1
13 RENCONTRE STAR NO. 1508 24 AU 30 NOVEMBRE 2013 WWW.STARPRESS.INFO «  Les conséquences sont très graves lorsqu’on com- met un tel sacrilège », explique Iqbal Karrimbac- cus, 48 ans, qui habite Port Louis. Cela fait 14 ans, qu’Iqbal arpente les rues pour ramasser les ordures de la ville. Depuis quelques années, il a remarqué lors de ces passages journaliers dans la région de Vallée des Prêtres et Cité Martial que les gens ont pris la fâcheuse habi- tude de mettre à la poubelle des vieux objets et des livres sacrés dont les pages sont déchirées. Son cœur saigne en s’apercevant avec quelle légèreté on traite le Coran et les livres islamiques. « Auparavant, je trouvais uniquement des livres islamiques puis au fil du temps cela a empiré. Je ra- massais des Qurans, des bibelots avec le nom du prophète et beaucoup de cadres avec le Surah Yaasin, Ayatalkoulsi, les 4 khoul, des versets avec de nombreuses valeurs », raconte-t- il. Iqbal qui est très croyant, s’est déjà adressé aux proprié- taires des poubelles. Mais il lui semble qu’il prêche dans un désert. « Les gens sont irresponsables. Je leur ai fait com- prendre la gravité de leurs actes et je leur ai dit à maintes re- prises de ne pas jeter ces objets-là car ils portent le nom d’Allah et du Prophète et nous devons ne pas commettre un acte aussi répréhensible. Ce sont les femmes en général qui sont les coupables, car elles font le ménage et la veille d’Eid, elles rem- placent les vieux cadres par des neufs sans pren- dre la peine de brûler ou d’enterrer ce qui porte le nom ou la parole d’Allah et du Prophète (pssl)», ajoute-t-il. En effet, malgré ses rappels à l’ordre, le nom- bre de cadres ramassés dans les poubelles ne cesse d’augmenter. Il arrive qu’Iqbal en ramasse plus de trois par mois. Le vieil homme se sent découragé et ne souhaite pas perdre son travail en persistant davantage. « J’ai fait mon devoir de bon musul- man mais ça ne sert à rien. Quand je vois ces cadres dans les ordures, cela me fend le cœur. J’ai des larmes aux yeux et je souffre beaucoup. Souvent je rentre à la maison avec au moins un objet qui porte le nom d’Allah », explique-t-il. Création d’une place pour Ibadaat Quand il rentre le soir chez lui après une dure journée de travail, il s’installe dans son sofa confortablement avec comme outils de travail, de la colle, un chiffon mouillé et du ruban adhésif (cellotape). « Je passe mes nuits à nettoyer et réparer tous ses objets cassés. Ensuite je les installe un par un dans ma salle de prière ». Iqbal Karrimbaccus n’a pas hésité à investir en achetant une vitrine et en aménageant une salle de prière. Il expose tous les objets ramassés et réparés dans cette salle de namaz. « Je les parfume d’attar et d’agarbati tous les jours. Ainsi je n’ai que des bénédictions car avant ma salle de prière était pratiquement vide et maintenant elle est rempli de doah ». Iqbal conseille aux gens ne désirant plus con- server leurs cadres de faire comme lui en créant une place pour ibadaat ou à défaut de les offrir à quelqu’un ou sinon de les remettre à des mas- jid ou des madrasas mais de ne pas les jeter à la poubelle. Vous pouvez aussi tout simplement les conserver dans une boîte dans un endroit propre. « Quand vous achetez un cadre, pensez que vous allez le garder toute votre vie. Ce n’est pas comme un vieux vêtement dont on se débar- rasse quand il n’est plus à la mode. Il faut prendre conscience de la valeur du nom d’Allah et de ces versets. Les gens doivent être plus responsables et réfléchir davantage », ajoute-t-il. A CITÉ MARTIAL ET VALLÉE-DES-PRÊTRES Des cadres coraniques dans les ordures Quran, livres islamiques, cadres, bibelots, versets du Qu’ran et le nom d’Allah ne sont plus respectés. Iqbal Karrimbac- cus, employé de nettoyage à la municipalité de Port Louis, l’a constaté de ses propres yeux. ¬ NUFAISAH MOSAHEB

A Cité Martial et Vallée des Prêtres - Des cadres coraniques dans les ordures

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Quran, livres islamiques, cadres, bibelots, versets du Qu’ran et le nom d’Allah ne sont plus respectés. Iqbal Karrimbaccus, employé de nettoyage à la municipalité de Port Louis, l’a constaté de ses propres yeux.

