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CATHRINE KILLÉ ELSIG 300 000 lits et il s’en construit de nouveaux un peu partout. Pour Altitude 1400, les grues ne peuvent plus continuer à pousser comme des pâquerettes. Cette association emme- née par Bernard Attinger, architecte cantonal re- traité, entend valoriser ce qui existe déjà plutôt que continuer de bâtir. Ven- dredi soir à Sion, une table ronde a donc été organisée entre professionnels de- vant un public qui doit maintenant réagir. Au- jourd’hui, pas demain, se- lon l’avis de l’architecte Lucien Barras, vice-prési- dent, qui milite en faveur d’un développement du- rable. Ce n’est pas cet audi- teur de Chermignon qui a dit le contraire. «Ce qui a été réalisé dans certains en- droits est désolant, j’ai voulu adhérer à l'associa- tion pour participer et peut-être pouvoir apporter ma contribution si le be- soin s’en faisait sentir», a- t-il-ajouté. Changer son regard. Xa- vier Fischer, président de la section romande de la Fédération suisse des ur- banistes, a lancé un cri d’alarme. «On est dans une situation grave avec des zo- nes à bâtir gigantesques, c’est effrayant», a déclaré cet invité qui n’a pas fus- tigé uniquement les mon- tagnards: «En plaine, on est dans la même panade; la loi de 1980 sur l’aména- gement du territoire avait de grands objectifs, mais elle n’a pas grand-chose à son actif.» François Ge- noud, architecte-promo- teur à Grimentz, n’a pas partagé cette vision, loin s’en faut. En Anniviers, selon lui, le développement immo- bilier n’a pas atteint la taille nécessaire pour offrir du travail à toute la popu- lation. «Ce n’est qu’en attei- gnant un certain volume qu’on pourra entrer dans une diversification», a-t-il ajouté en répondant à une question portant sur les activités à développer. Les propos de Dominique Fu- meaux, directeur de Crans-Montana Tourisme, se sont positionnés entre ces deux extrêmes. «A Crans-Montana, nous avons encore de la place pour construire de nou- veaux logements», a-t-il commenté avant de noter «qu’on peut occuper mieux ce qu’on a». Altitude 1400 justement demande de maintenir des lieux de vie habités à l’année. «La pro- lifération des résidences se- condaires se traduit par des volets clos plus de 300 jours par an», a d’ailleurs lancé Philippe Venetz, citant là l’un des points de la Charte publiée à la fin de l’année dernière par l'as- sociation. Offrir davantage. L’un des credos d’Altitude 1400 est de renforcer la complé- mentarité des stations va- laisannes. Bernard Attin- ger a mis en avant «la re- cherche d’une nouvelle forme de tourisme et la né- cessité d’éviter de copier». Le modérateur de la soirée, Eric Nanchen, a ouvert le débat avec la mode des bains thermaux qui se multiplient un peu par- tout. Dominique Fumeaux a insisté sur l’évolution des desiderata de la clientèle. «Elle ne veut plus marcher idiot, elle ne veut plus ava- ler des kilomètres de pistes, il faut par exemple lui offrir des découvertes, des haltes gastronomiques. Un nou- veau touriste est à nos por- tes. Il faut le choyer, ensem- ble. Tirer à la même corde en évitant de reproduire les erreurs du passé.» L’asso- ciation croit en cet avenir. Elle se réfère à l’agriculture biologique qui faisait rire dans les chaumières il n’y a pas si longtemps. Au- jourd’hui, les gens ne se gaussent plus. Renseignements sur le site www.altitude1400.ch Accueillir le touriste de demain TOURISME L’association Altitude 1400 a organisé une table ronde sur l’avenir des Alpes. Pour ses membres, il devient urgent d’agir. Dominique Fumeaux, Bernard Attinger, Xavier Fischer et François Genoud (de gauche à droite) ont abordé plusieurs thèmes de la Charte portant sur un aménagement territorial durable dans les Alpes. LE NOUVELLISTE

Accueillir le touriste de demain. // Le Nouvelliste: 8 février 2010

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Accueillir le touriste de demain. // Le Nouvelliste: 8 février 2010 Tourisme: L'association Altitude 1400 a organisé une table ronde sur l'avenir des Alpes. Pour ses membres, il devient urgent d'agir.

