194

ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage
Page 2: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

Edité par Moussa El Fadili

ACTES des 1ères journées deRecherches sur les Ruminants

organisées par l’INRA

sous le thème :

L’ÉLEVAGE CAPRIN : ACQUIS DE RECHERCHE,STRATÉGIE ET PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT

Institut National de la Recherche Agronomique

2012

Page 3: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Page 4: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Remerciements

Il me revient de remercier vivement le Professeur Mohamed Badraoui, Directeur del’Institut National de la Recherche Agronomique et le Docteur Rachid Dahan,Secrétaire Général de l’INRA pour leur appui et leurs encouragements à l’éditiondes actes du séminaire sur l’élevage caprin. De même, Monsieur Chafik Kradi, chefde la Division de l’Information et de la Communication et Monsieur Reddad Tirazi, dela DIC, sont remerciés pour leur contribution dans l’aboutissement de ces actes.

Publication de l’Institut National de la Recherche Agronomique

Le contenu des articles (opinions, données, ...) exposé dans ces actes sont

sous la responsabilité des auteurs et n’engage ni l’INRA ni ses partenaires

Page 5: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les RuminantsACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Page 6: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

L’élevage caprin : Acquis de Recherche, Stratégieet Perspectives de Développement

Editeur : Moussa El Fadili

Les actes des 1ères Journées de Recherches sur les Ruminants qui s’étaient tenues à Rabat les 2 et 3 Novembre 2011avaient pour thème : l’Elevage Caprin : Acquis de Recherche, Stratégie et Perspectives de Développement , ont été organisées par L’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) avec le l’appui de ses partenaires : la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (DEFR) du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM), le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM), l’Agence de Développement Agricole (ADA), la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR), l’AssociationNationale des Eleveurs d’Ovins et Caprins (ANOC), l’ICARDA), l’InstitutAgronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV HII) et la Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement Rural (COMADER).

Institut National de la Recherche Agronomique 2012

Ministère de l'Agricultureet de la Pêche Maritime

Page 7: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les RuminantsACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Page 8: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Sommaire

Préface ………………………………………………………………………………….……………………. 9 Session 1 : Systèmes de Production Caprin au Maroc : situation actuelle et perspectives de développement ……….……………………………………………..…………. 11 Développement de la Filière Caprine dans le cadre du Plan Maroc Vert - Benlekhal A ……….……………………………………………………………………………….………. 13

Situation et stratégies de développement de l’élevage caprin laitier dans la Région Tanger -Tétouan - Joute J. ………………………………………….…………...………. 23

L’élevage caprin dans l’écosystème de l’Arganier : Cas de la province d’Essaouira - Boudra A. …………………………………………………………………..…………. 35

Les caprins laitiers et le développement de l’élevage oasien - El Khettabi A., Benider M. ……………………………………………………………………………………….……….... 43

Etude des systèmes d’élevage et les profils génétiques visibles des caprins dans les hauts plateaux de l’Oriental - Mounsif M., Amanoune A. …………..……. 47

Développement d’un système de conduite de 3 chevrotages en 2 ans chez la race caprine Draa - Ibnelbachyr M., Boujenane I., Chikhi A. ……………………..……. 71 Session 2 : Caractérisation et amélioration des ressources génétiques caprines ……………………………………………………………………………………...……….……. 81

Programme de développement et de sélection des caprins de l’ANOC - Mihi S. , Fagouri S. , Abidi M. , Jannoune A. ………………………………………………………....……. 83

Amélioration génétique des caprins en France : la sélection laitière et les thèmes de recherches - Bouvier F., François D., MARTIN P. …………………....……. 93 Caractérisation et préservation des ressources génétiques caprines - Rodero Serrano E. ………………………………………………………………………………………….………. 99

Analyse génétique des populations caprines marocaines - Ouragh L., Pantano T., El Fadili M., Fagouri S., Babillot M., Hossaini-Hilali J. ……………………...……...…. 107 Diversité mitochondriale chez les caprins du Maroc - Benjelloun B., Ben Bati F., Chentouf M., Ibnelbachyr M., El Amiri B., Rioux D., Boulanouar B., Taberlet P. …. 121

Page 9: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les RuminantsACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Session 3 : Alimentation et qualité des produits caprins ………...……………….... 127 Le système d’élevage caprin dans l’arganeraie - El Aich A., Bourbouze A., Morand-Fehr P., El Assouli N., et Fathi A.…………………………...………….…………..…. 129 Engraissement et qualité de la carcasse et de la viande des chevreaux en arganeraie - Araba A., Elaich A., Frane, H., Boughalmi A. ……………………..….……. 147 Qualité nutritionnelle, organoleptique et hygiénique des caprins dans la Région des Marmoucha - El Amiri B., Nassif F., Cohen N., El Antari A., El Hilali S., Chriyaa A. Sibaeuih M. …………..…………………………………………………………………….….……. 153 Caractéristiques physicochimiques du lait et du fromage des chèvres Draa et Alpine - Noutfia Y., Zantar S., Ibnelbachyr M. ………………………………………….……. 163 Qualification des viandes caprines au Maroc - Kherati B. ……………………......…. 171 Signes distinctifs d’origine et de qualité au Maroc : Cas de l’IGP « Fromage de Chèvre Chefchaouen » - Bendriss K. ………………………………………...………………. 175 Synthèse et recommandations du séminaire – El Fadili M. ………………..….……. 183

Page 10: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Préface

Au Maroc, l’élevage caprin se chiffre à 5,7 millions de têtes et se concentre dans les zones dites difficiles et marginales où cette espèce est bien adaptée. Différentes populations hétérogènes constituent les ressources génétiques caprines au Maroc (population du Nord, population Noire de l’Atlas, population Draa des oasis, races importées étrangères). La conduite traditionnelle et le système alimentaire extensif des caprins, basés sur les ressources pastorales des zones fragiles arides et semi arides et dans les montagnes, expliquent la faiblesse des performances zootechniques et de productivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage et la race. Parmi les contraintes techniques qui entravent le développement et la durabilité de l’élevage caprin dans les zones marginales il y a lieu de citer la conduite des troupeaux (alimentation, reproduction, caractérisation, sélection, santé, etc.), la préservation des ressources génétiques locales, la valorisation et la commercialisation des produits caprins, notamment le lait et la viande. Conscient du rôle socioéconomique considérable lié à l’approvisionnement en viande, lait, cuir et poils, l’élevage caprin a suscité beaucoup d’intérêt depuis le début des années 90. En effet, plusieurs actions de développement ont vu le jour dans les régions où domine cet élevage. Il s’agit notamment de la création des stations caprines et de l’organisation des éleveurs, de l’incitation à l’investissement, et de la formation et l’encadrement technique des éleveurs. En même temps, des programmes de recherche scientifiques et de recherche & développement ont été identifiés et réalisés dans les différentes institutions nationales de recherche et d’enseignement agricoles. Compte tenu de la demande croissante du consommateur marocain en produits caprins (fromage frais et viande), la nouvelle stratégie du Plan Maroc Ver test venue consolider les actions déjà entreprises en accordant une place importante au développement de la filière caprine, notamment dans le cadre de son Pilier II. Ainsi, le Plan Maroc Vert prévoit plusieurs projets dans les zones où le caprin est important, notamment par le développement de la production du lait au Nord, la production de viande dans le Moyen et le Haut Atlas et dans les zones de l’Arganier, la production mixte de lait et viande dans les régions des oasis, la valorisation du lait de chèvres en fromage dans les élevages intensifs spécialisés, la labellisation des produits caprins dans certains terroirs, et la programmation de la recherche & développement comme composante essentielle pour l’accompagnement et le développement durable de la filière caprine.

L’INRA, en organisant le séminaire sur l’élevage caprin a réussi à réunir durant deux jours les différents acteurs : cadres de développement du Ministère et des associations professionnelles, des scientifiques chercheurs et enseignants- chercheurs intéressés par le développement durable de l’élevage caprin et la

9

Page 11: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

valorisation de ses produits. En effet, le séminaire a été une occasion où les stratégies et les programmes de développement régionaux du PMV ainsi que les acquis de la recherche ont été présentés et discutés.

Les actes du séminaire sont compilés et structurés en quatre parties dans lesquelles sont présentés les textes complets des communications des trois sessions ainsi qu’une synthèse et des recommandations émises par les participants lors du séminaire. En éditant ces actes, l’INRA garantit la diffusion des connaissances scientifiques et techniques accumulées ces dernières années sur l’élevage caprin au Maroc. Elle met aussi l’ensemble des connaissances et informations présentées lors du séminaire au service des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des éleveurs, des professionnels, des développeurs et des pouvoirs politiques concernés par la filière caprine. Enfin, je saisis cette occasion pour exprimer mes remerciements à tous ceux qui ont contribué à l’organisation de ce séminaire et aux orateurs cadres et scientifiques qui ont présenté leurs travaux durant le séminaire et accepté de les partager avec les acteurs de la filière caprine à travers ces actes. Félicitations particulières au Docteur Moussa El Fadili qui n’a ménagé aucun effort dans l’organisation du séminaire et la compilation des actes dans cette publication de l’INRA.

Prof. Mohamed Badraoui Directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique

10

Page 12: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Session 1

Systèmes de Production Caprins au Maroc :

Situation actuelle et Perspectives de Développement

11

Page 13: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

12

Page 14: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Développement de la Filière Caprine

dans le cadre du Plan Maroc Vert

Benlekhal A.1 Tazi S. 1 et Naimi N. 1 1Direction de Développement des Filières de Production, MAPM (Maroc)

Résumé. L’élevage caprin au Maroc est représenté en 2009 par un effectif estimé à 5,7

millions de têtes dont 4,5 millions de chèvres et détenu par 302.000 éleveurs. Cet élevage

présente des caractéristiques qui ont façonné son évolution depuis plusieurs décennies à savoir : une parfaite adaptation des animaux aux conditions du milieu, sa concentration

essentiellement dans les zones de montagnes et de parcours des zones arides, sa faible

productivité et sa conduite souvent marginale et typiquement traditionnelle. Sur le plan des

ressources génétiques existantes, on note une grande diversité et une hétérogénéité des types, due notamment au brassage aléatoire entre animaux sur parcours et un manque de

programme de sélection dirigée. En dépit d’une caractérisation scientifique fine des races

caprines, quatre types de populations caprines dominent au Maroc :

• une population caprine du Nord; de couleurs différenciées rappelant celles des races

espagnoles, de types Murcia, Malaguena, à vocation lait ;

• une population caprine de montagnes, à poil noir plus ou moins long, localisée autour du

Moyen et Haut Atlas à vocation viande ;

• Une population des Oasis (Draa) de robe hétérogène (marron, noir, tachetée...),

prolifique, avec une production laitière plus ou moins importante ;

• des races importées (Alpine, Saanèn, Murciana) peuplant quelques dizaine de fermes

privées.

Depuis plus de deux décennies, l’élevage de la chèvre n’a cessé de susciter un intérêt

croissant pour son développement. En effet, quelques actions concrètes ont été réalisées

soit dans le cadre des plans d’action du ministère (projets de mise en valeur en bour, actions

sanitaires, cession de reproducteurs sélectionnés,…), ou des activités génératrices de revenus financées par des institutions (Agences de Développement Régional, ADS,

Programme INDH…). Ces interventions ont été soutenues et accompagnées par des

manifestations régionales de promotion dédiées à la chèvre (Foires de Chefchaouen, d’Essaouira et du Moyen Atlas).

Compte tenu de l’importance de la chèvre dans la formation du revenu d’une large couche

de la population des régions à vocation caprine, et partant de quelques modèles réussis de projets, le Plan Maroc Vert a réservé une place importante pour la réalisation des projets de

développement de cette filière. Ces projets tiennent compte des systèmes d’élevage caprin

prédominants et dont l’option de production retenue varie selon les grandes zones

d’élevage : le Nord est considéré comme zone à vocation lait, le Moyen Atlas, Haut Atlas et Arganier comme zone à vocation viande alors que le Sud et les zones sahariennes sont à

vocation mixte. En outre, il existe un système intensif à vocation « lait avec transformation».

Les projets à réaliser dans ces zones englobent les actions concrètes en matière de santé, alimentation, génétique animale et de valorisation de la production (produits de terroirs,

labellisation). De même, des actions et mesures d’accompagnement de ces projets sont

entreprises.

Mots clés : Filière, caprin, situation, perspectives, développement, valorisation, lait, viande.

13

Page 15: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

I- Etat des lieux de la filière Caprine 1. Présentation générale

La filière caprine est un secteur d’importance socio-économique majeure en particulier dans les zones de montagnes et les régions arides puisqu’elle concerne un total de 301.900 éleveurs.

• Effectif du cheptel caprin et son évolution (millions de têtes)

1995 2000 2005 2010

Caprins 4,4 5,1 5,3 5,7

Source : enquête élevage- MAPM

• Répartition par zones géographiques (2010)

- Haut Atlas (Régions de Marrakech Tensift, Sous- Massa- Draa, Une partie de Meknès Tafilalt) : 31% - Nord Est (Régions de Taza Al-Hoceima, l’Oriental) : 20% - Moyen Atlas (Région de Meknès- Tafilalt, 20%

- Anti Atlas : 5% - Nord (Rif occidental) et autres : 24%

• Des populations hétérogènes avec des races ou types diversifiés

- une population caprine du Nord hétérogène à vocation laitière, croisée avec les races d’origine espagnole (Murciana -Granadina, Malaguena,…).

- une population caprine de montagnes localisée autour du Moyen et Haut Atlas (vocation viande).

14

Page 16: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

- une population des oasis (Draa) (vocation lait) ; très prolifique et présentant des similitudes avec la race ovine D’man sur les plans de reproduction et de conduite

- une population des races importées : Alpine, Saanène ; Murciana... d’aptitude laitière.

- quelques races locales reconnues : Atlas, Barcha,

• Quelques indicateurs de performances

Paramètres Moyenne

Taux de naissance 80-90%

Taux de mortalité :

- Jeunes 5-10%

- Adultes 5-8%

Productivités par UZ (kg) :

- Type amélioré* Viande : 10-12 kg Lait : 80-150 kg

- Moyenne Viande : 8 kg Lait : 50 kg

15

Page 17: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• Productions

Année 2005 2010

Viande (Tonnes) 21.000 23.000

Lait (millions litres) - 50*

• Chiffre d’affaire : en moyenne : 1,7 Md DH/an

Source : Elevage en chiffres MAPM ; * estimation 2. Vue prospective sur les actions de développement Les principales actions de développement entreprises durant les dernières décennies sont résumées ci- après. 2.1 – stratégie de développement de l’Elevage lancée en 1994 La chèvre a été retenue comme secteur d’intérêt compte tenu de la priorité à la filière lait dans les provinces du Nord et du Sud et de la priorité à la filière viande dans la région de l’Atlas (Haut Atlas). De nombreuses actions ont été entreprises :

• identification des élevages qualifiés « pépinières » ;

• encadrement et suivi des élevages pépinières ;

• exonération de l’importation des reproducteurs caprins de races adaptées, des taxes et droits de douanes ;

• introduction d’un noyau de la race caprine laitière Alpine dans la station de sélection Bellota et la ferme Tiouiziouine de Khénifra et diffusion des reproducteurs aux éleveurs encadrés ;

• importation par les éleveurs privés de races améliorées (4300 têtes) ;

• valorisation du lait de chèvres en fromage et sa commercialisation sous l’appellation locale, un modèle réussi cas de Chefchaouen ;

• échange entre les pays des deux rives méditerranéennes avec formation des cadres marocains dans le domaine de l’élevage caprin par des stages (CIHEAM) ;

• soutien du projet « caprin » réalisé par les Associations Professionnelles (ANOC) avec des financements extérieurs Chefchaouen (MEDA), Taourirt-Tafoughalt (FIDA) ;

• renforcement du rôle des organisations professionnelles dans le développement de l’élevage caprin avec transfert de la gestion de la station caprine de Bellota et de la fromagerie de Chefchaouen à l’ANOC. Un cadre de partenariat pour le développement de la filière caprine dans les provinces du nord et la formation de techniciens et de jeunes éleveurs (centre technique de Bellota ;

16

Page 18: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• suivi sanitaire rapproché du cheptel caprin dans les provinces du Nord et mise en place de programme spécifique d’éradication des maladies contagieuses (CAEV, Brucellose, Chlamydiose) ;

• intégration de la chèvre dans le cadre des PMVB, financement des projets « caprins » au profit des femmes (ONG, Fondation Mohamed V, Agences de Développement, INDH) ;

• soutien de la recherche et développement (convention avec l’INRA 2002-2004) ;

• promotion, animation et communication par l’organisation des Foires Régionales permanentes de Chefchaouen, Essaouira et Khenifra. C’est un véritable forum de rencontres entre spécialistes et professionnels et un outil d’incitation et de sensibilisation des éleveurs au Développement de la chèvre ;

• introduction de l’insémination artificielle au niveau de la zone du Nord et élevages particuliers avec un laboratoire de l’IA caprine Opérationnel (partenariat avec l’ANOC).

3. Contraintes, atouts et opportunités

Contraintes Atouts

• Contrainte naturelle : zones de montagnes en situation économique précaire (accessibilité, niveau de développement...).

• Contrainte socioprofessionnelle

! niveau d’instruction ! niveau d’organisation.

• Contrainte économique

! faibles performances ! coût de production élevé ! soutien financier insuffisant (FDA) ! commercialisation et sous valorisation des

produits.

• Contrainte technique

! population caprine insuffisamment connue pour orienter les voies de développement

! non maîtrise des techniques de production (alimentation, soins, …)

! sous encadrement technique et sanitaire.

• Une population caprine importante et bien adaptée à l’environnement.

• Une filière en pleine mutation (projets intégrés, AGR,…).

• Existence de modèles réussis de projets conduits en partenariat avec les OP (ANOC).

17

Page 19: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Opportunités : • Marché de plus en plus porteur pour les produits caprins (viandes, fromage) ;

• La filière caprine : une niche de création de valeur ajoutée par la valorisation des produits (produits de terroir, labellisation de viande, fromage,…) ;

• Un créneau pour l’amélioration des revenus des populations en situation précaire (AGR) et des zones de montagnes.

II- Plan de développement

Le développement de la filière caprine s’inscrit dans le cadre de la stratégie du Plan Maroc Vert, dont les objectifs et les orientations pour les filières animales sont rappelées ci-après:

• Augmentation de l’offre des produits en volume et amélioration de la qualité avec une meilleure accessibilité aux consommateurs

Production 2008 2014

Lait (Md litres) 1,8 4,5

Viande rouge (tonnes) 390.000 510.000 Pour atteindre ces objectifs, les orientations générales et les grands axes de développement des filières lait et viandes rouges ont été définis intégrant notamment la filière. Ces objectifs et axes de développement ont été déclinés dans les contrats programmes signés entre le gouvernement et les organisations interprofessionnelles des filières concernées.

III- Approche de développement

Deux types d’approche de développement ont été retenus : (1) une approche filière basée sur le financement des projets de toute la filière et non des actions isolées : ce sont des projets intégrés touchant toute la chaine de valeur de la filière (Amont-Aval) :

• projets «Pilier 2 »: pour les zones défavorables où la chèvre constitue une composante de poids socio –économique important. ces projets sont financés presque totalement par l’Etat ;

• projets « Pilier 1 (peu nombreux) pour les projets d’investissement privés bénéficiant du soutien de l’Etat dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA).

18

Page 20: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

et (2) une approche régionale basée sur l’élaboration des projets par les Directions Régionales de l’Agriculture (DRA), en tenant compte des facteurs suivants :

• vocation des zones (ressources fourragères) • Population caprine prédominante • Demande du marché.

Pour l’identification et la validation des projets pilier 2, l’approche ascendante est privilégiée avec une concertation avec les bénéficiaires selon le schéma suivant :

• Importance des projets Année Projet caprin Projet : Ovin/caprin Global

Nombre Montant (*) Nombre Montant (*) Nombre Montant (*)

2010 2 2.254. 6 38.002. 8 40.256.

2011 6 9.694. 3 7.035. 9 16.729.

2012 5 12.255. 1 2.448. 6 14.703.

Total 13 24.203. 10 47.485. 23 71.688.

(*) en milles Dirhams

19

Page 21: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• Répartition des projets caprins piliers II par région

IV- Mesures d’accompagnement

Pour atteindre les objectifs des projets de développement de la filière, des mesures d’accompagnement ont été entreprises et portent sur les aspects suivants :

• I’octroi des subventions aux éleveurs dans le cadre du FDA pour : o l’acquisition de caprins de races performantes o la construction de chèvreries o l’acquisition du matériel d’élevage o les unités intégrées (élevage et fromagerie) o la santé : programme mis en œuvre par l’ONSSA

• l'organisation de la filière : soutien financier à la création des groupements ANOC et leur encadrement ;

• la labellisation des produits (viande, fromage) ;

• la recherche pour l’accompagnement des projets de développement de la filière dans toute la chaine de valeur (production, commercialisation, valorisation).

20

Page 22: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

V- Conclusion La filière caprine est une filière prometteuse, en pleine mutation dont l’approche de développement adoptée notamment (partenariat avec les professionnels et projets intégrés) nécessite un accompagnement de tous les intervenants dans la filière pour un développement durable selon la vocation de chaque région.

Références

Enquêtes statistiques annuelles d’élevage (Ministère de l’Agriculture) Etude de la stratégie de développement Agricole- Plan Maroc Vert ; Mackinzay, Ministère de l’Agriculture 2007. Plans Agricoles Régionaux (PAR) du Plan Maroc Vert. Rapports annuels ANOC. Filières Animales en chiffres –Ministère de l’Agriculture –notes annuelles Projets des budgets annuels du MAPM (2010, 2011 et 2012).

21

Page 23: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

22

Page 24: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Situation et stratégies de développement de l’élevage

caprin laitier dans la région Tanger - Tétouan

Joute J.1

1Direction Régionale de l’Agriculture Tanger - Tétouan (Maroc)

Résumé. L’élevage caprin occupe une place de choix au niveau de la région Tanger-

Tétouan avec l’exploitation d’un effectif de 788.000 têtes, soit 43% du cheptel des ruminants de la région et 15% du cheptel caprin national. Cet élevage joue un rôle socio-économique

important et contribue à la valorisation des espaces sylvo-pastoraux et à l’emploi de la main

d’œuvre en milieu rural ainsi qu’à la couverture des besoins en protéines animales d’une

large population des zones de montagnes.

Cette région est pionnière au niveau national dans le développement de l’orientation laitière

de l’élevage caprin. Ce secteur a connu un essor important depuis le début des années 90

grâce aux différents projets mis en place par les autorités publiques. Actuellement, l’effectif caprin laitier représente approximativement 30.000 têtes dont 7.000 têtes encadrées (3.000

chèvres).

En matière de valorisation du lait de chèvres, la région compte actuellement une fromagerie semi-industrielle de capacité de 360 tonnes/an et 4 fromageries fermières de capacité totale

de 35 T/an. A l’horizon 2020, ce secteur connaîtra une mutation profonde grâce aux projets

de développement qui seront mis en place dans le cadre du Plan Maroc Vert. Les principaux

objectifs pour le développement de la filière caprine lait sont :

• l’augmentation du nombre de femelles reproductrices encadrées de 3.000 à 15.000

respectivement en 2010 et 2020 ;

• l’augmentation de la production laitière par UZ de 120 à 300 litres ;

• l’augmentation du volume total du lait produit par les élevages encadrés de 500.000

litres actuellement à 5.273.000 litres à l’horizon 2020.

Ce plan vise le développement de l’agrégation sociale avec l’ANOC et les organisations professionnelles potentielles pour la relance du secteur de l’élevage caprin au niveau de la

région Tanger-Tétouan à travers :

• l’incitation et le soutien à l’organisation professionnelle ;

• le renforcement de l’encadrement technique des groupements d’éleveurs ;

• la protection de l’environnement et l’amélioration des ressources alimentaires ;

• la mise en place d’un programme de sélection de la chèvre locale et la création d’un

centre d’insémination artificielle ;

• la diversification de la gamme des produits caprins laitiers, la valorisation et

l’amélioration de la qualité et la labellisation de ces produits ;

• la mise en œuvre d’un programme de recherche et développement adapté à

l’élevage caprin dans le Nord du Maroc.

Mots clés : Stratégie, développement, caprin, lait, Tanger, Tétouan.

23

Page 25: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

I- Contexte

L’élevage joue un rôle économique essentiel dans la région Tanger-Tétouan, du fait de son potentiel agro-climatique en ressources fourragères. L’élevage caprin est le plus exploité dans la montagne alors que l’élevage bovin domine dans les plaines de Loukkos et du Tangérois. Cependant les conditions du relief, d’isolement, de micropropriété, de morcellement et de large couverture forestière ne peuvent favoriser que localement un élevage caprin intensif.

Le troupeau caprin de la région Tanger- Tétouan compte environ 788.900 têtes, soit 43% du cheptel des ruminants de la région et 15% du cheptel caprin national. Cet élevage joue un rôle socio-économique important et contribue en large mesure à la formation du revenu et à la couverture des besoins en protéines animales d’une large population des zones de montagnes.

Cette importance socioéconomique, l’aptitude laitière des caprins locaux et le savoir-faire de la population rurale locale en matière de production et de valorisation du lait de chèvre ont motivé la mise en œuvre d’un programme de développement de l’élevage caprin qui vise l’émergence d’une filière laitière caprine compétitive et permettant l’amélioration des revenus des producteurs. Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures ont été mises en place :

• La diffusion des races exotique, notamment l’Alpine et Murciana Granadina, par la distribution des reproducteurs des deux races et l’insémination artificielle;

• La promotion de la mise en place de l’infrastructure pour la valorisation et la transformation du lait de chèvre ; actuellement la région dispose de 6 fromageries fermières et une semi- industrielle;

• Le développement d’organisations professionnelles : 4 groupements de l’Association Nationale Ovine et Caprine et des associations professionnelles régionales ont été créés ;

• L’Organisation des foires et concours régionaux : 9 foires caprines ont été organisées depuis 1991.

Cependant, ces mesures n’ont pas eu les résultats escomptés, la filière laitière peine à se mettre en place et l’élevage caprin dans la région demeure largement un élevage de subsistance dont l’objectif principal est la production de viande. Ainsi deux systèmes de production se côtoient dans la région, des élevages à production de lait et de viande, qui restent minoritaires, et des élevages à production de viande qui dominent le secteur.

Ainsi, dans le cadre du Plan Maroc Vert, la mise en œuvre d’un programme de développement de la filière caprine laitière dans le Nord du Maroc s’avère prioritaire. A cet effet les enseignements sont tirés des succès mais aussi des échecs qu’ont connu les programmes de développement mis en œuvre auparavant. Le but étant d’élaborer et de mettre en œuvre des projets de développement répondant aux besoins spécifiques du secteur et aux attentes des producteurs et aux quels contribueront l’ensemble des intervenants dont les organismes de développement, de recherche et les associations de producteurs.

24

Page 26: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

II- Situation actuelle de l’élevage caprin

1. Effectifs et répartition

Le cheptel caprin dans la région est estimé à 788.000 têtes, soit 43% du cheptel des ruminants de la région (Bovins, ovins et caprins). Ce pourcentage est nettement plus élevé dans les régions de montagne puisqu’il atteint 80% dans les provinces de Chefchaouen et Tétouan. Alors que, les ovins, bovins et équins sont surtout présents dans les régions de Tanger et de Larache où les conditions du milieu favorisent une activité agricole plus ou moins intense.

La présence d’une végétation naturelle abondante sur des terrains accidentés, combinée avec des exploitations agricoles de faibles tailles, est de nature à privilégier l’élevage extensif des caprins dans la région et plus particulièrement dans les zones de montagnes.

Tableau 1. Effectif du cheptel caprin par province

Province Chefchaouen Tétouan Larache Tanger Ouezzane

Effectif (en têtes) 381.700 235.800 134.000 26.400 11.000

Taux (%) 48 30 18 3 1

Il est à noter que la taille moyenne des troupeaux est faible, plus de 80% des élevages ont moins de 20 têtes et se concentrent dans des exploitations enclavées, de taille inférieure à 5 ha. 2. Population et races La population caprine de la région est très hétérogène mais largement dominée par le type local du Nord à potentiel laitier et adaptée aux conditions locales du milieu et plus à même de valoriser les milieux difficiles d’accès et les parcours forestiers.

Il faut aussi mentionner l’introduction depuis la fin des années 90, de races exotiques laitières notamment l’Alpine et la Murciana Granadina. Cette introduction a été opérée principalement par la rétrocession des reproducteurs mâles et femelles aux éleveurs mais aussi via l’insémination artificielle.

3. Systèmes de production

Deux types d’élevage caprin se côtoient dans le Nord du Maroc : • des élevages à production de viande qui dominent largement le secteur. Ces

élevages sont basés uniquement sur les ressources forestières et se localisent dans les zones les plus enclavées de la région. Les troupeaux passent toute l'année sur les parcours forestiers et aucune supplémentation n'est apportée même dans les périodes de faible productivité des parcours ou des besoins élevés des animaux. Aucune gestion de la reproduction n'est appliquée. Mâles et femelles, jeunes et adultes, évoluent ensemble toute l'année et les saillies sont incontrôlées. Les ventes sont dictées par les besoins du ménage ou de l'exploitation, les réformes et les renouvellements des reproducteurs ne sont pas raisonnés en fonction des performances individuelles ;

25

Page 27: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• des élevages à production de viande et de lait basés sur les ressources forestières et les ressources de l'exploitation qui se localisent dans des zones relativement accessibles. L'objectif de production est double : lait et viande, mais le lait est généralement autoconsommé, de par l’insuffisance des structures de valorisation de la production. On relève dans plusieurs exploitations un savoir-faire artisanal en matière de fabrication du fromage, qui relève généralement de la compétence des femmes. Cette production artisanale trouve son débouché dans les souks hebdomadaires ou au bord des routes. L'alimentation des troupeaux caprins alterne l'utilisation des ressources forestières avec l'utilisation des ressources d'exploitation pendant les périodes de faible production des parcours. Parmi les ressources de l'exploitation, on cite le déprimage de l'orge, la jachère, les résidus du maïs et du sorgho, la paille des céréales et parfois même des cultures fourragères dont le bersim, l'orge et l'avoine. La gestion planifiée de la reproduction n'est pas pratiquée, les luttes sont incontrôlées et la sélection sur la base des performances individuelles n’est pas pratiquée systématiquement.

4. Forces et faiblesses de l’élevage caprin dans le Nord du Maroc

Malgré les efforts déployés, le niveau de production des élevages par UZ reste faible et varie de 9 kg de viande et 45 kg lait /chèvre/an dans le système à production de viande à 12 kg de viande et 150 kg lait dans les élevages à production mixte. Cette situation est la résultante de plusieurs contraintes dont :

• une organisation professionnelle peu développée ;

• des structures d’encadrement insuffisantes pour couvrir les besoins du secteur ;

• une conduite technique des élevages (en matière de nutrition, reproduction, sélection et de santé) traditionnelle ne garantissant qu’un faible niveau de production des élevages;

• l’absence d’un programme d’amélioration génétique permettant la préservation et l’amélioration des caprins locaux ;

• une production laitière caprine saisonnière et peu diversifiée ;

• l’insuffisance des structures de collecte et de valorisation du lait de chèvre ;

• la sous-estimation des problèmes de commercialisation ;

• la non valorisation des spécificités régionales par la production de produits de terroir à haute valeur ajoutée.

Cependant, l’élevage caprin dans la région présente des atouts indéniables qu’il faudrait valoriser afin d’assurer le développement du secteur. Parmi ces atouts, nous citons :

26

Page 28: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• des populations caprines rustiques, adaptées aux conditions topographiques et bioclimatiques du milieu et à aptitude laitière manifeste ;

• une pluviométrie annuelle importante, permettant ainsi une disponibilité fourragère au niveau des parcours sylvo-pastoraux constituant une ration de base gratuite et garantissant une spécificité régionale à même de doter les produits caprins aussi bien en viande qu’en lait d’une valeur ajoutée élevée ;

• une main d’œuvre disponible, souvent familiale, dont la femme joue un rôle indéniable ;

• des produits caprins très appréciés par la population de la région du Nord et qui commencent à percer dans les autres régions du pays;

• la présence de plusieurs structures d’appui dont des organismes de développement (les DPA de Chefchaouen, Tanger et Tétouan et l’ORMVAL) de recherche (Centre Régional de la recherche Agronomique de Tanger), l’unité Ajbane de production de fromage de chèvre et la ferme caprine de Bellota.

• la présence de l’ANOC, organisation professionnelle favorisant l’organisation et l’encadrement des éleveurs.

III- Principales actions réalisées pour le développement de l'élevage caprin dans la région du Nord: interventions – réalisations

Il est important de signaler que les programmes et projets de développement de l’élevage caprin, en l’occurrence l’élevage caprin laitier n’ont été entamés qu’à partir de 1990. Ainsi, plusieurs actions ont été réalisées dans le cadre de l’assistance technique et financière de l’Etat, des organismes de coopération de pays européens ou d’ONG de tout ordre.

1. Amélioration pastorale

Cette action a concerné essentiellement les plantations d'acacia et de prairies permanentes sur une superficie de 1000 ha au niveau des provinces de Chefchaouen et Larache et ce dans le cadre du projet Haut Loukkos. Seuls quelques périmètres plantés à base d’acacia continue à être exploitées.

2. Construction et aménagement de chèvreries

Peu d’éleveurs investissent pour la construction de chèvreries modernes dans la région. En effet, les chèvreries construites ou aménagées ont été réalisés principalement dans la région de Chefchaouen dans le cadre du projet ADRAI/ l’ANOC (1992-1996) et des projets pour la promotion de cultures alternatives dans le Rif (2002-2004). Le tableau 2 présente les différentes unités construites ou aménagées ainsi que leur nombre au niveau de la région.

27

Page 29: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tableau 2. Types de Chèvreries et leur nombre au niveau de la région

Types de Chèvrerie Nombre Localisation

Station caprine de Bellota (étatique) 1 Chefchaouen

Station expérimentale caprine (étatique) 1 CRRA de Tanger

Chèvreries collectives 2 Coopérative féminine Lahjr à Chaouen

Association Chefchaouen d'éleveurs caprin (ACEC)

Fermes de multiplications privées 1 Tétouan

Chèvreries privées nouvelles ou aménagées 19

12 à Chefchaouen

5 à Tétouan

2 à Tanger

3. Amélioration génétique

Dans le but d’améliorer le potentiel génétique des troupeaux caprins au niveau de la région, le MADRPM a opté depuis la fin des années 90 pour l'importation et la diffusion auprès des éleveurs des reproducteurs des races exotiques laitières. Cette voie a été complétée en partie depuis l’année 2000 par la technique de l’insémination artificielle. Il est à signaler que les reproducteurs ont été distribués dans le cadre de projets de développement appuyés par l’Etat dont la contribution des bénéficiaires est de d’ordre de 10% de leurs valeurs. Cependant, nous soulignons l’impact limité qu’ont eu ces actions sur le secteur. Ce résultat est attribué notamment aux manques de mesures parallèles pour le renforcement de l’encadrement technique et sanitaire des élevages bénéficiaires.

4. Infrastructures pour la valorisation et la transformation de lait de chèvre

A partir de 1992, une unité de valorisation du lait de chèvre a été créée par la Direction de l’Elevage, dans le cadre de plusieurs programmes de coopération avec la FAO, la Coopération Française et le PAM; elle a commencé ses activités en 1994. Au début, sa gestion a été assurée par une coopérative, avec l’appui de la DPA de Chefchaouen jusqu’au mois de mai 1999, date à laquelle elle a été confiée à l’ANOC dans le cadre d’un contrat de gestion.

28

Page 30: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

La fromagerie a pour objectifs la valorisation collective du lait de chèvre et la formation et diffusion du savoir-faire technique en matière de valorisation du lait de chèvre, en particulier la fabrication de fromages. Une cinquantaine d’élevages caprins laitiers (50) livrent la totalité de leurs productions à l’unité. La quantité de lait, annuellement collectée et transformée, est de 100 tonnes. Elle a atteint les 240 tonnes en 2010. L’unité produit 2 types de fromages : le fromage de type lactique frais (80%) et le Fromage affiné de type pâte pressée non cuite et demi cuite (20%). En parallèle, 5 fromageries fermières ont été mises en place au niveau de la région, dans le cadre des projets de développement. Ces unités ont été implantées et encadrées par l'ANOC dans le cadre de projets de coopération et de partenariats avec les organismes nationaux (ORMVAL du Loukoss) et étrangers (coopération française, programme MEDA).

Tableau 3. Equipement et infrastructures de valorisation de lait de chèvre

Type d'unité Nombre Localisation

Unité de transformation collective ‘Ajbane Chefchaouen’ 1 Chefchaouen

Fromageries fermières 5 2 à Tétouan 1 à Chefchaouen 2 à Larache

Salles de traite mécanisées 2 1 à Tétouan 1 à Chefchaouen

5. Actions organisationnelles

Malgré les efforts déployés par les services extérieurs du Ministère, d'une part et ceux de l'Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC) d'autre part, pour l'organisation des éleveurs caprins, celle-ci reste encore limitée au niveau de la zone (Tableau 4).

Tableau 4. Organisations des éleveurs caprins par zone d'action

Organisation d'éleveurs

Nombre Zone d'action Nombre

d’adhérents

Coopérative 4 2 à Chefchaouen 2 à Larache

14 136

Association 6

1 à Tétouan 1 à Chefchaouen 4 à Tanger

40 12 65

Groupements (ANOC) 4

1 à Chefchaouen 1 à Ouezzane 1 à Tétouan, 1 à Larache

45 45 40 90

29

Page 31: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

6. Actions sanitaires

Les interventions sanitaires dans la région ont concerné particulièrement la vaccination contre les entérotoxémies et les traitements antiparasitaires (réalisées en grande partie par l’ANOC chez ses adhérents ou dans le cadre de projets de partenariat conclu avec cette association). Le nombre d'éleveurs touchés est en moyenne de 500 éleveurs, soit 20.000 têtes environ.

7. Actions de recherche

Le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger (relevant de l’Institut National de la Recherche Agronomique), dispose d’une Unité de Recherche en productions animales dont l’agenda de recherche est consacré à l’élevage caprin dans le Nord du Maroc. Cette Unité de Recherche compte une équipe de chercheurs multidisciplinaire qui s’appuie sur des laboratoires spécialisés et sur une chèvrerie expérimentale pour mener un programme de recherche concerté avec les différents acteurs en élevage caprin dans la région. Jusqu’alors sporadiques et sans continuité dans le temps, les recherches sur l’élevage caprin au Nord du Maroc n’ont pas eu un impact notable sur le développement du secteur. Néanmoins, par son caractère participatif et multidisciplinaire, le projet mené en 2005-2008 par le CRRA de Tanger a permis l’élaboration d’un paquet technologique adapté aux besoins de l’élevage caprin de la région. Les résultats obtenus ne manqueront pas de dynamiser ce secteur et de contribuer à l’émergence de la filière laitière, option stratégique retenue par le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes pour le développement de l’élevage caprin dans la région.

Brièvement :

• le potentiel de production laitier des chèvres locales, mis en évidence par des études, indique que l’utilisation de notre patrimoine génétique local dans le développement de la filière caprine laitière représente une réelle alternative à l’introduction de la génétique exotique ;

• les études sur la physiologie de la reproduction permet dés lors de proposer aux éleveurs une conduite de la reproduction adaptée aux spécificités de la région (pluviométrie, variation des prix…) et des caprins locaux ;

• l’étude sur la gestation des chèvres locales a permis de montrer la teneur plasmatique en protéines associées à la gestation représente un outil efficace pour le diagnostic précoce de la gestation et pour la discrimination entre la taille de la portée ;

• les résultats préliminaires sur la diversification de l’offre alimentaire des troupeaux caprins ne manqueront, à terme, d’améliorer le profil alimentaire des troupeaux ;

• les résultats en termes de valorisation du lait de chèvre ont mis en évidence l’urgence de proposer des procédés de fabrication de fromage alternatif pour améliorer la qualité organoleptique et surtout hygiénique du fromage de chèvre produit dans la région.

30

Page 32: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

8. Foires et concours

Dans le cadre de l’appui au développement de l’élevage caprin dans la région Nord, la DPA de Chefchaouen, en partenariat avec la Direction d’Elevage a organisé depuis 1991, 10 éditions de la Foire Régionale Caprine de Chefchaouen. Cette manifestation se veut une plateforme d’échange et de concertation autour de la promotion de la filière caprine, à laquelle participent les différents intervenants dans le secteur (établissements publics, organisations professionnelles, éleveurs, opérateurs privés et des ONG…).

III- Plan d’action pour le développement de l’élevage caprin

Il est clair que du fait de son importance socio-économique dans le Nord du Maroc, la mise en place d’un programme de développement durable de la filière caprine laitière en semi extensif dans cette région s’avère prioritaire. Ce programme s’inscrit dans le cadre du pilier II du Plan Maroc Vert, il aura pour objectif l’émergence d’une filière caprine laitière performante garantissant l’amélioration des revenus des producteurs.

Les produits de l’élevage caprin laitier permettent une forte valeur ajoutée et font appel à des technologies simples et peu onéreuses. L’élevage caprin et son développement peut aider au désenclavement de cette région. Les activités et les mécanismes qui participent à son développement sont complexes et touchent à plusieurs aspects. Au niveau filière, cela va de l’augmentation des ressources fourragères à l’amélioration génétique mais aussi la qualité du produit et sa commercialisation. Au niveau terroir, cela passe par la formation des éleveurs, leur capacité à s’organiser, à se mobiliser et à devenir des professionnels. La région dispose de trois principales structures d’appui pour le développement du secteur dans la région à savoir le centre technique d’élevage caprin de Bellota et la fromagerie « Ajban Chefchaouen » géré s par l’ANOC depuis 1999 et le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger.

1. Objectifs globaux

A l’horizon de l’année 2020, le secteur caprin laitier connaîtra une mutation profonde grâce aux projets de développement qui seront mis en place dans le cadre du plan Maroc Vert. Les principaux objectifs du PAR pour le développement de la filière caprine lait sont :

• l’augmentation du nombre de femelles reproductrices encadrées de 3000 à 16.000 entre 2010 et 2020 ;

• l’augmentation de la production laitière par UZ de 120 à 300 litres ;

• l’augmentation du volume total du lait produit par les élevages encadrés de 500.000 litres actuellement à 5.273.000 litres à l’horizon 2020.

31

Page 33: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Les graphiques suivants illustrent les objectifs de production d’ici 2020

Aussi, les graphiques ci-dessous montrent bien les Objectifs de valorisation de lait de lait chèvres ainsi que les indicateurs économiques d’ici 2020 :

2. Axes de développement de la filière caprine lait

Le programme de développement d’élevage caprin laitier s’articule autour de 7 axes à savoir :

• l’incitation et soutien à l’organisation professionnelle ; • le renforcement de l’encadrement technique des groupements d’éleveurs ; • la protection de l’environnement et amélioration et diversification des ressources alimentaires; • la mise en place d’un programme de sélection et création d’un centre régional d’insémination artificielle; • la diversification de la gamme des produits caprins laitiers, valorisation et amélioration de la qualité, et labellisation de ces produits ; • la mise à niveau du centre technique d’élevage caprin de Bellota ; • la mise en œuvre d’un programme de recherche adapté à l’élevage caprin dans le Nord du Maroc et valorisation des acquis.

32

Page 34: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

3. Projets de développement de la filière caprine

Pour l’atteinte des objectifs du Plan Agricole Régional pour le développement de l’élevage caprin laitier, 5 grands projets ont été proposés en 2008 et dont l’investissement global s’élève à 104 MDH dont 86 % sera supporté par l’Etat.

