; 12,80 €ISBN : 2-35319-001-4

Lapoum et Véronique ChéneauLe Journal de Maxime18,5x20, 48 p. ; 12,80 €ISBN : 2-35319-000-6

Préface de Michel CosemJetons l’encre – Écrits poétiques d’enfants 18,5 x 20 ; 9 €ISBN : 2-35319-002-2

Michel Renaud (à droite) et son équipe.

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LIBRAIRIE : BIBLIOTHÈQUE :Les « Z’apéros du 20 »à la librairie Louis XIVVincent Lafon, gérant de la librairie Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, a décidéde fêter ses vingt ans d’activité d’une façon originale et ludique tout au longde l’année 2006.

Tous les 20 du mois à 20h20, les Luziens sont conviés aux « Z’apéros du 20 ». Ces rendez-vous men-suels réunissent dans la librairie un auteur, un musicien – ou un groupe de musiciens – et André leconteur, un ancien croupier au casino de Saint-Jean-de-Luz qui s’est découvert une passion pour le conte.Le principe de la soirée associe un auteur originaire du Pays basque et la découverte d’un vin du cruconcoctée par les Caves Nicolas de Saint-Jean-de-Luz, partenaires de l’opération.En janvier, Olivier Deck a inauguré le cycle des Z’apéros du 20 avec la présentation de son roman, LaNeige éternelle (Albin Michel) autour de la confrontation rude mais tendre entre Fred, un gamin de laville et son grand-père paysan dans les Landes. Et comme Olivier Deck a plus d’une corde à son arc, ila aussi empoigné sa guitare ce soir-là. Ambiance garantie… Chaque mois, un nouvel auteur est invité :en février, Hasier Etxeberria a évoqué La Ballade d’Inessa (éditions Quai Rouge) ; en mars, Fred Fort –auteur de Contes du vent et d’eau, éditions Pyrémonde – a lu une sélection de ses poèmes et des poèmesde Léo Ferré ; en avril, Éric Mailharrancin a parlé de son livre Le Refuge d’Iparla (éditions Elkar) ; enmai, ce fut au tour de Beñat Olhakoa pour son roman Bixente et Xugun (Thélès), accompagné de lamusique de Paco Diaz.Après la relâche de juillet-août, les Z’apéros du 20 reprendront en septembre – Itxaro Borda fera partiedes prochains rendez-vous – et se concluront le 20 janvier 2007 par une grande fête autour des auteursinvités en 2006. À cette occasion, Vincent Lafon éditera un livret réunissant des extraits de livres qu’il adécouverts et particulièrement aimés pendant ses vingt ans de métier. Il offrira ce petit livre au format depoche à ses clients les plus fidèles.Vingt ans, c’est l’enfance de l’âge dit-on…Et pourtant, Vincent Lafon envisage un lifting et une refonte de sa librairie qu’il a reprise en 1986.Idéalement située au cœur de Saint-Jean-de-Luz, sur la place Louis-XIV, la petite librairie-presse à ladevanture verte offre un assortiment de plus 12 000 titres sur 60 mètres carrés. Ses deux points forts sontle régionalisme (18 % du CA) et la littérature autant en poche qu’en grand format (25 %). L’activité estsaisonnière, mais le livre représente près de 50 % du chiffre d’affaires.Face à une concurrence accrue des chaînes spécialisées et de la grande distribution sur le pôle Bayonne-Anglet-Biarritz, elle se devait de réagir. Et pour capter de nouveaux publics, la librairie a besoin de fairepeau neuve. Des travaux vont donc être entrepris avec le soutien de l’État et de la Région Aquitaine dansle cadre du protocole de développement de la librairie indépendante : entrée plus large pour faciliter lacirculation, porte automatique, vitrines plus ouvertes pour une meilleure lisibilité, couleur plus vive.Vincent Lafon réaménagera également l’intérieur et développera deux secteurs en pleine progression : lerégionalisme (aujourd’hui 2000 titres) et la littérature en langue basque. Il envisage de spécialiser salibrairie en présentant l’intégralité de la production touchant au Pays basque, représentée par une quinzainede maisons d’édition régionales. Il a aussi constaté une demande croissante de lecteurs bascophones etenvisage l’ouverture d’un rayon littérature en langue basque, pour adultes et jeunes.Il entend ainsi donner un nouvel essor à sa librairie qui sera aussi soutenu par le maintien de nombreusesactions : rencontre d’auteurs, de conteurs dans le cadre de « Bodégart » qu’il a créé pour animer la vieluzienne, des dédicaces dans sa librairie, ou autres animations dans le cadre de partenariats avec la biblio-thèque municipale ou la ville de Saint-Jean-de-Luz. Sans oublier l’organisation chaque année des« Rencontres du livre d’image du Pays basque » : la 4e édition a lieu en décembre 2006 et réunira unedouzaine d’auteurs de 10h à 18h30.

Catherine LefortLibrairie Louis XIV13, place Louis-XIV – 64500 Saint-Jean-de-LuzTél. 05 59 26 02 20 Fax : 05 59 26 26 23Courriel : [email protected]

La bibliothèque départementalede Lot-et-Garonne et son réseau :entretien avec Ghislain Faucher, directeur

La bibliothèque départementale de prêt de Lot-et-Garonne s’appelle en fait « bibliothèque départe-mentale ». Que signifie cette différence ?GF : Le terme « prêt » a été abandonné à l’initiative de Marie-Claude Julié lorsqu’elle dirigeait cet éta-blissement car il apparaissait comme extrêmement restrictif. Les bibliothèques départementales ont beau-coup évolué ces vingt dernières années en devenant des services des Conseils généraux. Si elles conti-nuent d’être « les bibliothèques des bibliothèques municipales », leurs missions ne se limitent plus auseul prêt de documents. En Lot-et-Garonne, comme dans d’autres départements, la bibliothèque dépar-tementale joue un rôle de conseil auprès des élus et des professionnels, fournit des prestations d’assis-tance technique, intervient dans l’aménagement culturel du territoire, met en œuvre une importante poli-tique de formation professionnelle et impulse aussi des projets d’animation. Elle est donc bien plusqu’une bibliothèque de prêt.

Y a-t-il ici comme dans d’autres départements, un plan départemental de lecture publique ?GF : Les choses n’ont pas été formalisées ici de la même manière que dans certains départements voisinsmais un ambitieux dispositif de développement de la lecture publique existe bel et bien. Il a vu le jour en1997 et s’appuie sur :– une politique de conventionnement qui définit plusieurs niveaux de bibliothèques et fixe, pour chaquetype d’équipement, les droits et obligations des communes et du département ;– des régimes de subventions qui découlent de ces conventionnements.

L’objectif, à l’instar des plans de lecture publique des autres départements, était donc de construirele réseau ?GF : Il s’agissait de structurer le réseau et de mettre en œuvre un maillage cohérent du territoire.Aujourd’hui. Cette architecture est constituée :– d’une quinzaine de bibliothèques municipales professionnelles, le plus souvent à vocation intercom-munale, baptisées chez nous « points d’appui » ;– d’une cinquantaine de bibliothèques dites « relais » dont une dizaine à vocation intercommunale ;– de près de cent équipements de proximité appelés « points lecture » majoritairement rattachés à unebibliothèque « relais » ou « point d’appui » grâce à des accords de coopération intercommunale.

Justement, comment la coopération intercommunale s’organise-t-elle dans votre département lorsqu’ils’agit de bibliothèques ?GF : Il y a plusieurs niveaux de coopération intercommunale. En Lot-et-Garonne, deux intercommunali-tés seulement, celles du Monflanquinois et celle de Laroque-Timbaud, gèrent la lecture publique dans lecadre d’une communauté de communes. Le plus souvent, la collaboration se traduit par des conventionsentre une ville centre et plusieurs communes qui lui sont associées ou entre une ville-centre dotée d’unebibliothèque et la communauté des communes qui regroupe les autres communes du secteur. Dans tousces cas, la bibliothèque de la ville-centre reste un équipement municipal mais son caractère intercom-munal est reconnu par les communes voisines qui acceptent le principe d’une participation au coût defonctionnement des bibliothèques du territoire. Chaque convention fixe les modalités de cette participa-tion. Nous sommes donc dans un système extrêmement souple qui laisse beaucoup de liberté à chaquesecteur qui adopte ce principe de coopération intercommunale.

Comment cette nouvelle architecture du réseau est-elle prise en compte dans les aides duDépartement ?GF : Cette architecture s’accompagne d’un régime de subventions « lecture publique » qui prévoit, pourchaque type d’équipement, des aides à la construction, à l’équipement mobilier, à l’équipement infor-matique, à la constitution de fonds et au recrutement de personnels professionnels. De plus, les transportsdes scolaires vers les bibliothèques peuvent être pris en charge par le Département dans le cadre d’uneconvention éducative signée avec l’Inspection académique. Les subventions sont plafonnées mais ce plafond varie en fonction de la dimension de l’équipement et deson caractère intercommunal. Les aides sont doublées lorsque la vocation intercommunale de la bibliothèqueest reconnue. Ce dispositif, créé il y a dix ans, a eu un effet très positif : il a bénéficié à 56 collectivités,accompagné la construction de sept équipements dont quatre bibliothèques professionnelles (Aiguillon,Astaffort, Nérac, Bon-Encontre) et soutenu la création de quinze emplois de la filière culturelle.

Comment voyez-vous aujourd’hui l’évolution du réseau ? Y a-t-il un catalogue départemental ?GF : Il y a déjà plusieurs années que notre site existe et la BD 47 a été une des premières en France àmettre son catalogue en ligne. En revanche, nous n’avons pas de catalogue regroupant sur un même sitel’ensemble des ressources documentaires de Lot-et-Garonne. Nous réfléchissons à l’opportunité d’un telcatalogue mais nous n’avons pas fait ce choix, en tout cas, pas encore. Néanmoins, la situation évoluepuisque nous allons profiter du changement prochain de notre système informatique pour développer unIntranet des bibliothèques lot-et-garonnaises. Un certain nombre de services gérés aujourd’hui manuel-lement pourront rapidement passer par ce réseau informatique, à commencer par le service réservations.

Quid des Pays ?GF : Il y a cinq Pays en Lot-et-Garonne. Un découpage territorial plutôt adapté à nos activités puisquechaque assistant qualifié de conservation est responsable d’un secteur géographique de type Pays. Cedécoupage s’est substitué à l’ancienne répartition par canton, incompatible avec les nouvelles réalités ter-ritoriales. La bibliothèque départementale compte six secteurs alors qu’il n’y a que cinq Pays (Lot-Ouest,Lot-Est, Albret, Agenais, Dropt, Val-de-Garonne-Gascogne) car le Pays du Lot, très étendu et bien équipé,a été divisé en deux. Ce découpage est entré en application en septembre 2005. Il permet d’avoir unemeilleure lisibilité du niveau d’équipement des différents secteurs géographiques du département et,espérons-le, une plus grande efficacité de l’action de la BD 47.

Quels sont vos moyens en personnel ?GF : Le Lot-et-Garonne compte un peu plus de 300 000 habitants, dont 243 000 à desservir. La biblio-thèque départementale emploie 22 agents. Ses effectifs sont stables après avoir connu une croissanceimportante dans les années 90. Par contre, ce sont au total 600 personnes (450 bénévoles et 150 salariés)qui sont impliquées dans le fonctionnement des bibliothèques. Il faut souligner le dynamisme de ceréseau rural qui ne pourrait fonctionner sans cette interactivité entre salariés professionnels, salariés poly-valents et ces équipes de bénévoles auxquels nous nous efforçons de donner une formation élémentaire.

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Quelles sont vos collaborations avec les villes de plus de 10 000 habitants ?GF : Il nous arrive de coopérer avec les trois communes de plus de 10 000 habitants que sont Agen,Marmande et Villeneuve, autour de manifestations comme le Salon du livre de Villeneuve-sur-Lot ou lesSoirées contées mais elles ne font pas partie de notre réseau et les partenariats sont donc très limités. Enrevanche, les bibliothèques des communes périphériques de ces villes bénéficient du soutien de la biblio-thèque départementale. Or, ces communes appartiennent à des agglomérations gérées en intercommuna-lité. Ces trois grandes intercommunalités ne se sont pas forcément dotées de la compétence culturelle,celles qui ont cette compétence n’ont pas encore choisi d’y inclure la lecture publique mais la questionfinira par se poser. Les décisions qui seront prises alors auront obligatoirement des incidences sur nosprincipes d’intervention.

Quels sont les modes d’intervention actuels de la bibliothèque départementale ?GF : La bibliothèque a abandonné le prêt direct depuis longtemps. Les tournées de bibliobus existent tou-jours mais elles sont beaucoup moins nombreuses que par le passé, du fait de la structuration du réseau :la bibliothèque départementale travaille avec la ville-centre qui diffuse elle-même les documents auprèsdes communes associées dotées de points lecture. Par contre, nous avons instauré un système d’échanges sur place qui permet aux bibliothèques de béné-ficier dans nos locaux d’un plus large choix de documents (150 000) que dans les bibliobus (3 000) etnotre service « réservations » ne cesse de se développer. Il nous permet d’être beaucoup plus réactifs faceaux demandes des bibliothèques municipales auxquelles nous livrons les titres qu’elles demandent grâceà une navette.Pour l’instant, la bibliothèque départementale propose à son réseau un fonds de 270 000 documents :250 000 imprimés et 20 000 documents sonores auxquels s’ajoutent des CD-Roms mais, contrairement àcertaines BDP, nous n’avons pas constitué de fonds DVD.

Quelle communication avec le réseau ?GF : La nouvelle répartition géographique en six secteurs nous a conduits à programmer des réunions desecteur pour diffuser l’information auprès de notre réseau et pour écouter les suggestions et critiques denos collègues des bibliothèques municipales. Ce processus vient juste de démarrer et nous n’avons doncpas assez de recul.En revanche, nous communiquons beaucoup par l’intermédiaire de notre site Internet et par le biais derencontres thématiques : présentation en décembre de notre programme de formation de l’année à venir,etc. Nous réfléchissons aussi à la mise en chantier d’une « lettre d’info », support qui existe dans de nom-breuses BDP et qui nous semble intéressant.

Et la formation ?GF : C’est un axe fort de notre politique, avec un programme annuel composé d’une vingtaine de stagesreprésentant environ quarante jours de formation. Ce programme touche chaque année entre 250 et 300personnes et concerne trois grands secteurs :– la gestion des bibliothèques, y compris le module « formation élémentaire » ;– la connaissance des fonds et des publics ;– l’animation et l’action culturelle.Ce dispositif est complété par deux commissions de sensibilisation :– une commission jeunesse, qui réunit autour de la bibliothèque départementale les bibliothèques duréseau pour parler de littérature jeunesse, réaliser des bibliographies thématiques, organiser des ren-contres d’auteurs… ;– une commission Petite enfance, qui rassemble de la même façon des bibliothécaires mais aussi des pro-fessionnels des structures « petite enfance » du département pour un travail sur l’album, les livres pourles tout-petits, l’utilisation de la lecture dans les PMI ou les crèches…

À propos d’animation, la BD 47 s’est engagée depuis longtemps dans la programmation d’un festivalde conte. Qu’en est-il aujourd’hui ?GF : Les Soirées contées ont été créées en 1991 et ont connu rapidement un succès important. Cette opé-ration, au-delà de son intérêt artistique, a aussi permis de fédérer le réseau en rassemblant les profes-sionnels autour d’un projet culturel commun. Au bout de quinze années de festival, nous nous apprêtonsà prendre certains virages. Nous sommes notamment en train de mettre en place une résidence de conteurqui se déroulera à l’automne 2006.

Quelles sont vos actions dans le domaine de l’économie du livre ?GF : Trop souvent méconnue des bibliothécaires, l’économie du livre est un sujet qui m’est extrêmementcher. Tant de bêtises sont véhiculées sur la chaîne du livre et des métiers qu’il est vraiment indispensablede transmettre quelques « fondamentaux » à toutes les personnes impliquées dans la vie des biblio-thèques.Nous avons donc tenu à créer, au sein de la formation élémentaire et en partenariat avec l’ARPEL et lesLibrairies Atlantiques, un module consacré à cette question essentielle. Ce module est ouvert aussi à tousles professionnels. La situation de la très fragile librairie indépendante se trouve évidemment au cœur dece sujet. Elle constitue un enjeu considérable auxquel nous essayons de sensibiliser nos dépositaires.

Comment travaillez-vous avec les autres services du département (Archives départementales, réseaudes musées…) ?GF : Il nous arrive de coopérer de façon ponctuelle avec le service patrimoine culturel du Conseil géné-ral, les Archives départementales ou l’ODAC. Ce fut récemment le cas pour deux commémorations lot-et-garonnaises : le centenaire de l’accession à la présidence de la République d’Armand Fallières et lecinquantenaire de l’arrivée dans notre département (à Sainte-Livrade) des rapatriés d’Indochine. Au-delàde ces collaborations liées à des événements particuliers, nous sommes en train de travailler ensemble àl’élaboration d’un projet culturel départemental.

Ces partenariats m’amènent à poser la question de l’évolution des missions des bibliothèques dépar-tementales. Comment voyez-vous cette mutation annoncée ?GF : Les missions des BDP ont déjà beaucoup évolué ces dernières années et la BD 47 a été pionnièredans certains domaines. Dans l’avenir, il me semble que la structuration du réseau restera une de nos mis-sions essentielles. Les besoins en formation vont eux aussi demeurer importants dans ce métier enconstante évolution. Les transformations les plus spectaculaires vont certainement concerner le prêt dedocuments avec des modalités de desserte qui sont encore appelées à se transformer et de nouveaux sup-ports qui vont probablement se généraliser.Le développement d’Internet dans les médiathèques du réseau s’inscrit de façon naturelle dans cette évo-lution. L’enjeu est de déterminer pour ce nouvel outil des pratiques compatibles avec les missions desbibliothèques. On sait aujourd’hui que de nombreux usagers fréquentent les bibliothèques régulièrementparce qu’ils y trouvent un accès facile à Internet mais sans prendre la peine d’ouvrir un livre. Ce constatsoulève des interrogations sur le rôle des bibliothèques publiques.

Propos recueillis par Marie-Thérèse Cavignac

Contact : Bibliothèque départemental de Lot-et-GaronneRue du Pont de Marot - BP 947301 Villenave-sur-lot cedexTél. 05 53 40 14 40Couriel : [email protected] : www.lot-et-garonne.fr/bd47

La librairie Pour signaturea changé de peauInaugurée le 5 mai dernier, la librairie Pour signature àRibérac s’est installée dans ses nouveaux locaux il y a un an(voir article de Lettres d’Aquitaine de juillet 2005). Voici unpetit aperçu de la librairie toute neuve du 3 bis rue du 26 mars.

