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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 SÉISMES INTÉRESSANT LA RÉGION DE GIVET (Ardennes) RÉVISION DE SISMICITE HISTORIQUE D'UNE SÉLECTION D'ÉVÉNEMENTS NOTABLES. LOINTAINS ET MINEURS, PROCHES par J. VOGT ÉTUDE EFFECTUÉE POUR LE COMMISSARIAT A L'ÉNERGIE ATOMIQUE, DÉPARTEMENT ÎDE SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET ÉLECTRICITÉ DE FRANCE, DIVISION GÉOLOGIE ET GÉOTECHNIQUE i Département génie géologique B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 Rapport du B.R.G.M. 81 SGN 623 GEG septembre 1981 Réalisation : Mparlamant das Arts Graphiques BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 SÉISMES INTÉRESSANT LA RÉGION DE GIVET (Ardennes) RÉVISION DE SISMICITE HISTORIQUE D'UNE SÉLECTION D'ÉVÉNEMENTS NOTABLES. LOINTAINS ET MINEURS, PROCHES par J. VOGT ÉTUDE EFFECTUÉE POUR LE COMMISSARIAT A L'ÉNERGIE ATOMIQUE, DÉPARTEMENT ÎDE SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET ÉLECTRICITÉ DE FRANCE, DIVISION GÉOLOGIE ET GÉOTECHNIQUE i Département génie géologique B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01 Rapport du B.R.G.M. 81 SGN 623 GEG septembre 1981 Réalisation : Mparlamant das Arts Graphiques

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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

SÉISMES INTÉRESSANT LA RÉGION DE GIVET

(Ardennes)

RÉVISION DE SISMICITE HISTORIQUE

D'UNE SÉLECTION D'ÉVÉNEMENTS NOTABLES.

LOINTAINS ET MINEURS, PROCHES

par

J. VOGT

ÉTUDE EFFECTUÉE POUR

LE COMMISSARIAT A L'ÉNERGIE ATOMIQUE, DÉPARTEMENT ÎDE SÛRETÉ NUCLÉAIRE

ET

ÉLECTRICITÉ DE FRANCE, DIVISION GÉOLOGIE ET GÉOTECHNIQUE

i

Département génie géologique

B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

Rapport du B.R.G.M.

81 SGN 623 GEG septembre 1981

Réalisation : Mparlamant das Arts Graphiques

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

SÉISMES INTÉRESSANT LA RÉGION DE GIVET

(Ardennes)

RÉVISION DE SISMICITE HISTORIQUE

D'UNE SÉLECTION D'ÉVÉNEMENTS NOTABLES.

LOINTAINS ET MINEURS, PROCHES

par

J. VOGT

ÉTUDE EFFECTUÉE POUR

LE COMMISSARIAT A L'ÉNERGIE ATOMIQUE, DÉPARTEMENT ÎDE SÛRETÉ NUCLÉAIRE

ET

ÉLECTRICITÉ DE FRANCE, DIVISION GÉOLOGIE ET GÉOTECHNIQUE

i

Département génie géologique

B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01

Rapport du B.R.G.M.

81 SGN 623 GEG septembre 1981

Réalisation : Mparlamant das Arts Graphiques

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RESUME

A la demande d'EDF et du DSN est repris l'examen de plusieursséismes susceptibles d'avoir une influence sur l'appréciation de la régionde GIVET. Parmi les séismes majeurs, seuls sont retenus quelques événe¬ments : si le tremblement de terre de 1A56 reste énigmatique, les séismes de1504 et de 1692 font l'objet d'une large réinterprétation, avec des hypothè¬ses nouvelles pour la localisation des aires épicentrales et, pour 1692surtout, une position de problème au sujet d'intensités notables à distance,à l'Ouest et au Sud- Quant aux séismes de 1640, 1755, 1756 et 1760, leurconnaissance est satisfaisante, encore que des retouches lui soient appor¬tées . Apparaît ainsi la possibilité d'une connaissance plus fine des famil¬les de séismes de la région Aix-la-Chapelle - Liège, dont il n'est pascertain qu'ils puissent être tous associés a priori au fossé de la Roer.

Il reste que l'un ou l'autre de ces séismes se traduit, au-delà dela région de GIVET, par des intensités ponctuelles de l'ordre de VI/VI-VII(1692, 1756) sans préjuger, pour d'autres, de possibilités d'extrapolation à

ce domaine (1504, 1640).

Si la discussion du contexte sismotectonique échappe à ce rapport,cette préoccupation conduit cependant à faire le point pour trois séismesprésumés proches, mineurs, de la première moitié du XIXe siècle, sans préju¬ger d'autres événements.

RESUME

A la demande d'EDF et du DSN est repris l'examen de plusieursséismes susceptibles d'avoir une influence sur l'appréciation de la régionde GIVET. Parmi les séismes majeurs, seuls sont retenus quelques événe¬ments : si le tremblement de terre de 1A56 reste énigmatique, les séismes de1504 et de 1692 font l'objet d'une large réinterprétation, avec des hypothè¬ses nouvelles pour la localisation des aires épicentrales et, pour 1692surtout, une position de problème au sujet d'intensités notables à distance,à l'Ouest et au Sud- Quant aux séismes de 1640, 1755, 1756 et 1760, leurconnaissance est satisfaisante, encore que des retouches lui soient appor¬tées . Apparaît ainsi la possibilité d'une connaissance plus fine des famil¬les de séismes de la région Aix-la-Chapelle - Liège, dont il n'est pascertain qu'ils puissent être tous associés a priori au fossé de la Roer.

Il reste que l'un ou l'autre de ces séismes se traduit, au-delà dela région de GIVET, par des intensités ponctuelles de l'ordre de VI/VI-VII(1692, 1756) sans préjuger, pour d'autres, de possibilités d'extrapolation à

ce domaine (1504, 1640).

Si la discussion du contexte sismotectonique échappe à ce rapport,cette préoccupation conduit cependant à faire le point pour trois séismesprésumés proches, mineurs, de la première moitié du XIXe siècle, sans préju¬ger d'autres événements.

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SOMMAIRE

Pages

RESUME

1 - INTRODUCTION 1

2 - POSITION DE PROBLEMES 2

3 - LES GENERATIONS D'APPORTS 3

3. 1 - CATALOGUES ANCIENS 3

3. 2 - TRAVAUX REGIONAUX ANCIENS 3

3.3 - CATALOGUES MODERNES 33.3.1 - LE CATALOGUE DE SIEBERG 3

3.3.2 - LES CATALOGUES BELGES 43.3.3 - LE CATALOGUE DU PROFESSEUR ROTHE 4

3.4 - RECHERCHES COMPLEMENTAIRES DANS LE CADRE DU PROJETSISMOTECTONIQUE 4

3.5- NOUVELLES RECHERCHES 4

4 - INTENSITES MAXIMALES CONNUES EN FRANCE ET EN BELGIQUE ... 5

5 - L' EVENEMENT DE 1456 6

6 - LE SEISME DE 1504 76.1- INTRODUTION 7

6.2- LES APPORTS CLASSIQUES 76.3- ELEMENTS DE DISCUSSION 8

6.3.1 - HORS DE FRANCE 86.3.2 - EN FRANCE 9

6.4 - CONCLUSION 10

7 - LE SEISME DE 1640 117.1- INTRODUCTION 117.2- LES APPORTS 117.3 - CARACTERISTIQUES 117.4 - EFFETS 12

7.4.1 - CONFINS GERMANO-BELGES 127.4.2 - BELGIQUE ET FRANCE 12

7.5 - CONCLUSION 13

8 - LA CRISE SISMIQUE DE SEPTEMBRE-OCTOBRE 1692 148. 1 - INTRODUCTION 148. 2 - ETAPES DE LA CONNAISSANCE 14

8.2.1 - INTRODUCTION 148.2.2 - ANCIENS CATALOGUES 148.2.3 - TRAVAUX REGIONAUX 148.2.4 - CATALOGUES MODERNES 15

8.3 - L'EVENEMENT PRINCIPAL 158.3.1 - NOMBRE DE SECOUSSES ET DUREE 158.3.2 - RAPIDE DISCUSSION DES EFFETS 16

SOMMAIRE

Pages

RESUME

1 - INTRODUCTION 1

2 - POSITION DE PROBLEMES 2

3 - LES GENERATIONS D'APPORTS 3

3. 1 - CATALOGUES ANCIENS 3

3. 2 - TRAVAUX REGIONAUX ANCIENS 3

3.3 - CATALOGUES MODERNES 33.3.1 - LE CATALOGUE DE SIEBERG 3

3.3.2 - LES CATALOGUES BELGES 43.3.3 - LE CATALOGUE DU PROFESSEUR ROTHE 4

3.4 - RECHERCHES COMPLEMENTAIRES DANS LE CADRE DU PROJETSISMOTECTONIQUE 4

3.5- NOUVELLES RECHERCHES 4

4 - INTENSITES MAXIMALES CONNUES EN FRANCE ET EN BELGIQUE ... 5

5 - L' EVENEMENT DE 1456 6

6 - LE SEISME DE 1504 76.1- INTRODUTION 7

6.2- LES APPORTS CLASSIQUES 76.3- ELEMENTS DE DISCUSSION 8

6.3.1 - HORS DE FRANCE 86.3.2 - EN FRANCE 9

6.4 - CONCLUSION 10

7 - LE SEISME DE 1640 117.1- INTRODUCTION 117.2- LES APPORTS 117.3 - CARACTERISTIQUES 117.4 - EFFETS 12

7.4.1 - CONFINS GERMANO-BELGES 127.4.2 - BELGIQUE ET FRANCE 12

7.5 - CONCLUSION 13

8 - LA CRISE SISMIQUE DE SEPTEMBRE-OCTOBRE 1692 148. 1 - INTRODUCTION 148. 2 - ETAPES DE LA CONNAISSANCE 14

8.2.1 - INTRODUCTION 148.2.2 - ANCIENS CATALOGUES 148.2.3 - TRAVAUX REGIONAUX 148.2.4 - CATALOGUES MODERNES 15

8.3 - L'EVENEMENT PRINCIPAL 158.3.1 - NOMBRE DE SECOUSSES ET DUREE 158.3.2 - RAPIDE DISCUSSION DES EFFETS 16

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8.3.2.1 - Région Verviers-Liège 168.3.2.2 - Ouest-Sud-ouest 188.3.2.3 - Nord-ÛUGst et Nord 198.3.2.4 - Sud-Ouest - Sud 19

8.4 - LES REPLIQUES IMMEDIATES 218. 5 - MISE AU POINT 22

9 - LA CRISE DE 1755-1762 249.1 - INTRODUCTION 249.2 - LES CATALOGUES CLASSIQUES 259.3 - LA CRISE DE FIN DECEMBRE 26

9.3.1 - LES TRAVAUX CLASSIQUES 269.3.2 - PRECURSEURS 279.3.3 - CRISE PRINCIPALE 28

9.3.3.1 - Caractéristiques 289.3.3.2 - Effets en Belgique 289.3.3.3 - Effets lointains 29

9.3.4 - CONCLUSION 309.4 - LA CRISE DE FEVRIER 1756 31

9.4.1 - INTRODUCTION 319.4.2 - LES ETAPES DE LA CONNAISSANCE 319.4.3 - PRECURSEURS IMMEDIATS 319.4.4 - LÀ CRISE DU 18 FEVRIER 32

9.4.4.1 - Précurseurs du 18 329.4.4.2 - La secousse principale 329.4.4.3 - Répliques immédiates 349.4.4.4 - Mise au point 36

9. 5 - LES SEISMES DE JANVIER 1760 369-5.1 - INTRODUCTION 369.5.2 - CARACTERISTIQUES 379.5.3 - U SECOUSSE PRINCIPALE DU 20-1-1760 37

9.5.3.1 - Les apports 379.5.3.2 - L'aire épicentrale 379.5.3.3 - L'aire macrosismique 38

9.5.5 - CONCLUSION 38

10 - LES SEISMES PRESUMES PROCHES MINEURS 3810. 1 - INTRODUCTION 3810.2 - L'EVENEMENT DU 3.2.1807 3910. 3 - LE SEISME DU 20/21-12-1808 3910.4 - L'EVENEMENT DU 8-4-1843 39

11 - CONCLUSION 40

ANNEXE A Comparaison des intensités maximales proposées parAHORNER, VAN GILS et al. (1975) et la carte sis¬motectonique 1977

ANNEXE B Essai de réinterprétation du séisme de 1504

ANNEXE C Séisme du 18 septembre 1692. Migration de1 'epicentre

ANNEXE D Note d'un élève de l'Ecole militaire deMézières au sujet du tremblement deterre du 18 février 1856

8.3.2.1 - Région Verviers-Liège 168.3.2.2 - Ouest-Sud-ouest 188.3.2.3 - Nord-ÛUGst et Nord 198.3.2.4 - Sud-Ouest - Sud 19

8.4 - LES REPLIQUES IMMEDIATES 218. 5 - MISE AU POINT 22

9 - LA CRISE DE 1755-1762 249.1 - INTRODUCTION 249.2 - LES CATALOGUES CLASSIQUES 259.3 - LA CRISE DE FIN DECEMBRE 26

9.3.1 - LES TRAVAUX CLASSIQUES 269.3.2 - PRECURSEURS 279.3.3 - CRISE PRINCIPALE 28

9.3.3.1 - Caractéristiques 289.3.3.2 - Effets en Belgique 289.3.3.3 - Effets lointains 29

9.3.4 - CONCLUSION 309.4 - LA CRISE DE FEVRIER 1756 31

9.4.1 - INTRODUCTION 319.4.2 - LES ETAPES DE LA CONNAISSANCE 319.4.3 - PRECURSEURS IMMEDIATS 319.4.4 - LÀ CRISE DU 18 FEVRIER 32

9.4.4.1 - Précurseurs du 18 329.4.4.2 - La secousse principale 329.4.4.3 - Répliques immédiates 349.4.4.4 - Mise au point 36

9. 5 - LES SEISMES DE JANVIER 1760 369-5.1 - INTRODUCTION 369.5.2 - CARACTERISTIQUES 379.5.3 - U SECOUSSE PRINCIPALE DU 20-1-1760 37

9.5.3.1 - Les apports 379.5.3.2 - L'aire épicentrale 379.5.3.3 - L'aire macrosismique 38

9.5.5 - CONCLUSION 38

10 - LES SEISMES PRESUMES PROCHES MINEURS 3810. 1 - INTRODUCTION 3810.2 - L'EVENEMENT DU 3.2.1807 3910. 3 - LE SEISME DU 20/21-12-1808 3910.4 - L'EVENEMENT DU 8-4-1843 39

11 - CONCLUSION 40

ANNEXE A Comparaison des intensités maximales proposées parAHORNER, VAN GILS et al. (1975) et la carte sis¬motectonique 1977

ANNEXE B Essai de réinterprétation du séisme de 1504

ANNEXE C Séisme du 18 septembre 1692. Migration de1 'epicentre

ANNEXE D Note d'un élève de l'Ecole militaire deMézières au sujet du tremblement deterre du 18 février 1856

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"Les Ardennes sont en bas¬cule sur une chaîne volca¬nique", titrait récemmentle journal 1 'Ardennais ense référant aux savantesrecherches géophysiques deM. Louis Godart, Sous-Pré¬fet de Sedan, qui tenaitd'ailleurs à rassurer leslecteurs ...en concluantque cette position n'avaitrien de tragique. . . "(Tremblements de terre enArdenne, Présence arden¬naise Janvier 1955)."La véritable histoireséismique... ne commencerapas avant le dernier quartdu XIXe siècle, époque del'installation des premiè¬res stations séismologi-ques en Europe. . ."(J.M. VAN GILS, Y. ZACZEK)

1 - INTRODUCTION

A la demande du DSN, d'EDF et du SCSIN (cf. lettre EDF ii° 8012 du20-1-1981), le point est fait pour plusieurs séismes, majeurs ou mineurs,susceptibles d'avoir une influence sur l'appréciation de l'intensité maxi¬male connue au site de CHOOZ, que cette influence soit directe ou indirecte,compte tenu du contexte sismotectonique qui, lui-même, échappe cependant àce rapport.

Certaines limites se sont cependant imposées à ce travail. Délibé¬rément, cette étude est très sélective à la demande d'EDF et du CEA. Plu¬sieurs séismes majeurs ou intéressants pour la compréhension sismotectoniquedans un cadre large, qu'il s'agisse du Moyen Age (en dernier lieu 1382,1390, 1449), du XVIe siècle (1554) ou du XIXe siècle (1828), pour ne prendreque ces exemples, lui échappent. En cas de besoin, il serait possible d'yrevenir. Délibérément, ce rapport se borne aux grands traits, en multipliantles exemples concrets. S'il tient compte de l'ensemble des matériaux dispo¬nibles, il ne les présente pas tous. Dans la mesure du possible, ils serontintégrés dans la banque informatique de sismicité historique, dans le cadredu "contrat 1981", en cours de négociation lors de la rédaction du rapport.Délibérément, sont écartés de la discussion les effets lointains de faibleintensité.

L'accent est mis sur la Belgique, pour laquelle s'imposait uneffort particulier (contrôles et nouvelles recherches). Cependant, il nepouvait être question d'entreprendre une révision systématique, en se subs¬tituant aux spécialistes belges. Quant à la partie allemande de l'aire desséismes majeurs, c'est d'une manière délibérée qu'elle échappe pour l'essen-

"Les Ardennes sont en bas¬cule sur une chaîne volca¬nique", titrait récemmentle journal 1 'Ardennais ense référant aux savantesrecherches géophysiques deM. Louis Godart, Sous-Pré¬fet de Sedan, qui tenaitd'ailleurs à rassurer leslecteurs ...en concluantque cette position n'avaitrien de tragique. . . "(Tremblements de terre enArdenne, Présence arden¬naise Janvier 1955)."La véritable histoireséismique... ne commencerapas avant le dernier quartdu XIXe siècle, époque del'installation des premiè¬res stations séismologi-ques en Europe. . ."(J.M. VAN GILS, Y. ZACZEK)

1 - INTRODUCTION

A la demande du DSN, d'EDF et du SCSIN (cf. lettre EDF ii° 8012 du20-1-1981), le point est fait pour plusieurs séismes, majeurs ou mineurs,susceptibles d'avoir une influence sur l'appréciation de l'intensité maxi¬male connue au site de CHOOZ, que cette influence soit directe ou indirecte,compte tenu du contexte sismotectonique qui, lui-même, échappe cependant àce rapport.

Certaines limites se sont cependant imposées à ce travail. Délibé¬rément, cette étude est très sélective à la demande d'EDF et du CEA. Plu¬sieurs séismes majeurs ou intéressants pour la compréhension sismotectoniquedans un cadre large, qu'il s'agisse du Moyen Age (en dernier lieu 1382,1390, 1449), du XVIe siècle (1554) ou du XIXe siècle (1828), pour ne prendreque ces exemples, lui échappent. En cas de besoin, il serait possible d'yrevenir. Délibérément, ce rapport se borne aux grands traits, en multipliantles exemples concrets. S'il tient compte de l'ensemble des matériaux dispo¬nibles, il ne les présente pas tous. Dans la mesure du possible, ils serontintégrés dans la banque informatique de sismicité historique, dans le cadredu "contrat 1981", en cours de négociation lors de la rédaction du rapport.Délibérément, sont écartés de la discussion les effets lointains de faibleintensité.

L'accent est mis sur la Belgique, pour laquelle s'imposait uneffort particulier (contrôles et nouvelles recherches). Cependant, il nepouvait être question d'entreprendre une révision systématique, en se subs¬tituant aux spécialistes belges. Quant à la partie allemande de l'aire desséismes majeurs, c'est d'une manière délibérée qu'elle échappe pour l'essen-

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tiel a cette révision, sous peine de s'engager dans un processus d'unecomplexité et d'une durée incompatibles avec les moyens et les délais. Inextremis, une rapide incursion a cependant été faite à Aix-la-Chapelle (2juin). Elle a permis de découvrir une foule de matériaux dont l'exploitationprendrait quelque temps, sans bouleverser pour autant l'économie du rapport.Seules quelques indications font l'objet de notes inf rapaginales (astéris¬ques) après la rédaction de plusieurs chapitres. Les mêmes remarques s'ap¬pliquent à des sondages à Maastricht (3 juin).

A la différence du rapport consacré aux séismes majeurs d'Auvergneà la fin du XVe siècle, les sources n'ont posé aucun problème paléographiquenotable. Pour cette raison, les annexes n'ont pas été multipliées.

Au rappel des générations d'apports et à une discussion des inten¬sités maximales proposées jusqu'ici succèdent des mises au point inégalementdéveloppées pour plusieurs séismes majeurs dont deux (1504 et 1692) sontréinterprétés dans une large mesure.

La discussion des séismes présumés proches se limite à quelquesévénements de la première moitié du XIXe siècle.

Une première frappe de ce rapport a été communiquée début juilletà EDF et DSN (lettre J.V. n° 418 du 3-7-1981).

Une fois de plus, la possibilité de notes complémentaires n'estpas exclue, en raison d'une démarche complexe qui ne s'accommode pas tou¬jours, pour l'un ou l'autre point, de délais précis, encore que ces dernierssoient respectés pour l'essentiel (cf. consultation Limagne).

2 - POSITION DE PROBLEMES

Au cours des discussions relatives à la sismicité à prendre encompte au site de CHOOZ apparaissent essentiellement deux problèmes (cf.C.R. de la réunion du 17.12.1980).

D'une part, il importe de préciser les effets des séismes plus oumoins lointains, au Nord, responsables des intensités les plus élevées. Enparticulier, se pose la question de savoir si certaines intensités connues àquelque distance au Sud de CHOOZ reflètent des circonstances locales ou sonten accord avec une décroissance régulière des intensités. Cette question estliée dans une large mesure aux lacunes de notre connaissance entre leslatitudes de Liège et de Mézières-Sedan. Dans la dernière hypothèse, l'in¬tensité envisagée par EDF peut paraître légèrement sous-estimée.

D'autre part, une meilleure connaissance d'ensemble de ces séismesest indispensable pour affiner la discussion sismotectonique, encore quecette dernière échappe, répétons-le au présent rapport. En particulier, ilimporte de savoir dans quelle mesure les epicentres des séismes majeurs sont

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tiel a cette révision, sous peine de s'engager dans un processus d'unecomplexité et d'une durée incompatibles avec les moyens et les délais. Inextremis, une rapide incursion a cependant été faite à Aix-la-Chapelle (2juin). Elle a permis de découvrir une foule de matériaux dont l'exploitationprendrait quelque temps, sans bouleverser pour autant l'économie du rapport.Seules quelques indications font l'objet de notes inf rapaginales (astéris¬ques) après la rédaction de plusieurs chapitres. Les mêmes remarques s'ap¬pliquent à des sondages à Maastricht (3 juin).

A la différence du rapport consacré aux séismes majeurs d'Auvergneà la fin du XVe siècle, les sources n'ont posé aucun problème paléographiquenotable. Pour cette raison, les annexes n'ont pas été multipliées.

Au rappel des générations d'apports et à une discussion des inten¬sités maximales proposées jusqu'ici succèdent des mises au point inégalementdéveloppées pour plusieurs séismes majeurs dont deux (1504 et 1692) sontréinterprétés dans une large mesure.

La discussion des séismes présumés proches se limite à quelquesévénements de la première moitié du XIXe siècle.

Une première frappe de ce rapport a été communiquée début juilletà EDF et DSN (lettre J.V. n° 418 du 3-7-1981).

Une fois de plus, la possibilité de notes complémentaires n'estpas exclue, en raison d'une démarche complexe qui ne s'accommode pas tou¬jours, pour l'un ou l'autre point, de délais précis, encore que ces dernierssoient respectés pour l'essentiel (cf. consultation Limagne).

2 - POSITION DE PROBLEMES

Au cours des discussions relatives à la sismicité à prendre encompte au site de CHOOZ apparaissent essentiellement deux problèmes (cf.C.R. de la réunion du 17.12.1980).

D'une part, il importe de préciser les effets des séismes plus oumoins lointains, au Nord, responsables des intensités les plus élevées. Enparticulier, se pose la question de savoir si certaines intensités connues àquelque distance au Sud de CHOOZ reflètent des circonstances locales ou sonten accord avec une décroissance régulière des intensités. Cette question estliée dans une large mesure aux lacunes de notre connaissance entre leslatitudes de Liège et de Mézières-Sedan. Dans la dernière hypothèse, l'in¬tensité envisagée par EDF peut paraître légèrement sous-estimée.

D'autre part, une meilleure connaissance d'ensemble de ces séismesest indispensable pour affiner la discussion sismotectonique, encore quecette dernière échappe, répétons-le au présent rapport. En particulier, ilimporte de savoir dans quelle mesure les epicentres des séismes majeurs sont

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situés dans un domaine sismotectonique étranger ou dans un domaine proche,ce qui peut conduire à envisager des possibilités de transferts d'intensitésépicentrales notables à peu de distance de CHOOZ.

En outre, cette même préoccupation implique la recherche et ladiscussion d'éventuels séismes proches, mineurs.

Toutes choses égales, ces problèmes sont proches de ceux que posele site de Cattenom, d'autant plus que, pour l'essentiel, les mêmes séismesnotables sont pris en considération.

3 - LES GENERATIONS D'APPORTS

Le rappel des apports porte sur la sismicité et, incidemment surle cadre sismotectonique. Il se borne à des généralités. Des éléments précisseront donnés par plusieurs chapitres spécifiques.

3.1 - CATALOGUES ANCIENS(l)

Il n'est pas inutile de rappeler les catalogues anciens, dès lorsque les travaux ultérieurs les reprennent dans une large mesure, sans tou¬jours s'interroger au sujet des motivations et des conditions de leur élabo¬ration, souvent sans apporter d'éléments nouveaux. A VON HOFF succèdentPERREY, puis TORFS, dont le catalogue belge, s'il est discutable pour plusd'un événement ancien, apporte d'utiles précisions pour les séismes desXVIIe et XVIIIe siècles.

3.2 - TRAVAUX REGIONAUX ANCIENS

Fort à propos, ces mêmes séismes ont retenu, à la fin du XIXe etau début du XXe siècle, l'attention d'érudits qui nous font connaître destémoignages d'accès malaisé, parfois disparus avec les archives qui lesrecelaient. A cet égard, vient en tête, en France, l'étude consacrée parVILETTE aux tremblements de terre des Ardennes (2). En Belgique, nous neconnaissons aucun travail comparable.

3.3 - CATALOGUES MODERNES

3.3.1 - LE CATALOGUE DE SIEBERG

Le catalogue de SIEBERG a le grand mérite d'échapper aux enumera¬tions traditionnelles, d'introduire des préoccupations sismologiques et deconsacrer aux séismes majeurs de claires mises au point et, surtout, des

(1) Il est superflu de donner les références des travaux classiques(2) J- VILLETTE, 1905, Les tremblements de terre dans les Ardennes, Sedan.

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situés dans un domaine sismotectonique étranger ou dans un domaine proche,ce qui peut conduire à envisager des possibilités de transferts d'intensitésépicentrales notables à peu de distance de CHOOZ.

En outre, cette même préoccupation implique la recherche et ladiscussion d'éventuels séismes proches, mineurs.

Toutes choses égales, ces problèmes sont proches de ceux que posele site de Cattenom, d'autant plus que, pour l'essentiel, les mêmes séismesnotables sont pris en considération.

3 - LES GENERATIONS D'APPORTS

Le rappel des apports porte sur la sismicité et, incidemment surle cadre sismotectonique. Il se borne à des généralités. Des éléments précisseront donnés par plusieurs chapitres spécifiques.