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28 Le NouvellisteSION RÉGION Lundi 8 février 2010jcz - pf

CATHRINE KILLÉ ELSIG

300 000 lits et il s’enconstruit de nouveaux unpeu partout. Pour Altitude1400, les grues ne peuventplus continuer à poussercomme des pâquerettes.Cette association emme-née par Bernard Attinger,architecte cantonal re-traité, entend valoriser cequi existe déjà plutôt quecontinuer de bâtir. Ven-dredi soir à Sion, une tableronde a donc été organiséeentre professionnels de-vant un public qui doitmaintenant réagir. Au-jourd’hui, pas demain, se-lon l’avis de l’architecteLucien Barras, vice-prési-dent, qui milite en faveurd’un développement du-rable.

Ce n’est pas cet audi-teur de Chermignon qui adit le contraire. «Ce qui aété réalisé dans certains en-droits est désolant, j’aivoulu adhérer à l'associa-tion pour participer etpeut-être pouvoir apporterma contribution si le be-soin s’en faisait sentir», a-t-il-ajouté.

Changer son regard. Xa-vier Fischer, président dela section romande de laFédération suisse des ur-banistes, a lancé un crid’alarme. «On est dans unesituation grave avec des zo-nes à bâtir gigantesques,c’est effrayant», a déclarécet invité qui n’a pas fus-tigé uniquement les mon-tagnards: «En plaine, onest dans la même panade;la loi de 1980 sur l’aména-gement du territoire avaitde grands objectifs, maiselle n’a pas grand-chose àson actif.» François Ge-noud, architecte-promo-teur à Grimentz, n’a paspartagé cette vision, loins’en faut.

En Anniviers, selon lui,le développement immo-bilier n’a pas atteint lataille nécessaire pour offrirdu travail à toute la popu-lation. «Ce n’est qu’en attei-gnant un certain volumequ’on pourra entrer dansune diversification», a-t-ilajouté en répondant à unequestion portant sur lesactivités à développer. Lespropos de Dominique Fu-

meaux, directeur deCrans-Montana Tourisme,se sont positionnés entreces deux extrêmes. «ACrans-Montana, nousavons encore de la placepour construire de nou-veaux logements», a-t-ilcommenté avant de noter«qu’on peut occuper mieuxce qu’on a». Altitude 1400justement demande demaintenir des lieux de viehabités à l’année. «La pro-lifération des résidences se-condaires se traduit par desvolets clos plus de 300 jourspar an», a d’ailleurs lancéPhilippe Venetz, citant làl’un des points de laCharte publiée à la fin del’année dernière par l'as-sociation.

Offrir davantage. L’un descredos d’Altitude 1400 estde renforcer la complé-mentarité des stations va-laisannes. Bernard Attin-ger a mis en avant «la re-cherche d’une nouvelleforme de tourisme et la né-cessité d’éviter de copier».Le modérateur de la soirée,Eric Nanchen, a ouvert le

débat avec la mode desbains thermaux qui semultiplient un peu par-tout. Dominique Fumeauxa insisté sur l’évolution desdesiderata de la clientèle.«Elle ne veut plus marcheridiot, elle ne veut plus ava-ler des kilomètres de pistes,il faut par exemple lui offrirdes découvertes, des haltesgastronomiques. Un nou-veau touriste est à nos por-

tes. Il faut le choyer, ensem-ble. Tirer à la même cordeen évitant de reproduire leserreurs du passé.» L’asso-ciation croit en cet avenir.Elle se réfère à l’agriculturebiologique qui faisait riredans les chaumières il n’y apas si longtemps. Au-jourd’hui, les gens ne segaussent plus.Renseignements sur le sitewww.altitude1400.ch

Accueillir le touriste de demainTOURISME� L’association Altitude 1400 a organisé une table ronde sur l’avenir des Alpes. Pour ses membres, il devient urgent d’agir.

