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« MONDE » BIMENSUEL BILINGUE DE LA VIE ARMENIENNE ET D’INFORMATION 3 – 49 e ANNEE N° 452 (Nlle SERIE) SAMEDI 26 JUILLET 2008 Fondateur : Avedis Alexanian ACHKHAR Himnatir4 Avydis Aliksanyan Dossier 2 Chouchi s’apprête à reconquérir sa gloire ancienne 5 Anhadno|vm yn myr harxyru 6 Y.ia Demirjiba,yan Le coup d’Etat permanent Du 22 janvier 2008 à ce mois de juillet, le gouvernement d’Ankara a lancé une centaine d’arrestations dans le monde de « L’Etat profond », c’est-à-dire le complexe militaro-mafieux-industriel qui dirige la Turquie (ou cherche à la diriger) depuis la mort d’Atatürk en 1938. Bras de fer à Ankara Parmi les inculpés, quelques personnalités de premier plan, tels que le fameux Dogu Perinçek, président du Parti des Travailleurs Turcs, Veli Küçük, fondateur du service secret de la gendarmerie, Kemal Kerinçsiz, avocat, qui avaient demandé la tête d’Orhan Pamuk et de Hrant Dink, Fikri Karadag, président de l’association des Forces Nationales, Fuad Turgut, avocat de Yasin Hayal, instigateur présumé de l’assassinat de Hrant Dink. Autres personnages de poids, en fuite, Turan Çömez, député AKP, ancien directeur de cabinet d’Erdogan à la mairie d’Istanbul, qui avait tenté de prendre contact avec le CCAF en 2006 dans le cadre d’une mission d’observation patronnée par le ministère des Affaires étrangères français. Ou encore, Sinan Aygün, président de la Chambre de Commerce d’Ankara, qui avait financé le DVD négationniste diffusé par Time Magazine. Chef d’accusation général : tentative de coup d’Etat. Nom de code : Ergenekon. La réponse du berger à la bergère ne se fit pas attendre: le 31 mars 2008, par sept voix pour et quatre contre, la Cour Constitutionnelle de Turquie a considéré comme recevable la plainte déposée par le procureur de la République Abdurahman Yalçinkaya, demandant l’interdiction de l’AKP, le parti au pouvoir, dirigé par Recep Tayyip Erdogan. La plainte demande en outre que 71 membres dirigeants de ce parti, y compris M. Erdogan, soient interdits d’activité politique pendant 5 ans, de quoi rayer l’AKP du paysage politique. Le jugement final devrait normalement intervenir au cours du dernier trimestre 2008, au plus tard dans les premiers mois de 2009. Le bras de fer entre l’Etat légal et l’Etat profond a commencé. Retour à la tradition La libération récente de Sinan Aygün démontre à l’évidence une mise au pas de l’AKP par l’Etat profond, initiant ainsi un processus désormais classique dans l’histoire turque, celui des coups d’Etat, noirs ou blancs. En effet, cet Etat profond, (dont l’armée est le fer de lance), n’en est pas à son premier essai. En mai 1960, déjà, le général Gürsel renverse le Parti Démocrate au pouvoir pour cause d’anti-kémalisme. Adnan Menderes (Premier ministre de 1950 à 1960) est arrêté et pendu. En mars 1971, Süleyman Demirel (Premier ministre de 1965 à 1971) est renversé à son tour. Revenu au pouvoir en 1979, il est de nouveau renversé par le général Kenan Evren en septembre 1980. Après la montée de l’islamisme, Necmettin Erbakan (Premier ministre de 1996 à 1997) prend les rênes du pouvoir. En juin 1997, un coup d’Etat blanc le met gentiment à la retraite. Erdogan a pris le pouvoir en 2003, on est en 2008. Faisons le compte : 1960, 1971, 1980, 1997. La Turquie connaît en moyenne un coup d’Etat environ toutes les décennies. 1997- 2008 : onze ans ont passé. Il est temps de renouer avec la tradition. Lutte à mort La fréquence de ces révolutions de palais répond, bien sûr, à une logique : tout nouveau pouvoir répond à une évolution de la société turque. Toute évolution de la société turque se traduit nécessairement par une remise en cause des pouvoirs souterrains en place. Ces pouvoirs souterrains, pour préserver leurs privilèges, doivent stopper, freiner ou au moins limiter cette évolution. En 2007, en confiant à un islamiste, Abdullah Gül, la présidence de la République jusque-là réservée à l’Etat profond, le gouvernement Erdogan a franchi une première limite. La même année, le couple Gül-Erdogan révise la Constitution, dernier rempart du kémalisme. En février 2008, provocation des provocations, les députés AKP votent une loi autorisant le port du voile dans les universités. Loi annulée par la Cour constitutionnelle en juin 2008. Aux yeux de l’Etat profond, l’AKP, fort du soutien des Etats-Unis et de l’Europe, a osé toucher au saint des saints, la laïcité kémaliste, et ce faisant, lui a clairement démontré que sa fin était programmée. Déduction que viendront bientôt confirmer les arrestations de l’affaire Ergenkon. Désormais, entre l’Etat légal et l’Etat profond, la lutte à mort est engagée. Compteurs à zéro Les observateurs locaux, tant turcs qu’étrangers, s’accordent tous pour prédire l’interdiction prochaine de l’AKP et son remplacement au pouvoir par un faux-nez islamo-kémaliste dans le style d’Ali Babacan, actuel ministre des Affaires étrangères. Si ce pronostic se réalisait, la donne, pour l’Arménie et l’Europe, en serait profondément modifiée. Pour commencer, l’Europe aurait à faire un choix : continuer ou pas à négocier l’adhésion d’un pays qui aurait démontré que l’instabilité politique est la règle de sa gouvernance. Il est clair que des membres de l’UE tels que la France et l’Allemagne, désormais hostiles à l’adhésion, ne manqueront pas de saisir l’occasion d’un arrêt, même provisoire, des négociations à la veille des élections européennes. Pour ce qui est de l’Arménie, il est clair que la partition de la Marche Turque chantée en coulisse, ces derniers mois, par le duo Erevan- Ankara risque de se terminer par un couac. Auquel cas l’ouverture des frontières, monnayée à coup de commissions sur le génocide, n’est pas prête à voir passer les cannettes de Coca- Cola en provenance de Kars et Ardahan. Bref, pour l’Europe comme pour l’Arménie, l’heure sera venue de remettre les compteurs à zéro. Croire que la Turquie pourra sortir un jour de sa logique de coups d’Etat permanents revient à oublier deux éléments fondamentaux : son histoire et un principe. Son histoire : la République turque a été fondée, par deux fois, par les armes, celles trempées dans le sang des Arméniens et celles qu’Atatürk a prises pour la fonder. Un principe, énoncé par Montesquieu: « Un empire fondé par les armes a besoin de se soutenir par les armes. » Avis aux amateurs. René Dzagoyan 7 Pivragani asd.atidaranu Nos jeunes talents 10 Interview de la harpiste Iris Torossian BONNES VACANCES retrouver la nature... Musique 12 Le Révérend Père Komitas (2 e partie)

ACHKHAR - National Library of Armeniatert.nla.am/archive/NLA TERT/Ashxarh1960/2008/452.pdf · la retraite. Erdogan a pris le pouvoir en 2003, on est en 2008. Faisons le compte: 1960,

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« MONDE » BIMENSUEL BILINGUEDE LA VIE ARMENIENNE ET D’INFORMATION

3 € – 49e ANNEE N° 452 (Nlle SERIE)SAMEDI 26 JUILLET 2008

Fondateur :Avedis Alexanian

AACCHHKKHHAARR

Himnatir4Avydis Aliksanyan

Dossier 2

Chouchis’apprête à reconquérirsa gloire ancienne

5Anhadno|vm yn myr

harxyru

6Y.ia

Demirjiba,yan

Le coup d’Etat permanentDu 22 janvier 2008 à ce mois de juillet, le gouvernement d’Ankaraa lancé une centaine d’arrestations dans le monde de « L’Etatprofond », c’est-à-dire le complexe militaro-mafieux-industriel quidirige la Turquie (ou cherche à la diriger) depuis la mort d’Atatürken 1938.

Bras de fer à Ankara

Parmi les inculpés, quelques personnalités de premier plan,tels que le fameux Dogu Perinçek, président du Parti desTravailleurs Turcs, Veli Küçük, fondateur du service secret de lagendarmerie, Kemal Kerinçsiz, avocat, qui avaient demandé latête d’Orhan Pamuk et de Hrant Dink, Fikri Karadag, président del’association des Forces Nationales, Fuad Turgut, avocat de YasinHayal, instigateur présumé de l’assassinat de Hrant Dink. Autrespersonnages de poids, en fuite, Turan Çömez, député AKP,ancien directeur de cabinet d’Erdogan à la mairie d’Istanbul, quiavait tenté de prendre contact avec le CCAF en 2006 dans lecadre d’une mission d’observation patronnée par le ministère desAffaires étrangères français. Ou encore, Sinan Aygün, présidentde la Chambre de Commerce d’Ankara, qui avait financé le DVDnégationniste diffusé par Time Magazine. Chef d’accusationgénéral : tentative de coup d’Etat. Nom de code : Ergenekon.