Ghislain Faucher

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Lettres d’Aquitaine

DOSSIER : LES 25 ANS DE LA LOI LANG

Cela paraît si loin. Presque figédans le temps. Si évident, quele principe semble perdurerdepuis des siècles. Et pourtant…Cette loi ne compte que vingt-cinq printemps.Une belle jeune fille, en somme. Et pourtant…Rappelez-vous. En cette fin de XXe siècle, nosdoctes experts en « déclinologie » – une spécialité« scientifique » renaissante aux alentours detoutes nos dates butoirs, – nous promettent un ave-nir cataclysmique pour le petit commerce decentre-ville. « D’ailleurs, claironnent-ils, voyez,entre autres, ces petites boutiques de disquairesqui disparaissent de nos quartiers les unes aprèsles autres au profit des hypermarchés envahissantnos périphéries. Voici la fin des magasins deproximité… » Si ce mauvais augure, hélas, serévèle en partie vrai en certains domaines, la loisur le prix unique du livre a sauvé de la ruinenombre de librairies à travers la France.C’est vrai, il n’y a plus de détaillants spécialisésdans la vente des enregistrements musicaux (maisqu’adviendra-t-il tout prochainement à leur tourdes rayons des grandes surfaces confrontés autéléchargement ?).En attendant, le livre, même s’il traverse égale-ment une période difficile, a su conserver jusqu’àprésent la pérennité qu’il mérite, grâce à l’appli-cation de cette loi de 1981, dite loi Lang.C’est pourquoi, nous avons voulu rencontrer cet« heureux papa »1.

Comment est advenue cette loi qui porte votrenom ?JL : En fait, c’est le fruit d’une longue maturationet de nombreuses rencontres et discussions aveccertains éditeurs et écrivains qui, depuis quelquetemps, réclamaient une véritable mesure pour lasauvegarde et la démocratisation de l’écrit. Maisce « prix unique du livre » permettant d’éviterl’inévitable « marchandisation » de la créationétait loin de mobiliser les énergies des profession-nels ! Nous étions dans la deuxième moitié desannées 70. J’étais alors le conseiller pour la cultu-re et les sciences de François Mitterrand, premiersecrétaire du Parti socialiste et futur candidat à laprésidence.Le gouvernement de Raymond Barre2, par l’entre-mise de son ministre de l’Économie, RenéMonory, avait rédigé un texte dit du « prixconseillé » qui se traduisait surtout par un énormeavantage pour les grandes surfaces. Ils pouvaientainsi proposer comme ils l’entendaient les rabaissur leurs prix d’appel. Il faut d’ailleurs signaler lerôle destructeur à cette époque que jouait la Fnacdans ce domaine. A contrario, une véritable prisede conscience apparaissait chez certains éditeurs,écrivains, libraires ou journalistes que je rencon-trais lors de mes consultations. Parmi eux, princi-palement l’éditeur et auteur Jérôme Lindon à quinous devons rendre hommage. Son intelligence,sa vision et sa vigueur d’esprit dans la défense deses convictions m’ont très vite séduit. Avec l’aidede Rodolphe Pesce, socialiste de la Drôme, noussommes parvenus à convaincre le candidat puisprésident Mitterrand.Il ne faut pas croire que cette idée était tombée duciel avec la victoire de 1981. Simplement nousavions réfléchi et nous nous étions dit : « Si ongagne, on fera cette loi. »Mais même après avoir gagné cela ne se révèlaitpas facile à réaliser. J’avais oublié – et je suisimpardonnable car je suis professeur de droit ! –qu’une loi portant dérogation (Constitution obli-ge) se révèle plus longue à faire voter et plus com-pliquée à promulguer qu’un simple arrêté. Et cefut un difficile combat pour y parvenir. Une véritablecourse d’obstacles. Il fallait donc foncer.

Si je n’avais pas proposé tout de suite ce texte etréussi à faire adopter cette loi peu après le 10 mai,en Conseil des ministres (fin juin), la conjurationdes lobbies l’eût empêchée ! D’ailleurs, même sile président et Jacques Delors (alors ministre del’Économie du gouvernement Mauroy) me soute-naient, malgré l’avalanche de lettres, de télé-grammes et de pressions de toutes sortes, la résis-tance était forte chez nombre de mes collègues. Ledébat s’éternisait. Alors j’ai fait passer un petitmot à Gaston Defferre (alors ministre del’Intérieur et de la Décentralisation) sur lequelj’avais écrit : « Gaston, aidez-moi ! » Defferre étaitconvaincu de par lui-même mais aussi par sonépouse, Edmonde Charles-Roux, femme de lettresbien connue. Gaston possédait un charisme absoluet sa force de persuasion était telle qu’enfin letexte fut adopté.Mais ce n’était pas fini, il fallait maintenantconvaincre les acteurs du livre encore rétifs. Et ilsétaient nombreux. Sur les deux syndicats delibraires, l’un était pour et l’autre contre !Beaucoup d’éditeurs, les grands groupes bien sûr,mais même Gallimard, s’élevaient encore contrecette mesure qui pensaient-ils attentait à leurslibertés et préféraient soutenir le « prix conseillé »de nos prédécesseurs. Quant à la presse, elle serévélait totalement hostile, de Libération auNouvel Observateur, pour ne citer que la presse degauche. Celle de droite, je préfère ne pas en parler.Nous ne trouvions des défenseurs qu’auxNouvelles littéraires et au Monde ! Pour ce qui estdu Parlement, nous étions majoritaires àl’Assemblée nationale mais au Sénat ce fut uneautre affaire ! Heureusement, Maurice Schumann,plutôt à droite mais écrivain et académicien fran-çais, se fit notre défenseur et parvint à rallier sescollègues, et la loi fut enfin votée et ratifiée.Ce qui n’empêchait pas les combats d’arrière-garde de la grande distribution, et entre autres, lesdirigeants de la Fnac ou des centres Leclerc, pré-férant se mettre en contravention avec le droitcommun et risquer ainsi les foudres de la répres-sion. Car il nous fallait bien en passer par là : pro-cès-verbaux, tribunal, amendes, etc. Cependant,Leclerc n’hésitait pas à nous poursuivre lui aussi.Il parvint même à ce qu’une cour d’appel saisissela Cour de justice européenne sous le prétexte quenous entravions ainsi la libre circulation et la libreconcurrence entre membres de l’Union ! Ce quinous obligeait à expliquer notre démarche à tousnos partenaires (heureusement nous n’étions pasencore vingt-cinq !) et leur faire accepter cettedérogation culturelle d’un État. Un an de procé-dures supplémentaire ! mais, ouf… l’ironie àvoulu que depuis, environ la moitié des paysmembres aient accepté cette mesure. Le prixunique du livre est, de toute évidence, on s’enrend compte aujourd’hui, la première loi d’écono-mie durable. C’est-à-dire, l’idée qu’une loi puissefaire prévaloir un impératif de longue durée surune rentabilité à court terme. À l’époque nousétions encore loin de cette notion.

Comment lutter contre ceux qui fraudent aujour-d’hui encore, plus que jamais ?JL : Je pense qu’il faut agir avec fermeté. Se montrerparticulièrement vigilant. Et tout d’abord dresserun nouvel état des lieux, une véritable radiogra-phie de la situation actuelle à travers notre pays.Car il ne s’agit pas uniquement pour moi d’unsimple problème de prix. Il s’agit de réfléchir àl’acculturation de notre société, véritable terreuravec le chômage, des violences que nous connais-sons et qui ne manqueront pas d’empirer si nousne faisons rien. Comme disait Victor Hugo :« Ouvrez des écoles plutôt que des prisons. » Etque penser de la « best-sellarisation » généralisée,du traitement indigne de la littérature par lesmédias et surtout par les télévisions, y compris deservice public !

Que pensez-vous à ce propos de la prochaineintroduction de la publicité pour les livres à latélévision ?JL : C’est un désastre, il faut absolument empêchercela ! Les effets seront catastrophiques pourl’écrit. Que deviendra alors la diversité culturelle ?Ce serait la « marchandisation » totale des esprits.Ce qui a tué le disque et les disquaires, c’est enpartie la publicité pour ce moyen d’expression.Voilà le règne de l’argent roi ! Seul celui qui apayé sera connu ! Allons… il est temps de réagir.Mais il sera difficile de remonter la pente. Il fautque le livre, la littérature dans sa grande diversitérestent au cœur du savoir. Je suggère à nos gou-vernants actuels un peu moins de coups de men-ton franchouillards mais avant tout une véritableaction en profondeur alors que par exemple dansle cadre du rayonnement culturel de notre langue,les centres culturels et les lycées français à l’étran-ger ferment les uns après les autres ou connaissentdes difficultés croissantes. Il faut redonner à laculture, à l’éducation, à la recherche, à l’esprit lapremière place. C’est pourquoi toute mon existencej’ai réclamé et je continue – et continuerai – deréclamer, une culture élitaire pour tous !

Entretien avec Jack LangEntretien réalisé le 2 juin 2006 par ClaudeVillers, président de l’ARPEL Aquitaine.

1. Jack Lang est candidat à la candidature du Parti socialiste, qui n’a pas encore désigné son représentant officiel pour les électionsprésidentielles de 2007 à la date de cette rencontre.2. Premier ministre du président Giscard d’Estaing.

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Lettres d’Aquitaine

25 ans de la loi LangEntretien avec Guillaume Husson, chef du département économiedu livre à la DLL (Direction du livre et de la lecture au ministèrede la Culture)

Chacun s’accorde à dire que la loi Lang sur le prix unique du livre a permis de préserver un réseaude librairies indépendantes en France, et par voie de conséquence, une offre éditoriale diversifiée.Assortie des nouvelles dispositions sur le plafonnement des remises aux collectivités, cette loi à elleseule ne peut cependant pas supprimer toutes les menaces qui pèsent sur le livre et les professionsqui en vivent : concentration des grands groupes d’édition et de diffusion-distribution, production delivres pléthorique, numérisation…N’y a-t-il pas un certain paradoxe, alors que le secteur est protégé par des dispositifs législatifs, quetout un pan de l’économie du livre – notamment les petites structures indépendantes – se trouve fra-gilisé ?GH : Il faut tout d’abord effectivement souligner le bilan positif de l’application de la loi de 1981 sur leprix unique du livre. En corrigeant les mécanismes du marché, la loi du 10 août 1981 a renforcé la recon-naissance de la spécificité du livre en soulignant qu’il ne pouvait être réduit à un produit marchand bana-lisé. Cette loi a permis de développer et de moderniser un réseau dense et varié de librairies sur l’en-semble du territoire. Son principal objectif étant bien de défendre la diversité et la richesse de la créationà travers la diversité et la richesse du réseau des librairies.

La librairie indépendante représente en effet plus de 40 % du marché de la vente au détail. Pour certainstypes de fonds, certaines nouveautés ou certains éditeurs, cette part devient largement majoritaire. Lalibrairie n’est donc sans doute pas la mieux placée pour « faire masse » sur les titres de grande diffusion.Mais elle demeure incontournable pour donner, à l’origine, une audience aux livres de création et, dansle temps, pour maintenir ces ouvrages, devenus références, à la disposition du public.

Si les objectifs poursuivis par la loi de 1981 ont été en large partie atteints, la concentration des pointsde vente du livre rappelle néanmoins de plus en plus vigoureusement que les équilibres qui prévalentencore ne seront sauvegardés que par un engagement des professionnels eux-mêmes en faveur de la régu-lation du marché du livre et de la diversité de ses acteurs, auteurs, éditeurs et des libraires.Par ailleurs, gardons-nous de tomber dans la « sinistrose ». Le marché du livre n’est pas monolithique.L’édition française est à la fois l’une des plus concentrées parmi les grands pays développés et l’une desplus diversifiées avec des centaines d’éditeurs qui s’engagent au quotidien pour défendre une certaineidée de la création faite d’exigence et de qualité. La librairie est fragile et soumise à une concurrencecroissante. C’est en même temps un secteur particulièrement entreprenant au sein duquel les initiativescollectives et individuelles se multiplient, comme nous pouvons le constater dans les dossiers que nousexaminons à l’ADELC1 et au CNL2. Le rôle des pouvoirs publics, c’est d’aider à maintenir ces espacesde créativité, de liberté ou de prise de risques. Si ce rôle de régulation est de plus en plus indispensable,l’intervention publique n’est pas pour autant une condition suffisante pour maintenir à elle seule lesgrands équilibres du secteur du livre. La responsabilité est partagée avec, en premier lieu, les profes-sionnels du livre mais également les médiateurs et les lecteurs eux-mêmes.

Quelles mesures faudrait-il envisager pour préserver l’équilibre du secteur ?GH : La priorité pour préserver cet équilibre, c’est d’intervenir, en aval de la chaîne, pour donner un maxi-mum de chances – et de temps… – à chaque titre pour rencontrer son public. Cette priorité se décline endeux volets. Le premier concerne le renforcement du soutien à la librairie et a donné lieu à une commu-nication du ministre en Conseil des ministres au mois d’octobre dernier. Nous travaillons donc sur plu-sieurs mesures : allégements fiscaux, aides à la transmission des librairies, incitation à la présence accruede livres de fonds en librairie.

Le deuxième volet touche la diffusion et la distribution de la « petite édition » et se concrétise à ce jourdans le projet « Calibre » élaboré avec le syndicat national de l’édition. Ce projet, qui fait actuellementl’objet de nombreuses discussions avec les éditeurs et les libraires, y compris en régions, vise à proposerà ces derniers une nouvelle offre de distribution qui évite les écueils rencontrés, par le passé, par de nom-breuses structures de distribution dédiées à la « petite édition », facilite les relations entre les libraires etles éditeurs de petite taille, accroisse les ventes de ces derniers tout en leur permettant de tirer un meilleurparti des outils interprofessionnels existants. Si la Direction du livre et de la lecture soutient ce projet,c’est parce qu’il apporte une réponse concrète au problème lancinant de la distribution des « petits édi-teurs » et qu’il s’inscrit dans une logique et un fonctionnement guidés par l’intérêt général.

Par ailleurs, la Direction du livre et de la lecture a engagé avec les professionnels une réflexion, intitulée« Livre 2010 », afin de mieux appréhender et d’anticiper les mutations en cours dans notre secteur etd’adapter en conséquence les modalités de l’intervention publique.

Va-t-on vers une meilleure prise en compte de la spécificité des industries culturelles, et plus parti-culièrement du secteur du livre, au plan européen ? GH : Le livre, de par son rôle culturel et économique – il s’agit de la première industrie culturelle nonaudiovisuelle – sur notre continent mériterait d’être davantage pris en compte, par exemple en ce quiconcerne la traduction des œuvres européennes, la promotion de l’édition européenne en dehors de notrecontinent ou les actions susceptibles de favoriser la présence des littératures européennes dans les librairies.

Au plan économique et juridique, le livre, comme les autres industries culturelles, est assimilé, au niveaueuropéen, à une industrie comme une autre. Les règles en matière de marché intérieur et de concurrences’y appliquent indistinctement, ce qui permet à la Commission européenne de s’assurer de la libre cir-culation des œuvres sur notre continent ou de veiller à ce que les concentrations entre les grands acteursne faussent pas la concurrence. Il est souhaitable que les spécificités culturelles et économiques de cemarché soient davantage systématiquement prises en compte lorsqu’il s’agit d’étudier la conformité desdispositifs d’aides publiques ou des mécanismes de régulation tels que le prix unique avec les règles dutraité. C’est d’ailleurs ce que ce dernier permet déjà théoriquement de faire, puisqu’il précise dans unedisposition horizontale que la Communauté doit tenir compte des aspects culturels dans toutes ses actionsafin notamment de respecter et de promouvoir la diversité de ses cultures.

Par ailleurs, au plan international, cette prise en compte de la spécificité des industries culturelles s’estrécemment concrétisée par la signature de la convention Unesco sur la protection et la promotion de ladiversité des expressions culturelles signée le 20 octobre 2005 à l’élaboration de laquelle la France a for-tement contribué. Ce texte, signé par la Commission européenne, les États membres et de nombreuxautres États dans le monde, proclame solennellement le droit souverain pour les États de mettre en œuvredes politiques culturelles, de protéger et de promouvoir la diversité culturelle.

Dans le cadre de l’OMC3, la convention de l’Unesco doit permettre de prendre en considération les objectifsde diversité culturelle dans la négociation des accords commerciaux.

La convention Unesco représente un pas en avant très important pour la protection et la promotion de ladiversité culturelle au niveau international. Cette convention aura donc dès son application un impactsubstantiel pour le secteur du livre.

Propos recueillis par Catherine Lefort1. ADELC : Association pour le développement de la Librairie de Création2. CNL : Centre National du Livre3. OMC : Organisation Mondiale du Commerce

Entretien avec Frédéric Inizan, librairie L’Orange bleue à Sarlat

Quel bilan faites-vous de la loi Lang sur le prix unique du livre et de ses corollaires : le plafonne-ment des remises aux collectivités et de la réforme du code des marchés publics ?FI : Une petite librairie indépendante comme la mienne ne peut faire de la loi Lang qu’un bilan extrê-mement favorable. Il est certain qu’il y a cinq ans, lorsque j’ai créé L’Orange bleue, sans le prix uniquedu livre je n’aurais même pas songé à tenter l’aventure déjà risquée avec cet encadrement législatif.Sans cette loi ma librairie n’existerait pas.

Y a-t-il selon vous des objectifs qui n’auraient pas été atteints ou des effets induits ? Et quellesmesures faudrait-il prendre ?FI : Je regrette que cette spécificité du livre, pas de concurrence sur les prix, soit méconnue de nosclients. Il est vrai que le prix n’est pas vraiment unique puisqu’il y a une remise possible de 5 %. Lessupermarchés, spécialisés ou pas, développent une sorte de désinformation pour laisser croire que lelivre est moins cher chez eux à l’image des autres produits comme le CD, le DVD, le saucisson ou laboîte de petit pois (prix FNAC par exemple). Il faudrait que ce type d’affichage en magasin soit stric-tement interdit et que la remise de 5 % ne soit possible qu’avec la carte de fidélité. Étendre la loi Langaux autres produits culturels comme les CD et les DVD est une idée à creuser. Pour ce qui est de laloi Tasca, je ne suis concerné qu’à la marge mais je trouve le système de recouvrement des droits d’au-teurs très paperassier.