Samedi matin, la Fédération suisse desemployés en assurances sociales (FEAS) adécerné les brevets fédéraux aux candidatsayant réussi l’examen de spécialiste en as-surances sociales. Cette manifestation, or-ganisée par la section valaisanne de laFEAS, s’est déroulée à Sion, au siège de laBanque cantonale du Valais. Le présidentdu gouvernement, Claude Roch, ainsi quele président de la ville de Sion, Marcel Mau-rer, ont participé à la remise des brevets.

Pour la Suisse romande, 66 personnesont obtenu leur précieux sésame dont deuxValaisans: Céline Lattion (Suva) et JacquesMarchand (Groupe Mutuel). Organiséesous forme de cours du soir durant deuxans, la formation est particulièrementpointue. «Les gens connaissent le systèmedes trois piliers de façon générale, mais il y aplein de spécificités. C’est un domaine rela-tivement compliqué», raconte Céline Lat-tion qui a décidé de relever ce défi par inté-rêt personnel pour les assurances sociales. Durant son allocution, Alexandre Clot, pré-sident de l’antenne valaisanne de la FEAS, arelevé l’importance d’une telle formation:«Le marché du travail a besoin de personnelqualifié, bien formé, qui aime ce qu’il fait etqui se sente responsable.» DV/C

DAVID VAQUIN

Inauguré en 1979, le lycée-collège des Creusets (LCC)fête en ce début d’année son30e anniversaire. Les célé-brations débutent au-jourd’hui et dureront jusqu’àla fin de la semaine. «Depuistrente ans, le LCC s’efforcechaque jour de relever le défid’une formation humanisteet scientifique de qualité.Dans un esprit d’ouverture àla Suisse et au monde, direc-tion, professeurs et élèves sesont associés pour donneraux manifestations de cet an-

niversaire une belle dimen-sion culturelle et humani-taire», détaille le maître decérémonie, Benjamin Ro-duit, recteur du LCC.

Solidarité avec HaïtiInitialement, la manifes-

tation devait s’axer sur uncycle de conférences (voirprogramme ci-contre) ainsiqu’une grande expositionintitulée «CH, C’est Helvéti-que ou 26 façons d’être uni-que» qui explore les facettesde l’identité suisse. En raisonde l’actualité tragique enHaïti, professeurs et élèvesont décidé de créer en plusune action de soutien au

CICR baptisée «CH, C’estHaïti». «Nous avons misé surun engagement dans la du-rée. Chaque élève, professeurou visiteur peut s’engager àparrainer une personne enHaïti via le CICR», expliqueStéphane Marti, commis-saire de l’exposition. RégisSavioz, directeur adjoint desopérations du CICR, étaitd’ailleurs présent vendredilors du vernissage.

«L’élan de soutien est ex-traordinaire. C’est la solida-rité helvétique qui resurgit.Le Valais a aussi une longuetradition humanitaire etl’action initiée par le LCC leprouve. C’est très importantque des gens s’engagent sur ladurée. Un pays entier a été ra-vagé en quelques secondes, ilva falloir beaucoup de tempset donc d’aide pour tout re-construire», insiste Régis Sa-vioz.

Programme riche et varié

Si l’action de soutien re-présente le temps fort de ce30e anniversaire, les autresactivités mises sur pied mé-ritent également le déplace-ment. La direction du LCC anotamment réussi à inviterdes orateurs de renom telsque l’ancien conseiller fédé-ral Pascal Couchepin ouMarc Bonnant pour un cyclede conférences qui aborderade nombreux thèmes: politi-que, climat, communica-tion, sciences, etc. «Les élèvesont travaillé sur les différentssujets proposés. Ils se sont in-téressés et ils ont préparé desquestions. Cette manière deprocéder, cette ouverture surle monde confirme que deplus en plus l’éducation descollégiens se fait en dehorsdes cours», conclut Benja-min Roduit.

Anniversaire solidaire SION� Le lycée-collège des Creusets souffle trente bougies. Pour fêter l’événement, une exposition, un cycle de conférences et une action de parrainage en faveur des victimes d’Haïti ont été mis sur pied.

