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A l’affiche Jean-Nicolas Piotrowski, dirigeant fondateur d’ITrust LE MENSUEL ÉCONOMIQUE DE MIDI-PYRÉNÉES N° 332 DÉCEMBRE 2015 Nacarat agence de design couleur N’PY améliorer l’hébergement dans les stations UNE CHIMIE DE PLUS EN PLUS VERTE LE MAGAZINE DU MEDEF EN MIDI-PYRÉNÉES D7140 6

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A l’affiche Jean-Nicolas Piotrowski, dirigeant fondateur d’ITrust

LE MENSUEL ÉCONOMIQUE DE MIDI-PYRÉNÉES N° 332 DÉCEMBRE 2015

Nacaratagence de design couleur

N’PY améliorer l’hébergement dans les stations

UNE CHIMIE DE PLUS EN PLUS VERTE

LE MAGAZINE DU MEDEF EN MIDI-PYRÉNÉES D7140 6

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3Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 2015

Pierre-Marie HANQUIEZ

Président du Medef de la Haute-Garonne

COP 21 : un souffle et un sens collectifs à notre action,qui mettent au coeur, l’homme et sa liberté de vivre !

L a conférence de Paris sur le climat consti-tue un évènement majeur pour nous tous.Le Medef a pris acte des conclusions du

GIEC sur la nécessité de limiter à la fin du sièclele réchauffement global à 2°C pour éviter que lechangement climatique ne prenne des propor-tions dangereuses et irréversibles.Nous appelons alors de nosvœux un accord internationalambitieux et robuste qui per-mette à tous les pays de s’en-gager. Pour nos entreprises, lechangement climatique estaussi une opportunité fantas-tique de créer de la crois-sance et des emplois.Pour exemple, les questionssuivantes évoquées lors du «Business and Cli-mate Summit» en Mai 2015, dans la perspectivede la COP 21 ouvrent le champ des possibles : • Comment la tarification du carbone peut-elledoper l’innovation, créer de nouveaux marchés,produits et services, réduire la consommationd’énergie, créer des emplois et orienterl’épargne ?• Comment la fixation d’une trajectoire d’émis-sions, mondiale et de long terme, lors de laCOP21 peut-elle mobiliser des investisseurs etaccélérer la transition vers une économie bascarbone ?

Avec nos filières d’excellence nous avons tousles atouts. La France est également bien placéeavec une production d’énergie électrique à fai-ble émission de CO2, de dioxyde de carbone.Nos entreprises, nos laboratoires, ont unegrande partie des solutions entre leurs mains. Dans ce numéro d’Entreprises Midi-Pyrénéesnotre dossier sur la chimie verte met en avant

des réalisations concrètes etinnovantes issues d’entre-prises et laboratoires locauxpour limiter les émissions deCO2. Il y a bien d’autres ini-tiatives en cours dans l’aéro-nautique et l’espace, lessystèmes embarqués, le bâ-timent, l’agriculture etl’agroalimentaire… qui illus-

trent notre capacité à agir.Le défi est immense à l’échelle de la planète.Mais il n’est probablement pas insurmontable. Nous allons le relever car nous ne voulons pasléguer à la jeunesse et aux générations qui sui-vront une «dette climatique».Alors que notre pays vit une période d’effroiet d’attaques sanguinaires, notre mobilisationpour le climat qui pourrait paraitre secondaire,procure un souffle et un sens collectifs à notreaction, y compris dans nos entreprises, qui mettent au cœur l’homme et sa liberté de vivre !

Pour nos entreprises le changement climatiqueest aussi une opportunitéfantastique de créer de

la croissance et des emplois.

Décembre 2015 ENTREPRISES MIDI-PYRENEES Le mensuel du Medef Haute-Garonne, Commission paritaire : 1215G87999 DIRECTION directeur de la publication : ChristopheDUQUEROIX REDACTION ET ABONNEMENTS 11 boulevard des Récollets, CS 97802 - Le Belvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 – Tél. : 05 61 14 42 00 Fax : 05 61 14 42 01 – www.entreprises-midipyrenees.com – [email protected] REDACTEUR EN CHEF Emma BAO – [email protected]

SECRETAIRE DE LA REDACTION Jean-Luc BENEDINI – [email protected] MAQUETTEAgnès VIDAL SAINT ANDRE REDACTEUR GRAPHISTE Sylvie POMIES COMITE DE REDACTIONRémi ALQUIER, Nadine ANTIPOT, Claude FONTANEAU, Martine Le GUENNEC, Mario MARTINEZ, Michel VIGIER RÉGIE PUBLICITAIRE Direction Commerciale Françoise RAYNAUD, 11 boulevard des Récollets, LeBelvédère – 6e étage, 31078 TOULOUSE CEDEX 4 Tél. : 05 61 14 42 13 – Fax : 05 61 14 42 01 – [email protected] IMPRIMERIE Imprimerie CHABRILLAC, 19 Chemin de la Garonne,31200 TOULOUSE ROUTAGE Actis-Media, 30 boulevard de Thibaud, 31100 TOULOUSE Dépôt légal à parution Abonnements : 1 an, 60 TTC © Entreprises Midi-Pyrénées 2015 ISSN 0755 - 6306

EDITORIAL

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Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 2015 5

SOMMAIREDécembre 2015 www.entreprises-midipyrenees.com

• La mutuelle santé obligatoire dans chaque entreprise : comment agir ?• Coup d’envoi de la 16e semaine Ecole-Entreprise chez Veolia Eau,

à l’usine de Ginestous-Garonne.• Hommage à un mandataire : André Burguion.

RésEAu MEDEf 31 32

© photo couverture N’PY : Aktaes - Matthieu Pinaud

3 COP 21 : un souffle et un sens collectifs à notre action, qui mettent au coeur, l’homme et sa liberté de vivre !

6 L’économie en bref.

12 Interview de Jean-Nicolas Piotrowski, diri-geant fondateur d’ITrust.

14 Eric Charpentier réenchante la banque !16 Christophe Vidal : faciliter l’économie nocturne.17 Jean-Marc Vesco : l’expertise de la Défense au

profit des entreprises.18 Soizic Boucault maîtrise les codes de la

couleur.

20 Le Cluster Chimie Verte.22 La MEPI positionnée à 100 % sur les 12

principes de la chimie verte.23 CIMV : le pétrole vert passe par Toulouse.26 AB7 Industries : le traitement des plantes à

base d’actifs naturels. 28 Méthanisation : le groupe Agri innove.29 Les plantes, source majeure de matière

première chez Pierre Fabre.

36 Les coopératives à l’offensive dans l’agroali-mentaire.

38 CityMeo renouvelle l’affichage dynamique.39 Tucana Engineering : 90 % de l’activité à

l’international.40 90 % des forfaits skieurs produits par les

nuités des stations de N’PY.41 Les 30 ans de la Balaguère.42 «Telemedicine Technologies» exporte son

savoir-faire.44 Ducs de Gascogne : vers un Fast-Food Gascon !45 Unooc : médicaments en ligne.45 Le pratical Guide to Toulouse/Midi-Pyrénées.46 L’informatisation du Conseil Régional

Languedoc-Roussillon.47 Feelobject : expert en fabrication additive.

48 L’Insa confie à Nanolike l’authentification de ses diplômes.

49 Procédures aux prud’hommes et dans l’entreprise : bon et mauvais formalisme.

50 Focus sur la conjoncture, l’immobilier, les ménages…

EDITORIAL

ACTUALITE

DOSSIER

METIERS

REssOuRCEs HUMAINES

A L’AffICHE

INDICATEuRs ECONOMIQUES

n° 332

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Les 60 cliniques de Midi-Pyrénées de la FHP, de laFédération de l’hospitalisation privée, ne décolè-rent pas contre la baisse des prestations annon-cées par l’Etat en 2016. Les tarifs ont déjà baisséces trois dernières années dont -2,5% en 2015(contre -1% dans le public), simultanément à unehausse des charges de 10% sur la période. Le pré-sident de la FHP Midi-Pyrénées, Frédéric sangui-gnol soulignait «l’étranglement financier desétablissements qui assurent en région, 50% de laprise en charge des patients avec seulement 25%de financement. Nous sommes revenus à la tarification de 2008 ! ». Ces professionnels réclament une répartitionplus équitable de l’effort de rigueur entre le secteur public et privé avec un différentiel de tarif de 30%. L’Etat ajusqu’à présent privilégié dans ses arbitrages le public au détriment des structures privés sans tenir compte dela réalité des coûts de revient. «Nous sommes arrivés au bout pour améliorer les organisations, réduire les coûts.Nous réclamons simplement de pouvoir travailler» relevait Dominique Pon, directeur de la Clinique Pasteur. Desétablissements annoncent des trésoreries négatives, des pertes de 1 M€, le report de projets, la suppression depostes… «C’est la première fois que toutes les cliniques se rassemblent» constatait Patrice Cohade, directeur dela Clinique de l’union. Chaque année les 60 cliniques de la région accueillent 800 000 patients, réalisent 60%de l’activité en cancérologie, 67% en chirurgie cardiaque, 56% des interventions chirurgicales… Elles emploient12 000 salariés, 2500 mèdecins avec un millier d’entreprises partenaires.

LES 60 CLINIQUES PRIVÉES DE MIDI-PYRÉNÉESau pied du mur face aux nouvelles baisses de tarifs !

SANTÉ / ESPACEA C T U A L I T É

Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 20156

Une première : toutes les cliniques rassemblées.

SANTÉ

HI-Lab à la Clinique Pasteur

La Clinique Pasteur lance le HI-Lab, une pla-teforme qui regroupe des projets innovantsd’hier, d’aujourd’hui et de demain (re-cherche médicale, incubation de startups,santé connectée…) réalisés en collabora-tion avec différents partenaires, La Poste,IHealth, Medinbox, Web100T, MHComm,ubleam, Hémolia…

Rapprochement entrePrévifrance et GRM

Les mutuelles Prévifrance (Toulouse-Agen)et GRM (Bourgogne) ont décidé d’engagerun rapprochement. «Les bons résultats en-registrés ces dernières années par nos deuxmutuelles démontrent qu’en matière de qua-lité de la protection sociale offerte aux as-surés, le niveau de performances l’emporte

sur la taille» expliquent les directeurs géné-raux de Prévifrance et GRM, Henry Mathonet Jean-Pierre Emorine. Prévifrance dégageun CA annuel de150 M€ pour un résultat netde 6, 4 M€ en 2014 avec plus de 360 salariés,250 000 adhérents en santé et 45 000 enprévoyance. GRM compte 55 000 adhérents,25 salariés, 27M€ de CA, 1,3M€ de résultat.Prévifrance envisage de proposer à d’autresmutuelles de se fédérer, afin de constituerune structure mutualiste de premier rang.

ESPACE

CLS rachète TRE

La filiale du Cnes, CLs, a racheté la sociétéitalienne TRE (Tele-Rilevamento Europa),spécialisée dans la mesure millimétriquedes déformations du sol par satellite radaravec un algorithme unique. CLs complèteson expertise, restant le leader mondialdans ce domaine après l’acquisition de la

société espagnole Altamira Information en2010. CLs vise les secteurs du pétrole, dugaz, des infrastructures, des mines et de lasurveillance environnementale. Avec l’ac-quisition de TRE, (40 employés pour 7 M€de chiffre d’affaires en 2015), CLs devientun groupe de près de 600 personnes dansle monde avec un chiffre d’affaires prévi-sionnel de l’ordre de 107 M€ en 2015. TREcomplète le réseau international de CLs quicouvre les 5 continents.

TAS gagne au Bangladesh

Thales Alenia space a signé un contrat avecla Commission de Réglementation des Té-lécommunications du Bangladesh pour laréalisation du satellite de télécommunica-tions Bangabandhu. Ce satellite est destinéà réduire la fracture numérique en fournis-sant des services de télédiffusion et decommunications sur les zones rurales,

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incluant de la télévision directe à travers lepays et sur les régions environnantes.

Airbus Defence and Space etNEOSAT

Airbus Defence and space a lancé le déve-loppement de sa nouvelle génération deplateformes de satellites de télécommuni-cations géostationnaires Eurostar Neo ensignant avec l’EsA et le Cnes, le contratphase C/D du programme NEOsAT. Le butest d’augmenter la capacité d’emport, ré-duire le temps de production, d’offrir desmodes de propulsion tout électrique, toutchimique ou hybride, des solutions de puis-sance et de contrôle thermique efficacespour tout type de mission jusqu'aux trèshautes puissances (charges utiles jusqu’à25 kW), des systèmes de contrôle simpli-fiant les opérations.

CLIMAT

Changement climatique en Midi-Pyrénées

La CCI Midi-Pyrénées a organisé des confé-rences-débats sur l’enjeu climatique dansla région et les solutions d’adaptation auprévisible changement climatique. Etaientprésents les collectivités locales commeToulouse Métropole, des PME impliquéesdans les technologies écologiques, des

climatologues. un diagnostic énergétiquede la région toulousaine a montré que latempérature moyenne à Toulouse a aug-menté de 1 degré en 30 ans, contre 0,8 de-gré en France. 46% de la consommationénergétique de la ville provient du transportet 35% des bâtiments. Le climat de la régionen 2100 sera celui de l’Andalousie d’au-jourd’hui. Devant ces constats et ces prévi-sions, les intervenants ont exposé lesmesures qu’il convient de prendre, pourd’une part réduire l’effet de pointe dû à l’ur-banisation importante et d’autre parts’adapter au réchauffement global. Citons,par exemple, l’augmentation des transportsen commun (troisième ligne de métro en2020, doublement de la ligne A), la réduc-tion de la consommation énergétique(éclairage public à reconnaissance deforme, système de chauffage par récupéra-tion de chaleur), la végétalisation, la créa-tion de réserves d’eau de pluie, la baisse dela culture du maïs.

FERROVIAIRE

Siège mondial du Val à Toulouse

«C’est à Toulouse que seront progressive-ment réunies les activités de recherche & dé-veloppement, d’ingénierie, de direction deprojets et de maintenance liées aux projetsclés en main de métros automatiques de lagamme Val, Cityval et Airval» indique EricCazeaux, directeur de la division mobility

de siemens France et CEO de l’activité Valsiemens. Les équipes aujourd’hui répartiesprincipalement entre Châtillon (92), Roubaix(59) et Colomiers (31) ont commencé à seregrouper depuis le 9 novembre à BassoCambo dans des locaux en cours de réamé-nagement.

AUTOMOBILE

Parmi les innovations du 26e salon de l’Auto

Cela fait partie des événements les plus po-pulaires de Toulouse. Cette édition n’a pasdéméritée en fréquentation en dépit de l’an-nulation des déplacements du public sco-laire (en relation avec les attentats de Paris).On notera que la filière automobile compteen Midi-Pyrénées 6000 entreprises dont(5736 dans les services), 35 000 salariés(dont 17 937 dans les services). Les indus-triels de l’automobile sont de plus en plusnombreux (190 entreprises dont 80 de spé-cialité), avec des savoir-faire clés dans lessystèmes embarqués, les capteurs, les sys-tèmes de contrôle moteur, le véhicule élec-trique, la mobilité… Côté distribution, onrecense 244 concessions employant 4950salariés. Président du Cluster Automotech,Jean-Luc Maté, a évoqué les axes de re-cherche comme le «zéro collision», l’exper-tise en matière d’électromobilité  ; dessolutions comme l’injecteur d’urée rendentle diesel plus propre. Actuellement sur le

Construction du bâtimentdédié à la médecine régénérative sur l’Oncopôlequi accueillera les équipes de l’Etablissement Français du sang.

ESPACE / CL IMAT / F ERROV IA IRE / AUTOMOBILEA C T U A L I T É

7Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 2015

Table ronde sur l’enjeu climatique pour le territoire etles stratégies d’adaptation.

La présentation du salon devant le véhicule EZIO

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site Francazal est testé un véhicule auto-nome de transport public. Il s’agit de l’EZ10de la société toulousaine Easymile, fruitd’une alliance entre Roboso et le groupeLigier.

NUMÉRIQUE

Adelyce, Synox Group et ValInformatique obtiennent le LabelCloud

Le CATLab (Comité d'Attribution du Label)a décerné à 3 nouvelles entreprises le LabelCloud. Il s’agit d’Adelyce pour son offreL'Atelier salarial (une application intuitivepour optimiser et piloter la masse salarialedédiée aux Collectivités Publiques), de sy-nox Group - pour l'offre soCloud (de sa fi-liale symexo proposant notamment desinfrastructures Cloud sécurisées dédiées àl'IoT), Val Informatique pour son offre Am-mon.ERP.Formation, (solutions de gestionde la formation pour organismes de forma-tion, établissements d'enseignement supé-rieur, DRH). Lancé en 2012, le référentiel duLabel Cloud mis au point par le cluster Digi-tal Place est porté par le réseau national desclusters numériques France iT.

Bertrand Serp préside d’OpenData France

Bertrand serp, vice-président de ToulouseMétropole en charge de l'économie numé-rique, a été réélu président de l'associationOpen Data France qui se dote d’un délégué

général. Elle contribue à la préparation dela loi «pour une République Numérique»d'Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargéedu numérique.

Sigfox offensive tous azimuts

sigfox et Glen Canyon Corporation, fournis-seur de solutions de comptage intelligentpour l'électricité, ont annoncé leur partena-riat stratégique avec l’ambition de connec-ter un million de compteurs en 2016. sigfoxet la Ville de san Francisco annoncent leurpartenariat pour connecter la capitale mon-diale de l’innovation au réseau sigfox. Ennovembre, sigfox et la Ville de san Fran-cisco ont organisé un hackathon proposantaux developpeurs et makers d’imaginer etde developper de nouveaux objets et ser-vices connecte s au reseau sigfox pourconcevoir une ville intelligente.

BTP

Groupe Betem : nouvellegouvernance

Le groupe Betem a modifié sa gouver-nance, Philippe Mercier devient PDG, pre-nant le relais de Vivian Peauger qui se retireaprès 26 ans à ce poste. Il cède le témoincomme l’a fait à son égard Alain Bittard, lefondateur de la société. Ce modèle de trans-mission préserve la culture d’entreprise et garantit sa stabilité. «La direction est force de proposition, le siège est un

incubateur d’idées au service des dirigeantspilotant les filiales» résume Philippe Mer-cier, ingénieur civil (option structure, di-plômé de l’Insa). Ce dernier est d’abordintervenu en support technique pour leCnes sur des chantiers toulousains et guya-nais, a collaboré au sein du cabinet CBITavant de rejoindre le Betem en 1998 au seinduquel il a gravi plusieurs échelons, occu-pant la fonction de DG pendant plus de 10ans. une nouvelle recrue, Bruno Marin a re-joint le groupe au titre de directeur général.Cet ingénieur a démarré la carrière chezBouygues puis a travaillé au sein du bureaud’études BEFs de 99 à 2015. Ce tandem a pour ambition de poursuivrela rupture technologique déjà engagée, deproposer une offre globale via l’expertisede ses différentes filiales (assistance à maîtrise d’ouvrage, montages financiers,transition énergétique, ingénierie de l’ex-ploitation et de la maintenance…). une branche Infrastructure vient d’êtrecréée pour opérer sur l’aménagement ur-bain (voirie, génie civil, infrastructures, ou-tils de transport, ouvrage d’art…).Poursuivant le déploiement à l’export, Be-tem a ouvert une filiale au Caméroum (Be-tem Cam) et noué un partenariat en Asie. Employant 200 salariés, le groupe réaliseracette année un CA de 19 M€.

