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Actes de la rencontre « Sport et Handicap », tous sur le même terrain du 18 juin 2008 Actes de la rencontre « Sport et Handicap », tous sur le même terrain du 18 juin 2008 www.essonne.fr

Actes de la rencontre - essonne.fr · Le sport favorise en outre le travail de la latéralité, en privilégiant l’axe vertébral et la découverte de son corps. Je pense notamment

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Actes de la rencontre « Sport et Handicap »,tous sur le même terraindu 18 juin 2008

Actes de la rencontre « Sport et Handicap »,tous sur le même terraindu 18 juin 2008

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éditoDès 1998, le Conseil général a eu à cœur de s’engager à garantir les droits de celles et ceux qui, fragilisés par la vie, ontbesoin de la puissance publique.Aujourd’hui, plus que jamais, notre département entend mettre en œuvre l’insertion des personnes handicapées dans lacité. La réponse à l'inadaptation de la cité aux personnes handicapées, c'est « l'accessibilité à tout et pour tous ». C'estl'accessibilité appliquée à tous les domaines de la vie : l'éducation, l'emploi, le logement, les soins, la culture... et bienentendu le sport. C’est là tout le sens de cette rencontre « Sport et handicap – tous sur le même terrain », dans le droit filde notre politique sportive, telle que nous l’avons définie le 21 mai 2007 et telle que nous l’avons souhaitée : ambitieuseet au service de tous. Car je tiens à ce que l’Essonne soit une terre d’accueil privilégiée pour des pratiques sportivesréellement accessibles à tous les Essonniens. A travers ces actes, c’est ainsi une pierre nouvelle que nous apportons à la réflexion et à la mise en œuvre de politiquespubliques en faveur de l’intégration des personnes handicapées et, au-delà, une contribution indispensable à la constructiond’une Essonne volontaire et solidaire.

Michel BersonPrésident du Conseil général

Le Conseil général de l’Essonne, en lien avec la Fédération française du Sport Adapté, la Fédération française Handisport et le mouve-ment sportif essonnien, a organisé, le mercredi 18 juin 2008 au Génocentre à Évry, une rencontre sur le thème «Sport et Handicap».Ce premier rendez-vous a réuni l’ensemble des acteurs du mouvement sportif. Il s’agissait de faire prendre conscience aux clubs spor-tifs valides de la nécessité d’ouvrir leurs pratiques sportives aux personnes handicapées. Il a également permis d’évoquer, avec les pro-fessionnels d’institutions spécialisées du milieu du handicap (Institut médico-éducatif, Établissement et service d’aide par le travail,Service d’éducation spéciale et de soins à domicile), les bienfaits de la pratique sportive pour les personnes handicapées.

Cette rencontre a proposé différents temps forts : • une présentation des mesures en faveur du public handicapé, des témoignages d’intervenants du milieu médical et rééducatif, du mouvement sportif et des fédérations spécifiques,• un débat avec le public,• un «village de rencontres».

Les différentes interventions

Médicale et paramédicaleCharles Yannick Guezennec, professeur agrégé, physiologiste et nutritionniste, médecin du pôle départemental de médecine du sport (PDMS) de l’EssonneEmilie Gaumé, psychomotricienne à la Maison d’accueil spécialisée (MAS) d’Épinay-sur-OrgeCarine Maraquin, psychologue au Service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (SESSD) d’Évry de l’Association des paralysés de France (APF)Geneviève Masson, kinésithérapeute au Service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (SESSD) d’Évry de l’Association des paralysés de France (APF)

ÉducativeJean-Luc Charpenel, éducateur sportif à l’Institut médico-éducatif (IME) de SilleryJérôme Sardain, enseignant de judo à la Ligue de judo de l’Essonne et responsable de la commission régionale de judo pour les personnes handicapéesFrédéric Jury, conseiller technique au Comité départemental de handball de l’Essonne (CDHBE)

SportiveBéatrice Rodriguez, présidente du Comité départemental du Sport Adapté (CDSA) de l’EssonneLahcen Majdi, sportif de haut niveau tennis Handisport (FFH), médaillé aux Jeux Paralympiques d’Athènes en 2004Ryadh Sallem, sportif de haut niveau, triple médaillé d’or aux championnats d’Europe de Handi-basket (FFH), président du Comité régional Île-de-France du Sport Adapté (FFSA)

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Les différents thèmes abordés dans ces actes➠ La santé / l’épanouissement➠ Le choix de la pratique ➠ L’information ➠ Le transport➠ L’accessibilité ➠ La formation / l’emploi

Introduction de Patrice SAC, Vice-président du Conseil général de l’Essonne

Le Conseil général de l’Essonne mène depuis dix ans une politique ambitieuse en faveur des personnes handicapées.L’adoption d’un schéma départemental voté en mars 2007 réaffirme cette ambition, avec la volonté de développer etd’adapter l’offre de services à la personne et à son handicap, mais aussi de favoriser l’insertion des personnes en situa-tion de handicap. Par l’adoption de ce schéma, le Conseil général a souhaité mobiliser l’ensemble des moyens de l’institu-tion dans cette perspective. En 2007, le budget consacré à cette politique a représenté près de 100 millions d’euros.

Considérant l’impact de la pratique sportive dans le développement physique et psychologique et dans l’apprentissage de lavie sociale, l’Assemblée départementale a souhaité mettre la lutte contre les discriminations au cœur de ses nouvelles me-sures en faveur du sport. Nous sommes persuadés que la pratique sportive peut participer à la compensation du handicap.

Concrètement, cet engagement s’est traduit par la création d’un poste d’assistante technique chargée de la lutte contre lesdiscriminations, occupé par Ingrid Moatti et par plusieurs mesures incitatives permettant le développement du sportadapté et du handisport sur le territoire. Cette soirée, fruit d’un travail collectif, a pour objectif de favoriser la rencontreentre les acteurs du handisport, du sport adapté, du sport valide, des instituts spécialisés et le grand public.

Je tiens donc à saluer les Fédérations françaises du Sport Adapté/Handisport, les Comités départementaux, l’Éducation nationale, la Direction départementale du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, les ins-tituts spécialisés et la Direction des personnes âgées et handicapées du Conseil général, ainsi que la Direction des sports,de la jeunesse et de la vie associative. Vous avez travaillé pendant plusieurs mois à l’organisation de cette soirée, je vous en remercie.

Enfin, je souhaite que de cette rencontre naissent des envies et des projets que j’espère nombreux, pour que la formule« Sport pour tous » prenne pleinement son sens.

