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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Àpropos du symbolisme zodiacal de "l'Énéide" Author(s): Joël Thomas Source: Latomus, T. 54, Fasc. 1 (JANVIER-MARS 1995), pp. 86-91 Published by: Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41537206 . Accessed: 10/06/2014 20:20 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Societe d’Etudes Latines de Bruxelles is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Latomus. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.92 on Tue, 10 Jun 2014 20:20:24 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

À propos du symbolisme zodiacal de "l'Énéide"

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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Àpropos du symbolisme zodiacal de "l'Énéide"Author(s): Joël ThomasSource: Latomus, T. 54, Fasc. 1 (JANVIER-MARS 1995), pp. 86-91Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41537206 .

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À propos du symbolisme zodiacal de VÉnéide

L'article de M. Godefroid de Callataý, Le zodiaque de VÉnéide {Latomus 52, 1993, p. 318-349) suscite l'intérêt, et appelle la discussion, à plusieurs titres.

Il suscite l'intérêt, car il montre que l'hypothèse d'un symbolisme zodiacal des douze livres de VÉnéide est de plus en plus probante aux yeux de la communauté scientifique. Pour avoir été l'un des premiers à soutenir cette thèse, en 1980 ('), je ne puis que me féliciter de la voir ainsi prendre corps. L'article de M. de Callataý lui apporte des arguments solides dans trois domaines :

- en étayant la vraisemblance d'une telle hypothèse, sur le plan histori- que et socio-culturel. J'ajouterai que, dans les zodiaques égyptiens qui furent une des références de l'astrologie romaine, la lecture initiatique du parcours zodiacal était déjà bien attestée, et Christiane Desroches-Noblecourt nous dit même que la lecture symbolique de ces zodiaques égyptiens ne présente «aucun point commun avec une quelconque préoccupation astrologique» (2) : tout ceci nous conforte dans une interprétation du zodiaque qui ne soit pas «au pied de la lettre» mais qui serait conçue comme une «traversée» de la vie - méta- morphose et anamorphose - par le héros solaire.

- en montrant que le schéma zodiacal des douze livres s'oriente à partir d'un axe livre VI/ livre XII.

- en soulignant l'importance de la symbolique solsticiale des «portes de l'année», complémentaire et indissociable de la symbolique zodiacale, et très pertinente, dans ce contexte agonistique entre la «libération» du héros et la «chute» entropique qui le menace, et qui frappe son entourage.

C'est à partir de là que nous discuterons sur la façon dont M. de Callataý construit sa démonstration.

D'abord, il a une façon très expéditive de faire litière des résultats obtenus par les chercheurs qui l'ont précédé, dans une voie non encore frayée où l'«invention» en elle-même de l'hypothèse n'était pourtant pas le plus mince acquis. Il mentionne - certes - les deux longs articles consacrés par Y.

(1) Cf. J. Thomas, Structures de l'imaginaire dans VÉnéide , Paris, Belles Lettres, 1981, p. 332-348.

(2) C. Desroches-Noblecourt, « Le Zodiaque de Pharaon» dans Archeologia , 292, juillet-août 1993, p. 37.

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A. Dauge à la question, et les 16 pages où j'ai moi-même posé le problème (3). Mais c'est pour les biffer d'un trait de plume, sans amorcer l'ombre d'une discussion, ni même d'une information qui eût permis au lecteur de se faire une opinion. Le travail d'Y. A. Dauge est promptement athétisé, ex cathedra , comme hérétique, et c'est en tant qu'«échec évident» que, sans autres formes de procès, le mien est passé à la trappe (p. 322). «Évident», un mot qu'affec- tionne M. de Callataý : dans la même p. 322, je relève avec intérêt que le chant VI s'impose «à l'évidence» comme le chant du Capricorne. Est-ce bien là la meilleure façon de progresser dans une démarche scientifique ?

Il eût sans doute été plus constructif de faire remarquer que l'hypothèse de M. de Callataý et la mienne sont, sur des points essentiels de la démon- stration, exactement semblables : sur le principe même d'une structure zodia- cale, et sur celui d'un axe livre VI/ livre XII. C'est à ce moment seulement que se manifeste notre divergence ; je fais de ce pôle VI-XII l'axe équinoxial Est-Ouest, alors que M. de Callataý y voit un axe solsticial Nord-Sud, ce qui nous conduit à une divergence de 90° dans le «calage» de la correspondance entre les livres et les signes du zodiaque : le livre I, qui était pour moi sous le signe du Scorpion, devient pour lui sous le signe du Lion, etc...