Compte tenu de la forte tendance ces dix dernières années à la concentration des structures d’édi-tion et de diffusion-distribution, de la concurrence de plus en plus âpre avec les chaînes spécia-lisées, la grande distribution, du développement de la vente en ligne, quelle vision avez-vous dumarché du livre et de votre métier de libraire indépendant ?FI : Il est vrai que le nombre de nos fournisseurs se réduit avec cette concentration dans la distribu-tion. Si ça continue à ce rythme nous allons devenir des employés de Relais Hachette… Adieu lalibrairie indépendante ! Le risque, pour nous, est bien dans l’organisation du marché et la loi Lang nenous protège que si le marché du livre est divers et si notre subjectivité de libraire peut s’exercer. Laconcentration n’est pas une bonne chose pour nous, c’est évident. Elle n’est pas bonne non plus pourla diversité culturelle et la liberté de penser en général. Mais pour le reste, je suis assez optimiste. Jepense que nos clients viennent pour le service culturel que nous offrons et pour le lien social que nousmaintenons dans nos villes et quartiers. Si nous faisons bien notre travail de commerçant et de diffu-seur culturel, nous n’avons rien à redouter des sites Internet et des hypermarchés.

Propos recueillis par Catherine Lefort

L’Orange Bleue18, rue Fenelon – 24 200 SarlatTél. 05 53 28 61 95

Frédéric Inizan

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Entretien avecDavid Fournol,librairie OscarHibou à BordeauxQuel bilan faites-vous de la loi Lang sur le prixunique du livre et de ses corollaires : le plafon-nement des remises aux collectivités et de laréforme du code des marchés publics ?DF : La loi Lang a permis d’établir une égalitéentre les toutes librairies. Aujourd’hui, la concur-rence ne se joue plus sur le prix mais sur le service,la variété du stock, la qualité des conseils et l’accueil.C’est la compétence et la disponibilité du librairequi fait la différence.

Les collectivités sont les seules à bénéficier de laremise maximale accordée par la loi. (9 % depuis2003). Cela me semble nécessaire que les collec-tivités, qui achètent en masse, puissent bénéficierd’une remise supplémentaire. Il faut aussi garderà l’esprit que le livre est un produit culturel etqu’elles œuvrent à sa mise en circulation.Toutefois, si cette remise n’était pas plafonnée lescollectivités se tourneraient plus facilement versles grandes surfaces d’achat du livre, ce qui seraittrès préjudiciable pour les librairies indépendantesou locales avec lesquelles elles choisissent géné-ralement de travailler.Le choix de titres que les bibliothèques ou lesécoles pourraient proposer à leurs lecteurs seréduirait considérablement au détriment d’unediversité culturelle.

Il y a encore quelques années, la loi permettaitd’offrir une remise bien plus importante aux col-lectivités, jusqu’à 20 %. Si elle est réduite aujour-d’hui, c’est pour permettre aux libraires de rever-ser une partie du prix du livre à une caisse deretraite des auteurs.Si le taux de remise ne peut être plus élevé, c’estaussi parce que les marges que réalise la librairieseront toujours réduites, bien éloignée de celles duvêtement, de la restauration…Le livre n’est pas un produit comme les autres.La loi Lang permet de faire en sorte qu’ils ne soitni bradé ni hors de prix.

Y a-t-il selon vous des objectifs qui n’auraientpas été atteints ou des effets induits ? Et quellesmesures faudrait-il prendre ?DF : Quand ils achètent un livre, la grande majoritédes clients s’intéressent à son prix, c’est bien nor-mal. Une des difficultés quotidiennes pour notrepetite librairie indépendante est de se battre contreles idées reçues des acheteurs.Lors des interventions que nous faisons auprèsdes classes, nous demandons toujours aux élèvess’ils pensent trouver des livres à un prix plus élevédans une petite librairie comme la notre. Ils répon-dent rarement non. Nous leur parlons de la loi surle prix unique du livre en espérant qu’ils passentl’information autour d’eux.La plupart des acheteurs pensent que tous les pro-duits, quels qu’ils soient, sont moins chers dansles grands magasins que dans les boutiques depetites tailles. Et la loi Lang est surtout connuedes professionnels du livre.Communiquer encore et encore sur le prix uniquedu livre me paraît indispensable. Si on regarde lenombre de librairies indépendantes qui existentaujourd’hui, je suis persuadé que c’est en partiedû a l’application quotidienne de cette loi et pourmoi les objectifs sont atteints.

Le bilan pour une librairie comme la nôtre est trèspositif. La librairie Oscar Hibou a le même âgeque la loi Lang et depuis 25 ans nous bénéficionsde ses effets positifs.

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DOSSIER : LES 25 ANS DE LA LOI LANGCompte tenu de la forte tendance ces dix der-nières années à la concentration des structuresd’édition et de diffusion-distribution, de laconcurrence de plus en plus âpre avec leschaînes spécialisées, la grande distribution, dudéveloppement de la vente en ligne, quellevision avez-vous du marché du livre et de votremétier de libraire indépendant ?DF : La concentration des structures d’édition et dediffusion a créé des monopoles. C’est évidem-ment inquiétant de savoir que trois à quatregroupes seulement dirigent la chaîne du livre enFrance. Cela laisse peu de place à l’exception et àla concurrence, toujours au prix de la diversité.La grande distribution respecte en général la loiLang, mais obtient plus de facilités de la part deséditeurs. Bien évidemment, ses bénéfices sontsans comparaison avec ceux de l’ensemble deslibrairies indépendantes. Mais aujourd’hui, mêmesi le nombre de titres référencés est en progressiondans les grandes surfaces, elles privilégient la ren-tabilité et la nouveauté. C’est là que la librairieindépendante a une carte à jouer en proposant unfonds d’ouvrages plus riche.Ces dernières années, le boum des ventes surInternet a, lui aussi, considérablement modifié leshabitudes des acheteurs désireux de faire desbonnes affaires ou de gagner du temps. Le prixdes livres y est soumis aux mêmes règles maisbeaucoup de libraires sont obligés de créer unelibrairie parallèle sur le Net pour conserver leurclientèle. D’autres se servent de cet intermédiairepour dégraisser discrètement leur stock.

L’acheteur ne devrait y trouver que des ouvragesd’occasions ou à prix légaux. Internet est devenuun outil indispensable dont nous nous servonstous les jours pour communiquer. Pourtant, nousrenonçons à ouvrir une vente en ligne dans notrelibrairie car il nous tient à cœur de rester encontact avec les lecteurs, de pousser en avant desouvrages peu diffusés. Il faut dire que l’augmen-tation des ventes de livres sur Internet n’a pas troptouché notre clientèle. Il est cependant impossiblede dire ce qu’il en sera à l’avenir.

Le monde du livre a profondément changé depuisquelques années. Cette évolution est logique et cesnouvelles données m’ont obligé à reconsidérermon travail car avec des centaines de nouveautéspar mois et une concurrence croissante, il n’y apas de place à l’erreur. Les rapports avec les édi-teurs sont plus difficiles car les groupes financiersont de plus en plus d’exigences. Mais au bout ducompte le plaisir de vendre des livres est toujoursle même. J’ai la chance de gérer une librairie quia encore de l’autonomie et qui peut continuer àfaire ce qu’elle a toujours fait. Vendre les livresqu’elle aime.

Propos recueillis par Catherine Lefort

Librairie Oscar Hibou23 rue Huguerie33000 BordeauxTél. 05 56 44 31 11

Une nouvelletête au SNEChristine de Mazières, quarante ans, conseillèreréférendaire à la Cour des comptes, a été nomméedéléguée générale du Syndicat national del’édition. Elle succède à Jean Sarzana, en postedepuis 1994 et qui a quitté ses fonctions en janvierdernier.Diplômée de l’Institut d’études politiques deParis, ancienne élève de l’ENA, Christine deMazières a notamment été chargée de missionau cabinet de Jean-Marie Rausch au ministèredu Commerce extérieur, puis a travaillé auministère des Finances (Direction des relationséconomiques extérieures) avant de rejoindre laCour des comptes. Elle est par ailleurs membredu directoire de la fondation franco-allemandeGenshagen et présidente de l’associationInitiative Paris-Berlin. Christine de Mazièresest aussi l’auteur de Requiem pour la RDA(Denoël, 1995) et Et si on recommençaitl’Europe par l’école (avec Babette Nieder, édi-tions Eska, 2005). David Fournol

Mathilde Rimauda rejoint l'Arpel AquitaineLe 12 juin 2006, Mathilde Rimaud,28 ans, a pris ses fonctions dechargée de mission Économie dulivre.Elle était précédemment responsable du commercialet de la promotion aux éditions Didier Jeunesse,où elle s'occupait notamment du marketing, dudéveloppement des ventes, de la création et la réa-lisation d'outils de promotion. Elle a aussi étéassistante d'édition et rédactrice chez AlbinMichel Jeunesse, au Centre national de documen-tation pédagogique et chez Edifa Jeunesse.Contact : Mathilde RimaudTél. 05 57 22 40 40 Courriel : [email protected]

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INFORMATIONS :9-10 novembre 2006Ils sont grands ces petits !

Assises de l’édition indépendante, Bordeaux (33)Alors que nous célébrons le 25e anniversaire de la loi Lang sur le prix unique du livre,l’Aquitaine se propose de faire le point sur la situation de l’édition indépendante en région.

Ces Assises se pencheront sur les questions de création, d’économie, de technologies, de société ou encorede politiques publiques. Avec la participation de nombreux acteurs du livre — auteurs, éditeurs, libraires,bibliothécaires, diffuseurs …— de personnalités du monde de la presse, des institutions et des collectivités,ces deux journées d’entretiens et de tables rondes se proposent de dresser des portraits, de retracer desparcours, de mettre en relief des initiatives novatrices ou des projets emblématiques pour mieux cernerle métier d’éditeur indépendant et ses adaptations nécessaires ou espérées, de soulever le débat des aidespubliques.Les Assises de l’édition indépendante se tiendront au Conseil régional d’Aquitaine le jeudi 9 novembrede 13h30 à 18h et le vendredi 10 novembre de 9h à 17h30. Organisées par le Conseil régional d’Aquitaineet l’ARPEL, elles reçoivent le soutien de la DRAC Aquitaine.

> Jeudi 9 novembreDe l’intérêt de l’édition indépendante…14h : Ouverture et introduction15h-16h20 : Profession éditeur : métier ou vocation ?Entretiens avec trois éditeurs16h40-18h : Un « grand » et deux « petits » : concurrence et/ou complémentarité ?Entretiens avec trois éditeursCes entretiens doivent permettre d’esquisser une définition du métier d’éditeur aujourd’hui, et plus encorede ce que signifie être éditeur indépendant installé en région.Dans un métier sans diplôme requis, où la réalité économique est omniprésente, avec la question de larentabilité, y a-t-il un profil type de l’éditeur, ou plutôt des profils d’éditeurs ?Qu’est-ce qu’un choix éditorial ? Comment cohabitent choix éditorial et rentabilité économique ?Comment le livre est-il porté vers les prescripteurs et le lecteur ? Quels choix de diffusion ? Comment seconstruit un catalogue ? Quelles approches de la chaîne du livre ? Une maison d’édition est-elle une entre-prise pérenne ? Quelle est l’incidence de la taille de la maison d’édition sur son activité ? Éditeur à « partentière » et éditeur « en plus d’un autre métier », est-ce la même vision du métier ? Paris/Province, lechoix du lieu d’installation est-il déterminant? Autant de questions essentielles dans l’esquisse des profils.Les stratégies des auteurs en matière de choix d’éditeurs. Certains auteurs reconnus choisissent parallè-lement d’être publiés chez des grands éditeurs et chez de petits éditeurs selon la ligne éditoriale adoptéepar chacun d’entre eux.20h30 : Soirée au Molière-Scène d’Aquitaine. Pièce de théâtre Aïe ! un jeune poète. Adaptation du textede Jean-Pierre Siméon par la compagnie des Songes.

> Vendredi 10 novembreÀ la rencontre avec le lecteur…9h-10h40 : De l’œuvre au livre, de l’auteur au lecteurEntretiens avec un auteur, un diffuseur, un libraire11h-12h40 : Ici et ailleurs, faire connaître les livresEntretiens avec un responsable de bibliothèque, un média et une librairie en ligne.L’éclairage sera ici donné par les acteurs de la chaîne du livre qui évoqueront leur perception de l’éditionindépendante. De l’auteur au lecteur, quels regards sur l’éditeur ? Quelles sont aujourd’hui les relationsentre les acteurs de la chaîne du livre ? Qu’attendent-ils les uns des autres ? Auteur, libraire, diffuseur,bibliothécaire, média, lecteur donneront leurs attentes face à l’édition indépendante.Lorsque 80 % du chiffre d’affaires d’une librairie se font avec moins de 200 éditeurs, comment et pourquoila librairie soutient-elle l’édition indépendante ?Près de 60 % de la diffusion de livres en France sont réalisés par deux groupes. Comment l’édition indé-pendante s’organise-t-elle pour porter le livre vers lecteur ?Quels sont les enjeux de la diffusion-distribution ? La diffusion-distribution remplit-elle aujourd’hui sonrôle de « poumon » de l’édition ?

Table rondeDes exemples de politiques publiques : l’action des collectivités et de l’État au service de la diversité culturelleLe débat porterait sur la mise en place des dispositifs techniques d’accompagnement par les agencesrégionales et les DRAC. Présenter leurs typologies, leurs orientations, leurs objectifs. Le débat ne concer-nera pas les dispositifs financiers mis en place par les différentes structures, mais vers les démarchesadoptées par chacun.L’exemple du CRL de PACA est particulièrement intéressant parce qu’il doit trouver sa place dans unréseau associatif dense lié au livre.La formation, un des dispositifs d’accompagnement pour les petits éditeurs, sera abordée. De même, leparrainage et le mécénat par les structures privées, et les initiatives complémentaires mises en place endirection de la librairie indépendante.

Contacts :Conseil régional d’AquitaineTél. 05 57 57 80 00 Fax : 05 56 51 86 95www.aquitaine.fr

ARPEL AquitaineTél. 05 57 22 40 40 Fax : 05 57 22 40 [email protected]

1. Ils sont grands ces petits ! – Les Assises de l’édition indépendantes ont lieu dans le cadre d’une réflexion sur l’avenir des maisonsd’édition indépendantes et une nouvelle politique d’aide aux éditeurs en Aquitaine, menée par le Conseil régional d’Aquitaine etl’ARPEL – Agence régionale pour l’écrit et le livre. Cette réflexion a pris appui sur un état des lieux réalisé par l’ARPEL Aquitaine etun rapport assorti de préconisations élaboré par l’ASFORED. Une synthèse de cette étude est disponible sur le site Internet del’ARPEL : arpel. aquitaine. fr

L’Institut Eugène Le Roycrée un prix d’aide à l’éditionEn mars dernier, l’Institut Eugène Le Roy s’est doté d’un prix d’aide àl’édition, destiné à soutenir les projets de publication d’ouvrages quimettent en valeur le patrimoine du Périgord, sous toutes ses facettes,quelle que soit la localisation de la maison d’édition.

Le principe de ce prix est le suivant : chaque année un jury, composé de dix membres1, est désigné parle président de l’Institut Eugène Le Roy et se réunit pour choisir les projets en lice. Ouvert à toutesles maisons d’édition, ce prix est doté d’un montant de 8 000 €. Les dossiers de candidature doiventparvenir en trois exemplaires avec les devis estimatifs avant le 30 avril de l’année à l’Institut EugèneLe Roy2. La proclamation du ou des lauréats – un prix peut être partagé entre plusieurs éditeurs, enfonction de l’intérêt et l’importance financière des projets – a lieu au plus tard le 31 octobre. Vingtexemplaires des livres primés doivent être remis à l’Institut.Créé en 1999 par un cercle d’amoureux du Périgord avec à sa tête, Gérard Fayolle – qui fut pendantde nombreuses années président du Centre régional des lettres d’Aquitaine – avec le soutien de la villede Périgueux, l’Institut Eugène Le Roy est un lieu dédié à la découverte et au rayonnement du patri-moine, de la culture locale dans toute sa diversité. Composé d’une quarantaine de membres, histo-riens, écrivains, professeurs et érudits, l’Institut organise des expositions – telle cette passionnanteexposition consacrée à François Augiéras en 2001 au Centre culturel de la Visitation, au musée duPérigord et à la bibliothèque municipale de Périgueux – des rencontres (rencontres d’archéologie etd’histoire en septembre sur le thème « Autour de château »), des débats, des concours (prix desClochers d’or). En 2001, à l’occasion du centenaire de la première édition de Jacquou le Croquant,un premier colloque a été organisé, sous la présidence de Bernard Cocula aujourd’hui décédé, où unevingtaine de chercheurs et d’écrivains sont venus faire partager leur fascination et leur connaissanced’Eugène Le Roy. Autre mission de prédilection, l’Institut prend la défense de la langue occitane ets’implique aux côtés de tous ceux qui font vivre ce riche patrimoine.Passeur de mémoire, l’Institut Eugène Le Roy s’intéresse aussi à la création et à la littérature d’au-jourd’hui. Fidèle partenaire du Carrefour des littératures longtemps mené par Sylviane Sambor,l’Institut soutient de nombreuses manifestations ou initiatives, notamment le festival Expoésie orga-nisé par Hervé Brunaux autour de la poésie contemporaine et des formes d’art actuel dans les lieuxmarquants du vieux Périgueux, ou le Salon international du livre gourmand.On l’aura bien compris, le livre est au cœur de l’action de l’Institut Eugène Le Roy. Son président,Gérard Fayolle, n’a-t-il pas déclaré un jour : « Un pays qui n’a pas d’éditeur est un pays qui n’existepas »…

Catherine Lefort

1. Le président et six membres de l’IELR sont membres de droit, ainsi qu’un représentant de la ville de Périgueux. Deux membresseront désignés parmi les personnalités du monde littéraire qui ont une sensibilité particulière à la vocation de l’IELR.2. Institut Eugène Le Roy12 avenue Georges-Pompidou – 24000 PérigueuxTél./fax : 05 53 05 55 41

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Lettres d’Aquitaine

INFORMATIONS+ AGENDAParole de terreLa compagnie Les Enfants du paradis a créé un nouveau « pestacle » – forme théâtralelégère pour le jeune public – adapté du livre de Pierre Rabhi : Parole de Terre (AlbinMichel, 1996), avec le soutien de la fondation Un Monde par tous, de la Ville de Lormont,du Conseil général de la Gironde, du Conseil régional d’Aquitaine et du Glob Théâtre.