La réponse du berger à la bergère ne se fit pas attendre : le31 mars 2008, par sept voix pour et quatre contre, la CourConstitutionnelle de Turquie a considéré comme recevable laplainte déposée par le procureur de la République AbdurahmanYalçinkaya, demandant l’interdiction de l’AKP, le parti au pouvoir,dirigé par Recep Tayyip Erdogan. La plainte demande en outreque 71 membres dirigeants de ce parti, y compris M. Erdogan,soient interdits d’activité politique pendant 5 ans, de quoi rayerl’AKP du paysage politique. Le jugement final devraitnormalement intervenir au cours du dernier trimestre 2008, auplus tard dans les premiers mois de 2009. Le bras de fer entrel’Etat légal et l’Etat profond a commencé.

Retour à la tradition

La libération récente de Sinan Aygün démontre à l’évidenceune mise au pas de l’AKP par l’Etat profond, initiant ainsi unprocessus désormais classique dans l’histoire turque, celui descoups d’Etat, noirs ou blancs. En effet, cet Etat profond, (dontl’armée est le fer de lance), n’en est pas à son premier essai. Enmai 1960, déjà, le général Gürsel renverse le Parti Démocrate aupouvoir pour cause d’anti-kémalisme. Adnan Menderes (Premierministre de 1950 à 1960) est arrêté et pendu. En mars 1971,Süleyman Demirel (Premier ministre de 1965 à 1971) estrenversé à son tour. Revenu au pouvoir en 1979, il est denouveau renversé par le général Kenan Evren enseptembre 1980. Après la montée de l’islamisme, NecmettinErbakan (Premier ministre de 1996 à 1997) prend les rênes dupouvoir. En juin 1997, un coup d’Etat blanc le met gentiment àla retraite. Erdogan a pris le pouvoir en 2003, on est en 2008.Faisons le compte : 1960, 1971, 1980, 1997. La Turquie connaîten moyenne un coup d’Etat environ toutes les décennies. 1997-2008 : onze ans ont passé. Il est temps de renouer avec latradition.

Lutte à mortLa fréquence de ces révolutions de palais répond, bien sûr, à

une logique : tout nouveau pouvoir répond à une évolution de lasociété turque. Toute évolution de la société turque se traduitnécessairement par une remise en cause des pouvoirssouterrains en place. Ces pouvoirs souterrains, pour préserverleurs privilèges, doivent stopper, freiner ou au moins limitercette évolution.

En 2007, en confiant à un islamiste, Abdullah Gül, laprésidence de la République jusque-là réservée à l’Etat profond,le gouvernement Erdogan a franchi une première limite. Lamême année, le couple Gül-Erdogan révise la Constitution,dernier rempart du kémalisme.

En février 2008, provocation des provocations, les députésAKP votent une loi autorisant le port du voile dans lesuniversités. Loi annulée par la Cour constitutionnelle enjuin 2008. Aux yeux de l’Etat profond, l’AKP, fort du soutien desEtats-Unis et de l’Europe, a osé toucher au saint des saints, lalaïcité kémaliste, et ce faisant, lui a clairement démontré que safin était programmée. Déduction que viendront bientôtconfirmer les arrestations de l’affaire Ergenkon. Désormais, entrel’Etat légal et l’Etat profond, la lutte à mort est engagée.

Compteurs à zéro

Les observateurs locaux, tant turcs qu’étrangers, s’accordenttous pour prédire l’interdiction prochaine de l’AKP et sonremplacement au pouvoir par un faux-nez islamo-kémaliste dansle style d’Ali Babacan, actuel ministre des Affaires étrangères. Sice pronostic se réalisait, la donne, pour l’Arménie et l’Europe, enserait profondément modifiée. Pour commencer, l’Europe aurait àfaire un choix : continuer ou pas à négocier l’adhésion d’un paysqui aurait démontré que l’instabilité politique est la règle de sagouvernance. Il est clair que des membres de l’UE tels que laFrance et l’Allemagne, désormais hostiles à l’adhésion, nemanqueront pas de saisir l’occasion d’un arrêt, même provisoire,des négociations à la veille des élections européennes. Pour cequi est de l’Arménie, il est clair que la partition de la MarcheTurque chantée en coulisse, ces derniers mois, par le duo Erevan-Ankara risque de se terminer par un couac. Auquel casl’ouverture des frontières, monnayée à coup de commissions surle génocide, n’est pas prête à voir passer les cannettes de Coca-Cola en provenance de Kars et Ardahan. Bref, pour l’Europecomme pour l’Arménie, l’heure sera venue de remettre lescompteurs à zéro.

Croire que la Turquie pourra sortir un jour de sa logique decoups d’Etat permanents revient à oublier deux élémentsfondamentaux : son histoire et un principe. Son histoire : laRépublique turque a été fondée, par deux fois, par les armes,celles trempées dans le sang des Arméniens et celles qu’Atatürka prises pour la fonder. Un principe, énoncé par Montesquieu :« Un empire fondé par les armes a besoin de se soutenir par lesarmes. »

Avis aux amateurs.

René Dzagoyan �

7Pivragani

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Nos jeunes talents 10

Interview de la harpisteIris Torossian

BONNESVACANCES

retrouver la nature...

Musique 12

LeRévérendPèreKomitas(2e partie)

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evon Haïrabedian, un homme féru de culture,assurait récemment que très bientôt il transfor-merait Chouchi (qui se trouve à 11 km au sudde Stepanakert) en une puissante ville de50 000 habitants, alors qu’actuellement elle

n’en compte qu’environ 3 000. Les autorités du Karabaghont annoncé leur décision d’y transférer certains servicesgouvernementaux, comme par exemple le ministère de laCulture, le siège des prudhommes section droits del’homme et les bureaux des services juridiques. En 2007,le ministère de la Défense du Karabagh a entrepris laconstruction de 132 appartements pour des familles demilitaires. Le budget des constructions de logements aété augmenté de 50 %. Et on pense que 60 appartementsvont y être construits.

Au milieu du XIXe siècle Chouchi était devenue, par ladensité de sa population et l’importance de sa vie cultu-relle et commerciale, la quatrième ville transcaucasienne.En 1885, elle comptait 27.783 habitants, dont 15.188Arméniens.

Au début du XXe siècle Chouchi était une ville pros-père : on y trouvait une fabrique de soie, cinq hôtels et185 boutiques et magasins. La ville produisait son proprecourant électrique. Les marchandises produites par lesartisans de Chouchi étaient exportées vers la Russie,l’Europe et les pays du Proche-Orient. Après la création dela région autonome du Nagorno-Karabagh en 1923, etdurant les premières décennies du pouvoir soviétique,Chouchi connut un véritable déclin.

Au début des années soixante, les autorités azerbaïd-janaises commencèrent à reconstruire la ville sur les rui-nes des anciens quartiers arméniens qui avaient étédétruits en mars 1923 lors des pogroms perpétrés par desgangs azéris. C’est lors de cette « reconstruction » quefurent définitivement détruites les quelques églises armé-niennes jusque-là préservées ainsi que la seule égliserusse encore intacte. A partir de 1988, elle devint une desprincipales cibles des troupes azéries. Près de 2000Arméniens qui habitaient à Chouchi furent expulsés. Le8 mai 1992, les Forces autonomes de défense duKarabagh libérèrent la ville. Dès lors, des réfugiés deChouchi et d’autres régions sinistrées s’installèrent à nou-veau dans la ville.

AACHKHAR N°444 • 5 AVRIL 2008 2

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Certains changements sur le plan de la reconstruction sonttout à fait perceptibles depuis peu. La ville est rebâtiegrâce aux fonds investis par l’Etat lui-même, mais aussigrâce aux dons en provenance des organisations non-gou-vernementales arméniennes. Dans le budget de laRépublique autoproclamée du Karabagh, 450 millions dedrams (1 million d’euros) sont affectés à la mise en œuvrede travaux de reconstruction.

Les prix des terrains et des propriétés augmententrapidement à Chouchi, comparés à d’autres régions duKarabagh. En 2008, le prix d’une maison d’environ200 m2 sur un terrain de 1 000 m2 a augmenté de 57,7 %par rapport à l’année précédente. Actuellement une mai-son de cette taille se vend 7 500 euros à Chouchi (contre60 000 euros à Stepanakert). Selon Vartan Gabrielian,responsable de l’administration de la région de Chouchion s’attaque maintenant au problème des bâtimentspublics qui, dans le passé, avaient pour des raisonsdiverses été privatisés et se trouvaient dans les mains depropriétaires privés. Un des premiers exemples est l’im-meuble du n° 1, rue Manoukian, dont deux étages ontété réquisitionnés par le gouvernement afin d’être réno-vés et remis en location.