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LA SANTÉ / L’ÉPANOUISSEMENT

DiagnosticToutes les enquêtes menées montrent l’intérêt d’une pratique sportive régulière par les personnes handicapées. Pourexemple, une enquête de la Ligue du Sport Adapté sur la place des activités physiques et sportives adaptées dans lesétablissements spécialisés en Midi-Pyrénées a mis en évidence:- le développement de leurs capacités,- l’amélioration ou le maintien de leur condition physique au-delà de leur santé,- un meilleur contrôle de leur corps,- une augmentation ou un maintien de l’autonomie,- une meilleure confiance en soin,- l’élaboration d’un projet personnel,- l’apprentissage du goût de l’effort,- la valorisation de l’image que ces personnes et leur entourage ont d’elles-mêmes,- l’amélioration de leurs performances grâce à un entraînement programmé qui augmente leur efficience dans tous les

domaines de la vie quotidienne.

La pratique sportive régulière par les personnes handicapées présente aussi l’intérêt :- de se mesurer face à eux-mêmes ou à d’autres dans des épreuves sportives,- de rencontrer d’autres sportifs au cours de manifestations où ils partagent leurs émotions,- de leur conférer une identité sociale par leur appartenance au mouvement sportif,- de leur faciliter des expériences d’intégration ou d’insertion par la pratique sportive.

ProblématiqueComment mieux prévenir les complications liées au handicap par la pratique sportive ?

DébatsCharles-Yannick Guezennec, Professeur, physiologiste et nutritionniste, médecin du pôle départemental de médecine du sport de l’EssonnePour aborder cette question de l’impact de la pratique sportive sur l’évolution du handicap, trois points doivent être envisa-gés. En premier lieu, l’activité physique permet de prévenir le handicap. En deuxième lieu, l’activité sportive accompagne lehandicap. Enfin, le développement des connaissances dans ce domaine va optimiser l’insertion des handicapés.

L’activité physique prévient le handicap. Une activité physique régulière permet de prévenir un ensemble de pathologies sus-ceptibles d’évoluer vers le handicap, telles que le diabète de type 2, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), qui génèrentde nombreux handicaps. Une activité physique régulière constitue un traitement initial de prévention des AVC. Des élémentsoptimistes ont été recensés dans un rapport d’expertise élaboré par le Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et dela vie associative, même si, malheureusement, la pratique sportive ne favorise pas la réduction des conduites à risque chezles jeunes. Modifier les comportements psychologiques des jeunes pour qu’ils prennent conscience des conduites à risque pren-dra du temps. Toutefois, l’activité sportive dans sa dimension sociale accompagne le handicap. Il permet de créer un lien so-cial, de rétablir l’image de soi, d’accroître l’estime de soi et de retrouver la sensation d’appartenance à un corps social. Lesindications de la pratique sportive ne cessent de croître, alors qu’il y a dix ans, la découverte d’une myopathie induisait l’ar-rêt immédiat de toute activité physique. A l’heure actuelle, un tel diagnostic s’accompagne toujours d’un conseil relatif à unepratique régulière de l’activité physique ou sportive.

Emilie Gaumé, Psychomotricienne à la Maison d’accueil spécialisée (MAS) d’Épinay-sur-OrgeLe sport constitue une médiation susceptible de replacer le corps dans son champ de relation. Pour ma part, je considèreque le sport permet de travailler sur de nombreuses notions psychomotrices, notamment le schéma corporel. Un sportcomme le judo facilite la perception du corps de l’adversaire, ou du partenaire lorsqu’il s’agit de la danse. Le sport développeen outre la notion d’équilibre et du tonus. Il faut en premier lieu prendre conscience de l’existence d’un déséquilibre. Tenirsur un cheval dépourvu de selle est un exercice difficile ; le pas du cheval engendre une succession de déséquilibres qu’ilconvient de compenser. C’est un travail important pour toute personne privée de ses possibilités.

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Le sport favorise en outre le travail de la latéralité, en privilégiant l’axe vertébral et la découverte de son corps. Je pensenotamment aux sports comme le tennis, le golf, les sports à ballon, qui aident à la distinction entre les deux hémicorps. Parle sport, la notion de psychomotricité permet en outre de travailler les coordinations oculo-manuelles et oculo-pédestres,les coordinations et les dissociations des mouvements entre les membres inférieurs et les membres supérieurs. Des no-tions plus abstraites sont également abordées, comme les structurations temporelles (durée de match) et spatiales(connaissance des notions d’espaces, perspective de départ et d’arrivée). En réalité, toutes les disciplines sportives per-mettent l’utilisation des différents systèmes sensoriels pour faciliter la sensation, pour favoriser un vécu corporel et leséchanges avec le groupe et pour maintenir et développer les capacités motrices d’un individu. Le sport permet in fined’agir autant que possible sur les effets du vieillissement et sur l’évolution du handicap.

Geneviève Masson, kinésithérapeute au service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (SESSD) d’Évry de l’Association des paralysés de France (APF)Les enfants dont nous nous occupons souffrent de handicaps moteurs. Ils souffrent de séquelles motrices résultant de lé-sions cérébrales centrales survenues dans la période anté ou périnatale. Ces paralysies plus ou moins complètes expli-quent les diminutions de longueur, voire les rétractions des muscles et des tendons. Ces séquelles sont repérables pourtout un chacun et apparaissent sous forme de mauvaise position d’un ou plusieurs membres, de boiterie, d’un équilibreplus précaire que la normale. Le kiné doit alors réaliser des travaux d’étirements réguliers pour entretenir les longueurs musculo-tendineuses, pour sol-liciter de manière globale les groupes musculaires essentiels et pour stimuler des réactions automatiques des fonctionsd’équilibre et de redressement. Ces détails doivent faire prendre conscience aux éducateurs sportifs qu’ils sont tout à faitcompétents pour recueillir des enfants porteurs de handicaps. Dans le milieu sportif, vous disposez d’une connaissancedu corps suffisante et des compétences pour entraîner et développer ce corps. Il convient néanmoins de savoir que l’en-fant réalisera les mouvements de manière différente, en fonction de son potentiel. L’axe du mouvement ne sera pas tou-jours respecté. Par ailleurs, l’enfant se fatiguera également plus vite. En tout état de cause, comme pour tout licencié, ils’appuiera sur un certificat médical et sur des personnes ressources (parents, kinés, médecin...).

Au cours des dernières années, les pratiques du service se sont modifiées, en intégrant davantage la pratique sportive.Cette évolution s’explique par la motivation des jeunes souffrant de handicaps. Les enfants, rééduqués tout au long deleur enfance, sont portés très jeunes par le désir de courir, de marcher comme les autres enfants. Quand ils deviennentadolescents, ils rêvent de pratiquer tel ou tel sport, à condition qu’il soit adapté à leur handicap, et de récolter les fruits desefforts accomplis dans le cadre des séances de kinésithérapie.

