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Le rôle de la femme, 15 ans après Accoucher ou se faire accoucher: le droit de choisir Les certitudes du pouvoir Témoignage: Simone Chartrand Concours Kangourou: Quels noms leur donner?

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Le rôle de la femme, 15 ans aprèsAccoucher ou se faire accoucher: le droit de choisirLes certitudes du pouvoirTémoignage: Simone ChartrandConcours Kangourou: Quels noms leur donner?

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FFQ Petite Presse paraît cinq fois l'anentre septembre et juin. Elle estpubliée grâce à une subvention dufonds spécial du ministre chargé de lasituation de la femme du gouverne-ment fédéral:

Présidente de la FFQGabrielle HotteRédactrice en chefAline CharestComité de rédactionMonique Jérôme Forget,Francine Montpetit,Nicole Boily.Caricatures, Illustrations et graphismeGhaltImpression et distributionImprimerie St-JérômeSecrétariat et abonnementRaymonde Beauchamp etLise QuevillonLa reproduction des textes publiésdans FFO Petite Presse est autoriséeavec l'identification de la source.Les membres en règle de la FFQ reçoi-vent les numéros gratuitement. Lespersonnes résidant à l'extérieur duQuébec peuvent s'abonner si elles ledésirent.Abonnement pour un an (cinq numé-ros): 5.00$Abonnement de soutien: versementspar chèque ou mandat-poste à l'ordre,de:FFQ Petite Presse1600 rue Berri, suite 3115Montréal H2L 2E4tél.: (514) 844-7949 ou

(514) 844-6898

SOMMAIREÉditorial 2Les Grandes Nouveautés 3Nouvelles 4

DOSSIERS 6Working paper on' Women and Education 8Les femmes sur le marché du travail 9Le droit au pouvoir politique 10Le lobbyingLes droits économiques des femmes .11Le droit des femmes aux loisirs 12

CHRONIQUESPsychologie, par Monique Jérôme-Forget 16Éducation, par Denise Rochon et Nicole Boily 17Santé, par Monique de Gramont 18Loi et Société par Christiane Noiseux Bacave. 19Publicité par Catherine Lord 20

TÉMOIGNAGESimone Monet-Chartrand 14

La Culture au Féminin 22Entre-Nous -. 23Petite Presse régionale 24

FFQ Petite Presse, Mai 1981. ISSN: 0228-8478. Dépôt légal Bibliothèque Nationaledu Québec. '

COUPON DE PARTICIPATIONNom:

Adresse:

'Kangourou (mère).

Tél.: "Kangourou (junior)

* Un jury dévoilera en public le nom choisi pour nos kangourous, ainsi que celui de sa créatrice, lors du prochainCongrès, le 1er mai 1981. A cette occasion, un dessin original de l'artiste sera remis à l'heureuse gagnante. Renvoyerà FFQ Petite Presse à l'adresse ci-haut mentionnée.

BONNE CHANCE A TOUTES!

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Editorial

Préciser nos références pour mieux agir.,

La période printanière re-présente pour la F.F.Q. unesérie d'activités fort impor-tantes, entre autres la ses-sion du leadership, phase 1pour la.région de Montréal,le dossier politique (préparédepuis l'automne dernier pardeux étudiantes) et le con-grès annuel. Cette année,notre congrès aura lieu àMontréal et les études porte-ront sur le contenu d'unedéclaration de principes.Vous avez déjà reçu undocument de travail à cettefin. L'équipe responsable ducongrès rédigera, dans undeuxième document, unesyntèse des commentairesreçus de votre part.

Après plus de 15 ans, il estnormal pour nous toutes deréfléchir et de préciser nosréférences pour mieux jagir.Je m'attends donc à une par-ticipation intense de chaquecongressiste. Les débats neseront pas faciles puisquenous discuterons des droitsfondamentaux des femmes,des différents rapports desmembres du Conseil d'admi-

nistration et des proposi-tions de résolutions pourl'avenir. J'invite toutes lescongressistes à participerfranchement aux étudesavec un esprit ouvert, unevolonté d'améliorer la condi-tion féminine plutôt qu'undésir d'imposer ses vuesselon son idéologie person-nelle ou celle d'un parti, unrespect du processus démo-cratique, et une disciplinerigoureuse pour analyserglobalement les problèmesafin d'identifier les meil-leures orientations relativesà nos actions collectives.

Pour tenter de faciliter lesdiscussions lors de notreprochain congrès, j'ai rédigémon rapport en tenantcompte des problèmes ren-contrés dans l'exercice demes fonctions et des réalitéssocio-économiques de notresociété. A mon avis, il estessentiel de comprendre lessituations que nous vivonsprésentement à la Fédéra-tion, de même que leursimplications pour chacuned'entre nous.

Ainsi, vous aurez l'occa-sion de prendre connais-sance des principaux élé-ments de réflexion inscritsdans mon rapport. Cespistes suggérées pour étu-des se résument de la façonsuivante:a) la F.F.Q. et son histori-

que.b) la situation de la femmec) les défis de la F.F.Q.d) comment pouvons-

nous relever les défis?e) la collaboration indis-

pensable des deuxgouvernements

f) la qualité" de vie desfemmes au milieu deleur environnement.

Cet exercice exigera denotre part une analysesérieuse basée sur les faits,afin d'établir un diagnosticprécis de notre organisme.

Comme t o u j o u r s lecongrès sera une réussitepuisque chaque participanteapportera le meilleur d'elle-même, et c'est avec enthou-s iasme que je vois ledéroulement des études denos prochaines assises.Toutefois, une ombre vientassombrir mon élan au tra-vail, car je me rends compteaujourd'hui que c'est le der-nier article que je rédigepour la Petite Presse, puis-que je cède le poste de prési-dente à une autre militante.C'est avec regret que jequitte le Conseil d'adminis-tration mais je reste fidèle àla fédération. Je voudraisremercier sincèrement tousles membres du présentConseil d'administration etleur dire mon appréciationpour leur collaboration etleur amitié. Je remercie éga-lement les Conseils régio-naux et les associationsmembres qui ont participéaux différents travaux réali-sés par la Fédération. Jesouhaite un vif succès àcelles qui dirigeront notremouvement durant la pro-chaine année.

Gabrielle HottePrésidente

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Les grandes nouveautés

La CNTà votre service

Gouvernement du Québec ICommission des normes du travail!

La Commission des nor-mes du travail du Gouver-nement du Québec vientde publier un dépliantintitulé: Les grandes nou-veautés, visant à protégerdavantage tous les tra-vail leurs du Québec,qu'ils soient syndiqués ounon. En voici quelquespoints: la définition de"conjoint" s'applique àl'homme et à la femme quisont mariés et cohabitent;ou qui vivent ensemblemaritalement et qui rési-dent ensemb-le depuistrois ans, ou depuis un ansi un enfant est issu deleur union, et sont publi-quement représentéscomme conjoints. Lasemaine de travail estmaintenant fixée à 44heures. Au-delà de cenombre d'heures, vousdevez être payé à temps etdemi de votre taux horairehabituel, i.e. votre tauxrégulier plus cinquantepour cent. L'article 122 dela loi vous protège si votreemployeur vous congé-die, vous déplace ou voussuspend... parce que vousêtes enceinte, à conditionde porter plainte dans lestrente jours à la Commis-sion des normes du travailou au Commissaire géné-ral du Travail. Si le juge-ment est favorable, vousêtes réinstallé avec obli-gation pour l'employeurde rembourser votreperte. L'article 124 de laLoi vous protège égale-ment si vous travaillezdepuis 5 années conti-nues, chez le mêmeemployeur et que vousêtes congédié sans causejuste et suffisante: c'estillégal.

Dans le dépliant voustrouverez d'autres rensei-gnements semblablesconcernant le salaire, lesrepos, congés et vacan-ces auquels vous avezlégalement droit, les pré-avis de licenciement et lesprocédures à suivre encas recours devant la Loi.Pour tout renseignementsupplémentaire ou pourvous procurer le dépliant,adressez-vous au bureaudes normes du travail leplus près de chez vous. ÀMontréal vous pouvezappeler à 873-7061; àQuébec: 643-4940, auSaguenay: 547-6689,dans la région de TOu-taouais: 771-6259, enMauricie: 374-4661, dansla région du Nord-ouest:762-0867, au Lac St-Jean:662-3975; sur la Côte-Nord: 589-9931; La Chau-dière - Rivière-du-Loup:833-6194; dans les Can-tons de l'Est: 565-8441;dans le Bas St-Laurent-Gaspésie: 562-2010.

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NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVEL

Marguerite Belley,fondatrice deJonquièreC'est le 8 mars dernier, enl'honneur de la journée inter-nationale de la femme, que laville de Jonquière a baptiséson édifice administratif dunom de la fondatrice du lieu,Marguerite Belley.Qui était cete femme? Unemère de 12 enfants qui n'a-vait certes pas froid aux yeuxpour venir, en 1847, établirelle-même deux de ses filssur les bords de la Rivièreaux Sables, plutôt que de lesvoir immigrer aux États-Unis. La maladie de sonmari, l'éloignement du lieude toute civilisation, la rude

saison d'hiver et le manquede chemin praticable nerebutèrent pas cette femmede 54 ans au tempérammentde pionnière: elle dut vivreplusieurs étés dans unecabane en écorce à abattreles arbres des lots qu'elleavait elle-même choisis, pas-sant l'hiver à la Malbaie lespremières années, pourrevenir et s'atteler à la tâchede défricheuse dès que leprintemps survenait. D'au-tres familles suivirent sonexemple de courage et vin-rent s'établir peu à peu danscette région du Saguenayqui allait devenir Jonquière.Elle mourut en 1877, à l'âgede 84 ans!

La cliniquedes femmes

La clinique des femmesouvre ses portes au 3465 ruePeel à Montréal, pour répon- •dre aux besoins des femmes.Une approche globale de lasanté vous est offerte. Son

Le "Y" desfemmesLe YMCA de Montréalannonce son nouveau Cen-tre de musculation pourfemmes. Les premiers ate-liers seront offerts gratuite-ment. Spécialement conçupour la musculation, cecours donnera accès, soussurveillance, à la salle demusculation. Les partici-pantes aux séances deconditionnement physiquebénéficieront d'une réduc-tion des frais de cours.Renseignez-vous auprès duvestiaire pour les datesd'ouverture. 'Egalement, dans les coursofferts par le Centre de ges-tion pour femmes cet été,mentionnons celui sur "lafemme et le monde finan-cier" qui durera 8 semainesdu 22 avril au 10 juin. Le prixest de 65.00$. Vous pouvezappeler à: 866-9941.

personnel vous enseignerales moyens à utiliser pourvous garder en santé. Vousaurez réponse à vos ques-tions.Procurez-vous le dépliantdes services et heures d'ou-verture au C.L.S.C. Métro-Guy, ou en téléphonant à934-0354 ou à 842-8576.

