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Accès aux sacrements pour les personnes divorcées remariées N°2 N°5 Actuellement ils subissent une double peine, quelle image du pardon donne l’Église ? Problème des règles trop figées, où met-on le curseur entre règles et tolérance ? Importance d'une grande écoute, de plus de miséricorde. De quel droit peut- on juger ? Faire appel à la conscience des gens. Proposition d'une célébration de l'Amour, mais difficulté de certains prêtres avec la « loi ». Qu'est ce qui est prioritaire : la « loi » ou la personne humaine ? On doit éviter de stigmatiser, on ne connait pas l'histoire des gens. Écouter ceux qui viennent

Accès aux sacrements pour les personnes divorcées ... · Dune part faire disparaitre toutes les interdictions résiduelles de lancien code de droit canonique citées par le pape

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Accès aux sacrements pour

les personnes divorcées remariées

N°2

N°5

Actuellement ils subissent une double peine, quelle image du pardon donne l’Église ?

Problème des règles trop figées, où met-on le curseur entre règles et tolérance ?

Importance d'une grande écoute, de plus de miséricorde. De quel droit peut- on juger ? Faire

appel à la conscience des gens. Proposition d'une célébration de l'Amour, mais difficulté de

certains prêtres avec la « loi ». Qu'est ce qui est prioritaire : la « loi » ou la personne humaine ?

On doit éviter de stigmatiser, on ne connait pas l'histoire des gens. Écouter ceux qui viennent

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demander (remariage), leur proposer quelque chose : un temps de prière, célébration de

l'Amour, …

N°9

Nous rencontrons deux att itudes dans le clergé : soit une att itude bienvei l lante

qui ne refuse pas la communion aux personnes en « s ituat ion irrégulière », soit

une att itude rigide qui appelle à se conformer aux règles off ic iel les . Cette dernière

est blessante et é loigne de l ’ institution. Le plus grave est qu’el le peut éloigner de

Dieu ! Dieu est- i l condamnation ou amour ? Jésus -Christ a été confronté au même

pharisaïsme…

I l est normal que l ’Egl ise donne une l igne directrice mais e l le devrait accueil l ir

avec bienvei l lance toutes les personnes, quelle que soit leur s ituat ion de vie .

N°13 « EQUIPE RELIANCE »

L’accueil des personnes divorcées et divorcées remariées (cf. RS 45, 46, 47, 51)

Les Equipes Reliance constatent que malgré les claires déclarations des papes Jean Paul II

et Benoit XVI affirmant que les personnes divorcées et divorcées remariées faisaient bien

partie de l’Eglise elles font toujours l’objet d’exclusions diverses comme le rappelait le pape

François dans le quotidien argentin La Nacion : « Mais ils ne peuvent être parrains, a-t-il

enchaîné, ne peuvent lire les lectures à la messe, ne peuvent donner la communion, ne

peuvent enseigner le catéchisme, ne peuvent faire sept choses dont j’ai la liste ici. Si je

compte, ils paraissent excommuniés de fait ! Aussi faut-il leur ouvrir un peu plus la porte. ».

Ces exclusions sont variables et dépendent de l’attitude des pasteurs et des communautés. Il

a été rapporté par exemple la violence de l’accueil de certains prêtres à l’occasion d’une

demande de prière à l’occasion d’un remariage. Mais elles sont telles que les personnes

divorcées (et non remariées) elles mêmes se sentent rejetées et quittent l’Eglise et par voie

de conséquence leurs enfants également. C’est un des fruits négatif de la discipline actuelle.

Il s’agit donc d’une conversion de toute la communauté et de ses pasteurs dont le regard est

marqué par la peur et le jugement et non par la miséricorde envers le prochain dans la

souffrance. En effet la décision de divorcer n’est pas une solution de facilité et même si c’est

l’issue pour retrouver la vie, c’est une source de souffrance, de sentiment d’échec et de

culpabilité. C’est grâce à l’accompagnement des équipes que les membres équipiers ont pu

faire ce chemin de discernement en conscience éclairée et de prise de distance par rapport

aux jugements négatifs, voire aux refus des sacrements pour leurs enfants, expérimentés de

la part de certains prêtres et paroissiens. Le § 51 n’apporte pas de nouveauté par rapport aux

exhortations des papes précédentsi. Il y a donc urgence à corriger la formation des clercs et à

développer l’information et l’enseignement des communautés. Le pape François a affirmé :

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« la solution c’est l’intégrationii ».Pour les groupes réunis par les Equipes Reliance cette

phrase signifie :

D’une part faire disparaitre toutes les interdictions résiduelles de l’ancien code de droit canonique citées par le pape François

D’autre part permettre l’accès aux sacrements des divorcés remariés (sous réserve que la paix soit faite avec l’ex-époux, et qu’un chemin de reconstruction, de relecture ait été engagé)

Certaines interdictions sont apparues comme incohérentes : le parrain, le confirmé, qui

divorce et se remarie reste malgré tout parrain ou confirmé : c’est sa foi et sa vie chrétienne

qui importent.

L’accès aux sacrements (cf. RS § 51, 52, 53, QRA § 38) Sur cette question, les Equipes Reliance, dont le souci est l’accompagnement de la construction de la vie spirituelle des couples vivant une nouvelle union et de leur famille recomposée, affirment l’urgence d’une solution positive et également une incompréhension de la discipline actuelle, bien que leurs membres ne contestent pas cette discipline qu’ils sont amenés à vivre selon l’éclairage de leur conscience en fonction des circonstances de la vie. A ce sujet, les Equipes Reliance s’interrogent sur les mots « approfondissement ultérieur » du § 38 des QRA et pensent qu’il y a lieu de dissocier la question de l’accès aux sacrements de l’initiation et de la réconciliation, qui sont liés à la foi et à la vie chrétienne dans la miséricorde, de la question de la reconnaissance de la nouvelle union et de sa mission.