Thales à Labège

MIDI 2i, filiale patrimoniale de la Caissed'épargne de Midi-Pyrénées, a réalisé lesnouveaux bureaux de Thales, construits par

NUMÉR IQUE / BTPA C T U A L I T É

Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 20158

La cérémonie d’attribution du label Cloud.

De g. à d. : Bruno Marin, dg et Phlippe Mercier, pdg.

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le promoteur Pitch Promotion en collabora-tion avec LCR Architectes. Elle va mobiliser18 entreprises locales (dont GBMP pour legros œuvre) et 180 personnes, pendant 18mois. Livré en octobre 2016, le site accueillerajusqu'à 600 collaborateurs des activités systèmes d'Information Critiques et Cyber-sécurité du groupe Thales. sur 20 000 m², leprojet comprend un immeuble de bureauxde 10 000 m², un restaurant d'entreprise de 1 345 m², un parking silo de 9 950 m².

IMMOBILIER

1re résidence livrée par Sagec

Le promoteur constructeur sagec a livré larésidence La Rotonde (94 logements), lepremier programme immobilier depuis saréimplantation en 2013 sur Midi-Pyrénées.L’agence de Toulouse est sous la responsa-bilité de Jean-Baptiste Guieu, entré dans legroupe en 1997. L’entité régionale est entrain de réaliser 170 logements sur2015/2016, envisage un rythme de 250/ansur les 5 années à venir.

INNOVATION

Incubateur : 7 nouvelles startup

Synaxys développe des modèles de cul-ture de cellules qui répliquent les propriétésdu système nerveux central et périphérique.Ces nouveaux tests toxicologiques et phar-macologiques vont permettre à l’industriepharmaceutique d’expérimenter les effetsde leurs molécules sur le système nerveuxcentral très tôt au cours des phases précli-niques. sophie Pautot, chercheuse à l’ITAVporte le projet. Ze-Watt propose une offrecomplète de recharge des véhicules élec-triques sur le lieu de travail, initié par EricGaigneux, ancien DAF chez Malet. Norimatoffre aux industriels (automobile, aéronau-tique, luxe…) la conception et la fabricationde pièces techniques à partir de poudre(céramique ou métallique). un projet de Ro-

IMMOB I L I ER / INNOVAT ION / EMPLO I - FORMAT ION / E-COMMERCEA C T U A L I T É

9Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 2015

main Epherre, issu du laboratoire CIRIMAT-CNRs. Via fabula propose une plateformeweb de création d’histoires numériquesimaginée par Bruno Marchesson, ancienresponsable produits à IntuiLab. Wefarmup.com est une plateforme web delocation de matériel agricole entre profes-sionnels portée par Laurent Bernède, agri-culteur et revendeur de matériel agricole.Rivages permet aux acteurs économiquessitués en bord de littoral d’intégrer l’ensem-ble des risques côtiers (érosion, submer-sion etc.) et de s’en prémunir. Rivages estdévelopé par Yves soufflet et ClémentMayet, issus de l’IRD (Institut de recherchepour le développement).Le projet Concertice soutenu par Engie, ap-porte aux Collectivités territoriales un ser-vice d’optimisation de la coordination destravaux de voirie, grâce à un système d’in-formation dédié, initié par Tristan Rigou,précédemment chargé de mission au seinde la délégation régionale de GRDF.

EMPLOI-FORMATION

Vaincre sa peur en avion

L’ENAC et Aeronewstv s’associent dans uneformation tous publics intitulée «vaincre sapeur en avion». Bien que le transport aériensoit le mode de transport le plus sûr (12 ac-cidents d’avions commerciaux ayant causédes décès en 2014, pour 38 millions de volsdans le monde), 25% des passagers éprou-vent de l’appréhension en prenant l’avion.La PME toulousaine Aeronewstv, 1re web tvgrand public dédiée à l’aéronautique, orga-nise depuis 2013 des sessions de formationd’une journée destinées aux «aviophobes»afin de leur permettre de surmonter leurpeur et de voyager plus sereinement enavion. 80% d’entre eux y parviennent aprèsavoir suivi ce stage. Aeronewstv a démarréune nouvelle collaboration avec l’ENACpour continuer cette formation dans les lo-caux de l’école. Cette formation peut rentrer

dans le cadre de la formation continue enentreprise.http://vaincre-sa-peur-en-avion.fr/

Adaptathon 2015 : 3 projetsprimés

Pour sa 1re édition l’Adaptathon a primé troisprojets. «Capa’Cité» est un jeu de sociétédestiné à aborder de façon ludique la pro-blématique du handicap. «Handi-exPAIr»est un portail numérique de mise en relationentre recruteurs et managers pour du par-tage d’expérience sur le sujet. «E5H» estune plateforme de dialogue anonyme exté-rieur à l’entreprise et accessible aux sala-riés. Le Club d’entreprises AmbitionToulouse Métropole a réuni plus de 100 per-sonnes chez TBs pour cette 1ère édition.Les 1er et 2e prix se sont vus doter d’un fi-nancement respectif de 5 000 et 2 000 eu-ros avec un accompagnement pour tous duClub d’entreprises.

E-COMMERCE

La relation client abordée par leCirvad

Thierry spencer, directeur associé de l’Aca-démie du service a présenté aux adhérentsdu Cirvad les différentes facettes de la rela-tion clients. Elle s’opère de plus en plussous le signe de l’hybridation, les clientsvoulant du digital dans le réel et du réeldans le digital. D’où la tendance à introduirede l’humain dans les écrans pour conseiller,

L’équipe Cirvad avec Thierry Spencer.

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prendre en charge une demande….Le clientsera aussi sans effort et de plus en plus exi-geant sur la qualité du service clients.

ALIMENTATION

Le fromager Xavier lance le PavéToulousain

Xavier, fromager affi-neur vient de lancerle Pavé Toulousain,le premier de lagamme « Cub X ». Ce produit innovantde forme cubique,vendu dans sa boiteen bois au prix d24,90€ a nécessité une longue mise aupoint. Il est fabriqué dans la ferme aveyron-naise d’Alain Mazars et affiné dans les cavesde Xavier. Le dirigeant François Bourgonprépare d’autres lancements dont un pro-duit à la forme d’une brique toulousaine. LaPME familiale fondée par Xavier Bourgonen 1976, a réalisé en 2014 un CA de 3,2 M€dont 50% à l’exportation. L’entreprise quiemploie 20 salariés est présente sur HongKong, le Japon, l’Espagne, l’Italie…

Gimm Traiteur contre legaspillage alimentaire

Gimm Traiteur s’est en-gagé à éviter de gaspillerles aliments non consom-més en distribuant lesrestes auprès d’associa-tions carritatives à traversson partenariat avec lasociété Eqosphère quifournit à la fois la forma-tion sur le processus de sélection des ali-ments, l’accès à la plateforme digitale demise en relation avec les associationsconventionnées locales qui organisent la

distribution . Les clients de Gimm Traiteur,qui s’est engagé pour démarrer sur 16 opé-rations de ramassage, peuvent déduire fis-calement ces dons en nature. un 1er

ramassage a été organisé après l’annulationd’évènements suite aux attentats de Parispour le compte de PureEvents et ERDF.Gimm Traiteur fait partie du réseau des Trai-teurs de France (175 M€, 3000 salariés) quia signé un pacte national sur le surplus ali-mentaire. Gérard Calvet, le pdg de Gimm trai-teur vient d’être élu à la présidence de ceréseau de traiteurs indépendants.

AÉRONAUTIQUE

Le Moyen-Orient : marchémajeur

La demande d’avions sur le Moyen Orientest estimée par Airbus à quelque 2 500avions passagers et cargo neufs sur les 20prochaines années. Le taux de croissance de l'aviation auMoyen-Orient grâce à des appareils telsque l'A380, l'A350 XWB, l'A330 et l'A330neoest très important. Plus de 90 pour cent dela population mondiale peut aujourd'hui seconnecter via le Moyen-Orient. L'aviationgénère au Moyen Orient deux millionsd'emplois et un PIB de 116 milliards de dol-lars. D'ici 2034, la flotte d'avions passagerset cargo du Moyen-Orient sera quasimentmultipliée par trois, passant de quelque 1100 en 2015 à plus de 2 950 d'ici 2034.

China Aviation : 30 A330 et 100A320La société chinoise CAs a signé un accordgénéral (GTA) avec Airbus portant sur l'ac-quisition de 30 appareils de la famille A330et 100 appareils de la famille A320. Cecontrat concernant les A330 vient confirmerl’engagement signé en juin 2015 et l’an-nonce de la création d’un Centre d'aména-gement commercial et de livraison A330

(C&DC) à Tianjin, à proximité de la chained’assemblage final et du centre de livraisonqui a déjà produit plus de 240 Airbus detype monocouloir. Airbus prévoit en Chine une demande dequelque 5 400 avions civils et avions cargoneufs. La flotte Airbus en service auprèsd'opérateurs chinois compte plus de 1 200appareils : environ 1 000 de la famille A320,160 de la famille A330, cinq A380, desavions cargo et des Airbus Corporate Jets.

ENTREPRENEURIAT

Open Innovation Day by AirFrance

Lors de l’Open Innovation day organisé à Toulouse, Air France a présenté les innovationsde plusieurs start-up donc la régionale del’étape à savoir ubleam. La PME toulou-saine a développé une carte d’embarque-ment en réalité augmentée. Parmi les autresprojets testés sur les lignes on peut citer unprogramme de divertissement à bord desvols. Par ailleurs, la compagnie propose àses membres du programme de fidélitéFlying Blue de faire don de leurs miles à desstartups ayant besoin de se déplacer pourvendre leurs technologies.

Les 10 ans de Réseau-Dirigeants.net

L’association  Reseau-Dirigeants.net a fêtéses 10 ans d’existence à la Cité de L’Espaceautour d’une conférence exceptionnelle sur

AL IMENTAT ION / AÉRONAUT IQUE / ENTREPRENEUR IAT

A C T U A L I T É

Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 201510

Gérard Calvet

Parmi les 4 projets nationaux sélectionnés, figurecelui de Ubleam

Page 11: A l’affiche Jean-Nicolas Piotrowski, dirigeant fondateur d

Mars 20|20 animée par   l’AstrophysicienMaurice sylvestre. Avec plusieurs événe-ments mensuels et annuels, RD.n réunit deschefs d’entreprise qui partagent les mêmesvaleurs humaines et qui sont soucieuxd’échanger et faire progresser leurs entre-prises et les hommes et les femmes qui lesaccompagnent. Pour en savoir plus  :www.reseau-dirigeants.net 

COMMUNICATION

Rencontre avec Malek A.Boukerchi

Le 15 janvier2016 à DiagoraLabège le Cabi-net Access Fi-nance organiseune rencontreavec Malek A. Boukerchi, conférencier enmanagement et ultra-runner de l’extrêmequi a réussi la performance de courir surune distance de 150 kms au coeur de l’An-tarctique. Access Finance, dirigé par Gillessimonneau, est spécialisé en restructura-tion de crédits et prêts immobiliers.

En bref…

sortie de Boudu, un nouveau magazine desociété qui raconte Toulouse et sa régiondifféremment… Dans la collection «Les maî-tres bâtisseurs de Toulouse», la sociétéd’édition Euro-Edit publie La dynastie Vi-rebent (4 générations de céramistes, bri-quetiers, architectes…) écrit par NellyDesseaux-They…

ARIÈGE

Biscuits du Moulin récompensée

Carole Marfaing qui dirige les Biscuits duMoulin, fabricant artisanal à sinsat enAriège, a remporté la 17e édition du concoursTalents BGE de la création d’entreprise.

Carole a bénéficié d’un parcours appro-fondi : test en couveuse BGE, accompagne-ment du projet, financement grâce au PrêtNacre à taux 0 et subvention AGEFIPH, suivide l’activité. Carole Marfaing est reconnuetravailleur handicapé.

GERS

Denjean Logistique à Lectoure

Denjean Logistique a ouvert un nouvel en-trepôt en Midi-Pyrénées adapté aux exi-gences du surgelé et du froid positif, de 2 à15°C. Basé à Lectoure, il offre sur 22.000 m2

une plateforme tri-température. Cet entrepôtvise les filières agro-alimentaires et viticoles,les distributeurs. Avec plus de 135.000 m2 d’entrepôts exploi-tés, Denjean Logistique, filiale du groupeDenjean, est l’un des principaux logisticiensdu Grand sud-Ouest et le leader en Midi-Py-rénées. son chiffre d’affaires de 14 M€ a dou-blé en 4 ans.

HAUTES-PYRÉNÉES

Alstom : centre de maintenance

Alstom Transport a inauguré son nouveaucentre régional de «Services» avec un ate-lier de réparation et la gestion de l’obsoles-cence, des plateformes de test, un espacede stockage, un magasin de pièces de re-change et des espaces de bureaux. Le site de Tarbes emploie près de 630 sala-riés dont 300 d’ingénieurs et cadres. C’estle centre mondial d’excellence d’AlstomTransport pour les systèmes de traction, les

modules de puissance et les appareillages.sa plateforme d’essais permet de réaliserdes essais pour la mise au point et la vali-dation des chaînes de traction, et de repro-duire les tensions caténaires de tous lesréseaux ferrés du monde.

TARN-ET-GARONNE

AuCoffre.com et Prooftag

La plateforme en ligne AuCoffre.com a inté-gré la technologie Code à Bulles™ de la so-ciété de Montauban Prooag dans deuxproduits. La Vera Max, une pièce d’un 10e

d’once d’or spécialement conçue pour êtrestockée chez soi et la Vera silver «Zanzi-bar», une pièce d’une once d’argent métal.L’intégration de cet élément de sécurité in-falsifiable et breveté, a conduit Prooag àmener des développements spécifiquesinédits.

TRANSPORT AÉRIEN

Un ATR 72-600 opéré depuisToulouse

HOP Air France vient de célébrer la mise enservice de l’ATR 72-600 au départ de Tou-louse pour rallier Marseille et Nice. LionelGuérin, directeur général délégué de lacompagnie et Patrick de Castelbajac, pré-sident exécutif d’ATR ont présenté à l’aéro-port Toulouse-Blagnac les avantages de cetappareil de 72 sièges qui remplace progres-sivement les ATR 72-500 du transporteuraérien. Hop Air France en a déjà 5 dans sa flotte.Avec 24 ATR en exploitation, c’est la 1re com-pagnie européenne à utiliser ce type d’aé-ronef, la 3e au plan mondial. Parmi les qualités de l’ATR 72-600, on no-tera un confort accru de la cabine, de plusgrands coffres à bagages, un cockpit fournipar Thalès et inspiré de l’A380… et bien sûrune économie en consommation énergé-tique qui fait le succès de l’avionneur.

COMMUNICAT ION / ARIÈGE / GERS / HAUTE-PYRÉNÉES / TARN-ET-GARONNE / TRANSPORT AÉRIENA C T U A L I T É

11Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 2015

Page 12: A l’affiche Jean-Nicolas Piotrowski, dirigeant fondateur d

L’interview

Jean-NicolasPiotrowski

Dirigeant fondateur d’ITrust

En termes de cyberattaques, Midi-Pyrénées est une cible de choix, la région seclassant au 3e rang européen. La présencede nombreux labora-toires de recherche, l’im-portance de la filière aérospatiale attirent denombreux aigrefins spécialisés dans le pillage des données. En fait, 100% des entre-prises sont victimes d’intrusions sur leurs systèmes d’information,estime Jean-Nicolas Piotrowski, le fondateurdirigeant d’ITrust, unedes premières PME positionnée dans l’édition de logiciels innovants dédiés à lacyber sécurité.

Afin de se prémunir, il nous dé-taille quelques mesures simples àmettre en place, des outils maisaussi des règles de bon sens. Et

pour garder une longueur d’avance sur leshackeurs, pas d’autre solution que d’investiren permanence dans la R&D car il fauttrouver de nouveaux algorithmes détectantet neutralisant les intrusions.

Lorsque vous avez créé votre société il y a 5ans, les chefs d’entreprise étaient-ils cons-cients de la vulnérabilité de leur systèmed’information et des risques encourus ?Il a fallu évangéliser, prêcher quelque tempsdans le vide avant que la cybersécurité nesoit devenue un enjeu national. Avec la re-crudescence des attaques des sites webfrançais début 2015, nous sommes de plusen plus sollicités. Il y a les entreprises quiont été frappées, celles qui veulent un diag-nostic pour évaluer leur niveau de sécuritéet celles qui décident de mettre en placeune solution pour se protéger.

L’actualité est jalonnée d’exemples d’ar-naques et de captation illicite de don-nées. C’est une pandémie ?La cybercriminalité revêt plusieurs formes.Parmi les plus connues, on peut lister

«l’attaque au président», l’«APT» menacepersistante avancée dont a été victime TV5Monde, les «malware» qui sont des virus in-détectables par les outils conventionnels, la«rançon ware» avec le chantage à la divul-gation des fichiers pillés. Le laboratoire La-bio, le site de rencontres adultères AshleyMadison en ont fait les frais. Je peux aussivous citer les cryptogiciels qui neutralisentvotre disque dur contre demande d’argent.Sur un des pièges les plus répandus, le phi-shing, nous sommes souvent amenés à in-tervenir à la demande des entreprises. Noussommes les seuls à proposer une offre d’an-tiphishing, simulant des attaques au seind’une société pour voir qui mord à l’hame-çon et sensibiliser ensuite les salariés à lavigilance.

En tant qu’expert de la question, quelsconseils vous donneriez aux entrepre-neurs ?Le premier geste c’est de faire une analysede risques. Il faut identifier quelles sont lesdonnées stratégiques et mettre en place unplan d’action pour les protéger. Il y a desmesures simples à prendre comme l’adop-tion d’un mot de passe consistant, la miseà jour des logiciels avec la correction desfailles et le cloisonnement entre activités

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sensibles et ordinaires. Sur notre site, nous avons élaboré un livreblanc téléchargeable avec le top 10 des failles qui représentent99 % des problèmes rencontrés. Sur le site de l’ANSSI, l’agencenationale de sécurité du système d’information, sont aussi dispo-nibles le 40 règles d’hygiène et sécurité avec les best practicesassociés.

Où sont basés les paradis des hackeurs ?En général, les cyberdélinquants opèrent en toute impunité dansdes territoires à la réglementation laxiste ou inexistante. Ils sontgénéralement basés en pays de l’Est, en Russie, au Brésil, aux Phi-lippines… 5 à 6 Etats sont proactifs en la matière, avec leurs mé-thodes spécifiques telle la Chine qui n’hésite pas à sous-traiter àdes hackeurs privés des missions de cyberespionnage.

face à l’ampleur du phénomène et l’ingéniosité des pirates,quelles solutions proposez-vous ? Au niveau de la prévention, nous avons conçu Ikare, un outil quiscanne la vulnérabilité des systèmes, détectant en continu les dé-faillances. Côté opérationnel, nous mettons sur le marché Revee-lium, un système qui a mobilisé 6 années de R&D. Nous l’avonsdéveloppé sur fonds propres au départ puis dans le cadre du projetcollaboratif Secure Virtual Cloud financé par le PIA(1). Ce logicielqui a une longueur d’avance sur la concurrence, effectue de l’ana-lyse comportementale en cybersécurité, permettant de détecterles signaux faibles précurseurs des attaques. Plébiscité par les pro-fessionnels, ce produit vient de recevoir le label France Cyberse-curity et le trophée du produit de l’année 2015 par les DSI.

Quelles sont vos perspectives de croissance ?Avec Reveelium, nous accélérons notre déploiement à l’interna-tional. Nous avons installé un siège à New York et ouvert un bureauà Colombus. Notre activité double tous les ans, en 2015 nousavons réalisé 2 M€ de revenus. Nous finalisons une augmentationde capital pour financer notre croissance, une autre levée de fondsconséquente est déjà en préparation en 2016.