Tableau 5. Projets prévus pour le développement de la filière caprine laitière

Pilier I Intitulé du projet Localisation

Effectif chèvres agrégé

Effectif des

agrégés Agrégateurs

Développement et organisation de la filière caprine laitière

région 15.000

Mise à niveau du centre technique d’élevage caprin de Bellota

Chefchaouen 1

800 ANOC

Développement de l’élevage caprin laitier Tanger 800 80 Associations :

9

Développement et valorisation de la production laitière caprine

Tetouan - Larache 600 150 Union des

coopératives

Pilie

r II

Développement et amélioration de la productivité de la viande caprine

Chefchaouen-Tetouan

2000 têtes/an 400 ANOC

IV- Projets caprins en cours d’exécution

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan agricole régional pour le développement de l’élevage caprin, quatre projets sont lancés depuis 2010 et ils sont en cours d’exécution à savoir :

• Le projet de mise à niveau du centre technique d’élevage caprin de Bellota géré par l’ANOC au niveau de la province de Chefchaouen (2010-2011) ;

• Le projet de développement de l’élevage caprin laitier au profit de deux coopératives relevant de la province de Larache (peuplement de deux chèvreries, construction et équipement de deux fromageries semi-industrielles, assistance technique et encadrement) pour la période : 2010-2014 ;

• Le projet caprin de création d’un groupement ANOC au niveau de la DPA de Tanger (2011-2012) ;

33

Page 35: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• Le projet caprin laitier au niveau de la province Chefchaouen renforcement des groupements d’élevage caprins et appui à la fromagerie Ajbane Chefchaouen gérée par l’ANOC pour la période 2011-2014.

La consistance ainsi que l’état d’avancement des projets en question sont présentés dans le tableau 7. Tableau 7. Projets caprins en cours d’exécution depuis 2010 au niveau de la DRA

Tanger - Tétouan

Intitulé du projet Localisation (année) Consistance Bénéficiaires

Budget total (KDH)

Etat d’avancement

Mise à niveau du Centre technique d’élevage caprin de Bellota (2 ans) Chefchaouen-

Ouezane (2010)

- Aménagement et équipement des bâtiments pédagogiques d’élevage et du centre de formation - Mise en place d’un système d’irrigation - Acquisition de 50 chèvres et 10 boucs

ANOC et ses groupements

3042 dont 2042ANOC

2 conventions conclues avec l’ANOC et dont 65% des actions prévues sont réalisées

Projet de développement et valorisation de la production laitière caprine (4 ans)

ORMVA Loukkos (2010)

- Peuplement de 2 chevreries (528) reproducteurs caprins) -Construction et Equipement de 2 fromageries semi industrielles - Acquisition de 2 véhicules frigorifiques pour la collecte du lait et la distribution des produits - Assistance technique

Coopérative Sidi Ahmed Jbari et Amgadi (136 adhérents)

1250

- Construction d’une chèvrerie et son peuplement par 264 reproducteurs de race Murcianna - Lancement des travaux de construction de 2 fromageries

Développement de la production laitière caprine caprin laitier (4 ans)

Chefchaouen (2011)

- Acquisition de 1200 reproducteurs de race pure - Renforcement de la fromagerie Ajbane Chefchaouen - Renforcement des capacités techniques des éleveurs

200 éleveurs groupement ANOC caprin Chefchaouen- Ouezzane

8800

- Distribution de reproducteurs caprins de race Murcianna - Formation et encadrement des éleveurs

Développement de l’élevage caprin (2 ans) Tanger

(2011)

- Création d’un groupement ANOC - Achat de géniteurs caprins - Actions d’appui et d’encadrement

200 éleveurs Futur groupement caprin ANOC Tanger

1800

- Prospection et visite de 250 éleveurs caprins par l’ANOC

34

Page 36: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

L’élevage caprin dans l’écosystème de l’Arganier :

Cas de la province d’Essaouira

Boudra A.1

1 DPA d’Essaouira/ DRA de Marrakech Tensift Al Haouz (Maroc)

Résumé. La zone Sud de la province d’Essaouira est une zone semi-aride caractérisée par

un relief accidenté, des sols peu profonds, des conditions climatiques difficiles et une pluviométrie moyenne annuelle qui ne dépasse pas les 280 mm. Malgré ces conditions, cette

zone est couverte par une forêt d’arganier dense, productive et bien préservée. Cette forêt

offre quatre produits de terroirs phares à fort potentiels de développement à savoir, l’huile

d’argan, l’orge conduit sous forêt, le miel typique et enfin la viande du chevreau de l’arganier. Cette viande est produite par un cheptel caprin provincial qui compte environ 350.000 têtes

de population locale. Le système d’élevage est de type extensif basé sur l’utilisation des

parcours à végétation arbustive et des forêts d’arganier et de thuya où le cheptel pâture toute l’année. L’élevage caprin souffre de plusieurs contraintes entravant son développement

et engendrant de faibles productivités du cheptel (faible fertilité, faibles performances

pondérales, taux de mortalité élevé).

Par ailleurs, les études réalisées confirment que le pâturage en Arganeraie a un effet majeur et un constant qui se manifeste par des caractéristiques nutritionnelles et diététiques

spécifiques et singulières de la viande du chevreau de l’Arganier. Dans le cadre du Plan

Maroc Vert, la DPA d’Essaouira a élaboré un projet pour le développement et la valorisation de la viande du chevreau de l’arganier axé sur l’organisation des éleveurs caprins,

l’amélioration des conditions de l’élevage caprin dans l’Arganeraie, l’amélioration de la

commercialisation de la viande du chevreau de l’arganier, le conseil agricole et la formation des producteurs.

Mots clés : Caprin, viande, arganier, développement, Essaouira.

I- Présentation de la zone Sud de la province d’Essaouira

La zone Sud de la province d’Essaouira regroupe 28 communes qui s’étendent sur une superficie totale de 314.662 ha. La SAU dans cette zone est estimée à 81.411 ha. Cette agriculture est de type bour, associée à l’élevage caprin extensif et dominant. 1. Population

La zone Sud de la province d’Essaouira, appartenant à la zone de Haha, abrite une population rurale d'origine berbère qui s’élève à 167.888 habitants. La taille moyenne des foyers est de 6 personnes et la densité de la population est estimée à 7,23 hab. /km!.

35

Page 37: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

2. Milieu physique

• Relief

La zone Sud de la province d’Essaouira présente un relief accidenté, dont 25% de la superficie est favorable à l'agriculture. Elle est traversée par la chaîne du Haut Atlas. Les zones les plus basses constituent de petites plaines de superficies réduites.

• Sols

La zone Sud de la province d’Essaouira présente des sols à dominance type Harch.

• Climat

Le climat dans cette zone est caractérisé par une pluviométrie annuelle moyenne de 320 mm et une température qui peut atteindre 47°c. De ce fait, cette zone est classée parmi les zones semi-arides à arides.

• Hydrographie

La zone Sud de la province d’Essaouira est traversée par l’Oued Igouzoullen et Oeud Ksob, d'une longueur respectivement de 40 et 30 km. Le volume d’eau apporté annuellement par ces oueds dépasse 40 Mm3.

• Forêt

La forêt couvre 60 % de La zone Sud de la province d’Essaouira. Ceci explique largement la prédominance de l’élevage extensif des petits ruminants. Les essences forestières existantes sont essentiellement l’arganier et le thuya.

3. Elevage Caprin L’effectif des caprins au niveau de la province en 2008 s’élève à 420.000 têtes, soit 8% de l’effectif national des caprins et 32.5% du total des Unités Gros Bétail (UGB) estimé à environ 200.000 d’UGB. L’élevage caprin avec celui de l’ovin représente 75% des UGB totaux de la région. Ceci laisse dire que la région est une zone d’élevage de petits ruminants par excellence. Dans La zone Sud de la province d’Essaouira, ces effectifs sont plus de 300.000 têtes caprines. Le système d’élevage est de type extensif basé sur l’utilisation des parcours à végétation arbustive et des forêts d’arganier et de thuya.

• Taille des troupeaux

La zone Sud de la province d’Essaouira est caractérisée par la présence de petits troupeaux ne dépassant pas 50 têtes dans 70 % des exploitations. Les classes de tailles des élevages sont comme suit :

• 1-20 têtes dans 40 % des exploitations • 21-50 têtes dans 30 % des exploitations • 51 à 100 têtes dans 25 % des exploitations • > 100 têtes dans 5 % des exploitations.

36

Page 38: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• Evolution des effectifs caprins

L’évolution des effectifs caprins pour la période 1994-2008 montre une tendance globale à la hausse, soit une augmentation estimée à 3,6%. Néanmoins, on note une diminution des effectifs durant les années de sécheresse estimée à 6, 7,6 et 5,3% respectivement pour les années 1995, 1999 et 2001.

• Types d’animaux

La race locale domine les effectifs. Ce sont généralement des animaux de profil droit, de petite taille, de proportions moyennes, très habiles, marcheurs et grimpeurs à aptitude viande.

• Conduite alimentaire

Le système d’élevage caprin qui prévaut dans la région est de type extensif dépendant des parcours sous forêts (l’arganier). L’alimentation est basée sur les ressources sylvo-pastorales des parcours. Le cheptel y pâture toute l’année. Généralement, le recours à la supplémentation n’a lieu qu’en période de sécheresse, de disette ou de chevrotage. Cette supplémentation est basée sur la distribution d’orge, paille et pulpe d’argan.

• Conduite sanitaire et dominantes pathologiques

Les dominantes pathologiques chez les caprins dans la région n’ont jamais fait l’objet d’une étude épidémiologique. Toutefois, les observations au niveau des abattoirs, lors de campagnes prophylactiques ou à l’occasion de consultations individuelles chez les éleveurs ont permis de dégager un ensemble de maladies rencontrées dans la région dont les principales sont les parasitoses internes et externes, les entherotoxémies, les avortements et les helminthoses respiratoires. Malgré l’incidence économique de ces maladies et leurs répercussions sur la croissance, la perte de poids et la mortalité, aucune conduite sanitaire n’est pratiquée par l’éleveur. En effet, cette conduite est limitée aux campagnes gratuites menées par le Ministère de l’agriculture.

• Conduite de reproduction

La conduite de reproduction est marquée par la présence permanente des mâles avec le troupeau durant toute l’année. On note l’absence de la notion du sexe ratio au niveau des élevages, ce ratio est de 11 dans la région d’Essaouira. Les chevrotages s’étalent sur toute l’année avec concentration durant les périodes d’automne (octobre-novembre) et de printemps (mars–avril). L’âge au premier chevrotage oscille entre 12-13 mois, le nombre de mises bas peut atteindre dans certains cas 2 chevrotages par année et l’intervalle entre chevrotage varie de 7 à 12 mois.

• Abreuvement du cheptel

L’abreuvement dans La zone Sud de la province d’Essaouira est assuré par des citernes enterrées (Matfias) et le transport d’eau par les camions citernes pendant les périodes de sécheresse. Les points d’eau restent peu nombreux et n’assurent pas un abreuvement suffisant et permanent toute l’année.

37

Page 39: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• Paramètres zootechniques

Les paramètres zootechniques sont influencés par les techniques d’élevage pratiquées (conduite sanitaire, alimentaire et de reproduction), les conditions du milieu et les potentialités génétiques des animaux. Les paramètres moyens sont :

• Taux de fertilité : 96 % • Taux de fécondité : 94 % • Taux de prolificité : 102 % • Taux de remplacement des femelles : 26 % • Taux de mortalité des Jeunes 0-6 mois : 12 %

• Production de viande caprine dans la zone

La production de viande caprine dans la région (statistiques d’abattage contrôlé) s’élève à 491 tonnes, soit 26% du tonnage global en viandes rouges abattues au niveau de la province. Dans la zone de Haha, l’abattage total en viandes rouges contrôlées est de l’ordre de 676,93 tonnes. La part des caprins représente 52,50% des abatages suivi par les bovins, ovins et camelin ; avec respectivement 38,52 , 8,65 et 0,33%

• Commercialisation Il faut noter l’absence de circuits organisés de commercialisation des animaux. Celle-ci est marquée par l’existence d’un réseau d’intermédiaires et se fait habituellement dans les souks hebdomadaires avoisinants. La vente est conditionnée par la conjoncture de la trésorerie de l’éleveur. De ce fait, les animaux présentés à la vente ne subissent pas d’engraissement et sont généralement jeunes, chétifs à faible poids (8-12 kg de poids vif). Ceci ne permet pas de procurer à l’éleveur un bénéfice important. Le prix de vente de la viande varie de 55 à 65 Dh/kg.

Abattages des viandes rouges dans la région de HAHA

caprins bovins

ovins camelins

38

Page 40: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

4. Potentialités et contraintes

La région présente plusieurs atouts qui favorisent le développement de l’élevage caprin, à savoir :

• un effectif important des caprins ;

• l’étendue des terrains de parcours sous forêts;

• la trésorerie importante et facilement mobilisable que procure cet élevage aux populations surtout de montagnes ;

• les caractéristiques organoleptiques et diététiques typiques de la viande du chevreau de l’arganier ;

• l’existence de grands centres urbains au niveau de la région facilitant la commercialisation et l’écoulement des produits auprès des grandes villes de Marrakech et Agadir ;

• l’existence d’une race locale rustique adaptée aux conditions difficiles du milieu.

Cependant, l’élevage caprin souffre de plusieurs contraintes entravant son développement et engendrant de faibles productivités du cheptel (faible fertilité, faibles performances pondérales, taux de mortalité élevé). Ces contraintes peuvent être résumées comme suit :

• faible disponibilité en eau d’abreuvement ;

• faible disponibilité fourragères des parcours, accentuée par une utilisation irrationnelle (surcharge), ce qui aggrave davantage la situation de dégradation que connaissent ces parcours. Ceci conjugué à l’absence de la complémentation du troupeau, se répercute négativement sur les performances du troupeau ;

• absence totale d’une conduite sanitaire et de reproduction entraînant ainsi des chevrotages répartis sur toute l’année, même en périodes de soudure. Ceci aggrave le problème d’affouragement existant et affecte sérieusement la productivité ;

• absence d’un programme génétique visant l’amélioration de la race locale dont les potentialités restent faibles, malgré sa rusticité et son adaptation au milieu difficile ;

• faible niveau de technicité des éleveurs ;

• absence de circuits de commercialisation organisés des produits ;

• faible organisation des éleveurs en groupements et associations ;

• insuffisance des incitations inscrites dans le cadre du Code des Investissements Agricoles au profit des éleveurs caprins ;

• difficulté d’accès aux zones de concentration des élevages caprins ;

• insuffisance des études et de la recherche et développent sur les élevages caprins.

39

Page 41: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

II- Projet de développement de l’élevage caprin dans la zone Sud de la province d’Essaouira

Pour remédier aux contraintes précitées et afin de contribuer à l’amélioration de la productivité caprine, le projet est présenté ci-dessous. 1. Objectifs stratégiques

• amélioration du revenu des agriculteurs • développement et valorisation de l’élevage caprin

2. Objectifs opérationnels

• amélioration de la production de la viande caprine de +56 % à l’horizon 2020 • valorisation de la production caprine • amélioration des circuits de commercialisation • organisation des éleveurs

3. Composantes du projet

• Organisation des éleveurs

Cette action consiste en la création de deux groupements adhérents à l’ANOC qui visent à organiser 200 éleveurs possédants plus de 12.000 têtes caprines localisées dans la partie Sud de la province.

• Amélioration des conditions de l’élevage caprin

Les principales actions prévues dans le cadre du projet pour le développement de la productivité de l’élevage caprin dans la zone, sont basés sur l’amélioration de :

• la santé animale en assurer une prophylaxie sanitaire au profit du groupement ;

• l’alimentation et l’abreuvement du cheptel en construisant 30 citernes enterrées (Metfias) d’une capacité de 100 m3 chacune et l’acquisition de deux camions citernes ;

• le bâtiment d’Elevage en aménagement de 20 chèvreries pilotes.

• Commercialisation de la viande caprine

" l’aménagement d’un souk pilote équipé en balances pour bétail (Smimou) ;

" la mise à niveau de l’abattoir pour chevreaux à Smimou ; " l’aménagement d’une salle de découpe ; " l’acquisition d’un camion frigorifique.

Un groupement d’intérêt économique (GIE) sera créé et ouvert aux différentes organisations professionnelles de l’élevage caprin. Cette structure aura la charge de gestion de la salle de découpe et de commercialisation de la viande caprine.

40

Page 42: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• Labellisation de la viande caprine

" étude du marché de la viande du chevreau de l’arganier " accompagnement des éleveurs dans la production de la viande

sous IG « chevreau de l’arganier » " appui à la communication autour de IG « chevreau de

l’arganier »

• Conseil agricole et formation des producteurs

Afin d’atteindre les objectifs du présent projet, un programme de conseil agricole et de formation est prévu au profit des producteurs bénéficiaires. Ce programme comprendra des sessions de formation, des journées de sensibilisation et des voyages.

III- Modalités d’exécution du projet

Le projet sera réalisé dans le cadre d‘un contrat programme entre la DPA d’Essaouira et l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC). L’étude de marché de la viande de chevreau de l’arganier sera réalisée par un bureau d’étude spécialisé. Et l’aménagement du souk et des abattoirs sera réalisé dans le cadre d’un contrat programme entre la DPA d’Essaouira et les collectivités concernées.

1. Impact du projet

La réalisation du projet caprin au niveau de la province d’Essaouira permettra :

• l’amélioration de la productivité pondérale de l’unité zootechnique de 50% • la réduction des taux de mortalité de 20% • une plus-value additionnelle de la viande caprine de 10dh/kg soit

2.500.000Dh • la diminution de la pression sur la forêt de l’arganier

41

Page 43: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

2. Coût global et échéancier du projet

Nature de l’opération Physique Financier (Dh)

1- Organisation des éleveurs * Groupement ANOC 2- Amélioration des conditions de l’élevage * Santé animale * Citernes enterrées (100 m3) * Camion-citerne * Aménagement bâtiment d’Elevage pilote 3- Commercialisation de la viande caprine * Aménagement d’un abattoir * Aménagement et équipement de souk pilote * Aménagement et équipement de boucherie et salle de découpe * Camion de transport de viande * GIE 4- Labellisation de la viande caprine * Etude de marché, création d’un label et communication 5- Formation des producteurs et transfert de technologie

2 -

30 2

20

1 1

1 1 1

1.000.000

810.000 3.000.000 1.200.000 2.000.000

2.000.000 500.000

1.200.000

700.000 200.000

500.000

600.000

Total 13.710.000

42

Page 44: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Les caprins laitiers

et le développement de l’élevage oasien

El Khettabi A1. et Benider M1.

1Office Régional de Mise en Valeur Agricole d’Ouarzazate (Maroc)

Résumé. Au niveau de la zone d’action de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole

d’Ouarzazate (ORMVAO), l’élevage de caprins, dont l’effectif s’élève à 510.000 têtes

constitue une activité importante des éleveurs. Cette région présaharienne se distingue par l’existence de deux types de caprins indigènes : les caprins Rahali des parcours

représentent 97 % de l’effectif global des caprins et les caprins laitiers Drâa, dont l’effectif

varie entre 10.000 et 20.000 têtes selon les années. Ils sont élevés en petits troupeaux sédentaires. En raison de l’importance de l’élevage des caprins laitiers dans la zone et sa

contribution à la couverture des besoins alimentaires de la population rurale, l’ORMVAO

avait entamé, en 1982, un programme de développement du caprin laitier visant :

- la sauvegarde et l’amélioration des performances laitières de la population caprine ;

- l’amélioration du niveau nutritionnel des familles pauvres ;

- la création d’activités génératrices de revenus pour la femme rurale dans la

région et son l’intégration dans l’activité économique ;

- l’organisation des éleveurs et l’amélioration de la productivité des exploitations.

Ainsi, une dizaine d’associations ont été créées, essentiellement par les femmes visant la production de viande et du fromage.

Mots clefs : Caprin, lait, développement, élevage, oasien, Ouarzazate

I- Introduction

L’élevage des caprins, au niveau de la zone d’action de l’ORMVA d’Ouarzazate, est une activité très répandue. En effet, l’effectif des caprins s’élève à 510.000 têtes. Toutefois, cette zone présaharienne se distingue par l’existence de deux types de caprins :

• les caprins Rahali des parcours qui représentent 97 % de l’effectif global des caprins;

• les caprins laitiers dits de race Drâa, dont l’effectif varie entre 10.000 et 20.000 têtes selon les années. Ces animaux sont élevés en petits troupeaux sédentaires et présentent des performances prometteuses.

Conscient de l’importance des qualités zootechniques exceptionnelles de cette race caprine, l’ORMVA d’Ouarzazate a mis en place, en 1982, un projet de développement d'élevage des caprins laitiers.

Le travail réalisé a montré que la chèvre Draa élevée, essentiellement au niveau de la vallée du Drâa, pour la production laitière possède aussi des performances d’une bonne reproductrice puisque non seulement elle est apte à se reproduire deux fois par an mais aussi elle peut donner deux à trois chevreaux à chaque mise bas.

43

Page 45: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Sa production laitière est estimée à un litre par jour en moyenne, cependant, elle peut atteindre 2,5 litres chez certains sujets. De ce fait, cet animal peut jouer un rôle important dans le cadre de développement puisqu’il peut contribuer à l’amélioration de la production laitière au niveau des petites exploitations et améliorer le niveau nutritionnel des familles pauvres. Son élevage peut participer à la création d’activités génératrices de revenus pour la femme rurale dans la région.

1. Elevage en station

A la fin de l’année 1982, l’ORMVAO a créé une station d’amélioration génétique de la chèvre Draa qui a été peuplée par un troupeau de caprins laitiers, achetés au niveau de la vallée du Drâa. L’objectif était la connaissance du potentiel de cette population et la sélection des animaux performant afin de les vulgariser.

1.1 . Mode de conduite

L’alimentation est constituée, essentiellement, de foin de luzerne, paille, pulpe sèche de betterave, dattes et orge. L’eau est distribuée à volonté. La stabulation est permanente dans une chèvrerie permettant la séparation des animaux selon le sexe, l’âge et l’état physiologique. De même, les animaux bénéficient régulièrement des traitements contre les maladies parasitaires, et sont vaccinés contre la clavelée et les entérotoxémies. Les contrôles effectués au niveau de la station concernent les paramètres de reproduction, de croissance et de production laitière.

1.2. Reproduction de la chèvre

• Saison de reproduction

L’analyse des fréquences des mises bas durant les 7 premières années d’élevage de la chèvre Draa en station, montre que celle-ci ne présente pas d’anoestrus saisonnier marqué et qu’elle est apte à se reproduire durant toute l’année avec un faible taux de chevrotage en été. C’est ainsi que sur 189 mises bas, 75% ont eu lieu entre octobre et Mars avec un pic en hiver ; ceci correspond à une activité sexuelle intense durant l’été.

• Age de la reproduction

L’âge à la puberté, estimé par l’apparition des premières chaleurs, n’a pu être déterminé avec exactitude. Cependant, suivant le mode de conduite des animaux à la station, des chevrettes ont mis bas en moyenne à 16 mois d’âge, ce qui correspond à des saillies survenues à l’âge de 11 mois.

• Fertilité de la chèvre

Le taux de fertilité obtenu par le rapport du nombre de chèvres ayant mis bas sur le nombre de chèvres mises à la lutte, se situe en moyenne à 90%.

• Prolificité

La prolificité, calculée par le nombre de chevreaux nés sur le nombre de chèvres ayant mis bas, est en moyenne de 160% sur l’ensemble des chevrotages. Le taux de prolificité le plus élevé a été observé sur les mises bas d’hiver 166,5 contre 161 et 147% respectivement en printemps et en été. Sur l’ensemble des naissances enregistrées au cours des 9 périodes des mises bas, 39% étaient des simples, 54% étaient des doubles et 7% des triples.

44

Page 46: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• Intervalle entre deux mises-bas

L’intervalle entre deux mises bas successives est en moyenne de 9 mois avec des valeurs minimales de 6 mois. Néanmoins, 23% au moins des chèvres Draa mettent bas deux fois / année.

1.3. Croissance des chevreaux

• Poids à âge type et gain moyen quotidien

Le poids à la naissance des chevreaux est en moyenne de 2,3 kg et il atteint 2,6 kg chez certains sujets. Au sevrage, ils pèsent 10,4 kg et à 6 mois d’âge le poids moyen est de l’ordre de 14,6 avec un maximum de 16,2 kg. Après un mois d’âge, le gain moyen quotidien des chevreaux est de 116 g par jour. Après le sevrage et jusqu’à l’âge de 6 mois la croissance des chevreaux reste faible et ne dépasse pas 57 g/j.

1.4. Productivité de la chèvre

La productivité numérique moyenne est de 1,88 chevreaux sevrés par chèvre et peut atteindre 3,7. Quant à la productivité pondérale au sevrage des chèvres, elle est de 19,5 kg en moyenne et de 41,3 kg chez les chèvres à haut potentiel de production.

1.5. Production laitière

Pour estimer la production laitière, un contrôle se fait une fois par semaine selon la méthode suivante :

• la veille du contrôle, les jeunes sont séparés de leurs mères à 16h avec en même temps une vidange des mamelles ;

• la première traite se fait le lendemain à 9h du matin ;

• la deuxième traite se fait l’après-midi du même jour à 16h. La quantité de lait récupérée au cours de ces deux traites représente la production laitière produite durant 24h. En moyenne la chèvre Draa produit 153 litres de lait pendant la durée de lactation moyenne de150 jours avec des valeurs de 231 litres chez certains sujets à haut niveau de production. La production journalière enregistrée au début de la lactation est en moyenne de 1,45 litre et le maximum observé est de 2,5 litres par jour. La durée moyenne de lactation chez la chèvre Draa est de 150 jours et elle varie de 90 à plus de 210 jours. Le lait a un taux butyreux élevé et donne un excellent rendement de production de fromage, soit 220 à 250 g/l.

1.6. Vulgarisation des reproducteurs

Dans le cadre de la vulgarisation des meilleurs reproducteurs; la station a rétrocédé aux éleveurs 754 chèvres sélectionnées à des prix subventionnés et met à leur disposition aussi les boucs nécessaires pour la reproduction de leur cheptel.

Au cours des dix dernières années il y a eu création de 11 associations professionnelles féminines regroupant 411 adhérentes. Sept parmi elles pratiquent l’élevage caprin laitier. Ces structures sont assistées par l’ORMVAO qui est chargé

45

Page 47: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

d’orienter, de coordonner et de contrôler toutes les activités de vulgarisation agricole, sur la base des objectifs déterminés dans le cadre du Plan Maroc Vert et en concertation avec les opérateurs concernés.

1.7. Programme en cours

• Convention passée avec l’ANOC

En 2008, une convention est passée avec l’ANOC ayant pour objet l’amélioration des conditions d’élevage caprin Draa à travers :

• l’amélioration de la technicité des éleveurs ; • la sensibilisation des éleveurs sur l’intérêt de l’amélioration génétique ; • l’amélioration de la productivité du cheptel ; • la sélection et la sauvegarde du caprin Draa ; • l’ouverture du livre généalogique ; • l’instauration d’un suivi zoo-sanitaire dans le berceau de la race.

Dans le cadre de cette convention l’ANOC est appelée à :

• procéder à l’inventaire des éleveurs cibles ; • procéder à l’homogénéisation des troupeaux chez les éleveurs ; • partager avec les éleveurs les acquis de l’ANOC dans d’autres régions du

Royaume en matière de sélection et d’amélioration génétique des caprins ; • sensibiliser les éleveurs cibles sur l’intérêt de la sélection et de

l’organisation en groupement A.N.O.C; • assurer le suivi des réalisations; • remettre à l’ORMVAO, chaque fin d’année, le bilan des réalisations, dont le

canevas est fixé par le comité de suivi et un rapport à chaque fin d’action.

• Partenariat avec l’INRA

Des travaux de recherche et développement sont menés en collaboration avec le CRRA d’Errachidia, dans le cadre de la relance de l’étude des systèmes d’élevages caprins laitiers dans la zone d’Ouarzazate et la caractérisation de la production du fromage semi affiné. Les principaux objectifs de cette collaboration sont :

• la caractérisation du savoir-faire local en matière de fabrication du fromage ;

• la caractérisation physico-chimique, technologique et sensorielle du lait et du fromage des fromageries concernées ;

• l’étude du prix de revient de fabrication du fromage de chèvre au niveau des fromageries.

Remerciements : L’auteur remercie les cadres et personnel qui ont travaillé dans le service de l’élevage de l’ORMVA d’Ouarzazate ayant contribué à ce travail.

46

Page 48: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Etude des systèmes d’élevage et les profils génétiques visibles des caprins dans les hauts plateaux de l’Oriental

Mounsif M.1, et Amanoune A.1

1 Département des Productions Animales et du Pastoralisme, ENA, Meknès (Maroc)

Résumé. Cette investigation a eu pour objectifs la caractérisation de la conduite, de la

productivité et de la diversité génétique des élevages caprins dans les hauts plateaux de l’Oriental (Provinces de Jerrada, Taourirt et Figuig). Les investigations relatives aux

systèmes de conduites et des niveaux de production ont été réalisées sous formes

d’enquêtes auprès d’un échantillon de 60 éleveurs et la caractérisation morphologique des animaux a été opérée sur un total de 100 individus dont 50 têtes ont fait l’objet de

mensurations. La typologie des élevages pastoraux réalisée montre l’existence de 4

principaux types d’éleveurs : petits éleveurs pastoraux, petits éleveurs sédentaires

agropastoraux, moyens éleveurs pastoraux et gros éleveurs pastoraux. Sur le plan morphologique, l’analyse des résultats a montré que les caprins de l’Oriental appartiennent à

une seule et unique population avec une hétérogénéité moyenne en terme de la coloration

du pelage dominée par 2 profils phénotypiques : Eumélanique et Eumélanique feu ventre clair. La population est de type primaire peu évoluée (Ipa = 0,77) qui n’a pas (ou peu) fait

l’objet de processus de sélection de la part des éleveurs ou des organisations

professionnelles. Deux principaux systèmes d’élevages ont été identifiés dans la région : le système pastoral, très dominant dans la zone et le système agropastoral cantonné dans le

périmètre de Ain Beni Mathar dans la Province de Jerrada.

Les performances de production et de reproduction réalisées par le cheptel caprin sont

relativement faibles et restent en dessous des normes et des espérances. En effet, les paramètres de reproduction moyens enregistrés dans la zone sont : 74,63 ; 114,40 et

70,65% respectivement, pour les taux de fertilité, de prolificité et de productivité numérique.

Les taux d’avortement et de mortalité restent aussi très élevés et sont respectivement, 11,82 et 21,30% avec 70 % des mortalités dans la catégorie des jeunes animaux de moins de 10

jours. La productivité de l’unité zootechnique (UZ) moyenne obtenue dans la zone est de

10,8 Kg/UZ/an, avec 10,18 Kg/UZ/an dans le système pastoral et 11,36 Kg/UZ/an dans le système agropastoral.

L’analyse économique effectuée a montré que la rentabilité de l’élevage caprin est

relativement faible. Cette rentabilité est négativement affectée par la part de la

supplémentation qui représente 70% du coût total de production. Cette situation est liée au niveau de dégradation élevé des ressources pastorales. L’étude a évalué le coût moyen de

production pour l’ensemble de la zone à 632,27 Dh/UZ et la marge bénéficiaire moyenne

dégagée ne dépasse guère 200 Dh/UZ.

Mots clés : Caprins, système, élevage, performances, production, reproduction, diversité.

I- Introduction

L’élevage caprin au Maroc revêt une importance capitale. Il est caractérisé par une biodiversité relativement importante avec des populations très variées et relativement bien adaptées à leur écosystème. Malgré sa faible productivité en raison d’une conduite quasi-exclusivement extensive dans des domaines pastoraux et sylvo-pastoraux, l’élevage caprin contribue à l’approvisionnement du pays en viande rouge d’environ 8 % de la production totale (FAO 2004).

47

Page 49: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Dans l’Oriental, les populations caprines restent encore mal connues et mal caractérisées, en raison de la rareté des travaux effectués sur les caprins dans cette zone. L’intérêt accordé au caprin ces dernières années apparaît dans l’augmentation substantielle de cette espèce au niveau des effectifs de petits ruminants, l’amélioration des prix de vente de la viande caprine qui parfois dépasse celle des ovins, et surtout de l’intérêt particulier réservé par le programme de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) qui a accordé une place de choix au développement de l’élevage caprin. Toutefois, la situation actuelle de la nature des systèmes d’élevage réservés à cette espèce, ni le niveau de production ne sont pas bien connus. Ces informations sont nécessaires pour disposer d’un pool de données à l’instar des populations ovines. Aussi, la dominance du système de production transhumant, ne permet pas de contrôler le flux des animaux notamment les reproducteurs, ce qui rend la mise en application de l’ensemble des concepts qui servent à cerner et caractériser les populations caprines existantes un enjeu délicat et fastidieux. Les travaux réalisés sur les systèmes d’élevage dans l’Oriental, s’accordent sur la dominance du système pastoral en raison de la vocation pastorale de la zone. Mais les enjeux auxquels sont soumis ces parcours (aléas climatiques, mise en cultures des parcours, surcharge animale et surexploitation) et ceux auxquels sont soumis les éleveurs notamment les enjeux sociaux (la scolarisation des enfants, offre d’emploi dans d’autre secteurs) constituent le moteur majeur de la distorsion de l’équilibre social préexistant et de la dynamique que connaissaient ces systèmes. Dans les hauts plateaux de l’Oriental, les parcours s’étendent sur environ 5 millions d’hectares dont 3,2 millions dans la zone du PDPEO. Leur contribution dans l’alimentation du cheptel est très importante et varie selon le système d’élevage et l’année climatique. Les chiffres sur les effectifs animaux ne sont qu’approximatifs : plus de 1 500 000 têtes ovines, 250.000 têtes caprines et 11.500 têtes bovines (PDPEO 1997). Selon le rapport du projet PDPEO (2000), les effectifs, connaissaient une régression graduelle d’une année à une autre (17,5 % pour les ovins et 45,7% pour les caprins) suite à la succession des années de sécheresse que connaît la zone et qui affecte les ressources pastorales fourragères et hydriques. Sur le plan économique, l’élevage demeure la principale activité de la population locale puisque il contribue à plus de 50 % au revenu des exploitations pastorales (INRA 2001). L’incidence des perturbations qui touchaient le système de production au niveau de la zone et qui consistent dans le recours régulier à la supplémentation pour garantir la survie du cheptel, l’assainissement continuel des troupeaux à cause de la vulnérabilité socio-économique des éleveurs et l’émergence des autres occupations concurrentielles méritent une réflexion sur l’avenir et la durabilité de l’activité de l’élevage dans la région (PDPEO 2000). La zone dispose de grandes potentialités en matière d’élevage de petits ruminants et de caprins en particulier en raison d’une flore diversifiée, arbustive et chamaephytique. Cependant, des contraintes énormes entravent la mise en valeur de ces potentialités. De nombreuses actions ont été entreprises dans le cadre de projets financés par l’Etat (PDPEO I et II) pour promouvoir les filières de petits ruminants et le développement et l’aménagement des parcours.

48

Page 50: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

La présente étude qui s’inscrit dans cette perspective et vise la caractérisation des systèmes d’élevage caprins, et l’étude des marges dégagées. Les objectifs spécifiques de cette investigation sont :

• caractériser et inventorier le (ou les) système (s) d’élevage existant (s) et de leur importance ainsi que les facteurs de leur dynamique ;

• déterminer le niveau de productivité au niveau des systèmes dégagés ; • estimer les coûts de production et les marges dégagées de l’élevage caprin.

II- Matériel et Méthodes Pour répondre aux objectifs fixés, des outils d’investigation divers ont été utilisés. L’outil principal consiste en un questionnaire regroupant tous les éléments relatifs au thème abordé, précédé d’une phase exploratoire de la zone de l’Oriental auprès des services relevant du Ministère de l’Agriculture (DPA, CT). La base de données ainsi collectée a fait l’objet d’un traitement et d’une analyse statistique pour rendre les résultats dégagés fiables et crédibles. L’échantillonnage a pris en considération l’ensemble de la zone du projet PDPEO qui s’étale sur 3 provinces (Figuig, Taourirt et Jerada) subdivisées en deux zones principales : la zone Nord (Taourirt et Jerrada) et la zone Sud (Figuig) qui dépendent respectivement des directions provinciales de l’agriculture d’Oujda et Figuig. L’importance de l’échantillonnage est fortement corrélée à l’importance de l’effectif caprin exploité dans chaque zone. La composante classe d’éleveurs a été écartée vue la difficulté de repérer les groupes cibles sur le terrain à cause de leur immense mobilité et les statistiques (effectifs) non disponibles au niveau des services de l’agriculture de la région. 1. choix des éleveurs La synthèse bibliographique effectuée a montré que l’élevage caprin a une importante valeur numérique et socio-économique dans le système d’élevage pastoral notamment dans les zones montagneuses avec un mode de production extensif, c’est pourquoi un taux de sondage élevé lu a été réservé par rapport au système pastoral dans les Hauts Plateaux et au système agro-pastoral. Les taux de sondage par zone d’étude sont proportionnels aux effectifs caprins exploités (Tableau 1). Tableau 1. Taux de sondage par zone d’étude

Effectif caprin (têtes) Taux de sondage (%)

Zone Nord 140.000 56 Zone Sud 110. 000 44

Source : Rapport de PDPEO (2000) Le choix du taux de sondage devait être basé sur la méthode de pondération des communes en fonction de leurs effectifs caprins. Toutefois, une difficulté a été rencontrée suite à l’indisponibilité des effectifs précis par commune auprès des organes de développement de la zone (CT et DPA). C’est pourquoi, le nombre

49

Page 51: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

d’enquêtes à réaliser par commune a été déterminé par les indications fournies par les agents des CT et les déclarations des éleveurs qui pré-estiment l’importance de l’effectif caprin dans les communes concernées par l’étude. Tableau 2. Taux de sondage dans les zones et les communes enquêtées

Zone Province Taux de sondage

(%) Commune rurale

Nombre enquêtes

Taux de sondage

(%) Bouaarfa 14 23

Tandrara 7 11 Sud Figuig 45

Maâtrka 7 11

Ain Beni Mathar 6 10

Mrija 5 8

Ouled Ghziel 5 8

Ouled Sidi Abdelkakem 4 7

Jerada 41

Tiouili 4 7

Al Ateuf 4 7

Nord

Taourirt 14 Ouled m’hammed 4 7

2. Collecte des données Le processus de la collecte des informations sur le terrain repose sur un questionnaire standard qui renferme des questions préétablies et cerne le thème abordé dans sa globalité. En effet, les éléments du questionnaire s’intéressent à 4 volets principaux :

• l’identification du milieu socio-économique de l’éleveur ; • le fonctionnement du système d’élevage adopté par l’éleveur ; • l’analyse du coût de production et marges générées ; • l’étude morphologique et morpho-métrique des animaux exploités.

2.1. Identification du milieu socio-économique de l’éleveur

Ce volet, mis l’accent sur la situation socio-économique de l’exploitation, l’importance accordée à l’élevage, les équipements et les moyens qui lui sont destinés. En effet, les points suivants ont été abordés :

• les caractéristiques et l’importance de l’espace exploitée (SAU, statut foncier, bour, irrigué) ;

• l’effectif et mode de faire valoir des cheptels exploités ; • l’inventaire des équipements destinés au service du cheptel.

50

Page 52: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

2.2. Fonctionnement du système d’élevage adopté Pour bien comprendre ce fonctionnement, les points suivants ont été examinés :

• la conduite alimentaire du cheptel : supplémentation, gestion des ressources pastorales, la source d’approvisionnement en aliments pour bétails, abreuvement ;

• la conduite de la transhumance : ampleur et fréquence de déplacement, période de transhumance, utilisation des parcours et des mises en repos ;

• la conduite de la reproduction : la lutte, sexe ratio, naissances, mortalités, avortements, ainsi que les paramètres de reproduction usuels (fertilité, fécondité, prolificité) ;

• la conduite sanitaire du troupeau : les dominantes pathologiques, modalités de traitements (traditionnel ou moderne), personnels intervenants (éleveur, agents de service, service vétérinaire privé) ;

• l’étude de l’UZ caprine et sa performance : détermination de la structure du troupeau (âge, sexe), les mouvements dans le cheptel (naissances, mortalités, achat, vente, réforme, renouvellement et autoconsommation) et estimation de la productivité de l’UZ.

2.3. Analyse du coût de production et marges bénéficiaires

Pour établir le coût de production et les marges bénéficiaires, on a adopté l’approche statique qui consiste en un flux de revenus et de dépenses au cours d’une année. Cet aspect détient comme objectif de mettre en évidence l’efficience économique des exploitations pastorales pratiquant l’élevage caprin pour formuler une hypothèse sur sa durabilité. Pour ce faire, l’étude des éléments ci-après s’avèrent nécessaire :

! Les charges occasionnées par une :

• utilisation des parcours : cotisation pour l’accès aux mises en repos et entretien des parcours versés au compte des coopératives pastorales ;

• alimentation et abreuvement du bétail (supplémentation, achat, pompage et transport d’eau) ;

• médication animale ; • main d’œuvre (berger, famille et autres) ; • transport : animaux et aliments ; • amortissement des équipements : matériels et bâtiments ; • charges diverses : entretien et amendes ;

! Les produits provenant de :

• productions animales : vente, autoconsommation et variation de l’effectif ; • productions végétales : fourrages (paille, luzerne, avoine) et aliments

concentrés (orge, blé), cette composante est relevée dans le document réalisée, mais elle n’est pas incluse dans le calcul des marges voire que la production fourragère totale est destinée essentiellement pour l’espèce bovine ;

51

Page 53: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Les principaux paramètres de calcul qui interviennent dans l’élaboration du coût de production et des marges bénéficiaires sont ceux récupérés auprès de la DPA de Figuig et du rapport de l’INRA (2001) et d’autres sources (ANOC).

2.3.1. Prix des intrants

Le prix des intrants est variable d’une compagne agricole à une autre, pour la compagne 2005, le prix des principaux intrants rencontrés au niveau de la zone est consigné dans le tableau ci-dessous. Tableau 3. Prix des aliments de la complémentation en 2005

Type d’aliment Prix (Dh/q)

Orge 150 Son 116-250 PSB 220-230

Source : DPA de Figuig, 2006

2.3.2. Frais de main d’œuvre

Le niveau de payement de la région a servi pour calculer le coût de la main d’œuvre familiale et aussi le coût de la main d’œuvre salariale autre que le gardiennage.

2.3.3. Durée d’utilisation des bâtiments et des matériels

La durée de vie ou d’utilisation des bâtiments et des matériels est un paramètre décisif dans le calcul de l’amortissement. En effet, les durées moyennes imputées dans les calculs sont figurées dans le tableau suivant : Tableau 4. Durée d’utilisation des bâtiments et des matériels

Bâtiment ou matériel Durée d’utilisation

(année)

Etable 25 Zriba 05 Camion 15 Tracteur 15 Charrette 10 Citerne 07 Réservoir (Khazna) 15

Source : INRA 2001

2.3.4. Coefficients de correction

Etant donné que les troupeaux rencontrés sont mixtes (ovin, caprin et bovin), il est nécessaire d’utiliser des coefficients de correction qui vont permettre d’estimer la part d’alimentation, d’amortissement, de la main d’œuvre et autres destinée à l’espèce caprine. Le coefficient de correction pour un poste donné est égal au pourcentage pondéré de l’espèce caprine dans la composition du troupeau.

