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i
THESE
Présentée devant
L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE
LYON
Pour l’obtention du
DIPLOME DE DOCTORAT
Ecole Doctorale de Chimie de Lyon
Spécialité Chimie
Par
Ouaiss ABDELKADER
Synthèse de nouveaux glycomonomères
Etude de leur polymérisation radicalaire contrôlée en milieu
aqueux en présence d’un agent de transfert de type RAFT
Directeurs de thèse :
Dr Yves QUENEAU et Prof. Etienne FLEURY
Soutenue le 13 juillet 2010
Jury :
M. Thierry HAMAIDE, Professeur à l’UCBL-LYON 1 Président
Mme Marie-Christine SCHERRMANN, Professeur de PARIS-SUD Rapporteur
M. Boulos YOUSSEF, Maître de conférences à l’INSA-ROUEN Rapporteur
M. Yves QUENEAU, Directeur de recherche au CNRS, INSA-Lyon Directeur de Thèse
M. Etienne FLEURY, Professeur à l’INSA-Lyon Directeur de Thèse
N° d’ordre : 2010-ISAL-0048 Année 2010
ii
iii
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier les laboratoires LCO et LMM et la municipalité d’Assoun
el Dennieh-LIBAN pour leur soutien financier pendant cette thèse.
Ce travail a été réalisé, au sein de deux laboratoires, le Laboratoire de Chimie Organique
et Bioorganique et le Laboratoire de Matériaux Macromoléculaire-Ingénièrie des Matériaux
Polymères à l’INSA de LYON, sous la direction de Monsieur Yves QUENEAU, directeur de
recherche au CNRS et Monsieur Etienne Fleury, professeur des universités à l’INSA de LYON.
Je tiens à leurs exprimer tout ma gratitude pour m’avoir accueilli dans leur équipe et m’avoir
guidé au cours de cette étude. Je remercie également les professeurs Alain Doutheau et Jean-
François Gerard pour m’avoir accepté au sein de leurs laboratoires.
Que Monsieur Yves QUENEAU trouve ici l'expression de ma plus sincère gratitude qu'il m'est
particulièrement difficile de condenser en quelques lignes. Merci pour tout ce que vous avez fait
lors de cette thèse.
J’exprime ma gratitude envers Madame Marie-Christine SCHERRMANN, professeur de
l’université PARIS-sud et Monsieur Youssef BOULOUS, maître de conférence de l’INSA de
ROUEN pour avoir accepté de juger ce travail. Je remercie également Monsieur Thierry
HAMAIDE, professeur de l’UCBL-LYON 1 d’avoir accepté de participer à ce jury de thèse.
Je remercie particulièrement Madame Sylvie MOEBS, Monsieur Stéphane CHAMBERT,
maîtres de conférences à l’INSA, et Monsieur Julien BERNARD, chargé de recherche au
CNRS, pour leur disponibilité et leurs conseils qui ont fortement contribué au bon déroulement
de ce travail.
Mes remerciements s’adressent aussi à Monsieur Bernard FENET et son équipe Caroline
et Christophe, du centre commun de RMN de l’université Claude Bernard pour leur aide, les
discussions scientifiques que j’ai pu avoir avec eux et leur disponibilité. Je remercie également
les responsables des analyses chromatographiques pour leur accueil, particulièrement
Monsieur Jean Michel LUCAS pour ses conseils, sa disponibilité et son aide.
Je remercie l’équipe présente au sein du laboratoire de l’INSA au cours de ces 3 années et
demi, Laurent SOULERE pour les discussions enrichissantes, sa sympathie, ainsi que les
doctorants, les post-doctorants, les masters et les stagiaires : Marine, Céline, Fahima, Rouba,
Fanny, Stéphanie, Maud, Otman, Madan, les deux Mohamad, Cédric, Rui, Adel, Morgane,
Nizar, Nuno, Yong, Pierre, Rémi, Ludovic, pour avoir contribué à la bonne ambiance au sein
du laboratoire. Je remercie également Lucie GRAND pour sa grande disponibilité et son aide
technique.
Enfin un grand merci à mes ami(e)s, spécialement à Otman OTMAN et Rabih TOUT, qui
m’ont aidé financièrement les trois derniers mois de ma thèse, et à ma famille pour leur soutien
et leurs encouragements tout au long de la durée de ma thèse.
Que tous ceux que j’ai pu oublier me pardonnent.
iv
v
Abréviations
Ac acétyle
Ac2O anhydride acétique
AcOEt acétate d’éthyle
ACPA acide 4,4'-azobis (4-cyanopentanoïque)
AIBN 2,2'-azobis (isobutyronitrile)
ATRA addition radicalaire par transfert d'atome
ATRP polymérisation radicalaire par transfert d'atome
Bn benzyle
Bz benzoyle
CMG carboxyméthyl glycoside
CMG-L carboxyméthyl glycoside lactone
CMGlc carboxyméthyl glucoside
CTA agent de transfert de chaînes
DCC N, N’-dicyclohexyl carbodiimide
DDL diffusion dynamique de la lumière
DEPN/SG 1-N-tert-butyl-N-[1-diéthylphosphono-(2,2-diméthylpropyl)] nitroxyde
DMF N, N-diméthylformamide
DMSO diméthylsulfoxide
degré de polymérisation moyen en nombre
degré de polymérisation moyen en masse
Ea énergie d'activation / J.mol-1
HMBC Heteronuclear Multiple Bond Correlation
IP indice de polymolécularité d'une distribution de masses molaires
LCST Température minimale critique de solubilité
(Lower Critical Solution Temperature)
MMA méthacrylate de méthyle
Maldi-TOF Matrix-assisted laser desorption ionisation time of flight
n masse molaire moyenne en nombre en g.mol-1
masse molaire moyenne en masse en g.mo1-1
vi
NMP polymérisation radicalaire contrôlée par les nitroxydes
NIPAAm N-isopropyl acrylamide
PMMA poly (méthacrylate de méthyle)
ppm parties par million
PRC polymérisation radicalaire contrôlée
RAFT polymérisation radicalaire par transfert par addition/fragmentation réversible
RMN résonance magnétique nucléaire
ROMP polymérisation par ouverture de cycle par métathèse
ROP polymérisation par ouverture de cycle
RPE résonance paramagnétique électronique
SEC chromatographie d'exclusion stérique
HRMS spectrométrie de masse haute résolution
TEMPO 2, 2, 6, 6-tétraméthyl-1-pipéridinyloxy
TFA acide trifluoroacétique
THF tétrahydrofurane
TIPNO N-tert-butyl-N-[1-phényl-2-(méthylpropyl)] nitroxyde
TsCl 4 chloro toluène sulfonyle
V-70 2,2'-Azobis (4-methoxy-2.4-dimethyl valeronitrile)
vii
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................................................ 1
CHAPITRE 1. BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 5
1.1. ACCES A DES DERIVES FONCTIONNELS PAR LA STRATEGIE "CMGL" ................................................. 5
1.1.1. Définition de la stratégie « CMGL » ............................................................................................ 5 1.1.2. Accès à la -CMGluL à partir de l'isomaltulose .................................................................... 6 1.1.3. Accès aux CMGLs par construction glycosidique ................................................................. 7
1.1.3.1. Rappels sur la réaction de O-glycosylation .................................................................................. 7 1.1.3.2. Application à la diversification structurale des CMGLs ........................................................... 9
1.1.4. Fonctionnalisation de la position 2 après ouverture de la lactone ................................ 10 1.2. LES GLYCOPOLYMERES ...........................................................................................................................13
1.2.1. Généralités .................................................................................................................................... 13 1.2.2. Intérêts et applications des glycopolymères ........................................................................ 14 1.2.3. Modes de préparation-Synthèses ........................................................................................... 15
1.2.3.1. Synthèse à partir d’un polymère préformé ..................................................................................16 1.2.3.2. Synthèse à partir d’un glycomonomère ........................................................................................19
1.2.3.2.1 Bras espaceur en position 6 .....................................................................................................20 1.2.3.2.2 Bras espaceur en position 1 .....................................................................................................21 1.2.3.2.3 Bras espaceur en position 2 .....................................................................................................22
1.3. POLYMERISATION DE GLYCOMONOMERES ............................................................................................23
1.3.1. Polymérisation radicalaire ........................................................................................................ 25 1.3.1.1. Généralités .............................................................................................................................................25 1.3.1.2. La polymérisation radicalaire classique .......................................................................................26
1.3.2. La polymérisation radicalaire contrôlée ................................................................................ 28 1.3.2.1. La polymérisation par les nitroxydes (NMP) ................................................................................32
1.3.2.1.1. Historique et principe ................................................................................................................32 1.3.2.1.2. Les glycopolymères synthétisés par le procédé NMP .......................................................33
1.3.2.2. La polymérisation par transfert d’atome (ATRP) ........................................................................34 1.3.2.2.1. Historique et principe ................................................................................................................34 1.3.2.2.2. Les glycopolymères synthétisés par le procédé ATRP .....................................................36
1.3.2.3. La polymérisation par transfert réversible par addition fragmentation (RAFT) ...............37 1.3.2.3.1. Historique et généralités ...........................................................................................................37 1.3.2.3.2. Les copolymères à blocs ...........................................................................................................40 1.3.2.3.3. Polymères thermostimulables.................................................................................................41 1.3.2.3.4. Préparation de glycopolymères par polymérisation RAFT .............................................43
1.4. CONCLUSION ............................................................................................................................................43
CHAPITRE 2. SYNTHESE DE NOUVEAUX GLYCOMONOMERES FONCTIONNELS ............. 46
2.1. INTRODUCTION ..........................................................................................................................................46
2.2. SYNTHESE DU PRECURSEUR COMMUN (1A) ..........................................................................................46
2.3. SYNTHESE DU MONOMERE MONOFONCTIONNEL (I) .............................................................................47
2.4. SYNTHESE DU MONOMERE DIFONCTIONNEL 2-AZIDO (II) ..................................................................52
2.5. SYNTHESE DU MONOMERE DIFONCTIONNEL 6-AZIDO (III) .................................................................57
2.5.1. Fonctionnalisation en position 6 en 2 étapes ...................................................................... 58 2.5.2. Fonctionnalisation en position 6 par réaction de Mitsunobu (une seule étape) ......... 58
2.5.2.1. Généralités .............................................................................................................................................58 2.5.2.2. Génération sélective d’azoture (one pot) à partir d’un alcool primaire ..............................59
2.6. STABILITE DES GLYCOMONOMERES ......................................................................................................62
2.6.1. Monomère (I) monofonctionnel ................................................................................................. 62 2.6.2. Monomère (II) et (III) difonctionnels azido en 2 et 6 ........................................................... 62 2.6.3. Hypothèses sur l’évolution des monomères azido ............................................................. 63
2.6.3.1. Réaction de cycloaddition entre un azoture et une double liaison activée ........................63 2.6.3.2. Isolement de produits secondaires.................................................................................................64
viii
2.7. CONCLUSION ............................................................................................................................................68
CHAPITRE 3. SYNTHESE DE GLYCOPOLYMERES PAR LE PROCEDE DE
POLYMERISATION RAFT. ETUDE DE LEUR COPOLYMERISATION ET LEUR POST-
FONCTIONNALISATION ............................................................................................................................... 70
3.1 INTRODUCTION ..........................................................................................................................................70
3.2 RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................................................70
3.3 SYNTHESE DE GLYCOPOLYMERES (I) PAR LE PROCEDE DE POLYMERISATION RAFT ........................75
3.3.1 Conditions expérimentales ..................................................................................................... 76 3.3.2 Suivis cinétiques effectués en fonction de la concentration en agent de transfert . 80
3.3.2.1 Suivis cinétiques effectués en tube Schlenk avec un rapport [M]0/[RAFT]0= 400 (DPn théorique = 400) ........................................................................................................................................80 3.3.2.2. Suivis cinétiques effectués en tube Schlenk à rapport [M]0/[RAFT]0= 200 (DPn théorique = 200) ...................................................................................................................................................82 3.3.2.3. Suivis cinétiques en tube RMN .......................................................................................................84 3.3.2.4 Conclusion ..............................................................................................................................................86
3.3.3. Synthèse de copolymères à blocs ........................................................................................... 87 3.3.3.1. Synthèse d’un copolymère à blocs poly(sucre-b-styrène sulfonate) ....................................87
3.3.3.1.1. Conditions expérimentales ......................................................................................................87 3.3.3.1.2. Caractérisation des copolymères à blocs ............................................................................88
3.3.3.2. Synthèse d’un copolymère à blocs poly(sucre-b-NIPAAm) ......................................................90 3.3.3.2.1. Conditions expérimentales ......................................................................................................91 3.3.3.2.2. Caractérisation des copolymères à blocs ............................................................................91
3.3.3.3. Conclusion sur la synthèse de copolymères à blocs ................................................................95 3.4 SYNTHESE DE GLYCOPOLYMERE (II) PAR LE PROCEDE DE POLYMERISATION RAFT .........................96
3.4.1. Bibliographie ................................................................................................................................. 96 3.4.2. Stabilité des glycomonomères ............................................................................................... 101
3.4.2.1. Suivis cinétiques ................................................................................................................................101 3.4.2.2. Conclusion ...........................................................................................................................................104
3.4.3. Etude des réactions de polymérisation à 70°C ................................................................. 104 3.4.3.1. Homopolymérisation du glycomonomère (II) .............................................................................104
3.4.3.1.1 Conditions expérimentales .....................................................................................................104 3.4.3.1.2 Résultats .......................................................................................................................................106
3.4.3.2. Synthèse de copolymère à blocs ...................................................................................................108 3.4.3.2.1 Premiers essais ...........................................................................................................................108 3.4.3.2.2. Mise en évidence de la réaction entre une fonction azoture et une double liaison activée ..............................................................................................................................................................109
3.4.4. Etude des réactions de polymérisation à 30°C ................................................................. 111 3.4.4.1. Homopolymérisation du glycomonomère II à T=30°C ...........................................................111 3.4.4.2. Réaction de copolymérisation avec le NIPAAm à 30°C...........................................................117 3.4.4.3. Réaction de copolymérisation avec le styrène sulfonate à 30°C .........................................118 3.4.4.4. Conclusion ...........................................................................................................................................119
3.5. SYNTHESE DE GLYCOPOLYMERES (III) PAR LE PROCEDE DE POLYMERISATION RAFT ..................119
3.5.1. Introduction ................................................................................................................................. 120 3.5.2. Essais de polymérisations ...................................................................................................... 120 3.5.3. Conclusion ................................................................................................................................... 121
3.6. FONCTIONNALISATION PAR CHIMIE « CLICK » ......................................................................................121
3.6.1 Généralités sur la chimie «click» .............................................................................................. 121 3.6.2. Modification chimique du glycopolymère (II) ...................................................................... 122 3.6.3. Conclusion ................................................................................................................................... 126
3.7. CONCLUSIONS GENERALES ..................................................................................................................126
CHAPITRE 4. CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES ............................................... 129
CHAPITRE 5. PARTIE EXPERIMENTALE ........................................................................................... 132
CHAPITRE 6 : ANNEXES ........................................................................................................................... 153
A.1. ANNEXE 1 : RESOLUTION DES PROBLEMES DES OXYGENES RESIDUELS
RESTANT APRES QUELQUES CYCLES GEL-SOUS VIDE-DEGEL ............................................. 153
ix
A.1.1. Suivis cinétiques effectués en fonction de la durée de cycles gel- sous vide-dégel 153 A.1.1.1. Démarche à suivre ............................................................................................................................153 A.1.1.2. En tube Schlenk ................................................................................................................................154 A.1.1.2. En tubes RMN ....................................................................................................................................155 A.1.1.4. Conclusion ...........................................................................................................................................155
A.2. ANNEXE 2 : PROBLEMES DE STABILITE SIGNALES, LORS DU STOCKAGE DU
GLYCOMONOMERE II EN SOLUTION DE METHANOL A T=-20°C ............................................ 156
A.2.1. CARACTERISATION DES GLYCOPOLYMERES ....................................................................................156
A.2.2. POLYMERISATION RADICALAIRE CONTROLEE A T=70°C (GLYCOMONOMERES STOCKES T≥5 JOURS EN
SOLUTION EAU/METHANOL A T= -20°C) ....................................................................................................158
A.2.3. POLYMERISATION RADICALAIRE CONTROLEE A T=30°C (GLYCOMONOMERES STOCKES T≥5 JOURS EN
SOLUTION EAU/METHANOL A T=-20°C .......................................................................................................159
A.2.5. CONCLUSION ......................................................................................................................................161
ANNEXE 3 : LES ETUDES CINETIQUES EFFECTUEES SUR LE GLYCOMONOMERE III 162
A.3.1. A T=70°C ...........................................................................................................................................162
A.3.2. A T=30°C ..........................................................................................................................................163
A.3.3. EN SOLUTION A T=-20°C..................................................................................................................163
A.3.4. CONCLUSION ......................................................................................................................................163
ANNEXE 4. GPC............................................................................................................................................. 164
REFERENCES ................................................................................................................................................. 167
x
1
Introduction générale
Les carbohydrates ont pour formule brute Cn(H2O)n, formule à l’origine de leur
dénomination hydrate de carbone ou « carbones hydratés », ils sont appelés également
saccharides, glucides, ose ou tous simplement sucres. Ils constituent, avec les acides
nucléiques, les protéines et les lipides, les quatre principales classes des macromolécules
biologiques. On peut les répartir en grandes familles, les mono et oligosaccharides, d'une part,
et les polysaccharides, d'autre part. Les mono ou oligosaccharides sont soit libres comme par
exemple le saccharose, soit sous la forme de glycoconjugués, présents à la surface des cellules
et impliqués dans de nombreux processus biologiques (reconnaissance entre cellules, infections
pathogènes-hôte, inflammation…) ce qui a donné naissance à la glycobiologie moderne.1 Les
polysaccharides sont également très présents dans le monde vivant, et présentent soit un rôle
biologique, soit un rôle de source d’énergie (amidon et glycogène), soit un rôle de matériau
structurant (cellulose, chitine, collagène…). Leur variabilité structurale est immense en raison
du nombre de liaisons possibles entre deux unités monomères (α ou β, multiples hydroxyles),
contrairement aux protéines et aux acides nucléiques, presque exclusivement linéaires, et qui
ont seulement un seul type de liaison. Cette grande variété de combinaisons permet aux
carbohydrates de fournir des variations presque illimitées de structures, et donc de propriétés
biologiques et structurales. A ce titre, il est donc intéressant de considérer la construction de
nouveaux glycopolymères, à architecture contrôlée, que ce soit pour des objectifs d'ordre
biologique ou dans le domaine des biomatériaux. Les glycopolymères sont des structures
macromoléculaires qui comportent des unités monomères d’origine synthétique et/ou des unités
monomères d’origine naturelle. Cette définition s’applique quelle que soit l’architecture
macromoléculaire du composé et quelle que soit l’origine de la partie naturelle :
monosaccharide, disaccharide, oligosaccharide et polysaccharide.
Parmi les nombreuses stratégies de synthèse / polymérisation décrites pour obtenir les
glycopolymères, la polymérisation radicalaire de glycomonomères, par voie conventionnelle
ou contrôlée, possède de nombreux avantages car elle est très souple et permet en théorie de
multiples combinaisons et associations. Ainsi, à partir de la modification d’un sucre par une
fonction polymérisable, la polymérisation ou la copolymérisation avec un autre monomère
conduit à des polymères comprenant un squelette polycarboné et des groupements saccharides
latéraux. Les méthodes de polymérisation radicalaire « vivantes » donnent également la
possibilité de construire des structures à blocs. Par exemple, un premier bloc peut être obtenu
2
par polymérisation d’un glycomonomère, puis un deuxième à partir d’un autre monomère non
glucidique.
O
O O O O O
glycomonomère
glycopolymère
O
glycomonomère
+
monomère O
copolymère statistique
O O
O O O O
+
monomère O O O O O
copolymère à blocs
Une des motivations de notre travail a été l'exploitation de la stratégie "CMGL" (synthons
carboxyméthyl glycoside lactones) pour accéder à de nouveaux glycomonomères
fonctionnels. Cette stratégie est capable de conduire aisément à des systèmes difonctionnels, et
ouvre donc la voie vers des systèmes possédant à la fois une fonction polymérisable et une
autre fonction permettant une élaboration ultérieure du polymère. Durant ce travail de thèse,
nous nous proposons d’élaborer de nouveaux glycopolymères à partir de glycomonomères à
fonction acrylamide obtenus par la stratégie « CMGL ». Afin de pouvoir contrôler les masses
molaires et l’architecture des glycopolymères, nous avons choisi d’utiliser la polymérisation
radicalaire contrôlée de type RAFT qui représente un intérêt supplémentaire par rapport aux
autres méthodes car elle peut s’effectuer, avec un très bon contrôle, dans l’eau et en présence
d’autres fonctions. En effet, depuis les premiers travaux de Lowe et al2 réalisés en 2003 sur la
polymérisation d’un glycomonomère non protégé dans l’eau, cette technique a connu un
formidable essor dans le domaine des glycomonomères. On s’intéressera en premier lieu à un
glycomonomère monofonctionnel, puis, dans un deuxième temps, à des glycomonomères
3
difonctionnels porteurs d’une fonction azoture sur chaque unité monomère en position 2 et 6
respectivement. L’aptitude de ces monomères à polymériser et la possibilité de synthétiser des
copolymères à blocs amphiphiles poly (sucre-b-styrène sulfonate) et poly(sucre-b-NIPAAm),
possédant potentiellement des propriétés thermostimulables seront étudiées. Enfin, la post-
modification par chimie ‘click’ des glycopolymères portant des fonctions azotures sera
également considérée.
OAcO
AcOO
O
AcO
O
OHO
HOOH
O
OH
NH
HN
O
O
O
HOHO
OHO
N3
NH
HN
O
O
OHO
HO
N3
O
HO
NH
HN
O
O
CMGL
Ce manuscrit est organisé de la façon suivante :
- le premier chapitre est consacré à une étude bibliographique sur l’ouverture des
glycosides lactone et les glycopolymères obtenus par polymérisation radicalaire
contrôlée. Par la suite, chaque chapitre de résultats sera précédé d'une partie
bibliographique plus spécialisée en relation étroite avec les résultats expérimentaux
obtenus.
- le second chapitre est consacré à la synthèse de trois glycomonomères hydrosolubles de
type acrylamide, l’un monofonctionnel et les deux autres difonctionnels porteurs d’un
groupe azoture.
- le troisième chapitre est consacré à l’étude de la polymérisation de ces monomères par
le procédé de polymérisation RAFT. L'influence de nombreux paramètres
expérimentaux sur les conditions de contrôle des chaînes macromoléculaires et sur les
caractéristiques structurales des glycopolymères y est analysée et la synthèse
d'architectures diblocs est également abordée.
4
5
Chapitre 1. Bibliographie
Cette partie bibliographique présentera tout d’abord les accès aux synthons CMGLs par
différentes méthodes. Ensuite, quelques notions de base sur la chimie des radicaux seront
données, puis une étude bibliographique détaillée sur la polymérisation radicalaire contrôlée
(PRC), les principes généraux, les critères de mise en évidence et une revue sur les différentes
techniques de PRC existantes seront rappelés, et les glycopolymères résultant de l’utilisation de
ces techniques seront décrits. Enfin pour la polymérisation par technique RAFT, son principe,
le choix d’amorceur et d’agent de transfert, les avantages et les limites, les accès à des
copolymères, seront abordés avant de présenter en détail la synthèse de glycopolymères
déprotégés résultant exclusivement de l'emploi de cette technique (RAFT), ainsi que leur
post modification décrite dans de récents travaux de la littérature.
1.1. Accès à des dérivés fonctionnels par la stratégie "CMGL"
1.1.1. Définition de la stratégie « CMGL »
Un des objectifs du présent travail était d'évaluer la stratégie "CMGL" pour l'obtention de
nouveaux types de glycomonomères. Les synthons CMGLs sont des systèmes lactoniques
bicycliques issus de sucres, conçus et développés depuis plusieurs années dans l'équipe du Dr
Queneau. Ce sont des glycosides porteurs d'un résidu carboxyméthyl lactonisé avec le groupe
hydroxy en position 2, et dont la fonction lactone peut subir l'ouverture par différents types de
nucléophiles (Figure 1).
O
OO
O
CMG lactone
RO
O
HOO
ORO
O
OO
ORO
Monofonctionnel Difonctionnel
Figure 1. Élaboration de glycomonomères mono et di fonctionnels à partir de la stratégie α CMGL.
Les pseudoglycoconjugués ainsi obtenus peuvent aisément subir une deuxième
fonctionnalisation sur la position 2 libérée par l'ouverture de la lactone, et isolée de toutes les
autres fonctions qui sont protégées par des groupes acétyle. La méthode est donc une voie
directe pour brancher une entité sucre sur un autre motif, et permet d'accéder à des systèmes
6
1,2-difonctionnels. De plus, contrairement aux réactions avec des lactones de sucres plus
classiques telles que la gluconolactone qui conduisent à des systèmes polyols ouverts,3 la
connexion se fait sans perte du caractère cyclique du sucre. Plusieurs réactions ont été mises au
point pour accéder à ces lactones, soit par oxydation de l'isomaltulose, soit par oxydation d'allyl
glycosides, soit par alkylation anomérique par le bromoacétate de tertiobutyle. Ces trois voies
sont détaillées dans les sections suivantes, avec quelques rappels sur la réaction de
glycosylation avant d’aborder les deux dernières des trois voies. Ensuite, quelques applications
de la méthodologie sont présentées, dans des domaines aussi divers que l’accès à des pseudo-
oligosaccharides4, des glycoaminoacides
5, des glycolipides
6, des glycostéroïdes
7,8, des
porphyrines glucosylées9, des analogues de substrats de glycosyltransférases
10 et des biosondes
biologiques.11
1.1.2. Accès à la -CMGluL à partir de l'isomaltulose
La première stratégie est basée sur l’oxydation de l’isomaltulose12
. L’isomaltulose est un
sucre très disponible obtenu à l’échelle industrielle par bioconversion du saccharose. La
dégradation de ce dernier par oxydation, réalisée par le peroxyde d’hydrogène à pH=4 à 80°C,
aboutit à la formation du carboxyméthyl -D- glucoside (CMGlc). L’acétylation du CMGlc par
l’anhydride acétique dans la pyridine a fourni un nouveau produit qui a été identifié comme
étant la lactone triacétylée13
(CMGlcL, Schéma 1) et qui est obtenu avec des rendements qui
varient autour de 25% en fonction des conditions. Ce rendement modeste est à relativiser par la
facilité de mise en œuvre de deux étapes simples.
7
Schéma 1. Élaboration de α-glucosides, possédant un OH libre en position 2 à partir de l’isomaltulose.
1.1.3. Accès aux CMGLs par construction glycosidique
1.1.3.1. Rappels sur la réaction de O-glycosylation
Une réaction de O-glycosylation est définie comme une réaction capable de former une
liaison glycosidique. Elle implique souvent l'activation de la position anomère par un groupe
partant, et est le plus fréquemment réalisée en milieu acide. Mais elle peut se faire aussi en
milieu basique par activation du groupe OH anomère, qui se comporte alors comme un
nucléophile. Les deux enjeux de cette réaction sont l’efficacité du couplage et la
stéréosélectivité.
La réaction de glycosylation de Fischer14
, développée en 1893, permet la condensation d’un
glucide sur un alcool aliphatique en catalyse acide (HCl 2%) qui protone l’hydroxyle anomère.
Un ion oxonium est formé par départ d’une molécule d’eau, et l’alcool nucléophile,
généralement utilisé comme solvant, réagit alors pour conduire aux glycosides. Cette réaction
est efficace et conduit à un mélange d’isomères.15
L’oxonium intermédiaire peut se former à
partir des formes furanose ou pyranose, et donc les glycofuranoses sont aussi observés, parfois
isolés, en fonction du sucre considéré.
OHO
OH
OHO
O
HH
HCl OHO + ROH
OHO
OR
OHO OR
SN1
Configuration stable Configuration
Majoritaire Minoritaire
Aliphatiqueuniquement
Schéma 2. Principe de la réaction de Fisher.
Le faible contrôle de la stéréosélectivité dans la réaction de Fisher a conduit à développer
d’autres méthodes. Koenigs-Knorr16
(schéma 3) proposent en 1901 de remplacer le OH porté
sur le carbone hémiacétalique par un halogène (Br ou Cl), et la quantité catalytique de HCl par
des promoteurs à base d'ions métalliques lourds (sels d’argent Ag2O/Ag2CO3 ou de mercure
Hg(CN)2) qui jouent le double rôle d’aider à la rupture de la liaison C-X et de permettre la
neutralisation de l’acide HX formé lors de la réaction.
8
Accepteur de glycosyle
Donneur de glycosyle, X= Br ou Cl
Sels d'argent ou de mercure(Promoteur)
Aglycone
Configuration 1, 2-trans
O
X
AcO
OAc
O
X
AcOOAc
ROH
O
OAcOOAc
R
O
O
AcO
AcO
R
Schéma 3. Réaction de Koenigs-Knorr.
Durant cette réaction, les β-D-glycosides sont formés très majoritairement, avec une
stéréochimie 1,2-trans par rapport à l’acétate placé en position 2. Ceci s’explique par le
mécanisme décrit en schéma 4: l’acétate placé en position 2 participe à la formation d’un ion
cyclique stable "dioxocarbénium », ce qui masque l’une des deux faces du saccharide et
provoque l’approche de l’alcool en trans par rapport au groupe participant. Depuis, cette
réaction a connu de nombreuses variations (groupe partants, activateurs, solvants)17, 18, 19, 20, 21
les systèmes les plus utilisés étant les acétates, les trichloroacétimidates et les thioglycosides.
O
AcO
HClO
AcO
OAcO
OR
SN1
Configuration Configuration
X
X
SN1
OAcO
OO
SN2
ROH
ROH
OAc OAc
OAcO
OO
RO
OAcO OR
Réarrangement
Ion oxocarbénium Ion dioxocarbénium Ortho ester
Schéma 4. Sélectivité trans par assistance anchimérique.
Une alternative est la réaction d’alkylation anomérique, qui consiste à produire l’alcoolate
anomère et à le faire réagir comme nucléophile sur un substrat électrophile, par exemple un
halogénure (Schéma 5), réaction dont la sélectivité dépend de plusieurs paramètres comme la
base, le solvant, l’électrophile, la température et l’ajout de certains sels.22
Tous ces paramètres
affectent l’équilibre qui s’établit entre les 2 anions alcoolates et et leur réactivité
respective. Cette réaction peut aussi être utilisée pour conduire à des dérivés activés, tels que
9
des trichloroacétimidates, ensuite utilisés eux-mêmes en conditions de type Koenigs Knorr.
OHO
OH
aO
HO
OR
/, majoritaire
OHO
OR
/, majoritaire
b et c
Glucose libre
d
OAcO
OAc
d
Glucose peracetylé
OAcO OR
uniquement
eOAcO OR
majoritaire
OAcO
OH
OAcO
OR
majoritaire
f
OAcO
O majoritaire
Cl3C
NH
h j
e
Schéma 5. Les différentes voies d’accès possibles23
pour synthétiser un α ou β glycoside. a) réaction de
Fisher13
en présence d’une quantité catalytique d’acide chlrorydrique (2%), b) réaction de Fisher en
présence d’un acide de Lewis, c) réaction de O alkylation selon Schmidt20
en présence d’une base
(NaH), d) Ac2O, NaOAc, 140°C, 1h24
, d) Réaction de Koenigs et Knorr15
ou autres25
, e) ROH,
BF3/Et2O, f) acétate d’hydrazine, DMF, 80°C, 30 min.26
, h) NaH, R-X20
, j) Cl3CCN, DBU, CH2Cl2, -
10°C jusqu’à T. amb., 3h27
,.
Puisque la stratégie issue de l’isomaltulose ne peut conduire qu’à une CMGL, celle au
motif α glucose, il était intéressant de développer d’autres séquences permettant de faire varier
la nature du sucre et la stéréochimie de ces synthons.
1.1.3.2. Application à la diversification structurale des CMGLs
Deux approches ont été appliquées à la synthèse d’autres CMGLs (Schéma 6). La première
est la réaction de glycosylation, selon Fisher sur un sucre libre, en présence d’alcool allylique
et d’une quantité catalytique d’acide chlorhydrique, suivie d’une coupure oxydante de la
double liaison (soit sur le glycoside d’allyle libre soit sur sa forme acétylée, pour des raisons de
facilité de séparation des anomères), puis d’une cyclisation sous l’action de la pyridine et
l’anhydride acétique. La deuxième est basée sur l’alkylation anomérique selon les conditions de
Schmidt, entre l’OH anomère libre généré sélectivement sous l’action de l’acétate d’hydrazine
10
et le bromoacétate de tert-butyle en présence de NaH. Après une déprotection du groupement
tert-butyle et des groupes acétyle sous l’action de NaOH dans le méthanol, la même étape de
cyclisation que précédemment permet de former la lactone correspondante.
OHO
HOOH
O
OH
OH
HO
OHO
OH
OAcO
AcOO
O
OAc
O
Isomaltulose
1°) Oxydation
OHO
OOH
O
2°)Cyclisation
OHO
Glucose libre
1°) Réaction de Fisher
2°) Acétylation
OHO
O
4°) Déprotection
OAcO
OOH
O
OAcO
O
3°) Oxydation
OHO
OOH
O
5°) Cyclisation
CMGL
OHO
Glucose libre
O
ACO
1°) Acétylation
2°) Réaction deSchmidt
OAcO
OO
O
4°) Déprotection
OHO
OOH
O5°) Cyclisation
O
ACO
2°) Désacétylationrégiosélective
OH
Schéma 6. Les différentes voies d’accès aux α-CMGLs.
Ces deux voies ont permis l’obtention d’une série de lactones28
bâties sur des
monosaccharides, le glucose, le mannose, le galactose, et des disaccharides (lactose, cellobiose
et maltose) avec les deux anoméries possibles. Actuellement, une série de C, S, N-CMGL est
en développement.29
Quelques applications des CMGLs sont décrites ci-après.
1.1.4. Fonctionnalisation de la position 2 après ouverture de la lactone
Les produits obtenus après ouverture présentent un hydroxyle libre en position 2 et ont été
soumis à des fonctionnalisations ultérieures, en présence d’une base selon trois types de
réaction :
-soit, lors d’une réaction d’azidation qui s’effectue avec inversion de la configuration
11
(voie 1, figure 2). Cette réaction a été utilisée pour la construction d’un système AB30
, afin
d’élaborer des glycopolymères par des réactions de cycloaddition de type Huisgen catalysée au
cuivre I (schéma 7).
O
HOO
ORO
O
OO
ORO
O
O
ORO
G1
1°) Activation: OTf
2°) Azidation: G1=N3
1°) Activation: O-
2°) Carbamatation ou Etherif ication
Sucre: Glucose Conf iguration mannoseConf iguration glucose
Voie1Voie2
Inversion de la conf igurationmême conf iguration
Figure 2. Les deux voies existantes pour introduire une fonction en position 2 après ouverture du CMG.
OHO
HO
O
HO
O
NH
N3
OHO
HO
O
HO
O
NH
N3
Conditions"Click chemistry"
OHO
HO
O
HO
O
NH
N
NN
n
Schéma 7. Construction d’un système AB pour l’élaboration de glycopolymère par « click chemistry ».
-soit, lors d’une réaction de carbamatation (voie 2) en présence d’un isocyanate d’alkyle
pour l’obtention de carbamate, ayant une chaîne hydrophobe qui module la polarité des adduits
sucres, afin d’avoir des dérivés possédant des propriétés tensioactives. Un exemple significatif
de l’application de cette stratégie est l’élaboration récente de nouveaux composés amphiphiles
glycolipidiques8 (Figure 3), ayant un comportement cristal-liquide.
12
OHO
HO
OO
HO
O
NHOO
HN
O
HO
OO
OH
O
NHOO
HN
OHO
HOOH
O
HO
Figure 3. Exemples de structures mono et disaccharidiques parmi une famille de composés amphiphiles
synthétisés pour l’étude du comportement cristal-liquide.
Il existe d’autres réactions qui donnent accès à des α glycosides avec un hydroxyle libre en
position 2. On peut citer, par exemple, les réactions qui font appel à la fonctionnalisation d’un
glycal31
ou de ses dérivés (Schéma 8), notamment l'ouverture d'époxydes de glycals. En effet,
si le glycal est protégé par des groupes protecteurs de type acétate, l’oxydation de ce dernier, en
présence de dioxirane, génère un époxyde racémique, qui après ouverture en présence d’un
nucléophile de type ROH forme un mélange de diastéréoisomères difficilement séparables. Par
contre, si le groupe protecteur est de type benzyle ou tert-butyldiméthyl silyle, il est possible de
former avec un bon rendement un glycoside possédant un OH libre en position 2, le plus
souvent en lien β.32
La voie CMGL développée à lyon apporte une alternative simple et générale à ce type
de stratégies.
13
ORO
ORO
Mélange de diastéréoisomères
Acétone, dioxirane
MeMe
O
R'OH
si R=Ac
OAcO OR'
OH
O
R'O
OH
+ AcO
siR=Bn
R'OHO
BnO OR'
OH
Majoritairement, : 20/1
OTBDMSO OR'
OH
si R=TBDMSR'OH
uniquement
glycoside avec un OH libre en position 2
Glycal
ORO
OR
NBS/MeOH OBzO
BrO
NaBH3CN OBzO
BrOH
a
b
OBzO
OR'OH
OBzO OR'
OH
glycoside
glycoside
Ester O glycal
Schéma 8. Synthèse du α ou du β glycoside33
, à partir d’un glycal ou ses dérivés.
1.2. Les glycopolymères
1.2.1. Généralités
Le terme « glycopolymère » n’est pas clairement défini. Pris au sens strict, il représente
selon Okada34
, tous les polymères synthétiques qui contiennent des unités sucres, agissant
comme des groupements biologiques spécifiques, de façon similaire à ceux présents sur les
surfaces de cellules (glycoconjugués). Dans un sens plus large, il englobe également les
oligosaccharides et les polysaccharides naturels modifiés par des composés naturels ou
synthétiques. On peut citer par exemple, la cellulose (Gluc α (1-4) Gluc)n qui est le composant
essentiel de la paroi cellulaire des plantes, la chitine (GlucNAc-β-(1-4)-GlucNAc)n, qui est le
polysaccharide constitutif de l’exosquelette des arthropodes, ou encore l’amidon (Gluc-α (1-4,
1-6) Gluc)n très répandu chez les plantes. (Figure 4)
O
HO
OH
OH
OOHO
OH
OH
Cellulose
O
1HO
NHAc
OH
OOHO
NHAc
OH
Chitine
O
HO
OH
OH
O
1
OHO
OH
O
O
OH
HO
O
HO
Amidon
14
Figure 4. Structures de trois polysaccharides.
1.2.2. Intérêts et applications des glycopolymères
Les glycopolymères ont été largement utilisés pour étudier les interactions multivalentes
avec les lectines. Les lectines sont définies comme des protéines présentes dans la plupart des
organismes vivants35
, elles sont d’origine non immune capable de reconnaître spécifiquement
les sucres sans altérer la structure d’aucun des motifs saccharidiques reconnus.
En effet, elles sont impliquées dans de nombreux processus biologiques tels que les
interactions des cellules dans le système immunitaire, le cancer et les métastases de cellules
cancéreuses, et les infections par le virus. Quelle que soit leur famille, elles sont classées en
fonction de leurs homologies structurales tridimensionnelles et en séquence de leurs acides
aminés. Cinq grandes familles de lectine36
sont distinguées selon leur spécificité pour :
-le D-mannose
-le D-galactose
-la N-acétyl-D-galactosamine
-la N-acétyl-D-glucosamine
-l’acide N-acétyle-D-neuraminique.
De nombreux systèmes lectines-sucres ont été étudiés dans un effort pour déterminer la
structure d'un ligand en interaction avec un récepteur. Quatre méthodes largement utilisées, ont
été employées pour ces études : le test d'inhibition d'hémagglutination d’érythrocytes (IHA), les
tests de type « Enzyme-Linked Lectin Assay » (ELLA), la microcalorimétrie de titration
isotherme (ITC) et la résonance plasmonique de surface (SPR), présentées en détail dans la
revue de Toone et al37
.
Un moyen pratique pour étudier les interactions des lectines avec des glucides, est
d'introduire des motifs saccharidiques sur des polymères. Le moyen le plus moderne d'y
parvenir est par l'intermédiaire de glycopolymères synthétiques, possédant des entités
saccharidiques pendantes le long de la chaîne. Aujourd’hui, les glycopolymères suscitent un
intérêt croissant pour la recherche dans le domaine biomédical38
. En effet, grâce à leur forte
densité en motifs saccharidiques, ils représentent des ligands saccharidiques potentiels pour
l’immobilisation d’agents phatogènes via leurs lectines de surface, dans un but de capture et de
15
détection.39,40,41,42,43
. Dans ce but, un moyen moderne d’y parvenir, est de greffer les ligands
saccharidiques sur des nanoparticules44
(or, argent ou quantum dots). En effet, selon les
conditions de Brust45
, les glycopolymères issues d’une polymérisation radicalaire contrôlée, en
présence d’un agent de transfert de type RAFT sont largement décrits pour former des
glyconanoparticules46
, grâce aux fonctions thiol libérées en bout de chaîne par action de
NaBH4.47
.
SS
SSS
SO
glycomonomère
OO
O
OO
OO
O
OO
O
O
O
O
O
O
O
O
nanoparticules
1°)RAFT polymérisation
O O O O
glycopolymère
SH
2°) NaBH4
glyconanoparticules
Schéma 9. Elaboration de glyconanoparticules.
Sinon, les glycopolymères très hydrophiles, par couplage avec d’autres entités
hydrophobes, forment des entités amphiphiles48,49,50
capables de former de micelles,
notamment largement utilisées dans le domaine biomédical51
pour transporter des
médicaments.
Figure 5. Elaboration de micelles pour le transport des médicaments.
1.2.3. Modes de préparation-Synthèses
L’élaboration de glycopolymères peut être réalisée en modifiant chimiquement un oligo
ou un polysaccharide, en introduisant des motifs saccharidiques sur un polymère préformé
possédant des groupements réactifs (Figure 6) ou en polymérisant un monomère porteur d’un
groupement saccharidique (Figure 8).56
Cette dernière méthode a fait l’objet, ces dernières
décennies, d’un très grand nombre d’études mettant en jeux diverses techniques de
16
polymérisation (polymérisations ionique, radicalaire, métathèse…). Le nombre de revues
récentes sur le sujet 34,52,53,54,55,56
reflète parfaitement l’intérêt croissant porté aux
glycopolymères.
1.2.3.1. Synthèse à partir d’un polymère préformé
La modification post-polymérisation est une approche générale utilisée pour
l’élaboration de polymères fonctionnels. 57
Cette stratégie est basée sur l’élaboration d’un polymère, à partir d’un monomère
difonctionnel, possédant une fonction F1 polymérisable et une fonction F2 stable dans les
conditions utilisées. Après polymérisation, une réaction de post modification (par exemple de
type « click », terme expliqué plus loin) est réalisée en présence d’un précurseur sucre couplé à
la chaîne polymère.
Figure 6. Couplage d’un motif saccharidique sur un polymère préformé.
La modification du polymère peut être plus ou moins importante si la fonction réactive
est située en bout de chaîne ou le long de la chaîne polymère. L’application visée pour le
polymère ciblé est déterminante dans le choix de la technique
L’introduction d’un motif saccharidique à l’extrémité de la chaîne polymère est
courante et mime la synthèse naturelle de glycoconjugués par glycosylation post-
transcriptionnelle.
Stenzel et al. en 2002 et 2003 ont décrit par exemple la synthèse de ce type de
glycopolymères par le procédé RAFT, en synthétisant deux trithiocarbonates 1 et 2 (figure 7)
17
modifiés avec un saccharide, dont l’un dérivé du D-glucose, porteur d’une fonction
trithiocarbonate en position anomère, l’autre est dérivé d’une β–cyclodextrine modifiée au
niveau de sa face primaire 6 par cette même fonction. Des chaînes de polystyrène linéaire58
ou
en étoile59
ont été préparées, possédant en extrémité ω un motif saccharidique, à partir de ces
deux agents de transfert fonctionnalisés. Ensuite, Delair-Charreyre et al.60
en 2006 ont
développés la synthèse de poly (N- acryloylmorpholine), possédant en extrémité α un motif
saccharidique, dérivé du D-galactose protégé par des isopropylidènes selon le même procédé de
polymérisation, mais en utilisant une nouvelle approche basée sur l’élaboration d’un agent de
transfert 3 (figure 7), fonctionnalisé au niveau du groupe R, de telle façon que l’hydrolyse de la
fonction dithiobenzoate après polymérisation ne conduit pas à la perte du motif saccharique.
S S
S
S S
S O
O
O
O
OHHO
7
HN
S
O
S
1 2 3
O
O
O
O
O
OOHO
HOOH O
OH
Figure 7. Structures chimiques des trois agents de transferts.
La substitution nucléophile d’esters activés notamment par des amines est une méthode
largement utilisée et a été aussi appliquée à la préparation de glycopolymères. Aux classiques
esters N-hydroxysuccinimide et dérivés 61
ou anhydrides maléiques62
ont été ajoutés récemment
des monomères comportant par exemple un groupe ester pentafluoro phényl,63
ou p-nitrophényl
carbonate.64
Des oxazolines de sucre ont également été couplées aux fonctions alcools d’un
polymère alcool polyvinylique.65
Des réactions entre amines et isocyanate ou aldéhyde ont
également été mises à profit.
D’autres types de couplages sélectifs et efficaces sont apparus lors de la dernière
décennie, souvent conjugués aux précédents.63
Le groupe du professeur Haddleton66
a décrit en 2006, la synthèse de glycopolymères
bien définis, résultant de l’introduction quantitative sur un polymère préformé porteur de
fonctions latérales alcynes, d’un ou plusieurs dérivés saccharidiques à fonctions azoture dérivés
du D-glucose et du D-mannose, de manière statistique. Il s’agit du « co-clicking » (schéma 10).
18
Le couplage se fait selon la réaction de cycloaddition 1,3 dipolaire de Huisgen catalysée par le
cuivre(I) décrite par Sharpless et Meldal67
. Il s’agit d’un des premiers exemples de cette
méthodologie pour la préparation de glycopolymères. Cette réaction de couplage azoture-
alcyne est largement exploitée en chimie macromoléculaire ces dernières années.68
O
HO
OH
O
HOOH
N3
O
HOOH
OHOH
O N3
-MannosideO
Br
O
O
O
n +
O
O
O
O
n
Br
OO
m
NN
N
N N
N
-Mannoside-Galactoside-GalactosidePolymère préformé
Schéma 10. Structures de glycopolymères obtenus par « co-clicking ».
Schlaad et al.69
ont décrit la même année l’addition radicalaire de 1-thioglucose
peracétylé sur des copolymères du polybutadiène. Bien qu’une étape de déprotection du motif
saccharidique soit nécessaire, ce couplage photochimique ne nécessite pas de catalyseur
métallique.
Après le formidable développement de la chimie « click azoture-alcyne » en chimie
macromoléculaire, le couplage de type thiol-ène 70
est à son tour largement exploité. Stenzel et
al.71
ont récemment décrit la synthèse de glycopolymères par couplage entre un thioglucose et
un copolymère porteur de groupes vinyliques pour la formation de glycomicelles
thermostimulables. (Schéma 11).
O
O
O
O
S
OO
HO
Sn m
O
O
O
O
OO
O
n m
CN
O
O
O
O
O
OO
O
n m
CN
O
O
HO
HO
OHOH
S
Schéma 11. Structures de glycopolymères obtenus par couplage thiol-ène
Les nombreuses méthodologies (pas toutes développées ci-dessus) pour fonctionnaliser
19
des polymères, formés à partir d’un motif relativement simple, témoignent du succès de cette
approche. Elle permet notamment la modification d’un même « bâti » polymère avec différents
motifs saccharidiques pour l’étude de la spécificité de reconnaissance de lectines par exemple.
Cependant, le choix de ce mode de préparation doit reposer sur une méthode de couplage très
efficace pour assurer un taux de fonctionnalisation suffisamment élevé. Cela nécessite, de plus,
souvent un large excès de réactifs et de bons procédés de purification. Aussi, la polymérisation
de monomères contenant un motif sucre est une seconde approche qui est largement étudiée en
parallèle. Le développement de nouvelles conditions de polymérisation plus douces, contrôlées,
permettant de travailler en milieu polaire solubilisant les composés saccharidiques, a favorisé la
synthèse de glycopolymères par cette voie.
1.2.3.2. Synthèse à partir d’un glycomonomère
Comme le montre la figure 8, les glycomonomères sont des monomères contenant un
groupement saccharidique, une fonction polymérisable liés le plus souvent par un groupement
espaceur. Selon la nature de la fonction polymérisable, les glycomonomères ont pu être
polymérisés par voie radicalaire classique et contrôlée (NMP, ATRP et RAFT), mais aussi par
polymérisation ionique (cationique et anionique), par ouverture du cycle par voie ionique (Ring
Opening Polymerization : ROP) ou par méthathèse (Ring Opening Metathesis Polymerization :
ROMP), afin de générer des glycopolymères synthétiques présentant un squelette non
saccharidique et porteurs d’entités saccharidiques pendantes distribuées sur toute la chaîne.52
En revanche, la polymérisation par ouverture de cycle de glycomonomères à fonction lactone
permet l’élaboration de glycopolymères dont la partie saccharidique est insérée dans la chaîne
principale. Cependant, cette stratégie est bien moins décrite72
car les sucres lactones sont
difficiles à préparer et leur réactivité est faible.
20
O
HN
O
HN
OO
O
Acrylamide MétacrylamideAcrylateMétacrylate
O
O
Ester de vinyleet Vinyle
O
Espaceur: Ethylamine, Propylamine, Ethanol............Saccharide: Glucose, Galactose, Mannose, Glucosamine, Galactosamine...............
FonctionPolymérisable
Figure 8. Synthèse de glycopolymères à partir d’un glycomonomère.
Les glycomonomères déjà décrits diffèrent non seulement par la nature de la fonction
polymérisable qui conditionne la technique de polymérisation mais également par la nature du
sucre, du bras espaceur et la position de la fonction polymérisable.
La synthèse de glycomonomères vinyliques et leurs polymérisations par voie ionique ou
radicalaire ont été largement décrites dans la littérature. En effet, l’accès à ce type de
glycomonomères est généralement assez simple et ne nécessite que quelques étapes. La
stratégie la plus communément utilisée consiste à introduire un bras espaceur porteur de la
fonction vinyle à partir des fonctions hydroxyle du sucre. Ainsi, il existe de nombreux
exemples de modification de sucres en position 1, 2, 3 ou 6.
Dans cette partie, on traite les différentes stratégies ayant abouti à la synthèse de
glycomonomères, selon la position de la fonction polymérisable sur le précurseur sucre.
1.2.3.2.1 Bras espaceur en position 6
On commence par l’introduction du bras polymérisable en position 6, cette stratégie
étant la plus facile et la plus largement décrite. Elle a été effectuée selon deux méthodes
21
principales:
- par substitution nucléophile en présence d’un centre électrophile et d’une base, à
partir des produits commerciaux possédant une fonction alcool primaire libre en position 6,
tandis que les autres fonctions sont protégées par des acétals.
- par couplage enzymatique à partir d’un précurseur sucre déprotégé, en présence de
lipase73
et d’esters activés. Cette réaction est souvent régiosélective car les esters subissent une
migration d’acyle, conduisant souvent à des produits finaux stables, dérivés de 6-O-acylés avec
des rendements élevés.
Cependant, il est reporté que pour des applications biologiques, il faut éviter74
cette
position.
O
1
45HO
HO
6
23
O
CH3
OOH
O
Méthyl-6-O-méthacroyl
--D-glucoside60, 61, 62
O
1
45HO
HO
6
23
O
CH3O
O
Méthyl-6-O-méthacroyl
--D-mannoside63
OHO
1
45HO
HO
6
23
O
OH
HO
O
6-O-méthacroyl
--D-mannoside64
O
1
45
O
O
6
23
O
OO
O
3-O-méthacroyl-1, 2:3, 4
-di-O-isopropylidène-D-
galactopyranose67
O
1
45
O
O
6
23
O
OO
O
6-O-acroyl-1, 2:3, 4
-di-O-isopropylidène-D-
galactopyranose68
O
1
45
O
O
6
23
NH
OO
O
6-O-acroylamido-6-déoxy-1, 2:
3, 4-di-O-isopropylidène
-D-galactopyranose69
O
1
45
O
O
6
23
O
OO
1, 2:3, 4-di-O-isopropylidène
-6-f ormyl-4'-vinylphényl)-D-
galactopyranose70
O
H
O
1
45HO
HO
6
23
O
OH
O
OO
4
OH
6-O-vinyladipoyl
-D-glucoside65, 66
Figure 9. Structures de glycomonomères porteurs d’un bras polymérisable en position 6140, 75, 76, 77, 78, 79,
80, 81, 82, 44b
1.2.3.2.2 Bras espaceur en position 1
L’introduction du bras polymérisable a été également effectuée sur la position 1 selon
deux moyens, soit :
-par glycosylation entre un acétate anomère et un alcool en présence d’un catalyseur
(BF3/Et2O). Le produit de configuration β est souvent majoritairement obtenu avec un bon
rendement, cas où le donneur de glycosyle (X), placé en position 2 a un rôle participant.
22
Selon la nature du groupe (X), seulement deux stratégies (X=OAC ou NHAc45b
) ont été
appliquées pour synthétiser le glycomonomère.
-par substitution nucléophile entre une amine et la D-gluconolactone3a
ou d’autres
dérivés disaccharides3b
. La lactone est obtenue en « one pot » après oxydation de l’acide-D-
gluconique ou d’autres dérivés disaccharidiques (figure 10).
O
1
45
OH
HO
OH
6
23
OH
OH
1
45O
HO
6
23
OH
HN HN
O
O
2-gluconamidoethyl méthacrylamide59
O
1
45HO
HO
6
23
OH
O
2-Méthacryloyxyéthyle
glucoside54, 55
2-Méthacryloxyéthyle
galactoside56
OHO
NH
O
1
45HO
HO
6
23
OH
OH
NH
O
O
O
1
45HO
HO
6
23
OH
NH
O
O
NHAc
N- Acrylamidophenyl -D-mannopyranosyl58 (N-Acrylamido) phenyl -GlcNAc58
O
1
45
OH
HO
OH
6
23
OH
OH
1
45O
HO
6
23
OH
HN O
O
O
2-lactobionamidoéthyl méthacrylamide60
2-gluconamidoethyl méthacrylamide59
OH
1
45HO
HO
OH
6
23
OH
O
NH O
O
2
OH
1
45HO
HO
OH
6
23
OH
O
NH HN
O
2
OH
1
45HO
HO
OH
6
23
OH
O
NH HN
O
3
2
O
1
45
OH
HO
6
23
OH
O
OHO
NH2
O
1
45O
HO
6
23
OH
O
OH
OO
2
O
1
45
OH
HO
6
23
OH
OH
2-O-méthacryloxyéthoxyl-(2, 3, 4, 6-tetra-O
-acetyl-Dgalactopyranosyl)-(1-4)-2, 3, 6,-tri-O
-acéthyl-D-glucopyranoside57
2-lactobionamidoéthyl méthacrylate59 2-lactobionamidopropyle
méthacrylamide61
Figure 10. Structures de glycomonomères porteurs d’un bras polymérisables en position12, 83, 46a, 44a, 84,
46c, 85.
1.2.3.2.3 Bras espaceur en position 2
En ce qui concerne la position 2, l’introduction du bras polymérisable se fait par
exemple par addition nucléophile de la glucosamine sur le chlorure d’acryloyle ou de
méthacryloyle.
23
O
1
45HO
HO
NH
6
23
OH
OH
O
O
1
45HO
HO
NH
6
23
OH
OH
O
2-méthacrylamido--D-glycopyranose88N-acryloyl--D-glycosamine86, 87
Figure 11. Structures de glycomonomères porteurs d’un bras polymérisable en position 2
86, 87, 88.
1.3. Polymérisation de glycomonomères
Quelle que soit la position de la fonction polymérisable sur les sucres, leurs
polymérisations ont été effectuées, dans un premier temps par polymérisation radicalaire
conventionnelle. Ensuite, le caractère non contrôlé et la difficulté de synthétiser des
glycopolymères à blocs ont poussé les chercheurs à utiliser les polymérisations ioniques
vivantes, cationiques89
ou anioniques90
.
Les principaux problèmes rencontrés avec ce type de polymérisation sont : les réactions
ioniques sont très sensibles à l’eau, et à l’impureté, donc il faut travailler en absence de toute
trace d’eau et en présence de réactifs de pureté élevée. De plus, les solvants utilisés sont
aprotiques et les monomères ne doivent pas contenir de protons acides, afin d’éviter toute
réaction avec les chaînes polymères en croissance.
Les glycomonomères possédant une fonction polymérisable du type anhydride de
Leuchs91
ont été polymérisés par réaction de polymérisation par ouverture de cycles (ROP pour
Ring Opening Polymerisation) en présence d’un amorceur ionique.
HNO
O
O
OOAcO
AcONHAc
OAc
O
0-(tetra-O-acétyle--D-glucopyranosyl)-L-sérine
Figure 12. Exemple d’un glycomonomère polymérisé par ROP.
Bien que cette méthode conduise à des glycopolymères de masses molaires contrôlées
et/ou à des copolymères à blocs, cette technique est très peu appliquée car l’accès à ce type de
24
glycomonomères est difficile et les conditions de polymérisation très contraignantes. De la
même façon, des glycopolymères possédant une fonction polymérisable de type norbornène92
ont été polymérisés par ouverture de cycle par métathèse, ROMP (Ring Opening Metathesis
polymerization). Mis à part les difficultés rencontrées pour synthétiser ces glycomonomères
cycliques, cette méthode est très attrayante pour synthétiser des glycopolymères car les
catalyseurs à base de ruthénium utilisés durant la polymérisation tolèrent les fonctions polaires
(hydroxyle et acides carboxylique) et sont compatibles avec une large gamme de solvants (y
compris l’eau). De plus, les températures de réaction sont relativement basses : de l’ambiante
jusqu’à 60°C.
O
O OO O
Sucre Sucre
N
O O
Sucre
H HHH
O
Sucre
O
Sucre
OSucre
Figure 13. Structure des norbornènes utilisés en ROMP.
Enfin, afin d’ouvrir la voie à la synthèse facile de glycopolymères avec des
architectures variées et bien définies, les polyméristes ont abandonné les techniques de
polymérisations ioniques vivantes au profit de différents techniques de polymérisations
radicalaires contrôlées. Pour comprendre, comment cette polymérisation fonctionne, on vous
présente d’abord les principaux problèmes de la polymérisation radicalaire classique, et les
améliorations faites par les scientifiques pour les minimiser, puis les principes de la
polymérisation radicalaire contrôlée, les différentes techniques existantes, et les
glycopolymères résultants de l’utilisation de ces techniques seront présentés.
Dans le cadre de notre étude, nous avons privilégié la synthèse de nouveaux
glycomonomères pour l’élaboration de glycopolymères de dimensions définies pouvant donner
lieu à une fonctionnalisation après l’étape de polymérisation.
Une telle stratégie a été rendue possible grâce au développement:
-des techniques de polymérisation radicalaire contrôlée (PRC), qui présentent une très
grande tolérance en terme de fonctionnalité et permettent ainsi de polymériser d’une manière
contrôlée des (glyco) monomères possédant éventuellement des fonctions azoture.
-des réactions chimiques dites « Click93
», qui se caractérisent par des conditions
25
réactionnelles douces, des rendements quantitatifs et une grande tolérance vis à vis d’autres
groupes fonctionnels.
Les différentes techniques de polymérisation utilisées pour l’obtention de
glycopolymères à partir de glycomonomères vont ainsi être détaillées avant de s’intéresser plus
particulièrement à la polymérisation radicalaire contrôlée de type RAFT.
1.3.1. Polymérisation radicalaire
1.3.1.1. Généralités
On peut définir un radical comme une entité possédant un électron non apparié (électron
célibataire). Il peut être neutre dans le cas d'un radical libre, chargé négativement dans celui
d'un radical anion ou chargé positivement lorsqu'il s'agit d'un radical cation.
Historiquement, il est admis que l’existence de radicaux a été mise en évidence pour la
première fois en 1900 par Gomberg51
, lors de la découverte du radical triphénylméthyle. Cette
découverte a été très importante en chimie organique car elle a mis fin à l’idée que le carbone
était toujours tétravalent.
Un radical se différencie des espèces anioniques et cationiques rencontrées traditionnellement
en chimie par leur capacité à réagir entre eux selon deux types de réaction (figure 14) : la
réaction de dimérisation selon un processus de recombinaison de deux radicaux et la réaction
de dismutation qui se traduit par la formation de deux composés l'un réduit, l'autre oxydé. Cette
dernière réaction n'a lieu que si un hydrogène se trouve en α du radical.
26
Dimérisation
C C C C
Dismutation
Addition sur l'oxygène
C
H
C
C
C
H
C C
H
C
H
C C+
+
+ O2 C O O
+
Figure 14. Les deux propriétés fondamentales des radicaux.
Une des applications les plus intéressantes de cette chimie réside dans la formation de
liaisons carbone-carbone via l'addition de radicaux libres sur un composé insaturé. C’est
la base du principe des réactions de polymérisation radicalaire. Cependant les radicaux
sont aussi extrêmement réactifs vis-à-vis de l’oxygène ce qui peut perturber les réactions de
polymérisation.94
1.3.1.2. La polymérisation radicalaire classique
La polymérisation radicalaire classique ou conventionnelle est un processus de
polymérisation en chaîne dont le centre actif est, comme son nom l’indique, un radical et qui
est caractérisée par un ensemble de trois étapes : l’amorçage, la propagation et la terminaison.
L’étape d’amorçage constitue l’étape clé de ce mécanisme puisqu’elle permet d’activer
le processus de polymérisation. Elle consiste à générer des radicaux libres, en général par
décomposition thermique ou photochimique ou par réaction rédox d’un amorceur. Le radical
formé réagit avec un premier monomère pour former un premier radical monomère AM*.
Le choix de l’amorceur est conditionné par son temps de demi-vie à la température de la
réaction de polymérisation. Ainsi, la combinaison amorceur / température permet de contrôler
la vitesse à laquelle les radicaux sont produits.
Il s’ensuit l’étape de propagation pendant laquelle le centre actif AM* réagit à nouveau
27
sur une molécule de monomère et ainsi de suite. Cette réaction sur chaque chaîne pourrait se
produire jusqu’à la consommation complète du monomère si ce type de polymérisation ne se
caractérisait pas par l’existence de réactions secondaires mettant un terme au processus de
croissance des chaînes.
La dernière étape de ce mécanisme est l’étape de terminaison bimoléculaire qui peut se
produire par recombinaison ou par dismutation. Ces deux modes de terminaison dépendent
essentiellement du type de monomère employé et de l'accessibilité des sites radicalaires c'est-à-
dire de l’encombrement stérique des sites actifs.
Amorçage
A
A + M A M
D/h
Pn + M Pn+1
Pn + Pm Pn+m Pn + Pm
Propagation:
Terminaison:
A2
ou/et
Figure 15. Principe de la polymérisation radicalaire classique.
A ces trois étapes générales de la polymérisation radicalaire classique, il convient
d’ajouter les réactions de transfert (transfert au monomère, transfert au solvant, transfert à
l’amorceur ou transfert au polymère). Ces réactions de transfert entraînent dans tous les cas
l’arrêt de la croissance de la chaîne active et conduisent à la génération d’un nouveau site
radicalaire (capable ou non d’amorcer).
Pn + T Pn + T
T + M Pm
Figure 16. Réaction de transfert.
Dans les trois premiers cas (transfert au monomère, au solvant ou à l’amorceur), ces
réactions de transfert se traduisent par une diminution de la masse molaire moyenne par
augmentation du nombre de chaînes macromoléculaires formées. Les réactions de transfert au
28
polymère sont à l’origine de défauts de structure (ramifications courtes ou longues) sans
modification des masses molaires. Notons qu’il est également possible de mettre à profit les
réactions de transfert afin de contrôler la taille moyenne des macromolécules formées, en
ajoutant un agent de transfert lors de la réaction de polymérisation. L’agent de transfert peut
notamment être un dérivé halogéné (CCl4) ou un thiol (RSH). Ainsi en modifiant la proportion
d’agent de transfert (T) par rapport à celle de monomère (M), on peut contrôler le degré de
polymérisation final.95
D’un point de vue général, on peut dire que la polymérisation radicalaire se caractérise
donc par de multiples étapes qu’il est difficile de maîtriser en totalité et qui entraîne au final, la
synthèse de polymères assez mal définis en terme de contrôle des masses molaires,
d’architecture et de fonctionnalité terminale. Cependant cette technique présente de nombreux
avantages au niveau du coût et de la mise en œuvre par rapport aux techniques de
polymérisations ioniques qui peuvent être réalisées dans des conditions vivantes, c’est à dire en
l’absence de réaction de terminaison et de transfert où seuls les processus d’amorçage et de
propagation régissent la réaction. 96
C’est à partir de la comparaison de ces techniques qu’est venue l’idée en 1982 à Otsu97
et al. puis en 1985 à Solomon et al.98
d’adapter ces caractéristiques à la polymérisation
radicalaire. Cependant, comme les réactions de terminaison et de transfert ne peuvent être
totalement éliminées, la définition de Szwarc99
sur la polymérisation vivante ne peut être
appliquée et on parlera plutôt de polymérisation radicalaire contrôlée ou PRC. Ce concept a
connu un essor considérable au cours de ces vingt dernières années accompagné par un nombre
quasi exponentiel de publications et de brevets.
1.3.2. La polymérisation radicalaire contrôlée
En polymérisation radicalaire conventionnelle, les trois étapes d’amorçage, de
propagation et de terminaison à partir de l’apparition d’un premier radical se déroulent sur un
temps très court conduisant à une macromolécule de masse molaire élevée. Comme la
formation des radicaux est continu, le processus se répète jusqu’à la consommation totale du
monomère et/ou de l’amorceur et il en résulte une grande disparité des masses molaires des
chaînes de macromolécules constituant le polymère.
29
Le principe de la polymérisation radicalaire contrôlée consiste à abaisser la
concentration en radicaux du milieu réactionnel afin de limiter les réactions de terminaison (et
de transfert). Ceci est généralement réalisé en ajoutant au milieu réactionnel une espèce capable
de piéger de façon réversible les macroradicaux en croissance et donc d’instaurer un équilibre
entre des espèces dormantes (espèces non propageantes) majoritaires, et des espèces actives
minoritaires. Les deux méthodes de contrôle développées s’appuient sur les principes de
terminaison réversible ou de transfert de chaîne dégénératif ou réversible et permettent de
maintenir tout au long de la réaction une concentration faible en radicaux propageant limitant
alors les réactions de terminaison irréversibles. Les chaînes mortes ne représentent ainsi que
quelques pourcents des chaînes de polymères dans le milieu.
Dans ces conditions, il est alors possible de réactiver l'espèce dormante obtenue à l'issue
de la polymérisation d’un premier monomère et de générer par polymérisation d’un deuxième
monomère de nature différente une structure de type copolymère à blocs.
Trois grandes méthodes de polymérisation radicalaire contrôlée existent :
-la polymérisation radicalaire contrôlée par les nitroxydes (NMP pour Nitroxide
Mediated Polymerisation)
-la polymérisation radicalaire contrôlée par transfert d’atome (ATRP pour Atom
Transfer Radical Polymerization)
-la polymérisation par transfert réversible par addition-fragmentation (RAFT) et par
transfert d’iode (ITP)
Ces trois méthodes permettent de contrôler la réaction de polymérisation radicalaire et
ainsi de contrôler comme pour la polymérisation ionique vivante, la structure et l’architecture
du polymère vinylique100
. L’accès à de nombreuses compositions et architectures
macromoléculaires (linéaires, étoiles, greffés…) est alors possible.
30
Figure 17. Architectures macromoléculaires accessibles par polymérisation radicalaire
contrôlée101.
Contrairement aux polymérisations ioniques « vivantes » (anionique et cationique) qui
ne s’appliquent qu’à un nombre restreint de monomères102
, une très large gamme de
monomères est polymérisable par PRC. 103
Par ailleurs, la polymérisation radicalaire contrôlée
est facile à mettre en œuvre et ne nécessite pas de purification extrême des réactifs. Elle peut
être menée sur une large plage de température (température ambiante à 140°C) et présente une
grande tolérance vis-à-vis des groupements fonctionnels.
Une polymérisation vivante, est caractérisée par l’absence de réaction de terminaison et
de transfert irréversible.104
Toutefois, une polymérisation vivante peut conduire à la préparation
d’un polymère présentant une distribution large des masses molaires lorsque la vitesse
d’amorçage est lente par rapport à la vitesse de propagation. Si les trois caractéristiques :
distribution étroite des masses molaires, absence de transfert irréversible et de terminaison
31
coexistent, la polymérisation est alors idéale.
Les critères expérimentaux de mise en évidence du caractère contrôlé d’une
polymérisation sont les suivants :
Ln ( ) = f (t) est une fonction linéaire du temps. Ceci implique une
concentration constante en radicaux propageant et une réaction d’ordre 1 en monomère.
Mn = f (conversion) est une fonction linéaire (un amorçage lent ou l’existence de
réactions de transfert donneraient lieu à un profil différent),
La distribution des masses molaire est étroite (Mw/Mn<1.5) et diminue avec la
conversion selon une loi de Poisson, Ip=1+ .
Les polymères sont obtenus quantitativement avec la fonctionnalité en bout de chaîne
qui est conservée. Par conséquent, l’extension de chaîne est possible et si le deuxième
monomère est différent, on obtient des copolymères à blocs.
A T
XX Xn
Amorceur porté en de polymère
Fonction dormante portéen de polymère
Fonction placé sur la chaîne polymère
Figure 18. Les extrémités des chaînes de polymères obtenues en PRC.
Trois grandes techniques de polymérisation radicalaire contrôlée ont émergé entre les
années 1993-1998. Elles sont basées soit sur des mécanismes de transfert réversible
(RAFT/MADIX) soit sur des mécanismes de terminaison réversible (NMP, ATRP). Ces trois
méthodes ont été mises en œuvre pour la synthèse de glycopolymères.
Dans ce paragraphe, nous présenterons brièvement le principe des différentes
techniques de polymérisation radicalaire contrôlée avec une attention particulière pour la
technique RAFT. Nous nous intéresserons dans chaque cas à la préparation de glycopolymères
résultant de l’utilisation de ces différentes techniques.
32
1.3.2.1. La polymérisation par les nitroxydes (NMP)
1.3.2.1.1. Historique et principe
Les nitroxydes sont des espèces radicalaires stables de type RR’NO•. La persistance de
ces radicaux est due à l’existence de deux formes mésomères (l’électron apparié est délocalisé
entre l'atome d'azote et l'atome d'oxygène) incapables d’amorcer une réaction de
polymérisation. Les nitroxydes ont tout d’abord été utilisés comme pièges à radicaux carbonés
avec lesquels ils forment des alcoxyamines stables à température ambiante. Rizzardo, Solomon
et Moad ont été les premiers à utiliser les nitroxydes dans des polymérisations radicalaires
contrôlées, la liaison C-O de l’alcoxyamine devenant labile à partir d’une certaine
température.105,106
Ce processus repose en effet sur l’utilisation d’une alcoxyamine qui, sous
l’effet de la chaleur, se fragmente pour générer un radical nitroxyde non propageant et un
radical R. qui va s’additionner sur un monomère M et amorcer une chaîne polymère (amorçage
unimoléculaire). Une seconde méthode consiste à synthétiser l’alcoxyamine in situ en
introduisant dans le milieu réactionnel un radical nitroxyde libre et un amorceur radicalaire
conventionnel (amorçage bimoléculaire). Le contrôle repose sur un équilibre
activation/désactivation via une réaction de terminaison réversible entre le radical propageant et
le radical nitroxyde, lui-même inactif en tant qu’amorceur et ne se recombinant pas avec lui- même.
Figure 19. Principe du procédé NMP.
Rizzardo71b
et Georges107
ont montré dès 1993, qu'il était possible de contrôler la
polymérisation du styrène à 130 °C en présence d’un amorceur, le peroxyde de benzoyle, et de
TEMPO (2, 2, 6, 6,-tétraméthyl-1-piperidynyl-N-oxy).
33
Le NMP a été d’abord limitée au contrôle de la polymérisation de monomères
styréniques et acryliques à des températures élevées (>110-140 °C). Le développement plus
récent du nitroxyde SG1, par le groupe de Tordo et coll108
et Arkema a permis un contrôle de la
polymérisation d'une plus grande variété de monomères (styrène, acide acrylique,
diméthylacrylamide), à des températures inférieures. Plus récemment, Charleux et al. ont
démontré la possibilité de polymériser de façon contrôlée les monomères de type méthacrylate
par ajout de styrène à une concentration de 4-8% molaire.
O N
NO
POC2H5
OC2H5
N OO
TEMPO TIPNO SG1
O N O N O N
OMeO
Nitroxides: Alcoxyamines:
Figure 20. Structure d’agents de contrôle en NMP.
L’utilisation du procédé NMP reste encore limitée pour plusieurs raisons :
- une température de polymérisation toujours assez élevée (T>90),
- un nombre restreint de monomères polymérisables d’une manière contrôlée.
1.3.2.1.2. Les glycopolymères synthétisés par le procédé NMP
Comme décrit précédemment, la NMP a été la première technique de PRC, capable de
polymériser, d’une manière contrôlée les monomères styréniques et acrylates. Son utilisation,
dans le domaine des glycopolymères a été décrite pour la première fois en 1998 par Ohno et al,
pour la polymérisation d’un dérivé styrénique portant un segment disaccharide dont les
fonctions hydroxyle sont protégées (ou pas) par un groupement acétate (figure 21). La
polymérisation du glycomonomère acétylé a été effectuée et a conduit à un glycopolymère de
faible indice de polymolécularité (Ip = 1.1 à 90% de conversion) indiquant un bon contrôle de
la polymérisation. En revanche, le contrôle de la polymérisation du glycomonomère déprotégé
n’est pas possible. Les auteurs indiquent que la cinétique de polymérisation est lente, avec des
conversions très faibles. Les masses molaires ne dépassent pas 7000 g/mole et les valeurs des Ip
augmentent avec la conversion.
34
O
7
1010
OR
RO
OR
12
89
OR
OH
1
45O
RO
6
23
OR
HN
O
R=H ou R=Ac
N-(p-vinylbenzyl)-[O--D-galactopyranosyl
-(1, 2, 3, 4)]-D-gluconamide (VLA)1.
Figure 21. Structure du premier glycomonomère synthétisé par NMP109
(R=Ac : protégés, ou R=H :
déprotégés).
Par la suite, la synthèse de glycopolymères par NMP a toujours été décrite à partir de
glycomonomères protégés, quelle que soit la structure du glycomonomère (figure 22).
O
1
45
AcO
6
23
OAc
O
O
OAc
OAc
O
2-(2', 3', 4', 6'-O-acéthyle--D-galactosyle)
éthyle méthacrylate6
O
1
45
O
O
6
23
OO
1, 2:3, 4-di-O-isopropylidène-1-(4-
vinylphényl)-D-galactopyranose3
OH
O
1
45
O
O 23
CH
O
HO
HOHC
O
O
O
O
1, 2:3, 4-di-O-isopropylidène-1-(4-vinyl
phényl)-D-manno-hexulo-2,6-pyranose2
O
1, 2:3, 4-di-O-isopropylidène
-1-(4-vinylphényl)D-gluco(D-
manno)pentitol2, 3
O
1
45AcO
AcO
6
23 O
OAc
OAc
2-(2', 3', 4', 6'-O-acéthyle--D-
glucosyle) vinyle benzène4, 5
O
O
OOO O
O
3-O-Méthacryloyl-1, 2: 5, 6-di-O-
isopropylidène-D-glycofuranoside (cop)5
Figure 22. Structure de glycomonomères polymérisés par NMP110, 111, 112, 113, 114, 115. 116.
1.3.2.2. La polymérisation par transfert d’atome (ATRP)
1.3.2.2.1. Historique et principe
L’ATRP a été développée à partir des travaux de Kharasch117
sur l'ATRA (atom
transfer radical addition) permettant l’addition d’un halogénure organique sur un alcène en
présence d’un catalyseur métallique complexe. En 1995, les groupes de recherche de
Matyjaszewsky118
et Sawamoto119
ont publié les premiers travaux sur l’ATRP. Le principe du
procédé ATRP repose sur la réaction entre un radical en croissance Pn° et un halogénure
métallique XMtn+1 de degré d’oxydation n+1 conduisant à la formation d’une chaîne
dormante PnX et d’un halogénure métallique de degré d’oxydation n. L’halogénure peut être le
chlore ou le brome. Les complexes métalliques les plus usités sont à base de cuivre. Toutefois,
35
l’utilisation en ATRP de complexes à base de ruthénium, fer, nickel, palladium, rhénium ou
rhodium a également été décrite.120
La solubilité de l’halogénure métallique est assurée par un
ligand L qui est généralement un dérivé d’amines, d’imines ou de bipyridines.
Figure 23. Principe du procédé ATRP.
En fonction de la nature de l’amorceur, on peut distinguer deux types de système :
-le système ATRP direct qui met en jeu un amorceur de type R-X (halogénure d’alkyl).
-le système ATRP indirect qui fait intervenir un amorceur de polymérisation radicalaire
conventionnel. Dans ce cas, le catalyseur est introduit sous sa forme oxydée (Cu2+
…)
permettant ainsi de s’affranchir des problèmes de stabilité à l’air des catalyseurs (Cu+).
Plus récemment, sont apparues les techniques AGET et ARGET (Activators Generated
by Electron Transfer) ATRP qui consistent à utiliser un amorceur de type R-X et un catalyseur
sous sa forme oxydée en présence d’un catalyseur (acide ascorbique…) permettant la formation
in situ de la forme réduite du catalyseur.
L’ATRP permet de polymériser un large éventail de monomères (dérivés styréniques,
(méthacrylates, les (méthacrylamides ou acrylonitrile) sur une large gamme de températures
(température ambiante-150°C). Pour que la polymérisation ait lieu il faut que la constante
d’équilibre K = kact/kdeact soit faible mais suffisamment élevée pour permettre la propagation.
Dans le cas de monomères tels que les diènes, l’acétate de vinyle ou l’éthylène, la constante
d’équilibre K est trop faible ce qui rend impossible leur polymérisation par ATRP.
L’ATRP souffre de deux inconvénients majeurs :
- la difficulté à éliminer le catalyseur après la polymérisation. Dans le cas de
36
glycopolymères, on peut notamment constater une complexation de ces métaux avec les unités
sucres121
ce qui compliquent encore plus leur élimination qui est primordiale dans les
applications biomédicales.
- la complexation du métal de transition durant la réaction de polymérisation avec
certaines fonctions du monomère par les métaux de transition. Ainsi, la polymérisation des
monomères contenant des fonctions amine ou hydroxyle s’avère souvent très délicate par
procédé ATRP.
1.3.2.2.2. Les glycopolymères synthétisés par le procédé ATRP
1.3.2.2.2.1. Glycomonomères protégés
La polymérisation par le procédé ATRP des glycomonomères préalablement protégés est
contrôlée. Elle permet d’obtenir des structures homopolymères ou copolymères à blocs ayant
des masses molaires relativement élevées. Pour les masses molaires Mn supérieures à 50000
g/mole, le contrôle est généralement moins bon et l’indice de polymolécularité augmente
jusqu’à atteindre une valeur de 2.
O
1
45
AcO
6
23
OAc
HN
O
NH
2-Méthacryloxyéthyle
glucosamine8
AcO
O
Ac
O
1
45
O
O
6
23
O
OO
O
3-O-méthacroyl-1, 2:3, 4-di-O-iso
propylidène-D-galactopyranose3
OO
OO
O
O
O
3-O-Méthacryloyl-1, 2: 5, 6-di-O-
isopropylidène-D-glycofuranoside1, 2, 3, 4, 5
O
6
910AcO
AcO
OAc
11
78
OAc
O
1
45O
AcO
6
23
OAc
O O
O
OAc
2-O-acryloyloxy éthoxy-(2, 3, 4, 6-tetra-O-
acéthyl--D-glyco-O-galactopyranosyle)6
O
O
OO
O
O
O
3-O-acryloyl-1, 2: 5, 6-di-O-
isopropylidène-D-glycofuranoside7
Figure 24. Structures de glycomonomères utilisés en ATRP122, 123, 124, 125, 126, 127.
1.3.2.2.2.2. Glycomonomères non protégés.
La synthèse de glycopolymères à partir de glycomonomères déprotégés est possible,
mais uniquement lorsque le milieu solvant est composé d’un mélange hydroalcoolique
majoritairement composé de méthanol. Ainsi Narain et al ont montré que la polymérisation des
glycomonomères : 2- glucoaminoéthyl méthacrylate (figure 25), dans le méthanol pur,
conduisait à des glycopolymères de masses molaires comprises entre 8300 et 18000 g/mole et
37
ayant un faible indice de polymolécularité (1.15≤ Ip≤1.37). Dans ce cas, les auteurs ont observé
que les cinétiques sont faibles et que les glycopolymères formés précipitent dans le méthanol.
Dans l’eau pure, ils ont constaté en revanche une perte de contrôle de la polymérisation
puisque les glycopolymères ont des masses molaires supérieures aux valeurs attendues.
Par la suite, tous les auteurs qui ont décrit la polymérisation par ATRP de
glycomonomères deprotégés dans un milieu aqueux, concluent à la perte du contrôle de la
polymérisation quelles que soient les conditions utilisées, catalyseur supporté ou non.
OH
1
45HO
HO
OH
6
23
OH
O
O
1
45
OH
HO
OH
6
23
OH
OH
1
45O
HO
6
23
OH
HN O
O
HN O
O
O
2-glucoamidoéthyl méthacrylate1, 2, 3 2-Lactobionamidoethyl méthacrylate2, 4
O
1
45HO
HO
6
23
OH
O
O
2-Méthacryloyxyéthyle glucoside6
OHO
O
1
45
HO
6
23
OH
HN
O
NH
2-Méthacrylateoxyéthyle glucosamine5
HO
O
Ac
Figure 25. Structures de glycomonomères utilisés en ATRP128, 129, 130, 131, 132, 133, 134.
1.3.2.3. La polymérisation par transfert réversible par addition fragmentation
(RAFT)
1.3.2.3.1. Historique et généralités
Le procédé de polymérisation RAFT repose sur le principe de transfert dégénératif ou
réversible. Décrit pour la première fois en 1998 par Rizzardo, cette technique de
polymérisation s’appuie sur l’établissement d’un équilibre entre espèces dormantes et espèces
actives par réaction de transfert réversible135
(voir figure 26). D’un point de vue pratique, cette
méthode de polymérisation nécessite la présence d’un amorceur radicalaire (étape 1). Les
radicaux formés amorcent la polymérisation (étape 2) et les oligoradicaux obtenus réagissent
avec l’agent de transfert (ZC(= S)-SR, 1) pour produire un radical intermédiaire. Ce radical
intermédiaire peut ensuite donner lieu à deux types de fragmentation (étape 3), l’une régénérant
les espèces initialement présentes et l’autre engendrant un radical R˙ susceptible de réamorcer
la polymérisation (étape 4). L’équilibre principal du mécanisme est décrit par la réaction. Les
38
échanges par réaction bimoléculaire entre chaînes dormantes et chaînes actives doivent être
rapides afin d’assurer une croissance simultanée de toutes les chaînes. Enfin, tout au long de la
polymérisation et jusqu’à la fin, la majorité des chaînes de polymère possèdent en extrémité α
un groupe R et en extrémité ω un groupe thiocarbonylthio.
A + nM Pn
Pn +
Ka
K-a
KfK-f
+M
S S
R
Z
S S R
Z
Pn
S S
Z
Pn
+ R
Pm
Pm +
+M
S S
Pn
Z
S S Pn
Z
PmS S
Z
Pm
Pn
+M
+
Pn Pm+ Chaînes mortes
Addition FragmentationKp
KpKp
Kt
Addition Fragmentation
Ka
K-a
KfK-f
+ nM
Figure 26. Mécanismes généraux de la polymérisation par la technique RAFT.
La présence d’un amorceur radicalaire est nécessaire au déroulement de ce procédé de
polymérisation ce qui se traduit par la formation continue de radicaux au cours de la
polymérisation. Le nombre total de chaînes est par conséquent égal à la somme des chaînes
issues de la décomposition de l’amorceur et de la consommation de l’agent de transfert. Il est
par ailleurs indispensable que la concentration en agent de transfert soit très supérieure à la
concentration en amorceur pour assurer un bon contrôle de la polymérisation. L’efficacité du
procédé de polymérisation RAFT est intimement liée aux valeurs des constantes Ctr1 (=ktr1/kp)
et Ctr2 (=ktr2/kp). En effet, le fait que l’échange entre espèces actives et espèces dormantes soit
plus rapide que la propagation est une condition indispensable au bon contrôle de la
polymérisation. Ainsi, une valeur de Ctr1 très supérieure à 1 est souhaitable afin de consommer
la totalité de l’agent de transfert en fin de polymérisation et obtenir une évolution linéaire de
DPn en fonction de la conversion tandis que Ctr2 affecte la distribution des masses molaires. Il
est également primordial que les intermédiaires 2 et 3 ne donnent pas lieu à des réactions de
terminaison ou de propagation. Enfin, le succès de la polymérisation repose aussi sur l’aptitude
du radical R˙ (étape 4) à réamorcer la polymérisation (ka>kp).
39
La compréhension des mécanismes et de la cinétique de la RAFT fait toutefois encore
l'objet de vifs débats136
dans la communauté scientifique, notamment au niveau de
l’interprétation de l’effet retard. Pour certains auteurs,137
cet effet retard est du à une
fragmentation lente du radical intermédiaire. Pour d’autres,138
ce sont les réactions de
terminaison impliquant le radical intermédaire qui en sont la cause.
Il existe à ce jour plusieurs familles d’agents de transfert. On peut citer les
dithiocarbonates, également appelés xanthates (procédé MADIX : Macromolecular Design via
the interchange of Xanthates),139
les dithiocarbamates, les dithioesters, les trithiocarbonates ou
encore les phosphoryl dithioformates (voir Figure 27).
(OR)2OP SR
S
Dithioester
R SR
S
R'O SR
S
Xanthate
R'S SR
S
Trithiocarbonate
R'R''N SR
S
Dithiocarbamatephosphoryl dithioformate
Figure 27. Structures de différentes familles d’agents de transfert utilisés en RAFT.
En choisissant judicieusement l’agent de transfert, il est possible de polymériser de
façon contrôlée une très large gamme de monomères comme le styrène, les acrylates, les
acrylamides, les méthacrylates, les méthacrylamides, les esters de vinyle140,141
. Il est également
important de souligner les récents travaux de Rizzardo142
,143
sur l’élaboration de N-(4-
pyridinyl)-N-méthyldithiocarbamates et des formes protonées correspondantes, respectivement
capables de contrôler la polymérisation des esters de vinyle et la polymérisation des
monomères styréniques et méthacryliques.
De plus le procédé RAFT est particulièrement tolérant vis-à-vis des groupements
polaires (alcools, acides, amides, amines tertiaires…) et les polymérisations peuvent, de ce fait,
être réalisées en milieu polaire, notamment aqueux ou hydroalcoolique.
40
Les inconvénients de ce procédé de polymérisation sont notamment liés à la présence
dans le produit final de groupes thiocarbonyl thio qui induisent une coloration des polymères et
présentent une certaine toxicité. C’est pourquoi, certains auteurs se sont intéressés à développer
des techniques d’élimination de cette fonction.144
Un autre inconvénient majeur est lié aux
problèmes de retard fréquemment observés en polymérisation RAFT.
1.3.2.3.2. Les copolymères à blocs
Les copolymères145
sont des macromolécules constituées d’au moins deux types d’unité
de répétition. La distribution de ces unités définit le type de copolymère. On trouve des
copolymères statistiques, alternés, à blocs ou encore greffés. Les copolymères à blocs sont les
plus largement décrits et se divisent eux-même en plusieurs sous-catégories : les copolymères
diblocs, triblocs, multiblocs, à structures linéaires, en étoiles ou dendritiques…
L’intérêt croissant pour les copolymères à blocs réside dans la possibilité de jouer sur la
complémentarité ou l’antagonisme des propriétés de chacun des blocs pour obtenir des
propriétés spécifiques. Par exemple, des structures amphiphiles sont capables dans des
solutions diluées ou semi diluées ou même à l’état solide de s’organiser selon un mécanisme
complexe d’auto-association pour produire des morphologies spécifiques dépendant
éventuellement de la sélectivité du solvant vis à vis d’un des blocs.146
Dans un solvant polaire,
comme l’eau, on assiste à une ségrégation de phase qui permet de diminuer l’enthalpie de
solubilisation des macromolécules. Cette ségrégation s’accompagne d’une auto-association des
blocs hydrophobes sous l’effet d’interactions entre parties apolaires hydrophobes et l’apparition
de structures micellaires ayant un cœur hydrophobe et une couronne hydrophile.
Ces structures sont relativement stables, en particulier dans les milieux très dilués, ce
qui explique leur intérêt dans le domaine de la vectorisation de principes actifs. Par exemple,
les médicaments possédant un caractère hydrophobe peuvent facilement être piégés dans le
cœur de la particule par des interactions de Van der Waals. Si les structures sont
submicroniques, il leur est alors possible de circuler dans le corps avec une certaine furtivité
vis-à-vis du système reticulo-endothélial, en particulier si la partie hydrophile contient des
glycopolymères. Enfin, précisons que la taille et le type de morphologie dépendent de la nature
et de la structure des blocs.
41
1.3.2.3.3. Polymères thermostimulables
La solubilisation d’un polymère dans un solvant est en général facilitée lors d’une
élévation de la température. Par exemple, il est courant qu’un polymère insoluble dans un
solvant à température ambiante le devienne en chauffant. L’énergie thermique apportée est
alors supérieure aux énergies d’interactions inter et/ou intrachaînes présentes et conduit
généralement à la dissolution du polymère dans le solvant. Il existe cependant des polymères
pour lesquels on observe une séparation de phase entre le polymère et le solvant lorsque l’on
augmente la température. La température critique à laquelle cette démixtion apparaît est
appelée LCST (pour Lower Critical Solution Temperature).
Les polyacrylamides, les poly (vinyl méthyl éther), le poly (N-vinylcaprolactame) et le
polyoxyéthylène possèdent une LCST quand ils sont solubilisés dans l’eau.
Parmi ceux-là, c’est le poly (N-isopropylacrylamide) ou pNIPAAm qui est de loin le
plus étudié.147,148
Avec une LCST de l’ordre de 32 °C, en milieu aqueux, proche de la
température du corps humain, il est très fréquemment employé en bioingénierie.149,150
En-
dessous de sa LCST, le pNIPAAm est soluble dans l’eau grâce à la présence de liaisons
hydrogène entre les fonctions amide polaires du polymère et les molécules d’eau. Au fur et à
mesure de l’élévation de température, les interactions polymère / eau disparaissent tandis que
des interactions polymère / polymère entre les fonctions amide se forment. A 32 °C, il n’y a
plus suffisamment d’interactions eau / PNIPAM et celui-ci précipite sous la forme d’agrégats
hydrophobes. Les chaînes macromoléculaires sont alors agrégées sous la forme de micro-
domaines hydrophobes où l’eau a été expulsée et les solutions aqueuses de PNIPAM subissent
une séparation de phase causée par la précipitation du polymère. Ce comportement résulte donc
de la déshydratation progressive des chaînes de polymère induite par l’augmentation de la
température.151
.
Ce phénomène est parfaitement réversible. En refroidissant, les interactions entre le
polymère et l’eau vont se former à nouveau, conduisant à sa solubilisation.
42
NH
R2
R1
O
R3
Hydrophile
Hydrophobe
n R1=H, R2=H, R3= iPropyle
PNIPAAm
Figure 28. Structure générale de polyaacrylamides thermostimulables.
Si le NIPAAm est copolymérisé152,153
avec des monomères plus hydrophiles, on observe
une augmentation de la température LCST, par contre, une copolymérisation avec des
monomères plus hydrophobes abaisse la LCST.
Avec les copolymères hydrophiles à blocs pNIPAAm, il est possible grâce à la présence
de ce bloc d’avoir des molécules thermostimulables. Malgré la demande croissante des
glycopolymères thermostimulables, très peu de publications décrivent leurs synthèses. Stenzel
et al.154
en 2006 ont été les premiers à rapporter la synthèse des copolymères à blocs
thermostimulables par le procédé RAFT, selon une approche de type Z-groupe (schéma 13).
Malheureusement, ils n’ont pas décrit d’étude sur les copolymères à blocs formés. Les mêmes
auteurs en 2008155
ont proposé la synthèse d’un copolymères à blocs poly (acryloyl
glycosamine)-poly (isopropylacrylamide) (PAGA180-b-PNIPAAm350). Celui-ci s’est avéré être
entièrement soluble dans l’eau jusqu’à 28°C (température inférieure de la LCST du
pNIPAAm) ; au delà de cette température le diamètre hydrodynamique mesuré par DLS est
rapidement passé de 20 juqu’à 90 nm à pH=7, indiquant la formations des micelles. Cependant,
plusieurs auteurs115,156,157,158
se sont intéressés à la préparation de copolymères statistiques
glycopolymères-pNIPAAm et ont montré le caractère thermostimulable des copolymères
formés et confirmé l’augmentation de la température LCST avec des monomères plus
hydrophiles.
O
NH
OH
HOHO
OHO
NH
S S
O S
NH
S S
O S O
O
HN
OH
HOHO OH
n
O
O
HN
OH
HOHO OH
nNH
S S
O S
NHO
m
NH
O
Schéma 13. Synthèse de glycopolymères thermostimulables.
43
1.3.2.3.4. Préparation de glycopolymères par polymérisation RAFT
Il existe de nombreux exemples de polymérisation RAFT de glycomonomères dans la
littérature. Les glycomonomères peuvent être sous forme protégée ou non, et la réaction de
polymérisation peut alors s’effectuer dans un milieu aqueux159
, ou mélange eau/méthanol en
présence d’une quantité minimum de méthanol, afin de solubiliser l’amorceur et l’agent de
transfert.
Depuis la première polymérisation de ce type du 2-methacryloxyethyl glucoside par
Lowe et al.,2 plusieurs groupes se sont montrés particulièrement actifs dans ce domaine, en
Australie (Thomas Davis, Martina Stenzel, Sébastien Perrier, Christopher Barner-Kowollik), en
Allemagne (Yaacoub), en Angleterre (Neil Cameron), au Canada (Narain46c
) en France
(Charreyre-Delair60
, Bernard,79
…)
Les différents exemples, qui seront détaillés dans l’introduction du chapitre III,
montrent que le procédé RAFT est robuste, particulièrement adapté aux monomères
hydrophiles dont la polymérisation, en milieu homogène aqueux, sans avoir besoin de groupes
protecteurs peut être contrôlée.
1.4. Conclusion
D’après l’étude bibliographique réalisée, la technique RAFT est incontestablement la
méthode la plus adaptée parmi les techniques de PRC présentées pour la génération de
glycopolymères fonctionnels de dimensions bien définies.
En effet, bien que présentant de nombreux avantages, le contrôle de la polymérisation
de glycomonomères par les procédés NMP ou ATRP s’avère généralement délicat, nécessite
une protection préalable des monomères et donc une déprotection post-polymérisation. A
contrario, le procédé RAFT permet de polymériser de façon contrôlée une large gamme de
glycomonomères en milieu aqueux sans protection préalable des groupements hydroxyle.
Ce travail de thèse est divisé en deux parties : dans un premier temps la synthèse de
trois nouveaux glycomonomères mono et difonctionnels à partir de la stratégie α CMGL est
présentée.
44
OAcO
AcOO
O
AcO
O
-CMG 2-O-lactone
OAcO
AcOOH
O
AcO
NH
HN O
O
O
OHO
HOG1 O
G2
NH
HN
O
O
2, 3 et 5étapes
Précurseur 1aG1=G2=OH, Monomère (I)
G1=N3, G2=OH, Monomère (II)
G1=OH, G2=N3, Monomère (III)
Schéma 14. Elaboration de trois nouveaux glycomonomères.
Puis dans une deuxième partie on s’intéresse à leurs homo- et co polymérisations
radicalaires contrôlées par le procédé de polymérisation RAFT, en présence de deux
comonomères, le NIPAAm et le polystyrène sulfonate (PSS). L’importance de ce travail est la
possibilité d’avoir des glycomonomères saccharidiques difonctionnels, qui après
polymérisation peuvent être post fonctionnalisés par réaction click.
OHO
HOG1 O
G2
NH
HN
O
O
Polymérisation RAFTO
HOHO
G1 O
G2
NH
HN
OO
R
S
S Z
Post modif ication par Clicket par copolymérisation
Schéma 15. Structures chimiques des glycomonomères synthétisés et objectifs.
45
46
Chapitre 2. Synthèse de nouveaux glycomonomères fonctionnels
2.1. Introduction
Dans ce chapitre, nous détaillerons la synthèse de trois nouveaux glycomonomères de type
acrylamide, l’un mono fonctionnalisé et deux autres porteurs d’une fonction azoture. Ils sont
tous issus de la stratégie CMGluL, elle-même obtenue en deux étapes à partir de l’isomaltulose.
La stratégie a été élaborée autour d’un intermédiaire commun (1a) présenté en schéma 1.
OHO
HOOH
O
OH
NH
HN
O
O
OHO
HO
O
HO
NH
HN
O
O
N3
Monomère (I)
Monomère (II)
OHO
HOOH
ONH
HN
O
O
N3
Monomère (III)
1) Déprotection (Boc)2) Acryloylation3) Déprotection (acétate)
1) Fonctionnalisation en 22) Même séquence que pourle M (I)
1) Déprotection ( acétate)2) Fonctionnalisation en 63) Acétylation4) Même séquence que pourle M (I)
OAcOAcO
OHO
OAc
NH
HN O
O
O
(1a)
Schéma 1. Les voies d’accès aux glycomonomères (I), (II) et (III).
Dans la suite de ce chapitre, on détaille la synthèse du précurseur commun et des trois
glycomonomères (I, II et III) dont la polymérisation est étudiée dans le chapitre 3.
On présente également une première évaluation de la réactivité des deux monomères porteurs
de groupements azoture par réaction de cycloaddition de Huisgen catalysée par le cuivre (I)
puisque cette réaction doit être par la suite pratiquée sur les polymères. Aussi, on donne
quelques éléments de réflexion sur la stabilité des monomères fonctionnels.
2.2. Synthèse du précurseur commun (1a)
La première étape consiste en une ouverture de la lactone α-CMGL par la terbutoxyamide
éthylamine, espaceur porteur d’un bras amino protégé, qui peut facilement générer
ultérieurement l’amine par déprotection en milieu acide, qui permet ensuite l’introduction
d’une fonction polymérisable (acryloyl) en présence d’une base. L’ouverture du cycle
lactonique est effectuée dans des conditions douces et le produit d’ouverture (1a) est obtenu
47
avec 96% de rendement (Schéma 2).
OAcO
AcOOH
O
OAc
NH
HN O
O
O
H2N
HN O
O
t.a, 18h, 96%
OHO
HOOH
O
OH
OH
HO
OHO
OH
H2O2, H+ OAcO
AcOO
O
OAc
O
Ac2O, CH3COO-Na+
T=80°C, 32%
-CMG 2-O-lactoneIsomaltulose Précurseur commun, 1a
Schéma 2. Elaboration du précurseur commun par ouverture de la lactone α-CMGL.
Le spectre RMN du proton a montré un déplacement significatif du H-2 de 4,5 ppm à 3,7 ppm
après ouverture de la lactone. Le groupement tert-butylcarbonyloxyle a été facilement identifié
par apparition d’un singulet à 1,4 ppm intégrant pour 9 protons. Sur le spectre 13
C, un pic à 28
ppm du tert-butyle est visualisé ainsi qu’un carbone quaternaire du tert-butyle à 82 ppm et un
CO supplémentaire à 170 ppm. Un massif apparaît à 3,0 ppm sur le spectre 1H et à 40 ppm sur
le spectre 13
C ou en DEPT correspondant aux deux CH2 du bras éthylamine. Le produit (I, 1a)
présente également deux singulets larges à 5.0 et 7.3 ppm correspondant aux deux protons de la
fonction amide NHCH2.
2.3. Synthèse du monomère monofonctionnel (I)
Le monomère (I) est obtenu à partir du précurseur commun 1a en trois étapes avec 67% de
rendement:
- Déprotection du groupe tert-butylcarbonyloxyle
- Acryloylation
- Désacétylation
Réaction de déprotection et acroylation
La réaction de déprotection et la réaction d’introduction du bras acrylamide sont effectuées
selon deux procédés (schéma 3 et tableau 1):
a) Soit en deux étapes ; dans un premier temps on enlève le groupe protecteur par action
de l’acide trifluoro acétique (TFA160
, 16 équivalents molaires) à température ambiante
pendant 20 minutes dans le dichlorométhane. Dans un deuxième temps, après
déprotection et élimination totale du TFA mis en excès par coévaporation successive
avec le toluène, on introduit le chlorure d’acryloyle (1.25 équivalents molaires) sur
48
l’amine libérée en présence d’une base (la diisopropyléthylamine, iPr2EtN, 4
équivalents molaires) à T=-5°C pendant 20 minutes. Ce mode opératoire est commun
pour les trois monomères lors de l’introduction du bras polymérisable. Cette réaction
est limitée par la présence de TFA présent en large excès, qui doit être éliminé afin
d’éviter une réaction secondaire avec le chlorure d’acryloyle en présence d’une base.
b) Soit en « one pot » en générant in situ l’acide iodhydrique161
par action du méthanol (2
éq.) sur le chlorure d’acryloyle (4 éq.) en présence de l’iodure de sodium. Après
déterbutylation, on ajoute la diisopropyléthylamine (4 éq.) afin de générer l’amine
nucléophile qui réagit avec le chlorure d’acryloyle présent déjà en excès en solution. La
limite de cette réaction est la déprotection incomplète du groupe NBoc et un rendement
par conséquent diminué. Ce protocole est uniquement valide pour les précurseurs qui
n’ont pas une fonction azoture (monomère I). En effet, on forme plusieurs produits en
présence de cette fonction azoture.
(I, 1a)
OAcO
AcO
OHO
OAc
NH
HN
O
O
OAcO
AOcOH
O
OAc
NH
HN O
O
O
conditions
1 ou 2
(I, 2)
Schéma 3. Introduction du bras polymérisable selon les conditions 1 ou 2.
Limites R (2 étapes)
Condition 1
1°) TFA (16éq.), 2h à t. a.
2°) Chlorure d’acryloyle (1.25 éq.), iPr2EtN (4 éq.), àT=
0°C
TFA en excès 76%
Condition 2 1°) NaI (2 éq.), MeOH (2 éq.), chlorure d’acryloyle à t. a.
2°) iPr2EtN (4 éq.) à T=0°C
Conversion
partielle 45%
Tableau 1. Les deux conditions testés pour introduire une fonction polymérisable.
L’introduction du bras polymérisable est facilement confirmée. En effet, le spectre RMN du
proton a montré l’apparition d’un doublet dédoublé à 5.8 ppm correspondant à un proton CH2
de la double liaison acrylique et d’un multiplet à 6.2 ppm correspondant à un proton CH2 et un
proton CH de la même double liaison, intégrant respectivement pour 1 et 2 protons. On observe
49
parrallèlement la disparition du groupement protecteur tert-butyle à 1,4 ppm. Dans le spectre
du carbone, un pic à 122 ppm du bras polymérisable est visualisé ainsi qu’un autre pic CH2 du
même bras à 125 ppm observé en DEPT. Les pics de carbones correspondants au groupement
protecteur (le tert-butyloxy carbonyloxyle) ont également disparu. Ces résultats ont été
comparés à la littérature et sont conformes aux résultats déjà décrits.147
Réaction de désacétylation
La réaction de désacétylation est réalisée dans un mélange MeOH/H2O/Et3N : 9/1/1 à
température ambiante pendant 18h. Pour 1g de substrat, on utilise 30 mL de ce mélange. Le
spectre du proton et le spectre du carbone montrenta disparition des acétates vers 2 et 20 ppm
respectivement, ainsi qu’un système AB doublé apparaît à 4.2 ppm, correspondant au CH2 en
position 7 par couplage avec le proton anomère. La structure complète du monomère sera
présentée en dessous.
OHO
HOOH
O
OH
NH
HN
O
O
OAcO
AcO
OH
O
OAc
NH
HN
O
O
MeOH/Et3N/H2O8/1/1
92%
Schéma 4. Réaction générale de désacétylation.
Caractérisation RMN du monomère (I)
La figure 1 montre les spectres RMN mono et bidimensionnelles du glycomonomère (I) qui ont
permis son identification structurale. La RMN du proton montre respectivement deux massifs à
3.4 et 3.7 ppm, un système AB à 4.2 ppm, un doublet à 4.9, un doublet dédoublet à 5.8 ppm et
un multiplet à 6.2 ppm. La RMN bidimensionnelle (2D-COSY) a permis d’attribuer les
signaux des différents protons. Ainsi, le proton anomère du sucre (H1), en raison de son
couplage avec le proton qui se trouve en position 2 permet d’idientifier H2 (massif à 3.7 ppm).
A son tour, H2 est également couplé avec H3 et ainsi de suite jusqu’à l’identification de tous les
autres protons. Normalement, selon les structures de tous les glycomonomères déprotégés
présentés dans le chapitre 1, les protons anomères (H1) sont les plus déblindés par rapport aux
autres protons du sucre. La RMN bidimensionnelle (2D-HSQC) a permis d’attribuer les
carbones, en montrant les couplages entre les protons, déjà identifiés et les carbones adjacents.
Par exemple, le proton anomère (H1) est corrélé avec le carbone anomère (C1) et ainsi de suite,
50
jusqu’à l’identification des 13 carbones du monomère I. De la même façon, on identifie la
structure des deux autres monomères.
51
Figure 1. Caractérisation complète par RMN du glycomonomère (I).
52
2.4. Synthèse du monomère difonctionnel 2-azido (II)
La stratégie CMGL offre deux voies pour introduire une fonction en position 2, (Schéma) soit
directement par réaction nucléophile du groupe 2-OH avec un électrophile, soit en deux étapes,
par substitution nucléophile d’un triflate intermédiaire. C’est cette deuxième voie qui a été
choisie. Elle conduit au produit de configuration manno possédant une fonction azoture.
O
HOO
ORO
O
OO
ORO
O
O
ORO
G1
1°) Activation: OTf
2°) Azidation: G1=N3
1°) Activation: O-
2°) Carbamatation ou Etherif ication
Sucre: Glucose Conf iguration mannoseConf iguration glucose
Voie1Voie2
Inversion de la conf igurationmême conf iguration Schéma 5. Voies développées pour introduire une fonction en position 2 après ouverture du CMG.
Fonctionnalisation en position 2
Après ouverture de la lactone, le groupement OH-2 libéré est modifié par réaction avec
l’anhydride triflique (1.25 équivalents molaires, Tf2O) à T=-5°C pendant 20 minutes (Schéma
6). Ensuite la substitution du triflate obtenu, très bon groupe partant, en présence de 4
équivalents molaires d’azoture de sodium dans le DMF anhydre aboutit à la formation des
dérivés fonctionalisés azoture en position 2 (II, 4a) avec 74% de rendement. L’eau étant un
bon nucléophile, il est important d’éliminer toute trace d’humidité (DMF fraîchement distillé)
afin d’éviter la formation du produit secondaire (II, 4b). Ce produit formé, analogue du
monomère (I), mais de configuration mannose est obtenu en petite quantité comme sous
produit non désiré de la réaction de substitution sur le triflate.
Schéma 6. Elaboration du précurseur (II, 4a) et du monomère II’.
53
Dans le cas du précurseur (II, 4a) formé, le spectre du proton (figure 2) montre que la fonction
azido en position 2 induit un faible déplacement des pics des protons H2 et H4, de 3,7 ppm à 4,2
ppm et de 5 à 5,4 ppm. La constante de couplage J1,2 trans= 9,0 Hz est plus importante que dans
le cas du précurseur du monomère I (J1,2 cis=4,8 Hz). Par contre des changements
caractéristiques de déplacements chimiques des atomes de presque tous les carbones ont été
observés (voir tableau 2).
C1 (ppm) C2 (ppm) C3 (ppm) C4 (ppm) C5 (ppm) C6 (ppm)
Précurseur
(I, 1a) 99.48 70.16 72.73 68.27 68 61.9
Précurseur
(II, 4a) 98.26 61.1 70.82 69.18 65.92 66.84
Tableau 2. Déplacements chimiques des atomes de carbone avant et après fonctionnalisation par
introduction d’une fonction azoture (figure 2).
La fonction azoture a également été identifiée par spectroscopie IR (υ-N3 =2100 cm-1
).
54
Figure 2. Spectres 1H RMN et
13C RMN du précurseur commun de départ (I, 1a) et du produit formé
55
(II, 4a) après fonctionnalisation par N3.
Réaction de déterbutylation et d’acryloylation
L’introduction du bras polymérisable est effectuée dans les conditions présentées
préalablement lors de la synthèse du monomère (I) (Schéma 7). De la même façon,
l’introduction du bras polymérisable est facilement repérable par l’apparition de deux couples
de signaux à 5.8/6.2 ppm et 122/125 ppm, correspondant au bras vinylique sur les spectres
RMN du proton et du carbone (voir figure 3).
conditions 1O
AcOAcO
N3
O
AcO
NH
O
OHO
HO
N3
O
HO
NH
HN
O
O
HN O
O
Schéma 7. Introduction de la fonction acrylique selon la condition 1.
Réaction de désacétylation
Comme pour le monomère I, la réaction de désacétylation a été réalisée dans un mélange
MeOH/H2O/Et3N : 8/1/1 à température ambiante pendant 18h (Schéma 8). Dans ce cas, le
système AB correspondant au CH2 en position 7 à 4.2 ppm est en partie masqué par la présence
de deux autres protons, H2 et H3, qui présentent des déplacements chimiques similaires. Par
comparaison avec le spectre du proton du monomère I (figure 1), on peut remarquer que la
présence de la fonction azoture provoque le déblindage des protons H2, H3 et H4 pour former
respectivement les groupes de signaux suivants : (H1, s, δ= 4.9 ppm), (H7, H2 et H3 : massif, δ=
4.2 ppm), (H4, H5 et H6 : massif, δ= 3.8 ppm), (H9 et H10 : s, δ= 3.4 ppm). A titre de
comparaison, on observe pour le monomère (I) les signaux suivants : (H1, s, δ= 4.9 ppm), (H7,
système AB, δ= 4.2 ppm), (H2, H3, H5 et H6 : massif, δ= 3.8 ppm), (H4, H9 et H10 : s, δ= 3.4
ppm).
OAcO
AcO
N3
O
AcO
NH
HN
O
O
MeOH/Et3N/H2O8/1/1
92%
OHO
HO
N3
O
HO
NH
HN
O
O
Schéma 8. Réaction de désacétylation effectuée sur le précurseur (II, 5a).
56
Figure 3. Spectres 1H et
13C RMN du précurseur de départ (II, 4a) et du glycomonomère acétylé.
57
Figure 4. 1HRMN du glycomonomère I et II.
2.5. Synthèse du monomère difonctionnel 6-azido (III)
En plus de la fonctionnalisation de la position 2, nous nous sommes intéressés à l’introduction
d’un groupement azoture en position 6 du sucre. Pour cela, le précurseur 1a est désacétylé puis
soumis ensuite à une séquence d’azidation selon deux stratégies (voies 1 et 2, schéma 9) : soit
directement en « one pot » par réaction de Mitsunobu, largement appliquée dans notre
laboratoire pour l’introduction sélective d’un azoture en position 6 d’un sucre (le principe et le
mode opératoire sont développés ci-dessous), soit en deux étapes par transformation
régiosélective de l’alcool primaire en position 6 par un tosylate puis par substitution
nucléophile par l’azoture de sodium dans le DMF à 90°C.
OHO
HOHO
O
HO
NH
HN O
O
O
Activation: OTs, puis SN2Réaction de Mitsunobu
OHO
HO
O
G1
NH
HN O
O
O
OHO
HOHO
O
G1
NH
HN O
O
O
Voie 1: 2 étapesVoie 2: 1 étape
(III, 9a): G1=N3
HO
(III, 9a): G1=N3
Schéma 9. Voies utilisées pour introduire une fonction azoture en position 6.
58
2.5.1. Fonctionnalisation en position 6 en 2 étapes
Dans ce cas, l’introduction d’une fonction azoture en position 6 a été réalisée en deux étapes.
Dans un premier temps, on a recourru à la fonctionnalisation sélective du groupe hydroxyle en
position 6 (alcool primaire) en bon groupe partant, un tosylate162
. En effet, la réaction a été
effectuée dans la pyridine anhydre en présence de chlorure de tosyle (1.25 équivalents molaires
de TsCl solubilisé dans le dichlorométhane anhydre) à T=-5°C pendant 20 minutes avec un
rendement de 64%. L’introduction du groupement tosyle en position 6 est facilement repérée
par apparition de protons aromatiques à 7,8 et 7,4 ppm, d’un singulet à 2,4 ppm correspondant
au méthyle ainsi que par le déblindage de H-6a et H-6b qui passent de 3,7 et 3,8 ppm à 4,1 et
4,3 ppm respectivement. Le spectre du carbone présente un signal à 21,6 ppm (CH3) ainsi que
les signaux de 4 carbones aromatiques avec un déplacement entre 128 et 146 ppm. Le C-6 qui
résone à 61 ppm pour l’alcool est associé à un signal à 67,7 ppm pour le tosylate. Ensuite, le
groupement tosyle a été remplacé par une fonction azoture par substitution nucléophile, dans le
DMF en présence de 4 équivalents d’azoture de sodium. Les spectres du proton et du carbone
ont confirmé la disparition complète du groupement tosyle en position 6. Le spectre du carbone
montre un déplacement considérable du signal du C-6 qui passe de 67 (en présence du
groupement tosyle) à 51 ppm après substitution par l’azoture. Cette fonction a été identifiée par
spectroscopie IR (υ=2100 cm-1
).
Par comparaison avec l’introduction de l’azoture en position 2, on remarque qu’on doit
chauffer jusqu’à 90°C pour remplacer le tosylate, alors qu’une température de 65°C suffit pour
remplacer le triflate.
2.5.2. Fonctionnalisation en position 6 par réaction de Mitsunobu (une seule étape)
2.5.2.1. Généralités
La réaction de Mitsunobu est une réaction de substitution nucléophile de type SN2, développée
en 1967,163
qui permet de remplacer facilement, dans des conditions expérimentales douces, un
groupement hydroxyle par une variété de nucléophiles (Nu-H), possédant un hydrogène labile
avec inversion complète de la configuration (Schéma 10). Cette réaction s’effectue dans un
solvant anhydre aprotique. Elle met en jeu le couple diéthylazodicarboxylate (DEAD) ou
diisopropylazodicarboxylate (DIAD) et la triphénylphosphine. Elle est largement utilisée pour
59
introduire sélectivement une fonction sur les alcools primaires164
lors de l’utilisation des sucres
libres.
PPh3 +RO N
N OR
O
OR= éthyle: DEADR= isopropyle: DIAD
RO NN OR
O
OPh3P
R-O-HRO N
H
N OR
O
O
RO NN OR
O
O
PPh3
RO NN OR
O
O
Ph3P Nu H
R O PPh3
RO NH
HN OR
O
O
Nu R O PPh3
Proton acideSN2
+ +
Etape 1: Formation de l'adduit zwitterionique
Etape 2: Activation de l'alcool et réaction de substutition nucléophile SN2
+
Produit f ormé avec inversion de conf iguration
R R' R R'
OH NuNu HDIAD/ PPh3/
Solvant aprotique
NuH= acides carboxyliques, alcools, azotures, halogénures......
Réaction générale
Schéma 10. Mécanisme de la réaction de Mitsunobu.
2.5.2.2. Génération sélective d’azoture (one pot) à partir d’un alcool primaire
L’introduction d’une fonction azoture en position 6 a été faite dans le DMF anhydre en
présence de triphényle phosphine (2 équivalents), de HN3 (large excès, 10 équivalents) et du
diisopropyle aza dicarboxylate (DIAD, 2 équivalents), selon la technique développée au
laboratoire.165
En effet l’acide hydrazoïque est une molécule volatile, toxique et explosive qui
doit être manipulée avec précaution. Le processus de génération du HN3 est effectué, en
solution diluée à partir de l’azoture de sodium par addition de l’acide sulfurique dans un milieu
biphasique contenant de l’eau et du toluène. Les étapes à suivre qui permettent la préparation
d’une solution contenant du HN3 avec une concentration de 5% sont les suivantes.
1°) on pèse m= x g de NaN3 (10 éq., M = 65,01 g/mol)
2°) on le dissout dans V=x mL d’eau et on met la solution sous agitation pendant 10 minutes
jusqu’à l’obtention d’une pâte blanche.
3°) on ajoute V=7,5 x mL de toluène et on place la solution à t=0°C.
60
4°) on ajoute V=0,42 x mL de H2SO4 concentré goutte à goutte et on laisse la solution sous
agitation pendant 10 min à T=0°C.
5°) on prélève la phase organique pour la mettre dans un flacon contenant Na2SO4.
6°) on neutralise l’excès de HN3 généré avec une solution aqueuse d’ammoniaque 28 %.
Réaction de déterbutylation et d’acryloylation et désacétylation
L’introduction du bras polymérisable et la désacétylation sont effectuées selon les conditions
présentées préalablement lors de la synthèse du monomère (I).
OHO
HOOH
O
N3
NH
HN
O
O
OAcO
AOcOAc
O
N3
NH
HN O
O
O
conditions 1
Schéma 11. Introduction du bras polymérisable selon les conditions 1.
Dans le cas de ce monomère, on a du mal à attribuer les protons du sucre à température
ambiante (Figures 5 et 6). En réalisant la RMN à température plus élevée, la résolution est
améliorée. En effet l’introduction d’une fonction azoture en position 6 n’induit aucune
modification des spectres RMN du proton par rapport au précurseur. Par contre, le spectre
RMN du carbone montre un plus grand blindage de C-6 qui passe de 60.8 ppm à 49.3 ppm en
présence d’azoture.
La fonction azoture en position 6 (monomère III) n’induit pas de changement significatif en
RMN du proton par rapport à la forme OH libre (monomère I). En effet, H2 résonne à 3,4 ppm
comme dans le cas du OH libre. Par contre, le spectre du carbone montre un plus grand
déblindage de C-2 qui passe de 70 ppm à 78 ppm.
61
Figure 5. Spectres 1H RMN des glycomonomères I et III.
Figure 6. Spectre 1H RMN du glycomonomère III à T=50°C.
62
2.6. Stabilité des glycomonomères
La polymérisation nécessite de bien maîtriser la pureté du monomère de départ. Dans ce
paragraphe, la stabilité des trois monomères synthétisés est étudiée. Cette étude s’accompagne
d’une étude bibliographique concernant la stabilité des monomères portant une fonction
polymérisable par voie radicalaire (double liaison activée) et une fonction azoture.
2.6.1. Monomère (I) monofonctionnel
Le monomère (I) est un solide blanc, conservé sous forme lyophilisé à l’abri de la lumière au
réfrigérateur à T = 4°C. Le monomère est stable dans ces conditions de stockage.
2.6.2. Monomère (II) et (III) difonctionnels azido en 2 et 6
Pour les deux monomères difonctionnels, la situation n’est pas aussi claire. En effet, après
stockage sous forme de solide lyophilisé, l’apparition de nouveaux produits a été observée,
même à basse température. L’évolution des spectres RMN du proton du glycomonomère II
avant et après dix jours de stockage est présentée sur la figure 7. La comparaison des
intégrations du pic anomère et des protons vinyliques met clairement en évidence la
« consommation » des groupements acrylamide au cours du stockage. La formation de produits
secondaires est discutée dans la section suivante. Il est toutefois important de noter qu’aucun
problème de stabilité n’a été observé lorsque le monomère est conservé en solution dans le
méthanol à -20°C.
63
Figure 7. Spectre 1HRMN du glycomonomère (II) fraîchement synthétisé (bas) et après 10 jours de
stockage à l’état solide (haut).
2.6.3. Hypothèses sur l’évolution des monomères azido
2.6.3.1. Réaction de cycloaddition entre un azoture et une double liaison activée
La réaction entre un azoture et une double liaison activée a été précédemment décrite. Elle
passe par un intermédiaire cyclique de type triazoline (III, 15b), très souvent instable166
, qui se
décompose vite pour donner plusieurs produits (figure 17), tels que l’aziridine167
(III, 16a) et le
pyrazoline (III, 16b). Dans la littérature, très peu de groupes de recherche ont réussi à isoler
cette structure cyclique168
(triazoline), qui se décompose rapidement pour former d’autres
produits. Pour confirmer le mécanisme proposé, des groupes de recherches se sont intéressés à
la formation du triazole (III, 15a) en présence d’un azoture et d’une double liaison activée
possédant un bon groupe partant.169
Si le groupe R porté sur la fonction azoture est un donneur
par effet inductif ou mésomère, la réaction de cycloaddition azoture-alcène activée peut se faire
à température ambiante16
avec une conversion complète. En présence d’un catalyseur acide,
cette réaction se produit même à basse température170
(T=0°C) en générant l’aziridine (III, 15a)
comme produit majoritaire.
64
N3R1
N
AG
R
Aziridine
N N
AG
RN
H
NH N
AG
RN
+GA
N N
GA
HNR
AG
+GA
N3R1 +R2
N
N
N
R2R1
Cycle Triazole stable,(III, 15a)
N
N
N
R2R1
Cycle triazoline instable,(III, 15b)
(III, 15a)(III, 16a)
Voie 1Voie 2
Voie 2Voie 1
Pyrazoline
Schéma 12. Mécanismes de décomposition selon Huisgen168
.
2.6.3.2. Isolement de produits secondaires
Les monomères (II et III) porteurs à la fois d’une fonction azoture et acrylamide sont instables
à l’état solide à 0°C. Des spectres RMN très différents de ceux réalisés sur les monomères
après purification (figure 8) ont été obtenus dès les premiers jours de stockage. Les deux
glycomonomères, normalement solubles dans le méthanol, deviennent progressivement
insolubles. La purification par chromatographie sur silice des produits formés après stockage à
l’état solide n’a pas permis d’identifier de produits. La caractérisation par CES a montré la
présence de traces polymères de grandes masses molaires et des oligomères dans le cas du
monomère (II). Seuls des oligomères de petites masses molaires ont été signalés dans le cas du
glycomonomère (III).
Afin d’évaluer plus précisément la stabilité des glycomonomères difonctionnels (II) et (III) en
fonction de la température, des suivis cinétiques en tube RMN ont été effectués à température
ambiante dans un tube RMN (solutions 0.5M dans D2O). Dans ces conditions, le
glycomonomère (II) est stable pendant 3 jours tandis que le glycomonomère (III) présente une
conversion de 28% après 18h. Le produit secondaire formé a été isolé par chromatographie sur
65
silice (figure 8 et Schéma 13).
OHO
HOOH
ONH
HN
O
O
N3
produit secondaire isolémélange de diastérioisomères
T=30°C OHO
HOOH
ONH
HN
O
O
N3
OOH
OHOH
O
NHNH
O
O
NH
Triazoline2
Schéma 13. Produits secondaires isolés lors de la décomposition du glycomonomère (III) selon
Huisgen à T=30°C.
66
Figure 8. Spectres 1H et
13C RMN des produit secondaires isolés, lors du suivi cinétique
effectué sur le glycomonomère (III) à T=30°C.
A part, les réactions photochimiques signalées lors du stockage du glycomonomère (II) à T=-
20°C, aucun réaction de cycloaddition selon Huisgen n’a été rapportée à cette température
(pour plus d’information consulter le chapitre 4).
D’autres suivis cinétiques ont été effectués sur les glycomonomères (II) et (III) à T=70°C,
température à laquelle la réaction de polymérisation est effectuée. Concernant le
glycomonomère (II), aucun produit n’a pu être isolé par chromatographie. Par contre pour le
glycomonomère (III), on a pu isoler un produit (schéma 14) avec 10% de rendement.
OHO
HOOH
ONH
HN
OO
O OHOH
HOO
HN
NH
OO
NN
N–
N NN
OHO
HOOH
ONH
HN
OO
O OHOH
HOO
HN
NH
OO
HNN
OHO
HOOH
ONH
HN
O
O
N3
T=70°C
produit secondaire isolémélange de diastéréoisomères
Triazoline
2
Schéma 14. Produits secondaires isolés lors de la décomposition du monomère (III) selon
Huisgen à T=70°C.
67
Les produits isolés à T=30°C et T=70°C sont obtenus respectivement avec 28% et 60% de
conversion. En effet, ils sont en étroite relation avec le mécanisme de Huisgen. Cependant, la
caractérisation des produits formés par RMN 1
H, 13
C et spectrométrie de masse a montré la
présence de plusieurs produits, malgré l’obtention d’une seule tâche sur une plaque CCM. Pour
expliquer ce résultat, on a supposé l’existence d’un mélange de diastéréoisomères (schéma 15)
ayant le même Rf dans les conditions de séparation.
Pour une conversion totale du monomère (100%), aucun produit n’a pas être isolé par
chromatographie.
68
Figure 9. Spectres 1H et
13C RMN du produit isolé après suivi cinétique du glycomonomère
(III) à T=70°C.
2.7. Conclusion
A partir du même précurseur (1a) obtenu après ouverture de la lactone, on a pu synthétiser trois
nouveaux glycomonomères (I), (II) et (III). Ces résultats montrent les potentialités offertes par
la stratégie α-CMGL pour accéder en quelques étapes à de nouveaux monomères
difonctionnels.
Les conditions de stockage permettant de s’assurer de la pureté des monomères ont été
optimisées. Le monomère monofonctionnel (I) est stable à l’état solide. A contrario, les
monomères (II) et (III) présentent une forte instabilité à l’état solide et doivent être stockés en
solution à T= - 20°C. Des hypothèses sur ces dégradations partielles ont été émises.
69
70
Chapitre 3. Synthèse de glycopolymères par le procédé de polymérisation RAFT.
Etude de leur copolymérisation et leur post-fonctionnalisation
3.1 Introduction
Il existe peu d’exemples de polymérisation radicalaire contrôlée de glycomonomères dans la
littérature et l’utilisation de glycomonomères à fonction azoture dans ces conditions est
originale. C’est pourquoi, l’un des objectifs de cette thèse est d’étudier la polymérisation des
nouveaux glycomonomères préparés dans le chapitre 2. Plus précisément, on s’intéresse dans
ce chapitre à la polymérisation contrôlée par le procédé RAFT car ce procédé est robuste et
particulièrement adapté aux monomères hydrophiles. L’étude du procédé de polymérisation
radicalaire contrôlée a aussi été choisie car ce procédé permet l’obtention de copolymères à
blocs. Ces structures qui peuvent être plus ou moins complexes, conduisent souvent à des
propriétés originales et modulables. C’est pourquoi, l’obtention de copolymères à blocs
présentant un bloc glycopolymère représente également un objectif de ce travail.
Ce chapitre présente tout d’abord un rappel bibliographique sur les travaux menés dans le
domaine de la polymérisation radicalaire RAFT de glycomonomères. Il décrit ensuite tous les
travaux menés pour montrer le caractère contrôlé de la réaction polymérisation des trois
glycomonomères décrits dans le chapitre 2 en présence d’un agent de transfert RAFT. Enfin,
les essais préliminaires obtenus sur la post-modification des glycopolymères à fonction azoture
sont exposés.
3.2 Rappels bibliographiques
Dans le chapitre bibliographique (chapitre 1), il a été montré que la polymérisation radicalaire
de type RAFT est la méthode la plus efficace pour contrôler la polymérisation de monomères
hydrophiles, en milieu homogène aqueux, sans avoir besoin de groupes protecteurs.
Cette technique a tout d’abord été décrite, en 2003, pour la polymérisation d’un
glycomonomère commercial, le 2-méthacryloxyéthyle glucoside (voir schéma 1) sous sa forme
non protégée. Dans ces travaux, Lowe et al.2,
effectuent la polymérisation dans l’eau à T=70°C,
en milieu basique et en présence d’une quantité non précisée de NaHCO3 dans le but
d’améliorer la solubilité de l’amorceur (4-4’-azobis (4-cyano-pentanoïque).
71
OHO
HOOH
OH
OO
O
SOH
CN
O
S
OHO
HOOH
OH
OO O
HO S
NC
O S
n
H2O légèrement basique
ACPA
13
2
2-méthacryloxyéthyl glucoside (MAGlc)
Schéma 1. Structure chimique du glycomonomère, de l’agent de transfert RAFT CPADB ou acide 4-
cyanopentanoique-4-dithiobenzoate et du polymère formé.
L’agent de transfert, le CPADB ou acide 4-cyano-4-(phenyl carbonothioylthio) pentanoïque, a
été choisi pour sa solubilité dans l’eau et parce qu’il est connu pour contrôler la polymérisation
des méthacrylates. De ces études, il ressort que :
- l’homopolymérisation de ce glycomonomère est rapide avec un taux de conversion qui
atteint 70% de conversion au bout de 90 minutes,
- la distribution des masses molaires est très étroite et décroît avec la conversion,
- la cinétique correspond à un pseudo-ordre 1 qui suggère une concentration constante en
radicaux libres,
- le contrôle des masses molaires est assuré jusqu’à 40% de conversion mais au delà de
cette conversion, une déviation est constatée avec l’obtention de masses molaires deux
fois plus grandes que les masses molaires attendues. Ce phénomène a été attribué à une
possible perte de la fonction terminale de thio-carbonylthio, soit par hydrolyse, soit par
terminaisons irréversibles des radicaux intermédiaires.
Pour améliorer le contrôle des masses molaires, pour les taux de conversion supérieurs à 40%,
les équipes de Davis et al ont proposé, en 2004, d’ajouter 10 à 20% d’éthanol pour solubiliser
l’agent de transfert et l’amorceur (les mêmes utilisés par Lowe et al) sans avoir besoin de
modifier le pH de la solution (Schéma 2). Il est à noter que la présence de ce faible pourcentage
d’éthanol ne provoque pas la précipitation des polymères quelle que soit la conversion. Dans
cette étude, le monomère est le méthyle 6-O-méthacryloyle-D-glucoside (Schéma 2) et les
auteurs ont étudié l’influence de la concentration en agent RAFT sur la cinétique de la
polymérisation, les autres paramètres étant constants ([M]0=0.9M). Les principaux résultats
révèlent que :
- La distribution des masses molaires reste étroite et monomodale jusqu’à consommation
complète du glycomonomère pour des concentrations en agent RAFT inférieures ou
72
égales à 8.1 mM ([RAFT]0=2, 4.2 et 8.1 mM). Dans ces conditions, la réaction de
polymérisation est assez rapide avec 100% de conversion après 80 à 100 minutes. Plus
précisément, on observe un temps d’inhibition de 20-30 minutes suivi d’une
polymérisation avec une cinétique de pseudo-ordre 1 et un indice de polymolécularité
de 1,8 pour 100 % de conversion.
- Pour une concentration en agent RAFT de 18 mM ([RAFT]0=18 mM et DPn
théorique=50), les résultats sont assez surprenants. En effet, on n’observe pas de
conversion même après 4 h de réaction. Cette conclusion est faite sur la base de
l’absence de produit de précipitation dans l’EtOH et de la détection de polymère de
haute masse molaire en CES. Cependant, cette conclusion a été relativisée car l’analyse
par spectrométrie de masse par ionisation electrospray (SM-ESI) a finalement permis de
détecter des oligomères (DPn=6 max à t=138 minutes).
SOH
CN
O
S
H2O/EtOH: 5/1
ACPA 2
OHO
HOOH
O
O
4 OMe
OHO
HOOH
O
O
5 OMe
S
S
HO
NC
O n
1-O-méthyl 6-O-méthacryloyl--D-glycoside (6-O-MAMGlc)
Schéma 2. Structure chimique du glycomonomère, de l’agent RAFT et du polymère formé.
Le pourquoi de l’effet retard et de l’effet inhibiteur du dithiobenzoate dans le cas d’une
polymérisation par procédé RAFT 75
est sujet à discussion. Pour les deux plus faibles taux
d’agent de transfert : ([RAFT]0=2 et 4.2mM), aucune différence de cinétique n’est observée,
alors que pour un taux supérieur ([RAFT]0=8.1mM), un temps d’inhibition de 10 minutes et
une vitesse de polymérisation plus lente sont rapportés.
Une étude sur l’effet de la présence des bases sur le CTA lors d’une polymérisation par le
procédé RAFT a été publiée en 2006 par ce même groupe de recherche.171
Ils ont ainsi essayé
de polymériser le glycomonomère, déjà utilisé en 2004, dans l’eau soit en présence de NaHCO3
(0.1M) ou de Na2CO3, soit en présence d’éthanol. Les résultats de ces travaux montrent sans
équivoque l’intérêt d’utiliser l’éthanol pour :
1) mieux solubiliser l’agent de transfert qui n’est pas soluble dans l’eau (à température
ambiante comme à T=70°C),
73
2) éviter l’hydrolyse de l’agent de transfert en milieu basique et garder un bon contrôle
des masses molaires, même à haute conversion.
Les études cinétiques détaillées, effectuées sur la polymérisation de type RAFT en milieu
aqueux sur des glycomonomères non protégés sont rares ; on peut citer dans ce domaine les
travaux de Bernard et al172
et d’Albertin et al173,174,175
, à partir desquelles, nous nous sommes
inspirés pour effectuer une partie de notre étude. Concrètement, le suivi d’une polymérisation
est réalisé en tube RMN ce qui permet de suivre directement l’avancement de la réaction en
ligne par analyse RMN 1H. Cette méthode présente deux avantages : un suivi cinétique facilité
donnant accès à de nombreuses données expérimentales (taux de conversion en fonction du
temps de polymérisation) et une quantité de monomère utilisée beaucoup plus faible que par
une méthode par prélèvement.
En 2006, Bernard et al 86
ont montré la possibilité de polymériser un glycomonomère de type
N-acryloyle-D-glucosamine (Schéma 3) de manière contrôlée dans un mélange H2O/EtOH : 5/1
à T=60°C. Durant ces travaux, deux agents de transfert de type trithiocarbonate,
monofonctionnel et trifonctionnel (Schéma 4), ont été utilisés pour synthétiser respectivement
des glycopolymères linéaires et en étoile. Une étude cinétique détaillée en fonction de la
concentration en agent de transfert RAFT monofonctionnel (degrés de polymérisation
théoriques DPn=300, 200 et 100) a été réalisée avec, dans tous les cas, une concentration en
amorceur constante.
Il apparaît :
- un bon contrôle des masses molaires avec une évolution linéaire des Mn avec la conversion,
- des valeurs d’Ip relativement faibles (Ip < 1.26),
- une cinétique de pseudo-ordre 1 qui confirme une concentration constante en radicaux.
L’utilisation de concentration croissante en agent de transfert conduit à une augmentation des
périodes d’inhibition allant de 45 minutes à 3 heures, ce qui se traduit par un taux de
conversion décroissant de 20, 70 et 90% respectivement après 7 h de réaction.
74
H2O/MeOH: 5/1
ACPAO
HOHO
NH
O
6OH
O
HO S S
SO
OHO
HONH
OH
7OH
O
SSHO
SO
nN-acryloyle-D-glucosamine (AGA)
Schéma 3. Structure chimique du glycomonomère de départ, de l’agent de transfert, ATC : acide 3-
benzyl sulfonyl thiocarbonyl sulfonyl propanoïque et du polymère formé.
L’homopolymérisation avec l’agent de transfert trifonctionnel, dans les mêmes conditions de
synthèse, n’est pas possible car ce dernier n’est pas soluble dans un milieu aqueux. Pour
contourner ce problème, un macro-agent de transfert a été synthétisé par polymérisation
contrôlée en milieu organique du 2-hydroxyéthyl acrylate (HEA). Avec un DPn=10, on obtient
alors un macro-agent de transfert soluble dans l’eau qui permet d’effectuer des réactions
d’homopolymérisation avec le glycomonomère.
Les résultats obtenus diffèrent des précédents car aucune période d’inhibition n’est observée
(les auteurs mettent en cause la présence d’un groupe partant de type benzyle comme étant le
responsable de l’inhibition). Les cinétiques sont similaires et semblent indépendantes de la
concentration en macro-agent de transfert. Afin de démontrer le caractère vivant, un essai
d’extension de chaine a été réalisé avec succès en présence du NIPAAm dans un mélange
H2O/DMSO : 1/1 à 60°C. L’évolution des chromatogrammes reflète la croissance du deuxième
bloc avec le déplacement du pic caractéristique du polymère vers les masses molaires élevées.
75
OO
O
S SSS
SS
O SOS
OS
Ph
Ph
Ph
OO
O
S SSS
SS
O SOS
OS
HEA, ACPADMSO, 60°C
Ph
Ph
Ph
O
OOH
OO
O
O
OH HO
10
10
10
Schéma 4. Structure chimique de l’agent de transfert trifonctionnel de type trithiocarbonate.
En 2007, Albertin et al (groupe de Neil R. Cameron) 76
ont publié une étude cinétique très
approfondie de l’homopolymérisation de MAGlc (déjà utilisé 2 fois par l’auteur) par le procédé
de polymérisation RAFT dans un mélange D2O/DMSO-d6 : 86/14 ou D2O/MeOH-d4 : 5/1 à
T=70°C. Le suivi cinétique a été fait directement en ligne par spectroscopie RMN 1H. Les
données expérimentales révèlent que :
1) la concentration initiale de l’agent de transfert influence la cinétique de polymérisation :
plus le DPn visé est petit, c'est-à-dire plus la concentration en agent de transfert est
élevée, plus l’effet retard est important,
2) L’oxygène résiduel restant dans la solution est responsable de l’inhibition de la réaction
de polymérisation.
3.3 Synthèse de glycopolymères (I) par le procédé de polymérisation RAFT
L’homopolymérisation du glycomonomère (I) a été étudiée dans le cadre d’un procédé RAFT
avec comme objectif de vérifier s’il était possible d’obtenir un bon contrôle de la réaction de
polymérisation.
On rappelle que le glycomonomère (I) est synthétisé à partir d’un procédé en 3 étapes à partir
de carboxyméthyl--D-glucopyranoside 2-O-lactone 1 (-CMGlcL).
76
OHO
HOOH
O
HO
OH
HO
HOO
OH
OAcO
AcOO
O
AcO
O
CMG 2-O-lactoneIsomaltulose
2 étapes, 28% 2 étapes, 67%O
HOHO
OHO
OH
NH
HN
O
OMonomère (I)
Schéma 5. Voie de synthèse du glycomonomère (I)
HO S S
O S
O
OHHO
O
HO
OH
HN
NH
O
O
n
HO S S
O S
+ACPA
H2O/MeOH 5/1, 70°C
OHOHO
OHO
OH
NH
HN
O
O
Schéma 6. Polymérisation radicalaire contrôlée par RAFT du glycomonomère (I) à T=70°C.
3.3.1. Conditions expérimentales
Les essais de polymérisation ont été effectués dans une solution eau/méthanol 5/1 en présence
de l’acide 4,4’-azobis (4-cyano)-pentanoique (ACPA : t1/2=10h à T=69°C) comme amorceur et
de l’acide 3-(benzylsulfanylthiocarbonyl) sulfanyl propanoïque comme agent de transfert
RAFT à T=70°C (Schéma 6). Pour tous les essais, les concentrations initiales en monomère et
en amorceur sont constantes : [M]0= 0.5 mol/L, [ACPA]0= 0.5 mmol/L.
Tout d’abord, l’influence de la concentration en agent de transfert RAFT sur la vitesse de la
polymérisation, la masse molaire des glycopolymères obtenus et la conversion a été étudiée par
un suivi en fonction du temps d’une réaction de polymérisation dans un tube « Schlenk ». Deux
concentrations : [RAFT]0= 1,25 et 2.5 mM correspondant respectivement à des DPn théoriques
à taux de conversion total de 400 et 200 ont été testées.
Ensuite, une étude cinétique par suivi RMN 1H de l’influence du rapport molaire
77
[M]0/[RAFT]0= 50, 100, 200, 400 ou sans agent RAFT a été menée.
Le taux de conversion est déterminé en fonction du temps en mesurant le rapport des intensités
entre protons du polymère et protons du monomère résiduel. Plusieurs groupes de signaux ont
pu être utilisés afin de valider la méthode (voir figure 1). Il s’agit des protons méthylène
caractéristiques du polymère entre 1 et 2.5 ppm et les groupes de signaux à 3-4 ppm, 4.2 ppm
et 5 ppm, caractéristiques de protons des groupements saccharidiques correspondant
respectivement à 10, 2 et 1 protons).
Le degré de polymérisation (DPn RMN) est calculé à partir du ratio des intégrations des
signaux des protons du radical terminal benzyle et des protons du motif répétitif (M1) de la
chaîne polymère après purification du polymère par précipitation dans le méthanol. Le degré de
polymérisation théorique (DPn théorique) est calculé en multipliant les rapports des
concentrations initiales [M]0/[RAFT]0 par le taux de conversion. La masse molaire moyenne du
polymère (MnRMN) peut ensuite être calculée en multipliant le DPn par la masse M1 du motif
répétitif. Les masses molaires moyenne absolues des homopolymères ont été évaluées en
milieu aqueux tamponné (acide acétique/acétate d’éthyle : pH=4,5) par diffusion de la lumière
à l’aide d’un appareil à détection multi-angles couplé à un système CES classique à détection
réfractométrique. Le dn/dc du glycopolymère (I) déterminé dans cette même solution tampon
est égal à 0,145.
78
Figure 1. Spectres RMN 1H (D2O) du glycomonomère (I) avant polymérisation (bas), du mélange
réactionnel (t=5h de polymérisation, 66% de conversion, selon les cinq groupes de signaux) (milieu) et
du polymère après précipitation dans le méthanol (haut). [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, DPn=
[M]0/[RAFT]0= 200, H2O/MeOH : 5/1, T=70°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
79
Figure 2. Spectres RMN
1H (D2O) du glycopolymère (I) après précipitation dans le MeOH, (DPn
théorique =45, DPn RMN=42, Mn théorique = 14300g/mole ; Mn CES= 24000g/mole), [M]0=0.5M,
[ACPA]0=0.5mM, DPn=[M]0/[RAFT] 0=50, H2O/MeOH :5/1, T=70°C.
Figure 3. Spectres RMN 13
C (D2O) du glycomonomère (I) avant polymérisation (bas) et du
glycopolymère (I) après précipitation dans le méthanol (haut). [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM,
DPn=[M]0/[RAFT]0=200, H2O/MeOH :5/1, T=70°C.
80
Les spectres RMN 1H et
13C montrent la disparition totale des protons et des carbones
vinyliques caractéristiques du monomère entre 5.7 et 6.4 ppm en RMN 1H et entre 125 et 132
ppm en RMN 13
C (figures 2 et 3). Parallèlement, l’apparition des protons et des carbones des
méthylènes caractéristiques de la chaîne du polymère est observée pour des déplacements
chimiques entre 1 et 2.4 ppm en RMN 1H et entre 35 et 45 ppm en RMN
13C. La figure 2
montre également la présence de protons aromatiques vers 7.3 ppm qui correspondent aux
protons benzyliques, idéalement placés en α de la chaîne de polymère, lors de la décomposition
de l’agent de transfert. En comparant ce signal correspondant à 5 protons avec le signal des
protons méthylène de la chaîne du polymère (1< δ <2.4 ppm), on peut facilement déterminer le
degré de polymérisation : DPn RMN = 42.
3.3.2 Suivis cinétiques effectués en fonction de la concentration en agent de transfert
3.3.2.1 Suivis cinétiques effectués en tube Schlenk avec un rapport [M]0/[RAFT]0= 400
(DPn théorique = 400)
Les données expérimentales sont rassemblées dans le tableau 1 et illustrées par les
figures 4 et 5.
On observe :
- un bon accord entre le DPn théorique et le DPn RMN,
- une distribution des masses molaires étroite (de l’ordre de 1,1),
- une évolution linéaire du DPn avec le taux de conversion,
- une variation linéaire avec le temps de – ln (1-conversion).
Toutes ces indications confirment que la polymérisation du glycomonomère est
contrôlée dans les conditions de l’essai. On notera également l’assez bon accord entre les
valeurs MnRMN et MnSEC (cf tableau 1).
Temps de
réaction (min) conversion
théorique
RMN
RMN
g/mole
GPC
g/mole Ip
140 25% 100 108 36000 45000 1.1
180 48% 192 167 56000 68000 1.09
210 64% 260 241 80000 92000 1.1
240 75% 300 286 96000 124000 1.08
Tableau 1. Caractérisation des échantillons de polymère obtenus par prélèvement en fonction du temps.
[M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM.
81
Indice deréfraction en f(V. d'élution)
0
2
4
6
8
10
15 17 19 21 23 25 27
volume d'élution en ml
Iin
dic
e d
e r
éfr
acti
on
25%
48%
64%
75%
Figure 4. Évolution des chromatogrammes en fonction de la conversion (tampon AcOH/AcONa,
pH=4.5, détection réfractométrique), [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, DPn = [M]0/[RAFT]0 = 400,
H2O/MeOH :5/1, T=70 °C, , 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
-Ln(1-conv) en f(t)
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
0 100 200 300
Temps en minutes
-Ln
(1-c
on
v)
82
DPn (RMN) en f(Conversion)
0
50
100
150
200
250
300
350
0 20 40 60 80 Taux de conversion
DP
n (
RM
N)
Figure 4. Évolution de –ln(1-conv) en fonction du temps, et variation de DPn (RMN) en fonction de la
conversion. [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, DPn=[M]0/[RAFT]0=400, H2O/MeOH :5/1, T=70 °C, 30
minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel
3.3.2.2. Suivi cinétique effectué en tube Schlenk à rapport [M]0/[RAFT]0= 200
(DPn théorique = 200)
Les données expérimentales sont rassemblées dans le tableau 2 et illustrées par les
figures 6 et 7.
Comme dans le cas de la cinétique réalisée précédemment avec le rapport
[M]0/[RAFT]0= 400, tous les critères : polymolécularité faible, évolution linéaire du DPn avec
la conversion… indiquent que la polymérisation est là aussi contrôlée.
De plus, conformément à la littérature, la concentration en agent de transfert a un effet
sur le temps de polymérisation. Ainsi, pour le DPn théorique de 400, correspondant à la
concentration en agent de transfert [RAFT]0=2,5mM, le taux de conversion est de 25% après
130 minutes de réaction. Pour un taux de conversion similaire (30%) et pour une teneur en
agent de transfert plus faible ([RAFT]0=1,25mM, DPn théorique = 200), le temps de
polymérisation est plus élevé, 215 minutes.
Temps de
réaction (min) conversion
théorique
RMN
RMN
g/mole
GPC
g/mole Ip
215 30% 60 66 19000 24000 1.11
83
240 40% 80 85 22000 28500 1.13
300 56% 112 122 35000 43600 1.09
360 69% 138 146 42000 50000 1.10
Tableau 2. Caractérisation complète des quatre échantillons de polymère obtenus par prélèvement en
fonction du temps. [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, DPn=[M]0/[RAFT]0=200, H2O/MeOH :5/1, T=70°C,
30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel
Indice de réfraction en f(V. de retention)
-2,00E-05
2,00E-05
6,00E-05
1,00E-04
1,40E-04
14 16 18 20 22
volume de rétention (mL)
Ind
ice d
e R
éfr
acti
on
30%
40%
56%
67%
Figure 6. Évolution des chromatogrammes en fonction de la conversion (tampon AcOH/AcONa,
pH=4.5 ; détection réfractométrique), [M]0=0,5M, [ACPA]0=0,5mM, DPn=[M]0/[RAFT]0=200,
H2O/MeOH :5/1, T=70°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel
-Ln(1-conv) en f(t)
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
0 100 200 300 400 t en minutes
-Ln
(1-c
on
vers
ion
)
84
DPn en f(conversion)
0
20
40
60
80
100
120
140
160
0 20 40 60 80
taux de conversion
DPn (RMN)
Figure 7. Évolution de –ln(1-conversion) en fonction du temps, et variation de DPn (RMN) en fonction
de la conversion. [M]0=0,5M, [ACPA]0=0,5mM, DPn=[M]0/[RAFT]0=200, H2O/MeOH : 5/1, T=70°C,
30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
3.3.2.3. Suivi cinétique en tube RMN
L’étude en tube Schlenk a montré que la polymérisation était contrôlée. Afin de
généraliser cette observation, nous avons voulu étudier comparativement les cinétiques de
quatre ratios monomère/agent de transfert par un suivi cinétique en RMN 1H. L’intérêt de cette
approche réside également dans la possibilité d’enregistrer le taux de conversion sur une large
gamme de temps et à des fréquences plus courtes.
Les données expérimentales sont disponibles dans le tableau 3 et illustrées par les
figures 8 et 9.
Temps de
réaction (min) conversion
théorique
RMN
RMN
g/mole
Mn GPC
g/mole Ip
Sans agent
RAFT 90 98% ……….. ……… ……… 687000 1.7
DPn=400 120 85% 340 332 111000 124000 1.08
DPn=200 130 88% 176 138 59000 68000 1.08
DPn=100 140 87% 87 85 29300 39000 1.12
DPn=50 270 92% 46 42 14300 24000 1.13
85
Tableau 3. Suivi cinétique détaillé en fonction de la concentration en agent de transfert et
caractérisation complète des cinq échantillons de polymère obtenus par précipitation dans le méthanol.
[M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM. , T=70°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
évolution de -Ln(1-cov) en f(t)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Temps en min.
-Ln
(1-c
on
v)
Sans agent
RAFT
DPn=400
DPn=200
DPn=100
DPn=50
Figure 8. Évolution de –ln(1-conv) du glycomonomère (I) en fonction du temps, à différents
degrés de conversions, DPn=0, 50, 100, 200 et 400, [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, T=70°C,
30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
Indice de réfraction en f(V. d'élution)
-0,00004
0
0,00004
0,00008
0,00012
0,00016
0,0002
10 15 20 25
V. d'élution (mL)
Ind
ice d
e r
éfr
acti
on
S.A.RAFT
DPn=400
DPn=200
DPn=100
DPn=50
Figure 9. Évolution des chromatogrammes du glycopolymère (I) en fonction de la concentration en
agent de transfert RAFT (le degré de polymérisation théorique) par CES/IR en tampon AcOH/AcONa,
pH=4.5, T=70°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel
Pour les quatre essais, on observe une bonne concordance entre le DPn théorique et le
DPn RMN. Les courbes SEC présentent des pics bien définis avec une plus faible
polymolécularité (Ip=1,1) que celle observée dans le cas de l’essai de polymérisation
conventionnelle (Ip= 1,7). Les masses molaires moyennes en nombre calculées par RMN ou
86
par SEC augmentent logiquement lorsque la concentration en agent de transfert diminue. La
polymérisation en présence d’agent de transfert permet donc de préparer des glycopolymères
de masses molaires moyennes en nombre contrôlées comprises dans notre cas entre 15000 et
125000 g/mole.
Par ailleurs, toutes les cinétiques font apparaître une période d’inhibition,
respectivement de 30, 40, 60 et 100 minutes qui croît avec l’augmentation de la teneur en agent
de transfert. Ce phénomène est en accord avec la littérature.172
Pour toutes les concentrations en
agent de transfert étudiées, les cinétiques sont de pseudo-ordre 1 ce qui indique que la
concentration en radicaux est constante.
A titre de comparaison, la polymérisation radicalaire conventionnelle du
glycomonomère (I) présente une cinétique de pseudo-ordre 1 (98% de conversion après 90
minutes de réaction) avec un temps d’inhibition de 10 minutes. Cette période d’inhibition n’est
pas attendue et peut être attribuée à la présence résiduelle d’oxygène dans le milieu réactionnel.
3.3.2.4 Conclusion
Ces premiers résultats ont permis de démontrer l’efficacité de la technique RAFT pour
polymériser le glycomonomère déprotégé type (I) à fonction acrylamide dans un milieu aqueux
H2O/MeOH. Il en résulte que le contrôle des masses molaires grâce au rapport monomère/agent
de transfert, est vérifié et que l’indice de polymolécularité final est faible.
Cependant, l’utilisation d’agent de transfert tel que l’acide 3-
(benzylsulfanylthiocarbonyl) sulfanyl-propanoïque doit aussi conduire à la formation d’un
polymère à motif terminal trithiocarbonate qui reste théoriquement actif après cette première
polymérisation. Si cela est le cas, les glycopolymères de type (I) synthétisés précédemment
peuvent alors jouer le rôle de macro-agents de transfert à nouveau activables (en présence
d’une source de radicaux) soit en présence du même type de monomère soit en présence d’un
monomère de composition différente. Dans ce deuxième cas, on accède alors à une structure de
type diblocs.
La vérification d’une telle aptitude permettra de vérifier le caractère contrôlé de la
87
polymérisation des glycomonomères en présence d’un agent de transfert RAFT.
3.3.3. Synthèse de copolymères à blocs
Afin de démontrer le caractère « vivant » de la polymérisation, des expériences
d’extension de chaîne ont été réalisées à partir de glycopolymères de type (I). La
polymérisation de deux monomères hydrophiles : le styrène sulfonate (SS) et le N,N-
diisopropylacrylamide (NIPAAm) en présence d’un macroagent de transfert de type (I) a été
étudiée. Pour le styrène sulfonate, la structure diblocs visée sera hydrosoluble quel que soit le
pH, en revanche, l’introduction d’un bloc polyNIPAAm dans le second cas permettra d’obtenir
une structure sensible à la température puisque ce bloc présente une LCST (Lower Critical
Solution Temperature) aux environs de 32°C.
3.3.3.1. Synthèse d’un copolymère à blocs poly (sucre-b-styrène sulfonate)
Afin de bien visualiser l’extension de chaine lors de la copolymérisation, le rapport de
concentration entre le styrène sulfonate et le macro-agent de transfert à motifs sucre a été
calculé de façon à obtenir un DPn élevé égal à 400, le DPn du bloc sucre étant égal à 96 (Mn =
32000g/mole, Ip= 1 .28).
3.3.3.1.1. Conditions expérimentales
La réaction de copolymérisation a été effectuée dans une solution H2O/DMSO : 5/1,
dans les conditions expérimentales identiques à celles décrites pour les réactions
d’homopolymérisation précédemment décrites : ([comonomère]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM,
DPn=400, T=70°C). L’ajout d’une petite quantité de DMSO favorise la solubilisation de
l’amorceur, mais peut également servir d’étalon interne pour déterminer le taux de conversion
de la réaction de copolymérisation par RMN 1H. Dans le cas de la copolymérisation, le taux de
conversion est calculé en comparant les signaux des protons du premier bloc avec les signaux
protons du deuxième bloc dans le copolymère final (voir figure 10).
88
+ACPA
H2O/DMSO: 5/1, 70°C
OHOHO
OHO
OH
NH
NH
O
O
S S
S O
OH
96
OHOHO
OHO
OH
NH
NH
O
O
S
O
OH96 S
S
n'
MacroRAFTSoduim para sulfono stryrène
NaO3S
Schéma 7. Synthèse de copolymère diblocs par copolymérisation d’un macro-agent de transfert à motifs
sucre avec le styrène sulfonate. [SS]0=0.5M, DPn=[SS]0/[macroRAFT]0=400, [ACPA]0=0.5mM,
H2O/DMSO : 5/1, T=70°C.
3.3.3.1.2. Caractérisation des copolymères à blocs
Le copolymère à blocs formé a été précipité dans l’éthanol puis isolé par filtration et lyophilisé.
Sa caractérisation a été réalisée par RMN 1H, RMN
13C et CES en tampon pH=4.5.
Figure 10. Spectre 1H RMN du mélange réactionnel (macro-agent de transfert glycopolymère I +
styrène sulfonate) avant et après copolymérisation, conversion=60%. [SS]0=0.5M,
DPn=[SS]0/[macroRAFT]0=400, [ACPA]0=0.5mM, H2O/DMSO : 5/1, T=70°C.
89
DPn (RMN) Mn (RMN) Mn (CES) Ip
MacroRAFT 96 28600 39000 1.09
Copolymère à bloc 364 113100 68000 1.15
Tableau 4. Synthèse du copolymère à blocs 1 : caractérisation du glycopolymère avant et après
copolymérisation. [SS]0=0.5M, DPn=[SS]0/[macroRAFT]0=400, [ACPA]0=0.5mM,
H2O/DMSO : 5/1, T=70°C.
La formation du copolymère diblocs a été confirmée par RMN (Figures 10 et 11). Les
protons des groupements vinyliques entre 5 et 6 ppm disparaissent au profit de l’apparition de
signaux entre 1 et 2 ppm. Le degré de polymérisation a été déterminé en comparant les protons
vinyliques H4’, H5’ avec les protons aromatiques H1’, H2’ (entre 7 et 8 ppm) du même styrène
sulfonate avant et après copolymérisation.
On observe que le taux de conversion est de 92% après 2 heures de réaction. Ceci
indique que la réaction d’extension de chaîne est assez rapide comparativement à la réaction
d’homopolymérisation du glycomonomère (I) pour laquelle le taux de conversion n’était que de
74% pour le même temps de réaction de 2 heures. D’autre part, l’augmentation des masses
molaires déterminées par CES confirme l’accroissement des masses molaires et confirme
l’aptitude au contrôle du macro-agent de transfert à motifs sucre.
90
Figure11. Spectre 1H RMN du copolymère à blocs 1 obtenu après précipitation dans l’éthanol.
[SS]0=0.5M, DPn=[SS]0/[macroRAFT]0=400, [ACPA]0=0.5mM, H2O/DMSO : 5/1, T=70°C.
A partir du spectre RMN 1H du copolymère précipité (cf figure 11), il est possible de
contrôler la composition du copolymère. En effet, si on assigne une valeur de 1 à l’intégrale du
proton anomère du motif saccharidique (H1 : déplacement δ=4.8ppm), on vérifie comme
attendu que l’on a une intégrale égale à 2 pour les protons H7 à 4 ppm. On peut donc affirmer
que l’intégrale des protons des groupements méthylène de la chaîne du bloc polysaccharidique
sera égale à 3. L’intégrale globale mesurée entre 0.8 et 2 ppm étant égale à 15, la différence est
égale à 12 et correspond aux signaux des 3 protons des groupements méthylènes du bloc
polystyrène sulfonate. On a donc un rapport d’intégrales qui permet de calculer que le
copolymère à blocs est formé de 20% d’unités monomères sucre et de 80% d’unités
monomères styrène sulfonate. Ainsi, comme le macro-agent de contrôle RAFT de départ a un
DPn = 96, le DPn du bloc polystyrène sulfonate est estimé à 384.
3.3.3.2. Synthèse d’un copolymère à blocs poly(sucre-b-NIPAAm)
91
Le caractère contrôlé du macro-agent de transfert a également été testé dans le cas de la
polymérisation avec le NIPAAm qui doit conduire à des copolymères diblocs poly(sucre-b-
NIPAAm) dont on attend des propriétés thermo-stimulables.
3.3.3.2.1. Conditions expérimentales
La réaction de copolymérisation est effectuée dans une solution H2O/DMSO : 1/1. Ce
milieu contient plus de DMSO que pour les conditions précédemment décrites pour éviter que
le copolymère à blocs poly(sucre-b-NIPAAm) s’auto-assemble ou précipite dans le milieu
réactionnel au cours de la réaction de copolymérisation avec le NIPAAm. En effet, la
température de la réaction de polymérisation est de 70°C, température bien supérieure à la
LCST dans l’eau du polyNIPAAm (T=32°C), même si l’insertion d’un bloc hydrophile déplace
légèrement cette température vers des températures plus élevées.153
Les autres conditions opératoires sont identiques aux réactions d’homopolymérisation du
glycomonomère (I) et de copolymérisation avec le styrène sulfonate (copolymère 1) :
([comonomère]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, DPn=400, T=70°C).
+ACPA
H2O/DMSO: 1/1, 70°C
OHOHO
OHO
OH
NH
NH
O
O
S S
S O
OH
130
OHOHO
OHO
OH
NH
NH
O
O
S
O
OH
130
S
S
OHN
n'
MacroRAFT(I)
NH
O
NIPAAM
Schéma 8. Copolymérisation du macro-agent de transfert RAFT avec le N-isopropylacrylamide
(NIPAAm).
3.3.3.2.2. Caractérisation des copolymères à blocs
Le copolymère à blocs formé ne précipite pas dans la majorité des solvants organiques
usuels (méthanol, éthanol, acétate d’éthyle, dichlorométhane, toluène, pentane et hexane…).
Aussi, une extraction par le dichlorométhane a été utilisée pour éliminer le NIPAAm de départ.
Le copolymère diblocs a ensuite été lyophilisé et caractérisé par RMN 1H et CES. Le taux de
conversion a été déterminé par rapport à un étalon interne, le DMSO (cf figure 12).
92
Figure 12. Spectre 1H RMN du mélange réactionnel (macro-agent de transfert à motifs sucre +
NIPAAm) avant (T=0) et après copolymérisation (T=2h, % de conversion=60%).
Le degré de polymérisation RMN est déterminé en comparant l’intégrale des protons
vinyliques H1’ (δ=5.8ppm), H2’ et H3’ (δ=6.2ppm) du monomère de départ (le NIPAAm) avant
copolymérisation avec l’intégrale de ces mêmes protons après 2 heures de réaction à T=70°C.
Sur les spectres RMN 1H du mélange initial et après 2 heures de copolymérisation, présentés
sur la figure 12, l’intégrale du signal des protons du DMSO à 2.3ppm est fixée à 1.2.
L’intégrale des protons vinyliques étant égale initialement à 3 et à 1.2 après 2 heures de
copolymérisation, on peut en déduire que le taux de conversion est de 60%. Le calcul du degré
de polymérisation théorique conduit à une valeur d’environ 240 (DPn = % de conversion x
[NIPAAm]0/[macroRAFT]0 =0.6 x 400=240).
En parallèle, l’analyse CES du copolymère en tampon AcOH/AcONa, pH=4.5 montre
très clairement l’accroissement des masses molaires avec une distribution des masses molaires
étroite (Ip < 1.2) et l’absence d’une double population (figure 13).
Toutes ces données confirment que la réaction de copolymérisation est contrôlée et que le
93
macro-agent de transfert de départ possède bien un motif terminal trithiocarbonate en extrémité
de chaîne.
Figure 13. Chromatogramme du macro-agent de transfert RAFT (glycopolymère I) et du copolymère à
bloc formé après copolymérisation.
Comme pour le copolymère à blocs (I), le degré de polymérisation RMN (DPn RMN)
et la masse molaire RMN (Mn RMN) ont été déterminés après purification du copolymère (cf
figure 14). Là encore, l’intégrale du signal du proton anomère est normée à 1 ce qui fixe la
valeur de l’intégrale théorique des protons des groupements méthylène du macro-agent RAFT
de départ à 3.
En revanche, pour ce copolymère, les signaux entre 0.5 et 2.5 ppm correspondent aux
protons des groupements méthylène des motifs NIPAAm et des motifs sucres et également aux
protons des groupements isopropyle des motifs NIPAAm. L’intégrale de ces signaux
correspondant à 20 protons, il est alors possible de déduire que l’intégrale des protons associés
au bloc polyNIPAAm est de 17 protons soit environ 1 motif sucre pour 2 motifs NIPAAm
puisque ces derniers sont caractérisés par 9 protons.
Ainsi, comme le macro-agent de contrôle RAFT de départ a un DPn = 130, le DPn du bloc
PolyNIPAAm sera égal à 250 (Tableau 5).
94
Figure 14. Spectre 1H RMN du copolymère à blocs 2 obtenu, après élimination du NIPAAm
résiduel par extraction avec le dichlorométhane.
(RMN) (théorique) (RMN) (CES) Ip
MacroRAFT 130 43500 41000 54000 1.1
Copolymère à blocs 250 73000 71000 79800 1.1
Tableau 5. Synthèse du copolymère à bloc 2 : Caractérisation du glycopolymère avant et après
copolymérisation.
Le caractère thermostimulable du copolymère diblocs 2 en solution aqueuse a été étudié
par RMN 1H en analysant par cette technique une solution de copolymère dans D2O à trois
températures différentes : 25, 35 et 45°C. Dans ces conditions, on encadre la température LCST
du bloc polyNIPAAm qui est d’environ 32°C. Les spectres RMN 1H sont reportés figure n° 15.
On peut observer que, quelle que soit la température, les signaux correspondants aux motifs
sucre et au squelette polycarboné restent inchangés. En revanche, le signal du groupement
isopropyle des motifs NIPAAm à 0.75 ppm est très intense à 25°C, diminue fortement à 35°C
pour quasiment disparaître à 45°C. Cette disparition s’accompagne en outre d’un déblindage
95
du signal vers 1 ppm. Ce comportement est attendu. Il traduit l’hydrophobisation, la démixtion
et la perte de mobilité du bloc polyNIPAAm dans le milieu aqueux lorsque la température
augmente.
Figure 15. Mise en évidence du caractère thermostimulable du copolymère à blocs 2. Évolution des
spectres RMN 1H en fonction de la température.
3.3.3.3. Conclusion sur la synthèse de copolymères à blocs
La synthèse des copolymères à blocs 1 et 2 a confirmé que la polymérisation du
glycomonomère (I) en présence de l’acide 3- (benzylsulfanylthiocarbonyl) sulfanyl-
propanoïque, utilisé comme agent de transfert RAFT présentait un caractère « vivant ».
Cette stratégie a permis d’obtenir des architectures diblocs combinant un premier bloc
hydrophile de type saccharidique et un deuxième bloc d’une autre nature. De telles
architectures sont intéressantes car elles permettent d’obtenir des propriétés spécifiques. Ainsi,
nous avons obtenu dans le cas du Poly(sucre-b-NIPAAm) un polymère hydrodispersable et
thermo-stimulable.
96
Cette stratégie ayant été validée pour le glycomonomère (I), nous avons essayé de l’étendre
aux autres glycomonomères (II) et (III).
3.4 Synthèse de glycopolymère (II) par le procédé de polymérisation RAFT
Après avoir confirmé le caractère contrôlé de la polymérisation radicalaire du
glycomonomère (I) par procédé RAFT, la suite de l’étude a concerné l’homopolymérisation de
glycomonomères difonctionnels.
La synthèse du glycomonomère (II) a été effectuée en 4 étapes (schéma1) à partir de
carboxyméthyl--D-glucopyranoside 2-O-lactone 1 (-CMGlcL).
OHO
HOOH
O
HO
OH
HO
HOO
OH
OAcO
AcOO
O
AcO
O
CMG 2-O-lactoneIsomaltulose
2 étapes, 28% 3 étapes, 50%O
HOHO
O
HO
NH
HN
O
OMonomère (II)
N3
Schéma 9. Voie de synthèse du glycomonomère (II).
L’originalité de la synthèse du glycopolymère (II) par rapport au glycopolymère (I)
réside dans la présence d’une fonction azoture placée en position 2 du glucose. Cette fonction
permet en effet une post-modification du glycopolymère par réaction « click ». Elle correspond
également à un intermédiaire réactionnel particulièrement intéressant puisqu’il peut être
transformé en une variété de groupements fonctionnels tels que les amines ou les isocyanates,
ces fonctions conduisant également à de nombreuses autres possibilités de fonctionnalisation.
Il est à noter que les polymères à fonction azoture sont décrits dans la littérature dans les
applications médicales ou biologiques,176,177
comme matériaux de réticulation,178,179, 180, 181,182
de haute énergie,183
ou pour la modification de surface.184,185,186,187
3.4.1. Bibliographie
La conception et la synthèse de polymères bien définis avec des fonctionnalités
multiples et pouvant réagir indépendamment les unes des autres représentent un thème
important de la recherche en chimie macromoléculaire. En effet, l'incorporation de groupes
fonctionnels dans la structure des polymères peut conduire à des architectures
97
macromoléculaires avancées combinant des propriétés physico-chimiques très spécifiques et
éventuellement antagonistes telles que l’hydrophilie, l’hydrophobie, la biocompatibilité,
l'adhérence…
Ainsi, avec le développement de la polymérisation radicalaire contrôlée et la
« redécouverte » de la réaction de cycloaddition de Huisgen, catalysée par le cuivre (I), plus
connue comme chimie « click » ou réaction de Sharpless, de nombreux groupes de recherche se
sont intéressés à combiner les deux types de réaction. En effet, l’introduction sélective d’une
fonction azoture ou alcyne sur une chaîne polymère permet une modification ultérieure de la
chaîne via la réaction de cycloaddition.
L’utilisation combinée des procédés de polymérisation radicalaire contrôlée et de
« click chemistry » a ainsi permis la synthèse de copolymères à blocs,188
de polymères en
étoiles189
et de polymères cycliques.190
Une première approche consiste à post-modifier un polymère obtenu par polymérisation
contrôlée par exemple par le procédé ATRP. En effet, les bouts de chaînes en position ω du
polymère sont fonctionnalisés par des halogénures d’alkyle facilement transformables en
fonctions azoture par une simple réaction de substitution nucléophile191
en présence d’azoture
de sodium.
Dans le cas des procédés de polymérisation NMP et RAFT, l’extrémité ω de la chaîne
est fonctionnalisée respectivement par une fonction alcoxyamine et par une fonction
thiocarbonyle thio, ne pouvant pas être post-modifiées aussi simplement que dans le cas de
l’ATRP. C’est la raison pour laquelle des alcoxyamines et des agents de transferts porteurs de
groupements « clickables » ont été synthétisés. Ainsi, Reilly et al192
ont décrit en 2006 la
préparation d’alcoxyamines porteurs d’halogénure d’alkyle et des agents de transfert porteurs
de fonctions alcyne protégées. Les polymères obtenus à partir de ces composés ont ensuite été
modifiés, respectivement par subtitution nucléophile et déprotection, pour finalement obtenir
les fonctionnalités azoture et alcyne souhaitées.
Les groupements « clickables » peuvent également être directement introduits sur
l’agent de contrôle de la polymérisation. En polymérisation par ATRP, on peut citer les travaux
de Gupta et al.134
en 2005 qui décrivent la synthèse d’un amorceur difonctionnel azoture
98
permettant l’obtention de glycopolymères possédant une fonction azoture à l’extrémité de la
chaîne.
En polymérisation contrôlée de type RAFT, Quemener et al.193
ont été les premiers à
proposer la synthèse d’agents de transfert à fonction azoture et alcyne et leur utilisation pour la
génération de copolymères à blocs de type PS-b-PVAc.
ON3
SO
O
S
Xanthate 1
R+AIBN
T=60°C
R= OCOCH3, Vinyle acétate
R= C6H5, Styrène
N3 OS O
S
O
R
n
conf irmation de la présence de la fonctionazoture par Click Chemistry
Schéma 10. Polymérisation de deux monomères en présence d’un agent de transfert difonctionnel, de
type xanthate selon Stenzel et al.193
Une approche similaire a ensuite été décrite en 2007 par le groupe de Gondi et al.194
qui
ont démontré la possibilité de polymériser du N,N-diméthyle acrylamide (DMA) de façon
contrôlée et de fonctionnaliser ultérieurement les bouts de chaînes par « click chemistry ».
ON3
SO
S
S
Trithiocarbonate 2
R+AIBN
T=70 et 80°C N3 OS S
S
O
R
n
ON3
O
Dithioester 3
R+ AIBN
T=70 et 80°C
R= CONH(CH3)2, N, N diméthylacrylamide
R= C6H5, Styrène
S
SNC
N3 O S
S
RNC
O3 2
1010
Schéma 11. Polymérisation de deux monomères en présence de deux agents de transferts
difonctionnels, de type trithiocarbonate et dithioester selon Sumerlin et al.194
La possibilité de polymériser des monomères porteurs de groupements « clickables » a
également été explorée ces dernières années. Ainsi, le groupe de Matyjaszewski et al195
a
proposé dès 2005 de polymériser par ATRP, à T=50°C, des monomères difonctionnels à
fonctions alcyne. Les homopolymères obtenus possèdent une polymolécularité large (Ip > 3)
car les radicaux propageant réagissent également sur les fonctions alcyne. Avec les monomères
99
à fonction azoture, les homopolymères présentent une distribution des masses molaire étroite
(Ip compris entre 1.3 et 1.5) mais qui reste néanmoins plus large que pour une polymérisation
classique d’ATRP, indiquant par là que les fonctions azoture sont légèrement instables en
présence d’une double liaison activée à T=50°C (schéma 12). Il est important de noter que les
problèmes rencontrés en polymérisation radicalaire en présence de fonctions alcyne peuvent
être aisément évités en protégeant préalablement la fonction alcyne avec un groupement
triméthylsilyle.66
O
N3
O O
O
N3
2- azidoéthyle méthacrylate 3- azido propyle méthacrylate
RAFT, T= 50, 40 et 30°C ATRP, T= 50°C
à cette température, les auteursn'ont pas signalés aucun problèmes
Problèmes signalées à T=50°C,pics bimodale et perte de contrôle
Schéma 12. Structures de deux monomères fonctionnels polymérisés par Matyjaszewski et Benicewicz.
Plus récemment, le groupe de Perrier et al196
a clairement mis en évidence la présence
d’une réaction de cycloaddition non catalysée entre fonctions azoture et vinylique pour une
large gamme de monomères (styrène, diméthyl acrylamide, acrylate de méthyle, méthacrylate
de méthyle, N-isopropyl acrylamide) dans les conditions classique de polymérisation
radicalaire (60°C pendant 24h, Schéma 13). Sur la base de plusieurs suivis cinétiques effectués
entre un précurseur possédant une fonction azoture et les monomères précités, les auteurs ont
conclu qu’il était préférable de travailler avec des dérivés styréniques ou méthacryliques, à
basse température et avec de courts temps de polymérisation afin de limiter ces réactions
secondaires.
ON3
SO
S
S
Trithiocarbonate 4
NH
O
+ Disparition de la fonction
azoture après polymérisation
=2092 cm-1
AIBN
Dioxane, T=70°Ct=20h
Schéma 13. Réaction générale de polymérisation et structure de l’agent de transfert difonctionnel.
100
Ainsi, la polymérisation d’un monomère difonctionnels azoture-méthacrylate (schéma
13) a été étudiée en polymérisation RAFT par Benicewicz et al197
en 2007. A T= 50°C, les
produits obtenus présentent des masses molaires élevées et une distribution des masses
molaires bimodale. Par contre, pour des températures de polymérisation de 40 et 30°C, ces
auteurs obtiennent un excellent contrôle des masses molaires et une distribution des masses
molaires étroite (Ip=1.05-1.15).
Notons également les travaux de Bai et al198
qui ont proposé la polymérisation de deux
monomères difonctionnels sous irradiation γ à T=0°C en présence d’un agent de transfert
RAFT (schéma 14). Malheureusement, les auteurs ne comparent pas ces conditions de
polymérisation avec d’autres conditions, notamment à plus haute température.
N3
N3
O
Allylazide
AcryloylazideConditions: RAFT polymérisation
T=0°C uniquement, irradiation
Schéma 14. Les deux monomères difonctionnels utilisés par Bai et al.
A propos des monomères difonctionnels porteurs des fonctions azoture, il est à noter
qu’il n’existe pas à notre connaissance de travaux impliquant des acrylates. Tous les
monomères difonctionnels polymérisés10, 11, 12, 199
sont des méthacrylates. On peut donc
supposer que les acrylates sont plus sensibles, notamment si on considère les travaux de Bai et
al 200
qui révèlent que les monomères difonctionnels azoture-acrylamide (figure 11) sont
instables, même à température ambiante. En revanche, ces auteurs ont montré que les
équivalents méthacrylamide peuvent facilement se copolymériser avec de l’acrylate de
méthyle, du méthacrylate de méthyle ou du styrène, à température ambiante et en présence d’un
amorceur redox. Dans ces conditions, la distribution des masses molaires reste étroite (Ip ≤
1.3).
101
O
O
N3
O
O
N3
Instable à températureambiante
+ CoPolyAPM-PolyMComonomère M
4-azidophényleacrylate: APA
stable à températureambiante
4-azidophényleméthacrylate: APM
RAFT polymérisation
Amorceur redox, t. a.
Schéma 15. Structure de deux monomères difonctionnels.
3.4.2. Stabilité des glycomonomères
Contrairement au glycomonomère (I) qui est stable quelles que soient les conditions de
stockage, le glycomonomère (II) présente des problèmes de stabilité en température. Il a été
identifié que ces problèmes de stabilité sont directement liés à la présence concomitante de la
fonction acrylamide et de la fonction azoture. En effet, le précurseur de départ est stable et le
glycomonomère (I) sans fonction azoture est lui aussi très stable. La fonction acrylamide ne
pouvant réagir seule en l’absence d’amorceur radicalaire, il a été supposé qu’elle pouvait
interagir avec la fonction azoture. Dans ce cas, la fonction azoture se comporterait comme un
nucléophile réagissant avec un électrophile : la double liaison activée de la fonction
acrylamide. Pour évaluer plus précisément la stabilité du glycomonomère (II), plusieurs études
cinétiques ont été effectuées à différentes températures.
3.4.2.1. Suivis cinétiques
Dans un premier temps, la stabilité du glycomonomère (II) a été étudiée, à température
ambiante, dans l’eau deutérée. Deux concentrations différentes ont été testées :
[M]0=0.05mole/L et [M]0=0.5 mole/L sur une période de 3 jours. Dans ces conditions, le suivi
par spectrométrie RMN 1H de la structure du glycomonomère (II) n’a montré aucune évolution
du produit.
Un second suivi, toujours par RMN 1H, a ensuite été réalisé à T=70°C et pour une
102
concentration en monomère [M]0= 0.5mM. On observe dans ces conditions une modification
des spectres avec notamment la diminution de l’amplitude des signaux des protons vinyliques
par rapport à l’étalon interne (cf figure 16) qui ne peut être attribué à la formation d’un
polymère par voie radicalaire.
Dans ce système, l’étalon interne est le signal du proton anomère (δ= 4.9 ppm,) dont
l’intégrale a été fixée à 1. Au départ, il y a alors un proton anomère pour un proton vinylique
H12 (δ = 5.9 ppm).
Après chauffage, on remarque que l’intégrale du signal de ce proton vinylique décroît
par rapport au signal du proton anomère. Le rapport des intensités montre qu’après 2h et 3h de
chauffage à T=70°C, 30% puis 40% du monomère a été consommé. Ces taux élevés montrent
que des réactions secondaires interviennent lorsque les conditions de concentration et de
température sont celles de la polymérisation. Il n’a malheureusement pas été possible d’isoler
les produits secondaires formés et leur nature chimique exacte n’a pas pu être obtenue.
Néanmoins, il est possible au vu des travaux de Huisgen,168
de proposer un mécanisme pouvant
expliquer ces réactions secondaires. Ainsi, les réactions de cycloaddition entre une fonction
azoture et une double liaison activée se font souvent en température et passe par un
intermédiaire cyclique instable type triazoline qui se décompose en donnant plusieurs sous-
produits (schéma 16). Ce mécanisme a été validé dans le cas des dérivés aromatiques dont les
intermédiaires cycliques ont pu être isolés. En revanche, la littérature ne mentionne pas de cas
similaire pour les dérivés aliphatiques.
103
Figure 16. Etude de la stabilité du glycomonomère (II). Suivi cinétique par 1H RMN à T=70°C, en
l’absence d’amorceur et d’agent de transfert, [M]0=0.5M.
N3RN
NN
R
GA
N N
N
AGTriazoline souvent instable
N N
AG
RR N
AG
R
Aziridine
N
H
N N
AG
RN
H
NH N
AG
R
N
+GA
N N
GA
HNR
AG
+GA
1
2
Schéma 16. Mécanisme proposé pour la décomposition des fonctions azoture selon Huisgen168
104
3.4.2.2. Conclusion
L’étude sur la stabilité du glycomonomère (II) a montré que ce composé était stable à
température ambiante en milieu D2O. En revanche, des réactions secondaires ont été observées
lors d’un chauffage à T=70°C, avec un taux d’instabilité de 70% après 7 heures de stockage.
Les spectres RMN 1H et de spectrométrie de masse montrent la présence de plusieurs produits
secondaires. Cependant ces produits se sont révélés difficilement séparables par
chromatographie et il ne nous a pas été possible de connaître la nature chimique exacte de ces
sous-produits.
La présence de ces réactions secondaires pose le problème du contrôle de la réaction de
polymérisation avec le glycomonomère (II) à T=70°C. Le paragraphe suivant décrit les
stratégies suivies pour éviter que ces réactions secondaires prennent le pas sur la réaction de
polymérisation.
3.4.3. Etude des réactions de polymérisation à 70°C
3.4.3.1. Homopolymérisation du glycomonomère (II)
3.4.3.1.1 Conditions expérimentales
Dans un premier temps, la polymérisation du glycomonomère (II) a été effectuée à
T=70°C, dans les mêmes conditions de polymérisation que celles utilisées pour le
glycomonomère (I) à savoir : une solution eau/méthanol 5/1, un amorceur, l’acide 4,4’-azabis
(4-cyano)-pentanoique (ACPA), un agent de transfert RAFT, l’acide 3-
(benzylsulfanylthiocarbonyl) sulfanylpropanoïque (schéma 17) et les concentrations suivantes :
[M]0 = 0.5 M, [ACPA]0 = 0.5 mM avec un ratio monomère /agent RAFT=200.
Après 6 h de chauffage à T=70°C, les suivis cinétiques et les tests de précipitation ont
montré l’absence de glycopolymère. Les conditions de polymérisation ont donc été légèrement
modifiées de manière à travailler avec des concentrations initiales en amorceur plus
importantes pour favoriser la réaction de polymérisation. La concentration en amorceur a ainsi
été doublée : [ACPA]0=1mM.
105
HO S S
O S
O
OHHO
O
OH
HN
NH
O
O
n
HO S S
O S
+ACPA
H2O/MeOH 5/1, 70°C
OHOHO
O
HO
NH
HN
O
O
N3
N3
Schéma 17. Polymérisation radicalaire contrôlée du glycomonomère (II) par le procédé RAFT
Le taux de conversion a été déterminé en mesurant le rapport des intensités entre les
protons du polymère et les protons du monomère résiduel dans le milieu réactionnel. Plusieurs
groupes de signaux ont pu être utilisés afin de valider la méthode, selon la même stratégie
utilisée pour le glycomonomère (I). Le degré de polymérisation théorique (DPn th) a ensuite été
calculé en multipliant les rapports des concentrations initiales [M0]/[RAFT0] par le taux de
conversion.
La caractérisation finale du glycopolymère (II) a été effectuée après précipitation dans
l’éthanol (le méthanol n’étant pas un bon solvant de précipitation). Le spectre RMN 1H du
produit isolé permet alors de déterminer le degré de polymérisation (DPn RMN) à partir du
rapport des intégrations des signaux des protons du groupe benzyle terminal à 7.2 ppm et des
protons vinyliques caractéristiques de la chaîne polymère entre 1 et 2.4 ppm.
Pour la CES, il a été utilisé un milieu tampon (acide acétique/acétate de sodium) à
pH=4.5 comme éluant. La détection en sortie de colonne est réalisée au moyen d’un
réfractomètre (RI) et d’un détecteur de diffusion de la lumière (DDL). Le dn/dc du
glycopolymère (II) a été déterminé dans ce même tampon, pH=4.5. (dn/dc=0.132).
L’analyse du filtrat de précipitation, par RMN 1H et par spectrométrie de masse, révèle
la présence du monomère de départ accompagné de sous-produits plus polaires. Ces sous-
produits n’ont cependant pas pu être identifiés.
106
3.4.3.1.2 Résultats
Les résultats expérimentaux sont regroupés dans le tableau 6 et illustrés par les figures
17, 18 et 19.
Dans les conditions choisies, la polymérisation du glycomonomère (II) a lieu et la
réaction semble contrôlée. On observe une variation linéaire de -ln (1-conv) en fonction du
temps suggérant une concentration constante en radicaux au cours de la polymérisation et une
évolution linéaire du DPn en fonction de la conversion (figure n° 17).
variation -Ln(1-conversion) en f(t)
y = 0,0034x - 0,1054
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
0 100 200 300 400
t en minutes
-Ln
(1-c
on
vers
ion
)
Figure 17. Évolution de Ln (1/1-conv) en f (t). [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, T=70°C, 30 minutes / 5
cycles gel-sous vide-dégel.
Les données CES confirment d’une part l’augmentation des masses molaires avec la
conversion (figure 18) et, d’autre part, le bon contrôle de la polymérisation puisque la
distribution des masses molaires reste inférieure à 1,5.
Cependant, l’Ip est plus élevé que pour le glycopolymère (I). En effet, l’Ip est égal à
1.34 pour le glycopolymère (II) au lieu de 1.1 dans le cas de glycopolymère (I). (Tableau 6).
Temps de
réaction (min) conversion
théorique
RMN
RMN
g/mole
Mn CES
g/mole Ip
180 40% 80 75 31000 26530 1.35
240 51% 102 98 41000 37050 1.35
340 65% 130 125 50000 43860 1.35
107
Tableau 6. Polymérisation du glycomonomère (II) : suivi cinétique (T=70°C, [ACPA]0=1mM,
[M]0/[RAFT]0=200). [M]0=0.5M, T=70°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
Dc en f(V d'élution)
0
0,00001
0,00002
0,00003
0,00004
0,00005
0,00006
0,00007
0,00008
10 12 14 16 18 20 22 24
volume d'élution (mL)
Dc
40% de
conversion
51% de
conversion
65% de
conversion
Figure 18. Polymérisation du glycomonomère (II) : Evolution des chromatogrammes en fonction de la
conversion en monomère (CES/IR, tampon AcOH/AcONa, pH=4.5), [M]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM,
[M]0/[RAFT]0=200, T=70°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
Figure 19. 1H RMN (D2O) du glycomonomère (II) avant polymérisation (bas), du mélange réactionnel
(t=4h de polymérisation, 56% de conversion, selon les protons vinyliques du polymère, 1≤δ≤ 2.5) [M]0=
108
0.5M, [ACPA]0= 1mM, DPn= [M]0/[RAFT]0= 200, H2O/MeOH : 5/1, T=70°C, 30 minutes / 5 cycles
gel-sous vide-dégel.
3.4.3.2. Synthèse de copolymère à blocs
Dans le précédent paragraphe, nous avons montré la possibilité de polymériser le
glycomonomère (II) en présence d’un agent de transfert RAFT. Il est donc possible en théorie
d’utiliser cet homopolymère comme un macro-agent de transfert pour synthétiser des
copolymères diblocs.
3.4.3.2.1 Premiers essais
La polymérisation du NIPAAm en présence du glycopolymère (II), utilisé comme macro-agent
de transfert, a été réalisée dans les mêmes conditions expérimentales que celles utilisées dans le
cas de l’extension de chaîne du glycopolymère (I) : [NIPAAm]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM,
[NIPAAm]0 / [macroRAFT]0=400, T=70°C. Cependant, malgré la consommation complète du
monomère durant la réaction de copolymérisation, les chromatogrammes CES ne révèlent
aucune augmentation des masses molaires, (figure 20). Ces essais ont été reproduits plusieurs
fois sans succès.
+ACPA
H2O/DMSO: 1/1, 70°C
OHOHO
O
HO
NH
NH
O
O
S S
S O
OH
120
OHOHO
O
HO
NH
NH
O
O
S
O
OH
120
S
S
OHN
n'
MacroRAFT(II)
NH
O
NIPAAM
N3
N3
Schéma 18. Extension de chaîne du macro-agent de transfert RAFT (glycopolymère (II)) avec le N-
isopropyl acrylamide (NIPAAm). [NIPAAm]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, [NIPAAm]0 /
[macroRAFT]0=400, T=70°C.
109
Figure 20. Chromatogramme du macroRAFT avant et après copolymérisation, effectuée par CES en
tampon pH=4.5. [NIPAAm]0=0.5M, [ACPA]0=0.5mM, [NIPAAm]0 / [macroRAFT]0=400, T=70°C.
Ce résultat peut être lié à une inactivation des extrémités de chaîne empêchant la
réactivation de la polymérisation en présence d’un second monomère. En effet, nous avons vu
précédemment que l’homopolymérisation du glycopolymère (II) est effective à 70°C et pour
une teneur en amorceur élevée. Nous avons également montré que des réactions secondaires
entre une fonction azoture et une double liaison activée sont possibles. Or, dans les conditions
de copolymérisation avec du NIPAAm, la concentration en double liaison activée est très
grande par rapport aux fonctions azoture ce qui augmente la probabilité des réactions
secondaires.
Pour mieux appréhender ces éventuelles réactions secondaires, le précurseur à fonction
azoture du glycomonomère (II) a été mis en présence de NIPAAm.
3.4.3.2.2. Mise en évidence de la réaction entre une fonction azoture et une
double liaison activée
L’évolution du mélange entre le précurseur à fonction azoture du glycomonomère (II)
et le monomère NIPAAm a été suivie par RMN 1H en fonction du temps à température
ambiante et à 70°C (schéma 19). A température ambiante, aucune évolution des spectres n’est
notée pendant une durée de 18h. A 70°C, on note en revanche une très nette évolution des
spectres avec une diminution du signal correspondant aux protons caractéristiques de la double
liaison entre 5 et 6 ppm et l’apparition d’un nouveau massif entre 2.6 et 3.2 ppm (figure n° 21).
Cette évolution est le signe d’une réaction impliquant la double liaison et dont le rendement est
110
très significatif puisque 83% des doubles liaisons disparaissent après maintien du mélange
pendant 6h à 70°C.
Les produits secondaires formés sont assez polaires et ne migrent pas sur une plaque CCM. Il
n’a pas été possible d’identifier ces sous-produits par chromatographie, même après acétylation
du résidu.
OHO
HOOH
O
N3
OH
HO
HOO
OH
NH
O
+ T=70°C, D2O
[ACPA]0=[RAFT]0=0
évolution des spectres 1HRMN en f(t)
Précurseur 2
Schéma 19. Réaction entre le précurseur le glycomonomère (II) et le NIPAAm.
Figure 21. Evolution, à T=70°C en fonction du temps, des spectres RMN 1H d’un mélange contenant le
précurseur du glycomonomère (II) porteur d’une fonction azoture et du NIPAAm. [NIPAAm]0= 0.5M,
[Précurseur sucre]0=1.25mM, [ACPA]0= 0mM, T=70°C
111
Ces résultats montrent que des réactions secondaires peuvent intervenir à 70°C lors de
la copolymérisation entre le glycomonomère (II) utilisé come macro-agent de transfert et le
NIPAAm, empêchant ainsi la réactivation de la polymérisation et la formation du copolymère
diblocs.
3.4.4. Etude des réactions de polymérisation à 30°C
La synthèse des copolymères diblocs à plus basse température nécessite la validation de
l’ensemble du processus de polymérisation : homopolymérisation du glycomonomère (II) et
copolymérisation en présence du comonomère.
3.4.4.1. Homopolymérisation du glycomonomère II à T=30°C
La température de réaction a été fixée à 30°C. Ces nouvelles conditions de température
nécessitent donc le changement de l’amorceur et c’est le 2, 2’-azobis (4-méthoxy-2, 4-diméthyl
valeronitrile) ou V-70 dont le temps de demi-vie à 30°C est égal à 10 heures qui a été choisi.
HO S S
O S
O
OHHO
O
OH
HN
NH
O
O
n
HO S S
O S
+[V-70]
H2O/MeOH 5/1, 30°C
OHOHO
O
HO
NH
HN
O
O
N3
N3N N
CH3
CN
CH2
OCH3
CH3
CH3
H3C
NC
CH2
H3CO
H3CH3C
[V-70]: 2,2'-Azobis(4-methoxy-2.4-dimethyl valeronitrile)
T1/2=10h à T=30°C
Schémas 19. Synthèse de glycopolymère (II) par RAFT à 30°C.
La réaction de polymérisation à T=30°C a été effectuée dans un premier temps avec des
conditions similaires à celles utilisées pour la polymérisation à T=70°C, à savoir :
[M]0=0.5mM, [V-70]0=[ACPA]0=1mM et [RAFT]0=2.5mM. Dans ces conditions, le suivi
cinétique par RMN 1H et les tests de précipitation dans l’éthanol révèlent l’absence de
glycopolymère après 36 heures de réaction. Il est intéressant de noter que le glycomonomère du
départ n’a subi aucune modification chimique dans ces conditions ce qui confirme la stabilité
de ce monomère dans ce domaine de température.
112
Des concentrations plus importantes en amorceur : [V-70]0=1.5 et 2 mM, ont donc été
testées, les autres paramètres restant constants (tableau n° 7). On observe comme attendu que la
polymérisation est effective et que le temps pour atteindre un même taux de conversion
diminue lorsque la teneur en amorceur croît. Toutes ces observations sont liées à des
phénomènes d’inhibition ou de retard. Par la suite, les essais ont été menés avec une
concentration initiale en amorceur égale à 2mM.
[V-70]0=1mM [V-70]0=1.5mM [V-70]0=2mM
Temps du PRC
en heures 36 32h 24
Taux de
conversion 0% 45% 64%
Tableau 7. Effet de la concentration initiale en amorceur V-70 sur la réaction d’homopolymérisation du
glycomonomère (II) (T=30°C). [M]0=0.5mM, [V-70]0=1mM et [RAFT]0=2.5mM
Temps de
réaction (h) conversion
DPn
théorique
DPn
RMN
Mn RMN
g/mole
Mn GPC
g/mole Ip
19.5 45% 90 88 31000 45870 1.145
23.5 64% 128 124 41000 54770 1.142
27.5 76% 152 145 50000 63710 1.141
Tableau 8. Caractérisation des masses molaires des trois échantillons de polymère obtenus par
prélèvement en fonction du temps. [M]0=0.5M, [V-70]0=2mM, [RAFT]0=2.5mM.
-Ln(1-conv) en f(t)
y = 0,1037x - 1,4205
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
0 10 20 30
Temps (h)
-Ln
(1-c
on
v)
DPn (RMN) en f(Conversion)
y = 1,9172x + 0,5814
0
20
40
60
80
100
120
140
160
0 20 40 60 80
Taux de conversion
DP
n (
RM
N)
113
Figure 22. Homopolymérisation du glycomonomère (II). Évolution de Ln (1/1-conv) en f (t) et DPn
(RMN) en f (conversion). [M]0=0.5M, [V-70]0=2mM, [RAFT]0=1.25mM.
Figure 23. Homopolymérisation du glycomonomère (II). Évolution du chromatogramme en fonction de
la conversion en monomère, par CES/IR en tampon AcOH/AcONa, pH=4.5. [M]0=0.5M, [V-
70]0=2mM, [RAFT]0=1.25mM.
Le tableau 8 et les figures 22 et 23 récapitulent les résultats obtenus et montrent que
dans ces conditions de température et de concentration en amorceur, l’homopolymérisation du
glycomonomère (II) est contrôlée. Le DPn expérimental est proche du DPn théorique et
proportionnel au taux de conversion. De même, la distribution des masses molaires est étroite
(Ip=1.14) et les données expérimentales montrent le caractère linéaire de -ln (1-conv) en
fonction du temps.
114
Figure 24. Spectre 1H RMN (D2O) du glycomonomère (II) avant polymérisation (bas), du mélange
réactionnel (t=4h30 de polymérisation, 72% de conversion) (milieu) et du polymère après précipitation
dans le méthanol (haut), [M]0=0.5M, [V-70]0=2mM, DPn= [M]0/[RAFT]0= 200, H2O/MeOH : 5/1,
T=30°C, 30 minutes / 5 cycles gel-sous vide-dégel.
115
Figure 25. Spectre IR du glycopolymère (I) monofonctionnalisé et du glycopolymère (II) ayant une
fonction azoture en position 2.
Enfin, il est important de noter que la CCM ne révèle aucun sous-produit ce qui est
confirmé par l’analyse RMN dont les spectres sont exempts de signaux parasites,
comparativement aux spectres obtenus lors du suivi cinétique effectué sur le glycomonomère
(II) à T=70°C.
116
Figure 26. Spectre 1HRMN du glycopolymère (II) obtenu après précipitation dans l’éthanol.
Conditions : [M]0=0.5M, [V-70]0=2mM, [RAFT]0=1.25mM, T=30°C, DPn RMN= 120.
Figure 27. Spectre 13
C RMN (D2O) du glycomonomère (II) avant polymérisation (bas) et du
glycopolymère II après précipitation dans le méthanol (haut). [M]0=0.5M, [V-70]0=2mM,
[RAFT]0=1.25mM, T=30°C.
117
Les figures 26 et 27 représentant les spectres RMN 1H et
13C montrent la disparition
totale des signaux des groupes vinyliques du monomère en RMN du proton (entre 5.7 et 6.4
ppm) et en RMN du carbone (entre 125 et 132 ppm). En parallèle, on peut observer l’apparition
des signaux caractéristiques du polymère : entre 1 et 2.4 ppm en RMN 1H et entre 35 et 45 ppm
en RMN 13
C. Le spectre RMN 1H de la figure 25 révèle en outre la présence des protons
aromatiques vers 7.3 ppm correspondant aux protons benzyliques en extrémité de chaîne. Ces
signaux correspondent à une partie de l’agent de transfert et l’intégrale du signal correspond à 5
protons. Il est ainsi aisé de déterminer le degré RMN de polymérisation en comparant ces
protons avec les protons vinyliques caractéristiques du polymère à 1.8 ppm. Le calcul donne un
DPn (RMN) égal à 120.
3.4.4.2. Réaction de copolymérisation avec le NIPAAm à 30°C
La réaction de copolymérisation du NIPAAm a été menée à 30°C et en présence de
2mM d’amorceur. Les autres paramètres sont la concentration en macro-agent de transfert :
[MacroRAFT]0=0.5mM et la concentration en monomère : [NIPAAM]0=0.5M (Schéma 21).
Dans ces conditions, la formation d’un copolymère à blocs est confirmée par RMN et par CES.
La première analyse révèle la présence, après purification du copolymère dans le
dichlorométhane, des signaux caractéristiques de la présence de motifs NIPAAm
principalement vers 1 ppm. La seconde analyse confirme l’extension de la chaîne car la masse
molaire évolue vers les plus hautes masses (tableau 9 et figure 27). On peut également noter
que le caractère contrôlé de la réaction de polymérisation a été conservé puisque la distribution
des masses molaires est étroite et que les masses molaires expérimentales sont proches des
valeurs attendues.
+[V-70]
H2O/DMSO: 5/1, 30°C
OHOHO
O
HO
NH
NH
O
O
S S
S O
OH
128
OHOHO
O
HO
NH
NH
O
O
S
O
OH
128
S
S
OHN
n'
MacroRAFT(II)
NH
O
NIPAAM
N3
N3
Schéma 21. Réaction de copolymérisation du NIPAAm à T=30°C, en présence du macro-agent de
transfert glycopolymère (II). [NIPAAm]0= 0.5M, [V-70]0= 2mM, [NIPAAm]0 / [macroRAFT]0= 400,
T=30°C, H2O/SMSO : 5/1.
118
RMN
(RMN)
g/mole
(CES)
g/mole
Ip
MacroRAFT (II) 121 37000 35000 1.11
Copolymère à bloc 390 59000 44000 1.16
Tableau 9. Caractérisation du glycopolymère (II) avant et après copolymérisation avec le monomère
NIPAAm.
Figure 28. CES du glycopolymère (II) et du copolymère pII-b-PNIPAAm. [NIPAAm]0= 0.5M, [V-
70]0= 2mM, [NIPAAm]0 / [macroRAFT]0= 400, T=30°C, H2O/DMSO : 5/1.
3.4.4.3. Réaction de copolymérisation avec le styrène sulfonate à 30°C
Les mêmes conditions de réaction ont été conservées pour tester la réaction de
copolymérisation avec le styrène sulfonate. Là encore, les données analytiques confirment
l’extension de chaîne et le bon contrôle de la polymérisation.
RMN
(RMN)
g/mole
(CES)
g/mole
Ip
MacroRAFT (II) 155 44000 45800 1.11
Copolymère à bloc 390 124500 63700 1.18
119
Tableau 10. Caractérisation du glycopolymère avant et après copolymérisation. [PSS]0= 0.5M, [V-
70]0= 2mM, [PSS]0 / [macroRAFT]0= 400, T=30°C, H2O/DMSO : 5/1.
Figure 29. Spectres CES du glycopolymère (II) avant et après copolymérisation avec le styrène
sulfonate. [SS]0= 0.5M, [V-70]0= 2mM, [SS]0 / [macroRAFT]0= 400, T=30°C, H2O/DMSO : 5/1.
3.4.4.4. Conclusion
La polymérisation de glycopolymère déprotégé de type (II) à double fonction azoture-
acrylamide a été étudiée en milieu aqueux H2O/MeOH. Les résultats ont montré la présence de
réactions secondaires impliquant probablement la fonction azoture et les doubles liaisons
vinyle. Ces réactions secondaires, observées pour des températures de polymérisation élevées :
70°C, n’empêchent cependant pas la réaction mais conduisent à une distribution des masses
molaires plus large (Ip = 1.34 à T= 70°C).
L’abaissement de la température de polymérisation permet d’inhiber complètement ces
réactions secondaires et d’obtenir des glycopolymères de dimensions définies et présentant une
distribution des masses molaires étroite (Ip = 1.1 à T= 30°C). C’est également dans des
conditions de faible température qu’il est possible d’obtenir des copolymères à blocs. Des
copolymère à blocs poly(sucre-b-styrène sulfonate) et Poly(sucre-b-NIPAAm) porteurs de
fonction azoture ont ainsi pu être obtenus à partir du macro-agent de transfert de type (II).
3.5. Synthèse de glycopolymères (III) par le procédé de polymérisation RAFT
120
3.5.1. Introduction
Après les travaux sur le glycomonomère (II) portant une fonction azoture en position 2,
nous avons étudié la polymérisation du glycomonomère (III) ayant une fonction azoture en
position 6. Pour rappel, ce monomère est obtenu en 3 étapes (schéma 22) à partir de
carboxyméthyl--D-glucopyranoside 2-O-lactone 1 (-CMGlcL) avec un rendement global de
40%.
OHO
HOOH
O
HO
OH
HO
HOO
OH
OAcO
AcOO
O
AcO
O
CMG 2-O-lactoneIsomaltulose
2 étapes, 28% 3 étapes, 40%O
HOHO
OHO
N3
NH
HN
O
OMonomère (III)
Schéma 22. Voie de synthèse du glycomonomère (III).
HO S S
O S
O
OHHO
O
N3
HN
NH
O
O
n
HO S S
O S
+ACPA, T=70°C ou [V-70], T=30°C
H2O/MeOH 5/1
OHOHO
O
N3
NH
HN
O
O
OH
HO
Schéma 23. Synthèse de glycopolymères (III)
3.5.2. Essais de polymérisations
Plusieurs essais de polymérisation (Schéma 23 et tableau 11) ont été menés en faisant
varier non seulement le temps et la température de la réaction de polymérisation mais
également la nature et la concentration en amorceur. Parallèlement, les concentrations en
monomère et en agent de transfert ont été maintenues identiques : [M]0=0.5M
[RAFT]0=1.25mM.
Les spectres RMN 1H après réaction montrent la diminution des signaux
121
caractéristiques des protons vinyliques entre 5.5 et 6.5 ppm avec l’apparition de multiples pics
entre 1 et 2.4 ppm et d’un important massif entre 2.8 et 3.4 ppm. En parallèle, la
chromatographie par exclusion stérique ne révèle aucune population de haute masse molaire.
De nombreux essais analytiques ont été menés sur le résidu lyophilisé. Même après
séparation sur colonne, on obtient des fractions de mélanges complexes qu’il est difficile de
caractériser par RMN ou spectrométrie de masse.
Température Temps en heures Résultats obtenues
1°)[ACPA]0 =1mM 70°C 2h Uniquement des oligomères
2°)[V-70]0 =2mM 30°C 20h Majoritairement des oligomères
Tableau 11. Essais de polymérisations effectués avec le glycomonomères (III)
3.5.3. Conclusion
La polymérisation radicalaire contrôlée du glycomonomère (III) n’a pas été possible.
Contrairement au glycomonomère (II), il semble que la température et l’ajustement des
concentrations en amorceur ne suffisent pas à inhiber les réactions secondaires notamment celle
impliquant la réaction entre la fonction azoture et la double liaison vinyle. Ce résultat montre
l’importance de la position de la fonction azoture qui semble logiquement plus réactive
lorsqu’elle est en position 6.
3.6. Fonctionnalisation par chimie « click »
3.6.1 Généralités sur la chimie «click»
K. Barry Sharpless67
, inventeur du concept de « Click Chemistry », a regroupé sous ce
terme toutes les réactions chimiques capables de former, très rapidement et efficacement, des
intermédiaires synthétiques en établissant des connexions covalentes entre différentes entités,
selon des processus analogues à ceux mis en œuvre par la nature. Pour adhérer au concept de
« Click chemistry », ces réactions doivent être spécifiques, régiosélectives et pouvoir être mises
en œuvre à température ambiante dans différents milieux aqueux, organiques ou hydro-
alcooliques. Idéalement, elles doivent conduire à des rendements quantitatifs et être dépourvues
de réactions secondaires conduisant à la formation de sous-produits, ce qui permet de travailler
122
à la stoechiométrie, en l’absence de réactifs résiduels et facilite la purification du produit
attendu. Par définition, la « Click Chemistry » est modulable, orthogonale et tolérante à
l’oxygène, à l’humidité et à une large gamme de fonctionnalités environnantes.
Parmi les exemples de telles réactions, figurent la cycloaddition dipolaire [4+2] ou
addition de Diels-Alder, les réactions conduisant à la formation d’oximes ou d’hydrazones, la
réaction thiol-ène et surtout la cycloaddition 1,3 dipolaire de Huisgen catalysée par le cuivre(I)
qui reste la réaction qui répond le mieux aux critères de « Click Chemistry » définis par
Sharpless et qui a été la plus développée dans ce sens. Cette réaction, connue sous l’acronyme
CuAAC (pour Copper(I)-Catalyzed Azide-Alkyne Cycloaddition), procède entre un
dipolarophile de type alcyne ou nitrile et un azoture pour conduire à la formation
respectivement d’un cycle triazole ou d’un cycle tétrazole. Alors que l’activation thermique de
cette réaction, décrite en 1963 par Huisgen201
, génère un mélange de régioisomères disubstitués
en 1,4 et 1,5. Meldal et Sharpless67
ont simultanément montré en 2002 qu’en présence de sels
de cuivre(I), cette réaction conduisait, à température ambiante, à la formation régiosélective de
composés 1,4 disubstitués, selon le schéma 24. C’est la réaction catalysée au cuivre (I) que
nous avons mise en œuvre puisque nos glycopolymères possèdent des fonctions azoture
latérales.
ActivationThermique
14
1
1
5
4
N N
N R1R2
R2
N N
N R1
R2
N N
N R1R2
Cu (I), t.a.
NR1
N+
N
Activationcatalytique
+
15
N N
N R1
R2Rh, t.a.
+ ouTriazole 1, 5
Triazole 1, 4
Mélange de régioisomères 1 seul produit
Triazole 1, 5
Triazole 1, 4
Schéma 24. Les différentes conditions de la réaction de cycloaddition : azoture-triple liaison.
3.6.2. Modification chimique du glycopolymère (II)
Nous avons choisi de réaliser les réactions de « click » en milieu aqueux et de générer in
situ le cuivre (I) à partir d’un mélange de sulfate de cuivre et d’ascorbate de sodium. La
réaction a été réalisée avec un précurseur sucre obtenu par ouverture de la lactone glucose par
le propargyl amine.
123
L’addition par chimie « click » du sucre à fonction alcyne sur le glycopolymère (II)
synthétisé par polymérisation radicalaire contrôlée a été effectuée dans l’eau, à température
ambiante en présence de 4 équivalents d’ascorbate de sodium et de 0.1 équivalent de sulfate de
cuivre pendant 16h. Ces conditions ont d’abord été validées sur un précurseur sucre porteur
d’une fonction azoture en position 2 (cf chapitre 2).
OHO
HOOH
O
OH
NH
O
HO S S
O S
NHO
120
OHO
HO
O
OH
NH
O
N3
Temp amb., t=18h
HO S S
O S
NHO
120
OHO
HO
O
OH
NH
O
NN
N
CuSO4/AscNa, H2O
OHO
HOOH
O
OH
NH
O
Schéma 25. Fonctionnalisation du glycopolymère (II) par chimie « click » en présence d’un précurseur
sucre à fonction alcyne. Polymère du départ : m=30mg, précurseur sucre (2 éq.), Ascorbate de sodium
(4 éq.), sulfate de cuivre (5 %), solution aqueuse, 16 h à température ambiante.
Après précipitation des polymères dans l’éthanol, la caractérisation a été effectuée par RMN
1H, RMN
13C, IR et CES.
Les données analytiques sont regroupées sur les figures 29, 30 et 31. En RMN 13
C, on note
l’apparition de deux nouveaux signaux respectivement à 146.8 et 121.63 ppm qui sont attribués
aux deux carbones C9’, C10’ caractéristiques du cycle triazole. Il est également intéressant de
noter qu’un signal supplémentaire apparaît à 98.8 ppm. Il correspond au signal attendu du
carbone anomère C1’ du groupement saccharide greffé par la réaction « click ». En
chromatographie d’exclusion stérique, l’addition du saccharide se traduit par une nette
augmentation des masses molaires.Toutes ces indications analytiques prouvent que la réaction
« click » a été effective.
124
Figure 30. Spectre RMN 13
C du polymère avant (bas) et après (haut) click. CuSO4 (5%)/ Asc-Na
+
(4 éq.) /précurseur 1 (2éq.) / H2O à température ambiante, pendant 16h.
En RMN 1H (figure 30), on observe également l’apparition du signal du proton du cycle
triazole à 8.2 ppm. Les protons anomères des motifs sucre sont sous la forme d’un massif. Il est
néanmoins possible de déterminer le rapport entre le proton anomère du sucre greffé et le
proton anomère du sucre de la chaîne du glycopolymère puisque pour un proton de cycle
triazole on associe un proton anomère du sucre greffé. Le rendement de la réaction « click » est
ensuite facilement obtenu en faisant directement le rapport entre les intégrales des deux protons
anomères. On obtient un rendement de réaction d’environ 40%.
125
Figure 30. Spectre RMN 1H du glycopolymère avant (bas) et après (haut) click. CuSO4 (5%)/ Asc
Na
+
(4 éq.) /précurseur 1 (2éq.) / H2O à température ambiante, pendant 16h.
Indice de Réfraction en f(V. d'élution)
0,00E+00
1,00E-05
2,00E-05
3,00E-05
4,00E-05
5,00E-05
12 14 16 18 20 22 24 26 28V. d'élution (mL)
Ind
ice
de
Ré
fra
cti
on
Après Click
Avant Click
Figure 31. Chromatogrammes (CES, pH=4.5) du glycopolymère avant et après click. CuSO4 (5%)/ Asc-
Na+ (4 éq.) /précurseur 1 (2éq.) / H2O à température ambiante, pendant 16h.
Glycopolymère (II) Mn (RMN) g/mole Mn (CES) g/mole IP
Avant Click 37000 35000 1.35
Après Click 59000 44000 1.52
Tableau 12. Caractérisation du glycopolymère (II) avant et après modification par une réaction de
cycloaddition de Huisgen catalysée au Cu (I), en présence d’un sucre lié à une triple liaison.
126
Figure 32. Spectre (IR, FT) du glycopolymère (II) avant et après click.
3.6.3. Conclusion
La modification du glycopolymère (II) a été réalisée par chimie « click ». Elle a permis
d’obtenir un glycopolymère greffé ayant une structure originale décorée avec des motifs
mannose.
3.7. Conclusions générales
Ce chapitre concerne l’étude de la polymérisation des glycomonomères (I), (II) et (III) décrits
dans le chapitre 2, le but final étant de synthétiser des structures complexes en mêlant la
polymérisation radicalaire contrôlée et la chimie « click ».
Il a été ainsi démontré que l’homopolymérisation du glycomonomère (I) en présence d’un
agent de transfert RAFT est réalisable. Plus précisément, la réaction est contrôlée selon les
critères cinétiques et structuraux et le polymère formé peut ensuite être utilisé comme un
macro-agent de transfert pour construire des structures diblocs. Des copolymères à blocs
originaux de type poly(sucre-b-styrène sulfonate) et poly(sucre-b-NIPAAm) ont été ainsi
obtenus. L’étude préliminaire des propriétés d’une solution aqueuse du copolymère à blocs
NIPAAm a permis de vérifier son caractère thermo-stimulable.
127
Pour le glycomonomère (II) qui porte une fonction azoture en position 2,
l’homopolymérisation en présence d’un agent RAFT est possible à 70°C mais il a été mis en
évidence la formation d’impuretés et l’impossibilité de former des structures diblocs. Ces
problèmes ont été principalement attribués à l’instabilité à cette température de la fonction
azoture en présence de la fonction vinyle. L’abaissement de la température à 30°C et
l’utilisation d’un amorceur compatible avec cette température permet l’homopolymérisation et
la formation de copolymères à blocs ce qui indique que le processus de polymérisation est
contrôlé. Les copolymères obtenus sont post-fonctionnalisables du fait de la présence des
fonctions azoture.
La présence concomitante des fonctions azoture et des fonctions vinyle reste en revanche un
problème dans le cas de l’homopolymérisation du glycomonomère (III) porteur d’une fonction
azoture en position 6. En effet, aucun essai de polymérisation effectué avec ce glycomonomère
n’a conduit à la formation de polymère. Comme les fonctions vinyle sont consommées, on
suppose qu’une réaction compétitive intervient, l’hypothèse la plus probable étant une réaction
de cycloaddition de type Huisgen entre l’azoture et la double liaison vinyle.
Enfin, une étude préliminaire de post-modification des glycopolymères fonctionnalisés azoture
montre que la réaction « click CuAAC » avec des substrats fonctionnalisés alcyne est adaptée
à cette approche.
La stratégie de valorisation des nouveaux glycomonomères (I) et (II) au travers de réactions de
polymérisation ou de copolymérisation contrôlées offrent l’accès à de nombreuses possibilités
de structures complexes et originales.
128
129
Chapitre 4. Conclusions générales et perspectives
Les matériaux issus de ressources végétales renouvelables, présentant des propriétés
spécifiques et une biodégradabilité satisfaisante, font l’objet de nombreuses études dans les
laboratoires de recherches académiques et industriels. L’objectif de ce travail de thèse
s’inscrit dans ce contexte très actif et concerne la préparation de nouveaux glycopolymères
par polymérisation radicalaire contrôlée de glycomonomères fonctionnels originaux.
Ces glycomonomères sont issus du synthon carboxyméthyle glucoside lactone, obtenu à partir
de l’oxydation de l’isomaltulose, un disaccharide très abondant obtenu à l’échelle industrielle
par bioconversion du saccharose. Trois nouveaux glycomonomères (I), (II) et (III) de type
acrylamide, l’un mono fonctionnalisé et deux autres porteurs également d’une fonction
azoture ont été préparés. La stratégie choisie a permis de valoriser un précurseur unique pour
obtenir ces trois glycomonomères. Pour le glycomonomère (I), la comparaison de deux
protocoles : une séquence classique déprotection de l’amine-acylation et une méthode « one-
pot », a montré la plus grande efficacité de la première. Pour les deux autres
glycomonomères, la fonctionnalisation sélective en position 2 et 6, respectivement pour les
glycomonomères (II) et (III) a facilement pu être réalisée avec des stratégies de synthèse
limitées à 2 ou 3 étapes, mettant à profit, pour le produit subsitué en position 2, l’accès aisé
aux dérivés 1,2-difonctinnels de sucres offert par la stratégie CMGL. Si la synthèse des
glycomonomères difonctionnels n’a pas posé de problème particulier, il est apparu en
revanche qu’ils n’étaient pas stables au stockage, probablement du fait d’une réaction de
cyclisation impliquant la fonction azoture et la double liaison vinylique. La polymérisation
nécessitant l’utilisation de monomères de grande pureté, un protocole de stockage de ces
monomères dans une solution aqueuse maintenue gélifiée à - 20°C a été validé. Le
glycomonomères (I) est quant à lui très stable et peut être conservé sans précaution
particulière.
Le but de ce travail étant d’accéder à des glycopolymères de structures contrôlées, nous avons
ensuite étudié le comportement de ces glycomonomères vis-à-vis de la polymérisation
radicalaire contrôlée par le procédé RAFT. Ce procédé a été choisi préférentiellement aux
autres procédés connus car il peut être réalisé en milieu aqueux et ne nécessite pas l’utilisation
130
de glycomonomères protégés.
Il a été ainsi montré que la polymérisation du glycomonomères (I) était quasi-vivante,
permettant de préparer les glycopolymères type (I) avec des masses molaires directement
ajustables avec le rapport stœchiométrique entre l’agent de transfert et le glycomonomère et
avec une polymolécularité très faible (Ip < 1.2).
Pour le glycomonomère (I), la robustesse de la réaction de la polymérisation est complète
puisque l’homopolymère formé conserve son extrémité trithiocarbonate qui a permis ensuite
l’extension de chaîne par copolymérisation du styrène sulfonate ou du NIPAAm et l’obtention
de deux copolymères à blocs originaux : poly(sucre-b-styrène sulfonate) et poly(sucre-b-
NIPAAm).
En revanche, la polymérisation radicalaire contrôlée des glycomonomères (II) et (III) s’est
avérée plus délicate. Ainsi, l’homopolymérisation du glycomonomère (II) n’a été possible
qu’en abaissant la température de réaction à 30°C, ce changement de condition nécessitant
aussi l’utilisation d’un autre amorceur. En revanche, aucune de ces pistes n’a permis la
polymérisation du glycomonomère (III). Toutes ces difficultés trouvent là encore leur origine
dans l’instabilité de ces monomères et la possibilité pour les fonctions azoture de réagir avec
les doubles liaisons vinyliques.
Néanmoins, la valorisation des nouveaux glycomonomères (I) et (II) au travers de réactions
de polymérisation ou de copolymérisation contrôlées donne un accès potentiel à de
nombreuses structures complexes et originales. C’est la cas des copolymères à blocs
poly(sucre-b-NIPAAm) qui présentent en solution aqueuse des propriétés thermo-stimulables
et des glycopolymère (II) dont la fonction azoture en position 2 peut être facilement modifiée
par une réaction de chimie « click » (CuAAC), comme nous l’ont montré les premières
faisabilités décrites dans ce manuscrit.
Enfin, pour répondre aux enjeux de notre projet initial, il serait aussi intéressant de compléter
cette première étude sur les glycomonomères à fonction acrylamide par une étude avec des
glycomonomères à fonction méthacrylamide qui devraient être plus stables du fait de
l’encombrement stérique amené par le groupement méthyle.
131
132
Chapitre 5. Partie expérimentale
Solvants
Les solvants utilisés pour les synthèses ont été achetés chez Sigma/Aldrich. Les solvants
deutérés ont été achetez chez Eurisotop.
Les solvants anhydres sont redistillés :
- le dichlorométhane est distillé sur hydrure de calcium sous atmosphère d’azote.
- le DMF est distillé sur hydrure de calcium.
- la pyridine est distillée sur potasse.
Réactifs
L’amorceur [V-70] a été acheté chez Wako, l’agent de transfert a été fourni par Julien Bernard
et a été utilisé après purification par chromatographie, le NIPAAm a été acheté chez Aldrich et
a été purifié deux fois par recristallisation dans un mélange toluène/heptane : 1/1. Tous les
autres réactifs ont été achetés chez Aldrich/Sigma et ont été utilisés généralement sans
purification supplémentaire.
Chromatographies
Les chromatographies sur couche mince ont été réalisées sur des plaques de silice Merck 60 F.
Les produits sont révélés par vaporisation d’une solution à 10 % d’acide sulfurique dans
l’éthanol suivie d’un chauffage de 150°C pendant quelques secondes.
Les purifications par chromatographie ont été réalisées sur colonne de gel de silice flash Merck
(60, 40-63 µm) avec les éluants suivants :
Acétate d’éthyle/pentane : 5/5.
Acétate d’éthyle/pentane : 8/2.
Acétate d’éthyle : 1.
Acétate d’éthyle/méthanol : 9.5/0.5.
Acétate d’éthyle/méthanol : 8/2.
Acétate d’éthyle/méthanol : 6/4.
Caractérisation des produits
RMN : Les spectres RMN 1H (300, 400 et 500 MHz) et
13C (75, 125, 500 MHz et 1GHz) ont
été enregistrés sur des appareils Bruker ALS 300, DRX 300, DRX 400 et DRX 500. Le pic
133
résiduel du solvant est choisi comme référence pour étalonner le spectre (CD3OD : 3.31ppm,
D2O : 4.79, DMSO-d6 : 2.5ppm et CDCl3 : 7.26ppm). Les déplacements chimiques sont
exprimés en ppm. Les abréviations utilisées dans la description des spectres sont les suivantes :
s (singulet), Ls (large singulet), d (doublet), t (triplet), dt (doublet de triplet), dd (doublet
dédoublé), q (quadruplet), m (multiplet).
SM : Les spectres de masse ont été réalisés sur un spectromètre ThermoFinnigan par ionisation
chimique ou électronique au Centre de Spectrométrie de Masse de l’UCBL.
Points de fusion : Les points de fusion ont été mesurés sur un banc Kofler.
Pouvoirs rotatoires : Les pouvoirs rotatoires ont été mesurés grâce à un polarimètre PERKIN-
ELMER 241 à la longueur d’onde de la raie D du sodium, la longueur de la cellule est de 1 dm.
Le pouvoir rotatoire est déterminé par la loi de Biot. Les concentrations (c) sont données en
g/100 mL.
Analyses élémentaires : les analyses élémentaires ont été effectuées par le Service Central
d’Analyse du CNRS à Vernaison.
Suivi quantitatif des réactions de polymérisation par CES
Le suivi des réactions d’homo et co polymérisation a également été réalisée par CES. En
premier temps, le solvant d’élution était le DMF + 0.05 LiBr à un débit de 1 mL/min à 70°C.
Un appareil Waters muni d’une pompe 6000 A, d’un injecteur U6K et utilisant trois colonnes
de types Waters Styragel HR 5E a été utilisé pour étudier l’évolution des masses molaires de
glycopolymères I et les distributions, lors des suivis cinétiques de la réaction de polymérisation
effectués à T=70°C. Les détecteurs utilisés sont un réfractomètre Viscotek VE 3580 et un
détecteur de diffusion de la lumière combiné à un viscosimètre de type dual T60. Dans ces
conditions, les résultats des analyses obtenues n’ont pas été reproductibles. En effet nos
glycopolymères présentent une solubilité modeste dans cet éluant, et l’addition d’une quantité
minimum d’eau n’a suffit. Ensuite, afin d’améliorer la solubilité de glycopolymères, l’éluant a
été changé, et la caractérisation a été effectuée sur une colonne en tampon acide
acétique/acétate d’ammonium, pH=4.5 avec double détection (DDL/IR).
134
Conditions d’analyses
- Système de colonnes Ultrahydrogel (Waters).
- Système de pompes : Waters 510.
- Détecteurs réfractométrique différentiel : Waters 410 (à 35°C).
- Double détection en série assurée par un photomètre (Wyatt Technologies) MiniDAWN
à diffusion de lumière trois angles (47°, 90° et 130°), opérant à 690 nm.
- Eluant : tampon AAc/AcEt, pH=4.5.
- Débit : 0.5mL/min.
- Injection de 100 μL (volume de la boucle d’injection) de solution de polymère à une
concentration de 2 mg/mL.
- Logigiel d’exploitation des données brutes : ASTRA (Wyatt Technologie).
Détermination des valeurs d’incrément d’indice de réfraction des glypolymère I et II
Afin d’obtenir des valeurs absolues de Mn lors de la caractérisation des glycopolymères par
CES en phase aqueuse (double détection IR/DDL), les incréments d’indice de réfraction
(dn/dC) des deux glycopolymères I et II ont été déterminés. En effet, pour chaque
glycopolymère, quatre solutions ont été préparées à des concentrations de 0.5 mg/mole,
1mg/mol, 2mg/mole et 4 mg/mole en tampon Ac/AcEt, pH=4,5. La détermination des valeurs
de dn/dC a été réalisée sur l’appareil NFT ScanRef monocolor interferometer opérant à 633nm.
Valeurs de dn/dC obtenues :
- Glycopolymère I: dn/dC= 0.145.
- Glycopolymère II: dn/dC= 0.131.
Spectrométrie Infra rouge
La spectrométrie infra rouge à transformé de Fourrier (FT-IR) a été utilisée pour confirmer la
présence de la fonction azoture sur le glycomonomère du départ avant et après polymérisation.
Les spectres ont été enregistrés sur un appareil Nicolet Magna IRTM
550 après 32 acquisitions
à une résolution de 4 cm-1
en transmission. Les échantillons sont placés sur des pastilles de
KBr.
Avant polymérisation le glycomonomère présente une bande à υ = 2100 cm-1
, correspondant à
la présence de la fonction azoture. Cette bande est supposée rester constante lors de la
polymérisation mais disparaitre lors d’une réaction de cycloaddition de Huisgen catalysée au
135
Cu(I).
Lyophilisation
Les solutions aqueuses sont surgélées, puis l’eau à été éliminée par sublimation, grâce à un
lyophilisateur de type LABCONO, fonctionnant à une température de t= -50°C, sous une
pression de 0.125 mm Hg.
Numérotation :
O
C1
C4 C5O
HOOH
C6
O
C2C3
OH
C7
C8NH
C9C10
HN
C11
C12
O
O
C13
C14C15
OO
C1
C4 C5O
HOOH
C6
O
C2C3
OH
C7
C8NH
C9C10
HN
C11O
O
O
C14C15
O
C13
C12
OHO
HO
O
OH
NH
HN
O
O
G2
SSHO
SOn
H9H9
H10H9
H12H13
H13
H7 H7
H1G1
H3H5
H4
H6H6
O
C1
C4 C5HOHO
C6
O
C2C3
HO
C7
C8NH
C9C10
HN
C11
C12
O
O
C13
G2
SSHO
SOn
G1
G1=OH, G2=H, monomère I
G1=H, G2=N3, monomère II
O
C1
C4C5O
HO
C6
O
C2C3
HO
C7
C8NH
C9C10
HN
C11O
O
O
C14C15
O
C13
C12
O
C1
C4C5O
HOOH
C6
O
C2C3
C7
C8NH
C9C10
HN
C11O
O
O
C14C15
O
C13
C12
N C5'
C4'NN
C6'C7' C8'
OH
O
N C5'
C4'N
N
C6'
C7' C8'
OH
O
136
Synthèse du terbutoxy amide éthyl carbamoyl méthyl 3, 4, 6-tri-O-acétyl-α-D glucopyranoside
(I, 1a).
A une solution composée de δ-lactone trioacéthylée (6g, 17 ,3 mmol) dans V= 20 ml de
tetrahydrofurane anhydre, on ajoute m= 3.47g, 0.02 mol du N-terbutoxy carbonyle -1, 2
diaminoéthane, le mélange obtenu est agité à température ambiante pendant 18 h.
L’évolution de la réaction est suivie par CCM avec l’AcOEt (100%), les solvants sont évaporés
sous pression réduite. Le résidu est dissous dans du CH2Cl2 et lavé à l’eau. La fraction
organique est séchée sur Na2SO4, filtrée et évaporée. Le brut est ensuite soumis à une
purification sur colonne de chromatographie pour donner un solide blanc de masse m= 8.42 g
avec un rendement de 96%.
Analyse élémentaire : pour C21H34N2O12 : calculé : %C=49.80, %H=6.77, %N= 5.53.
trouvé + 0.5 H2O : %C=49.44, %H= 6.94, %N=5.82.
SM (Basse Résolution-ESI) m/z : (M+Na)+= 529.5, (M+H)
+= 507.4.
[α]D +99 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 78 °C.
1H RMN : (300 MHZ, CDCl3), δ (ppm) = 5.25 (t, H3, J=9.6Hz, 1H), 4.93 (t, H4, J=9.42Hz,
1H), 4.81 (d, H1, J=3.03Hz, 1H), 4.15 (dd, système AB déformé, H7, 2H), 3.72 (massif, H5 et
H6, 3H), 3.72 (dd, H2, J1=3Hz, J2=9.99Hz, 1H), 3.45(Ls, NH, 1H), 3.25 (m, H9 et H10, 4H),
2.01 (s, H15, 6H), 1.96(s, H15, 3H), 1.35 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.63 (C11), 169.67 (C15), 158.1 (C8), 99.48 (C1), 80.09 (C12),
72.73 (C3), 70.16 (C2), 68.27 (C4), 68 (C5), 66.87 (C7), 61.92 (C6), 40 (C9 et C10), 28.32 (C13),
20.68 (C15).
Synthèse de l’acrylamide éthyl carbamoyl méthyle 3,4,6-tri-O-acétyl-α-glucopyranoside (I, 2).
A une solution de (I, 1a) (1g, 1.97mmol) solubilisé dans 5 ml de dichlorométhane, on ajoute à
137
température ambiante 16 équivalents d’acide trifluoroacétique.
L’avancement de la réaction est suivi par CCM (AcOEt : 100%) pendant 2 h.
L’excès d’acide trifluoro acétique est ensuite enlevé du milieu réactionnel par co-évaporation
successive avec du toluène (Vtotal = 1 L). Le milieu réactionnel est repris dans le
dichlrométhane et placé à T= -5°C, puis de la diisopropyléthyleamine (4 équivalents) et du
chlorure d’acryloyle (1.25 équivalents) sont ajoutés.
L’avancement de la réaction est suivi par CCM (AcOEt/ MeOH : 9/1) pendant 20 minutes. Le
solvant est ensuite évaporé sous pression réduite. Après extraction par le dichlorométhane et
séchage sur Na2SO4, le produit désiré (solide blanc) est isolé par chromatographie (AcOEt/
MeOH : 9.5/0.5) avec un rendement de 76%.
SM m/z : (M+Na)+= 483.2.
[α]D +129 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 88°C.
1H RMN : (300 MHZ, CDCl3), δ (ppm) = 6.15 (m, H12 et H13, 2H), 5.67 (dd, H13, J1= 1.29Hz,
J2= 10.6, 1H), 5.35 (t, H3, J=9.63Hz, 1H), 4.94 (t, H4, J=9.81Hz, 1H), 4.78 (d,H1, J=3.57Hz,
1H), 4.19 (m, H5, 1H), 4.10 (d, H1, 1H), 3.8-4.3 (massif, H7 et H1, 3H), 3.71 (dd, H2,
J1=3.57Hz, J2=9.96Hz, 1H), 3.54 (m, H10, 2H), 2.25-3.75 (massif, H9, 2H), 2.06 (s, H15, 9H),
1.96 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.9, 170.8, 169.8 (C14, C11), 168 (C7), , 130 (C12), 128.2 (C13),
99.64 (C1), 72.78 (C3), 70.36 (C2), 68.36(C5), 67.93 (C4), 67.68 (C7), 61.92 (C6), 40.48 (C9),
39.16 (C10), 20.64 (C15).
Synthèse de l’acrylamide éthyl carbamoyl méthyle-α-D glucopyranoside (I, 3) : Monomère (I).
Une solution composée du produit obtenu en (I, 2), (1g, 2.17mmol) et d’un mélange de MeOH/
Et3N / H2O : 8/1/1 (Vt=20 ml) est agitée à température ambiante pendant 24h.
L’évolution de la réaction est suivie par CCM (AcOEt/MeOH : 8/2). Les solvants sont
évaporés à froid sous pression réduite avec de l’eau. Le produit est isolé par chromatographie
sur gel de silice avec un rendement de 92%.
Analyse élémentaire : pour C13H22N2O8 + 0.5 H2O : calculé : %C=45.48, %H=6.75, %N=
138
8.16. trouvé: %C=45.10, %H= 6.70, %N=7.82.
SM (Basse Résolution-ESI) m/z : (M+Na)+= 357.2, (M+H)
+= 334.9.
Température de fusion Tf: 64°C.
[α]D +83.3 (c = 1,0, MeOH).
1H RMN : (D2O) δ (ppm) = 6.21 (m, H12 et H13, 2H), 5.7 (dd, H13, J1=2.25, J2=9.24 ,1H), 4.94
(d, H1, J=3.75Hz, 1H), 4.1 (dd, H7, système AB, δA=4.13, δB=3.96, J1=J2=5.63Hz, 2H), 3.5-
3.9 (massif, H2,H3,H4 et H6, 5H), 3.4 (m, H5, H9 et H10, 5H).
13C RMN: (D2O): δ(ppm) = 172.4 (C11), 169.25 (C8), 130.26 (C12), 127.78 (C13), 99 (C1), 73.17
(C3), 72.6 (C4), 71.5 (C5), 69.74 (C2), 66.56 (C7), 60.76 (C6), 38.86 (C10), 38.78 (C9).
Synthèse du terbutoxy amide éthyle carbamoylméthyle 2-azido-2-désoxy-3, 4, 6 –tri-O- acétyl-
.α-D mannopyranoside (I, 4a).
A une solution de (I, 1a) (1g, 3.95mmole) solubilisé dans 2 ml de pyridine anhydre, on ajoute
à T= -5°c 1,25 équivalent molaire d’anhydride triflique (V= 0.415 ml, n= 2.47 mmol).
L’avancement de la réaction est suivi par CCM (AcOEt 100%) pendant 20 minutes. Le solvant
est évaporé sous pression réduite. Le résidu est dissous dans du CH2Cl2, lavée avec 2x75 mL
d’une solution à 10% de NH4Cl. La fraction organique est séchée sur Na2SO4, filtrée et
évaporée. Le produit est ensuite dissous dans le DMF (V=2 mL) en présence de 4 équivalents
molaires d’azoture de sodium et la solution est placée à T=50 °C pendant une nuit. Les solvants
sont évaporés sous pression réduite. Le résidu est dissous dans du CH2Cl2, lavée avec 2x75 mL
d’une solution à 10% de NaHCO3-. Après évaporation du solvant, La fraction organique est
séchée sur Na2SO4, filtrée et évaporée. Le produit est isolé par chromatographie sur gel de
silice avec un rendement de 74 % à partir de produit de départ (II, 1) (m=713mg, solide blanc).
1HRMN: (300 MHZ, CDCl3), δ (ppm)= 5.3-5.45 (massif, H4 et H3, 2H), 4.85 (d, H1, J=9.06
Hz, 1H), 3.9-4.35 (massif, H6, H5, H7 et H2, 6H), 3.3 (m, H9 et H10, 4H), 2.05 (s, H15, 3H), 2.00
(s, H15, 3H), 1.95 (s, H15, 3H), 1.38 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.75 (C11), 170.68, 169.61, 169.3 (3C14), 168.6 (C8), 98.26
(C1), 80.05 (C12), 70.82 (C3), 69.18 (C4), 66.84 (C6), 65.92 (C5), 62.08 (C7), 61.08 (C2), 28.35
139
(C13), 20.68 (C15).
SM m/z : (M+Na)+= 554.2.
Analyse élementaire: envoyé 2 fois, résultat incorrect.
SM (Haute Résolution : masse exacte) m/z : (M+Na)+
= 554.2074.
[α]D +41 (c=1.0, CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 88°C.
Synthèse de l’acrylamide éthyl carbamoylméthyle 2-azido-2- désoxy 3, 4, 6 –tri-O- acétyl-.α-
D mannopyranoside (II, 5).
1H RMN : (300 MHZ, CDCl3), δ (ppm)=6.2 (m, H12 et H13, 2H), 5.63 (dd, H13, J1=1.68 Hz,
J2= 10.17 Hz, 1H), 5.45 (dd, H3, J1=3.78 Hz, J2=9.78 Hz, 1H), 4.84 (dd, H4, J1=9.96 Hz,
J2=12.42 Hz 1H), 4.84 (d, H1, J=1.71 Hz, 1H), 4.3 (dd, H2, J1=1.71 Hz, J2=3.78 Hz, 1H),
3.85-4.25 (massif, H7, H5 et H6 5H), 3.48 (m, H9 et H10, 4H), , 2.08 (s, H15, 3H), 2.06 (s, H15,
3H), 2.01 (s, H15, 3H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 171.3 (C11), 171.04, 169.85, 169.33 (3C14), 167.42 (C8), 130.73
(C12), 127.29 (C13), 98.48 (C1), 71.06 (C3), 69.34 (C4), 66.66 (C6), 66.16 (C5), 62.33 (C7), 61.36
(C2), 40.82 (C10), 39.78 (C9), 21.93 (C15).
SM m/z : (M+Na)+= 357.2.
[α]D +129 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 89°C.
Synthèse de l’acrylamide éthyl carbamoylméthyle 2-azido-2- désoxy -α-D mannopyranoside
(II, 6a): Monomère (II).
140
Une solution composée du produit (II, 5) (1g, 1.97mmol) et d’un mélange de MeOH/ Et3N /
H2O : 8/1/1 (Vt=20 ml) est agitée à température ambiante pendant 24h.
L’évolution de la réaction est suivie par CCM (AcOEt/ MeOH : 8/2). Les solvants sont
évaporés à froid sous pression réduite avec de l’eau. Le produit est isolé par chromatographie
sur gel de silice avec un rendement de 92%.
1H RMN : (300 MHZ, D2O), δ (ppm)=6.21 (m, H12 et H13, 2H), 5.77 (dd, H13, J1=2.07Hz, J2=
9.21Hz, 1H), 4.97 (s, H1, J1=3.78Hz, 1H), 4.13 (m, H4,H5 et H7, 4H), 3.6-3.95 (massif, H6, H5
et H4, 4H), 3.42 (Ls, H9 et H10, 5H),
13C RMN: (D2O), δ (ppm) =172.10 (C11), 169.26 (C8), 130.28 (C12), 127.80 (C13), 98.38 (C1),
73.57 (C4 ), 70.64 (C3), 66.88 (C5 ), 66.12 (C7 ), 63.77 (C2 ), 60.92 (C6 ), 38.82 ( C9 et C10).
SM (Haute Résolution : masse exacte) m/z : (M+Na)+
= 382.1329.
[α]D +129 (c = 1,0 ; MeOH).
Température de fusion Tf: 66°C.
Synthèse de terbutoxy amide éthyle carbamoylméthyle -α-D glucopyranoside (III, 7).
Une solution composée du produit obtenu en (I1), (I2), (II5), (II5’) (1g, 2.03mmol), 2.17, 1.97,
2.03mmol) et d’un mélange de MeOH/ Et3N / H2O : 8/1/1 (Vt=20 ml) est agitée à température
ambiante pendant 24h.
L’évolution de la réaction est suivie par CCM (AcOEt/ MeOH : 8/2). Les solvants sont
évaporés à froid sous pression réduite avec de l’eau. Le produit est isolé par chromatographie
sur gel de silice avec un rendement de 96%.
SM (Haute Résolution : masse exacte) m/z : (M+Na)+
=403.1692.
[α]D +71 (c = 1,0, MeOH).
Température de fusion Tf: 74°C.
141
1H RMN : (D2O) : 4.95 (d, H1, J=3.75Hz, 1H), 4.12 (dd, H7, système AB, δA=4.13, δB=3.96,
J1=J2=5.63Hz, 2H), 3.6-3.9 (massif, 5H, H3, H4, H6 et H2, 5H), 3.45 (m, H5, 1H), 3.35 (t, H10,
J=5.67Hz, 2H), 3.25 (t, H9, J=6.21Hz, 2H), 1.42 (H13, 9H).
13C RMN: (D2O): 172.1 (C11), 158.1 (C8), 99.31 (C1), 80.79 (C12), 73.32 (C3), 72.74 (C4), 71.66
(C5), 69.85 (C2), 66.83 (C7), 60.95 (C6), 39.37 (C9 et C10), 28.34 (C13).
Synthèse de terbutoxy amide éthyle carbamoylméthyle-6-phényl sulfoxyde-α-D
glucopyranoside (III, 8).
A une solution de (III, 7) (1g, 2.6 mmol) solubilisé dans 1 ml de pyridine anhydre, on ajoute à
T= -5°C 1.25 équivalent molaire de chlorure de tosyle solubilisé dans 2 ml de CH2Cl2 (m=
0.626 g, n= 3.28 mmol). L’avancement de la réaction est suivi par CCM (AcOEt / MeOH : 9/1)
pendant 20 minutes. Les solvants sont évaporés sous pression réduite. Le résidu est dissous
dans du CH2Cl2, lavée avec 2x75 mL d’une solution à 10% de NH4Cl. Après évaporation du
solvant, la fraction organique est séchée sur Na2SO4, filtrée et évaporée. Le produit est isolé par
chromatographie sur gel de silice avec un rendement de 56 % (m=856mg, solide blanc).
1H RMN : (MeOH) δ (ppm) = : 7.79 (H1ar, d, J=7.07 Hz, 2H), 7.41 (H2ar, d, J=7.92 Hz, 2H),
4.75 (d, H1, 1H), 4.31 (m, H5, 1H), 4.23 (t, H4, J=5.1, 1H), 4.05 (dd, système AB, H6,
δa=4.12Hz, δb=3.92Hz, J=15.6Hz, 2H), 3.7 (t, H3, J=9.24, 1H), 3.1-3.5 (massif, H2, H6, H9 et
H10, 7H), 2.43 (s, CH3ar, 3H), 1.42 (s, H13, 9H).
13CRMN : (MeOH) : δ (ppm) = 171 .95 (C11), 158.22 (C8), 146.27 (C4’ar), 13.99 (C1’ar), 130.87
(C3’ar), 128.87 (C2’ar), 100.60 (C1), 80.05 (C12), 74.44 (C3), 72.67 (C2), 71.40 (C5), 70.83 (C4),
70.61 (C7), 67.75 (C6), 40.58 (C10), 40.06 (C9), 28.70 (C(C12), 21.59 (CH3Ar).
Analyse élémentaire : pour C22H34N2O11S :
calculé : %C=49.43, H=6.41, %N=5.24.
trouvé: %C=48.35, %H=6.39, %N=5.23. .
SM (Basse Résolution-ESI) m/z : (M+Na)+= 557.2, (M+H)
+= 535.2.
[α]D +57 (c== 1,0, MeOH).
142
Température de fusion Tf: 82°C.
Synthèse de terbutoxy amide éthyle carbamoylméthyle 6-désoxy-6-azido-α-D-glucopyranoside
(III, 9a).
L’acrlylamide éthyl carbamoyl méthyle-α-D glycopyranoside (III, 7) (518 mg, 2,88 mmol) est
dissous dans du DMF bien anhydre (5 mL). De la triphénylphosphine (1,46 g, 2.0 éq.) est
ajoutée au milieu et la solution est placée sous atmosphère d’azote. Après dissolution complète,
le mélange est amené à 0°C et la solution de HN3 5% dans le toluène, fraîchement préparée,
(6,00 mL) puis le DIAD (1,10 mL, 2,0 éq.) sont introduits sous N2. Au retour à température
ambiante, la réaction est poursuivie pendant 18h par CCM puis l’excès de HN3 est neutralisé
par l’addition lente d’ammoniaque à 28 %. Après extraction au dichlorométhane, la phase
aqueuse est concentrée et le mélange brut est chromatographié sur gel de silice avec l’AcOEt :
100% comme éluant pour donner le produit pur avec un rendement de 64% sous la forme d’un
solide blanc.
1H RMN: (D2O): δ(ppm) = 4.95 (d, H1, J=3.78Hz, 1H), 4.2 (dd, système AB, H7, δb=4.18,
δa=,4.02 J=5.1, 2H), 3.68 (dd, H3, 1H), 3.56 (dd, H4, J1=2.46, J2=13.2Hz, 1H), 3.45 (dd,
système AB, δb=3.48, δa=,3.43, J=5.85Hz, 2H), 3.35 (t, H5, J=9.21, 1H), 3.28 (t, H10,
J=5.85Hz, 2H), 3.15 (t, H9, J=5.67, 2H), 1.44 (s, H13, 9H).
13CRMN: (D2O): δ(ppm) = 172 (C11), 158.27 (C8), 13.99 (C1’ar), 99.31 (C1), 80.98 (C12), 73.05
(C3), 71.65 (C2 et C4), 71.55 (C5), 67.01 (C7), 51.26 (C6), 39.70 (C10), 39.36 (C9), 28.22 (C13).
Analyse élémentaire : pour C15H27N2O8 :
calculé : %C=44.44, %H=6.71, %N=17.28.
trouvé: %C=47.6, %H=6.28, %N=12.79.
SM m/z : (M+H)+=406.2.
[α]D +53 (c = 1,0 ; MeOH).
Température de fusion Tf: 56°C.
Synthèse de terbutoxy amide éthyle carbamoylméthyle-6-désoxy-6-azido-2,3,4-tri-O-acétyl-α-
143
D-glucopyranoside (III, 9b).
A une solution de produit obtenue en (III, 8) (1g, 1.56, 1.87mmol) solubilisé dans 2 ml de
DMF, on ajoute 4 équivalents molaires d’azoture de sodium, la solution est ensuite placée à T=
90°C pendant une nuit. Les solvants sont évaporés sous pression réduite. Le résidu est soumis
ensuite à une réaction d’acétylation en présence de la pyridine (V=10 ml) et de l’anhydride
acétique (V=10 ml) pendant 4 heures. L’avancement de la réaction est suivi par CCM
(AcOEt/MeOH : 9/0.5). Le résidu est enfin dissous dans du CH2Cl2, lavée avec 2x75 mL d’une
solution à 10% de NaHCO3. Après évaporation du solvant, La fraction organique est séchée sur
Na2SO4, filtrée et évaporée. Le produit est isolé par chromatographie sur gel de silice avec un
rendement de 85 % (m=758mg, solide blanc).
1H RMN : (300 MHZ, CDCl3), δ (ppm) = 5.46 (t, H3, J=10.05Hz, 1H), 5 (m, H1, H2, H4 et NH,
4H), 4.1 (m, H7 et H5, 3H), 3.2-3.6 (massif, H6 , H9 et H10, 6H), 2.08 (s, H15, 3H), 2 (s, H15,
6H), 1.4 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.26, 169.83, 169.63, 168.87 (C14), 162.41 (C11), 156.47 (C8),
96.41 (C1), 79.58 (C12), 70.31 (C3), 69.8 (C2), 69.46 (C4), 68.32 (C5), 67.45 (C7), 50.85 (C6),
40.5 (C9), 39.7 (C10), 28.39 (C13), 20.68 (C15).
Analyse élémentaire : pour C15H27N2O8 :
calculé : %C=47.45, %H=6.26, %N=13.18.
trouvé: %C=47.6, %H=6.28, %N=12.79.
SM (Basse Résolution-ESI) m/z : (M+Na)+
= 554.3
[α]D +45 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 78°C.
Synthèse de l’acrylamide éthyl carbamoyl méthyle, 6- désoxy-6-azido-2,3,4–tri-O- acétyl-α-D-
glucopyranoside (III, 10a).
144
1H RMN: (CDCl3): δ(ppm) =6.2 (m, H12 et H13, 2H), 5.55 (dd, H13, J1=1.74 Hz, J2= 8.31 Hz,
1H), 5.5 (t, H3, J=9.57 Hz, 1H), 5.05 (d, H1, J=3.72 Hz, 1H), 4.95 (m, H2 et H4, 2H), 4.1 (m, H5
et H7, 3H), 3.44 (m, H9 et H10, 4H), 3.29 (d, H6, J= 4.35Hz, 1H), 2 (s, H15, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.3, 169.8, 169.6 et 169.4 (C14), 166.5 (C11), 130.75 (C12),
126.6 (C13), 96.19 (C1), 70.31 (C3), 70.3669.5 (C2), 67.28 (C3), 50.81 (C6), 39.9 (C9), 39.34
(C10), 20.64 (C15).
SM (Haute Résolution : masse exacte) m/z : (M+Na)+=508.1656.
[α]D +70.6 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 68°C.
Synthèse de l’acrylamide éthyl carbamoyl méthyl 6- désoxy-6-azido-α-D-glucopyranoside
(III, 10) : Monomère (III).
Une solution composée du produit obtenu en (III, 9b) (1g, 1.97mmol) et d’un mélange de
MeOH/ Et3N / H2O : 8/1/1 (Vt=20 ml) est agitée à température ambiante pendant 24h.
L’évolution de la réaction est suivie par CCM (AcOEt/ MeOH : 8/2). Les solvants sont
évaporés à froid sous pression réduite avec de l’eau. Le produit est isolé par chromatographie
sur gel de silice avec un rendement de 92%.
1H RMN: (D2O): δ(ppm) =6.2 (m, H12 et H13, 2H), 5.77 (dd, H13, J1=2.28Hz, J2=9.24Hz, 1H),
4.96 (d, H1, J=3.75Hz, 1H), 4.17 (dd, H7, δb=4.18, δa=,4.02 J=15.6Hz, 2H), 3.4-3.8 (massif,
tous les autres H, 10H).
13CRMN: (D2O): δ(ppm)=170.41 (C11), 167.33 (C8), 128.44 (C12), 125.95 (C13), 97.22 (C1),
71.12 (C2), 69.59 (C3), 69.41 (C4), 68.74 (C5), 65.01 (C7), 49.27 (C6), 37.96 (C9 et C10).
SM (Haute Résolution : masse exacte) m/z : (M+Na)+= 382.1339.
[α]D +65 (c = 1,0 ; MeOH).
Température de fusion Tf: 65°C.
Synthèse de Triazole: Click chemistry.
Mode opératoire commun pour les précurseurs azotures (II, 4a) et (III, 9b).
145
Le produit (II, 4a) (100 mg, 0,523 mmol) est dissous dans le terbutanol (0.5 mL) à température
ambiante. L’acide pentynoique, précurseur (I, 1c) ( mg, 2,0 éq.) ou le , précurseur (I, 1b) ( mg,
2 éq.) est ajouté à la solution. Après dissolution complète, une solution aqueuse d’ascorbate de
sodium (111.8mg, 5.64 mmole, 3 équivalents molaires) puis une solution aqueuse de sulfate de
cuivre II (5% molaire) sont introduites. Le mélange réactionnel est agité à température
ambiante pendant 18 h et l’avancement de la réaction est suivie par CCM (AcEt/MeOH :
9.5/0.5). Les solvants sont ensuite évaporés sous pression réduite et le mélange brut réactionnel
est dissous dans le dichlorométhane et lavée avec 3x10 mL d’eau. La phase organique est
séchée sur Na2SO4. Après évaporation du solvant, le produit est soumis à une purification sur
colonne de silice pour donner les produits 7 et 8 pur avec un rendement de 61 et 74%
respectivement sous la forme d’un solide blanc.
Terbutoxy amide éthyle amidométhyle-2 (4’- propargylcarbamoyl) methyl 3,4,6-tri-O-acetyl-α-
D-glucopyranoside-1,2,3-triazole) 3, 4, 6-tri-O-acétyl-α-D glycopyranoside (II, 11).
OAcO
AcOOH
O
AcO
NH
O
OAcO
AcO
O NH
HN O
O
O
N N
N
AcO
1HRMN: (400 MHZ, CDCl3), δ (ppm)= 8.1 (s, Htriazole, 1H), 5.49 (Ls, H3a et NH, 2H), 5.25
(massif, H3b, H1a, H2a, et H4a, 4H), 4.9 (t, H4b, J=8Hz, 1H), 4.8(d, H1b ,J=2Hz, 1H), 4-4.4
(massif, H6a, H6b, H7a, H7b, H5a et 2H5b, 10H), 3.75 (Ls, H2b, 1H), 3.28 (s, H9, 2H), 3.25 (s, H10,
2H), 2 (3s, H15, 18H), 1.37 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.97, 170.69, 170.63, 170.12, 169.91, 169.51 (6C14), 168.67
(C8), , 157 (C11), 147.6 (C5’), 122.5 (C4’), 99.4 (C1b), 97.57 (C1a), 79.77 (C12), 72.96 (C3b), 70.1
(C2b), 69.2 (C5a), 68.2 (C3a), 68.05 (C4b et C5b), 67.45 (C6b), 66.7 (C6a), 64.95 (C4a et C2a), 61.8
(C7b), 61.2 (C7a), 40.5 (C9), 40.2 (C10), 28.4 (C13), 20.7 (C15).
SM m/z : (M+Na)+= 955.2.
[α]D -84 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
146
Terbutoxy amide éthyle amidométhyle-2-(4’-pentanoique acide -1,2,3-triazole) 3, 4, 6-tri-O-
acétyl-α-D mannopyranoside (II, 12).
1HRMN: (500 MHZ, CDCl3), δ (ppm)= 7.79 (s, Htriazole, 1H), 5.51 (massif, H2 et H3, 2H), 5.2
(m, H4 et H1, 2H), 4.18 (m, H1, H6 et H7, 5H), 3.3 (2 Ls, H12 , et H13, 4H), 2.73 (Ls, H19, 2H),
2.62 (Ls, H20, 2H), 2.14 (s, H15, 3H), 2.04 (s, H15, 3H), 1.91 (s, H15, 3H), 1.4 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.74, 170.06, 169.63 (3 C14), 168.7 (C8), 157.12 (C11),
146.88 (C17: CH-triazole), 121.63 (C16: C-triazole), 97.66 (C1), 80.02 (C12), 69.4 (C5), 68.7
(C3), 66.86 (C7), 65.28 (C4), 61.94 (C6), 59.87 (C2), 40.6 (C9), 40.3 (C10), 29.4 (C18 et C19),
28.44 (C13), 20.8 (C15).
SM m/z : (M+Na)+= 357.2.
[α]D +38 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
147
Terbutoxy amide éthyle amidométhyle-6 (4’- propargylcarbamoyl) methyl 3,4,6-tri-O-acetyl-α-
D-glucopyranoside-1,2,3-triazole) 3, 4, 6-tri-O-acétyl-α-D glycopyranoside (III, 13).
1HRMN: (400 MHZ, CDCl3), δ (ppm)= 7.6 (s, Htriazole, 1H), 5.49 (t, H3a, J=12Hz, 1H), 5.24
(t, H3b, J=12Hz, 1H), 4.9 (massif, H1,H1b, H2a, H4a et H4b, 5H), 4.55 (Ld, H7a et H7b ,J=16Hz,
2H), 4.15 (massif, H7’a, H7’b, H5a, H5b et 2H6a, 6H), 3.75 (m, H2b et H6b, 2H), 3.5 (d, H6’b,
J=20Hz, 1H), 3.29 (m, , H9 et H10, 4H ), 2.1 (2s, H15, 9H), 2 (2s, H15, 9H), 1.41 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 171.27 (C11), 170.89, 170.78, 170.12, 169.96, 169.76, 169.44
(6C14), 156.81(C8), 144.8 (C5’), 123.7 (C4’), 99.4 (C1b), 96.06 (C1a), 79.77 (C12), 73.27 (C3b),
70.35, 70.1, 69.9, 69.86 (C2b, C2a, C4b et C3a), 69.03 (C5a), 68.42 (C4b), 68 (C5a), 67.99 (C7a),
67.04 (C6b), 62.04 (C6a), 50.64 (C7b), 40.35et 40.02 (C9 et C10), 28.43 (C13), 20.72 (C15).
SM m/z : (M+Na)+= 955.2.
[α]D +164 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Terbutoxy amide éthyle amidométhyle-6(4’-pentanoique acide -1,2,3-triazole) 3, 4, 6-tri-O-
acétyl-α-D glycopyranoside (III, 14).
1HRMN: (400 MHZ, CDCl3/ MeOH), δ (ppm)= 7.46 (s, Htriazole, 1H), 5.31 (t, H3, J=12.15,
1H), 4.87 (s, H1, 1H), 4.75 (m, H2 et H4, 2H), 4.3 (dd, H6, J1=16.9 Hz, J2=9.5 Hz, 2H), 4.02 (t,
H5, J=9.5Hz, 1H), 3.58 (Ls, H7, 2H), 3 (m, H9 et H10, 4H), 2.6 (2 Ls, H18 et H19, 4H), 1.93 (Ls,
148
H15, 6H), 1.85 (s, H15, 3H), 1.23 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.25, 169.95, 169.85(3 C14), 169.3 (C11), 156.66 (COOH),
146.8 (C4’), 121.7 (C5’), 95.72 (C1), 79.27 (C12), 70.20 (C3), 69.53 (C2 et C4), 68.42 (C5), 66.11
(C7), 49.24 (C6), 39.4 (C9et C10), 29.3 (C18 et C19), 27.99 (C13), 20.25 (C15).
SM m/z : (M+Na)+= 357.2.
[α]D +54 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Terbutoxy amide éthyle carbamoylméthyle 3, 4, 6-tri-O-acétyl-α-D mannopyranoside (I, 4b).
SM (Basse Résolution-ESI) m/z : (M+Na)+= 529.5, (M+H)
+= 507.4.
[α]D +119 (c = 1,0 ; CH2Cl2).
Température de fusion Tf: 78 °C.
1H RMN : (300 MHZ, CDCl3), δ (ppm) = 5.1 (Ls, H2, J=Hz, 1H), 4.97 (t, H4, J=9.42Hz, 1H),
4.76 (d, H1, J=3.03Hz, 1H), 4 (massif, H3, H5, H6 et H7, 6H), 3.72 (dd, H2, J1=3Hz, J2=9.99Hz,
1H), 3.45(Ls, NH, 1H), 3.28 (Ls, H9, 2H), 3.16 (Ls, H10, 2H), 2.05 (s, H15, 6H), 1.9(2s, H15,
6H), 1.3 (s, H13, 9H).
13C RMN: (CDCl3), δ (ppm) = 170.67 (C11), 170.64, 170.53, 168.8 (3 C15), 156.8 (C8), 97.35
(C1), 79.33 (C12), 71.65 (C2), 68.94 (C4), 67.51 (C3 et C5), 66.55 (C6), 62.43 (C7), 40 (C9 et
C10), 28.22 (C13), 20.68 (C15).
149
Mode opératoire générale des essais de polymérisation RAFT
- En tube Schlenk
Des différents solutions constituées de réactifs (monomères, ATC, amorceurs) sont solubilisés
dans un mélange H2O/MeOH: 5/1 et introduits dans un tube Schlenk. Le mélange est ensuite
dégazé par cinq cycles successifs de congélation-vide-décongélation dans l’azote liquide. La
durée de vide est fixe, elle est égale à 30 minutes. Après avoir été mis sous atmosphère d’azote
pendants quelques minutes, à T le tube est introduit directement dans un bain d’huile
thermostaté = 70°C. Au cours de la polymérisation, des prélèvements sont effectués, à l’aide
d’un système moderne, placé sous vide, accroché au tube Schlenk. Les échantillons prélevés
sont immédiatements congelés dans l’azote liquide afin d’arrêter la décomposition de
l’amorceur puis lyhophilisés et analysés par 1HRMN pour déterminer le degré de
polymérisation.
- En tube RMN
Des différents solutions constituées de réactifs (monomères, ATC, amorceurs) sont solubilisés
dans un mélange D2O/MeOH: 5/1 et introduits dans un tube RMN à valve de Young. Le
mélange est ensuite dégazé par trois cycles successifs de congélation-vide-décongélation dans
l’azote liquide. La durée de vide est fixe, elle est égale à 3 minutes. Après avoir été mis sous
atmosphère d’azote pendants quelques minutes, une acquisition du mélange est réalisée au
spectromètre 1HRMN-500MHz , à température ambiante. Le tube est ensuite retiré et la sonde
RMN est thermostatée à la température souhaitée, T=70°C. Après stabilisation de la
température, le tube RMN est introduit dans la sonde. L’acquisition est démarrée après trois
minutes de l’introduction du tube (temps nécessaire à la stabilisation correcte des Shims), le
spectre au temps T0 est alors enregistré. Le suivi cinétique est réalisé par des acquisitions à
intervalles réguliers. Le temps de polymérisation est souvent réglé à 6 h et le tube est retiré
après consommation totale de glycomonomère.
NB: le méthanol sert à solubiliser l’agent de transfert (ATC) et l’amorceur ([ACPA] ou [V-
70]). La solution aqueuse formée du monomère doit être transvaser doucement (goute à goute)
sur la solution méthanol déjà préparée et mis sous agitation, afin d’éviter la précipitation de
l’amorceur.
Maîtrise de la quantité d’oxygène résiduel restant
Dans notre cas des monomères, les minimums traces d’oxygène restants dans notre solution de
polymérisation peuvent retarder la réaction de polymérisation pendant un temps assez
important. Donc afin d’assurer l’élimination complète de l’oxygène résiduel et pouvoir
150
comparer deux suivis cinétiques qui se déroulent avec deux degré de polymérisation différents,
5 cycles de congélation-vide-décongélation pendant un temps fixe de 30 minutes de vide ont
été effectués pour toutes les réactions de polymérisations. Pour plus d’information, à propos de
l’oxygène résiduel, voir l’annexe 1.
Les effets inhibiteurs de l’oxygène résiduel sont largement étudiés202
. Dans la chimie des
sucres, on peut citer les travaux de Davis et al.203
et Albertin et al.76
qui ont essayé d’étudier
l’influence de l’oxygène résiduel sur la cinétique de polymérisation en présence de dégazage
(plusieurs cycles gel-sous vide-dégel) et en son absence (aucun cycle).
Mode opératoire général des essais de copolymérisation
- Glycopolymère I: macroRAFT 1
Une solution constituée de réactifs (NIPAAm, macroRAFT, amorceurs: ACPA) sont
solubilisés dans un mélange D2O/DMSO: 1/1 et introduit dans un tube Schlenk ou RMN à
valve de Young. Le mélange est ensuite dégazé par plusieurs cycles successifs de congélation-
vide-décongélation. Après avoir été mis sous atmosphère d’azote pendants quelques minutes, le
tube est placé directement à T = 70°C. Après t= 2h, le tube est retiré.
La quantité importante de DMSO ajouté a plusieurs rôles:
1) il sert à solubiliser l’amorceur
2) comme un étalon interne pour mesurer la conversion
3) il évite la précipitation de copolymère à blocs formé lors de la copolymérisation.
Normalement, il est connu que le NIPAAm présente ses propriètés thermostimulables
au copolymère à blocs formés.
Lorsque le monomère du départ utilisé est le parasulfonte styrène, le solvant utilisé est un
mélange D2O/DMSO: 5/1. Toutes les autres conditions sont invariables.
- Glycopolymère II: macroRAFT 2
Le [V-70] est utilisé comme amorceur, la solution de polymérisation est une mélange
D2O/DMSO: 5/1 quel que soit le comonomère utilisé et la température de copolymérisation est
T= 30°C, pendant t= 20h.
Dans ce cas de glycopolymères, les fonctions thiocarbonylthio existant en bout de chaîne ont
été signalées comme assez sensibles. Pour montrer le caractère vivant, la réaction de
copolymérisation a été effectuée sur des macroagent RAFT de transfert fraîchement synthétisé.
Cependant, il est rapporté dans la littérature que ces fonctions sont sensibles à la température204
durant la réaction de polymérisation, à la lumière205
durant leur stockage, à certain pH206
et
151
dans certains solvants207
comme le dioxane et le tetrahydrofurane.
Polyacrylamide éthyl carbamoylméthyle α-D glycopyranoside
OHO
HO
O
OH
NH
HN
O
O
SSHO
SOn
OH
1H RMN : (D2O) δ (ppm) = 5.7 (dd, H13, J1=2.25, J2=9.24 ,1H), 4.94 (d, H1, J=3.75Hz, 1H),
4.1 (dd, H7, système AB, δA=4.13, δB=3.96, J1=J2=5.63Hz, 2H), 3.7 (m, H2,H3,H4 et H6, 5H),
3.4 (m, H5, H9 et H10, 5H), 2 (massif, H12 et H13, 3H).
13C RMN: (D2O): δ(ppm) = 172.4 (C11), 169.25 (C8), 99 (C1), 73.17 (C3), 72.6 (C4), 71.5 (C5),
69.74 (C2), 66.56 (C7), 60.76 (C6), 38.86 (C10), 38.78 (C9), 41.26 (C12), 38.78 (C13).
Polyacrylamide éthyl carbamoylméthyle 2-azido-2-déhydroxy-α-D mannopyranoside
OHO
HO
O
HO
NH
HN
O
O
N3
SSHO
SO n
1H RMN : (300 MHZ, D2O), δ (ppm)=6.21 (m, H12 et H13, 2H), 5.77 (dd, H13, J1=2.07Hz, J2=
9.21Hz, 1H), 4.97 (s, H1, J1=3.78Hz, 1H), 4.13 (massif, H4,H5 et H7, 4H), 3.65 (massif, H6, H5
et H4, 4H), 3.42 (Ls, H9 et H10, 5H), 2 (m, H12 et H13, 3H).
13C RMN: (D2O), δ (ppm) =172.10 (C11), 169.26 (C8), 98.38 (C1), 73.57 (C4 ), 70.64 (C3),
66.88 (C5 ), 66.12 (C7 ), 63.77 (C2 ), 60.92 (C6 ), 38.82 ( C9 et C10), 41.28 (C12), 38.80 (C13).
152
153
Chapitre 6 : Annexes
Cette partie rassemble des suppléments aux considérations décrites dans la partie résultats et
dans la partie expérimentale, concenant les questions de l’inhibition dûe à la présence
d’oxygène résiduel, cele de l’évolution chimique du monomère II, des essais de
polymérisation du monomère III, et des analyses par GPC. On décrit notamment quelques
expériences qui ont été réalisées avant que l’on ait résolu les questions de stabilité des
monomères fonctionnels. Ces annexes contiennent soit les éléments expérimentaux qui nous
ont permis d’alimenter notre discussion, soit quelques hypothèses qui sont destinées aux
lecteurs qui prendront la suite de ce travail, non comme une série d’éléments parfaitement
établis, mais comme des pistes qu’il sera intéressant d’explorer lorsde la poursuite du projet.
A.1. Annexe 1 : Résolution des problèmes des oxygènes résiduels restant après
quelques cycles gel-sous vide-dégel
A.1.1. Suivis cinétiques effectués en fonction de la durée de cycles gel- sous vide-
dégel
Afin de vérifier l’origine de l’inhibition, qui intervient parfois significativement dans notre cas,
nous avons étudié l’influence de la concentration en oxygène résiduel, restant dans la solution
de polymérisation après plusieurs cycles gel-sous vide-dégel. En effet, des études cinétiques
ont été effectuées en fonction de la durée de cycles (gel-sous vide-dégel) en tube RMN et en
tube Schlenk. Durant toutes ces études, les concentrations initiales en monomère, en agent de
transfert et en amorceurs sont constantes.
Il est bien de noter ici que l’idée de contrôler l’effet de l’oxygène restant vient de la difficulté
observée durant les premiers suivis cinétiques pour décider du temps avant un premier
prélèvement, et que, inversement à Davis et al, aucun conversion n’a été signalée en absence de
dégazage.
A.1.1.1. Démarche à suivre
Les étapes à suivre, lors d’un suivi cinétique en tube Schlenk et/ou RMN (la quantité du
monomère engagée : m=0.3 et 1g, respectivement pour un tube Schlenk et RMN) :
1) Préparation d’une solution de polymérisation mère (monomère + agent de transfert +
amorceur + solvant de polymérisation).
154
2) Fractionnement dans plusieurs tube Schlenk ou/et RMN.
3) Suivi cinétique en fonction de la durée du temps de cycles (gel-sous vide-dégel). Tous
les autres paramètres sont constants.
A.1.1.2. En tube Schlenk
Deux études cinétiques ont été effectuées, selon deux conditions :
1) Fractionnement d’une même solution mère, dans cinq tubes Schlenk (voir figure).
Donc, en fonction du temps, il y aura 5 conversions, selon 5 durées de cycles de
dégazage (gel-sous vide-dégel) qui sont respectivement 50, 40, 20, 30 et 25.
Numéro d’essais Schlenk1 Schlenk2 Schlenk3 Schlenk4 Schlenk5
Durée de dégazage en
minutes
55 40 20 30 25
Temps en minutes 130 180 210 240 300
Taux de conversion 98% 97% 87% 96% 95%
Tableaux 1. Premier suivi cinétique effectués en fonction de la durée de l’oxygène résiduels
restant, [M]0= 0.5M, [RAFT]0= 1.25mM, [ACPA]0= 0.5mM.
-Ln(1-conv) en f(t), DPn=400
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
0 50 100 150 200 250 300 350Temps en min.
-Ln
(1-c
on
v)
Dégazage
variables"
Figure 1. Évolution de ln (1-conversion) en fonction du temps à DPn=200.
A part la durée du dégazage, tous les paramètres sont constants. Normalement, si l’oxygène
restant dans la solution n’a pas d’effet sur la réaction de polymérisation, on se trouve avec une
évolution linéaire en fonction du temps. En effet ce n’est pas du tous le cas.
155
A.1.1.2. En tubes RMN
Deux tubes RMN ont été préparés à partir d’une même solution mère, étant donné que le temps
d’inhibition ou de ratardation est de 40 minutes pour un DPn=200 à un temps de dégazage de 4
minutes (4cycles de 4 minutes chacun), nous nous proposons d’effectuer deux suivis cinétique
à DPn=100, avec deux durées de dégazages différentes (T1=4 minutes et T2=1 minute, voir
figure).
-Ln(1-conv) en f(t), DPn=100
y = 0,0024x - 0,6268
y = 0,011x - 0,6238
0
0,5
1
1,5
2
2,5
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
T en minutes
-Ln
(1-c
on
v)
4 minutes
de vide (4
cycles)
1 minutes
de vide (1
cycle)
Figure 3. Évolution de la variation de ln (1-conversion) en fonction du temps à DPn=100. A
part la durée du dégazage, tous les paramètres sont constants.
Selon la figure 3, la réaction de polymérisation commence après un temps d’inhibition égal à
50 minutes pour une durée de dégazage de 4 minutes, par contre elle ne commence qu’après t=
270 minutes pour la même fraction de polymère, mais pour une durée de dégazage de 1
minutes.
A.1.1.4. Conclusion
La quantité d’oxygène restante après plusieurs cycles de dégazages (gel-sous vide-dégel) a un
effet inhibiteur sur le démarrage de la réaction de polymérisations. Plus la concentration
restante en oxygène dans la solution de polymérisation est importante, plus le temps de
retardation de la réaction de polymérisation est importante, plus la constante Kp de la vitesse de
polymérisation est faibles. Donc, pour pouvoir comparer deux cinétiques, il faut absolument,
dans notre cas (type du monomère), avoir un temps de dégazage fixe, et que lorsqu’on parle
156
d’un taux de conversion, il faut préciser la durée de dégazage.
A.2. Annexe 2 : Problèmes de stabilité signalés, lors du stockage du glycomonomère II
en solution de méthanol à T=-20°C
On a vu dans le chapitre II et III que les glycomonomères difonctionnels ne sont pas
parfaitement stables à l’état solide et qu’il faut absolument les stocker en solution à basse
température à l’abri de la lumière. En effet, on peut facilement remarquer dès une semaine de
stockage à l’état solide la transformation complète des glycomonomères, à savoir : les
glycomonomères ne sont plus solubles dans le méthanol et les spectres 1HRMN obtenus sont
déformés. Bien qu’on ait passé un temps énorme à analyser les produits secondaires formés et à
comprendre pourquoi sont–t-ils pas stables et quels est le rôle de la fonction azoture dans ce
sujet, nous n’avons que des hypothèses sur ces transformations non souhaitées lors du stockage
du glycomonomère II à T=-20°C. La logique prévoit que si le glycomonomère II est stable en
solution à température ambiante pendant 2 jours, alors il doit être aussi bien stable, en solution
à T= -20°C pendant plusieurs jours. En effet, en fonction du temps de stockage, la
caractérisation des glycopolymères obtenus lors de la polymérisation diffère (particulièrement
les spectres 1HRMN présentent de nombreus petits pics secondaires et les indices de
polymolécularité sont de plus en plus larges), selon les deux conditions de polymérisations
effectuées sur le glycomonomère II, à savoir : (conditions 1) [glycomonomère II]= 0.5M,
[ACPA]= 1mM, [RAFT]= 0.5mM, T=70, (conditions 2) [glycomonomère II]= 0.5M, [V-70]=
1mM, [RAFT]= 0.5mM, T= 30°C.
A.2.1. Caractérisation des glycopolymères
Les chromatogrammes du glycomonomère du départ, stockés en solution avant polymérisation,
du glycopolymère obtenue après précipitation dans l’éthanol et du produit restant soluble dans
le solvant de précipitation, sont présentés ci dessous.
157
-0.02
0.00
0.02
0.04
0.06
0.08
0.10
8.0 12.0 16.0 20.0 24.0 28.0
AU
X, 9
0° D
ete
cto
r
Vo lume (mL)
11
Peak ID - OAII105M
90°
A UX 1
Figure 4. Chromatogramme obtenue du glycomonomère (II) stocké en solution pendant 2 jours
de synthèse par CES/DDL/IR en tampon AcOEt/AcOH, pH=4.5.
Figure 5. Chromatogrammes du polymère obtenu après précipitation, [glycomonomère II]=
0.5M, [ACPA]= 1mM, [RAFT]= 0.5mM, T=70 et du produit soluble dans l’éthanol, restant
après précipitation du même polymère (droite), obtenues par CES/DDL/IR en tampon
AcOH/AcNH4, pH=4.5.
Pour le glycomonomère avant polymérisation (figure 4), on remarque :
Ce glycomonomère de masse molaire M=356 g/mole est assez petit pour qu’il soit détecté par
CES, par contre on signal la présence de traces polymère de grandes masses (DDL) et en très
faibles quantités (trace RI nulle ou presque) entre 13 et 17mL, donc on peut en déduire que ce
monomère a subi, peu être, une agrégation en stockage. D’ailleurs, on voit cette trace presque
souvent, plus ou moins bien, dans tous les chromatogrammes effectués avec le glycomonomère
(II).
La figure 5 contient deux chromatogrammes, concernant le chromatogramme du filtrat, à part
l’agrégation supposé (v entre 16 et 22 mL), la trace montre la présence d’une population, qui se
trouve, juste à coté du solvant (V=24mL) de très faibles masses molaire, caractéristique d’une
réaction secondaire de décomposition. On estime la formation des dimères ou trimères qui
restent solubles dans le méthanol caractéristique d’une réaction de cycloaddition de Huisgen.
158
Également, on voit cette trace, dans tous les chromatogrammes effectués à T=70°C. Par contre
pour le chromatogramme du précipité, on signale une population majoritaire, volume de
rétention entre 13 et 17 mL, caractéristique d’une polymérisation radicalaire contrôlée avec des
masses molaires prédéterminées. Selon le temps de stockage du glycomonomère, ce pic
présente un indice de polymolécularité variable, allant de Ip= 1.35 en absence de stockage
jusqu’à Ip= 2, après 12 jours de stockage. Egalement, en fonction des jours de stockage, on
signale la présence d’un nouveau pic vers V=24 mL de faibles masses molaires qui précipite en
même temps que le polymère désiré.
En RMN, à part un pic qui se forme à δ= 5.2 ppm, on observe pourtant que tous les autres
signaux sont inchangés. Il est donc difficile de conclure sur ce qui se passe réellement, et une
difficulté supplémenatire est que les différentes méthodes de détection ne sont pas toutes
quantitatives, certaines donnat des pics importants qui ne correspondent qu’à des traces de
produit.
A.2.2. Polymérisation radicalaire contrôlée à T=70°C (glycomonomères stockés t≥5
jours en solution eau/méthanol à T= -20°C)
Bien que le glycomonomère II soit stable en solution à température ambiante, et que par
précaution, leur stockage est fait à T=-20°C, la caractérisation des glycopolymères obtenus en
fonction de la durée de stockage, par 1HRMN et CES, pH=4.5, a montré des comportements
inexplicables dans un premier temps. L’étude détaillée de la polymérisation radicalaire
contrôlée, en fonction de la température, T= 30°C (paragraphes prochains) a permis de mieux
comprendre ces comportements. Dans ce paragraphe, on signale juste l’évolution des
chromatogrammes en montrant les specres CES correspondant en fonction de la durée de
stockage en solution du glycomonomère.
Jours de stockages Ip Mn (CES) g/mole Mn (RMN) g/mole
9 jours 1.64 42000 48000
12 jours 1.99 30000 34000
159
IR en f(V. d'élution)
0,00E+00
1,00E-05
2,00E-05
3,00E-05
4,00E-05
5,00E-05
6,00E-05
7,00E-05
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27
V. d'élution (mL)
IR
47% de conversion, 9
jours de stockage en
solution
67% de conversion, 12
jours de stockage en
solution
Figure 6. Évolution des chromatogrammes en fonction de la durée de stockage du glycomonomère à
T=-20°C, effectuée par CES/IR en tampon pH=4.5, [glycomonomère II]= 0.5M, [ACPA]= 1mM,
[RAFT]= 2.5mM, T=70.
On rappelle qu en absence de stockage (glycomonomère fraîchement synthétisé), on avait
obtenus des glycopolymères II avec des indices de polymolécularité, Ip= 1.35 (chapitre 3).
A.2.3. Polymérisation radicalaire contrôlée à T=30°C (glycomonomères stockés t≥5
jours en solution eau/méthanol à T=-20°C
Les mêmes remarques signalées sur l’évolution des chromatogrammes obtenus en fonction de
la durée de stockage en solution du glycomonomères, lors de la PRC à T=70°C, sont signalées
à T=30°C. Selon les chromatogrammes obtenus, en fonction de la durée de stockage (figure 7-
10) :
1°) on voit nettement l’élargissement des pics (Ip=1.14, 1.23 et 1.33).
2°) le pic entre V=14 et 16 ml est de plus en plus importants, ce pic a été considéré,
depuis son présence, comme étant des agrégats qui se forment spontanément durant le stockage
du monomère en solution, on n’avait pas d’autres définition ou explication.
3°) le trace à coté de pic de solvant V=24 mL est également de plus en plus important. Il
a été considéré comme des produits secondaires de cycloadditions de Huisgen lors du
chauffage à T= 70°C, mais les conditions de polymérisation ont changées et la réaction a passé
à T= 30°C. Normalement, selon les études cinétiques effectués sur le glycomonomère II à T=
30°C, aucun réaction secondaire de cycloaddition selon Huisgen n’a été signalée.
160
Figure 7. Chromatogramme du glycopolymère II à 70% de conversion, obtenu par CES/DDL/IR
en tampon pH= 4.5, conditions : glyccomonomère de départ fraîchement synthétisé, [M]0= 0.5M,
[RAFT]0= 2.5mM, [V-70]0= 2mM, T= 30°C.
Figure 8. Chromatogramme du glycopolymère II à 42% de conversion, obtenu par CES/DDL/IR
en tampon pH= 4.5, conditions : glyccomonomère de départ conservé pendant 6 jours en solution à T= -
20°C, [M]0= 0.5M, [RAFT]0= 2.5mM, [V-70]0= 2mM, T= 30°C.
161
Figure 9. Chromatogramme du glycopolymère II à 42% de conversion, obtenu par
CES/DDL/IR en tampon pH= 4.5, conditions : glyccomonomère de départ conservé pendant 11 jours en
solution à T= -20°C, [M]0= 0.5M, [RAFT]0= 2.5mM, [V-70]0= 2mM, T= 30°C.
Pour mieux visualiser l’élargissement de pic, en fonction de la durée de stockage du
glycomonomère, on montre dans la figure 10 une superposition des chromatogrammes des
figures 7, 8 et 9.
IR en f(V. d'élution)
0,00E+00
5,00E-06
1,00E-05
1,50E-05
2,00E-05
2,50E-05
3,00E-05
3,50E-05
14 16 18 20 22 24 26
V. d'élution
IR
7 jours de stockage en
solution, Ip=1,23
11 jours de stockage en
solution, Ip=1,33
directement après
synthèse, Ip=1,14
Figure 10. Évolutions des chromatogrammes en fonction de la durée de stockage (directement
après synthèse, 7 et 11 jours de stockage) en solution à T=-20°C du glycomonomère (II).
A.2.5. Conclusion
Une réaction de polymérisation photochimique, amorcée par les hydroxyles de nos sucres,
notamment l’hydroxyle primaire placé en position 6, peut avoir lieu lors du stockage du
glycomonomère déprotégées en solution méthanol à basse température (T=-20°C). Suite à ces
réactions des glycopolymères de grandes masses molaires et des oligomères sont obtenus après
162
précipitation dans l’éthanol. Donc, afin de supprimer ces réactions secondaires de
polymérisation, il suffit de garder la solution de polymérisation à l’abri de la lumière. Cette
réaction secondaire de transformation n’a jamais été rapportée dans la littérature.
NB : le glycomonomère III n’a montré aucune évolution des spectres en solution méthanol à
T=-20°C.
Annexe 3 : Les études cinétiques effectuées sur le glycomonomère III
A.3.1. à T=70°C
Étant donné de l’instabilité de ce genre de monomères durant le chauffage, des suivis
cinétiques par 1HRMN ont été effectués, en absence d’amorceur et d’agent de transfert à
T=70°C, afin de savoir préciser le taux d’instabilité et confirmer les résultats obtenues, lors de
la polymérisation. La séparation par chromatographie de ces produits secondaire formés, durant
le chauffage a permis d’isoler juste un produit avec 10% de rendement, sa caractérisation par
1HRMN,
13CRMN, COSY, HSQC et SM montrent la présence de plusieurs produits qui
migrent au même endroit (mélange de diastérioisomères ?). Les autres produits secondaires
sont difficilements séparables.
Figure 11. Etude de la stabilité du glycomonomère (II). Suivi cinétique par 1H RMN à T=70°C, en
absence d’amorceur et d’agent de transfert, [M]0=0.5M.
163
A.3.2. A T=30°C
Figure 12. Etude de la stabilité du glycomonomère (II). Suivi cinétique par
1H RMN à T=30°C, en
absence d’amorceur et d’agent de transfert, [M]0=0.5M.
A.3.3. en solution à T=-20°C
Inversement aux réactions radicalaires secondaires signalées lors du stockage du
glycomonomère (II), en solution méthanol à T=-20°C, le glycomonomère (III) est bien stable
des suivis cinétique par 1HRMN n’ayant montré aucun modification des spectres pendant 20
jours de stockage à T=-20°C.
A.3.4. Conclusion
Deux produits secondaires ont été isolés, leurs caractérisations ont montré la présence des
plusieurs produits (chapitre 2).
Lorsque l’hydroxyle primaire en position 6 du sucre est masqué, on n’a pas signalé de réactions
photochimiques secondaires et par suite, on peut suggérer l’hypothèse que l’hydroxyle en
position 6 serait le responsable de l’amorçage de la réaction de polymérisation photochimique.
Néanmoins, en absence de produits isolés, caractérisés, et quantifiés, il n’est pas possible
d’aller plus avant sur cette hypothèse.
164
Annexe 4. GPC
La chromatographie d’exclusion stérique (SEC), aussi appelée GPC (Gel Permeation
Chromatography) est une méthode qui permet de séparer les macromolécules suivant leurs
tailles ou plus exactement leur volume hydrodynamique en solution. Pour cela, les solutions de
polymères (souvent à 2mg/ml) sont injectées puis éluées sur des colonnes remplies de
matériaux poreux non adsorbant. A la sortie de la colonne, les fractions éluent par ordre
décroissante de taille seront détectées en fonction de leurs propriétés.
En chromatographie par perméation de gel ou filtration sur gel, les colonnes sont remplies de
particules calibrées et poreuses, chaque colonne est alors caractérisée par un domaine de
masses molaires défini par un mélange de différents gels de porosités différentes (10Å à 106Å),
son efficacité est alors définie par son nombre de plateaux théoriques : Np = 16Ve²/w² (w :
largeur du pic). Par contre le diamètre des pores dans une même colonne est calibré et a donc
un volume poreux Vp constant. Comme l'empilage des particules induit des interstices, chaque
colonne a donc un volume interstitiel V0 (également appelé volume mort ou inter granulaire).
Par suite le volume d’élution d’un soluté est égal : Vélution=V0 + Vaccessible = V0 + KVP.
Avec K = degré de pénétration dans le volume poreux
K = 0, pénétration nulle, volume d’exclusion totale
K = 1, pénétration totale, volume de perméation
K > 1, phénomène parasite d’adsorption
Figure13. Exclusion stérique d’une macromolécule.
Pour déterminer la masse moyenne d'un échantillon de polymère organique (artificiel) ou
biologique (naturel), il est souvent nécessaire d'étalonner le système chromatographique
165
(volumes morts + colonnes). Pour cela, il faut injecter des solutions de polymères de masses
Mn et Mw connues. On trace alors un courbe log (Mw) = f (Vr). Vr est le volume de rétention
de l'étalon de polymère standard de masse moyenne en poids Mp. La masse moyenne d'un
polymère est caractérisée principalement par deux valeurs: Mn et Mw.
Masse moléculaire en nombre : Mn : C'est une masse moyenne, caractéristique de la
distribution de l'échantillon analysé. Elle donne une évaluation de la flexibilité et de l'adhésion
du polymère. Ces propriétés sont liées à la proportion de constituants de faible masse molaire.
Elle est exprimée en u (unité de masse atomique).
Avec ni et ci représentent respectivement le nombre et la concentration pondérale de chaque
molécule de masse Mi. La somme est effectuée de i = 1 (monomère) à i = infini, i est le degré
de polymérisation
Masse moléculaire en poids : Mp ou Mw : C'est une masse moyenne, caractéristique de
l'échantillon analysé. Elle donne une évaluation assez précise de la quantité de constituants de
masse molaire élevée qui ont une incidence sur la résistance mécanique du polymère. Elle est
exprimée en u (unité de masse atomique).
Indice de polymolécularité (ou distrubition) : I : C'est le rapport de Mp sur Mn.
La polydispersité représente l'inhomogénéité de l'échantillon. Plus
l'intervalle de masse est étroit, plus sa valeur sera faible.
166
167
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RESUME
Exploitant l’accès rapide au synthon carboxyméthylglucopyranoside 2-O-lactone à partir de
l’isomalltulose, la synthèse en quelques étapes de nouveaux glycomonomères acrylamides
mono et difonctionnalisés a été proposé. L’étude détaillée de la polymérisation radicalaire de
type RAFT d’un de ces monomères a été réalisée et des copolymères à blocs avec du
polyNIPAAm et du PSS ont été obtenus. La condition de polymérisation de monomères
bifonctionnels a été étudiée. La polymérisation d’un de deux monomères difonctionnels a été
effectuée et la post modification du glycopolymère fonctionnalisés par des azotures a été
effectuée, soit par post modification, selon une réaction de cycloaddition catalysée de
Huisgen, soit par copolymérisation, en présence de NIPAAm.
TITLE
Synthesis and RAFT polymerisation in homogenous aqueous medium of new
glycomonomers.
ABSRACT
we report in the present work the syntheses of three new glycomonomers from isomaltulose via
the carboxymethyl glycoside lactone intermediates. a preminary study of their polymerisation
following a reversible addition-fragmentation transfer process is also reported.
an azido function could be incporporated in the monomer either at position 2 or position 6 of
the sugar, and the influence of this susbtitution on the polymerisation was briefly explored.the
copolymerization or post modification of the functional glycopolymers has been described.