Le 3 juin:RecensementSoyez du nombre

RECENSEMENTde 1981:Les révélations que l'onattendLe douzième recensementdécennal du Canada sedéroulera le 3 juin prochain,et reflétera d'importantschangements dans les chif-fres touchant la population,le logement et le revenu.Ainsi, d'après les données de1976, on peut prévoir que:- La population devrait

avoir augmenté de 5,9%au cours des cinq der-n ières années pouratteindre 24 338 000 habi-tants;

- Il y aura une baisse de11,2% du groupe d'âgescolaire entre 5 et 14 ans,ce qui correspond à labaisse du taux de natalitévers la fin des années 60;

- Toutes les provincesdevraient connaître unehausse démographiqueavec en tête l'Alberta(14,9% de taux de crois-sance) et en dernier leQuébec (2,7%).

- Il y aura un accroisse-ment de 9,3% de nombrede ménages à deuxparents, alors que le nom-bre de familles monopa-rentales devrait avoiraugmenté de 20,2% lors-que le chef de famille estun homme et de 23% dansle cas d'une femme.

- Le nombre de femmesdans la population activequi se chiffrait à environ 4621 OQO/comprenantplusde la moitié de toutes lesCanadiennes adultes,devrait augmenter enco-re.

Pour vérifier ces données etbien d'autres, il faut partici-per au Recensement en rem-plissant le questionnaire quechacun et chacune recevra àla fin de mai. SOYONS DUNOMBRE!

En voiture!Parmi les voyages offerts cetété par l'Association desVeuves de Montréal, men-tionnons, le 7 juin, une visitede Mirabel, les 23-24-25 juinau Lac Beauport, le 6 juillet,les Iles de Sorel, retour parlaVallée du Richelieu et unesoirée au théâtre Marieville,le 29 août, départ pour laManie en voyage de sixjours, et autres. Pour lesintéressées, appeler YvonneDubois au 255-8153, ouJeannette Coupai au 845-0047. Et bon voyage!

Ayez-vous unehéroïne?Une série de conférences etde rencontres, sous le thèmeMon Héroïne et dans le butde sortir l'histoire desfemmes de l'oubli, sont orga-nisées par le Théâtre expéri-mental des Femmes, situé au320 est rue Notre-Dame,Montréal, à 20 heures, cer-tains lundis de chaque mois.Ainsi, le 11 mai, Jovette Mar-chessault, écrivain, peintre,et sculpteur présentera AliceGuy, la première femmecinéaste du monde; le 8 juin,Nicole Brossard, écrivain,parlera de Djuna Barnes,journaliste, poète, écrivain etauteur de théâtre, qui apublié, entre-autres, Nlght-wood. Il n'y à pas de réserva-tion et le prix d'entrée est de3.00$.

Pour obtenir plus de ren-seignements sur MATCH ils'agit de communiquer avecMurieHe Vachon au Centreinternational MATCH, 401-171 NepeanfOttawa, au télé-phone 613-238-1312, ou desurveiller dans les médiasrégionaux le nom d'unepersonne-contact ainsi quela liste des activités.

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NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVELLES NOUVEL

Pour les femmesautonomesDeux soeurs, originaires deBeloeil, Guylaine Lanctôt,médecin spécialisé en phlé-bologie, et Henriette Dey-dier, professeur d'Éducationphysique, ont mis sur pied leBottln des femmes profes-sionnelles et commerçantesdu Québec.Le premier Bottin, format depoche, contient 84 pages etcouvre le district Centre-Oues't de Montréal. C'est unouvrage de référence pour leconsommateur à qui il four-nit les noms, adresses etnuméros de téléphone desfemmes-cadre, profession-nelles et commerçantes desa région. A vocation régio-nale, on comptera un bottinsemblable par 200,000foyers dans Montréal-Métropolitain, qui serarenouvelé annuellement.Le-Bottln des femmes est nédu désir marqué chez cer-taines femmes de pouvoirs'adresser à d'autres femmespour résoudre des pro-blèmes d'ordre financier,médical, légal, etc.; égale-ment de faire connaîtrecelles qui ont réussi à fran-chir l'échelon de la réalisa-tion sociale, et d'encouragercelles qui sont déjà "en

MATCH?

affaires"; En fait, depuis^quelques années, il sembles'établir une sorte de solida-rité au sein de la gente fémi-nine, solidarité qui se placeau-dessus des divergencesd'ordre politique, religieux,racial et linguistique: le Bot-tin des femmes est un moyende répondre à ce besoin, etun agent de liaison entreelles.Celles qui veulent se le pro-curer au plus tôt ou s'y ins-crire en tant que profession-nelle ou commerçante,peuvent écrire à: Le Bottindes Femmes (1980) Inc., 38,chemin des vingt, Saint-Basile-le-Grand, JOL1SO, outéléphoner à: (514) 653-4722.

Tout ce que vousavez toujoursvoulu savoir...A l'heure où les couples par-lent de leur droit à la jouis-sance et de celui de déciderde concevoir ou non unenfant comme fruit de leurunion, où la femme oppose àsa fécondité biologique undésir de mieux connaître soncorps et de vivre d'abord ensanté, le Petit Manuel de laContraception, publié parles Presses de la Santé deMontréal Inc. devrait être lelivre de chevet de chacun. En48 pages, vous y trouverezune information objective,clairement expliquée et nonpartisane (ce qui est rare!),illustrée de dessins réalistes(pour une fois!) et de quel-

ques photos. On y parle desd ive rses méthodes decontraception bien sûr, maisaussi de la conception, del'orgasme, on montre ce quise passe au moment del'examen gynécologique etlors d'un avortement parméthode d'aspiration. Et sivous vous dites que vousconnaissez déjà tout sur lesujet, ça vaut la peine devous le procurer, vous serezsurprise!Ce petit manuel est distribuégra tu i tement dans lesC.L.S.C.; vous pouvez vousle faire venir en écrivant àl 'adresse suivante: Petitmanuel de contraception,C.P. 1000, Succursale G,Montréal, Que. H2W 2N1(inclure 25<t pour les frais deposte) ou en téléphonant à(514) 844-5838.

"Il est primordial d'obtenirla participation des femmescanadiennes aux efforts dedéveloppement, dit MarnieG i rvan , d i r e c t r i c e deMATCH, et, pour s'impli-quer, elles doivent d'abordêtre informées". C'est danscet esprit que le Centre inter-national de coalition des res-sources et des besoinsféminins du Canada et duTiers Monde (Internationalcenter matching women'sneeds and ressources inCanada and thé ThirdWorld) est né en 1976, à lasuite de l'année internatio-nale de la femme. La nou-velle présidente est JeanneMayo.

MATCH relie des groupesde femmes du tiers mondeengagées dans des projetscommunautaires, et des

femmes d'ici qui y collabo-rent f i n a n c i è r e m e n t .MATCH croit que ce sont lesfemmes qui détiennent la clédu développement parceque ce sont elles qui viventles problèmes de base ennutrition, natalité, santé,éducat ion, ag r i cu l t u relocale... et peuvent apporterdes solutions directes etdurables.

MATCH tiendra sa qua-trième assemblée annuelle,le 20 juin, à l'Université d'Ot-tawa, sous le thème "Lesfemmes canadiennes dans lemonde: Droits et Responsa-bilités". Mme Juanita West-moreland, avocate, membredu barreau du Québec etmembre de l'exécutif duCongrès des femmes noiresdu Canada, sera la conféren-cière invitée lors du banquetqui clôturera l'assemblée.Toute personne intéresséeest invitée à y participer.

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LE PREMIER CONSEIL D'ADMINISTRATION1ère rangée: Mme Cécile Labelle et Mlle Luce Dumoulin; deuxième rangée: Mme Réjane Colas, Mme Marie Gingras, deSherbrooke, Mlle Nicole Forget, Mme Lise Trudeau et Mme Raymonde Roy; troisième rangée: Mlle Colette Beauchamp, MmePauline Larochelle, de Sherbrooke, Mme Yvette Rousseau de Coaticook; Mme Simonne Chartrand, de Longueuil; MmeFernande Cantero et Mme Rita Cadieux. N'apparaissent pas sur la photo: Mlle Monique Bégin, Mme Odette Dick de Québec etMme Germaine Goudreault de Nicolet. (Photo La Presse, 25 avril 1966)

C'ÉTAIT HIER...

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La Fédération des femmesdu Québec est un organismedémocratique dont le butprincipal est de regrouper,sans distinction de race,d'origine ethnique, de cou-leur ou de croyance, desfemmes et des associationsdésireuses de coordonnerleurs ac t iv i tés dans ledomaine de la conditionféminine.

La F.F.Q. veut être unagent de changement dansla société québécoise. Pource faire, elle désire mobiliserles énergies féminines afinde modifier les conditionssociales qui régissent le sta-tut de la femme, de permet-tre aux femmes de s'expri-mer avec plus de poids, decoordonner le travail accom-pli, et, enfin, de permettreune meilleure unité dansl'action. La F.F.Q. croit quel'amélioration du sort d'unemoitié de l'humanité aurades répercussions pro-fondes sur l'autre moitié, eten ce sens elle voudrait êtreun agent de sensibilisationdu milieu face à l'avenir.

La Fédération des femmesdu Québec adhère à laCharte universelle des droitsde l'homme (ONU), à laCharte de la Commissiondes droits de la personne duQuébec, ainsi qu'à la Chartesur les droits de la femme autravail, de la Confédérationinternationale des syndicatslibres.

La Fédération des femmesdu Québec croit que lesfemmes ont droite une parti-cipation intégrale et libre à lavie sociale, culturelle, politi-que et économique de notresociété.

Cependant, dans bien desdomaines, cette participa-tion est encore handicapéepar des attitudes et des com-portements discriminatoiresau point de vue soc ia lcomme au point de vuejuridique.