Urgence La première urgence se situe dans l’éducation chrétienne des enfants des familles recomposées qui ne bénéficient pas de l’exemple de la vie sacramentaire de leurs parents s’ils respectent strictement la discipline. Ceci est une évidence quand on sait qu’en matière d’éducation, le témoignage de vie est prépondérant et « dire » sans « faire » soi même en cohérence est tout simplement rejeté. De toute façon ces enfants ressentent ces impositions à leurs parents comme injustes quand ils comparent leur foi et leur vie chrétienne à celles d’autres parents réputés en situation régulière. Il y a là une conséquence objectivement injuste et discriminatoire de la discipline à l’égard des enfants des familles recomposées qui est tout simplement inacceptable et non évangéliqueiii. La deuxième urgence, et qui n’est pas la moindre, est d’effacer certaines incohérences des paroles de l’Eglise qui peuvent nuire à sa crédibilité. Peut-on parler de chemin de sainteté pour les fidèles, dans une vision catholique, où les « biens spirituels » sont la Parole mais pas les sacrements ?iv N’est ce pas une approche protestante où se sont d’ailleurs réfugiées certaines personnes vivant une nouvelle union ? D’où une certaine incompréhension.

Incompréhension Pour les équipiers Reliance, la première source d’incompréhension se situe au sein même de

la célébration eucharistique, à laquelle ils sont assidus et qu’ils vivent avec la communauté

rassemblée, lorsque la liturgie affirme :

« Prenez, et mangez-en tous ; ceci est mon corps livré pour vous. »

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«Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance

nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des

péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi. »

« Accueille-nous dans leur compagnie, sans nous juger sur le mérite mais en accordant

ton pardon, par Jésus Christ, notre Seigneur. C'est par lui que tu ne cesses de créer tous

ces biens, que tu les bénis, leur donnes la vie, les sanctifies et nous en fais le don. »

« Seigneur Jésus Christ, que cette communion à ton corps et à ton sang n'entraîne pour

moi ni jugement ni condamnation ; mais qu'elle soutienne mon esprit et mon corps et me

donne la guérison. »

« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai

guéri »v

Peut-on garder sa foi en ces paroles ?

La deuxième source d’incompréhension se situe à la lecture des très beaux textes de Jean

Paul II et de Benoît XVI sur l’Eucharistie : Ecclesia de Eucharistia et Sacramentum Caritatis

« L'incorporation au Christ, réalisée par le Baptême, se renouvelle et se renforce continuellement par la participation au Sacrifice eucharistique, surtout par la pleine participation que l'on y a dans la communion sacramentelle. Nous pouvons dire non seulement que chacun d'entre nous reçoit le Christ, mais aussi que le Christ reçoit chacun d'entre nous. Il resserre son amitié avec nous: « Vous êtes mes amis » (Jn 15, 14). Quant à nous, nous vivons grâce à lui: « Celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57). Pour le Christ et son disciple, demeurer l'un dans l'autre se réalise de manière sublime dans la communion eucharistique: « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15, 4). »vi

« Mais c'est dans le Christ mort et ressuscité et dans l'effusion de l'Esprit Saint, donné

sans compter (cf. Jn 3, 34), que nous sommes rendus participants de l'intimité divine.

Par conséquent, Jésus Christ (...) nous communique dans le don eucharistique la vie

divine elle-même. Il s'agit d'un don absolument gratuit, qui répond seulement aux

promesses de Dieu, accomplies au-delà de toute mesure. L'Église accueille, célèbre,

adore ce don dans une fidèle obéissance. »vii

« L'Esprit, invoqué par le célébrant sur les offrandes du pain et du vin posés sur l'autel, est le même qui réunit les fidèles « en un seul corps », faisant d'eux une offrande spirituelle agréable au Père »viii.

« En effet, « l'unicité et l'indivisibilité du Corps eucharistique du Seigneur impliquent l'unicité de son Corps mystique, qui est l'Église une et indivisible. C'est pourquoi, dans la célébration de l'Eucharistie, tout fidèle se trouve dans son Église, c'est-à-dire dans l'Église du Christ. »ix

Ayant ainsi compris le sens de la communion eucharistique, comment comprendre de poser au sein même de la célébration eucharistique un signe de division du Corps mystique du Christ en excluant de la communion sacramentelle certains de ses membres et si, de plus, la communion spirituelle, préconisée par la discipline, est équivalente comme l’affirme certains, il s’agit alors de l’interdiction de poser un geste,

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ce qui est discriminatoire, source de souffrance et ne contribue pas à améliorer une meilleure conscience du sens de l’Eucharistie dans la communauté qui garde ainsi une notion de récompense de la « perfection ».

La troisième source d’incompréhension se situe dans le refus du sacrement de réconciliation

et cela sur plusieurs plans :

Tout d’abord, comme cela a été évoqué plus haut, la rupture de l’indissolubilité vécue au moment de la séparation et du divorce, a pu faire l’objet d’un chemin de pénitence, de contrition, voire même de pacification de la relation avec l’ex conjoint qui a pu aller jusqu’au pardon. Cette démarche a même pu faire l’objet de l’absolution sacramentelle pendant la période de solitude et de reconstruction personnelle. Ré-invoquer la notion d’indissolubilité à l’occasion de la nouvelle union revient à invalider le sacrement de réconciliation et à reprendre le pardon que le Seigneur a déjà accordé. Quelle est donc la faute ? Sans doute la transgression est-elle à rechercher sur la décision de ne pas respecter l’unicité.

Même en admettant que cette décision de ne pas respecter l’unicité. constitue une faute, qui est ponctuelle mais dont les incidences sont permanentes, comme l’a fort bien démontré Mgr Vescox, les équipiers Reliance ont du mal à comprendre que ce péché-là ne serait pas pardonnable. Il leur est difficile de trouver une cohérence dans le chemin de pardon avec l’ex-conjoint, proposition forte des Equipes Reliance, si l’Eglise elle-même ne pardonne pas.