Le Fonds pour le Renouveau de Chouchi, créé sur l’ini-tiative de Yervant Zakharian, maire d’Erevan, a récemmentpermis l’ouverture d’une imprimerie avec des équipementstrès modernes. En janvier 2008 sur l’initiative du Fonds,un téléthon Chouchi-Bethlehem fut organisé par la télévi-sion arménienne qui rapporta 5,7 millions de dollars depromesses de dons. Le Fonds alimente aussi un centred’information touristique à Chouchi. Selon son porte-parole, Artur Hampartsoumian, entre 3,5 et 4 millions dedollars ont déjà été investis dans la reconstruction dupalais historique Naravan où un complexe hôtelier doitouvrir bientôt. Les dons de nombreux sponsors ont aussipermis de démarrer la rénovation des Bains turcs et desbâtiments du Marché couvert de Chouchi. Il est envisagéd’y ouvrir un centre commercial moderne, tout en conser-vant la physionomie orientale « à l’ancienne » du Marché.Pour les jeunes habitants de la ville on prévoit l’ouvertured’un centre de loisirs et pour honorer les vétérans de la

Chouchi s’apprête à reconquérirsa gloire ancienne

L

A N°452 • 26 JUILLET 20082 ACHKHAR

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guerre, un musée est à l’étude.Un autre bâtiment a été rénové récemment : un

Centre de Jeunesse de l’Eglise Apostolique Arménienne aouvert ses portes grâce aux efforts du philanthrope amé-ricain Jack Mazmanian. Ce dernier, membre de laHomeland Union, souligne que les abus dans l’utilisationdes dons et les malversations ont fait baisser la confiancedes donateurs de la Diaspora. « Sans les abus, nousaurions dix fois plus de soutien dans nos projets. Avecles membres de mon organisation, nous visitons fré-quemment les villes du Karabagh afin de nous assurerque notre modeste contribution parvient bien auxorganismes auxquels elle est destinée » dit-il.

Karine Danielian, vétéran de la guerre du Karabagh ethandicapée depuis, vivait à Chouchi avant la guerre. En1989, elle et sa famille, comme beaucoup d’autres, furentdéplacées par l’armée russe vers Stepanakert, où ellesvécurent à l’hôtel jusqu’en 1992. Ensuite elles retournè-rent à Chouchi. « Je suis revenue dans mon pays et heu-reuse de la libération de ma ville » nous dit Karine.

« Toutes ces années ont été gâchées par une luttequotidienne afin de survivre. Je n’oublierai jamais lemoment où, en regagnant Chouchi, nous avons trouvéquelque part dans la rue une vieille cuiller en alumi-nium et nous en étions très heureux ! Nous ne possé-dions même pas cela en y arrivant, rien… Là où nousavions vécu, nous ne possédions pas même uneaiguille… » se souvient Julietta Aroustamian, responsa-ble d’une association féminine Harmony. Avant la guerreelle vivait dans la ville azerbaïdjanaise de Mingechaur. Elleet sa famille réapprennent à vivre maintenant à Chouchi.

Par Nayra Hayrumyan, reporter au Karabakhpour Armenia Now Traduction : Nati

Seize ans après sa libéra-tion, la ville arméniennede Chouchi porte tou-jours les traces des hos-tilités passées. Laplupart des bâtiments etdes routes sont en rui-nes. Les autorités duKarabagh et de l’Arménieont débattu pendant desannées de la nécessité dereconstruire la ville danstoute son anciennesplendeur. Mais c’estseulement maintenantqu’elles se lancent vrai-ment dans l’action.

Page 3: ACHKHAR - National Library of Armeniatert.nla.am/archive/NLA TERT/Ashxarh1960/2008/452.pdf · la retraite. Erdogan a pris le pouvoir en 2003, on est en 2008. Faisons le compte: 1960,

A 3N°452 • 26 JUILLET 2008

�Accordsmusicaux

Jeudi 3 juillet, une cérémonie de signatu-res s’est déroulée au ConservatoireKomitas d’Erevan entre les représentantsdes gouvernements arménien et japonais.L’accord prévoit l’attribution par le Japond’une subvention de 42,8 millions de yenspour l’achat de 18 pianos. Le représentantjaponais a déclaré que cette décisionreflète le respect de son pays à l’égard de laculture musicale arménienne. Les der-niers achats d’instruments neufs remon-tent à près de vingt ans. Ces nouveauxpianos vont permettre d’élever le niveaude l’enseignement et pourront être utili-sés lors de concerts.

�Justice… ouInjustice

Le tribunal de première instanced’Erevan a ordonné la prolonga-tion de la détention de l' ex-minis-tre des Affaires étrangèresAlexandre Arzoumanian (1996 à1998) qui avait été inculpé en vertude l’article 225 du Code pénal(organisation de désordres massifset tentative d’usurpation du pou-voir). Prolongation de détention dedeux mois pour les mêmes motifsde Souren Sirounian, un prochecollaborateur de Levon Ter-Petrossian et d’Ararat Zourabian,président du Mouvement nationalarménien, au pouvoir en Arméniede 1991 à 1998.

�La Russie, jugé pays le plusdangereux pour les émigrés

arméniensLe fait que la Russie, pays ami, soit deve-nue l’Etat le plus dangereux pour lesémigrés arméniens suscite l’indignationdes journalistes arméniens.

« Plus de 90 % des émigrés arménienspartent justement travailler en Russie. »(Temps nouveau, 19 juin).

« Fait indéniable : le pays le plus amical àl’égard de l’Arménie, avec lequel lescontacts au niveau le plus élevé sur lesplans politique et économique ne cessentde se resserrer, est en même temps le plusdangereux pour les Arméniens qui y rési-dent. Ce n’est en aucun cas exagéré : il n’ya qu’en Russie que nos compatriotes sontassassinés pour des raisons ethniques. »(Voix de l’Arménie, 24.06).

�La famille de L. Ter Petrossian :départ en aller simple

Intox ou vérité, selon le quotidien pro-gouvernemental Hayots Achkhar, L. TerPetrossian quittera l’Arménie si sonobjectif politique n’aboutit pas. Le jour-nal croit savoir de source sûre que le3 juin dernier, son épouse Ludmilla TerPetrossian, sa belle-fille Lilit Ter Petros-sian, et ses trois petits- enfants se sontenvolés pour les États-Unis sur un volErevan-Paris-Los Angeles, porteursd’un aller simple et avec de lourds baga-ges. Ainsi, la seconde étape de l’évacua-tion de la famille Ter-Petrossian seraitachevée.La première étape était le départ de sonfils David en décembre 2007 lequel seserait rendu d’abord aux Etats-Unis,puis dans les Emirats et en Russie pour yrégler les comptes bancaires de lafamille et effectuer le transfert de lamajeure partie des dépôts sur descomptes ouverts aux États-Unis. Enoutre, David Ter Petrossian auraitacheté une propriété aux Etats-Unis etn’aurait pas l’intention de retourner enArménie.

ACHKHAR

capitale du Kazakhstan. Gül, qui adéclaré à un journaliste qu’il examinaitl’invitation du Président arménien àassister au match de football Arménie-Turquie en septembre à Erevan, a parlébrièvement avec Sarkissian qui a crubon, histoire d’ouvrir le dialogue qui n’apas eu lieu, de lui confier qu’il connais-sait le turc. Qu’espérait-il donc, le naïf,par cette confidence ? Que Gül lui confiequ’il connaît l’arménien ? Témoin nar-quois de ce très bref échange, le prési-dent Aliev a joué au traducteur.

� Au cours de sa 32e session tenue auQuébec du 2 au 10 juillet, le Comité duPatrimoine Mondial de l’UNESCO adécidé d’inscrire les trois ensemblesmonastiques arméniens d’Iran, Saint-Thaddée, Saint-Stepanos et Dzordzor,ainsi que les zones adjacentes. Dé-sormais, ces ensembles sont sous la pro-tection de l’Unesco. Ceci a pu se réaliserà la requête de la République islamiqued’Iran qui voit en cela une manifestationde la coopération culturelle et de com-préhension mutuelle existant entre lesdeux pays voisins. Le monastère deSaint-Thaddée est un haut lieu de péleri-nage pour les Arméniens du monde.

� Mikhail Baghdassarov, propriétairede la compagnie aérienne Armavia maisaussi de la Société des Ciments Mika, aconfirmé son intention de vendre cettedernière et de réinvestir e produit de lavente dans Armavia. La cimenterie,créée en 1970, avait cessé son activité en1991 avant d’être achetée en 2001 parson propriétaire actuel. Quelque 1000personnes y travaillent, au salairemoyen de 200 euros.