Présenté au Glob Théâtre à Bordeaux en février 2005 et à l’espace du Bois-Fleuri à Lormont en avril dernier,ce conte théâtral et musical est un cri d’alarme en direction de notre planète Terre. À travers les récits croisés et faussement naïfs d’Ousséini et Tyemoro, deux enfants d’Afrique, apparaîtle spectre de la colonisation, du productivisme agricole mondialisé, de la consommation de masse.Cette fable poétique, douce et violente à la fois, implique le spectateur dans une réflexion profonde surles rapports de l’Homme et de la Terre, mêle contes, jeux scéniques burlesques, musiques du Sud ainsique des contributions artistiques du peintre Alain Bergeron.Adaptée et mis en scène par Valérie Capdepont, Parole de Terre est un hymne à la réconciliation avecnotre terre nourricière, cheval de bataille que mène Pierre Rabhi depuis une trentaine d’années. Rappelons que Pierre Rabhi, agroécologiste, a fondé sa philosophie de vie et son travail de mise en valeurdes régions arides et des cultures traditionnelles sur l’ardente passion qu’il voue à la Terre.Des représentations sont programmées les 16 novembre 2006 à Bègles et 26 avril 2007 à Pessac (lieux àpréciser).

Contact : Compagnie Les Enfants du paradisAthénée municipal – Place du 8-mai-1945 – 33310 LormontTél. 05 56 74 25 77 Courriel : [email protected] : www.lesenfantsduparadis.org

Bernard Delvaille est mort.Il était né à Bordeaux en 1931 au coin de la rue Jules-Duguas et de l’avenue de laRépublique à Caudéran.Poète, auteur de récits, critique, anthologiste, traducteur, éditeur « Seghers », il a été journaliste àCombat. Il a publié un étonnant journal et avait récemment réuni ses poèmes aux éditions de la TableRonde. Il avait cette rare qualité de faire passer l’œuvre des autres avant la sienne. Il était président del’Association internationale des amis de ValeryLarbaud qu’il aimait particulièrement et avec qui ilavait bien des points communs.Il faisait le meilleur gaspacho du monde, parlait deMallarmé et de Larbaud comme personne, dansaitle tango mieux que Derrida et chantait Ramonacomme dans les films des années 30. Il va nousmanquer. Oui.Celui qui aimait tant voyager est mort à Venise ;c’est chic, tout lui ça.

Claude Chambard

« Et ce sera l’adieuun soir de neigeau chant des lèvrescol relevéinconnu à moi-mêmej’avanceraije connaisle cheminTout est décidénul hasardnul secoursJe sais à quel viragem’attendma mort »

Faits divers, 1976

1er juilletNuit de l’écriture, Marquèze (40)Dans le Parc régional des Landes de Gascogne,Nuit de l’écriture pour tous ceux qui désirent par-tager l’expérience de l’écriture.Départ avec le petit train de l’écomusée à 19h30vers le site de Marquèze où chacun pourra donnerlibre cours à son imaginaire. La nuit sera ponctuéed’intermèdes artistiques : comédiens, musiciens,chanteurs, poètes, s’approprieront les écrits pro-duits (compagnie du Théâtre des Deux-Mains,Alain Sourigues et ses musiciens, Wally auteur etcompositeur d’Aveyron, le Théâtre des Tafurs, ate-lier de slam…).Une Nuit de l’écriture sous la direction artistiquede Jakes Aymonino des Manufactures verbalesavec : le GFEN (Groupe français d’éducation nou-velle), la présence de la Ligue de l’enseignementde Gironde avec du matériel informatique enbraille et un animateur non voyant.Il y aura aussi un atelier des Cases-doigts, jeuinteractif d’écriture à destination des enfants.Contact : Sébastien Carlier PRLGTél. 05 71 71 99 [email protected]

1er juilletCaste et citoyenneté dans l’Indecontemporaine, Bordeaux (33)La société hindoue traditionnelle repose sur uneidéologie hiérarchique, celle des castes, fondéesur une opposition entre le pur et l’impur. Malgrél’avènement de la démocratie en 1947, la castedemeure présente dans les faits. Comment donccaste et citoyenneté se conjuguent-elles aujour-d’hui en Inde ? Cette conférence a lieu – à 17h à labibliothèque du Grand-Parc, 34 rue Pierre-Trébod– dans le cadre de l’exposition « L’Inde au fémi-nin. Regard d’une anthropologue » composée dephotographies prises dans le sous-continent indienentre 1991 et 2005 et commentées par AlexandraQuien, docteur en anthropologie.Contact : BM du Grand-Parc – BordeauxTél. 05 56 50 28 35

4 juillet > 9 septembre« La Trame du temps »,Monflanquin (47)Conçue et proposée par l’Association culturellede Lacanau (ACL), en partenariat avec l’associa-tion Pollen, cette exposition, sur le thème de latrace et de la mémoire, présente des photographiesde Yannick Arduise (77), Vincent Clémot (79),Arnaud Laroche (75), Sophie Le Béon (31), JoaoMargalha (Portugal), Jérôme Mathieu (13), LizaNgyen (75), Riel Ouessen (33), Valérie Pinard(44) à la médiathèque du Monflanquinois (dumardi au samedi de 9h30 à 12h).Contact : Tél. 05 53 36 54 31Courriel : mediatheque-monflanquinois @wanadoo. fr

8 > 11 aoûtFestival de contes de Capbreton (40)« Le 17e Festival de contes de Capbreton caracoledans la grande forêt du verbe. À la lisière de deuxmondes – le merveilleux et le fantastique, le noiret le doré –, il traverse des miroirs de cendre, lalumière des fous, des suspens glacés, des bords demer rieurs, des châteaux haineux, de ténébreuxsecrets, des feux d’artifice poétiques, des abat-jour chuchotants, des flagorneries ébouriffantes…Quatre jours durant, clamés, chantés ou chucho-tés, les mots vagabondent aux quatre coins de laville et allument les esprits. »Contact et réservation : 05 58 72 21 61 et sur le site www.landes.org

19 > 20 aoûtLes Allumés du verbe, Hostens (33)Organisée par Conseil général de la Gironde etl’association Gustave, dans le cadre des Scènesd’été en Gironde, la 3e édition des Allumés duverbe dépêche une troupe d’aventuriers confir-més : Michèle Bouhet, Philippe Campiche, OlivierVillanove et Sophie Wilhelm, conteurs, et LesManufactures verbales, chanteurs. Dix rêveurspublics s’associent à quatre, à six ou à dix pourconstruire des châteaux de vent et faire mousser

20 > 22 juilletErrobiko Festibala, Itxassou (64)Cette 11e édition consacrée à la transmission, àl’oralité, aux signes, est inspirée par la vie et les tra-vaux de Jean Malaurie. Ce chercheur, l’écrivain desDerniers rois de Thulé, consacre sa vie à la défensedes peuples du Grand Nord, à nous transmettre l’es-sence de leur culture, jusqu’à vivre, penser, agircomme eux… Écrire, filmer, peindre, enregistrer,chanter, étudier dans une multitude de travaux etd’actions qui témoignent d’un chemin dans la beauté,d’une prise de conscience dont il se veut et s’édifiepasseur… Il nous plonge par là au cœur de ce quinous préoccupe, l’oralité et le signe dans la trans-mission, la dimension profonde de l’art, le sens dela vie sur terre.Errobiko Festibala invite des artistes de divers lieux du monde et sera le théâtre de nombreuses mani-festations tout au long des trois jours : conférences sur la transmission, l’oralité, le signe ; « Poètesdans la mêlée » de Serge Pey ; « Tant la cendre que la poussière… » spectacle de musique et de dansesur des textes d’Itxaro Borda (chorégraphie de Flora Théfaine, musique et chant de Beñat Achiary,accompagné de Didier Lasserre, Ronie Lynn Patterson, Pierre Wissler…) ; des concerts de voix defemmes (d’Afghanistan, Hongrie, Euskadi, Cap Vert, ainsi que Lura, chanteuse du Cap-Vert) ; concertde Danyel Waro ; « Les Voix du chant et du tambour » : duo dédié à Bernard Manciet avec BernardLubat et Beñat Achiary et Les Tambours de la mémoire ; Une promenade musicale nocturne… Et éga-lement des stages avec des artistes et des expositions.Contact : Tél. 05 59 93 12 36 ou 06 30 61 90 09

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Lettres d’AquitaineINFORMATIONS & AGENDA

les histoires. Au Domaine départemental Gérard-Lagors à Hostens, deux jours de rencontresinédites, impromptues et légères pour apprivoiserles esprits des arbres et des eaux.Contact et programme : Gustave Tél. 05 56 51 16 09Courriel : [email protected] Réservations Tél. 05 56 88 71 94

> Septembre-décembreItinéraire des mots bis (40)Lieu : Bibliothèques du réseau départemental delecture publiqueContact : Médiathèque départementale des LandesTél. 0558757606 – Courriel: [email protected]

5 > 30 septembrePhotographes en Dordogne, de 1850 à 1930, Bergerac (24)Dans le cadre du Mois du patrimoine, la biblio-thèque municipale de Bergerac propose une expo-sition autour de photographes connus et moinsconnus, conçue par Thierry Boisvert et produitepar le centre culturel de Ribérac.Contact : BM de Bergerac Tél. 05 53 57 67 66.

5 > 30 septembreL’Argentine des Basques, Anglet (64)Proposée par la bibliothèque municipale d’Angletréalisée par le Conseil général et l’Institut culturelbasque, l’exposition « L’Argentine des Basques »tente d’apporter des éclairages et des témoignagessur l’émigration des Basques en Argentine auxXIXe et XXe siècles, et plus particulièrement surcelle des Basques de France.Contact : BM d’Anglet Tél. 05 59 52 17 55

8 > 9 septembre8e Vendanges de Malagar, Saint-MaixantLes Vendanges de Malagar 2006 auront pourthème : « États-Spectacles, ou comment les Étatsse mettent en scène ». Rencontres et débats sousl’amicale présidence de Jean Lacouture, tablesrondes avec la participation d’historiens, de jour-nalistes, d’écrivains et d’universitaires.La première demi-journée retient une approchehistorique du thème : de Louis XIV aux grandstotalitarismes du xxe siècle, en passant par laRévolution et l’Empire.Le deuxième temps fort s’articule autour des mots(les slogans, les discours, la littérature), despierres (l’architecture) et des images (la photogra-phie, la télévision, le cinéma).La dernière séance témoigne de la façon dont ceciest vécu par les acteurs eux-mêmes, notammentles politiques et les journalistes.À signaler aussi : pendant l’été, la saison culturellese déroulera autour de concerts (Mozart le 9juillet, « Jazz and wine » le 16 septembre), desjournées de stage consacrées au polar en partena-riat avec l’association l’Ours polar (les 14, 15 et16 juillet), concert-promenade (23 juillet),

Aragon, « Prévert, Vian, les poètes mis enmusique » (1er septembre), une création théâtraleMondo d’après J.M.G. Le Clézio (23 septembre)par Le Glob.Colloque « Littérature et journalisme » avec l’uni-versité Michel-de-Montaigne Bordeaux 3 les 29septembre (à l’université) et le 30 septembre (àMalagar).Contact : Centre François-Mauriac de MalagarDomaine de Malagar – 33490 Saint-MaixantTél. 05 57 98 17 1 Site : www.malagar.asso.fr

9 > 10 septembre4e édition Poésie dans les chais, Jurançon (64)« Cette année dans les chais, la poésie renoue avecson penchant buissonnier, son cours hirsute.À Jurançon, la poésie découche.On la cherchera. Elle va se pavaner en lettresgéantes dans les vignes ou dans le cloître de laCommanderie de Lacommande au bras d’un poèteplasticien de Wazemmes, quartier populaire lil-lois. Elle en pincera aussi pour un collectif dejeunes artistes béarnais.Quand elle montera les marches de la chapelle deRousse, la poésie se fera actrice. Sur l’écran blancdu Camin Larreya transformé en cinéma de quar-tier un Languedocien poète, acteur, cinéaste,Elle nous dira ce qu’il en est : perfuser la languedominante.Les poètes avancent camouflés. Ils sont devenusdes cinéastes, des plasticiens, des dramaturges,des créateurs d’univers sonores inédits, des tchat-cheurs…C’est tout ce croisement, ces coupages, cet équi-libre subtil entre performance et rêverie, spectacu-laire et intime, qu’ils ont trouvé chez les vigne-rons du Jurançon, en même temps que le gîte et lecouvert… »Contact : Didier BourdaTél. 06 80 70 05 78Courriel : [email protected]

16 septembreRencontre avec Annelise Roux,Canéjan (33)À 18h à la médiathèque de Canéjan, l’auteur deromans et nouvelles de la Série Noire deGallimard originaire du Médoc parlera de son tra-vail d’écrivain.Contact : BM de Canéjan Tél. 05 56 89 38 07

16 septembre > 15 octobreLes Imagiques (Sud-Gironde)Pour sa 7e année, les Rencontres photographiquesen Sud-Gironde conçues par Gabriel Bauret,directeur artistique de la manifestation, met enscène, au travers d’une programmation très inter-nationale, différentes questions qui se posent à laphotographie contemporaine : l’exposition, lelivre, le tirage, le style, le travail de commande…Les temps forts du festival programmés sur plu-sieurs week-ends permettront des rencontresconviviales entre les photographes et le publicafin d’échanger autour de ces questions poséespar la photographie d’auteur.

Les sites d’exposition inscrivent un parcours dansle paysage vallonné du Sud-Gironde riche d’unpatrimoine classé aux Monuments historiques,traditionnel et varié qui s’étend de Saint-Macaireà La Réole. Les champs d’osier, les vignes et lesséchoirs à tabac rythment l’arrivée dans les lieux.Contact :Tél./Fax : 05 56 63 56 87 – [email protected]

22 septembre > 22 octobreLettres du monde – BordeauxDésirs d’ItalieDésirs d’Italie, la 3e édition de Lettres du monde,festival littéraire et artistique, se déroulera àBordeaux et dans une vingtaine de villes enAquitaine, au moment de Lire en fête.Bibliothèques, librairies, centres culturels, ciné-mas, écoles, collèges et lycées, accueilleront unprogramme pour tous les publics, qui mêlera lec-tures et lectures musicales, rencontres d’auteurs etd’illustrateurs, films et expositions (www.lettres-dumonde.com).Parmi les invités, Simonetta Agnello Hornby,Giulio Angioni, Rosetta Loy, Beatrice Masini,Andrea G. Pinketts, Domenico Starnone, et aussiBeatrice Alemagna, Larissa Bertonasco, FrançoiseBrun, Mario Fusco, Fabio Gambaro.Le Prix Écureuil de littérature étrangère sera remisà Alessandro Piperno et à sa traductrice FanchitaGonsalez Battle, en présence de l’éditrice Liana Levi.Des lectures par des comédiens permettront deredécouvrir des œuvres telles que Senso, LesAventures de Pinocchio, Maison des autres, ainsique des textes de Gianni Rodari, Italo Calvino,Alberto Moravia, Dino Buzzati…Un moment particulier réunira sur scène Erri deLuca et le musicien Gianmaria Testa.Une importante exposition « Lire et jouer avecBruno Munari » sera consacrée à l’enfant terriblede l’art et du design italien ; des œuvres originalesdes illustrateurs Larissa Bertonasco, OctaviaMonaco et Gianpaolo Pagni seront également pré-sentées.Lire sous les toiles, un cycle de lectures associéesà des projections de films adaptés d’œuvres litté-raires (Sicilia !, Zeno, Les Clefs de la maison, LaFlèche bleue…), complètera cet horizon italien.Enfin, une journée de réflexion et d’échange,Livre et littérature en Italie, donnera l’occasiond’entendre critiques, éditeurs et libraires italiens,adulte et jeunesse.Contact : Cécile Quintin, Lettres du mondeTél. 05 56 96 71 86 – 06 81 61 64 94Courriel : [email protected]

23 septembre > 15 octobre« Lire et jouer avec Bruno Munari »,Mérignac (33)Organisée par la bibliothèque municipale et ladirection culture de la ville de Mérignac, ainsi quel’association Lettres d’échange, cette expositionprésente l’œuvre de Bruno Munari, artiste-desi-gner, concepteur de jeux, de livres-objets et delivres pour enfants, né à Milan en 1907 et décédéen 1998. À voir dans la Vieille Église deMérignac.Contact: Nathalie Kandel, bibliothèque de MarbotinTél. 05 56 47 38 43Courriel : [email protected] aussi le site http://www.ldj.tm.fr/munari

25 septembre > 1er octobre15e édition du Festival de BiarritzLieu : Différents établissements de la villeThème : « L’Amour et la Guerre »Contact : Véronique Elissalde, Biarritz FestivalsTél./Fax : 05 59 23 26 26/25Courriel: [email protected] : www.festivaldebiarritz.com

LES SALONS ET FÊTES DU LIVRE EN AQUITAINE

7 > 9 juilletSalon du livre d’Hossegor (40)Une vingtaine d’exposants, soixante-dix auteursprésents, des rencontres, des conférences, destables rondes, le prix de la biographie de la villed’Hossegor 2006, le prix du concours de nou-velles… seront au programme du salon qui sedéroule au Sporting Casino.Contact : Martine Lafon-Baillou, FrançoiseAumasson, MairieTél. 05 58 41 79 10 ou 05 58 43 41 92Courriel : [email protected]

21 > 23 juilletEstivales de la BD, Montalivet-les-Bains (33)Serviettes de plage et parasols pour la BD !La 2e édition des Estivales de la bande dessinéeà Montalivet se tiendra cette année les 22 et 23juillet 2006. Heureux rendez-vous au bord demer, sous les pins pour plus de trente auteursde bande dessinée qui viendront rencontrer lesestivants. Forte d’une première année d’exis-tence, l’équipe de BDM 33 a choisi ÉricCorbeyran pour présider cette édition et faireconnaître le travail des dessinateurs avec qui ilcollabore (Guérineau, Berlion, Picard, Espé,Formosa ou encore Suro). Si les Estivales pré-sentent ce que notre belle région réserve derichesses en matière de bande dessinée(Andreae, Bast, Chan, Dauvillier, Meirinho,Sala, Thomas, Zicot, Cromwell, BénédicteGourdon), elles invitent également des auteursvenus de plus loin : De Gieter, Lizano, Ernst,Jihef, Jung, Mitton, Valteri etc. Tout ce beaumonde sera accueilli sur les stands des librairesbordelais Oscar Hibou et Bédélire, fidèles etindispensables acteurs de la manifestation. Àleurs côtés, les éditeurs aquitains Carnets denote, La Cie Créative et Le Cycliste, éditeur debandes dessinées, seront présents. Ce derniersera accompagné d’auteurs : Pixel Vengeur,Nicolas Poupon (Le Fond du bocal).Différentes animations seront proposées :expositions, débats, ateliers de création, espacelecture. Au-delà d’un festival, l’équipe deBDM 33 porte la bande dessinée au cœur duMédoc, tout au long de l’année, à travers desresto-BD, des dédicaces en bibliothèques et desrencontres en milieu scolaire, occasionsuniques de voyager au plus profond de l’universde la BD et de ses créateurs.