Avec une collègue, nous avons ainsi remplacé une séance de rééducation individuelle par une séance collective d’étirementet de musculation. Les jeunes concernés sont les jeunes footballeurs du Club Handifootsal, qui viennent s’échauffer pen-dant 45 minutes avec leurs kinésithérapeutes. Par ailleurs, il nous est également apparu essentiel de permettre aux jeunesde se réapproprier leur corps et d’être en mesure de l’entraîner eux-mêmes par la pratique d’un sport. Certains collèguesont formé un groupe Escalade, avec des enfants d’une dizaine d’années. Ce projet a été mis en œuvre grâce à un parte-nariat avec l’Éducation nationale et grâce à Elisabeth Bintz. Cette dernière nous a aidés à trouver les lieux. L’escalade estun sport dans lequel se retrouvent de nombreux objectifs de kinésithérapie : utilisation des quatre membres, coordinationdes jambes et des bras, ouverture des hanches... D’autres projets sont en cours d’élaboration : le yoga en partenariat avecla Maison des jeunes et de la culture (MJC), la piscine en partenariat avec un centre nautique.

Carine Maraquin, Psychologue au service d’éducation spécialisée et de soins à domicile d’Évry de l’Association des paralysés de France (APF)Je souhaite rappeler que le sport apporte aux jeunes une multitude de bienfaits. En effet, il crée un lien social et offre uneplace aux jeunes dans la société et leur permet de faire comme les autres. Les enfants se sentent capables et valables auxyeux des autres, alors qu’ils souffrent souvent de dévalorisation. A travers le sport, ils peuvent faire partie d’un groupe, sedistinguer des autres, et éprouver des joies et des déceptions nouvelles. Ces émotions sont liées à des règles qui sontjustes, appliquées par des adultes et qui n’ont donc rien à voir avec le hasard qui a bouleversé leur vie. Les enfants re-prennent confiance en eux. Par ailleurs, ils prennent également du plaisir à la pratique sportive. Ils peuvent se dépenserphysiquement en oubliant que leur corps les a fait souffrir. Les jeunes rééduquent ainsi leur corps sans y songer et enre-gistrent parfois des progrès spectaculaires. Grâce au tir à l’arc, Tony est parvenu à inhiber son agitation motrice habituelle,alors que Nicolas, féru de piscine, est devenu plus à l’aise avec son propre corps. Les enfants peuvent également ressentir de nouvelles émotions, la joie de se confronter aux autres, la joie de gagner ou la

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tristesse de perdre. Ces émotions fortes ressemblent à l’engagement qu’ils consacrent à la discipline qu’ils ont choisi. Enmatière de dépassement de soi, les jeunes peuvent ainsi oser aller toujours plus loin. Au football, Jonas peut courir, alorsqu’il souffre d’un équilibre précaire. Gabriel, si timide et réservé, ose se jeter à terre pour récupérer un ballon. Sur le terrain,ils ne trichent pas et donnent toute leur énergie, jusqu’à oublier la douleur. Le challenge de la compétition les met à l’épreuved’un stress utile, leur donne des objectifs, ils évaluent leurs capacités en fonction de celles des autres, ce qui leur permetde se découvrir. Ils découvrent que chacun possède ses propres faiblesses, réalisent l’existence de leurs talents et ap-prennent à être fiers d’eux et à assumer leur identité sous le regard des autres. Il faut rappeler que les compétitions se dé-roulent en public. Enfin, les grands servent de modèles aux petits. Nicolas, un garçon de six ans, a vu la coupe ramenéepar l’équipe de football à cinq et souhaite désormais s’inscrire dans un club de football lorsqu’il aura dix ans. Il sait qu’il estpossible, même pour lui, de jouer au football, alors qu’il n’y joue jamais dans la cour, parce qu’il ferait perdre son équipe.Cela lui donne de l’espoir.

Par ailleurs, il faut savoir que ces enfants en situation de handicap moteur ne rencontrent pas plus de problèmes psycho-logiques que les autres enfants que vous encadrez. Ils présentent certes certains traits de caractère liés au vécu de la dé-ficience, mais aucun élément pathologique. Ils peuvent en revanche rencontrer des difficultés cognitives particulières,des troubles qualitatifs du raisonnement liés à leur déficience et susceptibles d’avoir des conséquences dans la façond’être. Ainsi, la dyspraxie visuo-spatiale gêne la perception de l’enfant dans l’espace. Ce dernier peut se tromper lorsqu’il tire.Accueillir des enfants en situation de handicap vous apportera plusieurs bénéfices : le plaisir que vous constaterez chezeux de participer à des activités sportives constitue une expérience enrichissante comme support pour apprendre le res-pect et le courage. Les autres enfants accueillent bien les enfants handicapés lorsque les adultes les accompagnent cor-rectement. De surcroît, ces enfants sont suivis par des professionnels, que vous pouvez consulter le cas échéant. Enfin,les parents sont également des partenaires essentiels pour transmettre leurs connaissances sur leurs enfants. Ils sonttouchés par le fait que leur enfant soit intégré et accepté par les autres.

Béatrice Rodriguez- Fossard, Présidente du Comité départemental du Sport Adapté de l’Essonne, sportive de hautniveau en judo (5 titres de championne de France, 3 titres de championne d’Europe et 1 titre de championne dumonde)Il ne faut pas oublier la nécessité d’accompagner ces personnes à ce type de pratiques sportives qui induisent un travailconsidérable en amont. Des démarches de prévention me semblent donc indispensables pour préparer le sportif à l’effort.

Préconisations • Mener des actions d’information et de prévention auprès du public handicapé et des professionnels du milieu spécialiséavec le Pôle départemental de médecine du sport de l’Essonne (PDMS),

• Permettre un suivi médical de qualité pour tous les sportifs handicapés qui pratiquent à haut niveau.

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LE CHOIX DE LA PRATIQUE

Diagnostic

Le choix du pratiquant handicapé peut se porter sur 15 disciplines sportives pratiquées dans 22 clubs situés sur 17 communes du département de l’Essonne.

ProblématiqueComment mieux permettre une pratique régulière ?

DébatsGeneviève MassonIl est également indispensable de créer des sections handi-jeunes et de permettre aux enfants handicapés de se mesurer àdes pairs et de prétendre être vainqueur. Les clubs sportifs constituent le maillon fort pour permettre l’autonomie et l’inté-gration de ces jeunes et pour les aider à entrer dans la vie en créant des liens avec les valides.

Didier Bichue, Directeur d’un foyer d’hébergement pour travailleurs handicapés « les roseaux » à Épinay-sur-OrgeDans les établissements, nous aimerions nous appuyer sur des éducateurs spécifiques formés, préoccupation partagéepar tous les établissements spécialisés, mais nous sommes soumis à des contraintes budgétaires. Il n’existe que deux fi-nanceurs : le Conseil général pour les adultes et la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS)pour les enfants. Créer des postes suppose l’existence d’un budget idoine. Ce problème de volonté doit être évoqué. Par ail-leurs, les débats se sont focalisés sur le handicap physique et sensoriel, mais les propos tenus sont également valablespour le handicap mental et psychique. Les émotions ressenties par les personnes en situation de handicap sont en effetsimilaires.

