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A la lueur des Ombres… Recueil de nouvelles fantastiques rédigées par les 4 ème B Année scolaire 2018-19 Collège Jean de la Fontaine Editions Aux Frontières du Réel

A la lueur des Ombres… · Soudain, le ciel s'obscurcit laissant apparaître des nuages de plus en plus nombreux et sombres, et une pluie glaçante tomba en trombe. La nuit inonda

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  • A la lueur des Ombres…

    Recueil de nouvelles fantastiques rédigées par les 4ème B

    Année scolaire 2018-19

    Collège Jean de la Fontaine

    Editions Aux Frontières du Réel

  • Préface « Le fantastique est un instrument d’optique qui corrige notre myopie. »

    François Livi, Préface au K de D.Buzzati, 1992

    Cette année l’atelier scientifique s’était donné pour objectif de construire des liens

    entre les disciplines autour d’un thème commun, la lumière. Analyser, raisonner… Découvrir et analyser les principales caractéristiques de la lumière en SVT et Physique Chimie. Il n'y a pas d'ombre sans lumière, ni de lumière sans ombre… Travailler sur les ombres et découvrir diverses techniques pour jouer avec la lumière, les ombres, les silhouettes en Arts Plastiques. Mener une réflexion autour de l’ombre et parvenir à la conclusion suivante : l'ombre fait partie de la réalité mais elle peut nous tromper. C'est une image seconde de la réalité, sur laquelle on peut jouer. Lire Lire et découvrir des extraits de nouvelles fantastiques de Maupassant, E.A Poe, T. Gautier, P. Mérimée et D. Buzzati… Lire et présenter un roman fantastique en créant sa propre émission littéraire… Lire encore et toujours… Photographier … Réaliser une série d’images photographiques représentant une ombre à la fois étrange et inquiétante. Réinvestir des connaissances et compétences développées dans les autres disciplines. Sélectionner et recadrer une photo, une ombre singulière, étrange, glaçante … et Ecrire S’approprier les cours de Français, se servir de ses lectures pour écrire. Respecter tous les codes du genre fantastique. Hésiter, douter… et entrer dans la lumière !

    Entrez donc dans un monde inquiétant, sombre, où les évidences n’en sont plus, où l’esprit rationnel est bien obligé de douter face aux événements étranges qui lui sont présentés…

    Bonne lecture à tous !

    Christine FERRANTE, Professeure de Français

  • SOMMAIRE

    1. L’homme et la Bête

    2. La montre à gousset

    3. La disparition

    4. Mystère en Auvergne

    5. La Montre du malheur

    6. L’histoire terrifiante de Grand-Père Richard

    7. Un rêve éveillé

    8. Une singulière glace

  • L’HOMME ET LA BETE

    1-La Bête

    Cette histoire s'est passée il y a quatre ans.

    Cette année-là, l'hiver était très rude malgré le soleil pesant de cette journée.

    Ayant besoin de bois pour chauffer ma demeure, j'étais parti en couper dans la forêt de sapins qui

    ornait la chaîne de montagne des Alpes.

    Armé de mon fusil de chasse et de ma hache, je cherchais un bel arbre robuste. Je trouvai d'abord,

    un sapin d'au moins dix mètres qui me chaufferait pour trois jours.

    Cette journée s'annonçait dure et éprouvante ; elle passa lentement mais j'arrivais maintenant à

    près de six arbres coupés, soit dix-huit jours chauffés, ce qui était bien.

    Soudain, le ciel s'obscurcit laissant apparaître des nuages de plus en plus nombreux et sombres, et

    une pluie glaçante tomba en trombe. La nuit inonda la forêt et je me trouvai vite frigorifié et

    épuisé.

    Je cherchai mon chemin, cependant la nuit était devenue noire et impénétrable. J'étais perdu …

    Un rugissement au loin, sûrement le vent, me glaça le sang. La pluie continuait à tomber et j'avais

    du mal à progresser à cause de la boue, mais surtout du froid qui engourdissait mes membres.

    J'eus alors des pensées lugubres, j'imaginai mon squelette, éloigné des regards, et mes os qui

    seraient balayés par tous les vents...sous la neige. Mon dernier souffle était proche, trop proche...

    Peut-être qu'un loup ramènerait mes os dans la grotte en face de moi... je divaguais... Soudain,

    mes yeux s'illuminèrent enfin !

    Une grotte ! Je vis une grotte !!! C'est alors qu'une étincelle d'espoir réanima mes membres

    engourdis. J'aurais un refuge pour la nuit. Je rentrai alors dans la grotte et fut soulagé mais aussi

    intrigué par la chaleur anormale qui y régnait malgré cette nuit glaciale.

    Des traces de brûlé teintaient les murs, comme si un énorme incendie avait pris dans cette grotte.

    Ces traces avaient des formes étranges et elles me donnèrent un frisson d'effroi. L'odeur de fumée

    y était aussi très présente.