�Rencontre de pure civilité ou…le loup et l’agneau

Le président arménien Serge Sarkissiana rencontré son homologue turcAbdullah Gül samedi 5 juillet, en marged’une célébration internationale mar-quant le 10e anniversaire d’Astana, la

Un premier congrès contre la corruption s’esttenu en Arménie auquel ont participé des repré-sentants des services publics de l’Etat, des orga-nisations internationales, des représentants dusecteur privé et des médias. Les discussions ontporté sur les différentes stratégies à appliquerpour obtenir le maximum d’efficacité. Outre lePremier ministre Tigran Sarkissian, ont pris laparole le chargé d’affaires américain en Arménie, Joseph Penington ; le direc-teur du bureau de l’ONU en Arménie, Consuello Vidal ; le directeur du bureau del’OSCE à Erevan ; Serguei Kapinos et le président de la Commission de surveil-lance de la réalisation des stratégies anti-corruption, rattaché au Présidentarménien, Kevork Mherian.

�Un premier congrèsanti-corruption en Arménie

On purge à nouveau dans la police…Nouveau remaniement dans les servi-ces de sécurité arméniens, consécutifaux évènements du 1er mars dernier.Après le renvoi en juin du chef de lapolice, Haïg Haroutiounian*, immé-diatement remplacé par AlikSarkissian, c’est un commandant destroupes du ministère de l’Intérieur,Krikor Krikorian qui est limogé. Ilserait remplacé par un proche du pré-sident Sarkissian, Karékine Ka-priélian, un officier qui a dirigé l’académie militaire principale. Comme d’habitude,aucune explication n’a été donnée par la présidence de la République.

*Haroutiounian n’a pas tout perdu puisqu’il a été nommé chef du service de sécurité chargé dela protection du président de la République et des hauts fonctionnaires de l’Etat.

… et même à l’OVIRLa responsable de longue date de l’OVIR (l’administration chargée de la déli-vrance des passeports et des visas) a été limogée lundi 7 juillet, moins de deuxsemaines après avoir été publiquement accusée de corruption par le Premierministre Tigran Sarkissian. Le colonel Alvina Zakarian, pourtant considérécomme une proche du président Serge Sarkissian, a dirigé ce départementdurant 15 ans. Il faut préciser que l’OVIR est habilitée pour l’octroi des permisde résidence aux étrangers, du traitement des demandes de citoyenneté armé-nienne et des questions relatives à l’immigration, Ces dernières années, il lui aégalement été accordé le pouvoir d’élaborer et de mettre à jour les listes électo-rales.« Nous avons reçu de nombreuses plaintes émanant à la fois de nos concitoyens et denos compatriotes de la diaspora visitant l’Arménie », a dit le Premier ministre.« Nous ne pouvons tolérer que pour un service fourni au nom de l’État, certainespersonnes fixent des tarifs et extorquent de l’argent. » Des personnalités de l’oppo-sition ont également accusé l’OVIR d’avoir manipulé des listes électorales etdelivré des dizaines de milliers de faux passeports aux électeurs soudoyés pourassurer la victoire de l’équipe au pouvoir. Alvina Zakarian a été remplacée parun lieutenant-colonel de police, Noraïr Mouradkhanian.

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A N°452 • 26 JUILLET 20084 ACHKHAR

Le 1er juin 1988, le Journal Officiel annonçait lacréation de l’Association Culturelle Arménienne dans larégion Marne-la-Vallée.

Elle est née pour répondre à l’insuffisance d’événe-ments culturels, susceptibles de rassembler lesArméniens de la région Est parisienne, grâce à l’initia-tive de trois Noiséens : Philippe Pilibossian, Jean-PierreHatchikian et Daniel Ter Sakarian.

Après des débuts bien difficiles, progressivement,l’Association réussit à diversifier ses activités caractéri-sées par l’innovation, la qualité, parfois la rareté.L’ACAM se fraye un chemin dans le dédale des associa-tions avec la publication du Bulletin et la mise en oeu-vre de son site Internet (www.acam-france.org),remarqué par la presse arménienne nationale.Semblable à l’araignée qui tisse sa toile, toujours insa-tiable, la bibliographie du site alimente régulièrementles données de nouveaux livres, de plus en plus nom-breux et intéressants. Ainsi, l’ACAM s’est constituée unebibliothèque. En outre, elle invite souvent les auteurs àdes séances de présentation de leurs ouvrages, ou deCD-DVD pour les musiciens.

Une de ses plus belles réalisations est sans doute leCalendrier mural 2007 : en feuilletant les 28 pages, ondécouvre la présence arménienne en Île-de- France etc’est toute une année de travail collectif avec desbénévoles amoureux de la culture arménienne qui sevoit récompenser avec l’obtention du label Arméniemon amie.

Ne pas oublier notre histoire, la transmettre auxgénérations qui arrivent, c’est un autre objectif del’ACAM. Elle accepte la responsabilité morale de rendrehommage à la mémoire des victimes du génocide des

Arméniens, devant le monument khatchkar qui setrouve dans un square fleuri à Charenton-le-Pont, nonloin de la Marne.

Faire découvrir et faire connaître les multiplesfacettes de la culture millénaire arménienne, les subti-lités de l’art arménien dans le temps et dans l’espace, àtravers des activités diversifiées, destinées à un publicde tout âge et de tout milieu social, aller à sa rencon-tre, répondre aux attentes de ses fidèles et généreuxmembres, être en phase avec le temps, tels sont lesobjectifs principaux de cette Association.

Le nombre des Arméniens qui choisissent pour lieuxde vacances Kobuleti, Ureki et Batoumi sur les bords dela Mer Noire en Géorgie ne cesse de croître d’une annéesur l’autre, mais l’effet est négatif sur le tourisme enArménie : 35 000 en 2006, 45 000 en 2007 et 2008annonce un record, malgré des infrastructures qui lais-sent à désirer. Les prix y sont bien moins élevés qu’enArménie pour un même service.

Exemple : dans une station comme Dzaghkatzor, enArménie, la journée revient à 66 dollars contre 16 dol-lars à Kobuleti. Le lac Sevan, c’est différent, si les prixsont élevés c’est parce que les stations ne fonctionnentque trois mois par an. Mais globalement, selon un spé-cialiste du tourisme, Robert Minassian, malgré lesefforts déployés par l’État dans le domaine du tourisme,les prix restent injustifiés car les services n’ont aug-menté ni en nombre, ni en qualité. En dépit de ceslacunes, le tourisme en Arménie est constamment enhausse. La durée du séjour varie de sept à dix jours,période au cours de laquelle le touriste dépense650 euros en moyenne. Enfin, selon des chiffres offi-ciels, il y aurait en Arménie 70 hôtels haut de gamme,plus les gîtes, motels et auberges.

� Derniers préparatifs et intense entraînement des25 sportifs de la délégation arménienne qui se rendrontaux Jeux Olympiques de Pékin (Chine) en août prochain.

� Quatre médailles de bronze pour les Arméniensaux championnats d’Europe juniors de boxe à Plovdiv(Bulgarie).

�Parmi plus de 200 participants venus de divers pays,trois jeunes judokas arméniens remportent des médailleslors du Tournoi international de judo à Haïfa (Israël).

� Aux championnats d’Europe de lutte libre et degréco-romaine en Pologne, Robert Gharibian (65 kg)est devenu champion d’Europe junior.

� Beaux résultats de l’équipe junior d’Arménie lorsdes championnats du monde d’haltérophilie à Cali(Colombie). La sélection, quatre haltérophiles, estrepartie avec une médaille d’argent et trois de bronze.

� Après de très brillantes performances, le cham-pion d’échecs Levon Aronian rétrograde dans le dernierclassement mondial de la FIDE et passe du 6e rang au12e rang.

C’est à l’Hôtel Mariottd’Erevan qu’Ara Aprahamian,le président du CongrèsMondial des Arméniens aaccordé une conférence depresse au cours de laquelleil a annoncé que ladeuxième assemblée géné-rale de son organisation setiendra au mois d’août enArménie et dressé le bilandes actions du Congrès.

L’organisation comprend 70 départements territo-riaux et plus de 200 secteurs régionaux avec leurs pro-pres infrastructures politiques. Chacun d’entre euxentretient d’excellentes relations avec les autoritésrégionales administratives et politiques russes assurantainsi la défense des intérêts juridiques et sociaux desArméniens vivant en Russie. A l’initiative de l’organisa-tion, l’Université d’Etat de langues de Moscou a créé undépartement d’étude de la langue et de la culture armé-niennes. Résultat : en 2007, cinquante étudiants russesont été diplômés. En 2008, 250 Arméniens occupentdes postes importants et en période électorale, les can-didats viennent à la rencontre de la communauté pours’enquérir de ses problèmes.

Les activités du Congrès s’étendent en Arménie eten Artsakh. Au cours de son entretien, Ara Apra-hamian n’a pas manqué d’évoquer la publication entrois volumes du Génocide des Arméniens et les

devoirs de la communauté internationale et celle duLe Haut-Karabagh à travers le droit et la politiqueinternationale en deux volumes, le second devantparaître prochainement et qui contient les conclu-sions d’experts. Le Congrès organise des rencontresavec les responsables de gouvernement arménien etde celui de l’Artsakh sur les aspects socio-économi-ques, le renforcement et la stabilité de l’Etat, desforums réunissant hommes d’affaires russes et armé-niens pour favoriser le dialogue et l’encouragementaux investissements. Ara Aprahamian a indiqué qu’enaccord avec le Parti Républicain majoritaire, il fautdévelopper la science, la culture et l’éducation enArménie. Un Fonds créé en 2001 finance la science,des concours créatifs sont organisés avec l’Union desécrivains, les artistes peintres, les journalistes etc.