Votre priorité du moment ?Réunir suffisamment de fonds pour industrialiser Reveelium et dif-fuser le produit à l’international. Nous avons déjà conclu un accordde distribution sur l’Europe avec EBRC, filiale de Post Luxembourg.Des négociations sont en cours aux USA et en Asie. Nous

Le logiciel Reveelium détecte les signaux faibles précurseurs des attaques.

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continuons à investir dans la re-cherche afin de mettre au point de nou-veaux algorithmes renforçant l’impact deReveelium.

En tant que PME innovante dans un do-maine devenu une cause mondiale, avez-vous bénéficié d’un accompagnement effi-cace de la part des développeurs publics ?La Région nous a apporté un bon soutien.En revanche, une des institutions finan-cières publiques qui a pour vocation d’aiderles entreprises est restée en retrait. C’estdéplorable car cela conduit les PME à s’ap-puyer sur des capitaux étrangers avec le

risque d’implanter ailleurs leur R&D et leurssièges sociaux.

Que représente votre filière en région ?Nous avons créé PRISSM, un Think tank dela sécurité et sûreté rattaché au cluster Di-gital Place et au pôle Aerospace Valley. Unesoixante d’entreprises y participent.Quelque 3500 professionnels travaillentdans ce secteur en Midi-Pyrénées. Près de5000 avec la nouvelle région.

Propos recueillis par Emma BAO

(1) : Programme d’investissements d’avenir

A RETENIR

Implantée à Labège, ITrust emploie25 personnes.

Axel Lemaire, secrétaire d’Etat encharge du numérique a remis à 17 en-treprises dont ITrust le label France Cy-bersecurity. La PME toulousaine aaussi reçu un trophée de la sécurité,décerné par les professionnels.

ITrust prépare un dossier dans lecadre du dispositif Rapid piloté par laDGA. La société se positionne par ail-leurs sur un projet H2020.

Par Emma BAO

Avec Payname, Eric Charpentier réenchante la banque !

Eric CharpentierFondateur dirigeant de Payname.

Avec Payname, Eric Charpentier bouscule les codes de labanque, fournissant aux particuliers des prestations gratuitescomme la sécurisation des transactions lors des achats en lignetype le «boncoin», la tenue d’un compte, l’utilisation à termed’une carte de paiement…

Au départ, la start-up fondée en2013 visait à faciliter les paie-ments entre particuliers pour lesservices à la personne. Puis l’en-

treprise a étendu sa cible à toutes les acti-vités, se positionnant comme une banqueen ligne collaborative, permettant à ses uti-lisateurs de reprendre le contrôle de leurargent. Sur la plateforme payname.fr, plu-

sieurs paiements de pair à pair (cagnotte,remboursement, service à la personne,loyers…) sont réalisables. Un des premiers usages, c’est donc l’inter-médiation à coût zéro pour garantir la fia-bilité des règlements sur le web entreparticuliers. L’argent versé par l’acheteurd’un bien transite par Payname qui le res-titue au vendeur un fois le colis réceptionnépar son destinataire. «Nous sommes entrain de développer une solution plus ra-pide, en interagissant dès que le bien ac-quis est entre les mains du transporteur/livreur» précise Eric Charpentier. Autour de cette mission gratuite d’encais-seur/liquidateur, des services payants sontproposés comme l’assistance juridique encas de litige (objet brisé…). D’autres sont enprojet (assurance de garantie, garantie fi-nancière…). Parallèlement à cette offre gracieuse réser-vée aux particuliers, la start-up a lancédeux produits pour les professionnels. Surle site Payname Plus, les associations, lescommerçants, les artisans disposent d’unepage dédiée à leurs paiements sécurisés.Pour les sites des e-commerçants et lesplaces de marché a été lancé le comptePayname API, un espace personnalisé

A 40 ans, Eric Charpentier en est à sa3ème création d’entreprise. Titulaired’une licence de chimie, il a complétéson cursus par un Master en Adminis-tration économique et sociale. Aprèsavoir travaillé dans une associationd’aide à domicile, il ouvre à 26 ans uneagence de services à la personne. Troisans après, il débute une nouvelle acti-vité à Muret, en développant un site devente en ligne de services de ménage.En 2013, il fonde Payname, révolution-nant ainsi les pratiques financières endépassant les limites de la banque.

ENTREPRENEUR DANS L’âME

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garantissant leurs transactions. Sur cesdeux applications bancaires, une commis-sion de 1,6% est prélevée sur chaque opé-ration, de quoi équilibrer le modèleéconomique de cet acteur des «FinTech».

Reconnu établissement de paiement niveau1, Payname accorde aux particuliers lepaiement en 3 fois sans frais. En 2016,Payname proposera sa propre carte ban-caire utilisable dans la vie courante. Sur le volet professionnel, de nouvellesfonctionnalités ont été introduites. Sur Pay-name Plus, les associations peuvent par

exemple recevoir des dons et cotisations,détenir prochainement la carte bancairePayname. «En tant que banque collabora-tive, nous rendons aisée la collecte d’argentpour financer des projets de proximité oucoup de cœur» complète Eric Charpentieren évoquant les futurs services qui émer-geront pour sécuriser l’économie de

Les Saint-Elixois ont été invités à choisir le nom de la rue qui accueillera le campus.

Par rapport aux banquesPayname a un agrément bancaire dé-livré par l’Autorité de contrôle pru-dentiel et de résolution (ACPR). Pourfonctionner, la start-up a besoin desinfrastructures financières classiquesqui laissent passer les transactions.Payname dispose donc au sein d’unebanque d’un compte de cantonne-ment où est entreposé l’argent desutilisateurs. Pour préserver son indépendance etsa ligne de démarcation, cette FinTech toulousaine ne compte aucunebanque dans son capital.

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Christophe Vidal : des solutions pour faciliter l’économiede la nuit toulousaine

Christophe Vidal ©Mathieu JosPrésident de Toulouse Nocturne.

Christophe Vidal a suscité tout une réflexion autour de la nuit àToulouse depuis trois ans à travers l’activité de l’associationToulouse Nocturne qui regroupe une centaine de bénévoles. Elle vise notamment à mettre en avant la diversité du monde dela nuit, à la fois les noctambules mais aussi tous ceux qui travaillent, en proposant des solutions pour améliorer la sécurité, le transport, le respect mutuel. Concilier la ville quidort, qui travaille, qui s’amuse !

Toulouse Nocturne est à l’origine dupremier guide de la prévention desrisques «Toulouse en mode nuit».Tiré à 100 000 exemplaires, distri-

bué en trois salves sur 2015 et 2016, il aété financé (60 k€) grâce aux entreprisespartenaires de l’association. On y trouve notamment des informationssur l’usage des stupéfiants, la consomma-tion d’alcool. Lors des élections munici-pales, Christophe Vidal avait sensibilisé lescandidats sur l’amélioration de l’offre detransport la nuit. Depuis le métro toulousainfonctionne jusqu’à 3 h du matin les ven-dredi et samedi et les parkings de VinciPark coûtent 5 € de 19h30 à 3 h du matin. Les professionnels des taxis, des VTC, sontsollicités pour aller plus loin en partenariatavec les discothèques. L’offre de transportcontinu la nuit à Londres, à Barcelone estcitée comme exemple. L’idée soutenue par les pouvoirs publics,l’UIMH, est de labelliser les établissementsqui jouent le jeu de la prévention et ont

signé la Charte de la vie nocturne. L’appeld’offres pour chiffrer le « Travail et Econo-mie la nuit à Toulouse Agglomération»(TENTA) vient d’être lancé par ToulouseNocturne et la mairie de Toulouse avec l’ap-pui d’un comité scientifique dont fait partiele Medef. A Paris, l’économie nocturneconcerne 600 000 travailleurs dont 80 000en restaurant pour 1 Md€ de CA. «Les don-nées serviront à améliorer les servicescomme les fréquences de transport, descrèches de nuit, l’éclairage…» relate Ch. Vi-dal. Toulouse Nocturne essaime ailleurs avec lacréation de Montpellier nocturne, à Greno-ble, à Paris. Après avoir contacté plusieursadministrations c’est le ministère des Af-faires Etrangères et du développement in-ternational qui a rebondi. Atout France va inclure la vie nocturnecomme un pôle d’excellence à la françaisedans son marketing. Ch. Vidal a reçu tousles candidats aux élections régionales. L’association a décerné en 2015 ses 2e

partage. Seule sur ce métier avec uneoffre aussi globale, la PME envisage àmoyen terme, la possibilité d’accorder desprêts, le produit manquant pour devenirune banque à part entière. Après avoir levé 5 M€ de fonds(1) dont 4 M€apportés par Maif Avenir, l’entreprise vaconforter sa vocation de banque en lignecollaborative en permettant à ses utilisa-teurs de reprendre la main sur ce qui leurappartient : «nous ne gagnons pas d’argentsur l’argent de nos utilisateurs, mais sur les

services que nous pouvons leur rendre»conclut le fondateur dirigeant de Paynamemobilisé sur le futur déménagement àSaint-Elix-le-Château. La construction d’uncampus de 600 m2 a démarré, ce site ouvertà l’écosystème local, dynamisera tout le village.

(1) : Le groupe Dépêche du Midi, la BPI, ont apporté leur

soutien à cette start-up qui a bénéficié aussi de l’appui

de la Région.

A RETENIR

Effectifs : 25 personnes avec les pro-fils suivants : 1/3 d’ingénieurs et déve-loppeurs informatiques, 1/3 desjuristes, droit des finances, 1/3 en mar-keting commercial, relation clients.

30 recrutements d’ici 2016, 100 col-laborateurs dans 3 ans

1 M€ investi dans le futur bâtiment.Ce dernier sera équipé d’un espace devisioconférence, d’un studio photo,d’une cuisine, d’une salle de sport (ou-verte aux habitants), d’un espace deco-working…

Par Jean-luc BÉNÉDINI

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Nocturnes en remettant des trophées auxacteurs de la nuit. Parmi les objectifs 2016,la préparation des 1res assises européennesde la nuit en juin prochain avec 21 métro-

poles françaises et européennes plus TelAviv, Sao Paulo. «Le but c’est d’inciter les grandes métro-poles à intégrer le monde de la nuit dans

tous leurs projets». Ch. Vidal souhaite y as-socier le monde de l’entreprise. Entre 24het 5h du matin, 3,5 millions de personnestravaillent sur le territoire !

Jean-Marc Vesco : des Etats-Majors de la Défense à l’expertise au profit des entreprises

Par Jean-luc BÉNÉDINI

Jean-Marc Vesco a quitté son poste d’expert en stratégie d’influence auprès de l’Union Européenne et de l’OTAN, aprèsplus de vingt-cinq ans de carrière au ministère de la Défensepour créer en avril 2015 Augmenti, sa société de conseil aux entreprises.

Jean-Marc VescoFondateur d’Augmenti.

Diplômé de l’école spéciale militairede Saint-Cyr et IngénieurSup’Aero, il a occupé des postesélevés de commandement opéra-

tionnel et de responsabilité au sein des di-rections des systèmes d’information de laDéfense où il a mené des projets complexesen situation de crise que ce soit pour déli-vrer des services IT à forte valeur ajoutéeou pour obtenir des gains de performancesimportants à travers la restructuration desorganisations ou des processus.Aujourd’hui, c’est vers les entreprises, lesPME et ETI qui souhaitent accroître leurchiffre d’affaires sur les marchés des orga-nisations et des institutions internationalescomme l’OTAN, l’UE, l’ONU, et répondre à

leurs appels d’offres que JM. Vesco chercheà apporter son expertise et la connaissancede ces machines à décider complexes . «Ce sont la plupart du temps des organisa-tions aux processus transparents et objec-tifs où les entreprises françaises ont deréels atouts et avantages trop peu souventexploités. Les entreprises françaises hési-tent à investir ces marchés en comparaisonà des entreprises issues de pays européensayant une culture export forte doubléed’une parfaite maîtrise de la langue an-glaise, ou à des entreprises issues de payseuropéens ruinés par la crise et qui n’ontplus de marché intérieur.Or , le ticket d’entrée y étant très élevé entermes d’apprentissage, la plupart des so-ciétés européennes s’appuient sur des res-sources externes pour identifier les besoinsde ces organisations». Identifier et connaître les attentes des uti-lisateurs fait partie des services proposéspar la société de JM. Vesco qui s’appuie aubesoin sur un réseau à Bruxelles. Il a, d’ail-leurs, signé au nom de sa société descontrats cadres avec la NATO, Communica-tions and Information Agency (NCIA), laNATO Support Agency (NSPA). Parmi ces pre-miers clients figurent deux Pme, Khiplus, unesociété d’ingénierie parisienne et Sterela,l’électronicien de Pins-Justaret. JM Vesco atravaillé et est en contact avec Primus, lecluster défense de la CCI de Toulouse. Il a acquis une expérience rare en tant queprescripteur pour les systèmes de l’IT, lestechnologies de l’information à l’image detoute la chaîne nécessaire pour recueillirdes informations sur les théâtres d’opéra-tion militaires, les traiter et les disséminervers les utilisateurs.

Auditeur de la session nationale armement économie de défense de l’IHEDN, diplôméde sup’Aero, de l’Ecole spéciale militaire de st-Cyr et titulaire d’un DEs en ingénieried’affaires, JM. Vesco a débuté sa carrière à Toulouse en 1990 dans les premières uni-tés des forces spéciales de la division parachutiste comme responsable des télécom-munications. Il a notamment de 2002 à 2004, été intégré à l’équipe du projet Pléaidesdu Cnes en tant qu’ingénieur participant au développement du segment sol avec desenjeux financiers de l’ordre de 700 M€. Il a été responsable de déploiements en urgence en Afrique, au Moyen-Orient, dans les Balkans de 700 experts chargés dusoutien en télécommunication pour l’uE, la Défense, l’OTAN. Au sein de l’Opérateur deTélécommunication militaire de l’Ile de France entre 2008 et 2010, il dirigeait une unitéde 1800 personnes avec des enjeux financiers de l’ordre de 500 M€. Entre 2012 et2015, il a pour le compte de la France auprès de l’uE et l’OTAN, conseillé et coordonnéla stratégie d’influence et la diplomatie économique dans les domaines des systèmesd’informations et de télécommunications . JM Vesco s’est donné un nouveau défi en rejoignant la vie civile. un «grand saut» dans l’action concrète et l’économie de l’entreprise… finalement très proche de la vraie guerre.

SON PARCOURS PROfESSIONNEL

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«Dans les organisations internatio-nales les solutions de services qui collentaux besoins de l’utilisateur et/ou maîtrisant

le coût total de possession sont de plus enplus prisées» indique JM Vesco. Au sein desarmées il a été confronté à la conduite du

changement dans les équipes, au défi de laréduction des enveloppes budgétaires touten maintenant l’efficacité du service.

Par Emma BAO

Soizic Boucault : «Les couleurs portent un langage, desfonctions, des pouvoirs, notre agence Nacarat en maîtrise les codes»

L’équipe Nacarat, au centre Soizic Boucault. © Nacarat.

Les tendances couleurs àvenir ? «Le registre de la préciosité sera très présentavec des dorés aux nuancesrosées et cuivrées. La rareté,la subtilité des jeux de transparence serviront de filconducteur. Les effets métallisés perdureront» annonce Soizic Boucault, dirigeante avec 3 autres associées de Nacarat colordesign. Cette agence dedesign global experte encouleur vient de fêter ses 10 ans en présence de nombreux clients, prospectset partenaires. Intervenant sur deux volets, l’architec-

ture/patrimoine/paysage et l’identité visuelle/design produit/packaging, l’en-treprise est devenue une référence in-

ternationale avec des donneurs d’ordres detous secteurs d’activité. Des hôtels, des EH-PAD, des bureaux, des cabinets médicaux…les établissements accueillant du public ontpris en compte la dimension couleur et sonimpact psychologique et physiologique. Lalumière, les sensations dégagées par lesmatériaux… influencent la relation à l’es-pace, sa vision et perception. «Nous pou-vons faciliter le repérage et la circulation,créer des ambiances stimulantes ou apai-santes en fonction des objectifs visés» com-plète Soizic Boucault. Outre l’aménagement d’intérieur et la fonc-tion décorative, l’agence est souvent solli-citée par les marques, pour lesquelles elleconçoit une identité forte et globale (logo,charte graphique, déclinaisons sur les es-paces, la signalétique…). A titre d’exemple, les créateurs à New Yorkd’une école primaire privée à vocation internationale ont choisi Nacarat pour intervenir sur l’ensemble de ses compé-

tences(1). Les industriels recourent à cetteagence implantée à Toulouse et Annecypour disposer d’études tendance et définirdes gammes couleur applicables à leursproduits (revêtements décoratifs, parementde façade, électronique, cosmétique…). Descahiers d’inspiration couleurs et matériauxsont élaborés et utilisés par les spécialistesdes peintures (Akzo Nobel), de la terre cuite(Terreal), des enduits de façade (ParexLanko), de la menuiserie aluminium (Tech-nal)… L’agence œuvre souvent en collabo-ration avec les services de R&D desdonneurs d’ordres afin de prendre compteles contraintes techniques, caler les bonnes

Diplômée de l’Edhec, soizic Boucault aété consultante en stratégie-marketingpendant 10 ans avant de fonder en2005 Nacarat, sous l’impulsion de sabelle-sœur artiste plasticienne. si l’activité de conseil en couleur etdesign était peu connue en France, la société a rapidement acquis une notoriété nationale. soizic Boucaultn’est pas seule au pilotage de cetteagence. Avec trois autres associéescoloristes-designers, aux affinités complémentaires, ce quatuor de choccontinue à marquer des points, sur unterrain de jeu devenu international.

PARCOURS

A NOTER

Nacarat emploie une équipe de5 personnes

Organisme agréé de formationsur la couleur, la PME proposedes ateliers d’initiation ou de per-fectionnement tout le long de l’an-née.

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formulations, appréhender la résistancedans le temps des couleurs… Baccarat, Nature et Découverte (gammerandonnée), Sagem et Thomson (pour desmobiles) font aussi partie du portefeuilleclients tout comme la SNCF qui a revu sa si-gnalétique. L’agence compte aussi à son actif plusieursmarchés locaux. C’est elle qui a établi lacharte couleurs/matériaux de la ville deToulouse, dressant des recommandationsprésentées dans différents livrets pédago-giques et de communication. Toulouse Mé-tropole, Oppidea, le bailleur social HabitatToulouse sur de la rénovation de façades,Akerys…ont fait appel à cet expert couleurqui a apporté sa touche dans de nom-breuses villes françaises, sur l’ensemble oupartie de la cité (ZAC, places, parcs indus-triels à Grenoble, Lille…). Pour 2016, le car-net des commandes est bien garni. Dans lacosmétique haut de gamme, le suisse Re-deem vient de sélectionner la PME toulou-saine pour travailler sur les flacons etpackagings. Autre dossier d’actualité, le lan-cement pour Hagerty d’une ligne de produitsde soins pour les bijoux et les objets précieux. Une exposition mettant en avant

l’action conduite à Nîmes sur son secteursauvegardé est prévue en février prochain. Pour maintenir la croissance et doubler d’ici trois à cinq ans le CA (350 000€ en2015), Nacarat compte conforter sa positiond’acteur innovant sur une expertise de

niche et saisir également l’opportunité dudigital. Toujours sous le prisme de la cou-leur et du design.

(1) : concept d’aménagement, création de logo, de sup-

ports de communication…

Le métier design/couleur intéresse tous les secteurs d’activité. © Nacarat.