Citation preview

Page 1: A Cité Martial et Vallée des Prêtres - Des cadres coraniques dans les ordures

13

RENCONTRESTAR NO. 150824 AU 30 NOVEMBRE 2013WWW.STARPRESS. INFO

«  Les conséquences sont très graves lorsqu’on com-met un tel sacrilège  », explique Iqbal Karrimbac-cus, 48 ans, qui habite Port Louis. Cela fait 14 ans,

qu’Iqbal arpente les rues pour ramasser les ordures de la ville. Depuis quelques années, il a remarqué lors de ces passages journaliers dans la région de Vallée des Prêtres et Cité Martial que les gens ont pris la fâcheuse habi-tude de mettre à la poubelle des vieux objets et des livres sacrés dont les pages sont déchirées. Son cœur saigne en s’apercevant avec quelle légèreté on traite le Coran et les livres islamiques. « Auparavant, je trouvais uniquement des livres islamiques puis au fil du temps cela a empiré. Je ra-massais des Qurans, des bibelots avec le nom du prophète et beaucoup de cadres avec le Surah Yaasin, Ayatalkoulsi, les 4 khoul, des versets avec de nombreuses valeurs », raconte-t-il. Iqbal qui est très croyant, s’est déjà adressé aux proprié-taires des poubelles. Mais il lui semble qu’il prêche dans un désert. «  Les gens sont irresponsables. Je leur ai fait com-prendre la gravité de leurs actes et je leur ai dit à maintes re-prises de ne pas jeter ces objets-là car ils portent le nom d’Allah et du Prophète et nous devons ne pas commettre un acte aussi répréhensible. Ce sont les femmes en général qui sont les coupables, car elles font le ménage et la veille d’Eid, elles rem-placent les vieux cadres par des neufs sans pren-dre la peine de brûler ou d’enterrer ce qui porte le nom ou la parole d’Allah et du Prophète (pssl)», ajoute-t-il.

En effet, malgré ses rappels à l’ordre, le nom-bre de cadres ramassés dans les poubelles ne cesse d’augmenter. Il arrive qu’Iqbal en ramasse plus de trois par mois. Le vieil homme se sent découragé et ne souhaite pas perdre son travail

en persistant davantage. « J’ai fait mon devoir de bon musul-man mais ça ne sert à rien. Quand je vois ces cadres dans les ordures, cela me fend le cœur. J’ai des larmes aux yeux et je souffre beaucoup. Souvent je rentre à la maison avec au moins un objet qui porte le nom d’Allah », explique-t-il.

Création d’une place pour Ibadaat

Quand il rentre le soir chez lui après une dure journée de travail, il s’installe dans son sofa confortablement avec comme outils de travail, de la colle, un chiffon mouillé et du ruban adhésif (cellotape). «  Je passe mes nuits à nettoyer et réparer tous ses objets cassés. Ensuite je les installe un par un dans ma salle de prière ». Iqbal Karrimbaccus n’a pas hésité à investir en achetant une vitrine et en aménageant une salle de prière. Il expose tous les objets ramassés et réparés dans cette salle de namaz. «  Je les parfume d’attar et d’agarbati tous les jours. Ainsi je n’ai que des bénédictions car avant ma salle de prière était pratiquement vide et maintenant elle est rempli de doah ».

Iqbal conseille aux gens ne désirant plus con-server leurs cadres  de faire comme lui en créant une place pour ibadaat ou à défaut de les offrir à quelqu’un ou sinon de les remettre à des mas-jid ou des madrasas mais de ne pas les jeter à la poubelle. Vous pouvez aussi tout simplement les conserver dans une boîte dans un endroit propre. «  Quand vous achetez un cadre, pensez que vous allez le garder toute votre vie. Ce n’est pas comme un vieux vêtement dont on se débar-rasse quand il n’est plus à la mode. Il faut prendre conscience de la valeur du nom d’Allah et de ces versets. Les gens doivent être plus responsables et réfléchir davantage », ajoute-t-il.

A CITÉ MARTIAL ET VALLÉE-DES-PRÊTRES

Des cadres coraniquesdans les orduresQuran, livres islamiques, cadres, bibelots, versets du Qu’ran et le nom d’Allah ne sont plus respectés. Iqbal Karrimbac-cus, employé de nettoyage à la municipalité de Port Louis, l’a constaté de ses propres yeux. ¬ NUFAISAH MOSAHEB