3.1 - CATALOGUES ANCIENS(l)

Il n'est pas inutile de rappeler les catalogues anciens, dès lorsque les travaux ultérieurs les reprennent dans une large mesure, sans tou¬jours s'interroger au sujet des motivations et des conditions de leur élabo¬ration, souvent sans apporter d'éléments nouveaux. A VON HOFF succèdentPERREY, puis TORFS, dont le catalogue belge, s'il est discutable pour plusd'un événement ancien, apporte d'utiles précisions pour les séismes desXVIIe et XVIIIe siècles.

3.2 - TRAVAUX REGIONAUX ANCIENS

Fort à propos, ces mêmes séismes ont retenu, à la fin du XIXe etau début du XXe siècle, l'attention d'érudits qui nous font connaître destémoignages d'accès malaisé, parfois disparus avec les archives qui lesrecelaient. A cet égard, vient en tête, en France, l'étude consacrée parVILETTE aux tremblements de terre des Ardennes (2). En Belgique, nous neconnaissons aucun travail comparable.

3.3 - CATALOGUES MODERNES

3.3.1 - LE CATALOGUE DE SIEBERG

Le catalogue de SIEBERG a le grand mérite d'échapper aux enumera¬tions traditionnelles, d'introduire des préoccupations sismologiques et deconsacrer aux séismes majeurs de claires mises au point et, surtout, des

(1) Il est superflu de donner les références des travaux classiques(2) J- VILLETTE, 1905, Les tremblements de terre dans les Ardennes, Sedan.

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- 4 -

croquis (esquisses d'isosèistes, enveloppes). Peut-être ces progrès et cesqualités ont-ils contribué à décourager une étude approfondie de l'un oul'autre séisme.

3.3.2 - LES CATALOGUES BELGES

Si nous ne connaissons ni le catalogue manuscrit des séismesbelges (330-1957) par VAN GILS ni la banque-informatique dont il représentesans doute la base, la synthèse consacrée par le même à la sismicité de laBelgique(l) donne une idée de l'état des connaissances. Si elle témoigned'une démarche critique - notons un désaccord avec SIEBERG pour le séisme de1692 - elle montre aussi qu'une révision approfondie ne semble pas avoir étéentreprise en dépit de la richesse des matériaux belges.

3.3.3 - LE CATALOGUE DU PROFESSEUR ROTHE

Pour l'essentiel, les événements qui nous intéressent sont présen¬tés sous la rubrique "Séismes d'origine étrangère ressentis dans le Nord dela France", dans une large mesure à partir des travaux classiques dont lesprincipaux viennent d'être cités. Ce catalogue ne témoigne d'aucune recher¬che nouvelle. Sa consultation apporte un renseignement indirect : si le"catalogue manuscrit" de VAN GILS est cité en bibliographie, il ne l'est qued'une manière exceptionnelle dans le texte. Il est donc permis de conclureque lui aussi ne fait que reprendre, pour l'essentiel, les catalogues clas¬siques .

3.4 - RECHERCHES COMPLEMENTAIRES DANS LE CADRE DU PROJET SISMOTECTONIQUE

Dans le cadre de la révision entreprise pour l'essentiel en 1976-77, dans le cadre du projet sismotectonique et poursuivie par la suite augré des circonstances, il ne pouvait être question de se contenter des seulscatalogues, sommaires pour la plupart des séismes. Aussi un certain nombrede contrôles et de recherches nouvelles ont-ils été entrepris dans unepartie de l'aire des séismes majeurs, en France et hors de France, de maniè¬re à mieux éclairer leurs effets en France pour les besoins de la représen¬tation des intensités maximales. Cependant, cet effort n'a présenté aucuncaractère systématique, surtout hors de France. A proprement parler, il seprésente comme une première étape d'approfondissement.

3.5 - NOUVELLES RECHERCHES

La préparation du dossier CHOOZ conduit DSN et EDF à souhaiter unediscussion plus approfondie, dans un cadre plus large, en mettant l'accentsur plusieurs séismes majeurs.

(1) J.M. VAN GILS, Y. ZACZEK, 1978,. La sismicité de la Belgique et sonapplication en génie parasismique. Annales des travaux publics de Belgi¬que, n° 6.

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croquis (esquisses d'isosèistes, enveloppes). Peut-être ces progrès et cesqualités ont-ils contribué à décourager une étude approfondie de l'un oul'autre séisme.

3.3.2 - LES CATALOGUES BELGES

Si nous ne connaissons ni le catalogue manuscrit des séismesbelges (330-1957) par VAN GILS ni la banque-informatique dont il représentesans doute la base, la synthèse consacrée par le même à la sismicité de laBelgique(l) donne une idée de l'état des connaissances. Si elle témoigned'une démarche critique - notons un désaccord avec SIEBERG pour le séisme de1692 - elle montre aussi qu'une révision approfondie ne semble pas avoir étéentreprise en dépit de la richesse des matériaux belges.

3.3.3 - LE CATALOGUE DU PROFESSEUR ROTHE

Pour l'essentiel, les événements qui nous intéressent sont présen¬tés sous la rubrique "Séismes d'origine étrangère ressentis dans le Nord dela France", dans une large mesure à partir des travaux classiques dont lesprincipaux viennent d'être cités. Ce catalogue ne témoigne d'aucune recher¬che nouvelle. Sa consultation apporte un renseignement indirect : si le"catalogue manuscrit" de VAN GILS est cité en bibliographie, il ne l'est qued'une manière exceptionnelle dans le texte. Il est donc permis de conclureque lui aussi ne fait que reprendre, pour l'essentiel, les catalogues clas¬siques .

3.4 - RECHERCHES COMPLEMENTAIRES DANS LE CADRE DU PROJET SISMOTECTONIQUE

Dans le cadre de la révision entreprise pour l'essentiel en 1976-77, dans le cadre du projet sismotectonique et poursuivie par la suite augré des circonstances, il ne pouvait être question de se contenter des seulscatalogues, sommaires pour la plupart des séismes. Aussi un certain nombrede contrôles et de recherches nouvelles ont-ils été entrepris dans unepartie de l'aire des séismes majeurs, en France et hors de France, de maniè¬re à mieux éclairer leurs effets en France pour les besoins de la représen¬tation des intensités maximales. Cependant, cet effort n'a présenté aucuncaractère systématique, surtout hors de France. A proprement parler, il seprésente comme une première étape d'approfondissement.

3.5 - NOUVELLES RECHERCHES

La préparation du dossier CHOOZ conduit DSN et EDF à souhaiter unediscussion plus approfondie, dans un cadre plus large, en mettant l'accentsur plusieurs séismes majeurs.

(1) J.M. VAN GILS, Y. ZACZEK, 1978,. La sismicité de la Belgique et sonapplication en génie parasismique. Annales des travaux publics de Belgi¬que, n° 6.

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Le dossier s'étoffe en particulier par des recherches en Belgique,en faisant appel aux ressources des bibliothèques et des archives (Arlon,Saint-Hubert, Namur, Liège, Verviers et Bruxelles surtout), en descendantparfois au niveau des registres paroissiaux. Rapide, mais fructueuse, cettequête apporte nombre d'éléments nouveaux et réserve des surprises.

En France, la tâche est plus ardue en raison de la disparition denombreuses archives des Ardennes (1). Si quelques éléments nouveaux sontglanés, l'apport du travail régional de VILLETTE, qui a jadis exploité avecpertinence ces sources en partie perdues, reste fondamental. Pour l'essen¬tiel, c'est sur ce travail qu'est fondée l'appréciation des intensitésmaximales des Ardennes par la carte sismotectonique. In extremis, il a étépossible de tirer parti des notes minutieuses d'un élève de l'école militai¬re de Mézières, pour 1756, découvertes le 2 août (2).

4 - INTENSITES MAXIMALES CONNUES EN FRANCE ET EN BELGIQUE(cf. annexe A)

Pour l'intensité maximale connue, de sensibles désaccords appa¬raissent entre les bilans belges (1975) et français, même en tenant comptede la mise en oeuvre d'échelles différentes.

Un croquis provisoire du domaine Belgique - Pays-Bas - Rhéna¬nie (3) -nous ne savons s'il a été repris depuis lors - exclut de l'aired'intensité V l'Ouest du Luxembourg, le Sud de la province de Luxembourg, lavallée de la Meuse aux confins de la France et le pays de Chimay.

En revanche, la carte française élaborée en 1976-77 englobe l'en¬semble de la région frontalière correspondante dans l'aire d'intensité VI.Aux confins du Luxembourg et de l'Allemagne, cette manière de voir estd'ailleurs confirmée par le rapport consacré à Cattenom. Il est vrai que lacarte française ne met en oeuvre, dans l'ensemble de cette aire frontalièreVI, qu'un nombre limité de témoignages en France, parfois à quelque distancede la frontière, en procédant à une large extrapolation, en admettant desintensités du même ordre pour le moins vers le Nord, en direction des épi-centres des séismes majeurs auxquels sont dûs ces effets. Nous rejoignonsainsi notre position de problèmes (cf. 2).

(1) Notons en particulier la destruction des Archives départementales desArdennes et des Archives municipales de Givet en 1940. Quant aux Archi¬ves municipales de Sedan, elles ne sont pas consultables actuellement(note ajoutée après la rédaction).

(2) Mémoire de ce qui s'est passé chaque jour de l'année présente 1756(Arch. dép. Ardennes IjllO).

(3) Par AHORNER, VAN GILS, FLICK, RITSEMA, HOUTGAST, in : VAN GILS etZACZEK, 1978, publ. citée.

Le dossier s'étoffe en particulier par des recherches en Belgique,en faisant appel aux ressources des bibliothèques et des archives (Arlon,Saint-Hubert, Namur, Liège, Verviers et Bruxelles surtout), en descendantparfois au niveau des registres paroissiaux. Rapide, mais fructueuse, cettequête apporte nombre d'éléments nouveaux et réserve des surprises.

En France, la tâche est plus ardue en raison de la disparition denombreuses archives des Ardennes (1). Si quelques éléments nouveaux sontglanés, l'apport du travail régional de VILLETTE, qui a jadis exploité avecpertinence ces sources en partie perdues, reste fondamental. Pour l'essen¬tiel, c'est sur ce travail qu'est fondée l'appréciation des intensitésmaximales des Ardennes par la carte sismotectonique. In extremis, il a étépossible de tirer parti des notes minutieuses d'un élève de l'école militai¬re de Mézières, pour 1756, découvertes le 2 août (2).

4 - INTENSITES MAXIMALES CONNUES EN FRANCE ET EN BELGIQUE(cf. annexe A)

Pour l'intensité maximale connue, de sensibles désaccords appa¬raissent entre les bilans belges (1975) et français, même en tenant comptede la mise en oeuvre d'échelles différentes.

Un croquis provisoire du domaine Belgique - Pays-Bas - Rhéna¬nie (3) -nous ne savons s'il a été repris depuis lors - exclut de l'aired'intensité V l'Ouest du Luxembourg, le Sud de la province de Luxembourg, lavallée de la Meuse aux confins de la France et le pays de Chimay.

En revanche, la carte française élaborée en 1976-77 englobe l'en¬semble de la région frontalière correspondante dans l'aire d'intensité VI.Aux confins du Luxembourg et de l'Allemagne, cette manière de voir estd'ailleurs confirmée par le rapport consacré à Cattenom. Il est vrai que lacarte française ne met en oeuvre, dans l'ensemble de cette aire frontalièreVI, qu'un nombre limité de témoignages en France, parfois à quelque distancede la frontière, en procédant à une large extrapolation, en admettant desintensités du même ordre pour le moins vers le Nord, en direction des épi-centres des séismes majeurs auxquels sont dûs ces effets. Nous rejoignonsainsi notre position de problèmes (cf. 2).

(1) Notons en particulier la destruction des Archives départementales desArdennes et des Archives municipales de Givet en 1940. Quant aux Archi¬ves municipales de Sedan, elles ne sont pas consultables actuellement(note ajoutée après la rédaction).

(2) Mémoire de ce qui s'est passé chaque jour de l'année présente 1756(Arch. dép. Ardennes IjllO).

(3) Par AHORNER, VAN GILS, FLICK, RITSEMA, HOUTGAST, in : VAN GILS etZACZEK, 1978, publ. citée.

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Considérons aussi la "carte isomacrosismique des XIXe et XXe siè¬cles" pour la Belgique(l). Cette carte attribue à la limite des aires IV etIII un tracé jalonné sensiblement par Philippeville, Marche-en-Famenne etLuxembourg. Ce tracé appelle deux remarques. D'une part, il montre que lesintensités maximales globales proposées par le précédent croquis sont duesaux effets de séismes antérieurs, sous-estimés à première vue. D'autre part,il apparaît, d'après les éléments en notre possession, que les intensitésdes séismes de la deuxième moitié du XIXe et du XXe siècles sont elles aussisous-estimées, encore que leur discussion échappe pour l'essentiel au pré¬sent rapport.

Dans la mesure où nous les connaissons, les documents belgesferaient donc de CHOOZ un site exceptionnellement privilégié, avec uneintensité maximale globalement inférieure à V et, pour les séismes des XIXeet XXe siècles, une intensité de l'ordre de III, voire II (à en croire uneenclave dans la région de Givet) .

C'est cas par cas que nous en discuterons pour plusieurs séismes.

L'EVEMENT DE 1456

L'événement de 1456 a suscité quelque inquiétude, peut-être àtort.

PERREY fait en effet état, le 26 août à 2 h, d'un "tremblement à

Liège", en se fondant sur une seule source, à savoir le Novus ThésaurusAnecdotorum de MARTENE et DURAND.

Telle est aussi la source de TORFS qui souligne que "en tout cascet ébranlement. . . est essentiellement distinct de ceux qui surviennent. . .

dans le royaume de Naples". LANCASTER le mentionne sans plus (2).

SIEBERG n'évoque cette date qu'incidemment, à propos d'un séismesignalé cette année à GERA, sans autre précision, en s' interrogeant au sujetde ses relations possibles avec les secousses signalées à Liège. En effet, àcette occasion, il fait état de trois fortes secousses, vers 2 h et le matind'après des travaux différents de seconde main. L'expérience des erreurschronologiques de SIEBERG (cf. 1755), nous conduit cependant à nous interro¬ger a priori au sujet de ce pluriel. Il reste que SIEBERG esquisse une"enveloppe" assortie de points d'interrogation, d'après ses deux seulsrepères, GERA et LIEGE.

A l'occasion d'un rapide survol de la sismicité ancienne, VAN GILSne s'attarde pas à cet événement que le catalogue du Professeur ROTHE n'évo¬que pas, à défaut d'effet connu en France.

(1) VAN GILS et ZACZE, 1978, publ. citée(2) A. LANCASTER, 1887, les tremblements de terre en Belgique, Ciel et

Terre, t. 8.

Considérons aussi la "carte isomacrosismique des XIXe et XXe siè¬cles" pour la Belgique(l). Cette carte attribue à la limite des aires IV etIII un tracé jalonné sensiblement par Philippeville, Marche-en-Famenne etLuxembourg. Ce tracé appelle deux remarques. D'une part, il montre que lesintensités maximales globales proposées par le précédent croquis sont duesaux effets de séismes antérieurs, sous-estimés à première vue. D'autre part,il apparaît, d'après les éléments en notre possession, que les intensitésdes séismes de la deuxième moitié du XIXe et du XXe siècles sont elles aussisous-estimées, encore que leur discussion échappe pour l'essentiel au pré¬sent rapport.

Dans la mesure où nous les connaissons, les documents belgesferaient donc de CHOOZ un site exceptionnellement privilégié, avec uneintensité maximale globalement inférieure à V et, pour les séismes des XIXeet XXe siècles, une intensité de l'ordre de III, voire II (à en croire uneenclave dans la région de Givet) .

C'est cas par cas que nous en discuterons pour plusieurs séismes.

L'EVEMENT DE 1456

L'événement de 1456 a suscité quelque inquiétude, peut-être àtort.

PERREY fait en effet état, le 26 août à 2 h, d'un "tremblement à

Liège", en se fondant sur une seule source, à savoir le Novus ThésaurusAnecdotorum de MARTENE et DURAND.

Telle est aussi la source de TORFS qui souligne que "en tout cascet ébranlement. . . est essentiellement distinct de ceux qui surviennent. . .

dans le royaume de Naples". LANCASTER le mentionne sans plus (2).

SIEBERG n'évoque cette date qu'incidemment, à propos d'un séismesignalé cette année à GERA, sans autre précision, en s' interrogeant au sujetde ses relations possibles avec les secousses signalées à Liège. En effet, àcette occasion, il fait état de trois fortes secousses, vers 2 h et le matind'après des travaux différents de seconde main. L'expérience des erreurschronologiques de SIEBERG (cf. 1755), nous conduit cependant à nous interro¬ger a priori au sujet de ce pluriel. Il reste que SIEBERG esquisse une"enveloppe" assortie de points d'interrogation, d'après ses deux seulsrepères, GERA et LIEGE.

A l'occasion d'un rapide survol de la sismicité ancienne, VAN GILSne s'attarde pas à cet événement que le catalogue du Professeur ROTHE n'évo¬que pas, à défaut d'effet connu en France.

(1) VAN GILS et ZACZE, 1978, publ. citée(2) A. LANCASTER, 1887, les tremblements de terre en Belgique, Ciel et

Terre, t. 8.

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Se reprenant les uns les autres, les propos tenus à ce sujetseraient fondés sans exception sur l'ouvrage qui vient d'être cité, maisdans lequel il n'a pas été possible de retrouver jusqu'ici ce renseignement.

Une rapide lecture de nombreuses chroniques belges, publiées ouinédites, liégeoises en particulier, ne nous a pas permis jusqu'ici detrouver trace de ce séisme, alors qu'elles ne manquent pas de mentionnerplusieurs événements antérieurs (1) .

Une confusion avec un événement de nature différente, lointain,n'est pas exclue. En août 1456, des chroniques évoquent en effet un ouragandestructeur en Italie du Nordj une telle "nouvelle", sommairement présentée,est facilement interprétée par la suite comme un événement local (2).

6 - LE SEISME DE 1504

6.1 - INTRODUCTION

Au cours des discussions relatives à la présente consultation,l'attention a été attirée sur le séisme du 23 août 1504, susceptible;/ deprésenter a priori plus d'intérêt que l'événement de 1456 (cf. lettre J.V.n° 34 du 20 janvier 1981).

A vrai dire, l'intérêt de ce séisme a été longtemps perdu de vue.D'une manière significative, le fichier-informatique de sismicité historiquene fait état, hors de France, que d'un seul repère précis, Bruxelles, fautede confrontations avec des données lointaines dont rien ne permettait alors(1979) de soupçonner l'intérêt pour l'appréciation de l'intensité maximaled'une région frontalière de la France. A cet égard, une prise de consciences'est produite, fort à propos, en 1980.

6.2 - LES APPORTS CLASSIQUES

C'est sans autre précision que PERREY évoque en Belgique le séismedu 23 août 1504 vers 23 h. TORFS apporte des précisions, à l'aide d'autres

(1) Pour la Belgique, les derniers sondages confirment ces remarques. Toute¬fois, deux chroniques de Maastricht, dont le contexte nous échappeencore, évoquent ce séisme, l'une en ces termes, en ne donnant ni lejour, ni le mois, ni la source : "... In ditzelfde jaar waren er aardbe-vingen" (Dronick der Stad Maastricht..., 1886/86, DE MAASGOUW) , tandisque l'autre, qui donne ses sources (recherches à entreprendre), attribuedes dégâts au séisme du 26-8-1456 : "...was hier cene groóte aartbevin-ge, die vel schade geeft gedaen" (Chronick der Stad Maastricht..., 1902,DE MAASGOUW) (note ajoutée après la rédaction).

(2) Exemple : "Im Augstmonat war ein so grosser Wind in der Florentiner undvoletaner Gegend, dass viel Dorfer danieder gerissen, worden"(M. Bernhertz, 1616, Terraemotus . . . Nuremberg).

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Se reprenant les uns les autres, les propos tenus à ce sujetseraient fondés sans exception sur l'ouvrage qui vient d'être cité, maisdans lequel il n'a pas été possible de retrouver jusqu'ici ce renseignement.

Une rapide lecture de nombreuses chroniques belges, publiées ouinédites, liégeoises en particulier, ne nous a pas permis jusqu'ici detrouver trace de ce séisme, alors qu'elles ne manquent pas de mentionnerplusieurs événements antérieurs (1) .

Une confusion avec un événement de nature différente, lointain,n'est pas exclue. En août 1456, des chroniques évoquent en effet un ouragandestructeur en Italie du Nordj une telle "nouvelle", sommairement présentée,est facilement interprétée par la suite comme un événement local (2).

6 - LE SEISME DE 1504

6.1 - INTRODUCTION

Au cours des discussions relatives à la présente consultation,l'attention a été attirée sur le séisme du 23 août 1504, susceptible;/ deprésenter a priori plus d'intérêt que l'événement de 1456 (cf. lettre J.V.n° 34 du 20 janvier 1981).

A vrai dire, l'intérêt de ce séisme a été longtemps perdu de vue.D'une manière significative, le fichier-informatique de sismicité historiquene fait état, hors de France, que d'un seul repère précis, Bruxelles, fautede confrontations avec des données lointaines dont rien ne permettait alors(1979) de soupçonner l'intérêt pour l'appréciation de l'intensité maximaled'une région frontalière de la France. A cet égard, une prise de consciences'est produite, fort à propos, en 1980.

6.2 - LES APPORTS CLASSIQUES

C'est sans autre précision que PERREY évoque en Belgique le séismedu 23 août 1504 vers 23 h. TORFS apporte des précisions, à l'aide d'autres

(1) Pour la Belgique, les derniers sondages confirment ces remarques. Toute¬fois, deux chroniques de Maastricht, dont le contexte nous échappeencore, évoquent ce séisme, l'une en ces termes, en ne donnant ni lejour, ni le mois, ni la source : "... In ditzelfde jaar waren er aardbe-vingen" (Dronick der Stad Maastricht..., 1886/86, DE MAASGOUW) , tandisque l'autre, qui donne ses sources (recherches à entreprendre), attribuedes dégâts au séisme du 26-8-1456 : "...was hier cene groóte aartbevin-ge, die vel schade geeft gedaen" (Chronick der Stad Maastricht..., 1902,DE MAASGOUW) (note ajoutée après la rédaction).

(2) Exemple : "Im Augstmonat war ein so grosser Wind in der Florentiner undvoletaner Gegend, dass viel Dorfer danieder gerissen, worden"(M. Bernhertz, 1616, Terraemotus . . . Nuremberg).

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sources : ce séisme de la veille de Saint-Barthélémy est ressenti à Bruxel¬les et à Anvers .

Le premier à notre connaissance, SIEBERG en donne une vue d'ensem¬ble, en faisant état, en outre, de Maastricht, de Liège et de plusieursvilles de Wesphalie, en donnant des intensités IV-V à Liège, V en Wesphalie,mais sans être en mesure - et nous apprécions cette réserve (cf. 1692) - deproposer un epicentre.

Il reste qu'il esquisse des isoséistes partiels, avec une lentedécroissance d'Est en Ouest : V dans la vallée du Rhin, IV dans la vallée dela Meuse, III vers Bruxelles -Anvers. Si le texte fait allusion à des dégâts,d'une manière dubitative, les intensités correspondantes n'apparaissent passur ce croquis, partiel.

S 'inspirant de ce croquis, VAN GILS évoque le séisme de Dortmund(VII), ce qui peut conduire implicitement à situer l'épicentre en Wesphalie.En fait, Dortmund apparaît dans son tableau sous la rubrique "Région del'Eifel et du fossé de la Roer", ce qui est pour le moins ambigu.

6.3 - ELEMENTS DE DISCUSSION

Le dépouillement des chroniques fait apparaître de nombreusesallusions à ce séisme, en Allemagne, en Belgique et en France et permet deproposer une interprétation d'ensemble, à titre d'hypothèse.

6.3.1 - HORS DE FRANCE

D'abord, une source liégeoise nous apprends que le séisme surviententre 22 et 23 h et qu'il dure une demi-heure (1) , encore qu'il soit ques¬tion, ailleurs, de la durée d'un Ave Maria(2), contradiction qui peut impli¬quer des répliques. A Anvers, sa durée n'est cependant que celle d'un Pa-ter(2).

En termes généraux, il est question de dégâts. A priori, ce proposd'un ouvrage consacré à la Flandre et paru à Douai peut en suggérer dans cesparages : "...unde multarum aedium camini et imbrices cam fragore disiectisunt... "(3). Rien n'est moins certain.

A cet égard, nous ne disposons encore que d'une seule précision,de seconde main : A Aix-la-Chapelle, une église serait endommagée :

(1) Bibl. Univ. Liège, Manuscrit 990.(2) BALAU, 1915, Chroniques liégeoises, t. I Bruxelles.(3) BUZELINUS, 1625, Gallo-Flandria Sacra et Profana..., Douai.

- 8

sources : ce séisme de la veille de Saint-Barthélémy est ressenti à Bruxel¬les et à Anvers .

Le premier à notre connaissance, SIEBERG en donne une vue d'ensem¬ble, en faisant état, en outre, de Maastricht, de Liège et de plusieursvilles de Wesphalie, en donnant des intensités IV-V à Liège, V en Wesphalie,mais sans être en mesure - et nous apprécions cette réserve (cf. 1692) - deproposer un epicentre.

Il reste qu'il esquisse des isoséistes partiels, avec une lentedécroissance d'Est en Ouest : V dans la vallée du Rhin, IV dans la vallée dela Meuse, III vers Bruxelles -Anvers. Si le texte fait allusion à des dégâts,d'une manière dubitative, les intensités correspondantes n'apparaissent passur ce croquis, partiel.

S 'inspirant de ce croquis, VAN GILS évoque le séisme de Dortmund(VII), ce qui peut conduire implicitement à situer l'épicentre en Wesphalie.En fait, Dortmund apparaît dans son tableau sous la rubrique "Région del'Eifel et du fossé de la Roer", ce qui est pour le moins ambigu.

6.3 - ELEMENTS DE DISCUSSION

Le dépouillement des chroniques fait apparaître de nombreusesallusions à ce séisme, en Allemagne, en Belgique et en France et permet deproposer une interprétation d'ensemble, à titre d'hypothèse.

6.3.1 - HORS DE FRANCE

D'abord, une source liégeoise nous apprends que le séisme surviententre 22 et 23 h et qu'il dure une demi-heure (1) , encore qu'il soit ques¬tion, ailleurs, de la durée d'un Ave Maria(2), contradiction qui peut impli¬quer des répliques. A Anvers, sa durée n'est cependant que celle d'un Pa-ter(2).

En termes généraux, il est question de dégâts. A priori, ce proposd'un ouvrage consacré à la Flandre et paru à Douai peut en suggérer dans cesparages : "...unde multarum aedium camini et imbrices cam fragore disiectisunt... "(3). Rien n'est moins certain.

A cet égard, nous ne disposons encore que d'une seule précision,de seconde main : A Aix-la-Chapelle, une église serait endommagée :

(1) Bibl. Univ. Liège, Manuscrit 990.(2) BALAU, 1915, Chroniques liégeoises, t. I Bruxelles.(3) BUZELINUS, 1625, Gallo-Flandria Sacra et Profana..., Douai.

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"...t'Aken viel een poort ende groot stuck van de Vrouwen BroedersKerke..."(l).