52

Page 54: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

III- Traitement des données

L’ensemble des données recueillies sur les éleveurs et les élevages est organisé sous forme d’une matrice de dépouillement à l’aide du tableur Excel et a constitué une base de données qui a servi comme support de l’étude. La typologie des exploitations pastorales ainsi réalisée est le résultat de la combinaison de deux méthodes statistiques pour la classification : Analyse en Composantes Principales (ACP) complétée d’une classification hiérarchique. La première méthode est réalisée à l’aide du logiciel STAT-ITCF et la deuxième par le logiciel SPSS : option analyse Cluster. Les variables retenues pour une telle classification sont au nombre de 11 et touchent quatre volets principaux :

• le premier volet : se rapporte à l’importance des superficies mises en cultures en bour comme en irrigué. Malgré l’importance facultative de ce volet, il donne une idée sur la contribution des aliments autoproduits au niveau de l’exploitation dans le rationnement du troupeau, et l’avancement du processus de la mise en possession des terres collectives des parcours ;

• le deuxième volet : se rapporte à l’importance de l’effectif ovin, caprin et bovin exploité ;

• le troisième volet : se rapporte à l’importance de déplacement de l’éleveur, deux variables sont retenues pour expliquer cette importance : une variable boolienne « Rahal » et une variable quantitative « ampleur de déplacement » ;

• le quatrième volet : se rapporte à la conduite alimentaire, trois variables booliennes sont retenues : engraisseur, préparation des mâles à la lutte, préparation des femelles à la lutte et préparation des femelles au chevrotage.

A part le premier volet, les trois autres s’ajustent chacun selon un axe de la sortie de l’ACP en fonction de la corrélation des variables constituant le volet et l’axe en question. Deux axes sont retenus pour réaliser la typologie et qui expliquent environ 60 % de la variabilité totale. Les résultats de l’analyse sont cités en annexe.

IV- Résultats et Discussion

1. Typologie des exploitations pastorales

La typologie des systèmes d’élevage a été réalisée sur des variables de structure (effectif du cheptel) et de conduite (alimentaire et de transhumance) du troupeau. Les résultats ressortissants ont permis la distinction de 3 principaux groupes d’éleveurs. Cependant, le groupe des petits éleveurs est subdivisé en deux sous-groupes pour tenir compte du système d’élevage auquel les éleveurs appartiennent, ainsi, la typologie finale adoptée pour cette étude est la suivante :

• Groupe 1 : petits éleveurs pastoraux en cours de sédentarisation ; • Groupe 2 : petits éleveurs agro-pastoraux sédentaires ;

53

Page 55: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• Groupe 3 : moyens éleveurs pastoraux. Sont des éleveurs résidant à Ain Beni Mathar, mais leurs troupeaux sont conduits en zone pastorale loin de cette localité. L’apport de l’exploitation pour les caprins est très négligeable.

• Groupe 4 : gros éleveurs pastoraux.

1.1 . Groupe des petits éleveurs pastoraux (GI)

Les petits éleveurs pastoraux sont répartis sur la totalité de la zone du projet avec une atomisation concentrée dans la zone Sud qui regroupe plus de 60 % des éleveurs du groupe en question notamment dans la zone de Bouaarfa. La figure 1 illustre la répartition spatiale des éleveurs du groupe dans la zone d’étude.

Figure 1. Répartition des petits éleveurs pastoraux dans la zone d’étude

Les caractéristiques de ces éleveurs sont :

• un effectif moyen de l’ordre de 88,88 brebis, 25,84 chèvres et une vache ; L’élevage bovin est rencontré dans 48 % des cas ;

• la superficie moyenne mise en culture est estimée à 18,12 ha exclusivement en bour et dominée de l’orge. Notons aussi que 8% des éleveurs ne pratiquent aucun système cultural ;

• l’ampleur de déplacement est en moyenne 32,6 Km dans le cadre d’une transhumance endémique à la zone ;

• une forte tendance à la sédentarisation : 44 % des éleveurs sont des sédentaires ;

• le volume annuel des aliments de la complémentation est de 116 q/an d’orge, 49,2 q/an du son et 35,7 q/an de PSB.

1.2 . Classe des petits éleveurs agropastoraux (GII)

Ce sont les petits éleveurs sédentaires du périmètre de Ain Beni Mathar et d’Ouled Sidi Abdelhakem, et Tiouli, ils sont marqués par :

• des effectifs moyens de 119 brebis, 29 chèvres et 1,75 vaches. L’élevage bovin est représenté dans 60 % des cas ;

54

Page 56: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• la superficie moyenne mise en culture est de 32,5 ha en bour et 2,12 ha en irrigué, 25 % des éleveurs ne possèdent pas des superficies irrigables ;

• les éleveurs sédentaires représentent 75% et le reste pratique des mouvements limités qui ne dépassent pas les 20 Km essentiellement pour exploiter les chaumes ;

• la contribution des aliments produits sur exploitation est significative. Toutefois, l’orge produite représente moins de 30 % de l’orge totale utilisée ;

• le volume annuel des aliments de la complémentation est de 132 q/an d’orge, 54,6 q/an du Son, la PSB n’est pas intégrée dans la ration des petits ruminants.

1.3. Classe des moyens éleveurs (GIII)

C’est une classe intermédiaire entre la classe des gros et des petits éleveurs. Les éleveurs de cette classe sont dispersés dans toute la zone d’étude avec des proportions variables comme le montre la figure 2.

Figure 2. Répartition spatiale des moyens éleveurs dans la zone d’étude

Cette classe est caractérisée par des éleveurs ayant :

• un effectif moyen de l’ordre de 290 brebis, 52 chèvres et 4 vaches. L’élevage bovin est rencontré dans 75 % des cas avec des effectifs variables allant de 2 à 11 vaches ;

• une superficie moyenne mise en culture est de 39,43 ha en bour ; • l’ampleur moyenne de déplacement est de 42,77 Km. Les éleveurs

sédentaires représentent moins de 15 % des éleveurs de cette classe ;

• le volume annuel des aliments de la complémentation est de 234 q/an d’orge, 116 q/an du son et 68,7 q/an de la PSB.

55

Page 57: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

1.4. Classe des gos éleveurs pastoraux (GIV)

Les gros éleveurs pastoraux sont localisés dans la zone de Tandrara – Maâtrka (75% des éleveurs enquêtés) et dans la zone de Beni-Mathar et Ouled Sidi Abdelhakem (25 % des éleveurs enquêtés). Les particularités de ces éleveurs sont :

• l’effectif moyen de l’ordre de 543 brebis, 49 chèvres et 13 vaches ; • la superficie moyenne mise en culture est de 58 ha en bour ; • l’ampleur moyenne des déplacements est de 102 Km essentiellement dans

la zone d’action du PDPEO. Les éleveurs disposant de camion pour les déplacements se situent à 80 % ;

• le volume annuel des aliments de la complémentation est de 315 q/an d’orge, 194,3 q/an du Son et 85,63q/an de PSB.

2. Description des systèmes d’élevage caprin dans la zone d’étude

L’investigation effectuée à travers l’étude de la documentation disponible, des observations et des enquêtes a permis de dégager deux systèmes d’élevage : système d’élevage pastoral et agropastoral avec une dominance absolue du premier qui concerne 9 communes sur un total de 11 communes. Le système agropastoral est essentiellement concentré près du centre urbain d’Ain Beni-Mathar en raison de la disponibilité d’eau d’irrigation. Ce système existe aussi, mais dans une moindre mesure, dans les communes d’Ouled Sidi Abdelhakem et Tiouli. Ces deux systèmes ont beaucoup de points communs et se distinguent particulièrement par le mode de conduite alimentaire du troupeau. Par ailleurs, les 4 classes d’éleveurs déterminées dans la typologie ont fait l’objet de comparaisons en matière de performances techniques (alimentation, productivité et reproduction) et économiques (coût de production et marges bénéficiaires) et ce dans le but de dégager les groupes performants et de comprendre les stratégies adoptées par chaque groupe en matière des choix de gestion du troupeau. 2.1. Particularités de la conduite alimentaire par groupe

Les particularités de la conduite alimentaire représentent le facteur principal de discrimination des groupes d’éleveurs. En effet, les différences apparaissent plus dans les programmes alimentaires adoptés par chaque groupe que dans les calendriers alimentaires. Il a été aussi noté que le programme d’alimentation diffère entre les éleveurs du même système. Le résumé des programmes alimentaires poursuivis par chaque groupe et leur importance sont consignés dans le tableau 5.

56

Page 58: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Ce tableau a été conçu sur la base des considérations suivantes :

• les quantités d’aliment indiquées dans le tableau correspondent aux quantités moyennes distribuées par les éleveurs du groupe en question ;

• trois aliments constituent la colonne vertébrale de la conduite alimentaire dans la zone d’étude ont servi comme base de la comparaison. D’autres aliments sont utilisés mais avec une moindre importance notamment, la luzerne déshydratée et l’aliment composé dans le cas des grands éleveurs (GIV), et la luzerne verte ou fanée chez les agropasteurs (GII) ;

• le calcul des quantités d’aliments utilisés pour la supplémentation est déterminé selon la formule :

Qs = Qt ! CC/ (Et ! Ds)

Avec : Qs : Quantité journalière d’aliment de la supplémentation ; Qt : Quantité totale d’aliment utilisé durant toute la période de supplémentation ; Et : Effectif total supplémenté ; Ds : Durée de supplémentation ; CC : Coefficient de correction de l’aliment concerné ;

• la durée de la supplémentation adoptée est de 180 jours (de septembre à février) ;

• pour ce qui est de la pratique de l’engraissement, tous les éleveurs qui engraissent les ovins sont pris en compte dans cette étude puisqu’ils intègrent quelques têtes caprines dans le lot d’engraissement. L’engraissement exclusif de l’espèce caprine n’a pas été rencontré dans les élevages enquêtés.

57

Page 59: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tab

leau

5. Les d

iffé

rents

pro

gra

mm

es a

limenta

ires e

t le

urs

im

port

ances p

ar

gro

upe d

’éle

veurs

GI

GII

GIII

GIV

Qua

ntité

(g)

Qua

ntité

(g)

Qua

ntité

(g)

Qua

ntité

(g)

Pro

gra

mm

e

alim

en

tair

e

%

Org

e S

on

PS

B

%

Org

e S

on

PS

B

%

Org

e S

on

PS

B

%

Org

e S

on

PS

B

Sup

plém

enta

tion

100

448

179

76

100

303

125

- 10

0 37

4 18

5 5,

12

100

391

241

3,8

Eng

rais

sem

ent

56

562,

5 17

2 10

8 75

86

6,66

-

- 93

10

13,6

3 37

5 -

100

1020

-

-

Pré

para

tion

des

mâl

es à

la lu

tte

68

428,

47

- -

0 -

-

75

461

- -

86

359

- -

Pré

para

tion

des

fem

elle

s à

la

lutte

48

30

2 -

- 0

- -

- 58

32

4,85

-

- 86

15

9 -

-

Pré

para

tion

au

chev

rota

ge

28

309,

14

- -

50

547

- -

41

486

- -

64

259

- -

58

Page 60: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

L’analyse du tableau montre une hétérogénéité marquée entre les groupes d’éleveurs concernant l’importance et la philosophie dont ces programmes sont exécutés. Nous pouvons déduire que :

• la supplémentation est adoptée par tous les éleveurs et dans tous les groupes déterminés. Cependant nous notons une variation liée à la nature et la quantité d’aliments utilisés. En effet, les éleveurs utilisent pour la supplémentation une combinaison constituée d’orge, du son et de la PSB avec des quantités du mélange de 700 g, 564 g et 635 g respectivement pour les groupes GI, GIII et GIV. L’orge constitue la part la plus importante de la ration (plus de 2/3 de la ration totale). Les éleveurs agropastoraux utilisent aussi de l’orge et du son (PSB est réservée au bovin) mais avec une quantité de 428 g de mélange.

• l’engraissement est une activité qui dépend étroitement de la trésorerie de

l’éleveur, autrement des moyens dont il dispose. En effet, plus de 90 % des éleveurs du GIII et GIV sont des engraisseurs par excellence, et l’engraissement constitue pour eux la principale activité qui génère le maximum de profit. La logique du marché se trouve ainsi prédominante, notamment chez le GIV, et les exploitations sont gérées dans un esprit d’entreprise. Par ailleurs, la proportion d’engraisseurs dans le GI et GII est respectivement 56 et 75 % pendant une période limitée à la veille de El Aïd El Kebir. L’orge reste l’aliment d’engraissement par excellence pour l’ensemble des groupes.

• la conduite alimentaire pendant la lutte est un comportement qui reflète l’attitude

et le niveau de technicité des éleveurs en matière d’élevage. Si les éleveurs du GII ne pratiquent aucune préparation des mâles et des femelles à la lutte, la proportion d’éleveurs qui adoptent cette technique est de 68 % dans GI, 75 % dans GIII et 86 % dans GIV. En revanche la préparation des femelles est de 48, 58 et 86 % respectivement dans les groupes GI, GIII et GIV. Les éleveurs du GII ne jugent pas nécessaire de préparer leurs animaux pendant la lutte vue la qualité de l’alimentation distribuée sur toute l’année. Pour l’ensemble des groupes, la préparation se fait au moment des accouplements et jamais avant, ce qui affecte le rendement des géniteurs et des reproductrices.

• la préparation au chevrotage proprement dite est rarement pratiquée par

l’ensemble des éleveurs. Cette attitude est partiellement liée au maximum de naissances (60 %) qui sont de type Bekri, et qui se produisent en une période où le cheptel se trouve en pleine supplémentation. Le taux d’éleveurs qui supplémentent les chèvres avant le chevrotage est de 28, 50, 41 et 64 % respectivement pour les GI, GII, GIII et GIV.

2.2. Paramètres de reproduction Les conduites de reproduction et alimentaire conditionnent fortement la productivité de L’UZ. Le tableau 6 résume les paramètres moyens obtenus dans chaque groupe.

59

Page 61: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tableau 6. Paramètres de reproduction moyens par groupe d’éleveurs

Paramètre GI GII GIII GIV

Taux de fertilité apparente (%) 67,60 65 68,26 83,33 Taux de fertilité réelle (%) 89,51 87,5 90,43 93,22 Taux de prolificité (%) 117,12 111,53 118,21 122,35 Taux d’avortement (%) 12,98 10 9,82 9,83 Taux de renouvellement chez les femelles (%) 20,50 6,25 20,15 25,76 Taux de réforme chez les femelles (%) 15,17 12,50 13,52 15,25 Productivité numérique (%) 59,15 58,75 67,85 94,57 L’analyse des résultats du tableau montre que :

• le groupe GII enregistre de faibles performances de reproduction par rapport aux autres groupes et par rapport à la moyenne de la zone. Ces résultats montrent que les groupes GIII et GIV constituent les élites de la zone et les GI et GII ont beaucoup de manques à gagner pour rendre leurs élevages plus performants ;

• la fertilité des femelles décline en passant du GIV au GII, les valeurs enregistrées sont respectivement, 83,33, 68,26, 67,60 et 65% pour les groupes GIV, GIII, GI et GII. Cette différence est probablement liée au faible rendement des reproducteurs en raison d’une conduite alimentaire aléatoire lors de la lutte (préparation à la lutte) ;

• la prolificité évolue dans le même sens que la fertilité. Les valeurs

enregistrées pour ce paramètre sont respectivement, 122,35, 118,21, 117,12 et 111,53% pour les groupes GIV, GIII, GI et GII. La conduite alimentaire avant et durant la lutte et pendant la gestation pourrait être une cause décisive de cette variation. Toutefois, la variation de la prolificité entre groupes est minime car elle est sous le contrôle du génotype plus que de l’environnement ;

• le groupe GI connaît une incidence d’avortement le plus élevée (12,98 %), le

reste des groupes connaissent la même incidence (10 %). Ceci montre que l’avortement est un phénomène lié plus au climat qu’à l’alimentation ;

• le déséquilibre entre les taux du renouvellement et de la réforme est très

apparent au niveau de tous les groupes. Ce déséquilibre est à l’avantage du renouvellement dans les groupes GI, GIII et GIV où les effectifs sont en croissance, alors que dans le GII, les effectifs subissent des réductions substantielles ;

• la variation du taux de productivité numérique entre les groupes évolue

parallèlement aux paramètres de reproduction. Les meilleures productivités ont été enregistrées au niveau du GIV suivi des GIII, GI et GII.

60

Page 62: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

1.3. Mouvement dans le cheptel Les mouvements dans le cheptel qui affectent les changements dans la structure et dans la composition du troupeau et par la suite dans l’unité zootechnique sont : les mortalités, les ventes, les achats et l’autoconsommation. Le tableau 7, donne les chiffres obtenus dans chaque groupe. Tableau 7. Mouvements dans le cheptel par groupe

Paramètres GI GII GIII GIV

Taux de mortalité avant sevrage (%) 24,11 20,75 16,35 7,3 Taux de mortalité après sevrage (%) 3,35 0 4,71 0 Taux de vente (%) 25,09 43,01 38,20 46,51 Taux d’autoconsommation (%) 2,37 2,75 2,67 4,65 Il apparaît que les mortalités sont très importantes dans les GI et GII. En revanche, les ventes et les consommations sont plus élevées dans les GIV, GII et GIII. Ces résultats donnent une idée globale et synthétique sur la conduite en général et les facteurs de production utilisés dans chaque groupe. Les groupes qui assurent un suivi adéquat de la reproduction et de l’alimentation réalisent des performances correctes.

2. Etude de l’Unité Zootechnique

3.1. Composition de L’UZ

La composition et la structure de l’UZ par groupe d’éleveurs est consignée dans le tableau 8. Tableau 8. Composition et structure de l’UZ par groupe (têtes)

Catégorie d’animaux GI GII GIII GIV

Chèvres 1 1 1 1 Boucs 0,06 0,07 0,06 0,057 Chevreaux 0-3mois 0,26 0,15 0,29 0,37 Chevrettes 0-3mois 0,33 0,43 0,38 0,56 Chevreaux 3-6mois 0,24 0,08 0,27 0,35 Chevrettes 3-6 mois 0,32 0,30 0,37 0,54 Chevreaux 6-10mois 0,16 0,01 0,14 0,16 Chevrettes 6-10mois 0,20 0,06 0,20 0,25 La composition de l’UZ est une variable liée à l’importance des mouvements à l’intérieur du cheptel. En effet les mortalités, les ventes et la consommation familiale déterminent la composition de l’UZ. La catégorie d’animaux qui affecte le plus le poids dans la composition de l’UZ est représentée par la tranche d’âge comprise entre 0 et 3 mois. En effet, à cet âge les animaux ne sont pas encore commercialisés et restent dans le troupeau. A partir de 3 mois, l’importance relative de chaque catégorie diminue régulièrement suite aux ventes et à l’autoconsommation.

61

Page 63: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

3.2. Productivité pondérale de l’UZ La productivité pondérale de l’unité zootechnique caprine des différents groupes de la typologie réalisée est relatée dans le tableau 9. Tableau 9. La productivité de l’UZ par groupe étudié

GI GII GII GIV Type d’animaux

% PM (kg)

PVM (kg) % PM

(kg) PVM (kg) % PM

(kg) PVM (kg) % PM

(kg) PVM (kg)

Chèvres de réforme 0,15 25,6 3,84 0,12 25,6 3,07 0,13 25,6 3,33 0,14 25,6 3,58

Boucs de réforme 0,01 35,2 0,35 0,01 35,2 0,35 0,01 35,2 0,35 0,02 35,2 0,70 Chevrettes (6mois) 0,02 10,6 0,21 0,13 10,6 1,38 0,02 10,6 0,21 0,03 10,6 0,32

Chevreaux (6mois) 0,01 11,5 0,12 0,06 11,5 0,69 0,01 11,5 0,12 0,02 11,5 0,23

Chevrettes (10 mois) 0,12 12,7 1,52 0,23 12,7 2,92 0,17 12,7 2,16 0,28 12,7 3,56

Chevreaux (10 mois) 0,07 13,8 0,97 0,07 13,8 0,97 0,13 13,8 1,79 0,18 13,8 2,48

Productivité totale - 7,01 9,38 7,97 10,88 La productivité moyenne par groupe exprimée en Kg/UZ/an est respectivement 7,009, 9,379, 7,96 et 10,876 chez les groupes GI, GII, GIII et GIV. Comparant ces productivités par rapport à celle enregistrées par certains auteurs qui ont travaillé sur l’espèce caprine dans la même région de notre étude et qui sont figurées dans le tableau ci-dessous, on note une variabilité moindre entre les valeurs de la productivité enregistrée. Cette variabilité est liée à l’effet significatif de l’année climatique déroulante durant chaque opération de sondage des élevages. Tableau 10. Productivité pondérale de l’UZ enregistrée dans le Maroc oriental

Productivité (Kg/UZ/an) Région Auteurs

10,44 Figuig Caidi (1996) 10,53 Taourirt Mourid (2001)

7,5 Oriental Eres (1972) 5,5 Taourirt El Yesnansi (1997)

Le groupe GI et GIII réalisent à peu près la même productivité pondérale par UZ, l’explication qu’on peut suggérer est que la majorité des éleveurs des deux groupes sont localisés dans la même localité géographique, donc soumis aux mêmes caprices environnementaux qui influencent certains paramètres impliqués dans le calcul de la productivité notamment le taux de mortalité et le taux d’avortement. Les facteurs sociaux sont aussi similaires entre ces groupes qui consistent dans le fait que le caprin est l’espèce le plus sacrifiée pour les fêtes et les occasions autres qu’El Aid.

62

Page 64: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

4. Etude économique comparée 4.1. Répartition des coûts de production Les prix considérés dans cette analyse aussi bien pour les prix d’achats que pour les prix de vente des aliments et des animaux ont été puisés des documents fournis par la DPA de Figuig et par le Centre Régional de la Recherche Agronomique d’Oujda pour la compagne 2005. Ces valeurs ont été aussi ajustées par les déclarations des éleveurs enquêtés. Les tableaux suivants illustrent les prix des aliments et du bétail. La synthèse des résultats d’analyse économique est illustrée dans le tableau suivant. Le coût de production annuel (CPA) total chez les différents groupes d’éleveurs est de 11753, 12167, 24542 et 43277 Dh/an, tandis que les marges bénéficiaires brutes annuelles réalisées sont de 15078, 16023, 32984 et 57350 Dh/an respectivement dans le cas du GI, GII, GIII et GIV. Le résultat de l’analyse par groupe est détaillé dans ce qui suit. Tableau 11. Synthèse des résultats de calcul des coûts de production

unité quantité prix CC valeurs

Postes GI GII GIII GIV GI GII GIII GIV

Charges

Alimentation orge Qx/an 226,26 270,56 634 903,5 150 0,10 3552,85 4248,47 9955,39 14187,22

son Qx/an 57,18 76,14 136 323,3 183 0,23 2359,45 3141,80 5611,83 13338,42

PSB Qx/an 49,7 0 32,86 115,3 225 0,08 867,34 0,00 573,46 2011,29

AC Qx/an 4,16 0 51,42 130,8 170 0,11 79,61 0,00 984,06 2502,26

Total Dh/an 6859,25 7390,27 17124,74 32039,18

Abreuvement Dh/an

Total Dh/an 0,12 867,53 1068,52 1859,99 2445,45

amortissement Dh/an

matériels Dh/an 26,24 272,54 302,68 258,59

batiments Dh/an 119,06 353,3 45,12 24,56

Total Dh/an 145,3 625,84 347,8 283,15

Main d'œuvre Dh/an

MOS Dh/an 0,12 519,12 740 2982,85 5743,66

MOF Dh/an 0,15 2007,51 1460,12 734,56 676,34

autre MO Dh/an 0,13 36,63 76,34 60,86 86,75

Total Dh/an 2563,26 2276,46 3778,27 6506,75

Divers Dh/an

F_med Dh/an 0,13 102,31 220,82 259,13 446,73

F_trans Dh/an 0,13 556,83 182,34 456,67 554,89

autres Dh/an 0,12 659,14 403,16 715,8 1001,62

Total Dh/an 1318,28 806,32 1431,6 2003,24

63

Page 65: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Produits

PAP têtes

vente

chèvres têtes 5,16 3,33 7,85 10,56 500 2580 1665 3925 5280

boucs têtes 0,91 0,33 1,71 3,25 550 500,5 181,5 940,5 1787,5

jeunes têtes 10,08 10,11 24,45 42,33 425 4284 4296,75 10391,25 17990,25

Total têtes 16,15 13,77 34,01 56,14 7364,5 6143,25 15256,75 25057,75

Autoconsommé

jeunes têtes 4,36 6,67 4,45 3,75 425 1853 2834,75 1891,25 1593,75

VCA têtes

effectif final têtes 76,25 70,66 108,66 159 492 37489,08 34740,70 53423,78 78173,94

effectif initial têtes 64,33 56,33 76,45 96,56 492 31628,49 27695,21 37587,41 47474,69

variation têtes 11,92 14,33 32,21 62,44 492 5860,59 7045,49 15836,37 30699,25

Total Dh/an 5860,59 7045,49 15836,37 30699,25

Coût de

production

CPA Dh/an 11753,62 12167,41 24542,40 43277,77

CPU Dh/UZ 573,07 595,27 638,13 722,62

Marges bénéficiaires

MBA Dh/an 3469,77 4481,92 8789,77 14356,13

MNA Dh/an 3324,47 3856,08 8441,96 14072,98

MBU Dh/UZ 169,18 219,27 228,54 239,71

MNU Dh/UZ 162,09 188,65 219,50 234,98 4.2. Comparaison de la répartition du coût total par rubrique et par groupe

La comparaison des différentes rubriques du coût de production total au niveau des quatre groupes d’éleveurs fait ressortir les points suivants (Figure 3) :

• Les charges occasionnées par l’alimentation occupent la première position des rubriques des charges avec respectivement 73 et 70 % chez les GIV et GIII. Chez les groupes GI et GII, elles représentent dans l’ordre 59 et 60 %. Ces résultats indiquent que le recours à la supplémentation est devenu systématique chez les éleveurs de la région en raison de la dégradation des parcours suite aux années successives de sécheresse qui ont marqué la région ces dernières décennies et aussi à la tendance des éleveurs à la sédentarisation perturbant ainsi l’équilibre éleveurs-bétail-parcours.

• Les frais totaux de l’amortissement sont minimes et ne contribuent que de moins de 9% dans les meilleurs des cas dans la formation du coût total de production, ce qui explique le faible recours à la mécanisation et à la construction des bâtiments et aussi à l’usure massive des sujets amortissables (la durée d’utilisation est supérieure à la durée fixée).

64

Page 66: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• L’utilisation de la main d’œuvre constitue aussi un poste de dépense très significatif. Elle représente 22 ; 19 ; 15 et 15 % respectivement pour les groupes GI, GII, GIII et GIV. La différence du coût de la main d’œuvre entre les groupes est liée à l’utilisation différente du groupe familial entre lesdits groupes. L’intégration de la main d’œuvre familiale dans le processus de production permet aux petits éleveurs de réduire leurs dépenses.

Figure 3. Répartition du coût total par rubrique et par groupe

4.3. Comparaison de la répartition de la production par groupe L’élevage caprin dans la zone d’étude est complètement orienté vers la production d’animaux. La production totale est commercialisée à hauteur de 48,84 ; 38,34 ; 46,25 et 43,69% respectivement pour les GI, GII, GIII et GIV. Le reste de la production est gardé au niveau de l’exploitation pour l’augmentation de la taille du troupeau et pour l’autoconsommation qui s’estime à 12,29 ; 17,67 ; 5,73 et 2,78 % de la production total, respectivement pour les groupes GI, GII, GIII et GIV (Figure 4).

Figure 4. Répartition de la production par groupe

65

Page 67: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

4.4. Comparaison des coûts de production unitaire par groupe Le coût de production unitaire suit un sens ascendant en allant du GI au GIV. Il est respectivement 573,07 ; 595,27 ; 638,12 et 722,62 Dh/UZ. Cette variation n’est pas significative et nous pouvons conclure que le coût de production unitaire est relativement semblable dans tous les groupes (Figure 5).

Figure 5. Coûts de production unitaire par groupe 4.5. Comparaison des marges bénéficiaires unitaires Les marges brutes dégagées augmentent également en allant du groupe I au groupe IV. Elles sont de l’ordre de 169,18 ; 219,27 ; 228,54 et 239,71 Dh/UZ, respectivement pour les GI, GII, GII et GIV. Des écarts entre les groupes apparaissent au niveau des marges nettes réalisées, avec une différence maximale entre le GI et GIV (72,89 Dh). D’une manière générale, les marges nettes réalisées restent encore très faibles et ne dépassent guère les 200 Dh/UZ. Cette faible marge est probablement liée à la non maîtrise de la conduite alimentaire et aux phénomènes de sécheresse qui engendrent des frais de supplémentation très élevés provoquant une augmentation des charges. La valorisation de cette espèce est très possible si des mesures strictes sont prises en matière de conduite alimentaire, sanitaire et de reproduction. La maîtrise aussi de la commercialisation contribuera à une bonne valorisation de la production caprine dans la zone (Figure 6).

Figure 6. Marges bénéficiaires unitaires par groupes

66

Page 68: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

4.6. Comparaison du coût d’utilisation du parcours Le tableau suivant illustre le coût virtuel du parcours selon le groupe d’éleveurs avec une valeur de l’UF de l’ordre de 1DH/UF moins de celle de l’orge (1,5 DH/UF) en tenant compte des investissements déployés pour la production de l’orge. Tableau 12. Coût virtuel du parcours selon le groupe d’éleveurs

GI GII GIII GIV

Prix unitaire (DH/UF) 1 1 1 1 Apport total du parcours 2539,48 11717,7 5255,25 6088,68 Valeur d’apport du parcours (DH) 2539,48 11717,7 5255,25 6088,68

La contribution du parcours dans le coût de production total est de l’ordre de 2539,48 DH, 11717,7 DH, 5255,25 DH et 6088,68 DH respectivement chez les groupes GI, GII, GIII et GIV. En terme de pourcentage, cette contribution est évaluée à 21,6 % chez le groupe GI, 15,22 % chez le groupe GII, 21,41 % chez le groupe GIII et 14,06 % chez le groupe GIV.

5. Conclusions et recommandations Le Maroc oriental est connu depuis longtemps par sa spécialisation en matière d’élevage notamment des petits ruminants. Cependant, cette attitude connaît des mutations profondes conséquence directe des perturbations climatiques (succession des années de sécheresse) et de la dégradation progressive des espaces pastoraux. Ces mutations apparaissent également dans : l’assainissement des troupeaux dont l’exploitation devienne de plus en plus coûteuse à cause de la supplémentation étalée sur une longue période de l’année ; la forte tendance à la sédentarisation qui touche une fraction importante des éleveurs qui ne justifient plus l’opportunité d’un tel déplacement ; le développement des occupations concurrentes à l’activité d’élevage qui ne suffit plus pour subvenir aux besoins du groupe familial ; l’accentuation de certains phénomènes sociaux notamment l’exode rural et l’immigration qui conduisaient au dépeuplement de la zone et par conséquent à la dégradation du savoir local et la rareté de la main d’œuvre spécialisée en matière d’élevage. L’élevage caprin demeure une activité annexe à l’élevage ovin qui domine dans la région. Il est exonéré de la quasi-totalité des avantages dont l’ovin tire profit (encadrement technique et sanitaire, subvention et programmes de sélection de l’ANOC, etc.), cela combiné au mode de conduite purement extensif conduit à des performances en dessous des espérances. En effet, les paramètres de reproduction moyens enregistrés dans la zone d’étude sont : 74,73, 114,4 et 70,65% respectivement pour la fertilité, la prolificité et la productivité numérique. Alors que la productivité pondérale moyenne de l’UZ n’est que de l’ordre de 10,8 kg/UZ/an. La rentabilité de la spéculation se rétrécit de plus en plus du fait que la part de la supplémentation dans le coût de revient du poids vif produit ne cesse d’augmenter, et ne dépasse guère les 200 DH/UZ comme marge nette bénéficiaire.

67

Page 69: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Ce qui nécessite d’inventer des stratégies alternatives pour l’amélioration des performances des élevages et des revenus des éleveurs en limitant la sévérité de la distorsion de l’équilibre des écosystèmes pastoraux : troupeaux-éleveurs-parcours. La filière caprine dans la zone du Maroc oriental se trouve ainsi dans une situation critique qui nécessite de la part des acteurs de l’élevage dans la région une attention particulière pour assurer la durabilité d’une ressource s’elle est bien valorisée peut contribuer à l’essor de la région. Ainsi, les recommandations suivantes peuvent être suggérées comme voies d’amélioration de l’espèce caprine dans la région :

• amélioration génétique du cheptel via des croisements d’absorption pour augmenter les fréquences des allèles favorables dans la population et la reconstitution d’un pool de gènes qui permet par la suite de définir des races standard de la région ;

• amélioration de la productivité des parcours par la réhabilitation et la sensibilisation des ayants droits sur la nécessité de la gestion rationnelle des ressources en commun notamment chez les petits éleveurs qui ont un rayon de déplacement limité et dont l’alimentation du cheptel est basée essentiellement sur l’exploitation du parcours ;

• apport de soutien technique et financier (micro-crédit) pour les éleveurs les

plus vulnérables (petits éleveurs) afin de les rapprochés du moyen éleveur et pour assurer la durabilité du secteur d’élevage dans la région ;

• vulgarisation des programmes alimentaires pour la supplémentation,

l’engraissement, la préparation à la lutte et la préparation au chevrotage. En effet, la concentration des naissances observée pendant la période de disette alimentaire (hiver) nécessite de la part des éleveurs (toute catégorie confondue) une attention particulière pour les reproductrices en terme de la qualité et de la quantité de l’alimentation distribuée ;

• établissement d’un programme prophylactique notamment contre les

entérotoximies et les strongyloses (les dominantes pathologiques au niveau de la zone selon l’INRA et le laboratoire des analyses vétérinaires d’Oujda) et s’assurer de leur mise en application de la part des éleveurs ;

• encouragement de l’organisation professionnelle des éleveurs

(essentiellement les petits et les moyens éleveurs) notamment en matière d’approvisionnement des aliments pour bétails pour soulager les dépenses liées au transport des denrées ;

• encouragement de la mise en place des ateliers d’engraissement notamment

pour les croisements industriels chez les moyens et les gros éleveurs disposant de moyens pour amener l’activité durant toute l’année et la sensibilisation des acteurs sur la notion de la « qualité du produit » pour conquérir les marchés en dehors de la zone ;

68

Page 70: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• création d’un noyau de l’élevage caprin laitier pour mieux valoriser le caprin et facilité l’écoulement de ses produits par la création des coopératives laitières en s’inspirant de l’expérience de Chefchaouen notamment chez les éleveurs sédentaires agropastoraux de Ain Beni Mathar dont les conditions d’implantation s’avère opportun (disponibilité d’eau et des cultures fourragères) ;

• désenclavement du marché local et contrôle du circuit de commercialisation

des produits, autrement faciliter le flux des produits animaux et des intrants (aliments) et vers la zone, une chaîne de transport subventionnée des produits s’avère nécessaire.

Références Caidi A. 1995. Eude comparative des systèmes d’élevage nomade, semi-nomade, et sédentaire, dans les parcours arides et subsahariens, cas de la commune rurale Bouichaouen, province de Figuig. Mémoire de fin d’étude de 3ème cycle en agronomie, Option : production animale, ENA Meknès. DPA. 2006. Prestations d’assistance technique et conseils pour l’évaluation du projet de développement pastoral et de l’élevage dans l’Oriental et propositions d’actions. Phase I. note méthodologique. Direction provinciale de l’agriculture de Figuig. PDPEO, 2000. Rapport annuel (Exercice 1999/2000). Direction provinciale de l’agriculture de Figuig. ERES. 1972. Périmètre d’amélioration pastorale d’Ain Beni Mathar. Rapport de l’étude pour l’Aménagement des Terrains de parcours du Maroc Oriental. Ministère de l’Agriculture et de la Réforme Agraire. Direction de la mise en valeur. El Yassenasni H.1999. Caractérisation de la conduite des élevages des petits ruminants et détermination de l’importance de la supplémentation dans trois communes rurales de la province de Taourirt. Mémoire de fin d’étude de 3ème cycle en agronomie, Option : production animale, ENA Meknès. Mourid N. 2001. Etude de la conduite des élevages et évaluation des effets de la sécheresse sur les performances des ovins et des caprins dans les provinces de Taourirt et d’Ifrane. Mémoire de fin d’étude de 3ème cycle en agronomie, Option : production animale, ENA Meknès. INRA. 2001. Système de production animale : caractéristiques et coût de production dans la zone d’action du projet du PDPEO. Oujda. Maroc.

69

Page 71: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

70

Page 72: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Développement d’un système de conduite de 3 chevrotages en 2 ans chez la race caprine Draa

Ibnelbachyr1 M., Boujenane2 I. et Chikhi1 A.

1 INRA-CRRA d’Errachidia. 2 IAV Hassan II, Rabat (Maroc).

Résumé. La chèvre Draa possède des caractéristiques de reproduction et de production

prometteuses; elle peut se reproduire tout au long de l’année et sa prolificité est

intéressante. En plus, sa production laitière est satisfaisante et peut être élevée pour un objectif mixte (lait et viande). Les recherches menées sur cette race au Domaine

expérimental de l’INRA à Errachidia visent, entre autres, le développement d’un système de

conduite basé sur un rythme de reproduction de 3 chevrotages en 2 ans. Les résultats obtenus montrent un taux de fertilité moyen de 71, 8%, une taille de portée à la naissance

moyenne de 1,38 chevreaux et une production laitière journalière moyenne entre 500 et

1500 g/chèvre. Ce qui donne une productivité annuelle de 122 kg de lait et 20 kg de poids vif par chèvre. Ainsi, ce système de conduite est capable de valoriser au mieux les potentialités

de la race selon un schéma de conduite optimal qui permet une bonne gestion du troupeau

et une meilleure répartition de l’effort sur toute l’année.

Mots clefs : Caprin, race, Draa, système, élevage, chevrotage.

I- Introduction La race caprine Draa est concentrée essentiellement au niveau de son berceau qui est la vallée de Draa au Sud-est marocain. Ses effectifs sont de l’ordre de 10000 têtes (Darfaoui, 1992), et semblent être régressés de 20 000 têtes pendant les années 80 (Ezzahiri et al. 1989) à 9280 têtes en 2003 (Belouardi, 2004). C’est une chèvre de taille moyenne; le poids moyen adulte est de 30 kg (Ezzahiri et Benlakhal, 1989) et il est d’environ 40 kg chez le mâle (Hachi, 1990). Elle a une tête fine, triangulaire et souvent dépourvue de cornes. La robe peut présenter 3 dominantes couleurs (marron, noir, blanc, mélanges de ces couleurs) ou encore d’autres pigmentations (beige, grise, rouge acajou). La chèvre Draa est caractérisée par l’absence d'anoestrus saisonnier marqué; la femelle et le mâle peuvent se reproduire tout au long de l’année du fait que les pourcentages des femelles en oestrus et de celles qui ovulent au moins une seule fois par mois est toujours supérieur à 50% (Hachi, 1990). Elle a un anoestrus post partum réduit (Hachi, 1990; El Khaledi, 1991) ce qui permet à au moins 20% des chèvres de mettre bas une deuxième fois dans l’année (Ezzahiri et Benlakhal, 1989). En plus, c’est une chèvre prolifique qui peut donner jusqu’à 4 chevreaux par portée. La race Draa est élevée en petits troupeaux (10 à 12 têtes en moyenne). Son mode d’élevage peut être qualifié d’oasien; l’alimentation est généralement apportée à l’auge selon un système intensif ou semi-intensif (agro-pastoral) où les animaux pâturent le jour aux alentours des habitations et peuvent recevoir le soir une complémentation (Hachi, 1990). Ce même auteur a rapporté aussi l’existence d’un mode de conduite extensif où les troupeaux sont conduits sur parcours.

71

Page 73: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

En raison de l’absence d'anoestrus saisonnier marqué, les éleveurs pratiquent une lutte libre et continue, par conséquent les chevrotages sont étalés sur toute l’année (Ezzahiri et Benlakhal, 1989; Hachi, 1990). En effet, les saillies ne sont pas contrôlées (systèmes extensif et semi-intensif) ou bien les chèvres sont remises au bouc en moyenne 40 jours après le chevrotage (Hachi, 1990). Dans tous les cas l’intervalle entre chevrotages successifs varie énormément de 6 à 12 mois (Hachi, 1990). Ainsi, malgré ses atouts de reproduction intéressants, la chèvre Draa est élevée selon différents modes qui ne peuvent pas généralement exploiter d’une façon optimale ses potentialités. Une race assaisonnée comme la race Draa nécessite un mode intensif avec des luttes organisées afin de maximiser sa productivité tout en l’exploitant d’une manière rationnelle et durable. En effet, l’amélioration de la productivité des troupeaux et donc des revenus des éleveurs peut passer par l’augmentation de la taille de portée à la naissance et au sevrage, mais aussi par l’augmentation de la fréquence des mises bas. Cette dernière option était l’un des objectifs des recherches menées sur cette race au Domaine Expérimental de l’INRA à Errachidia et qui est le développement d’un système de conduite basé sur un rythme de reproduction de 3 chevrotages en 2 ans. C’est un rythme qui est pratiqué pour la première fois chez les caprins au Maroc.

II- Matériel et méthodes 1. Matériel animal Le troupeau expérimental, mis en place au Domaine Expérimental de l’INRA à Errachidia, est constitué de 80 chèvres et 10 boucs de race Draa. Le troupeau de base a été acheté en 2006 et 2008 au niveau du berceau de la race (vallée de Draa) dans différents élevages et représente les différents phénotypes existants. Les données ont été collectées entre 2006 et 2011, soit 16 saisons de mises bas. 2. Conduite de reproduction Le rythme de reproduction adopté est de 3 chevrotages en 2 ans; deux lots de chèvres sont conduits en alternance avec 3 périodes de lutte différentes :

• luttes du 1er février au 15 mars qui donnent des mises bas en été ; • luttes du 1er juin au 15 juillet qui donnent des mises bas en automne ; • et luttes du 1er octobre au 15 novembre qui donnent des mises bas au

printemps.

Le choix de ces trois saisons de lutte est fait sur base de l’absence de période d’arrêt marqué de l’activité sexuelle chez la race, mais en tenant compte du fait que la chèvre Draa présente une baisse de l’activité sexuelle au printemps (mars-mai) due à la baisse simultanément de l’incidence des chaleurs et de l’ovulation (Derquaoui et El Khaledi, 1992). En outre, le facteur climat a été pris en compte de façon à éviter les naissances d’hiver.

72

Page 74: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

La durée de chaque période de lutte est de 45 jours. Durant cette période, un bouc menu d’un tablier protecteur est introduit deux fois par jour (une demi-heure matin et une demi-heure l’après-midi) dans le lot de chèvres en lutte pour détecter les chèvres en chaleurs. Celles-ci sont immédiatement présentées à la saillie par le géniteur correspondant. 3. Conduite alimentaire La conduite alimentaire des chèvres est basée sur un rationnement dont l’objectif est de fournir à la chèvre une ration qui correspond à ses besoins alimentaires selon son stade physiologique. Les besoins énergétiques sont exprimés en UFL (unité fourragère lait) et les recommandations azotées sont exprimées en PDI (protéines digestibles dans l’intestin). L’affouragement des chèvres est basé essentiellement sur la paille et la luzerne verte ou déshydratée. La complémentation se fait en aliments concentrés (orge grain, maïs grain, tourteau de tournesol, féverole et pulpe sèche de betterave) et en minéraux et vitamines (CMV). Trois principales rations sont ainsi élaborées:

• la ration de lutte-début de gestation est distribuée aux chèvres en lutte, et elle est maintenue durant les 3 premiers mois de gestation ;

• la ration de fin de gestation succède à la première, elle est enrichie en énergie et diversifiée en ingrédients afin de maximiser les quantités ingérées ;

• la ration d’allaitement est distribuée aux chèvres après mise bas et maintenue jusqu’à l’entrée en lutte suivante.