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0 20 40 60 80 100

CyclotourismeJudo

EscrimeTorball

Foot à 5 en salleGymnastique

AthlétismeHandbike

Tir aux armesNatation

ÉquitationTir à l'arc

tennistennis de table

Basket-ball en fauteuil roulant

Nombre de pratiquants

LES DIFFÉRENTS CHOIX DE PRATIQUE SPORTIVE EN ESSONNE 2007-2008Handisport et Sport Adapté

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84

8

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13

3

3

6

5

6

5

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31

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Jérôme Sardain, Enseignant de judo à la Ligue de judo de l’Essonne et responsable de la commission régionale de judo pour les personnes handicapéesL’intégration des handicapés dans les clubs de judo locaux est également favorisée (Etampes, Nozay, Athis-Mons), avecpour objectif de favoriser l’échange en décloisonnant des structures et de sensibiliser à la différence. Une telle démarchepeut susciter la création de structures adaptées. Il est important de poursuivre ce développement avec l’appui de la Ligue,des professeurs et des établissements concernés. Nous cherchons à rapprocher les établissements et les clubs, pour lesinciter à accueillir des adultes handicapés mentaux et à les intégrer dans une dynamique sportive et leur permettre de par-ticiper aux championnats de France organisés par la Fédération française du Sport Adapté, seule fédération habilitée àréaliser des compétitions de cette nature. La compétition n’est pas un but en soi, mais un élément d’éducation et de for-mation. Rappelons que l’objectif de ces rencontres pour les judokas repose sur l’application d’une des valeurs de notre dis-cipline : l’entraide et la prospérité mutuelles. Nous organisons deux regroupements spécifiques au sport adapté, au Nordet au Sud du département, pour permettre aux athlètes de partager leur pratique sportive en toute convivialité. Nous nousefforçons de privilégier les échanges avec le public, grâce à la diversité des actions mises en place.

Frédéric Jury, Conseiller technique au Comité départemental de handball de l’Essonne (CDHBE)Au niveau du Comité départemental de handball de l’Essonne (CDHBE), le slogan « A chacun son hand, à chacun sa pratique »a été repris pour le handicap, car il reflétait notre philosophie en terme d’intégration. Une action a donc été mise en œuvre il y a six ans avec Ingrid Moatti, qui nous a expliqué les tenants et les aboutissants de la problématique du handicap. Nousavons essayé de lancer certaines démarches, en particulier dans le domaine du handicap mental. Nous avons initié des ac-tions en collaboration avec les instituts pour lancer des cycles de handball avec un matériel adapté. Les enfants handicapés peuvent donc jouer avec les enfants. Travailler avec des éducateurs permet de mieux replacer les en-fants dans leur tranche d’âge. En fin d’année, un grand tournoi a été organisé entre les Instituts médico-éducatif (IME), entreateliers et rencontres sportives, 47 enfants y ont participé. L’objectif est désormais de nous rapprocher d’autres activités pourque cette journée concerne plusieurs activités et créer un club Essonne pour le handicap physique et d’en faire un club itinérant. Certains clubs souhaitent prendre le relais, mais ils s’interrogent sur leur capacité à réaliser des séances en salle,et en particulier sur les moyens humains et matériels. Nous ne sommes pas certains que cela soit possible à l’heure actuelle.Elisabeth Bintz et le comité ont donc souhaité mettre en place un club itinérant susceptible de faciliter la pratique des enfantset de créer à long terme des pôles. Au niveau des comités, un emploi a été créé, dont la mission principale porte sur le han-dicap. Les IME sont également intégrés dans le tournoi des Centres de Loisir organisés pour les enfants de 8 à 12 ans, l’IMEde la Cerisaie à Brunoy y participe régulièrement.

Claude Deprun, Secrétaire du Paris sud université club et secrétaire du Comité départemental de Canoë- Kayak de l’EssonneJe représente le Paris sud université club à Orsay. Je suis également mandaté pour représenter le Comité départementalde Canoë-Kayak de l’Essonne. Il me semble fondamental de prendre en considération, les handicaps moteurs des enfantsqui sont dans des centres mais il ne faut pas oublier les adultes handicapés. De nombreux adultes, en centre, foyer ouchez eux, restent isolés alors qu’ils souhaiteraient pratiquer une activité. De ce point de vue, nous sommes peu expéri-mentés, en dépit de quelques expériences avec des CAT. Nous sommes prêts à recevoir des sportifs handicapés et à nousadapter à leurs besoins mais nous ne savons pas comment établir le lien. Quelques démarches ont été entreprises danscette perspective, nous fournissons l’encadrement bénévole et nous essayons de nous mettre à leur portée. Comments’ouvrir et adapter notre action ?

Jean-Luc Charpenel, Éducateur sportif à l’Institut médico-éducatif (IME) de SilleryGrâce au Comité départemental du Sport Adapté, il vous est possible de manifester votre existence et votre intérêt. Desjeunes manifesteront certainement leur intérêt pour ce type d’activité. Une telle expérience me semble intéressante et en-richissante. Je prends note de votre demande.

Marc Livet, Directeur de l’IME de SilleryIl est manifeste que le handicap ne bénéficie pas encore d’une représentation sociale optimale et bénéfique. On parle sou-vent d’intégration dans la société, alors que les personnes en situation de handicap font partie de la société. Le rappro-chement entre les institutions spécialisées et les clubs sportifs ordinaires. Il me semble effectivement qu’un travailconsidérable doit être accompli en faveur de l’accueil des handicapés dans les clubs sportifs. Les préconisations du rap-port cité par le Docteur Guezennec ont-elles une chance de déboucher sur des réalisations concrètes sur l’ensemble du ter-ritoire français ? La société civile dite « ordinaire » se donne-t-elle les moyens d’intégrer au mieux la question du handicap

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et les personnes handicapées et d’en dépasser l’image négative ? Des actions doivent être entreprises dans ce sens. Parailleurs, les personnes en situation de handicap, désirant faire du sport, peuvent ressentir l’envie de pratiquer cette acti-vité avec des gens confrontés à une situation similaire. Ces personnes sont toutefois soumises à des contraintes parfoisinsurmontables : le déplacement, le transport... De nombreuses questions similaires se posent. Si l’initiative du Conseilgénéral de l’Essonne est louable, tous les départements ne fonctionnent pas de la même façon. C’est en ce sens que je vou-lais établir une différence entre le milieu du sport adapté et les clubs sportifs traditionnels.

Charles-Yannick GuezennecLa question posée me semble excellente. Le fond du problème repose sur l’existence de flux budgétaires. Tout sera possi-ble, à condition que les flux budgétaires permettent de recruter des personnes qualifiées et des éducateurs spécialisés.Dans cette perspective, il faut être incitatif par rapport aux flux budgétaires drainés par le mouvement sportif. A mon sens,ce dernier ne fait pas assez sur le plan financier pour adapter les structures sportives et pour solliciter les éducateurs compétents.