Lucie Braud

Contact : Robert Charron, BDM 33 Tél. 05 56 09 41 59Courriel : [email protected] : http://www.robertcharron.info

29 juillet8e nuit du Livre, Meilhan-sur-Garonne (47)Écrivains, éditeurs, libraires, bouquinistes et arti-sans des métiers du livre côtoient comédiens etmusiciens. Cette manifestation permet la décou-verte des différents métiers du livre au gré desrencontres. Autour du thème du voyage, cette 8e

édition propose de nombreuses animations àdécouvrir : « Lieux d’ailleurs » exposition,« Pêcheur d’histoires » par Carabistouille, desIntermèdes musicaux par Carabisticks, L’arbre àlivres, l’espace enfants…À partir de 18h, sur l’Esplanade du Tertre, accès libre.Contact : Catie Sarnel, MairieTél. 05 53 94 30 04 – Fax : 05 53 94 31 27Courriel : livre. meilhan.47@wanadoo. fr

23 juillet20e Fête du livre à Monpazier (24)Lieu : Place centrale de MonpazierContact : Joëlle Bresson, Office de tourismeTél. 05 53 22 68 59 – Fax : 05 53 74 30 94Courriel : [email protected] : www.pays-des-bastides.com

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Lettres d’Aquitaine AGENDA

2 août10e édition d’Estivalivre, Buisson-de-Cadouin (24)Cette journée du livre organisée par la biblio-thèque du Buisson, rassemble auteurs, éditeurs,libraires, bouquinistes en plein cœur du village.Au programme : ateliers de calligraphie, enlumi-nure, dorure, des activités enfants, des exposi-tions, une animation avec le cinéma Lux.Nouveauté 2006 : un marché artisanal sur le thèmedu bois et du papier en partenariat avec l’Office detourisme du Buisson.Contact : Florence Dufour, bibliothèque municipaleTél. : 05 53 23 86 08. Courriel : [email protected].

13 aoûtLivre en tête, Saint-Rabier (24)Livre en tête fête ses dix ans et accueille desauteurs de la région ou d’ailleurs et des libraires-bouquinistes. Au programme : ateliers autour dulivre, de l’écriture ; rencontres d’auteurs et d’édi-teurs ; dédicaces ; café littéraire, buffet d’anniver-saire, dîner champêtre suivi d’un concert de ClareSouthworth (flûte) dans l’église de Saint-Rabier…Contact : 05 53 51 03 23Courriel : [email protected]. Site : http://livreentete.objectis.net

2 septembreSalon du livre ancien, Montignac (24)Cette 7e édition – organisée par la bibliothèquemunicipale de Montignac (Dordogne), avec leconcours de l’association Ciné-toile – accueillesept libraires de livres anciens et d’occasion de10h à 19h à la salle des fêtes (entrée libre). Auprogramme des animations : démonstrations, ate-liers de reliure, d’art graphique et lectures à hautevoix par l’association « Tout conte Fée » de Sarlat.Contact : Marie-Paule Cascalès, Bibliothèque municipaleTél. 05 53 51 94 79Courriel : [email protected]

24 septembreFoire aux livres anciens et d’occasion,Mont-de-Marsan (40)Organisée par la bibliothèque municipale de 9h à18h, place Charles-de-Gaulle à Mont-de-Marsan,cette foire accueille 20 libraires bouquinistes duGrand Sud-Ouest.Contact : BM de Mont-de-Marsan Tél. 05 58 46 09 43

29 septembre > 1er octobreLire en poche, Gradignan (33)La 2e édition de Lire en poche sera placée sous lesigne de l’aventure. Ce thème sera le fil rouge desactions et des animations.Lire en poche accueille aussi un pays : aprèsAngleterre en 2005, le Théâtre des Quatre-Saisonsaccueillera l’Allemagne avec le partenariat duGoethe Institut.2006 marquera les 10 ans de jumelage deGradignan avec la ville de Pfungstadt et les repré-sentants de sa vie institutionnelle et littéraireseront présents. Rappelons que ce salon accom-pagne la création de la future médiathèque deGradignan et qu’un travail de fond autour de lalecture et de l’écrit est réalisé tout au long de l’an-née notamment en milieu scolaire.Contact : Adeline Lhome, MairieTél : 05 56 75 65 63 – Fax : 05 56 75 65 65Courriel : [email protected] web : www.ville-gradignan.fr

LES CONCOURS ET PRIX LITTÉRAIRES

Prix Marguerite-DurasLe prix Marguerite-Duras a été attribué à DanièleSallenave pour Quand même (Gallimard).

Le jury du prix littéraire d’Aquitaine2006organisé par les « Savoir-Faire d’Aquitaine » aretenu la sélection suivante :- Tango parano d’Hervé Le Corre, AssociationNoires de Pau/L’Atelier In8- Bordeaux Blues de Christian Cétois, Pleine Page- Nocturnes basques de Louise Kiefer, Pleine Page- Histoires peu ordinaires d’Arcachon de LouiseGabriel, Elytis- Prends la lune baya ! d’Alain Paraillous, Aubéron- L’ambre gris de Dominique Jauréguiberry, Atlantica- La sauterelle bleue, Fragments d’une enfancegirondine de Jean-Marie Darmian, Aubéron- Lettre d’A-More de Jean-Jacques Bernardini,Privilèges Altantica- Rendez-vous chez Diego d’Isabelle Debord, La Lauze- Garbura de Sèrgi Javaloyès, L’Atelier In8Jacques Abeille est le président du jury 2006 quidésignera son lauréat fin octobre.

Le prix de la nouvelle gourmandeOuvert à tous, sans distinction d’âge et de natio-nalité, ce concours est destiné à « susciter et favo-riser la création littéraire dans le cadre des artsculinaire et gastronomique ». Doté de 3000 €, leprix est alloué par l’Institut Eugène Le Roy (voirarticle par ailleurs).Le sujet de la nouvelle gourmande a pour ingré-dients: « le plaisir, la satisfaction et l’éveil des sensque peuvent faire naître, dans la réalité ou dansl’imaginaire, la confection, la réussite ou la dégusta-tion d’un plat, d’un repas autant que les odeurs et lescouleurs d’un marché ».Les nouvelles gourmandes – 6 à 10 feuillets dactylo-graphiés de 1500 signes chacun – doivent parveniravant le samedi 26 août 2006 à l’adresse ci-dessous.Le prix sera proclamé et remis le 17 novembre2006 à Périgueux lors du prochain Salon interna-tional du livre gourmand.Le jury, composé d’éminentes personnalités de lalittérature et de la gastronomie, est coprésidé parYann Queffélec (prix Goncourt 1985) et Jean-LucPetitrenaud (chroniqueur gastronomique).Contact & modalités du règlement :Prix de la nouvelle gourmandeSalon international du livre gourmand de PérigueuxLe Palace, 15 rue Bodin – 24000 PérigueuxTél. 05 53 05 04 55 – Fax : 05 53 06 18 84Mail : [email protected]

Prix François Mauriac 2006Le jury du Prix François Mauriac a retenu lasélection suivante :Jean-Claude Carrière, Fragilité, éditions Odile Jacob;Michel Crépu, Solitude de la grenouille,Flammarion, coll. Café Voltaire ; Philippe Delerm,À Garonne, Nil Editions ; Jean Échenoz, Ravel,Editions de Minuit ; Marc Fumaroli, Exercices delecture, de Rabelais à Paul Valéry, Gallimard ;Franz-Olivier Giesbert, La Tragédie du Président,scènes de la vie politique (1986-2006), Flammarion;Bernard-Henri Lévy, American Vertigo, Grasset &Fasquelle ; Gilles Lipovetsky, Le Bonheur para-doxal, essai sur la société d’hyperconsommation,Gallimard ; Edgar Morin, Culture et barbarieeuropéennes, Bayard Editions ; Jean-Pierre Rioux,La France perd la mémoire, Perrin.Le choix du lauréat se fera à Malagar pendant l’été.Le prix sera remis par Alain Rousset et JacquesRigaud à l’Hôtel de Région le vendredi 13 octobre.

Prix Aficion’Ados 2006Avec pour objectif de favoriser la lecture chez lesadolescents, la ville et la bibliothèque de Mont-de-Marsan ont créé le prix Aficion’Ados en travaillantavec les documentalistes des établissements sco-laires. La deuxième édition s’est déroulée cetteannée : 356 adolescents ont participé et ont éluSobidör de Jean Molla (Gallimard, coll. Scripto)sur quatre titres sélectionnés. Point d’orgue duprix, les élèves participant ont pu rencontrer lesauteurs dans les établissements scolaires et à labibliothèque. Par ailleurs, 228 adolescents ontparticipé au prix Aficion’Ados de la critique : lecomité de lecture composé de bibliothécaires,documentalistes, professeurs, libraires, journa-listes ont attribué le prix de la meilleure critique àCécile Elleau du collège Cel-le-Gaucher.

Coup de cœur de l’Académie Charles-CrosL’Académie Charles-Cros vient de décerner soncoup de cœur « Parole enregistrée » au CD : 6impromptus 6, d’Olivier Deck, sur des textes deBernard Manciet.Originaire de Pau, Olivier Deck vit dans lesLandes. Écrivain, poète, peintre, musicien, ilconstruit depuis une vingtaine d’années uneœuvre polymorphe autour de la parole et de l’image.Depuis 1999, il publie régulièrement des romanset des nouvelles, ainsi que de la poésie qu’il portelui-même sur scène, mise en musique ou simple-ment lue. Son dernier roman, La Neige éternelle,a paru chez Albin Michel.Le prix lui a été remis lors du Marché de la poésie,place Saint-Sulpice à Paris.

LES RENDEZ-VOUSLITTÉRAIRES DE L’AUTOMNE

6 > 8 octobreSalon du livre ancien, Bordeaux (33)35 à 40 libraires de toute la France (Paris, Lyon,Brive, Rochefort, Marmande, Toulouse, Castres,Bergerac, Mosnac, Agen, Montauban, Pau…)seront présents dans la cour Mably (près de l’égliseNotre-Dame).Des conférences, animations et exposition autourdu thème « Noir : du roman gothique au polar ».Contact : Anne BosredonTél. 06 62 74 25 11 – Courriel : [email protected]

7 octobre > 24 novembreSoirées contées (47)Les soirées contées en Lot-et-Garonne inviterontRachid Bouali, Jérôme Aubineau, Michel Faubert,Christèle Pimenta, Ladji Diallo, Didier Kowarsky,Nathalie Le Boucher aux quatre coins du Lot-et-Garonne.Contact : Bibliothèque départementale de Lot-et-Garonne Tél. 05 53 40 14 40 Courriel :[email protected] – Site : www.cg47.fr/bd47/

13 > 15 octobreLire en fête « Une ville, une œuvre »Cette 18e édition propose deux orientations nou-velles pour donner une cohérence nationale à lamanifestation et mettre en avant le rôle essentielde la librairie indépendante dans la diffusion dulivre et l’accès à la culture : – En ouverture de Lire en fête, le 13 octobre ausoir, un événement fédérateur : la Nuit de l’écrit,des lectures associant les réseaux du spectaclevivant et ceux du livre.– Une thématique nationale « Une ville, uneœuvre » : mise en avant d’une œuvre ou d’unpatrimoine littéraire, français ou étranger, choixtrès ouvert pourvu qu’il y ait un lien avec la ville. Avec « Une ville, une œuvre » le patrimoine s’ins-crit désormais dans le temps de « Lire en fête »,plus précisément au cœur du projet. Une ville avec ses institutions, associations et par-tenaires présentera au public l’œuvre d’un artistesous toutes les formes désirées. Le patrimoineécrit et graphique pourra à cette occasion être misen avant par des expositions, conférences, lecturesou tout autre projet.À cette occasion, la FFCB-FILL recensera lesprojets de manifestations et expositions sur le ter-ritoire pour les porter à la connaissance de tous.Elle publiera sur son site Internet la liste des mani-festations et expositions participant au volet patri-monial de cette manifestation.La FILL publiera ensuite un beau livre, reportagephotographique et littéraire sur un itinéraire tracéparmi l’ensemble des expositions qu’elle aurarecensées. Comme chaque année, l’ARPEL Aquitaine assurela coordination régionale de la manifestation et larédaction du programme régional.Vous trouverez des informations et le visuel sur lesite http://www.lire-en-fete.culture.fr Contact : « Une ville une œuvre » FILL –Fédération interrégionale du livre et de la lectureCourriel : [email protected] Site : www.fill.frTél. 01 43 57 85 02Contact : Lire en fête et « Une ville, une œuvre »ARPEL AquitaineMarie-Thérèse Cavignac Tél. 05 57 22 40 [email protected] Berteau Tél. 05 57 22 40 56 [email protected]

13 > 21 octobre7e édition du festival de poésie d’artcontemporain Ritournelles –Bordeaux et Communauté urbaine de BordeauxThème: Poésie visuelle traditionnelle et multimédiaContact : Marie-Laure Picot Tél. 05 56 24 12 00Courriel : [email protected]

13 > 22 octobre5e Rencontre en ArtolieLieu : Communauté de communesThème : Le fleuveContact : Christophe Azéma,Communauté de communes du Vallon de l’ArtolieTél. 0556725650 – [email protected] : www.cc-artolie.fr

BRÈVES

La FFCB1 devient la FILL,Fédération interrégionale du livre et de la lecture.La Fédération regroupe les structures régionalespour le livre, des institutions nationales ainsi quedes associations œuvrant à la vie du livre.Sans abandonner ses activités liées au patrimoineécrit, la lecture publique, la culture en prison, laFILL devient un lieu d’observation, de débats, deconfrontation autour des politiques du livre.L’économie du livre prenant aussi sa place, laFILL devient vraiment l’espace rassemblant l’en-semble de la chaîne du livre, de l’auteur au lecteur.Un nouveau conseil d’administration a élu sonbureau et a désigné comme président de la FILLAlain Liévaux, directeur du Centre régional dulivre de la région Centre.1. Fédération française pour la coopération des bibliothèques,des métiers du livre et de la documentation.

Contact : FILL54, boulevard Richard-Lenoir – 75011 ParisTél. 01 43 57 85 02 Fax : 01 43 57 84 17Courriel : [email protected] / www.fill.fr

Le 3e Été des bouquins solidaires sedéroulera du 21 juin au 15 août 2006.Le secours populaire français et les éditions Ruedu monde renouvellent cette année l’opérationL’Été des bouquins solidaires. Elle est menée enpartenariat avec les librairies. En 2005, 450libraires ont participé à l’opération et plus de 100médias lui ont donné écho.Cet été, chaque fois que les deux albums des édi-tions Rue du monde intitulé pour l’un, Tour deFrance multicolore des contes (Collectif deconteurs et Bertrand Dubois) et pour l’autre, LaMer en vrai (Bertrand Solet et Pef), seront achetésen librairie, un enfant recevra un livre lors de laJournée des « oubliés des vacances » organiséeavec le Secours populaire.Contact : Rue du monde Tél. 01 30 48 08 38Fax : 01 30 57 90 82 [email protected]

Nouvelles coordonnées de Permanences de la littératureL’association Permanences de la littérature a changéd’adresse. Elle joignable désormais aux coordonnéessuivantes :12 rue Gambetta – 33230 CoutrasTél. 05 57 48 44 19 – 08 77 54 18 19Fax : 05 57 48 39 43Site : www.permanencesdelalitterature.frCourriels : [email protected]@permanencesdelalitterature.fralexandre.piboyeux@permanencesdelalitterature.fr

La direction de la culture au Conseilrégional d’Aquitaine dirigée par BernardNoël depuis son départ de l’Arpel en septembre2005 a été restructurée. Ce service a été redéployéen quatre pôles : coordination administrative etfinancière (resp. Nathalie Leuret), missionlangues et cultures régionales (resp. JérémieObispo), service industries culturelles (chef deservice : Olivier du Payrat), service art et spectaclevivant (chef de service : Cathy Lajus), servicepatrimoine. Le secteur du livre intègre désormaisle service des industries culturelles, plus particu-lièrement au sein de l’unité édition-librairie-disque orchestrée par Isabelle Matous. Celle-ciétant actuellement en congé parental, c’estSéverine Margolliet qui a pris le relais.Contact : Olivier du Payrat Tél. 05 57 57 80 00

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Lettres d’Aquitaine

DERNIÈRES LIVRAISONSIls sont aquitains mais ils publient ailleurs...

Actes Sud18, rue Séguier – 75006 Paris

Ane-Marie GaratDans la main du diable14,5x24 ; 907 p. ; 25 € ; isbn : 2.7427.6051.2« J’ai écrit ce roman au longcours en dette aux premiersamours de la lecture, quandon palpite, ivre des feuxd’artifice, des sens éveillés,de la vie en plus, de lalangue, magique. » AinsiAnne-Marie Garat livre-t-elleelle-même la clé de ce romanfleuve, flamboyant feuilletond’amour et de mort, danslequel elle entraîne fiévreusement son lecteur surles traces d’un monde ancien, pour reprendre untitre de Stefan Zweig, ou plutôt à l’orée de notremonde moderne.Automne 1913. L’Europe veut encore ignorer ledrame dont elle va être le théâtre. Pourtant, loindes fièvres industrielles ou cinématographiques, « la main du diable » s’affaire dans l’ombre à deterribles préparatifs qui annoncent les guerresd’un temps nouveau, quand la science devient par-fois, et parfois malgré elle, l’alliée du démon.Mais une jeune femme résolue s’entête à croire enla puissance salvatrice de l’amour, quand bienmême l’aventure promet tous les dangers en partage.Alors le diable n’a qu’à bien se tenir !