La Fédération des femmesdu Québec désire mettretout en oeuvre pour quesoient entreprises les étudeset les actions qui assurerontaux femmes un statut decitoyennes à part entière, enassumant elle-même la res-

ponsabilité de certains pro-jets, ou en collaborant à tousles projets qui assurerontaux femmes les droits ci-après mentionnés.

1. Droit à l'éducationLes filles doivent avoir des

chances égales à celles desgarçons en éducation. Cequi signifie: l'élimination detous les stéréotypes véhicu-lés par les manuels scolai-res;

une orientation faite enfonction des aptitudes et desgoûts d'un individu, et nonen fonction du sexe;

le libre accès à tous lesmétiers et à toutes lesprofessions;

la possitilité de bénéficierde tous les services d'éduca-tion aux adultes;

la mise sur pied de ser-vices spécifiques pour lesfemmes qui désirent reveniraux études après un arrêt.

2. Droit à une maternitévolontairement désiréeAucune femme ne devrait

être obligée de refuserd'avoir des enfants à causede son insécurité économi-que ou à cause de la carencede services complémen-taires adéquats pour lui allé-ger la tâche. On exigeradonc:

un réseau universel etgratuit de garderies;des congés de maternitén'entraînant aucune perted'avantages sociaux ouautres, et la garantie d'unposte équivalent à celuiqui é ta i t occupé aumoment du départ;des services de consulta-t ion sur l ' éducat ionsexuelle, la contraceptionet le rôle de parents.

3. Droit aux servicesde santé

Toutes les femmes doiventavoir accès aux services desanté et doivent être infor-mées de leur état de façon àpouvoir prendre des déci-sions en toute connaissancede cause.

4. Droit aux loisirsLes filles et les femmes,

comme les hommes et les

garçons, doivent avoir lachance de pratiquer tous lesspo r t s i n d i v i d u e l s oud'équipe. Elles doivent aussipouvoir suivre tous les coursofferts pour la maîtrise deces sports, et avoir droit departiciper à la compétitionau même t i t re que leshommes.

5. Droit au travailLes femmes, autant que leshommes, ont droit à la sécu-rité économique. On doitdonc assurer aux femmes:

le droit à l'emploi danstous les domaines et ledroit à une rémunérationégale pour un travail devaleur égale;tous les services néces-saires à la surveillance età la correction de touteforme de discriminationet de toute autre injusticedans ce domaine;le droit pour les femmesau travail de se syndiqueret d'obtenir, dans lesconventions collectives,les mesures spécifiquessouvent nécessaires auxfemmes qui désirent avoirou qui ont déjà desenfants.

6. Droit à la sécuritééconomique pour lafemme au foyerLa femme au foyer contri-

bue par son travail à assurerl'éducation des enfants quis e r o n t les adu l tes dedemain. Ce travail incessantn'est pas rémunéré et fait ensorte que la femme seretrouve souvent complète-ment démunie sur le planéconomique. On doit donclui assurer:

un régime de retraite oude rentes;un logement à prix modi-que lorsque ses besoinsl'exigent;un revenu min imumgaranti pour la famille etindexé au coût de la vie;l'indexation de tous lesrég imes de sécu r i t ésociale.

7. Droit au pouvoir politiqueLes femmes ont droit à une

pleine participation au pou-voir politique. Les NationsUnies l'ont reconnu dansleur convention sur les droitspolitiques des femmes.

Le droit et l'accès des indi-vidus au processus politiqueet au processus d'élabora-tion' des politiques ne selimite pas au droit de votermais s'étend à celui de bri-guer les suffrages, de se faireélire et de participer au gou-vernement à tous les niveauxde prise de décisions. Ondemandera donc que lesfemmes obtiennent:

une information adéqua-te;une formation et une par-ticipation plus grande àl'intérieur des partis poli-t i q u e s , qu i d e v r o n tencourager et aider lesfemmes à militer dansleurs rangs et à se présen-ter comme candidates.

8. Droits économiques danstous les domainesII faut reconnaître à la

femme la pleine capacité detransiger de façon autonomeavec toutes les institutionsfinancières, que ce soit pourf a i r e des p l a c e m e n t s ,emprunter , obtenir descartes de crédit, signer desactes de vente ou d'achat.

ConclusionLa Fédération des femmes

du Québec fera tout en sonpouvoir pour promouvoir etfaire appliquer les principescontenus dans cette décla-ration et elle fait appel auxgouvernements et aux orga-nismes susceptibles d'in-fluencer l'évolution de laco'ndition féminine afinqu'ils fassent de même.

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Working paper on Womenand Education *

Our educational system isbased on archaic valuesdeveloped for and by men.This system has notsubstantially altered itself toaccomodate the increasingpresence of women. Theprevai l ing v iew is thatwomen are basically a sub-species of manking whoseexperience is perceived onlyin its relation to the male"norm". However, over thepast few .decades, womenhave clearly expressed ourconviction that while we cer-tainly share a culture withmen, we also experience lifequite differently from them.Feminism is the validation ofwomen's particular expe-rience, history and percep-tions. The feminist educatorand student must examinethe educational system, sup-port that which expresseswomen's values and expe-rience, and discard those

values and materials whichhave become institutionali-zed by a male-dominatedsociety. The time for a Femi-nist analysis of education inQuebec is long overdue.

Its starting point herewould be the examinationand correction of both struc-ture and curriculum fromK i n d e r g a r t e n t h r o u g hSecondary V. We would eli-minate sex role stereotypesin texts and activities andlook for extensive andappropriate female rolemodeling in the power struc-ture of the educational sys-tem. In order to correct thevirtual invisibility of womenin many texts, programmesand professions, therewould have to be additionalresearch on women in everysphere of curriculum. Aswell, we must ascertain thatwithin the existent counsel-ling programmes at everylevel, an energetic effort isbeing made to obliterate sexstereotyped personal andvocational counselling.

We must reexamirve thebiases and tools of every dis-

cipline in higher education,as well, in order to ensure theinclusion of material pertai-ning to women. In professio-nal schools such as Teach-ing, Medicine, Social Workand Law, special coursesaddressing women's issuesmust be included. We mustensure an appropriate num-ber of women students inevery field as well as the pre-sence of women at everylevel of decision making.

In the area of vocationaltraining, women should beencouraged into non-traditional as well as traditio-nal areas. There is a need forguaranteed incentives suchas day care facilities, skillbuilding programmes andconsc iousness ra is ingcourses to facilitate theeventual entry and re-entryinto the labour force of allwomen.

Men must be educated toaccept women on an equalbasis in both school and theworkplace. From elementaryschool up, males must besensitized to the equality ofwomen and the justice of the

feminist cause; they mustalso examine the implica-tions for them_of an egalita-rian society. Such concernsshould be taken up withindustry and the public sec-tor where appropr ia tecourses must be formulatedfor men who will never begoing back to "regular"school, and who must learnto share the workplace withwomen.

The objective of a feministeducation is not only to seemore women participate or)every level of our society. Itmust educate all people foran egalitarian future predi-cated on a thorough under-standing of both sides of theequation: women and ourparticular concerns as wellas men.

Greta Hofmann NemiroffTeacher,

The Centre forFeminist Culture

De gauche à droite: Alphon-sine Howlett, Sénateur Thé-rèse Casgrain, SénateurYvette Rousseau

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Atelier- les femmes sur le marchédu travail"Le mécontentement desfemmes au travail est beau-coup plus profond, plusgrave et plus dommageablepour les entreprises que cesdernières ne se l'imaginent".

Ainsi commençait le livreque J. Bennett .et P. Loeweécrivaient sur les femmesdans les entreprises cana-diennes, en 1975. Nul besoinde revenir sur les causes dece mécontentement: éven-tail limité d'occupations, bassalaires, peu de sécuritéd'emploi, promotions rares,nous les connaissons toutes.Nul besoin non plus derechercher les causes de cescauses: là aussi, nousconnaissons les réponses: le

milieu familial, le milieu cul-turel, le système scolaire, lesentreprises, la discrimina-tion.

Que pouvons-nous faire,nous les femmes, pour trans-former ce mécontentementen action positive, de façon àchanger notre situation?D'abord prendre consciencedu rôle que nous devronsjouer dans ce processus dechangement. Les femmesdoivent être les catalyseurs,chacune à l'intérieur de l'en-treprise où elle travaille, dece mouvement vers unemeilleure utilisation de laressource humaine "fem-me". Nous devons faireconnaître notre mécontente-

ment et proposer des solu-tions aux problèmes quinous confrontent au travail.Nous devons être con-scientes de notre valeur etréclamer la valorisation denotre potentiel.

Tous y trouveront leurcompte: les femmes, biensûr, mais aussi les entre-prises qui verrons s'éleverles niveaux de motivation etde satisfaction de leursemployés et qui pourrontenfin mettre un frein augrand gaspillage de cetteressource "femme".

En 1981, nombreuses sontles femmes au travail quin 'acceptent plus d'êtreconsidérées comme travail-

leuses de seconde zone.Nous voulons des chanceségales sur le marché du tra-vail et nous sommes prêtesà rechercher avec les per-sonnes intéressées lesmoyens d'y parvenir.

Marie TellierCoordonnatrlceAction positive

Région du Québec

De gauche à droite: Yolande Larochelle, Lucienne Aubert, Lucille Mottet, Madeleine Roberge, Cora Houdet, Claire Frève,Jeanne Gariépy, Lucile Rinfret et la présidente Sheila Finestone.

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Atelier sur le lobbyingNé aux États-Unis où cette

forme de pression politiqueest institutionnalisée etreconnue par la loi, le lob-bying a tôt fait de débordernos frontières et d'y être deplus en plus pratiqué.

L'avantage du lobbyingest qu'il oblige les personnesimpliquées à s'informer cor-rectement et à approfondirleurs engagements, et lespoliticiens à réaliser qu'ilexiste un secteur de lasociété intéressé à ce qu'ilsfont et susceptible de leursugérer certaines législa-tions.

La difficulté réside dans ladifférence de niveau d'infor-mation entre un petit grouped'amateurs confronté auxprofessionnels de la politi-que, et dans le consensusdes priorités à faire valoir.Pour être entendues, il fautpresque toujours être nom-breuses et être d'accord, cequi n'est pas facile, sans par-ler du danger de manipula-tion pour certains élémentsd'une coalition.

Il est donc évident qu'ils'agit là d'une activité quiprend du temps et de l'éner-gie. Cependant, exercé loca-lement auprès d'un maire oud'une municipalité sur un

sujet qui in téresse lescitoyens et les citoyennes enpar t icu l ie r , le lobbyingdevient plus accessible.