Anne Tournier-Lasserve, Présidente du Club d’athlétisme de MontgeronJe pense que nous pouvons tous agir à notre niveau. Depuis quinze ans, nous associons des sportifs en situation de han-dicap à l’organisation d’un meeting d’athlétisme. Pour ce faire, il faut se mettre en relation avec la fédération françaiseHandisport pour construire ce type de compétition. Voir des personnes en situation de handicap pratiquer un sport nousremet à notre place. Je crois que chacun doit apporter quelque chose à son niveau. A ce titre, le distinguo établi entre lesJeux Olympiques et les Jeux Paralympiques me choque. Un programme commun devrait être institué, plutôt que de dis-tinguer les deux événements. Alors que les athlètes pourraient être mélangés, la différence semble rester de mise entre lessportifs handicapés et les sportifs valides.

Christine Bottiglioni, Directrice adjointe du service des sports de Viry-ChatillonPour notre part, nous essayons d’inciter les clubs à accueillir les personnes en situation de handicap. Plusieurs actions ont ainsiété entreprises à Viry-Chatillon. Nous essayons également de faciliter le travail avec une dizaine d’éducateurs formés à l’ac-cueil d’enfants handicapés. L’éducateur fait en sorte de permettre à l’enfant d’évoluer avec les valides pour plusieurs activitéssportives. Enfin, nous préconisons l’organisation de journées pour les enfants en situation de handicap pour leur permettrede pratiquer des disciplines qu’ils ne peuvent pratiquer habituellement, telles que l’athlétisme, la voile ou le tir à l’arc.En définitive, il me semble que de nombreuses villes peuvent agir si elles en ont la volonté.

Maguy Motta-Paes, Manager Racing club de Villebon 91J’appartiens au Racing Club de Villebon et souhaite partager une expérience positive. Au sein du club, nous avons com-mencé une collaboration il y a deux ans avec des joueuses de volley l’équipe première. La démarche s’est avérée enri-chissante pour nos joueuses, qui ont découvert le monde du handicap. Une section de sport adapté a donc été ouverte àVillebon, et regroupe 13 élèves. Elle devrait prochainement être affiliée à la fédération française du Sport Adapté.

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Votre avis nous intéresse...« Nous souhaitons accueillir des jeunes enfants dans nos cours dès la rentrée prochaine pour leur faire pratiquer de lagymnastique rythmique. Après cette expérience, nous rechercherons une possibilité de partenariat avec des instituts afind’organiser des cycles apprentissages dans nos installations. »

« Nous nous situons près du parc des Coquibus à Évry. La pratique du vélo est possible pour beaucoup de jeunes à partir du mo-ment où une aide technique ou humaine est apportée. Nous organisons des rencontres d’activités physiques avec les lycéensde Corbeil-Essonnes et l’accompagnement est d’une qualité remarquable ».

« Pour l’aide technique c’est plus compliqué à fournir. Je n’ai trouvé à louer des tandems qu’au bois de Vincennes. L’achatde vélos adaptés est un très gros investissement pour une institution spécialisée. »

« Est-ce qu’il serait possible de se mettre en relation avec un ou des clubs pour réaliser des rencontres ou effectuer desprêts de matériel ? »

Préconisations

• Signer une convention pluriannuelle avec :

- les clubs sportifs qui souhaitent créer une section handisport et/ou sport adapté afin d’apporter un suivi à moyen termeet ainsi mieux répondre à leurs besoins.

- Les établissements spécialisés qui cherche à développer la pratique sportive (soutien à l’emploi de vacataires et à l’achatde matériel).

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L’INFORMATIONDiagnostic

14 clubs sur les 22 clubs essonniens recevant du public handicapé ont moins de 10 licenciés (soit 64 % des clubs). Se pose la question du manque de fréquentation, dû notamment à un manque d’information...

ProblématiqueComment mieux trouver une pratique sportive ? Comment mieux trouver des pratiquants ?

DébatsFrédéric JuryDes clubs sont devenus des relais pour intégrer les personnes en situation de handicap. Les éducateurs sportifs et lesenseignants de l’Institut médico-éducatif permettent l’intégration des enfants dans les clubs.

Jérôme SardainNous cherchons à rapprocher les établissements et les clubs, pour les inciter à accueillir des adultes handicapés mentauxet à les intégrer dans une dynamique sportive et leur permettre de participer aux championnats de France organisés parla Fédération française du Sport Adapté, seule fédération habilitée à réaliser des compétitions de cette nature. La compé-tition n’est pas un but en soi, mais un élément d’éducation et de formation. Rappelons que l’objectif de ces rencontres pourles judokas repose sur l’application d’une des valeurs de notre discipline : l’entraide et la prospérité mutuelles. Nous orga-nisons deux regroupements spécifiques au sport adapté, au nord et au sud du département, pour permettre aux athlètesde partager leur pratique sportive en toute convivialité. Nous nous efforçons de privilégier les échanges avec le public,grâce à la diversité des actions mises en place.

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0 5 10 15 20 25 30 35 40

Espérance de Vigneux gymnastique

ARSE Équitation

Judo club d'Athis-Mons

Union sportive olympique d'Athis-Mons

Judo club olympique de Vigneux

Association sportive espoir

Val d'Orge escrime

USBY escrime

Impro Valentin Hauy - Chilly-Mazarin

Handifootsal ASE

Handi club du "Petit Tremblay"

Entente sportive de Massy

ESR Arpajon athlétisme

Destination hand bike

Compagnie de tir à l'arc du Hurepoix

Club omnisports Courcouronnes tir

CIE des archers de Mennecy Villeroy

Cercle des nageurs de Lisses

Cavalier de la ferme du Bel Air

COU Handisport

Association de tennis des Ulis

ASE Section Handisport

AS Corbeil-Essonnes

NOMBRE DE LICENCIÉS PAR CLUB HANDISPORT ET SPORT ADAPTÉ EN ESSONNE 2007-2008

41

24

2733

3419

53

4

79

36

45

54

3

22

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Michel Cherot, Président du Budo karaté club LongipontainPour le handicap, la communication institutionnelle prend une place considérable, au contraire de la communication pratique.En dépit de mes recherches, j’ai peiné à trouver des renseignements. Dans notre club, nous accueillons des handicapés ou plutôt des personnes ayant des besoins spécifiques. Or, de nombreux clubs peuvent s’interroger sur ces besoins. Il serait judicieux que le Conseil général donne des éclaircissements sur ces besoins par l’entremise d’un site internet. Je me suis mis à la place d’une personne handicapée recherchant un club pour pratiquer un sport mais je n’ai pas trouvé.Je comprends donc la complexité de la situation et je suggère d’instituer un site internet.

Votre avis nous intéresse...« La spéléologie est praticable pour les personnes handicapées sensorielles. Il faudrait indiquer aux personnes intéresséesqu’elles peuvent s’inscrire dans un club, elles sont attendues ! »

« Etant novices dans ce secteur et ayant la volonté de mettre en place des actions pour le public handicapé, nous recherchonsdes coordonnées d’associations, d’instituts et d’éducateurs travaillant autour du handicap et de la pratique sportive. Nous sou-haiterions également connaître les attentes de ce public et savoir comment nous pourrions y répondre à notre niveau »

« Notre club organise tous les ans au mois de mai « Les jeux de printemps pour handicapés mentaux ». Si des centres sontintéressés par cette journée, qui apporte de la joie aux participants, nous sommes à leur disposition. »

« Nous manquons de contact dans le milieu du handicap pour inviter ces personnes à une manifestation qui leur est réservée. »

« Serait-il possible de mettre en relation les institutions intéressées par le sport, pour pouvoir créer ensemble des rencon-tres inter-établissements ?»