M. de Callataý a raison de citer P. Maury à l'appui de sa démonstration. Il est juste que cet article remarquable (4), trop longtemps méconnu, ou tenu en suspicion par la critique virgilienne, prenne toute son importance. Par contre, il est assez imprudent de poser comme argument, à partir de là, que Virgile aurait reproduit dans VÉnéide un schéma qu'il avait déjà utilisé dans les Bucoliques. À moins d'accepter l'idée d'une sorte de «ritualisme» pytha- goricien (sur lequel nous ne savons rien) dans l'organisation de certains schémas, une telle hypothèse méconnaît totalement la capacité d'invention qui est l'apanage de tout créateur : pourquoi Virgile n'aurait-il pas innové, ou modifié ? - D'autre part, la référence à la démonstration de Maury pour les Bucoliques établit seulement l'existence d'un axe nord-sud (sur laquelle il ne semble pas qu'il y ait à revenir) ; mais c'est le «calage» du zodiaque sur un axe solsticial nord-sud, Capricorne-Cancer que je conteste, sous la forme où le propose M. de Callataý. Voici les raisons de mon désaccord.

D'abord, mon hypothèse ne fait pas figure de curiosité isolée, érudite et un peu gratuite, car elle s'inscrit dans une structure symbolique plus générale de VÉnéide , comme récit initiatique dont la lecture plurivoque est signifiante : VÉnéide est en même temps un voyage intérieur, un voyage géographique

(3) Op. cit., p. 332. - Il faudrait ajouter aussi l'intuition remarquable du psycha- nalyste Ch. Baudouin, dans un ouvrage bien antérieur, Le Triomphe du Héros , Paris, Pion, 1952, où il pose le principe d'une telle structure zodiacale, sans le démontrer, p. 87.

(4) P. Maury, Le secret de Virgile et l'architecture des Bucoliques dans Lettres d'Humanité 3, 1944, p. 71-147.

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et un voyage eschatologique. Sur ce plan, je ne peux que renvoyer à mon analyse (p. 345-348), qui fait apparaître la superposition d'une symbolique zodiacale et d'une symbolique élémentaire : le héros passe successivement trois fois dans chacun des quatre éléments, retrouvant dans la catharsis de son voyage initiatique le paradigme du livre VI, et du célèbre passage d'Anchise : Ergo exercentur poenis ueterumque malorum / supplicia expendunt : aliae pan- duntur inanes /suspensae ad uentos, aliis sub gurgite uasto / infectum eluitur scelus aut exuritur igni (VI, 739-742).

Cette tripartition est maintenant acquise par d'autres voies : après les travaux de Lesueur, Worstbrock, Kraggerud, Duckworth (5), l'édition magistrale (en trois volumes ...) de Jacques Perret l'a définitivement consacrée.

Ainsi, le symbolisme zodiacal perçu comme catharsis (la course d'Énée, comparée à celle du soleil, est une «modification» de son être, et participe en même temps à une alchimie spirituelle, à un symbolisme de la genèse, de la fondation, dans lequel le devenir de Rome est étroitement impliqué) renforce et retrouve une symbolique initiatique plus générale, à une époque encore troublée et meurtrie par le souvenir des guerres civiles où ce paradigme apollinien de l'«ouvreur» des Temps nouveaux prolongeait fort opportunément l'ambiance messianique de la IVe Eglogue (mais dans une tonalité distincte, qui fait toute la différence entre VÉnéide et les Bucoliques , entre la pastorale et le mode épique ; des Bucoliques à VÉnéide , Virgile explore, élargit, appro- fondit sa création, il enracine la vision cristalline de la pastorale, et lui donne tout le poids de l'histoire, toute la densité de la souffrance humaine : là encore, je me permets de renvoyer à mes analyses) (6). À Y orbis terrestre correspond Yorbis du zodiaque, dans le continuum entre le Moi et le Monde. - M. de Callataý en convient d'ailleurs : «si zodiaque il y a, celui-ci ne saurait être envi- sagé que d'un point de vue hautement symbolique» (p. 324). Dans ces condi- tions, il me semble forcé, et dangereux, de voir dans le pythagorisme - indéniable - de Virgile autre chose qu'une influence parmi d'autres. Le Virgile exclusivement pythagoricien de M. de Callataý ne me paraît pas plus cré- dible - dirai-je pas plus vivant ? - que le Virgile stoïcien de Heinze, ou le Virgile platonicien, ou épicurien, qu'on a pu nous proposer par ailleurs (7). Virgile, comme tous les grands créateurs, prend son bien partout, mais n'est

(5) Pour les références bibliographiques, cf. J. Thomas, op. cit., p. 420. (6) Op. cit., p. 362., et L'Empire romain et la notion de divus dans Os Imperios

do Espirito Santo na Simbolica do Imperio , Angra do Heroísmo, 1985, p. 205-224. (7) Cf. sur ce point С. Segal, The Song of Iopas in the Aeneid dans Hermes , 99,

1971, p. 336-349, H. Mac L. Currie, The Sense of the Past in Virgil dans Proceedings of Virgil Society , 1962, p. 17-32, et récemment, V. Mellinghoff-Bourgerie, Les incertitudes de Virgile. Contributions épicuriennes à la théologie de VÉnéide, Bruxelles, Coll. Latomus, 1991.