Sans entrer dans le débat pour savoir si la nouvelle union constitue ou pas un état permanent d’adultère, ou un état peccamineux objectif, l’incompréhension s’impose face à la discipline qui permet l’accès aux sacrements en cas de continence sexuelle alors que la situation objective de vie conjugale commune et de relation affective demeure. Comment invoquer que « l’état de péché permanent objectif » dans ces conditions n’est plus un obstacle à l’accès aux sacrements ? Les accompagnateurs équipiers Notre Dame sont d’ailleurs choqués par cet aspect de la discipline qui fait implicitement injure à la dignité du sacrement de mariage en ramenant l’état conjugal simplement à une question de relations sexuelles, ce qui est très réducteur par rapport à la communion de vie et d’amour dont parle Vatican II

Proposition pour une démarche d’accès aux sacrements (cf. RS § 52 QRA § 38)

L’expérience des Equipes Reliance montre que la situation de vie chrétienne, de vie

spirituelle et de maturité dans le vécu de famille recomposée peut être très différente d’un

couple vivant une nouvelle union à un autre. Les propositions doivent donc être adaptées et

ajustées aux personnes, sinon on risque de tomber dans le piège de substituer à une loi une

autre loi fondée sur la défense d’un concept au lieu d’être au service de la croissance et du

salut des âmes. De ce qui précède, la notion de « chemin pénitentiel » ne paraît pas

souhaitable. Il conviendrait de lui substituer celle de « chemin de discernement et

d’intégration dans la communauté ».

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Les couples vivant une nouvelle union ont déjà parcourus un chemin, certain après avoir

éclairé leur conscience, ont repris le chemin de l’Eucharistie, d’autres n’attendent qu’une

parole de l’Eglise. il s’agit donc de les rejoindre sur ce chemin, là où ils en sont, comme le

Christ rejoint les deux disciples sur le chemin d’Emmaüs. C’est pourquoi il est nécessaire

de proposer des cheminements différents et adaptés aux situations personnelles de chaque

couple, telles que nous les rencontrons, par exemple, dans les Equipes Reliance :

Celle d’un couple vivant depuis plus de 20 ans dans sa nouvelle union,

paroissien fidèle et investi (on peut même penser qu’il est au bout du chemin)

Celle d’un tout jeune nouveau couple qui cherche à stabiliser sa nouvelle vie,

au milieu des difficultés d’une famille recomposée et de relations encore

orageuses avec son ex-conjoint

Celle des célibataires qui ont épousé une personne divorcées.

Celle des couples qui ont obtenu la reconnaissance de nullité de leur mariage

ou retrouvé une situation canonique régulière par veuvage pour lesquels le

retour aux sacrements en particulier le mariage sacramentel n’est pas une

évidence.

Il s’agit donc d’un chemin de discernement pour choisir la vie.

De cette diversité de situations les groupes de réflexion ont fait émerger plusieurs

cheminements possibles, par contre, en réponse au pape François qui nous demande

d’avoir un regard de proximité en Eglisexi, l’accompagnement doit se faire en Église, c’est-à-

dire avec une petite communauté de chrétiens et pas seulement avec une seule personne,

fut-elle un prêtre, car ce serait dommage de ne pas proposer cette expérience qui est un

chemin de conversion pour tous et qui nous interroge tous sur notre relation aux sacrements.

Tout cheminement doit débuter par un temps de relecture en vérité procédant par étapes

(comme une démarche catéchuménale), avec par exemple une réflexion sur :

Où en suis-je de ma relation avec mon ex-conjoint ? Suis-je au clair avec les responsabilités ? Suis-je en paix, un pardon a-t-il été donné ?

Où en suis-je avec mes enfants ?

Où en suis-je dans ma foi ?...

Dès lors que cette démarche de vérité sur soi a été faite, comme pour la Samaritaine en face

de Jésus, il n’y a plus d’obstacle à recevoir le don de la grâce, l’eau vive source jaillissant

pour la vie éternellexii et tous les chemins envisagés doivent se conclure par une parole

officielle d’Eglise dans des formes appropriées, afin que ce « retour » puisse être fêté en

communauté d’Eglise (cf. Lc 15, 22-24). Par exemple :

En paroisse mise en place d’un petit groupe de paroissiens autours d’un couple ou de plusieurs couples divorcés-remariés pour revisiter ensemble les sacrements (expérience catéchétique riche pour tous) aboutissant à une messe paroissiale de ré-accueil aux sacrements.

Pour un couple divorcé-remarié membre actif au sein d’une paroisse depuis plusieurs année , proposition de la communauté paroissiale à son évêque sa ré-intégration complète.

Pour les couples divorcés-remariés qui n’ont pas encore vécu de temps de prière à l’occasion de leur nouvelle union, préparation à cette nouvelle vie sur

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une année, se terminant par ce temps de prière et une Eucharistie de fête où ils seraient à nouveau conviés.

Reconnaissance des mouvements qui proposent des cheminements spécifiques pour couples chrétiens divorcés-remariés ( comme les Equipes Reliance par exemple) pour juger de la vie chrétienne de leurs membres et proposer à leur évêque leur ré-intégration complète.

Pour les couples divorcés-remariés qui se seraient depuis longtemps éloignés de l’Église, des parcours type «parcours alpha » spécialisés (chemin catéchuménal vers le sacrement de réconciliation).

Dans les lieux habituels de retraite (monastères et foyers de charité), retraite spirituelle ou session à itinéraire spécifique aboutissant à une cérémonie de réadmission aux sacrements.

D’une manière générale, pour les équipiers Reliance, le sacrement de Réconciliation est le premier sacrement à retrouver et il ferait partie de toute façon de la « cérémonie de pleine communion ».

Les pastorales familiales devraient être à même d’orienter les couples demandeurs vers

les parcours les plus adaptés.

i FC 84

ii La Nacion 7/ 12/ 2014

iii Mc 10, 13-16

iv Contradictoire avec CIC 83 c.213

v Prière eucharistique n°1

vi EdE 22

vii SCar 8

viii SCar 13

ix SCar 15

x La Vie 24 09 2014

xi Evangelii Gaudium 169

xii Jn 4, 14

N°19

Il ne faut pas penser que la privation de l’Eucharistie soit une "punition". Comme le dit Jean Paul II dans Familiaris Consortio, c’est une "contradiction". « Si quelqu’un dit : "J’aime Dieu" et qu’il déteste son frère, c’est un menteur. » 1 Jn 4,20. Pour ma part, ayant épousé civilement une personne divorcée, j’avoue n’avoir pas pu aller communier, par choix personnel, par-dessus les difficultés et les souffrances de sa première épouse et celles de ses enfants, difficultés et souffrances dont j’étais responsable. L’image que j’avais du Christ se livrant à moi dans l’Eucharistie se serait banalisée, Il ne pouvait se livrer à moi tant que j’acceptais les souffrances et les difficultés de quatre personnes. Dans l’accompagnement des personnes divorcées et remariées, n’est-il pas plus cohérent de les aider à prendre conscience qu’ils ne sont pas tous des victimes de leur premier conjoint si ils veulent un jour pouvoir lui pardonner, si ils veulent permettre à leurs enfants de continuer à aimer l’autre parent ? Quant à la pratique orthodoxe de célébrer de secondes noces, ayant pris connaissance du rituel de ces secondes noces, je dois reconnaître que nulle part il n’est question de donner ou recevoir le pardon du premier époux ou des enfants. Un soi-disant parcours pénitentiel ne devrait-il pas en tenir compte ? Sinon c’est seulement de l’auto-justification.