4. Conduite sanitaire Un programme prophylactique incluant la vaccination contre l’enterotoxemie et les traitements anti-parasitaires interne et externe est appliqué systématiquement et un suivi rigoureux de l’état de santé des animaux est assuré selon le calendrier suivant:

• la vaccination des adultes contre l’enterotoxemie se fait chaque 6 mois. Les jeunes sont vaccinés au sevrage avec un rappel 15 jours plus tard ;

• le déparasitage interne se fait deux fois par an chez les adultes essentiellement contre les strongyloses, la ténia et l’oestrose. Alors que les jeunes sont déparasités à l’âge de 6mois ;

• un bain antiparasitaire externe est réalisé en été et concerne les animaux adultes et les jeunes de plus de 6 mois d’âge ;

• un traitement préventif des mammites est réalisé au tarissement juste avant le début du dernier tiers de gestation.

73

Page 75: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

5. Elevage des jeunes

Les chevreaux sont élevés sous leurs mères jusqu’à un âge moyen de 75 jours. Durant cette période lactée, ils ont accès libre (creep feeding) à un bon foin (de luzerne) et un mélange concentré qui fait au moins 16% des MAD (matières azotées digestibles) et 0,86 UFL par kg de MS (matières sèches). La période d’élevage des chevreaux peut être divisée en 3 étapes : i) Naissance-première semaine, ii) pré-sevrage et iii) post-sevrage :

• durant la première semaine, le chevreau reçoit un certain nombre de soins (veille à la tétée du colostrum, administration de solutions de minéraux et vitamines, etc.) dans un local isolé avec sa mère (box de chevrotage).

• en phase de pré-sevrage, le chevreau reste toujours avec sa mère mais au sein du lot des chèvres suitées. Durant cette période, l’alimentation du chevreau est essentiellement lactée, néanmoins, il peut accéder à une alimentation solide.

• après leur sevrage, les chevreaux continuent à recevoir le même mélange jusqu’à l’âge de 4 mois afin de minimiser le stress du changement d’alimentation qui peut affecter leur ingéré alimentaire et par conséquent leur croissance. Le sevrage est réalisé d’une manière brutale par séparation des chevreaux de leurs mères. Cela suppose qu’ils sont devenus indépendants dans leur alimentation. Le choix de 75 j comme âge moyen de sevrage est détecté par la nécessité de préparer les mères à la prochaine lutte et en plus à cet âge le poids moyen des chevreaux dépasse le triple de leur poids à la naissance.

6. Caractères étudiés et analyses statistiques

Les caractères de reproduction étudiés sont principalement la fertilité et la prolificité (taille de portée à la naissance). La fertilité est approchée par deux paramètres à savoir le taux des chaleurs qui est le pourcentage de chèvres détectées en chaleurs, et le taux de naissance (ou fertilité apparente) qui est le pourcentage de chèvres ayant mis bas.

En plus, un contrôle laitier hebdomadaire est réalisé selon la méthode qui consiste à séparer les chevreaux de leur mère et vider la mamelle à la veille du jour du contrôle, faire une première traite le jour du contrôle le matin et une deuxième le soir. Ainsi, la somme des quantités obtenues des deux traites donne la production laitière moyenne de la journée.

Un suivi de poids est réalisé chez les jeunes par pesée à la naissance et à chaque 21 jour. Les poids aux différents âges types (10, 30 et 90 j) sont déduits par interpolation linéaire et par la suite les gains moyens quotidiens correspondants sont calculés.

L’analyse des données, de 16 saisons de chevrotage, a été faite à l’aide du tableur Excel pour le calcul des moyennes et des pourcentages et l’établissement des graphes.

74

Page 76: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

III- Résultats et discussion 1. Fertilité

1.1. Taux de naissance et taux des chaleurs Le tableau suivant présente le taux de naissance et le taux des chaleurs selon la saison de lutte :

Tableau 1. Comparaison du taux de naissance et du taux des chaleurs entre les 3

saisons de luttes

Saison de lutte

Nombre d’observations

Taux de naissance moyen (%)

Taux des chaleurs

moyen (%)

Octobre-Novembre Février-Mars Juin-Juillet

202 149 167

73,8 69,1 72,5

85,1 86,6 83,1

Moyenne - 71,8 84,9 Le taux de naissance moyen est de 71,8 % et il est meilleur en automne (lutte de juin-juillet) suivi de l’été (lutte février-mars) et enfin du printemps (lutte d’octobre-novembre). Alors que le taux des chaleurs moyen (pourcentage des chèvres détectées en chaleurs par rapport à tout le lot mis en lutte) est de 84,9 % avec une légère variation intersaison. Ce chiffre reste inférieur aux taux rapportés chez la chèvre Draa (84-89%) par Ezzahiri et Benlakhal (1989), Hachi (1990) et El Khaledi (1991) ou chez la population du Nord (91-96%) par El Ourak (1995), Balafrej (1999) et Benbati (2002) ou encore chez la chèvre noire (86-96%) par Chami (1982), Caïdi (1995) et Azeroual (2000). Toutefois, les taux que nous avions obtenus ont été calculés sur une durée de lutte maximale de 45 jours alors que les taux signalés par les auteurs cités ont été calculés sur une longue période généralement d’un an. La variation constatée dans la fertilité selon la saison est en concordance avec ce qui a été rapporté par Derquaoui et El Khaledi (1992); une baisse dans l’activité sexuelle chez la chèvre Draa au printemps (mars-mai) due à la baisse simultanément de l’incidence des chaleurs et de l’ovulation. Toutefois, les taux des chaleurs sont presque les mêmes quelque soit la saison de lutte. Une étude approfondie de la variation de l’activité sexuelle chez la chèvre Draa au long de l’année en termes de comportement sexuel (manifestation des chaleurs) et d’ovulation s’avère nécessaire. En outre, l’étude du comportement sexuel et de la qualité du sperme chez le bouc va aider à expliquer la différence constatée entre le taux des chaleurs et le taux de fertilité.

75

Page 77: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

1.2. Distribution de l’apparition des chaleurs et répartition des mises bas La distribution de l’apparition des chaleurs sur la période de lutte en fonction de la saison est comme suit :

Figure 1. Distribution de l’apparition des chaleurs le long de la période de lutte et selon la saison

Plus de 75% des chaleurs détectées ont lieu au cours des 20 premiers jours de lutte avec une différence entre saison (73,3% pour les luttes d’octobre-novembre, 69,6% pour celles de février-mars et 84,4% pour juin-juillet). Au bout de 30 jours, le pourcentage des chèvres détectées en chaleurs sur toute la période de lutte sont de 96,0, 91,3 et 93,6% respectivement pour les luttes d’octobre-novembre, février-mars et juin-juillet. Quant à la répartition des mises bas sur la période des mises bas, elle peut être illustrée par la figure suivante :

Figure 2. Distribution des chevrotages le long de la période des mises bas et selon la saison

De même, au cours des 30 premiers jours des périodes de mises bas, ont lieu plus de 86% des chevrotages avec une différence en fonction des saisons. En effet, ce pourcentage est de 96,3% en automne, puisque les saillies d’été sont plus concentrées au début de la lutte (84,4% au cours des 20 premiers jours).

76

Page 78: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Pour les mises bas du printemps et d’été, quoique les chaleurs sont plus concentrées en octobre-novembre qu’en février-mars, les mises bas sont plus concentrées en été (84,7% durant les 20 premiers jours) par rapport au printemps (78,6%). Ceci pourrait être expliqué en partie par la variance plus importante de la durée de gestation au printemps (6,84 j) par rapport à l’été (6,59 j) et à l’automne (5,12 j) ce qui donne une répartition plus dispersée des mises bas au printemps. 2. Prolificité et productivité pondérale

Quant aux tailles et poids de portée à la naissance et au sevrage selon la saison de mise bas, ils sont donnés par le tableau suivant : Tableau 2. Tailles et poids de portée à la naissance et à 90 jrs selon la saison de mise bas

Saison de mise bas

Taille de portée à la naissance

(chevreaux)

Poids de portée à la

naissance (kg)

Taille de portée à 90 j (chevreaux)

Poids de portée à 90

j (kg)

Printemps 1,60 3,61 1,45 12,4 Eté 1,36 3,06 1,31 14,0 Automne 1,46 3,22 1,39 13,3 Moyennes 1,47 3,30 1,38 13,2

La taille de portée est meilleure au printemps, ce qui veut dire que le produit taux d’ovulation x taux de viabilité embryonnaire est meilleur pour les luttes d’octobre-novembre. En terme de productivité, il en découle que chaque chèvre peut sevrer de 12 à 14 kg de poids vif quelque soit la saison. En effet, les différences entre saisons dans les tailles de portée à la naissance et à 90 j sont ‘’équilibrées’’ par les différences dans les performances de croissance des chevreaux. Le taux de prolificité, approchée par la taille de portée à la naissance, enregistré (1,47) est intermédiaire aux chiffres rapportés chez la même chèvre en station (1,60) (Ezzahiri et Benlakhal, 1989) et chez les éleveurs (1,26) (Ezzahiri et Benlakhal, 1989) (1,38) (Hachi, 1990). Toutefois, la chèvre Draa est évidemment plus prolifique par rapport à la chèvre du Nord (101 – 132 %) (Hassani, 1997; Balafrej, 1999; Mounsif, 2004) ou à la chèvre noire (100-101%) (Bouqdir, 1995; Darfaoui, 1993; Ibnelbachyr, 2002). En outre, la meilleure prolificité est enregistrée au printemps ce qui correspond aux luttes d’octobre-novembre. Ce résultat est en concordance avec ce qui a été enregistré par Hachi (1990).

III- Conclusion et recommandations

Le système de 3 chevrotages en 2 ans est un mode de conduite innovant qui a permis chez la race Draa une organisation des mises bas en 3 principales saisons avec une bonne répartition de l’effort sur toute l’année. Sa productivité peut être améliorée davantage par une amélioration de la fertilité, une meilleure maîtrise de la conduite technique, une sélection plus sévère des chèvres et par l’étude approfondie de la physiologie de la reproduction chez la race. Ainsi, ce système de conduite peut être recommandé aux élevages améliorés de la race qui visent une production mixte (lait et viande) et une bonne organisation de travail. Un guide technique de conduite serait édité pour servir de support de vulgarisation de ce système de production.

77

Page 79: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Références

Azeroual M., 2000. Etude de la conduite et des performances des caprins dans la région de Khouribga : Boujaad. Mémoire de 3ème cycle en agronomie ENA Meknès. Balafrej M. 1999. Conduite et productivité des élevages caprins dans la région de Chefchaouen. Mémoire de 3ème cycle en agronomie ENA Meknès. Benbati M. 2002. Evaluation de l’impact de l’introduction de la race Murciano-granadina dans les élevages caprins du Bassin Versant de l’Oued Nakhla-Province de Tétouan. Mémoire de 3ème cycle en Agronomie, ENA Meknès. Belouardi k. 2004. La chèvre dans l’économie des oasis: cas d’Ouarzazate. In proceeding du séminaire ‘’ l’élevage caprin, quelle stratégie de développement ? 7ème foire caprine de Chefchaouen, 12-13 mai 2004, pp 50-54. Bouqdir A. 1995. Conduite de l’élevage caprin dans la vallée de l’Ouneine, Haut Atlas Occidental. Thèse de Doctorat Vétérinaire, IAV Hassan II. Caïdi, A. 1995. Etude comparative des systèmes d’élevage nomade, semi-nomade et sédentaire dans les parcours arides et subsahariens : Cas de la commune rurale de Bouichaouen province de Figuig. Mémoire de 3ème cycle en agronomie ENA Meknès. Chami M. 1982. Production animale et systèmes alimentaires des troupeaux du Haut Atlas Occidental (Vallée de Ghéraya). Mémoire de 3ème cycle en agronomie IAV Hassan II, Rabat. Darfaoui M. 1992. Diagnostic de l'élevage des petits ruminants et bilan des actions de développement entreprises dans la zone d'action des ORMVA de Tafilalet et d’Ouarzazate. Derqaoui L. et El Khaledi O. 1992. Evaluation de l’activité sexuelle pendant la saison de baisse de fertilité chez la chèvre D’man. In Lebbie, S.H.B, Rey, B. et Irungu, E.K. (Eds). The second biennial Ruminant Research Network, AICC, Arusha, Tanzania 7-11 december 1992. Direction d’Elevage, 1994. Stratégie de l’élevage. Tome 1:Situation du secteur de l’élevage. El Ourak A., 1995. Elevage caprin : importance, conduite et performances dans une région du Rif occidental. Cas de la commune rurale de Beni Arous. Mémoire de 3ème cycles en agronomie, ENA Meknès. Ezzahiri A. et Benlakhal M. 1989. La chèvre D'man: Caractéristiques et potentialités. Séminaire sur l’élevage caprin au Maroc: Problématiques et possibilités de développement. 19ème journées de l'Association Nationale pour la Production Animale, Ouarzazate 31 mai au 2 juin 1989. p. 99-113. Ezzahiri A., El Maghraoui A., Benlakhal M. et Ouchtou M. 1989. L'élevage caprin dans la région d’Ouarzazate. Séminaire sur l’élevage caprin au Maroc: Problématiques et possibilités de développement. 19ème journées de l'Association Nationale pour la Production Animale, Ouarzazate 31 mai au 2 juin 1989. El Khaledi O. 1991. Evaluation de l’activité sexuelle et ovarienne chez la chèvre de race D’man. Mémoire de 3ème cycles en agronomie, IAV Hassan II, Rabat. Hachi A. 1990. La chèvre D'man: Contribution à l’étude des caractéristiques de la reproduction. Thèse de doctorat vétérinaire IAV HASSAN II Rabat. Hassani A. 1997. Etude du fonctionnement de l’élevage caprin dans la commune rurale de Beni Idder. Mémoire de 3ème cycle en agronomie, ENA, Meknès.

78

Page 80: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Ibnelbachyr M. 2002. Etude de la conduite des petits ruminants et évaluation de l’introduction de la race alpine dans le Bassin Versant de l’Oued Lakhdar (Province d’Azilal). Mémoire de 3ème cycle en agronomie, ENA de Meknès. Lichir N. 2009. Analyse génétique de la production laitière des chèvres de race Draa. Mémoire de 3ème cycles en agronomie, IAV Hassan II, Rabat. Mounsif M. 2004. Synthèse des actions d’amélioration de la productivité des caprins dans les bassins de Nakhla et Abdelmoumen et évaluation de l’impact de l’introduction de la race Murciano-granadina dans le bassin Nakhla. Morocco WPM watershed protection and management. Task order No. 814 under the BIOFOR IQC. Contract No LAG-I-00-99-00014-00.

79

Page 81: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

80

Page 82: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Session 2

Caractérisation et Amélioration des Ressources Génétiques Caprines

81

Page 83: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

82

Page 84: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Programme de développement

et de sélection des caprins de l’ANOC

Mihi S.1, Fagouri S.1, Abidi M.1 et Jannoune A.1 1Association Nationale Ovine et Caprine, ANOC (Maroc),

Résumé. L’élevage caprin constitue pour notre pays un secteur prioritaire devant être érigé

en une activité socio- économique, solidaire, de développement durable et humain de nature

à créer le plus de mobilisation, de synergie et d’harmonisation des efforts des décideurs,

développeurs et chercheurs. Il est pratiqué dans les zones les plus pauvres et les plus enclavées et concerne une large frange de la population rurale des zones déshéritées. En

plus, il joue le rôle de la trésorerie subvenant aux besoins de la famille ou de l’exploitation et

assurant leur besoin en viande et en lait. Il contribue par ailleurs à la production de cuir et de poil pour l’artisanat. L’élevage caprin est de type extensif, constitué principalement de

populations locales dont l’alimentation est basée sur les ressources sylvo-pastorales. Ces

races locales bien qu’adaptées à ces conditions se caractérisent par leur faibles

performances et leur conduite extensive. Les actions entreprises par l’ANOC pour le développement de l’élevage caprin sont multidimensionnelles et très encourageantes ; aussi

l’intérêt et la volonté pour suivre la voie réussie pour les ovins sont affichés. Ainsi,

l’organisation professionnelle des éleveurs, l’amélioration génétique, l’encadrement technique, l’encadrement sanitaire du cheptel et les efforts de promotion, de valorisation et

de labellisation des productions (viande, fromage) sont autant de domaines que l’ANOC

s’efforce de développer. La contribution, l’encouragement des travaux de recherches et l’ouverture vers les organismes de recherche et de l’enseignement sont de plus en plus

marqués et d’un grand apport. En s’impliquant davantage dans la caractérisation des races

caprines locales, la constitution de troupeaux de bases, l’identification, le contrôle des

performances et la sélection, l’ANOC a réussi en collaboration avec le département de l’agriculture à la promulgation en 2010 de l’arrêté de reconnaissance pour la 1

ère fois par les

pouvoirs publics des races caprines locales Barcha et la Noire. Cette reconnaissance a

constitué un signe fort pour s’investir plus en faveur de la biodiversité et de la conservation de notre patrimoine caprin: les travaux de caractérisation et d’homogénéisation d’autres

types génétiques (la chèvre locale rouge et la chèvre locale Ghazzalia) sont en cours ;

l’homogénéisation des troupeaux et la sélection de la race Draa sont également lancées . Aussi, la Commission Nationale de Sélection et de Marquage des caprins est mise en place

au service de la sélection des reproducteurs et leur inscription aux livres

généalogiques gérés par l’ANOC; ses travaux sont organisés annuellement et son

programme intéresse aussi bien les races caprines locales que les races d’origine importée. Le programme d’amélioration génétique concerne également le programme de croisement

d’absorption entrepris par l’ANOC essentiellement dans la région du Nord et ce par la

diffusion de géniteurs ; l’insémination artificielle, ayant été vulgarisée dans cette région est appelée à se développer dans les années à venir. L’ANOC se déploie en vue de

l’amélioration de la productivité et des revenus des éleveurs de caprins. La tâche est ardue

en raison des difficultés d’accès aux élevages et de la faible taille moyenne des troupeaux.

Les efforts consentis depuis des années avec la participation des éleveurs et en concertation avec le département de l’agriculture doivent aboutir à la promulgation de l’appui financier aux

éleveurs sélectionneurs caprins à l’instar des autres espèces et productions ; cette mesure

légitime constitue une incitation au développement de l’élevage caprin et un encouragement à la préservation de la biodiversité.

Mots clés : Caprins, ANOC, race locale, sélection, développement, Maroc.

83

Page 85: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

I- Introduction

L’élevage caprin joue un rôle socioéconomique important, en effet, le cheptel marocain est d’environ 5,7 millions de têtes, réparties dans les zones des montagnes (Haut et Moyen Atlas, Rif et Oriental), ce sont en général des régions pauvres et dont l’élevage caprin en particulier constitue une source de revenu importante. En fait, les caprins jouent un rôle de trésorerie pour l’éleveur, subviennent aux besoins de la famille rurale, leur fournit de la viande et du lait et contribue également à la production de cuir et poil pour l’artisanat. L’ANOC a entrepris ces dernières années un travail d’amélioration génétique notamment la sélection des populations locales caprines ce qui a permis de distinguer des races locales à part entière (Noire de l’Atlas, Barcha, Hamra, Ghazzalia…) et d’entamer ainsi des programmes de développement de ces races. Dans le présent article le point sera mis sur le programme d’amélioration génétique de races caprines et leurs caractérisations.

1. Programme entrepris par l’ANOC L’ANOC étant une association professionnelle à but non lucratif, encadrant des éleveurs ovins et caprins, elle a commencé son action dans le secteur caprin depuis 1992, précisément à Chefchaouen, au Nord-Ouest du Maroc. Et depuis elle a assuré la réalisation des actions d’ordre technique, pédagogique et économique en organisant les éleveurs au sein d’un premier groupement spécialisé. Ces actions avaient pour finalité l’amélioration de la productivité des élevages et par conséquent contribueraient à la consolidation des revenus des éleveurs.

1.1. Approche de l’ANOC

L’approche adoptée par l’ANOC étant intégrée et son action d’encadrement des éleveurs, se base sur ce qui suit :

• l’organisation des éleveurs en groupement local autofinancé et autogéré ;

• l’encadrement zoo-sanitaire des élevages (suivi sanitaire et technique relié à la conduite alimentaire et de reproduction ...) ;

• l’amélioration génétique par sélection et croisement d’absorption en assurant des opérations de contrôle de performance, contrôle laitier, sélection et marquage et diffusion de reproducteurs ;

• la formation pédagogique et technique visant la formation théorique et pratique des éleveurs et techniciens aux aspects de la conduite des élevages caprins ;

• la valorisation des productions caprines (lait / fromage, viande, reproducteurs…) ;

• l’action économique relative à l’organisation des approvisionnements et la commercialisation des produits et sous- produits.

84

Page 86: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

1.2. Races exploitées

La première expérience à Chefchaouen a été multipliée et capitalisée dans d’autres régions du Maroc; notamment au niveau des provinces de Tétouan, Tanger, Larache, Ifrane, Khénifra, Khémisset, Béni Mellal, Taourirte, Midelt, Boulmane, Zagora, Tata et Essaouira. Actuellement on compte quatorze groupements spécialisés caprins, possédant environ 50.000 chèvres encadrées.

A l’instar de l’expérience de la sélection des races ovines locales, l’ANOC a œuvré en étroite collaboration avec ses partenaires en particulier la Direction d’élevage (DDFP), pour étendre le travail de sélection aux populations caprines marocaines, ainsi depuis quelques années on a pu identifier et caractériser des races caprines, en fait, un effort louable en matière de constitution de troupeaux caprins a été entamé au niveau des groupements chez les éleveurs. L’ANOC a pu distinguer entre les chèvres : noire de l’Atlas, Barcha, Draa (ces trois sont maintenant reconnues officiellement) ; les races Hamra, Ghazzalia sont en cours de demande de reconnaissance et d’autres races sont en cours de prospection en l’occurrence au Sud du Maroc.

Ainsi, des programmes de sélection de ces races sont mis en œuvre dans les groupements chez les éleveurs, notamment la constitution des troupeaux de base, le suivi des performances et la présélection des produits et la sélection et le marquage par des commissions régionales.

La répartition des races encadrées est présentée sur la carte suivante :

1.3 . Evolution des sélectionneurs

Le nombre de sélectionneurs n’a cessé de se développer, il a atteint en 2010, 213 éleveurs exploitant 8.823 chèvres ; l’évolution est schématisée dans le graphe suivant :

85

Page 87: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Ce graphique montre l’importance de l’évolution de la sélection notamment des races locales, les sélectionneurs ont atteint 154 éleveurs ; ils représentent plus de 72 % du total.

2. Programmes d’amélioration génétique

Le travail mis en œuvre par l’ANOC et en commun accord avec la DDFP du MAPM et la FIVIAR ; se concrétise à travers trois axes :

• l’homogénéisation et sélection des caprins de races locales ; • le programme de croisement d’absorption ; • l’encouragement des noyaux de races pures à vocation laitière.

2.1 . Homogénéisation et sélection des caprins de races locales

Le programme a été entamé en 2006 /2007 et visait la conservation et la promotion du patrimoine national caprin, l’objectif global étant l’amélioration et le développement des troupeaux de la chèvre locale dans ses berceaux à l’instar des ovins. Les populations concernées étaient :

• les caprins Noirs de l’Atlas et Barcha : Moyen Atlas, Oriental, Centre Sud (en particulier dans l’arganier);

• les caprins Drâa : au Sud à Zagoura et Tata ; • les caprins Ghazzalia et Hawa à l’Oriental ; • les caprins Hamra au Nord, Zaer et autres régions.

L’organisation du travail met en œuvre des programmes de sélection qui demande plusieurs années et passant par la réalisation de diverses activités notamment :

• la constitution de troupeau de base; • l’identification des animaux ; • le suivi des naissances et contrôles de performances ; • l’enregistrement et traitement des données ; • les phases de présélection, sélection et marquage des

reproducteurs ; • la diffusion des géniteurs.

86

Page 88: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

2.2 . Programme de croisement d’absorption

L’ANOC avec l’appui de la DDFP a œuvré pour la sauvegarde et la promotion des races caprines. Ce programme concerne les chèvres croisées du Nord, de la région côtière et des zones périurbaines (Rabat, Casa, Meknès, Fès, Oujda…) ; généralement la race Alpine est la plus utilisée comme géniteurs. En 2010,

49 éleveurs ont été concernés par les travaux de la CNSM, possédant 2182 chèvres et ont eu une production de 746 chevrettes.

Aussi, des actions d’insémination artificielle ont été réalisées à titre d’essai de cette technique notamment au niveau des groupements de Chefchaouen en partenariat avec le Projet MEDA /DPA Chefchaouen et 1034 IA ont été réalisées et du Loukous en partenariat avec l’ORMVA-Loukkos quelques 100 IA ont été réalisées est désormais acquise, faut-il encore penser à l’utiliser dans le sens de la diffusion de la génétique.

2.3 . Programme d’encouragement de noyaux de races pures

Le programme a pour objectif, la production et la diffusion des géniteurs de race pure destinés aux élevages pratiquant les croisements et en particulier celui d’absorption visant principalement l’amélioration de la capacité de la production laitière.

Actuellement, on compte une dizaine d’unités totalisant plus de 1100 chèvres de races pures, à savoir l’Alpine, Saanen et récemment il y a eu introduction et diffusion de la race Murciana Granadina, en l’occurrence au Nord.

Dans les Programmes de sélection de ces races, l’ANOC effectue les opérations suivantes :

• l’identification des animaux ; • le contrôle des performances (croissance et lait), • les présélections, tri et réforme ; • l’organisation des travaux de la CNSM et l’inscription aux livres

généalogiques ; • la diffusion des Boucs ; • le traitement des données et l’édition des résultats.

En 2010, ce programme a touché 9 éleveurs exploitants la race Alpine et il y a eu comme résultat une production de 413 chevrettes et 111 jeunes Boucs.

V- Conclusion

Les résultats cités dans cet article relatifs aux programmes d’amélioration génétique caprine mis en œuvre par l’ANOC sont prometteurs et sont atteints grâce d’une part à l’approche participative adoptée, aux partenariats fructueux entrepris avec les différentes institutions nationales : la DDFP, le programme Maroc vert comme principaux partenaires qui accompagnent l’ANOC techniquement et matériellement), à l’appui apporté par les services extérieurs du Ministère (DRA, DPA, ORMVA) et des Institutions de l’Enseignement et de la Recherche (ENA, IAV HII, INRA). Et d’autre part, à la démarche de l’ANOC se basant sur un encadrement de proximité moyennant des actions intégrées convergeant toutes vers le développement de la filière caprine. Ces réalisations restent préliminaires et l’opportunité se présente de nouveaux afin de coordonner au mieux les actions de recherches et développement en vue de réaliser le programme ambitieux visant la valorisation de nos races en matière de production de viande mais aussi de lait tout en tenant compte des contraintes et particularités des systèmes d’élevage caprin.

87

Page 89: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

ANNEXES 1 : Standard des races locales nouvellement reconnues

1. Race Noire d’Atlas

• Aspect général

Le corps est plat, étroit au niveau des épaules et des reins, le bassin est incliné, mamelles bien attachées avec des trayons de 2 à 4 cm écartés et bien implantés à l’extrémité. Il faut signaler également la présence d’une barbiche et d’une queue relativement courte et enroulée.

• Taille et poids

La chèvre Atlas est caractérisée par une petite taille. Le mâle étant plus grand et plus robuste que la femelle. La hauteur au garrot est de : Chèvre : 72,2 cm Bouc : 82,6 cm. Le poids vif adulte est de : Chèvre : 38,6 kg Bouc : 46,8 kg.

• La tête et encolure

La chèvre Atlas possède une tête noire, fine et allongée (massive et plus forte chez le mâle). Elle est surmontée d’un toupet de poils de longueur moyenne (plus longs chez le mâle). Les cornes sont toujours présentes. Elles sont fines, écartées et légèrement courbées vers l’arrière chez la femelle. Chez le bouc les cornes sont plus grandes, bien ouvertes, dirigées en spirale vers les côtés et l’extérieur. Le chanfrein est droit et les arcades sont saillantes et proéminentes. Les yeux sont globulaires et les oreilles sont longues (20,5 cm), larges (8,5 cm) et pendantes. L’encolure est retro-incurvée.

• Poitrine et gigot

La poitrine est saillante, le gigot est plat et montre un périmètre inter-fémoral moyen.

• Membres

Les membres sont fins et serrés (ne dépassent pas 30 cm), et couverts de poils courts et denses. C’est un animal habile, marcheur et bon grimpeur.

• Pelage

L’animal est couvert de poils longs, la longueur des fibres varie de 5 à 7 cm et le poids de la toison est en moyenne de 350 g.

• Robe

La robe est de coloration noire montrant un reflet marron à roux au niveau de l’extrémité des poils. Des poils blancs apparaissent avec l’âge au niveau de la ligne du dos et le museau.

88

Page 90: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

2. Caprin BARCHA

• Aspect général

L’examen des données recueillies a montré que la conformation et certaines caractéristiques de la toison constituent des caractéristiques communes entre la chèvre Barcha et la chèvre Atlas. Le corps est plat, étroit au niveau des épaules et des reins, le bassin est incliné, mamelles bien attachées avec des trayons de 2 à 4 cm écartés et bien implantés à l’extrémité. Il faut signaler également la présence d’une barbiche et d’une queue relativement courte et enroulée.

• Taille et poids

La chèvre Barcha est caractérisée par une petite taille. Le mâle étant plus grand et plus robuste que la femelle. La hauteur au garrot est de :

• chèvre : 71,8 cm • bouc : 79,8 cm.

Le poids vif adulte est de : • chèvre : 37,5 kg • bouc : 45,6 kg.

• Tête et encolure

La chèvre Barcha présente une tête noire fine mais plus longue par rapport à la chèvre Atlas. Le bouc possède une tête massive et plus forte que la femelle. Elle est surmontée d’un toupet de poils de longueur moyenne (plus longs chez les mâles). Les cornes sont toujours présentes. Elles sont fines, écartées et légèrement courbées vers l’arrière, et commencent à s’enrouler vers l’avant avec l’âge chez la femelle. Chez le bouc les cornes sont plus grandes, bien ouvertes, dirigées en spirale vers les côtés et l’extérieur. Le chanfrein est droit et les arcades sont saillantes et proéminentes. Les yeux sont globulaires et les oreilles sont longues (21 cm), larges (8,8 cm) et pendantes. L’encolure est retro-incurvé.

• Poitrine et gigot

La poitrine est saillante, le gigot est plat et montre un périmètre inter-fémoral moyen.

• Membres

Les membres sont fins et serrés (ne dépasse pas 30 cm), et couverts de poils courts et denses. C’est un animal habile, marcheur et un bon grimpeur.

• Pelage

Le pelage est long (relativement plus court que la chèvre Atlas) avec peu ou pas de reflet. La longueur des fibres peut atteindre 6 cm. Le poids de la toison est en moyenne de 300 g.

• Robe

La robe est de coloration noire avec des poils blancs sur tous le corps et en particulier sur la ligne du dos, au niveau des museaux, des oreilles et la queue et quelque fois autour des yeux.

89

Page 91: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

3. Race Hamra

• Définition de type raciale

La chèvre Rouge est caractérisée par une taille moyenne avec une hauteur au garrot de 68 cm pour un poids variant de 30 à 45 kg (37 kg en moyenne). Le bouc est plus grand et plus robuste, sa hauteur au garrot est de 75 cm pour un poids variant de 46 à 75 kg (52 kg en moyenne).

• Tête

Assez large et allongée (massive et plus forte chez le bouc). Le chanfrein est droit, les oreilles sont longues et larges, et souvent dressées. Les cornes sont toujours présentes, elles sont pointues, écartées et orientées vers l’arrière chez la femelle ; plus grandes, bien ouvertes, dirigées en spirales vers les côtés et l’extérieur chez le bouc. On note la présence d’une barbiche chez la plupart des animaux.

• Corps

Etroit au niveau des reins, le bassin est incliné de longueur moyenne de 23 cm. La poitrine est souvent ouverte. Le périmètre thoracique chez la chèvre est de 79 cm en moyenne et la profondeur moyenne de poitrine est de 34,45 cm. Chez le bouc le périmètre thoracique moyen est de 87 cm et la profondeur moyenne de la poitrine est de 37,48 cm.

• Membres Sont fins et serrés, et couverts de poils courts. Le périmètre moyen du canon est de 9,3 cm chez les chèvres, et de 10,5 cm chez les boucs.

• Mamelles Sont bien développées, avec des trayons longs, écartées et bien implantés à l’extrémité. Ces caractéristiques de la mamelle lui confèrent une aptitude laitière apparente.

• Pelage Est ras de couleur rouge, avec des fibres de longueur moyenne de 3 cm.

Une caractérisation de ses performances de production et de croissance est en cours de finalisation.

90

Page 92: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

4- Race Draa

La chèvre Draa est localisée dans les provinces d’Ouarzazate, Zagora, Tata et généralement le long des oasis de la vallée du Oued Draa ; son effectif est en régression et oscille autour de 12.500 têtes. Ses caractéristiques génétiques et phénotypiques lui confèrent des potentialités élevées de production et de reproduction ainsi que des capacités d’adaptations aux conditions arides d’élevage.

• Définition et type racial

Le caprin Draa est de format moyen à ossature légère. Sa hauteur au garrot est en moyenne de 66 cm. La longueur du corps varie de 55 à 65 cm. Le poids moyen de la chèvre varie de 28 à 39 kg. Le poids vif des chevreaux à la naissance varie de 1,5 à 3,4 kg par chevreau. Au sevrage (90 j), le poids vif moyen des chevreaux est de 13 kg chez les mâles et 11,6 kg chez les femelles.

• Tête est fine, triangulaire et dépourvue de cornes. Les oreilles petites et pointues sont légèrement orientées vers l’avant. L’encolure mince et peu longue, porte très souvent des pendeloques.

• Tronc est caractérisé par un garrot non saillant, une poitrine profonde est une croupe inclinée qui porte une queue courte et dressée.

• Peau est fine et souple porte des poils ras, toutes les couleurs de robes sont représentées; toutefois les plus répandues sont le brun et le marron.

• Mamelle, relativement développée, est attachée vers l’avant et porte des trayons dirigés vers l’extérieur.

• Performances de reproduction et de production laitière

Le taux de fertilité est de 90 % et le taux de prolificité est de 130%. La chèvre Draa peut donner jusqu’à 1,5 litres de lait par jour pendant une durée de lactation de quatre mois. La production laitière moyenne des chèvres sélectionnées dans la station est de 85 litres en 90 jours. Le lait a un taux butyreux élevé et donne un excellent rendement fromager (220 à 250 g/l).

91

Page 93: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

5- Ghazzalia

Un travail de prospection a été entamé récemment par l’ANOC notamment à l’Oriental où il y a la présence de grand troupeau. A priori cette race est ramifiée en 3 types :

• Ghazzalia ; • Hawa El Bida ; • Hawa El Hamra.

Un travail de caractérisation est en cours de finalisation chez une dizaine d’éleveurs dans les localités situées à l’Est de Bouarfa (Abou Lakhal).

92

Page 94: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Amélioration génétique des caprins en France : la sélection laitière et les thèmes de recherches

Bouvier F.1 François D.2 et Martin P.3

(1) INRA UE 332 Domaine de Bourges, 18390 Osmoy (France)

(2) INRA UR 631, SAGA Equipe Génétique des Petits Ruminants, BP 52627, 31326 Castanet-Tolosan (France)

(3) CAPGENES, OES Caprin Multi-racial, Agropôle 2135, Route de Chauvigny, 86550

Mignaloux-Beauvoir, (France).

Résumé. L’élevage caprin français est entièrement orienté vers la production de lait pour la

transformation fromagère industrielle ou fermière. L’amélioration génétique caprine s’est

organisée en France dans les années 70 en bâtissant un schéma de sélection basé sur

l’insémination artificielle et l’évaluation des aptitudes laitières des boucs par testage sur descendance. Ces caractères laitiers sont moyennement héritables pour les quantités

(h!= 0,30 à 0,40) à héritables pour les taux (h!= 0,50 à 0,60). La sélection s’est développée

avec la création du noyau de sélection en 1992 exigeant des éleveurs adhérents un minimum de 30% d’IA pour leur cheptel. En cohérence avec le débouché fromager, l’objectif

de sélection a d’abord visé l’amélioration de la quantité de matière protéique (MP) et du taux

protéique (TP) avec une sélection pratiquée par seuils sur chacun des index. A partir de

1995, la sélection a été pratiquée avec un index combiné MP et TP, modifié en 1999. Parmi les protéines du lait, le polymorphisme des caséines et en particulier de la caséine alphaS1 a

été pris en compte. Depuis 1999, progressivement des caractères fonctionnels sont venus

compléter la sélection sur la production laitière, en particulier des caractères de morphologie mammaire (h!= 0,20 à 0,35) combinés depuis 2006 dans un index morphologie caprine

(IMC). Les recherches actuelles menées en génétique caprine portent sur l’impact de la

sélection sur la résistance aux mammites en utilisant le critère des numérations cellulaires (h!= 0,20) et sur la maîtrise de la saisonnalité de la reproduction au travers d’un dispositif de

croisement backcross Alpine x Créole.

Mots clés : Caprins, France, amélioration génétique, sélection, laitière, recherche.

I- Introduction

L’élevage caprin français est entièrement orienté vers la production de lait pour la transformation fromagère industrielle ou fermière. L’amélioration génétique caprine s’est organisée en France dans les années 1970 en bâtissant un schéma de sélection basé sur l’insémination artificielle et l’évaluation des aptitudes laitières des boucs par testage sur descendance. La prise en compte des caractères laitiers et des caractères fonctionnels a évolué au cours des années 1990 et 2000.

1. Elevage caprin dans le monde, en Europe et en France A l’échelon mondial, 95% des chèvres sont élevées pour la production de viande et 5% pour la production de lait. L’espèce caprine est concentrée pour 90% de l’effectif mondial sur les deux continents Asie (61%) et Afrique (29%). L’Europe arrive en quatrième position pour 3% juste derrière l’Amérique du Sud (4%). 20% de la production mondiale de lait de chèvre est produite en Europe. Les principaux pays

93

Page 95: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

producteurs Européens (lait & viande confondus) sont la Grèce (5,8 millions de têtes, essentiellement pour la viande), l’Espagne (2,6 millions de têtes) et l’Italie (1,4 million de têtes). La population caprine en France est d’environ 1 million de têtes pour une taille de troupeau moyenne de 80 chèvres. La production laitière annuelle était de 575 millions de litres en 2007, soit 4% de la production mondiale. 70% de la production est collectée par des industriels et est commercialisée au prix moyen de 0,57 !/litre (2009). Deux races principales composent cette population: la race Saanen (n=350.000) originaire de la Vallée de la Saane en Suisse. Elle se distingue par sa robe entièrement blanche. Et la race Alpine (n=450.000) originaire du massif alpin, sa robe est de couleur chamoisée. C’est la race la plus répandue en France avec 55% des femelles soumises au contrôle laitier. Le poids moyen des chèvres adultes se situe entre 50 et 90 kg. La mise à la reproduction se fait à l’âge de 7 à 8 mois pour un poids vif d’environ 32 à 35 kg. Les chevreaux non conservés pour le renouvellement sont engraissés jusqu’à l’âge de 4 semaines pour un poids vif de 8 à 10 kg.

2. Pôle national de la sélection caprine en France Née de la fusion en 2008 de Caprigène-France et de Capri-IA, la structure CAPGENES regroupe 18 coopératives ou union de coopératives et fait office d’entreprise et d’organisme de sélection (OES). Capgènes est agréé par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche pour conduire le schéma national d’amélioration génétique des races laitières Alpine et Saanen et gérer l’ensemble des races caprines françaises. Ses missions principales sont : l’orientation des races : définition des objectifs de sélection et des modalités du programme de sélection ; la création du progrès génétique : programmation des accouplements et testage ; la diffusion du progrès génétique : production de semences. La structure emploie 20 salariés. Elle compte 750 éleveurs adhérents détenteurs de la base de sélection qui compte 170.000 chèvres. Capgènes dispose d’un centre de production de semences caprines unique au monde avec un laboratoire répondant aux normes sanitaires européennes et un savoir-faire sur les techniques de cryo-conservation de semences et d’embryons. Capgènes produit 250.000 paillettes par an.

94

Page 96: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

3. Schéma de sélection laitière 3.1. Evolution de la sélection de 1970 à aujourd’hui

Les caractères laitiers sont moyennement héritables (h"= 0,30 à 0,40) pour les quantités à héritables (h"= 0,50 à 0,60) pour les taux (Leboeuf et al. 2008). La sélection initiée dans les années 1970 s’est développée avec la création du noyau de sélection en 1992 exigeant des éleveurs adhérents un minimum de 30% d’IA pour leur cheptel. En cohérence avec le débouché fromager, l’objectif de sélection a d’abord visé l’amélioration de la quantité de matière protéique (MP) et du taux protéique (TP) avec une sélection pratiquée par seuils sur chacun des index. Mais ce principe d’une sélection à seuils pour des caractères corrélés négativement s’est révélé peu efficace. A partir de 1995, la sélection a été pratiquée avec un index combiné MP et TP (Piacère et al. 1997), modifié en 1999. Parmi les protéines du lait, le polymorphisme des caséines et en particulier de la caséine alphaS1 a été pris en compte. Depuis 1999, progressivement des caractères fonctionnels sont venus compléter la sélection sur la production laitière, en particulier des caractères de morphologie mammaire (h"= 0,20 à 0,35, Piacère et al. 1998) combinés depuis 2006 dans un index morphologie caprine (IMC). 3.2. Objectif de sélection actuel

L’objectif de sélection est d’augmenter la quantité et la qualité du fromage tout en améliorant la morphologie fonctionnelle des femelles et en préservant la variabilité génétique. Les critères de sélection sont :

• la quantité de lait • la quantité de matière protéique (MP) • la quantité de matière grasse (MG) • le taux protéique (TP) & la caséine !S1 • le taux butyreux (TB) • la morphologie mammaire.

3.3 . Evaluation génétique

L’évaluation génétique ou indexation porte sur des caractères de production et des caractères fonctionnels. Deux index sont calculés :

• l’Index Combiné Caprin (ICC) qui est un index de synthèse économique élaboré en fonction des critères technico-économiques correspondant aux conditions de production française : prix du lait, rendement fromager, rapport TB/TP

ICC= IMP + 0,4 ITP + 0,2 IMG + 0,1 ITB (IMP=index MP, ITP=index TP, IMG=index MG, ITB=index TB)

95

Page 97: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• l’Index Morphologique Caprin (IMC) qui porte à la fois sur 6 postes pour le corps et les aplombs et 11 postes pour la mamelle et les trayons (Clément et al, 2006).

o Race Saanen : IMC=1 profil + 1 plancher + 1 attache arrière + 0,5 forme arrière-pis

o Race Alpine : IMC=1,5 profil + 1 plancher + 1 attache arrière + 1 forme arrière-pis

3.4 . Schéma d’amélioration génétique

Le schéma d’amélioration génétique s’appuie sur une base de sélection de 170.000 chèvres. Les chèvres aux meilleurs index seront qualifiées « mères à boucs », elles sont actuellement 46.000. Des accouplements sont ensuite programmés entre mères à boucs et pères à boucs (boucs aux meilleurs index), environ 1000 sont réalisés sur tout le territoire français. A l’issue de ces accouplements, 170 à 180 jeunes mâles entreront en centre de production de semence pour être testés sur le plan sanitaire, sur la conformation, la croissance et la fonction sexuelle. 70 seront retenus et testés pour les caractères laitiers sur descendance avec un objectif de 80 filles contrôlées par bouc. Chaque année les 40 meilleurs sur index testés sur descendance seront agréés à l’IA. La diffusion du progrès génétique ainsi créé est essentiellement assurée par l’IA. 75% de celles-ci soit 65.000, sont réalisées sur les chèvres de la base de sélection. En 2009, les chèvres de la base de sélection produisaient par lactation près de 190 kg de lait de plus que la moyenne des chèvres de la population en contrôle laitier. Depuis 18 ans, le progrès génétique des primipares de race Saanen est de 13 kg de lait par an et de 450 g par an de matière grasse versus 610 g par an pour les primipares de race Alpine. Concernant les inséminations artificielles, leur nombre a progressé de 53.000 en 1992 à 82.000 en 2010. La génétique caprine française s’exporte également avec 8000 IA annuelles réalisées à travers le monde, en Amérique Latine, en Asie, en Europe, en Afrique et au Moyen Orient.