Véronique Morel-Muraour

Arléa16, rue de l’Odéon – 75006 Paris

Sophie AvonLa Bibliothécaire12,5x20,5 ; 166 p. ;15 € ;isbn : 2.86959.732.0Marianne Chevigny estaccueillie par Sarah, unejeune collègue, à la biblio-thèque de l’université où elleentame une nouvelle vie pro-fessionnelle après le décès deson mari. Jeune femme plutôtsolitaire, Marianne n’estpourtant pas du genre à selaisser impressionner. Elle cultive un certain goûtpour le secret. Ses silences peuvent parfois avoirdes effets retentissants…Entre en scène David Martial, jeune professeurdans la même université, prétentieux et arrogant.Alors que celui-ci utilise ostensiblement son télé-phone portable dans la bibliothèque malgré l’in-terdiction, Marianne ne se démonte pas etconfisque l’objet du délit. Dès lors, un jeu d’uneétrange violence allant crescendo va s’engagerentre les deux protagonistes. Jeu où chacun rivali-se d’inventivité pour obtenir la perte de l’autre etdont l’issue est autant imprévisible que dramatique.La Bibliothécaire est le cinquième roman deSophie Avon qui par ailleurs est journaliste à SudOuest.

C. L.

Gallimard5, rue Sébastien-Bottin – 75328 Paris cedex 07www.gallimard.fr/

Jean GuerreschiSeins14x20,5 ; 208 p. ; 15 € ; isbn : 2.07.077730.08Ce recueil prolonge l’entreprise du grand écrivainRamón Gómez de la Serna, qui publia voici prèsd’un siècle un volume fameux sous le même titre.« Le contenu d’une femme, on l’a bientôt saisi.Mais pour accéder jusqu’à la surface ! » écrivaitKarl Kraus. En quarante-trois textes de tonalitésvariées, Jean Guerreschi effectue à son tour laremontée scaphandrière vers la délectable superficie.

C’est aussi, en filigrane, un portrait de l’auteurque nous voyons se dessiner au fil des textes. Etc’est bien à Michel Suffran qu’on pourrait appli-quer, dans une identification à son modèle, la cita-tion qu’il nous donne de Mauriac : « Toute une vie à remonter, à contre-courant deson destin mortel, l’estuaire limoneux de soi-même. »Mais de Bordeaux, ville-façade où la beauté clas-sique masque la vie profonde des pierres, àl’Estuaire, ses îles, et ses vastes « horizons chimé-riques », cet almanach est aussi un guide qui pro-mène le lecteur à travers les contours d’un paysrêvé qui est nôtre.

M.T. Cavignac

Mario Graneri-Clavé (sous la direction de)

Le Dictionnaire de Bordeaux20,4x28,6 ; 480 p. ; 45 € ; isbn : 2.86266.478.2Le Dictionnaire de Bordeaux est un ouvrage nouveauqui replace notre ville et son agglomération dansson site naturel, dans son histoire propre, dans salangue originelle, loin parfois des schémas conve-nus et des présentations complaisantes. On y trou-vera aussi bien « agneau de Pauillac » que « Clovis Ier », « la rue du Muguet » ou « Jean-Marie Planes » ou bien encore « verrerie », « Chazam », « Ford » etc. Il tient compte égale-ment de l’apport des populations, des initiatives,des spiritualités venues d’ailleurs qui ont fait larichesse de la cité.

AQUITAINE

Art MédiaSaint-Julien – 47360 Laugnac

Gascons à table15x21,5 ; 268 p. ; 20 € ; isbn : 2.914002.25.4Nouvelle édition de Gascons à table, hommagelittéraire et gastronomique de la Gascogne et quipropose dans sa nouvelle version des recettes gas-connes. Ce livre dans son édition première vientde recevoir le prix Prosper Estieu 2006 décernépar l’Académie des arts, lettres et sciences deLanguedoc.À la manière d’un vrai repas, ce livre débute parla soupe et se termine par l’addition, en passantpar les incontournables foies gras et cèpes, sansoublier le vin. Le lecteur n’a même pas à choisirentre le fromage et le dessert, les deux sont servisà volonté. Véritable mise en bouche, la lecture dece livre invite à passer à table, il était donc normalde pousser la porte de quelques auberges qui ontbien volontiers livrées quelques secrets…Des repas se dérouleront chez ces différents res-taurateurs, où Jean-Claude Ulian viendra conterquelques nouvelles, le temps de retrouver l’espritdes veillées d’antan.

Atelier de l’Agneau Le Vigneronnage – 33220 Saint-Quentin-de-Caplongwww.at-agneau.ouvaton.org

Jacques Izoard et Michel ValprémyPetits crapauds du temps qui passe13,5x21 ; 80 p. ;14 € ; isbn : 2.930188.95.2Jacques Izoard offre en cadeau 80 poèmes inéditsà Michel Valprèmy, qui s’y frotte, en écho yrépond, qui se glisse entres les vers, ou les orne degris-gris, de pendeloques. Le livre se termine parun dialogue entre les auteurs. Jacques Izoard vit à Liège où il anime des lieux depoésie depuis les années 60. Il a publié unesoixantaine de livres et de plaquettes, souvent encompagnie d’artistes. Michel Valprémy vit à Bordeaux où il enseigne ladanse. Il a publié depuis 1981 une trentaine delivres et de plaquettes. Il aime à travailler en col-laboration avec des écrivains, des musiciens et despeintres.

Éditions de l’Attente249, rue Sainte-Catherine 33000 Bordeaux

Élisabeth Jacquet Le Supplément télévision Collection Spoom ; 10,5x15 ; 52 p. ; 5 € ; isbn : 2.914688.44.X« Le film du dimanche soir revêt en l’occurrenceune importance particulière. Savoir à l’avance quel sera le film du dimanchesoir m’apparaîtra comme un doux préliminaire àun plaisir plus grand. La semaine passée, quelle qu’ait été sa qualité, seclôt fort heureusement. Et la semaine à venir commence sous de bons aus-pices. »

David LespiauDe l’électricité comme moteur12,65x13,5 ; 46 p. ; 6,50 € ; isbn : 2.914688.42.3« ici l’on voit un nanomoteur-courage remonter àpalmes l’immensité de l’intérieur d’un corps denouveau né, mort depuis quelques heures un micro-nageur. Sa tête est un globule rouge. Saqueue un filament magnétiquesa propulsion doit être téléviséemais nous manquons de place pour les câblesle conformisme a tôt fait d’entraîner les événementsdans une direction préétablie, les absorbant lesuns après les autres, les polarisant dans un sensunique et irréversible. »

Il le fait en une navigation sensuelle entre les eauxde la mémoire et celle de l’imagination. Certainstextes s’incarnent dans des anecdotes précises (ah,chères tantes qui parfois acceptez d’ouvrir vosneveux au monde merveilleux des seins !),d’autres envisagent le tendre objet d’étude dupoint de vue de l’amoureux comblé ou éconduit,du kamikaze ou du martyr, du collectionneur ou dusavant. Seins est le huitième ouvrage de JeanGuerreschi, auteur notamment de Montée en pre-mière ligne (éd. Julliard, 1988) qui a reçu de nom-breux prix.

Grasset61 rue des Saint-Pères – 75006 Pariswww.edition-grasset.fr/

Nouveaux Cahiers François Mauriac n° 1413x20,5 ; 180 p. ; 22,80 € ; isbn : 2.246.71411.7Ce numéro s’ouvre sur l’hommage de JacquesMonférier, Jean Touzot et Marc Agostino àBernard Cocula, universitaire et président duCentre François-Mauriac récemment disparu.Réalisé par Philippe Baudorre et CarolineCasseville, il est essentiellement consacré auxrapports du journalisme et de la littérature chezMauriac étudiés lors du colloque « FrançoisMauriac journaliste, nouveaux textes nouveauxregards », dont les contributions sont retranscritesdans ce numéro.Ce qui est souligné par les différentes interven-tions, à partir de la lecture des Chroniques 1948-1955 éditées par J. Touzot chez Bartillat, c’estcette « dramaturgie de l’actualité » dont procèdel’écriture journalistique de Mauriac mais aussi lelien entre le journalisme et son univers poétique,et le travail du style réalisé dans le passage de laChronique au Bloc-Notes. Avec ce passage d’ungenre à l’autre, on suit un parcours d’étude, un iti-néraire spirituel, mais on assiste aussi à l’appren-tissage de la lucidité politique qui fut celle deMauriac au cours de ces années.

M.T. Cavignac

Loubatières10 bis, avenue de l’Europe, BP 2731122 Portet-sur-Garonne cedex

Michel SuffranMon Aquitaine secrète24x22,5 ; 216 p. ;29 € ; isbn : 2.86266.484.7Illustrationde Jacques GuibillonCe livre évoque les traditionnels almanachs, dontil reprend avec une apparente modestie la structureet le style.Pour présenter chaque mois, on trouve, une pierre,un parfum, des travaux, des dictons, des quatrainsde l’auteur, un texte sur un saint du calendrier,l’énigme du mois, et une rubrique « je me souviens ». Les vignettes de JacquesGuibillon contribuent à donner à l’ouvrage soncôté joliment vieillot.Dans son bel avant-propos, Michel Suffran expo-se son projet : « Ce petit ouvrage ne sera pas unlivre de réflexions, tout juste un recueil d’images,une sorte d’album de famille »…Album de famille placé comme il se doit sous lehaut patronage de François Mauriac, son maîtreen littérature.C’est d’abord une vision familière et poétique del’Aquitaine que l’auteur nous livre ; vision enforme de plaidoyer pour une pensée vagabonde :évocation des lieux à travers souvenirs personnels,histoires de la tradition locale glanées dans lesbibliothèques des historiens locaux ; de laChambre d’amour à Biarritz aux dolmens dePierrefitte en passant par la maison de Barbasteou la palombière de Francescas…Évocation de personnages, de récits, de moments,d’images ou d’objets d’enfance : les cures àSalies-de-Béarn, le Guignol Guérin, le pain perdu,le négrillon de la Ouate thermogène et l’écolière duchocolat Meunier…

Éditions Delphine MontalantLes ourmes - 4 chemin des geais33340 Queyrac

Joseph IncardonaBanana Spleen21x15 ; 234 p. ; 20 € ; isbn : 2.915779.03.01La folie GinaIl a aimé Gina, elle était belle, pulpeuse, commeune fille de calendrier. André Pastrella a beauloucher vers les jolies filles, il aime surtoutGina, pour de vrai. Mais Gina se tue dans unaccident de voiture. Visite à la morgue, insoliteet cruelle. Tendresse des parents de Gina, vie fra-cassée, sentiments partis en éclats. Pastrella n’aplus de goût pour son boulot d’enseignant, nipour les petits trafics louches de son ami chilienPablo. Il peut juste oublier en absorbant d’in-croyables quantités d’alcool ou en matant avecun peu trop de vigueur l’amie de Pablo, demoi-selle aux mœurs bien plus légères que ses seins,qu’elle a accueillants. Pastrella revisite la Bible,veut bâtir un mausolée à la mémoire de Gina, sedisperse, trompe ses amitiés, réinvente l’amourcomme une succession d’épuisements physiquesroboratifs, part en miettes et souffre odieuse-ment. Dans Le Cul entre deux chaises, le per-sonnage Pastrella ressemblait furieusement àl’Italo-Suisse Joseph Incardona – qui vit entreGenève et Bordeaux depuis quelques années.Petits boulots, désirs d’écriture, élans velléi-taires, plongées de mélancolie… On peut suppo-ser que celui-ci s’affiche aussi comme sonmiroir. Dans cette écriture rugueuse dominée parl’influence de Djian ou Bukowski, la rudessenarquoise et la distance mise entre le lecteur et lerécit exsude en fait une puissante capacité d’aimeret de donner, une générosité aussi énorme quecette espèce de brutalité qu’il affiche et ne luiressemble pas.

Isabelle de Montvert-Chaussy

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Lettres d’Aquitaine DERNIÈRES LIVRAISONS

Editons Aubéron27, allée du Coût – 64600 Anglet

Olivier BesseMoi, rien ne m’étonne14x20,5 ; 255 p. ; 18 € ; isbn : 2.84498.095.3Olivier Besse, réalisateur etmetteur en scène, vit et tra-vaille à Bordeaux. Il a écritet mis en scène plus d’unetrentaine de pièces dethéâtre. Son travail l’amèneà intervenir en tant que réa-lisateur ou en tant que met-teur en scène aussi bien dansles établissements scolairesque dans les prisons. Moi, rien ne m’étonne est son premier roman publié.Le héros, Julien, est un de ces jeunes étudiantsattardés, remplis de rêves qui ne se réaliseront pas.La raison économique le pousse à reprendre lecafé familial dans un village du Périgord. Un jour le téléphone sonne : son grand-père, qu’iln’a pas vu depuis vingt-cinq ans, veut le rencon-trer. Il a à lui proposer un étonnant projet, appa-remment voué à l’échec par son anachronisme.Par goût du pari, par défi, par ennui, par amour duvieil homme dont il découvre peu à peu la person-nalité, Julien se laisse convaincre…Existe-t-il des romans de cinéastes, des romans demetteur en scène ? Sans doute non. Mais il existeun rapport entre l’écriture et l’image, entre l’écri-ture et la parole vivante. La lecture de ce romanest faussement facile, il faut accepter les change-ments de plans, les détours de la caméra, se pro-mener avec l’auteur dans son univers vivant et coloré.Olivier Besse écrit la caméra au poing. Le livrefini, il reste des images, des couleurs, un décor. Ilreste des personnages dont on voudrait savoirplus, des vies saisies dans leur cours.Si l’aventure est plaisante, on retiendra davantagela vie bouillonnante qu’elle évoque, les portraits,l’importance des paysages et des lieux. Plus que créer des mondes, Olivier Besse lesamène à se rencontrer. Homme de médias, l’écri-ture de ce roman lui a sans aucun doute ouvert unenouvelle voie pour sa recherche.

Michèle Salles

Jean-Yves EpaillyBussy-Périgord Mignon du roi15,5x24 ; 320 p. ; 22 € ; isbn : 2.84498.088.0Charles de Bussy-Périgord, unjeune chevalier hanté par des rêvesangoissants, quitte sa province nata-le et monte à Paris pour retrouver etchâtier l’homme qui a tué son père.

Devenu l’inséparable ami et conseiller du futur roiHenri III, tout en poursuivant sa vengeance,Charles accompagne, voire précède, le jeunemonarque dans ses aventures amoureuses et poli-tiques.De 1972, année tragique de la Saint-Barthélemyjusqu’en 1589, voici racontés, à travers cette ami-tié virile, les intrigues et les événements qui per-mirent à Henri III d’accéder au trône et de régnerpendant quinze ans sur le royaume de France jus-qu’à son assassinat.

Alain ParaillousDictionnaire drolatique du parlergascon. Tripote et MascagneNouvelle édition augmentée ; 14x20,5 ; 296 p. ;ill. ; 19 € ; isbn : 2.84498.097.X« Outre l’accent, la langue d’oc de nos grands-parents nous a légué un autre héritage, peut-êtreplus difficile à éradiquer : le parler gascon. C’est-à-dire des mots que nous utilisons dans notrelangue de tous les jours sans nous rendre comptequ’il s’agit de survivances de l’occitan. Un peu ceque fut le bas latin, dernier avatar de la langue deCicéron avant que celle-ci, sous la pression desinvasions déferlantes, ne soit remisée au rayon desantiquités. »Cet ouvrage permet de « sauvegarder » ce témoi-gnage du parler gascon d’aujourd’hui qui s’em-ploie toujours, à quelques variantes près, dePérigueux à Bayonne, d’Auch à Blaye, de La Testeà Mont-de-Marsan, de Dax à Montauban, deCahors à Bergerac, de Bordeaux à Toulouse. Et desavourer ses expressions, ses trouvailles, sesperles parfois…

Jean-Marie DarmianLa Sauterelle bleueFragments d’enfance girondinePréface de Christian Seguin14x20,5 ; 224 p. ; 18 € ; isbn : 2.84498.096.1Enfant de Sadirac, Jean-Marie Darmian, issu d’unmilieu très modeste, déroule le fil de son enfance.De page en page, d’anecdote en anecdote, avecune infinie minutie, il recolle les fragments detoute une vie : ses jeux avec ses camarades d’école,sa vie en famille, ses joies et ses chagrins, sesrêves d’enfant et ses désirs, ses espoirs de devenirun jour instituteur. Nous assistons avec lui au pro-grès des années 50 et 60, à l’arrivée de la premièrevoiture dans la famille, à l’installation du premierposte de télévision.« L’explorateur a recollé les morceaux les plusfrêles. Un grand tableau sort de la brume. Sonrécit porte la hâte, les fièvres d’antan, la beauté del’origine. Une constellation de bulles de limonadel’enveloppe. On pourrait l’appeler “Jean-MarieDarmian, le carnet de route” ou “Un voyage extra-ordinaire en Créonnais” », nous dit ChristianSeguin dans sa préface. La Sauterelle bleue est letroisième ouvrage de Jean-Marie Darmian, qui parailleurs est maire de Créon.

Bastingage19, place des Basques – 33000 Bordeauxwww.editionsbastingage.com

Emmanuel MazzoccoLe Mirage IV P, cerbère & espion des chevaliers modernesPréface du général Jarry, commandant des forcesaériennes stratégiquesColl. Arts et sociétés ; 15,4x25,2 ; 48 p. ; 15 € ;isbn : 2.35060.010.6Avec les éditions Bastingage, le Mirage IV P,longtemps le fleuron de l’armée française, fait sondernier vol avec ses compagnons de toujours : lespilotes, les navigateurs, les mécaniciens et « leur »général Jarry, devenu commandant des forcesaériennes stratégiques à Taverny, qui a écrit la pré-face du livre de photos et d’escales littéraires ducapitaine Mazzocco. Des hommes unis, une mis-sion d’exception, un avion extraordinaire, unearmée de professionnels et de « chevaliers du Jedi »rêveurs quotidiens de la grandeHistoire, sont les témoinsmodestes et privilégiés dessecrets de notre temps et lesconteurs d’un imaginaire com-mun à nous tous : faire voler lemythe et la beauté de l’art,entre ciel et terre, avec leMirage IV.