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N°21

Il nous semble que l’Eglise doit commencer par ne pas interdire les sacrements du Pardon et de l’Eucharistie à ces familles blessées. Interdire ces sacrements, c’est vouloir d’une certaine façon interdire la miséricorde de Dieu dans nos vies. Est-on sûr que Jésus aurait refusé son Pardon et son Eucharistie aux divorcés remariés et aux homosexuels, lui qui a donné son eau vive à la Samaritaine, laissé Judas prendre le pain de la Cène et surtout s’est éteint sur ces paroles « Père pardonne leur… ». Qui sommes-nous pour décider ? D’ailleurs, si ces 2 sacrements, qui sont le coeur et l’essence de notre Foi quotidienne, sont interdits à vie, à quoi bon rester catholique ? Il nous semble important d’accueillir ces personnes blessées et qu’elles se sentent à travers nous aimées de Dieu et non pas rejetés ou jugées.

N°22

L’Eglise donne son pardon à tant d’autres fautes graves, pourquoi une sanction si forte sur le remariage. L’amour

est une belle réalité mais le contexte de la vie moderne le fragilise encore davantage.

N°23

Un constat : dans notre paroisse, nous rencontrons beaucoup de personnes en grande souffrance car elles ne se sentent pas soutenues par l’Eglise notamment en cas de divorce. L’idéalisation du mariage chrétien fixe la barre très haute. Ne faudrait-il pas présenter ce sacrement comme une construction progressive. ?. Pourquoi l’Eglise pardonne-t-elle à un meurtrier et pas à un divorcé remarié ? On se pose aussi question de la différence de traitement par l’Eglise entre les divorcés-remariés et les prêtres qui se marient. Nous ressentons une évolution parmi les chrétiens dans les pays occidentaux, pour prendre en considération nos frères divorcés-remariés ou en difficultés conjugales, et des propositions concrètes d’accueil par l’Eglise, paraissent souhaitables et nécessaires. Les chrétiens de ces pays semblent mûrs pour de tels changements. On sait que des propositions au cas par cas sont apportées aux couples en difficultés, mais ce n’est pas satisfaisant. Un chemin devrait permettre aux divorcés-remariés de ré accéder à l’Eucharistie et à la Réconciliation, après un temps de consolidation de la nouvelle situation (et non un temps de pénitence !). Il existe des mouvements d’Eglise actifs qui accueillent des personnes blessées par des ruptures conjugales ou sur le point de rompre. Cette information n’est pas assez connue dans nos paroisses. N°25

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N°26

Des catholiques de BRON confrontés à la situation des divorcés remariés Baptisés pour témoigner de la bonne nouvelle de l’Evangile, nous sommes tous, en tant que membres de notre Eglise, des pécheurs pardonnés. Mais nous souffrons parce que l’Eglise exclut de la miséricorde qu’elle est chargée de transmettre une catégorie de croyants. Quelques constats :

ation des divorcés remariés est incompréhensible donc inaudible pour un très grand nombre de fidèles. Il en est de même pour ceux qui sont aux marges de l’Eglise et qui cherchent comment vivre de l’Evangile.

-accès aux sacrements pour les divorcés remariés fait de cette situation le seul péché impardonnable. Cela contredit profondément la façon évangélique qu’a Jésus d’accueillir tous les pécheurs là où ils en sont, de les relever pour une nouvelle vie et de les appeler à aller plus loin en se convertissant.

celle qui accompagne et relève. Le divorce est la plupart du temps une épreuve très douloureuse : au coeur de cette réalité, l’Eglise est-elle vraiment « experte en humanité » ?

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-témoignage faisant obstacle à tout travail d’évangélisation.

mariage et les exigences radicales sous-tendues par la contraction de ce mariage. Il y a souvent un écart entre l’attente des couples et ce que l’Eglise leur propose : les mariés sont rarement conscients de ce qu’ils engagent et ensuite l’Eglise leur oppose la profondeur de ce qui est engagé.

reconnaître qu’elle n’empêche pas la réalité des échecs de la relation humaine. Echecs qui font partie de la vie. La position théologique qui identifie le lien entre les époux à celui du Christ et de son Eglise pose question et crée même une impasse. Si la fidélité de Dieu est de toujours à toujours, celle de l’homme est limitée par sa condition pécheresse. Quelques pistes :

a échec (séparation durable, divorce), il pourrait être proposé aux personnes concernées un chemin de discernement sur une durée significative, adaptée à chaque situation, avec un groupe d’accompagnement (prêtre et laïcs formés).

-même ecclésiale. Elle permettrait la reconnaissance par chacun de sa responsabilité dans l’échec, de son péché. Cela ouvrirait précisément à une démarche de pardon, au sacrement de réconciliation.

qui n’est pas un prix destiné aux parfaits mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » comme le dit notre Pape François au n°47 de son exhortation Evangelii Gaudium. Et nous sommes tous faibles !

une heureuse bonne nouvelle de vie. Y aurait-il remariage ? Sans doute, mais pas sacramentel.

drait remettre en question la pastorale du mariage, en vue d’un meilleur soutien aux époux : celui de leur préparation, celui de leur accompagnement dans la durée, dans les joies et les difficultés. Nous attendons de notre Eglise non un surcroit d’explication mais une conversion théologique et pastorale qui ouvre radicalement à la miséricorde. N°35-3

A été abordée aussi la question de l'accès à la communion des divorcés remariés. Le non accès choque les gens loin de l'Eglise. Une proposition : faire comme les orthodoxes : permettre l'accès à la communion après une période de quelques années et une démarche de pénitence. Autre proposition : Que le discours de l'Eglise, tout en conservant les exigences de l'Evangile, insiste plus sur l'accueil de ces personnes et sur leur place dans l'Eglise. Trouver un langage compris de tous. Une question se pose : comment continuer à mettre en valeur ces exigences, tout en donnant toute leur place à ceux qui ne parviennent pas à les appliquer ? C'est un défi pour l'Eglise.