4. Thèmes de recherche Les recherches actuelles menées en génétique caprine portent notamment sur l’impact de la sélection sur la résistance aux mammites en utilisant le critère des numérations cellulaires (h"=0,20, Rupp et al, 2004) et sur la maîtrise de la saisonnalité de la reproduction au travers d’un dispositif de croisement backcross Alpine x Créole. Concernant la résistance génétique aux mammites, le projet de recherche a pour objectif de produire et étudier 2 lignées divergentes de chèvres de race Alpine sur la base d’index de numérations cellulaires de boucs d’IA afin de :

• évaluer la réponse sur la résistance aux mammites ; • étudier les mécanismes qui sous-tendent la divergence génétique ;

96

Page 98: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• évaluer les conséquences sur d’autres caractères d’intérêt : qualité technologique du lait, aptitude à la traite, résistance au parasitisme gastro-intestinal.

Concernant la maîtrise de la saisonnalité de la reproduction, le dispositif est constitué de parentales Alpines et Créoles (169 Alpines : 13 familles de 13 demi-sœurs, 16 Créoles nées de transfert d’embryons du domaine de Duclos en Guadeloupe) et de 2 familles de demi-sœurs Backcross Alpine-Créole (101 femelles nées en 2006, 2007 et 2008). Les premiers résultats de comparaison entre les chèvres Alpine et Créole ont montré une faible différence sur le début de saison sexuelle, par contre, une forte différence est observée sur la fin de saison. En effet, la fin de saison se situe en général au début mars pour les Alpines, alors que la majorité des Créoles est encore cyclique au 15 avril. Références Clément V., Martin P., Barillet F. 2006. Renc. Rech. Rum. 13, 209-212. Leboeuf B., Delgadillo J.A., Manfredi E., Piacère A., Clément V., Martin P., Pellicer-Rubio M.T., Boué P., de Crémoux R. 2008. INRA Prod. Anim. 21 (5) 391-402. Piacère A., Bouloc-Duval N., Sigwald J.P., Larzul C., Manfredi E. 1997. Renc. Rech. Rum. 4, 187-190. Piacère A., Manfredi E., Lahaye P. 1998. EAAP Publication 95, 375-380. Rupp R., Clément V., Piacère A., Manfredi E. 2004. 55th annual meeting EAAP Bled Slovenia abstract 46.

97

Page 99: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

98

Page 100: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Caractérisation et préservation des ressources génétiques caprines

Rodero Serrano E.1

1Départament de Production Animale, Université de Cordoue (Espagne)

Résumé. La chèvre a joué un rôle important dans l'histoire du commerce, les migrations et

les établissements humains. Elle représente un matériel génétique précieux pour les petits

producteurs, car elle améliore le régime alimentaire, le revenu et la qualité de vie des

familles rurales. Elle est aussi l'une des rares espèces d'animaux domestiques, en mesure de valoriser les zones arides et les zones naturelles protégées. Cela a été compris par la

FAO qui a consacré plusieurs séances à la caractérisation des petits ruminants (Taller de

caracterización de Rumiantes Menores en Bariloche, 2009; Draft guidelines on phenotipic characterization, 2011). Nous comprenons la Caractérisation Phénotypique (CP) en tant que

processus d'identification des différentes populations raciales et de description de leurs

caractéristiques extérieures et de la production dans un environnement donné, et sous

certaines conditions de conduite et tenant compte des facteurs sociaux et économiques qui les affectent.

La caractérisation est une étape nécessaire pour la conservation et l'amélioration. La CP est

complétée par la caractérisation génotypique (CG) primaire et avancée. Une première étape serait à des fins d'inventaire (inclure les recensements, la structure d'élevage, la répartition

géographique, la diversité génétique, des systèmes de production et le développement

historique), une deuxième phase se rapporte à la caractérisation elle-même, comme noté ci-dessus. Les objectifs de la caractérisation, tant au niveau individuel que collectif, et leur

utilité dans les processus de conservation, et pour chacune des raisons de conservation

(culturelles, biologiques, génétiques, la consommation, économiques, etc.) sont mis en

évidence. Enfin, nous considérons les méthodes statistiques appropriées pour différentes variables, en différenciant entre l'analyse des variables quantitatives et qualitatives. L'accent

sera mis sur les limites de certaines procédures statistiques qui ont été utilisées

traditionnellement dans le profilage racial et le choix des variables à considérer

Mots-clés : Caprin, caractérisation, préservation, ressources génétiques.

I- Introduction Pour Luikart et al. (2001) la chèvre domestique (Capra hircus) a joué un rôle central dans la révolution agricole néolithique et le mouvement des civilisations humaines dans le monde. On peut donc dire que les caprins ont représenté un jalon important dans l'histoire du commerce, de migrations et de colonisation humaine. Ils ont représenté et représente toujours un matériel génétique précieux pour les petits agriculteurs, car ils améliorent leurs régimes alimentaires, le revenu et la qualité de vie des familles rurales. Les auteurs mentionnent aussi, "Ces animaux sont transportés et déplacés plus fréquemment que d'autres espèces de bétail, car sont peut-être le plus polyvalent de tous les ruminants dans leurs habitudes alimentaires. Cela a affecté lourdement son succès comme un animal domestique et parce qu’ils sont très résistants à être soulevés avec un minimum de nourriture et de conditions extrêmes de température

99

Page 101: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

et d'humidité. Elle est l'une des rares espèces animales domestiques capables d'exploiter les zones marginales, arides et les zones naturelles protégées. Malgré cela, l'élevage de chèvres a été limité à certains pays ou certaines régions parce que les caractéristiques particulières de la végétation ne permettent pas d'exploiter d'autres espèces plus productives et économiques. Ainsi, dans les pays dits développés la plupart du patrimoine génétique caprin a pratiquement disparu, il est donc essentiel la conservation de ces quelques races rares qui restent, dont certains d'entre elles sont en danger d'extinction. C'est pour ça que les organisations nationales et internationales ont pris des mesures pour préserver les différentes races de chèvres dans différents pays et régions. La FAO a également consacré des mesures pour la conservation du patrimoine de cette espèce. Ainsi, plusieurs réunions ont été effectué pour la caractérisation des petits ruminants (Atelier de Bariloche, 2009) et la rédaction du document de Draft guidelines on phenotipic characterization en 2011.

II- Conservation

La nécessité de prendre des mesures pour la conservation de la biodiversité est quelque chose qui a été acceptée comme un fait indiscutable de la Convention de Rio de Janeiro en 1992. Il a fallu attendre quelques années pour admettre aussi l'obligation de l'homme afin de préserver le patrimoine génétique que représentent ces races d'animaux domestiques. Plusieurs arguments plaident en faveur de la prise des mesures pour maintenir et améliorer les ressources génétiques des animaux qui sont en danger d'extinction. Ces arguments se basent sur un type culturel et historique, un type biologique et économique, un type Scientifique et pratique ou utile. Ce n’est qu'à partir de l'année 1996 que la FAO (2000) a pris l'initiative d'organiser, de gérer et de soutenir les mesures de conservation de ces ressources, nous recommandons les mesures suivantes :

1- développer un inventaire complet des races et vérifier leur évolution ;

2- mettre en œuvre la caractérisation des races ;

3- maintenir le savoir, les pratiques et les modes de vie qui contribuent aux

efforts de conservation ;

4- intégrer la gestion des RGAnD dans la planification de la promotion de l'élevage ;

5- améliorer la capacité de gestion, de la recherche institutionnelle pour

effectuer un inventaire des RGAnD, ainsi que son suivi et sa caractérisation ;

6- créer des politiques et des cadres juridiques en relation avec les ressources

génétiques animales comme contribution au secteur de l'élevage ;

7- sensibiliser le public sur le rôle et la valeur des ressources génétiques animales pour promouvoir les investissements dans ce secteur.

100

Page 102: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Les procédures pour la conservation ou la gestion des petites populations sont résumées par Molina et al. (2006) dans les domaines suivants:

1- Programmes de conservation in-situ : • extensions mondiales et locales du reboisement ; • fragmentation de l'habitat des petits groupes, des îles et

métapopulations.

2- Programme de conservation ex-situ : • sélection des fondateurs à partir d'informations généalogiques et

marqueurs génétiques ; • systèmes hiérarchiques réguliers ; • contributions du minimum de parenté ; • schémas d'accouplements ; • gestion de métapopulation.

La conservation d’une race minoritaire ne peut être atteinte que s’elle est précédemment caractérisée. Les administrations à différents niveaux (régional, national, européen) exigent pour la reconnaissance d'une population, tels que la race sa caractérisation, ce qui explique effectivement que nous avons affaire à une race particulière ou d'un groupe sub-racial.

C'est à partir de la caractérisation qu’on peut concevoir le standard correspondant de la race, instaurer un schéma de sélection et prendre des mesures pour l'amélioration et l’homogénéisation des caractères.

III- Caractérisation Selon la FAO (1999) une gestion efficace de la conservation au niveau mondial et pour chaque espèce, repose impérativement sur une description et une caractérisation pour déterminer leurs qualités particulières et leurs contributions possibles, et de comprendre que ces races peuvent potentiellement fournir une grande variabilité pour l'utilisation des races possibles. Pour certains, la caractérisation signifie la connaissance scientifique et technique des différents variables d'un animal pour son identification et sa différenciation. La caractérisation phénotypique est définie par la FAO (2011) dans son «Projet de directives pour la caractérisation phénotypique», comme le processus d'identification des différentes populations raciales pour décrire les caractéristiques externes et de production dans un environnement donné, et sous certaines conditions d'exploitation. Ceci, en considérant les facteurs sociaux et économiques qui les affectent, la pratique de la documentation systématique des caractéristiques observées, la répartition géographique, les environnements de production et l'utilisation des ressources. Il s'agit d'une définition au sens large qui comprend non seulement les méthodes de description des variables ethnologiques d'une population ou d’un individu, mais aussi tenter de couvrir les résultats dans un contexte extérieur plus large qui conditionne les caractéristiques de ces animaux.

101

Page 103: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

La caractérisation phénotypique est une condition préalable pour faire l'inventaire des RGAnD, mais ce n’est pas l’unique, elle doit être accompagnée d'autres sources d'informations, en particulier à partir d'une caractérisation génétique. Ainsi, on peut donc distinguer deux types de caractérisation:

1. Phénotypique, y compris la caractérisation : ! anatomique ; ! physiologique ; ! éthologique ; ! morphologique ; ! variables fonctionnelles (reproductives, productives,

comportementales, adaptatives).

2. Génétique, qui se réfère à : • l’estimation de la variabilité génétique ; • la structure de la population ; • la cytogénétique ; • la caractérisation génétique par les marqueurs.

Besbes, B. (2010) a relié les caractéristiques auxquelles nous nous référons comme suit :

1. Qualitative : • morphologiques ; • morpho structurale.

2. Quantitative :

• taille et dimensions du corps.

3. Valeur économique : • la description de l'environnement de production ; • le climat ; • le terrain ; • les maladies ; • la gestion environnementale ; • la caractérisation de l’environnement socio-économique ; • l’adaptation des RGAnD.

1. Mesures pour la caractérisation

Selon Rodero (2009), le programme de gestion ci-dessous consiste à la réalisation d’un inventaire et l'obtention de données à partir du processus de caractérisation.

Programmes de gestion RGAnD

Inventaire Caractérisation

Structure de l'élevage Répartition géographique Diversité génétique Évolution historique Relation avec d’autres races

Identification de la race Description qualitative Description quantitative Documentation de la population Habitat naturel Systèmes de Production

102

Page 104: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

2. Méthodes de caractérisation

Afin de déterminer les méthodes à appliquer dans la caractérisation des races, la FAO différencie entre la caractérisation primaire (PC) et la caractérisation avancée (CA). Alors pour un cas comme pour l'autre on doit passer d'un cadre conceptuel à un autre optionnel. L’étape de la collecte de données pour la manipulation des analyses et à comparer avec l’information et la communication. Des études de la PC impliquant une seule visite dans les zones d'étude. L’action est basée sur le fait de recueillir des données sur la race et son environnement de production et toute information supplémentaire pertinentes de gestion. Le CA suppose des visites répétées dans les fermes avec la collecte ultérieure des données ethnologiques. Dans ce cas, l'action est basée sur l'évaluation détaillée des caractéristiques de production et d'adaptation pour fournir une information qui sera basée sur la gestion des RGAnD et, en particulier, à prendre des décisions concernant l'amélioration et la conservation de la race. Herrera (2006) présente un compte rendu détaillé des mesures du corps les plus communes et leurs indices de références, selon la nomenclature anatomique extérieure, ainsi que les instruments de mesure utilisés dans sa détermination (en totalité il y a 19 mesures). Il propose aussi de faire des tests d'homogénéité des caractéristiques zoo-métriques des animaux. Pour établir les différences entre les races on propose d'utiliser l'analyse discriminante qui Inclue dans le même travail une liste de caractères qualitatifs et des codes d'identification L'évaluation morphologique est, généralement dans presque toutes les espèces, effectuée par le biais de méthodes de qualification morphologique linéaire (LMC) (Peña et al. 2008). La caractérisation morphologique est un ensemble de méthodes utilisées pour estimer le niveau de variabilité génétique, identifier la structure de la population, afin de quantifier le flux génétique et d'en déduire leur histoire démographique. Elle commence avec les données obtenues à partir du pedigree et les analyses moléculaires. Spécialement en utilisant les données à partir des microsatellites, qui sont traitées statistiquement pour obtenir des paramètres tels que la richesse des allèles, l’hétérozygotie, le nombre effectif des allèles et le contenu des informations polymorphe. La structure de la population devrait être analysée à partir de l’information obtenue des statistiques F., les distances génétiques, le flux de gènes et les taux de migration et de l'analyse factorielle des correspondances (Azor et Goyache, 2008).

103

Page 105: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

3. Objectifs de la caractérisation Rodero (2009) expose les objectifs qui peuvent être approchés de la caractérisation génétique comme suit :

Objectifs au niveau individuel :

! l’attribution d'un individu à une race ; ! la définition du standard racial ; ! la détermination de la pureté raciale ; basée sur la généalogie ou

sur les caractéristiques phénotypiques et leur correspondance avec les standards de la race ou sur l'utilisation de marqueurs génétiques ;

! valorisation productive.

Objectifs au niveau de la population :

! l'identification ou la description des critères d'une race ; ! la reconnaissance des populations comme des entités

ethniques ; ! analyse de la situation de la pureté raciale ; ! détermination de leurs troncs d'origine ; ! guide des mesures de conservation et d'amélioration.

Remerciements pour l’AECID (D/031812/10). Références Azor P.J. y and Goyache F. 2008. Metodología de caracterización genética. Patrimonio Ganadero Andaluz. Tomo I: 477-516. Consejería de Agricultura y Pesca de Andalucía. Sevilla. Besbes B. 2009. Guidelines for phenotypic characterization of Animal Gnetic Resources. Draft. Memorias del Taller sobre Caracterización Fenotípica de Rumiantes Menores. Bariloche Rio Negro. Argentina, INTA. FAO. FAO 1999. Secundary Guidelines for development of National farm animal genetic resources. Management’s Plans. Measurements of Domestic Animal Diversity (MODAD) Working Group Report. FAO. Rome. FAO 2000. Protección de la diversidad zoogenética para la agricultura y la alimentación. Tiempo de actuar. Edt. Dirección de Producción y Sanidad Animal. FAO. Roma. FAO 2011. Draft guidelines on phenotipic characterization. Roma. Herrera M. 2006. Metodología de caracterización zooetnológica. Patrimonio Ganadero Andaluz. Tomo I: 435-448. Consejería de Agricultura y Pesca de Andalucía. Sevilla. Luikart G., Gielly L., Excoffier L., Vigne J.D., Bouret J. and Taberlet P. 2001. Multiple Maternal origins and weak phylogeographic structure in domestic goats. PNAS, Vol 98, nº 10: 5927-5932. Molina A., Valera M., y. Fdez Martín J. 2006. Principios básicos sobre dinámicas y gestión genéticas de pequeñas poblaciones. En Patrimonio Ganadero Andaluz. Vol III: 99-30. Ed. Consejería de Agricultura y Pesca. Sevilla.

104

Page 106: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Peña F., Gómez M.D. and Valera YM. 2008. Métodos de Valoración morfológica. Patrimonio Ganadero Andaluz. Tomo I: 449-475. Consejería de Agricultura y Pesca de Andalucía. Sevilla. Rodero E. 2009. Marco para la caracterización de los Recursos Genéticos de Animales Domésticos. Memorias del Taller sobre Caracterización Fenotípica de Rumiantes Menores. Bariloche Rio Negro. Argentina. INTA, FAO.

105

Page 107: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

106

Page 108: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Analyse génétique des populations caprines marocaines

Ouragh L.1, Pantano T.2, El Fadili M.3, Fagouri S.4, Babillot M.2 et Hossaini-Hilali J.1

1IAV Hassan III ; 2LABOGENA, INRA- France; 3INRA -Maroc; 4ANOC (Maroc)

Résumé. Dans le but d’une meilleure connaissance des ressources génétiques caprines

locales, une étude faisant appel aux marqueurs moléculaires a été menée sur trois populations caprines marocaines (chèvre Draa, chèvre Noire et chèvre du Nord). Ces

populations ont été analysées en utilisant 12 marqueurs microsatellites et un gène de

protéine du lait hautement polymorphe codant pour la caséine "s1. Un total de 150 animaux a été testé et les fréquences alléliques ont été calculées dans les trois populations pour les

13 marqueurs étudiés. A partir de ces données ont été estimés les indices de variabilité

génétique intra-populations (taux d’hétérozygotie moyen) et inter-populations : le coefficient de différentiation génétique Fst et les distances génétiques de Cavalli-Sforza et Edwards et

de Nei (1978). Les populations caprines marocaines présentent des valeurs de diversité

génétique très élevées et presque similaires (nombre d’allèles moyens par locus variant de

7,92 à 8,53 et taux d’hétérozygoties moyens variant entre 0,7263 et 0,7462). Le paramètre Fst et les distances génétiques n’indiquent pas de différences significatives entre les trois

populations. Il en est de même avec l’analyse factorielle des correspondances (AFC) qui

montre un chevauchement entre les individus des trois populations. L’analyse génétique du locus caséine "s1 révèle que les allèles associés à un fort taux de synthèse de caséine "s1

(A, B et C) prédominent chez la chèvre Noire (90%) suivie par les chèvres Draa et la chèvre

du Nord avec 81 et 66% respectivement. L’allèle E, très fréquent chez les chèvres européennes, est rare chez les chèvres Noires (2%) et présent chez les chèvres du Nord et

Draa aux fréquences respectives de 26 et 9%.

Mots clés : Populations, caprin, analyse génétique, marqueurs, microsatellites, protéine, lait.

I- Introduction

Au Maroc, le cheptel caprin est estimé à 5 millions de têtes. On y distingue 3 grandes populations : la chèvre Draa localisée dans l’écosystème oasien du Sud, la chèvre Fnideq localisée dans les zones du Nord et la chèvre Noire marocaine, la plus répandue, peuplant les zones arides et semi-arides. Les études de caractérisation de ces populations ont porté jusqu’à présent sur une description morphologique nécessaire à l’établissement de standard de race et sur leurs caractéristiques d’adaptation aux contraintes du milieu aride (Hossaini-Hilali et Benlamlih, 1995), Hossaini-Hilali et al.1993). En revanche, les études concernant leur structure génétique par l’analyse des marqueurs génétiques sanguins ne sont qu’à leur début (Touzami, 1998 ; Tadlaoui Ouafi et al. 2002). Aussi, au Maroc, on parle actuellement de populations caprines et non de races. Seule la chèvre Draa peut être considérée comme une race bien standardisée et stabilisée. Un effort de la Direction de Développement des Filières de Production et de l’Association Nationale Ovine et Caprine est effectué actuellement en vue de l’amélioration génétique, la vulgarisation, la production de lait et la fabrication de fromage.

107

Page 109: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

La présente étude se propose de mieux caractériser les différentes populations caprines par l’utilisation de marqueurs génétiques moléculaires dans la perspective de la mise en place d’une conduite rationnelle des programmes de sélection et d’amélioration génétique.

II- Matériel et Méthodes

1. Echantillonnage et prélèvements sanguins

Plusieurs sorties sur le terrain ont été réalisées dans différentes régions du Maroc connues comme zones d’élevage caprin. Il s’agit notamment du Nord (régions de Chefchaouen, Larache et Tanger), le Moyen Atlas (Khénifra et Moulay Bouazza) et le Sud (Essaouira et Ouarzazate). En outre, à l’occasion de la foire caprine qui s’est tenue à Essaouira les 3, 4 et 5 juin 2005, et où de nombreux éleveurs présentaient leurs animaux en exposition, nous avions procédé à des prélèvements afin de toucher d’autres localités n’ayant pas été concernées par les sorties sur le terrain. Pour la caractérisation des caprins, une fiche signalétique et technique était remplie. Elle portait sur des observations relatives à l’âge, le sexe et le type phénotypique (robe ou appellation locale), présence ou absence de cornes. Les prélèvements étaient réalisés par ponction de la veine jugulaire sur un tube sous vide de 7 ml contenant une solution anticoagulante d'EDTA tripotassique.

Le dépouillement des fiches signalétiques indique que les animaux étaient de différents âges (âge moyen : 4,28±1,70 années), que les femelles représentaient 80% des échantillons et que la robe était très variée, indiquant une grande hétérogénéité des populations.

Le nombre d’animaux retenu pour l’analyse était de 50 par population. Ce nombre est considéré par les généticiens comme suffisant pour étudier la structure génétique d’une population donnée. Le choix des animaux a été fait de manière à toucher le maximum d’élevage. Ainsi, les 150 caprins analysés appartenaient à 45 élevages situés dans 10 provinces différentes (Tableau 1)

2. Extraction de l’ADN

L'ADN contenu dans les globules blancs a été extrait par lyse alcaline. Pour ce faire, le sang avait subi trois lavages successifs au NE (NaCl 10 mM, EDTA 10 mM) pH 8 pour le débarrasser de ses globules rouges. Les globules blancs étaient ensuite mis en présence d'une solution de NaOH 200 mM pendant deux heures durant lesquelles ils subissaient une lyse alcaline et libéraient leur ADN. La suspension était neutralisée par une solution de HCL 200 mM et tris-HCL 100 mM.

3. Analyses moléculaires

3.1. Analyse des microsatellites

La PCR ou "réaction de polymérisation en chaîne" a été réalisée en utilisant la technique développée par Glowatzki-Mullis et al. (2006) qui permet d’amplifier en un seul multiplex plusieurs microsatellites et la technique utilisée en routine par LABOGENA (INRA, Jouy-en-Josas, France). Pour la première technique, chaque réaction était réalisée dans un volume total de 15 #l contenant 2 #l d’ADN, 4,7 #l d’eau bidistillée, 8 #l de Master Mix (Promega) et 0,3 #l d’amorces. Les cycles d’amplification étaient comme suit : activation initiale : 10mn, à 95°C ; 30 cycles : 30s

108

Page 110: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

à 94°C, 90s à 58°C, 60s à 72° et extension finale de 30mn à 60°C. Pour la deuxième technique, chaque réaction était réalisée dans un volume total de 12 #l contenant 2 #l d’ADN et 10 #l d’un mélange Mix PCR (5 #l de QIAGEN PCR Master Mix, 3 #l d’amorces, 2 #l d’eau bidistillée). Les cycles d’amplification étaient comme suit : activation initiale : 15mn à 95°C ; 30 cycles : 30s à 94°C, 60s à 55°C, 60s à 72° et extension finale de 15mn à 72°C. Après PCR, les amplifiats (1 #l ) étaient dilués et mélangés avec 12 #l de formamide et 1 #l de standard de taille GeneScan-500 LIZE (Applied Boisystems) et soumis à une électrophorèse capillaire en utilisant le système d’analyse génétique ABI PRISM 310 muni du logiciel d’analyse GENESCAN (Applied Biosystems, Foster City, Californie, USA). Les données obtenues étaient interprétées et traduites en allèles grâce au logiciel Genotyper (Applied Biosystems, Foster City, Californie, USA).

Les huit microsatellites amplifiés en un seul multiplex par la technique de Glowatzki-Mullis et al. (2006) étaient : CSRD247 (Davies et al. 1995), ETH10 (Satbekova et al. 1999), SRCRSP5, SRCRSP3, SRCRSP7 (Arevalo et al, 1994), ILSTS29, MAF70 (Luikart et al. 1999) et McM527 (Smith et al. 1995). Deux d’entre eux n’ont pas été amplifiés de façon régulière pour l’ensemble des échantillons. Il s’agit des microsatellites McM527 et SRCRSP7. Pour le deuxième multiplex, les microsatellites utilisés étaient : INRA005 (Bishop et al. 1994), INRA006 (Waiman et al. 1995), ILSTS087 (Kemp et al. 1995), INRA172, INRA063 (Satbekova et al. 1999) et MICROBETA. Les six ont été tous amplifiés pour la totalité des échantillons.

Il est à noter que, à l’exception du marqueur MICROBETA, l’ensemble des microsatellites utilisés fait partie du panel recommandé par le comité conjoint ISAG/FAO (Hoffmann et al. 2004).

3.2 Analyse du locus caséine !s1

Le génotypage du système caséine !s1 a été réalisé par la technique PCR/RFLP développée et utilisée en routine par LABOGENA (INRA, Jouy-en-Josas, France) suivie par l’analyse des produits PCR par le système d’analyse génétique précédemment décrit. Pour ce faire, 3 amplifications ont été nécessaires, chacune correspondant à un pool d’amorces (PCR A, PCR B et PCR C). Les PCR B et C étaient par la suite digérées respectivement par les enzymes RSA1 et TAQ1. Le dépôt sur séquenceur était constitué par la PCR A (diluée au 1/20), la digestion B, la digestion C, le formamide et le marqueur de taille ROX350.

3.3. Analyses statistiques

Les fréquences alléliques au locus microsatellites et caséine !s1 ont été déterminées par comptage direct. Le logiciel GENETIX version 4.4 (Belkhir et al. 2000) a été utilisé pour calculer les taux moyens d’hétérozygotie attendus (Hnb), le nombre moyen d’allèles (A) par locus et pour estimer le coefficient de différentiation génétique entre populations (Fst) suivant la méthode Weir et Cockerham (1984). Les distances génétiques entre populations ont été estimées par la distance de Cavalli-Sforza et Edwards (1967) et la distance de Nei (1972). L’analyse factorielle des correspondances à deux dimensions a été appliquée pour comparer les trois populations (Belkhir et al. 2000).

109

Page 111: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

III- Résultat et discussion

1. Variabilité génétique intra-population

1.1 . Fréquences alléliques

1.1.1 . Fréquences alléliques au locus caséine !s1 (AS1)

Le locus caséine !s1 est très remarquable chez la chèvre pour son haut degré de polymorphisme et pour l’existence de grandes différences dans son niveau d’expression. En effet, les sept allèles décrits chez la chèvre correspondent à quatre niveaux de synthèse différents, compris entre 0 et 3,6 g/l. Les allèles A, B et C sont associés à un taux « fort » de caséine !s1 (3,6 g/l), ils sont dits « forts », l’allèle E à un taux moyen (1,6 g/l), il est dit intermédiaire, l’allèle F à un taux faible (0,6 g/l), il est dit faible, alors que l’allèle O est dépourvu de caséine !s1, il est dit nul. Les résultats de l’analyse du système caséine !s1 chez les populations caprines marocaines sont présentés dans le tableau 2. L’allèle O est rare chez les trois populations (2 - 3%). Il en est de même de l’allèle faible F (4 - 6%). L’allèle E dit intermédiaire semble plus fréquent chez la chèvre du Nord (26%) que chez les chèvres Noire et Draa (respectivement 2 et 9%). La chèvre Noire est celle qui présente le fort pourcentage d’allèles « forts » (90%), suivie par la chèvre Draa (81%) puis par la chèvre du Nord (66%). Ces résultats se rapprochent de ceux obtenus par Tadlaoui Ouafi et al. (2002) qui rapportent des fréquences de 94% et 75% des allèles forts respectivement chez les chèvres Noire et Draa. Ceci, confirme les études qui rapportent que les populations caprines du Bassin Méditerranéen et d’Afrique présentent des fréquences élevées pour les allèles « forts » notamment A et B (in Grosclaude et Martin, 1997). La chèvre du Nord semble se distinguer des deux autres au niveau de l’ensemble des allèles A qui ne présente qu’une fréquence de 8% alors que les deux autres ont la même fréquence (24,5%).

L’association de la variabilité à la fois qualitative et quantitative de la caséine !s1 chez la chèvre se trouve vérifiée par la constatation suivante au niveau de la fromagerie de Chefchaouen. Pour produire 250g de fromage, il faut 1,25 litres de lait de chèvre Alpine ; alors qu’il n’en faut qu’un litre avec le lait de la chèvre du Nord (Fagouri, 2007). La fréquence élevée des allèles « forts » du système caséine !s1 chez la chèvre du Nord (66%) contre 20% chez la race Alpine (Grosclaude et Martin, 1997) explique cette différence de rendement fromager.

1.1.2 Fréquences alléliques de l’ensemble des marqueurs

Sur les 122 allèles rencontrés, 111 ont été observés chez la chèvre Noire, 107 chez la chèvre Draa et 103 chez la chèvre du Nord. Le nombre d’allèles moyen au niveau des 13 loci étudiés est de 8,23 chez la chèvre Draa, de 8,53 chez la chèvre Noire et de 7,92 chez la chèvre du Nord (Tableau 3). Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés par Tadlaoui Ouafi et al. (2002) qui indiquent que la chèvre Noire présente le nombre moyen d’allèles par locus le plus élevé (8,333) sur une population de sept races caprines (chèvre noire, chèvre Draa et 6 chèvres européennes). Le locus montrant le plus faible nombre d’allèles (4) est INRA005 pour les trois populations. Les systèmes les plus polymorphes sont les microsatellites CSRD247, INRA006, MAF70, ILSTS 29, INRA172 et le locus caséine !s1. Les tailles des allèles diffèrent selon les microsatellites et les populations.

110

Page 112: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Les fréquences alléliques des 13 loci étudiés sont présentées dans le tableau 4. Il en ressort que certains allèles semblent majoritaires chez l’ensemble des trois populations. C’est le cas de l’allèle 204 du locus EHT10, de l’allèle 141 du locus ILSTS087, de l’allèle 120 du locus SRCRSP3, de l’allèle 116 du locus INRA005, de l’allèle 170 du locus MICROBETA, de l’allèle 177 du locus INRA063 et de l’allèle B3/4 du locus caséine !s1. Au contraire, d’autres allèles semblent être caractéristiques de certaines populations. C’est le cas notamment de l’allèle 177 du locus SRCRSP5 rencontré à une fréquence de 41% chez la chèvre Noire alors qu’il n’est présent qu’à une fréquence de 7% chez la chèvre Draa. Il en est de même de l’allèle 164 du locus ILSTS29 présent à une fréquence de 37% chez la chèvre Draa alors qu’il ne l’est qu’à 8% chez la chèvre Noire. Un autre exemple est donné par l’allèle E du locus !s1 rencontré à une fréquence de 26, 9 et 2% respectivement chez la chèvre du Nord, la chèvre Noire et la chèvre Draa. La fréquence relativement élevée de cet allèle chez la chèvre du Nord peut être expliquée par l’influence des chèvres espagnoles. En effet, une grande partie de la population caprine du Nord est issue du croisement de la chèvre locale avec les chèvres du Sud de l’Espagne notamment la Murciana-Malaguena, la Murciana-Granadina et la chèvre andalouse (in Alali, 2005). Or, ces races sont connues pour avoir une fréquence élevée de l’allèle « moyen » E : 70 et 62% respectivement chez la Murciana-Malaguena et la Murciana-Granadina (in Grosclaude et Martin, 1997).

1.2 . Taux d’hétérozygoties

Le tableau 5 présente les taux d’hétérozygoties attendus (Hnb) par locus et par population ainsi que les taux d’hétérozygoties moyens pour l’ensemble des systèmes étudiés. Les loci qui présentent les taux d’hétérozygoties les plus élevés sont les microsatellites les plus polymorphes, à savoir CRSD247 et MAF70 avec 13 allèles chacun et ILSTS29, INRA006 et INRA172 avec 11 allèles chacun. Comparées entre elles, les trois populations présentent des taux d’hétérozygoties moyens presque similaires : 0,7263, 0,7381 et 0,7462 respectivement pour la chèvre du Nord, la chèvre Noire et la chèvre Draa. Ces taux d’hétérozygoties moyens élevés (sept animaux sur dix sont hétérozygotes pour les 13 systèmes étudiés) indiquent une grande diversité et une grande hétérogénéité des trois populations étudiées. Ils peuvent être attribués au fait que les populations caprines marocaines sont constituées de sous populations. En effet, on décrit trois types de chèvres dans la population Noire : la Barcha, la Ghazzalia et la Noire (Fagouri, 2007). Il en est de même de la chèvre du Nord qui serait constituée d’un mélange de croisement entre la chèvre Noire et les races espagnoles Murciana-Malaguena, Murciana-Granadina, Andalouse et la race Alpine française (in Alali, 2005). Quant à la Draa, elle serait aussi constituée d’un mélange de la chèvre Draa des oasis avec la chèvre Noire des montagnes de l’Atlas (Fagouri, 2007). A cette grande hétérogénéité au sein de chaque population s’ajoute le brassage incontrôlé entre les populations.

Des taux d’hétérozygoties moyens de 0,670 et 0,635 ont été obtenus par Tadlaoui Ouafi et al. (2002) chez la chèvre Draa et la chèvre Noire respectivement. En tenant compte du fait que l’étude de ces auteurs n’a porté que sur 6 marqueurs, on peut dire que nos résultats et les leurs sont similaires.

111

Page 113: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

2. Variabilité génétique inter-populations

Le paramètre Fst d’après l’estimateur thêta (") de Weir et Cockerham (1984) a été calculé après permutation des individus pour chaque paire de populations. Ce paramètre qui varie de 0 à 1 sert à estimer le niveau de la différentiation entre les populations étudiées. Des valeurs proches de 1 indiquent une différenciation importante alors que les valeurs proches de 0 montrent l’absence de différentiation. Les valeurs de Fst obtenues entre les populations étudiées (Tableau 6) sont proches de 0 : 0,02272 entre la Draa et la Noire, 0,01865 entre la Draa et la chèvre du Nord et 0.02478 entre la Noire et la chèvre du Nord.

Les distances de Cavalli-Sforza & Edwards (1967) et de Nei (1972) ont été aussi estimées pour analyser les ressemblances entre les trois populations (Tableau 7). Les valeurs obtenues sont corrélées et confirment les résultats obtenus précédemment par l’analyse des fréquences alléliques, les taux d’hétérozygoties moyens et les valeurs Fst.

Afin d’avoir des informations additionnelles sur la structure génétique de chaque population, l’analyse factorielle des correspondances a été appliquée en utilisant les génotypes individuelles pour produire la représentation graphique montrée dans la figure 1. Les animaux de la population chèvre Noire sont indiqués en bleu, ceux de la population Draa en jaune et ceux de la population du Nord en blanc. Il en ressort que les individus des trois populations se chevauchent et ne constituent pas des groupes distincts. Cette constatation confirme les observations dégagées par le paramètre de différentiation génétique Fst et les distances génétiques.

3. Conclusion

Les résultats obtenus par l’analyse de treize marqueurs moléculaires indiquent que les populations caprines marocaines sont très polymorphes avec un nombre moyen d’allèles par locus variant entre 7,923 et 8,230. De même, les trois populations présentent des taux d’hétérozygoties moyens élevés variant entre 0,7263 et 0,7462. Ces résultats montrent aussi que les trois populations étudiées, bien que phénotypiquement distinctes, sont génétiquement proches les unes des autres.

Le génotypage du locus caséine !s1 révèle que les allèles associés à un fort taux de synthèse de caséine !s1 (A, B et C) prédominent chez la chèvre Noire (90%) suivie par la chèvre Draa et la chèvre du Nord avec 81 et 66% respectivement. L’allèle E, très fréquent chez les chèvres européennes, est rare chez les chèvres Noire (2%) et présent chez les chèvres du Nord et Draa aux fréquences respectives de 26 et 9%.

IV- Recommandations et perspectives

Les résultats de cette étude nous amène à faire quelques recommandations et à dresser quelques perspectives d’avenir :

• La fréquence élevée des allèles forts (A, B et C) au système caséine !s1 chez les populations caprines locales marocaines notamment la chèvre Noire est à mettre à profit pour augmenter les revenus des éleveurs dans les zones montagneuses en les incitants à produire du lait de chèvre destiné à la fabrication de fromage.

112

Page 114: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• La nécessité de mettre en place un schéma d’amélioration génétique des caprins utilisés pour la production laitière, notamment la chèvre du Nord et les races importées, fondé sur le génotypage du système caséine !S1 et la sélection des boucs pour la monte naturelle ou l’insémination artificielle se fera sur la base des allèles qualifiés de forts, c’est-à-dire les allèles A, B et C

• L’étude montre qu’il y a un brassage incontrôlé entre les différentes populations caprines. Pour l’instant, on ne peut parler que de populations et non de races caprines proprement dites. Des études spécifiques de caractérisation génétique sont à entreprendre sur les sous-populations de chacun des groupes analysés dans ce travail. Les animaux qui feront l’objet de l’étude doivent être tous du même type (mêmes caractères phénotypiques : robe, taille, etc.) et de la même région afin de mieux dégager les caractéristiques des différents types actuellement décrits au sein de chaque population.

Références

Alali S. 2005. Caractérisation de la malnutrition protéino-énergétique et minérale saisonnière et impact des déficiences alimentaires expérimentales chez la chèvre marocaine. Thèse de Doctorat ès Sciences Agronomiques, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc. Arevalo E., Holder D.A., Derr J.N., Bhebhe E., Linn R.A., Ruvuna F., Davis S.K.,

Taylor J.F. 1994 Caprine microsatellite dinucleotide repeat polymorphisms at the SR-CRSP-1, SR-CRSP-2, SR-CRSP-3, SR-CRSP-4 and SR-CRSP-5 loci. Anim Genet. 25(3):202. Belkhir K., Borsa P., Goudet J., Chiki L., Bonhome F. 2000. GENETIX, http://www.genetix.univ-montp2.fr/genetix/genetix.htm. Bishopb M. D., Kappes S.M., Keele J.W. 1994. A genetic linkage map for cattle. Genetics, 136: 619-39. Cavalli-Sforza L. and Edwards A.W. 1967. Phylogenetic analysis : models and estimation procedures. Evolution, 21: 550-570. Crawford AM., Dodds KG., Ede AJ., Pierson CA., Montgomery GW.,

Garmonsway HG., Beattie AE., Davies K., Maddox JF., Kappes SW W., StoneR.

T., Nguyen T. C., Penty J. M., Lord E. A., Broom J.E., Buitkamp J., Schwenger

W., Epplen J.T. 1995. An autosomal genetic linkage map of the sheep genome. Genetics. 140 (2):703-24. Davies KP, Maddox JF, Harrison B, Drinkwater R. 1995. Ovine dinucleotide repeat polymorphism at the CSRD226 and CSRD232 loci. Anim Genet. 26(5):372. Fagouri S. 2007. Communication personnelle. Glowatzki-Mullis M.L., Munwyler J. and Gaillard G. 2006. Cost-effective parentage verification with 17-plex PCR for goats and 19-plex PCR for sheep. Animal Genetics, doi:10.111/j.1365-2052.2006.01550.x Grosclaude F. and Martin P. 1997. Casein polymorphisms in the goat. In: Proceeding of IDE-FIL Seminar on Milk Protein Polymorphism. Palmerston North, New Zealand, February 1997, pp. 241-253. Hoffmann I., Marsan P.A., Barker J.S.F., Cothran E.G., Hanotte O., Lenstra J.A.,

Milan D., Weigend S. and Simianer H. 2004. New MoDAD marker sets to be used

113

Page 115: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

in diversity studies for the major farm animal species: recommendation of a joint ISAG/FAO working group, 29th International Conference on Animal Genetics, 11-16 September, 2004, Tokyo, Japan). Hossaini-Hilali J., Benlamlih S. and Dahlborn K. 1993. Fluid balance and milk secretion in the fed and feed deprived black Moroccan goat. Small Rum.Res., 12 : 271_285. Hossaini-Hilali J., Benlamlih S. and Dahlborn K. 1994. Effects of dehydration, rehydration and hyperhydration in lacting and nonlacting black Moroccan goat. Comp. Biochem. Physiol. 109A : 1017-1026. Kemp SJ, Hishida O, Wambugu J, Rink A, Longeri ML, Ma RZ, Da Y, Lewin HA,

Barendse W, Teale AJ. 1995. A panel of polymorphic bovine, ovine and caprine microsatellite markers Anim Genet. 26(5): 299-306. Luikart G., Biju-Duval MP., Ertugrul O., Zagdsuren Y., Maudet C., Taberlet P.

1999. Power of 22 microsatellite markers in fluorescent multiplexes for parentage testing in goats (Capra hircus). Anim Genet. 30(6):431-8. Nei M. 1972. Genetic distance between populations. The American Naturalist,106: 283-292. Saitbekova N., Gaillard C., Obexer-Ruff G., Dolf G. 1999. Genetic diversity in Swiss goat breeds based on microsatellite analysis Anim Genet. 30(1):36-41. Smith AJ, Hulme DJ, Beh KJ. 1995. Five polymorphic ovine microsatellites. Anim Genet. 26(2):124-5. Tadlaoui Ouafi A., Babillot J-M, Leroux C. and Martin P. 2002. Genetic diversity of two main Moroccan breeds: phylogenetic relationships with four breeds reared in France. Small Ruminant Research, 45: 225-233. Touzami A. 1998. Contribution à l’étude du polymorphisme biochimique chez les populations caprines marocaines. Thèse de doctorat vétérinaire, IAV Hassan II. Vaiman D., Eggen A., Mercier D., Bahri-Darwich I., Grohs C., Bruneau D.,

Laurent P., Chaput B., Oustry A., Frelat G., Leveziel H. and Cribiu E.P. 1995. A genetic and physical map of bovine chromosome 3. Anim Genet. 26(1):21-5. Weir B.S. and Cockerham C.C. 1984. Estimation F-statistics for the analysis of population structure. Evolution, 38: 1358-1370.