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La chimie verte : des initiativespour l’après pétrole, biosourcer ses approvisionnements

20 mois après le lancement du Cluster Chimie Verte par l’UIC Midi-Pyrénées, l’Union desIndustries Chimiques, la filière a plutôt bien travaillé. L’idée originelle est de maximiser leséchanges entre les entreprises et développer l’innovation. Parmi les premières actions figure un projet de gestion mutualisée des déchets animé par 8 entreprises. Les initiatives concrètes se multiplient pour trouver des alternatives au pétrole et biosour-cer ses matières premières, diminuer les consommations énergétiques, favoriser le recyclage des matériaux, réduire l’utilisation des produits toxiques… via des programmesde R & D. La chimie verte touche quasiment tous les secteurs, la cosmétique, la pharmacie,l’agriculture-agroalimentaire, les produits pour le BTP, la pyrotechnie mais aussi l’aéronautique et l’espace sur les aspects matériaux-traitement de surface, nouveau carburant… Une quarantaine d’entreprises participent au cluster, la chimie compte en région 140 acteurs et 5000 salariés, une cartographie variée avec des grandes entreprisesnationales ou internationales via des filiales et majoritairement des Pme régionales. Elles’appuie sur un réseau de compétences dans les laboratoires publics et privés, l’Ensiacet,l’Insa, TWB, Toulouse White Biotechnology…

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Cédric Cabanes, pdt du Cluster Chimie Verte accueille un représentant dela Corée du Sud.

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«La MEPI est positionnée à 100 % sur les 12 principes de la chimie verte» : Laurent Pichon,directeur généralLa plateforme technologiquede la MEPI, la Maison Européenne des ProcédésInnovants implantée surl’Ile du Ramier à Toulouseau sein de la zone indus-trielle de Safran-Héraklèsdéveloppe de nouveauxprocédés de fabrication deproduits chimiques pour sesclients, qui s’intègrent dansl’écosystème régional duCluster Chimie verte. Lesréacteurs testés par la MEPIvisent de multiples applica-tions de chimie fine pourl’industrie, la pharmacie, lacosmétologie… tant enFrance qu’à l’international.

Laurent Pichon, directeur général de la MEPI.

Quels sont les éléments qui vousrapprochent du cluster  ?Nous sommes positionnés à100% sur les 12 principes de la

Chimie verte avec nos procédés intensifiés.Nous limitons la pollution à la source carnos réacteurs consomment moins de réac-tifs, de solvants. On évite le gaspillaged’atomes. Les synthèses chimiques sontmoins toxiques en utilisant le plus possibledes matières premières d’origine naturelle. Les procédés intensifiés sont plus sûrs,nous travaillons avec des volumes 10 000fois plus petits que les procédés batch clas-siques à productivité équivalente ! On arriveparfois à supprimer les solvants utilisésdans les procédés initiaux à optimiser. Avec

des volumes plus faibles, les dépensesénergétiques se réduisent. Les matièrespremières peuvent être renouvelables parexemple en cosmétologie. Avec une meilleure maîtrise de la réactionchimique, nos procédés génèrent moinsd’impuretés, de points chauds dans le réac-teur. Au sein du cluster, la réutilisation dessous-produits par d’autres acteurs est unenjeu. En matière de catalyse, les résultatspubliés par la MEPI en 2009 montrent quela productivité des process intensifiés bio-catalysés peut être multipliée par 10. Noussommes en train de travailler avec un labo-ratoire toulousain, qui a mis au point un ca-talyseur révolutionnaire encore plusperformant avec nos procédés. Enfin nous

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«Projet de partenariat avec unlaboratoire toulousain, unindustriel et la MEPI pour

créer une usine du futur enrégion».

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allons intégrer le cycle de vie du produit ennous appuyant sur d’autres plateformescomplémentaires à la nôtre comme celled’IDEEL à Lyon ou GALA à Castres.

La Chimie verte peut-elle être compéti-tive ?A l’image d’un avion de ligne, les progrèsréalisés en informatique nous permettentde piloter nos procédés intensifiés auto-matiquement.. Nous avons des outils d’ana-lyse en temps réel des synthèses parinfrarouge, Raman, uV… Nos procédés mo-bilisent peu de main-d’œuvre, le ratio chiffred’affaires par employé progresse significa-tivement. C’est un moyen de réinvestir enFrance, de produire près des besoins en sé-curisant localement des approvisionne-ments, par exemple pour la fabrication demédicaments.

La MEPI s’est-elle tournée vers l’interna-tional ?Depuis un an, nous sommes sans doute laseule plateforme d’innovation en France quivit sans subvention, c’était l’objectif fixé parles fondateurs et l’Etat. Cela nous a conduitnotamment à chercher des clients à l’inter-national qui a représenté l’an dernier 15%de notre CA, près de 20% en 2015, et plusencore l’an prochain. Près de Barcelone, unde nos clients utilise nos procédés intensi-fiés pour fabriquer plusieurs tonnes par and’un intermédiaire pharmaceutique. Au sein de notre Eurorégion, Barcelone bé-néficie des atouts d’un grand port de com-merce avec un fort dynamisme industriel.En effet, son port constitue pour nous uneopportunité car de par l’accès à des ma-tières premières à coût compétitif, de nom-breux chimistes de spécialité ainsi que desgroupes pharmaceutiques familiaux s’ysont implantés . Les équipementiers lors dusalon ACHEMA 2015 à Francfort ontconstaté une augmentation des ventesd’outils productifs à base de procédéscontinus intensifiés. La rupture technologique est en marche,même si elle prendra encore du temps. LaMEPI vend des prestations techniques, desétudes économiques pour les industriels.Les transferts technologiques chez nosclients sont effectués par des intégrateurs.Nous utilisons du matériel mis à notre dis-position par l’INPT dont la convention vientd’être renouvelée.

Quel est l’impact de la MEPI dans la ré-gion ?Nous collaborons avec plusieurs industrielscomme Pierre Fabre, safran, sanofi, Agro-nutrition, Mersen-Boostec…. de nombreux

laboratoires, la plateforme GALA à Castresdédiée à la chimie des poudres, en aval desprocédés de la MEPI. Nous sommes mem-bres des pôles de compétitivité locaux Can-cer Bio santé et Agri sud-Ouest Innovation. Nous travaillons aujourd’hui sur un projetde partenariat avec un laboratoire toulou-sain et un industriel étranger, intéressé parnos procédés, qui est prêt à investir en ré-

gion toulousaine pour créer une usine dufutur. Il souhaite ainsi maintenir un lien étroitinteractif avec les développeurs de la tech-nologie pour assurer son développement,confirmant ainsi l’attractivité de l’écosys-tème toulousain pour les acteurs de la chi-mie à haute valeur ajoutée.

Jean-Luc BÉNÉDINI

Pétrole vert : Toulouse tient avecCIMV une perle pour industrialiser des produits biosourcés

La société toulousaine CIMV porte un procédé révolutionnaire dechimie verte avec la transformation de la biomasse, en pétrolevert pour fabriquer des carburants de seconde génération, dubioéthanol, de la pâte à papier, toute une série de produits servant à la fabrication de colles, d’adhésifs…. en utilisant 98%de la matière végétale. Le démonstrateur industriel qui servira àvalider auprès des clients le procédé fonctionnera courant 2017avec en ligne de mire la première usine de production à l’horizon 2020 en visant un marché mondial. Une alternative au pétrole.

Michel Delmas à l’origine du projet né au sein del’Ensiaciet

Ce ne sont finalement pas les Portesdu Tarn qui accueilleront le dé-monstrateur industriel mais Com-mentry près de Montluçon sur le

site d’Adisseo. «Nous avons dû reposition-ner notre projet initial car le site tarnaisn’était pas compatible avec notre projet

industriel. Mais CIMV restera à Toulouse.Nous sommes en train de développer notreR & D. 25 collaborateurs travaillent cheznous dont une dizaine au sein du labora-toire de l’Ensaciet» mentionne Michel Del-mas, professeur à l’Ensaciet et actionnairede CIMV. Il est à l’origine de cette aventurescientifique avec la participation active deslaboratoires toulousains du LGC, le Labora-toire de génie chimique et du LIsBP, le Laboratoire d'ingénierie des systèmes bio-logiques et des procédés, les leaders dans leur domaine en France, tous

Trois produits extraits :A partir d’une tonne de résidusvégétaux non alimentaires traités par un procédé doux à environ 100°, le procédé ex-trait principalement 490 kg decellulose, 220 kg d’hémicellu-lose et 250 kg de Biolignine.

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membres de TWB, Toulouse White Bio-technology, présidé par Pierre Monsan(1). Les études visent les applications des pro-duits extraits de la biomasse. Créé en 1998,le projet de CIMV a déjà mobilisé une qua-rantaine de millions d’euros en R & D à tra-vers trois contrats européens, unecinquantaine de laboratoires et entre-prises, un pilote industriel. «Ces contrats eu-ropéens nous ont apporté la crédibiliténécessaire à l’international». Le procédé deCIMV permet de séparer la biomasse entrois familles de produits, la cellulose, l’hé-micellulose et les lignines. C’est avec ce 3e

composant de la biomasse que CIMVcreuse l’écart par rapport à la concurrence,«C’est notre molécule vedette». Dénommée Biolignine par CIMV qui en adéposé le brevet, elle détient le plus grandpotentiel commercial. Grâce à sa pureté,elle est directement utilisable par les indus-triels, en remplaçant les dérivés du pétrolepour produire des colles, des plastiques.La réduction des émissions de gaz à effetde serre est massive comparée aux pro-duits issus de la pétrochimie. Le marché mondial de ce nouveau produitbiosourcé est estimé à 100 millions detonnes/an avec un coût de revient low cost.A environ 1500 $ la tonne, elle vient par

exemple concurrencer le phénol dont leprix de marché oscille aujourd’hui entre1500 et 2000 $ la tonne. Les essais réalisésavec plusieurs industriels (producteur derésines phénoliques, des fabricants de pan-neaux de bois) lors du projet européen Biocore (2010-2014) piloté par CIMV ont permis de valider la Biolignine pourremplacer 70% du phénol. Pour l’éthanol, le

Usine pilote à Pomacle dans la Marne en service depuis 2007. Prochaine étape, un démonstrateur industiel !

Michel Delmas est professeur àToulouse à l’Ensaciet depuis 1982. Il a mené en parallèle une activitéde consultant pendant une ving-taine d’années auprès de sociétésinternationales. En 1998, il fonde laCIMV avec des actionnaires privésde tous horizons  qui soutiennentce projet ambitieux. « Nous sommespartis d’une feuille blanche. Notreambition c’est de réussir la premièretransformation de la matière végé-tale compétitive avec un prix du baril de pétrole à 50$» relate MichelDelmas. La baisse de l’or noir a misde nombreux projets concurrentsen difficulté mais pas CIMV, «le seulacteur à maîtriser la fourniture deBiolignine». M. Delmas est sereinquant à la capacité technique et financière de l’entreprise à mener leprojet au bout. Il peut compter surdes investisseurs de long terme,des particuliers qui ont misé leursdeniers sur l’innovation. un nou-velle levée de fonds d’une trentainede millions d’euros est en cours.

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Etapes depuis ladécouverte en 19971997 : découverte du procédéde séparation sans dégrada-tion des éléments de la bio-masse. 1998 : création de CIMV, tra-vaux en laboratoire et mise aupoint du procédé. 2007 : mise en service d’uneunité pilote permettant de trai-ter 50 kg/heure de biomasse.2010-2014 : participation auprojet européen Biocore avec24 entreprises et universitéspartenaires. 2016 : lancement du démons-trateur industriel : 1 tonne/heure de biomasse traitée.2020 : 1re usine, 50 tonnes/heure de biomasse traitée.

Le directeur de Rolkem àMourenxL’usine Rolkem de Mourenx,dans les Pyrénées-Atlantiques,fabrique de la résine phéno-lique à destination principale-ment du marché du bois. son directeur Patrick Palos indique «Dans le cadre de notrestratégie de développement,nous avons décidé de biosour-cer notre production en essayant petit à petit de remplacer les produits chimiques toxiques par des produits d’origine naturelle.Nous avons fait de multiples essais de R&D avec CIMV depuis plusieurs années, qui sesont révélés concluants. Nousarrivons en effet à des taux deremplacement du phénol d’ori-gine pétrolière très importants,de l’ordre de 50%, le démonstra-teur nous permettra d’avoir de laBiolignineTM en plus grandequantité, de façon à commencerà lancer le produit commerciale-ment. On va ainsi passer à unstade supérieur.»

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procédé permet d’obtenir 360 l d’éthanolpar tonne de biomasse contre 240l avec lestechnologies classiques, 75% de la bio-masse est transformable en bioéthanol.

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A partir de la paille : la cellulose (poudre grise), la lignine (poudre marron) et le «jus sucré».

Quant à la ressource, les matières végé-tales, elles sont abondantes. Tout type derésidu non alimentaire est compatiblecomme la paille de riz et de blé, les tiges demaïs, la bagasse de canne à sucre, le bois…En France le potentiel disponible se monteà 150 millions de tonnes provenant de l’agri-culture et de la forêt. CIMV est en contactavec de nombreux industriels dans lemonde dont des multinationales. La première usine devrait être lancée versles 2020 pour un investissement d’environ100 M€ l’unité. Elle traitera 50 tonnes /heurede biomasse en fournissant du bioéthanolet de la Biolignine. A cette échelle CIMV en-visage de licencier sa technologie protégéepar une dizaine de familles de brevets(300).

Jean-Luc BÉNÉDINI

(1) Pierre Monsan qui dans les années 1990 avait lancé

la société Bioeurope.

A partir de la biomasse.

La Biolignine remplace lepétrole pour :Les résines phénoliques (taux de substitution de 50 à 80% parrapport au phénol), les polyuréthanes(taux de substitution de 40 à 60% parrapport aux polyols), le noir de carbonepour les caoutchoucs (taux de substi-tution de 50 à 100%) et les résinesépoxy.

Démonstrateur : l’Europe met20M€ sur la tableL’Europe a retenu le projet 2G BIOPIC(2nd Generation Bioethanol productionbased on Organosolv Process at atmospherIc Conditions) parmi 15 dossiers concurrents en mettant 20 M€de subvention sur la table pour lancerle démonstrateur qui va mobiliser autotal près de 60 millions d’euros ! Leprogramme 2G BIOPIC réunit 6 parte-naires issus de 4 pays autour de CIMVavec Dyadic (Pays-Bas), Taurus(suède), le CRITT Bio-industries deToulouse, Rolkem, Toulouse White Biotechnology et BBEPP, Bio Base Eu-rope Pilot Plant (Belgique). Le démonstrateur traitera 24 tonnes debiomasse par jour en produisant par an700 tonnes de bioéthanol et 750tonnes de Biolignine.

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AB7 Industries : des microparticules spraya d’actifs naturels longue durée !Depuis plusieurs années,cette PME de la biochimie adéveloppé des produits deplus en plus verts que cesoit à usage domestique,vétérinaire ou cosmétique.

René Chelle, fondateur d’AB7 Industries.

AB7 Industries rafle chaque annéeplusieurs trophées couronnantles innovations ou le talent mana-gérial. une des expertises les plus

reconnues est la capacité à produire desdispositifs de diffusion sur support poly-mère, capables de diffuser dans le tempsdes essences naturelles ou autres molé-cules pour des applications variées. Du bra-celet antimoustiques aux colliers pouranimaux antiparasitaires en passant pardes dispositifs de bien-être et confort pourles humains, la palette est large.

Des molécules actives libérées par desmicroparticulesGardant depuis une trentaine d’années sapassion intacte pour les biotechnologies etles nouveaux procédés, René Chelle, le fon-dateur de cette entreprise familiale dont ilpartage le pilotage avec son fils Christophe,fait de l’agro-écologie un des moteurs de la

croissance pour les années à venir. En soloou via des programmes de R&D collabora-tifs, la société a bien avancé sur le volet re-cherche et pré-industrialisation. Ainsi, AB7 Industries s’est fortement impli-quée au sein d'un projet labellisé par le pôleAgri sud-Ouest Innovation porté par unegrosse ETI et auquel ont participé des la-boratoires (Inra, Cnrs, LCA). L’objectif étaitde mettre au point des antifongiques et desbiostimulants naturels et durables au ser-vice de la vigne, de l’arboriculture, du ma-raîchage… Pour lutter contre le mildiou, AB7a conçu des actifs emmagasinés dans desmicroparticules en polymère biodégrada-ble à pulvériser sur les feuilles. Ces micro-particules sprayables (ce support est conçuà partir de sous-produits végétaux) sont

EN CHIffRES

Le groupe AB7 emploie entre 110et 120 salariés

CA 2015 : 17 M€La R&D représente 10% du CA et

mobilise 18 personnes. La PMEs’est dotée d’une équipe pluridisci-plinaire avec des chimistes, biolo-gistes, pharmaciens, vétérinaires,entomologistes (l’entreprise entre-tient ses propres élevages), analyti-ciens, ingénieurs.

La société a ses propres départe-ments de brevets et de règlemen-taire.

Présence dans 40 paysLes spécialités vétérinaires etde soins humains s’exportentdans une quarantaine depays, AB7 Industries étant trèsbien implantée aux usA. Plusieurs laboratoires sollici-tent la PME toulousaine afinde mettre au point des dispo-sitifs médicaux innovants, àbase de polymères actifs. Le pôle soins de l'homme(produits de bien-être et deconfort) rencontre aussi deplus en plus de succès à l’international.

Un ballon de rugby pour piéger les ténébrions proliférant dans les élevages de poulets.

De la R&D avec lesgrandes coopérativesagricolesAB7 Industries conduit de laR&D avec ces grandes struc-tures et leurs filiales d'innova-tion. un des projets vise àlutter contre des insectes avecdes micro-organismes, en in-troduisant sur un support desactifs vivants comme les tri-chogrammes !

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bles pour les traitements des plantes à base

revêtues d’un film pour assurer l’adhérenceet canaliser la diffusion. Diffusé dans letemps, le traitement garde son efficacité surune période étendue. De plus, il a peu dedéperdition grâce au système de filmifica-tion. La solution, applicable sur toute laplante (les feuilles, le bois) est idéale pourles vergers, la vigne…sur le même principe,un travail est mené avec un grand groupeaméricain sur l’enrobage des semences. Le projet étant arrivé à terme il y a un an, laPme toulousaine et son partenaire indus-triel poursuivent leur collaboration pourmettre sur le marché un dispositif économi-quement viable. Par ailleurs, dans le cadre de H2020, AB7 in-dustries s’est positionnée sur l’appel à pro-jets Instrument PME. Baptisé Agro7, ledossier vise à finaliser d'une part les pro-duits de protection par pulvérisation ou en-robage de microparticules chargées enactifs naturels , d'autre part à finir de mettreau point les traitements protecteurs ou laprolifération in situ des micro-organismes

sélectionnés et promus directement sur laplante. L’objectif est de franchir l’étape dela production de ces nouveaux produits etleur homologation avant distribution.

Parier à nouveau sur les biotechnologiesau service de l’agro-écologieConvaincu que les bactéries auront un rôlegrandissant à jouer dans l’agriculture, RenéChelle va doter l’entreprise d’un départe-ment biotechnologies, un des ses premiersdomaines de prédilection. «J’ai démarré en1971 avec un produit pour l'épuration deseaux domestiques» rappelle-t-il. Des brevets d'origine vont être exploités,d’autres seront déposés. Parmi les innova-tions récentes, l’entreprise vient de lancerun procédé 100% biologique pour diminuerle degré d’alcool des vins, tout en préser-vant le bouquet. L’expertise acquise sur lesdispositifs de diffusion sur support polymères sera capitalisée, l’idée étant de

développer la fermentation sur des sup-ports solides assurant la captation et la pro-lifération in situ des bactéries.Pour conforter le déploiement à l’internatio-nal et gérer la montée en cadence de la pro-duction, AB7 Industries poursuit sesinvestissements. L’accompagnement du ré-seau des distributeurs sera consolidé avecde nouvelles ressources en commercial etmarketing. un laboratoire dédié à l’homme,à l’instar de celui de Deyme axé sur l’animalest à l'étude.