N°39 Il ne m'appartient pas de juger les décisions de l’Église, qui a déjà beaucoup évolué dans un certain

nombre de domaines.

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La méthode que je pourrais suggérer, qui paraît a priori très difficile, mais réalisable au vu du nombre

encore heureusement limité de cas, serait de pouvoir s'approcher des causes individuelles et les plus

authentiques possibles de divorce et de remariage, un peu comme sont instruits les dossiers en

nullité.

Et par là de ne réserver la sanction d'excommunication qu'aux cas de refus absolu des couples

d'accepter l'intervention de l’Église.

Le pardon (vis à vis de son ex conjoint – j'ai mis 20 ans à pardonner-, vis à vis de soi-même) reste bien

évidemment un moyen puissant de progresser, mais doit être dépassé par des lois concrètes et

justes.

Je souhaite enfin aux couples blessés par certaines dispositions trop générales et mal adaptées de

notre Église, de pouvoir lui pardonner , afin qu'elle-même puisse aller de l'avant.

N°44 Propositions éventuelles : - Un chemin de réflexion des divorcés remariés (avec un prêtre) pour un re-accès aux sacrements

- Un cheminement avec un prêtre pour la reconnaissance de la nouvelle union, avec une bénédiction + prononciation devant Dieu et la communauté de leur projet de vie et leur amour

- Il y a contradiction à voir des enfants de parents « divorcés remariés » accueillis dans l’Eglise pour un sacrement alors que leurs parents sont exclus de ce même sacrement : on ne peut expliquer logiquement cette situation à de jeunes enfants sans leur poser question sur l’Eglise et sa crédibilité.

- A propos de l’Eucharistie, Il faut savoir désobéir à l’Eglise, chacun décidant au final « en conscience », avec sa liberté de conscience. Synthèse et questions : - Pourquoi rejeter de la communion les divorcés remariés, n’est-ce pas plus une question de dogme que d’amour ?

- Le Christ ne pardonne-t-il pas à tout le monde et n’invite-t-il pas tout le monde à sa table, les plus fragiles et les plus exclus en particulier ? Ne les rétablissait-il pas dans leur dignité d’Homme ?

- Le Christ n’est-il pas venu pour tous ?

- Le Christ a-t-il un jour exclu quelqu’un, n’allait-il pas à la rencontre de ceux qui souffraient le plus ?

- La communion est elle une récompense ou une nourriture dont chaque chrétien a besoin ? la communion n’est elle pas plutôt une relation entre la personne et Dieu plutôt qu’une relation entre la personne et la hiérarchie de l’Eglise ? chaque chrétien est responsable devant Dieu et agit en son âme et conscience devant Lui.

- La communion n’est elle pas aussi une relation fraternelle où personne ne doit rester en marge ?

- L’amour humain entre 2 êtres est-il négligeable aux yeux de Dieu du seul fait qu’il ne soit pas consacré N°46

arrêtons l’hypocrisie !

- laissons le confesseur juger le cas particulier et accorder le pardon - que l’Eglise pardonne si les divorcés ont exercé au mieux leur responsabilités

parentales et que les enfants ne souffrent pas trop de l’échec des parents.

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- Si la seconde union est stable, vécue dans l’amour comment peut-on en demander la destruction ? ? Elle est en elle même une forme du pardon de Dieu, car signe que le chrétien a reconnu ses erreurs et ses manques dans la première union et ne les renouvelle pas dans la seconde.

- Nécessité d’assouplir et d’accélérer les procédures d’annulation de mariage. N°47

Certaines règles paraissent inhumaines : la personne qui a divorcé et contracte une nouvelle

union ne peut communier, au même titre que la personne qu’elle épouse en secondes noces

et qui n’est pas forcément impliquée dans la première rupture. De même, une personne non

baptisée qui épouse un(e) divorcé(e) est de ce fait exclue d’un éventuel futur baptême. Ou

alors 2 non baptisés mariés civilement et divorcés ne pourront se marier à l’église….

N°48

Nous serions disponibles pour répondre à des demandes de célébrations ou temps de prière ;

-Certains vont à la messe sans communier,

-D’autres reçoivent les sacrements à leur demande et en conscience, (mais la position

officielle est « non ») les avis sont différents selon la sensibilité.

-Ces célébrations ou temps de prière ne sont pas des mariages sacramentels: le prêtre peut

rester en civil, il n’y a pas de bénédiction des alliances ;

-mais toutefois, pour ceux qui sont présents il peut rester une confusion si la rédaction du

faire- part et du début du rassemblement sont ambigus. Quand c’est bien précisé, tout se passe

très bien mais combien serions- nous aidés par des changements dans l’Eglise sur ces

questions en levant des postures d’accueil alambiquées.

N°49 Autant que faire se peut sortir de l’hypocrisie pour libérer les gens, entre autre les divorcés- remariés

pour qu’ils accèdent aux sacrements. On a l’impression qu’ils sont condamnés à vie pour ne plus

s’approcher de la table de communion. C’est un secret de polichinelle, on sait bien qu’ils

communient ! Est-IL venu uniquement pour les bien portants ?

N°51 Globalement, l’équipe se sent en accord avec la position exposée par Monseigneur Jean Paul Vesco

dans l’article intitulé : ‘pour en finir avec la notion de persistance obstinée dans un état de péché

grave’, ainsi que dans les interviews donnés à la vie Catholique (23 septembre 2014) et dans le

journal La Croix (2 mars 2015).

