Dimanche 19 mars 2017

éducation - Des lycéennes d’Édouard-Herriot ont informé des élèves de CM1-CM2 de La Brunerie Comment réagir face au harcèlement scolaire

Sur les murs de la classe, des peintures, des règles de conjugaison, des cartes du monde. Mais aussi des valeurs à suivre : respect, solidarité, tolérance…

Ce jeudi matin, à l’école de La Brunerie, les 30 élèves de CM1-CM2 de Perrine Chatelain sont attentifs. Ils reçoivent des invitées : quatre lycéennes “ambassadrices contre le harcèlement”. Laura Latham (16 ans), Lucie Deroudilhe (17 ans), Coraline Verdet (17 ans) et Chloé Hallé (16 ans) proposent une “formation” pour faire connaître et surtout pour reconnaître le harcèlement scolaire.

« Un acte de violence répété »

Les présentations faites, les ambassadrices demandent la définition du harcèlement… Les doigts fleurissent dans la classe. « C’est quand on embête quelqu’un ? » « Quand on le fait tout le temps ? » Chloé reformule : « Le harcèlement, c’est un acte de violence, répété, sur le long terme et où la victime est isolée. » Tout en écrivant au tableau, elle détaille : « La violence peut prendre plusieurs formes : ça peut être des paroles, des insultes, des coups, du racket… Ça peut aussi se produire sur les réseaux sociaux. »

Un petit brun interroge : « J’ai un copain à qui on disait tous les jours qu’il avait de trop grandes dents. Il n’aimait pas du tout. C’est du harcèlement ça ? » Les jeunes filles confirment… Et évoquent ensuite les conséquences du harcèlement sur les victimes et sur les “harceleurs”, « car ce sont souvent des personnes qui ont elles-mêmes des problèmes ».

Les questions s’enchaînent dans la classe. Les enfants sont curieux de savoir si les lycéennes ont déjà été confrontées à du harcèlement scolaire. « C’est arrivé à une fille de ma classe, au collège, raconte Lucie. Je regardais ça de loin, sans rien faire… À l’époque, je n’étais pas aussi informée. Aujourd’hui, je réagirais différemment. » Coraline et Laura ont d’autres histoires : une jeune fille de petite taille insultée régulièrement dans les vestiaires du gymnase, une autre filmée à son insu et moquée sur les réseaux sociaux…

Justement, Laura insiste : « Dans une histoire de harcèlement, il y a un harceleur, un harcelé, mais surtout des témoins. Ils peuvent faire quelque chose pour empêcher ça. » Mais quoi ? « Il ne faut pas essayer de régler le problème seul. Il faut en parler à un adulte. Votre maîtresse, vos parents… Une personne en qui vous avez confiance. » « Et si personne ne nous croit ? » s’inquiète une élève. « Il y a forcément un adulte qui te croira. Il existe aussi un numéro vert, le 3020. »

Au moment de conclure, après plus d’une heure d’échanges, les enfants ont bien compris le message. Ils résument spontanément : « Les témoins doivent parler. »

LE CHIFFRE

10 % C’est le pourcentage d’élèves harcelés à l’école. Il y en a autant au collège. Sur les quatre lycéennes “ambassadrices” présentes à l’école de La Brunerie jeudi, trois ont été témoins de harcèlement dans leur scolarité.