La présentation de mé-moires est une autre formed'accès, puisque par cemoyen il est possible dedévelopper une politiqueavec l'aide de personnes res-sources et d'aller ensuitedéfendre une position mûre-ment réfléchie.

Enfin, d'une manière pluspersonnelle, vous pouvezexercer des pressions parlettre ou par téléphone.Ajoutez à votre efficacité envous entourant d'un petitgroupe d'amis et soyez pré-cis dans vos réclamations. Etsachez profiter des tempsd'élection pour rencontrerles candidats de votre régionet leur poser les questionsqui vous tiennent à coeur.

Le lobbying n'étant pasune formule magique, il fautêtre prêtes à répéter long-temps les mêmes demandesavant d'être écoutées, et nepas considérer cette formede pression à la légère, carelle comporte aussi sa partd'obstacles et de risques.

Madeleine Gariépy-Dubuc

Atelier sur le droitau pouvoirpolitique

Le pouvoir politique, c'estquoi?Où se trouve le pouvoirpolitique?Dans la famille?Dans les c o m m i s s i o n sscolaires?Dans les conseils munici-paux?Dans les milieux financiers?Aux différents paliers degouvernement?Dans les écoles?Dans les syndicats?Dans les différentes associa-tions?Dans l'administration de laJustice?

Le droit au pouvoir politique,c'est quoi?

Le droit au pouvoir politi-que est-il réservé à certainescatégories de personnes?Aux avocats?Aux hommes plutôt qu'auxfemmes?Aux économistes?Quelles formes peut prendrele pouvoir politique?Le pouvoir est-il strictementdécisionnel?Les groupes de pressionconstituent-ils une forme depouvoir?Quelle est leur efficacité?Comment peut-on exercerson d ro i t au p o u v o i rpolitique?Les femmes doivent-ellesencore se contenter d'êtredes bénévoles qui travaillentà faire élire des candidatsmasculins?Jusqu'à quel point sommes-nous responsables de lasituation actuelle?Le droit égal au pouvoir poli-tique, c'est pour quand?Y a-t-il encore des argu-ments contre le pouvoir poli-tique féminin?ET SI C'ÉTAIT SEULEMENTDANS NOTRE TÊTE!Si c'était là que nous devionsopérer le changement?

Lucille Rinfret

Monique Bégin

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De gauche à droite: Pierre Duguay, Marie-Claire Boucher, Ghislaine Patry-Buisson, Yvette Rousseau, Hélène David, DeniseMoncfon

Atelier sur les droits économiques des femmesLa déclaration de prin-

cipes sur laquelle les partici-pantes, au prochain congrèsde la F.F.Q., auront à se pro-noncer comporte deux arti-cles ayant trait aux droitséconomiques. Les droitséconomiques peuvent êtredéfinis de façon savante parles spécial istes. Je mecontenterai, en profane queje suis, de les définir demanière bien simple: lesdroits économiques com-portent le droit de gagner del'argent, de l'administrer etde le dépenser de manièrenon discriminatoire. Cesdroits, les femmes doiventencore batailler ferme pour

les faire respecter.Le droit de gagner de l'ar-

gent, ça peut évidemmentvouloir dire l'élimination dela discrimination dans l'ac-cès au travail et dans lesconditions de rémunération.Mais c'est aussi, notamment,le droit de pouvoir se lanceren affaires et de bénéficierd'informations et d'appuis(moraux et financiers) adé-quats, d'avoir un salairequand mari et femme se par-tagent la direction d'un com-merce ou d'une entreprise,d'obtenir un juste règlementlors d'une séparation ou d'undivorce. C'est le droit d'obte-nir des bourses ou des sub-

ventions dans le domainedes arts, des sports, del'artisanat... •

Le droit d'administrer l'ar-gent sans discrimination,c'est d'être bien informéelors de la signature d'uncontrat de mariage, de lapréparation d'un testament,de l'ouverture d'une succes-sion. C'est participer defaçon active et reconnue à lagestion du budget familial etau choix de la résidence;c'est être au fait des condi-tions de rémunération duconjoint, c'est pouvoir gérerses propres économies...

Quant au droit de dépen-ser, il suppose bien sûr une

publicité qui respecte lesconsommatrices, un accèsau crédit, sous ses diffé-rentes formes, qui traite lesfemmes en adultes respon-sables, une possibil i téd'acheter ou de louer desbiens et des services dansdes conditions équitables...

Cette liste est bien sûr nonexhaustive et intentionnelle-ment sujette à des discus-sions. Ce n'est qu'un pointde départ pour les discus-sions qui doivent avoir lieu...

Lucienne AubertMembre du Comité

du programme

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Atelier sur le droit des femmesaux loisirs

Mesdames,chères amies

et compatriotes,

Votre contribution enimpôts et en taxes en tantque citoyennes consomma-trices et électrices soutientle système économiquecanadien, québécois etmunicipal, et même certainsintérêts privés comme ceuxdu Forum et du spor tprofessionnel.

Avez-vous remarqué laplace qu'occupé les arenas,les terrains de football, desoccer et de baseball dansvotre quartier? Qui profite deces installations coûteuses?Qui profite des gymnases etdes installations de loisirsdans les centres communau-taires? Évidemment, vousn'avez aucunement le goûtde jouer au football, au soc-cer ou au hockey. Cepen-dant , es t - i l nécessa i red'imiter ces modèles savantset musclés pour avoir accèsaux installations précitées?Mais vous consentez à assis-ter à des matches danslequel votre fils ou votre amiou mari évolue comme unvrai futur champion.

Et vous, mesdames, vousêtes les championnes desspectatrices. Peut-être quesi vous étiez plus jeunes, onvous offrirait de faire partiede la "claque" de l'équipe defootball de votre fils!

Vous me direz que vousn'êtes pas des spectatricessportives. Mais ne faites-vous pas des formes de mou-vements ut i l i ta ires, parexemple une marche pouraller faire les commissionsou pour promener votrebébé? Vous êtes-vous déjà -demandé pourquoi lestâches domestiques ne sontpas des formes de mouve-ments valorisés? C'est del'activité physique; pourquoiest-ce uniquement la res-ponsabilité des femmes? Sic'était mieux partagé, vousauriez alors plus de tempspour vous-mêmes, pour pra-tiquer une activité de loisirqui vous plaît chez vous ou àl'extérieur de votre foyer.

A l'extérieur, vous prati-quez votre activité privilé-giée selon les disponibilitésdes aménagements et selonvotre capacité de payer: gar-dienne, coût d'inscription etde participation, équipe-

ment spécialisé, transport,et, parfois, la location du ter-rain ou de la salle.

Avez-vous déjà essayéd'aller patiner librement surla patinoire extérieure devotre quartier sans vous faireagresser par les rondellesdes joueurs de hockey à quion enlève la place! Avez-vous déjà essayé d'utiliser leterrain de football du collègeprivé que fréquente votre filspour faire une promenadepu un pjque-nique avec desamies et des enfants pen-dant sa non-utilisation!

Avez-vous essayé, mes-dames, d'obtenir la salle duconseil municipal pour tenirvos assemblées du comitédans lequel vous êtes enga-gées? Avant de recherchercertaines formes de loisir:réception, cinéma, théâtre,ne vaudrait-il pas mieux deprendre conscience de votresituation réelle et de vousengager dans des loisirspersonnalisés?

Pourtant, mes dames,vous payez des taxes et desimpôts. Vous avez droit devote aux élections. Vousavez droit à des services.Vous avez le droit de récla-

mer l'utilisation de l'arenamunicipal même si vous nepatinez pas. Vous avez ledroit de jouer au baseball ouau hockey si ce sport vousconvient. Vous avez le droitde faire un récital de ballet-jazz sur le terrain de footballdu collège de fiston.

A vous de réclamer le droitd'utilisation de ces équipe-ments! Vous avez autant ledroit de faire de l'exercice etde vous détendre commecela vous convient. Vouscroyez trouver la réponsedans le sport. N'oubliez pascependant les formes plusnaturelles du loisir fémininqui nous caractérisent: l'as-pect socialisant de vos acti-vités, votre sensibilité à lanature et votre famille.

C'est votre droit, si vous ledésirez:- de pratiquer la compéti-

tion- de faire des sports indivi-

duels ou collectifs- de faire de l 'ac t iv i té

physique- de faire du plein-air- ou de vous détendre à

votre guiseAndrée Lavoie

Suzanne Beauchamp-Luft

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•fr"-*

En ce qui concerne l'ateliersur la SANTÉ des femmes etcelui sur la MATERNITÉ, destextes de réflexion vousseront remis lors du Congrèsau début de chaque atelier.

Photos 1 et 3De gauche à droite: Ghis-laine Patry-Buisson,Monique Bégin, YvetteRousseau, Simone Char-trand, Rita Cadieux

Photo 2Le Congrès de 1975

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À la fois

plaisirV

et

tourmente

Dans ma famille, l'écriturea toujours pris une trèsgrande place dans nos rela-tions interpersonnelles etnos activités profession-nelles. Les contacts et les.échanges se vivaient ainsiplus intensément. Quand il yavait entre les membres dema famille et entre nos amisdes heurts, des différencesd'opinion, des malentendusassez aigus, nous nous écri-vions. De plus, chacun rédi-geait son journal intime avecassiduité. C'était une formed'exutoire.

A travers quarante ans'd'engagement, j'ai toujourseu la nostalgie du temps dema jeunesse où je goûtaisavec un plaisir, à la fois sen-suel et intellectuel, le styled'un auteur, les mots et lacharpente d'un livre, sonarchitecture. J'éprouvaisaussi du plaisir à rédigermoi-même mes pensées,impressions et désirs face àma vie, pour mieux me com-prendre, me posséder, m'ex-primer, m'identifier.

Puis les exigences de l'ac-tion sociale m'ont amenée àécrire sur commande: desprocès-verbaux, manifestes,résolutions, mémoires,conférences, projets de sta-tuts et règlements d'associa-tions, et autres documentsd'intérêt public. D'accord!j'arrivais à m'exprimer quel-que peu à travers ces textes,mais le plus important,venant du plus profond démoi, n'était jamais révélé. Lestyle et le contenu sedevaient de demeurerobjectifs.

Je ne sais si j'ai sacrifié lalibre écriture à l'actionconcertée, démocratique. Jecrois que chez moi ces deuxmodes d'expression, toutcomme celui de la parole etdu regroupement, ont tou-jours été liés, conjoints;comme des vases communi-quants.