Des écoles d’Arménie et d’Artsakh bénéficient dusoutien financier du Congrès et actuellement, uneécole pouvant accueillr 500 élèves est en construc-tion à Stepanakert. L’armée arménienne fait aussil’objet de ses attentions, la preuve étant que cetteannée elle a reçu 450 ordinateurs. Interrogé sur cequ’il pensait des récents contrats passés entre laRussie et l’Azerbaïdjan, le président Aprahamian arappelé qu’il était citoyen russe et qu’à ce titre, il seréjouissait des résultats de cette rencontre. Lors deson entretien avec le président arménien, il lui auraitdemandé de porter plus d’attention aux problèmes dela diaspora, ce à quoi Serge Sarkissian en auraitconvenu et répondu qu’il en attendait davantage desa collaboration que de soutien financier.

Le Congrès Mondial des Arméniens

Grand nom du luxe, l’empereur du caviar, ArmenPetrossian, espère s’associer avec Hraïr Hagopian, unhomme d’affaires arménien qui a racheté il y a pres-que deux ans le château de Châtenay. Ce dernier estpropriétaire de restaurants, d’une usine de brandy etde vins effervescents, d’une compagnie aérienne, desociétés d’assurances… et député au parlement armé-nien. Les deux hommes ont exposé aux représentantsde différentes administrations et à la mairie deCognac l’ambitieux projet qu’ils comptent développerau sein de la propriété bordant la Charente.

Leur ambition : implanter un élevage d’esturgeonsdans l’enceinte du domaine. Y produire du caviar, àpartir d’esturgeons de Sibérie. Puis, autour du cognacet du caviar, développer tout un concept d’éco-tou-risme, « avec restaurant haut de gamme, visite de la

propriété et dela pisciculture.« Pour l’écono-mie locale, ceserait créateurd ’ emp lo i s » ,assure ArmenPetrossian. Lesp r o c h a i n e ssemaines lève-ront le voilesur l’avenir dece projet ambi-tieux. Cognac accueillera-t-elle un pôle gastronomi-que et touristique aussi succulent qu’une cuillère decaviar. La Charente Libre

Armen Petrossian rêve du chateau de Chatenay

MM. Hraïr Hagopianet Armen Petrossian

ANNIVERSAIRE

TOURISME

SPORTS

L’ACAM, vingt ans déjà

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PIVRAGANI ASD ATIDARANU

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A 9N°452 • 26 JUILLET 2008 ACHKHAR

AGENDA

Date limite de réception pour les annoncesdu n° 453 : mercredi 3 septemnbre 2008.

PARIS ILE-DE-FRANCE

� Expositions• « Le djam au djam café », œuvres d’IsabelleManoukian.Du 2 juin au 31 juillet. 3, rue Beaurepaire, Paris 10e.• Jansem — « Ballerines » Dessins aquarellés etpastels de 1968 à 2007.Du 11 juin au 30 septembre.Galerie Matignon – 18 avenue Matignon – 75008 Paris• 1931-Les étrangers au temps de l’Exposition colo-nialeDu 6 mai au 7 septembre 2008.Cité Nationale de l’Immigration – 293 av. Daumesnil –Paris 12e – métro Porte Dorée• Thierry Vendome présente sa nouvelle collectionde bijoux BeijingDu mardi au samedi de 14 h à 19 h – 39, rue FrançoisMiron, Paris 4e. Tél. 01.42.71.01.61• Kiraz « Les Parisiennes »Jusqu’au 21 septembre au Musée Carnavalet(fermé lundis et jours fériés)23 rue de Sévigné 75003Paris, métro Saint Paul

� Conférence• Les attentats anti-arméniens de 1984-1985 enFrance, leurs liens avec Ali Agça (jeune nationa-liste turc qui le 13 mai 1981 a tiré plusieurs coupsde feu sur le pape Jean-Paul II) par RoumianaOugartchinska qui dédicacera son livre paru auxPresses de la Renaissance.Jeudi 25 septembre – 20h

� Ciné-club Rouben MamoulianReprise le jeudi 18 septembre – 20h-UCFAF 6 Cité du Wauxhall Paris 10e

LYON – VALLÉE DU RHÔNE

� Exposition• « De chair et de Pierre » photographies de StéphaneDiremszian.Du 7 juin au 21 septembre.Centre du Patrimoine Arménien – 14 rue Louis Gallet –26000 Valence. Du mardi au dimanche de 14h30 à 18h30-Tél. 04.75.80.13.00

MARSEILLE PACA

� Gala• Gala annuel de bienfaisance de l’Union desArméniens de Cannes et environs.Eden Casino de Juan-les-Pins — dîner dansantavec Alexandre Shirinyan et son orchestreDimanche 10 août -20h30- infos et réserv. 04.93.45.37.03ou 04.93.68. 92.25

� Exposition• Rituels. Icônes, processions et tauromachie dePierre Henri Chauveau photographe, du 8 juillet au20 septembre, présentée par Danielle Paquin etJany Jansem.Mas Saint Florent, route de la Crau, Quartier Balarin –13280 Raphèle-les-Arles

La publication, sous la direction de RobertDermerguérian et de Patrick Donabédian, des actesdu colloque international tenu à l’Université deProvence en 2007, pendant l’Année de l’Arménie, a vule jour récemment. Ce recueil met l’accent sur le déve-

loppement de la culturearménienne ancienne etcontemporaine autourde trois axes : l’histoire,l’art et l’Eglise. Lescontributions d’univer-sitaires de France, desEtats-Unis et d’Arméniemontrent un travail decoopération avec l’Uni-versité d’Etat de Erevan ;des représentants del’Académie des Sciencesd’Arménie et du Saint

Siège d’Etchmiadzine étaient également présents.Certains articles sont directement liés aux grandesexpositions qui ont eu lieu durant l’Année del’Arménie en France et présentent une synthèse destravaux en cours dans plusieurs domaines.

Dans la partie historique, un article de RobertDermerguerian, de l’Université de Provence, retrace lafondation et la vie de l’Université de Gladzor au XIIIe siè-cle et le rôle important de cet établissement dans la luttecontre le prosélytisme catholique qui tentait d’absorberl’Eglise d’Arménie ; en plus de la lutte pour l’indépen-dance spirituelle et culturelle de l’Arménie, l’Universitéde Gladzor a formé du XIIIe au XIVe siècle, une générationd’intellectuels et de théologiens ainsi qu’une école d’en-luminure dont les œuvres sont aujourd’hui conservéesdans les bibliothèques de Vienne, Jérusalem, Berlin,Paris, Londres et au Madénataran.

B. Haroutyounyan pose la question de l’origine etdu sens de la dénomination d’Albanie du Caucaseissue d’une confusion des noms d’origine grecque etromaine avec ceux employés par les historiographesarméniens pour nommer la région qui s’étend sur larive gauche de la rivière Koura.

R. Kévorkian, de l’Université de Paris VIII et res-ponsable de la Bibliothèque Nubar, intervient sur ledéveloppement de l’imprimerie qui fut à l’origine de laRenaissance arménienne du XVIe au XVIIe siècle malgréun contexte politico-religieux très difficile. La repro-duction et la diffusion du livre permirent auxArméniens de se réapproprier leur passé grâce à laconnaissance des historiographes médiévaux et la tra-duction des grands textes fondateurs. D’autre part,cela favorisa le développement culturel arménien endirection de l’occident.

Dans son article intitulé L’Héritage écrit del’Arménie préchrétienne, A. Movsissian (Universitéd’Etat d’Erevan) expose les différents systèmes d’écri-ture utilisés par les Arméniens avant l’invention de l’al-phabet par Machdotz et dont il a pu s’inspirer. Il encompte douze sur une période de 3 000 ans, parmi les-quels cinq sont d’origine locale et sept empruntés àl’étranger.

Dans ses réflexions sur la culture arménienne àl’époque cilicienne (XIIIe-XIVe s.), C. Mutafian montrequ’avec la constitution du royaume de Cilicie, la bipo-larisation entre un foyer arménien historique à l’Est etun autre, étatique, à l’Ouest n’a pas engendré une rup-ture culturelle mais plutôt une forme de continuités’enrichissant d’éléments nouveaux. En gardant leur

spécificité, les deux parties ont alors joué un rôleimportant et complémentaire dans la diffusion de laculture arménienne, l’une tournée vers l’occident etl’autre restant garante des valeurs fondamentales del’Arménie. Cette solidarité a prévalu à l’épanouisse-ment culturel entre le XIIIe et le XIVe siècle.