N°54

Serait-il possible d’admettre aux sacrements des personnes qui, bien que « dans des situations

difficiles », vivraient les éléments suivants : la stabilité ; la fidélité ; la fécondité (dans tous les sens du

terme et selon les situations) ; le rayonnement et le partage ; la connaissance et la reconnaissance de

Dieu dans la vie du couple ? Et, s’agissant plus particulièrement des séparés ou divorcés :

l’acceptation de la part de l’époux à l’égard de son conjoint ; la miséricorde (ou le pardon lorsqu’il est

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demandé) ; le dépassement et l’accomplissement de soi ? Il ne faut cependant pas utiliser ces

repères de façon systématique ni de manière cumulative, mais de privilégier l’accueil, non que celui-

ci fût inconditionnel, mais empreint de miséricorde à l’image du Christ. Cette démarche d’ouverture

qui ne doit pas se confondre avec de la facilité - voire du laxisme – et qui n’est pas exclusive d’une

exigence spirituelle, se fonde essentiellement sur l’effet de la grâce. Ces repères ne sont pas des

critères d’admission mais des lignes de progrès vers lesquelles doit pouvoir tendre le couple ou la

personne, en fonction de sa situation propre.

N°56

Trouver des gestes et des signes significatifs de reconnaissance et d'appartenance au peuple de Dieu

permettant de faire cesser les situations d'exclusion.

-Proposer un accompagnement sur la durée pour les couples (en difficulté ou non) dans les premières années après le mariage, en mettant en place une sorte de "Service Après-Vente" avec l'aide d'autres couples "parrains". -Mettre en place des formations à destination des prêtres et des laïcs engagés dans cette démarche

(sans négliger l'apport possible de psychothérapeutes).

N°66

L’incompréhension de la position du magistère Elle se manifeste avec vigueur, d’autant qu’il se retranche derrière des arguties théologiques pour la justifier. L’Église hiérarchique s’appuie sur des paroles du Christ pour justifier l’indissolubilité du mariage et en tirer les règles que nous connaissons (Pour l’essentiel le refus du sacrement du pardon et de la communion). Au nom de quelle théologie les interprète-t-elle avec un absolutisme qu’elle n’applique pas à d’autres de ses paroles (par exemple celles concernant l’argent et le pouvoir) ? Au nom de quelle théologie le magistère refuse-t-elle le pardon que le Christ n’a jamais refusé ? Comment justifier le pardon donné au meurtrier et refusé au divorcé ? Le « va et ne pèche plus » est un appel à la reconstruction après le pardon de Dieu. Au nom de quelle théologie le magistère refuse-t-il le Corps et le Sang du Christ ? Il est bon de rappeler que c’est une assemblée (certes présidée par le prêtre) qui célèbre et consacre, assemblée où prient des Pierre, des Jean et des Judas et que ce dernier, présent au cours du dernier repas, a partagé le Corps et le Sang. Les règles que le magistère fait peser sur les épaules du couple ne pèsent pas avec le même poids sur les épaules de celui ou de celle qui s’engage radicalement à son service, mais au bout de longues années de réflexion et de prière : l’engagement qu’il ou elle reprend ne donne lieu à aucune « sanction » : l’Église cléricale s’érige en juge de l’Église laïque. Elle poursuit en ce même sens quand elle affirme la prééminence de la vie religieuse sur la vie de couple ou le célibat et plus encore quand elle magnifie ceux et celles qui vont au bout de la vie de couple au détriment de ceux qui n’y parviennent pas. Enfin notre Église encore défaillante à répondre à l’appel du Christ à l’unité, un appel aussi fort que celui à l’unité du couple, devrait y trouver ce grain d’humilité qui manque à son discours sur la famille et le couple. La souffrance Une séparation blesse et met en souffrance les deux membres du couple qui en constatent l’échec. Plutôt que de se pencher avec miséricorde sur cette souffrance l’Église hiérarchique,

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par l’exclusion que constituent les deux refus sacramentels, en génère une supplémentaire. En langage judiciaire on dirait qu’il s’agit d’une double peine. Cette souffrance est d’autant ressentie que la foi est présente dans la vie du couple. Le refus des deux sacrements peut le faire entrer en solitude. Le magistère fait ici preuve d’une violence injustifiée et injustifiable. L’attente vis-à-vis de l’Église A la suite de l’appel de Jésus à tous les pécheurs le magistère ne peut plus se réfugier derrière une vision idéalisée du mariage et de la famille pour justifier la dureté de ses règles, la violence de son comportement et le contre-témoignage de son attitude. L’Église doit être celle qui apaise la souffrance, celle qui relève de l’échec, celle qui permet de grandir dans la foi en Dieu et dans le respect de l’autre membre du couple. C’est à un travail pastoral et théologique que l’Église est appelée car la famille n’est pas le lieu de la perfection et de l’idéal. Pastoral : -d’accueil des demandes de mariage qui ne sont pas portées par la foi. -de soutien au long de la vie de couple (L’expérimenter dans sa chair fait savoir qu’elle n’est pas un « long fleuve tranquille »). Ce soutien va aujourd’hui vers ceux qui sont proches d’elle mais il doit aller demain aussi vers ceux qui en sont éloignés et qui le jour de leur mariage se sont tournés vers elle (L’Église en acceptant leur demande s’est rendue responsable de le leur donner). Ce soutien doit avoir deux visages : celui de l’institution et celui de la communauté. -d’accompagnement de la guérison des blessures avec en ligne de mire qu’une situation illégale n’est pas nécessairement une situation immorale. -de relecture des causes d’échec. N’est-elle pas une source de nourriture de la réflexion autour du mariage ? En particulier dans la recherche de nouvelles propositions. Théologal : -pour que la règle ne donne pas l’image d’un Dieu « pervers » qui interdirait le bonheur au nom de l’amour. -pour mieux cerner de quoi le sacrement de mariage est le signe. -pour réfléchir à une approche plus souple et que le monde puisse écouter et entendre (bénédiction puis mariage, approche de l’Église orthodoxe par exemples ; l’élargissement des conditions de la nullité, à manier avec prudence, ne nous semble pas être une réponse mais plutôt une impasse). N°69 RS55 Notre première remarque fut de noter que ce paragraphe avait omis la question de l’accès aux sacrements des malades, question proche du scandale pour ceux qui l‘ignoraient. Nous avons noté aussi que le clergé est très divisé sur l’attitude à avoir quand il est confronté à ces questions de l’accès aux sacrements. Nos difficultés principales devant ce paragraphe tiennent à deux expressions : 1) parler de « rapport constitutif entre la participation à l’Eucharistie et la communion avec l’Église et son enseignement sur le mariage indissoluble » n’est pas très clair. La communion avec l’Église et l’enseignement sont-ils équivalents ? L’enseignement est-il clos, donné une fois pour toutes et sans retour, ou bien comme au paragraphe 53 peut-on imaginer « un approfondissement de cette thématique » ? Est-ce qu’un dialogue oecuménique mené loin des caricatures confessionnelles pourrait sur ce point aider à un approfondissement ?