114

Page 116: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

ANNEXES

Tableau 1. Nombres d’animaux, de provinces et d’élevages concernés par l’étude

par population

Population Nombre de

provinces

Nombre

d’élevages

Total

Draa 2 7 50

Noire 6 25 50

Nord 2 13 50

Total 10 45 150

Tableau 2. Fréquences alléliques du système caséine "s1

Locus Allèle Draa Noire Nord 2N=98 2N=98 2N=100

!s1 Aa 0.0000 0.0102 0.0000 AaG 0.0408 0.0102 0.0000 Ab 0.1735 0.1735 0.0700 Ac 0.0102 0.0102 0.0000 Ad 0.0204 0.0408 0.0100 B1 0.0102 0.0204 0.0200 B2 0.0102 0.0102 0.0000 B3 0.0000 0.0102 0.0100 B3/4 0.5510 0.6020 0.5300 C 0.0000 0.0204 0.0200 E 0.0918 0.0204 0.2600 F 0.0612 0.0408 0.0500 O2 0.0000 0.0000 0.0100 O3 0.0306 0.0306 0.0200

A 0.2449 0.2449 0.0800 B 0.5714 0.6428 0.5600 C 0.0000 0.0204 0.0200 E 0.0918 0.0204 0.2600 F 0.0612 0.0408 0.0500 O 0.0306 0.0306 0.0300

A+B+C 0.8163 0.9081 0.6600

E 0.0918 0.0204 0.2600 F 0.0612 0.0408 0.0500 O 0.0306 0.0306 0.0300

115

Page 117: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tableau 3. Nombre d’allèles par locus et intervalle de taille des allèles de chaque microsatellite

Locus Populations

Draa Noire Nord

Nb d’allèles

Intervalle de taille (pb)

Nb d’allèles

Intervalle de taille (pb)

Nb d’allèles

Intervalle de taille (pb)

CSRD247 ETH 10 SRCRSP 5 ILSTS087 ILSTS 29 SRCRSP 3 INRA006 INRA005 INRA172 MBETA INRA063 MAF 70 !s1 Moyenne

10 5 8 8 11 8 11 4 9 7 5 11 10 8,230

204 – 240 202 – 210 165 – 179 135 – 163 150 – 170 108 – 128 105 – 125 116 – 122 137 – 155 160 – 172 170 – 178 136 – 158

8 7 8 7 9 8 11 4 11 7 6 12 13 8,538

222 – 242 202 – 216 165 – 179 135 – 153 152 – 170 108 – 128 105 – 125 116 – 122 137 – 159 160 – 172 170 – 178 134 - 158

9 7 7 6 8 9 10 4 8 7 5 13 10 7,923

228 – 244 202 – 216 165 – 179 135 – 149 150 – 166 108 – 128 105 – 123 116 – 122 137 – 159 160 – 172 172 – 180 134 - 158

Pb : paire de base Tableau 4. Fréquences alléliques des 13 systèmes étudiés

Locus Taille de Draa Noire Nord l’allèle (bp) 2N=100 2N=100 2N=100 CSRD 247 204 0.1000 0.0000 0.0000

206 0.0300 0.0000 0.0000 208 0.0300 0.0000 0.0000 222 0.0000 0.0100 0.0000 228 0.0800 0.0400 0.1400 230 0.1700 0.2200 0.1600 232 0.2200 0.1600 0.1300 234 0.0400 0.1500 0.0900 236 0.0600 0.0000 0.0500 238 0.1400 0.1400 0.0500 240 0.1300 0.1700 0.2500 242 0.0000 0.1100 0.1100 244 0.0000 0.0000 0.0200

ETH 10 202 0.0500 0.0200 0.0300

204 0.4100 0.4300 0.3600 206 0.2500 0.2600 0.4100 208 0.2800 0.2200 0.1300

116

Page 118: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

210 0.0100 0.0200 0.0100 214 0.0000 0.0300 0.0200 216 0.0000 0.0200 0.0400

SRCRSP 5 165 0.0600 0.0100 0.0200

167 0.1500 0.0800 0.1900 169 0.1900 0.1400 0.1000 171 0.0100 0.0300 0.0000 173 0.0100 0.0500 0.0200 175 0.1700 0.2100 0.1000 177 0.0700 0.4100 0.2300 179 0.3400 0.0700 0.3400

ILSTS 087 135 0.0100 0.0700 0.0100

139 0.2500 0.0800 0.2900 141 0.5000 0.6800 0.5200 143 0.1000 0.1100 0.1200 147 0.0400 0.0400 0.0300 149 0.0300 0.0100 0.0300 153 0.0600 0.0100 0.0000 163 0.0100 0.0000 0.0000

ILSTS 29 150 0.0100 0.0000 0.0200

152 0.1300 0.2400 0.2700 154 0.1700 0.1900 0.1100 156 0.0100 0.0100 0.0100 158 0.0100 0.0000 0.0000 160 0.0100 0.0500 0.0300 162 0.1200 0.3100 0.2600 164 0.3700 0.0800 0.2000 166 0.0800 0.0600 0.1000 168 0.0500 0.0400 0.0000 170 0.0400 0.0200 0.0000

SRCRSP 3 108 0.0200 0.0300 0.0100

114 0.0000 0.0000 0.0100 116 0.0800 0.1300 0.0600 118 0.0700 0.1300 0.0200 120 0.3700 0.2900 0.5400 122 0.0100 0.0300 0.1200 124 0.1900 0.1900 0.1200 126 0.1800 0.1200 0.0600 128 0.0800 0.0800 0.0600

INRA 006 105 0.0100 0.0200 0.0100

107 0.0700 0.1300 0.0800 109 0.0200 0.0300 0.0100 111 0.0200 0.0200 0.0100

117

Page 119: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

113 0.2400 0.1900 0.3300 115 0.0700 0.1300 0.1200 117 0.2000 0.0900 0.1900 119 0.2800 0.2300 0.2000 121 0.0600 0.1100 0.0300 123 0.0100 0.0300 0.0200 125 0.0200 0.0200 0.0000

INRA 005 116 0.6600 0.5500 0.5000

118 0.1300 0.1800 0.3000 120 0.1700 0.1800 0.1300 122 0.0400 0.0900 0.0700

INRA 172 137 0.0200 0.0100 0.0100

139 0.0200 0.0100 0.0000 141 0.1300 0.1100 0.0800 143 0.2700 0.3000 0.2600 145 0.1400 0.0300 0.0300 147 0.1600 0.0800 0.0700 151 0.1500 0.2700 0.3000 153 0.0900 0.1300 0.2300 155 0.0200 0.0400 0.0000 157 0.0000 0.0100 0.0000 159 0.0000 0.0100 0.0200

MBETA 160 0.1200 0.1000 0.0400

162 0.1800 0.2200 0.0900 164 0.0300 0.0500 0.0400 166 0.2800 0.2400 0.1300 168 0.0200 0.0100 0.0800 170 0.3400 0.3700 0.5700 172 0.0300 0.0100 0.0500

INRA 063 170 0.0100 0.0300 0.0000

172 0.0300 0.0400 0.0500 174 0.1400 0.1300 0.0800 176 0.5400 0.3300 0.4700 178 0.2800 0.4500 0.3800 180 0.0000 0.0200 0.0200

MAF 70 134 0.0000 0.0400 0.0200

136 0.0100 0.0200 0.0100 138 0.0000 0.0000 0.0100 140 0.0400 0.0500 0.0200 142 0.2200 0.3500 0.2000 144 0.1800 0.1500 0.2800 146 0.0600 0.0200 0.0700 148 0.0200 0.0100 0.0300

118

Page 120: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

150 0.1600 0.0300 0.1300 152 0.0400 0.0200 0.0600 154 0.1800 0.2500 0.1400 156 0.0800 0.0400 0.0200 158 0.0100 0.0200 0.0100

!s1 Aa 0.0000 0.0102 0.0000

AaG 0.0408 0.0102 0.0000 Ab 0.1735 0.1735 0.0700 Ac 0.0102 0.0102 0.0000 Ad 0.0204 0.0408 0.0100 B1 0.0102 0.0204 0.0200 B2 0.0102 0.0102 0.0000 B3 0.0000 0.0102 0.0100 B3/4 0.5510 0.6020 0.5300 C 0.0000 0.0204 0.0200 E 0.0918 0.0204 0.2600 F 0.0612 0.0408 0.0500 O2 0.0000 0.0000 0.0100 O3 0.0306 0.0306 0.0200 A 0.2449 0.2449 0.0800 B 0.5714 0.6428 0.5600 C 0.0000 0.0204 0.0200 E 0.0918 0.0204 0.2600 F 0.0612 0.0408 0.0500 O 0.0306 0.0306 0.0300

A+B+C 0.8163 0.9081 0.6600

E 0.0918 0.0204 0.2600 F 0.0612 0.0408 0.0500 O 0.0306 0.0306 0.0300

Tableau 5. Taux d’hétérozygotie moyen attendu (Hnb)

LOCUS Draa Noire Nord Nb Allèles/locus

CSRD247 0.8715 0.8497 0.8584 13 ETH 10 0.6954 0.7040 0.6893 07 SRCRSP 5 0.7962 0.7610 0.7824 08 ILSTS087 0.6780 0.5176 0.6356 08 ILSTS 29 0.8000 0.8036 0.8040 11 SRCRSP 3 0.7842 0.8317 0.6749 09 INRA006 0.8174 0.8626 0.8006 11 INRA005 0.5222 0.6309 0.6446 04 INRA172 0.8416 0.8069 0.7846 11 MBETA 0.7646 0.7519 0.6444 07 INRA063 0.6156 0.6756 0.6317 06 MAF 70 0.8560 0.7921 0.8426 13

119

Page 121: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

!s1 0.6575 0.6076 0.6491 14 TOTAL 0.7462 0.7381 0.7263 122 Tableau 6. Paramètre Fst par paire et permutation en utilisant le thêta (#) de Weir et

Cockerham (1984)

Noire Nord

Draa 0.02272 0.01865 Noire 0.02478 Tableau 7. Calcul des distances de Cavalli-Sforza & Edwards (au-dessus de la

diagonale) et de Nei 1972 (au-dessous de la diagonale).

Draa Noire Nord

Draa 0.000 0.030 0.031 Noire 0.106 0.000 0.029 Nord 0.091 0.107 0.000

Bleu : chèvre Noire ; Jaune : chèvre Draa ; Blanc : chèvre du Nord Figure 1. Analyse factorielle des correspondances (AFC)

120

Page 122: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Diversité mitochondriale chez les caprins du Maroc

Benjelloun B.1, PompanonF. 5, Ben Bati F.1, Chentouf M.2, Ibnelbachyr M.3, El Amiri B.4, Rioux D.5, Boulanouar B.6 et Taberlet P.5

1INRA- CRRA deTadla, 2INRA- CRRA de Tanger, 3INRA- CRRA d’Errachidia, 4INRA- CRRA de Settat, 6INRA-CRRA-de Rabat (Maroc) 5Laboratoire d’Ecologie Alpine, Université de Grenoble, (France),

Résumé. La présente étude a pour objectif de caractériser la diversité de l’ADN

mitochondrial chez les caprins marocains. 150 caprins de différents phénotypes ont été échantillonnés dans quatre régions géographiques couvrant une grande part du territoire

marocain et le segment HVI de leur ADN mitochondrial (ADNmt) « région de contrôle » a été

séquencé. Les 150 caprins sont représentés par 97 haplotypes pour ce fragment de l’ADNmt. La grande part de cette diversité est présente au sein des entités phénotypiques et

des régions géographiques. Cette faible structure génétique peut être attribuée au fait que

tous les haplotypes étaient déjà mélangés dans les populations qui ont colonisé le Maroc et/ou à l'existence de flux de gènes récurrents à partir des routes méditerranéennes. La

comparaison de la diversité des haplotypes marocains à celles des 21 haplotypes

représentatifs de la diversité dans le monde entier a montré que tous les caprins marocains

étudiés appartenaient à l'haplogroupe A qui est prépondérant dans le monde. Les haplotypes de la région du Nord semblent être moins diversifiés, ce qui reflète probablement un effet

fondateur plus fort dans cette région.

Mots clés : Caprins, Maroc, diversité génétique, haplotype, région.

I- Introduction

Les petits ruminants jouent un rôle socio-économique et écologique majeur à travers le monde et permettent la production de 11,1 Millions de tonnes de viande/an. Au Maroc, l'élevage des petits ruminants revêt une importance socio-économique certaine et joue un rôle capital dans l'activité économique rurale. Il intéresse plus de 65% de la population rurale (MADRPM, 2004). Pour les caprins, les études génétiques des populations locales au Maroc, bien que très peu nombreuses (microsatellites et gènes des caséines), ont mis en évidence un fort polymorphisme génétique (Tadlaoui Ouafi et al. 2002). Les caprins sont donc caractérisés par une grande diversité mais aussi par une importante hétérogénéité qu'ils doivent au brassage incontrôlé entre les différents types. Dans le but d’étudier la diversité mitochondriale des caprins élevés au Maroc et de ressortir les différents haplogroupes présents, La présente étude se propose de caractériser le polymorphisme de l’ADN mitochondrial des caprins du Maroc et de les comparer avec ceux présents dans les bases de données internationales relatives aux haplogroupes identifiés dans le monde (Naderi et al. 2007).

121

Page 123: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

II- Matériel et méthode

Les échantillons de 150 caprins ont été collectés à partir de 4 principales régions :

(i) les plaines du centre (provinces de Beni Mellal et Khouribga) (ii) les montagnes du centre (province d'Azilal), (iii) la région du Nord (provinces Tanger, Larache et Chefchaouen), (iiv) la zone du Sud-Est (provinces d'Errachidia, Ouarzazate et Zagora). Ces chèvres appartenaient à 4 entités: (i) la population du Nord, (ii) la population Noire de l'Atlas, (iii) la race Draa (iv) d'autres phénotypes.

Les échantillons de tissus provenant de la partie distale de l'oreille ont été collectés et placés dans l'alcool pendant une journée, puis transférés dans un tube rempli de gel de silice jusqu'à l'extraction. L'ADN a été extrait en utilisant le kit Qiagen DNeasy tissus en suivant les instructions du fabricant. Le segment de la région de contrôle HVI a été séquencé en utilisant les amorces CAP-F(5'-CGTGTATGCAAGTACATTAC-3 ') et CAP-R (3'-CTGATTAGTCATTAGTCCATC-5') qui ont amplifié un fragment de 598 paires de bases (sans amorces) correspondant à la position (15653 à 16250) sur la séquence mitochondriale de référence des caprins (Parma et al. 2003 ; numéro d'accession de GenBank AF533441).

Les amplifications par PCR ont été réalisées dans un volume de 25 #l avec 2 mM de MgCl2, 200 mM de chaque dNTP, 1 mM de chaque amorce et 1 unité de la polymérase AmpliTaq Gold (Applied Biosystems). Après une période de 10 min à 95°C pour l'activation de la polymérase, 35 cycles ont été effectués avec les étapes suivantes : 95°C: 30 s, 55°C: 30 s, 72°C: 1 min.

Les produits de la PCR ont été purifiés en utilisant le kit de purification de PCR Qiaquick (Qiagen). 35 ng d'ADN purifié à partir de ce produit de PCR a été utilisé pour le séquençage avec l'amorce CAP-F ou CAP-R. Les réactions de séquences ont été réalisées pour les deux brins d'ADN avec l’amorce CAP-F ou CAP-R en utilisant le kit ABI PRISM Dye Terminator Cycle Sequencing Reaction (Applied Biosystems) dans un volume de 20 ml avec 2 mM de chaque amorce. 25 cycles ont été effectués avec les étapes suivantes: 96°C: 30 s, 55°C: 30 s, 60°C: 4 min.

L’excédent a été enlevé par la colonne de purification et les produits ont été électrophorèses sur un séquenceur ABI 3130 PRISM DNA (Applied Biosystems) en utilisant le polymère POP 7.

Les séquences obtenues ont été éditées pour la correction avec SeqScape v2.5 (Applied Biosystems). Ils ont été alignés avec 21 séquences de référence (Naderi et al. 2007) en utilisant Mega v3.1 (Kumar et al. 2004), puis ajustée à l'œil. Pour les analyses, nous avons gardé la région composée de 481 paires de bases habituellement utilisée pour caractériser la diversité mitochondriale des caprins (Luikart et al. 2001; Naderi et al. 2007).

L’AMOVA a été réalisée sur l'ensemble des séquences marocaines à l’aide de ARLEQUIN v3.0 (Excoffier et al. 2005) afin de tester la partition de la variance génétique entre et au sein des populations et des zones géographiques. Un réseau median-joigning représentant les relations entre les haplotypes a été établi à l'aide du programme NETWORK v4.5.1.6. Un arbre Neighbor-Joining a été construit en utilisant les haplotypes marocains et les 21 haplotypes représentant les 6 haplogroupes de caprins recensés dans le monde (Naderi et al. 2007).

122

Page 124: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

III- Résultats

Le fragment HVI de la région de contrôle a montré un fort polymorphisme dans les populations caprines marocaines, avec une diversité des haplotypes (Hd) de 0,9925. Les 150 séquences comportaient 98 sites variables sur 481, et correspondait à 97 haplotypes. L'arbre Neighbor-joining (Figure 1) constitué des 97 haplotypes et des 21 haplotypes représentant la diversité des 6 haplogroupes trouvés dans le monde entier (A, B, C, D, F et G ; Naderi et al. 2007) ont montré que les 150 caprins étudiés font partie de l'haplogroupe A. Même si l'AMOVA a montré un effet significatif de la population sur la variation mitochondriale (P <0,0001), 92% de cette variation a été distribuée au sein des populations (Tableau 1). En outre, la différenciation entre les régions géographiques était faible mais significative (P <0,0001), et environ 93% de la variabilité génétique a été distribué dans les régions (Tableau 1).

IV- Discussion

1. Diversité marocaine dans le contexte mondial

La forte diversité des haplotypes obtenue sur les caprins marocains est similaire à celle rapportée par Naderi et al. (2007) sur 1440 haplotypes de l’haplogroupe A à travers le monde. Cette grande diversité découlerait de l'hétérogénéité des premières populations caprines domestiques qui ont colonisé le Maroc. Le processus de domestication des caprins est récent à l'échelle du temps évolutionnaire (environ 10.000 ans), seulement quelques mutations auraient eu lieu depuis les premières étapes de la domestication, malgré le taux de mutation élevé de la région de contrôle. Ainsi, la grande diversité observée aujourd'hui résulterait de la capture d'une grande partie de la diversité sauvage au cours de la domestication. Cela a été confirmé par la comparaison de la diversité génétique des caprins domestiques à celle de leur ancêtre sauvage, montrant la grande taille effective initiale de la population chez les caprins domestiques (Naderi et al. 2008).

2. Structure de la diversité génétique des caprins marocains

Le niveau élevé de variabilité au sein des populations et des régions géographiques est cohérent avec l'hypothèse d'une forte hétérogénéité des populations fondatrices au Maroc en raison d'un mélange d'haplotypes dans les premières populations domestiquées. Ces résultats sont cohérents avec la grande diversité trouvée dans des régions géographiques à l'échelle mondiale (Sultana et al. 2003; Joshi et al. 2004; Chen et al. 2005; Pereira et al. 2005; Naderi et al. 2007). Le réseau median-joining des haplotypes marocains (Figure 2) confirme la forte diversité des haplotypes au sein des régions géographiques. Toutefois, il illustre une tendance à une plus grande similitude entre les haplotypes de la région du Nord, ce qui résulterait probablement d'un fort effet fondateur.

123

Page 125: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tableau 1. Répartition de la variance génétique pour les populations et les régions

géographiques révélée par l’AMOVA Source de variation

Entre les populations

Dans les populations

Entre les régions

Dans les régions

d.l. 3 146 3 146 % de variation

7,5 92,5 6,8 93,2

P. value <0,0001 <0,0001

Figure 1 . Arbre phylogénétique de Neighbor-joining incluant les haplotypes

représentant les 150 caprins locaux du Maroc et les individus de la banque de gènes internationale représentant les différents haplogroupes. Les individus commençant

par deux lettres représentent les 21 séquences prises de la banque de gènes internationale. Les lettres séparées des références des individus représentent les six

haplogroupes identifiés dans le monde.

Figure 2. Réseau phylogénétique représentant les 97 haplotypes identifiés avec leurs régions géographiques d’origine. Vert : Région du Nord ; Rouge : Région du

Sud-Est ; Bleu : Montagnes du centre ; Noir : Plaines du centre

124

Page 126: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

V- Conclusion Les 150 caprins étudiés appartiennent tous à l’haplogroupe A qui est dominant dans le monde et surtout dans l’Europe de l’Ouest. Comme ailleurs dans le monde, au Maroc, il y a une grande diversité mitochondriale mais qui est très faiblement structurée selon les régions et les populations. Cette variabilité reflète la diversité qui caractérisait les premiers individus domestiqués qui sont arrivés au Maroc. Malgré la forte diversité dans les régions géographiques, Les haplotypes présents dans la région du Nord semblent plus homogènes, ce qui est probablement lié à un fort fondateur à l’origine de ces populations. Ces conclusions sur l’ADN mitochondrial reflètent l’histoire démographique des populations. Des études complémentaires sur des marqueurs nucléaires permettraient de mieux comprendre l’histoire adaptative de ces populations en relation avec les conditions environnementales. Remerciements Les travaux de laboratoire dans cette étude ont été menés au Laboratoire d’Ecologie Alpine à Grenoble en France. Ils ont été supportés par le projet technique n° MOR 5030 financé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Références Chen SY., Su YH., Wu SF., Sha T., Zhang YP. 2005. Mitochondrial diversity and phylogeographic structure of Chinese domestic goats. Mol Phylogenet Evol 37(3): 804–814. Denver DR., Morris K., Lynch M., Vassilieva LL., Thomas WK. 2000. High Direct Estimate of the Mutation Rate in the Mitochondrial Genome of Caenorhabditis elegans. Science 289: 2342. Excoffier L., Laval G., Schneider S. 2005. Arlequin ver. 3.0: An integrated software package for population genetics data analysis. Evolutionary Bioinformatics Online 1: 47–50. Howell N., Smejkal CB., Mackey DA., Chinnery PF., Turnbull DM. 2003. The Pedigree Rate of Sequence Divergence in the Human Mitochondrial Genome: There Is a Difference Between Phylogenetic and Pedigree Rates.Am J Hum Genet 72: 659–670. Joshi MB., Rout PK., Mandal AK., Tyler-Smith C., Singh L. 2004. Phylogeography and origin of Indian domestic goats. Mol Biol Evol 21(3): 454–462. Kumar S., Tamura K., Nei M. 2004. MEGA3: integrated software for molecular evolutionary genetics analysis and sequence alignement. Brief Bioinform 5: 150–163. Lambert DM., Ritchie PA., Millar CD., Holland B., Drummond AJ. 2002. Rates of Evolution in Ancient DNA from Ade´lie Penguins. Science 295: 2270. Luikart G., Gielly L., Excoffier L., Vigne JD., Bouvet J. 2001. Multiple maternal origins and weak phylogeographic structure in domestic goats. Proc Natl Acad Sci USA 98: 5927–5932. MADRPM. 2004. L’élevage en chiffres 2003. Direction de l’Elevage, Rabat, Maroc. Naderi S., Rezaei H-R., Taberlet P., Zundel S., Rafat S-A. 2007. Large-Scale Mitochondrial DNA Analysis of the Domestic Goat Reveals Six Haplogroups with High Diversity. PLoS ONE 2(10): e1012. doi:10.1371/journal.pone.0001012.

125

Page 127: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Parma P., Feligini M., Greeppi G., Enne G. 2003. The complete nucleotide sequence of goat (Capra hircus) mitochondrial genome. Goat mitochondrial genome. DNA Seq 14(3): 199–203. Pereira F., Pereira L., Van Asch B., Bradley D., Amorim A. 2005. The mtDNA catalogue of all Portuguese autochthonous goat (Capra hircus) breeds: high diversity of female lineages at the western fringe of European distribution. Mol Ecol 14: 2313–2318. Sultana S., Mannen H., Tsuji S. 2003. Mitochondrial DNA diversity of Pakistani goats. Anim Genet 34(6): 417–421. Tadlaoui Ouafi A., Babilliot J-M., Leroux C., Martin P. 2002. Genetic diversity of the two main Moroccan goat breeds: phylogenetic relationships with four breeds reared in France. Small Ruminant Research, 45, 225-233.

126

Page 128: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Session 3

Alimentation et Qualité des Produits Caprins

127

Page 129: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

128

Page 130: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Le système d’élevage caprin dans l’arganeraie

El Aich1 A., Bourbouze2 A., Morand-Fehr3 P., El Assouli1 N., et Fathi1 A.

1 Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, BP 6202, Rabat, Maroc

2 Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier,

3 UMR, Physiologie de la Nutrition et Alimentation, INRA-INAPG, Paris, France

Résumé. Cette étude, conduite dans la forêt d'arganiers du Sud-ouest du Maroc, vise à

évaluer le comportement alimentaire des chèvres et la composition botanique de leur régime alimentaire. Globalement le temps de pâturage est en moyenne de 387 min, soit 70% du

temps total de séjour. Le temps de pâturage est plus élevé durant les mois d'hiver. Bipèdie

pâturage est resté faible et n'a jamais dépassé 10%. Le pâturage des chèvres au sol varie selon la période de l'année. Le pâturage aérien augmente lorsque les disponibilités

fourragères au sol sont réduites. L’activité de déplacement des caprins qui comptait en

moyenne pour 24% du temps de séjour sur le parcours a varié durant l’année. Les chèvres

se reposaient très peu durant la journée, en moyenne moins de 40 minutes contribuant pour moins de 6% au budget de séjour sur le parcours. La contribution des ressources d'argan à

l'alimentation de la chèvre a varié d'un minimum de 47% en Juin pour un maximum de 84%

en Décembre. Les feuilles d’argan prélevées dans les arbres ont contribué de façon continue au régime alimentaire des chèvres dans des proportions variant entre 35 et 68%. Le

pâturage sous les arbres d’argan a atteint un taux de 50% en juin lorsque les herbacées et

les chaumes étaient disponibles. Une fois ces ressources épuisées, les chèvres ont compensé par le recours au pâturage aérien. Les variations au niveau de la vitesse

d’ingestion reviennent surtout au poids de la bouchée chez les chèvres car le nombre de

bouchées n’a pas varié entre les mois étudiés. Le poids des bouchées était plus élevé quand

les disponibilités alimentaires étaient plus importantes. La capacité d’adaptation des caprins dans la forêt d’argan permet une production de viande quand d'autres ruminants, comme le

mouton, ne serait probablement pas capable de le faire. Le mode d’élevage des caprins a

une influence très marquée sur la quantité et la composition des dépôts adipeux.

Mots clés : Chèvre, arganier, comportement, alimentaire, arbre

I- Introduction

L’arganeraie est donc exploitée par des paysans qui sont à la fois des agriculteurs exploitant des céréales, des arboriculteurs producteurs d’huile et des éleveurs, notamment de chèvres. Les caprins sont en effet étroitement associés à la vie de l’arganeraie. C’est pour cela qu’on se limitera à traiter le système d’élevage de la chèvre. Le système d’élevage caprin, associé à l’arganeraie, mérite à double titre d’être efficacement défendu : en premier lieu et sur le plan du patrimoine, cet élevage caprin est un exemple unique et exceptionnel de synergie entre un animal et son milieu. De nombreux auteurs ont souligné que les caprins utilisent les feuillages des arganiers comme principal constituant de la ration, lorsque la disponibilité en herbe devient réduite à cause de la saison et/ou de la sécheresse (El Aich 1995, Bousquet 2000, El Aich et al. 2004). En plus du feuillage, les caprins tirent parti des noix d’argan dont ils consomment la pulpe, participant ainsi indirectement à la collecte des noyaux (réjection en chèvrerie au moment de la rumination). En second lieu, le caprin est un élément important de l’économie locale. La production de caprins de boucherie constitue une part très importante du revenu de ces éleveurs avec l’huile d’argan.

129

Page 131: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

II- Résultats de l’étude

1. Effectifs des caprins dans l’arganeraie

L’effectif des caprins à l’échelle nationale s’élève à 5, 2 millions de têtes (Enquête Elevage 2003). Les caprins mâles représentent un quart de ce total (22,6 %) et les caprins femelles trois quarts (77.4%). Les femelles adultes, dites reproductrices, qui représentent 56,6% des caprins femelles, sont donc au nombre d’environ 3 millions. C’est un chiffre considérable comparé aux autres pays de la Méditerranée. Si l’on recense les caprins de toutes les provinces concernées par l’arganeraie, c’est à dire Agadir, Essaouira, Guelmim, Taroudant et Tiznit, on atteint la valeur de 23 % de l’effectif caprin national ce qui est considérable. Et ce sont les provinces d’Essaouira et de Taroudant qui cumulent plus des deux tiers (70 %) de ces effectifs caprins associés à l’arganeraie. Si maintenant dans ces « provinces de l’arganeraie » on établit un indicateur pour évaluer la place relative des caprins vis à vis des autres ruminants (bovins et ovins), on constate qu’ils représentent un quart du total des UGB (26%).1 Tableau 1. Effectifs des caprins (en têtes et en UGB) dans les provinces de la région

de l’arganeraie

Agadir Essaouira Guelmim Taroudant Tiznit Arganeraie

Effectif en têtes

Bovins 73.000 60.900 3.000 93.100 43.000 273.300 Ovins 194.800 510.900 67.700 528.800 157.500 1459.700 Caprin 162.500 379.100 58.700 450.300 143.600 1194.200 Effectifs en UGB

Bovins 73.300 60.900 3.000 93.100 43.000 273.300 Ovins 39.000 102.200 13.600 105.800 31.500 291.900 Caprins 27.100 63.200 9.800 75.100 23.900 199.000 % Caprin sur total UGB

19

28

37

27

24

23

Photo 1. Un troupeau mixte dans l’arganeraie du coté d’Imassouane

1 L’indicateur retenu s’apparente aux UGB ou unités gros bétail calculées simplement : UGB = effectif bovin +

effectif ovin / 5 + effectif caprin / 6

130

Page 132: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

2. Typologie des éleveurs dans l’arganeraie Bien que le système agraire le l’arganeraie repose sur trois composantes : la chèvre pour la production de viande, la céréaliculture et la production d’huile d’argane à partir des noix, l’élevage de la chèvre semble être l’activité principale en plus des revenus annexes. A partir de deux critères clefs (i) la taille de l’exploitation et du troupeau, (ii) la part des revenus extérieurs dans l’économie familiale.basant sur ces critères, Bousquet en 2000, sur un échantillon de 50 éleveurs à Tamnart, a identifié 5 types d’éleveurs dont les caractéristiques principales sont reprises dans le tableau 2. Tableau 2. Typologie des élevages caprins à Tamanar

Source : Bousquet (2000) TYPES Petits éleveurs

(20 à 25 %) Moyens éleveurs

(65 à 70 %) Grands

éleveurs (moins de 10 %)

Revenus extérieurs de proximité

Rares Importants Occasionnels Importants Importants

Apport de l’émigration

En général systématique pour toutes les catégories d’éleveurs

Taille du troupeau caprin têtes de plus d’1 an)

15 à 20 30 à 40 40 à 80 60 à 100 Plus de 100

Taille du troupeau ovin

Moins de 10

30 à 40 Moins de 10 30 à 40 50 à 100

Gardiennage Berger familial Berger familial ou salarié Complémentation (orge, son,..)

Absente En cas de sécheresse

En cas de sécheresse

En cas de sécheresse priorité aux ovins

En cas de sécheresse, en période de soudure

Produit viande Chevreau et chèvre de réforme

Chevreau et chèvre de réforme

Chevreau et chèvre de réforme

Chevreau et chèvre de réforme

Chevreau, chèvre de réforme et boucs castrés

Caractéristiques Très peu de moyens, peu de soins apportés, système strictement sylvo-pastoral

Pratiquent souvent un petit métier (commerce..), bonnes performances zootechniques

Peu de moyens, peu de soins apportés, système peu intensifié

Importants revenus extérieurs (commerce, pêche, maquignon) Préférence aux ovins

Grands propriétaires terriens, très forts revenus extérieurs (retraite…) Ovins et caprins menés séparés

131

Page 133: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

3. Conduite des troupeaux caprins

3.1. Abreuvement des troupeaux

3.1.1. Différents points d’eau d’abreuvement

L’abreuvement est la préoccupation majeure des éleveurs de cette région où la nature du climat et du substrat font de l’eau un élément rare. En général l’eau est insuffisante et peu accessible. Ce manque d’eau se répercute donc négativement sur la fréquence d’abreuvement du cheptel qui doit faire de longs déplacements. L’abreuvement est ainsi assuré par les retenues naturelles d’eau, les citernes individuelles, les citernes collectives et l’achat d’eau.

• Retenus d’eau « Ifreds »

Les retenues naturelles sont rares ce sont des retenues d’eau souvent destinées à un, deux ou trois douars et leur importance dépend de la quantité de pluie tombée pendant l’année. Elles sont creusées sur des marnes (salsal ou itri) et constituent des bassins de captage d’eau de pluies. Elles sont fréquentes dans la zone forestière, généralement de petite taille et utilisées par un ou deux sous douars (une vingtaine de familles). Les Ifreds représentent l’alimentation en eau la plus facilement accessible et généralement la plus disponible et la moins coûteuse. Elle est généralement tarie en début d’été.

• Citernes individuelles

Face à la rareté des retenues d’eau naturelles, les éleveurs construisent des citernes (« matfia ») utilisées l’été, jusqu’à 6 ou 7 citernes par exploitation. Ce sont des constructions cylindriques (120 m3) ou parallélipédiques (160 m3) qui jouent un rôle important, car elles permettent en plus de l’approvisionnement du foyer en eau potable, de satisfaire le besoin en eau du cheptel et de traverser la période de soudure. Chaque agriculteur possède en général au moins une à deux « tanotfi » dans la zone forestière et 3 ou 4 dans la zone d’élevage. Elles sont en général en aval d’un vallon, l’eau étant acheminée jusqu’à un bassin de décantation par un petit canal. Elles peuvent être à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison suivant les possibilités d’aménagements. Elles sont généralement construites par l’agriculteur lui-même. Les coûts principaux, essentiellement liés aux matériaux de construction, peuvent varier de 3000 dh à 10 000 dh.

Photo 2. Citerne individuelle enterrée « tanofir »

132

Page 134: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• Citernes collectives

Il peut exister des citernes collectives construites par la commune rurale. L’accès à ces dernières peut être strictement limité dans le temps et à des périodes cruciales (été). C’est le cas par exmple à Zaouiet Isiraren (cercle de Tamanar) où la citerne est ouverte du début du Moussem (14 Août) jusqu’en fin septembre. 3.1.2. Achat d’eau

La pluviométrie ne permettant pas toujours d’avoir des réserves suffisantes, il est fréquent d’acheter de l’eau à partir du mois de juin pour Zaouiet et au prix de 200 à 250 dh la citerne mobile. Dans la zone forestière, deux citernes sont suffisantes pour alimenter un troupeau de 30 bêtes et une famille de cinq personnes. 3.2. Calendrier d’abreuvement Le lieu et le rythme d’abreuvement des caprins varie suivant les saisons. En hiver, les animaux boivent une à deux fois par semaine en forêt, dans les flaques d’eau. Lorsqu’il fait chaud, ils s’abreuvent une fois par jour dans les Ifreds, mais une fois épuisés, les éleveurs recourent en premier lieu à la Matfia collective ensuite à la Matfia personnelle. Ainsi, à Zaouiet Isisaren (Tamanar), le système d’abreuvement est repris dans le tableau 3. Tableau 3. Calendrier d’abreuvement des troupeaux caprins selon l’époque de

l’année et le lieu de pâturage (Zaouiet Isisaren)

Oct-Fév

Mars-Juillet Mars-Oct Août-Sept

Point d’eau Mares Retenues Citernes individuelles

Citernes collectives

Lieu de parcours

Forêt sans agdal (Tagout)

Champs (Tinskhert)

Habitations-champs

Douar

Fréquence d’abreuvement

Occasionnel Régulier (tous les 2 jours)

Régulier tous les 2 jours voire tous les jours

Régulier 1 à 2 fois/jour

Source : Pierson (1997) 3.2. Conduite de la reproduction Pour résumer les points essentiels de la conduite de la reproduction dans les troupeaux, rappelons que les boucs sont en permanence dans les troupeaux, que les mises bas sont de ce fait étalées avec un pic au printemps (de février à mai) et une légère reprise en automne, que certaines bonnes années le redoublement de mises bas est possible (début printemps puis fin d’automne) pour une partie du troupeau (20 à 30 %). Les taux de fertilité sont plutôt bons (85-95 %) et la prolificité très faible (105 %) ce qui signifie qu’il y a très peu de jumeaux. Les mortalités sur chevreaux sont élevées et fortement liées aux aléas climatiques et à certaines lactations déficientes chez les mères (mortalités entre naissance et sevrage de 15 à 30 %).

133

Page 135: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

3.3. Système alimentaire des caprins dans l’arganeraie

3.3.1. Facteurs du système d’alimentation des chèvres

Pour bien comprendre la conduite des caprins dans l’arganeraie, il faut répondre aux questions se rapportant :à (i) la disponibilité des ressources pastorales au cours de l’année, notamment celles qui sont tirées de l’arganier d’une part et du pâturage des chaumes et jachères d’autre part, (ii) l’alimentation complémentaire qui peut être achetée ou avoir comme origine les sous produits de l’arganier (iii) les capacités d’abreuvement, et (iv) le berger qui de part sa compétence joue un rôle essentiel. Ce sont tous ces aspects qui sont résumés dans la figure 1.

3.3.2. Ressources alimentaires

3.3.2.1. Ressources alimentaires agricoles

• Les chaumes. Les chaumes représentent un pâturage important. La priorité est donnée aux ovins et grands ruminants. C’est bien sûr les chaumes d’orge qui sont les plus consommés. En cas de très mauvaise année, la récolte peut être pâturée sur place.

• La paille. La paille d’orge peut être stockée dans les maisons, mais aussi en meules recouvertes de terre chez les grands exploitants. La paille est destinée aux grands herbivores principalement aux équidés et aux bovins. Elle peut, toutefois, en période difficile ou de soudure (septembre-novembre, période des pluies) être distribuée aux petits ruminants. Les stocks d’une bonne année permettent aux éleveurs de la zone forestière de tenir deux ou trois années. En plus de la paille produite, les éleveurs en achètent par camion (2000 à 2500 dh) en provenance de la plaine du Gharb ou des Doukkala, ou en plus petite quantité, par sac au souk.

• Le désherbage. De mi février à avril, un désherbage a lieu dans les champs de céréales. Cette herbe est généralement séchée et stockée pour l’alimentation du bétail. Cette pratique, si elle est généralisée dans la zone d’élevage, n’est réalisée que par une minorité d’agriculteurs dans la zone forestière.

Figure 1. Les facteurs de variation du système alimentaire des caprins dans l’arganeraie

134

Page 136: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

3.3.2.2. Sous produits de l’arganier En plus de ce qui est directement pâturé dans les arbres, les arganiers fournissent d’excellents sous produits utilisés par le bétail. Ce sont la pulpe (alig) et le tourteau (tazgoumout), sous-produits de la fabrication de l’huile.

• Pulpe (Alig). Il est estimé que 100 kg de fruits plus ou moins séchés donnent environ 30 à 35 kg de pulpes. C’est la pulpe du fruit d’arganier séché. On stocke l’alig en prévision des mauvaises années. L’apport de l’alig se fait aussi en période de soudure, de septembre à décembre quand les chaumes sont épuisés. Le prix d’un sac d’Alig varie selon l’époque de l’année ; de 30 à 40 Dh en automne (octobre – décembre) à 10 Dh au printemps (février – mars). Sur le plan nutritionnel, la teneur en matières minérales de l’ « alig » est de l’ordre de 3 à 7 % de la matière sèche. La pulpe d'argan est relativement pauvre en matières azotées totales (MAT) dont le taux oscille entre 3,5 et 10 % de la matière sèche (Igmoulan 1999). La pulpe est très riche en glucides et substances pectiques qui sont entièrement digestibles et rapidement fermentescibles, contribuant ainsi à assurer une bonne valeur énergétique à cette pulpe. La pulpe des fruits d’argan contient en moyenne une teneur en sucres totaux de 35 % de la MS. La pulpe d’argan contient en moyenne 1.0 UF2/kg MS et 40 g de MAD3 (Igmoulane 1999).

• Tourteau (Tazgoumout). C’est le résidu du pressage manuel, lors de

l’extraction de l’huile. Son prix au kilo peut varier de 0,5 à 1 dh au printemps (mars-avril) à 1,5-2 dh en période de soudure (été, hiver). Ce tourteau est principalement réservé aux gros animaux (bovins, camelins) et peut se conserver plusieurs années. Sa teneur moyenne en matières minérales est faible de l’ordre de 4 %. Le tourteau d’argan contient une teneur en MAT variant entre 23% (Maallah et al 1995) et 41% (Igmoulane (1999). Selon les mêmes auteurs, la teneur en cellulose brute oscillerait entre 2 et 10. Le tourteau d’argan est également riche en matières grasses dont le taux varie évidemment beaucoup selon la technique d’extraction adoptée (18 à 28 %). Le tourteau d’argan fournit en moyenne 1.1 UF/kg MS et 223 g de MAD.

3.3.2.3. Alimentation complémentaire En règle générale, les caprins sont les derniers à bénéficier d’apports complémentaires. Bovins et ovins sont mieux traités dans la mesure où ils sont dans l’incapacité de tirer profit d’un pâturage forestier peu accessible. Ainsi, les ressources pastorales à base d’arganier, constituent l’essentiel de l’alimentation des caprins. Pendant l’agdal, les troupeaux pâturent dans les chaumes, les jachères accessibles et les Mouchaa. Les troupeaux caprins de ces régions qui ne produisent que de la viande sont donc jugés suffisamment rustiques pour être nourris essentiellement sur parcours (sans doute plus de 75 à 80 % de leurs besoins). Ils profitent assez peu d’apports complémentaires distribués à la maison. Cependant, tous les éleveurs recourent en cas de besoin à la pulpe d’argan (alig), et dans une moindre mesure à l’orge, à la paille, au son, au maïs, et plus rarement au tourteau d’argan (réservé aux ovins et aux bovins). Mais cette complémentation est très ciblée et (i) ne s’adresse qu’aux 2 UF : une unité fourragère contient l’équivalent d’un kilogramme d’orge en énergie

3 MAD : matières azotées digestibles

135

Page 137: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

animaux les plus faibles, aux femelles en début de lactation, aux rares chevreaux ou boucs engraissés, et (ii) est renforcée en période de soudure (début d’automne) ou en année de sécheresse. Par ailleurs, comme nous l’avons précisé à propos des types d’éleveurs, les éleveurs moyens ou gros (troupeaux de plus de 30-40 caprins) pratiquent plus couramment la complémentation.

3.3.2.4. Feuilles et fruits des arganiers

Les feuilles participent énormément à l’alimentation des caprins. Ces feuilles peuvent être consommées dans les arbres où prélevées au niveau du sol quand elles tombent. Une analyse plus détaillée de leur prélèvement sera faite dans la section 4 (Utilisations des ressources sylvo-pastorales par les caprins).

4. Utilisation des ressources sylvo-pastorales de l’arganeraie par les caprins

L’arganeraie fournit deux grandes catégories de ressources alimentaires, (i) un fourrage suspendu que les chèvres doivent monter chercher et (ii) des herbacées et des ligneux bas en plus des feuilles d’arganiers tombées que les ovins et les caprins pâturent au sol. En effet, Le comportement alimentaire des caprins est conditionné par la disponibilité en herbacées et petits ligneux qui sont sur le parcours, le plus souvent sous couvert arboré. Cette biomasse est fortement corrélée à la pluviométrie. En général les herbacées sont surtout disponibles en automne et au printemps, mais la variabilité inter-annuelle est si forte que les éleveurs ne comptent pas trop sur ces ressources aléatoires. Les mises en défens dans la partie agdal sont par ailleurs beaucoup trop tardives (mi-mai) pour que la strate herbacée puisse en profiter durablement. Pour ce qui est des ligneux bas, ils sont surtout représentés par des buissons de jujubier et d’oléastre, notamment dans les parties basses. Ils participent aussi de la ration alimentaire des chèvres.

4.1. Pâturage aérien des arganiers par les chèvres

Dans cette section, on se propose d’élucider : (i) ce que représente le pâturage aérien dans la journée de pâturage des chèvres, (ii) ce que la chèvre mange ou choisit de manger, (iii) ses quantités consommées, (iv) la valeur nutritionnelle des espèces végétales sélectionnées, (v) quelle partie de la végétation est-elle préférée et à quelles époques.

4.1.1. Caractéristiques particulières du pâturage « aérien »

Le pâturage aérien dépend de l’accessibilité des arbres qui peut être influencée par les bergers, mais aussi de la capacité qu’ont les caprins de grimper dans les arganiers.