En seconde partie, consacrée à l’art, A. Asso (Uni-versité de Montpellier III) remonte aux origines de lavie théâtrale en Arménie dès l’Antiquité et montrecomment, après s’être imprégné d’influences diverses,le théâtre a été un moyen de propagation d’idées. Ellefinit son exposé sur l’immense apport de Soundoukianet de Berdj Zeytountzyan dans le théâtre moderne.

P. Donabédian revient sur l’origine desKhatchkars et montre que le développement de cet artpropre aux Arméniens, à partir de la fin du IXe s., est laconjonction d’une longue tradition remontant à lapréhistoire et d’une période d’accalmie dans les rela-tions avec l’empire byzantin, la fin de la dominationarabe et l’affermissement des principautés arménien-nes. La propagation des khatchkars sur le territoirearménien marque l’affirmation d’une identité reli-gieuse indépendante face à l’orthodoxie de Byzance età l’islam arabe.

Dans le domaine musical, A. Kerovpyan étudie lanotation neumatique dans l’écriture et la transmissiondes chants liturgiques. Celle-ci a cependant donné lieuà des confusions et à des contradictions qui en ont obs-curci la lecture, et, alors que la liturgie continuait de setransmettre oralement, l’usage des neumes a progressi-vement disparu.

C. Khatchatourian (Musée du St Siège d’Etchmia-dzine) présente la vie et l’œuvre d’Aïvazovski qui a tra-vaillé tout au long de sa vie sur le thème de la mer et lalumière, symboles de la lutte de l’homme pour saliberté. Progressiste et humaniste, ne reniant jamais sesorigines, il était aussi engagé dans des œuvres humani-taires ou le mécénat et venait en aide aux représentantsde la diaspora, dans leurs actions de secours aux resca-pés des massacres des années 1890.

Dans son analyse de la grammaire ornementalearménienne, M. Yévadian définit les principes fonda-mentaux de composition observables sur des supportsdifférents et la place de la croix dans les motifs.

En dernier lieu, A. Bozoyan (Académie desSciences d’Arménie et Saint Siège d’Etchmiadzine)étudie les rapports parfois conflictuels, parfois solidai-res de l’Eglise d’Arménie avec les églises-sœurs du XIe

au XIVe s.D. Kouymjian (Université d’Etat de Californie)

traite le thème des reliques et des reliquaires pourappréhender le culte des saints.

La lecture de cet ouvrage complète ce que nousavons découvert lors des expositions de l’Année del’Arménie et donne une idée de l’orientation des nou-velles recherches en histoire et en histoire de l’art.

Anahid Samikyan �

Publication de l’Université de Provence. 20 €

LECTURE

LE CINE CLUB UCFAF ROUBEN MAMOULIANREPRENDRA SES PROJECTIONS

LE JEUDI 18 SEPTEMBRE à 20 heuresRetenez cette date.

Les ciné-clubs UCFAF de Lyon, Marseille et Valencereprendront aussi à la rentrée.

ARMENIACA 2La culture arménienne, hier et aujourd’hui

Envie de faire de l’animation ?De participer à la rénovation d’une école ?

D’être acteur d’un projet de prévention à l’hygiène ?Ou bien de réaliser un reportage photos et vidéo ?

La campagne d’été de la DA-connexionest lancée !

Du 9 au 31 août 2008,venez rejoindre nos équipes

dans les villages d’Arménie et du Karabagh.Informations : Eva 06 64 62 34 37

[email protected]/www.da-connnexion.org

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A N°452 • 26 JUILLET 200810 ACHKHAR

Achkhar : Bonjour Iris. Vous jouez avec degrands orchestres et de grands chefs, pouvez-vousnous parler de votre parcours musical ?

Iris Topalian : J’ai fait mes études auConservatoire National Supérieur de Musique et deDanse de Paris auprès de Marie-Claire Jamet puisd’Isabelle Moretti où j’ai obtenu un 1er prix de harpe àl’unanimité, un 1er prix de musique de chambre et oùj’ai fait un cycle de perfectionnement. Une seule har-piste peut faire ce cycle tous les deux ans après avoirréussi le concours d’entrée. Le conservatoire m’a alorsproposé de jouer davantage en concert et notammenten soliste au Japon. Puis, c’est après avoir passé desconcours internationaux ou des concours d’orchestres,certaines personnes m’ont proposé de jouer dans desfestivals et de faire des remplacements dans des orches-tres comme les Orchestres Philharmoniques duLuxembourg, de Monaco, de Strasbourg, de RadioFrance, l’Orchestre National de France, l’Orchestre deParis… Enfin, les relations que j’ai eues étudiante et lesrencontres que je fais, jouent souvent un rôle trèsimportant.

Quels sont les avantages et inconvénients d’avoirchoisi la harpe plutôt que le violon par exemple pourfaire carrière ?

La harpe n’est pas un instrument toujours facile àproposer pour des concerts, car certains organisateurss’interrogent sur la rentabilité d’une programmationavec harpe. Pour être sûr d’attirer le public, souvent lesœuvres les plus connues reviennent au répertoirecomme les concertos de Mozart ou Boieldieu et de cefait, à force de faire jouer les mêmes pièces, on peutpenser que le répertoire est très limité ! Heureusement,il y a des programmateurs qui préfèrent l’originalité !La harpe est un instrument qui fascine. Sa sonoritéplaît et de nombreux compositeurs l’ont utilisée dansl’orchestre, pour des opéras de Wagner, RichardStrauss, Puccini, les ballets de Tchaïkovski et chezDebussy, Ravel, Fauré… Le répertoire de musique dechambre est varié dans ses formations (la harpe s’ac-corde très bien avec bon nombre d’instrumentsnotamment les cordes frottées, la flûte, le cor, lavoix…) et le répertoire solo s’étend sur toutes les épo-ques en passant aussi par le jazz et l’improvisation.Sans oublier qu’elle est très demandée pour les musi-ques de films.

Le public connait peu les harpistes, pouvez-vousnous dire quels sont vos harpistes modèles et pour-quoi ?

Isabelle Moretti, mon professeur au CNSM deParis, est très talentueuse, très musicienne et pleined’énergie, elle m’a beaucoup appris et surtout à êtreplus libre avec mon instrument malgré la difficulté toutcomme son professeur Germaine Lorenzini, ancienneharpe solo de l’orchestre national de Lyon, dont chaquecours est enrichissant et où l’on sent vraiment l’in-fluence de l’orchestre même pour interpréter une pièceen solo. J’ai été marquée par Suzanna Mildonian, avecqui j’ai fait des stages, tant son parcours est impression-nant, sa technique remarquable et son égalité de son.J’ai eu l’occasion de jouer avec elle pour le centenaire dela consécration de la Cathédrale armenienne de Paris,elle est très simple et si généreuse !

Sans oublier Lily Laskine qui a fait découvrir laharpe dans le monde entier et qui avait une pâtesonore riche et un sens inné du phrasé. Dans un autreregistre, Déborah Henson-Conant en harpe jazz faitun show en permanence, c’est un régal !

On imagine toujours une harpiste, quelle est laproportion d’hommes dans la profession ?

Il y en a plus qu’on le croit. Certains occupent despostes très importants dans des orchestres philharmoni-ques mais il y a aussi de grands professeurs et solistes telsPierre Jamet et Nicanor Zabaleta. Beaucoup de harpistesmasculins virtuoses de la fin du XIXe et début du XXe siè-cle ont composé pour leur instrument comme EliasParish-Alvars, Marcel Tournier, Alphonse Hasselmans,Marcel Grandjany, et encore maintenant BernardAndrès.

Quels sont les compositeurs qui ont le plus écritpour la harpe ?

D’abord ceux cités plus haut et aussi Gabriel Fauré,Gabriel Pierné, Albert Roussel, Benjamin Britten,André Caplet, Dussek, Saint-Saëns, Glinka qui ont écritdes œuvres pour harpe seule sans oublier Ravel etDebussy pour la musique de chambre et les concertosde Mozart (avec flûte), Boieldieu, Haendel, Ginastera,Rodrigo, Saint-Saëns parmi d’autres.

Nous jouons également beaucoup de transcriptionsde Bach, Mozart, Liszt, Ravel, Debussy, Chopin…

Lorsque vous décidez vous-même d’un pro-gramme, quels compositeurs privilégiez-vous ?

Je privilégie la période impressionniste car c’estcelle que je préfère et dans laquelle je me sens le mieux.C’est une période tellement riche et innovante dansl’écriture et dans la recherche de couleurs, avec uneambiance toujours très spécifique.

Comment entretenez-vous votre forme musicale,pratiquez-vous un sport ou un autre loisir ?

Je prends des cours de théâtre depuis 5 ans au seind’une compagnie et j’adore ça. Le théâtre et la musiqueont beaucoup de points communs pour l’interpréta-tion. Etre à l’écoute de l’autre est primordial quand onest en groupe, il faut pouvoir réagir et jouer en fonctionde ce que l’autre propose tout comme en musique.

Quels chefs admirez-vous le plus ? Avez-vous jouésous leur direction ?