Quelques précisions nous viennent d'ailleurs. A Anvers, les mai¬sons sont ébranlées : " . . . t 'Antwerpen schudden en beefden ende al dat in dehysen. . ."(2) . A Hasselt, la cloche de l'hôtel de ville se met en branle(l).A Liège, sont évoqués la frayeur et un violent ébranlement des bâtiments,sans qu'il soit question de dégâts : "...factus est terre motus magnus, itaest omnis terra non solum tremeret, sed etiam domus, parietes , tecta etcetera domicilia, ad instar navis pelagitantis moverentur. Accepit autemomnis timor quoniam a viventibus non est quid simile auditur . . ."(2) . Unautre source évoque un tremblement de terre "grand et pitoyable" (3) .

Une source bruxelloise évoque "un terrible tremblement de ter¬re" (4), sans que ce propos s'applique nécessairement à Bruxelles. Le séismeest signalé à Liere, Diest(l) et Louvain(5).

Son extension est soulignée en termes vagues : "...La veilleSaint-Barthélémy, la terre tremble universellement. . ."(6) . Cependant l'ac¬cent est mis sur l'Allemagne : "...t'was oyck te Colen ende over al Duyts-land"(l), expression sans doute excessive(7) .

6.3.2 - EN FRANCE (8)

D'autre part, ce séisme serait resenti largement dans le Nord dela France (9) .

(1) Ch. PIOT, 1879, Chroniques de Brabant et de Flancre, Bruxelles. Cepen¬dant nous ne connaissons pas jusqu'ici de témoignage aixois sui generis.

(2) BALAU, 1915, ouvrage cité.(3) Bibl. Univ. Liège, manuscrit 991 (Chronique de Liège).(4) Archives générales du Royaume, Manuscrit 833 bis. Si A. HENNE, 1845,

Histoire de la ville de Bruxelles, Br. t I, fait état de "... secous¬ses., qui causèrent beaucoup de domages...", cette remarque ne s'appli¬que pas nécessairement à Bruxelles. Un contrôle de sa source s'impose.

(5) M. G. VAN DER CRUYCEN, 1756, Korte Verhandeling van de aerd-bevingen,Louvain.

(6) Bibl. Univ. Liège, Manuscrit 647 (Chronique du Pont d'Ensival, tardive).(7) Ce séisme est aussi évoqué par un témoignage provenant de Beek, en aval

de Maastricht (Pays-Bas) : ". . .redelicke groesse erdbevynghe overal indyessen lande..." (Chronijk der Landen van Overmaas . . .door eenen inwonervan Beek..., 1870, Publ. Soc. Hist. Archeol. Duché Limbourg, t. VII)(note ajoutée après la rédaction).

(8) Par rapport à la première frappe, ce chapitre a fait l'objet d'unenouvelle rédaction.

(9) A première vue, il n'apparaît pas dans les catalogues départementaux duProfesseur ROTHE.

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"...t'Aken viel een poort ende groot stuck van de Vrouwen BroedersKerke..."(l).

Quelques précisions nous viennent d'ailleurs. A Anvers, les mai¬sons sont ébranlées : " . . . t 'Antwerpen schudden en beefden ende al dat in dehysen. . ."(2) . A Hasselt, la cloche de l'hôtel de ville se met en branle(l).A Liège, sont évoqués la frayeur et un violent ébranlement des bâtiments,sans qu'il soit question de dégâts : "...factus est terre motus magnus, itaest omnis terra non solum tremeret, sed etiam domus, parietes , tecta etcetera domicilia, ad instar navis pelagitantis moverentur. Accepit autemomnis timor quoniam a viventibus non est quid simile auditur . . ."(2) . Unautre source évoque un tremblement de terre "grand et pitoyable" (3) .

Une source bruxelloise évoque "un terrible tremblement de ter¬re" (4), sans que ce propos s'applique nécessairement à Bruxelles. Le séismeest signalé à Liere, Diest(l) et Louvain(5).

Son extension est soulignée en termes vagues : "...La veilleSaint-Barthélémy, la terre tremble universellement. . ."(6) . Cependant l'ac¬cent est mis sur l'Allemagne : "...t'was oyck te Colen ende over al Duyts-land"(l), expression sans doute excessive(7) .

6.3.2 - EN FRANCE (8)

D'autre part, ce séisme serait resenti largement dans le Nord dela France (9) .

(1) Ch. PIOT, 1879, Chroniques de Brabant et de Flancre, Bruxelles. Cepen¬dant nous ne connaissons pas jusqu'ici de témoignage aixois sui generis.

(2) BALAU, 1915, ouvrage cité.(3) Bibl. Univ. Liège, manuscrit 991 (Chronique de Liège).(4) Archives générales du Royaume, Manuscrit 833 bis. Si A. HENNE, 1845,

Histoire de la ville de Bruxelles, Br. t I, fait état de "... secous¬ses., qui causèrent beaucoup de domages...", cette remarque ne s'appli¬que pas nécessairement à Bruxelles. Un contrôle de sa source s'impose.

(5) M. G. VAN DER CRUYCEN, 1756, Korte Verhandeling van de aerd-bevingen,Louvain.

(6) Bibl. Univ. Liège, Manuscrit 647 (Chronique du Pont d'Ensival, tardive).(7) Ce séisme est aussi évoqué par un témoignage provenant de Beek, en aval

de Maastricht (Pays-Bas) : ". . .redelicke groesse erdbevynghe overal indyessen lande..." (Chronijk der Landen van Overmaas . . .door eenen inwonervan Beek..., 1870, Publ. Soc. Hist. Archeol. Duché Limbourg, t. VII)(note ajoutée après la rédaction).

(8) Par rapport à la première frappe, ce chapitre a fait l'objet d'unenouvelle rédaction.

(9) A première vue, il n'apparaît pas dans les catalogues départementaux duProfesseur ROTHE.

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10 -

Jusqu'à ces derniers temps, nous ne connaissions qu'un propos d'unhistorien moderne : d'après MELLEVILLE, ce séisme serait ressenti à Guise,Saint-Quentin et Laon, avec une précision pour cette ville : "...fort trem¬blement de terre qui ébranla plusieurs maisons" (1). Cet auteur n'indique passes sources. C'est un article de presse faisant état de "graves dommages" à

Laon, Gise et Saint-Quentin(2) , propos à première vue excessif, compte tenudu précédent, qui nous a fait découvrir récemment l'historien DEVISME, à quices indications sont empruntées (3) . Malheureusement, cet auteur n'indiqueses sources que d'une manière globale, de sorte que des recherches à Laon sesont imposées in extremis (3 août) .

Parmi ces sources, l'histoire de Laon par Cl. LELEU fait état dece séisme : "La veille de la St-Barthélémy. . .à dix heures du soir... ungrand tremblement de terre qui donna une forte secousse à toutes les maisonsde la ville... et se fit sentir dans le pays jusqu'à Guise, Aubenton, Mai-zières et St-Quentin" (4) .

Il apparaît que ce texte ne fait pas état de dégâts. Une autresource les signalerait-elle ?

En pareil cas, rendrait à l'esprit une comparaison avec les effetsà Laon du séisme de 1692 (cf. 8324). Nous serions plutôt enclins à songer àune lecture hâtive et simplificatrice conduisant à un écho catastrophiste.

6.4 - CONCLUSION

Sous réserve d'indispensables recherches, en Allemagne surtout, iln'est pas exclu que l'épicentre de ce séisme soit voisin d'Aix-la-Chapelle,avec une intensité de l'ordre de k VII et qu'une lente décroissance se pro¬duise à l'Est, en accord avec le croquis de SIEBERG, et à l'Ouest (VI à

Liège, V-VI à Hasselt, V à Bruxelles), en contradiction avec ce croquis.Dans cette direction et vers le Sud-Ouest, il n'est pas exclu qu'apparaisseun palier, notion qui sera explicitée plus loin, à propos du séisme de 1692surtout (cf. 8). Si cette hypothèse résistait à un examen serré, le séismepourrait se traduire dans la région de Givet par des intensités qui neseraient pas négligeables, peut-être égales à celles des séismes posté¬rieurs. Il reste à consolider cette hypothèse par l'examen du séisme du30 juin 1505, réplique possible, signalé sommairement par PERREY et sessuccesseurs (5) .

Il n'est pas inutile de souligner, à propos de cet exemple, com¬bien la compréhension d'ensemble d'un séisme majeur est subordonnée à unengrenage de recherches à première vue fastidieuses, mais en fin de compte

(1) MELLEVILLE, 1846 Histoire de la ville de Laon et de ses institutions t. 2(2) Les tablettes de l'Aisne du 17.06.1938(3) J.F.L. DEVISME, 1822, histoire de la ville de laon, L. 1826, manuel his¬

torique du département de l'Aisne, L.(4) Bibl. Mun. Laon, Manuscrit 551.(5) Recherches en cours, au gré des circonstances (note ajoutée après la

rédaction) .

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Jusqu'à ces derniers temps, nous ne connaissions qu'un propos d'unhistorien moderne : d'après MELLEVILLE, ce séisme serait ressenti à Guise,Saint-Quentin et Laon, avec une précision pour cette ville : "...fort trem¬blement de terre qui ébranla plusieurs maisons" (1). Cet auteur n'indique passes sources. C'est un article de presse faisant état de "graves dommages" à

Laon, Gise et Saint-Quentin(2) , propos à première vue excessif, compte tenudu précédent, qui nous a fait découvrir récemment l'historien DEVISME, à quices indications sont empruntées (3) . Malheureusement, cet auteur n'indiqueses sources que d'une manière globale, de sorte que des recherches à Laon sesont imposées in extremis (3 août) .

Parmi ces sources, l'histoire de Laon par Cl. LELEU fait état dece séisme : "La veille de la St-Barthélémy. . .à dix heures du soir... ungrand tremblement de terre qui donna une forte secousse à toutes les maisonsde la ville... et se fit sentir dans le pays jusqu'à Guise, Aubenton, Mai-zières et St-Quentin" (4) .

Il apparaît que ce texte ne fait pas état de dégâts. Une autresource les signalerait-elle ?

En pareil cas, rendrait à l'esprit une comparaison avec les effetsà Laon du séisme de 1692 (cf. 8324). Nous serions plutôt enclins à songer àune lecture hâtive et simplificatrice conduisant à un écho catastrophiste.

6.4 - CONCLUSION

Sous réserve d'indispensables recherches, en Allemagne surtout, iln'est pas exclu que l'épicentre de ce séisme soit voisin d'Aix-la-Chapelle,avec une intensité de l'ordre de k VII et qu'une lente décroissance se pro¬duise à l'Est, en accord avec le croquis de SIEBERG, et à l'Ouest (VI à

Liège, V-VI à Hasselt, V à Bruxelles), en contradiction avec ce croquis.Dans cette direction et vers le Sud-Ouest, il n'est pas exclu qu'apparaisseun palier, notion qui sera explicitée plus loin, à propos du séisme de 1692surtout (cf. 8). Si cette hypothèse résistait à un examen serré, le séismepourrait se traduire dans la région de Givet par des intensités qui neseraient pas négligeables, peut-être égales à celles des séismes posté¬rieurs. Il reste à consolider cette hypothèse par l'examen du séisme du30 juin 1505, réplique possible, signalé sommairement par PERREY et sessuccesseurs (5) .

Il n'est pas inutile de souligner, à propos de cet exemple, com¬bien la compréhension d'ensemble d'un séisme majeur est subordonnée à unengrenage de recherches à première vue fastidieuses, mais en fin de compte

(1) MELLEVILLE, 1846 Histoire de la ville de Laon et de ses institutions t. 2(2) Les tablettes de l'Aisne du 17.06.1938(3) J.F.L. DEVISME, 1822, histoire de la ville de laon, L. 1826, manuel his¬

torique du département de l'Aisne, L.(4) Bibl. Mun. Laon, Manuscrit 551.(5) Recherches en cours, au gré des circonstances (note ajoutée après la

rédaction) .

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- 11

rentables, contrairement à des propos pessimistes qui, en encourageant ladérobade, assurent la primauté d'abstractions certes spectaculaires, maisparfois discutables.

LE SEISME DE 1640

7.1 - INTRODUCTION

Le séisme du 4 avril 1640 est bien mieux connu que celui de 1504.Son epicentre est localisé avec quelque précision ; il est possible d'es¬quisser des isoséistes plus solides ; son aire macrosismique est convenable¬ment connue. Il est cependant possible d'ajouter quelques précisions (cf.consultation CATTENOM) .

7.2 - LES APPORTS

PERREY évoque ce séisme dans un domaine étendu, de la Mer du Nordà la Lorraine, en donnant quelques repères.

Quant à TORFS, il ne le signale que très rapidement, d'une manièreglobale, "en Belgique et en Hollande". LEMOINE envisage un séisme "trèscomparable au point de vue de la répartition géographique à la secousse de1580", en proposant un croquis en désaccord avec ce point de vue et encontradiction avec ce que nous savons au sujet du séisme de 1580. Ce croquismet en relief une aire Cambrai - Namur - Anvers et les confins de la Champa¬gne et de la Lorraine, avec ce commentaire : "...séisme essentiellementlocalisé au Nord de la zone houillère, avec quelques phénomènes de recon¬naissance dans la région sud, à Cambrai, à Metz et dans les Ardennes".

SIEBERG lui porte grand intérêt, avec une vision sûre : il signaledes dégâts à Duren et à Cologne, soupçonne l'épicentre dans le fossé de laRoer, multiplie les repères, propose des isoséistes. Son croquis sera reprispar VAN GILS, avec semble-t-il, une erreur de dessin : les intensités V àDuren et IV à Cologne sont en effet invraisemblables. D'ailleurs, le tableaufait état d'une intensité VII-VIII.

Quant au catalogue départemental du Professeur ROTHE, il résumerapidement les travaux de ses prédécesseurs, en reproduisant en outre untémoignage lillois, d'après DOUXAMI.

7.3 - CARACTERISTIQUES

Sous réserve de contrôle, c'est toute une crise qui est évoquée auNord de l'Eifel : c'est plus de 12 jours que les habitants sont terroriséspar les secousses : "... aile Tag zu gewissen Stunden sich ein Erdbeben

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rentables, contrairement à des propos pessimistes qui, en encourageant ladérobade, assurent la primauté d'abstractions certes spectaculaires, maisparfois discutables.

LE SEISME DE 1640

7.1 - INTRODUCTION

Le séisme du 4 avril 1640 est bien mieux connu que celui de 1504.Son epicentre est localisé avec quelque précision ; il est possible d'es¬quisser des isoséistes plus solides ; son aire macrosismique est convenable¬ment connue. Il est cependant possible d'ajouter quelques précisions (cf.consultation CATTENOM) .

7.2 - LES APPORTS

PERREY évoque ce séisme dans un domaine étendu, de la Mer du Nordà la Lorraine, en donnant quelques repères.

Quant à TORFS, il ne le signale que très rapidement, d'une manièreglobale, "en Belgique et en Hollande". LEMOINE envisage un séisme "trèscomparable au point de vue de la répartition géographique à la secousse de1580", en proposant un croquis en désaccord avec ce point de vue et encontradiction avec ce que nous savons au sujet du séisme de 1580. Ce croquismet en relief une aire Cambrai - Namur - Anvers et les confins de la Champa¬gne et de la Lorraine, avec ce commentaire : "...séisme essentiellementlocalisé au Nord de la zone houillère, avec quelques phénomènes de recon¬naissance dans la région sud, à Cambrai, à Metz et dans les Ardennes".

SIEBERG lui porte grand intérêt, avec une vision sûre : il signaledes dégâts à Duren et à Cologne, soupçonne l'épicentre dans le fossé de laRoer, multiplie les repères, propose des isoséistes. Son croquis sera reprispar VAN GILS, avec semble-t-il, une erreur de dessin : les intensités V àDuren et IV à Cologne sont en effet invraisemblables. D'ailleurs, le tableaufait état d'une intensité VII-VIII.

Quant au catalogue départemental du Professeur ROTHE, il résumerapidement les travaux de ses prédécesseurs, en reproduisant en outre untémoignage lillois, d'après DOUXAMI.

7.3 - CARACTERISTIQUES

Sous réserve de contrôle, c'est toute une crise qui est évoquée auNord de l'Eifel : c'est plus de 12 jours que les habitants sont terroriséspar les secousses : "... aile Tag zu gewissen Stunden sich ein Erdbeben

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verspüren lassen dass man vermeynet, es würde die Erde versinken. . ."(1) . ALiège, le tremblement de terre dure "environ un demi quart d'heure" (2).

A Malines, VAN HELMONT fait état, peu après 3 h, de trois brèvessecousses : "... Mechlinia. . . insigniter tremuit et subsiliit tribus reper-tim accessibus, singulaque invasione tremor duravit, paulo minus quam essetsparium s3miboli Apostolorum"(3) .

Une progression est signalée à Anvers, d'une manière imprécise :

"... anfangs zwar sich nur ein wenig nach 3 Uhren aber ein Viertel Stund washeftiger merken lassen. . ."(1) .

En Flandres, il n'est fait état que d'une secousse de la duréed'un Pater (4).

7.4 - EFFETS

7.4.1 - CONFINS GERMANO-BELGES

A défaut d'enquête en Allemagne, relevons néanmoins, sous réservede contrôle, un texte remarquable relatif à l'Eifel et en particulier à

"Mongaw" qui pourrait être Mons chau/Mont joie que cite par ailleurs SIEBERG.L'évocation d'une crise de 12 jours est suivie de ce propos"... den Inwoh-nern. . . dermassen erschrôcklich vorkommen, . . . dass sie Haus und Hof verlas-sen und... in die Walde und auf das freie Feld geflohen. . ."(1) .

7.4.2. - BELGIQUE ET FRANCE

Les imprécisions de SIEBERG et l'erreur d'interprétation deVAN GILS conduisent à préciser les effets de ce séisme en Belgique.

A priori, il est difficile de savoir si ces propos d'une chroniqueliégeoise au sujet d'un séisme qui sévit "par tout le pays de Liège etprovinces circonvoisines" s'applique au premier ou à l'une des secondes :

"... plusieurs personnes furent trouvées mortes d'appréhension sur leurpropre lit... et plusieurs cheminées et murailles furent renversées (5)" .

Moins ambiguë, sans permettre pour autant de trancher, une autre chroniqueminimise les dégâts en mettant en relief la frayeur : "...tremblement deterre à Liège... aussi es provinces voisines sans aucun dommage ou bien peudont plusieurs furent d'abord fort étonnés et épouvantés" (6). Quoiqu'il en

(1) Relationis Historicae Semestralis Continuatio, 1641.(2) Bibl. Univ. Liège, manuscrit 1740.(3) H. CONINCKK, 1926, La terre tremble à Malines, Mechlinia(4) J. VAN DER CRUYCEN, 1756, Verhandelinge van de Aerd-Beving, Gand.(5) Bibl. Royale, Manuscrit 18672.(6) Bibl. Univ. Liège, Manuscrit 1790.

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verspüren lassen dass man vermeynet, es würde die Erde versinken. . ."(1) . ALiège, le tremblement de terre dure "environ un demi quart d'heure" (2).

A Malines, VAN HELMONT fait état, peu après 3 h, de trois brèvessecousses : "... Mechlinia. . . insigniter tremuit et subsiliit tribus reper-tim accessibus, singulaque invasione tremor duravit, paulo minus quam essetsparium s3miboli Apostolorum"(3) .

Une progression est signalée à Anvers, d'une manière imprécise :

"... anfangs zwar sich nur ein wenig nach 3 Uhren aber ein Viertel Stund washeftiger merken lassen. . ."(1) .

En Flandres, il n'est fait état que d'une secousse de la duréed'un Pater (4).

7.4 - EFFETS

7.4.1 - CONFINS GERMANO-BELGES

A défaut d'enquête en Allemagne, relevons néanmoins, sous réservede contrôle, un texte remarquable relatif à l'Eifel et en particulier à

"Mongaw" qui pourrait être Mons chau/Mont joie que cite par ailleurs SIEBERG.L'évocation d'une crise de 12 jours est suivie de ce propos"... den Inwoh-nern. . . dermassen erschrôcklich vorkommen, . . . dass sie Haus und Hof verlas-sen und... in die Walde und auf das freie Feld geflohen. . ."(1) .

7.4.2. - BELGIQUE ET FRANCE

Les imprécisions de SIEBERG et l'erreur d'interprétation deVAN GILS conduisent à préciser les effets de ce séisme en Belgique.

A priori, il est difficile de savoir si ces propos d'une chroniqueliégeoise au sujet d'un séisme qui sévit "par tout le pays de Liège etprovinces circonvoisines" s'applique au premier ou à l'une des secondes :

"... plusieurs personnes furent trouvées mortes d'appréhension sur leurpropre lit... et plusieurs cheminées et murailles furent renversées (5)" .

Moins ambiguë, sans permettre pour autant de trancher, une autre chroniqueminimise les dégâts en mettant en relief la frayeur : "...tremblement deterre à Liège... aussi es provinces voisines sans aucun dommage ou bien peudont plusieurs furent d'abord fort étonnés et épouvantés" (6). Quoiqu'il en

(1) Relationis Historicae Semestralis Continuatio, 1641.(2) Bibl. Univ. Liège, manuscrit 1740.(3) H. CONINCKK, 1926, La terre tremble à Malines, Mechlinia(4) J. VAN DER CRUYCEN, 1756, Verhandelinge van de Aerd-Beving, Gand.(5) Bibl. Royale, Manuscrit 18672.(6) Bibl. Univ. Liège, Manuscrit 1790.

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soit, il se produit à Liège une panique : "...tremblement de terre si terri¬ble qu'un chacun pensait mourir. .. "(1) . D'une manière significative jamaisl'on n'avait vu pareil" (2). Nous admettons une intensité de l'ordre de VI.

A l'Ouest, une chronique de Saint-Trond offre ce tableau : "agitationeinsignis fuit cum mugitu et sibilo ingenti aedificia magno concussa frago¬re... "(3). A Bruxelles, la secousse "causa plus de terreur que de domma¬ge" (4). Un témoignage précis relatif à Malines ne signale pas de dégâts (5).A Gand, la frayeur suscite des prières (6).

Au-delà, plusieurs témoignages nous viennent de la région de Lille.L'un d'eux précise que ce "grand tremblement de terre causa bien du domma_ge", mais sans doute ce propos ne se rapporte-t-il pas à la région.

Au Sud-Ouest, les cloches sonneraient autour de Namur (7).

Au Sud, nous devons à VILLETTE deux témoignages lointains à Venderesseet à Sainte-Menehould (8).

Au Sud-Est, des effets notables, ponctuels, ont été discutés lors de laconsultation CATTENOM.

7.5 - CONCLUSION

Encore qu'il soit relativement bien connu dans son aire épicentrale etdans un domaine étendu, ce séisme ne serait pas à première vue déterminanten l'état des connaissances, pour l'appréciation de l'intensité maximaledans les Ardennes. Encore une extrapolation à partir des données relativesau Nord de la Lorraine est-elle envisageable. Ne perdons cependant pas devue que la technique du "ratissage" est susceptible d'apporter à tout momentdes éléments nouveaux.

(1) Bibl. Royale, Manuscrit 10257.(2) Bibl. Royale, Manuscrit 18670.(3) G. SIMENON, 1910, Chronique de Servais Foulon, abbé de Saint-Trond,

Liège.(4) Arch. Gén., Manuscrit 833bis.(5) H. CONINCKK, 1926, publ. citée.(6) Relationis historicae semestralis Continuatio, 1690.(7) J. VAN DER CRUYCEN, 1756, publ. citée.(8) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.

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soit, il se produit à Liège une panique : "...tremblement de terre si terri¬ble qu'un chacun pensait mourir. .. "(1) . D'une manière significative jamaisl'on n'avait vu pareil" (2). Nous admettons une intensité de l'ordre de VI.

A l'Ouest, une chronique de Saint-Trond offre ce tableau : "agitationeinsignis fuit cum mugitu et sibilo ingenti aedificia magno concussa frago¬re... "(3). A Bruxelles, la secousse "causa plus de terreur que de domma¬ge" (4). Un témoignage précis relatif à Malines ne signale pas de dégâts (5).A Gand, la frayeur suscite des prières (6).

Au-delà, plusieurs témoignages nous viennent de la région de Lille.L'un d'eux précise que ce "grand tremblement de terre causa bien du domma_ge", mais sans doute ce propos ne se rapporte-t-il pas à la région.

Au Sud-Ouest, les cloches sonneraient autour de Namur (7).

Au Sud, nous devons à VILLETTE deux témoignages lointains à Venderesseet à Sainte-Menehould (8).

Au Sud-Est, des effets notables, ponctuels, ont été discutés lors de laconsultation CATTENOM.

7.5 - CONCLUSION

Encore qu'il soit relativement bien connu dans son aire épicentrale etdans un domaine étendu, ce séisme ne serait pas à première vue déterminanten l'état des connaissances, pour l'appréciation de l'intensité maximaledans les Ardennes. Encore une extrapolation à partir des données relativesau Nord de la Lorraine est-elle envisageable. Ne perdons cependant pas devue que la technique du "ratissage" est susceptible d'apporter à tout momentdes éléments nouveaux.

(1) Bibl. Royale, Manuscrit 10257.(2) Bibl. Royale, Manuscrit 18670.(3) G. SIMENON, 1910, Chronique de Servais Foulon, abbé de Saint-Trond,

Liège.(4) Arch. Gén., Manuscrit 833bis.(5) H. CONINCKK, 1926, publ. citée.(6) Relationis historicae semestralis Continuatio, 1690.(7) J. VAN DER CRUYCEN, 1756, publ. citée.(8) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.

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8 - LA CRISE SISMIQUE DE SEPTEMBRE-OCTOBRE 1692 (cf. annexe C)

8.1 - INTRODUCTION

La crise sismique de septembre-octobre 1692 a fait l'objet d'unesucession de travaux et de synthèses qui laissent cependant des problèmes ensuspens. Sans les résoudre pour autant, le rassemblement de renseignementsépars perraet de serrer la discussion de plus près. En aucune manière, cettemise au point ne préjuge de l'étude détaillée à laquelle se prêteraientd'abondants matériaux et que seuls les spécialistes belges seraient enmesure d'entreprendre, en intensifiant les recherches.

8.2 - ETAPES DE LA CONNAISSANCE

8.2.1 - INTRODUCTION

Eclairé par des informations nombreuses et précises, le séismemajeur du 18.9.1692 a été remarquablement traité par plusieurs travauxrégionaux et catalogues classiques. Il ne reste pas moins que des hésita¬tions subsistent longtemps au sujet des epicentres de la secousse principaleet que les répliques, éclipsées par elle, restent mal connues.

A cet égard, il est possible de distinguer, globalement, lesétapes suivantes :

8.2.2 - ANCIENS CATALOGUES

Certes, PERREY, reprenant d'autres compilations, sans plus, nedonne encore qu'une vision rapide de cette secousse, présentée globalementavec une réplique majeure. S'il enumere Anvers, Bruxelles, Spa, Francfort,Mayence, Paris et, en termes généraux, Brabant, Flandre, Hollande,Angleterre, Normandie, Valais et pays de Vaud, cet agglomérat ne permet pasde caractériser convenablement cette crise. De plus, la mention de la Suisseest invraisemblable, comme le fera remarquer SIEBERG.

Quant à TORFS, il fait état, outre les villes citées par PERREY,de Bois-le-Duc et Amsterdam et reproduit un témoignage signalant, à Anvers,de légers dégâts (met weynig schade) .

8.2.3 - TRAVAUX REGIONAUX

L'étude de VILLETTE apporte de précieux éléments dans les Arden¬nes, à Damouzy, Livry, etc.(l).

(1) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.