Cairn29, rue Carrerot – BP 1503 – 64015 Pau cedex

Jean-Jacques BaylacCarnet de campoPréface de Christian Seguin19,6x26,3 ; 98 p. ; 25 € ; isbn : 2.35068.040.1« Le campo figure le territoire inviolé que nil’agriculture intensive ni les petits arrangementsdu mundillo n’ont sali. Il existe pour forger lesvocations et nourrir les légendes. C’est l’espacede l’idéal. Dans ces parages secs et vallonnés lesesprits maléfiques de la corrida envoient de jeunessilhouettes habillées d’une muleta blanche. On ditque la lune les regarde combattre. Le campo s’op-pose à l’espèce humaine, affairiste et truqueuse.Ici, un voile de pureté interdit de toucher. Depuisle poste où il a rendez-vous, Jean-Jacques Baylacvoit des animaux accomplis, puissants, arméspour la guerre. D’apparence, tout les désigne pourentrer un après-midi de Pentecôte en Vic. Maispeut-être n’ont-ils jamais quitté la place du villageoù les retient inlassablement le peintre, dansl’émotion du commencement. Si comme l’affirmeCurro Romero « la vérité est dans le campo et pasdans les villes où tout est mensonge », alors c’estlà, au campo, que Jean-Jacques le Vicois éteindrala lumière éblouissante de son chevalet. »

José CuberoUne victoire sur l’intoléranceL’affaire Calas15,6x22,6 ; 336 p. ; 25 € ; isbn : 2.35068.039.8Voltaire, convaincu de l’innocence des Calas,publie son Traité sur la tolérance dès 1765 etmène alors une campagne d’opinion formidable-ment moderne, enrôlant contre « L’Infâme », l’in-tolérance d’où qu’elle vienne, toutes les élites del’Europe éclairée. S’il parvient à arracher la réha-bilitation des Calas par le parlement de Paris dès1765, son combat est aussi surtout un événementcréateur des valeurs dont se réclame toujours ladémocratie. L’affaire Calas fut d’une époque etd’un lieu, elle n’en demeure pas moins unmoment fondateur que José Cubero analyse ici enhistorien.

Cap-SciencesHangar 20, quai de Bacalan – 33300 Bordeauxwww.cap-sciences.net

H2021x29,7 ; 112 p. ; 7 €Cap sciences vous invite à découvrir le quatrièmenuméro de H20, la revue annuelle des sciences etde l’industrie en Aquitaine. Cette revue culturellerégionale s’adresse à un public curieux et ouvertaux questions d’actualité. Ses 112 pages, trèsillustrées, invitent à la découverte d’un monde enperpétuelle évolution. La revue H20 2006 traite de sujets variés tels queles grottes de Sare, l’imprimerie de Boulazac, lessystèmes embarqués en Aquitaine ou les armes deguerre du Moyen Âge de Renaud Befeytte… Troisdossiers sont proposés, riches en données et enillustrations. En environnement, c’est le réchauf-fement climatique en Aquitaine qui est abordé.L’actualité nous montre tous les jours les pro-blèmes climatiques, qu’en est-il vraiment ? Quelssont les effets sur l’Aquitaine ? Quelles consé-quences sur la faune et la flore de notre région ?Parmi les questions de société celle de la santé desaquitains est traitée sur une dizaine de pages.Comment se soignent les Aquitains ? Qu’en est-ilde la recherche médicale en Aquitaine ? Autredomaine, autre sujet, celui des matériaux dedemain. Comment se positionnent les nanomaté-riaux dans la région ? Les biomatériaux ont-ils debeaux jours en matière médicale ? Découvrez tousces sujets aquitains.

Le Castor AstralBP 11 – 33038 Bordeaux cedexwww.lecastorastral.com

Lambert SchlechterLe Murmure du monde : et autres fragmentsColl. Escales des lettres ; 19x12 ; 120 p. ; isbn :2.85920.653.1Grand lecteur de Montaigne et des poètes chinoisclassiques, Lambert Schlechter n’est pas homme àse laisser enfermer dans un genre ou une doctrine.

Il s’agit pour lui d’apprivoiser la vie, et donc des’en approcher à pas lents, à mots comptés, sur lemode d’un vagabondage érotique et littéraire oùse mêlent la naïveté de l’enfant et l’érudition dusage, la ferveur de l’amoureux et la patience dulettré. Les grandes interrogations se résolvent nonpas en pirouettes ou en déclarations, mais en frag-ments, en formules dont la justesse enchantel’oreille et touche le cœur.

Florent MazzoleniMemphis, aux racines du rock et de la soulColl. Castor Music ; 12x18 ; 192 p. ; 9 € ; isbn :2.85920.647.7Étape incontournable entreun Sud pauvre et âpre et unNord riche et industrialisé,la ville de Memphis, véri-table plaque tournantemusicale au cœur des États-Unis, prend vite des alluresde formidable bouillon deculture. C’est là, du côtédes studios Sun, que letélescopage du blues noir etde la country blanche va donner naissance aurock. C’est aussi à Memphis, autour de quelqueslabels mythiques, que vont s’écrire les plus bellespages de la soul…Ce livre est une passionnante balade dans lamémoire d’une ville essentielle pour toute l’his-toire de la musique populaire américaine. Unvoyage aux racines du rock et de la soul music…

Paul de WispelaereL’Alphabet calcinéTraduit du néerlandais (Belgique) par CharlesFrankenColl. Escales des lettres ; 14x21,5 ; 336 p. ; 22€ ;isbn : 2.85920.645.0Ce journal parcourt en zigzag la vie de l’auteur.Procédant par associations d’idées, il mêle habile-ment récits, croquis, impressions et considérationssur la vie et l’écriture. Les regards de PaulWispelaere se portent tour à tour sur le mondeintérieur et le monde extérieur, et, au gré d’itiné-raires variés, l’auteur reconstitue un univers pai-sible et hors du temps : le paradis perdu de sonenfance. Il retrouve sans doute l’unité originelledans la personne de Ilse, sa jeune épouse, qui luiouvre les portes de l’avenir et de l’espoir.

Francis Dannemark et de Chris de Becker (sous la direction de)

Je me souviens de BruxellesDix-neuf écrivains se racontent en villePréface du ministre-président de la région deBruxelles-CapitaleColl. Escales du Nord ; 17x24 ; 224 p. ; 25 € ; isbn :2.85920.637.XCet ouvrage en deux parties présentées tête-bêcheest consacré à la région de Bruxelles-Capitale etses dix-neuf communes. Dans la première partie,sont rassemblés des fragments autobiographiquesinédits d’auteurs belges et étrangers de premierplan, accompagnés de photos d’Yves Fonck. Ladeuxième partie est un melting-pot de textes(microsouvenirs récoltés auprès de Bruxelloisjeunes et moins jeunes, de souche et d’adoption)et de croquis, aquarelles, peintures et dessins ori-ginaux de Chris de Becker.

Elytis51, avenue Jeanne d’Arc – 33000 Bordeauxwww.elytis-edition.com

Just FontaineJust 13 !Préface de Guy Roux et Jean-Pierre Papin12x21 ; 92 p. ; 12,50 € ; isbn : 2.914659.56.3Dans cet ouvrage largement illustré et qui faitsuite, dans la collection Témoin de l’universel, aulivre de l’abbé Pierre Le Sourire d’un ange, JustFontaine revient sur treize thèmes liés au football,à l’image des treize buts qu’il marqua lors de laCoupe du monde de football, en 1958. Ce recordreste inégalé.Un souvenir de jeunesse, le ballon, un grandjoueur d’hier, un grand joueur d’aujourd’hui, unentraîneur, une blessure, une défaite, le 13e but,l’équipe de France, un match mémorable, les sup-porteurs, ce qu’il dira à celui qui battra son record,ce qu’il dirait à un enfant qui joue au football…

Le FRAB au service d’une politique culturelle en région ?Actes du colloque du Havre (23-24 janvier 2003)Coédition ARL Haute-Normandie-FFCB24,6x17 ; 144 pages, cahier central en couleurs ;18 € ; isbn : 2-915327-13-0 Les fonds régionaux d’acquisition pour lesbibliothèques (FRAB), dispositif de soutien auxacquisitions patrimoniales qui font intervenir àparité l’État et les Régions, ont été créés en1990. Après douze ans de fonctionnement, il fallaitfaire le point sur cette politique. Un colloque national « Le FRAB au serviced’une politique culturelle en région ? » a étéorganisé au Havre par le ministère de la Culture– Direction du livre et de la lecture, la Directionrégionale des affaires culturelles et la RégionHaute-Normandie avec l’Agence régionale dulivre et de la lecture (ARL). Parmi les questions posées : le patrimoine écritest-il un enjeu de la décentralisation culturelle,quelle est l’efficacité de cette politique contrac-tuelle en faveur de l’enrichissement des collec-tions des bibliothèques en région, ce dispositifpeut-il s’ouvrir à de nouvelles compétences (res-tauration, valorisation…) quelle mise en valeurdes territoires par le patrimoine ? Le colloque aégalement abordé les problématiques de l’articu-lation entre les FRAB et les Fonds régionauxd’acquisition pour les musées (FRAM).Vente en librairie ou par correspondance auprèsde la FFCB/FILL à l’aide du bon de commandeà imprimer à partir du site de la FFCB/FILL.Rens. : www.frab-haute-normandie.net et www.ffcb.org

M.T. Cavignac

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Lettres d’Aquitaine

Autant de sujets qui permettent de revenir surl’aventure du football d’hier et d’aujourd’hui, àtravers la figure emblématique de Just Fontaine.

Gérard SanseyJuillet des Dahuts14x22,5 ; 272 p. ; 19 € ; isbn : 2.914659.60.1Juillet des Dahuts est un retour sur l’insouciance.De la colonie de vacances, où le temps s’efface auprofit du jeu et de la douce transgression de l’in-terdit, l’auteur a gardé des souvenirs intacts,comme un pot de confiture dont il ne verraitjamais la fin…De ce moment fugace, où l’enfant devient hommeau contact des autres, restent le sentiment d’uneliberté sans fin, le bonheur d’avoir approché lanature au plus près et la majesté de ces montagnesque l’on voulait gravir au plus vite, bien avant lescopains, pour devenir enfin le roi du monde.Le lecteur retrouvera, dans ce Juillet des Dahuts,toute l’ambiance de La Guerre des boutons, duSac de billes et de ces œuvres qui témoignent desbonheurs de l’enfance…

Les éditions de l’Entre-deux-Mers1, le Bourg – 33240 Camiac-et-Saint-Denis

Roger et Christian BernadatQuand Bordeaux construisait desnavires… Histoire de la constructionnavale à Bordeaux29,8x24 ; 192 p. ; 32 € ; isbn : 2.913568.41.6Bordeaux a été qualifiéeau XIXe siècle de « plusgrand arsenal privé deFrance ». Cet assemblagede chantiers privés a œuvréen grande partie au profitde la Marine nationale,jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mon-diale. Des bâtiments aussi prestigieux que les cui-rassés Kléber et Vérité, le croiseur Gloire sontainsi issus des Forges et Chantiers de la Gironde.Cet ouvrage s’appuie sur de nombreuses informa-tions issues d’une solide documentation dont lesressources du Service historique de la Défense etoffre un éclairage approfondi sur ce que fut laconstruction navale à Bordeaux.

Emmanuelle Demont – Marc FavreauHerman Van der Hem (1619-1649)Un dessinateur hollandais à Bordeauxet dans le Bordelais au XVIIe siècle2 vol. sous coffret ; 32x23,5 ; 120 et 160 p. ; ill. ;64 € les 2 vol. ; isbn : 2.913568.40.8Entre 1638 et 1649, un Hollandais, Herman Vander Hem, établit un relevé graphique des sites etmonuments de Bordeaux et du Bordelais en vuede constituer un atlas géographique. Ces dessins,près de 150, publiés en totalité pour la premièrefois, offrent un regard nouveau sur un pays quiconservait alors encore ses monuments antiques etmédiévaux.

L’Esprit du tempsBP 107 – 33491 Le Bouscat cedexwww.lespritdutemps.com/

Michèle Bompard-PorteLe SujetInstance grammaticale selon FreudColl. Perspectives psychanalytiques ; 14x21 ; 216 p. ;21 € ; isbn : 2.84795.074.5Parmi les dix-sept volumes des œuvres complètesFreud, plus de six mille pages publiées de 1892 à1938, le mot « sujet » – Subjekt – n’apparaîtcurieusement que vingt-huit fois. Étant donnél’extrême fréquence de l’utilisation de ce terme enpsychologie et en philosophie, l’évitement estspectaculaire. Il signe évidemment une décisionthéorique. Pourquoi Freud évite-t-il ce mot ? Àquelles acceptions en réserve-t-il l’usage ?D’autres notions s’y substituent-elles ? Quelles ensont les conséquences ?Michèle Bompard-Porte est psychanalyste, pro-fesseur à l’université de Brest et auteur de nom-breux ouvrages. Elle a coordonné l’édition desœuvres complètes de René Thom (IHES, 2003),en assumant la responsabilité scientifique de l’éditiondes textes non strictement mathématiques.

FédéropLe Pont-du-Rôle – 24680 Gardonne

Jean-Paul LoubesDu bon usage des îles16 € ; isbn : 2.85792.164.0Je regarde ce livre comme un livre-itinéraire.Mais, bien au-delà de la fréquentation des mon-tagnes et des fjords, c’est surtout la quête d’un Taoqui ne viserait pas seulement à la contemplation,mais bien à retrouver ses marques dans un mondedont le sens s’estompe de plus en plus. Toutereconstruction de ce sens passe aujourd’hui par unacte de résistance. Le voyage offre une position,une posture, pour un réarmement de la penséedans cette direction.Les quatre périples qui constituent ce rouleau depeinture sont joyeux, mais ils sont placés entre unprologue et un épilogue qui empêchent tout émer-veillement béat. Ce pessimisme n’est que la luci-dité extrême qui ne doit pas empêcher la joie.C’est par cette disposition ontologique à la joieque nous sommes fils du chasseur du néolithique.

Jean-Paul Loubes.

Le FestinBât. G2, 1 quai Armand-Lalande – 33300 Bordeauxwww.lefestin.net

Marguerite Stahl et Jean-Marie DarmianAntoine-Victor BertalÉloge du collectionneurCréon, 1817 – Nice, 189518x24 ; 128 p. : 20 € ; isbn : 2.915262.31.4Léguée en 1895 à la ville de Créon, la collectiond’œuvres d’art de l’industriel Antoine-VictorBertal vient de faire l’objet d’une importante cam-pagne de restauration. Le dépôt des tableaux etdessins au musée des Beaux-Arts de Libourne etleur exposition durant l’été à la chapelle duCarmel (du 20 mai au 28 octobre 2006) permet deprendre connaissance pour la première fois de cetrès beau fonds des écoles italiennes du XIVe auXVIIIe siècle.

Éditions Finitude14, rue Marc-Nouaux – 33000 Bordeaux

Raymond HesseVauriens, Voleurs, AssassinsCollection « Utopies » ; 11x16 ; 79 p. ; 12 €Voici un petit brûlot vieux de quatre-vingts ans (1ère

édition en 1925) : son auteur imagine que le syn-dicat du crime, appelé ici syndicat des VVA (liresyndicat des vauriens, voleurs et assassins), las dela répression féroce des gardiens de l’ordre (poli-ciers et magistrats) décide d’une grève générale.

Très suivie, celle-ci met au chômage leurs oppres-seurs naturels. Les hommes politiques, pourfen-deurs souvent hypocrites du mal qui menace lasociété humaine, sont également inquiets pourleur avenir. Et voilà l’ordre social menacé en pro-fondeur par l’absence générale du crime et dudélit, socle négatif sur la contre-valeur duquel seconstruisait la société. Comment tout cela finira-t-il ?Écrit avec vivacité et une malice certaine, voire uncertain cynisme (l’auteur, nous renseigne la qua-trième de couverture, n’était-il pas magistrat ?), lerécit baigne dans le climat politique propre àl’époque de sa parution, en France, marqué par lahantise d’une explosion sociale : allusions fré-quentes à l’anarchisme et au bolchevisme, interro-gations sur la société du crime comme dernierrempart contre le désordre généralisé (on pense auprocès que la pègre instruit contre l’assassin dansle film M le maudit de Fritz Lang).

Bernard Daguerre

Gatuzain25, Espainiako Karrika – 64100 Bayonnewww.gatuzain.com

Demain, Euskal Herria.Entretien avec Arnaldo OtegiInaki Iriondo et Ramon SolaCoédition Gara/Gatuzain ; 248 p. ; 15 € ; isbn :2.913842.41.0Deux journalistes du quotidien Gara ont inter-viewé Arnaldo Otegi de manière exhaustive. Leporte-parole de Batasuna, parti indépendantisteactuellement illégal dans l’État espagnol, revientsur l’histoire de ces dernières décennies en Paysbasque, analyse la situation actuelle et explorel’avenir, en nous faisant part de sa pensée et enrévélant certains faits inconnus jusqu’alors. Unouvrage essentiel pour comprendre la phase poli-tique que traverse ce pays et les opportunités quis’en dégagent.

Atelier In8Coustalet – 64160 Serres-Morlaàswww.atelier-in8.com

Coll. La Porte à côtéChaque année, les Éditions de l’Atelier In-8publient dans la collection La Porte à côté 12 nou-velles, 12 auteurs différents – connus ou inconnus– un texte pour chaque humeur, pour chaque mois,pour chaque couleur de ciel. En ce début d’étéparaissent six nouveaux titres, première moissonde l’année, alors que la seconde signera, enoctobre, le début de la saison froide.Parmi les auteurs, il en est certains que l’on neprésente plus, comme Anne-Marie Garat,Mouloud Akkouche, Jean Ganiayre et AlbertPeyroutet, d’autres à découvrir, tel Pascal Médan,ou encore Carlos Castán, si connu de l’autre côtédes Pyrénées.

Mouloud AkkoucheLe Magot de Solange11x17 ; 40 p. ; 5 € ; isbn : 2.916159.10.X

Carlos CastánLe Quai de neige11x17 ; 24 p. ; 3 € ; isbn : 2.916159.11.8

Jean GaniayreAller simple11x17 ; 32 p. ; 5 € ; isbn : 2.916159.12.6

Anne-Marie GaratOn ne peut pas continuer comme ça11x17 ; 40 p. ; 5 € ; isbn : 2.916159.13.4

Pascal MédanSauce créole11x17 ; 40 p. ; 5 € ; isbn : 2.916159.14.2

Albert PeyroutetMirage11x17 ; 40 p. ; 5 € ; isbn : 2.916159.15.0

Éditions du PierregordNOUVEL ÉDITEURLe Bout de la Côte 24370 Calviac-en-Périgord

Hugues de QueyssacLa Danse du loupColl. Pierrefeu ; 15x23 ; 408 p. ; 22 € : isbn :2.35291.000.5Jeune auteur en littérature, Hugues de Queyssacne manque pas d’ambition en proposant aux lec-teurs une trilogie médiévale : « Le chevalier noiret la dame blanche » le premier tome s’intitule LaDanse du loup. Le héros de ce thriller médiévalest accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Ils’ensuit une série d’aventures, de combats, decrimes, de jugement de dieu, de tempête et dechasse aux trésors temporels et spirituels, sur fondd’amour courtois pour les beaux yeux de ladamoiselle Isabeau de Guirande.