Mais avant de partir,., j'aitenu absolument à me met-

• tre à l'oeuvre, à faire travail-ler ma mémoire, jour aprèssoir depuis plus de deux arts,Je né voulais pas que la fati-gue, la maladie, la neige, lefroid et les ans gèlent messouvenirs.

Décidée à une thérapie-maison, je suis allée dans lehangar à la recherche demes coffrets personnels decorrespondance, de notesconfidentielles. Tour à tourémue, angoissée, excitéepar la lecture de mes textesde 1931; à 1941, j'ai hésité deles mettre en forme en vue deleur publication..Une auto-biographie? Ça m'a d'abordparu indécent, prétentieux,peu intéressant pour lepublic. Je ne suis pas uneécrivaine. Puis mon fils Alainet des amis (es), et ma filleaînée Micheline m'y ontencouragée. > Selon eux, jeme devais de transcrire levécu de ces époques.

Le premier* des troistomes que je pro je t ted'écrire relate mes souve-nirs. Il dépasse largement,par son contenu socio-historique sous-jacent, l'his-toire de ma vie personnelle.J'ai bâti ce premier voletcomme un scénario de film àl'aide d'image's, sans grandepréoccupation littéraire, niidéologique. Je ne veux rienprouver. Ce n'est pas nonplus un essa i ' n i unerecherche d'écriture: c'est lefruit d'un travail quotidien,exigeant, exécuté avec disci-pline, dans la solitude et laréflexion, en vue de la plusgrande authenticité.

Déjà mère sept fois, j'aiaccouché une huitième fois,en ce début de la soixan-taine, de la petite et grandefille que j'ai été. J'ai expéri-menté ma propre naissance.Le tiraillement de ce difficileaccouchement, même dési-ré et voulu, sa lenteur de tra-va i l , ses fa t igues, sestensions émotives et physi-ques, le doute et la crainte demettre au monde un enfant

mort-né, toutes ces sensa-tions m'ont assaillies, maisl'heureuse délivrance estvenue. La vie a éclaté, à lafois plaisir et tourmente.

Simone Monet ChartrandNotes: 'Simone Monet Chartrand

vient de publier le premiertome d'une trilogie, intitulé:Ma vie comme rivière aux Édi-tions du Remue-Ménage, àMontréal.

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Le rôle de la femme, 15 ans après,

Qui des femmes choi-sissent aujourd'hui de resterà la maison? Le mariagen'est certainement plus uneraison qu'on invoque. Unenfant? On parle plutôt decongé de maternité, de gar-derie, de gardienne et deplus en plus de travail. Lesfemmes veulent jouer leursrôles de mères comme ons'attend des hommes qu'ilsjouent leurs rôles de pères.Rien de moins, rien de plus.

Ce changement qu'aconnu notre société s'est faitpresque partout en mêmetemps. Il y a vingt-cinq ans,on s'attendait à ce que lesfemmes restent à la maison.Quelques illuminées seule-ment déviaient de cettevocation. Aujourd'hui, quelhomme pourrait s'attendre àune telle décision et quelhomme d'ailleurs le souhai-terait?

La catégorie des femmesde quarante ans appartient àcette classe de femmes coin-cées. Elles veulent bien fairequelque chose, réintégrer lemarché du travail maisrefuse de faire n'importequoi. Nos filles, au contraire,reviennent sur le marché dutravail pour retrouver leuremploi, même de secrétaire.Enfin! on valorise le travailde secrétaire. "Laisser sonenfant pour ça!" disait-onanciennement.-

La société a décidé que letravail rémunéré était le seultravail qu'on devait valoriser.Et ce qui était la norme, il y avingt-cinq ans, est devenudésuet et périmé. Ce chan-gement dans notre façon devoir les choses mérite quenous nous y arrêtions, carles transformations quenous avons connues ont unepetite histoire. L'ère de lasociété pré-industrielle,comme le décrit Toffle dansson plus récent livre «La troi-sième vague», reflétait unesociété agraire dans laquellehommes et femmes parta-

geaient également lestâche's de la culture. Onconsommait ce qu'on culti-vait. L'ère de la périodeindustrielle a donné nais-sance à l'aspect formel del'économie, à savoir cellequ'on rémunère. Pendantquelques années, seuls leshommes ont pu participer àl ' indust r ia l i sa t ion , lesfemmes étant confinées auxtâches de la maison. Pro-gressivement, les femmesont voulu jo indre leurparticipation.

Comment expliquer cettet r a n s f o r m a t i o n ? Toutcomme la théorie de l'évolu-tion a pu expliquer les muta-tions chez l'homme, unnouveau concept est né pourexpliquer la nouvelle per-ception des rôles homme etfemme. Ce nouveau conceptest la libération de la femme.Cette libération s'expliquepar deux facteurs principale-ment, à savoir les besoinsque généraient la société deconsommation et l'accrois-sement du taux de scolarisa-tion des femmes.

La société industrielle for-tement axée sur l'acquisitionde biens matériels suscitaitdes besoins que seul lerevenu de deux personnespouvait assouvir. Pour unepartie de la clientèle defemmes qui se dirigeait sur lemarché du travail, l'activitéétait reliée au souhait d'auto-nomie financière, et pourune majorité, cela consti-tuait un besoin financierassurant le mieux être de lafamille. Ce revenu addition-nel assurait ainsi des biensque ne pouvait se payer lafamille ayant un révenu uni-que. L'apport financier qu'a-joutait le travail des femmesa généré une demande detravail par plusieurs femmes,si bien qu'aujourd'hui plusde 40% des femmes occu-pent un poste rémunéré.Cette valorisation du travailrémunéré a dévalorisé le tra-

vail de maison et même lebénévolat. Des futurolo-gues, dont ceux de l'InstitutVanier de la Famille, préten-dent que la société dedemain revalorisera ce sec-teur de l'économie nonreconnu et sera vraisembla-blement partagé entr& leshommes et les femmes.

Quant au deuxième fac-teur, soit le taux de scolari-sation des femmes, il apermit à un petit groupe defemmes de promouvoir desidées, nouvelles transfor-mant notre v is ion deschoses. On faisait ainsi ladémonstration de l'intelli-gence des femmes, de leurindiscutable habileté à occu-per des postes jadis occupéspar des hommes, et de leurhabilité à prendre des déci-sions. Les préjugés défavo-rables qu'on avait à l'endroitdes femmes étaient démen-tis quotidiennement.

Ces nouvelles donnéeschangeaient notre percep-tion du monde, transformantnos habitudes de vie et nosrelations hommes-femmes.Ce concept de l'égalité entreles sexes nous permetaujourd'hui d'envisager unesociété nouvelle sous unjour nouveau.

Monique Jérôme ForgetPsychologue

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MÉMOIRE présenté à la COMMISSION SUR LA FORMATIONDES ADULTES, (le 6 mars 1981).

En soumettant ce mémoire, laFédération des Femmes duQuébec, entend non seulementrappeler à la Commission lesbesoins spécifiques en termesde formation des adultes, maisaussi préciser la place qu'uneassociation comme la nôtreoccupe. En outre, nous devonsdéfinir le processus de dévelop-pement dans le champ de la for-mation des femmes adultes.

Ce rapport vise à dégager uneexpérience particulière, celle dela Fédération des Femmes duQuébec, et à proposer desmodèles d'intervention éduca-tive dans une perspective detype recherche-action propre àune association volontairecomme la nôtre.

Il vise 'aussi a proposer desmodes de financement plusapprorpiés pour répondre auxobjectifs présentés.

La Fédération des Femmes duQuébec est un mouvement fémi-niste qui travaille à la promotiondu droit des femmes et à leurégalité sociale, politique et éco-nomique. Les activités ponc-tuelles s'insèrent dans cecontexte en fonction d'une meil-leure action collective. Unevariété importante de type for-mation a été offerte.

Nous considérons la vie asso-ciative comme une forme d'édu-cation permanente et collective.Ce ne sont pas seulement lesactivités ponctuelles qui sontéducatives, mais comme le sug-gère l'I.C.E. A., "la vie associativeelle-même est éducative" et, à cetitre, devrait être soutenuefinancièrement par l'État. C'esten soi une forme d'éducationpermanente collective.

Nous souhaitons vivementque soient mis sur pied desmécanismes régionaux permet-tant de regrouper pour un travailcommun en éducation les diffé-rents intervenants d'une région;les associations (tel que laF.F.Q.) et institutions publiquesou parapubliques oeuvrant tota-lement ou partiellement dans ledomaine de l'éducation. Pour cefaire, les associations volon-taires doivent définir individuel-lement et ensemble des types decollaboration devant existerentre elles, les institutions d'en-seignement et/ou de recherchepourraient faire de même et quetous ensemble acceptent de col-laborer d'égal à égal, dans la

liberté des orientations et le res-pect des droits de chacune desparties.

Le gouvernement devraitfavoriser, lors de l'octroi de sub-ventions gouvernementales, lesprojets issus de ces collabora-tions en utilisant, pour détermi-ner des priorités dans cesoctrois, les mécanismes deconcertation régionaux dont ceserait un des mandats.

Le gouvernement doit encou-rager, par des mesures fiscales,les sociétés et fondations à favo-riser, dans leurs dons de charité,les associations volontairesdans le domaine de l'éducation.

Il serait hautement souhaita-ble que les subventions soientaccordées aux associations quidevront défrayer, par ailleurs,les institutions collaboratrices.En outre, l'organisme subven-tlonnalre ne devrait plus être leMinistre de l'Éducation, maisune instance supérieure, coor-donnant les initiatives de plu-sieurs ministères.

Les institutions publiquesdevraient être encouragées àassurer aux associations volon-taires une assistance techniquegratuite.

Les bénévoles oeuvrant dansles associations volontairesdevraient bénéficier d'un mon-tant forfaitaire, d'un service degarde, du perfectionnementnécessaire dans l'exercice deleur'fonction et de l'assuranceque leurs acquis, au titre debénévolat, leur seront compta-bilisés lors d'un éventuel retouraux études ou sur le marché dutravail.

Les mécanismes régionaux deconcertation devraient s'assurerqu'un service d'Information etd'orientation permettent de diri-ger les femmes qui retournentaux études vers le bon établisse-ment et vers le bon programme,et qu'au sein des admissions lesformules soient simplifiées, queles horaires soient plus flexibleset les professeurs mieux infor-més de la problématique desfemmes.