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8 - LA CRISE SISMIQUE DE SEPTEMBRE-OCTOBRE 1692 (cf. annexe C)

8.1 - INTRODUCTION

La crise sismique de septembre-octobre 1692 a fait l'objet d'unesucession de travaux et de synthèses qui laissent cependant des problèmes ensuspens. Sans les résoudre pour autant, le rassemblement de renseignementsépars perraet de serrer la discussion de plus près. En aucune manière, cettemise au point ne préjuge de l'étude détaillée à laquelle se prêteraientd'abondants matériaux et que seuls les spécialistes belges seraient enmesure d'entreprendre, en intensifiant les recherches.

8.2 - ETAPES DE LA CONNAISSANCE

8.2.1 - INTRODUCTION

Eclairé par des informations nombreuses et précises, le séismemajeur du 18.9.1692 a été remarquablement traité par plusieurs travauxrégionaux et catalogues classiques. Il ne reste pas moins que des hésita¬tions subsistent longtemps au sujet des epicentres de la secousse principaleet que les répliques, éclipsées par elle, restent mal connues.

A cet égard, il est possible de distinguer, globalement, lesétapes suivantes :

8.2.2 - ANCIENS CATALOGUES

Certes, PERREY, reprenant d'autres compilations, sans plus, nedonne encore qu'une vision rapide de cette secousse, présentée globalementavec une réplique majeure. S'il enumere Anvers, Bruxelles, Spa, Francfort,Mayence, Paris et, en termes généraux, Brabant, Flandre, Hollande,Angleterre, Normandie, Valais et pays de Vaud, cet agglomérat ne permet pasde caractériser convenablement cette crise. De plus, la mention de la Suisseest invraisemblable, comme le fera remarquer SIEBERG.

Quant à TORFS, il fait état, outre les villes citées par PERREY,de Bois-le-Duc et Amsterdam et reproduit un témoignage signalant, à Anvers,de légers dégâts (met weynig schade) .

8.2.3 - TRAVAUX REGIONAUX

L'étude de VILLETTE apporte de précieux éléments dans les Arden¬nes, à Damouzy, Livry, etc.(l).

(1) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.

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8.2.4 - CATALOGUES MODERNES

SIEBERG donne une vue d'ensemble, avec un croquis suggestif, sansrésoudre le problème de la localisation de l'épicentre : "Herd in Bralant,aber der Lage nach nicht naher bestimmbar". Relevons des intensités del'ordre de VIII à Bruxelles et Anvers, de VII à Malines, Oudenarde, Spa,Verviers, Stavelot et dans les régions allemandes voisines.

Le catalogue du Professeur ROTHE (séismes d'origine étrangèreressentis dans le Nord de la France) emprunte des renseignements aux catalo¬gues de VON HOFF, DAVISON, SIEBERG et aux travaux régionaux de VILLETTE etDOUXAMI, sans faire état d'autres recherches. Cependant, seuls des empruntsà DAVISON, VILLETTE et DOUXAMI sont clairement individualisés.

Sont cités Anvers, Malines, Bruxelles, Ath, Tournai, Namur, Spa,Amsterdam, Colchester, Londres, Lille, Loos, Noordpeene, Nieppe, Liry,Paris, Troyes, Mayence, Francfort. Il n'est plus question ni de la régionLiège-Aix-la-Chapelle, sur laquelle insiste SIEBERG, ni de la Normandie,évoquée par PERREY.

Quoiqu'il en soit, un epicentre, incertain, est proposé par51°00'N/ 4'='30'E (coordonnées de Malines).

Dans quelle mesure cette proposition s' inspire-t-elle de LEMOINE("l'épicentre paraît avoir été dans le Brabant, près de Malines") ou d'uneinterprétation du croquis de SIEBERG ? Sur ce dernier, l'aire d'intensitéVIII englobe en effet Bruxelles et Anvers, en contournant Malines, à mi-che¬min. S'il en était ainsi, les hésitations de SIEBERG auraient été perdues devue. Reprenant SIEBERG, VAN GILS introduit deux éléments notables :

- d'une part, il estime que les intensités sont exagérées dans la régiond ' Anvers -Bruxelles ,

- d'autre part, il appelle l'événement principal "séisme de Tirlemont",ce qui implique, semble-t-il, une prise de position pour la localisa¬tion de l'épicentre.

Cependant, il semble que cette h3^othèse soit elle-même fondée surle croquis de SIEBERG. En effet, Tirlemont se trouve sensiblement à la"taille de guêpe" médiane de l'aire d'intensité VII qui s'étend de la régiond'Oudenaarde à celle d'Aix-la-Chapelle. Précisément, cette même intensitéépicentrale lui est attribuée.

8.3 - L'EVENEMENT PRINCIPAL (18 septembre vers 14 h 30)

8.3.1 - NOMBRE DE SECOUSSES ET DURRE

L'événement principal est caractérisé par plusieurs secousses quise succèdent rapidement. Elles seraient 5 ou 6 en peu de temps au camp de

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8.2.4 - CATALOGUES MODERNES

SIEBERG donne une vue d'ensemble, avec un croquis suggestif, sansrésoudre le problème de la localisation de l'épicentre : "Herd in Bralant,aber der Lage nach nicht naher bestimmbar". Relevons des intensités del'ordre de VIII à Bruxelles et Anvers, de VII à Malines, Oudenarde, Spa,Verviers, Stavelot et dans les régions allemandes voisines.

Le catalogue du Professeur ROTHE (séismes d'origine étrangèreressentis dans le Nord de la France) emprunte des renseignements aux catalo¬gues de VON HOFF, DAVISON, SIEBERG et aux travaux régionaux de VILLETTE etDOUXAMI, sans faire état d'autres recherches. Cependant, seuls des empruntsà DAVISON, VILLETTE et DOUXAMI sont clairement individualisés.

Sont cités Anvers, Malines, Bruxelles, Ath, Tournai, Namur, Spa,Amsterdam, Colchester, Londres, Lille, Loos, Noordpeene, Nieppe, Liry,Paris, Troyes, Mayence, Francfort. Il n'est plus question ni de la régionLiège-Aix-la-Chapelle, sur laquelle insiste SIEBERG, ni de la Normandie,évoquée par PERREY.

Quoiqu'il en soit, un epicentre, incertain, est proposé par51°00'N/ 4'='30'E (coordonnées de Malines).

Dans quelle mesure cette proposition s' inspire-t-elle de LEMOINE("l'épicentre paraît avoir été dans le Brabant, près de Malines") ou d'uneinterprétation du croquis de SIEBERG ? Sur ce dernier, l'aire d'intensitéVIII englobe en effet Bruxelles et Anvers, en contournant Malines, à mi-che¬min. S'il en était ainsi, les hésitations de SIEBERG auraient été perdues devue. Reprenant SIEBERG, VAN GILS introduit deux éléments notables :

- d'une part, il estime que les intensités sont exagérées dans la régiond ' Anvers -Bruxelles ,

- d'autre part, il appelle l'événement principal "séisme de Tirlemont",ce qui implique, semble-t-il, une prise de position pour la localisa¬tion de l'épicentre.

Cependant, il semble que cette h3^othèse soit elle-même fondée surle croquis de SIEBERG. En effet, Tirlemont se trouve sensiblement à la"taille de guêpe" médiane de l'aire d'intensité VII qui s'étend de la régiond'Oudenaarde à celle d'Aix-la-Chapelle. Précisément, cette même intensitéépicentrale lui est attribuée.

8.3 - L'EVENEMENT PRINCIPAL (18 septembre vers 14 h 30)

8.3.1 - NOMBRE DE SECOUSSES ET DURRE

L'événement principal est caractérisé par plusieurs secousses quise succèdent rapidement. Elles seraient 5 ou 6 en peu de temps au camp de

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16 -

l'armée anglaise en Brabant(l). Il est possible de . rapprocher ces chiffresde ceux qui sont donnés à Lierneux, au Sud de Stavelot : un "grand tremble¬ment de terre qui a recommencé par cinq fois consécutives" (2) . Cependant, lafourchette de temps n'est pas donnée. Revenons pour cette raison à l'Ouest :

à Bruxelles, c'est au cours de 3-4 minutes à peine que se produisent dessecousses dont le nombre n'est cependant pas précisé (1). A Middelburg, letremblement de terre dure "fort longtemps... ayant recommencé trois fois"(3).

8.3.2 - RAPIDE DISCUSSION DES EFFETS

8.3.2.1 - Région Verviers-Liège(4)

A notre surprise, les dégâts sont groupés d'une manière remarqua¬ble dans le NE de l'actuelle Belgique, dans la région de Verviers-Liège.

A Verviers même, des cheminées sont renversées (5 ) . Près de Ver¬viers, l'église d'Andrimont "menace ruine et culbute, le mouvement ayantfait bouger plusieurs bois et bouttans et déhotter le toit". A Charneux, àune quinzaine de km de Verviers, une maison est culbutée "de fond en com¬ble". A Theux, à une dizaine de km au SW de Verviers, le tremblement deterre "a causé de grands dommages... dans les maisons. . ."(6) . Evoquant denombreuses destructions, le curé de Walhorn donne en exemple le château deCrapoel(7). Les Annales du monastère de Rode signalent la chute d'une partiede la pointe du clocher et des lézardes qui affectent la voûte par centai¬nes (8).

A Polleur, aucune cheminée n'est épargnée : "In dem Dorfe Bleuer..war nicht ein Schornstein ganz geblieben. . . "(9) .

(1) Unglücks-Chronica. . . , Hambourg, 1693.(2) Ph. LEJEUNE, 1980, quelques événements remarquables tirés d'un mémoire

lierneusien. . . , Glain et Salm, Haute Ardenne, n° 13 (aimablement signalépar M. l'Archiviste d'Etat à Arlon).

(3) Bibl. mun. Troyes, manuscrit 2317. Sans doute cette information s 'inspi¬re-t-elle d'un écho de presse.

(4) Pour Aix-la-Chapelle, voir en particulier P. CLEMEN, 1924, Die Kunst-denkmaler der Stadt Aachen, Dusseldorf (note ajoutée après la rédac¬tion) .

(5) Bibl. mun. Verviers, manuscrit 43 (mémoire de DESONKEUX) .

(6) D'après J. LEJEAR, 1897, Les Annales de Verviers, Verviers.(7) L'original latin (Archives de l'état de Liège, registres paroissiaux)

pose un problème de transcription. Ce texte est utilisé en particulierpar H. REINERS, 1912, Die Kunsdenkmâler der Landkreise Aachen und Eupen,Dusseldorf, qui fait aussi état d'une inscription commemorative etévoque la reconstruction du château de Crapoel.

(8) Die Erdbeben des 18. und 19. Jhdts . in Eupen, 1967, GeschichtlichesEupen, t.l.

(9) Unglücks-Chronica,..., 1693, publ. citée.

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l'armée anglaise en Brabant(l). Il est possible de . rapprocher ces chiffresde ceux qui sont donnés à Lierneux, au Sud de Stavelot : un "grand tremble¬ment de terre qui a recommencé par cinq fois consécutives" (2) . Cependant, lafourchette de temps n'est pas donnée. Revenons pour cette raison à l'Ouest :

à Bruxelles, c'est au cours de 3-4 minutes à peine que se produisent dessecousses dont le nombre n'est cependant pas précisé (1). A Middelburg, letremblement de terre dure "fort longtemps... ayant recommencé trois fois"(3).

8.3.2 - RAPIDE DISCUSSION DES EFFETS

8.3.2.1 - Région Verviers-Liège(4)

A notre surprise, les dégâts sont groupés d'une manière remarqua¬ble dans le NE de l'actuelle Belgique, dans la région de Verviers-Liège.

A Verviers même, des cheminées sont renversées (5 ) . Près de Ver¬viers, l'église d'Andrimont "menace ruine et culbute, le mouvement ayantfait bouger plusieurs bois et bouttans et déhotter le toit". A Charneux, àune quinzaine de km de Verviers, une maison est culbutée "de fond en com¬ble". A Theux, à une dizaine de km au SW de Verviers, le tremblement deterre "a causé de grands dommages... dans les maisons. . ."(6) . Evoquant denombreuses destructions, le curé de Walhorn donne en exemple le château deCrapoel(7). Les Annales du monastère de Rode signalent la chute d'une partiede la pointe du clocher et des lézardes qui affectent la voûte par centai¬nes (8).

A Polleur, aucune cheminée n'est épargnée : "In dem Dorfe Bleuer..war nicht ein Schornstein ganz geblieben. . . "(9) .

(1) Unglücks-Chronica. . . , Hambourg, 1693.(2) Ph. LEJEUNE, 1980, quelques événements remarquables tirés d'un mémoire

lierneusien. . . , Glain et Salm, Haute Ardenne, n° 13 (aimablement signalépar M. l'Archiviste d'Etat à Arlon).

(3) Bibl. mun. Troyes, manuscrit 2317. Sans doute cette information s 'inspi¬re-t-elle d'un écho de presse.

(4) Pour Aix-la-Chapelle, voir en particulier P. CLEMEN, 1924, Die Kunst-denkmaler der Stadt Aachen, Dusseldorf (note ajoutée après la rédac¬tion) .

(5) Bibl. mun. Verviers, manuscrit 43 (mémoire de DESONKEUX) .

(6) D'après J. LEJEAR, 1897, Les Annales de Verviers, Verviers.(7) L'original latin (Archives de l'état de Liège, registres paroissiaux)

pose un problème de transcription. Ce texte est utilisé en particulierpar H. REINERS, 1912, Die Kunsdenkmâler der Landkreise Aachen und Eupen,Dusseldorf, qui fait aussi état d'une inscription commemorative etévoque la reconstruction du château de Crapoel.

(8) Die Erdbeben des 18. und 19. Jhdts . in Eupen, 1967, GeschichtlichesEupen, t.l.

(9) Unglücks-Chronica,..., 1693, publ. citée.

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A Liège même, les dégâts sont notables. Une première source évoqueun "... si terrible tremblement de terre que plusieurs maisons furent écra¬sées" (1). Un sondage dans les registres paroissiaux livre des précisions :

"... épouvantable tremblement de terre ici et bien loin aux environs , nonob¬stant qu'il n'a duré que pendant le temps qu'on réciterait un paternoster,n'a pas laissé de faire du grand mal en ébranlant tous les bâtiments, ren¬versant beaucoup de maisons (rayé ?), cheminées, sommet de maisons, tours etplusieurs personnes ont été tuées et blessées dans Liège" (2), ce que confir¬ment les gazettes. Par rapport à Bruxelles, dit la Gazette du 4.10.1692, ona senti le tremblement de terre à Liège "avec plus de dommage : plus de centmaisons étant tombées dont les débris ont écrasé plusieurs personnes". D'unemanière significative, on estime que les dégâts sont supérieurs à ceux dudernier bombardement français(3).

Près de Liège, l'église d'Emael est endommagée : "... la murailleséparatoire de la nef... et du choeur... fut entièrement ébranlée et crevas¬sée (?)" (4). A une quinzaine de km au Nord de Liège, sont endommagées leséglises de Glons et de Bons : "la tour de notre église (Glons) se fendit etplusieurs pierres tombaient dans sa partie intérieure ; celle de Bons futencore plus maltraitée" (5) .

Ajoutons, dans ces parages, des effets sur la nature. Les Annalesde Rode font état du débordement de fontaines et de la transformation deprés en marais (6). Au sud, une prétendue altération des eaux -de Spa alimen¬te une vive polémique(7) . Enfin, une allusion est faite, à Polleur, semble-t-il, à des crevasses : "... sich an vielen Orten die Erde geôffnet. ."(8) .

Si ces éléments ne permettent pas à eux seuls d'esquisser desisoséistes ils suggèrent une mosaïque d'intensités notables, de l'ordre deVI, VII-VIII, VIII, à la manière de l'aire pleistoséiste du séisme de 1822(Bugey) .

(1) Bibl. univ. Liège, Manuscrit 647 (Chronique de Liège).(2) Archives de l'Etat Liège, Registres paroissiaux 313. Le recours à cette

source est imposé par les pertes subies par les Archives municipales.(3) J. VAN DER CRUYCEN, 1756, publ. citée. Notons en outre ce propos :

"... Liège où il y a près de trois cent maisons si ébranlées des secous¬ses de la terre qu'elles en ont été ruinées ..." (Chronique de Richard,Bibl. Mum. Laon, manuscrit 490) (note ajoutée après la rédaction).

(4) Archives de l'Etat Liège, Registres paroissiaux Emael.(5) R. COURTOIS, 1828, Recherches sur la statistique physique, agricole et

médicale de la Province de Liège, Liège, t. II, d'après SAUVEUR, Corres¬pondance mathématique et physique, t IV qui, à son tour, fait état "d'unancien manuscrit conservé à Glons".

(6) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(7) E. NESSEL, 1699, Traité des eaux de Spa, Liège.(8) Unglücks-Chronica..., 1693, publ. citée.

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A Liège même, les dégâts sont notables. Une première source évoqueun "... si terrible tremblement de terre que plusieurs maisons furent écra¬sées" (1). Un sondage dans les registres paroissiaux livre des précisions :

"... épouvantable tremblement de terre ici et bien loin aux environs , nonob¬stant qu'il n'a duré que pendant le temps qu'on réciterait un paternoster,n'a pas laissé de faire du grand mal en ébranlant tous les bâtiments, ren¬versant beaucoup de maisons (rayé ?), cheminées, sommet de maisons, tours etplusieurs personnes ont été tuées et blessées dans Liège" (2), ce que confir¬ment les gazettes. Par rapport à Bruxelles, dit la Gazette du 4.10.1692, ona senti le tremblement de terre à Liège "avec plus de dommage : plus de centmaisons étant tombées dont les débris ont écrasé plusieurs personnes". D'unemanière significative, on estime que les dégâts sont supérieurs à ceux dudernier bombardement français(3).

Près de Liège, l'église d'Emael est endommagée : "... la murailleséparatoire de la nef... et du choeur... fut entièrement ébranlée et crevas¬sée (?)" (4). A une quinzaine de km au Nord de Liège, sont endommagées leséglises de Glons et de Bons : "la tour de notre église (Glons) se fendit etplusieurs pierres tombaient dans sa partie intérieure ; celle de Bons futencore plus maltraitée" (5) .

Ajoutons, dans ces parages, des effets sur la nature. Les Annalesde Rode font état du débordement de fontaines et de la transformation deprés en marais (6). Au sud, une prétendue altération des eaux -de Spa alimen¬te une vive polémique(7) . Enfin, une allusion est faite, à Polleur, semble-t-il, à des crevasses : "... sich an vielen Orten die Erde geôffnet. ."(8) .

Si ces éléments ne permettent pas à eux seuls d'esquisser desisoséistes ils suggèrent une mosaïque d'intensités notables, de l'ordre deVI, VII-VIII, VIII, à la manière de l'aire pleistoséiste du séisme de 1822(Bugey) .

(1) Bibl. univ. Liège, Manuscrit 647 (Chronique de Liège).(2) Archives de l'Etat Liège, Registres paroissiaux 313. Le recours à cette

source est imposé par les pertes subies par les Archives municipales.(3) J. VAN DER CRUYCEN, 1756, publ. citée. Notons en outre ce propos :

"... Liège où il y a près de trois cent maisons si ébranlées des secous¬ses de la terre qu'elles en ont été ruinées ..." (Chronique de Richard,Bibl. Mum. Laon, manuscrit 490) (note ajoutée après la rédaction).

(4) Archives de l'Etat Liège, Registres paroissiaux Emael.(5) R. COURTOIS, 1828, Recherches sur la statistique physique, agricole et

médicale de la Province de Liège, Liège, t. II, d'après SAUVEUR, Corres¬pondance mathématique et physique, t IV qui, à son tour, fait état "d'unancien manuscrit conservé à Glons".

(6) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(7) E. NESSEL, 1699, Traité des eaux de Spa, Liège.(8) Unglücks-Chronica..., 1693, publ. citée.

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C'est aussi dans ce domaine que se produit un effet psychologi¬que : à Verviers, le déplacement relatif d'une Vierge et de l'Enfant à

l'église des Recollets suscite une affaire de miracle(l).

8.3.2.2 - Ouest-Sud-Ouest

Pour notre part, nous ne connaissons aucun témoignage relatif à

Tirlemont, pour lequel seuls les travaux d'histoire locale ont fait l'objetd'un rapide survol. A Louvain, c'est globalement, pour le 18 et le 20, qu'ilest fait état de la chute de cheminées et de murs (2).

A Bruxelles, le tremblement de terre "a seulement fait tomberquelques cheminées et quelques murailles", dit la Gazette du 4.10.1692. ASainte-Gudule, se produit une panique : "... Aliqui de clero fugerunt dechoro, alii surexerunt prae timoré et horrore. . ."(3) . Tel est d'ailleurs,d'une manière significative, le seul renseignement donné par une histoire deBruxelles très fouillée, sans aucune allusion à des dégâts.

Nous nous rallions donc à VAN GILS pour écarter l'intensité VIIIproposée par SIEBERG et dont le Professeur ROTHE a encore tenu compte, enenvisageant un ordre de grandeur VI-VII.

A l'hôpital de Lessines, près de Bruxelles, la "salle des maladesest renversée", encore qu'il soit malaisé d'interpréter cette information(4).

De même, les dégâts sont exceptionnels à Anvers. Rien ne confirmeles propos de SEYFART qui fait état de la chute de maisons - es... warfviele Gebaüde über den Haufen - en étendant ses remarques à Bruxelles ,

Louvain, Malines et Bruges, en faisant aussi état de dégâts à Oudenaarde(5) .

(1) - J. LEJEAR, 1897, ouvr. cité- J.S. RENIER, 1862, Histoire du couvent, du collège et de l'église desPères Recollets à Verviers, Verviers.- J.J. MAGAM, 1892, Le miracle de Notre-Dame des Recollets à Verviers,Verviers .

- P. GASON, La Vierge Noire des Recollets dans le folklore verciétois,Verviers .

(2) E. VAN EVEN, 1879, W. BOONEN, Geschiedenis van Leuven. . . , 1879, Parerreur, ce séisme y est traité en 1682.

(3) A. HENNE, 1845, Histoire de la Ville de Bruxelles, t. II.(4) Th. LESNEUCQ-JOURET , 1873, Histoire de Lessines, Tournai. Cet auteur ne

donne pas sa source, recherchée en vain, à notre demande, par des éru-dits locaux.

(5) J.F. SEYFART, Allgemeine Geschichte der Erdbeben (cf. ConsultationCattenom) .

18 -

C'est aussi dans ce domaine que se produit un effet psychologi¬que : à Verviers, le déplacement relatif d'une Vierge et de l'Enfant à

l'église des Recollets suscite une affaire de miracle(l).

8.3.2.2 - Ouest-Sud-Ouest

Pour notre part, nous ne connaissons aucun témoignage relatif à

Tirlemont, pour lequel seuls les travaux d'histoire locale ont fait l'objetd'un rapide survol. A Louvain, c'est globalement, pour le 18 et le 20, qu'ilest fait état de la chute de cheminées et de murs (2).

A Bruxelles, le tremblement de terre "a seulement fait tomberquelques cheminées et quelques murailles", dit la Gazette du 4.10.1692. ASainte-Gudule, se produit une panique : "... Aliqui de clero fugerunt dechoro, alii surexerunt prae timoré et horrore. . ."(3) . Tel est d'ailleurs,d'une manière significative, le seul renseignement donné par une histoire deBruxelles très fouillée, sans aucune allusion à des dégâts.

Nous nous rallions donc à VAN GILS pour écarter l'intensité VIIIproposée par SIEBERG et dont le Professeur ROTHE a encore tenu compte, enenvisageant un ordre de grandeur VI-VII.

A l'hôpital de Lessines, près de Bruxelles, la "salle des maladesest renversée", encore qu'il soit malaisé d'interpréter cette information(4).

De même, les dégâts sont exceptionnels à Anvers. Rien ne confirmeles propos de SEYFART qui fait état de la chute de maisons - es... warfviele Gebaüde über den Haufen - en étendant ses remarques à Bruxelles ,

Louvain, Malines et Bruges, en faisant aussi état de dégâts à Oudenaarde(5) .

(1) - J. LEJEAR, 1897, ouvr. cité- J.S. RENIER, 1862, Histoire du couvent, du collège et de l'église desPères Recollets à Verviers, Verviers.- J.J. MAGAM, 1892, Le miracle de Notre-Dame des Recollets à Verviers,Verviers .

- P. GASON, La Vierge Noire des Recollets dans le folklore verciétois,Verviers .

(2) E. VAN EVEN, 1879, W. BOONEN, Geschiedenis van Leuven. . . , 1879, Parerreur, ce séisme y est traité en 1682.

(3) A. HENNE, 1845, Histoire de la Ville de Bruxelles, t. II.(4) Th. LESNEUCQ-JOURET , 1873, Histoire de Lessines, Tournai. Cet auteur ne

donne pas sa source, recherchée en vain, à notre demande, par des éru-dits locaux.

(5) J.F. SEYFART, Allgemeine Geschichte der Erdbeben (cf. ConsultationCattenom) .

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- 19

Un témoignage local souligne que ces dégâts sont limités : met weynig schade(1). Malines se prête à première vue à des remarques analogues.

En revanche, SEYFART apporte un détail utile pour Nieuport, ennous apprenant que le séisme y coïncide avec un ouragan.

Cependant, les indices d'intensité VII et VI-VII s'égrènent loinvers l'Ouest. A Cambrai, "il n'y eut pas grand dommage, il n'y eut quequelques cheminées qui croulèrent", mais une panique se produit(2). A Lilleest signalée la chute de nombreuses cheminées. Bien plus, de légers dégâtssont signalés jusqu'en Grande-Bretagne (Colchester, Londres, Douvres, Deal)encore qu'ils aient pu être exagérés. Ainsi lisons-nous chez LANGENBECK :

"(Das Erdbeben) namentlich in Dover Zerstôrungen anrichtete."

Aux environs de Lille, les témoignages précis relatifs à Beaucamp,Béthune, Houplin, Linselles, Roubaix, Rumagies, Saint-Amand, etc. permettentcependant de conclure à des intensités VI, V-VI et V(3).

S'il ne fait aucun doute que des intensités notables s'étendenttrès loin vers l'Ouest, ces données, choisies parmi d'autres, suggèrent unemosaïque d'intensités VII, VII-VI, VI, VI-V et V. Il n'est pas exclu que lesdonnées disponibles se prêtent à une esquisse cartographique.

8.3.2.3. - Nord-Ouest et Nord

Ces directions éloignées de nos préoccupations directes ne sontévoquées que pour mémoire.

A Middelburg, "plusieurs maisons furent endommagées", tandis que"les vaisseaux étaient agités comme dans la tempête" (4) .

Au Nord, les détails abondent à Amsterdam et ailleurs. Il suggè¬rent à Amsterdam, une intensité de l'ordre de V(5).

8.3.2.4 - Sud-Ouest - Sud

Je suis frappé par l'absence de témoignage pour Huy. Pour Namur,les échos sont discrets. Le plus net est dû à un "essai de l'histoire de

(1) "Notules mss. ex archivis curia" données par TURFS.(2) E. BOULY, 1911, mémoires chronologiques.... Cambrai.(3) - H. PLATELLE, 1965, Journal d'un curé de campagne au XVIIe siècle,

- Bull. Soc. d'études de la Province de Cambrai, t. 2, 1900/01;(4) Gazette du 11.10.1692.(5) - C. COMMELIN, 1693, ouvr. cité.

- J. WAGENAAR, Amsterdam, t. I.

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Un témoignage local souligne que ces dégâts sont limités : met weynig schade(1). Malines se prête à première vue à des remarques analogues.