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Il est indispensable de pouvoir partager un "ressenti" de "mise à part" de celui ou de celle qu'on "retranche " de la démarche de communion de l'Assemblée... Leur participation à l'Eucharistie est bien le signe d'une démarche d'adhésion à la Communauté rassemblée par le Christ… il y a autour d'eux, les parents, les enfants, les amis qui vont participer au repas, mais qui doivent les laisser sur leur banc... Concrètement, il y a une souffrance pour toute la communauté, et il n'est pas étonnant que beaucoup d'entre eux se découragent et abandonnent cette démarche au sein de l'Église pour rechercher d'autres médiateurs..." 2) L’autre difficulté vient quand on nous parle de « situation objective de péché » : que veut-on dire exactement ? N’est-ce pas une manière de ramener le péché vers le manquement au règlement, le moral au légal ? D’autant que cette situation s'éteint automatiquement à la disparition du conjoint concerné ! .. Il y a là quelque chose d'incohérent avec la manière de faire de Jésus avec la Samaritaine, la prostituée de chez Simon ou la femme adultère... On ne perçoit pas dans ce type de problématique la relation avec la « conscience » qui est comme évacuée. On n’est pas sûr que la notion de « péché » elle-même soit aussi assurée qu’il y paraît. S’il y a probablement du péché en jeu dans le processus de séparation, il paraît moins évident de qualifier le redépart pour une vie commune de « situation objective de péché »…Bien sûr, on peut présenter le procès en nullité comme la panacée, mais est-ce une panacée évangélique ? On connaît certains recours à des subtilités du droit ecclésial qui ressemblent beaucoup aux efforts de certains pour échapper au fisc : est-on prêt à lutter contre les « niches canoniques » ? Les modalités de " re-départ" sont encore à rechercher, mais il ne faut plus trop tarder car les attentes dans la souffrance et l'espérance (ou la désespérance) sont de plus en plus nombreuses... Au fond, disait l’un d’entre nous, quelle est la raison profonde du refus de la communion aux divorcés-remariés ? Est-ce le seul péché « irrémissible » ? RS53 : La différence entre « communion spirituelle » et « communion sacramentelle » nous a interrogés particulièrement sur la finalité des sacrements : sont-ils faits pour l’homme ? L’opposition entre « spirituel » et « sacramentel » à laquelle on aboutit n’est-elle pas dommageable pour le sacrement lui-même, qui est une réalité spirituelle avant tout. Parler de « communion spirituelle » n’est-il pas une manière d’embellir la réalité d’une « communion invisible » ? N°70 Il est important que chaque membre de notre communauté soit très à l’écoute des divorcés remariés ; qui est-on pour les juger ? Le prochain synode devrait aussi rendre à la conscience personnelle sa juste place dans l’église. Priver ces personnes de l’Eucharistie est une grande souffrance pour elles qui sont en plus souvent exclues des responsabilités dans l’église. Attention à nos paroles qui peuvent être blessantes… Comment leur ouvrir un chemin, pas seulement pénitentiel, où l’interdit serait rompu ; ce pourrait être une ouverture, un dialogue ? Avec qui ? Comment encourager davantage les rencontres entre divorcés remariés ?

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Pourquoi traiter différemment les divorcés remariés et les prêtres qui ont quitté l’état clérical et qui peuvent se marier à l’église ? Quelle est la différence entre « communion spirituelle » et « communion de désir » ? Comment se fait le dialogue entre églises au sujet des divorcés remariés (les orthodoxes ont la possibilité de se marier plusieurs fois) ? Qui aura aussi le courage de « dépoussiérer » le langage de l’église ? Avant d’évangéliser les autres, il conviendrait de nous évangéliser nous-mêmes et les autres ont beaucoup à nous apprendre pour qu’ensemble nous devenions « plus humains ». N°75

Comme le Christ a perçu la souffrance des pèlerins d’Emmaüs et les a amenés à changer leur

regard pour repartir à sa suite, nous attendons de l’Eglise, dont nous faisons partie, le même

comportement vis-à-vis des familles blessées.

Développer la pratique du pardon dans la vie chrétienne, individuelle et familiale.

C’est un moyen pour aider les familles à maintenir leur unité (prévention). C’est aussi

un moyen pour pacifier les cœurs et les relations dans les familles blessées.

Comment ? Enseignement et témoignages sur la force du pardon, organisation de

journées paroissiales du pardon, propositions sacramentelles ou autres pour toutes les

situations.

Face à la séparation et au divorce, dépasser la notion de « faute » pour voir la

souffrance et générer la compassion envers ceux qui vivent cette situation. Comment ?

En intégrant les familles blessées dans les paroisses et en développant l’entraide entre

familles « normales » et familles blessées.

Dans leur souffrance, les familles blessées sont souvent seules. Exprimer sa souffrance

permet de la surmonter, et peut-être, d’en faire une expérience spirituelle. Comment ?

En renforçant le rôle de la paroisse comme lieu d’accueil, d’écoute et d’orientation et

en intégrant dans ces groupes d’accueil des membres des familles blessées ayant vécu

cette souffrance.

« Laissez venir à moi les petits enfants » (Math 19,14). Remettons les enfants, qui

n’ont aucune responsabilité dans la séparation, au centre des familles blessées. Leurs

intérêts doivent passer avant celui des adultes. Comment ? Faire connaitre les méfaits

de la garde alternée, développer les patronages, les mouvements de jeunes, rôle des

grands-parents…

PS : Il est dommage que, lors de la première session du synode, les séparés, divorcés fidèles et

divorcés remariés n’aient pas été entendus comme témoins.

N°78

Idée centrale du débat : Une réflexion sur la famille touche à l’intime, au mystère des

personnes et ne peut pas être tranchée par « une loi tout ou rien ».