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asservi à rien : il est toujours au-delà, par la projection et la fécondité même de sa force créatrice ; et c'est méconnaître singulièrement ces processus que de vouloir faire de l'Énéide la mise en œuvre fidèle d'une théorie pythago- ricienne, qui escamote toute la complexité de l'œuvre, complexité qui est justement celle du vivant (8).

Autre conséquence de ce refus d'une superstructure initiatique «complexe» : l'Énéide se termine - selon M. de Callataý - avec le signe du Cancer, qui est donc associé à la «porte des hommes» et à la réincarnation. Mais comment expliquer alors cette non-évolution du héros, qui chemine de façon entropique depuis le VIe livre, et la «porte des dieux» jusqu'au XIIe livre, et à la «porte des hommes» ? Car c'est tout le livre qui est alors sous le signe de l'entropie. Cette limite était déjà celle des interprétations en faveur d'une Énéide stoïcienne, par exemple, celle de J. Bayet (9), ou celle de V. Pöschl, qui refuse toute évolution au héros. - Mais il semble plus accordé à l'ensemble de la structure symbolique de l'œuvre, en tant qu'entité signifiante et cohérente, de retrouver la métamorphose - l'«héliomorphose» dirions-nous - qui trans- forme le héros, dans ce passage à travers les douze signes du zodiaque, symbole de sa combustion à travers le monde de la matière. Comme Héraklès sur l'Oeta, comme le général adepte du culte de Mithra représenté sur le Sarcophage Ludovisi en train d'émerger de la marée humaine des combattants - et comme le sage du Suaue mari magno ... ? - , Énée «sort par le haut», au terme du XIIe Livre, il est «libéré», comme le montre cette belle prière du livre XII (v. 176-194), où il dit : Nec mihi regna peto (v. 190) : il ne demande plus rien pour lui, il est le «renonçant», «celui qui, sans s'attacher au fruit de l'acte, accomplit l'action lui incombant» ( Baghavad-Gîtâ , VI, 1) ; et Turnus est alors le contretype d'Énée, celui qui n'a pu s'arracher à la pesanteur de ce monde et de ses passions, une sorte de frère malheureux d'Énée, de paradigme de ce qu'Énée aurait pu être ; le livre XII apparaît ainsi comme une belle synthèse des deux voies : celle de la libération, et celle, indissociable, qui lie à la «roue» des existences et des réincarnations. Je persiste à penser qu'aucun signe n'est mieux approprié à exprimer cet apex que la Balance, signe d'Auguste, de l'Italie, ... et de Virgile.

Je crains que, par la suite, ce désir de retrouver une théorie préconçue n'oriente M. de Callataý vers une pente dangereuse, et ne le conduise à être trop systématique dans son interprétation, souvent forcée ou simplifiée, de

(8) Là dessus, je ne résiste pas au plaisir de citer Goethe : «Grau, theuer Freund, ist alle Theorie ; und grün des Lebens goldner Baum» {Faust, acte I). - Pour des re- marques pertinentes sur le risque d'être artificielle couru par toute pensée systématique appliquée à l'Énéide , cf. V. Pöschl, Die Dichtkunst Virgils. Bild und Symbol in der Aeneis , Vienne-Innsbruck, 1950, et C. M. Bowra, From Virgil to Milton , Londres, McMillan, 1945, p. 65.

(9) L'expérience sociale de Virgile dans Deucalion II, 1947, p. 197-214.