En revanche, SEYFART apporte un détail utile pour Nieuport, ennous apprenant que le séisme y coïncide avec un ouragan.

Cependant, les indices d'intensité VII et VI-VII s'égrènent loinvers l'Ouest. A Cambrai, "il n'y eut pas grand dommage, il n'y eut quequelques cheminées qui croulèrent", mais une panique se produit(2). A Lilleest signalée la chute de nombreuses cheminées. Bien plus, de légers dégâtssont signalés jusqu'en Grande-Bretagne (Colchester, Londres, Douvres, Deal)encore qu'ils aient pu être exagérés. Ainsi lisons-nous chez LANGENBECK :

"(Das Erdbeben) namentlich in Dover Zerstôrungen anrichtete."

Aux environs de Lille, les témoignages précis relatifs à Beaucamp,Béthune, Houplin, Linselles, Roubaix, Rumagies, Saint-Amand, etc. permettentcependant de conclure à des intensités VI, V-VI et V(3).

S'il ne fait aucun doute que des intensités notables s'étendenttrès loin vers l'Ouest, ces données, choisies parmi d'autres, suggèrent unemosaïque d'intensités VII, VII-VI, VI, VI-V et V. Il n'est pas exclu que lesdonnées disponibles se prêtent à une esquisse cartographique.

8.3.2.3. - Nord-Ouest et Nord

Ces directions éloignées de nos préoccupations directes ne sontévoquées que pour mémoire.

A Middelburg, "plusieurs maisons furent endommagées", tandis que"les vaisseaux étaient agités comme dans la tempête" (4) .

Au Nord, les détails abondent à Amsterdam et ailleurs. Il suggè¬rent à Amsterdam, une intensité de l'ordre de V(5).

8.3.2.4 - Sud-Ouest - Sud

Je suis frappé par l'absence de témoignage pour Huy. Pour Namur,les échos sont discrets. Le plus net est dû à un "essai de l'histoire de

(1) "Notules mss. ex archivis curia" données par TURFS.(2) E. BOULY, 1911, mémoires chronologiques.... Cambrai.(3) - H. PLATELLE, 1965, Journal d'un curé de campagne au XVIIe siècle,

- Bull. Soc. d'études de la Province de Cambrai, t. 2, 1900/01;(4) Gazette du 11.10.1692.(5) - C. COMMELIN, 1693, ouvr. cité.

- J. WAGENAAR, Amsterdam, t. I.

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Namur... par un Namurois" (1740) : si on signale les secousses, l'accent estmis sur le bruit : "... comme nos bons namurois n'étaient point accoutumés àces sortes de bruit, ils voulaient que le magasin du château fut sauté. Aureste, ils en eurent plus de peur que de dommage"(l). Même écho chez unhistorien de Namur : "... les secousses... assez violentes... causèrent plusde peur que de dommage" (2).

Un écho de presse relatif à Mons laisse sceptique : "... plusieursmaisons... ébranlées, des cheminées abattues, des murailles entr' ouvertes etplus de 50 personnes tuées..." (Gazette de Berne). Il est permis de songer àune confusion avec Liège, non sans exagération d'ailleurs. A une vingtainede km de Mons, un témoignage précis nous vient de l'abbaye de Cambrón :

"l'abbaye n'en essuya d'autre dommage que la rupture d'une pierre formant lecordon de la voûte à droite du crucifix et d'un autre cordon de la rose dufrontispice de l'église"(3) (V-VI ?).

Ailleurs, les mentions sont clairsemées et laconiques. Au sud, àOrgéo (près de Neufchâteau) , "la terre a tremblé" (4), sans plus.

A Chimay, le séisme serait cependant à l'origine d'une procession,d'après un texte peu clair il est vrai, qui appelle un contrôle (5).

A cette latitude, la seule mention de dégâts est cependant prochede Givet, sans être localisée avec précision : à Marlagne, près de Namur,une chapelle s'est écroulée", écrit VILLETTE(6). En fait.il convient, sem¬ble-t-il, de lire "en Marlagne", région voisine de Givet. Ce renseignementn'a pas été recoupé jusqu'ici.

Aussi, compte tenu de la répartition des sondages, est-ce avecquelque surprise que nous relevons des témoignages au Sud, dans les actuel¬les Ardennes françaises, d'autant plus que l'un d'eux fait allusion à desdégâts.

Le curé de Damouzy évoque ainsi "un tremblement de terre univer¬sel,..., horrible et épouvantable". L'état de l'église de Liry (près Vou¬ziers) s'aggrave lors du séisme : "... même le tremblement de terre... abeaucoup estonné les voûtes ... "(VI) . Le chroniqueur de Château-Porciensignale que dans l'une ou l'autre rue "les assiettes tombaient de dessus lesménagers..." (V) (7).

(1) Soc. Archéol. Namur, manuscrit 53.(2) GALLIOT, 1790, Histoire générale... de Namur, t. V.(3) C. MONNIER, 1877, Histoire de l'abbaye de Cambrón, Annales cercle ar¬

chéol. Mons, t. XIV, source aimablement signalée par l'Archiviste muni¬cipal d'Ath.

(4) Archives de l'Etat à Arlon, Justices subalternes, Orgéo, n° 2075 (aima¬blement signalé par M. L'ARCHIVISTE).

(5) G. HAGEMANS, Histoire du Pays de Chimay.(6) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.(7) J. VILLETTE, 1905, publ. citée. Voir aussi les Notes extraites des re¬

gistres paroissiaux de Saint-Laurent, Damouzy et Jandun, 1900, Revuehistorique ardennaise, t. VII.

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Namur... par un Namurois" (1740) : si on signale les secousses, l'accent estmis sur le bruit : "... comme nos bons namurois n'étaient point accoutumés àces sortes de bruit, ils voulaient que le magasin du château fut sauté. Aureste, ils en eurent plus de peur que de dommage"(l). Même écho chez unhistorien de Namur : "... les secousses... assez violentes... causèrent plusde peur que de dommage" (2).

Un écho de presse relatif à Mons laisse sceptique : "... plusieursmaisons... ébranlées, des cheminées abattues, des murailles entr' ouvertes etplus de 50 personnes tuées..." (Gazette de Berne). Il est permis de songer àune confusion avec Liège, non sans exagération d'ailleurs. A une vingtainede km de Mons, un témoignage précis nous vient de l'abbaye de Cambrón :

"l'abbaye n'en essuya d'autre dommage que la rupture d'une pierre formant lecordon de la voûte à droite du crucifix et d'un autre cordon de la rose dufrontispice de l'église"(3) (V-VI ?).

Ailleurs, les mentions sont clairsemées et laconiques. Au sud, àOrgéo (près de Neufchâteau) , "la terre a tremblé" (4), sans plus.

A Chimay, le séisme serait cependant à l'origine d'une procession,d'après un texte peu clair il est vrai, qui appelle un contrôle (5).

A cette latitude, la seule mention de dégâts est cependant prochede Givet, sans être localisée avec précision : à Marlagne, près de Namur,une chapelle s'est écroulée", écrit VILLETTE(6). En fait.il convient, sem¬ble-t-il, de lire "en Marlagne", région voisine de Givet. Ce renseignementn'a pas été recoupé jusqu'ici.

Aussi, compte tenu de la répartition des sondages, est-ce avecquelque surprise que nous relevons des témoignages au Sud, dans les actuel¬les Ardennes françaises, d'autant plus que l'un d'eux fait allusion à desdégâts.

Le curé de Damouzy évoque ainsi "un tremblement de terre univer¬sel,..., horrible et épouvantable". L'état de l'église de Liry (près Vou¬ziers) s'aggrave lors du séisme : "... même le tremblement de terre... abeaucoup estonné les voûtes ... "(VI) . Le chroniqueur de Château-Porciensignale que dans l'une ou l'autre rue "les assiettes tombaient de dessus lesménagers..." (V) (7).

(1) Soc. Archéol. Namur, manuscrit 53.(2) GALLIOT, 1790, Histoire générale... de Namur, t. V.(3) C. MONNIER, 1877, Histoire de l'abbaye de Cambrón, Annales cercle ar¬

chéol. Mons, t. XIV, source aimablement signalée par l'Archiviste muni¬cipal d'Ath.

(4) Archives de l'Etat à Arlon, Justices subalternes, Orgéo, n° 2075 (aima¬blement signalé par M. L'ARCHIVISTE).

(5) G. HAGEMANS, Histoire du Pays de Chimay.(6) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.(7) J. VILLETTE, 1905, publ. citée. Voir aussi les Notes extraites des re¬

gistres paroissiaux de Saint-Laurent, Damouzy et Jandun, 1900, Revuehistorique ardennaise, t. VII.

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Bien plus, les effets lointains ne sont pas négligeables. A Laon,tels "visiteront l'église assistés de bons ouvriers pour reconnaître lesruines arrivées par le tremblement de terre... pour y faire travaillerincessamment" (1) . En fait le terme "ruines" désignerait des dégâts mineurs(2). A Provins, il est fait état de "quelques murs ébranlés et renversés"(3), ce qui a consult à admettre ponctuellement une intensité de l'ordre deVI.

8.4 - LES REPLIQUES IMMEDIATES

D'une manière générale, des répliques sont signalées à Theux :

"... a continué longtemps après, de temps en temps" (4). Lès premières seule¬ment seront présentées rapidement.

Le 18 même, une réplique se produit vers 16 h à Verviers : "unsecond ébranlement... vient redoubler la panique et l'effroi. . ."(5) , ou :

"encore une grosse secousse" (5) . Elle est signalée à Glons, au Nord deliège. "Deux heures après, nous éprouvâmes un second tremblement, mais quifut moins violent(6).

Nous la retrouvons au loin, à Luxembourg : "circa 4 am posteaadhuc parum quid ex alio terraemotu perceptum fuit" (7).

Une réplique est signalée à 21 h à Polleur, semble-t-il, mais uneerreur topographique (4h/9h) n'est pas exclue(8).

(1) Arch. dép. Aisne, G 1874.(2) On trouvera des détails dans l'Histoire manuscrite de Laon par

Cl. LELEU, source citée (note ajoutée après la rédaction).(3) Bibl. mun. Provins, Manuscrit 101 et 125.(4) J. LEJEAR, 1897, ouvr. cité.(5) Bibl. mun. Verviers, manuscrit 43.(6) R. COURTOIS, 1828, ouvr. cité.(7) L. ZETTINGER, 1971, La chronique de l'abbé Antoine FELLER... Hémecht,

t. 23, n° 1.(8) Unglücks-Chronice. . . , 163, publ. citée.

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Bien plus, les effets lointains ne sont pas négligeables. A Laon,tels "visiteront l'église assistés de bons ouvriers pour reconnaître lesruines arrivées par le tremblement de terre... pour y faire travaillerincessamment" (1) . En fait le terme "ruines" désignerait des dégâts mineurs(2). A Provins, il est fait état de "quelques murs ébranlés et renversés"(3), ce qui a consult à admettre ponctuellement une intensité de l'ordre deVI.

8.4 - LES REPLIQUES IMMEDIATES

D'une manière générale, des répliques sont signalées à Theux :

"... a continué longtemps après, de temps en temps" (4). Lès premières seule¬ment seront présentées rapidement.

Le 18 même, une réplique se produit vers 16 h à Verviers : "unsecond ébranlement... vient redoubler la panique et l'effroi. . ."(5) , ou :

"encore une grosse secousse" (5) . Elle est signalée à Glons, au Nord deliège. "Deux heures après, nous éprouvâmes un second tremblement, mais quifut moins violent(6).

Nous la retrouvons au loin, à Luxembourg : "circa 4 am posteaadhuc parum quid ex alio terraemotu perceptum fuit" (7).

Une réplique est signalée à 21 h à Polleur, semble-t-il, mais uneerreur topographique (4h/9h) n'est pas exclue(8).

(1) Arch. dép. Aisne, G 1874.(2) On trouvera des détails dans l'Histoire manuscrite de Laon par

Cl. LELEU, source citée (note ajoutée après la rédaction).(3) Bibl. mun. Provins, Manuscrit 101 et 125.(4) J. LEJEAR, 1897, ouvr. cité.(5) Bibl. mun. Verviers, manuscrit 43.(6) R. COURTOIS, 1828, ouvr. cité.(7) L. ZETTINGER, 1971, La chronique de l'abbé Antoine FELLER... Hémecht,

t. 23, n° 1.(8) Unglücks-Chronice. . . , 163, publ. citée.

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La réplique du 20 septembre est signalée à Cologne, Louvain(l),Trêves, etc. En cas de besoin, son examen serait repris, avec celui desséismes d'octobre.

8.5 - MISE AU POINT

En un premier temps, il y a plusieurs années, compte tenu deseffets notables signalés à Anvers, Middelburg, Douvres, etc., à tort ou àraison, ainsi que d'autres renseignements relatifs aux Pays-Bas, l'hypothèsed'un séisme en Mer du Nord est envisagée, avant tout contrôle, sans même

parler de révision.

A cette hypothèse n'est pas étrangère une remarque de DESMARETS ausujet de ce tremblement de terre : "Il se fit sentir... principalement surles côtes de la mer... "(2).

En un second temps, avant la prise de conscience d'exagérationsdans ce domaine accidentel, l'apparition, en nombre croissant, d'intensitésnotables à l'Est alimente des interrogations. C'est ainsi que l'hypothèse dedeux séismes est envisagée un moment. Cette hypothèse ne résiste pas auxpremiers contrôles.

Leur intensification et de nouveaux éléments conduisent à unenouvelle interprétation.

Même en faisant abstraction de la région voisine d'Aix-la-Chapel¬le, il apparaît que les intensités les plus élevées sont, en Belgique,groupées dans la région de Verviers-Liège. Sans entrer dans le détail, cedomaine présente une mosaïque d'intensités notables. Si les travaux classi¬ques se limitent, semble-t-il à l'intensité VII, cette mosaïque comprendraitdes intensités ponctuelles VII-VIII et VIII. Ce domaine ferait partie del'aire épicentrale, étendue, voisine de l'actuelle frontière allemande etqui gagnerait, certes, à être examinée en détail.

Cette h3rpothèse ne signifie cependant pas, ipso facto, une attri¬bution au fossé de la Roer. En effet, il n'est pas exclu que l'aire épicen¬trale présente un certain décalage par rapport à celle d'autres séismes,18 février 1756 en particulier, encore qu'un recouvrement apparaisse dans larégion d 'Aix-la-Chapelle (3) .

(1) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(2) Conjectures physico-mécaniques sur la propagation des secousses dans les

tremblements de terre (1756). Ce thème apparaît aussi chez DEVISME :

"...il paraît que sa plus grande violence éclata sur les côtes. La villede Middelburg est citée comme ayant le plus souffert..." (J.L. F. DEVISME,1822, ouvr. cité).

(3) "...wurden 1692 und 1756 die Abteigebaüde von Brauweileir auf diese Weisestark beschaàdigt" (E. HEGEL, Geschichte des Erzbistums Koln, t. IV)(note ajoutée après la rédaction).

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La réplique du 20 septembre est signalée à Cologne, Louvain(l),Trêves, etc. En cas de besoin, son examen serait repris, avec celui desséismes d'octobre.

8.5 - MISE AU POINT

En un premier temps, il y a plusieurs années, compte tenu deseffets notables signalés à Anvers, Middelburg, Douvres, etc., à tort ou àraison, ainsi que d'autres renseignements relatifs aux Pays-Bas, l'hypothèsed'un séisme en Mer du Nord est envisagée, avant tout contrôle, sans même

parler de révision.

A cette hypothèse n'est pas étrangère une remarque de DESMARETS ausujet de ce tremblement de terre : "Il se fit sentir... principalement surles côtes de la mer... "(2).

En un second temps, avant la prise de conscience d'exagérationsdans ce domaine accidentel, l'apparition, en nombre croissant, d'intensitésnotables à l'Est alimente des interrogations. C'est ainsi que l'hypothèse dedeux séismes est envisagée un moment. Cette hypothèse ne résiste pas auxpremiers contrôles.

Leur intensification et de nouveaux éléments conduisent à unenouvelle interprétation.

Même en faisant abstraction de la région voisine d'Aix-la-Chapel¬le, il apparaît que les intensités les plus élevées sont, en Belgique,groupées dans la région de Verviers-Liège. Sans entrer dans le détail, cedomaine présente une mosaïque d'intensités notables. Si les travaux classi¬ques se limitent, semble-t-il à l'intensité VII, cette mosaïque comprendraitdes intensités ponctuelles VII-VIII et VIII. Ce domaine ferait partie del'aire épicentrale, étendue, voisine de l'actuelle frontière allemande etqui gagnerait, certes, à être examinée en détail.

Cette h3rpothèse ne signifie cependant pas, ipso facto, une attri¬bution au fossé de la Roer. En effet, il n'est pas exclu que l'aire épicen¬trale présente un certain décalage par rapport à celle d'autres séismes,18 février 1756 en particulier, encore qu'un recouvrement apparaisse dans larégion d 'Aix-la-Chapelle (3) .

(1) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(2) Conjectures physico-mécaniques sur la propagation des secousses dans les

tremblements de terre (1756). Ce thème apparaît aussi chez DEVISME :

"...il paraît que sa plus grande violence éclata sur les côtes. La villede Middelburg est citée comme ayant le plus souffert..." (J.L. F. DEVISME,1822, ouvr. cité).

(3) "...wurden 1692 und 1756 die Abteigebaüde von Brauweileir auf diese Weisestark beschaàdigt" (E. HEGEL, Geschichte des Erzbistums Koln, t. IV)(note ajoutée après la rédaction).

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Sans préjuger de recherches plus approfondies, en Allemagne surtout, qu'ilsuffise de parler d'un séisme du Nord de l'Eifel, en reprenant le vocacbu-laire utilisé par SIEBERG pour plusieurs événements.

En admettant cette interprétation, on songe, à première vue, à unedécroissance globalement très lente vers l'Ouest, en raison d'intensitésnotables à grande distance de l'aire épicentrale. Une fois corrigées lessurestimations dans la région de Bruxelles-Anvers, à mi-chemin et, bienentendu, les sous-estimations à l'Est, les travaux classiques confirment cesentiment en faisant apparaître, d'une manière résiduelle en quelque sorte,une aire VII étendue formant un large palier.

En réalité, les choses sont sans doute plus complexes. Compte tenude la répartition et de la nature des témoignages, ce qui pose certes undélicat problème d'échantillonnage, ne peut être exclue l'hypothèse d'un"bourrelet liminaire" d'intensités notables. A son tour, cette hypothèseposerait des problèmes proprement sismologiques en conduisant en particulierà des interrogations au sujet des lois de propagation régionales.

Une telle complexité est aussi soupçonnée au Sud. Une fois deplus, une vision d'ensemble faisant appel à l'interpolation, peut suggérerune décroissance globalement lente. Sous réserve de la représentativité del'échantillon des témoignages et des sondages négatifs, il n'est pas excluqu'une décroissance d'abord rapide soit suivie d'un palier, en raison ducaractère laconique des notations, rares, et du silence de nombreuses sour¬ces du t3rpe de celles qui sont prolixes au Nord. Au-delà appa-raissent à

nouveau des témoignages précis ponctuels, à la différence de l'Ouest. Signa¬lent-ils des conditions locales, ce qui en ferait effectivement des casponctuels, ou jalonnent-ils une aire liminaire d'une certaine homogénéité ?

Cette question se pose non seulement dans les Ardennes, niais aussivers l'Est, par exemple dans la région de Trêves (cf. consultation Catenom) .

Bref, il se produirait une migration des h37pothèses d'épicentresde la région de Malines à celle de Tirlemont, puis à celle de Verviers-Liège. Cette dernière proposition est consolidée par un premier examen desrépliques, nombreuses dans cette dernière région. Cette évolution suffit-elle à faire rentrer ce séisme dans le rang ? La réponse à cette questionest liée à la discussion du problème de. propagation en raison d'un semisd'intensités notables à une distance notable de l'aire épicentrale, surtoutà l'Ouest, mais aussi, d'une manière plus diffuse, au Sud et qui peut ali¬menter l'hypothèse d'un "bourrelet liminaire".

Ce dernier rendrait compte de propos qui, dès le XVIIIe siècle,suggèrent implicitement la recherche d'un epicentre à l'Ouest.

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Sans préjuger de recherches plus approfondies, en Allemagne surtout, qu'ilsuffise de parler d'un séisme du Nord de l'Eifel, en reprenant le vocacbu-laire utilisé par SIEBERG pour plusieurs événements.

En admettant cette interprétation, on songe, à première vue, à unedécroissance globalement très lente vers l'Ouest, en raison d'intensitésnotables à grande distance de l'aire épicentrale. Une fois corrigées lessurestimations dans la région de Bruxelles-Anvers, à mi-chemin et, bienentendu, les sous-estimations à l'Est, les travaux classiques confirment cesentiment en faisant apparaître, d'une manière résiduelle en quelque sorte,une aire VII étendue formant un large palier.

En réalité, les choses sont sans doute plus complexes. Compte tenude la répartition et de la nature des témoignages, ce qui pose certes undélicat problème d'échantillonnage, ne peut être exclue l'hypothèse d'un"bourrelet liminaire" d'intensités notables. A son tour, cette hypothèseposerait des problèmes proprement sismologiques en conduisant en particulierà des interrogations au sujet des lois de propagation régionales.

Une telle complexité est aussi soupçonnée au Sud. Une fois deplus, une vision d'ensemble faisant appel à l'interpolation, peut suggérerune décroissance globalement lente. Sous réserve de la représentativité del'échantillon des témoignages et des sondages négatifs, il n'est pas excluqu'une décroissance d'abord rapide soit suivie d'un palier, en raison ducaractère laconique des notations, rares, et du silence de nombreuses sour¬ces du t3rpe de celles qui sont prolixes au Nord. Au-delà appa-raissent à

nouveau des témoignages précis ponctuels, à la différence de l'Ouest. Signa¬lent-ils des conditions locales, ce qui en ferait effectivement des casponctuels, ou jalonnent-ils une aire liminaire d'une certaine homogénéité ?

Cette question se pose non seulement dans les Ardennes, niais aussivers l'Est, par exemple dans la région de Trêves (cf. consultation Catenom) .

Bref, il se produirait une migration des h37pothèses d'épicentresde la région de Malines à celle de Tirlemont, puis à celle de Verviers-Liège. Cette dernière proposition est consolidée par un premier examen desrépliques, nombreuses dans cette dernière région. Cette évolution suffit-elle à faire rentrer ce séisme dans le rang ? La réponse à cette questionest liée à la discussion du problème de. propagation en raison d'un semisd'intensités notables à une distance notable de l'aire épicentrale, surtoutà l'Ouest, mais aussi, d'une manière plus diffuse, au Sud et qui peut ali¬menter l'hypothèse d'un "bourrelet liminaire".

Ce dernier rendrait compte de propos qui, dès le XVIIIe siècle,suggèrent implicitement la recherche d'un epicentre à l'Ouest.

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LA CRISE DE 1755-1762

9.1 - INTRODUCTION

D'une manière peut-être arbitraire est définie une "crise 1755-1762". En effet, le séisme de Lisbonne provoque une sensibilisation qui nousvaut une foule de précisions(l) , d'autant plus que les contemporains rappro¬chent volontiers les éléments de cette "crise" du séisme de Lisbonne (2) , enles envisageant parfois comme un "contre-coup" de ce dernier(3). De même,apparaît parfois un rapprochement avec le séisme du Valais.

Une précédente consultation (Picardie 1756) avait permis de mieuxfaire la part d'événements locaux et des effets lointains du tremblement deterre du 18-2-1756, élément majeur de la "crise 1756-60". La consultationCattenom s'était prêtée à la discussion des effets lointains des secoussesmajeures.

A la différence du séisme de 1692, la discussion de cette crisen'apporte pas d'éléments nouveaux susceptibles de modifier notablement savision d'ensemble et les interprétations sismotectoniques. Néanmoins, il estpossible d'affirmer dans une large mesure l'analyse de cette crise en tenantcompte de nombreux éléments perdus de vue ou inédits .

A cette discussion échappent les epicentres, situés en Allemagne,qui n'a pas fait l'objet, à cet égard, de nouvelles recherches.

Par ailleurs, seuls sont envisagés avec quelque détail les événe¬ments majeurs. D'autres ne sont signalés que pour mémoire, leur examendétaillé exigeant un temps considérable.

(1) ";.. ces tremblements ont continué pendant une année..." (Archivesd'Etat St-Hubert, Archives paroissiales Petite Somme, comptes) ou enco¬re : le séisme de Lisbonne, "joint à d'autres nouvelles... de toutes lesparties du monde... de la même espèce, ont jeté l'épouvante dans lesesprits", de sorte "qu'on croyait tous les jours sentir des tremblementsde terre qui n'étaient cependant un temps que des chimères..."(A. PONCELET, 1897, Annales de l'abbaye de Saint Ghislain, AnnalesCercle Archéol. Mons, t. XXVI). Ces aspects psychologiques ont étéévoqués à propos de la consultation relative à la crise sismique picardede 1756.

(2) TREMBLEY, 1756, An account of an earthquake fait at Colen, Liège, Maes-tricht, etc. on the 19th of November 1756, Philosophical Transactions.

(3) Un tel amalgame semble être fait par VILLETTE, sous la rubrique du1.11.1755 sans préjuger par ailleurs d'une rubrique 26/27-12-1755(J. VILLETTE, 1905). art. cité.

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LA CRISE DE 1755-1762

9.1 - INTRODUCTION

D'une manière peut-être arbitraire est définie une "crise 1755-1762". En effet, le séisme de Lisbonne provoque une sensibilisation qui nousvaut une foule de précisions(l) , d'autant plus que les contemporains rappro¬chent volontiers les éléments de cette "crise" du séisme de Lisbonne (2) , enles envisageant parfois comme un "contre-coup" de ce dernier(3). De même,apparaît parfois un rapprochement avec le séisme du Valais.

Une précédente consultation (Picardie 1756) avait permis de mieuxfaire la part d'événements locaux et des effets lointains du tremblement deterre du 18-2-1756, élément majeur de la "crise 1756-60". La consultationCattenom s'était prêtée à la discussion des effets lointains des secoussesmajeures.

A la différence du séisme de 1692, la discussion de cette crisen'apporte pas d'éléments nouveaux susceptibles de modifier notablement savision d'ensemble et les interprétations sismotectoniques. Néanmoins, il estpossible d'affirmer dans une large mesure l'analyse de cette crise en tenantcompte de nombreux éléments perdus de vue ou inédits .

A cette discussion échappent les epicentres, situés en Allemagne,qui n'a pas fait l'objet, à cet égard, de nouvelles recherches.

Par ailleurs, seuls sont envisagés avec quelque détail les événe¬ments majeurs. D'autres ne sont signalés que pour mémoire, leur examendétaillé exigeant un temps considérable.

(1) ";.. ces tremblements ont continué pendant une année..." (Archivesd'Etat St-Hubert, Archives paroissiales Petite Somme, comptes) ou enco¬re : le séisme de Lisbonne, "joint à d'autres nouvelles... de toutes lesparties du monde... de la même espèce, ont jeté l'épouvante dans lesesprits", de sorte "qu'on croyait tous les jours sentir des tremblementsde terre qui n'étaient cependant un temps que des chimères..."(A. PONCELET, 1897, Annales de l'abbaye de Saint Ghislain, AnnalesCercle Archéol. Mons, t. XXVI). Ces aspects psychologiques ont étéévoqués à propos de la consultation relative à la crise sismique picardede 1756.