• L’accessibilité

Tous les arganiers ne présentent pas le même degré d’accessibilité. C’est une donnée difficilement mesurable bien qu’essentielle. En effet les arbres ont des morphologies très variées. L’arganeraie cultivée porte de grands arbres sur les troncs desquels les chèvres ne peuvent grimper. Dans les « agdal » pâturés, les arbres sont souvent rabattus, voire prostrés, et présentent des formes en plateau (la plagiotropie, c’est à dire une pousse à l’horizontale), en escalier, en corolle ou en éventail. Ils sont donc facilement accessibles pour des chèvres grimpeuses. Dans les « mouchaa », les arbres qui poussent sur des sols pauvres et pentus ont des formes basses, très accessibles.

136

Page 138: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• Rôle « proactif » du berger et artifices facilitateurs

Un autre facteur d’importance est le rôle joué par les bergers qui adoptent des pratiques facilitatrices pour que les animaux puissent sans dommage grimper aux arbres. On trouve différents systèmes : des empierrements au pied des arbres (« escaliers à chèvres »), la confection d’encoches faites à la serpe dans les troncs afin de ménager des « prises d’escalade » aux animaux les plus agiles, l’installation de pierres dans les fourches et les creux pour éviter que les animaux ne se coincent les pattes, l’aide directe par portage des animaux jeunes que le berger juche sur les branches basses pour les habituer, etc….Toutes ces pratiques améliorent ainsi l’accès aux branches les plus hautes et participent au dressage des animaux.

Photo 3. Un escalier pour faciliter l’escalade des chèvres

• Caractère grimpeur des chèvres

Bien que la strate herbacée soit le site préférentiel où les chèvres broutent, le feuillage et les graines de l’arganier constituent une source importante de l’alimentation grâce au caractère grimpeur de ces chèvres. Cette aptitude n’est pas généralisée pour toutes l’arganeraie ni pour tous les individus d’un même troupeau. Il dépend de l’aptitude de chaque animal liée en grande partie aux possibilités d’apprentissage dans les premiers mois après la naissance. En effet, d’après les éleveurs, sur l’emplacement d’anciennes coupes, le nombre de chèvres qui ne grimpent pas augmente. Il est à noter aussi que les chèvres achetées à l’extérieur de la zone, et quoique de race locale, ne savent pas grimper et ne peuvent apprendre ce trait particulier du comportement si elles sont introduites dans un troupeau grimpeur. Il est fréquent d’observer des caprins qui chutent de l’arganier ou se prennent les pattes dans les branches serrées de l’arganier. La fréquence de ces chutes est plus importante en été d’une année sèche quand la strate herbacée est absente et les animaux faibles, et en hiver au moment de l’apparition des premières pousses dans l’arganier. Il est courant de voir des attelles posées par les éleveurs eux-mêmes sur les pattes des chevreaux accidentés.

137

Page 139: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Photo 4. Pose d’une attelle sur une patte fracturée après une chute

4.1.2. Pâturage dans l’arganeraie

Les observations effectuées sur les troupeaux montrent que la durée moyenne journalière est de 387 minutes, ce qui représente 70% du temps de séjour des chèvres sur les parcours. L’importance temporelle des activités varie avec la saison (El Aich et al. 2004). Le déplacement avec une moyenne de 130 minutes représente la deuxième activité la plus importante en durée. Comme le pâturage, cette activité varie selon la période de l’année. Les plus faibles durées allouées au déplacement sont enregistrées en hiver. La durée consacrée à cette activité est largement dépendante de la stratégie du berger qui souvent, dans un souci de maximisation du temps de pâturage, maintient le troupeau en mouvement permanent en lançant des pierres ou en criant auprès des animaux, ce qui réduit considérablement le temps de repos. En effet, le repos ne représente que 6 à 7% du temps des chèvres sur les parcours sylvo-pastoraux de l’arganeraie. Le temps de repos augmente en été avec le retour des troupeaux à la chèvrerie entre midi et 15 heures pour protéger les animaux des fortes chaleurs de la mi-journée.

Le pâturage actif (PA) des caprins dans l’arganeraie est décomposable en trois différents types. Le pâturage suspendu ou aérien (PV) correspond à la phase où le caprin est perché dans les arbres à la recherche de la nourriture et à la prise alimentaire proprement dite. Le pâturage au sol (PH): au sens large comprend la recherche de la nourriture et la prise alimentaire au niveau du sol. Enfin la bipédie (BP): comprend la recherche de la nourriture et la prise alimentaire au niveau de l’arbre de la chèvre dressée sur ses pattes arrières.

Photo 5. Le pâturage aérien

138

Page 140: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Photo 6 . Le comportement de bipédie

Les observations révèlent que la part du pâturage en bipédie reste très faible quelle que soit la saison (moins de 10% du temps total de pâturage). Les deux autres formes de pâturage (PV et PH) dépendent de l’époque de l’année. C’est ainsi que le pâturage au sol est plus intense durant la saison de végétation (printemps) enregistrant une moyenne de 68% pour la période allant d’avril à juin. A l’opposé, une fois les ressources herbacées épuisées, les chèvres grimpent de plus en plus dans les arganiers (Figure 2). Le pâturage aérien atteint une moyenne de 75% en automne quand le tapis herbacé sous les arganiers a complètement disparu. D’autre part, il y a une tendance à ce que les chèvres qui ne grimpent pas aux arbres passent plus de temps en bipédie que celles qui grimpent.

Figure 2. Variations mensuelles des activités de pâturage aérien, au sol et en bipédie (en % du temps de pâturage actif)

139

Page 141: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

4.2. Composition botanique du régime alimentaire des chèvres L’observation directe des animaux au pâturage a permis de repérer différentes catégories d’aliments : feuilles et fruits de l’arganier cueillis dans l’arbre ou pâturés au sol, feuilles d’oléastre, herbacées, chaumes (FAA : les feuilles d’arganier prélevées de l’arbre, FAS : les feuilles d’arganier prélevées du sol, GAA : les noix de l’arganier prélevées de l’arbre, GAS : les noix de l’arganier prélevées du sol, FOA : les feuilles d’oléastre, JUJ : le jujubier, HER : la strate herbacée et CHA : les chaumes). La contribution des feuilles et des fruits de l’arganier à l’alimentation des caprins apparaît comme tout à fait fondamentale. Elle varie cependant avec la saison. Feuilles et fruits représentent entre 47% en juin et 84 % en décembre des prélèvements des caprins pâturant l’arganeraie. Ils peuvent être prélevés soit dans l’arbre soit ramassés au niveau du sol. Lors du pâturage suspendu, les prélèvements des feuilles se situent entre 35 et 68% (figure 3). Les fruits prélevés dans l’arbre sont peu importants (moins de 10%), et très localisés dans le temps. Les feuilles des oléastres font aussi l’objet d’un pâturage aérien, variable, selon l’époque de l’année, entre 5 et 35% respectivement en juin et décembre.

FAA : les feuilles d’arganier prélevées de l’arbre ; FAS : les feuilles d’arganier prélevées du sol ; GAA : les noix de l’arganier prélevées de l’arbre ; GAS : les noix de l’arganier prélevées du sol ; FOA : les feuilles d’oléastre ; JUJ : le jujubier ; HER : la strate herbacée ; CHA : les chaumes.

140

Page 142: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

4.3. Quantités consommées par la chèvre dans l’arganeraie Pendant leur journée de pâturage, les chèvres donnent en moyenne de 6 à 11.000 coups de dent (bouchées) pour assurer leur ration. Il est à noter que le nombre total de coups de dents est inversement proportionnel à la fréquence du pâturage aérien. Ceci est à mettre en relation avec l’attitude des animaux perchés dans les arbres qui ralentissent le rythme des prises alimentaires. A l’inverse, le pâturage au sol est plus actif, notamment quand les herbacées sont abondantes. Classiquement on observe sur parcours que lorsque la végétation se raréfie, l’animal compense en accélérant le rythme des coups de dents. Ici c’est l’inverse, vraisemblablement parce que le pâturage aérien amène une situation tout à fait inédite en permettant à l’animal de se nourrir correctement dans les arbres. Des différences de préhensibilité des fractions végétales ingérées peuvent aussi expliquer ces différences puisque les feuilles dans l’arganier sont certainement plus difficiles à prendre que l’herbe au sol. Globalement, le niveau de consommation est de l’ordre de 700 à 800 g de matière sèche (MS) par jour et par chèvre, ce qui est considérable compte tenu du poids de ces chèvres (25 à 30 kg). En effet cela correspond à 62,5 g MS/kg de poids métabolique, alors que dans des conditions très intensives des chèvres laitières de 70 kg de poids vif ingèrent au maximum 80-100 g MS/kg poids métabolique par jour (Tableau 4). Tableau 4. Quantités consommées par des chèvres pâturant dans l’arganeraie

Paramètres Total de coups de dents par

jour

Vitesse d’ingestion

(g/mn)

Quantité consommée par jour (en g MS)

Novembre 2000 9148 1.44 501 Février 2001 9472 1.61 683 Mars 2001 10098 2.16 846 Avril 2001 10958 2.40 929 Juin 2001 9808 2.23 791 Octobre 2001 6748 1.26 408

5. Productivité et production de viande des caprins

Le caprin conduit sur le parcours n’est pas seulement décrié pour l’impact négatif qu’il exercerait sur son environnement et notamment sur la végétation arbustive, mais aussi pour la médiocre croissance des animaux. Mais au niveau régional, dans toute cette région de l’arganeraie, le marché du caprin est très actif et la viande du chevreau, voire de la chèvre ou du bouc castré engraissé, reste très appréciée.

5.1 Productivité et croissance des caprins

La production en viande en vif de l’unité zootechnique (UZ) est d’environ 11 kg par an. Cette productivité est jugée très faible en raison des mortalité élevées surtout chez les jeunes n’ayant pas atteint le sevrage et la faiblesse de la croissance chez les jeunes en plus des faibles poids adultes enregistrés (Tableau 5).

141

Page 143: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Photo 7. Chevreaux de race locale âgés de 10 à 12 mois,

pesant 10 à 11 kg de poids vif Tableau 5. Poids et gains de poids à âges-type des chevreaux, tous sexes

confondus

Ages-type 8 jours 22 jours 45 jours 75 jours 105 jours

Poids moyens (kg) 3,4 5,1 7,1 9,2 9,7

Nb de Chevreaux (tètes) 37 111 239 207 136

Gain moyen quotidien (gmq en g/j)

90 120 85 70 20

Source : FIAT (1989) 5.2. Qualité de la de viande de chevreaux de l’arganeraie Une bonne viande de ruminant sur le plan diététique pour le consommateur doit répondre à un certain nombre de critères : (i) une richesse en acide gras poly-insaturés et une faible teneur en acides gras saturés à longue chaîne carbonée qui risque d’être néfaste pour la santé surtout l’acide palmitique à 16 atomes de carbone (C 16) en raison de ses aptitudes athérogéniques4, (ii) un équilibre entre les deux grandes familles d’acides poly-insaturés (n-3 et n-6) est souhaitable. Actuellement un rapport n-6/n-3 inférieur à 5 est préconisé dans le régime pour réduire le risque des maladies coronariennes et (iii) une teneur en cholestérol faible. On peut se poser la question si le chevreau de l’arganeraie offre pour le consommateur cette viande recherchée. En effet, les études sur la qualité de la viande (El Aich, Bourbouze et Fehr 2005) distinguent la viande du chevreau élevé dans l’arganeraie. En général, les lipides des dépôts adipeux internes et des muscles des chevreaux nourris sur l’arganeraie sont nettement plus riches en acides gras poly-insaturés que ceux élevés en chèvrerie à l’auge (tableau 6). De plus, les chevreaux de l’arganeraie présentent des teneurs en acides gras mono-insaturés (AGMI) plus réduites. Cette réduction de la teneur en AGMI est 2 fois plus importante dans les muscles que dans les dépôts adipeux. 4 Susceptible de favoriser la formation de plaques d’athérome sur les parois des artères, notamment les

coronaires

142

Page 144: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Les teneurs en cholestérol et en lipides totaux de la viande sont nettement plus faibles chez les chevreaux de l’arganeraie surtout ceux qui ne reçoivent pas de concentré (Tableau 6). Cet enrichissement est proportionnellement plus important pour les acides gras (AG) de la série n-3 que pour ceux de la série n-6. Il en résulte que le rapport des AG n6/n3 est 2 fois plus faible dans les dépôts adipeux et les muscles des chevreaux de l’arganeraie (tableaux 6 et 7). Or la réduction de ce rapport des acides gras n6/n3 dans les dépôts adipeux et les muscles de ces chevreaux peut contribuer à obtenir un rapport d’AG n6/n3 dans la ration globale à un niveau inférieur à 5 ; ce qui représente un facteur favorable pour la prévention des maladies cardiovasculaires (Wood et Enser (1997). Tableau 6. Effets du système d’alimentation sur la composition des dépôts adipeux

internes 1SA: système d’alimentation; CA: chevreaux élevés en chèvrerie avec du concentré; PC:

chevreaux élevés dans d’arganeraie et recevant du concentré; PA: chevreaux élevés dans

l’arganeraie recevant de la pulpe d’argan. 2GMQ: gain moyen quotidien (g/j) pendant 12 semaines. 3OM: tissu adipeux omental. 4PR: tissu adipeux périrénal.

143

Page 145: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tableau 7. Effets du système d’alimentation sur la composition du muscle lombaire.

1SA: système d’alimentation; CA: chevreaux élevés en chèvrerie avec du concentré; PC:

chevreaux élevés dans d’arganeraie et recevant du concentré; PA: chevreaux élevés dans

l’arganeraie recevant de la pulpe d’argan : P : Probabilité.

Les résultats des tests de dégustation ont confirmé les études menées sur la qualité de la viande, à savoir que la viande des chevreaux élevés dans l’arganeraie se distingue de celles des autres nourris à l’auge. En conclusion, les chevreaux ayant accès à l’arganeraie se différenciaient de ceux engraissés en chèvrerie, par un profil d’acides gras spécifique, qui traduit d’une part une activité ruminale plus intense, et d’autre part une alimentation plus riche en acides gras polyinsaturés. L’apport plus important d’acides gras de la série n-3 et la réduction de l’apport en acide palmitique procure à la viande des chevreaux de l’arganeraie un aspect favorable pour la santé du consommateur. La viande de chevreau de l’arganeraie cumule donc les avantages qui poussent à ce qu’elle soit considérée comme plus diététique.

III- Conclusion

Dans l’arganeraie, une tendance s’affirme depuis quelques années : grâce aux coopératives qui en assurent la commercialisation, le prix de vente de l’huile d’argan est susceptible d’augmenter sensiblement. Le chevreau, sans connaître le même engouement, peut être bien mieux valorisé. En effet, le chevreau mérite donc bien d’être un peu mieux traité. Dans le cadre plus général d’une réflexion sur les produits des terroirs, il semble important que notre pays se dote d’une politique de développement des produits typiques de qualité adaptée aux réalités régionales et aux nouveaux goûts des consommateurs. Le chevreau de boucherie produit dans l’arganeraie présente tout à fait les caractéristiques d’un produit intéressant puisque sa production est limitée à un territoire, son élevage fait appel à une conduite

144

Page 146: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

originale sur parcours arboré, son alimentation repose sur une végétation bien identifiée où dominent les produits de l'arganier. C’est donc un produit typique, mais aussi un produit biologique avant la lettre. Références Bourbouze A. 2003. L’éleveur caprin dans l’arganeraie, une gestion en « bon père de famille ». in Séminaire « La chèvre dans l’écosystème Arganier », DPA Essaouira, 20-21 mars 2003, 10p. Bourbouze A. 2003. Stratégies des éleveurs et politiques forestières dans les montagnes méditerranéennes : du conflit à la conciliation. Rapport principal session V1, Symposium EAAP, FAO, CIHEAM, « Animal production and natural ressources utilisation in the mediterranean areas », Ionnina, Epirus, Greece, juin 2003, 12p. Bousquet V. 2000. L’élevage caprin dans le système agraire de l’arganeraie. Mémoire CNEARC/ESAT 1 et IAMM, Montpellier. 87p. El Aich A. 1995. Goat farming systems in Morocco, in Goat Production systems in the Mediterranean, (ed.) El Aich A. Landau, S., Bourbouze A., Rubino R., and Morand-Fehr, P. EAAP Publ. N°71, Wagueningen, pp 202-220. El Aich A., El Assouli N., Fathi A., P. Morand-Fehr P., Bourbouze A. 2004. Ingestive behavior of goats grazing in the Southwestern argan forest of Morocco. Small Ruminant Research (in Press). Fiat L. 1989. Les voies d’amélioration de l’élevage caprin dans le système agraire de l’arganeraie de la région d’Essaouira. Rapport de stage fin d’étude, ENSSAA, Dijon, IAM Montpellier, 88 pp. Igmoulane 1999.

Wood J.D. and Enser M. 1997. Factors influencing fatty acids in meat and the role of antooxidants in improving meat quality. Br. J. Nutr. 78 (Suppl. 1): S49-S60.

145

Page 147: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

146

Page 148: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Engraissement et qualité de la carcasse et de la viande des chevreaux en arganeraie

Araba A. 1, Elaich A. 1, Frane, H. 1, Boughalmi A.1

1Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (Maroc)

Résumé. Deux essais ont été conduits pour évaluer l'effet d'un régime à base d'arganier sur les performances d’engraissement et les caractéristiques des carcasses et de la viande de

chevreaux. 40 chevreaux locaux (1er essai) et 34 (2ème essai) d'un an ont été répartis au

hasard en 3 lots de 13 sujets chacun. Les traitements des lots ZP, PE et PP correspondent respectivement à un régime à base de concentré, un régime pâturage de

l'arganier+complémentation et pâturage de l'arganier. L'évolution pondérale des animaux a

été suivie pendant 12 semaines et des abattages de six chevreaux par lot ont été réalisés à

un poids moyen de 16 kg pour évaluer les caractéristiques de la carcasse. Aussi, des prélèvements sur les carcasses ont été effectués pour les analyses des lipides du muscle

Longissimus Dorsi (LD) et les gras caudal (CD), périrénal (PR) et omental (OM).

Dans le 1er essai, l'effet du régime alimentaire s'est avéré significatif sur les performances pondérales, marquant ainsi une supériorité en faveur des chevreaux alimentés à base du

concentré. Les gains moyens quotidiens (GMQ) enregistrés sont 50, 45 et 34 g/j

respectivement pour les lots ZP, PE et PP. Dans le 2ème essai, l'effet du régime alimentaire est aussi significatif sur les performances pondérales, mais ce sont les chevreaux du lot

Pâturage-Engraissent qui ont enregistré les GMQ les plus élevés. Les GMQ réalisés sont 46,

80 et 67 g/j respectivement pour les lots ZP, PE et PP. Le régime alimentaire a affecté le

poids du gras OM, le GP et le poids des reins. L'effet du régime est significatif sur la teneur en lipides des muscles. Avec des rations contenant de l'arganier, le muscle et les dépôts

adipeux des chevreaux présentent des teneurs plus faibles en AG mono-insaturés (AGMI)

mais plus élevées en AG désirables (AGD) et en AG polyinsaturés (AGPI). En outre, dans les lipides du muscle et des trois gras, le rapport AGPI/AGS est plus élevé avec le régime

PP qu'avec le régime ZP.

Mots clés : Chevreaux, arganier, engraissement, qualité, carcasse, viande.

I- Introduction

L'arganier s'étend sur une importante superficie, au Sud-ouest du Maroc, estimée à 800.000 ha. En plus de son rôle écologique, il constitue une ressource alimentaire de choix pour les caprins. La viande issue de ce système de production pourrait avoir des caractéristiques intéressantes qu'il importe d’étudier. C’est dans ce sens que deux essais ont été menés sur deux années successives à Ida ou Trahouma (province d'Essaouira) pour étudier l’effet de l’arganier sur les performances pondérales et les caractéristiques des carcasses des chevreaux en croissance-engraissement.

147

Page 149: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

II- Matériel et méthodes

1. Animaux et régimes

Les chevreaux utilisés sont de race locale, âgés d'environ 1 an et pesant respectivement pour l'essai 1 et l'essai 2: 11,8 kg (40 chevreaux) et 10 kg (34 chevreaux). Les chevreaux sont répartis sur 3 lots pour recevoir les 3 régimes alimentaires présentés dans le tableau 1. Tableau 1. Composition des différents régimes alimentaires

Quantité de concentré distribué (g/j/animal)

Régime alimentaire

Composition

Essai 1 Essai 2 (PP) Pâturage 90* 100* (PE) Pâturage+orge+tourteau de

tournesol

180 - 220**

360- 420**

(ZP) Concentré (orge+tourteau de tournesol+pulpes sèches de betteraves)

310-470**

570-690**

*: quantité de pulpes sèches d'argan ajoutée pour renforcer l'apport de l'arganier **: les quantités de concentré ont augmenté au cours de la période de l'essai 2. Contrôles effectués

• Contrôles de performances : Pour contrôler l’évolution du poids des chevreaux, des pesées ont été effectuées au début et à la fin des deux essais, ainsi qu’à des intervalles réguliers de trente jours. Les pesées s’effectuent le matin sur des animaux encore à jeun.

• Caractérisation des carcasses : Ce contrôle a pour objectif de

caractériser les carcasses des chevreaux des différents régimes alimentaires. Avant l’abattage, les animaux ont été pesés. Après l’abattage, les pesées de la carcasse chaude, des abats, des gras périrénal et omental, et des mensurations de la longueur de la carcasse, de la longueur et de l’épaisseur de la cuisse, ont été effectuées sur les animaux afin de déterminer les rendements en carcasse, l’appréciation de l’état d’engraissement et la conformation des carcasses.

• Caractérisation de la qualité de viande : Les échantillons prélevés du

muscle "Longissimus Dorsi " et des tissus adipeux ont été analysés pour le dosage du cholestérol et des acides gras.

3. Analyses statistiques Les données ont été analysées à l'aide d'une ANOVA à un critère de classification (Régime alimentaire) et une covariable (Poids de la carcasse chaude PC) pour éliminer toute influence du poids des carcasses sur les différents paramètres étudiés.

148

Page 150: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

La procédure d'analyse utilisée est le 'General Linear Model'. Le modèle statistique utilisé pour l'analyse des performances est le suivant : Yijk = # + Ai + PCj + eijk Yijk: observation sur l'animal j recevant le régime i ; # : moyenne générale ; Ai : effet du régime alimentaire ; PCj : poids de carcasse chaude de l’animal j, utilisée comme covariable ; eijk : erreur supposée normalement distribuée.

III- Résultats et discussion

1. Effet du régime alimentaire sur les performances pondérales

Les poids vifs moyens initiaux des trois lots de chevreaux, de l'essai 1, ont été de 12, 11,8 et 11,9 kg respectivement pour les régimes ZP, PE et PP (p > 0,92). Les poids moyens à la fin de l'essai sont de 17,65; 16,45 et 15,22 kg (p < 0,007) respectivement pour les lots ZP, PE et PP. Les poids moyens des trois lots sont proches jusqu'au 30ème jour après lequel l'effet régime devient significatif (Figure1). Dans le deuxième essai, les animaux ont débuté avec des poids vifs initiaux de 10,08; 11,18 et 11,16 kg respectivement pour les régimes ZP, PE et PP (p > 0,26). Ils ont atteint à la fin de l'essai des poids vifs de 14,22; 18,58 et 17,11 kg (p < 0,002) respectivement pour les lots ZP, PE et PP (Figure2). L'effet du régime s'est avéré significatif sur le GMQ (p < 0,04). Les gains de poids réalisés sur toute la durée de l'essai 1 ont été respectivement de 49,83; 44,96 et 33,56 g/j pour les régimes ZP, PE et PP. Au deuxième essai, les gains de poids réalisés sur toute la durée de l'essai ont été successivement de 45,73; 80,00 et 67,29 g/j pour les régimes ZP, PE et PP.

Figure 1. Evolution du PV des chevreaux (essai1)

Figure 2. Evolution du PV des chevreaux (essai2)

149

Page 151: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

2. Effet du régime alimentaire sur les carcasses et les éléments du 5ème quartier

Lors du premier essai, les chevreaux conduits sur parcours (PP) ont eu le rendement en carcasse le plus élevé avec 51,1 % vs 47,4% et 45,1% respectivement pour les lots ZP et PE, avec un effet du régime alimentaire hautement significatif (p < 0,001). Par contre, cet effet n’a pas été significatif pour le deuxième essai (p > 0,005). L'effet du régime alimentaire sur le poids des éléments du 5ème quartier montre que les animaux élevés en chèvrerie, pour les deux essais, sont plus gras que les animaux élevés sur pâturage (PP) et ceux recevant une complémentation sur le parcours PE (Tableau 3). A titre d'exemple, le poids du gras péri-rénal des chevreaux du lot ZP du premier essai est 262 g vs 72 et 50 g pour les lots PE et PP. Le poids du gras omental enregistré est de 399 g vs 126 g et 75 g pour les lots PE et PP. L'effet du régime alimentaire sur le poids du gras péri-rénal et omental est hautement significatif (p < 0,001). Globalement l'effet du régime alimentaire s'est révélé non significatif sur les indicateurs de conformation de la carcasse, à l'exception de l’indice de compacité lors du premier essai (Tableau 4). Tableau 2. Effet du régime alimentaire sur le rendement en carcasse

Essai 1 Essai 2 ZP PE PP Sign ZP PE PP Sig

n Poids Vif Avant Abattage (kg)

16,7a 16,1a 13,2b ** 15,90 15,63 16,33 NS

Poids de Carcasse (kg)

7,9a 7,2ab 6,8b * 6,63 6,75 7,20 NS

Rdt en carcasse (%) 47,4a 45,1a 51,1b ** 41,68 43,15 44,12 NS "

Tableau 3. Effet du régime alimentaire sur les éléments du 5ème quartier

Gras PR: gras périrénal Gras OM: gras omental

Essai 1 Essai 2

Poids ZP PE PP Sign ZP PE PP Sign Foie (g 273,3

a 238,3

ab 219,2

b * 312 285,8 305,7 NS

Reins (g) 44,4 a 51,1b 48,2 ab * 45,5b 53,5a 52,3a * Gras PR (g) 262,1

a 72,3 b 50,6 b ** 193,3a 40,5b 41,3b ***

Gras OM (g) 399,8a 126,2b 74,7 b *** 311,5a 63,8b 102,7b ***

150

Page 152: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Tableau 4. Effet des régimes alimentaires sur les indicateurs du développement musculaire (essai1)

Essai 1 Essai 2 ZP PE PP Sign. ZP PE PP Sign.

Épaisseur de la Cuisse (cm)

14,2 13,9 13,9 NS 13,37 13,58 13,58 NS

Indice de Compacité 0,15 a 0,14 b 0,13 c ** 0,135 0,137 0,145 NS Longueur Carcasse (cm)

51,2 51,3 50,3 NS 49,58 50 50,75 NS

3. Qualité diététique de la viande

L'analyse de la composition des lipides du muscle montre que la viande des chevreaux élevés en chèvrerie est la plus grasse avec une teneur en lipides 3% et présente une teneur en cholestérol de 80 mg/100g et un rapport (n-6/n-3) de 6,9. Par contre, la viande des chevreaux élevés sur pâturage peut être classée comme viande maigre avec une teneur en lipides de 1,7%, une teneur en cholestérol de 46 mg/100g et un rapport (n-6/n-3) de 4,6 (Tableau 5). Tableau 5. Effet du régime alimentaire sur la composition des lipides du muscle

ZP PE PP

Lipides (%) 3,0 2,0 1,7 Cholestérol (mg/100g) 80 66 46 n-6/n-3 6,9 4,0 4,6

IV- Conclusions

Ce travail a permis de montrer que quelque soit le régime alimentaire, pour la conduite sur parcours ou en chèvrerie, la vitesse de croissance reste faible ce qui reflète le faible potentiel de croissance de la race locale. D'autre part, le recours à la conduite en chèvrerie n'a pas eu d'importantes répercussions sur la conformation des carcasses, par contre il a favorisé leur engraissement. Enfin, la conduite des chevreaux dans l'arganeraie modifie le profil en acides gras dans un sens favorable à la santé humaine.

151

Page 153: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

152

Page 154: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Qualité nutritionnelle, organoleptique et hygiénique des caprins dans la Région des Marmoucha

El Amiri B. 1, Nassif F. 1, Cohen N. 1, El Antari A1., El Hilali S. 1, Chriyaa A. 1 et Sibaeuih M. 1

1INRA-CRRA de Settat, 2Institut Pasteur du Maroc, Casablanca ; 3INRA-CRRA de Marrakech, 4Faculté Science et Technique de Settat

Résumé. Le présent travail s’est intéressé à l’étude des acides gras, la qualité organoleptique et hygiénique des viandes caprines d’Aït Bazza en vue de la recherche de

leur typicité. Les résultats ont montré que quelque soit la saison, le muscle et la queue

contiennent moins de C14:0, C16:0 et C18:0 que les dépôts adipeux. Parmi les acides gras

saturés, l’acide palmitique (C16:0) est plus important dans les dépôts adipeux. Par ailleurs, le muscle est plus riche en acide gras mono-insaturé C18:1 et en acides gras polyinsaturés

C18:2 et C18 :3 que la queue et le dépôt adipeux. L’analyse de la qualité sensorielle a

montré que la texture était le critère qui a exprimé le plus les différences entre les viandes de chevreau et celles de l’agneau. A l’intérieur des viandes de chevreau, les scores obtenus ont

confirmé la similarité des deux échantillons d’Aït Bazza en termes de plusieurs critères liés

aussi bien à la texture qu’aux aromes. L’analyse microbiologique a révélé que les Salmonella

et Listeria monocytogenes ont été absentes dans tous les échantillons. Par contre, les valeurs obtenues pour les autres microorganismes, notamment la FMAT de surface (Flore

Aérobie Mésophile Totale), les coliformes fécaux, l’Escherichia coli, le Staphylococcus

aureus, et le Clostridium perfringens sont relativement élevées. En conclusion, il faut noter que si la qualité nutritionnelle et organoleptique confère une connotation positive à la viande

caprine d’Aït Bazza, la qualité hygiénique laisse à désirer.

Mots clés : Viande, caprin, Marmoucha, qualité, nutrition, hygiéne

I- Introduction Aujourd’hui, avec un effectif de 5,3 millions de têtes caprines (Benlekhal, 2008) le Maroc se place treizième au niveau mondial et occupe la première place au niveau maghrébin (Ouhammou, 2004). Son cheptel caprin occupe le second rang après celui des ovins. Cependant, comparé aux élevages bovin et ovin, l’élevage caprin s’avère le moins étudié, le moins connu et le moins soutenu dans les politiques publiques du pays. Paradoxalement, cet élevage est essentiellement pratiqué dans les environnements montagnards difficiles et par les communautés défavorisées ayant un grand besoin d’être approchés pour surmonter leur cloisonnement et leur précarité. Aussi, c’est dans ces milieux où les fonctions de l’élevage caprin sont primordiales sur plus d’un plan. En effet, il représente une source de protéines animales et des revenus pour la population locale et reste l’unique forme d’élevage capable de valoriser des terrains aussi accidentés que les montagnes et des milieux sévères. Avec ces considérations dans l’esprit, la commune rurale d’Aït Bazza a été choisie pour explorer les bases solides éventuelles pour faire du caprin une force motrice permettant la création d’une dynamique de développement communautaire à l’instar de quelques modèles animaux (l’agneau Beni Guil et le chevreau de l’arganier) et leurs acheminement vers la labellisation en tant que produit de terroir.

153

Page 155: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Dans le monde entier les terroirs sont actuellement considérés comme opportunités et abordés comme leviers de développement social et économique durable. Le contexte actuel au Maroc s’avère favorable pour des initiatives d’élaboration de produits de terroir. L’un des principaux facteurs dans ce nouveau contexte est la promulgation de la loi n° 25 – 06 relative aux signes distinctifs d’origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles (Bulletin Officiel N° 5640 – joumada II 1429 /19-6-2008). Partout au monde même les pays qui ne sont pas de grands consommateurs de viande caprine tels que la France, le Canada les Etats-Unis d’Amérique s’attèlent à faire de cette viande un produit destiné soit aux groupes ethniques s’y trouvant sur leur territoire soit un produit d’exportation. Cet intérêt est soutenu et d’une manière incontestable par des travaux de recherche et des investigations en long et en large sur le caprin à viande allant de la prospection des opportunités du marché à l’analyse sensorielle (Gagnon, 2000; Knudson, 2006; Thuault, 2007). Cependant, au Maroc et jusqu’à aujourd’hui, le caprin reste perçu comme une viande de deuxième sinon de troisième classe par rapport aux viandes ovines et bovines. Cette situation en désaccord avec les déclarations de Daoudi et Marhaben (2007), qui soulignent que le caprin a un avantage marketing sur les autres viandes rouges compte tenu de la quantité et la qualité de son gras, sa valeur nutritive, et son goût. De surcroît, les deux auteurs affirment le potentiel de la viande caprine pour la transformation et la confection de produits de qualité (Daoudi et Marhaben, 2007). Le présent travail est basé sur des études menées dans le cadre du PROFERD (Projet Fédérateur de Recherche –Développement en agriculture) focalisé sur l’étude du caprin local à viande comme levier de développement communautaire, réalisé au cours de la période 2007-2010 dans la commune rurale Aït Bazza (Province de Boulemane). Les principales préoccupations de l’étude étaient multiples et ont concerné la caractérisation des élevages, la commercialisation, le suivi des performances en milieu réel, l’étude des carcasses, l’analyse des acides gras et l’analyse microbiologique et des tests de dégustation des échantillons de viande de chevreau. Seuls les trois derniers aspects seront présentés dans cet article.

II- Matériel et Méthodes

1. Présentation de la zone d'étude

La commune rurale Aït Bazza est située dans la partie montagneuse de la province de Boulemane (Figure 1) d’une altitude variant entre 1400 et plus de 2000 m. La topographie montagneuse couvre 80% du territoire de la commune et le reste est constitué de petites vallées. Les précipitations annuelles moyennes sont estimées à 450 mm et la température moyenne est de 12°C (MADREF / DPA Boulemane, 2001).

154

Page 156: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Source : Document de marketing du territoire de la région Fès – Boulemane.

http://www.art-tuscany.org/documents/marocco/Carta4_fr.pdf

Figure 1. Localisation de la commune Aït Bazza

2. Justification du choix de la commune Le choix de la commune a été déterminé par plusieurs éléments dont la vulnérabilité du milieu, l’importance des parcours et des forêts et la place du caprin dans les systèmes de production de la commune. La superficie totale de la commune est évaluée à environ 25.115 ha dont seulement 3900 de superficie agricole utile soit 15,5 % alors que les parcours occupent 15. 832 ha, la forêt 5383 ha soit 63 et 21% respectivement (MADREF /DPA Boulemane, 2001). Selon les disponibles, en dehors des années de sécheresses des années 1980, les effectifs de caprins se situent autour de 5000 têtes avec une moyenne de 5300 au cours de la période 1995 et 2004 mais ces effectifs peuvent atteindre 10.000 têtes selon des données récentes (DPA Boulemane). Tout cela confirme l’importance de l’élevage caprin à Aït Bazza. Si l’on considère les vocations naturelles des terroirs, la commune s’apprête à l’élevage des petits ruminants et en particulier le caprin. Avec une SAU très limitée, l’agriculture d’Aït Bazza est typiquement vivrière dont les produits sont destinés à l’autoconsommation alors que l’élevage constitue la principale source de liquidité pour les habitants de la commune. De surcroît, toute l’économie locale dépend principalement sur l’élevage sylvo-pastoral.

3. Caractérisation du système d’élevage caprin à Aït Bazza Le système d’élevage caprin de la commune incarne l’essentiel des caractéristiques typiques des systèmes d’élevage caprin les plus répandus en zones de montagne (El Amiri et al. 2007) du Maroc. Il est donc caractérisé par une conduite extensive, une alimentation sur parcours et forêt, une place importante de l’élevage dans l’économie locale, des races / populations locales montrant une grande diversité, marchés, taille des troupeaux, nature des contraintes rencontrées, etc.

155

Page 157: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Les troupeaux caprins d’Aït Bazza sont constitués de plusieurs populations de taille variable généralement de petite conformation. Le nombre de populations caprines locales signalées par les éleveurs lors d’une enquête (Nassif et El Amiri, 2010) s’élève à 10 témoignant ainsi d’une forte diversité génétique avec une prédominance de la population Noire. Le mode d’alimentation le plus pratiqué est l’alternance entre les pâturages de montagne d’Adrar où prédominent le buplèvre épineux (Bupleurum spinosum L.) et l’alysson épineux (Alyssum spinosum L.), [airbaz et ifessi respectivement] pour la période estivale en particulier et les forêts à chêne vert (Quercus ilex L.) [kerrouch ou akhlij], et genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus L.) [taqqa] durant le reste de l’année. Certains éleveurs sont installés en milieu forestier toute l’année. D’autres éleveurs gardent leurs troupeaux dans la steppe d’Azinos avec Stipa tenacissima. La complémentation, tout particulièrement durant la période de neiges, est pratiquée par plus de 70% des éleveurs mais les quantités s’avèrent très faibles. La reproduction est caractérisée par la présence permanente des boucs dans le troupeau, ainsi les saillies sont incontrôlables, la consanguinité est très répandue et les chevrettages sont répartis sur toute l’année. La prophylaxie est peu pratiquée et les taux d’avortement et de mortalité de jeunes sont élevés. Les niveaux de production du lait de chèvre se situent entre 0,1 à 0,5 l/ chèvre/jour mais les quantités les plus déclarées vont de 0,21 et 0,50 l. La période de lactation est située entre Avril–Juin. Toute la production est autoconsommée soit fraîche soit transformée en produis spéciaux (fromage frais, Klila, lait frais).

4. Etude des acides gras de la viande caprine d’Aït Bazza Pour la détermination des profils d’acides gras des viandes et des dépôts adipeux, un total de 118 échantillons a été prélevé chez différentes catégories de caprins abattus. Les endroits de prélèvements ont concerné le tissu adipeux périrénal, le tissu adipeux caudal, le tissu adipeux omental et le muscle long dorsal (Longissimus Dorsi). Ces échantillons ont subi une extraction en présence d’un anti-oxydant suivi d’une méthylation en présence du standard C21:0 (Acide Heneicosanoique). Ils étaient par la suite soumis à un chromatographe à phase gazeuse (Trace GC ULTRA) couplé à un spectromètre de masse (Polaris Q MS à trappe ionique). La colonne utilisée est de type VB-5 (Methylpolysiloxane à 5% phenyl, 30 m x 0.25 mm x 0.25 #m). La correspondance des pics a été recherchée sur la base de données NIST MS Search.

5. Test de dégustation Un test de dégustation et un test triangulaire ont été menés en vue de détecter la différence entre la viande caprine de la zone de l’étude et d’autres viandes. Pour le premier test, quatre lots de viande prélevés au niveau de l’épaule dont trois lots de chevreau et un lot de viande d’agneau ont été évalués. Les deux lots de chevreau ont été achetés du souk hebdomadaire d’Imouzzer Marmoucha et le troisième lot a été acquis auprès d’un boucher de la commune urbaine d’Ait Daoud (province d’Essaouira) réputée par la production, la commercialisation et la consommation de la viande caprine d’Arganeraie d’Essaouira.

156

Page 158: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Le lot d’agneau provenait d’ovins de la Chaouia. Les trois lots mis à dégustation dans le test triangulaire étaient tous issus de viande de gigot de chevreau dont deux identiques provenant d’Aït Bazza et un lot unique provenant de Guisser. Tous les lots de viande ont été préparés de la même manière, à savoir la cuisson à la vapeur, coupés en petits morceaux d’environ 50 g, mis dans des gobelets codés et servis aux dégustateurs, et ce dans les deux tests. Les panels de 20 dégustateurs dans le premier cas et de 15 dégustateurs dans le second sont des chercheurs du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Settat. Pour le premier test, chaque membre du panel était sollicité pour remplir une fiche descriptive pour chacun des quatre échantillons inclus dans le test. La caractérisation de ces viandes a concerné les principaux aspects d’odeur, de texture et d’aromes. Dans le cas du deuxième test, seul le lot unique nécessitait la collecte d’information sur l’ampleur de la différence et son champ d’extériorisation. Les dégustateurs étaient également sollicités à remplir une fiche portant l’identification du lot non répété, le degré de l’intensité de la différence sur une échelle entre 1 et 10, et de situer dans la mesure du possible en mots clés le domaine exprimant le plus la différence détectée.

6. Analyse bactériologique

L’analyse bactériologique de 30 échantillons de viande crue prélevés au niveau du cou et du flanc de caprins abattus a été réalisé à l’Institut Pasteur pour la recherche des bactéries pathogènes. Les échantillons ont été recueillis tous les trimestres entre avril 2008 et mars 2009. Deux périodes d'échantillonnage ont été prises en compte : une saison chaude (d'avril à septembre) et une saison froide (novembre à mars). Environ 200 g de viande caprine est aseptiquement recueillie. Tous les échantillons ont été envoyés au laboratoire dans des sacs stériles à 4°C en moins de 12 h. Après homogénéisation, une portion (25 g) de chaque échantillon est analysée. La numération a concerné la flore aérobie mésophile totale (FMAT), les coliformes fécaux (CF), les E. coli, les S. aureus, et les anaérobies sulfito-réducteurs. En plus des énumérations ci-dessus, 25 g d’échantillons ont été analysés pour rechercher les Salmonella spp, après enrichissement dans 225 ml d’eau peptonée tamponnée incubé à 37°C pendant 24 h. Pour la confirmation des colonies de Salmonella présomptif sont prélevées de chaque boite et soumises individuellement au tester Kligler (Double Sugar Agar Fer). Les colonies typiques (glucose +, lactose, à gaz, H2S+) sont ensuite reprises et confirmées en utilisant les galeries API 20E, kit commercial (Biomérieux, Marcy l'Etoile, France). Pour chaque microorganisme, des boites en double ont été énumérées et la moyenne calculée. Tous les dénombrements bactériens ont été exprimés en log10 unités formant colonie (UFC) par g (log10 ufc g-1). X2 représente la saison, Toutes les différences sont rapportés à un niveau de signification alpha = 0,5.

III- Résultats et discussion

1. Etude des acides gras des viandes caprines

Les résultats de trois profils d’acides gras des différents tissus adipeux (caudal et omental) et le muscle long dorsal (Longissimus Dorsi), sont résumés dans le tableau 1. Ils montrent une dominance des acides gras de type mono et polyinsaturés tels que les acides gras oléique (C18 :1), linoléique (C18 : 2) et alpha-linolénique (18:3 n-3).

157

Page 159: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Tableau 1. Proportion (%) des différents acides gras en fonction de la nature de l’échantillon

Nature C14:0 C16:0 C18:0 C18:1 C18:2 C18: 3 n-6/n-3 Muscle 2,98 22,56 18,50 40,46 4,95 1,12 4,41 Gras caudal 2,81 22,38 18,58 36,22 2,15 0,89 2,42 Gras omental 3,54 24,43 29,96 25,72 2,18 0,63 3,46 Quel que soit la nature de l’échantillon, les acides gras mono insaturés les plus dominants sont le C16:0 et C18:0 et les polyinsaturés les plus importants sont C18 :1 et C18 :2 (Tableau 1). Selon la nature de l’échantillon (Figure 2), le muscle est plus riche en acide gras mono et polyinsaturé alors que le gras omental est plus riche en acide gras saturé. Le gras caudal se penche vers le muscle en termes de composition en acide gras insaturé alors qu’en termes d’acide gras mono-insaturé, il se situe entre le muscle et le gras omental. Le muscle est plus riche en acide gras de la série n-3 que pour ceux de la série n-6. Il en résulte un rapport n-6/n-3 plus important dans le muscle que dans les tissus adipeux. Ce résultat a été trouvé par El Aich et al. (2005). Mais d’une façon général, les différents échantillons montrent un rapport n-6/n-3 inférieur à 5, ce qui est un facteur favorable pour la prévention des maladies cardiovasculaires (Wood et Enser, 1997). Le muscle long dorsal renferme l'acide gras linoléique de la série n-6 essentiel pour la croissance et la reproduction.