    J'allumai un feu et m'allongeai en essayant de trouver une place confortable malgré le sol

    rocailleux de la grotte. Je réussis cependant à m'endormir, mais cela ne dura que quelques heures

    car la lune était à son apogée et projetait un éclat sinistre sur la forêt en contrebas.

    Lorsque soudain j'ouvris les yeux, je sursautai quand j'entendis un coup de tonnerre énorme qui

    réveilla des corbeaux perchés sur un arbre.

  • Je me mis à trembler, peu rassuré, allumai un bâton à l'aide du feu et allai explorer le fond de la

    grotte.

    Les traces de brûlé devenaient de plus en plus noires, et il faisait de plus en plus chaud. L'obscurité

    était presque totale malgré la lueur de la torche. Soudain un souffle brûlant éteignit ma torche. Je

    distinguai faiblement une

    énorme bête, bien trop grosse

    pour être un ours ou même un

    éléphant !

    Je tendis la main et sentis

    d'épaisses écailles.

    Cette chose ne pouvait pas

    être un serpent...Je regrettai

    soudain d'être resté dans le

    noir au fond de la grotte. Deux

    lumières incandescentes me

    foudroyèrent sur place. Ce

    n'était pas des lumières.

    C'étaient des yeux, des yeux

    provenant tout droit des

    Enfers !

    La bête tapie dans la grotte se

    mit à bouger, et je pris la fuite

    le plus vite possible. J'étais

    arrivé à la sortie mais le sol

    boueux de la pente paraissait

    très dangereux.

    La lune n'était plus apparente et il faisait atrocement sombre.

    Je scrutai la pénombre quand je tournai la tête pour regarder les murs, ce que je vis me glaça le

    sang. Les traces que j'avais aperçues, étaient en fait des formes humaines qui semblaient fuir. Je

    n'étais pas le premier à venir ici....

    Je me retournai pour vérifier si la chose était toujours présente. A ce moment, une flammèche

    s'alluma dans la grotte, et celle-ci se transforma en une boule de feu de ma taille.

    Un jet de flammes brûla mon t-shirt mais je réussis à esquiver une partie des flammes, ce qui me

    fit, alors perdre l'équilibre.

    Je dévalai la pente à une vitesse ahurissante mais je réussis à me mettre debout en bas de la

    descente et courus aussi vite que possible vers la forêt. Lorsque je me retournai, je vis une énorme

    ombre sortir de la grotte en volant et elle disparut à travers les arbres.

    Je m'arrêtais au bout de quelques minutes dans une clairière. Essoufflé, les sens en alerte, je

    regardai autour de moi et scrutai la pénombre.

  • Un bruit m'avertit, cependant La Bête n'aurait pas pu me suivre, peut-être était-ce un animal

    insomniaque ?

    Pendant un temps qui m'avait paru une éternité, tâchant de rassembler mes hypothèses, je

    n'entendis plus de bruits. Cette chose ne pouvait être un serpent, elle était bien trop grande !

    Cherchant toujours à percer ce secret, je finis par me dire que c'était sûrement une hallucination

    due à l'odeur de fumée de la grotte. Je retournai à la grotte et ramassai mon fusil, prêt à me

    défendre même si cela aurait été inutile contre la chose que j'avais vue.

    Mon feu était éteint, sans doute à cause d'une rafale de vent. J'en rallumai un autre ainsi qu'une

    torche. Prudent, le fusil et la torche levés, j'avançai lentement en éclairant le plus possible la

    grotte. Je fus soulagé quand j'aperçus le fond de la grotte ; la fumée me fit tourner la tête, alors je

    m'y installais à nouveau, mais je restai éveillé jusqu'à l'aube et rentrai chez moi soulagé d'avoir

    réussi à percer le mystère.

    2-La chasse

    Le soir même, à minuit, un terrible éclair me réveilla en sursaut. J'allais me rendormir quand

    j'entendis un rugissement monstrueux au loin. Je repensais à la nuit dernière, mais me rappelai

    que ce n'avait été que le fruit de mon imagination.

    Le lendemain, à mon réveil, des policiers et des pompiers roulaient en direction de l'hôpital. Je

    demandai à un passant pourquoi ce défilé, et ce qu'il me répondit m'effraya :

    "- Deux campeurs ont été retrouvés carbonisés dans une grotte des Alpes, à seulement deux

    kilomètres d'ici ! Les policiers tentent de découvrir ce qu'il s'est passé, mais cela est inexplicable.

    Des traces sur les murs ont pris la forme de leurs corps, comme si un jet de flammes les avait

    soufflés."

    Je remerciai ce passant, mes genoux se dérobèrent et je tombai à genoux. Ce que j'avais vu était

    donc vrai.

    La journée passait, et je n'étais plus sûr de mon hypothèse du matin. Peut-être que ces campeurs

    avaient allumé un feu mais qu'une rafale de vent avait d'un coup soufflé, en projetant une flamme

    vers les campeurs.