Le gouvernement ne devraitpas tenir compte dans l'attribu-tion des allocations, prêts oubourses, du fait que les femmessont ou non mariées, demeurentou non chez un parent ouconjoint.

La gratuité des cours à tempspartiel devrait être étendue à

tous les établissements duréseau collégial, et que l'ontienne compte dans une futureréglementation du congé-éducation, des femmes qui n'ontpas déjà d'emploi, ménagèresou chômeuses, et que desmesures correctives soientdéveloppées en faveur des-femmes dans le domaine de laformation professionelle. Deuxexemples intéressants: les pro-grammes Transition travail etRetour.

Enfin que, lors du finance-ment, l'on favorise les activitésde formation collective et quel'on pratique à cet égard unepolitique corrective temporaire.

La Fédération des Femmes duQuébec se présente donc à làfois à titre d'agent de formationet à titre de regroupement d'usa-gers d'autres services éducatifs.Par ailleurs, les activités qu'ellea offertes, inspirées ou mises surpied, s'adressent tant à ses pro-pres membres qu'aux femmesde la communauté québécoise,cette dernière étant prise dansson ensemble comme en fonc-tion de groupés particuliers, telsque les filles d'âge scolaire, lesveuves, les femmes voulantretourner sur le marché du tra-vail, etc.

La Fédération des Femmesattache une importance primor-diale à l'auto-formation à partirde projets-actions pilotés parses membres et dans lesquels,celles-ci trouvent l'occasion dedévelopper leur potentiel.

Denyse Rochon (514) 844-7049Nicole Boily

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Accoucher ou se faire accoucherII faudra sans doute attendrequelques semaines avant deconnaître les conclusionsauxquelles en sont arrivéesles Québécoises dans lecadre des colloques régio-naux "Accoucher ou se faireaccoucher".À mon sens, pourtant, uneévidence s'impose. Elle asurgi de la belle et tranquilledémarche entreprise enmars 1980 par lés femmes dela région de Beàuceville.Femmes, inf irmières etmédecins ont repris dans unesprit bien québécois l'expé-rience de la chambre sau-vage de la maternité dePithiviers que Châtelaine alonguement commentée enoctobre 1979.Grâce à leur initiative, nousdétenons la preuve que ceque demandent les femmesdésireuses de vivre et nonplus de subir leur accouche-ment n'est pas irréaliste, nicompliqué, ni coûteux, ninon plus incompatible avecles normes de sécurité d'unservice d'obstétrique.A Pithiviers, près de 1,000couples ont "agi" leuraccouchement. A Beàuce-ville, plus de 72 couples ontdéjà accouché à leur goût -dans les deux chambres denaissance de l'hôpital -, jus-qu'au bout, dans la positionde leur choix et dans un cli-mat socio-affectif excep-tionnel.Ce qui a changé dans cecentre hospitalier, ce n'estpas le mobilier, l'organisa-tion des lieux, le protocoleobstétrical, mais essentielle-ment les mentalités. Celle del'équipe hospitalière d'a-bord: infirmières et méde-cins ont accepté de devenirdes témoins attentifs et dis-crets du phénomène de lanaissance, de développerleur capacité d'écoute et derespect des besoins du cou-ple et du nouveau-né, et demettre une sourdine à l'inter-ventionisnie et au dirigismeobstétrical. Ils n'en sont paspour autant devenus incom-pétents ou inefficaces!Tant à Pithiviers qu'à Beàu-

ceville, les statistiques prou-vent hors de tout doute quecette démarche est pleine-ment justifiée. Voilà qui estrassurant.Hélas, les statistiques àl'échelle de la province sont,elles, plus inquiétantes. Acroire vraiment que lesfemmes ne sont plus capa-bles d'accoucher sans être

.anesthésiées, branchées àdes machines, coupées,induites et "contrôlées" dudébut du travail jusqu'à lafin, comme des enfants,comme des malades, com-me des irresponsables.A force d'avoir contraint noscorps à une position nonseulement absurde mais car-rément dangereuse aumoment de l'accouchement,à force de nous avoir pro-grammer par les cours pré-natals pour que nous soyonsplus soumises aux ordresdes obstétriciens - ne va-t-on pas jusqu'à oser "contrô-ler" notre respiration -, nousnous retrouvons avec dèsventres "amnésiques", desémotions bloquées, despeurs que personne ne veutentendre, et un sentimentd'impuissancequi déboucheinévitablement sur unedépression post-partum quin'en finit plus; avec desbébés privés de notre peau,de notre odeur, et du très

. important réflexe de fouisse-ment; avec des compagnonsconfinés au rôle de voyeurspassifs.Pour être tout à fait sûre dene pas perdre la maîtrise dela situation, l'obstétriquetient toujours les sages-femmes à distance, en niantleur compétence et le besoinessentiel que les femmes ontd'avoir une femme sage àleur côté au moment du tra-vail, en les accusant d'êtreresponsables de la mort decentaines de bébés et defemmes... dans le passé.Ultime manoeuvre, lors dulancement des colloques"Accoucher ou se faireaccoucher" au lieu de s'en-gager à écouter franche-ment les Québécoises,

l'association des gynécolo-gues-obstétriciens et un cer-tain nombre d'omniprati-'ciens, dont le docteurAugustin Roy, ont tenu desdiscours étranges: à lesentendre, ces colloquesconstitueraient un moyendétourné pour inciter lesfemmes à accoucher à lamaison! Une façon commeune autre de refuser la négo-ciation, de fausser le ton dela discussion, de diluer l'im-pact que peut avoir une aussivaste entreprise de consulta-tion publique.

Une telle attitude démontrebien que le fond du problè-me repose sur l'éternel rap-port de domination qui régitencore les relations hom-mes-femmes. Il importe dene pas perdre de vue ladimension culturelle dudébat qui oppose actuelle-ment les femmes et lesobstétriciens...Un fait est désormais bienacquis: si le centre hospita-lier Saint-Joseph de Beàu-ceville a réussi à offrir auxBeauceronnes un lieu privi-légié où liberté et sécuritéarrivent £ s'entendre, celasignifie que tout hôpital quile veut, peut aussi "muter" ets'humaniser.

Monique de Gramonl

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Les certitudes du pouvoirAu lendemain d'une cam-

pagne électorale, il n'est pasnécessaire d'élaborer lon-guement à propos descordes sensibles du pouvoir.Les exemples seraient tropnombreux, mais cette idéede "corde sensible" permetjustement d'aborder d'unemanière peut-être trop sim-ple, la notion de lobbying.Dans un sens très restreint etpeu nuancé on pourrait direque le lobbying, pour ungroupe donné de personnes,consiste à identifier la cordesensible du pouvoir dont ilpeut le plus se servir pourinfluencer ce pouvoir.

Poids électoral, opinionpublique, poids économi-que, etc. autant de cordesaccessibles à des degrésdivers et avec des résultatsinégaux à tout ce qui seretrouve dans une société.

We were there because wewere angry! En mars 1976,des femmes de la ColombieBritannique organisent unein tervent ion co l lec t i vemonstre auprès de leur gou-vernement provincial: le"Women Rally for Action"est demeuré l'exemple tou-jours actuel d'une démarchecollective bien structurée

qui a contribué à apprivoiserla notion de lobbying dansles milieux féministes.

Tous les aspects négatifsassociées à une certaineforme de lobbying ont long-temps empêché les femmesd'utiliser des modes d'inter-vention et de pression leurpermettant d'approcher lepouvoir et les centres dedécision d'une manièremoins traditionelle. Dans lemot lobbying on voit immé-diatement l'intervention despuissants, des super organi-sés, à qui le pouvoir doit déjàbeaucoup. Ce lobbyingexiste et nous devons recon-naître que, jusqu'à toutrécemment, il était à peuprés le seul à agir auprès dupouvoir.

Mais il y a aussi, depuis lesannées soixante, des lobbiesvoués à la défense d'intérêtsmoins pa r t i cu l i e r s etpourrait-on dire, moinségoïstes. Lobbies desf e m m e s , des ass i s téssociaux, des écologistes,des chômeurs, etc. Moinsriches, moins structurés,moins visibles que les"grands" mais destinés àébranler peu à peu les certi-tudes tranquilles du pouvoir.

Personne ne peut plusavoir le monopole du pou-voir a déclaré John KennethGalbraight lors d'un collo-que sur la démocratie. C'estdans ce sens qu'un motcomme lobbying, toutétrange que cela puisseparaître, est devenu, pourplusieurs un presque syno-nyme de participation.

Dans tes dernières an-nées, les femmes, et particu-l iè rement les femmesregroupées, ont ressenti lanécessité de transformerleurs relations avec le pou-voir et de les structurer envue d'assurer les contractsles plus directs possiblesavec les véritables déten-teurs de ce pouvoir. Le lob-bying ainsi perçu, est lemoment que choisissent,pour se faire entendre, lesgroupes jouant un rôledéterminant dans la vied'une société. On rejointalors cette notion essentielleen démocratie: la possibilitéd'une certaine répartition del'autorité politique.

Les femmes refusent dedemeurer des observatricespassives et expriment ainsileur volonté réelle dé partici-per à la prise de décisionsqui les concernent ou quitouchent directement desgroupes de personnes aux-quels elles s'identifient.Accepter le lobbying commemode d'intervention celasignifie également chercher,au delà des liens partisans,dans le respect des plura-lismes, un certain consensusen terme d'objectifs et deprojet de société. C'est, pourles femmes, travail lerensemble, solidaires. Dansla mesure où une femmeaccepte d'être partie dansune action collective, elle selibère du xdéterminisme ducontexte politique. Elleacquiert cette part d'autono-mie qui, même minime et fai-ble, fait toute la différence.

Christiane Noiseux BacavePoliticologue

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Le Déméritas 81, c'est quoi?

• "Je suis fier de mafemme!", affirme un mon-sieur en parlant de la poi-trine de son épouse.

• "L'essence même de labeauté, c'est une peaudouce et satiné", susurreune voix masculine.

• "Et avec Marc, ça mar-che?" "Depuis que j'em-ploie le dentifrice untel,ça court!".

• Un homme et son jeunefils entrent dans une cui-

"sine et s'adressent à unefemme: "Qu'est-ce que tunous sers?".

• "Si vous ne servez pasassez souvent de poudinguntel à votre famille,celle-ci se chargera devous le faire savoir",explique-t-on à une jeunefemme.