�Lundi 8 février, 10 h, conférence dePascal Couchepin «A quoi servent lesinstitutions?».

�Mardi 9 février, 8 h, conférence de Phi-lippe Mudry «Collège humaniste: le sa-voir et la tolérance», 10 h, conférencede Daniel de Roulet «Il ne faut pasprendre l’Helvétie pour une lanternerouge», 20 h, spectacle présenté par laSociété des étudiants du collège «30 ans pour une nuit de folie».

�Mercredi 10 février, 10 h, conférencede Jean Zermatten «Les droits de l’en-fant», 20 h, table ronde organisée parl’Association des parents d’élèves avecChristophe Darbellay, Sébastien Fanti etThierry Nicollier «Facebook... j’adhère

ou j’ignore».

�Jeudi 11 février, 10 h, conférence deJosé Vouillamoz «L’ADN perce le secretdes cépages», 15 h 40 spectacled’Etienne Arlettaz, jonglerie, acrobatie,danse et baratin.

�Vendredi 12 février, 8 h, conférence deJean-Claude Pont «Walther Ritz (1878-1909) : génie oublié des Valaisans»,10 h, conférence de Marc Bonnant «Lalangue française est-elle en péril?»,14 h, conférence de Richard-EmmanuelEastes «Les atomes».Conférences ouvertes au public. Durantles heures de cours, possibilité de visiterl’exposition «CH, C’est Helvétique ou26 façons d’être unique».

PROGRAMME DES FESTIVITÉS

ASSURANCES SOCIALES

Remise de brevets

SION

Communiquer avec un proche âgéVous êtes régulièrement en contact avecun parent âgé et souhaitez améliorer votrecommunication avec lui? Rendre voséchanges quotidiens positifs tout en pre-nant soin de vous? Ce cours permettrad'acquérir des connaissances spécifiquessur le processus de vieillissement et demieux utiliser les ressources (profession-nelles, bénévoles, réseau) à votre disposi-tion sur la base de votre expérience. ASion, les mardis 23 février, 2 et 9 mars de14 h à 16 h. Responsable, Christiane Treyer,infirmière en santé communautaire et for-matrice d'adultes. Prix du cours: 60francs. Inscriptions et informations auprèsde Pro Senectute Valais. Tél. 027 322 07 41.

SION

Parlons d’AlzheimerUn temps d'information, d'échange et deréflexion sur le vécu quotidien des person-nes qui ont dans leur entourage un procheatteint de la maladie d'Alzheimer. Au coursde cinq soirées, chacune divisée en untemps d'exposé (une demi-heure) et untemps d'échange (une heure), différentsthèmes seront abordés, allant de laconnaissance de la maladie et de ses ma-nifestations, aux ressources (et difficultésparfois) liées à l'aide extérieure, en pas-sant par les aléas de la démarche d'ac-compagnement. A Sion, les jeudis 4, 11, 18,25 mars et 1er avril de 19 h 30 à 21 h 30.Responsable: Françoise Besson, forma-trice, animatrice socioculturelle, au béné-fice d'une licence en psychologie.Prix du cours: 150 francs. Inscriptions etinformations auprès de Pro Senectute Va-lais. Tél. 027 322 07 41.

CONTHEY

Annulation L'Université populaire de Conthey-Vétroz-Ardon informe qu'à la suite d'un malheu-reux concours de circonstance, la confé-rence qui devait être donnée par le Profes-seur Kurt Hostettmann sur les plantes etles champignons toxiques de notre région,mercredi 10 février à 20 h à Ardon, a dûêtre annulée.

MÉMENTO

Les deux diplômés valaisans, Céline Lattionet Jacques Marchand. DR

Dominique Fumeaux, Bernard Attinger, Xavier Fischer etFrançois Genoud (de gauche à droite) ont abordé plusieursthèmes de la Charte portant sur un aménagement territorialdurable dans les Alpes. LE NOUVELLISTE

Le recteur Benjamin Roduit (à gauche) et Régis Savioz, le directeur adjoint des opérations du CICR, entourent l’affiche de l’opération de soutien en Haïti. LE NOUVELLISTE