Emma BAO

Produits pour uneagriculture durable• microparticules actives sprayables servant de support etvecteur à des molécules activesnaturelles (stimulation des dé-fenses naturelles, répulsion desnuisibles, confusion sexuelle…) etsystèmes de pulvérisation avecprolifération in situ des micro-or-ganismes (protection bactérienne,antifongique…) ; • pièges servant de support et vecteur à des molécules modifiantle comportement des nuisibles(phéromones, kairomones, insecti-cides…) ou garnis de micro-orga-nismes (virus, champignons,entomopathogènes) ;• granulés actifs biodégradablesservant de support et vecteur à desmolécules actives (favorisant lacroissance, stimulant les défensesnaturelles, repoussant les nuisi-bles…), • fertilisants (support digestat, éléments nutritifs spécifiques…)• micro-organismes (renforcementbactéries fixatrices d’azote…)

Le projet neoramusavec une grosse ETILabellisé par Agri sud-OuestInnovation, ce projet vise à éliminer les souris et les ratsavec des méthodes prévuespour contrecarrer la capacitéd'adaptation de ces espèces.Les rongeurs sont soient re-poussés avec des répulsifs naturels soit piégés avec desodeurs les attirant.

Un ballon de rugbypour piéger lesténébrionsAvec Ovalie Innovation, struc-ture commune de R&D fondéepar les groupes coopératifsMaïsadour et Vivadour, AB7 Industries a mis au point unpiège en forme de ballon derugby pour capturer les téné-brions et ainsi déterminer ledegré d'infestation. Ces insectes qui prolifèrentdans les élevages de poulets,sont attirés par la compositionattractive contenue dans lepiège. Ils s’engouffrent dansun réseau de tubes prévuspour éviter le cheminement inverse.

Concernant les biotechnologies, l’idée est de développer la fermentation sur des supports solides.

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La méthanisation : le groupe Agriinnove avec une première référence AgriThane

L’unité de méthanisationinstallée à Montans dans leTarn par le groupe Agri sur sa plateforme de valorisation de matières végétales, fonctionne avecun nouveau procédé en voiesèche discontinue, une première en France. Latransformation de la matièreorganique en biogaz animeun moteur de cogénérationqui produit de l’électricitédepuis le 18 décembre 2014raccordée au réseau. Unepremière référence pour lamarque AgriThane.

Après la défaillance de ses fournis-seurs en 2013, Nicolas Dubous-quet, le dirigeant du groupe Agria réintégré en interne le dévelop-

pement du méthaniseur avec l’idée derrière derecycler le savoir-faire en le commercialisant.une équipe de 8 personnes dont trois ingé-nieurs (mécanique, bioprocédé et biolo-giste) a été mise en place. Presque un an

après le démarrage, les résultats sont pro-bants avec des bons ratios énergétiques. «Nous sommes au-delà des objectifs ini-tiaux de 50% en produisant 400 kWh d’élec-tricité soit 75% dès la première année. En2016, nous exploiterons 100% du méthani-seur en produisant 550 kWh». 10  000tonnes / an de résidus agricoles prochesalimentent le méthaniseur. Le retour sur in-vestissement est supérieur à dix ans.L’équipe d’AgriThane est en train de prépa-rer une version V2 d’AgriThane, plus indus-trialisée, capable de traiter des biodéchets.Avec cette référence, le groupe Agri s’estlancé dans la vente de méthaniseurs clé enmain. Quelques projets ont été chiffrés, 1 ou 2 devraient être signés l’an prochain.AgriThane table sur la construction de 4 à 5 unités par an sur le marché français et àl’export en visant les agriculteurs, les col-lectivités locales, les industriels.

EN CHIffRES

Groupe Agri : 70 salariés, 12M€ de CA en 2015

Activités :• Travaux publics, travaux de terrassement et traitement du solavec Agri Environnement etconception-vente de méthaniseurssous la marque AgriThane.• Travaux forestiers, d’entretien et activité de bois énergie avec Agri 2000.• Exploitation Agricole avec la

sCEA qui exploite également l’usinede méthanisation de Montans.• Vente de plaques forestières et

de bûches de bois densifiées surwww.mademoisellebuche.com

La voie sèche discontinueLa matière première agricole valori-sée n’est pas sous forme liquidemais solide avec 30% de matièresèche. Le processus est discontinuavec 4 digesteurs alimentés en dif-férés, chacun est mis en route septjours après le précédent. Le cyclede dégradation pour chaque diges-teur s’étale sur 28 jours. L’installationest gérée par une supervision pilo-table depuis un smartphone. Les atouts du procédé :Coût d’exploitation plus faible avecmoins de pièces mécaniques enmouvement.un problème biologique sur un di-gesteur ne paralyse pas l’exploita-tion des autres digesteurscontrairement aux procédés li-quides où la production peut s’arrê-ter pendant plusieurs mois enremettant en cause l’équilibre éco-nomique.

Conditionnement automatisé des bûches de bois.

La technologie développée en interne, à Montans : 4 digesteurs séparés alimentés en différé.

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Nicolas Dubousquet, dirigeant du Groupe Agri avec le stock de bûches de bois.

L’accompagnement et la formation permet-tront de rendre autonome l’exploitant duméthaniseur.  «Notre plateforme de Montans est un atoutnotamment pour les agriculteurs qui peu-vent s’approprier le process lors de visites,réaliser des tests avec leur matière première

Une économie circulaire à MontansLa plateforme de valorisation des matières végétales àMontans est un projet global qui mobilise 7 M€ d’investis-sement, 1,3 Meuros de subvention du Conseil régional etde l’Ademe, prêts bancaires de la BPO, du Crédit Agricole etla société Générale. C’est à la fois la méthanisation de10 000 t de matières végétales, la production d’électricité,de plaquettes forestières commercialisées pour les chauf-feries et de bûches de bois vendues aux particuliers, dedigestat pour l’exploitation agricole à la place d’engrais chimiques. La matière première issue de l’activité dugroupe Agri (résidus agricoles, sous-produits du bois) estentièrement valorisée.

pour mesurer son pouvoir méthanogène».Le projet AgriThane s’inscrit dans uncontexte favorable avec la loi de Transitionénergétique d’août 2015 qui prévoit 100 M€de subvention pour la méthanisation, leplan de 1000 méthaniseurs à la ferme, lesaides du Conseil régional Midi-Pyrénées.

Les circuits courts et l’économie circulairesont plébiscités. «Je crois beaucoup aux projets de territoireavec des approvisionnements courts, notreexemple est transposable ailleurs où l’on re-trouve des intrants similaires».

Jean-Luc BÉNÉDINI

Les plantes : une source majeure de ressources chezPierre FabreLes plantes constituent unesource majeure d’inspirationchez Pierre Fabre. Legroupe précise que plus de40% de son chiffre d’affairesprovient de principes actifsissus du végétal. Certaines marques comme A Derma, Klorane dépendentexclusivement de principesactifs tirés des plantes. En amont, le pôle Actifs Végétaux assure à la fois la R & D et la gestion des approvisionnements.

Champs de calendula cultivé dans le Tarn.

Pharmacien passionné de bota-nique, Pierre Fabre a démarré sonactivité pharmaceutique avec cemodèle il y a plus de cinquante ans.

Aujourd’hui  la  quasi-totalité  des grandsgroupes pharmaceutiques ont stoppé leurR & D sur les plantes supplantées notam-ment par les biotechnologies.

Chez Pierre Fabre, le fil n’est pas coupé,«Nous pensons qu’il y a toujours des élé-ments originaux à extraire des plantes» re-late Yves Barbin, directeur du Pôle ActifsVégétaux au sein de l’IRPF, l’Institut de re-cherche Pierre Fabre. Les experts du pôlevégétal, une trentaine de chercheurs sur lesite de l’Oncopole,  travaillent pour

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Une nouvelle compresse chirurgicale «vente»

une compresse chirurgicale innovante conçueavec l’appui scientifique du Laboratoire de Gé-nie Chimique (LGC) de l’INP Toulouse est com-mercialisée par sofradim Production, filiale duGroupe Medtronic. Issue des recherches en chi-mie verte, la nouvelle compresse est hémosta-tique, donc elle arrête le saignement des tissusqui suturent difficilement, et elle est biorésorba-ble : on peut donc la laisser sans danger à l’intérieur du corps humain. Cette nouvellecompresse ne contient aucune trace de produits chimiques. En substitution des sol-vants utilisés habituellement pour sa fabrication par  oxydation des tissus de cellulose,on utilise en effet du CO2 supercritique, c’est-à-dire sous haute pression.

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l’ensemble du groupe, sur les axes deR&D clés, la cancérologie, le système ner-veux central, la dermatologie et la cosmé-tologie, à la fois sur des axes propres ou dessujets cibles. Les stratégies de rechercheexploitent des approches multiples,comme le criblage à haut débit et en paral-lèle des études plus ciblées, en utilisant parexemple la modélisation moléculaire… Legroupe s’appuie également sur des exper-tises transversales (en pharmacologie,études cliniques, les aspects réglemen-taires, la formulation…). Pour mener ces études, les LaboratoiresPierre Fabre vont puiser dans leur banqued’échantillons qui comprend 16 500échantillons de plantes équivalent à desmillions de molécules. Elle sert à l’identifi-cation des principes actifs pour améliorerles traitements.   Pierre Fabre fait partie des rares entreprisesdotées d’un Conservatoire botanique. Im-planté à soual avec ses 1200 espèces vé-gétales dont 40% sont protégées, il est lepremier organisme privé à être agréé CITEs,la Convention sur le commerce internatio-nal des espèces de faune et de flore sau-vage menacées d’extinction. Parmi lesrécentes découvertes, celle de lacapacité antimicrobienne de la myrte sur lebiofilm. Cette propriété   est exploitée par lamarque Ducray qui l’a intégrée dans sonproduit contre l’acné, le Kéracnyl. Le pro-cessus entre le lancement des 1ers travauxet la mise sur le marché d’un produit dermo-cosmétique s’étale sur 3 à 5 ans, variant no-tamment selon l’ampleur de l’étude clinique.«Au final nous avons des produits actifs dequalité et sûrs». Tous les projets n'aboutissent pas. La ma-

tière première arrive de tous les continents.Certaines sont stratégiques comme la per-venche tropicale utilisée pour la fabricationdes anticancéreux, Navelbine et Javlor. Plu-sieurs centaines de tonnes par an de cetteplante livrée séchée sont fournies par deuxsources en Inde et à Madagascar. Dans cepays, la filiale de Pierre Fabre emploie surplace une cinquantaine de personnes dansle sud de l'île. «Aucun incident sur les vo-lumes ou la qualité ne s'est produit à ce jour.Nous surveillons tous les événements clima-tiques, comme les ouragans, qui pourraientperturber la supply chain».Le groupe produit une partie de ses plantesdans le Tarn avec sa filiale Pierre FabreAgronomie qui a le statut d’exploitant agri-cole. Elle fait travailler des prestataires agri-coles sur 200 ha de terres agricoles, 100%bio. sont notamment produits l’AvoineRhealba® à la base de tous les produits de

la marque A-Derma, du bleuet, du calen-dula, de la capucine, de l’hélichryse…bienadaptés à la région de production autourde Puylaurens, st-sulpice ou soual. Dans le

cadre de la rotation triennaledes cultures, des céréales etdes légumineuses sont égale-ment cultivées, puis vendues àla coopérative Agri Bio union.Le pôle Actifs végétaux dis-pose également d’une antenneen Chine depuis 14 ans, unpays où les plantes jouent tou-jours un rôle fondamental dansla pharmacopée. C’est à la foisun service de sourcing de ma-tières premières et de veillescientifique via de nombreuxpartenaires, dans les universi-tés et des structures privées. LaChine investit lourdement dansce domaine par exemple en in-jectant une trentaine de mil-

lions d’euros dans la création d’une zone deconservation du patrimoine génétique aujardin botanique de Canton.

Jean-Luc BÉNÉDINI

Toulouse White Biotechnology : 55 projets R&D, 11 brevetsToulouse White Biotechnology (TWB) est un démonstrateur pré-industriel dont l’objectif est d'accélérer le développement des biotechnologies industrielles en facilitant les échanges entre la recherche publique et l'industrie. sa vocation est decontribuer à l’essor d’une bio-économie fondée sur l'utilisation du carbone renouvela-ble, dans les domaines de la chimie, des matériaux et de l’énergie. Les résultats prévi-sionnels de TWB pour 2015 sont très prometteurs avec une croissance marquée dunombre de contrats de recherche industriels. En trois ans d’activité ils représentent unmontant cumulé estimé à 18 M€ à fin 2015. TWB est très avance sur le calendrier quifixe un objectif de 21,8M€ en 2019. L’ensemble des projets de recherche autofinancéset industriels, soit 55 projets au total, auront généré 11 brevets à fin 2015. Le résultatmajeur pour le démonstrateur pré-industriel en 2015 sera les premières retombées in-dustrielles des projets de recherche financés par TWB. Plusieurs d’entre eux sont envoie d’être valorisés par des partenaires industriels de TWB pour des applications etune start-up issue de l’un de ces projets doit très prochainement voir le jour. A l’hori-zon 2019, TWB s’installera dans 3500 m2 sur le campus de l’INsA Toulouse en se rap-prochant des équipes du Laboratoire d’Ingénierie des systèmes Biologiques et desProcédés (LIsB) de l’INsA Toulouse.

Les produits A.Derma à base d’avoine Rhealba® cultivée dans le Tarn.

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La mutuelle santé obligatoire danschaque entreprise : comment agir ?

Quels sont les avantages de ce nouveau régime ?soumis au libre arbitre de l’entreprise, l’anciensystème faisait partie des éléments de rémuné-ration substitutive. La nouvelle donne, préserveen grande partie l’intérêt fiscal et social. Les coti-sations versées continuent à être déductibles del’impôt sur les sociétés. La contribution em-ployeur est exonérée de charges sociales, pourles barèmes, mieux vaut que le contrat de santésoit responsable.

Quid des employeurs qui offriraient des garan-ties qui dépasseraient les plafonds du contrat«responsable» ?Les employeurs qui auraient mis en place desconditions qui seraient considérées hors cadre,et considérées par la loi comme trop «favorables»aux salariés seront pénalisés. Tout d’abord, unesurcote de 7% sera appliquée à la base. Mais plusencore, ils perdront l’avantage de la déduction dela cotisation. Malgré la possibilité de maintenirl’existant jusqu’en 2017, et face aux contraintes etaux risques associés, la mise en conformité s’im-pose au plus vite.

Que devient la portabilité ?Depuis 2014, le salarié continue à être couvertpendant 12 mois, une fois qu’il a quitté

Les employeurs proposent et les salariés disposent ! C’est ainsi qu’on pourrait résumer l’obligation faite aux entreprises d’établir un contrat de santé pour chaque employé à compter du1er janvier 2016.

entreprise, laquelle financera à 50% avec le sala-rié ce contrat de santé. Plusieurs cas de figurevont se présenter. L’entreprise peut décliner l’ac-cord de branche (il s’en signe un tous les deuxjours actuellement !) décidé dans la professionet l’appliquer. Elle peut aussi négocier un accordd’entreprise avec les représentants du personnelpour définir un socle de protection. Il peut aussis’agir d’une décision unilatérale de l’employeur(DuE). Quelle que soit la configuration, la démarche doitêtre formalisée chaque année. Le salarié notifieson refus ou acceptation. Il existe différents casde dispense d’affiliation (1). Ne rien faire ou mal faire c’est encourir un conten-tieux prud’homal, un contrôle uRssAF ou de l’Ins-pection du travail.

Quel contenu ?si on s’en tient aux minimas requis, les rembour-sements par poste seront inférieurs à ceux de laCMu. Il est vrai que le ticket d’entrée est bas (unevingtaine d’euros au total répartis entre le salariéet l’entreprise). Aussi, des surplus complémen-taires seront proposés dans le cadre de contratscollectifs, libre aux salariés d’y souscrire. Cesrenforts peuvent ou pas faire l’objet d’une parti-cipation financière de l’employeur.

Pour comprendre les en-jeux, le mode opéra-toire, les risques et lesopportunités liés à cette

mesure, le Medef de la Haute-Garonne a organisé une rencon-tre entre des chefs d’entreprisesoucieux d’approfondir ce sujetet des représentants/dirigeantsde mutuelles à savoir  : HenryMathon, directeur général dePrévifrance, Karine Noël, direc-trice d’Harmonie Mutuelle, Hé-lène soual, responsable desventes (marchés des entre-prises) au sein d’AG2R La Mon-diale, Emilie Lebard, du cabinetAssurinco, Jean-Pierre Pailhol,directeur de la mutuelle du Rem-part. Face à l’échéance qui seprofile, il est urgent de passer àl’action. 500  000 TPE et PMEn’ont encore pris aucune déci-sion en la matière. Celaconcerne 4 millions de salariés,10 millions de personnes à pro-téger ! Cette sécurisation voulue par legouvernement ne reflète pasune réalité alarmante. 93% de lapopulation bénéficie déjà d’unecoplémentaire santé. Aussi leterme «couverture pour tous»n’est pas des plus approprié.Mieux aurait valu afficher le slo-gan «une mutuelle santé obliga-toire dans chaque entreprise».Derrière cette décision du légis-lateur, se profile en fait un dés-engagement à terme de lasécurité sociale (confrontée àun déficit abyssal) pour s’ache-miner vers une quadrature deson financement (entreprise, sa-larié, mutuelle, assurance mala-die).

Comment passer à l’acte ?un panier minima de soins couverts va s’imposer à chaque

De g. à d : Pierre Albisson, Hélène Soual, Henry Mathon, Emilie Lebard, Karine Noël, Jean-Pierre Pailhol.

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Coup d’envoi de la 16e semaine Ecole-Entreprisechez Veolia Eau, à l’usine de Ginestous-Garonne

En préliminaire au coup d’envoi officiel de cette manifestationnationale déclinée dans les régions, Gilbert Bizien, directeur, aévoqué les nombreux métiers liés à l’eau que ce soit sur la dis-tribution, l’assainissement, la relation clientèle, la maintenancedes réseaux…. Les technologies numériques, les capteurs, lesbig data font partie des évolutions en cours et à venir. Quels quesoient les outils utilisés, l’homme mobilise son intelligence, sonsens critique, son esprit éclairé pour réagir à toute situation inat-tendue, remettre en question des données fournies par la ma-chine et déconnectées de la réalité… La formation, l’expérienceterrain préparent à tout cela. Concernant le site de traitement des eaux usées, la valorisationest omniprésente à tous les niveaux : transformation des bouesutilisées pour l’épandage agricole, le compostage (en les mé-langeants aux déchets verts), la production sur place de cha-leur… un projet de méthanisation est à l’étude pour franchir unnouveau palier. La biodiversité est aussi privilégiée, des auditsont été conduits avec le Muséum d’histoire naturelle car en lamatière, il faut faire preuve d’expertise (garder les arbres coupéspour offrir un habitat aux insectes, ne pas introduire des espècesmodifiant l’écosystème…). Travaillant sur du long terme, avec des choix à faire pour les 40à 70 ans à venir, Veolia Eau s’adapte au changement de donne,avec une tendance à la municipalisation de l’eau et le retour à larégie. Dans ce contexte, l’entreprise répond aux demandes mo-dulaires des collectivités locales, proposant ses différents sa-voir-faire bien identifiés en termes de prestation. Ouverte aupublic pour des visites guidées organisées par la société Ma-natour, l’usine de Ginestous-Garonne reçoit de nombreux sco-laires. Veolia Eau qui emploie sur place 450 salariés, disposeaussi de son propre campus à Tarbes pour former les futurs col-laborateurs.saluant l’engagement de cet opérateur mondial de l’eau en fa-veur du rapprochement école-entreprise, sylvie Petitjean, ad-ministrateur du Medef Midi-Pyrénées-Présidente FFP MP, arendu hommage aux Medef départementaux, aux branches pro-fessionnelles, à la CCI de Région, aux chefs d’établissement, auRectorat… à tous les acteurs qui oeuvrent pour la réussite decette opération qui permet de nouer et consolider des partena-riats, initier des contacts tout le long de l’année, développer l’es-prit d’entreprise chez les jeunes, promouvoir les formationstechniques et professionnelles.