Nous ne connaissons pas d’exemple d’une séparation pouvant être comprise

par « le tout coupable ou le tout innocent ».

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Nous ne pouvons accepter que la poursuite du mariage soit toujours

souhaitable et la séparation toujours regrettable. Plusieurs d’entre nous ont

conseillé des séparations y compris pour le bien des enfants.

o Le Lineamenta semble ignorer que toute vie y compris conjugale a un

aspect tragique : « Il faut porter sa croix. »

La communion spirituelle a été longuement débattue. Depuis Vatican 2, la

communion sacramentelle est devenue une norme pour toute célébration.

On peut être envisagé que toute personne s’éprouvant « dans le péché » de

se présenter les bras croisés (comme les enfants) pour une bénédiction. Cette

attitude ne doit pas être réservée aux divorcés remariés.

Le pardon (la demande de pardon) nous parait être la clé pour enlever la

raideur à la posture légaliste de l’église sur le drame de la vie conjugale.

Vue la situation de déchristianisation, il nous parait souhaitable d’envisager

un sacrement de mariage par étape.

Nous souhaitons vivement un accompagnement des personnes ayant vécus cette épreuve

pour écouter leurs souffrances et comprendre leurs questionnements, leurs pertes de

repaires et leurs difficultés.

Nous pensons que chacun doit avoir le souci « d’otez nos sandales devant la terre sacré de

l’autre ».

Nous désirons que l’approche du pardon puisse être profondément étudiée par les Pères

synodaux. L’Eglise ce doit d’être miséricorde à l’image du Christ.

N°82

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N°83

Les personnes divorcées et remariées pourraient faire une démarche, suivre un chemin de réconciliation, une pastorale de l’accompagnement en Eglise pour éclairer les consciences et les conduire à y déceler la vie alors même qu’elle vient de se conclure par un échec. Si la rencontre avec le Christ ressuscité ne rétablit pas le passé, elle vient les aider à accueillir la lumière. La vie est appelée à s’investir autrement. Il faut que les prêtres aidés par les laïcs proposent des voies de réconciliation pour que les divorcés remariés puissent communier, demander à l'église d'accueillir leur nouvelle union et repartir sur une route d'espérance N°87

Gradualité : nous sommes sensibles à une vision que ne soit pas binaire quant à la position de

l’église par rapport à ces familles recomposées. Cette vision doit offrir la possibilité d’un

cheminement par étape pour permettre la réintégration complète (ou partielle selon les étapes

parcourues) de ces familles au sein de l’Eglise, c’est-à-dire de bénéficier des sacrements

d’Eucharistie, réconciliation, baptême et sacrement des malades.

L’amour étant premier, la conformité vers la loi étant second, il est important que les membres de

ces familles, réalité nombreuse, se sentent complètement intégrés au sein de la communauté et ne

restent pas en marge, porteur de leur remariage comme un boulet.

Il faut prendre en compte que certaines situations sont sans retour par rapport au modèle familial

classique (père divorcé avec des enfants de sa nouvelle épouse). Ces situations familiales non

souhaitées initialement, n’empêchent pas le développement d’un vrai amour sur le regarde de Dieu :

La situation familiale n’est pas un critère de discernement pour qualifier de la spiritualité ou de la

soif de Dieu d’une personne ou d’un couple.

Comment aider à ce que l’Eglise ne juge pas les familles qui veulent se rapprocher du Christ, afin que

la relation parent/enfant ne soit pas abîmée par ce regard porté par l’Eglise ?

Comment justement ce regard de l’Eglise apporte-t-il une dignité aux situations familiales non

traditionnelles ?

La position qui consiste à présenter la visibilité de situations familiales hors normes comme une

justification du refus du sacrement ne nous semble pas faire écho au message d’accueil évangélique.

Nous mettons en avant cette idée maîtresse que chaque enfant puisse être fier de l’appartenance de sa famille à l’Eglise.

Sachant que tout homme qui s’approche de l’Eucharistie s’y approche pêcheur, refuser la communion aux divorcés remariés sous prétexte de la visibilité de leur situation nous semble une position pharisienne : Un jugement sur les apparences qui ne tient pas compte d’un cheminement possible (qui pourrait être proposé par l’Eglise) et d’une situation souvent sans retour arrière comme nous l’avons évoqué.

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N°91

Le groupe exprime le souhait d’une évolution de la position de l’Eglise vis-à-vis de l’accès des

personnes concernées aux sacrements du pardon et de l’eucharistie. Il semble que la plupart des

divorcés-remariés ne se sentent pas accueillis au sein de l’Eglise et que leur situation soit assimilée à

un adultère. Beaucoup s’éloignent et quittent plus ou moins l’Eglise sur la pointe des pieds. D’autres

cherchent (et trouvent souvent) un prêtre qui leur dit d’agir selon leur conscience, mais dans la

discrétion… Référence est faite au livre récent de Mgr Vesco, évêque d’Oran, « Tout amour véritable

est indissoluble ».

La démarche consistant à viser et demander la nullité du mariage n’apparaît pas comme une solution

satisfaisante, surtout lorsqu’il y a des enfants qui pourraient alors penser qu’ils ne sont pas nés d’une

véritable relation d’amour.

L’autre possibilité consistant à n’accepter la nouvelle situation que sous réserve du renoncement aux

relations sexuelles est considérée, d’une part, comme irréaliste ; d’autre part, comme donnant trop

d’importance à cet aspect des relations du couple par rapport à des comportements dans d’autres

domaines. En particulier : quelle est la responsabilité de la personne dans la rupture ? Quelle place et

attention sont accordées aux enfants par rapport à celle occupée par le nouveau conjoint ? Comment

parle-t-on de son ex-conjoint, en particulier aux enfants ? A-t-on un vrai souci de justice, en

particulier financière ?

En ce domaine comme en d’autres, seul Dieu « connaît les reins et les cœurs » et est juge. Les

Evangiles sont riches de ces circonstances où le Christ a soit pardonné lui-même, soit montré par des

paraboles la richesse du pardon. Par ailleurs, quand l’Eglise nous parle-t-elle des divisions familiales

(entre parents et enfants, entre frères et sœurs), qui pourraient aussi remettre en cause l’accès à la

communion quand elles sont durables ?!