(2) TREMBLEY, 1756, An account of an earthquake fait at Colen, Liège, Maes-tricht, etc. on the 19th of November 1756, Philosophical Transactions.

(3) Un tel amalgame semble être fait par VILLETTE, sous la rubrique du1.11.1755 sans préjuger par ailleurs d'une rubrique 26/27-12-1755(J. VILLETTE, 1905). art. cité.

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9.2 - LES CATALOGUES CLASSIQUES

En raison des erreurs de deux d'entre eux, il n'est pas inutile derappeler, en les simplifiant, les indications des catalogues classiques.

tesPERREY évoque rapidement, parmi d'autres, les secousses suivan-

26 et 27 novembre 1755, à Sedan, Mézières, Liège,26 décembre 1755, à Liège, Maastricht, Nimègne, Arnhem, Breda, en ajou¬tant, dans un contexte plus large, Cologne,27 décembre à Sedan, Rocroi, Chênée (près Liège), Cologne,18 février 1756, en soulignant l'extension de l'aire, jalonnée enparticulier par Leyde, Kessel, Mannheim, Laon, Paris, Rouen, Londres,en donnant des détails pour Liège,20 février 1756,3 juin 1756, en donnant de nombreuses localités,19, 20 et 21 janvier 1760, à Amsterdam, Leyde et Utrecht, ainsi que, le20, à Paris, Versailles et Vezelay,

20 juin 1760 à Cologne, Bruxelles, etc.,16 juillet 1760 à Bruxelles, etc.,31 juillet 1762 à Bonn.

TORFS met l'accent sur les séismes suivants

26-27 décembre 1755,18 février 1756,11 août 175823 août 1759,20 janvier 1760,16 juillet 1760.

Le catalogue de SIEBERG enumere en particulier les séismes des :

26 et 27 octobre 1755 (bordure nord du Venn) ,

26 décembre 1755 vers 16 h (bordure nord de l'Eifel),26 et 27 décembre 1755 (bordure nord de l'Eifel, avec une aire éten¬due), avec croquis,26 janvier 1756 (bordure nord de l'Eifel),13 et 14 février 1756 (bordure nord de l'Eifel),18 février 1756 (bordure nord de l'Eifel, avec aire étendue), aveccroquis ,

mai 1758 (Spa),Juillet-septembre 1758 (région d'Aix-la-Chapelle),Juin-décembre 1759 (région d'Aix-la-Chapelle),20 janvier 1760 (bordure nord de l'Eifel)20 juin 1760 (bordure nord de l'Eifel),16 juillet 1760 (bordure nord de l'Eifel),23 novembre 1760 (bordure nord de l'Eifel).

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9.2 - LES CATALOGUES CLASSIQUES

En raison des erreurs de deux d'entre eux, il n'est pas inutile derappeler, en les simplifiant, les indications des catalogues classiques.

tesPERREY évoque rapidement, parmi d'autres, les secousses suivan-

26 et 27 novembre 1755, à Sedan, Mézières, Liège,26 décembre 1755, à Liège, Maastricht, Nimègne, Arnhem, Breda, en ajou¬tant, dans un contexte plus large, Cologne,27 décembre à Sedan, Rocroi, Chênée (près Liège), Cologne,18 février 1756, en soulignant l'extension de l'aire, jalonnée enparticulier par Leyde, Kessel, Mannheim, Laon, Paris, Rouen, Londres,en donnant des détails pour Liège,20 février 1756,3 juin 1756, en donnant de nombreuses localités,19, 20 et 21 janvier 1760, à Amsterdam, Leyde et Utrecht, ainsi que, le20, à Paris, Versailles et Vezelay,

20 juin 1760 à Cologne, Bruxelles, etc.,16 juillet 1760 à Bruxelles, etc.,31 juillet 1762 à Bonn.

TORFS met l'accent sur les séismes suivants

26-27 décembre 1755,18 février 1756,11 août 175823 août 1759,20 janvier 1760,16 juillet 1760.

Le catalogue de SIEBERG enumere en particulier les séismes des :

26 et 27 octobre 1755 (bordure nord du Venn) ,

26 décembre 1755 vers 16 h (bordure nord de l'Eifel),26 et 27 décembre 1755 (bordure nord de l'Eifel, avec une aire éten¬due), avec croquis,26 janvier 1756 (bordure nord de l'Eifel),13 et 14 février 1756 (bordure nord de l'Eifel),18 février 1756 (bordure nord de l'Eifel, avec aire étendue), aveccroquis ,

mai 1758 (Spa),Juillet-septembre 1758 (région d'Aix-la-Chapelle),Juin-décembre 1759 (région d'Aix-la-Chapelle),20 janvier 1760 (bordure nord de l'Eifel)20 juin 1760 (bordure nord de l'Eifel),16 juillet 1760 (bordure nord de l'Eifel),23 novembre 1760 (bordure nord de l'Eifel).

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Le catalogue du Professeur ROTHE reprend ses prédécesseurs et letravail régional de VILLETTE, sans apporter d'éléments nouveaux.

Quant à VAN GILS, il souligne, à propos de "l'essaim de Duren"(décembre 1755 à novembre 1756), sans plus, qu'il est "fastidieux de distin¬guer les différentes secousses qui parfois se succédaient à quelques minutesd'intervalle", en reprenant toutefois, pour le séisme du 26-27 décembre 1755,le croquis de SIEBERG. En fait, une analyse fouillée se prêterait à unereconstitution détaillée d'une crise majeure, susceptible d'éclairer d'unemanière exemplaire la sismicité régionale.

9.3 - LA CRISE DE FIN DECEMBRE

9.3.1 - LES TRAVAUX CLASSIQUES

Grâce à la presse surtout, PERREY donne avec un certain détail etune certaine précision, une vue d'ensemble d'une crise sismique dont il nesemble cependant pas saisir les communs dénominateurs.

C'est à tort qu'il distingue les événements des 26/27 novembre et27 décembre 1755, en faisant par exemple état, à ces deux dates, de Sedan.En fait, Sedan ne connaît un tremblement de terre que la nuit du 26/27 dé¬cembre. De même, la distinction des secousses ressenties le 26 vers minuitet le 27 à 2 h, en des points différents, ne semble pas fondée. Pour l'es¬sentiel, une même secousse notable ressentie dans un large domaine au coursde la nuit(l) ,

Si TORFS ne reprend pas ces erreurs, il se borne à un rapideaperçu, en donnant quelques repères, de signification inégale.

Pour LEMOINE, qui situe convenablement cette crise, ses secousses"seraient en quelque sorte les précurseurs du grand séisme de 1756".

Le catalogue de SIEBERG fait, lui, état de secousses les 26-27 oc¬tobre, vers 10 h et 0 h 30, sur la bordure nord du Venn, en donnant quelquesrepères dans une aire étroite, et, à nouveau, le 26 décembre vers 16 h, surla bordure nord de l'Eifel, avec une aire comparable, et la nuit du26-27 décembre, à 23 h 30 et 0 h 30, en multipliant les détails et en fai¬sant état d'une aire étendue.

En réalité, le rapprochement de ces informations et d'autreséléments font apparaître deux erreurs. D'une part, les secousses signaléesle 26 octobre et le 26 décembre vers 16 h sont un même événement. D'autre

(1) D'ailleurs, cette unité apparaît par la suite dans le mémoire consacrépar PERREY aux tremblements de terre dans le Bassin du Rhin.

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Le catalogue du Professeur ROTHE reprend ses prédécesseurs et letravail régional de VILLETTE, sans apporter d'éléments nouveaux.

Quant à VAN GILS, il souligne, à propos de "l'essaim de Duren"(décembre 1755 à novembre 1756), sans plus, qu'il est "fastidieux de distin¬guer les différentes secousses qui parfois se succédaient à quelques minutesd'intervalle", en reprenant toutefois, pour le séisme du 26-27 décembre 1755,le croquis de SIEBERG. En fait, une analyse fouillée se prêterait à unereconstitution détaillée d'une crise majeure, susceptible d'éclairer d'unemanière exemplaire la sismicité régionale.

9.3 - LA CRISE DE FIN DECEMBRE

9.3.1 - LES TRAVAUX CLASSIQUES

Grâce à la presse surtout, PERREY donne avec un certain détail etune certaine précision, une vue d'ensemble d'une crise sismique dont il nesemble cependant pas saisir les communs dénominateurs.

C'est à tort qu'il distingue les événements des 26/27 novembre et27 décembre 1755, en faisant par exemple état, à ces deux dates, de Sedan.En fait, Sedan ne connaît un tremblement de terre que la nuit du 26/27 dé¬cembre. De même, la distinction des secousses ressenties le 26 vers minuitet le 27 à 2 h, en des points différents, ne semble pas fondée. Pour l'es¬sentiel, une même secousse notable ressentie dans un large domaine au coursde la nuit(l) ,

Si TORFS ne reprend pas ces erreurs, il se borne à un rapideaperçu, en donnant quelques repères, de signification inégale.

Pour LEMOINE, qui situe convenablement cette crise, ses secousses"seraient en quelque sorte les précurseurs du grand séisme de 1756".

Le catalogue de SIEBERG fait, lui, état de secousses les 26-27 oc¬tobre, vers 10 h et 0 h 30, sur la bordure nord du Venn, en donnant quelquesrepères dans une aire étroite, et, à nouveau, le 26 décembre vers 16 h, surla bordure nord de l'Eifel, avec une aire comparable, et la nuit du26-27 décembre, à 23 h 30 et 0 h 30, en multipliant les détails et en fai¬sant état d'une aire étendue.

En réalité, le rapprochement de ces informations et d'autreséléments font apparaître deux erreurs. D'une part, les secousses signaléesle 26 octobre et le 26 décembre vers 16 h sont un même événement. D'autre

(1) D'ailleurs, cette unité apparaît par la suite dans le mémoire consacrépar PERREY aux tremblements de terre dans le Bassin du Rhin.

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part, les secousses évoquées le 27 octobre et le 27 décembre vers 0 h 30sont identiques. Comme chez PERREY, se sont produits une fois de plus, pourd'autres raisons des dédoublements qui, s'ils sont susceptibles de fausserune discussion du risque sismique, n'enlèvent rien à l'intérêt des informa¬tions fournies, en raison de leur complémentarité.

A la lumière de ces ramarques, le fichier-informatique de sismici¬té historique sera passé au crible.

9.3.2 - PRECURSEURS

Deux précurseurs au moins sont ressentis l'après-midi du 26. AMaastricht, ils se produisent à 16 h et à 16 h 15. Si le premier est léger,l'autre est "pretty smart" (1). Sans doute l'un d'eux est signalé à Eupen, entermes vagues : "Es begann mit einem leichten Beben, man beachtete as kaum,am Stephanstag. . . "(2) . De son côté, un paysan d'Opheers, entre Liège etSaint-Trond, donne cette fourchette :"... een groóte aerbevinge. . . van 2uren tot 12 uren snachs..." (3). Sans doute les deux secousses signaléesvers 15h à Folx-les-Caves , entre Liège et Bruxelles, sont-elles les mêmesqu'à Maastricht(4) .

L'une d'elles, la seconde sans doute, est évoquée . par SIEBERG,vers 16 h, dans un domaine étendu, encore qu'il présente par erreur deuxévénements distincts, le 26 octobre et le 26 décembre. Il fait état globale¬ment, à propos de cette secousse et de celle de 0 h 30, de Gressenich (chutede nombreuses cheminées), Hehlrath, Aix-la-Chapelle, Spa, Liège, etc., sansqu'il soit possible de faire la part du précurseur, à moins de remonter àses sources allemandes.

Sans préjuger de cette tâche, nous disposons cependant d'un repèreà Cologne : "Plusieurs personnes dignes de foi ont senti le jour de Noël,vers les quatre heures de 1' après-dîner la première secousse..." (5).

Si ces rapprochements étaient valables, compte tenu des impréci¬sions chronologiques, ce précurseur présenterait une grande extension.

(1) VERNEDE, 1756, comm. citée.(2) DIE ERDBEBEN, 1967, art. cité.(3) Een memorieboek uit de 18e eeuw te Opheers, 1958, Limburg, t XXXVII, n°

10.(4) DOUXAMI, 1912, les tremblements de terre du Nord de la France, Bull.

Soc. Géogr. Lille, t. 58.(5) Procès-verbaux manuscrits de l'Académie des sciences.

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part, les secousses évoquées le 27 octobre et le 27 décembre vers 0 h 30sont identiques. Comme chez PERREY, se sont produits une fois de plus, pourd'autres raisons des dédoublements qui, s'ils sont susceptibles de fausserune discussion du risque sismique, n'enlèvent rien à l'intérêt des informa¬tions fournies, en raison de leur complémentarité.

A la lumière de ces ramarques, le fichier-informatique de sismici¬té historique sera passé au crible.

9.3.2 - PRECURSEURS

Deux précurseurs au moins sont ressentis l'après-midi du 26. AMaastricht, ils se produisent à 16 h et à 16 h 15. Si le premier est léger,l'autre est "pretty smart" (1). Sans doute l'un d'eux est signalé à Eupen, entermes vagues : "Es begann mit einem leichten Beben, man beachtete as kaum,am Stephanstag. . . "(2) . De son côté, un paysan d'Opheers, entre Liège etSaint-Trond, donne cette fourchette :"... een groóte aerbevinge. . . van 2uren tot 12 uren snachs..." (3). Sans doute les deux secousses signaléesvers 15h à Folx-les-Caves , entre Liège et Bruxelles, sont-elles les mêmesqu'à Maastricht(4) .

L'une d'elles, la seconde sans doute, est évoquée . par SIEBERG,vers 16 h, dans un domaine étendu, encore qu'il présente par erreur deuxévénements distincts, le 26 octobre et le 26 décembre. Il fait état globale¬ment, à propos de cette secousse et de celle de 0 h 30, de Gressenich (chutede nombreuses cheminées), Hehlrath, Aix-la-Chapelle, Spa, Liège, etc., sansqu'il soit possible de faire la part du précurseur, à moins de remonter àses sources allemandes.

Sans préjuger de cette tâche, nous disposons cependant d'un repèreà Cologne : "Plusieurs personnes dignes de foi ont senti le jour de Noël,vers les quatre heures de 1' après-dîner la première secousse..." (5).

Si ces rapprochements étaient valables, compte tenu des impréci¬sions chronologiques, ce précurseur présenterait une grande extension.

(1) VERNEDE, 1756, comm. citée.(2) DIE ERDBEBEN, 1967, art. cité.(3) Een memorieboek uit de 18e eeuw te Opheers, 1958, Limburg, t XXXVII, n°

10.(4) DOUXAMI, 1912, les tremblements de terre du Nord de la France, Bull.

Soc. Géogr. Lille, t. 58.(5) Procès-verbaux manuscrits de l'Académie des sciences.

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9.3.3 - CRISE PRINCIPALE (nuit du 26 au 27 août)

9.3.3.1 - Caractéristiques

Cette nuit se succèdent plusieurs secousses, dont les plus fortesse produisent autour de minuit. PERREY considère ensemble les secousses de23 h 45 (23 h 30 pour d'autres) et de minuit (0 h 15 ou 0 h 30 pour d'au¬tres). La formule du catalogue départemental du Professeur ROTHE est ambi¬guë : "entre 23 h 30 mn et 0 h 30 mn".

A Eupen, est évoquée cette nuit une succession de secousses,grandes et petites : "... eine ganze Reihe von grosseren und kleinerenErdstossen. . . "(1) . A Eupen encore, la mention du "tremblement de terre à

minuit" est suivie de cette remarque : "la terre a tremblé quatre fois" (2)sans qu'il soit possible de savoir a priori s'il s'agit d'une successiond'oscillations lors d'une secousse, considérée globalement, ou de répliques.Sans doute cette dernière interprétation convient-elle d'après un écho deCologne : "... peut après minuit, nous en eûmes trois dans un quart d'heure,dont la première était la plus forte et la seconde la plus faible. .. "(3) .

En effet, d'après plusieurs témoignages (Maastricht, etc.), lasecousse qui suit minuit serait la principale (4). C'est à elle que serapportent les beaux croquis de SIEBERG qui signalent un semis de dégâts, endemi-lune de la région d' Emmerich à celle de Liège, en mettant l'accent surla région de Duren - Aix-la-Chapelle, pour laquelle les témoignages sontparticulièrement précis. D'après SPONHEUER, le catalogue départemental duProfesseur ROTHE admet un epicentre par 50°50'N et 6°18'E, avec une intensi¬té VII-VIII.

9.3.3.2 - Effets en Belgique

Une source de Verviers souligne que le séisme "s'est fait sentirplus violemment à Liège dans la province de Limbourg, pays de Stavelot sanscauser pourtant aucun dommage considérable" (5) .

Il reste que des dommages sont signalés en deux points pour lemoins. "A Chesnoy(6), distant d'une heure de Liège et dans quelques endroitsvoisins, il y a eu des maisons renversées et d'autres ébranlées" (7) .

(1) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(2) Bibl. Grand séminaire Namur, manuscrit 67 (Annales des capucins).(3) Procès-verbaux manuscrits de l'Académie des Sciences. Pour d'autres

précisions, à Cologne en particulier, voir Betrachtungen über die Ursa-chen der Erdbeben, Leipzig, 1756.

(4) VERNEDE, 1756, An account of the lake earthquakes felt at Maestricht. . . ,

Philosophical transactions.(5) Mémoires de M. Sébastion YDON. . . , Verviers.(6) C'est semble-t-il Chênée, cité par PERREY d'après la presse, en faisant

état de "deux maisons... renversées".(7) Bibl. Grand Séminaire Namur, Manuscrit 67.

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9.3.3 - CRISE PRINCIPALE (nuit du 26 au 27 août)

9.3.3.1 - Caractéristiques

Cette nuit se succèdent plusieurs secousses, dont les plus fortesse produisent autour de minuit. PERREY considère ensemble les secousses de23 h 45 (23 h 30 pour d'autres) et de minuit (0 h 15 ou 0 h 30 pour d'au¬tres). La formule du catalogue départemental du Professeur ROTHE est ambi¬guë : "entre 23 h 30 mn et 0 h 30 mn".

A Eupen, est évoquée cette nuit une succession de secousses,grandes et petites : "... eine ganze Reihe von grosseren und kleinerenErdstossen. . . "(1) . A Eupen encore, la mention du "tremblement de terre à

minuit" est suivie de cette remarque : "la terre a tremblé quatre fois" (2)sans qu'il soit possible de savoir a priori s'il s'agit d'une successiond'oscillations lors d'une secousse, considérée globalement, ou de répliques.Sans doute cette dernière interprétation convient-elle d'après un écho deCologne : "... peut après minuit, nous en eûmes trois dans un quart d'heure,dont la première était la plus forte et la seconde la plus faible. .. "(3) .

En effet, d'après plusieurs témoignages (Maastricht, etc.), lasecousse qui suit minuit serait la principale (4). C'est à elle que serapportent les beaux croquis de SIEBERG qui signalent un semis de dégâts, endemi-lune de la région d' Emmerich à celle de Liège, en mettant l'accent surla région de Duren - Aix-la-Chapelle, pour laquelle les témoignages sontparticulièrement précis. D'après SPONHEUER, le catalogue départemental duProfesseur ROTHE admet un epicentre par 50°50'N et 6°18'E, avec une intensi¬té VII-VIII.

9.3.3.2 - Effets en Belgique

Une source de Verviers souligne que le séisme "s'est fait sentirplus violemment à Liège dans la province de Limbourg, pays de Stavelot sanscauser pourtant aucun dommage considérable" (5) .

Il reste que des dommages sont signalés en deux points pour lemoins. "A Chesnoy(6), distant d'une heure de Liège et dans quelques endroitsvoisins, il y a eu des maisons renversées et d'autres ébranlées" (7) .

(1) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(2) Bibl. Grand séminaire Namur, manuscrit 67 (Annales des capucins).(3) Procès-verbaux manuscrits de l'Académie des Sciences. Pour d'autres

précisions, à Cologne en particulier, voir Betrachtungen über die Ursa-chen der Erdbeben, Leipzig, 1756.

(4) VERNEDE, 1756, An account of the lake earthquakes felt at Maestricht. . . ,

Philosophical transactions.(5) Mémoires de M. Sébastion YDON. . . , Verviers.(6) C'est semble-t-il Chênée, cité par PERREY d'après la presse, en faisant

état de "deux maisons... renversées".(7) Bibl. Grand Séminaire Namur, Manuscrit 67.

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Au Sud, un remarquable repère est fourni par Petite Somme prèsDurbuy : "... aucun dommage que de faire peur et d'abattre quelques chemi-nées"(l).

En plusieurs points, le séisme est notable, sans qu'il soit faitétat de dégâts. A Eupen, la population est réveillée (2) .

A Hervé, la violence du séisme est telle qu'à "2 heures du matinon sonna les cloches et (que) les fidèles, remplis de frayeur, se rendirentà l'église où l'on exposa le Saint-Sacrement à leur adoration" (3) .

A Liège "le peuple consterné quitta ses maisons et se réfugia dansles principales places de la ville... Les églises ont d'abord été rempliesde monde. . ." (4) .

Dans ce domaine, apparaissent ainsi des intensités de l'ordre deVI, VI-VII, VII, d'une manière très irrégulière à première vue.

9.3.3.3 - Effets lointains

A l'Ouest, l'intensité décroîtrait rapidement. Bornons-nous, enBelgique, à une notation : à Bruxelles, les secousses de 23 h 25 et minuitsignalées globalement, "n'ont pas été violentes" (5) .

Brûlons les étapes. A Lille, "quelques personnes ont cru avoirressenti... une... secousse la nuit du 26 au 27 décembre(6).

Au Sud-Ouest, la secousse de minuit est décrite à Mazy, à unedizaine de km au Nord-Ouest de Namur "... secousse si grande que les égliseset les maisons ont tremblé" (7).

Jusqu'ici, il a été impossible de confirmer un écho au sujet del'effondrement de casernes, avec de nombreuses victimes au Quesnoy (8),événement situé par une autre publication à Thionville.

(1) Archives de l'Etat St-Hubert (registres paroissiaux).(2) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(3) A. DE RYCKER, 1897, Histoire de la Ville de Hervé, Bull. Soc. d'art et

d'histoire du diocèse de Liège, t. XI. Par erreur, l'auteur écrit 1754.(4) Bibl. Grand Séminaire Namur, Manuscrit 67.(5) Journal historique sur la matière du temps, février 1756.(6) Procès-verbaux manuscrits de l'Académie des Sciences Scabinau.(7) Notes extraites de registres 1868/69, Annales Soc. Archéol. Namur, t. X.(8) M. J.A.W. , 1756, Chronica. . .von denen. . . Erbeben, Francfort/M.

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Au Sud, un remarquable repère est fourni par Petite Somme prèsDurbuy : "... aucun dommage que de faire peur et d'abattre quelques chemi-nées"(l).

En plusieurs points, le séisme est notable, sans qu'il soit faitétat de dégâts. A Eupen, la population est réveillée (2) .

A Hervé, la violence du séisme est telle qu'à "2 heures du matinon sonna les cloches et (que) les fidèles, remplis de frayeur, se rendirentà l'église où l'on exposa le Saint-Sacrement à leur adoration" (3) .

A Liège "le peuple consterné quitta ses maisons et se réfugia dansles principales places de la ville... Les églises ont d'abord été rempliesde monde. . ." (4) .

Dans ce domaine, apparaissent ainsi des intensités de l'ordre deVI, VI-VII, VII, d'une manière très irrégulière à première vue.

9.3.3.3 - Effets lointains

A l'Ouest, l'intensité décroîtrait rapidement. Bornons-nous, enBelgique, à une notation : à Bruxelles, les secousses de 23 h 25 et minuitsignalées globalement, "n'ont pas été violentes" (5) .

Brûlons les étapes. A Lille, "quelques personnes ont cru avoirressenti... une... secousse la nuit du 26 au 27 décembre(6).

Au Sud-Ouest, la secousse de minuit est décrite à Mazy, à unedizaine de km au Nord-Ouest de Namur "... secousse si grande que les égliseset les maisons ont tremblé" (7).

Jusqu'ici, il a été impossible de confirmer un écho au sujet del'effondrement de casernes, avec de nombreuses victimes au Quesnoy (8),événement situé par une autre publication à Thionville.

(1) Archives de l'Etat St-Hubert (registres paroissiaux).(2) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(3) A. DE RYCKER, 1897, Histoire de la Ville de Hervé, Bull. Soc. d'art et

d'histoire du diocèse de Liège, t. XI. Par erreur, l'auteur écrit 1754.(4) Bibl. Grand Séminaire Namur, Manuscrit 67.(5) Journal historique sur la matière du temps, février 1756.(6) Procès-verbaux manuscrits de l'Académie des Sciences Scabinau.(7) Notes extraites de registres 1868/69, Annales Soc. Archéol. Namur, t. X.(8) M. J.A.W. , 1756, Chronica. . .von denen. . . Erbeben, Francfort/M.

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Plus au Sud, à Chimay, un propos quelque peu elliptique suggèreque ce séisme est d'une intensité moindre que celui de 1692, encore qu'il nesoit pas étranger à une procession(l) .

Pour Rocroi, nous disposons d'une information précise : "...deuxlégères secousses..., la première à 11 h 56, la seconde à minuit douze...",annoncées "par un bruit sourd de peu de durée. . ."(2) .

Cependant, un propos de seconde main fait état, à Rocroi, et àSedan, de secousses à 2 h 30 (3), heure que donne aussi PERREY, outre lesprécédentes, en termes généraux. Cette indication est discutable.

Si une source contemporaine fait état de la chute de quelquesmaisons à Sedan et/ou Mezières-Charleville (4) , cette information est exagé¬rée. A Sedan une sentinelle tomberait avec sa guérite dans la Meuse (5),mais une information du même genre est aussi rapportée à Metz. En fait,cette secousse est moindre que celle du 18.2.1756 qui provoque effectivementde légers dégâts, de sorte que des confusions ne peuvent être exclues.

A Laon, un écho de presse signale quelques secousses les 24/25 (6)is sans doute s'agit-il d'une erreur chronologique.ma

A la différence du séisme de 1692, ces notations, très éparses ilest vrai, peuvent suggérer une décroissance plus régulière.

9.3.4 - CONCLUSION

Avec peut-être des epicentres situés plus à l'Est, dans un contex¬te peut-être différent, la crise de Noël 1755 pourrait présenter à premièrevue des caractéristiques différentes de celles du séisme de 1692. Encorequ'elle soit moins bien connue, elle laisse le sentiment d'une décroissanceplus régulière des intensités, en raison de l'absence d'intensités notablesà distance.

(1) G. HAGEMANS, Histoire du Pays de Chimay, Bruxelles.(2) Gazette de France du 17.1.1756.(3) DOUXAMI, 1912, publ. citée.(4) M. J.A.W. , 1756, publ. citée.(5) Fortgesetzte Erzehlungen von den fürchterlichen Erdbeben, s 'inspirant

peut-être d'un écho de la Gazette de Cologne (Supplément du 9.1.1756).(6) Gazette d'Amsterdam du 12.1.1756.

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Plus au Sud, à Chimay, un propos quelque peu elliptique suggèreque ce séisme est d'une intensité moindre que celui de 1692, encore qu'il nesoit pas étranger à une procession(l) .

Pour Rocroi, nous disposons d'une information précise : "...deuxlégères secousses..., la première à 11 h 56, la seconde à minuit douze...",annoncées "par un bruit sourd de peu de durée. . ."(2) .

Cependant, un propos de seconde main fait état, à Rocroi, et àSedan, de secousses à 2 h 30 (3), heure que donne aussi PERREY, outre lesprécédentes, en termes généraux. Cette indication est discutable.