J’aurais adoré jouer sous la direction de LéonardBernstein dont j’ai vu un jour la vidéo d’une répétitionen public et j’ai aimé ce qu’il dégageait en énergie et enrigueur. J’aimerais également pouvoir jouer sous ladirection de Seiji Ozawa, Kurt Masur, Claudio Abbado,Pierre Boulez.

Quel a été à ce jour votre plus grande joie musi-cale ?

Il y en a plusieurs, jouer en récital avec Jean-MarcPhillips-Varjabédian a été un véritable plaisir ! maisaussi jouer en musique de chambre avec les musiciensde la Tonhalle de Zurich, ou encore accompagner PinkMartini avec l’Orchestre national d’Ile-de-France, sansoublier la première fois que j’ai joué à l’Opéra Garnier,ou les concerts avec l’Orchestre de Paris à Grenade auPalacio Carlos Cinque dans les jardins de l’Alhambra.

Rêvez-vous d’un concert spécifique ? (collègues,chefs d’œuvres)

Je rêve de rejouer avec Pink Martini mais au sein deleur groupe cette fois. Ce sont tous d’excellents musi-ciens et j’aime leur côté cosmopolite.

Jouer les concertos de Villa-Lobos serait unegrande joie.

C’est utopique mais pouvoir jouer au sein duLondon Symphony Orchestra ou l’Orchestre Phil-harmonique de New York !

Et pouvoir jouer en Arménie, ce serait tellementémouvant.

Aimeriez-vous faire partie d’un orchestre ?Quelles sont les possibilités de recrutement ?

Oui, j’ai toujours voulu faire partie d’un groupe,que ce soit en musique de chambre ou en orchestre. J’aipassé plusieurs concours d’orchestre et suis notam-ment arrivée en finale à la Garde Républicaine, àl’Orchestre National d’Ile-de-France et deux fois àl’Opéra de Paris.

C’est toujours difficile, il faut évidemment beau-coup de travail mais aussi de la chance et puis il fautavoir un profil qui correspond.

Il y une place de seconde harpe solo à l’OrchestrePhilharmonique de Radio France mais la date duconcours n’est pas encore donnée et il y a un poste àl’Orchestre de Saint-Etienne.

Pouvez-vous nous dire votre programme pour lemois à venir ?

Je vais rejouer à la Sainte-Chapelle de Paris, les 5,17, 18 et 23 septembre dans un programme français etarménien avec la violoniste Karen Khochafian(Komitas, Khatchaturian, Spendiarian, Debussy, Ravel,Saint-Saëns…) puis je vais donner des concerts en soloavec la Maîtrise de Radio France en hommage à ToniRamon à partir du 19 septembre pour jouer « ACeremony of Carols » de Benjamen Britten et « ChoralHymns of the Rig Veda » de Gustav Holst.

Est-il facile de concilier vie de famille et votre car-rière ?

Il faut pouvoir s’organiser et surtout être bienentouré. Heureusement la famille est là et toujoursravie de garder le petit-fils !!!

Comment imaginez-vous votre avenir ?Difficile de répondre, les événements et les propo-

sitions arrivent parfois soudainement. J’ai du mal à meprojeter, il y a des périodes où je vis au jour le jour sur-tout lorsque des expériences différentes s’enchaînent.

J’ai envie de jouer le plus possible, en particulier enmusique de chambre. J’aimerais aussi allier le théâtre etla musique en créant un jour un spectacle. Et j’aimeraisavoir un poste d’orchestre.

Iris, continuez à nous tisser des arcs-en-ciel demusique et à nous faire rêver.

Enetretien mené par A.T. Mavian �

Interview de la harpiste Iris TorossianNos jeunes talents

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A 11N°452 • 26 JUILLET 2008

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Merci de libeller et adresser votre règlement à : Société Narek (Achkhar) – 6, cité du Wauxhall, 75010 Paris

TARIFSFrance 6 mois (11 n°) :35 € – 1 an (22 n°) :68 € – Soutien :110 €

Etranger 85 € pour 1 an par virement (100 € par chèque)� par chèque bancaire ou postal à l’ordre de SARL NAREK

� par virement IBAN à FR52.20041000 0123 9745 3H02 038 — BIC PSSTFRPPPAR (depuis l’étranger)

ACHKHAR

Dessins d’humourAu Centre Culturel Gulbenkian* jusqu’au 19 sep-

tembre se tient une exposition originale du palmarèsdes deux dernières éditions (2007 et 2008) du festivaldes dessins d’humour dans la presse internationale. ASintra (Portugal) en 2008, 395 artistes de 67 pays y ontparticipé.

Dessins humoristiques, caricatures sur la politique et leshommes qui la font ou sur les dangers qui guettent notresociété par leurs styles et techniques différents accrochent leregard et font réfléchir sur la situation de la planète. Si le pre-mier grand prix 2008 a été attribué à la Tour de Bruxelles del’Allemand Rainer Ehrt (v. photo) qui attaque le fonctionne-ment de l’Union Européenne, le deuxième prix est allé aumexicain Naranjo qui se moque gentiment de la naissance deJésus ! L’Arménie n’y figure pas et la France avec Napo reçoitune mention honorable pour son dessin Chef-d'œuvre.

A voir et à méditer. A.T.M. �

* 51 avenue d’Iéna 75016 Paris. Lun.-Ven. 9h-17h.Rens. 01 53 23 93 93

En effet, M. Hamlet Kasparian de l’Ambassaded’Arménie, remercia la Ville de Massy et la Francede l’accueil fait aux Arméniens et de l’implantationde très nombreux monuments évoquant le géno-cide dans différentes villes de France, grandes etmoyennes.

Des danseurs et danseuses du groupe Navasartcharmèrent les spectateurs et montrèrent que la sta-tue pouvait s’animer !

Un buffet sympathique réunit tout le monde.Dans un avenir proche, sera érigé un monument

aux génocides dans cette même ville de Massy.A.T.M. �

M. Raymond Yézéguélian (Paris) 32 €

M. et Mme J. Damlamian (92 Clamart) 42 €

M. et Mme Ieria Basmadjian (69 Marcilly) 42 €

M. et Mme J. Ayvasian (Paris) 42 €

M. G. Mihranian (13 Allauch) 42 €

M. Raffi Hékimyan (92 Clichy) 42 €

M. et Mme Vartan Vartanian (07 Saint-Peray) 32 €

DONS À ACHKHAR

COMMUNAUTE

Le 2 juillet à 18h30 a été inaugurée l’Allée del’Arménie dans le nouveau quartier Atlantis de Massyoù vont pousser de nombreux immeubles et unevégétation dense qui mettra en valeur la gracieuse sta-tue en laiton travaillé avec la technique de la dinande-rie de la danseuse de Toros, (Toro Rast-Klan)sculpteur d’origine arménienne.

De nombreux habitants étaient venus assister àcette inauguration et c’est dans une atmosphère chaleu-reuse que M. le maire Vincent Delahaye a pris la parole.

Il a insisté sur le développement de ces nouveaux quar-tiers de Massy dont « le fil rouge est l’Europe ».L’Arménie tout en n’étant pas européenne, a-t-il pré-cisé, s’y rattache par sa civilisation millénaire et par une

longue histoired’amitié franco-a r m é n i e n n e .M. le Maire asalué la munici-palité et remerciétous les acteursdu projet :M. Mavian, con-seiller, Mme My-riam Agopian,M. Agopian ar-chitecte, la com-m u n a u t éa r m é n i e n n e ,M. Pierre Ollieradjoint à la cul-ture et bien sûr le

sculpteur Toros. « Merci à l’Arménie de nous rassem-bler et à M. le chargé d’Affaires de l’Ambassaded’Arménie d’être venu.

ACHKHAR A REÇU

• La carrière ses ors et ses ornières de Pascal Carmontaux Editions L’Harmattan-23 €. Collection Graveurs deMémoire. L’auteur, qui a mené une carrière de diplo-mate a déjà publié Les Amiras, seigneurs de l’Arménieottomane- Editions Salvator, en 1999

EXPOSITION

Après sa visite à l’exposition « 1931 Les étrangers autemps de l’Exposition coloniale » à la Cité Nationale del’Histoire de l’Immigration de Paris, notre lecteurM. Armand Mekitarian, nous a transmis les courriers qu’il aadressés à Mme Patricia Sitruk la Directrice et à M. Toubon,le président de cette institution, qui dénoncent et demandentla correction d’une erreur.