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la correspondance entre les douze livres et les douze signes du zodiaque. J'avais pressenti ce danger, lors de ma propre exégèse, je me permets encore de renvoyer à ce que j'avais alors écrit sur ce point (10), et je vois qu'il est difficile de n'y point succomber. On finit toujours par retrouver ce que l'on veut voir, si l'on n'est très vigilant, très critique vis-à-vis de ses méthodes, dans ce genre d'entreprise, et je ne suis personnellement pas convaincu par les «preuves» apportées par M. de Callataý. Il n'échappe pas à la tentation - contre laquelle, conscient du danger, j'avais essayé de me prémunir, peut-être sans plus de succès, du moins aux yeux de M. de Callataý ; je laisse le lecteur juge ... - de repérer quelques images, dont la «coloration» suffirait à établir le symbo- lisme zodiacal espéré. Voici quelques exemples empruntés à la «démonstra- tion» de M. de Callataý, et qui risquent bien, je le crains, de la désigner comme un «échec évident». Le livre I est sous le signe du Lion ; or, le lion est le symbole de la royauté, et l'on parle souvent de la royauté dans le livre I (p. 324-326). - Le livre II est sous le signe de la Vierge, symbole de la justice. Ici, la démonstration se fait par antiphrase, puisque le livre II est l'histoire d'une énorme injustice et d'une traîtrise ...(p. 326-328). - Le livre III est sous le signe de la Balance, et le mot iugum est évoqué une fois, v. 542 (c'est peu pour une étude des fréquences, à laquelle, il est vrai, on pourrait peut- être raccrocher le -iug- de Graiugenum (v. 550), et de Troiugena (v. 359) : c'est racler un peu les fonds de tiroir ...). Je note au passage que M. de Callataý, citant Manilius, relève avec soin que «les astrologues anciens se sont accordés pour faire de l'Italie - et par dessus tout de Rome, fondée, dit-on, sous ce signe - l'unique patrie influencée par le signe de la Balance ... Pour les contemporains de Virgile, l'importance de ce signe, éminemment favorable à l'Italie et aux Romains, s'accroissait encore du fait que la Balance était également le signe natal d'Auguste, comme le rappelle habilement l'invoca- tion à Octave de la Ie Géorgique» (p. 329) : voici qui conforte notre hypo- thèse d'un XIIe livre comme apex sur lequel se ferme - et s'ouvre ... - l'Énéide , comme récit de la Fondation, c'est-à-dire histoire de l'Italie, de Rome et de ses fondateurs : Énée, Romulus, Auguste ; - Le livre IV est sous le signe du Scorpion, animal dont le venin est comparable au poison qui brûle dans les veines de Didon (ici, longue énumération des passages où sont narrées les souffrances de Didon, qui n'apporte pas grand'chose) (p. 330-332). - Au livre VIII, les dauphins du Bouclier rappellent à l'évidence les Poissons (p. 338- 340). - Au livre IX (p. 340-342), le Bélier évoque la poliorcétique, et l'aïeul de Turnus a pour nom Pilumnus : ingénieux, comme l'idée de rapprocher du Bélier le fait que la mère d'Euryale lui tisse un vêtement de laine ... Il me semble qu'étaient plus suggestives les remarques que je proposais (op. cit., p. 339-340) sur le Bélier, signe de l'initiation, et donc du livre VI, et signe

(10) Structures p. 347-348 : «Signification et limites d'une telle exégèse».

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de feu, de ce «feu artiste» qui préside aux genèses qui sont données à voir à Énée. - Au livre X, l'épisode de Nisus et d'Euryale nous rappelle les pratiques pédérastiques dont sont coutumiers - selon la tradition astrolo- gique ... - les natifs du Taureau (p. 342-344). - Au livre XI, sous le signe des Gémeaux, les combats font penser à la bataille du lac Régille, où apparurent les Dioscures (p. 344-346). - Enfin, pour le livre XII - dont on attendrait pourtant beaucoup, puisqu'il est «axial» et que l'Énéide selon M. de Callataý se ferme sur lui - , nous ne trouvons, une fois encore, que des arguments bien minces : le Cancer est associé au symbolisme de la mort aveugle ; or il y a des exemples de mort aveugle dans le livre. Les pinces sont «peut-être» (p. 347) rappelées dans des séquences où il est question de serrer, de mordre (XII, 274, 404, 782-783).

Devant cette prestation, je m'interroge : je n'avais pas convaincu M. de Callataý, il ne m'a pas davantage convaincu. L'un comme l'autre, nous n'avons peut-être pas choisi la bonne solution pour étayer notre démonstration : dans cette voie nouvelle et féconde de l'établissement d'un symbolisme zodiacal de l'Énéide , la méthode la plus appropriée n'est peut-être pas d'essayer d'éta- blir une stricte correspondance entre signes et livres, à partir du répertoire d'images de chaque livre. Les solutions sont peut-être ailleurs, dans la mise en œuvre d'autres méthodologies, d'autres éléments de structure, qui amène- raient une preuve décisive du «calage» zodiacal à partir de l'axe livre VI/ livre XII. Que nos tâtonnements incitent nos lecteurs à approfondir l'énigme, et à chercher - comme je le ferai moi-même, comme M. de Callataý le fera sans doute aussi - des portes exégétiques qui s'ouvrent plus largement.

Université de Perpignan. Joël Thomas.

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