Parmi les actions phares, on peut citer le concours «Raconte-moi l’entreprise»…Eric szmata, délégué académique aux formations profession-nelles initiale et continue, a insisté sur l’importance d’un resser-rement des liens entre l’école et l’entreprise pour anticiper lesnouveaux métiers. Non sans avoir souligné qu’une des missionsprincipales de l’Education Nationale est de former un citoyenéclairé ! Le thème choisi, le développement durable, met en exergue lesenjeux de l’accès à l’eau, à l’énergie, aux soins, à la mobilité… Infine, la minimisation de l’impact sur les ressources naturellescontribuera à préserver la planète. Le dialogue permanent entrel’école et les acteurs économiques aide à trouver la bonne adé-quation pour développer les compétences requises. L’usine dufutur, la fabrication additive, l’internet des objets sont des révo-lutions que doit intégrer l’Education Nationale, laquelle formedes générations avec des orientations à 20 ans. Pour donner toujours un plus grand retentissement à l’événe-ment, l’Ecole de journalistes de Toulouse a aussi mis ses étu-diants à contribution. un signe de plus de l’esprit d’ouverture qui prévaut bien au-delàde la semaine Ecole Entreprise.

Placée sous le signe du développement durable, cette 16e édition de la semaine Ecole-Entreprise a été lancée au sein de l’usine de Ginestous-Garonne de Veolia Eau. Compte tenu des attentats meurtriers survenus à Paris et des mesures de sécurité adoptées,les déplacements des collégiens et lycéens pour venir découvrir les entreprises sont reportés. Les interventions prévues par les professionnels au sein des établissements scolaires sontquant à elles maintenues.

Lancement officiel de la 16e semaine Ecole-Entreprise.

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l’entreprise. Cette garantieest financée par la solidarité, en-tre organismes assureurs quimutualisent la dépense répercu-tée sur l’ensemble des contrats.Ce sont ces organismes et nonl’entreprise qui veillent à la por-tabilité. un retraité aura le béné-fice de son ancien contratcollectif majoré avec la dispari-tion de la part employeur.Comme pour de nombreuxtextes de lois, subsiste une partd’interprétation qui différera se-lon les avocats ou conseillersconsultés. Face donc à des si-tuations spécifiques ou tous au-tres questionnements, le Medef31 se tient à la disposition deses adhérents.

(1) : Parmi les cas de dispense figurent :

le salarié déjà couvert par un contrat in-

dividuel, les ayants droit (couverts par les

conjoints), les CDD et contrats de mission

inférieurs à 12 mois, les apprentis, les

intérimaires, les bénéficiaires de la

CMUC et ACS.

ANDRÉ BURGUIONAndré Burguion est décédé accidentellement cet été à 77 ans. Il était, enComminges, un homme d’entreprise exemplaire et un représentant patro-nal particulièrement engagé.L’entreprise c’est d’abord l’Entreprise Cassagne, puis Cassagne Electricité-électricité, réseaux et terrassement- dont il sera secrétaire général, puisdirecteur général jusqu’à sa retraite en 2003. Il avait été recruté en 1969par Léon Cassagne avec lequel il a toujours été dans une proximité étroiteet permanente. Juriste et comptable, titulaire du DECs, il apporte sa ri-gueur de gestionnaire à la restructuration, à la pérennité, au développe-ment, à la diversification à travers les filiales de l’Entreprise Cassagne. Deplus, en 1984, André Burguion fonde la société Pyretherm –chauffage, plomberie, sanitaire, zin-guerie, couverture- dont il a été le gérant jusqu’à son départ à la retraite.Parallèlement, il représente les entreprises comme délégué consulaire, comme président natio-nal du sNsO (syndicat national du second œuvre). Il a été conseiller prud’homme employeur auconseil de saint-Gaudens de 1982 à sa mort.Il était une grande figure du conseil de saint-Gaudens, assumant avec conscience toutes lestâches de magistrat prud’homal. Respecté de tous, il a été de nombreuses années président dela section de l’encadrement, membre de la formation de référé. Il avait lui-même le plus grandrespect pour ses collègues, employeurs ou salariés, et pour le personnel du greffe. Il respectaitnaturellement les justiciables sachant traiter leurs affaires sans a priori et avec rigueur. Il étaitd’une ponctualité remarquable dans l’élaboration des décisions. Enfin, il n’a jamais cessé, de1982 à 2015, d’assister aux sessions de formation organisées pour les conseillers prud’hommesemployeurs. André Burguion était particulièrement soucieux du développement et de l’emploi dans le Com-minges. Il sut argumenter pour le maintien du conseil de prud’hommes de saint-Gaudens.André Burguion laisse le souvenir vivace d’un homme travailleur, rigoureux, courageux, honnêteayant un respect profond de la parole donnée.

HOMMAgE A UN MANDATAIRE

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MONMEDEF.COM

Le Medef vient de lancerune campagne de commu-nication en novembre pourfaire connaitre ce que peutapporter notre organisationprofessionnelle à tous lesentrepreneurs de France.

A RETENIR

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Les coopératives à l’offensivedans l’agroalimentaire pour accéder aux réseaux de distribution

Les 2/3 de l’activité des coopératives du Languedoc-Roussillon proviennent de la viticulture.

La future région sera l’un des plus grands territoires agri-coles français et le premier pour la viticulture. C’était le filconducteur de la dernière AG de Coop Midi-Pyrénées, la fé-dération des coopératives agricoles (7800 salariés, 5,3Md€de CA avec les filiales) appelée à fusionner avec son homo-logue Languedoc-Roussillon (13 000 salariés, 3Md€ de CApour les coop), organisée au Conseil régional. Les coopéra-tives mettent en avant leur outil agroalimentaire avec l’objec-tif de sortir de la guerre des prix imposés par la grandedistribution qui représente 75% du marché !Le triage automatisé des pommes chez Blue Whale dans

le Tarn-et-Garonne.

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«Il faut essayer de se différenciersur les marchés, en jouant laproximité, la qualité tout en res-tant dans les standards des prix

sans être naÏf dans un contexte de guerredes prix, de volatilité des prix des matièrespremières, de crise de confiance chez lesconsommateurs» relatait le secrétaire géné-ral de Coop de France Pascal Viné qui évo-quait un new deal avec la GMS. Unenouvelle campagne de communication na-tionale est organisée en décembre 2015pour valoriser les productions auprès dugrand public.

En Midi-Pyrénées plusieurs rencontres ci-blées ont été organisées en 2015, en par-tenariat avec l’ARIA (les entreprises privéesde l’agroalimentaire), entre les dirigeantsdes Pme et la distribution, avec Carrefoursur la plateforme logistique de Plaisance-du-Touch en janvier, Intermarché en juin,lors du salon «Auchan et Pme du Sud-Ouest  : les 1res rencontres régionales » enmars…Les 8 et 9 juin prochain se déroulerala 7e édition du salon Sud-Ouest Découverteoù 400 acheteurs vont rencontrer les en-treprises.

Sur le terrain, les acteurs se bougent.Exemple la coopérative aveyronnaise JeuneMontagne qui a investi 7 M€ ces 4 der-nières années regroupant 115 producteursadhérents, représentant 16 millions de li-tres de lait collectés en AOC, réalisant unCA de 20 M€, employant 120 salariés. Lafiliale de Vivadour, Volailles Fermiers a

ouvert 30 nouveaux bâtiments en 2014, 9en 2015, 18 en 2016, une quarantaineprévus sur 2017-2018. 4,2 millions depoulets pintades label rouge IGP du Gerssont élevés par 170 éleveurs avec 379 bâ-timents sur 144 000 m2. «Depuis 18 moisnous avons un partenariat exclusif avecCasino pour 1,2 million de poulets sans an-tibiotiques» indiquait Christian Laforêt deVivadour.

La filière bio est en pleine expansion. Sodiaal avec ses filiales NutriBio à Montau-ban et Yéo Frais à Toulouse, prévoit de col-lecter 25 millions de litres de lait bio

Bio : +20 % de conversion au1er trimestre 2015Au premier semestre 2015, plus de585 agriculteurs, soit 20% d’augmen-tation, se sont lancés dans le bio enMidi-Pyrénées. Le nombre de nou-veaux hectares convertis dépasse lar-gement les ratios des autres régions deFrance avec plus de 15 000 ha en2014 et plus de 37 000 ha en 2015.Midi-Pyrénées est la 1ère région fran-çaise en agriculture biologique entermes de surfaces (145 686 ha bio etconversion), la 2ème en nombre deproducteurs (2 933 exploitations) fin2014. La dotation FEADER à l’agricul-ture bio se monte à 65 millions d’ici2020.

Les défis de la future région• Peu de valeur ajoutée produite : lesaides de la Pac constituent l’essentieldes revenus agricoles.• L’augmentation des productions ex-portatrices. • La valorisation des circuits courts au-près de la GMS et de la restaurationcollective. • La pression foncière joue contre lesnouvelles installations agricoles.• L’environnement, l’eau, deviennentdes sujets stratégiques.• 45% de la future région est classéeen zone de montagne. Quid des marques Sud de France etBannière Sud-Ouest  ?

Les coopératives de lanouvelle région400 coopératives, 160 filiales, 13 610salariés, 6 Md€ de chiffre d’affairessoit 3Md€ environ pour chacune desdeux régions. Avec les filiales, le CA deCoop Midi-Pyrénées atteint 5,3 Md€.Les ¾ du CA de Languedoc-Roussillonproviennent de la vigne avec 220 coo-pératives allant de 5000 hectolitresjusqu’à 250 000 hectolitres, 18 000vignerons coopérateurs. C’est plus diversifié en Midi-Pyrénées avec lescéréales, la viande, le lait, les fruits etlégumes, le vin, les bois et forêts, le tabac….

DRAAf nouvelle région :Les 5000 fonctionnaires de la DRAAF,la Direction régionale de l’agriculture,l’agroalimentaire et de la forêt serontrépartis également sur Toulouse où siè-gera le directeur régional (services del’alimentation, la forêt-bois, les statis-tiques) et Montpellier (Agroalimentaire,France Agrimer, formation).

AGRICULTURE

De g. à d. : B. Calmette, pdt Coop Languedoc-Roussillon, V. Labarthe, vice-pdt du Conseil RégionalMidi-Pyrénées, P. Augier, Draaf Midi-Pyrénées et JP. Arcoutel, pdt de Coop Midi-Pyrénées.

Par Jean-Luc BÉNÉDINI

supplémentaire dans le Sud-Ouest. Au totalSodiaal envisage sur le territoire de collec-ter 100 millions de litre de lait bio pour at-teindre les 150 millions d’ici 2020 !

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Coop de France a obtenu que toutesles entreprises quelle que soit leur taillepuissent bénéficier des aides européennesFEADER aux investissements matériels desindustries agroalimentaires de première

transformation. Pour Midi-Pyrénées, cesaides représentent 1,307 milliard d’eurossur 2014-2020  ! Cela concerne à la fois lefinancement des bâtiments et équipementssoit 30% voire 40% des projets pour les

coopératives, les produits SIQO. La compé-titivité des outils est une donnée clé pour accéder aux réseaux de distribution,l’objectif numéro un des acteurs coopéra-tifs.

CityMeo donne une nouvelle impulsion à l’affichagedynamique

TICPar Emma BAO

L’équipe de CityMeo

«Nous avons la solution la plus simple du monde pour gérer desréseaux d’écrans» indique David Keribin, co-fondateur présidentde CityMeo. Les entreprises, les enseignes avec leurs boutiquesen propre, les franchisés, les régies de publicité, nombreux sontles clients qui plébiscitent l’outil conçu par cette start-up héber-gée au sein de l’IOT Valley.

La grande distribution a rapidementsaisi l’opportunité, Leclerc fait partiedes références. Boulanger pour sonsiège social de Lille a franchi le pas.

Les collectivités locales font aussi partie ducœur de cible. Une expérimentation est encours avec Toulouse Métropole pour en-voyer des informations aux mairies dequartier.

Les petits commerçants indépendants nesont pas en reste. Les trois fast-food à basede canard de l’enseigne Duckme ont adoptécette technologie qui contribue à boosterles ventes.

Un système simple à piloterA partir d’un mobile, d’une tablette ou

d’un ordinateur, on crée du contenu dyna-mique qui s’affichera sur l’ensemble dessupports numériques installés dans les ga-leries marchandes, les magasins, les hallsd’entrée, les salles d’accueil… Cela facilitela mise en avant des promotions, l’informa-tion temps réel, l’envoi de messages per-sonnalisés. Le client qui a choisi laplateforme web développée par CityMeopour gérer sa communication, envoie enquelques clics du texte, de la vidéo, des do-cuments PDF...Il sélectionne les terminauxconcernés, paramètre ses campagnes selonplusieurs critères (conditions météo, locali-sation géographique, dates et heures….).L’exploitation du logiciel est proposée enmode SaaS. Chacun des écrans est munid’un lecteur vidéo qui diffuse le contenu

multimédia. Ce player très compact, d’unecentaine de grammes, est assemblé dansles locaux de la PME toulousaine. Deux an-nées de R&D ont été nécessaires pour met-tre au point cette interface de gestion et sesalgorithmes intelligents en charge de laplanification des affichages.

Imaginer d’autres interactionsOutre l’animation à distance des parcs

d’écrans, d’autres interactions sont égale-ment possibles. En collaboration avec dessociétés de l’IOT Valley (Ubleam, Mobi Rider, France Pari, Ubigreen…), CityMeoentrevoit de nouveaux usages et fonction-nalités. Ainsi, un consommateur qui scanneun produit dans une surface de vente verraapparaître sur un écran des informationscomplémentaires. Concernant les parissportifs, l’évolution des cotes peut être miseen exergue en temps réel.

A NOTER

CityMeo a été créée en novembre2012

Effectifs : 9 personnesCA : 40 000 € en 2014, 200 000 €

fin 2015 !

un millier d’écrans devraient être connectés en 2016.

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Afficher publiquement les consommationsénergétiques d’un bâtiment est une ma-nière de suivre collectivement les perfor-mances, d’inciter aux comportementsvertueux. «Avec Axa, un de nos premiersclients, nous voulons pousser plus loin notresolution en donnant la possibilité aux as-surés d’activer sur un écran de l’info surmesure. Et ce en scannant un code avec

son smartphone» précise David Keribin. Surles événementiels, l’outil de CityMeos’avère des plus pertinents pour diffuser surécran des résultats en temps réel. Ce qui a été fait pour la nuit du Hack ou la courseorganisée lors des Innovation Days à La-bège.

Pour financer la croissance, une levée defonds (125 000 €) a été opérée début 2015.

Une autre est prévue en 2016. L’entreprisedouble de mois en mois le nombre de sup-ports numériques équipés. Commercialiséedepuis janvier 2014, l’offre monte en puis-sance, un millier d’écrans devraient êtreconnectés en 2016. Le déploiement à l’in-ternational fait partie des priorités.Quelques écrans pilotes sont déjà en coursde test aux USA, Liban, Danemark, Suisse.

TUCANA ENGINEERING : 90 % de l’activité àl’international

INGÉNIERIEPar Jean-Luc BÉNÉDINI

Galya BrovkoDirigeante de Tucana Ingeneering.

Créée en 2014 à Toulouse, Tucana Engineering France a rapidement trouvé ses clients, quelques-uns sur le territoiremais surtout à l’international. 90 % de l’activité provient des affaires conquises à l’export par sa dirigeante, Galya Brovko.

Cette entreprise cible à la fois lesmarchés de l’ingénierie dans l’aé-ronautique, l’automobile, les amé-nagements aéroportuaires et

l’énergie. Parmi les clients figurent, TAI (Turkish Ae-

rospace Industry), qui a confié à TucanaEngineering des études sur un avion d’en-traînement.

La Turquie a développé tout un savoir-faire aéronautique en travaillant sur plu-sieurs programmes militaires comme lefutur avion de chasse F-X, des hélicoptèresou un avion régional entre autres qui pour-raient déboucher à terme sur le lancementde projets à vocation militaire. «Nous avonsd’excellentes relations avec ce client» relateGalya Brovko.

Tucana Engineering est l’un principauxfournisseurs d’ECAR à Moscou, la filialed’Airbus, de Renault Nissan Avtovaz . Dansl’aéroportuaire, les ingénieurs de Tucanainterviennent au Turkménistan sur l’aéro-port Türkmenabat, participent à des projetsavec ADPI, EGIS AVIA.

Avec la fin des grands programmes aéro-nautiques, les activités d’ingénierie se fo-calisent sur la production avec laconception d’outillage par exemple pour legroupe Mécachrome, dans la programma-tion de centres d’usinage automatisés….Dans les modifications avions, Tucana réalise des modifications sur des hélicop-tères pour le compte de RTE, Réseau deTransport Electrique, sur des avions en Al-lemagne auprès de GDC, aux USA.

En Midi-Pyrénées, Tucana est intervenupour des études sur le capot moteur du Bu-sinova, le bus hybride de Safra, le construc-teur tarnais. L’entreprise emploie unedizaine de salariés en France, 450 au totaldans le monde, dont la plupart des ingé-nieurs sont basés en Ukraine et en Russie.«J’ai un contrôle en continu sur chaque af-faire pilotée par un chef de projet. On esttrès flexible et compétitif» résume GalyaBrovko. Elle a participé récemment au 2e fo-rum économique France-Arabie Saoudite àRyad. «Le potentiel est énorme… La Franceest le 3e investisseur dans ce pays et entre-tient des relations priviligiées depuis1975». L’international va rester la ligned’horizon de Tucana.

«C’est indispensable. J’ajoute que leFrance et ses entreprises ont beaucoupd’atouts pour gagner à l’export avec unetrès bonne image de marque. Encore faut-il comprendre les besoins et maîtriser lesoutils pour agir».

Les ingénieurs de Tucanainterviennent pour la

Turkish Aerospace Industry.

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«90 % des forfaits-skieurs produits par les nuitées» : He directeur général de Grand Tourmalet (Barèges- La Mongie)

TOURISME

Henri MauhouratDG de Grand Tourmalet.

«On a inversé le modèle, avant nous commissionnions les héber-geurs pour vendre les forfaits, maintenant nous les abonnons à n-py.com, notre place de marché» commente Henri Mauhourat, le directeur général de la station Grand Tourmalet Barèges-La Mongie, un des professionnels à l’origine il y a dix ans du regroupement des 8 stations de ski des Pyrénées autour de lamarque n-py.com.