Préconisations• Donner les moyens aux clubs de communiquer sur les manifestations et sur les possibilités de pratique,

• Mettre les informations concernant les clubs qui proposent des activités adaptées, en ligne sur le site internet du Conseil général,

• Créer un guide qui réunirait les établissements spécialisés et les associations sportives accueillant du public handicapé(réseau partenarial),

• Permettre des rencontres entre clubs et établissements spécialisés sous forme de table ronde.

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LE TRANSPORT

DiagnosticEnquête nationale du Groupement des autorités responsables de transports, association d’élus, le GART regroupant265 autorités organisatrices de transport (agglomérations, départements et régions). Son objectif : l’amélioration des déplacements et le développement des transports publics en France, le 29 novembre 2005 :

• La plupart des autorités organisatrices urbaines françaises sont engagées depuis longtemps dans des démarchesde prise en compte des handicaps, notamment vis-à-vis des personnes à mobilité réduite :

- elles sont à l’origine de l’évolution mondiale de nombreux matériels roulants : tramway, bus... (transport express régional (TER) pour les régions),

- elles ont développé assez tôt la mise en place de services spécialisés en porte à porte pour les personnes à mobilité réduite (PMR),

- elles ont pris en compte certains handicaps dans l’aménagement des stations.

• Toutefois, la chaîne de déplacements comporte encore de nombreuses ruptures et tous les handicaps ne sont paspris en compte.

• Les solutions techniques applicables sont mal connues.

• La totalité des matériels roulants et stations ne sont pas accessibles, peu de Système d’Aide à l’Exploitation et à l’Information Voyageurs (SAEIV) prennent en compte les handicaps sensoriels et cognitifs.

Dans l’enquête effectuée sur la région parisienne par l’association « Mobile en ville », association qui favorise l’accessibilité des villes aux personnes en fauteuil roulant, et qui s’intéresse depuis 1997 aux déplacements urbainsdes personnes roulant au lieu de marcher, et notamment ceux des usagers de fauteuil roulant (UFR). Il est décrit leshabitudes de déplacement des UFR.

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LA PLACE DE LA PRATIQUE SPORTIVE DANS LES DÉPLACEMENTSQUOTIDIENS DES PERSONNES EN FAUTEUIL ROULANT (EN%)

Travail

Courses

Sport, sorties (cinéma, amis...)

Balades

Démarches administratives

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32%

16%

9%

4%

Population interrogée : 73 personnes se déplaçant en fauteuil roulant ont été abordées à Paris, lors du salon Autonomic (regroupement d’exposants de matériel et services pour personnes handicapées) en juin 2006 et lors du Défistival (défilé de personnes concernées par le handicap) en septembre 2006.

ProblématiqueComment mieux se déplacer pour pratiquer en club de sport ?

DébatsMarc LivetLes personnes en situation de handicap désirant faire du sport peuvent ressentir l’envie de pratiquer cette activité avec des gensconfrontés à une situation similaire. Ces personnes sont toutefois soumises à des contraintes parfois insurmontables : le déplacement,le transport... De nombreuses questions similaires se posent. Si l’initiative du Conseil général de l’Essonne est louable, tous les dé-partements ne fonctionnent pas de la même façon. C’est en ce sens que je voulais établir une différence entre le milieu du sport adaptéet les clubs sportifs traditionnels.

Ryadh Sallem, sportif de haut niveau, triple champion d’Europe de basket fauteuil (FFH), président du Comité régionalÎle-de-France du Sport Adapté, Vice-président du Comité départemental de Paris HandisportLes débats autour du sport et du handicap portent essentiellement sur le transport, l’accessibilité et la mixité.

Votre avis nous intéresse...

« Le défi sera de s’assurer que les moyens : déplacements, formateurs, encadrements... soient réunis et à la dispositiondes structures ayant des moyens limités. »

« Quels sont les moyens de transport pour aller dans les structures, telles que stades et gymnases et quelles sont lesaides financières ? »

Préconisations

• Élaborer une convention tripartite, pour un soutien au transport, signée par le Conseil général, le club sportif et l’établissement spécialisé,

• Attribuer un soutien personnalisé aux sportifs handicapés pour les aider aux déplacements,

• Mettre le PAM 91 à disposition des établissements spécialisés et associations sportives (sans restriction de handicap).

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L’ACCESSIBILITÉ / LA DISPONIBILITÉ

DiagnosticL’accessibilité aux équipements sportifs

La loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, prévoit, article 41, que les dispositions architecturales des établissements recevant du public(ERP) doivent être telles que ces locaux soient accessibles à tous, quel que soit le type de handicap physique,sensoriel, cognitif, mental ou psychique. L’accessibilité est donc une règle générale de construction au même titre quela sécurité contre les risques d’incendie et l’hygiène.

Les équipements sportifs, établissements recevant du public, sont concernés par ces dispositions. A ce titre, tout équipement sportif doit être accessible aux personnes handicapées dès sa construction. En cas de modification ou d’extension, seules les parties correspondant à une création de surface sont soumises à la réglementation (Art. R111-19-2 du code de la construction et de l’habitation).

En ce qui concerne les équipements sportifs existants, la loi n°2005-102 du 11 février 2005 prévoit deux échéances : la première : au 1er janvier 2010, tous les établissements déjà ouverts au public devront avoir fait l’objet d’un diagnostic analysant leurs conditions d’accessibilité et évaluant les travaux à réaliser ; la seconde : au 1er janvier 2015,tous les travaux nécessaires au regard des obligations définies par la loi devront être réalisés.

ProblématiqueComment mieux rendre les pratiques accessibles aux personnes handicapées ?

DébatsNicolas Malhomme, Enseignant en activité physique et sportive à l’Institut d’éducation motrice de Corbeil-EssonnesJe souhaite profiter de la présence de professionnels médicaux et paramédicaux pour évoquer la natation et soulignerqu’il s’agit d’une activité prépondérante au niveau cognitif, kinesthésique et rééducatif. En tant que professionnel encadrantdes activités physiques et sportives, je regrette un problème de structure dans l’Essonne. Nous rencontrons en particu-lier un problème avec le centre nautique de Mennecy. Les professionnels sont désoeuvrés par rapport à leur pratique spor-tive. Grâce à Elisabeth Bintz, j’ai pu trouver une piscine à Viry-Châtillon pour deux groupes. Le coût de cette démarche esttoutefois considérable. J’en profite donc pour alerter le Conseil général, en lui demandant d’ouvrir davantage les piscinesà nos groupes et de modifier les conventions avec l’Éducation nationale pour favoriser l’accès au public des personneshandicapées et leur offrir un accès quotidien à une piscine.