    Le soir, j'entendis encore ce rugissement, et le matin suivant, la même chose était arrivée, mis à

    part que ce n'était pas deux mais six campeurs carbonisés !

    Je filai vers la seule personne qui croirait mon récit : mon ami de longue date, Abraham

    Gadjegaumu, le meilleur chasseur de la région.

    Il m'accueillit comme toujours avec le sourire :

    "-Alaric Végéto ! As-tu besoin d'un chasseur ? ironisa-t-il.

    - Et bien, pour une fois oui, lui répondis-je.

    - Pour une fois ! Je t'écoute, assieds-toi mon ami.

    -Tu vas certainement me prendre pour un fou, mais je crois avoir vu la chose qui a carbonisé les

    personnes dont on parle. Une chose énorme, une sorte de serpent géant.

  • Je lui contai mes aventures, et il me fixait gravement.

    - Me crois-tu ?

    - Et bien, cela est dur à croire, mais je suis toujours prêt à aider mes amis, surtout pour chasser !"

    Abraham me rejoignit en fin d'après-midi, accompagné de son éternel fusil et d'un mouton.

    Nous nous mîmes en route et une fois arrivé, Abraham attacha le mouton en bas de la grotte et

    nous nous installâmes dans des buissons juste en face.

    Vers minuit, une énorme masse sortit de la grotte. La lune éclaira et nous vîmes alors des griffes

    capables de trancher un rocher d'un seul coup et un bras musclé de la taille d'un tronc.

    J'échangeai un bref coup d’œil avec mon ami et une ombre s'envola... elle atterrit auprès du

    mouton. Un nuage passa devant la lune et tout devint noir.

    Quand la lune revint, le mouton avait disparu.

    Abraham me chuchotait que le poison présent dans le mouton ne tarderait pas à affaiblir la chose,

    qui reviendrait alors dans sa grotte.

    Mon ami, était un véritable génie de la chasse. Je fixai le ciel empli de noirs nuages. J'allai enfin

    abattre mes démons !

    L'excitation de la chasse me faisait trembler mais Abraham posa une main sur mon épaule. J'étais

    rassuré et prêt à chasser. La chose venue des Enfers atterrit en douceur à l'entrée de la grotte et y

    rentra.

    Mon ami me prêta un masque à gaz que j'enfilais rapidement. Il lança une bombe dont je ne

    connaissais pas l'utilité, et une fumée verdâtre sortit de la grotte.

    L'odeur me parvint et même avec le masque à gaz mes yeux me piquaient.

    Puis, la chose sortit, chancelante et étourdie ; à ce moment, je sentis mon ami se crisper. Je

    devinai que cette "bombe" devait tuer l'animal, mais cette chose était trop résistante.

    Elle nous regarda attentivement et je lus dans son regard une flamme de colère et de vengeance.

    Elle se mit à avancer vers nous très vite, et nous courûmes en direction de la clairière.

    Nous étions tapis, le silence était total, malgré nos respirations haletantes. Nos fusils étaient prêts,

    nous étions à l'affût de tout bruit.

    C'est alors, que la chose venue du ciel se jeta sur nous et je n'eus même pas le temps de tirer que

    le haut du corps de mon ami était enfermé dans de puissants crocs.

    Je lâchai un cri d'effroi et eus le souffle coupé mais réussi quand même à tirer une balle dans l’œil

    de mon ennemi.

    Quelque chose me frappa le ventre d'une puissance phénoménale et m'envoya dans la forêt. Je

    fus projeté à des centaines de mètres....

    Je tâtai le sol et ne trouvai pas mon fusil. C'est alors que la chose cracha un jet de flammes

    puissant, et je vis que la forêt brûlait.

  • Je pris la fuite, privé de défense. Je courus le plus vite possible, fatigué mais déterminé. Je

    trébuchai sur une branche et m'étalais de tout mon long, une douleur me traversa la jambe.

    Autour de moi, la forêt brûlait toujours, et je ne pouvais me lever. Le feu m'encerclait et la bête se

    posa en face de moi. J'en distinguais seulement les contours : des ailes puissantes, des bras de la

    taille d'un tronc, des cornes et une gueule énorme.

    Cette chose faisait au moins cinq mètres. Elle me fixait sans bouger.

    Soudain, elle ouvrit sa gueule et un jet de flammes en sortit.

    3-Une impression de déjà-vu

    Je me réveillai en sursaut, au moment où un éclair déchirait le ciel. ...

    Ce moment m'inspira une impression de déjà-vu. Je regardai la forêt intacte. Elle était belle et

    verdoyante. De grands arbres majestueux s'élançaient et leurs cimes bougeaient

    majestueusement.

    Accablé de doutes, j'allumai une torche et me dirigeai vers le fond de la grotte. Il y avait bien sur

    les murs des traces noircies de fumées, il faisait chaud.... Mais elle était silencieuse et propre.

    J'entrepris de l'explorer et vis alors sur le sol des os et des écailles...

    Auteurs : Quentin M. - Thibaud G.- Yanis G. – Antoine J.