Si une source contemporaine fait état de la chute de quelquesmaisons à Sedan et/ou Mezières-Charleville (4) , cette information est exagé¬rée. A Sedan une sentinelle tomberait avec sa guérite dans la Meuse (5),mais une information du même genre est aussi rapportée à Metz. En fait,cette secousse est moindre que celle du 18.2.1756 qui provoque effectivementde légers dégâts, de sorte que des confusions ne peuvent être exclues.

A Laon, un écho de presse signale quelques secousses les 24/25 (6)is sans doute s'agit-il d'une erreur chronologique.ma

A la différence du séisme de 1692, ces notations, très éparses ilest vrai, peuvent suggérer une décroissance plus régulière.

9.3.4 - CONCLUSION

Avec peut-être des epicentres situés plus à l'Est, dans un contex¬te peut-être différent, la crise de Noël 1755 pourrait présenter à premièrevue des caractéristiques différentes de celles du séisme de 1692. Encorequ'elle soit moins bien connue, elle laisse le sentiment d'une décroissanceplus régulière des intensités, en raison de l'absence d'intensités notablesà distance.

(1) G. HAGEMANS, Histoire du Pays de Chimay, Bruxelles.(2) Gazette de France du 17.1.1756.(3) DOUXAMI, 1912, publ. citée.(4) M. J.A.W. , 1756, publ. citée.(5) Fortgesetzte Erzehlungen von den fürchterlichen Erdbeben, s 'inspirant

peut-être d'un écho de la Gazette de Cologne (Supplément du 9.1.1756).(6) Gazette d'Amsterdam du 12.1.1756.

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9.4 - LA CRISE DE FEVRIER 1756 (1)

9.4.1 - INTRODUCTION

Brûlons les étapes. Si l'aire épicentrale et une partie du domainede ce séisme étaient bien connus, l'appréciation de ses effets loitains à

l'Ouest était malaisée. Des hésitations apparaissent dans les tableaux del'ouvrage consacré par le B.R.G.M. aux tremblements de terre en France(1979) préparé avant la clarification rendue possible par une consultationau sujet des séismes picards de 1756.

9.4.2 - LES ETAPES DE LA CONNAISSANCE

PERREY multiplie les repères en Allemagne, aux Pays-Bas, enBelgique et en France, en faisant état de dégâts (chute de cheminées) à

Metz, sans plus, ce qui est susceptible de fausser l'appréciation du séisme.Cependant, son mémoire sur le Bassin du Rhin (1897) ajoute, heureusement,des dégâts à Cologne, Aix-la-Chapelle et Liège, de sorte que le séisme setrouve mieux défini.

TORFS met l'accent sur les "provinces septentrionales desPays-Bas", en ne donnant que de maigres indications.

SIEBERG donne une fois de plus une remarquable vue d'ensemble,riche en détails, éclairée par deux croquis, en insistant sur les dégâts etsur l'étendue de l'aire macrosismique, comparable à celle du séisme de 1692.Ajoutons, pour notre part, d'après ses croquis, que l'aire des dégâts estcomparable, grosso modo, à celle de 1755 et que l'aire macrosismique rappel¬le celle du séisme de 1692.

VAN GILS ne s'attarde pas à cet événement majeur.

Le catalogue départemental du Professeur ROTHE résume pour l'es¬sentiel PERREY, LEMOINE et SIEBERG, en empruntant en outre à VILLETTE uneprécision relative à Sedan. D'après SPONHEUER, un epicentre (VIII) est admispar 50°48'N et 6°18'E.

9.4.3 - PRECURSEURS IMMEDIATS

A Maestricht, des précurseurs sont signalés

le 13 à 16 h 30le 14 à 3 h 30 (2).

(1) Ce chapitre a été complété après la première frappe en raison de la dé¬couverte d'une source remarquable (Mézières).

(2) VERNEDE, 1756, art. cité.

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9.4 - LA CRISE DE FEVRIER 1756 (1)

9.4.1 - INTRODUCTION

Brûlons les étapes. Si l'aire épicentrale et une partie du domainede ce séisme étaient bien connus, l'appréciation de ses effets loitains à

l'Ouest était malaisée. Des hésitations apparaissent dans les tableaux del'ouvrage consacré par le B.R.G.M. aux tremblements de terre en France(1979) préparé avant la clarification rendue possible par une consultationau sujet des séismes picards de 1756.

9.4.2 - LES ETAPES DE LA CONNAISSANCE

PERREY multiplie les repères en Allemagne, aux Pays-Bas, enBelgique et en France, en faisant état de dégâts (chute de cheminées) à

Metz, sans plus, ce qui est susceptible de fausser l'appréciation du séisme.Cependant, son mémoire sur le Bassin du Rhin (1897) ajoute, heureusement,des dégâts à Cologne, Aix-la-Chapelle et Liège, de sorte que le séisme setrouve mieux défini.

TORFS met l'accent sur les "provinces septentrionales desPays-Bas", en ne donnant que de maigres indications.

SIEBERG donne une fois de plus une remarquable vue d'ensemble,riche en détails, éclairée par deux croquis, en insistant sur les dégâts etsur l'étendue de l'aire macrosismique, comparable à celle du séisme de 1692.Ajoutons, pour notre part, d'après ses croquis, que l'aire des dégâts estcomparable, grosso modo, à celle de 1755 et que l'aire macrosismique rappel¬le celle du séisme de 1692.

VAN GILS ne s'attarde pas à cet événement majeur.

Le catalogue départemental du Professeur ROTHE résume pour l'es¬sentiel PERREY, LEMOINE et SIEBERG, en empruntant en outre à VILLETTE uneprécision relative à Sedan. D'après SPONHEUER, un epicentre (VIII) est admispar 50°48'N et 6°18'E.

9.4.3 - PRECURSEURS IMMEDIATS

A Maestricht, des précurseurs sont signalés

le 13 à 16 h 30le 14 à 3 h 30 (2).

(1) Ce chapitre a été complété après la première frappe en raison de la dé¬couverte d'une source remarquable (Mézières).

(2) VERNEDE, 1756, art. cité.

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9.4.4 - LA CRISE DU 18 FEVRIER

9.4.4.1 - Précurseurs du 18 (pour mémoire)

Il est fait état de précurseurs discrets aux Pays-Bas, vers 6 h :

"Volgens echt berichten, waren reeds om zes uuren, des morgens, eenigeschuddingen, hoewel niet so algemeen, gevoeld, dan twee uuren laater"(l).Malheureusement, ces secousses ne sont pas localisées.

9.4.4.2 - La secousse principale

9.4.4.2.1 - Aire épicentrale

Il ne sera question de l'aire épicentrale que pour souligner denotables effets sur la nature, parfois perdue de vue, à savoir mouvement deterrain à Hurtgen et désordres hydrologiques, par exemple à Gressenich (2).

9.4.4.2.2 - Nord-est de la Belgique

Passons sur l'aire épicentrale (3) pour présenter les effets de lasecousse principale (18 février vers 8 h) dans le Nord-Est de la Belgique.

A Eupen, est signalée la chute de plus de 50 cheminées, tandisqu'une centaine est endommagée. Lès prêtres abandonnent les autels (1).

Au couvent des Capucins, la secousse est évoquée d'une manièresaisissante : "à notre couvent de Neaux ( = Eupen), l'alarme fut très vive ;

tous les religieux sortirent au plus vite des dortoirs et ne voulurent plusy rentrer que longtemps après, se logeant ailleurs du mieux qu'ils purent.Le couvent fut si ébranlé par cette secousse qu'il paraissait hors d'aplombet menacer une ruine prochaine..." (5). A Verviers, "tout le monde s'estsauvé hors de l'église à la réserve de trois personnes" (6). A Liège, despierres tombent de la cathédrale et endommagent les maisons voisines.

(1) J. KOK, 1775, Vaderlandsch Woordenboek, T I, Amsterdam.(2) E. CLOUZOT, 1914, une enquête seismologique au XVIIIe siècle, la Géogra¬

phie, t. XXIX, n° 1. D'autres éléments seront disponibles ces prochainsmois.

(3) Pour Aix-la-Chapelle, voir entre autres P. CLEMEN, 1924, Die Kunstdenk-mâler der Stadt Aachen, t II, Dusseldorf, et W. HERMANNS, 1951, Erzstuhldes Reiches..., Ratingen. Pour Cologne, voir la Gazette de Cologne(remarque ajoutée après rédaction).

(4) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(5) Bibl. Grand Séminaire, Namur, Manuscrit 67 (Annales des Capucins).(6) Mémoires, publ. citée.

32

9.4.4 - LA CRISE DU 18 FEVRIER

9.4.4.1 - Précurseurs du 18 (pour mémoire)

Il est fait état de précurseurs discrets aux Pays-Bas, vers 6 h :

"Volgens echt berichten, waren reeds om zes uuren, des morgens, eenigeschuddingen, hoewel niet so algemeen, gevoeld, dan twee uuren laater"(l).Malheureusement, ces secousses ne sont pas localisées.

9.4.4.2 - La secousse principale

9.4.4.2.1 - Aire épicentrale

Il ne sera question de l'aire épicentrale que pour souligner denotables effets sur la nature, parfois perdue de vue, à savoir mouvement deterrain à Hurtgen et désordres hydrologiques, par exemple à Gressenich (2).

9.4.4.2.2 - Nord-est de la Belgique

Passons sur l'aire épicentrale (3) pour présenter les effets de lasecousse principale (18 février vers 8 h) dans le Nord-Est de la Belgique.

A Eupen, est signalée la chute de plus de 50 cheminées, tandisqu'une centaine est endommagée. Lès prêtres abandonnent les autels (1).

Au couvent des Capucins, la secousse est évoquée d'une manièresaisissante : "à notre couvent de Neaux ( = Eupen), l'alarme fut très vive ;

tous les religieux sortirent au plus vite des dortoirs et ne voulurent plusy rentrer que longtemps après, se logeant ailleurs du mieux qu'ils purent.Le couvent fut si ébranlé par cette secousse qu'il paraissait hors d'aplombet menacer une ruine prochaine..." (5). A Verviers, "tout le monde s'estsauvé hors de l'église à la réserve de trois personnes" (6). A Liège, despierres tombent de la cathédrale et endommagent les maisons voisines.

(1) J. KOK, 1775, Vaderlandsch Woordenboek, T I, Amsterdam.(2) E. CLOUZOT, 1914, une enquête seismologique au XVIIIe siècle, la Géogra¬

phie, t. XXIX, n° 1. D'autres éléments seront disponibles ces prochainsmois.

(3) Pour Aix-la-Chapelle, voir entre autres P. CLEMEN, 1924, Die Kunstdenk-mâler der Stadt Aachen, t II, Dusseldorf, et W. HERMANNS, 1951, Erzstuhldes Reiches..., Ratingen. Pour Cologne, voir la Gazette de Cologne(remarque ajoutée après rédaction).

(4) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(5) Bibl. Grand Séminaire, Namur, Manuscrit 67 (Annales des Capucins).(6) Mémoires, publ. citée.

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33

9.4.4.2.3 - Domaine

9.4.4.2.3.1 - Ouest

Pour Louvain, nous disposons de renseignements précis, encorequ'ils soient donnés globalement pour plusieurs secousses : chute de quel¬ques cheminées et de quelques murs. En outre une chronique de Louvain faitétat, à propos de villages de la région et de Bruxelles (1), de la chute dequelques cheminées, sans que cette information soit rapportée expressémentpar les sources de Bruxelles. L'une d'elles dit : "... smorgens omtrent 8uren eene aerdbevinge . . . die ook. . . in vele plaestsen van het Nederlentgevoeld wurdt, sonder eenige schaede. . . (2) .

c

A Malines sont signalées la chute de quelques cheminées (3) et larupture du plafond de l'église des Frères Mineurs (l). Si les dégâts sontnégligeables, la convergence du séisme et d'inondations suscite néanmoinsdes prières(3). A Gand, plus de peur que de mal : meer schrik als scheede ;

2-3 cheminées tombent (4). A Cambrai, "... un seul toit a été endommagé etdont les tuiles au nombre de 100 à peu près se sont détachées (5).

Cependant, loin à l'Ouest, à Ardres, est signalée la chute d'un"pan de murs de fortification", tandis qu'à Coulogne (Boulonnais) "la terres'est crevassée de plus de dix pieds de longueur sur un de largeur" (6).Cependant le contexte régional ne permet pas de conclure à des intensitésnotables, de sorte qu'il est malaisé d'interpréter ces effets. En particu¬lier, le second est sans aucune mesure avec les remarquables mouvements deterrain du Nord de l'Eifel (7).

9.4.4.2.3.2 - Sud et Sud-Ouest

Au Sud-Ouest, à Mazy près de Namur, ce séisme est ressenti avecune particulière violence : "... nous avons cru que le choeur de l'égliseaurait tombé... Et ceux qui étaient dans les fosses, tirant du charbon decent et huit pieds profondes, en ont dû sortir précipitamment à cause dugrand ébranlement qui se faisait au fond de leurs fosses" (8).

(1) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(2) Bibl. Royale, manuscrit 17121.(3) Bibl. Royale, manuscrit 2096 (Chronique de Malines).(4) Gazette Van Gendt, du 19-2-1756.(5) P.V. Manuscrit de l'Académie des Sciences.(6) PIGAULT de L'ESPINOY, memores sur le Calaisis, source aimablement signa¬

lée par M. le Conservateur de la Bibl. Mun. de Calais. Pour Ardres, voiraussi les P.V. manuscrits de l'Académie des Sciences.

(7) A cet égard, il conviedra de revoir le fichier-informatique (note ajou¬tée après la rédaction) .

(8) Note extraite des registres scabinaux 1868/69. Annales Soc. Archéol.Namur , t . X .

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9.4.4.2.3 - Domaine

9.4.4.2.3.1 - Ouest

Pour Louvain, nous disposons de renseignements précis, encorequ'ils soient donnés globalement pour plusieurs secousses : chute de quel¬ques cheminées et de quelques murs. En outre une chronique de Louvain faitétat, à propos de villages de la région et de Bruxelles (1), de la chute dequelques cheminées, sans que cette information soit rapportée expressémentpar les sources de Bruxelles. L'une d'elles dit : "... smorgens omtrent 8uren eene aerdbevinge . . . die ook. . . in vele plaestsen van het Nederlentgevoeld wurdt, sonder eenige schaede. . . (2) .

c

A Malines sont signalées la chute de quelques cheminées (3) et larupture du plafond de l'église des Frères Mineurs (l). Si les dégâts sontnégligeables, la convergence du séisme et d'inondations suscite néanmoinsdes prières(3). A Gand, plus de peur que de mal : meer schrik als scheede ;

2-3 cheminées tombent (4). A Cambrai, "... un seul toit a été endommagé etdont les tuiles au nombre de 100 à peu près se sont détachées (5).

Cependant, loin à l'Ouest, à Ardres, est signalée la chute d'un"pan de murs de fortification", tandis qu'à Coulogne (Boulonnais) "la terres'est crevassée de plus de dix pieds de longueur sur un de largeur" (6).Cependant le contexte régional ne permet pas de conclure à des intensitésnotables, de sorte qu'il est malaisé d'interpréter ces effets. En particu¬lier, le second est sans aucune mesure avec les remarquables mouvements deterrain du Nord de l'Eifel (7).

9.4.4.2.3.2 - Sud et Sud-Ouest

Au Sud-Ouest, à Mazy près de Namur, ce séisme est ressenti avecune particulière violence : "... nous avons cru que le choeur de l'égliseaurait tombé... Et ceux qui étaient dans les fosses, tirant du charbon decent et huit pieds profondes, en ont dû sortir précipitamment à cause dugrand ébranlement qui se faisait au fond de leurs fosses" (8).

(1) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(2) Bibl. Royale, manuscrit 17121.(3) Bibl. Royale, manuscrit 2096 (Chronique de Malines).(4) Gazette Van Gendt, du 19-2-1756.(5) P.V. Manuscrit de l'Académie des Sciences.(6) PIGAULT de L'ESPINOY, memores sur le Calaisis, source aimablement signa¬

lée par M. le Conservateur de la Bibl. Mun. de Calais. Pour Ardres, voiraussi les P.V. manuscrits de l'Académie des Sciences.

(7) A cet égard, il conviedra de revoir le fichier-informatique (note ajou¬tée après la rédaction) .

(8) Note extraite des registres scabinaux 1868/69. Annales Soc. Archéol.Namur , t . X .

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- 34

A la Fère, la cloche de l'hôtel de ville sonne. A Saint-Gobain,des glaces sont brisées (1).

Au Sud, à Petite Somme près Durbuy, ce séisme est plus violent quecelui du 12/27-12-1755, mais "ne fis point de dommage considérable" (2). Ilest vrai que la précédente secousse avait opéré une purge.

Au-delà, les sources potentielles gardent une fois de plus lesilence.

Cependant, de précieux repères apparaissent dans les Ardennes,surtout grâce à VILLETTE. A Sedan, le séisme plus fort que celui de findécembre endom-mage une vieille maison au quartier du Fond-de-Gironne etdeux cheminées (l) ; pierres et briques du café militaire roulent "à plus de50 pieds" sur la Place Royale. Le souvenir de Lisbonne n'est pas étranger àl'effroi que suscite le séisme. Une intensité de l'ordre de VI-VII estadmise.

A Illy près de Sedan, partie des fidèles "se sauvait hors del'église", tandis que "les autres gémissaient, d'entendre le bruit de lacharpente et du plafond qui semblaient vouloir tomber" (3). En outre, - élé¬ment nouveau - les registres paroissiaux de Vivier-au-Court signalent "àhuit heures... un tremblement de terre considérable qui a duré l'espace dedeux minutes ..." (4) .

Grâce aux notes d'un élève de l'école militaire de Mézières, noussavons - autre élément nouveau - que des cheminées y sont endommagées , dontcelle du "Gouvernement" ( = résidence du Gouverneur militaire), encore quele vent serait responsable, ce jour, d'autres dégâts (cf. annexe D) .

En outre, cette secousse entretient la frayeur : "nous avonsveillé jusqu'à 1' après minuit crainte du tremblement de terre ne renversâtla maison, la porte d'en bas étant toute ouverte pour pouvoir s'échapperplus tôt..." (5). L'ordre de grandeur envisagé à Sedan est donc consolidé(cf. annexe D) .

9.4.4.3 - Répliques immédiates (pour mémoire)

18-2-1756

II

A Eupen, est signalée une foule de répliques, le matin et le soirzwischen 8 und 9 uhr. . . noch ein sehr grosses (Erdbeben) und ehe es

(1) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.(2) Archives d'Etat Saint Hubert, archives paroissiales Petite Somme (comptes)(3) Arch. dép. Ardennes IJIIO.(4) Arch. dép. Ardennes.(5) Arch. dép. Ardennes IJIIO.

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A la Fère, la cloche de l'hôtel de ville sonne. A Saint-Gobain,des glaces sont brisées (1).

Au Sud, à Petite Somme près Durbuy, ce séisme est plus violent quecelui du 12/27-12-1755, mais "ne fis point de dommage considérable" (2). Ilest vrai que la précédente secousse avait opéré une purge.

Au-delà, les sources potentielles gardent une fois de plus lesilence.

Cependant, de précieux repères apparaissent dans les Ardennes,surtout grâce à VILLETTE. A Sedan, le séisme plus fort que celui de findécembre endom-mage une vieille maison au quartier du Fond-de-Gironne etdeux cheminées (l) ; pierres et briques du café militaire roulent "à plus de50 pieds" sur la Place Royale. Le souvenir de Lisbonne n'est pas étranger àl'effroi que suscite le séisme. Une intensité de l'ordre de VI-VII estadmise.

A Illy près de Sedan, partie des fidèles "se sauvait hors del'église", tandis que "les autres gémissaient, d'entendre le bruit de lacharpente et du plafond qui semblaient vouloir tomber" (3). En outre, - élé¬ment nouveau - les registres paroissiaux de Vivier-au-Court signalent "àhuit heures... un tremblement de terre considérable qui a duré l'espace dedeux minutes ..." (4) .

Grâce aux notes d'un élève de l'école militaire de Mézières, noussavons - autre élément nouveau - que des cheminées y sont endommagées , dontcelle du "Gouvernement" ( = résidence du Gouverneur militaire), encore quele vent serait responsable, ce jour, d'autres dégâts (cf. annexe D) .

En outre, cette secousse entretient la frayeur : "nous avonsveillé jusqu'à 1' après minuit crainte du tremblement de terre ne renversâtla maison, la porte d'en bas étant toute ouverte pour pouvoir s'échapperplus tôt..." (5). L'ordre de grandeur envisagé à Sedan est donc consolidé(cf. annexe D) .

9.4.4.3 - Répliques immédiates (pour mémoire)

18-2-1756

II

A Eupen, est signalée une foule de répliques, le matin et le soirzwischen 8 und 9 uhr. . . noch ein sehr grosses (Erdbeben) und ehe es

(1) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.(2) Archives d'Etat Saint Hubert, archives paroissiales Petite Somme (comptes)(3) Arch. dép. Ardennes IJIIO.(4) Arch. dép. Ardennes.(5) Arch. dép. Ardennes IJIIO.

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35

Mittag warnoch drei, die aber kleiner waren. Abends gegen 9 Uhr noch eingrosses" (1) .

Ces indications sont recoupées et précisées par les données préci¬ses d'un observateur de Maastricht :

- 9 h- 9 h 30- 12 h 30- 20 h 45(2).

19-2-1756

A Dalhem, deux secousses se produisent vers 3 h. (3). A Maastricht,une secousse est signalée à 6 h (2). L'une d'elles est signalée à PetiteSomme, au Sud, sans indication d'heure.

Le 19 est évoquée par une chronique de Louvain, vers 8 h, unesecousse responsable de la chute de plus de cent cheminées et d'autresdégâts, à propos de laquelle il est fait état de Dusseldorf et Bonn. Iln'est cependant pas exclu qu'une confusion se soit produite avec le séismedu 18, qui se produit précisément vers 8 h, d'autant plus qu'une comparaisonest esquissée avec les secousses du 27/28 janvier (en fait 26/27 décem¬bre 1755 ?), de moindre intensité (4).

20-2-1756

L'accent est mis sur la secousse du 20-2-1756. A Verviers, elleserait "à peu près semblable" à celle du 18-2-1756. D'une manière significa¬tive, c'est d'une manière globale que sont présentés les dégâts dus à cesdeux séismes : "... chute de quantité de cheminées tant dans le marquisat deFranchimont que dans la province de Limbourg" (5). Cependant, une observa¬tion de Maastricht fait état, à 4 h, d'une secousse moins violente que cellede la veille (2). Cette indication est corroborée par la source de PetiteSomme : secousses "sur les 4 et 6 h du matin" (6) .

(1) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(2) VERNEDE, 1756, art. cité.(3) Archives d'Etat Liège, Registres paroissiaux Dalhem (Saint Pancrace 4)(4) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(5) Mémoires, publ. citée.(6) Archives d'Etat St-Hubert, archives paroissiales. Petite Somme, comptes.

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Mittag warnoch drei, die aber kleiner waren. Abends gegen 9 Uhr noch eingrosses" (1) .

Ces indications sont recoupées et précisées par les données préci¬ses d'un observateur de Maastricht :

- 9 h- 9 h 30- 12 h 30- 20 h 45(2).

19-2-1756

A Dalhem, deux secousses se produisent vers 3 h. (3). A Maastricht,une secousse est signalée à 6 h (2). L'une d'elles est signalée à PetiteSomme, au Sud, sans indication d'heure.

Le 19 est évoquée par une chronique de Louvain, vers 8 h, unesecousse responsable de la chute de plus de cent cheminées et d'autresdégâts, à propos de laquelle il est fait état de Dusseldorf et Bonn. Iln'est cependant pas exclu qu'une confusion se soit produite avec le séismedu 18, qui se produit précisément vers 8 h, d'autant plus qu'une comparaisonest esquissée avec les secousses du 27/28 janvier (en fait 26/27 décem¬bre 1755 ?), de moindre intensité (4).

20-2-1756

L'accent est mis sur la secousse du 20-2-1756. A Verviers, elleserait "à peu près semblable" à celle du 18-2-1756. D'une manière significa¬tive, c'est d'une manière globale que sont présentés les dégâts dus à cesdeux séismes : "... chute de quantité de cheminées tant dans le marquisat deFranchimont que dans la province de Limbourg" (5). Cependant, une observa¬tion de Maastricht fait état, à 4 h, d'une secousse moins violente que cellede la veille (2). Cette indication est corroborée par la source de PetiteSomme : secousses "sur les 4 et 6 h du matin" (6) .

(1) Die Erdbeben, 1967, art. cité.(2) VERNEDE, 1756, art. cité.(3) Archives d'Etat Liège, Registres paroissiaux Dalhem (Saint Pancrace 4)(4) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(5) Mémoires, publ. citée.(6) Archives d'Etat St-Hubert, archives paroissiales. Petite Somme, comptes.

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Elle est signalée à Mazy au Nord de Namur, sans plus, à Louvain,vers 4 h, sans dégât (1) ; à Malines, sans dégâts (2) ; à Bruxelles, elleest "moins forte" (que celle du 18) et "sans dommage" (3).

Au Sud, elle vient d'être découverte, fort à propos, à Mézières :

"il y eut à 4 h du matin un assez fort tremblement de terre" (4).

Autres répliques

Le cadre de cette étude ne se prête pas à une discussion d'ensem¬ble d'autres secousses, au sujet desquelles des matériaux sont cependant encours de rassemblement.

Sans préjuger de cette enquête, il convient cependant de signalerque plusieurs d'entre elles sont signalées à Mézière, à savoir :

- le 21 février : "on a remarqué qu'il y avait toujours quelques se¬cousses... pendant la journée...".

- le 26 février : "à chaque instant il se fait sentir quelques secous¬ses".

- le 3 juin : "on dit qu'il y a eu un tremblement de terre à 2 h dumatin" (4).

L'aire macrosismique de ces répliques est donc notable.

9.4.4.4 - Mise au point

Une fois de plus apparaît une lente décroissance vers l'Ouest,avec des intensités de l'ordre de VI-VII dans la région de Bruxelles. Unefois de plus, il est possible de relever des intensités notables ponctuellesà distance, en particulier au Sud, compte tenu de l'apport de la consulta¬tion Cattenom, de sorte que pourrait se poser à nouveau le problème depropagation évoqué en particulier à propos du séisme de 1692.

9.5 - LES SEISMES DE JANVIER 1760

9.5.1 - INTRODUCTION

Si ces séismes sont retenus parmi bien d'autres, c'est que l'und'eux est ressenti très loin.

(1) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(2) Bibl. Royale, manuscrit 2096 (Chronique de Malines).(3) Arch, gén.. Manuscrit 833 bis.(4) Arch. dép. Ardennes IJllO.

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Elle est signalée à Mazy au Nord de Namur, sans plus, à Louvain,vers 4 h, sans dégât (1) ; à Malines, sans dégâts (2) ; à Bruxelles, elleest "moins forte" (que celle du 18) et "sans dommage" (3).

Au Sud, elle vient d'être découverte, fort à propos, à Mézières :

"il y eut à 4 h du matin un assez fort tremblement de terre" (4).

Autres répliques

Le cadre de cette étude ne se prête pas à une discussion d'ensem¬ble d'autres secousses, au sujet desquelles des matériaux sont cependant encours de rassemblement.

Sans préjuger de cette enquête, il convient cependant de signalerque plusieurs d'entre elles sont signalées à Mézière, à savoir :

- le 21 février : "on a remarqué qu'il y avait toujours quelques se¬cousses... pendant la journée...".