Dominique Lebreton, Directeur des sports, de la jeunesse et de la vie associative au Conseil général de l’EssonneLe Département de l’Essonne propose les mesures incitatives financières les plus fortes d’Île-de-France en matière de financement des établissements et des bassins. Dans sa délibération, nous avons inclus une exigence relative à la pratiquedu sport adapté et du handisport. Nous rencontrons effectivement un problème avec la piscine de Mennecy, mais nous incitons énormément les collectivités à œuvrer en ce sens. Nous restons le département le mieux doté de la région Île-de-France.

La réponse du Département à la demande de Nicolas Malhomme a été apportée sous forme d’un courrier envoyé à chaquecollectivité en charge de la gestion de piscine(s).

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Votre avis nous intéresse...« Comment pouvons nous accueillir des personnes lourdement handicapées au sein d’un complexe sportif non adapté àleur accueil, connaissant l’importance des consignes de sécurité qui nous sont constamment demandées ? Nous pre-nons déjà des risques avec certains jeunes. »

« Nous rencontrons des difficultés pour trouver des créneaux d’entraînement pour pratiquer notre discipline. »

Préconisations• Inciter les municipalités à libérer des créneaux dans leurs installations sportives pour les mettre à disposition des

établissements spécialisés.

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LA FORMATION / L’EMPLOI

DiagnosticFormation du Ministère de l’Éducation nationale :- Science et Technique des activités physique et sportive mention Activité sportive adaptée (STAPS APA).

Formations du Ministère de la Santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative :- BEES APSA : Brevet État activités physiques adaptées- Le Diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DEJEPS)

Formations de la Fédération française du Sport Adapté :- Diplôme fédéral d’animateur- Initiateur Sport Adapté- AQSA : Attestation de qualification Sport Adapté

Formations de la Fédération française Handisport :- Certificat de qualification Handisport (CQH) : module A + module B- Initiateur fédéral- Assistant fédéral (ski, randonnée...)- Formation au pilotage en tandem- Prévention à la manutention personnes mobilité réduite- Stage de réflexion déficience visuelle

AnnéeDe 1996 à 2007, le nombre de BEESa baissé de moitié en passant de10 à 5 diplômés par année. En 2008, le BEES est remplacé parle Diplôme d’État de la Jeunesse,de l’éducation populaire et dusport (DEJEPS).

Certificat de qualification Handisport (CQH) :• 1 formation (module A) organisée en Île-de-France (75)chaque année • 1 formation, module B (activité physique pour tous), organisée en Île-de-France (75)chaque année

Coût des formations : • Un diplôme d’État (DEJEPS)coûte de 6 041 € à 12 000 €selon le mode de financement.• Un diplôme fédéral (CQH) coûteenviron 600 €.

ProblématiqueComment mieux répondre à un besoin d’encadrement de qualité par la formation pour :• une pratique en établissement• une pratique en club de sport

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NOMBRE DE BREVET D'ÉTAT D'ÉDUCATEUR SPORTIFHANDISPORT (BEES) EN ÎLE-DE-FRANCE

DébatsCharles-Yannick GuezennecA l’avenir, deux orientations pratiques devraient être privilégiées pour optimiser la qualité de vie des handicapés. Il convientd’améliorer la formation et la disponibilité des cadres sportifs pour assurer la présence systématique d’un cadre formé àl’accueil des personnes handicapées. L’université forme de plus en plus d’éducateurs susceptibles de prendre en chargele handicap. Dans le même temps, les structures s’adapteront à ce type de prise en charge. Des travaux sont ainsi entre-pris pour étudier l’impact de l’activité physique et de l’activité sportive sur différents types de handicap. Des études sontainsi réalisées sur les adaptations cardiaques et respiratoires à destination des personnes paraplégiques. Ces travaux degrande qualité permettent de disposer d’indications très précises sur les activités physiques préconisées en termes d’in-tensité, de durée de récupération et de séquences. Des prescriptions très spécialisées d’activité sportive seront ainsi pro-posées en fonction du type de handicap. Elles seront accompagnées de la formation de cadres spécialisés dans ce domaine.

Pascale Leconte, Maître de conférences à l’Unité de formation et de recherche (UFR) des Sciences et techniquesdes activités physiques et sportives (STAPS) d’OrsayJe suis responsable de la filière activités physiques adaptées dont le rôle est de former des éducateurs sportifs suscep-tibles d’encadrer des personnes en situation de handicap (moteur, mental et sensoriel). Les étudiants formés en STAPS peinent à trouver des employeurs même s’ils disposent d’une licence et s’ils entreprennent des stages. Y aurait-il uneplace pour un intervenant en activités physiques adaptées au sein de vos structures ?

Emilie GauméPar le biais du Comité départemental, une animatrice intervient dans mon établissement, une maison d’accueil spéciali-sée. Au regard des bénéfices apportés par cette animatrice, il est envisagé de créer un poste pour accueillir une anima-trice de sport adapté.

Dominique LebretonCela soulève également la question de l’emploi des personnes diplômées de Science et technique des activités physiqueet sportive mention Activité sportive adaptée (STAPS APA).

Charles-Yannick GuezennecJ’ai participé à l’élaboration d’un rapport collectif du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associativesur l’ensemble des activités physiques. Dans le volet consacré au handicap, les conditions de la prise en charge ont été abor-dées. In fine, les structures susceptibles de prendre en charge le coût financier et humain sont les structures territoriales.Ces dernières semblent disposer de la légitimité pour développer les structures idoines en mobilisant l’encadrement indispensable. Il s’agit d’un vœu pieux. La mise en œuvre nécessitera de profondes discussions.

Jérôme SardainLa Fédération française de judo met en place un diplôme pour les enseignants concernant le handicap regroupant la FédérationFrançaise des Sourds, la Fédération Française du Sport Adapté et la Fédération Française Handisport.

Jean-Luc Charpenel Ma plus grande satisfaction repose sur les témoignages d’anciens élèves qui m’ont affirmé qu’ils auraient pu mal évoluersans le sport, alors qu’ils vivaient dans des quartiers difficiles et qu’ils auraient pu se laisser aller à commettre des actesd’incivilité. Ma conviction profonde est qu’ils m’ont apporté davantage d’humanité que les centaines de sportifs que j’ai en-cadrés depuis 1962 en club. Dans chaque discipline évoquée, j’aurais pu évoquer plusieurs situations concernant l’ap-proche de l’autre et les émotions ressenties. Je suis certain que la présence d’un éducateur spécialisé dans chaqueétablissement favoriserait des progrès plus spectaculaires chez les jeunes et améliorerait leur intégration dans les clubs.

Claude DeprunQuels sont les contacts avec les fédérations traditionnelles au niveau des formations spécifiques ? Ce type de formationétait uniquement ouvert aux éducateurs disposant d’un brevet d’État.