• "Le Proprio?" ^C'est moi,' moi, moi, moi et moi!",

affirment cinq épiciers,tous de sexe masculin.

Ces publicités, vous lesreconnaissez? Elles entrentquotidiennement dans nosfoyers par l'entremise de latélévision. Elles ne nous ven-dent pas seulement des pro-duits, mais également desmodes de vie et des compor-tements. Elles véhiculent deplus un certain nombre depréjugés à l'égard des rôlesmasculins et féminins. En cesens, elles sont sexistes.

"Sexisme" confonduavec "sexuel"Ce mot de "sexisme" est àl'heure actuelle compris parune portion toujours plusimportante de la population.Les images publicitaires,accessibles à tous, pré-sentes partout, permettentde faire ressortir les diversescomposantes de cette formede discrimination fondée surle sexe.Pour bien des personnescependant, le sexisme resteencore une réalité très floue.Plusieurs con fonden t"sexisme" avec "sexuel".

D'autres ne "voient14 pas lesexisme présent dans telleou telle situation. Enfin nom-breux sont ceux et celles quicomprennent parfaitementce qu'est un rôle stéréotypé,mais qui n'y voient là rienque l'on puisse critiquer.La notion de sexisme res-semble à celle de racisme: lasensibilisation à de tellesréalités prend du temps car ils'agit d'un changement desmentalités et, souvent plusprofondément, d'un change-ment de comportements.Bien des femmes, qui sontpourtant les premières àsubir les conséquencesnégatives du sexisme, nesont pas encore alertéesface à cette situation.

Susciter un effortd'analyseC'est dans le but de faire pro-gresser cette sensibilisationque le Comité pour la publi-cité non sexiste a lancé cetteannée le concours Déméri-tas.Le but de cet événement?Publiciser la notion desexisme, attier l'attention detous et de chacun sur cetteréalité et susciter dans lepublic un effort d'analyse.Concrètement, le Comitépour la publicité non sexistedemandait à toute personneintéressée de surveiller lesmédia et de faire parvenird'ici au 30 avril 1981 le nomd'un produit faisant l'objetd 'une publ ic i té j ugéesexiste. Dans le lot des sug-gestions reçues une annon-ce particulièrement repré-sentative doit être retenue;ses responsables se verrontattribuer, au cours du moisde mai, un prix citron desexisme en publicité: LeDéméritas.Ce "prix" est en fait constituépar un parchemin soulignantles aspects négatifs d'un telmessage et demandant unenouvelle orientation publici-taire pour l'avenir.

Pourquoi attirerl'attention surcertaines annonces?Le Déméritas peut-il êtreconsidéré comme une publi-cité qui l'on ferait involontai-rement à une compagnie et àune agence^qui dévalorisentles femmes? Cet aspect a étéévalué par le Comité pour lapublicité non sexiste. Celui-ci croit qu'il est important, àdes fins éducatives, de met-tre en évidence certains casde sexisme particulièrementexemplaires, de façon à enfaire une analyse et une criti-que publiques, la notionmême de sexisme étant loind'être comprise et acceptéepar tous.Il faut mentionner de plus,qu'un tel prix n'est pas préci-sément acceuilli de façonfavorable par l'industrie:"Pourvu que nous negagnions pas", a laissééchapper l'une des per-sonnes responsables dansune grosse agence de publi-cité montréalaise... Per-sonne ne tient à recevoir un

'prix citron et ceci d'autantmoins qu'il est destiné à desentreprises dont l'objectifest de se faire bien voirauprès de leur clientèle, etd'accroître les ventes d'unproduit.

Est-ce si difficile delaver son propre colde chemise?Il existe un lien, fort impor-tant à souligner et à expli-quer entre là publicitésexiste et la façon dont lesfemmes sont traitées dans lasociété.Comment ne pas se faire sif-fler dans la rue, comment nepas se faire agresser, quand"la femme objet sexuel", et"la femme décoration"constituent des archétypespublicitaires extrêmementrépandus et utilisés de façons y s t é m a t i q u e pa/ lesentreprises?

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Comment obtenir de nosenfants et de notre compa-gnon que chacun fasse sapart dans la maison, quandles annonces montrent àrépétition "la femme au ser-vice de tous?" Est-ce si diffi-cile de faire du lavage et dunettoyage qu'un homme nepuisse être montré en trainde laver son propre col dechemise ou le linge de safamille, qu'un jeune garçonne puisse décrasser la bai-gnoire qu'il vient de salir?Comment être prise ausérieux sur le marché du tra-vail, ne pas être cantonnéeaux secteurs dits "tradition-nellement féminins", êtrepayée à salaire égal, recevoirdes promotions, quand lesimages publicitaires nousmontrent comme des êtresqui seraient avant tout pré-occupés de leur beauté phy-sique et obsédés par laséduction?Il est bien certain que denombreuses femmes ont legoût d'être "bien dans leurpeau" et de vivre une relationamoureuse. Ce qui est inad-missible cependant, c'estque l'on présente ces préoc-cupations comme les seulesd e v a n t i n t é r e s s e r l e sfemmes!Pour l'industrie, "être belle"et "séduire un bonhomme",constitueraient des objectifsque les femmes devraientmettre au premier plan deleurs aspirations... que lesfemmes, comme les hom-mes d'ailleurs, aient des inté-rêts et des ordres de prioritédiversifiés, variant de per-sonne à personne, et quiconcernent tous les domai-ne de l'existence, ne semblepas encore admis.Ce n'est pas par puritanismeou par pudibonderie que lesexisme est dénoncé dansles annonces, mais parceque ces images mutilées,stéréotypées et limitativesde la vie des femmes, contri-buent à entretenir et à ren-forcer les attitudes les plusmisogynes, que ce soit dansles foyers, dans la rue, àl 'usine, au bureau et àl'école...Certains annonceurs enprennent conscience. On a

pu voir dernièrement sur nosécrans des images d i f fé-rentes: un père qui donne lebain à ses enfants, unefemme qui fa i t le lavageparce qu'elle a sali ses vête-ments en faisant de la pote-rie, une famille qui collaboreà la préparation d'un repas...Voilà qui ouvre des perspec-tives intéressantes. Détellescréations, malheureusementencore peu nombreuses,sont à susciter et à encoura-ger

Catherine Lord

Le Comité pour la publicité non sexiste a été créé en1979 par le Conseil du statut de la femme, la Commis-sion des droits de la personne, l'Office de la protectiondu consommateur, des associations tel les que laF.F.Q., le YWCA, l'AFEAS, l'Association des consom-mateurs, l'Union des artistes ainsi que des représen-tants de l'industrie de la publicité du Québec.Le Comité pour la publicité non sexiste a mis au pointun Code d'éthique qu'il diffuse auprès des entreprises.Il reçoit les plaintes du public concernant le sexisme enpublicité. Son adresse: 1255 Carré Philippe. Bureau708, Montréal H3B 3G1.

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La culture au fémininUn plaidoyer doux-amer, pour la femme

Avocate et enseignante,Odile Dhavernas s'intéresseà ta condition des femmes età sa signification politiqueen France et au Québec.Trois ans après la parutionde Droits des femmes, pou-voir des hommes, elle vientde publier un témoignagesur son cheminement per-sonnel en tant que femme:Petite soeur née... préparesuicide. L'ouvrage se subdi-vise en 23 courts chapitresqui sont comme de finesmeurtrières à travers les-quelles elle observe sa rela-tion avec le monde extérieur,social, et la plupart du tempsétranger à son existence defemme.

Elle raconte d'abord sanaissance, plus ou moinsdésirée des membres de safamille: "Ma mère estenceinte de moi. Elle tricotebleu et me prénomme Chris-tian. Mon frère proclamequ'il ne veut plus de soeur, tlse tuera plutôt. On luiannonce mon arrivée partélégramme au milieu de sesvacances: Petite soeur née.Prépare suicide. Tout lemonde s'esclaffe, sauf moi:j'ai donc déçu au-delà demes propres souvenirs."Puis sa mère et les nonnesqui ont forgé son éducationde fillette, et, hors des mursdu couvent, le monde ter-riant des hommes. A côté de

la camaraderie elle connaîtla douleur du désir qui sou-lève comme un raz-de-marée l'adolescente séduite,et, jeune femme, l'amourpour Michel déjà marié etune brève passion pourêtienne, un collègue detravail.

Femme et avocate, l'au-teur affronte les dures réali-tés des femmes qui viennentla consulter, leurs déses-poirs d'épçuses abandon-nées, leurs histoires de viol,l'impasse d'une existencepour laquelle la société neleur concède aucun droit; nipouvoir. Enfin, pour ellemême: la maternité assuméeet la mort de l'amour, le refus

Aline Charest

de jouer encore un rôle quine lui sied plus, la solitude,mais aussi parfois, commeune grâce soudaine, la mer-veilleuse complicité de quel-ques femmes dont elle aendossé la lutte.

Petite soeur née... préparesuicide, une analyse fine, unplaidoyer doux-amer pour lafemme, un regard sans com-plaisance jeté par dessus lamuraille de la discriminationsociale.

Odile Dhavernas, Petite ioeur née... pré-pare tulddr, Seuil, 1981, 157 pages.

Une femme en mal d'amourLe roman de Catherine

Cheskinova, SI m'agréé, a lebonheur d'échapper à la pul-lulatiorï des romans "écla-tés" - qui ont la prétention denous révéler un univers mul-tipte, alors qu'ils ne réussis-sent qu'à plonger le lecteurdans un chaos de mots quitournent à vide - pour nousfaire participer à un universtridimensionnel sans jamaislasser, ni perdre, ni noyer lelecteur dans son cours.

SI m'agrée est le récit d'unauteur "en quête d'un sujet

et de personnages": "Je vou-drais, nous dit-elle, raconterla lutte d'une femme contreune hantise, celle d'une for-mule qui détermine sa viesentimentale." Par consé-quent l 'h isto i re d'une"femme en mai d'amour"dont les sentiments sont par-tagés entre trois hommes.Aussi le chevauchement detemps qui procèdent à la foisdes souvenirs d'une femmecultivée, des réflexions criti-ques de l'écrivain sur sonprocessus d'écriture, de la

fiction même de l'oeuvre.Écrit avec beaucoup de

verve et un certain humour,le texte est audacieux,étrange, déconcertant: "Lecritique accourut aussitôt. Ilprenait l'étrange habitude dese présenter de nuit et defrapper au carreau. Il refusaitd'entrer. Ce héros, cria-t-ildu dehors, qui est-il au juste,en vérité, entre nous?... Unténor dans une ville d'Ethio-pie chantant sans bavure lamesse russe! Un catholiquedoublé d'un slave?... Invrai-

semblable! "Mais vrai !triomphai-je." Il a le don desusciter des lieux communs,de nous faire revivre desmoments "amoureux" quifurent pourtant les seulsnôtres. Un roman qui se fitcomme se vit une passion!