Achkhar en extrait ces lignes « Un tableau lumi-neux. 13 cartes de France. Chaque carte est consacrée àla localisation et à l’importance numérique d’une destreize populations immigrées des années 30. Quelle nefut pas ma surprise de voir le mot “Arméniens ” rem-placé par “Turcs”. Les lieux d’implantation de ces Turcscorrespondent au millimètre près à la localisation armé-nienne et à son importance numérique.et qui plus est, àl’époque, il ne devait y avoir en France que quelques cen-taines de Turcs. Il est de notoriété publique que le peuple-ment arménien en France s’est concentré à sa venue ensuivant la ligne du PLM comme l’indique bien la cartedans trois grandes régions : PACA, Rhône-Alpes et Ile deFrance. Ce qui me rend perplexe c’est que la source indi-quée par l’Atelier de cartographie de Science Po provien-drait du recensement général de la population (8 mars1931 Tome 1) [se contentant] d’enregistrer leur nationa-lité en se basant sur le lieu de naissance.… transformantinvolontairement je pense, l’immigration arménienneen France en turque… C’est inacceptable. »

Espérons que M. Mekitarian recevra une réponseet que l’erreur sera corrigée.

COURRIER DES LECTEURS

Massy (91) à l’heure arménienne

MM. Mavian, Djerdjerian, Haroutounian, Toros, Kasparianet Delahaye.

Page 12: ACHKHAR - National Library of Armeniatert.nla.am/archive/NLA TERT/Ashxarh1960/2008/452.pdf · la retraite. Erdogan a pris le pouvoir en 2003, on est en 2008. Faisons le compte: 1960,

Etchmiadzine..

1907 : Komitas est invité avec son ami l’écrivainArchag Tchobanian pour des concerts en Suisse, àBerne, Zurich, Lausanne et Genève où il rencontreRoupen Sevag, jeune poète et étudiant en médecine.De retour à Etchmiadzine, il ne retrouve pas son pèrespirituel le Catholicos Khrimian Haïrig, la dispari-tion de son principal soutien aura des conséquencesgraves.

Pendant les deux années qui suivent, Komitasdonne des conférences et concerts dans le Caucase. Ilprépare avec Hovhannès Toumanian le livret d’unopéra : « Il y a longtemps que j’ai commencé à écrirebeaucoup de choses sur ton Anouch mais il reste encoreà faire. Cet été je t’invite chez moi quelques jours, afinde terminer le texte (le livret ?) et que je puisse conti-nuer. » (C’est finalement le compositeur ArmenTigranian qui composera l’opéra Anouch, créé àAlexandropol en 1912.)

En chantier également un recueil de chants rusti-ques « Hay Kenar » qui comporte des titres célèbres :Hov arèk, Aperpan, Yerguink ambel a, Andouni, Imtchinari yar, Karoun a, Koutani yèrke, Antsrèv yegav,Sareri verov kenats.

Le Patriarcat de Constantinople lui demande unexemplaire de sa messe. Dans sa réponse, Komitasannonce qu’il a enfin déchiffré les anciens neumesarméniens : « J’ai récolté le fruit de 16 années derecherches et trouvé les clefs des anciens khazes quej’arrive à lire. » Cette information sera reprise dans lapresse arménienne.

Au Djémaran d’Etchmiadzine où il enseigne, lesmoyens dont il dispose sont insuffisants. Kara-Mourza avant lui s’était heurté aux mêmes difficul-tés. Déjà à son retour de Berlin en 1899, lesconservateurs n’acceptaient pas que Komitas aille devillage en village pour collecter des chants et danses.Etudier des chants d’amour, cela ne convenait pas àson statut d’homme d’église…

Un courrier de 1909 au Catholicos Madtéosrévèle une situation conflictuelle grave entreKomitas et Etchmiadzine : « Depuis 20 ans, je suismembre de la congrégation, j’y suis entré pour la ser-vir. Durant ces vingt ans, je n’ai pas pu réaliser ce quej’étais capable de faire parce que j’ai toujours vu uneopposition et non un climat serein. Mes nerfs sont fati-gués, je ne sais plus quoi faire et ne trouve pas la paix.J’ai soif d’un travail paisible, je suis perturbé. Je sou-haite rester loin, fermer les yeux pour ne pas voir…mais je suis un homme, je ne peux pas… Je vousdemande de me permettre de me retirer au monastèredu lac Sévan. J’ai perdu vingt ans, au moins que lesprochaines années me permettent d’écrire le fruit demes recherches pour servir ainsi l’église et la science. »

Cette requête n’aboutira pas mais entre-temps,Komitas a reçu de son condisciple et amiG. Bardizbanian une invitation à venir à Constan-tinople, où il pourrait trouver, compte tenu del’importance de la communauté arménienne, des

conditions très favorables pour créer un conserva-toire de musique occidentale et orientale.

Komitas travaille sans relâche : Paris, juillet 1910,la grande cantatrice Marguerite Babaïan raconte :« De retour d’Egypte et de Constantinople, très fatigué,Komitas à peine arrivé, se jette sur le piano et com-mence à chanter pour me présenter ses nouvellesœuvres. Partis quelques jours sur une île anglaise, iltravaillait au piano, du matin au soir, chantant puisécrivant avec une énergie volcanique ! »

Constantinople…

La perspective de trouver au sein d’une grandecommunauté les moyens de réaliser un projet musi-cal d’envergure séduit Komitas. Il habite dans lequartier Pangalti avec le peintre Panos Terlemezian(qui fera son portrait en 1913), crée un chœurGoussan qui comptera en quelques mois 300 mem-bres. Soucieux de préparer des successeurs, il choisitsix jeunes gens qui deviendront ses disciples :V. Servantiants, P. Ganatchian, V. Sarxian,A. Abadjian, H. Semerdjian, M. Toumadjan.

Le 20 novembre 1910, peu après son installation,Komitas donne son premier concert, c’est une révé-lation ! Pour comprendre le succès de ce concert etdes suivants il faut rappeler un point d’histoire :

Après l’abolition du corps des Janissaires (1826) quimarqua la fin de l’ancienne musique militaire turque,Guiseppe Donizetti fut chargé par le sultan Mahmud IId’introduire la musique occidentale à la cour. Dans lacapitale de l’Empire Ottoman comme à Smyrne s’estalors développée une musique citadine à la fois euro-péenne et orientale où l’influence italienne était prépon-

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ACHKHAR Bimensuel bilingue d’information et de la vie arménienneTél. 01 40 40 02 82 • Fax. 01 42 08 09 70 • [email protected]

Fondateur : Avedis Alixanian • Gérante-directrice de la publication : Roseline Djihanian • Rédacteur en chef : Gérard Dédéyan.Collectif de rédaction : G. Dédéyan, R. Dzagoyan, M. Haladjian, A.T. Mavian, B. Maslak, L. Mirdjanian, A. Samikyan, T. Samikyan, S. Serik, O. Vanig, H. Vardanian.

Réalisation : Cicero, Paris 11e • Impression : Ader, 16 rue de l’Espérance, Paris 13e

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dérante, comme dans celle de Dikran Tchouhadjian.Succès et dissonances

Comme pour le concert de Kara-Mourza en1885 à Tiflis, le public qui assiste au premier concertde Komitas en 1910 est enthousiasmé par la musiquequ’il entend et découvre un art authentiquementarménien ! « L’âme arménienne vibrait sur scène… ensi peu de temps, il a magnifiquement préparé les 300exécutants… Ses chants nous ont transportés dans unautre monde, notre monde ancestral,…mais aussidans les plaines et les montagnes ensanglantées… noussommes heureux que Komitas ait su rester au-dessusdes critiques et des oppositions. »

Les conservateurs de l’Eglise réagissent à cerenouveau de la musi-que religieuse et à sadiffusion. Rappelonsque la messe pourchœur de MagarEkmalian autorisée en1895 par le CatholicosKhrimian Haïrig n’aété chantée àConstantinople qu’en1906…

Komitas, après sonpremier concert, reçoitun courrier duPatriarcat : « Noussommes au regret devous rappeler quel’Eglise arménienne est opposée à l’interprétation dechants religieux sur la scène d’un théâtre. En consé-quence nous vous interdisons de faire chanter la pre-mière partie de votre programme (chantsreligieux)… »

L’Eglise avait-elle conscience du rôle joué par leVartabed dans le renouveau de la conscience natio-nale ?

Komitas ne tient pas compte de ce courrier etcontinue son action musicale avec le soutien desintellectuels et libéraux qui condamnent la positionrétrograde du Patriarcat : « Depuis des années parmon travail, je me suis tracé une voie que j’ai suiviejusqu’à présent et que je continuerai à suivre aussilongtemps que j’en aurai la force. » Il donnera de trèsnombreux concerts aidé dans sa mission par uncomité qui organise et gère les concerts dont lesbénéfices alimentent un fonds destiné à la créationd’un conservatoire de musique.

Malgré ses succès, Komitas n’est pas dupe, laliberté dont semblent jouir les Arméniens depuis larévolution de 1908 ne peut faire oublier les massa-cres d’Adana de 1909. Dans une longue correspon-dance à Archag Tchobanian sur l’avenir desArméniens il écrit : « Nous n’avons rien à espérer desTurcs… » Il avait hélas raison !

(à suivre)Alexandre Siranossian �

Le Révérend Père Komitas (2e partie)

Panorama de la littérature et de la musique arméniennes du XIXe siècle

Marguerite Babaïan (collection A. Siranossian)

A. Tchobanian