Pleine Page éditeurs12, rue Jacques-Cartier – 33300 Bordeauxwww.pleinepage.com

Chantal DetcherryEn ce jardin où je m’avanceColl. Détour du silence ; 14,5x20 ; 56 p. ; 10 € ;isbn : 2.911241.51.7Dans la continuité de Riches heures, superberoman publié aux éditions Fédérop récompensépar le prix littéraire d’Aquitaine 2005 (lire Lettresd’Aquitaine de juillet 2005), Chantal Detcherrynous convie cette fois à une exploration poétiquede ses jardins secrets. En ce jardin où je m’avanceest un chant rappelant à soi la présence des dispa-rus, moyen d’accéder à ce monde interdit, de lerelier à la vie jusqu’au point très troublant où l’onne sait plus qui est vivant et qui est mort. Servi parune écriture à la fois exigeante et limpide, cerecueil a obtenu le prix Olympique de poésie2006.

Brigitte GiraudDes ortolans et puis rienColl. Détour du silence ; 14,5x20 ; 76 p. ; 12 € ;isbn : 2.913406.25.4Ce nouvel opus de Brigitte Giraud tient à la foisdu journal, du récit, de la poésie. Dans une langueprofondément émouvante et sensible, l’auteur ins-taure une sorte de dialogue intériorisé avec sonpère dont elle accompagne les derniers instants.Elle traque ses moindres faits et gestes, sa parolela plus anodine, la plus infime modification deson corps anéanti par la maladie comme pourexorciser sa douleur.« Tu avais encore maigri. Tes bras étaient si fins !Je me taisais à te regarder mourir. Je voulaisprendre tout ton visage dans mes yeux. Tout garder. »Brigitte Giraud s’est servi de ses mots, de sa sen-sibilité à fleur de peau pour démêler les souvenirs,recomposer la mémoire de son père avec pour filrouge la naissance d’une maison en contrepointd’une mort inéluctable.Des ortolans et puis rien est un magnifique chantd’amour d’une fille pour son père.Brigitte Giraud vit à Bordeaux (Attention !Brigitte Giraud a un homonyme chez Stock). Ellea publié un premier roman chez l’Harmattan,L’Éternité bien sûr et a collaboré à plusieursrevues et magazines.

C. L.

La Fosse aux ours1, place Jutard – 69003 Lyon

Serge AiroldiLe Veilleur de Matera

L’écriture contre la perte… tel aurait pu être le titre de ce nouvel opus deSerge Airoldi. C’est à une étonnante randonnée à travers l’espace et le tempsque nous convie l’auteur pour « vérifier les nœuds des herbes, guetter les pal-miers, aller à l’horizon, là où toujours la ligne s’enfuit »… Lisbonne où l’onvient de fêter saint Antoine – le saint auquel on se voue pour retrouver ce quel’on a perdu – en est le point de départ. Voyage dans les souvenirs – d’enfan-ce, de rencontres –, à travers l’Histoire, les mythologies, les textes bibliques,dans les paysages – réels ou imaginaires –, les villes – d’architectures et delumières –, à la rencontre de peuples… Chaque « exploration » ouvre un ques-tionnement, offre une vision sans concession du monde.De mémoire, il est question : mémoire des êtres, des familles, des quartiers, mémoire ancestrale, despeuples menés à la destruction, sous l’asphalte des routes ou le terreau des cimetières...Ce ne sont pas les lois qui changent grand-chose, nous dit l’auteur. La nature a ses lois, les religionsont leurs tables, les États leurs « codes ». Les tortionnaires aussi. « Les lois justifient les silences, lemépris, la vendetta, les compromis et les massacres. Le trouble des vies et des nations. »Que faut-il faire pour lutter contre cette mort ? Écrire. Déterrer les cadavres, les châteaux forts, lesfaire surgir du néant. Car « ces endroits ne sont pas les cieux, les abysses, l’enfer, l’éden, ce ne sontque des lieux à conquérir et à inventer, il faut les regarder, s’y sentir bien comme dans les bras d’unemère, il faut maintenant oser s’installer dans ces paysages, oser le voyage, en faire une littérature, etalors peut-être existent-ils pour que nous existions aussi. Sinon, la mémoire s’enlise. »Entre journal et récit, ce petit livre vous donnera envie d’aller à l’horizon. Glissez-le vite dans votrevalise avant de partir… en randonnée.Après Les Chevaux, Le Veilleur de Matera est le second livre de Serge Airoldi aux éditions La Fosseaux ours. Quelques-uns de ses textes ont également été publiés dans la récente revue Fario.

C. L.

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Lettres d’Aquitaine

Didier HarribeySud-Ouest ParanoColl. Rouge nuit (polars du Sud-Ouest) ; 15x21 ;156 p. ; 10 € ; isbn : 2.913406.35.1Quand le polar flirte avec le gag, ce n’est pas pournous déplaire ! Sud-Ouest Parano nous entraînedans la folle épopée d’un détective privé, à traversun Sud-Ouest transfiguré par l’imagination déli-rante de Didier Harribey.Quelque part entre le département des Glandes etcelui des Pantoufles-Maritimes, Matt Paranomène l’enquête… Toute ressemblance avec deslieux réels n’est que coïncidence !

Presses universitairesde BordeauxUniversité Michel-de-Montaigne Bordeaux 3 –Domaine universitaire – 33607 Pessac cedexwww.pub.montaigne.u-bordeaux.fr

CollectifL’Edition littéraire aujourd’huiSous la direction d’Olivier Bessard-BanquyPréface de Pascal FouchéColl. Les Cahiers du livre15x21 ; 240 p. ; 20 € ; isbn : 2-86781-359-XL’intérêt de ce livre est multiple. Outre son thème :l’édition littéraire aujourd’hui, cet ouvrage inau-gure une nouvelle collection aux Presses universi-taires de Bordeaux : « Les Cahiers du livre »,consacrée à l’édition contemporaine. C’est déjà ensoi une bonne nouvelle et les professionnels dulivre, journalistes, historiens, enseignants, étu-diants ou toutes personnes intéressées par le sujetpeuvent se réjouir de cette parution. Ils disposentd’une source solide et de première main pour leurstravaux ou tout simplement pour leur curiosité.Il faut aussi saluer une initiative – fruit de lacoopération entre l’IUT Michel-de-Montaigne,pôle des métiers du livre, et les PUB – qui a misen orbite des étudiants apprentis éditeurs. Sous ladirection d’Olivier Bessard-Banquy, ces étudiantsont collaboré à la réalisation de ce cahier – édito-rial et mise en page – et ont ainsi eu la chance detoucher du doigt leur futur métier et de participerà une expérience très enrichissante.Le choix de l’édition littéraire pour ce premierouvrage n’est pas le fruit du hasard. La littératureest le premier secteur de l’édition en terme dechiffre d’affaires, il est celui qui attire et fait rêverde nombreux adeptes, il est aussi celui des décon-venues. Les rencontres que propose cet opus – MichelTournier, Maurice Nadeau, Jean-Jacques Pauvert,Georges Monti, Irène Lindon, Gérard Bobillier,Paul Otchakovsky-Laurens, Raphaël RaphaëlSorin – et les contributions de Jean-Pierre Ohl,Hervé Serry et Olivier Bessard-Banquy dégagentun point de vue unique de l’édition littéraire d’au-jourd’hui dans sa diversité, dans sa force et sa fra-gilité.

C. L.

Annie Hubert et Michel Figeac(sous la direction de)La Table et les portsCuisine et société à Bordeaux et dans les villesportuaires16x21 ; 302 p. ; 20 € ; isbn : 2.86781.371.9Poumon de la ville, lieu de croisement deshommes et des cultures, la Garonne a toujours étéune source de richesse pour Bordeaux. Un port estun carrefour où se croisent et se rencontrent desinfluences diverses, notamment dans le domainede l’alimentation.Au port de Bordeaux se sont rencontrés les res-sources du fleuve limoneux, de l’alose à la lam-proie, les produits des terroirs aquitains, du vin auconfit, et les denrées coloniales importées desAntilles. Cette ouverture du port sur l’océan parti-cipe de l’évolution de la gastronomie portuaire.À Bordeaux, à Buenos Aires, à Porto ou àHambourg, existe-t-il vraiment une singularité descuisines portuaires ?Afin de retrouver les influences, d’identifier lessaveurs et de saisir les subtilités du goût dans lesvilles maritimes, ce livre invite à un véritablevoyage gustatif de plus de trois siècles.

Carmela MaltoneExil et identitéLes Antifascistes italiens dans le Sud-Ouest 1924-194016x 24 ; 255 p. ; 22 € ; isbn : 2.86781.381.6Au début des années vingt, des milliers d’oppo-sants au fascisme sont contraints à l’exil.Intellectuels, parlementaires, responsables poli-tiques et syndicaux ou simples militants trouventrefuge en France, essentiellement à Paris maisaussi dans le Sud-Ouest.Déterminés à poursuivre depuis l’exil leur combatcontre la dictature, ces antifascistes vont, avecl’appui de la gauche française, reconstituer enGascogne leurs organisations, créer des journauxet développer une intense activité éditoriale.Ils vont adapter les expériences sociales qu’ilsavaient menées dans leurs régions d’origine à lanouvelle situation des immigrés italiens installésen France, les regroupant dans des structures nou-velles : les coopératives.Si, sur le plan humain, l’exil fut une épreuve fortdouloureuse, au niveau de la production des idéeset de la valorisation du patrimoine culturel sonapport fut considérable.Cet ouvrage nous montre comment l’exil, loind’être un repli communautaire, fut un espace d’af-firmation identitaire en mutation constante sousl’effet du brassage des cultures.

Éditions Sud Ouest6, rue de la Merci, BP 130 – 33036 Bordeaux cedexwww.editions-sudouest.com

Bernard ThoreBandas26x29 ; 96 p. ; relié, ; 17,90 € ; isbn : 2.87901.707.6Le premier livre sur les musiques, les musiciens etles ambiances du Grand Sud. Musiques de festi-vals, de carnavals, de fêtes de village, de corrida,de courses landaises, de penas, d’après match derugby, soirées bodega : l’univers musical duGrand Sud apporte chaleur et bonne humeur. Lesbandas, harmonies ou fanfares sont des orchestresde fête, bardées de couleurs vives, dont l’éclat descostumes et des cuivres rappelle l’ambiance desanciennes fêtes traditionnelles que l’on attendaitjadis avec impatience et qui nourrissaient les rêvesles plus enivrants. Aujourd’hui, les bandas propo-sent un répertoire moderne et très étendu, desmusiques symphoniques aux refrains de fête quianiment la nuit jusqu’au matin. Un ouvrage illus-tré de très belles photographies qui fait passer lesouffle de la fête et qui donne l’envie de bouger.

Alain RoussotLa Préhistoire en PérigordIllustrations Paskal Remy19x19 ; 32 p. ; 4,90 € ; isbn : 2.87901.669.XVoici un ouvrage qui s’adresse aux jeunes curieuxde la préhistoire. L’auteur, Alain Roussot, s’estattaché à écrire, en utilisant des mots simples, untexte tout à la fois sérieux, didactique et agréableà lire ; quant aux quelques mots savants employés,ils sont tous expliqués en encadré.Ce sont, au total, 13 chapitres qui nous décriventet nous expliquent la préhistoire en Périgord,mais, qui, au-delà de cette région, nous content lavie des hommes préhistoriques en général.

Prix Jaufré Rudel 2006 à Sergi JavaloyèsTrangas e tempèstasÉditions IEOColleccion « A tots » ; 18x14 ;111 p. ; 12,50 €isbn : 2-85910-374-0

Une tempête pour Jaufre Rudel… À jamais, c’est un morceau d’estuaire quihantera notre mémoire occidentale. Quatreparoles, un poète et une ville. Jaufre Rudel, princede Blaye, poète de la fondation. Il nous ditl’amour de loin et la fragile tension de notre êtreau printemps, quand nous croyons, contre touteévidence, au vol des oiseaux… Le Conseilrégional d’Aquitaine a eu l’excellente idée dereprendre le prix littéraire occitan qui porte sonnom et, sous l’égide du Comitat girondin de lalenga occitana, d’en faire un des événements lit-téraire de l’année. Aujourd’hui, il est attribué àun auteur aquitain que nous connaissons bien.C’est le pays de l’autre côté de la mer… Làmoururent, en clin d’œil, les amours impos-sibles, après avoir retrouvé l’odorat, dans lesbras de la comtesse de Tripoli, de là viennent lesnostalgies de ce temps d’avant la déchirurequand on croyait la France une, de Dunkerque àTamanrasset… Dans Trangas e tempèstas, SergiJavaloyès poursuit l’exploration de son être, néede la déchirure fondatrice, la profonde blessure :une terra incognita. En quelques romans etrecueils de nouvelles, nous avons appris à lire cecheminement, cette histoire. À accompagner,aussi, ses douleurs d’enfantement. L’art d’écrire,déjà élaboré dans L’òra de partir, conforté avecLa set, renforcé avec Passaia, nous a habitué àces phrases courtes, dynamiques et efficaces,qui peuvent tout autant s’allonger pour s’enrou-ler autour d’un sujet et le dépecer à petites mor-sures, ces rapports humains sans concessions,cette tendresse pour les paysages en corollairede cette nostalgie improbable pour « le pays del’autre côté de la mer ». De Rudel à Javaloyés, ilne finit pas de nous interroger sur ce fossé denotre absence au monde…

Guilhem Joanjòrdi

Occitania produccionsBP75 - 34741 Vendargues Cedex

Philippe GardyTrésors d’OccitanieMorceaux choisis dits par l’auteur (31 poèmes en occitan, livret avec le texte en occitan et la traduction en français)

Passeur, le poète nous écrit de l’autre côté des mots. Depuis son pays d’être et non de la contrée ambi-guë du paraître que hante notre quotidien : « A la retorica bauja / dei paisatges / silencis de fuelhas encarverdas / e desbrondament sauvertós / deis aigas e dei granas [à la rhétorique folle / des paysages /silences de feuilles encore vertes / et débordement effrayant / des eaux et des graines] ». Dans ce pay-sage, les mots, alors, lui sont chemin pour aller de lui à nous, de son pays à notre exil.Un disque de la collection Trésors d’Occitanie (qui a publié déjà ces auteurs qui nous offrent le mondeet nous ouvrent la vie… Manciet, Bec lisant les troubadours, Rouquette…), et dans celui-ci, PhilippeGardy mettant en sons certains de ses poèmes ; trente et un textes qui commencent par un chant d’oi-seau, ils deviennent, pour nous, autant de sentiers. Trente et un poèmes, comme autant de journées d’unmois plein, ciselures bigarrées d’une hiératique proximité. La voix proche, disant des photographies demoments, érudition sensorielle. Aussi étranger à l’art pour l’art qu’au naturalisme, Gardy se méfie desmots à qui il confie ses idées, la pudeur le rend disert, ce n’est pas une mélodie qu’il nous donne àentendre, c’est un kaléidoscope qu’il nous donne à voir, ainsi, il ne cache rien, mais il transmue. Parfoisminérale et parfois luxuriante, sa parole convoque : les lieux existent, Aran, Larzac, ici emblématiquesd’une géographie, mais plus volontiers la mer, la montagne, le figuier et les animaux « A la cima deicolors / nisada coma lo nis de l’aucèu, [à la cime des couleurs / nichée comme le nid de l’oiseau] »,l’oiseau, le poulpe et l’intérieur du corps de l’homme « venguet lo moment de la transparéncia / foguetlo fetge/ e lo còr / e totei lei muscles, [vint le moment de la transparence / il y eut le foie / et le cœur /et tous les muscles] » ici, ils voisinent avec les personnages mythologiques. Orphée « La testa dins locant / e lo cant dins la testa / camina que caminaràs / me seguisse e me pèrde… [la tête dans le chant /et le chant dans la tête / chemine que chemineras / je me suis et je me perds] », Méduse, Echo etNarcisse, Empuse qui sont également comme des fenêtres sur nous-mêmes… La rupture des rythmes,la saccade des sons concourent à bâtir une étrangeté de sens, celui d’un monde cohérent qui, peu à peu,nous devient de plus en plus familier, apprivoisé. Pour les sons de cette voix sans artifice et les sens decette poésie sans fard, c’est un disque à acquérir de toute urgence et ainsi découvrir une intimité à notrehumanité, s’initier à une poésie ou se conforter dans la rencontre.

Guilhem Joanjordi

La vida vertadierala nisada dei fuòcs imaginarisLa vraie vie, la nichée de feux imaginaires

Gilbert LoubèsL’Énigme des cagots17x24 ; 192 p. ; 14,90 € ; isbn : 2-87901-658-4Étranges personnagesque ces cagots. Ilsvivent en petites com-munautés en dehorsdes villes et des vil-lages, ne se marientqu’entre eux, prati-quent exclusivementl’artisanat du bois. Ilsentrent dans l’églisepar une porte qui leurest réservée, usent d’unbénitier spécial et sontséparés du reste des fidèles. Ils sont ensevelis dansun cimetière à part et, plus tardivement, dans unquartier isolé du cimetière commun.Leur présence s’étend sur toute la Gascogne, lePays basque, la Navarre française et espagnole. Ilsne seront que tardivement réintégrés à la popula-tion au cours des XVIIIe et XIXe siècles.Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Cet ouvrageexpose clairement une douzaine d’hypothèses,anciennes ou récentes, et, pour les examiner, enretient les plus fondées au regard de l’histoire etde l’ethnographie.

Eugène Le RoyJacquou le CroquantPréface Joëlle Chevé17x24 : 336 p. ; 15 € ; isbn : 2.87901.661.4Jacquou le Croquant, un des romans les plusémouvants de notre littérature. Eugène Le Roy ydécrit, au soir de sa vie, la résistance et la révoltependant la Restauration d’un jeune paysan péri-gourdin face aux injustices et à la violence dumarquis de Nansac et de ses gens.Cette édition de Jacquou est accompagnée d’unepréface de Joëlle Chevé. Préface dans laquellecette spécialiste d’Eugène Le Roy et du Périgordnous fait partager son intérêt pour cet auteur etpour l’universalité des thèmes de son œuvre.

Dernières livraisons est une sélection des ouvrages reçus, l’ensemble des « vient de paraître » est disponible sur le site de l’Arpel :www.arpel.aquitaine.fr