Catherine Cheskinova, SI m'agr*e, Les édi-tions de la pleine lune, 1979! 152 pages.

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Lessacochesont quatreans

Les sacoches fêteront leurquatrième anniversaire enjuillet. Jocelyne DumontJérôme, Camille Bachand,Joceline Boivih et MoniqueJérôme Forget se regrou-paient comme par hasardpour faire les préparationsdes revendicat ions desfemmes pour l'élection auniveau fédéral.

Les nombreuses rencon-tres de ces quatre femmesont donné naissance auClub des Sacoches, clubjalousement fermé qu'on arécemment commencé àouvrir en ajoutant deux (2)nouvelles recrutes, FrancineMontpetit et élise Forget, quisont devenues des porte-monnaies.

Le nom avait été choisisuite à des discussions sur lerôle des femmes d'aujour-d'hui et d'autrefois. Nosmères avaient tout leur avoirdans leurs «sacoches» etaujourd'hui les femmestransportent des sacochessouvent garnies de docu-ments de travail,. L'ambiguïtédu nom disait tout. Le nomest devenu si connûmesgroupements féministesqu'un nouveau club récem-ment naissait et prenait lemême nom. Étonnant etquelque peu décevant. Man-que d'originalité surtout.

Les sacoches ont périodi-quement travaillé pour laFFQ. Elles dirigeaient l'ate-jier sur les médias lors ducongrès 1980. Plus récem-ment, quelques sacochesparticipaient au renouveaudu bulletin, notre nouvellePetite Presse. Les sacochesfêteront leur anniversaireavec l'engagement le plusentier à l'endroit de la condi-tion féminine.

Monique Jérôme ForgetSacoche

"ENTRE-NOUS" As-tuenvoyé tacotisation?

Le temps du renouvelle-ment des cotisations estarrivé! Pourquoi chacune denous ne profiterait-elle pasde l'occasion pour recruterde nouveaux membresauprès des amies? PEN-SONS-Y! AGISSONS!

Bienvenueauxnouveauxmembres!

La FFQ est heureuse d'ac-cueillir une nouvelle asso-ciation membre, le Centrebénévole de Mieux-être deJonqulère qui compte à sonactif 53 membres, et dont laprésidente est Thérèse B.Boissonneault.

Parlons defemmescourageuses!

Le Conseil régional deMontréal déplore la perte dedeux de ses membresactives: Yveline Goldblatt,vice-présidente au Rappro-chement, décédée subite*ment en janvier, et Antoinet-te Leduc, du comité d'ac-cueil, décédée des suitesd'un accident en mars.Toutes deux faisaient partiede la FFQ depuis plusieursannées et s'étaient impli-quées à divers niveaux. Leurexpérience et leur dévoue-ment furent un précieuxapport pour la FFQ. Parle-rons-nous jamais assez deces femmes pionnières quiont travaillé le plus souventdans l'ombre pour l'amélio-ration de la situation dé làfemme? Parlons de COU-RAGE!

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Petite Presse régionaleConseil deQuébec

Partant du principe que lesfemmes ne peuvent attein-dre leur autonomie sansacquérir leur indépendancefinancière, le comité d'édu-cation du Conseil régionalde Québec a mis sur pied unprogramme s' int i tulantComment gérer ses finan-ces.

Vingt-cinq femmes de larégion de Québec ont parti-cipe aux dix rencontres dessessions d'automne et d'hi-yer. Les thèmes suivants yont été abordés:

1- Le budget. 2- Lesdépenses essentielles: l'ha-bitation, l'alimentation et letransport. 3- Les place-ments. 4- Le rapport surl'épargne au Québec. 5-Vivre seule, vivre à deux. 6-Le crédit. 7- L'impôt. 8-Testament et succession. 9-La retraite. 10- Les assuran-ces.

Chaque rencontre sedéroulait de la façon sui-vante: tout d'abord les per-sonnes ressources invitéesprésentaient leur sujet pen-dant une heure et demieenviron et répondaientensuite aux questions for-mulées par l'auditoire. Lesexposés étaient complétéspar la distribution d'unedocumentation appropriée.Le programme "commentgérer ses finances" sembleavoir répondu aux attentesdes participantes.

Conseil deThetfordMines

L'année 1980-81 a vu lacréation et la mise sur piedd'un Centre de Référencepour les Femmes à ThetfordMines. Jusqu'à maintenanttrois tables-rondes ont eu

lieu afin de diffuser et com-pléter l'information sur lessujets suivants: séparation etdivorce; la santé mentale;contraception, avortementet éducation sexuelle. Dansles dossiers qui sont encours ment ionnons: lafemme et l'accès au crédft,les mères célibataires, lamaternité.

Grossesses indésirées

Le dossier de février der-nier sur "l'avortement, lacontraception et l'éducationsexuelle" a soulevé quelquesvives émotions chez lesfemmes venues discuteravec une t r a v a i l l e u s esociale, une psychologue,un médecin et un avocatinvités à cette occasion. Sur-tout face aux grossessesindésirées, il s'est avéré queles femmes prises avec ceproblème ont entre 15 et 40ans, et que la presque tota-lité n'utilisait aucun moyencontraceptif. Les femmes dela région ont réclamé que lesavortements se fassent dansles hôpitaux, à condition queles délais d'examen de gros-sesse soient courts, qu'onrespecte la confidentialité etque les personnes-ressour-ces ( t ravai l leur social-psychologue et médecin)jouent davantage un rôle desoutien plutôt qu'un rôledirectîf et moralisateur. Il estapparu que les femme'scontinueraient de fréquenterles cliniques dites "clandes-tines" tant que les comitésthérapeutiques conserve-ront leurs normes t ropstrictes et tant qu'on n'accé-lérera pas les étapes menantà l'intervention médicale.Deux autres points majeursont été débattus: le manqued'information et l'incons-cience de plusieurs femmesde la région en ce quiconcerne l e s m o y e n s

contraceptifs, et la nécessitéd'une éducation sexuelledans les écoles, à conditionque cela commence à sefaire d'abord à la maison.

Conseil deMontréal

Le 28 janvier avait lieu,dans le cadre des Échangesdu mercredi, une rencontreavec madame Nicole Baron,arbitragiste attachée alj mar-ché monétaire à la Fiduciedu Québec, qui nous a entre-tenu sur les placements d'ar-gent. La conférencière s'estchargée de démysthifier cedomaine le plus souventconfié aux hommes et adémontré avec habileté que,quels que soient les argentsen cause, petit montant ougrosse somme, les principesde base sont les mêmes dansles transactions.

D'autre part, le comité dela condition féminine a orga-nisé, le 24 février dernier,une conférence afin d'infor-mer les membres sur lesmoyens et dispositions àprendre quand une situationde rupture de mariagedevient inévitable. Le confé-rencier invité, Me BernardBlanchard, bâtonnier duQuébec, avait intitulésa cau-serie Le divorce, une solu-tion humaine et juridique.L'institution du mariage, lesdroits et obligations desépoux, les moyens préven-tifs devant la situation, laconsultation juridique, lesobligations mutuelles del'avocat et du client, ainsique les nouvelles lois 183 et89, furent les principauxthèmes abordés.

Enfin, les 21 et 22 marss'est tenu le premier stage deleadership, animé par Ghis-la ine Pa t r y -Bu i sson etLucienne Aubert. Seize par-t i c ipantes ont p ro f i té ,enthousiastes, à cette ses-sion qui s'est avérée fort ins-

tructive et intéressante etceci à plusieurs niveaux -des méthodes de travail à laconcertation dans le travailen groupe, ainsi qu'unapprentissage d'une partici-pation efficace à une assem-blée délibérante. Toutessouhaitent la phase 2 pourbientôt! Nos remerciementségalement à Jeanne Gariépyqui en a assuré la coordina-tion.

Conseil duLac St-Jean

Présentement à Aima, unsous-comité du COnseil esten train de mettre sur pied uncentre collectif d'informa-tion juridique pour lesfemmes, centre exclusif auxfemmes.

Nous voulons éveiller lesfemmes de notre secteur à laconna issance des loisimportantes pour leursbesoins de tous les jours.

Nous voulons faire pren-dre conscience aux femmesde la nécessité de connaîtreleurs droits et leurs obliga-tions. Nous voulons ainsisusciter le rassemblementdes femmes pour pouvoir lesaider à régler leurs pro-blèmes communs.

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Associations membres Conseils régionaux

Association d'économie familiale du Québec"Association de familles monoparentales bas-Saguenay "La Ruche"Association de familles monoparentales deL'Estrie Inc.Association des cadres et professionnels del'université de MontréalAssociation des femmes autochtones duQuébecAssociation des femmes diplômées desuniversités (Montréal)Association des femmes diplômées desuniversités (Québec)Association des puéricultrices de la provincede QuébecAssociation des veuves de MontréalAu bas de l'ÉchelleB'nai B'rith women councilCentre bénévole de Mieux-être de JonquièreCentre d'information et de référence pourfemmesCercle des femmes journalistesCercle des rencontres du mercredi inc.Club culturel humanitaire ChâtelaineClub Wilfrid-Laurier des femmes libéralesCommunauté sépharade du QuébecConseil national des.femmes juivesFédération québécoise des infirmières etinfirmiersJunior league of Montréal Inc.Les auxiliaires bénévoles de l'hôpital deJonquièreLigue des citoyennes de JonquièreMontréal Lakeshore university women's clubMouvement des femmes chrétiennesMouvement: services à la communauté;Cap RougeRegroupement des garderies, région "six C"Réseau d'action et d'information pour femmes(Saguenay)Sherbrooke and district university women'sclubSociété d'étude et de conférences (Montréal)Société d'étude et de conférences (Québec)Voix de femmesWest Island ShelterWest Island Woman's CentreYWCA

Lac St-Jean, Lilianne Lindsay, présidente.Saguenay, Régine Caron, présidente.Thetford Mines, Francine Vien, présidente.Québec, Diane Demers, présidente.Montréal, Lawrence Gamache, présidente.

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