EHESS

A l'aurore des libertés modernes. Synode sur la liberté de conscience (1582) by ThierryCoornhertReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 24e Année, No. 48.2 (Oct. - Dec., 1979), p. 271Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30124768 .

Accessed: 10/06/2014 05:44

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.76.91 on Tue, 10 Jun 2014 05:44:21 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

BULLETIN DES OUVRAGES

A. Cochin n'&tait pourtant jamais sorti com- pltement de notre culture. En 1955, on avait public de lui La Rdvolution et la libre pensde, ohi il d6crivait les trois &tapes de la < socia- lisation > r6volutionnaire (de la pensCe, de la personne, des biens). En 1928, le vicomte de Meaux avait donnd B la c6lbre collection catholique du ' Roseau d'or >, chez Plon, son etude sur A. Cochin et la genlse de la Rdvolution.

A.C. appartenait 5 une famille de tris ancienne bourgeoisie parisienne, voude au service de l'Etat et de l'Eglise, issue du peuple et soucieuse du < bien commun >. Son grand-pare Augustin, ami de Montalembert et de Dupanloup, de Lacordaire et de Fal- loux, s'&tait class6 parmi les catholiques lib6raux; il avait relevC Le Correspondant et fut un prccurseur des Cercles catholiques d'ouvriers. Son oncle Henri, d6putd du Nord, fut un pionnier de l'art sacr6. Son pare Denys, d6put6 de Paris, champion des droits de l'Eglise et de la libertC d'enseignement, minis- tre de Briand, ceuvra h la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Saint- Sidge en 1921; son libCralisme se voulait catholique et progressiste; chez lui, par tra- dition familiale, la richesse, la culture, la pi&t6 et le dCvouement s'accordaient en une synthbse originale dont a tCmoign6 Paul Morand en 1969 devant l'Acad6mie Frangaise a laquelle il appartint :

. dcjeuner, < il n'6tait

question, au milieu des bruits du service, que de charit6 priv6e et de patronage; autour de cette table, on &tait socialiste, tout comme se flattaient de l'&tre Barres, Leon XIII ou l'ar- chiduc Rodolphe . Et Morand ajoutait : < Chez moi, dans une bourgeoisie plus proche du pouvoir radical, nous vivions dans un 6tat d'innocence qui 6tonnerait aujourd'hui; le remords social nous 6tait inconnu >.

Voil& ce qu'il faut savoir et ne pas oublier si l'on veut comprendre A.C. le jeune, sans sollicitation aucune.

Emile Poulat.

48.367 COORNHERT (Thierry). A I'aurore des libert6s modernes. Synode sur la libert6 de conscience (1582). Paris, Ed. du Cerf, 1979, 301 p.

Aprbs un avant-propos de Pierre Brachin, professeur de langue et de littcrature nder- landaises h la Sorbonne, le P. Joseph Leclerc, s.j., professeur h l'Institut catholique de Paris, et Marius-Frangois Valkhoff, professeur hono- raire a l'Universit6 de Witwatersrand (Johan- nesburg), introduisent, traduisent et annotent le Synode sur la libertd de conscience publi6 en 1582 (en nCerlandais) par Thierry Coor- nhert (Arch., 30, n0 234).

L'auteur de ce fictif synode, reconnu comme un des grands 6crivains du XVIP sib- cle nierlandais, fut un intellectuel et un homme d'action ir6nique. Par sa famille et son appartenance formelle il &tait catholique. Jamais il ne quitta son Eglise ni n'adh&ra h une autre. Plus peut-8tre que comme catho- lique, il faut le d6crire comme drasmien; mais c'est d'un 6rasmien influenc6 par la Theologia Deutsch, par S6bastien Franck, par Castellion, et aussi par Montaigne qu'il s'agit. D'oi son aspiration a la libertd de conscience, et diverses autres revendications (libertt de la presse, droit de se justifier, de critiquer, de contester, en religion et en politique...). En somme, un catholique qu'on serait tente de comparer h Milton, au sidcle suivant, si toutes les comparaisons n'&taient boiteuses.

L'ouvrage se recommande par sa grande clartd, dans les introductions et dans la traduc- tion. IL n'est pas sans poser - en creux - la question d'un 6ventuel Spiritualismus Scatholique > au XVIP sidcle.

Jean Sbguy.

48.368 CORRAZE (Jacques). De I'hyst~rie aux pathomimles. Psychopatho logie des simulateurs. Paris, Dunod, 330 p (a Psychismes >, Coll. dirigie par Didie Anzieu).

Plusieurs ouvrages de cette collection inter- f~rent directement avec les preoccupations des sociologues. Celui de J. C. est particuli,- rement important pour la sociologie religieuse, non seulement parce qu'il renouvelle la pro- bl6matique classique sur les rapports entre hyst6rie et mystique, mais parce qu'il consa- cre un chapitre passionnant aux phCnombnes de < stigmatisation >.

La dCmarche se fonde & la fois sur une connaissance approfondie des travaux ant&- rieurs et sur une analyse trbs fine du cas de 30 pathomimes examinCs par l'A.

La premiere partie, consacrCe & l'histoire des thCories et pratiques m~dicales relatives & l'hystbrie, souligne l'importance du tournant pris lorsque la dcmonologie de la possession est r6interpr6t6e comme psychopathologie, avec l'oeuvre de Jean Wier, Cinq livres de l'imposture et tromperie des diables : des enchantements et sorcelleries, Paris, Jacques du Puys, 1569 (la premiere publication, en latin, date de 1563). Cette orientation se traduit dans les conclusions de m~decins appelcs comme experts devant les tribunaux pour des cas de possession aux XVIP et XVII. sidcles. Mais il faut attendre Emile Fridcric Dubois (d'Amiens) pour qu'appa- raisse une explication psychogcn~tique de

271

This content downloaded from 62.122.76.91 on Tue, 10 Jun 2014 05:44:21 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions