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1
République Démocratique du Congo
Université de Kinshasa
Faculté de Médecine
Unité de Chirurgie Plastique et Chirurgie de la Main
ABSTRACT BOOK
LIVRE DES RESUMES
Kinshasa - Kempinsky Hôtel Fleuve Congo - du 14 au 16 Août 2017
1er Congrès Panafricain de Chirurgie de la Main
4ème Congrès International de Chirurgie Plastique
Reconstructive Esthétique de la RDC
Thème
La Pratique de la Chirurgie de la Main et
de la Chirurgie Plastique en Afrique
(Avancées et Défis)
2
AVANT PROPOS
Ce 1er Congrès Panafricain de Chirurgie de la Main de la Société Africaine de Chirurgie de la
Main (SAC-Main) et ce 4ème Congrès International de Chirurgie Plastique Reconstructive
Esthétique de la Société de Chirurgie Plastique Reconstructive Esthétique de la RDC (SCPRE-
RDC) qui se tiennent du 14 au 16 Août 2017 à Kempensky Hôtel Fleuve de Kinshasa en RDC
sont une grande opportunité que les médecins africains, chirurgiens praticiens, offrent pour
contribuer à la visibilité et au prestige scientifique de notre Afrique à l’échelle africaine et
internationale, dans un contexte où tout venant de l’Afrique est perçu, parfois ou souvent,
comme négatif. Les participants (professeurs d’université, spécialistes, médecins,
professionnels de santé) venus nombreux témoignent l’importance de ces assises.
Nous avons plusieurs défis à surmonter : défis dans la visibilité de la pratique de la chirurgie de
la main et de chirurgie plastique en Afrique, défis dans la résolution de nos problèmes
spécifiques et pathologies chirurgicales, défis dans la bonne et solide formation de nos
chirurgiens, défis dans la lutte contre la pauvreté pérennisant notre environnement médico-
chirurgical souvent précaire.
Mais, plusieurs avancées sont signalées en Afrique, telles qu’en témoignent ces présentations
riches et diversifiées, ici synthétisées dans ce livre des résumés.
Nous remercions tous ceux qui nous soutiennent dans nos différents pays d’Afrique. Notre
gratitude s’adresse plus particulièrement à nos collègues de la France et de la Société Française
de Chirurgie de la Main pour leur parrainage.
Que vivent et rayonnent la Société Africaine de Chirurgie de la Main ainsi que nos différentes
sociétés nationales de chirurgie de la main et de chirurgie plastique !
Le Président du Comité Organisateur
Professeur Anatole KIBADI KAPAY, MD, PhD
Président de la Société de Chirurgie Plastique Reconstructive Esthétique de la RDC
Président de la Société de Chirurgie de la Main de la RDC
3
TABLE DES MATIERES
Avant-propos…………………………………………………………………………………2
Table des matières……………………………………………………………………………3
Chapitre 1 : Projets et partenariat…………………………………………………………….4
Chapitre 2. Chirurgie esthétique et genre…………………………………………………….7
Chapitre 3. Anesthésie en chirurgie de la main………………………………………….… ..12
Chapitre 4. Chirurgie reconstructive des membres……………………………………….… 14
Chapitre 5. Urgences en chirurgie de la main………………………………………………..19
Chapitre 6. Chirurgie des pertes de substance…………………………………………….…26
Chapitre 7. Chirurgie des parties molles………………………………………………….…..31
Chapitre 8. Chirurgie des fractures………………………………………………………… ..38
Chapitre 9. Chirurgie nerveuse……………………………………………………………… 43
Chapitre 10. Autres pathologies chirurgicales…………………………………………….….52
4
Chapitre 1 : Projets et partenariat
- WHASA-PORTFOLIO : vision, mission and perspectives in SADC region
Balenda G*.
* WHASA, Republic of South Africa
Since 2005, WHASA functions as a non-profit company registered in terms of Companies Act,
as well as a public sector organization registered in terms of the Labour Relations Act. It vision
is to be a primary, national, scientific and practical resource, available to all South African
Health Care Professionals who share the mission of advancing and serving the field of wound
healing and the care of people with wounds. Financially supported by memberships that are
Practitioners legally registered with HPCSA, SANC and Corporates (trades) registered with
SAMED. Constitutionally administrated by E2 solution, for it visibility on Web whasa.org.za
and link to others societies Wuwhs, Euwha and complementary academic support of some
universities to training certification. It current perspective is to share it mission to Southern
Africa Region (SADC) therefore Africa as continent.
- Contribution de l'e-santé dans l'accès aux soins de santé en Afrique
R. BUZISA*.
* Wapimed, Belgique
L’e-santé recouvre les domaines de la santé qui font intervenir les technologies de l'information
et de la communication (TIC). Les acteurs concernés sont particulièrement nombreux, et
peuvent utiliser des applications décrites comme pouvant les aider à maintenir une bonne santé.
Ces applications couvrant différents aspects de la santé tels que la prévention, la maladie ou
encore la prise en charge, contribuent significativement à l’accès aux soins de santé.
En Afrique, bien que la pénétration soit inégale entre les pays, l’e-santé est de plus en plus
présente. Malgré, des enjeux de santé et de développement majeurs sur le continent, elle apporte
une qualité, une accessibilité et une amélioration du système des soins de santé.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les innovations numériques contribuent aux
objectifs de la couverture sanitaire universelle en faisant tomber certaines barrières comme le
coût, l’accès ou le manque de qualité des soins, tout en étendant la gamme des services
5
proposés. En particulier dans les régions où règne une pénurie de personnel et d’infrastructures.
Ces domaines sont encouragés.
- Quel partenariat et Quelle coopération avec l’Afrique en Chirurgie de la Main !
J.L. Roux*, **
* Secrétaire Général de la Société Française de Chirurgie de la Main, SFCM-France
** Institut Montpelliérain de la Main, [email protected]
La chirurgie de la main est devenue dans la deuxième moitié du XXème siècle une véritable
spécialité chirurgicale. En France, ce sont des chirurgiens orthopédistes et des chirurgiens
plasticiens qui ont développé cette spécialité. Le Groupe d’Etude de la Main (GEM) fondée en
1963, devenu en 1974 la Société Française de Chirurgie de la Main (SFCM) a beaucoup
contribué au développement de cette chirurgie. C’est ce demi-siècle d’expérience que nous
voudrions partager avec l’Afrique pour poursuivre ensemble le développement de cette
spécialité.
En 2018 j’aurai l’honneur de présider la SFCM et à ce titre je souhaiterais ouvrir plus largement
notre société aux chirurgiens étrangers. Notre congrès annuel à Paris réunit chaque année près
de 1000 chirurgiens essentiellement francophones. La langue française est une langue africaine,
nous voudrions profiter de ce bien commun pour renforcer nos liens et travailler ensemble à la
naissance de nouvelles vocations, à la création de nouvelles écoles, à la promotion de la
chirurgie de la main.
Si les échanges entre chirurgiens de nos pays respectifs sont parfois anciens. Les possibilités de
voyager restent souvent difficiles. Trouver un service d’accueil, obtenir un visa ne sont pas
toujours choses faciles. En France la suppression du service national, a fait disparaitre la
possibilité offerte aux jeunes chirurgiens de partir pour 18 mois à l’étranger, c’est ce que l’on
appelait la coopération. Notre volonté est donc de faciliter ces échanges et les étendre au plus
grand nombre.
Aujourd’hui, les échanges ne se limitent pas aux voyages. La formation, la recherche,
l’organisation de la chirurgie de la main se font de plus en plus au travers des nouvelles
technologies de communications. Organisés, nous profiterons pleinement de ces avancées.
6
La volonté de la SFCM de se tourner vers le continent africain n’est pas nouvelle. En 2002
Dominique Leviet a organisé les journées du président à Tunis, avec la toute jeune Société
Tunisienne de Chirurgie de la Main (STCM). En 2009 Francis Chaise a fait de même à Sousse.
Depuis la SFCM a participé à plusieurs journées franco-maghrébines qui se sont tenues à
Marrakech en 2012, et Hammamet en 2015. En 2016 une délégation a participé activement aux
journées organisées à Douala, nous venons cette année avec plaisir à Kinshasa.
Notre volonté est de créer les bases d’une coopération et de partenariats qui ne soient pas
uniquement le fait de quelques-uns mais d’une organisation commune offerte à tous. La création
d’une Société Africaine de Chirurgie de la Main, donne tout son sens à ce projet. Je crois
vraiment que c’est en s’organisant ainsi que nous développerons notre spécialité.
Que ce 1er Congrès Panafricain de Chirurgie de la Main soit le départ d’une longue et fructueuse
coopération, vive la Société Africaine de Chirurgie de la Main.
7
Chapitre 2. Chirurgie esthétique et genre
- Les étudiantes belles de visage: enquête auprès des étudiants et analyse mathématique
Kibadi K*.
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
La beauté est un signe ou l’image d’une « créature bien faite », un « idéal corporel » à atteindre.
Elle est glorifiée dans l’art, la littérature, la religion, la mode et beaucoup encore dans la
musique congolaise. Le but de ce travail est de vérifier si la déclaration d’une étudiante « belle »
ou « non belle » de visage par un étudiant se confirmerait par une analyse mathématique de
visage.
Une population de 54 étudiantes a été répartie en deux groupes : un premier groupe de 27
étudiantes déclarées « vrai chérie » ou« belle » et un deuxième groupe de « faux chérie » ou
« non belle », recrutés dans 9 facultés de l’Université de Kinshasa. Elles étaient âgées entre 18
à 25 ans, nullipares et nulligestes. Chacune d’elle a été déclarée « vraie chérie » ou « faux
chérie » par 3 étudiants (même faculté et âge). Une prise de photo de visage et un consentement
à l’étude ont été obtenus. Une analyse mathématique de visage a été faite à partir de mesures
de la longueur et la largeur du visage, de trois segments (racine des cheveux jusqu’aux deux
yeux, distance entre les deux yeux et le nez, distance entre le nez et le menton), de différents
angles importants (angle naso-facial, angle naso-labial, angle mento-cervical).
Il découle de cette étude préliminaire qu’il existerait une concordance entre les déclarations des
étudiants et l’analyse mathématique de visage. Mais cette étude comporte de nombreuses
limites : type d’échantillonnage non représentatif, biais de sélection et d’analyse, absence de
certaines incidences de visage, besoin du corps entier.
Tous les êtres humains sont, par nature, beaux. La perfection mathématique du visage n’est-elle
pas quelque chose d'artificiel ?
Mots-clés : Etudiantes - Belle de visage – Enquête – Analyse mathématique - Université de
Kinshasa
8
- La féminisation des effectifs chirurgicaux en France
F. Moutet*, D. Corcella*, A. Forli*, B. Chedal-Bornu*, M. Bouyer*
* Chirurgie de la Main et des Brûlés, CHU de Grenoble, SOS Main Grenoble, France
Du plus profond des âges, revêtus de pouvoirs plus ou moins magiques, de la sorcière à
«l’aimable matrone», les femmes sont toujours intervenues sur les corps, en particulier ceux
des femmes et des enfants, pour soigner, apaiser ou délivrer. S’agit-il d’un vrai faux sujet ? «On
ne peut pas considérer l’arrivée des femmes en médecine comme l’investissement d’un nouveau
secteur mais plutôt comme celui d’une prise de position hiérarchique». (N. Lapeyre).
Le discours général associe au chirurgien, au plan symbolique, des représentations considérées
comme typiquement masculines. technicité, caractère accaparant, goût pour l’action immédiate,
prise de décision rapide, aptitude au commandement, combativité, endurance physique, faible
empathie à l’égard du patient, jeux de séduction etc. La misogynie et le machisme conduisent
souvent des chefs de service masculins à énoncer clairement que le métier de chirurgien n’est
pas fait pour les femmes. A l’académie nationale de chirurgie en 2017 on ne retrouve que 29
femmes sur 471 membres. Mais la société fait plus vite son évolution que les sociétés
(savantes). Les élections législatives de juin 2017 en France ont envoyé 223 députées femmes
sur 577 (38,6%). Elles étaient 18,5% en 2007 et 26,9% en 2012.
En médecine l’évolution est encore plus marquée. Le taux des femmes étudiantes était de 10%
en 1962, de 36% en 2003 et de 66% en 2013.Les postes d’internes en chirurgie en 2008 ont été
choisis à 48% par des femmes. Sept ans plus tard cela veut dire que le corps chirurgical français,
toutes disciplines confondues, est féminisé à près de 40% aujourd’hui. Il existe bien sûr des
différences de choix de discipline et de pratique encore assez marquées mais la parité est là ou
presque.
Ceci impose une réflexion sociétale de fond sur la pratique de la chirurgie mais aussi sur le plan
économique et organisationnel notamment au niveau des hôpitaux. Les instances doivent
prendre en compte la «féminisation» au même titre que les autres déterminants de l’évolution
de la profession (vieillissement, augmentation des besoins) et adapter la démographie
chirurgicale. Par un retour des choses, les problèmes d’aujourd’hui pourraient bien se voir
inversés. «Les hommes sont chaque année moins nombreux: devenus minoritaires, seront-ils
9
les principaux responsables des problèmes qui surgiront dans trente ans» ? A-C Hardy-
Dubernet, (2005).
- Ptoses mammaires chez les jeunes étudiantes de l’Université de Kinshasa : enquête
préliminaire
Kibadi K*, Kabongo M*
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
La ptose mammaire est un affaissement du sein se traduisant par une position basse de la plaque
aréolo-mammelonnaire et un déroulement des segments inférieurs. Il existe la ptose glandulaire
(le mamelon est au-dessus du sillon sous-mammaire et la glande au-dessous) et la pseudoptose
(le mamelon est au-dessus du sillon sous-mammaire et il existe une glande hypoplasique au-
dessous du sillon). Dans cette enquête, pour classifier les ptoses, nous avons utilisé la
classification de Regnault se basant sur la position du mamelon par rapport au sillon sous-
mammaire et au plan tangent passant au point le plus déclive du sein chez la jeune étudiante
debout.
Nous avons décrit trois grades : Grade 1 ou ptose mineure (le mamelon est au niveau du sillon
sous-mammaire), Grade 2 ou ptose modérée (le mamelon est au-dessous du sillon sous-
mammaire et au-dessus du plan passant par le point le plus déclive du sein), Grade 3 ou ptose
majeure (le mamelon est au-dessous du sillon sous-mammaire et au-dessous du plan passant
par le point le plus déclive du sein).
Il découle de cette étude que 48,2 % des étudiantes enquêtées (la moitié des étudiantes) avaient
une ptose mammaire ; 24,1 % des étudiantes (un quart des étudiantes) une ptose sévère (Grade
3) et les « maigreurs » avaient une bonne taille de Bonnet C, un IMC et de seins normaux.
Toutes les étudiantes enquêtées avec surpoids (IMC compris entre 25 et 30) avaient aussi une
ptose mammaire.
Mots-clés : - Jeunes étudiantes - Ptoses mammaires - Université de Kinshasa
10
- Pose des Implants Mammaires pour Chirurgie d’Augmentation Mammaire en République
Démocratique du Congo : Difficultés rencontrées
Kibadi K*
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
Un implant ou prothèse mammaire peut être utilisé pour augmenter le volume mammaire ou
pour reconstruire une poitrine. Il existe des prothèses mammaires en silicone (pré-rempli de
gel) ou saline (gonflables) ; et aussi en hydrogel de cellulose. L’auteur illustre par des cas
cliniques les difficultés qu’il rencontre dans la pose des implants mammaires pour la chirurgie
d’augmentation mammaire dans sa pratique en République Démocratique du Congo. Les
difficultés sont de quatre ordres : difficulté d’informations, d’approvisionnement en implants
mammaires, de pauvreté et celle liée aux barrières socioculturelles et philosophico-religieuses.
Mots-clés : - Chirurgie d’Augmentation Mammaire - Implants Mammaires – Difficultés
rencontrées
- Chirurgie Esthétique en Côte d‘Ivoire
H. Kossoko *
* Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie de la main et Brûlologie
au CHU de Treichville, 01 BP V 3 Abidjan 01, Côte d’Ivoire
- Les augmentations de fesses en chirurgie esthétique. Notre expérience et évolution des idées.
N. Mahjoub *, **
* Clinique les berges du lac, Tunis, Tunisie
** Société Tunisienne de Chirurgie de la Main, Tunis, Tunisie
La chirurgie esthétique la plus en vogue actuellement est sans aucun doute l’augmentation des
fesses. Ce type d'intervention est en plein d'essor et j'en pratique beaucoup depuis quelques
11
temps. Quand les stars de cinémas et de la télé exhibent fièrement leur courbures au medias
ceci ne fait qu'inciter les gens à avoir recours à cette chirurgie et c'est ainsi qu'on a vu augmenter
le nombre de consultant désireux de lifter leur fesse. Ces patients sont soit des jeunes femmes
désireuses d'améliorer l'apparence et la forme de leur fesses pour les rendre plus rondes et plus
galbes, soit des femmes plus âgées qui rêvent de retrouve un aspect lifté des fesses et moins
aplaties.
Différentes techniques s'offrent au chirurgien la lipo sculpture péri fessière, la pose d'implant
fessier ou et surtout l'intervention star actuellement la réinjection de graisse ou lipofilling.
Nous exposerons au cours de ce travail les indications, les techniques et les résultats possibles.
12
Chapitre 3. Anesthésie en chirurgie de la main
- Anesthésie locorégionale echoguidée en chirurgie de la main
Y. Pichot*
* Anesthésie-Réanimation, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, France
L'Anesthésie Locorégionale est une technique incontournable en Chirurgie de la Main.
Efficace, économique, sa mise en oeuvre est rapide et est particulièrement adaptée à la chirurgie
ambulatoire. Le service de la Chirurgie de la Main et des Brûlés du CHU Grenoble Alpes prend
en charge plus de 3000 patients par an, plus de 2000 blocs nerveux périphériques échoguidés
sont réalisés. Les autorités de santé et les sociétés savantes d'anesthésie (ASRA aux USA ,
SFAR en France) recommandent l'utilisation de l'échographie dans la réalisation des blocs
nerveux périphériques, améliorant ainsi la qualité globale du bloc nerveux et la réduction du
nombre des complications vasculaires. L'échographie est devenue en 2017 la technique de
référence, la neurostimulation étant une alternative ou une aide au repérage. La présentation
illustre la technique et ses possibilités
- Evaluation de la concordance interindividuelle des scores ASA PS versus ABCK : enquête
menée auprès des anesthésistes de la ville de Kinshasa
Bula-Bula IM*,** ; Mbengi B* ; Ntumba M**, Bwaka A** ; Mvwama N. *** ; Kimpanga
P****,***** ; Lokomba****** ; Lepira F******* ; Kilembe M*.
*Département d’Anesthésie-Réanimation, cliniques universitaires de Kinshasa
**Hôpital Général de Référence de N’djili
***WHO Inter Country-Support Team Office/West Africa, Ouagadougou
****Ecole de Santé Publique, Université de Kinshasa
*****Centre Mère et enfants de Barumbu
******Département de Gynéco-Obstétrique, Cliniques Universitaires de Kinshasa
*******Département de Médecine Interne, Cliniques Universitaires de Kinshasa
13
Introduction
L’ASA PS est un score qui évalue en pré-opératoire l'état physique du patient. Il est largement
utilisé de par le monde. Seulement, il est subjectif et présente des incohérences entre les
anesthésistes.
Du fait de ces discordances, certains établissements médicaux se sont établi leurs propres
méthodes d'évaluation. Mais, aucun de ces systèmes d'évaluation du risque préopératoire n’a
atteint le même niveau d’usage que l’ASA PS. La question que cette étude s’est posée était de
savoir si, en termes de consistance interindividuelle, l’ABCK, un nouveau score qui avait
présenté une excellence concordance avec l’ASA PS (1), ne pouvait-il pas être plus efficace
que l’ASA PS? Le tableau I. ci-dessous présente le score ABCK.
Méthodes
Une enquête sur les classes ASA PS et ABCK des dix cas hypothétiques tirés de l’étude
d’Aronson et les raisons qui en ont justifié le choix a été mené auprès des anesthésistes de
Kinshasa. L’échantillonnage était du type aléatoire stratifié. Les données ont été collectées par
la technique de questionnaire auto-administrées.
Résultats
Cette étude a montré que la concordance entre les deux scores allait d’un accord faible (kappa
de Cohen = 0,22 ; p = 0,001) à un accord modéré (Kappa de Cohen = 0,59 ; p = 0,001). De plus,
l’ABCK avait présenté une variabilité inter-individuelle intraclasse plus faible que l’ASA PS
(IC 95%, p < 0,005). Le tableau II ci-dessous résume les résultats obtenus.
Conclusion
Le score ABCK s’avère beaucoup plus objectif que l’ASA PS. En effet, il présente une
variabilité intraclasse plus faible que celle de l’ASA PS. Et, du fait de sa bonne concordance
avec l’ASA PS, il pourra bien lui servir d’alternative ou de complément.
- Allergies en Anesthésie : quoi de neuf en 2017 ?
L. Nkashama*
* Anesthésie-Réanimation, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, France
14
Chapitre 4. Chirurgie reconstructive des membres
- Reconstruction des traumatismes complexes du membre inférieur
F. Moutet*, A. Forli*, B. Chedal-Bornu*, M. Bouyer*, D. Corcella*,
* Chirurgie de la Main et des Brûlés, CHU de Grenoble & SOS Main Grenoble, France
Par traumatismes complexes il faut entendre : « qui lèsent au moins 3 tissus nobles ». La
solution chirurgicale n’est ici que rarement évidente. Il faut à notre sens :
- Une gestion raisonnée. Elle appelle une analyse systématique et précise des lésions
cutanées, squelettiques et vasculo-nerveuses. Il faut envisager d’emblée le risque septique et
ses conséquences potentielles, immédiates, à moyen terme mais aussi à long terme.
- Une décision. Elle va de l’amputation de nécessité, de chirurgie réparatrice, à la
reconstruction, parfois lourde et complexe, aux suites semées d’embuches.
- Un objectif. C’est à l’appui fiable et indolore permettant la marche. Il ne faut donc ni
inégalité de longueur, ni troubles trophiques sévères, ni infection osseuse. Toutes raisons qui
poussent à ne pas réimplanter les amputations des membres inférieurs mais de choisir entre
amputation appareillable et reconstruction.
- Une stratégie. Elle comporte 6 temps successifs
1- Le parage : extensif et complet. Il faut garder à l’esprit qu’un trou propre vaut toujours
mieux qu’un couvercle sale (attention aux débris telluriques).
2- La stabilisation osseuse : elle recourt avantageusement au fixateur externe qui permet
surveillance, pansements et éventuelles corrections d’axe. La perte de substance pose en elle-
même des problèmes complexes que la technique de la membrane induite décrite par Masquelet
en 1986 permet parfois de résoudre.
3- La réparation vasculaire : suture ou pontage, ils doivent être couverts.
4- La réparation nerveuse : suture directe ou greffe en urgence.
5- La réparation musculo-tendineuse : techniquement la suture musculaire n’est pas
toujours aisée (points appuyés) à l’inverse de la suture tendineuse, ici en règle simple.
6- La couverture : Elle reste un défi récurrent en chirurgie réparatrice. De la greffe de
peau au lambeau micro-anastomosé en passant par les lambeaux locaux ou pédiculés les
techniques sont multiples. La plupart permettent une couverture satisfaisante et fiable au prix
de séquelles esthétiques ou fonctionnelles importantes. Les lambeaux perforants et/ou en
15
hélices tout à fait fiables et assez facile de réalisation, introduits dans les années 80, sont basés
sur la notion de « perforasome » ou de « cluster ».
Parmi toutes ces techniques, le chirurgien doit avoir une «boite à outils» bien remplie lui
permettant toujours de choisir la plus simple et la plus fiable.
- Chirurgie reconstructive en Côte d’Ivoire
H. Kossoko *
* Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie de la main et Brûlologie
au CHU de Treichville, 01 BP V 3 Abidjan 01, Côte d’Ivoire
- Chirurgie de couverture de sauvetage des fractures et des os ouverts, après osteotaxis ou
ostéosynthèse: expérience locale »
Kibadi K*
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
Les auteurs illustrent à travers des cas cliniques les différentes modalités qu’ils utilisent pour
couvrir les fractures ou les os à nu après ostéotaxis ou ostéosynthese au niveau de la jambe.
Au tiers proximal de la jambe, ils utilisent des lambeaux musculaires (les lambeaux de jumeau
interne), les lambeaux fascio-cutanés à pédicule proximal interne, externe, et antéro-externe de
jambe, les lambeaux hétéro-jambiers : surtout fascio-cutanés à pédicule proximal. Au tiers
moyen de la jambe, le lambeau musculaire greffé de soléaire à pédicule proximal, les lambeaux
fascio-cutanés à pédicule proximal (interne, antéro-externe), ou à pédicule distal (postérieur),
les lambeaux hétéro-jambiers fascio-cutanés.
Ils adaptent les techniques chirurgicales (cicatrisation dirigée, greffes cutanées, lambeaux) aux
conditions de précarité rencontrées.
Mots-clés : - fractures - os - couverture - jambe
16
- Chirurgie reconstructive et de sauvetage au Centre de Chirurgie de la Main et des Paralysies
de Douala
H. Tiemdjo*
*Centre de Chirurgie de la Main et de Paralysies de Douala, Cameroun
Nous rapportons notre expérience dans la chirurgie reconstructive et surtout de sauvetage des
membres depuis l’ouverture du centre en 2013 jusqu’à nos jours.
Au total 14 patients âgés en moyenne de 39,46 ans avec des extrêmes de 6 mois à 63 ans
majoritairement de sexe masculin (10 cas) ont été retenus, le membre inférieur était touché dans
9 cas. Il s’agissait 2 reconstructions complexes digitale (pouce et majeur) os, tendon et peau, de
lambeau de couverture dans 5 cas dont 3 pour exposition osseuse et matériel d’ostéosynthèse,
de syndrome des loges dans 4 cas (3 cas au membre inférieur) compliqué dans un cas d’une
fasciite nécrosante, de sauvetage du genou dans une gangrène de moignon d’amputation, de
gangrène diabétique dans 2 cas (pieds et cheville).
Les résultats à distance ont été favorables dans la majorité des cas avec des patients qui ont
retrouvés un chaussage correct et une marche autonome sans béquilles certes avec boiterie
malgré quelques orteils et quelques muscles perdus dans la bataille. Au membre supérieur, les
patients ont retrouvés une fonction correcte avec reprise du travail.
En conclusion, cette chirurgie que nous qualifierons de « kamikaze » dans la majorité des cas
est très exigeante et nécessitant beaucoup de temps et d’énergie mais est extrêmement
gratifiante quand le pari est remporté à la fin.
Mots clés : chirurgie reconstructive, sauvetage, lambeau, membres
- Chirurgie reconstructive secondaire dans les traumatismes de la main
F. Dap*
* Centre Hospitalier Universitaire de Nancy, France
La chirurgie reconstructive post-traumatique secondaire de la main peut intéresser tous les
tissus. Dans certains cas, c’est dès l’urgence qu’il faut imaginer, préparer, planifier cette
reconstruction, d’où l’importance de la prise en charge par des chirurgiens spécialisés des
traumatismes complexes de la main dès l’urgence. Il faut savoir par exemple garder un moignon
17
qui pourra être secondairement utilisé comme doigt-banque, ne pas réséquer nerfs et tendons
sur une amputation digitale lorsqu’un transfert d’orteil pourrait être envisagé.
La priorité de la reconstruction secondaire est d’améliorer la fonction de la main, plus rarement
l’esthétique. Les techniques sont multiples, des plus simples (plastie cutanée, amputation
digitale) aux plus compliqués (pollicisation, transfert microchirurgicaux d’orteil). Il faut tenir
compte des besoins du patient, de son âge, de son activité professionnelle, de sa main
dominante, de ses loisirs, mais aussi des moyens et compétences de l’équipe de chirurgie et de
rééducation.
En voici quelques exemples :
Reconstruction cutanée : les lambeaux cutanés locaux permettent d’ouvrir une commissure, de
relâcher une bride cicatricielle, de matelasser une pulpe ou un moignon atrophique. Un lambeau
à distance pédiculé ou libre permet de resurfacer tout ou partie de la main, parfois en vue d’un
geste de reconstruction digitale (pollicisation ou transfert d’orteil).
Reconstruction nerveuse : la chirurgie nerveuse secondaire (greffes) sera envisagée dans une
autre conférence. La pulpe du pouce peut être resensibilisée par un lambeau hétérodigital selon
Littler.
Reconstruction des tendons fléchisseurs : les pertes de substance des tendons fléchisseurs sont
traitées, si un bénéfice fonctionnel est espéré, par une greffe en un temps (doigt sensible, souple
avec canal digital respecté). Le plus souvent, une greffe en deux temps est nécessaire. Le
premier temps reconstruit le doigt : assouplissement, resensibilisation, resurfaçage,
reconstruction de poulies et mise en place d’une tige d’induction de la gaine. Le second temps
comporte le remplacement de la tige par un greffon tendineux.
La reconstruction des tendons extenseurs est beaucoup plus rare, car la fibrose cicatricielle
dorsale peut se dynamiser pour donner un tissu en partie fonctionnel.
Reconstruction osseuse : en urgence, la perte de substance osseuse est souvent comblée par du
ciment selon Masquelet, et greffée à trois mois avec un greffon iliaque. Les cals vicieux font
l’objet en cas de gêne fonctionnelle majeure d’une ostéotomie - ostéosynthèse. Les
pseudarthroses sont réséquées en zone saine puis greffées.
Reconstruction articulaire : en cas de destruction articulaire, l’arthrodèse est souvent la
meilleure solution, donnant une articulation stable et indolore. Lorsque la mobilité est
absolument souhaitée, il convient de discuter les implants en silicone (IPP, MP). Chez l’enfant
et le jeune homme, le transfert articulaire vascularisé d’orteil peut être choisi afin de garder un
potentiel de croissance malgré son caractère très sophistiqué.
18
Reconstruction du pouce : les techniques sont innombrables : allongement d’un moignon trop
court selon Matev, pollicisations selon le principe du doigt banque d’un moignon, d’un doigt
traumatisé ou non, transferts complets ou partiels microchirurgicaux d’orteils.
Le chirurgien de la main doit posséder le maximum de ces techniques pour planifier dès
l’urgence au moins en partie la reconstruction secondaire des mains complexes.
La place de la rééducation (kinésithérapie, ergothérapie, orthèses) est essentielle dans toutes les
étapes de cette chirurgie, de même que la motivation du patient qui doit totalement adhérer au
programme de reconstruction.
- Main bote radiale : évolution des idées
Moez Turki*, **
* Soukra medical C2-2, Tunisie
** Société Tunisienne de Chirurgie de la Main, Tunisie
La main bote radiale est une malformation congénitale de la main survenant tôt pendant la
grossesse et caractérisée par une agénésie longitudinale externe. Elle se traduit cliniquement
par une déformation en inclinaison radiale du poignet et de la main associée le plus souvent à
une agénésie du pouce.
La correction de cette déviation se base sur la reaxation du poignet sur le cubitus parfois le seul
os présent au niveau de l’avant-bras.
Cette centralisation ou mieux la radicalisation du carpe, geste jusque-là laborieux, a été
nettement facilité par l’utilisation de l’ILIZAROV.
Nous vous rapportons notre expérience en la matière.
19
Chapitre 5. Urgences en chirurgie de la main
- Prise en charge des urgences, de l'organisation en France avec la FESUM, Organisation des
SOS Main*
J.L. Roux*
* Institut Montpelliérain de la Main. E-mail : [email protected]
La Société Française de Chirurgie de la Main a été fondée en 1963, très rapidement ses membres
ont pris conscience de l’importance de la prise en charge des urgences de la main et de leur
organisation.
Dès 1966 Raymond Vilain crée le premier SOS main à Paris mais c’est en 1979 que les
nancéens Guy Foucher et Michel Merle ont l’idée d’une Confédération Européenne des
Services d’Urgences de la Main (CESUM). En 1989, sous la présidence d’Yves Allieu la
CESUM devint la Fédération Européenne des Services d’Urgences de la Main (FESUM).
Depuis le début, cette association a été le moteur de l’organisation de la prise en charge des
urgences de la main en France. Ce sont aujourd’hui 59 centres SOS main (36 privés et 23
publics) qui quadrillent le territoire national. Ces centres sont homologués par la FESUM selon
des critères précis, ils doivent répondre à des normes en terme humain et matériel. Les
chirurgiens doivent être correctement formés (en chirurgie de la main et en microchirurgie), en
nombre suffisant (au moins 3 chirurgiens pour un centre agréé) afin d’assurer les urgences
24h/24h et 7j/7. Les chirurgiens doivent être membre de la SFCM et l’un des membres doit être
membre titulaire.
Les locaux des SOS main doivent être adaptés en termes d’accueil et de traitement des urgences,
le bloc opératoire doit disposer d’un microscope opératoire et de matériel microchirurgical. Le
centre doit disposer de plusieurs zones : surveillance post-interventionnelle, hospitalisation
courte ou prolongée, chirurgie ambulatoire, rééducation spécialisée (kinésithérapeutes
spécialisés), réalisation d’appareillages spécialisés.
La FESUM organise le contrôle régulier des centres (tous les 3 ans), organise des rencontres
annuelles, contribue à l’enseignement, la recherche et la prévention. En 2010-2011 une
campagne de prévention des accidents de la main a été menée partout en France.
Enfin il existe un numéro vert qui donne directement accès aux centres agréés.
20
En 1998, Guy Raimbeau a fait un bilan de la prise en charge des urgences de la main en France.
Ce rapport a été publié dans un livre blanc. En 2018, nous avons pour ambition avec l’actuel
secrétaire de la FESUM, Adil Trabelsi, de faire un nouveau bilan, ce bilan devrait être présenté
lors du congrès de décembre 2018.
- Réimplantation transcarpienne de la main : à propos d’un cas rare
J Djondo Amisi*, R Ghabri*, N Omari*, Y Allali*, F Sangare*, M Nabih*, Y El Andaloussi*,
A R Haddoun*, D Bennouna*, M Fadili*
*Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, Aile IV, Chu Ibn Rochd, Casablanca,
Maroc
Introduction : La main est un organe noble, capable d’exécuter d’innombrables actions
indispensables à la vie quotidienne grâce à sa fonction essentielle : la préhension.
Les amputations totales de la main sont les formes les plus graves des plaies de la main,
nécessitant une prise en charge chirurgicale multidisciplinaire mesurée, d’indication réfléchie,
et une réinsertion socioprofessionnelle précoce.
Matériel et méthodes : Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 40 ans, droitier,
victime d’une agression par arme blanche (coup de sabre) occasionnant une amputation de la
main gauche pour laquelle il a été référé au CHU Ibn Rochd de Casablanca pour une prise en
charge spécialisée par l’équipe de garde.
Résultats : Toutes les structures osseuses, tendineuses et vasculaires étaient sectionnées. Après
la préparation rapide des malades par l’équipe de réanimation et d’anesthésie, l’équipe
chirurgicale a procédé aux différents temps de la réimplantation. Le premier temps a été le
repérage de toutes les structures lésées avec parage. Puis, un brochage radio carpien, la
réparation a consisté en la suture des deux artères (radiale et ulnaire). A la fin de l’intervention,
la main était chaude et les suites postopératoires étaient simples.
Conclusion : Ces actes de réimplantations ont permis de conserver les schémas corporels du
patient, et les résultats fonctionnel obtenu est supérieur à celui de la prothèse. Le malade a été
revu deux ans après, la main était toujours vivante et le patient bougeait ses doigts grâce aux
muscles extrinsèques.
21
- Prise en charge des urgences à l’Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa, Ex-
Hôpital Maman Yemo
G. Kabamba*
* Hôpital Général Provincial de Référence de Kinshasa, Kinshasa, République Démocratique
du Congo
- Organisation des urgences au Centre de Chirurgie de la Main et de Paralysies de Douala
H. Tiemdjo*
* Centre de Chirurgie de la Main et de Paralysies de Douala, Douala, Cameroun
Devant l’ignorance de l’existence de la chirurgie de la main par la majorité de la population
ainsi que du corps médical, il est rapidement apparu nécessaire de créer une structure
entièrement dédiée à elle, le Centre de Chirurgie de la Main et des Paralysies de Douala est
donc né en 2013 : premier et unique centre de chirurgie de la main – SOS Main du Cameroun.
L’équipe du SOS Main Douala est une équipe serrée autour du chirurgien de la main composé
de 5 infirmières, 3 infirmiers anesthésistes vacataires, 2 kinésithérapeutes et une secrétaire.
A SOS Main Douala, les urgences main sont prises en charge immédiatement dès que toutes
les conditions sont réunies et le mode ambulatoire est privilégié. La présence d’un rééducateur
de la main permet d’assurer le principe du « TTMP » (Tout en un Temps et Mobilisation
Précoce) cher au chirurgien du centre. Sur le plan anesthésique l’ALR est réalisé autant que
possible, le chirurgien maitrisant cette technique. Le nombre d’interventions chirurgicales en
urgence est passé de 15 en 2013 année d’ouverture du centre à 36 en 2016 avec plusieurs
revascularisations chaque année, les urgences non chirurgicales de la main ont triplées durant
cette période. Les difficultés et limites sont représentées par le manque de moyens financiers
qui des fois empêche la prise en charge ou la réalisation des 2e ou 3e temps opératoire, un
personnel anesthésique maitrisant les techniques d’ALR, la nécessité à court terme d’avoir un
second chirurgien.
En conclusion, l’organisation des urgences main mise en place au Centre de Chirurgie de la
Main et des Paralysies de Douala permet de prendre en charge efficacement toutes les urgences
de la main et du membre supérieur. Le manque de moyens financiers des patients est une
difficulté avec laquelle l’équipe est régulièrement confrontée et doit composer. L’arrivée d’un
22
second chirurgien de la main est une nécessité à moyen terme au risque de compromettre la
pérennité du pole SOS Main du Centre de Chirurgie de la Main et des Paralysies de Douala.
Mots clés : urgences main, SOS Main, Douala, Cameroun
- Traumatismes de la main chez l’enfant : accident par moulin à foufou
Ondima I.P.L* , Koutaba E* ,Massamba Miabaou D*, Mboutol –Mandavo C* ,Mieret C*,
Bachir A* , Ossete G*.
*Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville, République du Congo
L’enfant, est volontiers exposé aux accidents domestiques, ludiques, sportifs et de la voie
publique. Les accidents par moulin à Foufou bien que rares sont pourvoyeurs de traumatismes
complexes et graves de la main associant des lésions cutanées, vasculaires, tendineuses et ostéo-
articulaires. Leur prise en charge doit se faire de l’urgence à l’appareillage.
Les auteurs rapportent une série de 10 cas victimes d’un traumatisme grave de la main par
accident de moulin à Foufou. Ces patients dont 9 garçons pour 1 fille étaient tous âgé de 10-
16 ans. La prise en charge en urgence a consisté en une réparation autant que possible des
différentes lésions sauf dans les cas ayant nécessité une amputation ou régularisation du
moignon. L’appareillage a été pris en charge par une association caritative. Les résultats
fonctionnels et esthétiques à long terme ont été acceptables.
Mots clés : Traumatismes, main, enfant, accident, moulin, foufou
- Evaluation du traitement des mutilations de la main en situation sanitaire précaire au CHU de
Treichville
Kossoko H*, Djè Bi Djè Assi V*, Allah C K*, Yéo S*, Dietlin G.C*.
*Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie de la main et Brûlologie
au CHU de Treichville, 01 BP V 3 Abidjan 01, Côte d’Ivoire.
Les mutilations graves de la main sont très fréquentes en milieu africain. Les auteurs rapportent
les résultats de la prise en charge de mutilations graves de la main et en évaluent les résultats
en fonction des conditions d’exercice.
23
Patients et méthodes: Une étude rétrospective de 55 mutilations graves de la main a été réalisée
chez 52 patients entre juin 2002 et juin 2016. Ont été inclues Les lésions traumatiques par
accidents du travail, accident de la voie publique, et par blast.
Résultats : Quarante-cinq hommes (86,5%) et sept femmes (15,5%), dont 46 adultes (88,5%) et
six enfants (11,5%) ont été opérés. L’âge moyen était de 26,8 ans, avec les extrêmes de 12 ans
et 56 ans. Cinquante-cinq mains ont été traitées dont 33 mains droites (60%) et 22 mains
gauches (40%). Dix-huit patients (34,6%) ont été opérés en temps de guerre et 34 patients
(65,4%) en temps de paix. La lésion était unilatérale dans 49 cas (89,1%) et bilatérale chez trois
patients (10,9%). Les accidents du travail (26,9%), les lésions par blast (57,7%°) et les accidents
de la voie publique (15,4%) étaient incriminés. Le délai moyen de la prise en charge était de
cinq jours. Le traitement concernait les amputations partielle et totale de doigts, les écrasements
et broiements de mains. Les indications étaient fonction du niveau lésionnel, du niveau
d’amputation et de la main controlatérale. Les gestes réalisés étaient des régularisations, des
amputations, des embrochages, des réparations tendineuses. La greffe osseuse, la
revascularisation par des techniques microchirurgicales, et le fixateur externe de la main n’ont
pas été réalisés. Le lambeau inguinal de Mac Gregor a servi dans la couverture cutanée dans 13
cas (23,6%). Les complications étaient des lâchages de suture, le sepsis, et les nécroses
tissulaires. Les reprises chirurgicales secondaires étaient difficiles et retardées. La mortalité
opératoire a été nulle.
Discussion : La problématique de la prise en charge des mutilations de la main reste entière
dans nos pays en développement. Le traitement primaire est insuffisant et l’adaptation du
patient reste difficile. A terme, les mains sont séquellaires, avec un, deux ou trois doigts qui
sont raides, inutiles et très peu utilisées.
Conclusion
L’environnement de travail reste difficile voire précaire chez nous dans nos centres hospitaliers.
En urgence, la chirurgie de sauvetage de la main est difficile du fait de la précarité des structures
de soins. En plus d’un plateau technique inexistant. De plus, la prise en charge des patients est
retardée, leurs parents étant livrés à eux-mêmes sans moyens financiers. Les fracas complexes
des mains conduisent à des amputations radicales. La chirurgie secondaire est indispensable
mais plus rare voire difficile à réaliser.
Mots-clés: mutilation, main, doigt, précarité, amputation
24
- Prise en charge des urgences de la main au Sénégal : Activités de l’Hôpital A Le Dantec
NF coulibaly*, M EK fall *, B Dembele, MB Diagne*, R Dia*, AB Gueye*, A Ndiaye*, C
Dieme*
*Service d’orthopédie traumatologie CHU Le DANTEC Dakar, Sénégal
La chirurgie de la main connaît un essor au Sénégal depuis les années 2000 malgré le déficit de
chirurgiens spécialisées dans cette discipline. Les lésions retrouvées en urgence varient en
fonction des localités. La région de Dakar contient 21% de la population du Sénégal ; 68% des
orthopédistes et 100% des chirurgiens de la main y sont retrouvés.
De janvier 2016 à décembre 2016, 3840 patients ont été pris en charge au service des urgences
chirurgicales d’orthopédie-traumatologie de l’hôpital A Le Dantec. Les femmes en
représentaient 61%. L’âge moyen était de 37,5 (extrêmes13 et 81 ans).
Les traumatismes du membre supérieur concernaient 44,4% des patients et intéressaient
l’épaule, le bras, le coude, l’avant-bras, le poignet et la main.
Parmi les traumatismes du membre supérieur, le poignet et la main étaient concernés dans
17,39% des cas et les lésions rencontrées étaient les suivantes : _ traumatismes ouverts :
35,71% ; traumatismes fermés : 33,72% ; les infections (panaris et phlegmons) : 28,57% ;
autres : corps étrangers, brûlures et traumatismes négligés
Dix (10%) des traumatismes ouverts étaient des traumatismes graves : main de toupie,
amputation traumatiques. Dans 4,9% des cas, ils étaient associés à d’autres lésions le cadre d‘un
polytraumatisme. Le traitement a été chirurgical pour toutes les lésions ouvertes et consistait à
un parage avec stabilisation du squelette, réparation tendino-nerveuse et vasculaire ; la
replantation a été faite dans 5 cas et une revascularisation dans 2 cas. Pour les traumatismes
fermés, le traitement était orthopédique dans 78% des cas. Les infections étaient traitées par
excision (panaris), drainage de collection et ou lavage de gaine (phlegmons).
le développement de la chirurgie de la main au Sénégal nécessite la constitution d’une équipe
motivée avec des moyens adéquats pour permettre une meilleure prise en charge des patients et
une formation plus élargie de praticiens.
Mots clés : chirurgie ; main ; Sénégal ; traumatismes ; urgence.
25
- Prévention des accidents au niveau de la main (avant et après)
F. Moutet*,**, P. Pernot**, E. Finet**, D. Corcella*, A. Forli*, B. Chedal-Bornu*, M. Bouyer*
*SOS Main Grenoble, France
**Association Prévention Main, Grenoble France
Forts de leur expérience d’un réseau ‘‘Prévention Main Rhône Alpes Auvergne’’, les auteurs
veulent tenir la gageur de parler ici de la prévention des accidents de la main en Afrique. Les
conditions y sont bien sûr le plus souvent différentes mais le principe reste le même : il faut
connaitre ce que l’on veut protéger.
En France on compte1.5 million d’accidents de la main par an, pour une population de 67
millions d’habitants, soit un accident toutes les 20 secondes. 1/3 surviennent au travail et 2/3
lors d’activités domestiques. Les conséquences en sont souvent lourdes (première cause
d’accident avec arrêt de travail). Que dire d’un continent où la survie dépend de l’habilité de
ses mains pour plus de ¾ de la population ?
Il faut donc prévenir l’accident et si l’accident survient le gérer au mieux pour en prévenir les
complications immédiates. Pour ce faire les auteurs proposent, pour un public non averti, des
comparaisons et un modèle d’explications simples sans être simplistes et synthétiques sans être
fausses. Les auteurs exposent les risques les plus fréquents et comment tenter de s’en prémunir.
Elle montre les accidents les plus courant et la prise en charge souhaitable quelques soient les
conditions ‘‘locales’’. Tout est bien évidemment à transposer mais c’est l’ignorance qui fait les
résignés.
Certes les EPI (Equipements de Protection individuelle) sont une aide fondamentale (gants),
mais il faut aller vers le CPI (Comportement de Protection individuel) si l’on veut réellement
être efficace (travailler sans bagues aux doigts, respecter les protections des machines-outils
etc.). C’est vers ce nécessaire changement des pratiques du quotidien que veut pousser notre
modeste contribution.
26
Chapitre 6. Chirurgie des pertes de substance
- Couverture des pertes de substance osseuse par la technique de Papineau : notre point de vue
après plus de 30 ans d’expérience
F. Panda *
*Service d’Orthopédie et Traumatologie, Cliniques Universitaires de Kinshasa, Université de
Kinshasa, République Démocratique du Congo
- Pertes de substance cutanée dorsales de la main
* J.L. Roux
* Institut Montpelliérain de la Main [email protected]
Les pertes de substance (PDS) cutanée dorsales de la main peuvent être d’origine traumatique
comme la classique « main de portière » mais peuvent aussi être secondaires à une résection
tumorale, à une nécrose résultant de la diffusion de produits de chimiothérapie, à des séquelles
de radiothérapie.
Le choix thérapeutique pour remplacer la perte de substance de la face dorsale de la main
dépend de nombreux éléments : la PDS elle-même (étendue, profondeur, localisation), du
patient (lésions associées, poly-traumatisme, état vasculaire, état psychologique) et enfin du
chirurgien et de la panoplie thérapeutique dont il est familier.
Les solutions chirurgicales sont nombreuses, des plus simples comme la cicatrisation dirigée,
les greffes de peau, les substituts dermiques, aux plus complexes comme les lambeaux libres,
les lambeaux pédiculés prélevés à distance ou sur l’avant-bras.
Le chirurgien de la main ne peut à notre sens se passer de connaitre parfaitement le lambeau
pédiculé à distance de Mac Gregor. Ce lambeau a les immenses avantages, de la fiabilité, de la
simplicité et d’une rançon cicatricielle mineure. Il faut connaitre la contrainte post-opératoire
imposée à la main et au membre supérieur qui doivent rester liés au bassin pendant 15 à 20
jours avant un 2ème geste chirurgical d’autonomisation. Les lambeaux pédiculés à contrario
prélevés sur l’avant-bras évitent la contrainte de l’immobilisation et du 2ème temps chirurgical.
27
Ces lambeaux doivent être connus en particulier le lambeau « chinois », prélevé sur l’artère
radiale, qui est fiable et relativement facile à lever.
Avec le lambeau de Mac Gregor et le lambeau « chinois » le chirurgien de la main peut faire
face à la plupart des situations. L’idéal étant d’avoir à sa disposition la panoplie chirurgicale de
couverture la plus large possible.
Les substituts dermiques associés à la VAC thérapie vont continuer à se développer avec
l’énorme avantage de réduire les séquelles du site donneur au prélèvement d’une greffe de peau
mince.
- Approche minimale invasive totale par la méthode de radiofréquence dans la prise en charge
de l’ulcère de jambes d’origine veineuse. Point de vue du chirurgien vasculaire en 2017 »
Tatete B*, J. Nganga J**
* Hôpital de Nivelles, Belgique
** Hôpital de l’Amitié Sino-Congolaise, République Démocratique du Congo
L'ulcère veineux des membres inférieurs qui représente 80% des causes d'ulcères des jambes
est un véritable fléau dans nos contrées, de par son diagnostic sous-estimé, qui entraîne par son
traitement multidisciplinaire long, coûteux un découragement du patient .Généralement mal
perçu dans les mœurs, il est impérieux de bien diagnostiquer la cause, car l'ulcère veineux
représente environ 50% des cas d'insuffisance des veines saphènes mal soignée.
Nous proposons de privilégier une nouvelle approche minimale invasive par voie endoveineuse
exclusive par radiofréquence des veines saphènes incontinente entraînant la guérisons de
l'ulcère veineux dans les 4 à 6 semaines ,qui est une méthode sûre, prouvée ,actée par la
littérature et qui peut être également réalisée dans nos contrées subsaharienne(exceptée
l'Afrique du Sud) à coût raisonnable. À propos de notre expérience en une année à Kinshasa.
Minimal invasive approach in management of legs venous ulcer . Standpoint of vascular
surgeon in 2017
Venous legs ulcer represent a most common leg ulcer 80% It's a medical problem in our low
developed countries, by a difficulty to diagnose, its long multidisciplinary and expensive
28
management ,and discouragement. Generally It's worst feeling in our habits, we thing the
necessity of best diagnose, because venous leg ulcer represent approximately 50% of
incompetence saphenous veins bad treated.
We propose to privilege a new minimally invasive approach by endogenous treatment of
incompetence saphenous veins, involve a healing of venous leg ulcer during 4 or 6 weeks, this
is a save methods, approved by literature and we can realised in subsaharan ´s countries (
except South Africa )with low cost. About how experiency during one year in Kinshasa.
- Couvertures des pertes de substances des membres au CHU de Nancy
F. Dap*
* Centre Hospitalier Universitaire de Nancy, France
Les petites pertes de substance superficielles pouvant être traitées par greffes cutanées sont
exclus de cette conférence, de même que l’utilisation des substituts dermiques.
Principes généraux : le parage est le premier temps indispensable du traitement d’une perte de
substance des membres. Un bon parage est affaire d’expérience, afin d’enlever les tissus morts
et ceux voués à la nécrose (Raymond Vilain). Dans le cadre d’un traumatisme complexe, la
triple priorité en urgence est d’assurer la stabilité du squelette (plaques, fixateur externe…), la
revascularisation des tissus (suture ou pontage vasculaire), puis la couverture des structures
lésées. Le plus souvent, il est difficile voire impossible de couvrir dès l’urgence. Un second
parage est fréquemment nécessaire à 48/72 heures. Si la couverture doit être différée, la mise
en place d'un pansement gras ou d’un système VAC permet d’attendre. Dans d’autres cas, la
plaie n’est pas totalement propre malgré le ou les parages, il est alors souhaitable de mettre un
VAC pour assécher la plaie. Une greffe cutanée suffit rarement. En cas d’exposition de
structures nobles, un lambeau est nécessaire, tout particulièrement en cas de perte de substance
osseuse. Par rapport aux lambeaux fascio-cutanés, les lambeaux musculaires semblent apporter
d’avantage de vascularisation et d'aide trophique, plus propice à protéger une future greffe
osseuse, en particulier au niveau de la jambe.
Le choix du lambeau fait appel en priorité à la solution la plus simple et la plus fiable :
Membre supérieur :
A côté des petits lambeaux locaux taillés au hasard (random pattern flaps), la couverture des
moyennes et grandes pertes de substance fait appel à quelques lambeaux particulièrement utiles:
29
- Le lambeau inguinal pédiculé de Mac Gregor possède de multiples avantages (fiabilité, facilité
technique, absence de microchirurgie, étendue de la surface disponible), avec comme
inconvénient les trois semaines de nourrice avant sevrage.
- Le lambeau pédiculé radial, dit lambeau chinois, est facile techniquement et fiable, apportant
en un temps opératoire une surface considérable de peau de belle qualité, avec un arc de rotation
qui atteint toute la main, mais il sacrifie l'artère radiale.
- Le lambeau interosseux postérieur ne nécessite aucun sacrifice vasculaire important, mais sa
dissection est très difficile, avec une surface disponible et un arc de rotation moyens.
- Parmi les lambeaux libres microchirurgicaux, le fascia temporal apporte une couverture mince
et une surface de glissement idéale à la face dorsale de la main, mais sa dissection nécessite un
chirurgien connaissant bien la région temporale. Le lambeau inguinal libre, très difficile par la
petite taille de ses pédicules, les lambeaux scapulaire et parascapulaire et plus récemment le
lambeau antérolatéral de cuisse apportent une belle surface cutanée. Les indications de
lambeaux musculaires sont plus rares au membre supérieur, dans les vastes pertes de substances
profondes, avec la possibilité d'utiliser le grand dorsal, le grand dentelé, ou le droit interne.
Membre inférieur :
- Les lambeaux cutanés locaux n'ont quasiment aucune indication, compte tenu de la faible
élasticité du revêtement cutané des membres inférieurs.
- La priorité va aux lambeaux musculaires pédiculés, en fonction de la localisation de la perte
de substance et de l'étendue des dégâts traumatiques en raison de leur facilité de prélèvement :
jumeaux, soléaire.
- Les lambeaux cutanés et fascio-cutanés sur pédicule vasculaire, tels le lambeau sural, le supra-
malléolaire de Masquelet, le lambeau pédieux et plantaire interne, voient leurs indications
limitées par leur arc de rotation et leur surface. Ils sont cependant très utiles pour de petites et
moyennes pertes de substance (plantaire interne sur talon et sural sur cheville par exemple).
- Les lambeaux fascio-cutanés à pédicule cutanés trouvent très peu d'indications, y compris en
cross-leg, compte tenu des séquelles esthétiques et de leur faible aide trophique locale.
- Dans les traumatismes à haute énergie tels les accidents de la route, l'étendue des dégâts
impose l'utilisation d'un lambeau libre musculaire, tel le grand dorsal, le grand dentelé, voir les
deux levés sur le même pédicule. Les défects moyens peuvent être comblés par un droit interne,
parfois un lambeau antéro-latéral de cuisse.
La qualité de la couverture des traumatismes sévères des membres permet d'envisager
sereinement la consolidation ou la reconstruction osseuse secondaire si elle est nécessaire
(technique de Masquelet ou fibula libre au-delà de 10 cm de perte de substance).
30
Il est essentiel de se souvenir que plus la couverture de ces graves traumatismes des membres
n’est rapide, plus le risque infectieux local n’est faible.
- NPWT-VAC-THERAPY in South Africa
Balenda G*.
* WHASA, Republic of South Africa
- Réparation d’une perte de substance nasale par lambeau frontal: 1er cas à l’Hôpital Général de
Loandjili
Mowondabeka P*, Ngouoni G C**, Bikindou A.S*, Ondzotto G**.
*Service ORL et Chirurgie Cervico-Faciale. Hôpital Général de Loandjili
**Service ORL et Chirurgie Cervico-Faciale CHU Brazzaville
La reconstruction des pertes de substance nasales peut se faire par différents procédés
chirurgicaux dont le lambeau frontal. Nous rapportons ici le premier cas de rhinoplastie par
lambeau frontal réalisé à l’Hôpital Général de Loandjili pour une amputation du lobule nasal et
de la columelle et ayant nécessité 2 temps opératoires. Nous discutons les indications, les
avantages et inconvénients, ainsi que les complications relatives à cette technique.
31
Chapitre 7. Chirurgie des parties molles
- Triceps brachial: application aux voies d'abord du coude
A. Ndiaye*
*Service d’Orthopédie Traumatologie CHU le DANTEC Dakar, Sénégal
- Polyvalence du lambeau inguinal pédiculé de Mac Gregor en chirurgie reconstructrice
Kossoko H*, Assi Djè Bi Djè V*, Allah K C*, Yéo S*, G Dietlin *
*Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie de la main et brûlologie,
au CHU de Treichville, 01 BP V 3 Abidjan 01, Côte d’Ivoire.
Les techniques de couverture des pertes de substance font appel à des lambeaux. Les auteurs
rapportent leur expérience de l’usage du lambeau inguinal pédiculé de Mac Gregor, et mettent
en exergue la fiabilité et la polyvalence ce type de lambeau en chirurgie reconstructrice.
Patients et méthodes: Une étude rétrospective de 19 lambeaux pédiculés de Mac Gregor ont été
réalisés pour la reconstruction, de la main et du membre supérieur, et des organes génitaux
masculins entre le 21 mars 2005 et le 21 mars 2017.
Résultats: Treize hommes (68,4%) et six femmes (31,6%) étaient opérés, dont 14 adultes
(73,7%) et cinq enfants (26,3%). L’âge moyen était de 25,5 ans, avec des extrêmes d’un an et
67 ans. Six mains droites (31,5%) et dix mains gauches (52,6%), un avant-bras (5,3%), une
amputation totale de la verge (5,3%) et une perte de substance de l’urètre pénien (5,3%) étaient
reconstruites. Le temps de sevrage du lambeau était supérieur à trois semaines dans 78,9 % des
cas. La reconstruction était faite en urgence, dans les 24 premières heures dans trois cas (15,8%)
et au-delà de cinq jours dans 16 cas (84,2%). Le lambeau était uni et homolatéral dans 100%
des cas. Le lambeau est resté viable dans son utilisation à la main et au membre supérieur dans
14 cas (73,7%). La nécrose totale du lambeau a été observée dans, trois cas de reconstruction
de la main (15,8 %), et une reconstruction urologique (5,2%). Au recul faible de six mois, nos
résultats ont été satisfaisants dans 79% des cas contre 21% d’échecs total. La morbidité du site
donneur était acceptée par tous nos patients.
Discussion: Le lambeau de Mac Gregor est simple et fiable, avec une morbidité faible et de
nombreux avantages, pour des indications élargies. Il est utilisé sous forme pédiculée, en ilot,
32
expansée, et libre. Il reste le lambeau de choix dans la chirurgie de la main, en urgence ou en
chirurgie réglée.
Conclusion: Les indications usuelles du lambeau inguinal pédiculé de Mac Gregor sont la
reconstruction des pertes de substances traumatiques de la main. C’est un lambeau simple et
fiable, avec une morbidité moindre et une excellente autoplastie.
Mots-clés: Lambeau inguinal; main; perte de substance; polyvalence, reconstruction
Notre expérience dans la réparation des escarres chez les blessés médullaires avec
verticalisation des patients
Kibadi K*.
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
Une escarre est une nécrose ischémique des tissus compris entre une saillie osseuse et une
surface de contact. La cause de cette ischémie est la compression prolongée exercée en général
par le poids du patient immobile sur un plan dur. Dans la majorité des cas, il s’agit de patients
paraplégiques.
Les auteurs illustrent par des cas cliniques leur protocole de prise en charge comportant un volet
médical, chirurgical et de kinésithérapie.
Pour le volet médical, ils cherchent d’abord à améliorer l’état général (lutter contre la
dénutrition, les troubles hydroélectrolytiques, l'anémie, l'infection…). Quant à la prise en
charge chirurgicale, après la détersion de l’escarre par des soins locaux à la solution KIBADI,
la couverture de l’escarre est pratiquée (excision en monobloc de l'escarre et couverture par un
lambeau myo-cutané). Le troisième volet de kinésitherapie vise à obtenir l’autonomie du patient
ou sa verticalisation. Mais les limites et les difficultés sont nombreuses (prévention, récidive,
pauvreté, désespoir).
Mots-clés : - Escarres – Blessés médullaires – Réparation - Cliniques Universitaires de
Kinshasa
33
- Couverture d’une volumineuse escarre saccrococcygienne : case report
H. Tiemdjo,*, D. Biyo, B*. Edjogo*
* Centre de Chirurgie de la Main et de Paralysies de Douala, Douala, Cameroun
Nous rapportons l’observation d’un patient de 40 ans séropositif admis dans notre centre dans
un tableau d’altération de l’état général avec une volumineuse escarre saccrococcygien et
talonniers évoluant depuis 2 mois environ. L’histoire de la maladie retrouve une paraplégie
d’installation subaiguë d’origine infectieuse pour laquelle il était hospitalisé depuis lors dans
un hôpital de référence du pays.
Le traitement chirurgical a consisté en la réalisation d’un lambeau musculo-cutanée
d’avancement V- Y de grand fessier pour l’escarre saccrococcygien et des débridements pour
les escarres taloniers. La chirurgie a été encadrée par un traitement médical bien suivi, un
régime alimentaire riche en protéine et en fibres et surtout d’un nursing strict. L’évolution a été
favorable avec cicatrisation complète des escarres, une récupération progressive des déficits
neurologiques et le patient poursuit sa rééducation actuellement.
La survenue d’escarres doit être la hantise chez les patients paraplégiques ou tétraplégiques et
prévenue par un nursing correct. Une chirurgie bien encadrée par un traitement médical et
nutritionnel permet d’apporter une solution. Ce bon résultat prouve au besoin que cette prise en
charge est possible dans notre contexte.
Mots clés : escarre, chirurgie, lambeau, grand fessier
- Traitement des ostéo-arthrites tuberculeuses du poignet et de la main.
NF Coulibaly, B Dembele, A Ba, AB Gueye, K Fall, A Ndiaye, AD Sane, CB Dieme
*Service d’Orthopédie Traumatologie CHU le DANTEC Dakar Sénégal
Objectifs : Présenter notre prise en charge des ostéo-arthrites tuberculeuses du poignet et de la
main.
Introduction : Les ostéo-arthrites tuberculeuses représentent une localisation rare de la
tuberculose. Leur diagnostic est souvent tardif, aboutissant à des séquelles irréversibles.
34
Patients et méthode : Il s’agissait d’une étude rétrospective de Janvier 2005 à Mai 2017. Huit
patients, 6 hommes et 2 femmes âgés en moyenne de 30 ans (extrêmes 17 et 62 ans) étaient
concernés. Le délai de consultation moyen était de 9 mois (extrêmes 4 et 16 mois). Pour 4
patients, il s’agissait d’une ténosynovite pure (au poignet n= 3 ; digital n=1) et pour les 4 autres,
une ostéo-arthrite proprement dite du poignet. Deux patients présentaient une tuberculose
pulmonaire et un autre, un mal de Pott. Le traitement a été étudié ainsi que l’évolution basée
sur l’existence de récidive ou non. La fonction était évaluée selon la Mayo Wrist score et sur
l’enroulement des doigts.
Résultats : Le traitement consistait en un débridement dans 7 cas et un évidement dans 1 cas.
Chez tous les patients, l’aspect de synovite était présent. Chez 3 d’entre eux, nous notions des
grains riziformes. L’examen anatomo-pathologique retrouvait un granulome épitélio-giganto-
cellulaire avec nécrose caséeuse dans 6 cas, sans nécrose caséeuse dans 1 cas. La bactériologie
a été contributive dans 2 cas. Une chimiothérapie anti-tuberculeuse a été instituée chez tous
pour une durée de 6 mois (n= 1), 9 mois (n= 5) et 12 mois (n= 2). Au recul moyen de 5 ans
(extrêmes 32 mois et 8 ans), nous n’avons pas observé de récidive chez 7 patients. Chez le
dernier, le traitement est en cours. La fonction du poignet était excellente dans 4 cas, moyenne
dans 3 cas avec un enroulement complet des doigts dans 6 cas, incomplet dans 1 cas.
Conclusion : Le traitement des ténosynovites tuberculeuse repose sur le débridement et la
chimiothérapie antituberculeuse. Appliqué précocement, il permet d’obtenir d’excellents
résultats.
Mots clé : ténosynovite ; ostéo-arthrite ; tuberculose ; poignet ; main ; grains riziformes.
- Chirurgie des larges pertes de substance du cuir chevelu: nos possibilités thérapeutiques et nos
limites
Kibadi K*.
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
35
Le cuir chevelu présente des particularités anatomiques et physiologiques. Les facteurs des
contraintes sont la forme du crâne, l’inélasticité et la couverture chevelue. Les facteurs des
facilités sont l’espace décollable et le sous-sol dur, la richesse vasculaire et les cicatrices
dissimilées.
Les auteurs rapportent leur approche thérapeutique, leurs possibilités thérapeutiques ainsi que
leurs limites. Leur approche thérapeutique consiste : la suture simple si la perte de substance du
cuir chevelu est de moins de 3 cm de large, voire plus encore en cas de scalp très souple. En
présence des larges pertes de substance, ils pratiquent des diverses procédés de couverture par
des lambeaux. La greffe de peau mince est réalisée souvent en cas de pathologie tumorale
néoplasique ou en cas d’urgence mais à condition que les lésions ne soient pas trop profondes
(périoste intact) et un sous-sol bien vascularisé (un bon tissu de granulation).
Les différentes techniques de réparation du cuir chevelu sont à leur portée. Mais les auteurs
semblent être limités pour les larges exérèses carcinologiques en toute sécurité et leurs
couvertures, les différentes possibilités de couverture offertes par l’expansion cutanée.
Mots-clés : Cuir chevelu - Pertes de substance - Chirurgie - Possibilités thérapeutiques - Limites
- Pressothérapie et orthèses de posture chez les brulés
P. Le Luc-Renault*, V. Thellier*, F. Arramy*, M. Jeanpierre*, M. François*
*Rééducateurs en chirurgie de la main et des brûlés, CHU de Grenoble, SOS Main Grenoble,
France
Le rééducateur, un professionnel indispensable dans le suivi de la cicatrisation des brûlures de
deuxième et troisième degrés, dès la phase d’épidermisation à J 5 ou dès la prise de greffe, et
pendant toute la phase de cicatrisation proprement dite pouvant aller jusqu’à J+ 18 mois, voire
plus. L’objectif principal du rééducateur dès l’épidermisation : Prévenir la rétraction et
l’attraction intradermique pouvant entrainer des brides, des raideurs et des déformations
articulaires.
La rééducation pendant l’épidermisation sera donc essentiellement portée sur : - La
mobilisation douce passive et active en Capacité Cutanée Maximale (CCM) - Les postures
manuelles et les orthèses de posture en CCM - En cas de greffe de peau, on attend que celle-ci
ait prise avant toute mobilisation et posture - En cas de lambeau, on attend qu’il soit autonome.
36
Dès la phase de cicatrisation ou de prise de greffe, de nouveaux objectifs : Prévenir
l’Hypertrophie, l’Attraction et la Rétraction et les Adhérences. C’est le concept HARA
(kinebrul.com).
Trois champs d’action pour les rééducateurs : - Poursuite de la mobilisation douce avec
éducation thérapeutique du patient - Poursuite des postures manuelles et des orthèses de posture
en CCM - Mise en place de la pressothérapie : gants, manchons, bas, brassières, etc… pour
lutter contre l’hypertrophie et les cicatrices chéloïdes
Cette prise en charge à visée préventive dans un premier temps est indispensable au patient car
l’enjeu est de taille. Les rétractions et adhérences peuvent entrainer à court terme une incapacité
fonctionnelle majeure dans tous les gestes de la vie quotidienne, et à plus long terme des
séquelles graves et irréversibles de raideurs et déformations.
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Chapitre 8. Chirurgie des fractures
- Fractures du radius distal
J.L. Roux*
* Institut Montpelliérain de la Main [email protected]
Les fractures du radius distal sont des lésions rencontrées de manière quotidienne dans les
centres de traumatologie. Ces fractures sont généralement prises en charge par les chirurgiens
de la main qui ont ces dernières années beaucoup fait évoluer leur traitement.
Pour les patients les plus âgés et ostéoporotiques les plaques à vis verrouillées ont transformé
les suites opératoires en assurant une stabilité évitant les déplacements secondaires, et autorisant
pour les fractures les plus simples, une reprise quasi immédiate des activités légères.
Pour les patients les plus jeunes l’arthroscopie autorise un contrôle articulaire de la réduction
et le bilan des lésions associées.
Ces avancées ne doivent pas faire oublier les fondamentaux du traitement des fractures du
radius distal.
L’analyse radiographique précise de la fracture est l’élément déterminant du traitement. La
direction et l’importance du déplacement de l’épiphyse dans les trois plans de l’espace,
l’atteinte articulaire radio-carpienne et/ou radio-ulnaire distale, la comminution métaphysaire,
les lésions associées (ulna distal, carpe) doivent être évaluées précisement.
Ensuite il est capital de tenir compte du patient : âge, ostéoporose, demande fonctionnelle, état
général.
L’indication dépendra enfin de l’habitude et de l’expérience du chirurgien.
Nous disposons aujourd’hui d’un large éventail thérapeutique, du traitement orthopédique au
remplacement prothétique, les possibilités d’ostéosynthèse sont nombreuses : broches, plaques,
fixateurs externes.
Les complications de ces fractures sont pour nous, dans la majorité des cas, liées à une atteinte
ulno-carpienne et/ou radio-ulnaire distale. Pour éviter ces complications notre expérience
38
montre que parmi tous les paramètres de la restauration de l’anatomie, c’est la restauration de
la longueur du radius qui est l’élément essentiel.
- Résultats du traitement chirurgical des fractures des phalanges de la main : à propos de 30 cas
J Djondo Amisi*, N Omari *, Y Allali *, R Ghabri *, F Sangare*, M Nabih*, F Zifa*, Y El
Andaloussi *, A R Haddoun*, D Bennouna*, M Fadili*
*Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, Aile IV, Chu Ibn Rochd, Casablanca,
Maroc
Introduction : Les fractures des phalanges des doigts sont des lesions souvent négligées et
considérés à tort comme bénignes par les patients, pourvoyeuses de raideur articulaire et de
perte de fonction des doigts. Leur traitement varie du traitement orthopédique, moins agressif
mais au résultat aléatoire, au traitement chirurgical permettant une restitution anatomique
osseuse la plus parfaite possible avec un risque de séquelles. Les fractures instables doivent être
fixées solidement.
Matériel et méthode : Notre travail est une étude rétrospective portant sur une série de 30 cas
de fractures des phalanges des doigts colligés au service de traumato-orthopédie (Aile 4) du
CHU Ibn Rochd de Casablanca de janvier 2007 à décembre 2014.
Résultats : L’âge moyen des patients a été de 30 ans. Les AT ont été la principale étiologie. Le
diagnostic des fractures phalangiennes a été confirmé chez tous nos patients grâce à l’examen
clinique et les radiographies standards. La réduction et l’ostéosynthèse constitue l’attitude de
sûreté afin d’éviter tout déplacement secondaire. Une bonne rééducation, au bout de 4 à 6
semaines d’immobilisation ; détermine le pronostic fonctionnel de la main. Des excellents bons
et moyens et mauvais résultats ont été rapportés par nos patients.
Conclusion : Les fractures des phalanges sont fréquentes et souvent graves. Elles méritent
beaucoup d’attention en urgence pour choisir le bon traitement. La prise en charge précoce, la
stabilisation osseuse primitive ainsi que la réparation de tout en un seul temps constituent le
seul garant d’un résultat fonctionnel satisfaisant.
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- Traitement des fractures ouvertes Gustillo III b du tiers distal de la jambe
Dembélé B*; Coulibaly NF*; Diao S*; Sarr L*; Diouf AB*, Sané AD *; A Ndiaye*; C Diémé*
*Service d’Orthopédie Traumatologie CHU le DANTEC Dakar Sénégal
Objectifs : Déterminer les modalités thérapeutiques et préciser l’évolution du traitement des
fractures ouvertes stade IIIB de Gustilo du tiers distal de la jambe.
Introduction : Ces fractures, graves et complexes posent beaucoup de difficultés thérapeutiques.
Patients et méthode : Il s’agissait d’une étude rétrospective de Janvier 2008 à Mai 2013. Douze
hommes et une femme, âgés en moyenne de 38 ans (extrêmes17 et 68 ans) ont été traités pour
une fracture ouverte de la jambe stade IIIB de Gustilo. La perte de substance exposant le tibia
était contemporaine du traumatisme dans 7 cas et secondaire à une chute d’escarres dans 6 cas.
La fracture était isolée (n=10), bilatérale (n=1 de type II) et associée à une fracture fermée du
fémur (n=2). L’évaluation des résultats du traitement était basée sur le délai et la qualité de la
cicatrisation et de la consolidation.
Résultats : Une antibiothérapie et une sérovaccination antitétanique ont été instituées pour tous
les patients. Le délai de la prise en charge chirurgicale était en moyenne de 7h10 mn (extrêmes
3h45 et 25 heures) et consistait en un parage, une réduction de la fracture suivie de
l’ostéosynthèse par un fixateur externe au niveau de la jambe (n=14). La couverture de la perte
substance cutanée par un lambeau a été réalisée dans un délai de 16 jours en moyenne (extrêmes
10 et 33 jours).
La cicatrisation était obtenue pour tous les patients au bout de 52 jours en moyenne (extrêmes
28 jours et 5 mois) malgré 3 cas de nécrose de lambeau et 2 cas d’ostéite chronique. La
consolidation était effective chez 10 patients dans un délai moyen de 8, 3 mois (extrêmes 6 et
9 mois). On retrouvait 3 cas de cal vicieux et 3 cas de pseudarthrose. Une cure de cette dernière
a été réalisée chez 2 patients avec une consolidation à 9 et 11 mois.
Conclusion : Le traitement des fractures ouvertes stade IIIB de Gustilo par l’antibiothérapie, le
parage, l’ostéosynthèse et la couverture cutanée nous a permis d’obtenir la consolidation
osseuse chez 10 patients d’emblée et secondairement chez 12 sur un effectif de 13.
Mots clé : fracture ouverte ; 1/3 distal jambe ; lambeau ; parage.
40
- Fracture élévation du crane simulant une craniectomie.
Koutaba E*, Boukassa L**, Kinata-Bambino S**, Ekouélé Mbaki HB**, Ngakosso OB**,
Boutsoko P***, Maboungo C***.
* Service chirurgie pédiatrique CHU Brazzaville
** Service chirurgie polyvalente CHU Brazzaville
*** Service de chirurgie Hôpital central des armées de Brazzaville
Les auteurs rapportent un cas inhabituel de fracture élévation du crâne. Il a été observé chez un
patient de 15 ans qui a été reçu pour traumatisme crânio-encéphalique avec coma d’emblée
suite à un accident de la voie publique. L’examen clinique avait permis de retrouver une large
plaie crânio-encéphalique frontale avec avulsion de l’os en regard, un coma, un déficit hémi-
corporel droit et un état de choc.
Le mécanisme de survenue, la prise en charge lésionnelle à court, moyen et long terme sont
discutés. L’intérêt de cette observation est triple : sa rareté, les étapes de sa prise en charge et
sa bonne évolution.
Mots clés : Traumatisme crânien, Fracture élévation, Craniectomie post traumatique.
- Le doigt ‘banque’’ : Conception et réalisation
F. Moutet*, D. Corcella*, A. Forli*, B. Chedal-Bornu*, M. Bouyer*
* Chirurgie de la Main et des Brûlés, CHU de Grenoble, SOS Main Grenoble, France
Lors de la gestion des traumatismes complexes de la main un principe d’économie de tissu
permet des reconstructions plus fonctionnelles et plus satisfaisantes, c’est celui du principe du
‘‘doigt banque’’. Il s’agit ici de ne pas jeter mais de redistribuer au mieux des possibilités ce
que l’accident laisse de tissus ‘‘utilisables’’. C’est en quelque sorte l’art d’accommoder les
restes ! Quelques règles simples sont utiles à connaitre. Il faut - Penser bénéfice-risque
(reconstruction vs amputation) - Penser fonction (pince, opposition, grip et grasp) - Hiérarchiser
les rayons (PouceVIII-IVII)
Toujours on gardera à l’esprit qu’une amputation est un geste de chirurgie réparatrice. Le
moignon doit être eutrophique et fonctionnel (longueur et sensibilité).
41
L’utilisation du doigt banque est parfois une simple translocation (pollicisation d’un index),
parfois une réimplantation hétérotopique (ce que réalise aussi un transfert d’orteil). Certains de
ces gestes ne nécessitent pas de recours à la microchirurgie (ceux où les paquets vasculonerveux
sont utilisables directement), d’autres ne peuvent s’en passer (réimplantations de toute nature).
Enfin les fragments non ‘‘reposables’’ ou non réimplantatbles peuvent fournir des éléments de
greffe de toutes natures (os, peau, tendons, nerfs, vaisseaux).
D’un point de vue pratique on se souviendra que l’absence de microscope n’exclue pas
l’utilisation d’un grossissement optique plus rudimentaire mais bien utile. Une paire de lunette
de +2 ou 3 dioptries, peu couteuse et disponible facilement permet déjà la réalisation de
beaucoup de chose en sécurité.
Si très majoritairement ce type de geste se réalise en urgence, la réalisation secondaire des
gestes de reconstruction ou d’amélioration fonctionnelle restent possibles sur le même principe.
- Prise en charge des pertes de substance (PDS) des parties molles en situation précaire.
Djè Bi Djè Assi V*, Kossoko H*, Allah C K*, Yéo S*, Koffi E*, Dietlin G C*.
*Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie de la main et Brûlologie
au CHU de Treichville, 01 BP V 3 Abidjan 01, Côte d’Ivoire.
Introduction : En chirurgie plastique il existe un grand arsenal de techniques pour la couverture
des PDS des parties molles. Malheureusement la précarité de nos moyens de travail et le retard
de consultation nous ont amené à adopter certains protocoles que nous vous présentons.
Patients et méthode : une étude rétrospective a été réalisée chez 72 patients entre janvier 2015
et juin 2017 présentant une PDS des parties molles des membres et de la tête. Les PDS étaient
d’origine traumatique (n=70), infectieuse (n=1) ou tumorale (n=1).
Résultats : Quarante-huit hommes et 22 femmes d’un âge moyen de 29,6 ans avec des extrêmes
de 1an 3 mois et 73 ans ont été pris en charge. Le délai moyen de consultation était de 19,8
jours. Plusieurs méthodes ont été utilisées : la cicatrisation dirigée dans 28 cas (29,5%) avec
une détersion au miel dans 5 cas, à l’acide acétique à 2% dans 8 cas, au Dakin dans 8 cas ou
trempage quotidien dans l’eau de javel diluée dans 7 cas ; la greffe de peau mince dans 30 cas
(31,6%) et des lambeaux qui étaient cutanés dans 15 cas (15,8%), fascio-cutanés dans 17 cas
42
(17,9%) ou musculaires dans 5 cas (5,2%). Dans 5 cas les lambeaux étaient prélevés en cross-
leg et dans 2 cas au hasard après une autonomisation de 21 jours. L’évolution a été marquée par
un lachâge des sutures dans 5 cas, un sepsis dans 8 cas, une nécrose dans 6 cas ayant nécessité
3 reprises chez 4 patients et 2 amputations.
Discussion : les indications en chirurgie plastique doivent tenir compte du retard dans la prise
en charge, des gestes effectués antérieurement par des chirurgiens non plasticiens, des moyens
financiers du patient, et du plateau technique qui reste encore précaire dans notre pays.
Conclusion : les notions des techniques de base de couverture des PDS des parties molles et
l’importance d’une prise en charge précoce doivent être connues par tout chirurgien non
plasticien dans nos pays en voie de développement.
Mots clés : Pertes de substance – parties molles – chirurgie plastique - précarité
43
Chapitre 9. Chirurgie nerveuse
- Réparation Primaire des Plaies du Nerf Médian et du Nerf Ulnaire au Poignet : Résultats
Préliminaires
Kibadi K*.
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
Introduction
L’objectif principal de cette étude préliminaire est d’évaluer les résultats de la réparation
primaire des plaies des nerfs médian et ulnaire au poignet en RDC, en présentant: - Les lésions
nerveuses au poignet dues en particulier au « phénomène Kuluna » ; - Les résultats et
difficultés rencontrées, tout en insistant sur les spécificités de la prise en charge
microchirurgicale nerveuse dans nos milieux hospitaliers des pays à ressources limitées.
Patients et méthode
Il s’agit d’une étude documentaire, descriptive et analytique sur 23 patients ayant bénéficié des
réparations primaires des plaies du nerf médian et du nerf ulnaire au poignet. Les patients ont
été recrutés à l’Unité de Chirurgie Plastique et Chirurgie de la Main des CUK et Cliniques
Privées du 1er novembre 2010 au 30 avril 2016.
Résultats
Durant la période d’étude, 23 patients représentant 29 lésions nerveuses ont été traités dont 16
hommes (69, 5 %) et 7 femmes (30,4 %). La main droite a été observée chez 19 patients (82,6
%) et gauche chez 4 patients (17,3 %). Etiologie: Phénomène « Kuluna » chez 16 patients (69,5
%); Accidents de trafic routier chez 4 patients (17,4 %); Accidents domestiques chez 3 patients
(13,0 %). L’atteinte isolée: nerf médian chez 11 patients (47,8 %), nerf ulnaire chez 6 patients
(26,0 %) ; l’Atteinte simultanée de deux nerfs: chez 6 patients (26, 0 %) ; le Délai moyen
écoulé avant la réparation: 5 jours (allant de 1 heure à 3 mois) ; les Lésions associées réparées
(osseuses, tendineuses). La Plaie vasculaire (10 patients, 43,4 %): artère radiale (4 patients),
ulnaire (6 patients). La Réparation primaire des plaies du nerf médian et du nerf ulnaire: suture
primaire faite en urgence chez 13 patients (56,5 %) et suture directe secondaire chez 10 patients
(43,4 %). L’Attèle plâtrée en flexion palmaire pour 3 semaines suivie des séances de
kinésithérapie et de rééducation.
44
Conclusion
Il découle de cette étude préliminaire qu’il existerait un meilleur pronostic sensitif des lésions
isolées du nerf ulnaire au poignet que celles isolées du nerf médian. Pas de différence sur le
plan moteur. Les séquelles fonctionnelles après lésions médio-ulnaires sont particulièrement
graves. Les difficultés observées sont nombreuses : nombre insuffisant de chirurgiens aptes à
réaliser en urgence la microchirurgie vasculo-nerveuse, délai long avant la prise en charge,
absence de certains matériels appropriés, suivi post-opératoire, pauvreté de la population.
Néanmoins, la pratique de la microchirurgie possible dans nos pays à ressources limitées avec
des résultats positifs, cas de la RDC.
Mots-clés : - Plaies - Nerf Médian - Nerf Ulnaire - Réparation Primaire - Résultats
préliminaires - Poignet
- La chirurgie nerveuse primaire et secondaire des membres
F. Dap*
* Centre Hospitalier Universitaire de Nancy, France
Chirurgie nerveuse primaire :
La réparation primaire des nerfs périphériques n’a guère évoluée depuis 50 ans. Le Professeur
Michon, fondateur de l’Ecole de Chirurgie de la Main de Nancy et l’un des 5 membres
fondateurs de la Société Française de Chirurgie de la Main, avait défini dans les années 1970
les techniques de suture à points séparés qui restent parfaitement valables : sutures périneurales,
interfasciculaires, épineurales et épipérineurales. L’avènement de la microchirurgie et la
réalisation des sutures nerveuses sous microscope n’a pas modifié de manière sensible les
résultats de ces réparations nerveuses.
Les techniques récentes de sutures latéro-terminales (extrémité distale d’un nerf sectionné
branché latéralement sur un nerf sain) donnent quelques résultats intéressants, et permettent de
traiter une perte de substance sans greffon nerveux, en particulier pour les nerfs collatéraux.
Les chambres de régénération, qu’elles soient naturelles (veine de gros calibre) ou artificielles
(tube résorbable ou non) autorisent le comblement d’un défect nerveux sans greffon. Les
résultats publiés sont corrects, mais cette technique ne concerne que des pertes de substance
nerveuses de quelques cm.
45
Chirurgie nerveuse secondaire :
L’examen clinique répété et les données de l’électromyogramme permettent de différencier
trois types de lésions nerveuses de gravité croissante, selon la classification de Seddon et
Sunderland :
- La neurapraxie : il n’existe aucune lésion anatomique, uniquement un bloc de conduction,
qui est une sidération nerveuse sans dénervation électromyographique. La récupération
complète est spontanée en quelques heures à quelques mois.
- L’axonotmesis correspond à l’interruption de l’axone. Il y a dégénérescence wallérienne à
l’EMG à partir de 3 semaines, puis repousse de l’axone d’1 mm/jour.
- Le neurotmesis est la section nerveuse complète qui impose une réparation chirurgicale.
La chirurgie nerveuse secondaire est indiquée en l’absence de récupération motrice et/ou
sensitive autour de 6 mois d’évolution d’une paralysie traumatique, d’une réparation nerveuse
ou en présence d’une plaie nerveuse méconnue.
Trois techniques de chirurgie nerveuse secondaire peuvent être décrites :
- Les neurolyses libèrent un nerf en continuité. L’épineurotomie décomprime un nerf pris
dans la fibrose post-traumatique en ouvrant uniquement son enveloppe. L’endoneurolyse,
qui entre dans le nerf pour individualiser les fascicules, est très dévascularisante et
fibrosante, et doit être réservée à la dissection de névrome.
- Les sutures secondaires traitent une plaie nerveuse méconnue ou un névrome en continuité.
La perte de substance nerveuse doit être limitée pour permettre une suture sous tension
raisonnable. Les extrémités nerveuses sont recoupées au bistouri jusqu’en zone saine, le
nerf est disséqué si besoin largement de part et d’autre et les articulations fléchies pour
détendre la suture.
- Les greffes nerveuses s’imposent lorsque la suture secondaire devient impossible. Le nerf
sural est le greffon de choix, grâce à sa longueur, son prélèvement aisé et le peu de séquelles.
La technique de Narakas superpose les câbles de la greffe recoupée à la taille du défect,
permettant de reconstituer le nerf manquant. La colle biologique rend cette technique
beaucoup plus rapide que les sutures traditionnelles.
Dans tous les cas, la réparation nerveuse est suivie d’une immobilisation de trois semaines en
détente des structures réparées, puis auto-mobilisation et souvent rééducation en fonction de
l’importance du traumatisme et du handicap fonctionnel. La rééducation de la sensibilité, que
peut faire le patient lui-même, peut améliorer nettement un résultat médiocre.
Les facteurs pronostiques de la réparation nerveuse sont avant tout le jeune âge du patient
(enfants = excellents résultats ; bons résultats uniquement avant 30 ans), le type de lésion
46
nerveuse (section franche meilleure que section irrégulière ou écrasement) et le délai de
réparation (la réparation en urgence des nerfs sectionnés donne les meilleurs résultats). Ainsi,
de manière très simpliste, on peut dire que les sutures primaires en urgence donnent 50%
d’excellents, très bons et bons résultats, les sutures secondaires 35% d’excellents, très bons et
bons résultats, et les greffes nerveuses seulement 25% d’excellents, très bons et bons résultats.
Avenir : l’évolution récente de la chirurgie nerveuse s’est faite vers les techniques de
neurotisation, en particulier pour les lésions post-traumatiques du plexus brachial. La technique
de neurotisation d’un fascicule de nerf ulnaire sain branché directement sur le nerf du biceps
(Oberlin) a ouvert la voie d’une révolution complète de la prise en charge chirurgicale de ces
lésions. Il s’agit d’un sujet très vaste qui ne sera pas développé ici.
- La chirurgie nerveuse secondaire au Cameroun : notre expérience au Centre de Chirurgie de
la Main et des Paralysies de Douala
H. Tiemdjo*
* Centre de Chirurgie de la Main et des Paralysies de Douala, Cameroun
Le but de ce travail était d’analyser les aspects anatomopathologiques et thérapeutiques des
lésions nerveuses périphériques anciennes au centre de chirurgie de la main et des paralysies de
Douala.
Il s’agissait d’une étude rétrospective continue de Juin 2013 à Mai 2017 concernant tous les
patients ayant consultés au centre de de chirurgie de la main et des paralysies de Douala pour
une lésion ancienne des nerfs périphériques. Etait exclu de l’étude toutes les lésions nerveuses
récentes et les lésions anciennes non opérées.
Au total treize patients ont été retenus. Il s’agissait de 9 hommes et 4 femmes âgés en moyenne
de 29,3 ans avec des extrêmes de 13 et de 48 ans. Ils s’agissaient d’une atteinte du plexus
brachial C5 C6 C7, du nerf radial au bras dans 2 cas, du nerf médian dans 4 cas (au bras, à
l’avant-bras et au poignet), du nerf ulnaire au poignet dans 2 cas, du nerf grand sciatique à la
fesse, la branche calcanéenne du nerf tibial et dans 2 cas il s’agissait d’une atteinte medio ulnaire
au poignet. Le délai moyen entre le traumatisme et la consultation dans notre centre était de
10,37 mois (2- 36). Tous les patients avaient été pris en charge dans une structure hospitalière
47
pour le traumatisme initial et par la suite pour des déficits neurologiques avec des interventions
chez 11 patients sur les 13.
Nous avons réalisés une triple neurotisation pour le plexus, deux greffes de nerf médian (au
bras et l’avant-bras) avec le nerf sural comme greffon, six résections du névrome et sutures
directes (nerf ulnaire et médian au poignet), et 4 neurolyses (nerf radial, branche motrice nerf
ulnaire au poignet, nerf sciatique et branche calcanéenne du nerf tibial). Les suites opératoires
ont été simples pour tous les patients. La récupération du déficit neurologique a été complète
chez 9 patients et partielle chez 4 patients. Tous les patients étaient satisfaits de l’intervention
et le recommanderai à un proche.
Nous plaidons pour que les patients soient adressés tôt dès le stade de l’urgence aux chirurgiens
maitrisant les techniques de microchirurgie et de chirurgie nerveuse afin de permettre ainsi une
prise en charge initiale appropriée garantissant une meilleure récupération. La chirurgie des
nerfs périphériques est une réalité dans notre centre, les déficits neurologiques liés aux lésions
nerveuses périphériques ne doivent plus être une fatalité dans notre pays.
Mots clés : nerf, chirurgie nerveuse, neurotisation, greffe nerveuse.
- Traitement des séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial : résultats préliminaires
à propos de 8 observations*
Coulibaly NF*, Lubenga AA*, Diagne MB*, Gueye AB*, Moutet F**, PY Milliez, *** , Dap
F****, A Ndiaye*
*Service d’Orthopédie Traumatologie CHU le DANTEC Dakar Sénégal
** Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, France
*** Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, France
**** Centre Hospitalier Universitaire de Nancy, France
Introduction
Les atteintes obstétricales sévères du plexus brachial aboutissent à des paralysies plus ou moins
complètes du membre supérieur devenant ainsi invalidante. Le but de ce travail était de
présenter nos résultats préliminaires de la prise en charge de leurs séquelles.
Matériel et méthode
48
Il s’agissait d’une étude prospective qui a concerné 8 patients, 3 garçons et 5 filles, âgés en
moyenne de 8 ans (extrêmes 3 et 28 ans). Chez 2 patients, il s’agissait d’une atteint C5C6 avec
une rétraction antérieure de l’épaule chez l’un. Un autre présentait une atteinte C5C6C7 avec
une rétraction antérieure. Les cinq autres avaient une atteinte complète. Deux d’entre eux
présentaient un déficit d’extension du poignet et les 3 autres avaient une main supinatus.
L’évaluation fonctionnelle a été faite selon la classification de Mallet et Medical Research
Council Muscle grading system (MRC)
Résultats
Nous avons réalisé une libération antérieure dans 2 cas et un transfert du grand dorsal dans un
cas. Chez 2 patients, nous avons effectué un transfert tendineux du fléchisseur ulnaire sur les
tendons extenseurs des doigts. Il était associé à un Zancolli chez l’un et un transfert du rond
pronateur sur le deuxième radial chez l’autre. Nous avons réalisé chez les 3 derniers un
reroutage du biceps brachial. Tous les patients ont eu une immobilisation du membre puis d’une
rééducation fonctionnelle en post opératoire.
Le recul était de 6 mois chez les 7 et 2 mois chez le dernier. Selon la classification de Mallet et
MCR, dans les cas de libération antérieure, le grade pour les 2 patients est passé respectivement
de 1 à 2 et de 1 à 3. Pour le transfert du grand dorsal, il est passé de 1 à 4. Pour ce qui concerne
les transferts tendineux, il était passé respectivement de 0° à 45°et de -60° à 0°. Dans les cas de
reroutage du biceps, nous avons obtenu des résultats excellents chez les 3 patients.
Conclusion
L’intervention sur les parties molles améliore la fonction dans les séquelles de paralysie
obstétricale du plexus brachial.
Mots clés : plexus brachial ; obstétrical ; chirurgie palliative ; transfert tendineux.
- Cranioplastie dans le traitement lésions non traumatique de la voute crânienne au CHU de
Brazzaville
L Boukassa*, HB Ekouélé-Mbaki*, S Kinata Bambino*, OB Ngackosso *, D Massamba**
*Service de chirurgie polyvalente CHU Brazzaville.
**Service de chirurgie digestive CHU de Brazzaville
49
La cranioplastie est le traitement chirurgical des défects osseux crâniens d’origine traumatique,
infectieuse, congénitale ou tumorale.
Elle a été pratiquée au CHU de Brazzaville, sur une période de trois ans (2008 à 2010), chez
cinq malades. Il s’agissait trois femmes et deux hommes âgés en moyenne de 36,8 ans (18-57
ans) ans. Ils étaient porteurs de tuméfactions, à l’origine d’un inconfort esthétique, qui
évoluaient en moyenne depuis 33,8 mois (6 et 72 mois). Elles étaient de localisation frontale
(n=3), fronto-pariéto-temporale gauche (n=1) et occipitale (n=1), la consistance était dure (n=3)
et molle (n=2). Il avait été retrouvé un syndrome frontal associé chez trois patients. Le bilan
scannographique avait mis en évidence des lésions osseuses de densité hétérogène dans trois
cas avec dans un cas une lésion intra crânienne en regard et une lésion ostéolytique dans deux
cas. Les cinq patients avaient bénéficié d’une prise en charge chirurgicale faite d’exérèse
lésionnelle suivie de crânioplastie utilisant du ciment acrylique dans le même temps (n=4) et à
distance (n=1). Les suites opératoires étaient simples dans tous les cas. Les résultats
anatomopathologiques étaient en faveur de la dysplasie fibreuse (n=3), de l’histoplasmose à
Histoplasma duboisii (n=1) et d’une lésion inflammatoire de nature non précisée (n=1).
Les résultats esthétiques à moyen et long terme étaient satisfaisants.
Mots clés : tumeur voûte, cranioplastie
- Principes généraux des transferts tendineux : Les Dix Commandements
F. Moutet*, D. Corcella*, A. Forli*, B. Chedal-Bornu*, M. Bouyer*
* Chirurgie de la Main et des Brûlés, CHU de Grenoble, SOS Main Grenoble, France
Les traitements palliatifs des paralysies périphériques du membre supérieur peuvent recourir à
trois types de procédés. 1/ Les traitements par orthèses temporaires ou définitives, 2/ Les
traitements palliatifs passifs (arthrodèses ou ténodèses) et 3/ les traitements palliatifs actifs à
commande volontaire que sont les transferts tendineux. Ces transferts de muscles innervés et
de leurs tendons pour pallier une fonction perdue, sont les mieux adaptés et les plus performants
lorsqu’ils sont réalisables. Ces techniques sont reproductibles et fiables si l’on veut bien
respecter quelques grands principes que les auteurs regroupent en Dix Commandements. 1-Tu
ne nuiras pas! (choix judicieux du moteur). 2-Un muscle trop puissant tu ne prendras ! (risque
d’hyper correction) 3-Un muscle à excursion comparable tu choisiras ! (risque fonctionnel) 4-
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Pour le trajet le plus court tu opteras ! (pour minimiser les frottements). 5-Un muscle M4+ au
moins tu transféreras ! (pour une fonction forte et pérenne). 6-Habilement la poulie de réflexion
tu positionneras ! (pour angle d’attaque optimal). 7-Par la fixation distale la fonction tu
conditionneras ! (levier du 1er genre). 8- Agonistes/antagonistes cette vielle règle tu oublieras !
(plasticité corticale). 9-A l’équilibre des parties molles tu veilleras ! (souplesse et trophicité).
10-A la réintégration de la fonction par la rééducation tu concourras! (renforcement).
Un tendon transféré ne peut réanimer qu’une fonction. Ainsi un moteur habilement choisi
(Extenseur propre de l’index), se réfléchissant sur une poulie adéquate et judicieusement fixé
peut réanimer une fonction d’opposition (Technique de Chouy-Aguirre-Kaplan). Par contre une
paralysie radiale haute nécessitera 4 tendons distincts pour réanimer analytiquement l’extension
du poignet, celle des doigts, celle du pouce et enfin l’abduction du pouce (Technique de Tsugé).
Ces transferts tendineux réalisent une redistribution des forces restantes au niveau du membre
supérieur, ils en réaniment la ou les fonctions perdues mais restent un pis-aller qui ne peut
rendre une fonction normale sur un membre qui ne l’est plus.
- Les orthèses de suppléance dans les paralysies des nerfs périphériques
P. Le Luc-Renault*, V. Thellier*, F. Arramy*, M. Jeanpierre*, M. François*
*Rééducateurs en chirurgie de la main et des brûlés, CHU de Grenoble, SOS Main Grenoble,
France
L’orthèse de suppléance, comme son nom l’indique, va accompagner ou remplacer l’action
d’un muscle ou d’un groupe de muscles. Elle est réalisée lors de paralysie d’un nerf dans le but
de retrouver une main fonctionnelle mais aussi pour éviter les rétractions éventuelles dues aux
mauvaises postures. L’orthèse peut être statique ou dynamique. Pour la main, trois nerfs
concernés : le radial, le médian et l’ulnaire.
La paralysie du nerf radial entraine principalement une perte de l’extension du poignet, des
doigts longs et du pouce. Le but de l’orthèse sera de positionner le poignet en extension sur un
mode statique ou dynamique, et la main en ouverture avec des rappels élastiques sous chaque
1ère phalange des doigts. Cette ouverture dynamique de main redonne une facilité d’approche
et de préhension de l’objet et permet de retrouver une main fonctionnelle de qualité.
51
La paralysie du nerf médian entraine un déficit dans les préhensions fines pulpo-pulpaires
principalement par paralysie de l’opposant et de l’abducteur du pouce, la main est « plate ». Le
but de l’orthèse est de redonner de la fonction d’opposition du pouce pour permettre à nouveau
la majorité des préhensions.
La paralysie du nerf ulnaire perturbe les préhensions plus globales par un positionnement en
griffe des doigts 4 et 5. Le rôle de l’orthèse sera de maintenir une flexion des MP pour permettre
l’extension des IP et redonner une fonction d’approche et de préhension de l’objet plus
performante.
La paralysie médio-ulnaire entraine une main plate et doigts en griffe, l’orthèse recherchera
donc l’opposition du pouce et de la flexion sur les MP.
L’orthèse de suppléance est d’utilité majeure car elle évite les enraidissements dus à de
mauvaises postures pendant la repousse nerveuse et car elle redonne une main fonctionnelle qui
permet à l’individu de retrouver de l’autonomie dans ses activités quotidiennes, voire
professionnelles.
- les plaies nerveuses périphériques par armes à feu. Caractéristiques prises en charges et
résultats.
N. Mahjoubm *
*Société Tunisienne de Chirurgie de la Main, Tunis, Tunisie
52
Chapitre 10. Autres pathologies chirurgicales
- Chirurgie de Gonarthrose, notre expérience locale
L. Mokassa *
*Service des urgences chirurgicales, Cliniques Universitaires de Kinshasa, Université de
Kinshasa, République Démocratique du Congo
- La chirurgie des brûlés en Côte d’Ivoire
Djè Bi Djè Assi V*, Kossoko H*, Allah C K*, Yéo S*, Dietlin G C*.
* Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, chirurgie de la main et Brûlologie
au CHU de Treichville, 01 BP V 3 Abidjan 01, Côte d’Ivoire.
Introduction : La chirurgie s’effectue aussi bien à la phase aigue qu’au stade des séquelles dans
la brûlure. En Côte d’Ivoire le Centre des Grands Brûlés (CGB) est tenu par des réanimateurs
qui font appel en cas de complications ou de séquelles aux chirurgiens plasticiens. Le but de
notre étude est de poser la problématique de ce type de prise en charge.
Patients et méthode : Une étude rétrospective et multicentrique portant sur 224 patients a été
réalisée de janvier 2015 à janvier 2017. Sur 1712 patients reçus au CGB, 188 ont été colligés
sur les critères suivant : l’agent vulnérant, la superficie, la profondeur, le siège, le traitement
chirurgical réalisé et le délai de cicatrisation. Concernant les 36 patients porteurs de séquelles,
les données recueillies ont été le lieu de la prise en charge initiale, la localisation et le type de
la séquelle, le traitement réalisé et l’évolution.
Résultats : Cent trente et un hommes et 57 femmes d’un âge moyen de 15 ans et demi avec
des extrêmes de 11 mois à 70 ans ont été traités. La brûlure était thermique dans 80% des cas
et électriques dans 20% des cas. La surface cutanée moyenne brûlée était de 21,30% avec des
extrêmes de 1% à 42%. Les brûlures étaient du 2ème degré superficiel dans 40% des cas ou
profond dans 48% des cas et du 3ème degré dans 2% des cas. Les brûlures siégeaient aux
membres supérieurs dans 31,2% des cas ou inférieur dans 33,6% des cas ou en association
main-visage dans 13,2%. Dans 33% des cas une greffe de peau (GP) mince a été réalisée. Le
délai de cicatrisation moyen était de 3 mois et 15 jours avec des extrêmes de 1 mois à 8 mois.
53
Les patients porteurs de séquelles étaient référés dans 60% des cas par le CGB. Les séquelles
touchaient la main (n=24), le coude (n=8), le creux axillaire (n=4), les paupières (n=2), les
lèvres (n=1), la région cervico-mentonnière (n=1), la cuisse (n=2) et le creux poplité (n=1).
Elles consistaient à des cicatrices chéloïdiennes (n=2), des brides rétractiles des faces dorsales
de la main, digito-palmaires des doigts, de la face antérieure du coude, des piliers axillaires, de
la région cervico mentonière, des commissures labiales, du creux poplité et d’ectropions. Les
gestes réalisés ont été des excisions intralésionnelles-suture (n=2), des plasties cutanées en Z
simples ou multiples (n=10), en trident (n=3) ou en IC (n=2), des plasties cutanées associées à
une GP totale (n=12), des excisions et GP totale (n=6) ou une excision avec couverture par une
GP totale expansée (n=1). L’évolution a été marquée par 3 cas de lâchage des sutures, 1 cas de
sepsis et 4 cas de nécrose des pointes des plasties cutanées. Quinze patients ont été revus avec
un résultat fonctionnel satisfaisant.
Conclusion : les indications d’une prise charge chirurgicale des brûlures au stade aigu doivent
relever du chirurgien plasticien dans les brûlures étendues et ou profondes surtout au niveau
des zones fonctionnelles. Les pansements réalisés au-delà des délais de cicatrisation sont à
l’origine de séquelles rétractiles. L’excision greffe-précoce des mains doit être une priorité.
Mots clés : Brûlure - stade aigu – étendue et profondeur – main - chirurgie – séquelles.
- Traitement chirurgical des mycétomes à grains noirs du genou
N. F. Coulibaly*, A Aboud*, B Dembele*, S. O. M. Limam*, A.-D. Sane*, A. Ndiaye*, M. H.
Sy**, C Dieme*
* Service : service d’Orthopédie- Traumatologie de l’hôpital A le Dantec, Dakar
**Service : service d’Orthopédie- Traumatologie de l’hôpital Grand- Yoff, Dakar
Introduction :
Les mycétomes fongiques du genou revêtent une gravité particulière car survenant sur une
articulation portante, sous cutanée, menacée par l’amputation en cas d’atteinte osseuse.
Observations :
Cas n°1 : M D 26 ans, avait un mycétome fongique de la face antérieure du genou et antéro-
externe des 2/3 proximaux de la jambe. Une exérèse complète suivie d’un lambeau
54
gastrocnémien médial a été réalisée. Elle a présenté une récidive sous cutanée à 8 mois suivie
d’une amputation à 3 ans.
Cas n°2 : Patient âgé de 56 ans, berger, avait un mycétome de la face antérieure du genou
gauche évoluant depuis 7 ans. Nous avons effectué une exérèse totale suivie d’un lambeau
musculaire gastrocnémien médial. La cicatrisation a été obtenue à 5 semaines avec absence de
récidive à 2 ans.
Cas N°3 : Mr A S, 33 ans, présentait un mycétome fongique du genou gauche, se prolongeant
au 1/3 proximal de la jambe. Une exérèse complète du mycétome suivie d’un lambeau
gastrocnémien médial a été réalisée. La cicatrisation a été obtenue à 5 semaines. Nous n’avons
pas constaté de récidive à 1 an.
Cas N4 : Patient de 35 ans qui avait un mycétome bilatéral du genou pour lequel une exérèse a
été faite suivie d’une suture directe d’un côté et d’une greffe de peau de l’autre. A 15 mois post-
opératoire, aucune récidive n’a été notée.
Discussion
Après l’exérèse d’un mycétome en regard du genou, il est impératif d’apporter un revêtement
souple et flexible, répondant aux exigences d’une articulation mobile. La couverture en un
temps expose cependant à des risques de récidive.
Conclusion
Le lambeau musculaire du gastrocnémien médial constitue un moyen fiable de reconstruction
du genou, permettant à nos patients d’avoir un genou fonctionnel et de réintégrer leur milieu
socioprofessionnel.
Mots clés : mycétome, genou, chirurgie reconstructrice, lambeau.
- Cancer cutané du visage chez les albinos : souvent une impasse thérapeutique dans notre
pratique chirurgicale réparatrice
Kibadi K*.
* Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie
de la Main et des Nerfs Périphériques & Microchirurgie, Cliniques Universitaires de Kinshasa,
Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
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L’albinisme est une condition génétique caractérisée par une absence ou la réduction de
pigment (mélanine) dans la peau, les cheveux et, ou les yeux. Les cancers de la peau
(carcinomes baso-cellulaires et spino-cellulaires) sont fréquents au sein de la population
d´origine caucasienne. Très peu de travaux approfondis existent sur la fréquence ou sur la prise
en charge des cancers cutanés chez l’albinos au sein de la population congolaise.
Les auteurs présentent des cas cliniques provenant de leur pratique quotidienne de chirurgie
réparatrice. Il découle de ces observations que l’albinos congolais avait un carcinome
basocellulaire ou spinocellulaire au visage consulte l’Unité de Chirurgie Plastique des Cliniques
Universitaires de Kinshasa souvent tardivement, devant des stades très avancés de la maladie,
et cela entraine dans la majorité de cas une impasse thérapeutique.
Les auteurs militent pour une prise en charge multidisciplinaire (médecin généraliste,
dermatologue, chirurgiens plasticiens, anatomopathologistes et cancérologues.). Ils insistent
aussi sur la prévention et l’usage des matériels de protection chez les albinos (crème antisolaire,
port du chapeau, les habits noirs à manche longue).
Mots-clés : - Albinos – Visage - Cancer cutané - Chirurgie - Impasse thérapeutique
- Epanchement de Morel- Lavallée en chirurgie orthopédique (A propos de 19 cas)
N. F. Coulibaly*, B Dembele*, M. H. Sy**, AA Sankale***, D Sane, CB Dieme, A Ndiaye.
* Service d’Orthopédie Traumatologie CHU le DANTEC, Dakar, Sénégal
**Service d’Orthopédie Traumatologie Hôpital de Général Grand Yoff, Dakar, Sénégal
***Unité de Chirurgie Plastique CHU le DANTEC, Dakar, Sénégal
But de l’étude
L’objet de ce travail est d’apporter notre contribution à l’étude des formes cliniques récentes
mais surtout anciennes de l’épanchement de Morel- Lavallée. Le deuxième objet d’ordre
thérapeutique, est de discuter la place de l’aponévrotomie de Ronceray.
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Patients et méthode
Notre étude porte sur une série rétrospective continue sur 20 ans de 1989 à 2009. Onze hommes
et 8 femmes, âgés en moyenne de 36,7 ans ont été traités pour un épanchement de Morel-
Lavallée. L’étiologie dominante était représentée par les accidents de la voie publique. La
localisation la plus fréquente était celle de la cuisse pour 12cas. La collection a été découverte
après 41,4 jours en moyenne (extrêmes de 1 - 180 jours). Le volume de la collection liquidienne
était en moyenne de 1512cc (extrêmes 80cc - 12 litres).
Quinze patients ont été traités en première intention de façon conservatrice. Le traitement
chirurgical a été institué en définitive 10 fois dont 7 avec la méthode de Ronceray.
Résultats
La guérison a été obtenue chez 12 patients traités par méthode conservatrice seule et chez 4
patients par la méthode de Ronceray. Chez les 3 autres, elle n’a été obtenue qu’au prix de
débridements itératifs et de talcâge après un échec du premier traitement.
Conclusion
Les auteurs insistent sur certaines formes rares rencontrées en Afrique notamment la forme
virtuelle, les formes anciennes et les formes trop abondantes (12 litres). Ils plaident pour
l’utilisation de l’aponévrotomie en lucarne décrite par Ronceray pour ces dernières.
Mots clés : épanchement ; Morel- Lavallée ; Ronceray.
Aims
The object of this work is to make our contribution to the study of the recent and especially
ancient clinical forms of the effusion of Morel- Lavallée. The second object therapeutic is to
discuss the place of deep fascial fenestration by Ronceray.
Patients and method
Our study concerns a continuous retrospective series over 20 years from 1989 till 2009. Eleven
men and 8 women, 36,7-year-old on average were treated for an effusion of Morel- Lavallée.
The dominant étiology was represented by the accidents of the public highway. The most
frequent localization was the thigh for 12cases. The collection was discovered after 41,4 days
on average (extremes of 1 - 180 days). The volume of the collection was on average of 1512cc
(extremes 80cc - 12 litres).
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Fifteen patients were treated in first intention in a conservative way. The surgical treatment was
established after all for 10 times among whom 7 with the method of Ronceray.
Results
The cure was obtained at 12 patient's treated by only conservative method and at 4 patients by
the method of Ronceray. To 3 others, it was obtained only after iterative opening and talc after
a failure of the first treatment.
Conclusion
The authors insist on certain rare forms met in Africa in particular the virtual form, the ancient
forms and the too plentiful forms (12 litres). They plead for use deep fascial fenestrations by
Ronceray for these last ones.
Keywords: Effusion ; Morel- Lavallée ; Ronceray