- le 26 février : "à chaque instant il se fait sentir quelques secous¬ses".

- le 3 juin : "on dit qu'il y a eu un tremblement de terre à 2 h dumatin" (4).

L'aire macrosismique de ces répliques est donc notable.

9.4.4.4 - Mise au point

Une fois de plus apparaît une lente décroissance vers l'Ouest,avec des intensités de l'ordre de VI-VII dans la région de Bruxelles. Unefois de plus, il est possible de relever des intensités notables ponctuellesà distance, en particulier au Sud, compte tenu de l'apport de la consulta¬tion Cattenom, de sorte que pourrait se poser à nouveau le problème depropagation évoqué en particulier à propos du séisme de 1692.

9.5 - LES SEISMES DE JANVIER 1760

9.5.1 - INTRODUCTION

Si ces séismes sont retenus parmi bien d'autres, c'est que l'und'eux est ressenti très loin.

(1) E. VAN EVEN, 1879, ouvr. cité.(2) Bibl. Royale, manuscrit 2096 (Chronique de Malines).(3) Arch, gén.. Manuscrit 833 bis.(4) Arch. dép. Ardennes IJllO.

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9.5.2 - CARACTERISTIQUES

Plusieurs secousses sont signalées à DALHEM (1) en janvier 1760,le 19 vers 14 h (2), le 20 vers 19 h 30 et 22 h - ce serait la plus forte -sans parler d'une succession de secousses le 21 (3) et les jours suivants. AVerviers, c'est "la nuit du 20 au 21" que l'on ressent "plusieurs secoussesdes plus violentes" (4). Le nombre de ces secousses est précisé à Opheers,entre Liège et Saint-Trond : "... snachs drij reysen grote aerbevige. . . "(l)(5). Même écho à Mézières : "... trois (secousses) distinctes qui onttoutes été en augmentant de force" (6).

9.5.3 - LA SECOUSSE PRINCIPALE DU 20-1-1760

9.5.3.1 - Les apports

PERREY signale d'une part des secousses les 19, 20 et 21 janvieren trois villes des Pays-Bas, sans plus, et d'autre part, le 20 à Paris,Versailles et Vézelay, sans rapprocher ces événements. TORFS n'apporte aucunélément nouveau. C'est SIEBERG qui multiplie les précisions permettant desituer l'épicentre sur la bordure nord de l'Eifel, mais en ne donnant quequelques repères pour l'aire macrosismique. Le catalogue du professeur ROTHEfait le point d'après ses prédécesseurs, en proposant une intensité épicen¬trale VII par 50°48'N/6'='12'E.

9.5.3.2 - L'aire épicentrale (pour mémoire)

L'épicentre serait classique, mais son intensité peut paraîtresous-estimée. Peut-être son appréciation (VII) est-elle fondée pour l'essen¬tiel sur les chutes de cheminées à Aix-la-Chapelle (7). A première vue, lesdégâts dans la région de Duren suggèrent une intensité supérieure. D'autrepart, des dégâts sont signalés à quelque distance à l'Ouest, à Maastricht :

"divers chimneys were thrown down and the walls of the guard-house... werecraked..." (8).

(1) Archives d'Etat Liège, registres paroissiaux Dalhem (Saint Pancrace 4).(2) Ce précurseur est aussi signalé à distance, à Opheers, entre Liège et

Saint-Trond (Een Memorie, 1958, art. cité) et, bien plus, à St-Gobain,par une seule personne il est vrai (P.V. manuscrits de l'Académie desSciences) .

(3) Cette réplique est aussi signalée à Opheers.(4) Mémoires de... Yvon, publ. citée.(5) En outre, de nombreux matériaux attendent d'être traités.(6) Bibl. Nat. N.A. F. 20236 (papiers de BUACHE) . Trois secousses aussi à

Arras (Almanach d'Artois de 1761).(7) cf. le remarquable témoignage relatif à Burtscheid (actuelle banlieue

d'Aix-la-Chapelle) paru dans London Chronicle du 7-2-1760.(8) London Chronicle du 31-1-1760.

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9.5.2 - CARACTERISTIQUES

Plusieurs secousses sont signalées à DALHEM (1) en janvier 1760,le 19 vers 14 h (2), le 20 vers 19 h 30 et 22 h - ce serait la plus forte -sans parler d'une succession de secousses le 21 (3) et les jours suivants. AVerviers, c'est "la nuit du 20 au 21" que l'on ressent "plusieurs secoussesdes plus violentes" (4). Le nombre de ces secousses est précisé à Opheers,entre Liège et Saint-Trond : "... snachs drij reysen grote aerbevige. . . "(l)(5). Même écho à Mézières : "... trois (secousses) distinctes qui onttoutes été en augmentant de force" (6).

9.5.3 - LA SECOUSSE PRINCIPALE DU 20-1-1760

9.5.3.1 - Les apports

PERREY signale d'une part des secousses les 19, 20 et 21 janvieren trois villes des Pays-Bas, sans plus, et d'autre part, le 20 à Paris,Versailles et Vézelay, sans rapprocher ces événements. TORFS n'apporte aucunélément nouveau. C'est SIEBERG qui multiplie les précisions permettant desituer l'épicentre sur la bordure nord de l'Eifel, mais en ne donnant quequelques repères pour l'aire macrosismique. Le catalogue du professeur ROTHEfait le point d'après ses prédécesseurs, en proposant une intensité épicen¬trale VII par 50°48'N/6'='12'E.

9.5.3.2 - L'aire épicentrale (pour mémoire)

L'épicentre serait classique, mais son intensité peut paraîtresous-estimée. Peut-être son appréciation (VII) est-elle fondée pour l'essen¬tiel sur les chutes de cheminées à Aix-la-Chapelle (7). A première vue, lesdégâts dans la région de Duren suggèrent une intensité supérieure. D'autrepart, des dégâts sont signalés à quelque distance à l'Ouest, à Maastricht :

"divers chimneys were thrown down and the walls of the guard-house... werecraked..." (8).

(1) Archives d'Etat Liège, registres paroissiaux Dalhem (Saint Pancrace 4).(2) Ce précurseur est aussi signalé à distance, à Opheers, entre Liège et

Saint-Trond (Een Memorie, 1958, art. cité) et, bien plus, à St-Gobain,par une seule personne il est vrai (P.V. manuscrits de l'Académie desSciences) .

(3) Cette réplique est aussi signalée à Opheers.(4) Mémoires de... Yvon, publ. citée.(5) En outre, de nombreux matériaux attendent d'être traités.(6) Bibl. Nat. N.A. F. 20236 (papiers de BUACHE) . Trois secousses aussi à

Arras (Almanach d'Artois de 1761).(7) cf. le remarquable témoignage relatif à Burtscheid (actuelle banlieue

d'Aix-la-Chapelle) paru dans London Chronicle du 7-2-1760.(8) London Chronicle du 31-1-1760.

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9.5.3.3 - L'aire macrosismique

A l'Ouest, cette secousse est signalée à Louvain (2), Anvers :

"the damage... is not worth notice" (1), Malines : "een sware aerdtbevi-ghe..."(3), Bruxelles : "... violent tremblement de terre qui a secoué lesmaisons et agité des meubles qui portaient à l'aplomb sur les planchers"(4), etc..

Au Sud-Ouest, il ne fait aucun doute qu'elle est ressentie jusquedans la région de Paris (5). Le catalogue du Professeur ROTHE hésite à cesujet, hésitation justifiée dès lors qu'est admise une intensité épicentraleVII.

Au Sud, le séisme est évoqué en ces termes à Mézières : "...secousses assez violentes pour que toutes les personnes de la ville s'ensoient aperçues..." (V) (6). J. VILLETTE fait état d'une notation du curé deVivier-au-Court : "... tremblement de terre bien violent" (7).

9.5.5 - CONCLUSION

Si ce séisme n'a aucune influence sur l'intensité maximale de larégion de Givet, il est représentatif de tout un groupe d'événements, anté¬rieurs ou postérieurs, échappant pour cette raison à cette mise au point,mais qu'ime discussion plus large, mettant en particulier l'accent sur le"risque sismique" au sens statistique du terme, ne saurait négliger. Cetexemple montre par ailleurs que la connaissance de tels séismes est suscep¬tible de subir des retouches.

10 - LES SEISMES PRESUMES PROCHES, MINEURS

10.1 - INTRODUCTION

Le caractère sismique de plusieurs événements signalés à proximitéau XIXe siècle n'est pas toujours clairement établi. A fortiori, est-ilmalaisé de savoir s'il s'agit de séismes proches.

(1) London Chronicle du 31-1-1760.(2) E. EVEN, 1879, ouvr. cité.(3) Bibl. Royale, manuscrit 2096 (Chronique de Malines)(4) Le Courrier du 5-2-1760.(5) En particulier Gazette de France du 2-2-1760.(6) Bibl. Nat. source citée.(7) VILLETTE J., 1905, publ. citée.

38 -

9.5.3.3 - L'aire macrosismique

A l'Ouest, cette secousse est signalée à Louvain (2), Anvers :

"the damage... is not worth notice" (1), Malines : "een sware aerdtbevi-ghe..."(3), Bruxelles : "... violent tremblement de terre qui a secoué lesmaisons et agité des meubles qui portaient à l'aplomb sur les planchers"(4), etc..

Au Sud-Ouest, il ne fait aucun doute qu'elle est ressentie jusquedans la région de Paris (5). Le catalogue du Professeur ROTHE hésite à cesujet, hésitation justifiée dès lors qu'est admise une intensité épicentraleVII.

Au Sud, le séisme est évoqué en ces termes à Mézières : "...secousses assez violentes pour que toutes les personnes de la ville s'ensoient aperçues..." (V) (6). J. VILLETTE fait état d'une notation du curé deVivier-au-Court : "... tremblement de terre bien violent" (7).

9.5.5 - CONCLUSION

Si ce séisme n'a aucune influence sur l'intensité maximale de larégion de Givet, il est représentatif de tout un groupe d'événements, anté¬rieurs ou postérieurs, échappant pour cette raison à cette mise au point,mais qu'ime discussion plus large, mettant en particulier l'accent sur le"risque sismique" au sens statistique du terme, ne saurait négliger. Cetexemple montre par ailleurs que la connaissance de tels séismes est suscep¬tible de subir des retouches.

10 - LES SEISMES PRESUMES PROCHES, MINEURS

10.1 - INTRODUCTION

Le caractère sismique de plusieurs événements signalés à proximitéau XIXe siècle n'est pas toujours clairement établi. A fortiori, est-ilmalaisé de savoir s'il s'agit de séismes proches.

(1) London Chronicle du 31-1-1760.(2) E. EVEN, 1879, ouvr. cité.(3) Bibl. Royale, manuscrit 2096 (Chronique de Malines)(4) Le Courrier du 5-2-1760.(5) En particulier Gazette de France du 2-2-1760.(6) Bibl. Nat. source citée.(7) VILLETTE J., 1905, publ. citée.

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10.2 - L'EVENEMENT DU 3.2.1807

Ces problèmes se posent le 3.2.1807, à 18 h 30, dans la région deNeuf château : "... un bruit s'est fait entendre dans différentes parties deN. , les uns crurent entendre le bruit du roulement d'une lourde voituretraînée lentement sur un mauvais pavé, d'autres le bruit d'une cheminée enfeu ; on ne connaît aucune cause ici qui ait pu produire ce bruit ; quel¬ques-uns l'attribuent à un tremblement de terre et prétendent même en avoirressenti quelques secousses...". Il apparaît par la suite que cet événementne se limite pas à la ville, mais affecte les campagnes, en même temps quesa nature se précise : "le bruit... s'est aussi fait entendre dans plusieursparties de cet arrondissement" (Neufchâteau) . Beaucoup de personnes soutien¬nent avoir ressenti des secousses et avoir vu trembler leurs meubles", à telpoint que "quelques-unes en ont été si effrayées qu'elles ont quitté leursmaisons", mais "il n'en est résulté aucun mal". Bref "on persiste à l'attri¬buer à un tremblement de terre" dont on donne même la direction qui "pour¬rait avoir été du Nord au Sud" (1).

Si un séisme d'intensité > V est plausible, nous ne disposonscependant d'aucune autre donnée, de sorte que c'est à titre d'h3rpothèsequ'un séisme proche est envisageable.

Cet événement semble avoir échappé aux catalogues.

10.3 - LE SEISME DU 20/21-12-1808

Les compilateurs régionaux font état, la nuit du 20 au 21-12-1808,d'une secousse locale de 2-3 secondes "à Marcheen-Famenne, près du Han (surLiesse) et de Rochefort" (2). L'un d'eux ajoute : "peut-être résulte-t-ellesimplement d'un affaissement dans les cavernes dont le sous-sol de ce paysest en partie miné" (J. VILLETTE).

Ces auteurs s'inspirent du Journal des Débats, sans plus. Uncontrôle s'impose. Jusqu'ici, d'autres recherches sont restées vaines.

10.4 - L'EVENEMENT DU 8-4-1843

Le catalogue départemental du Professeur ROTHE (Ardennes) faitétat le 8-4-1843, d'une "secousse limitée à une portion des arrondissementsde Montmedy et de Sedan, signalée à Olizy, Malandry, La Ferté et quelquesautres communes... dans la vallée de la Chiers", sans indiquer sa source.Visiblement, il s'agit de VILLETTE qui reprend un écho du Courrier desArdennes .

(1) Archives de l'Etat à Arlon, Dept. des Forêts 131/60.(2) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.

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10.2 - L'EVENEMENT DU 3.2.1807

Ces problèmes se posent le 3.2.1807, à 18 h 30, dans la région deNeuf château : "... un bruit s'est fait entendre dans différentes parties deN. , les uns crurent entendre le bruit du roulement d'une lourde voituretraînée lentement sur un mauvais pavé, d'autres le bruit d'une cheminée enfeu ; on ne connaît aucune cause ici qui ait pu produire ce bruit ; quel¬ques-uns l'attribuent à un tremblement de terre et prétendent même en avoirressenti quelques secousses...". Il apparaît par la suite que cet événementne se limite pas à la ville, mais affecte les campagnes, en même temps quesa nature se précise : "le bruit... s'est aussi fait entendre dans plusieursparties de cet arrondissement" (Neufchâteau) . Beaucoup de personnes soutien¬nent avoir ressenti des secousses et avoir vu trembler leurs meubles", à telpoint que "quelques-unes en ont été si effrayées qu'elles ont quitté leursmaisons", mais "il n'en est résulté aucun mal". Bref "on persiste à l'attri¬buer à un tremblement de terre" dont on donne même la direction qui "pour¬rait avoir été du Nord au Sud" (1).

Si un séisme d'intensité > V est plausible, nous ne disposonscependant d'aucune autre donnée, de sorte que c'est à titre d'h3rpothèsequ'un séisme proche est envisageable.

Cet événement semble avoir échappé aux catalogues.

10.3 - LE SEISME DU 20/21-12-1808

Les compilateurs régionaux font état, la nuit du 20 au 21-12-1808,d'une secousse locale de 2-3 secondes "à Marcheen-Famenne, près du Han (surLiesse) et de Rochefort" (2). L'un d'eux ajoute : "peut-être résulte-t-ellesimplement d'un affaissement dans les cavernes dont le sous-sol de ce paysest en partie miné" (J. VILLETTE).

Ces auteurs s'inspirent du Journal des Débats, sans plus. Uncontrôle s'impose. Jusqu'ici, d'autres recherches sont restées vaines.

10.4 - L'EVENEMENT DU 8-4-1843

Le catalogue départemental du Professeur ROTHE (Ardennes) faitétat le 8-4-1843, d'une "secousse limitée à une portion des arrondissementsde Montmedy et de Sedan, signalée à Olizy, Malandry, La Ferté et quelquesautres communes... dans la vallée de la Chiers", sans indiquer sa source.Visiblement, il s'agit de VILLETTE qui reprend un écho du Courrier desArdennes .

(1) Archives de l'Etat à Arlon, Dept. des Forêts 131/60.(2) J. VILLETTE, 1905, publ. citée.

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Ce dernier donne d'ailleurs des précisions : à Olizy, "toutes lesbatteries de cuisine s'agitaient, en s' accompagnant du bruit des croisées,comme quand une lourde voiture passe", de sorte que l'intensité serait deIV.

Une erreur de date est envisagée par M. ROTHE qui songe à unrattachement au séisme limbourgeois du 6-4-1843 (catalogue départemental).Cependant, un rapide réexamen de ce dernier montre une décroissance relati¬vement rapide des intensités vers le Sud et l'absence d'échos dans le Namu¬rois et le Luxembourg belge. Une fois de plus est-il possible d'envisagerune recrudescence des intensités à quelque distance ? En fait, le contexterend cette h3rpothèse peu vraisemblable. Le problème reste en suspens.

11 - CONCLUSION

Attentive au contexte sismotectonique, mais sans le traiter, cetterévision met l'accent sur les séismes notables, en se limitant à quelquesévénements, en se bornant à la Belgique, pour l'essentiel, et à la France ensecond lieu, sans présenter un caractère systématique. A leur propos sontfaites quelques remarques spécifiques et posés des problèmes plus larges.

Un doute plane sur la réalité du séisme de 1456. Deux séismes,1504 et 1692, font l'objet d'une large réinterprétation. Présenté jusqu'icid'une manière pour le moins ambiguë, le premier aurait son epicentre dans larégion d'Aix-la Chapelle et pourrait se rattacher à la famille du fossé dela Roer. Quand au second, qui avait fait l'objet d'hypothèses disparates,son réexamen, relativement détaillé, fait conclure à une aire épicentraledans la région Aix-la-Chapelle/Liège, sans impliquer ipso facto un rattache¬ment à ladite famille. Seules des retouches sont apportées à la connaissancedes séismes de 1640, en partie réexaminée auparavant, et des principauxévénements de la crise de 1755-1762.

Se trouve ainsi confirmée la primauté des séismes de la régionLiège/Aix-la-Chapelle/Duren, ce qui n'implique cependant, répétons-le, nil'attribution de leur totalité au fossé de la Roer, élément sismotectoniquecertes majeur, ni des caractéristiques identiques (mécanismes au foyer,profondeur. . . ) .

Encore que les limites de l'enquête ne se prêtent pas à une dis¬cussion approfondie, la répartition des intensités de l'un ou l'autre séismepeut poser un problème de mode de propagation. A cet égard, est mis enrelief le séisme de 1692 dont les intensités présenteraient surtout à

l'Ouest un palier, voire un "bourrelet liminaire", sous réserve de la repré¬sentativité de l'échantillon.

S'il est difficile de faire la part du rôle des terrains, de telstraits apparaîtraient aussi au Sud, en particulier en 1756, mais aussi,peut-être, en 1692 et, du moins en Lorraine, en 1640.

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Ce dernier donne d'ailleurs des précisions : à Olizy, "toutes lesbatteries de cuisine s'agitaient, en s' accompagnant du bruit des croisées,comme quand une lourde voiture passe", de sorte que l'intensité serait deIV.

Une erreur de date est envisagée par M. ROTHE qui songe à unrattachement au séisme limbourgeois du 6-4-1843 (catalogue départemental).Cependant, un rapide réexamen de ce dernier montre une décroissance relati¬vement rapide des intensités vers le Sud et l'absence d'échos dans le Namu¬rois et le Luxembourg belge. Une fois de plus est-il possible d'envisagerune recrudescence des intensités à quelque distance ? En fait, le contexterend cette h3rpothèse peu vraisemblable. Le problème reste en suspens.

11 - CONCLUSION

Attentive au contexte sismotectonique, mais sans le traiter, cetterévision met l'accent sur les séismes notables, en se limitant à quelquesévénements, en se bornant à la Belgique, pour l'essentiel, et à la France ensecond lieu, sans présenter un caractère systématique. A leur propos sontfaites quelques remarques spécifiques et posés des problèmes plus larges.

Un doute plane sur la réalité du séisme de 1456. Deux séismes,1504 et 1692, font l'objet d'une large réinterprétation. Présenté jusqu'icid'une manière pour le moins ambiguë, le premier aurait son epicentre dans larégion d'Aix-la Chapelle et pourrait se rattacher à la famille du fossé dela Roer. Quand au second, qui avait fait l'objet d'hypothèses disparates,son réexamen, relativement détaillé, fait conclure à une aire épicentraledans la région Aix-la-Chapelle/Liège, sans impliquer ipso facto un rattache¬ment à ladite famille. Seules des retouches sont apportées à la connaissancedes séismes de 1640, en partie réexaminée auparavant, et des principauxévénements de la crise de 1755-1762.

Se trouve ainsi confirmée la primauté des séismes de la régionLiège/Aix-la-Chapelle/Duren, ce qui n'implique cependant, répétons-le, nil'attribution de leur totalité au fossé de la Roer, élément sismotectoniquecertes majeur, ni des caractéristiques identiques (mécanismes au foyer,profondeur. . . ) .

Encore que les limites de l'enquête ne se prêtent pas à une dis¬cussion approfondie, la répartition des intensités de l'un ou l'autre séismepeut poser un problème de mode de propagation. A cet égard, est mis enrelief le séisme de 1692 dont les intensités présenteraient surtout à

l'Ouest un palier, voire un "bourrelet liminaire", sous réserve de la repré¬sentativité de l'échantillon.

S'il est difficile de faire la part du rôle des terrains, de telstraits apparaîtraient aussi au Sud, en particulier en 1756, mais aussi,peut-être, en 1692 et, du moins en Lorraine, en 1640.

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- 41

Dans une telle hîrpothèse, il est cependant malaisé de situer larégion de Givet d'une manière globale, à la fois en raison de la dispersiondes sources et des caractéristiques différentes des séismes, même en admet¬tant une même région d'origine.

Sans doute un nouvel apport permettrait-il de mieux définir cesséismes, en reprenant la discussion des epicentres et en approfondissantcelle des caractéristiques des propagations.

Il reste que des intensités de l'ordre de VI VI-VII sont connuesen quelques points au Sud de Givet (1692 et surtout 1756), comme d'ailleursdans l'ensemble nord de la Loraine - Sud du Luxembourg - Pays de Trêves(1640 surtout, 1756). Elles rendent corapte des différences que présententles cartes des intensités raaximales de la Belgique, par défaut, et de laFrance.

Les réinterprétations proposées par ce rapport justifient, aprèscoup, le refus d'étendre la carte sismotectonique aux pays voisins, dans lamesure où leurs séismes influencent les intensités maximales en France onéclairent son cadre sismotectonique. A défaut de contrôles, faute de temps,cette extension aurait multiplié les erreurs monumentales, non seulement auNord et au Nord-Est, mais aussi ailleurs.

Accessoirement sont examinés trois séismes proches, mineurs, de lapremière moitié du XIXe siècle et dont l'un (1807) avait échappé aux catalo¬gues .

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Dans une telle hîrpothèse, il est cependant malaisé de situer larégion de Givet d'une manière globale, à la fois en raison de la dispersiondes sources et des caractéristiques différentes des séismes, même en admet¬tant une même région d'origine.

Sans doute un nouvel apport permettrait-il de mieux définir cesséismes, en reprenant la discussion des epicentres et en approfondissantcelle des caractéristiques des propagations.

Il reste que des intensités de l'ordre de VI VI-VII sont connuesen quelques points au Sud de Givet (1692 et surtout 1756), comme d'ailleursdans l'ensemble nord de la Loraine - Sud du Luxembourg - Pays de Trêves(1640 surtout, 1756). Elles rendent corapte des différences que présententles cartes des intensités raaximales de la Belgique, par défaut, et de laFrance.

Les réinterprétations proposées par ce rapport justifient, aprèscoup, le refus d'étendre la carte sismotectonique aux pays voisins, dans lamesure où leurs séismes influencent les intensités maximales en France onéclairent son cadre sismotectonique. A défaut de contrôles, faute de temps,cette extension aurait multiplié les erreurs monumentales, non seulement auNord et au Nord-Est, mais aussi ailleurs.

Accessoirement sont examinés trois séismes proches, mineurs, de lapremière moitié du XIXe siècle et dont l'un (1807) avait échappé aux catalo¬gues .

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ANNEXE AANNEXE A

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ANNEXE. A . COMPARAISON DES INTENSITES MAXIMALESPROPOSEES PAR AHORNER.VAN GILS ET AL (1975)ET LA CARTE SISMOTECTONIQUE 1977.

MONSo

NAMURo

MEZIERES

+ 4-*,*^*r

.J.

TREVES

LUXEMBOURGI

o ;

d̂';^ METZ

:2i

Y

AHORNERVAN GILS

CARTE S.T.

h-h + + + + +

ECHELLE. 1/2 500 000.

ANNEXE. A . COMPARAISON DES INTENSITES MAXIMALESPROPOSEES PAR AHORNER.VAN GILS ET AL (1975)ET LA CARTE SISMOTECTONIQUE 1977.

MONSo

NAMURo

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LUXEMBOURGI

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AHORNERVAN GILS

CARTE S.T.

h-h + + + + +

ECHELLE. 1/2 500 000.

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ANNEXE BANNEXE B

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ANNEXE. B . ESSAI DE REINTERPRETATION DU SEISME DE 1504

\ ST QUENTIN\ X

\

DORTMUND

Isoséistes de SIEBERG

Nouvelles suggestions figuratives

Enveloppe au S.W,

0 50 IOO km

ANNEXE. B . ESSAI DE REINTERPRETATION DU SEISME DE 1504

\ ST QUENTIN\ X

\

DORTMUND

Isoséistes de SIEBERG

Nouvelles suggestions figuratives

Enveloppe au S.W,

0 50 IOO km

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ANNEXE CANNEXE C

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ANNEXE. c. SEISME DU 18 SEPTEMBRE 1692 , MIGRATIONDE L' EPICENTRE.

COLOGNE-e

/' o y E) "^^ AlX. LA. CHAPELLE( BRUXELLES "^ rvxxxxwv,V TIRLEMONT o/^^^^\^ ' --^ LIEGE ^^^ 3)

\NAMUR \

Ojp. Rothé (Catalogue déportemental)

2) Von Gils

3) Nouvelle hypothèse d'aire épicentrole (représentation figurative)

. Aire >-"3Z]I d'après Sieberg (représentation figurative)

ECHELLE. 1/2 500 000.

ANNEXE. c. SEISME DU 18 SEPTEMBRE 1692 , MIGRATIONDE L' EPICENTRE.

COLOGNE-e

/' o y E) "^^ AlX. LA. CHAPELLE( BRUXELLES "^ rvxxxxwv,V TIRLEMONT o/^^^^\^ ' --^ LIEGE ^^^ 3)

\NAMUR \

Ojp. Rothé (Catalogue déportemental)

2) Von Gils

3) Nouvelle hypothèse d'aire épicentrole (représentation figurative)

. Aire >-"3Z]I d'après Sieberg (représentation figurative)

ECHELLE. 1/2 500 000.

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ANNEXE DANNEXE D

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t/l et^t/cu^ f (yv^c/%, c^Ccxxjl/uzotJ'iy ,

i-<^ \ rA^t~^Mf^ íí:/i7¿-Aíí>c 7 «-» 'A a>r^<,/d.:t/^^L

/p^nXiJ^d .vo^a/t UoJ^^" 'u't^^^^ r^w^ '-rtXiC:^-

Gvi^ A-e-Af^^ i/uufLC^ gu^t^c-^^ O-;^^'^

Annexe D - Notes d'un élève de l'école militaire de Mézièresau sujet du tremblement de terre du 18 février 1756

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Annexe D - Notes d'un élève de l'école militaire de Mézièresau sujet du tremblement de terre du 18 février 1756