En recoupant les données des clients,l’information clé est ressortie : «90%des forfaits skieurs sur les 600 000vendus sont produits par les nui-

tées». Seuls 10% proviennent d’acheteursà la journée, pour la plupart des locaux.Avec un tel taux de transformation, l’héber-gement est devenu la priorité des stationspour capter les clients.

Elles ont embauché du personnel dédiépour recruter de nouveaux prestataires,convaincre les agences immobilières, lespropriétaires d’hôtels, de gîtes, de cham-bres….

En parallèle, 300 k€ ont été investis dansla plateforme informatique. Toutes les dé-marches sont automatisées tant du côté des clients pour réserver et payer, son for-fait, la location du matériel, l’école de ski,

l’hébergement, que pour les reversementsaux prestataires. 18 000 lits sont proposéssur n-py.com par 550 prestataires. La pro-chaine étape c’est la qualification précisedes biens tout en incitant les propriétairesà les remettre à niveau. Un gros travail resteà faire. 1 à 3% des lits quittent le circuit decommercialisation chaque année, soit 20%tous les 10 ans.

Face à ces les «lits froids» en déshérence,N’Py avec EDF, le Crédit Agricole, SquareHabitat et Gleize Energie proposent une of-fre clé en main d’accompagnement et fi-nancement des travaux. Au GrandTourmalet, sur les deux vallées de Campanet Barèges, n-py.com propose 3500 litsavec 700 appartements, 3 hôtels, des ré-sidences de tourisme…, pour un potentielexistant de 26 000 lits.

n-py.com8 domaines skiables, avec Peyragudes,Piau-Engaly, Le Pic du Midi, Le GrandTourmalet, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette, La Pierre saint-Martin soit55% des pistes, 638 salariés, 50 M€ dechiffre d’affaires en 2014/2015, 18 000lits, 550 prestataires.

Le domaine de Grand Tourmalet côté Barèges.

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nry Mauhourat,

L’enjeu c’est de concurrencer les autresdestinations ski, les Alpes, l’Andorre et lessites comme AirBnB, avec un service com-plet en ligne. Grâce à Internet, ces stationsreprennent la main sur les réservations etleurs chiffres d’affaires. «Il y a un dyna-misme collectif porté par les domainesskiables» conclut H. Mauhourat.

Les principales nouveautés :Avec la carte N’Py Vacances vendue20€, les skieurs ne paient que lesjournées effectivement consomméespendant la semaine de ski. sur les domaines les investissementsont été limités à près de 8 M€ : créationd’espace free-style à Peyragudes qui aobtenu la certification IsO 5001 Mana-gement de l’énergie, nouvelle pistenoire au Grand Tourmalet côté Barèges, les nuits Freeride au Pic duMidi qui a noué un accord avec la Compagnie du Mont-Blanc sur un forfait de 4 jours en associant l’Aiguilledu Midi et les Grands Montets…. A Piau-Engaly, l’hôtel 3 étoiles les 4 Ours réouvre après une rénovationcomplète par le groupe Quatrès Hôtels.Dès 2016, Peyragudes prévoit de lancerla construction d’une télécabine entreLoudenvielle et la station pour un budget de 10M€. «La création del’Unité touristique nouvelle a été vali-dée, le plan de financement est monté,nous attendons le PC» indique le directeur de la station Laurent Garcia. Grand Tourmalet va investir une douzaine de millions d’euros en 2016dans le cadre de son programmeGrand Tourmalet 360 sur 7 ans de50M€. Les travaux portent sur remplacement du téléski du Pain-de-sucre et du télésiège de la Chapelle par un télésiège 4 places arrivant aux Petits-sapins face à La Mongie. A Barèges, le télésiège de la Piquette sera remplacé par un 4 places plus de la neige de culture.

Par Jean-Luc BÉNÉDINI Par Alexandra FOISSAC

LA BALAGUèRE : 30 ans dans levoyage à piedInstallée depuis 1985 dans une vallée des Hautes-Pyrénées, La Balaguère est aujourd’hui le 5e tour-opérateur d’aventurefrançais avec une spécialité : le voyage à pied. De l’idée initialeportée par une bande de copains à la success-story à 13.5 M€ dechiffre d’affaires, retour sur 30 ans d’une aventure entrepreneu-riale en Val d’Azun et sur les montagnes du monde entier.

Vincent FontvieilleDirecteur de la Balaguère

C’est au cœur du Val d’Azun, à Ar-rens-Marsous précisément, que LaBalaguère est née, portant le nomdu vent du sud local, cousin de

l’Autan, qui amène le sable du Sahara. Unlabel prédestiné ! Car si au départ, l’idéeétait de balader dans les Pyrénées, c’estmaintenant dans les montagnes et valléesdu monde entier que La Balaguère emmèneses clients, quelque 300 000 personnes,voyager à pied.

Mais il y a 30 ans, le concept, né dansl’esprit novateur de Vincent Fontvieille,alors propriétaire d’un gîte dans le village,était tout simplement de booster ses nui-tées en proposant aux touristes de décou-vrir les alentours en «all inclusive».Quelques tours du Val d’Azun plus tard, l’af-faire prend de l’ampleur, regroupantquelque 20 associés et amis, devenus, 30

ans plus tard, 40 à la tête d’une entreprisequi a généré 13.5 millions d’euros de chiffred’affaires en 2014. Créée sous forme d’as-sociation, l’aventure Balaguère a pris en1992 le statut de SA et enregistre au-jourd’hui, malgré des épisodes difficiles, unchiffre d’affaires en progression, ce quin’est pas usuel par temps de crise dans lesecteur du tourisme. Actuellement, La Ba-laguère emploie 35 salariés dans les Pyré-nées et 350 guides et accompagnateurspermanents ou saisonniers dans le monde.Et signe, même si son fondateur s’en dé-fend, une success-story ancrée au fin fondd’une vallée des Hautes-Pyrénées quiprouve qu’on peut innover et réussir mêmeéloigné des grandes métropoles et voies decommunication.

Des Pyrénées à l’Himalaya, de la randon-née aux balades à thème

Si les Pyrénées restent le fond de com-merce de La Balaguère (environ 45% desclients en nombre), la PME arrensoise pro-pose désormais près de 800 destinations etune offre démultipliée «en groupe accom-pagné», «en liberté», «en famille», ou encoreune sélection «neige & réveillons» ou «che-mins de Compostelle». Entreprise née d’unepassion pour la montagne et l’échange, LaBalaguère n’en a pas moins dû s’adapter àla demande des clients, qui dans les an-nées 90, n’ont plus voulu porter les sacs àdos et ont souhaité des hébergementsmoins «roots». Le voyagiste a également dûabandonner des destinations devenues àrisque, notamment en Afrique. «S’adapter,faire de la satisfaction du client une priorité,consolider notre indépendance et l’espritd’équipe des débuts restent nos fondamen-taux» affirme le fondateur qui réfléchit à latransmission, dans les 5 ans à venir, duflambeau. En attendant, La Balaguère pour-suit son chemin dans les montagnes du

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monde en testant toujours de nou-veaux concepts et marchés, la clientèle ha-bituelle étant très fidèle mais vieillissante.

Le Japon, l’Indonésie, l’Iran seront doncparmi les prochaines destinations phare,tandis que le marché britannique, friand de randonnées, est courtisé depuis peu. Ladiversification est aussi à l’honneur dans la

façon de voyager avec La Balaguère by bikeou encore les randonnées à thème : bien-être, aquarelle, philo, gastro…

Cet hiver dans les Pyrénées, la raquetterimera donc avec balnéo ou tapas, tandisque le séjour Cadaquès-Collioure avec laMéditerranée en toile de fond reste unbest-seller indémodable. A La Balaguère,

même si on parcourt la Cappadoce, le Cap-Vert, la Sierra Nevada, l’Annapurna ou leGR20, la passion des Pyrénées reste intacteet l’ambiance de cette entreprise pascomme les autres celle d’une bande de co-pains en tenue de montagne. Le vent de lavallée n’a pas faibli 30 ans après !

Par Emma BAO

SANTÉ

«TELEMEDICINE TECHNOLOGIES» exporte sonsavoir-faire sur les systèmes d’information hospitaliersPositionnée sur plusieurssegments liés à la e-santé etdéployée à l’international,«Telemedicine Technologies»enregistre depuis sa création en 2000, une croissance régulière de l’activité. La PME fondée parYoani Matsakis, un ancien de l’équipe MEDES, a développé Cleanweb, unesolution dédiée aux essaiscliniques (phase 1 et 2) desmédicaments testés par unpanel de patients.

Ces derniers, en situation de mobi-lité, s’autoévaluent en temps réel.Il s’agit d’un suivi très fin, permet-tant d’apprécier l’efficacité d’un

traitement, l’impact sur l’organisme desmolécules administrées. L’Assistance Pu-blique-Hôpitaux de Paris utilise depuis 10ans cet outil. Outre l’analyse à distance desprotocoles et traitements en cours de test,Cleanweb peut aussi servir à expérimenterdes dispositifs médicaux auprès d’unéchantillon d’usagers.

Autre secteur adressé, celui de la téléas-sistance. Dans le cadre d’un projet collabo-ratif, Telemedicine Technologies conduit au nom d’un consortium, un programme

R&D financé par la région Midi-Pyrénées «Easynov», autour de la surveillance de pa-tients maintenus à domicile, pour une éva-luation de leur fragilité et un train demesures prédictives pour les traiter à dis-tance. La PME apporte sa contribution auniveau de la plateforme aidant à la prise dedécision des téléassisteurs. Le CHU de Tou-louse (Gérontopole), l’IRIT, Orange, Télégra-fik et les mutuelles IMA, sont partieprenantes de ce programme.La PME a aussiacquis toute une expertise en matière desystèmes d’information hospitaliers (elledispose de sa propre solution «GeMED») un savoir-faire qui lui a ouvert des oppor-tunités d’affaires à l’international,

A RETENIR

CA 2015 : 1,8 M€Effectifs : 23

Yoani Matsakis, Pdt de Telemedicine Technologies sA , vient de signer l’accord du rachat en 2014, de la société Cardio Express à Athènes avec Ioannis Giakoumis , son dirigeant.

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Développer le home care àToulousesi le siège social est à Boulogne-Billancourt, Telemedicine Technologiesa établi un bureau à Toulouse (dans les locaux de Téléspazio, un de ses actionnaires aux côtés du Cnes). Cettebase est appelée à se développer aufur et à mesure de l’essor de la e-santé.Dans le cadre du plan silver Economie,la PME est porteuse d’un projet dédiéau suivi des personnes fragiles à leur domicile, les retours d’hospitalisationétant en point de mire. Orange, l’IRIT,Telegrafik, le Gerontopole, le CHu deToulouse sont dans la boucle de ceprogramme étalé sur 24 mois. «Notreplateforme logicielle qui transforme lesignal en données exploitables, est unedes composantes clés de ce projet deR&D collaborative» complète PatrickGivanovitch.

notamment en Afrique. De nombreuxétablissements hospitaliers sont deman-deurs de solutions permettant de gérer en-tre autres le parcours de soins du patient(enregistrement, facturation, suivi à dis-tance…). «La mise en place de ces techno-logies nécessite des infrastructures detélécommunication et une bonne maîtrisede l’informatique médicale», précise PatrickGivanovitch, en charge du développement.Au Bénin, l’entreprise est intervenue pourorganiser l’échange de données entre hô-pitaux (IRM, scanners), favoriser la télémé-decine (rappels d’échographies sur mobilepour les femmes enceintes…). Un bureau ad’ailleurs été installé à Cotonou. La PME ci-ble les pays émergents mais pas seulement.Une filiale a été implantée à Athènes (tra-vailler la cardiologie à distance), un bureaumutualisé avec Onis Research a été ouvertà Tel Aviv.

Pour renforcer ces compétences et se po-sitionner sur le marché américain, notam-ment sur la recherche clinique,Telemedicine Technologies a fusionnéavec la société «Triacys», spécialisée dansle secteur de la dermato-cosmétique dansle contrôle de l’observance des traitements.

Les deux offres une fois réunies et bienancrées dans ces métiers de la rechercheclinique, seront complémentaires et per-mettront à Telemedicine Technologies demettre un pied aux USA par ce rapproche-ment ; le marché américain étant de trèsloin le plus dense au plan mondial…

SILVER ECONOMIE :le démonstrateur ESPASS détecte àproximité la fragilité de la personne

Lancé en 2012, le contrat national defilière Silver Economie est déclinésur l’ensemble du territoire avecl’installation de comités régionaux

de filière dont celui de Midi-Pyrénées en2014.

La Région a voté un plan de 15 M€ sur 3ans, articulé autour de quatre axes : inno-vation, territoires, éthique et acceptabilité,stratégie de développement global. Deuxinitiatives structurantes ont été lancées àsavoir l’appel à projets Silvereco (dans lacadre d’Easynov) et un démonstrateur fi-nancé dans le cadre du contrat de planEtat-Région 2014-2020 (volet territoire ca-talyseur d’innovation). Madeeli anime ungroupe de travail autour de cette initiativebaptisée ESPASS (espace parcours santésocial). Chargé de détecter la fragilité et desuivre les personnes âgées à proximité de

leur domicile, ce démonstrateur basé dansle Gers aura vocation a être dupliqué dansd’autres départements. L’ARS (Agence ré-gionale de la santé) est dans la boucle pourgérer la plateforme de coordination desdonnées recueillies. Inter Mutuelles Assis-tance apporte aussi sa contribution. Trèsouverte sur l’écosystème, cette structure quifédère plusieurs mutuelles a mis en placedes rencontres avec les start-up.

«Nous réfléchissons au modèle écono-mique, capable de financer la prolongationde la phase d’autonomie de la personne àdomicile» ajoute pour sa part Pierre Benaim,en charge de la Stratégie régionale de l’in-novation. Qui doit payer, la Sécurité sociale,le particulier, la mutuelle… ? Vraisembla-blement, l’option co-investissement avecdes co-remboursements sera une piste debon sens.

Par Jean-Luc BÉNÉDINI

AGROALIMENTAIRE

DUCS DE GASCOGNE :du foie gras au Fast-Food Gascon !

L’emblématique fabricant de produitsà base de foie gras basé à Gimontdans le Gers, Ducs de Gascogne, abien élargi son offre en essayant de

désaisonnaliser les ventes concentrées surles fêtes de Noël.

La gamme comprend désormais des pro-duits frais longue conservation, des salai-sons de canard, de l’épicerie fine (Noir deBigorre, Moose Smoke House d’Auch…).Pierre Dubarry le pdg prépare le lancementd’un Fast-Food Gascon dont un point pilotea ouvert en juillet 2015 à Gimont dans laboutique. L’idée est de proposer un burgerchaud à base de canard, de bœuf, de foiegras, made in Gascogne pour 12€ avec undessert, une boisson et un café. Le Fast-Food Gascon serait associé à une boutiquedédiée à la gamme Ducs de Gascogne. Lamarque est distribuée à travers 190 cornerssur le territoire plus la VAD, les ventes auxCE. Ducs de Gascogne emploie 75 salariés

pour un CA de près 11 M€ dont 10% à l’ex-port grâce à l’obtention du certificat IFS. Unhôtel trois étoiles avec restaurant gastrono-mique, la villa de Cahuzac, sont venus com-pléter l’offre à Gimont. Et des cours decuisine sont proposés au public. «On essayede maintenir les traditions tout en suivantl’évolution du comportement des consom-mateurs».

Pierre Dubarry présentant le burger gascon.

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Par Emma BAO

e-COMMERCE

UNOOC facilite la vente en ligne de médicaments etaiguille vers les pharmacies de nouveaux clients

Nicolas Michelcodirigeant de Unooc

Les pharmacies depuis décembre2012 sont autorisées à vendre enligne les médicaments ne faisant pasl’objet d’une ordonnance. Cette ou-

verture a incité Nicolas Michel et son asso-cié à développer un site référençant lesofficines agréées avec leurs produits dispo-nibles. Un comparateur de prix permet auxinternautes de composer leur panier enfonction des meilleures offres. Deux ansaprès l’ouverture de ce service web, sesfondateurs ont créé en 2015 la start-upUnooc hébergée au sein de l’IOT Valley. Unecinquantaine de pharmacies ont déjàadhéré à cette formule génératrice de chif-fre d’affaires sur leurs sites marchands res-pectifs.

Un portail d’achat de produits de santé aété mis en place pour les apothicaires quin’ont pas de site marchand. Les internautesrepèrent la pharmacie de proximité, consti-tuent en ligne leur panier et vont ensuite

récupérer et régler leur commande. «Nousne vendons rien, nous routons les visiteursvers le réseau des officines partenaires, les-quelles nous rémunèrent en fonction desclients envoyés» précise Nicolas Michel. Lepharmacien garde la main sur les transac-tions et exerce pleinement sa fonction deconseil.

Le e-commerce de médicaments ne re-présente que 3% du marché en Francemais cette part est en croissance régulière.En Allemagne, c’est déjà 10%. «Notre com-parateur est un outil des plus pertinents, surcertains produits comme les nicopatch, lesprix peuvent aller du simple au triple  !»argue Nicolas Michel en mettant en avantl’intérêt pour les indépendants mais aussipour les regroupements à gagner en visibi-lité et capter ainsi du public. Surtout dansun secteur où la transmission/reprise esten panne. Une pharmacie fermerait tous lesdeux jours.

Par Emma BAO

ÉDITION

7e édition du Practical Guide to Toulouse/Midi-Pyrénées

La 7e édition du Practical Guide toToulouse/Midi-Pyrénées est désor-mais disponible. Idéal pour les tou-ristes anglais et tous les expatriés

pratiquant cette langue, cet ouvrage écritpar deux anglophones, Helen Isaacs et Jé-remy Kerrison (guides touristiques et tra-ducteurs) raconte brièvement l’histoire dela ville rose, présente les hauts lieux du pa-trimoine, détaille trois balades dans la villeet des idées d’excursions dans la région.Les moments forts culturels et sportifs sontaussi mentionnés tout comme est évoquéela gastronomie locale. Un carnet d’adressesavec les «essentiels» complète ce guide à lariche iconographie (plus de 150 photos).

Lancé par les éditions le Pérégrinateur, cetouvrage au format très ergonomique estvendu 11,50€. «Plusieurs entreprises ont passé commande pour leurs salariés et clients de passage» précise CatherinePiskiewicz-Mazeres, cofondatrice avec son

Catherine Pieskiewicz-Mazeresgermaniste

mari en 1991 decette maison d’édi-tion qui compteparmi ses fleuronsl’Histoire des villesillustrée. Toulouse,Paris, Marseille etLyon font partie de lacollection. Autres ti-tres phares  : l’His-toire du Père Noël,Histoire naturelle etmorale de la nourri-ture, Les Fêtes de latable-les traditionsalimentaires… Parmi

les projets en cours, on peut citer l’Histoirede France illustrée, livre qui nécessite touteune recherche iconographique et docu-mentaire pour parvenir à une synthèse desplus pertinentes.www.leperigrinateurediteur.com

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Par Mario MARTINEZ

INFORMATIQUE

Conseil Régional Languedoc-Roussillon :son informatisation avec GMAO

En novembre dernier, le Conseil Ré-gional du Languedoc-Roussillon etl’éditeur de progiciels de Gestion dela Maintenance Assistée par

Ordinateur (GMAO), CARL Software, ontprésenté à la presse le progiciel CARLSource permettant à trois grands servicesde gérer simplement et efficacement leurséquipements, stocks, effectifs et presta-taires. L’outil est utilisé de deux manières

différentes  : soit directement à partir den’importe quel PC situé sur les différentssites du CRLR, soit par utilisation de l’ap-plication mobile CARL Touch accessible sursmartphones et tablettes. Il constitue unesolution commune pour la gestion de troispérimètres d’activité aussi distincts quesont l’éducation, le patrimoine bâti et lesports. Conduit par la Direction des Systèmesd’Information (DSI), le projet d’implémenta-tion de la GMAO CARL Source a débuté en2012, après deux ans de recueil des be-soins auprès des différents métiers repré-sentés par les 3 directions.