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Béatrice Rodriguez-FossardIl existe des formations AQSA ouvertes aux personnes détentrices d’un brevet d’État mais aussi des formations proposéespar la Fédération Française du Sport Adapté ouvertes à des bénévoles ou à de futurs éducateurs. Il s’agit du brevet d’Étatd’éducateur sport adapté.

Claude DeprunJe déplore ce cloisonnement du brevet d’État.

Ryadh SallemAu niveau des formations, il existe des budgets dévolus à cet effet, qui n’exigent pas nécessairement des diplômes spéci-fiques. Le bénévole lambda peut passer ce type de formation.

Votre avis nous intéresse...« Il faut aider les clubs à s’informer et à s’adapter aux besoins spécifiques en fonction des différents types de handicaps »

« Quel est le niveau de compétences (et de diplômes) requis pour nos encadrants ? »

« La boxe éducative peut être pratiquée par des adolescents handicapés mentaux mais pour un éducateur sportif ne fau-drait-il pas faire une formation spécifique ? »

« Notre club s’ouvre à l’accueil d’un autiste et je venais à la recherche d’information sur l’aide que pouvait nous apporterle Conseil général et les fédérations, tant au niveau informatif que financier sur la formation des initiateurs.»

Préconisations• Faciliter l’accès au statut d’éducateur sportif par une valorisation du soutien à la formation,

• Encourager la formation fédérale par un soutien renforcé,

• Organiser des « formations / informations » qualifiantes sur le Département, intégrées au catalogue des formations duService des relations avec les associations (SRA) du Conseil général, destinées :

- aux dirigeants bénévoles,- aux éducateurs sportifs diplômés d’État ou fédéraux.

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GLOSSAIRE

APA Activité sportive adaptée

APF Association des paralysés de France

APSA Activités physiques et sportives adaptées

AQSA Attestation de qualification Sport Adapté

AVC Accident vasculaire cérébral

BEES Brevet d’État d’éducateur sportif

CAT Centres d’aide par le travail

CDHE Comité départemental de handball de l’Essonne

CG Conseil général

CQH Certificat de qualification Handisport

DDASS Direction départementale des affaires

sanitaires et sociales

DEJEPS Diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation

populaire et du sport

FFH Fédération Française Handisport

FFSA Fédération Française du Sport Adapté

GART Groupement des autorités responsables

de transports

IME Institut médico-éducatif

MAS Maison d’accueil spécialisée

MJC Maison des jeunes et de la culture

PDMS Pôle départemental de médecine du sport

PMR Personnes à mobilité réduite

SAEIV Système d’aide à l’exploitation et à l’information

des voyageurs

SESSD Service d’éducation spécialisée et de soins à

domicile

SRA Service relations avec les associations

STAPS Science et technique des activités physique

et sportive

TER Transport express régional

UFR Usagers de fauteuil roulant

UFR Unité de formation et de recherche (STAPS)

Liste des membres du comité de pilotage

Lebreton DominiqueDirecteur des Sports, de la jeunesse et de la vie associativeConseil général de l’Essonne

Grasteau VincentChef de service, Vie sportiveConseil général de l’Essonne

Gaillard OdileChargée de missionConseil général de l’Essonne

Benkorba KarimConseiller technique et sportifConseil général de l’Essonne

Moatti IngridAssistante technique et administrativeConseil général de l’Essonne

Pichon MarinetteChargée événementiel et communicationConseil général de l’Essonne

Fricault Marie-ClaudeChef de service - Service gestion des ressources Direction des personnes âgées et handicapéesConseil général de l’Essonne

Magri FabriceResponsable - Service gestion des ressources Direction des personnes âgées et handicapéesConseil général de l’Essonne

Dubois-Ferchaud VéroniqueDirectrice des moyens générauxConseil général de l’Essonne

Deverly VirginieChargée de communication Direction de la communicationConseil général de l’Essonne

Metais JérômeChef de service logistique évènementiel Direction des moyens générauxConseil général de l’Essonne

Calvet FrédéricChargé d’opérations évènementielles Direction des moyens générauxConseil général de l’Essonne

Cuisin DominiqueÉducateur sportif territorial Direction des Sports, de la jeunesse et de la vie associativeConseil général de l’Essonne

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Duval PatrickAncien directeur Établissement et service d’aide par le travail de Sillery

Livet MarcDirecteurInstitut médico- éducatif de Sillery

Charpenel Jean-LucÉducateur sportifInstitut médico- éducatif de Sillery

Rodriguez Fossard BéatricePrésidenteComité départemental du Sport Adapté de l’Essonne

Huet SandrineAgent d’animation et de promotionComité départemental du Sport Adapté de l’Essonne

Hervé StéphanieConseillère technique départementaleComité départemental Handisport de l’Essonne

De Perreti GérardPrésidentLigue de judo de l’Essonne

Jury FrédéricConseiller technique départementalComité départemental de Handball de l’Essonne

Lefebure ThomasAgent de développementComité départemental de Handball de l’Essonne

Redaouia MalikaDirectriceService de soins à domicile et d’éducation spécialisée (APF)

Maraquin CarinePsychologueService de soins à domicile et d’éducation spécialisée (APF)

Masson GenevièveKinésithérapeuteService de soins à domicile et d’éducation spécialisée (APF)

Tournier MartialConseiller technique départementalComité départemental Olympique et sportif de l’Essonne (CDOS)

Lajeuncomme DavidConseiller technique départementalLigue de judo de l’Essonne

Brun Jean-CyrPrésidentAssociation sportive d’Évry (ASE) Handifootsal

Charreyron YvesTrésorierAssociation sportive d’Évry (ASE) Handifootsal

Malhomme NicolasProfesseur d’éducation physiqueInstitut d’éducation motrice le Petit tremblay à Corbeil-Essonnes

Leroy CorinneReprésentanteAssociation départementale des parents et amis des personneshandicapées mentales de l’Essonne

Coquerelle Jean-ClaudeReprésentantAssociation départementale des parents et amis des personneshandicapées mentales de l’Essonne

Bintz ElisabethConseillère pédagogique départementale Éducation nationale

Rifaut NicolasRéférent Sport et HandicapDirection départementale de la jeunesse et des sports de l’Essonne

Baudouin CécileÉducatrice sportiveInstitut médico- éducatif - Jean Paul

Soualem FadilaChef de serviceInstitut médico- éducatif - Jean Paul

Sallem RhyadPrésidentComité régional Ile-de France du Sport Adapté

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Remerciements aux membres du comité de pilotage

qui ont œuvré pendant plusieurs mois à l’organisation de la rencontre

Sport et Handicap du 18 juin 2008

NOTES PERSONNELLES

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Hôtel du DépartementDirection des sports, de la jeunesse

et de la vie associativeImmeuble France Évry

Tour Lorraine - 1er étageBoulevard de France

91012 Évry Cedex

www.essonne.fr

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