La mise en œuvre du logiciel s’est dérou-lée en 2 grandes étapes, tout d’abord au-près de la direction de l’éducation en 2013,

Lycée Georges Frêche Montpellier préparant aux métiers de la gastronomie, del’hôtellerie et du tourisme.

CARL SOfTWARE - l’essentiel

Leader français dans la conception desolutions informatiques de gestiond’équipements et de maintenance, installé en région lyonnaise ;

CA 2014 : 10 M€, 118 personnes ;70 nouveaux clients sur 2014 ;Domaines d’activité couverts : indus-

trie, immobilier et services, transportspublics, hôpitaux ;

Exemples de références nationales etinternationales : Renault Trucks, Parle-ment européen, Communauté urbaineBordeaux, Institut Gustave Roussy, LGVTours–Bordeaux, Métro New York, saur,Bouygues Telecom.

Références en Midi-Pyrénées : Toulouse International Airport, Lindt, Clinique Pasteur.

Quai en cours de construction dans le port de sète.

puis en 2014 ce fut au tour de la sous-di-rection des ports et de la direction du pa-trimoine bâti de déployer la solution.

Grâce à la forte collaboration entre leséquipes de CARL Software et celles de laDSI, le projet a réussi à tenir compte desspécificités de chaque direction. L’interfacehomme-machine a été particulièrementétudiée pour aboutir à une ergonomie sim-plifiée. Les bénéfices constatés sont unemeilleure réactivité dans la maintenance,une meilleure gestion des stocks, un histo-rique précis des interventions, une comp-tabilité analytique affinée, mais aussi dessynthèses et analyses rapides, des élé-ments tangibles permettant de mieux ap-préhender les décisions à prendre, unegarantie d’un patrimoine aux normes et àjour, et bien entendu une diminution trèsimportante de la gestion «papier».

Principales fonctions gMAOpour chaque activitéEducation (87 lycées): inventaire etmaintenance du parc immobilier et deséquipements techniques, intégrationdes plans et navigation graphiquedans les locaux;Patrimoine bâti (35 sites - 75 000 m2):suivi des demandes de service sur unebase unique, intégration des gammesde prévention;Ports (sète et Port-La Nouvelle): ges-tion du dragage des bassins et che-naux, de l’entretien des quais etdigues.

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Par Emma BAO

FABRICATION ADDITIVE

FEELOBJECT se positionne sur le prototypage, lafabrication d’outillages et de pièces en série

De g. à d. : Cécile Favy-Huin et sylvain Huin.

A peine fondée en juillet2015, cette start-up de la fabrication additive a déjàengrangé ses premiersclients. Feelobject a livrédes prototypes et des préséries de pièces, d’outillages et d’objetsconnectés. La Pme réalisel’ingénierie, le design, la remodélisation au formatimpression 3D et sous-traiteaux meilleurs de la place, lapartie production.

l’impression 3D cumule plusieurs avan-tages : un prix compétitif, de la souplesseet rapidité d’exécution, une créativité maxi-male en design…

«Dans le domaine de l’outillage, le poten-tiel est énorme ; on peut imaginer de nou-veaux gabarits, outils de contrôle, supportspour de l’assemblage» argue Céline Favy-Huin.

La start-up se positionne aussi sur lemoule en résine. L’objectif est de mettre aupoint une empreinte suffisamment résis-tante pour injecter quelques pièces. L’inté-rêt est double. Cela permet de valider laqualité du futur moule en métal et de ce quiy sera injecté. L’option intéresse aussi ceuxqui ont besoin d’une petite série (une tren-taine d’exemplaires par exemple).

Pour maintenir au top le niveau de veille,sensibiliser les industriels à l’impression3D, la PME a adhéré au pôle Aerospace Val-ley. Elle a aussi été retenue par la Régiondans le cadre des appels à manifestationd’intérêt sur l’usine du futur. Feelobjectpourra apporter du conseil, faire des étudesde faisabilité, aider au changement les en-treprises qui franchissent le pas. 50% de laprestation est financée par la collectivitéterritoriale. La start-up apporte égalementsa contribution à Artilect Fablab Pro, struc-ture qui met à la disposition des profes-sionnels une plateforme de fabrication

numérique dont la fabrication additive (1). En Région, la filière s’étoffe progressive-

ment. L’agence Madeeli organise des ani-mations sur la thématique, le dernier salonSiane a consacré un atelier de travail au su-jet, l’IRT Saint-Exupéry va prochainementinaugurer un laboratoire commun installéau sein d’une entreprise. Fusia, Prismadden ont fait leur métier. Airbus s’est équipéd’une plateforme. Feelobject entend jouerun rôle de facilitateur pour toutes les entre-prises désireuses de prendre le train enmarche de cette révolution qui impacte tousles secteurs d’activité.

(1) : Cet espace est équipé de machines d’impression

3D, de découpe laser, de fraisage numérique…

A la direction, un trio auxcompétences complémentairesPascal Garrin possède une solide expérience en matière de BE et design.Celine Favy-Huin a un profil de commerciale tout en ayant des compétences en RH. sylvain Huin atout un savoir-faire en production etsupply chain. Originaire de Clermont-Ferrand, le couple est installé à Toulouse depuis deux ans seulement.

fabrication additive : le marchéLa France ne représente que 3% dumarché mondial de la fabrication additive, c’est dire la marge de progression de la filière. L’impression3D est bien représentée aux usA avec35% des parts. Dans ce pays, 30% desindustriels l’utilisent, un autre tiersconnait la technologie sans l’intégrer,le tiers final ignore son existence.

«Nous avons une forte exper-tise en matériaux, notam-ment sur les polymères»complète Sylvain Huin,

créateur avec son épouse Céline et PascalGarrin de la société. Selon les propriétéssouhaitées, les caractéristiques tech-niques…l’entreprise va choisir la technolo-gie et le matériau les plus pertinents. Cequi suppose une bonne connaissance desfournisseurs, des parcs machines et procé-dés utilisés.

Feelobject intervient également en conseilpour aider les industriels à intégrer la fabri-cation additive au sein de leurs ateliers. Surde la pièce unitaire ou de la petite série…

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R E S S O U R C E S H U M A I N E S EMPLOI FORMATION

FORMATION

L’INSA confie à Nanolike l’authentification de sesdiplômesCette année pour la 1re fois, lediplôme des nouveaux ingé-nieurs de l’INSA Toulousesera délivré accompagnéd’une carte «attestant l'obtention du diplôme». Elle permettra d'attester l'authenticité du documentsur un format carte bancaire,protégé de la falsification parun marqueur à base de nano-particules. Cette technologie,Nanoproof® by Nanolike, garantit l'intégrité du supportainsi que celles des informa-tions personnelles. L’ambition de cette démarcheest aussi, en réponse à detrès nombreuses demandesdes entreprises, de garantiraux DRH le parcours des ingénieurs recrutés.

Le Nanoproof® est une nouvelle mé-thode de marquage à l’aide de na-noparticules invisibles. Issue d’untransfert de technologie réussi entre

le Laboratoire de Physique et des Nano-Ob-jets (LPCNO – CNRS/INSA/UPS), laboratoirede recherche public et deux ingénieurs fraî-chement diplômés, elle est développée etcommercialisée par Nanolike, une start-uptoulousaine qui vient de décrocher son pre-mier contrat pour sécuriser des diplômesdes ingénieurs de l’INSA Toulouse.

La contrefaçon est en augmentationconstante et n’épargne aucun secteur d’ac-tivité, des médicaments aux produits deconsommation courante en passant par lesproduits de luxe ou les documents officiels.La meilleure protection consiste à sécuriserle produit dès sa fabrication à l’aide d’unetechnologie non reproductible.

Ainsi la jeune société Nanolike (créée en2012 par deux ingénieurs de l’INSA Tou-louse) développe une solution de sécuritéanti-contrefaçon pour les documentsd’identité et certificats d’authenticité.

Cette solution consiste à réaliser un mar-quage de taille micrométrique, invisible àl’oeil nu, réalisé à partir d’un assemblagede nanoparticules luminescentes. Ces na-noparticules sont organisées de manière àcoder des informations personnalisées pré-

sentes sur le docu-ment. Le Nanoproof®est directement inté-gré au document lorsde sa fabrication.

Un simple smart-phone permet descanner Nanoproof®

et d’accéder ainsi à l’authentification desdonnées.

Le programme de maturation de ToulouseTech Transfer a considérablement accéléréle développement de cette technologie is-sue d’un laboratoire de recherche del’école. Ainsi en 2015, celle-ci est désor-mais arrivée à un niveau de maturité suffi-sant pour initier des investissementstechniques et commerciaux, une premièreligne de fabrication a d’ailleurs été mise enservice durant l’été 2015.

Pionnière dans l’utilisation des nanopar-ticules appliquées au marquage anticontrefaçon, Nanolike se positionne égale-ment en leader sur le marché des nanocap-teurs. Primée de nombreuses fois dans le domaine de l’innovation, labellisée «BPI France Excellence» en 2015, Nanolikeexploite le potentiel révolutionnaire des nanotechnologies et ambitionne de deve-nir un leader mondial de la fabrication française de dispositifs à base de nanopar-ticules. Les principales applications des Na-noproof® sont la sécurisation des biens etdenrées de luxe (bijouterie, maroquinerie,vins et spiritueux) mais également des do-cuments d’identité (carte d’identité, carted’authentification, certificats…).

Actuellement, Nanolike a plusieurs autrescontrats en cours de négociation qui de-vraient se concrétiser très prochainement,amenant ainsi à la fabrication de plusieursmillions de Nanoproof® par an et par clientdès 2016. C’est un décollage rapide qui estprévue en 2016 pour la start-up qui estpassée de 2 fondateurs en 2012 à 12 sala-riés en 2015 et compte doubler les effectifsd’ici 2 ans.

Illustration de la solution de sécurité à base de Nanoproof®. Le Nanoproof®, ici sous la forme d’unQRcode micrométrique invisible à l’oeil nu, est constitué d’un assemblage de nanoparticules lumi-

nescentes. Révélé par excitation via le flash d’un smartphone, il donne accès dans cet exemple àla photographie, aux nom et prénom présents sur la carte d'identité lors de sa fabrication. A

gauche, les informations révélées par le code sont identiques à celles présentes sur la carte, ledocument est authentique. A droite, la photographie révélée par le QR-code est différente de celle

présente sur carte, le document est un faux.

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Entreprises Midi-Pyrénées Décembre 2015

R E S S O U R C E S H U M A I N E S

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DROIT SOCIAL – DÉSINTOXICATION

Bon et mauvais FORMALISMEPROCÉDURES AUX PRUD’HOMMES ET DANS L’ENTREPRISE

S’agissant des droits judiciaires dela défense, le juriste allemand Ru-dolf von Jhering a pu écrire : «en-nemie jurée de l’arbitraire, la

forme est la sœur jumelle de la liberté». Il ya donc un bon formalisme. Mais le forma-lisme peut dégénérer en vice lorsque laforme empêche l’examen loyal du fond.Dans trois arrêts récents, la Cour de cassa-tion sait faire la distinction entre bon etmauvais formalisme.

Echec du formalisme en cas delicenciement

Il s’agit ici du formalisme imposé pour laprocédure de licenciement.

Dans un arrêt récent(1), la Cour de cassa-tion rappelle le bon principe. Dans cette af-faire, un salarié, à l’issue d’une procédurerégulière, s’était vu infliger une sanction derétrogradation –mutation avec baisse desalaire-. Cette sanction apportant modifica-tion substantielle du contrat de travail, lesalarié pouvait la refuser, ce qu’il a fait.L’employeur lui a alors notifié une nouvellesanction, un licenciement, quelques joursplus tard sans convoquer le salarié à unnouvel entretien préalable. La cour d’appelde Douai juge alors le licenciement sanscause réelle et sérieuse et inflige notam-ment à l’employeur des dommages intérêtspour rupture abusive. La Cour de cassationdésavoue la cour d’appel au motif «que l’ab-sence d’entretien préalable n’a pas pour ef-fet de priver la cause du licenciement deson caractère réel et sérieux», excellentprincipe qu’il est bon de voir rappeler detemps à autre.

L’instance peut être périméeLa péremption de l’instance répond à un

sain formalisme qui tend à protéger la par-tie de bonne foi, souvent l’employeur,contre le comportement dilatoire de sonadversaire et qui tend à soulager le défen-deur d’une perpétuelle épée de Damoclès.

En matière prud’homale, en applicationdes articles 381 du code de procédure ci-vile et R. 1452-8 du code du travail. «L’ins-tance n’est périmée que lorsque les partiess’abstiennent d’accomplir pendant un dé-lai de deux ans… les diligences qui ont étéexpressément mises à leur charge par lajuridiction».

Dans cette affaire(2), Monsieur X., sala-rié, saisit le conseil de prud’hommes le

4 septembre 1997. Diverses péripétiesfont durer l’affaire, le conseil deprud’hommes ayant ordonné un sursis àstatuer dans l’attente d’une décision pé-nale. C’est ainsi que l’instance prud’ho-male est seulement réinscrite au rôle du 9décembre 2004 et, à la suite de plusieursrenvois, une décision de radiation est in-tervenue le 27 septembre 2007.

Aux termes de cette décision, il était dé-cidé que l’affaire ne pourrait être réintro-duite qu’après un délai de deux mois, surjustification que les parties aient commu-niqué à leur adversaire l’ensemble deleurs pièces et moyens. Or, le demandeura attendu le 30 août 2011 pour demanderla réinscription de l’affaire, effectuantcette demande largement hors délai -de 2ans-. Le conseil de prud’hommes puis lacour d’appel de Douai en déduisent quel’instance est périmée et déboutent le de-mandeur de l’intégralité de ses demandes.

La Cour de cassation les approuve,constatant avec la cour d’appel, «que leconseil de prud’hommes avait par une dé-cision… régulièrement notifiée, prescritdes diligences et imparti un délai à cet ef-fet à l’expiration duquel un délai supérieurà deux ans s’était écoulé sans que ces di-ligences ne fussent effectuées».

L’avocat est dispensé de mandatécrit

En bureau de conciliation, lorsque le dé-fendeur n’est pas personnellement pré-sent, il est tentant, pour le demandeur, dechercher à profiter de l’aubaine pour ob-tenir du bureau de conciliation des me-sures «punitives» contre un adversairedéfaillant et ce au mépris des droits de ladéfense.

La tentation est la même lorsque le dé-fendeur est représenté par un mandatairedont le demandeur tend à démontrer qu’iln’est pas en règle et qu’il doit être consi-déré comme purement et simplementinexistant, le défendeur, bien que repré-senté, devant alors être considéré égale-ment comme absent.

L’article R.1454-12 du code du travailfixe le régime de l’absence du demandeurlors de la tentative de conciliation : s’il «necomparaît pas sans avoir justifié… de mo-tif légitime, le bureau de conciliation dé-clare la demande et la citation caduques»(sauf) «si le demandeur, absent pour un

motif légitime est représenté par un man-dataire muni d’un écrit l’autorisant àconcilier en son nom et pour son compte».

Dans notre affaire(3), un demandeur étaitreprésenté par un avocat qui ne disposaitpas d’un mandat spécial écrit l’autorisantà concilier.

Le bureau de conciliation, à qui l’em-ployeur avait demandé de prononcer lacaducité de la demande pour une obser-vation des dispositions de l’article R.1454-12 du code du travail sur la représentationdu demandeur, a renvoyé l’affaire devantle bureau de jugement qui, après avoirprocédé sans succès à une nouvelle ten-tative de conciliation, a rendu son juge-ment sur le fond. La cour d’appel de Parisconstate également l’absence de caducitéde l’instance, se prononce sur le fond etcondamne l’employeur.

Devant la Cour de cassation, l’employeurpersiste à soutenir sa thèse de la caducitémais la Haute Juridiction ne le suit pasconsidérant que la règle posée par l’articleR .1454-12 «ne s’applique pas à l’avocatqui tient des articles 416 et 417 du codede procédure civile une dispense généraled’avoir à justifier, à l’égard du juge et dela partie adverse, qu’il a reçu un mandatde représentation comprenant notammentle pouvoir spécial d’accepter ou de donnerdes offres».

Certes, cette décision était défavorable àl’employeur mais elle nous intéresse carelle pose le principe plus général de ladispense pour l’avocat d’avoir à justifierpar écrit un mandat général de représen-tation qu’il tient de sa fonction.

Dans de très nombreux cas, les avocatsdes employeurs absents pourront se pré-valoir de cette décision de la Cour de cas-sation pour défendre, sans restriction ni tracasserie, les intérêts d’une entre-prise qui n’aurait pas donné ce pouvoirécrit.

(1)Cass. Soc. 16 septembre 2015, n° 14-10325

(2)Cass. Soc. 17 juin 2015, n° 13-28112

(3)Cass. Soc. 10 juin 2015, n°14-11814

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I N D I C A T E U R S É C O N O M I Q U E S

FOCUS sur la conjoncture, l’immobilier, les ménages…

LES CHIffRES DE L’IMMOBILIER SUR LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE TOULOUSE

La production industrielle en Midi-Pyrénées a été relativement stable en octobre d’après la Banquede France Midi-Pyrénées. Les carnets de commandes se sont renouvelés à un bon rythme. Les pers-pectives demeurent assez confiantes pour la fin de l’année.

Dans le domaine des services, l’activités’est inscrite en très légère hausse. Les

chefs d’entreprise anticipent une accéléra-tion du courant des affaires pour les toutprochains mois. Dans l’industrie, une pro-gression de l’activité est attendue à courtterme par les chefs d’entreprise.

L‘agroalimentaire a subi une hausse des prixde certaines matières premières sans pou-voir les répercuter à la vente. La demandeétrangère a été particulièrement dynamiquedans l’aéronautique et l’espace. Dans le bâ-timent le léger rebond de l’activité constatéà la fin du deuxième trimestre s’est confirmé.

un nouveau recul, mais de moindre ampleur,a été enregistré dans les travaux publics. Lescarnets de commandes demeurent étroits.Les prévisions restent prudentes, la filière at-tend une reprise progressive en 2016 avecles 1er effets des mesures de soutien annon-cées par le gouvernement.

Evolution du nombre de ménages en Midi-Pyrénées et Languedoc-RoussillonMidi-Pyrénées est la 8e région la plus peuplée de métropole, avec 2 862 250 habitants en 2009. La quasi-totalité de ces habitants vitau sein de ménages, unité désignant l'ensemble des personnes qui partagent la même résidence principale. En 2030, si les tendances démographiques récentes et les comportements de cohabitation se maintenaient, Midi- Pyrénées compterait 1 610 650ménages, contre 1 274 000 en 2009. Le nombre de ménages progresserait ainsi de 26,3 %, soit en moyenne de 1,1 % par an contre + 0,8 % en moyenne en métropole. Cette croissance serait plus vive en début de période, jusqu'en 2015 (1,2 %) qu'en fin de période,entre 2025 et 2030 (1,0 %). Midi-Pyrénées serait la 2e région la plus dynamique en termes d'accroissement du nombre de ménagesaprès le Languedoc-Roussillon, suivie de près par les Pays de la Loire et la Corse.

Comparaisons nationales - 1er semestre 2015

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