Les résultats trouvés dans la présente étude s’alignent sur ceux obtenus par El Aich et al. (2005) sur des animaux alimentés à base de l’arganier et ses sous-produits. Par ailleurs ils différent largement de ceux obtenus par le même auteur sur des animaux nourris à l’auge avec du concentré et de la paille. De même, nos résultats concorde avec Banskalieva (2000) qui a montré que le gras omental présente plus de gras saturé (59,10%) que de gras monoinsaturé (39,40%) et que le gras caudal est dominé par les acides gras mono-insaturés. Nos résultats montrent une supériorité en termes d’acides gras polyinsaturés dans le muscle et le gras omental par rapport à ce qui a été trouvé dans les mêmes échantillons par Bas et al. (1992) qui ont trouvé 0,9% dans le gras omental et Mahgoub et al. (2002) qui ont trouvé 4,25% dans le muscle.

Figure 2. Composition en acide gras du muscle, du gras caudal (G-C) et du gras omontal (G-OM) prélevés sur des carcasses de caprin abattu à Aït Bazza

158

Page 160: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

2. Les tests de dégustation

Dans le premier test, les trois principaux domaines ou critères d’analyse sensorielle appliqués aux quatre lots de viande étaient l’odeur, la texture au toucher et en bouche et les arômes. Des résultats obtenus, il ressort que la texture est le critère qui exprime le plus les différences entre les viandes de chevreau et celle de l’agneau et à l’intérieur des viandes de chevreau. Des quatre lots, la viande d’agneau a été trouvée la moins ferme au toucher, suivie par la viande du chevreau d’Ait Daoud. Avec des notations extrêmement proches, les deux lots de viande provenant d’Aït Bazza se sont avérés les plus fermes (Tableau 2). Concernant la tendreté en bouche, c.à.d la tendreté exprimée par le biais de mastication, la viande d’agneau a été assurément la plus tendre. D’après les notations, la viande d’agneau était également jugée plus visqueuse et plus juteuse que les viandes de chevreau. Pour le reste des critères, les différences entre les viandes de chevreau et celle de l’agneau ne semblent pas très significatives. Concernant les trois lots de viandes de chevreau, il y a lieu de souligner la similarité des deux échantillons d’Aït Bazza en termes de plusieurs critères liés aussi bien à la texture qu’aux arômes.

Tableau 2. Récapitulatif des résultats du premier test de dégustation (scores moyens) selon le type de viande

Caractéristiques Chevreau Aït Bazza 1

Chevreau Aït Bazza 2

Chevreau Ait Daoud

Agneau Chaouia

Intensité 2,4 3,1 2,1 3,3 Odeur Typicité 2,6 2,7 2,7 3,0

Fermeté au toucher

3,8 3,7 2,5 2,1

Tendreté en bouche

2,5 2,6 3,3 4,2

Jutosité 2,6 2,4 3,2 3,9 Viscosité 2,6 2,0 2,8 3,7

Texture

Taux de graisse 2,6 2,7 3,1 2,9 Intensité 2,6 2,6 2,9 2,8 Typicité 2,9 2,5 2,8 3,0

Aromes (en bouche) Persistance 2,8 2,6 2,7 2,6

D’après les résultats du test triangulaire élargi, 10 dégustateurs sur les 15 constituant le panel ont effectivement réussi à identifier le lot unique. Cela signifie que les deux viandes de chevreaux provenant d’Aït Bazza et de Guisser se caractérisent par des différences détectables par le biais d’un test sensoriel.

159

Page 161: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

3. Appréciation de la qualité bactériologique des viandes caprines d’Ait Bazza

La composante relative à l’analyse bactériologique de 30 échantillons de viandes caprines d’Ait Bazza a été réalisée à l’Institut Pasteur Casablanca. Selon la réglementation en vigueur au Maroc, une viande est généralement considérée de qualité hygiénique médiocre ou impropre à la consommation si la FMAT de surface est supérieure à 7 ou 8 log10 ufc g-1. Pour les autres bactéries des viandes fraîches crues, les limites supérieures d’acceptabilité sont de 2,5 log10 ufc g-1 pour les coliformes fécaux, 2 log10 ufc g-1 pour les S. aureus, et 1,3 log10 ufc g-1 pour les C. perfringens. Conformément à la réglementation, Salmonella ne devrait pas être détectée dans un échantillon de 25 g de viande (Anonyme, 1997). Les valeurs moyennes de la FMAT obtenues étaient de 5,7 log10 ufc g-1 en saison chaude et de 6,6 log10 ufc g-1 en saison froide. L’effet saison est hautement significatif (P< 0,05). Aussi, les valeurs dépassaient le critère de sécurité microbiologique des aliments (Bulletin officiel : 5214,727-745, 2004) dans 77% des échantillons analysés. Le nombre moyen de coliformes fécaux est de 2,1 log10 ufc g-1en saison chaude et de 2,6 log10 ufc g-1 en saison froide, l’effet saison est hautement significatif (P< 0,05). Les valeurs de la charge en CF dépassent le critère dans 33% des échantillons analysés. De tous les échantillons analysés, 12 (40%) ont été positifs à Escherichia coli dont 9 (45%) en saison chaude avec une charge moyenne de 3,1 log10 ufc g-1 et 3 (30%) en saison froide avec une charge moyenne de 3,1 log10 ufc g-1. L’analyse statistique a montré l’absence d’effet saison pour ce paramètre. Selon Gill et al. (1999), la charge en E. coli augmente de façon constante (plus de 3 unités de log) au cours des différentes étapes de la manipulation de carcasses et du processus de désossage. Cette contamination est aggravée avec les mauvaises conditions d'hygiène lors de la manipulation et de la transformation. Toutefois, la forte charge en E. coli dans les aliments n’est pas toujours alarmante, car la plupart de ces souches sont inoffensives et opportunistes dans la nature (Mead, 1994). Néanmoins, la bactérie est bien reconnue en tant qu'indicateur de contamination fécale qui fournit une estimation juste du niveau de contamination entérique et des conditions d'hygiène au cours de la manipulation et du traitement (Eisel et al. 1997). En outre, certaines souches d’E.coli sont pathogènes et ont été associées à des gastro-entérites sévères. L'agent pathogène Staphylococcus aureus a été isolé dans 9 échantillons (30%) des échantillons de viande caprine analysés, avec une prévalence de 35% en saison chaude et une charge moyenne de 3,7 log10 ufc g-1, et une prévalence de 20% en saison froide et une charge moyenne de 3,6 log10 ufc g-1. Cette forte contamination avec S. aureus peut être associée à un risque accru d’intoxication alimentaire à la toxine staphylococcique (Peiffer, 1999). La charge moyenne en Clostridium. Perfringens dans les échantillons de viande analysés est de 0,6 log10 ufc g-1. Toutefois, cette charge dépasse la limite acceptable fixée par la règlementation (1,3 log10 ufc g-1) dans 7 (23%) des échantillons analysés soit 15% en saison chaude et 40% en saison froide. La saison a un effet significatif sur la charge en ce pathogène (P < 0,05). C.perfringens est un pathogène très répandu dans l'environnement, il est généralement trouvé dans le tractus gastro-intestinal des animaux sains, d'où il contamine généralement les carcasses pendant l'abattage (Mead, 1994). Ces micro-organismes peuvent se développer à l'intérieur des carcasses, produisant ainsi un mauvais goût et / ou les toxines (Tholozan et al. 1997). Par ailleurs, les Salmonella n’ont été détectées dans aucun échantillon de viande.

160

Page 162: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

IV- Conclusion L'analyse des profils des acides gras montre une richesse de tous les échantillons (muscle, gras caudal, gras omental) en acides gras poly-insaturés avec un rapport n-6/n-3 inférieur à 5. Ceci confère à la viande caprine d’Aït Bazza une bonne qualité diététique. L’analyse organoleptique de la viande caprine d’Aït Bazza a montré une particularité de la viande caprine provenant d’Aït Bazza. L’analyse microbiologique a révélé que les Salmonella et Listeria monocytogenes ont été absentes dans tous les échantillons. Par contre, les valeurs obtenues pour les autres microorganismes, notamment la FMAT de surface (Flore Aérobie Mésophile Totale), les coliformes fécaux, l’Escherichia coli, le Staphylococcus aureus, et le Clostridium perfringens sont relativement élevées. En résumé, il faut noter que si la qualité nutritionnelle et organoleptique confère une connotation positive à la viande caprine d’Aït Bazza, la qualité hygiénique laisse à désirer.

Remerciements

Les auteurs remercient la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (DEFR) pour le financement en partie du présent travail, les DPA de Boulemane, Missour, d’Essaouira et d’Ifrane, l’ANOC aux niveaux national, régional et local, les autorités locales, les élus de la C.R. Aït Bazza, les éleveurs d’Aït Bazza, de Tizguite et d’Essaouira, les bouchers d’Imouzzer Marmoucha et tous les collègues de l’INRA-CRRA Settat.

Références

Anonyme. 1997. Report on mechanically recovered meat of Scientific Veterinary Committee, Food Safety. Banskalieva V., Sahlu T., Goetsch A.L. 2000. Fatty composition of goat muscles and fat depots: a review. Small Rum. Res., 37: 255-268. Bas P., Galloin F., Morand-Fehr P. 1992. Changes in lipid content, fatty acid composition and lipoprotein lipase activity in dry goat omental adipose tissue according to tissue site. Lipids, 26, pp: 470-473. Benlekhal A. 2008. Les orientations générales de développement du secteur caprin. Revue professionnelle de l’Association Nationale Ovine et Caprine p 8. Bulletin Officiel. 2008 (N° 5640 – joumada II 1429 /19-6-2008). Loi n° 25-06 relative aux signes distinctifs d’origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles halieutiques. Bulletin officiel. 2004. Department Order N° 624-04, Relative of animal and animal origin foods. Official Bulletin Morocco:. 5214, 727-745. Daoudi A., Marhaben A. 2007. Caractéristiques des viandes caprines et leurs aptitudes à la transformation. 2ème Foire caprine du Sud. DPA Essaouira. Eisel W.G., Lintion R. H., Muriana P.M. 1997. A survey of microbial levels for incoming raw beef, environmental sources, and ground beef in red meat processing plant. Food microbiol, 14, 273-282. El Aich M., Bourbouze A., Morand-Fehr P. 2005. La chèvre dans l’Arganeraie. Editions Actes. IAV – Hassan II, Rabat. El Amiri B., Ayadi M., El Hafiani E., Chriyaa A. 2008. L’élevage caprin de la vallée d’Aït Bouguemmaz. Bulletin de Transfert de Technologie en agriculture, N° 154 Elevage caprin, Juillet 2007. Gagnon H.L. 2000. Caractéristiques des chevreaux demandés par les consommateurs. Direction des Services Technologiques, MAPAQ, Saint-Anselme.

161

Page 163: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Gill C. O., Badoni M., McGinnis J.C. 1999. Assesment of the adequacy of cleaning of equipement used for breaking beef carcasses. Int. J. food microbial., 1999, 46, 1-8. Knudson W.A. 2006. Market opportunities for meat goats. The Strategic Marketing Institute Working paper. Michigan State University. Kromhout D., Menotti A., Bloemberg B., Aravanis C. 1995. Dietary saturated and trans fatty acids and cholesterol and 25 year mortality from coronary heart disease: the seven countries study. Prev. Med., 24, 308-15. MADREF/DPA/Boulemane. 2001. Rapport d’achèvement du PMVB de la CR d’Ait Bazza. Mahgoub O., Khan A.J., Al-Maqbaly R.S., Al-Sabahi J.N., Annamalai K., Al-Sakry, N.M. 2002. Fatty acid composition of muscle and fat tissues of Omani Jebel Akhdar goats of different sexes and weights. Meat Science., 61, pp: 381-387. Mead G. C. 1994. Microbiological hazards from red meat and their control. British. Food. J. 1994, 96, 33-36. Nassif F., El Amiri B. 2010. Goat production systems in a mountainous community of the Middle Atlas, Morocco. 7ème Séminaire du Sous-réseau FAO-CIHEAM sur les Systèmes de Production Ovins et Caprins: "Durabilité économique, sociale et environnementale des systèmes de production ovins et caprins". Zaragoza, Espagne, 10-12 novembre 2010. Ouhammou H. 2004. Caractérisation de la composition en acides gras de la viande des chevreaux de l’arganeraie. Mémoire de 3ème cycle de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat. Peiffer B. 1999. Toxi-infections alimentaires à staphylocoques. Actualité TIAC, France. Tholozan J.L., Carlin F., Fach P. 1997. Poumeyrol M., Bactéries anaérobies strictes et hygiène des aliments. Bull. Soc. Fr. Microbiol. 12: 48-55. Thuault F. 2007. Produire du chevreau en race pyréneenne : Eclairage des potentialités de commercialisation de la viande de chevreau dans les Pyrenées. Association la Chèvre de Race pyrénéenne. Wood J.D, Enser M. 1997. Factors influencing fatty acids in meat and the role of antioxidants in improving meat quality. Br.J.Nutr.78 (Suppl.1): S49-S-60.

162

Page 164: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Caractéristiques physicochimiques du lait et du fromage des chèvres Draa et Alpine

Noutfia Y.1, Zantar S.2, Ibnelbachyr M.1 1 INRA- CRRA d’Errachidia, 2 INRA-CRRA de Tanger (Maroc)

Résumé. Dans les oasis du Sud-Est de la région d’Ouarzazate, la production et la

commercialisation du fromage de chèvre se présente comme une activité génératrice des

revenus pour les coopératives féminines. Afin de contribuer à la promotion de cette activité

et compte tenue de l’absence de données sur le lait et le fromage de chèvre dans cette zone oasienne, une étude a été menée pour caractériser la composition physicochimique du lait et

du fromage des deux principales races caprines de la zone, en l’occurrence la chèvre locale

Draa et la chèvre importée Alpine. Les échantillons du lait et du fromage de la chèvre Draa et Alpine ont été prélevés respectivement au niveau du domaine expérimental d’Errachidia et

d’une fromagerie à Ouarzazate. 138 échantillons de lait et 13 de fromage ont été analysés

aux laboratoires conformément aux normes AFNOR. Il a été conclu que le lait de la chèvre

Draa est plus acide que celui de la chèvre Alpine (17,7 vs 13,5°D), ce qui a influencé directement sur l’acidité du fromage de ces deux races. En plus, ce lait présente des teneurs

élevées en matière grasse (4,16 vs 3,40%), en matières azotées totales (3,60 vs 3,03%) et

en matières salines (0,728 vs 0,709%). Par ailleurs, les valeurs moyennes de la matière sèche des fromages Alpin et Draa ont été de 39,1 et 43,3%, ce qui a permis de les classer

dans la catégorie des fromages frais moulés et mi-sec respectivement. Une supériorité dans

la composition chimique du fromage Draa a été notée plus particulièrement dans la matière

grasse (23,4 vs 19,8%).

Mots clés : Lait, fromage, chèvre, Draa, Alpine, composition, physicochimique.

I- Introduction

L'élevage caprin, au niveau national, assure une fonction vitale dans les petites exploitations des zones montagneuses et enclavées. Ainsi 83% des effectifs sont détenus par de petites exploitations de taille inférieure à 5 ha (Benlakhal, 2004). Il se concentre dans le Haut Atlas (40%), au Nord-Est (25%) et dans le Moyen Atlas (20%) (MAPM, 2008). Dans ces zones, la chèvre constitue la plus importante source de protéines animales et de liquidité pour les populations rurales.

Malgré cette importance, le cheptel caprin national ne compte actuellement que 5,3 millions d’animaux contre 8 millions de têtes en 1970 (MAPM, 2008). De même, la production laitière annuelle qui a atteint plus de 36.000 tonnes en 1990 a enregistré des baisses importantes pour se stabiliser autour de 33.000 tonnes en 2008 (FAOSTAT, 2010). Egalement au niveau de la recherche, les études et les travaux sur la qualité physicochimique et nutritionnelle du lait et du fromage des caprins des régions oasiennes du Maroc, demeurent encore limités.

Conscient de cette situation et suite aux ateliers organisés entre les organismes de recherche et de développement en 2004, le domaine d’élevage caprin en général et de la race Draa en particulier est retenu parmi les axes prioritaires de recherche dans la zone des oasis.

C’est dans cette optique que s’inscrit la présente étude qui se propose d’apporter un éclairage sur la composition physique et chimique du lait et du fromage des deux principales races caprines (Draa et Alpine) des oasis.

163

Page 165: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

II- Matériel et Méthodes

Les échantillons du lait analysé (environ 250 ml par échantillon) sont issus d’une manière périodique (durant 4 mois) du mélange de la traite du soir et du matin d’un troupeau constitué de 16 chèvres Draa élevées au Domaine Expérimental d’Errachidia (DEE) d’une part, et d’autre part de 10 chèvres Alpine élevées dans de petites exploitations à Ouarzazate.

Par ailleurs, les tablettes analysées du fromage chevrier Alpin ont été obtenues auprès d’une coopérative-fromagerie basée à Ouarzazate. En plus, des essais de fabrication du fromage Draa ont été réalisés aux laboratoires du DEE pour caractériser la composition de ce type de fromage.

Ces échantillons du lait cru et du fromage ont été gardés à +4°C avant et durant la période d’analyse au laboratoire. Le nombre total des échantillons analysés à travers cette étude s’élève à 138 échantillons pour le lait et 13 pour le fromage.

La caractérisation des principaux paramètres physico-chimiques du lait et du fromage de la race caprine Draa et Alpine, selon les normes internationales AFNOR, a porté sur la détermination du pH (NF V 04-201, AFNOR, 1993), d’acidité (NF V 04-206, AFNOR, 1993), de la densité (NF V 04-203, AFNOR, 1993), de la Matière Sèche (MS) (NF V 04-207, AFNOR, 1993), des cendres (NF V 04-208, AFNOR, 1993), de la Matière Grasse (MG) (NF V 04-210, AFNOR, 1993) et des Matières Azotées Totales (MAT) (NF V 04-211, AFNOR, 1993). Ces analyses ont été réalisées avec deux répétitions pour chaque échantillon.

L’analyse statistique des données a porté sur la détermination de la moyenne, de l’écart type, du minimum et maximum de chacun des paramètres analysés. Cette analyse a été achevée en utilisant le logiciel EXCEL (2007).

III- Résultats et discussion

1. Lait

Les résultats de l’analyse physique et chimique du lait caprin Draa et Alpin sont données aux tableaux 1 et 2 respectivement.

Tableau 1. Composition physique et chimique du lait de chèvre Draa

Moyenne Maximum Minimum E.T

pH 6,64 7,05 6,09 0,15 Densité (kg/l) 1,0313 1,0395 1,0222 0,003 Acidité (°D) 17,7 29,00 13,50 2,27 MS (%) 13,32 17,54 9,95 1,63 Cendres (%) 0,728 0,900 0,539 0,078 MG (%) 4,16 7,50 1,20 1,57 MAT (%) 3,60 5,27 2,82 0,41 Lactose* (%) 4,83

* : Valeur déduite par soustraction.

164

Page 166: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Tableau 2. Composition physique et chimique du lait de chèvre Alpine

Moyenne Maximum Minimum E.T

pH 6,69 6,89 6,58 0,12 Densité (kg/l) 1,0280 1,0330 1,0265 0,002 Acidité (°D) 13,5 14,50 9,50 1,62 MS (%) 10,90 12,51 8,90 1,27 Cendres (%) 0,709 0,791 0,432 0,124 MG (%) 3,40 4,90 1,65 1,15 MAT (%) 3,03 3,77 2,47 0,46 Lactose* (%) 4,23

* : Valeur déduite par soustraction.

Les valeurs discernées pour les propriétés physico-chimiques du lait des deux races en question, sont situées en grande partie dans la fourchette avancée par plusieurs auteurs marocains et étrangers (Lejaouen, 2004), (El Alamy et al. 1992), (Chilliard et al. 2003), (Kouniba et al. 2007) et (Zantar, 2008) pour d’autres races caprines. Cependant, une certaine supériorité peut être observée au niveau de la composition du lait Draa comme la montre bien la figure 1.

Figure 1. Analyse comparative de la composition physicochimique du lait Draa et Alpin

Sur le plan comparatif des trois composants chimiques à forte incidence sur la valorisation technologique, le lait Draa est plus riche en MS, en MAT et en MG, avec des écarts moyens respectifs de 2,42, 0,57 et 0,76%.

Les différences constatées dans la composition du lait de ces deux races peuvent être liées à plusieurs facteurs de variations tels que le mode de conduite des troupeaux, l’alimentation et la production laitière. Il est communément admis que le lait des races à faible potentiel laitier des zones méditerranéennes et tropicales sont

165

Page 167: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

généralement plus concentrés en MG, MS et Protéines (Jenness, 1980) et (Voutsinas et al. 1990). Ce constat peut expliquer en partie les écarts constatés dans les échantillons des laits étudiés, si on tient en considération que la chèvre Draa produit moins du lait (environ 1,5 litres par jour) que la chèvre Alpine (jusqu’à 4 litres par jour).

En comparaison avec d’autres races caprines du pourtour méditerranéen, la fraction azotée (MAT) du lait Draa est comparable avec celle du lait de la race Murciana-Grandiana (3,5 - 3,6%) (Annala et al. 1996), mais, elle est légèrement inférieure à celle de la race Canaria (3,8 - 4,4%) ; pour le lait de la chèvre Alpine élevée au Maroc et qui fait partie de cette étude, les résultats montrent que sa teneur en MAT est supérieure au lait de la race Saanen (2,7%) (Bouloc, 1992) et de la race Alpine Française (2,7%) (Zeng et al. 1997).

Les éléments minéraux (cendres) analysés pour les deux laits sont presque identiques et sont situés au niveau inférieur de l’intervalle de 0,7 à 0,9% (Lejaouen, 2004). Par ailleurs, la teneur en acide lactique est largement supérieure pour le lait Draa (17,7°D Vs. 13,5°D). Cette différence n’agit pas seulement sur les caractéristiques organoleptiques (goût et arôme) du lait, mais affecte sa couleur. Ainsi, le lait de la race Alpine a une couleur blanche opaque et le lait Draa se présente avec une coloration légèrement jaunâtre.

Globalement, il est important de souligner que cette différence dans la composition du lait va sûrement influencer la qualité du fromage fabriqué à partir de ces deux laits, car seules les matières azotées totales vont permettre d’expliquer à 75% les variations du rendement fromager (Lejaouen, 2004).

2. Fromage

Le tableau 3 relate les données sur les caractéristiques physico-chimiques du fromage des races Draa et Alpine. Le premier type du fromage est le fruit de plusieurs séances de fabrications réalisées au niveau des laboratoires du DEE; le second type est fourni par la coopérative ROSA relevant de la région d’Ouarzazate.

Tableau 3. Composition physicochimique du fromage Draa et Alpine

Valeurs Moyennes

Drâa Alpine

pH 4,58 4,56 Acidité (°D) 210 157 Humidité (%) 56,7 60,9 MS (%) 43,3 39,1 Cendres (%) 1,74 1,21 MG (%) 23,4 19,8 MAT (%) 15,7 16,4 Rendement fromager 18,6% # Valeur Energétique (Kcal/100g) 270 240 Catégorie du fromage Fromage mi-sec Fromage-frais moulé

166

Page 168: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Le pH moyen du fromage est similaire entre les fabrications avec le lait de la race alpine ou locale Draa (respectivement 4,56 et 4,58). Ces valeurs sont proches de celles rapportées de l’ordre de 3,70 à 4,80 (Hamama, 1997). Selon Mahaut, pour les fromages de chèvre à caractère lactique, l’égouttage s’accompagne d’une acidification jusqu’au pH 4,4 - 4,5 (MAHAUT et al. 1986).

L’acidité titrable enregistrée pour les deux types du fromage est de l’ordre de 210°D et de 157°D. Cette différence peut s’expliquer par l’acidité initiale du lait, qui a été supérieure pour le lait Draa (17,7°D Vs. 13,5°D). Cette teneur élevée en acide lactique confère au fromage Draa un goût et un arôme fort et bien spécifique.

L’influence de la composition initiale du lait ne se limite pas sur l’acidité, mais touche aussi la MS, MAT et MG du fromage fabriqué. En effet, la supériorité enregistrée dans ces trois paramètres pour le lait Draa s’est répercutée directement sur la composition du fromage. C’est ainsi que le fromage issu du lait de la race locale était riche en MS (43,3 Vs. 39,1%) et en MG (23,4 Vs. 19,8%) comparativement au lait Alpin; les valeurs de la MAT sont comparables pour les deux races.

Selon Fox (2002), la composition chimique du lait et plus particulièrement les concentrations en caséines, MG, calcium et pH ont une influence majeure sur plusieurs aspects de la production fromagère, spécialement l’aptitude à la coagulation par la présure, la fermeté du gel, l’aptitude à la synérèse et, par-là, la composition du fromage et le rendement fromager. Le rendement fromager, défini comme la quantité du fromage fabriqué par 100 litres du lait cru, était de l’ordre de 18,6% pour le cas des caprins Draa ; Kouniba et al. 2007) avance des moyennes respectives de 17,3 et de 23,8% pour la race Alpine et une race marocaine locale. Selon Maubois et Mocquot (1971), le rendement fromager est conditionné à la fois par la teneur en protéines et en matière grasse, et ceci plus particulièrement pour les fromages frais.

L’humidité moyenne est respectivement de l’ordre de 56,7 et 60,9% pour la chèvre Draa et Alpine. Selon les dénominations de Berthier, ces deux valeurs permettent de classer le fromage Draa dans la catégorie des fromages « mi-sec », et le fromage Alpin dans celle des fromages « frais moulé ». Les valeurs de l’humidité de ces deux catégories du fromage chevrier sont inférieures à celles rapportées par Hamama (1997) concernant le JBEN traditionnel (62,5%) (Hamama, 1997) et par Benkerroum et Tamime (2004) concernant le JBEN produit dans la zone du Nord Marocain (64,4%). La durée d’égouttage, la teneur en MS du lait ainsi que la conduite de la coagulation influencent sur la fraction humide du fromage.

D’une manière générale, le fromage Draa et Alpin caractérisés à travers cette étude présente des teneurs élevées en matières grasses et azotées totales si l’on compare avec d’autres productions fromagères caprines réalisées au niveau national par Kouniba et al. 2007) et Zantar (2008) qui ont trouvé des valeurs moyennes d’environ 18% & 17% pour la MG et 14 & 13,5% pour la MAT. Ces écarts peuvent être expliqués par la différence dans la composition du lait et dans le processus de fabrication (Dominance lactique, enzymatique ou mixte).

167

Page 169: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

IV- Conclusion

Ce travail a permis de déterminer la composition physique et chimique du lait et du fromage des races caprines Draa et alpine, en montrant une supériorité chez la chèvre Draa, notamment pour les composants les plus recherchés dans un produit laitier (MG et MAT). Les données analytiques des fromages Draa et Alpine permettent de les classer dans la catégorie des fromages « mi-sec » et « frais moulé » respectivement. Cet aboutissement initie le passage d’une appellation populaire à une appellation locale contrôlée qui peut être exploitée, en parallèle avec les données sur la composition, par les coopératives-fromageries dans l’élaboration d’un nouvel emballage plus compétitif et largement informatif.

Références

Analla M., Jimenez-Gamero I., Munoz-Serrano A., Seradilla J.M. and Falagan A. 1996. Estimation of genetic parameters for milk yield and fat and protein contents of milk from Murciana-Granadina goats. J. Dairy Sci. 79, 1895-1898. Benkerroum N., Tamime A.Y. 2004. Review - Technology transfer of some Moroccan traditional dairy products (lben, jben and smen) to small industrial scale. Food Microbiol, 21, 399-413. Benlakhal A. 2004 Elevage caprin : quelle stratégie de développement ? 7éme édition de la foire caprine de Chefchaouen, PP 11-12. Bouloc N. 1992. Courbes de lactation des chèvres : quelques éléments sur leur forme. La chèvre, 193, 15-17. Chilliard Y., Ferlay A., Rouel J. and Lamberet G. 2003. A review of nutritional and physiological factors affecting goat milk lipid synthesis and lipolysis. J. Dairy Sci., 86, 1751–1770. El Alamy H.A., Senaity A. and Kholif A.M. 1992. Manufacture of white soft cheese from goat’s milk supplemented with skim milk powder. Journal of Agricultural Science., 17, 3875-3880. FAOSTAT 2010: www.faostat.fao.org. Fox P.F. 2002. Factors that affect the quality of cheese. Cheese Art, Ragusa, 2002, 123-158. Hamama A. 1997. Improvements of the manufacture of traditional fermented products in Morocco: case of JBEN (Moroccan traditional fresh cheese). In: H.A. DIRAR (éd.) : Emerging Technology Series- Food Processing Technologies for Africa, UNIDO, Vienna, 85-102. Jenness R.J. Composition and characteristics of goat milk: a review. J. Dairy Sci., 63, 1605-1630. Kouniba A., Berrada M., and El Marakchi A. 2007. Étude comparative de la composition chimique du lait de chèvre de la race locale marocaine et la race alpine et évaluation de leur aptitude fromagère. Revue Méd. Vét., 158, 03, 152-160. Le Jaouen J.C.2004. La fabrication du fromage fermier. 7éd. Institut d’élevage. Paris France.

168

Page 170: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Mahaut M., Korolczuk J., Pannetier R., and Maubois J.L. 1986. Eléments de fabrication de fromage de type pâte molle de lait de chèvre à caractère lactique par ultrafiltration de lait acidifié et coagulé. Techn. Lait Market., 1011, 24-28. MAPM. 2008. Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime. Elevage en chiffres : service de suivi de l’évaluation. Direction de l’élevage. Maubois J.L., and Mocquot G. 1871. L’appréciation des rendements en fromagerie. Le lait, 507, 416-420. Voutsinas L.P., Delegiannis C., Katsiari M.C., and Pappas C.P.1988. Chemical composition of Boutsico ewe milk during lactation. Milchwessenschaft, 73, 766-771. Zantar S. 2008. Annual Report. Morocco Collaborative Grant Programm (MCGP). Zeng S.S., Escobar E.N. and Popham T.B. 1997. Daily variations in somatic cell count, composition, and production of Alpine goat milk. Small Rum. Res. 26, 253-260.

169

Page 171: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

170

Page 172: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Qualification des viandes caprines au Maroc

Kherati, B.1

1Office National de Sécurité Sanitaire et Alimentaire (Maroc)

Résumé. En application du Dahir portant loi n°1-77-91 du 8 octobre 1978 édictant les

mesures relatives à l'inspection sanitaire et qualitative d'animaux vivants et des denrées animales et d'origine animales, la note de service du 21 décembre 1987 reste le seul

référentiel pour l'appréciation qualitative des carcasses au niveau des abattoirs officiellement

contrôlés. Après l'inspection sanitaire, les carcasses des caprins sont classées en fonction de l'âge, du sexe, du développement musculaire et de la conformation. Ce classement est

concrétisé grâce à l'apposition d'empreintes d'estampilles de différentes couleurs selon

l'appréciation subjective du vétérinaire inspecteur sur les carcasses. L'encre utilisée est alimentaire et les estampilles apposent des empreintes lisibles mentionnant le code de

l'abattoir (traçabilité), la catégorie et l'espèce (caprin) en trois principales couleurs (verte,

rouge, bleue). Ce système de classement, bien que désuet, répond- il toujours aux attentes

des consommateurs et des professionnels?

Mots clés : Caprin, carcasse, inspection, sanitaire, conformation, estampilles

I- Introduction L’estampillage des viandes, est la sanction ordinaire de l’inspection, qu’elle suit immédiatement. Il consiste essentiellement à apposer une marque administrative sur les viandes de boucherie, afin de désigner celles qui ont été reconnues propres à la consommation. Cette marque, complément indispensable du contrôle sanitaire des viandes, est obligatoire par les termes du Décret n°2-98-617 du 17 ramadan 1419 (5 janvier 1999 ) pris pour application du Dahir portant loi n°1-75-291 du 24 Chaoual 1397 ( 8-10-77) Titre III, dans ses articles 12, 13 et 14.

1. Signification et valeur de l’estampillage L’estampillage constitue une mesure de sécurité, de protection et de garantie de la salubrité par l’autorité compétente vis à vis du consommateur. Ainsi, l’estampillage des viandes à l’abattoir n’a pour objet, exactement et limitativement, que de signaler et de garantir que celles-ci ont subi le contrôle sanitaire, et qu’elles ont été reconnues, au moment de ce contrôle et dans la mesure des possibilités de l’inspection, propres à la consommation. En outre, l’estampille est une garantie pour le boucher de l’origine et de la salubrité des viandes qu’il débite.

2. Procédés d’estampillage

L’estampillage à l’encre consiste à marquer les viandes d’une empreinte colorée, bien visible, bien lisible inaltérable, non dommageable et caractéristique (garantie d’authenticité) pour qu’il soit difficilement imitable.

171

Page 173: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Les principales estampilles sont la roulette et les cachets :

• Les cachets : Ce sont des cachets gravés sur cuivre avec manche en bois. Ce cachet est encré, chaque fois, sur un tampon encreur, généralement de fortune, confectionné avec une éponge imbibée de l’encre. La vignette gravée est ovale et porte la nature de l’espèce et l’âge. La qualification est désignée par les différentes couleurs autorisées.

• La roulette : Les estampilles à roulette sont des timbres cylindriques en métal, composés d’une roulette gravée, en contact à frottement doux avec une deuxième roulette, mais petite, recouverte d’une bande de feutre encrée grâce à un réservoir interne. Généralement, les roulettes sont encrées de la même façon que les cachets. La vignette des roulettes est gravée sur la bande de la roulette imprimante de façon à tracer les caractéristiques en bande lisible. Les roulettes sont munies d’une manche pour faciliter l’estampillage des parties éloignées des carcasses. 3- Méthodes d’estampillage

Le choix de l’estampille et de la couleur à appliquer varie en fonction de l’espèce, l’âge et l’état d’engraissement de l’animal comme le montre le tableau synoptique n°28 dont la référence juridique est la note de service de la Direction de l’élevage du 21 décembre 1987.

• La technique de l’estampillage diffère entre le cachet et la roulette

• Le cachet peut être apposé sur les faces externes des carcasses

• pour les grands animaux aux cuisses, lombes, hypochondre, palerons et colliers

• pour les petits animaux à l’extrémité des gigots, aux flancs et sur l’épaule.

La roulette est apposée aussi sur les deux faces externes de la carcasse comme le montre les figures 44 et 45 pour les principales carcasses d’animaux de boucherie.

Estampillage d’une carcasse caprine Les tracés 1, 2 et 3 indiquent l’empreinte de la roulette chez le caprin Pour les ovins le tracé 3 n’est pas appliqué pour éviter la vente de l’épaule caprine à la place d’une épaule ovine.

172

Page 174: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

3. Procédure

Le tableau ci-dessous résume la combinaison des trois facteurs de qualification et les décisions d'estampillage.

Espèces Dentition Sexe Conformation et

état d’engraissement

Qualité Estampille Couleur

Chevreaux

Dents de Lait DL

Mâle/ Femelle

Caillette fonctionnelle- Excellent développement musculaire. Rognons largement couverts

Première

Cachet avec mention « chevreaux »

ROUGE

DL M/ F Développement musculaire et état d’engraissement moins important

Deuxième Cachet avec mention « chevreaux »

BLEUE

Adultes M : Tout âge F : Moins de 4 DA

M F

Profils convexes à rectiligne- Développement musculaire-Graisse interne abondante. Rognons couverts

Première Cachet « caprin »

ROUGE

Tout âge M/ F Conformation passable- Musculature moyenne- Rognons partiellement couverts. Un peu ou pas de gras interne.

Deuxième Cachet « caprin »

BLEUE

Références Kherrati B. 1998. Inspection des viandes rouges : Les motifs de saisies. Formation continue en inspection des denrées animales et d’origine animale-Ksar El Kébir, DE / IAV Hassan II. MADRPM- DE 1999. Textes de base en matière d’inspection sanitaire et qualitative.

173

Page 175: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

174

Page 176: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Signes distinctifs d’origine et de qualité au Maroc : Cas de l’IGP « Fromage de Chèvre Chefchaouen »

Bendriss K.1

1 Division de la Labellisation, Direction de Développement des Filières de Production (Maroc)

Résumé. Le Maroc possède des atouts climatiques, agronomiques, gastronomiques et

géographiques qui méritent d’être exploités pour une valorisation des produits agricoles et

alimentaires aussi bien sur le marché national qu’international. Dans ce contexte et en raison de l’ouverture des marchés et la mondialisation du commerce, le Maroc se doit de privilégier

l’excellence et l’authenticité de ses propres produits agricoles et alimentaires en mettant en

place une véritable « politique de valorisation, de promotion et d’identification de ces produits » laquelle doit se traduire, notamment par la mise en place d’un cadre législatif et

réglementaire spécifique approprié. Un grand pas est franchi dans la labellisation des

produits agricoles et ce, depuis la publication de la loi n°25-06, relative aux signes distinctifs

d’origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques, promulguée par le dahir n°1-08-56 du 23 mai 2008, qui a créé le cadre juridique

indispensable qui permet leur reconnaissance et leur protection. Trois signes distinctifs sont

retenus: l’indication géographique (IG), l’appellation d’origine (AO) et le label agricole (LA). A ce jour et depuis l’entrée en vigueur de la loi 25-06, le Ministère de l’Agriculture et de la

Pêche Maritime du Maroc a reconnu 11 SDOQ. Parmi les produits ayant bénéficié de ces

SDOQ, on trouve le fromage de chèvre de Chefchaouen bénéficiant d’une IG, provenant de

la région de Tanger-Tétouan.

Mots clés : SDOQ, IG, AO, LA, reconnaissance, protection, IG Fromage, chèvre,

Chefchaouen.

I- Introduction

Le Plan Maroc Vert, adopté en avril 2008, a enclenché une nouvelle dynamique du développement agricole au Maroc. Il initie et conforte une agriculture diversifiée, durable et ouverte sur les marchés extérieurs. Il engage une forte mobilisation des agriculteurs, des capitaux et du progrès social. Cette nouvelle dynamique s’adresse à tous. Le Plan Maroc Vert incite notamment à la mise à niveau solidaire de la petite agriculture, en particulier dans les zones de montagnes, arides et oasiennes, espaces dans lesquels l’agriculture présente des spécificités remarquables et des produits présentant des qualités uniques (produits de terroir), souvent témoins de longues traditions et de savoir-faire séculaires des populations locales mais qui souffrent d’un important retard de développement. Dans le cadre de la politique de valorisation et d’identification des produits de qualité. Un système de reconnaissance et de protection de la qualité liée à l’origine a été développé par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime conformément aux directives du Plan Maroc Vert. Ce système vise, essentiellement, le développement économique et social durable pour les populations rurales ainsi que la valorisation et la promotion des produits de qualité. Il s’agit également de mieux mobiliser et responsabiliser les communautés locales et les agriculteurs pour la gestion durable des ressources naturelles de leurs terroirs afin de produire à la fois plus et mieux.

175

Page 177: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

Dans ce cadre, un grand pas a été franchi dans le domaine de la labellisation des produits agricoles et halieutiques. Cette politique s’est traduite par la publication en juin 2008 de la loi n° 25-06 relative aux signes distinctifs d’origine et de qualité (SDOQ) des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques, promulguée par le dahir n°1-08-56 du 23 mai 2008, a permis un grand pas en avant. Elle a en effet créé le cadre juridique indispensable qui permet leur reconnaissance et leur protection. Ce qui offre à nos produits l’opportunité de pénétrer les marchés internationaux et d’être protégés contre toute usurpation aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. 1. Objectifs de la loi 25-06

• préserver la diversité des productions agricoles et halieutiques et protéger le

patrimoine culturel qui leur est lié par la reconnaissance et la mise en valeur de leur origine, de leurs caractéristiques et de leurs modes de production ;

• promouvoir le développement agricole par une valorisation des caractéristiques liées au terroir ainsi que les modes de production et les savoir-faire humains y afférents ;

• accroître la qualité des produits et contribuer à améliorer les revenus générés par leur valorisation au profit des opérateurs locaux ;

• renforcer l’information des consommateurs. 2. Trois signes distinctifs

La loi 25-06 susvisée concerne trois signes:

• l’indication géographique (IG) : les critères retenus peuvent être exclusivement d’ordre géographique ;

• l’appellation d’origine (AO) : combinaison d’un critère géographique et d’un savoir-faire ;

• le label agricole (LA) : concerne essentiellement les qualités intrinsèques au produit et les modes de production combinés avec des méthodes d’obtention.

La loi fixe les conditions dans lesquelles ces signes sont reconnus, attribués, utilisés et protégés et détermine les obligations et les responsabilités incombant à ceux qui entendent en bénéficier. Elle intègre deux principales étapes :

• la reconnaissance des signes distinctifs d’origine et de qualité;

• l’agrément des organismes de certification et de contrôle des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques qui bénéficieront de ces signes.

176

Page 178: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Les textes pris pour son application ont été publiés, il s’agit du :

• Décret n°2-08-403 du 25 décembre 2008 pris en application de la loi n° 25-06 relative aux signes distinctifs d'origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques ;

• Décret n°°2-08-404 du 25 décembre 2008 relatif à la composition et au mode de fonctionnement de la Commission nationale des signes distinctifs d’origine et de qualité ;

• Arrêté du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime n° 81.09 du 8 moharrem 1430 (5 janvier 2009) portant approbation du règlement intérieur de la Commission nationale des signes distinctifs d’origine et de qualité ;

• Arrêté du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime n° 82.09 du 8 moharrem 1430 (5 janvier 2009) relatif à la certification des produits bénéficiant d’un signe distinctif d’origine et de qualité ;

• Arrêté du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime n° 83.09 du 8 moharrem 1430 (5 janvier 2009) relatif aux modalités de reconnaissance d’un signe distinctif d’origine et de qualité.

3. Produits pouvant bénéficier des SDOQ

Le Maroc est réputé pour la richesse et la variété de ses produits alimentaires. Ces produits sont le fruit de la diversité de ses milieux naturels, des pratiques traditionnelles de ses agriculteurs et de l’art culinaire développé par sa population à travers des siècles. Ces produits constituent un élément essentiel de l’identité culturelle de la population marocaine, de son histoire, de ses traditions et de son mode de vie. A cet effet, les SDOQ concernent les produits suivants :

• produits agricoles et de la pêche continentale ou maritime frais, aux produits de la chasse, du ramassage ou de la cueillette des espèces sauvages ;

• denrées alimentaires d'origine végétale ou animale ; • certains produits agricoles ou de la pêche continentale ou maritime non

alimentaires tels que les produits cosmétiques, les huiles essentielles et les plantes aromatiques et médicinales.

4. Etapes préliminaires de la qualification de la labellisation " Conduite d’une étude préalable pour analyser les caractéristiques organoleptiques

du produit, les pratiques de production et de transformation et identifier les indicateurs du lien au terroir ;

" Construction de la démarche collective qui implique l’identification de l’intérêt des producteurs et la définition du rôle des institutions extérieures dans le démarrage (institutions de recherche, administrations, collectivités territoriales, ONG) ;

177

Page 179: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

" Choix du signe (AOP ou IGP, Label Agricole) :

Le choix du signe dépend des caractéristiques du produit à labelliser et des objectifs attendus par ce signe. Selon l’article 2 de la loi 25-06, on entend par:

• Label agricole : La reconnaissance qu'un produit possède un ensemble

de qualités et de caractéristiques spécifiques et de ce fait présente un niveau de qualité élevé, supérieur à celui de produits similaires notamment en raison de ses conditions de production, de fabrication et, le cas échéant, de son origine géographique ;

• Indication géographique : La dénomination servant à identifier un produit

comme étant originaire d'un territoire, d'une région ou d'une localité, lorsqu'une qualité, une réputation ou toute autre caractéristique déterminée dudit produit peut être attribuée essentiellement à cette origine géographique et que la production et/ou la transformation et/ou la préparation ont lieu dans l'aire géographique délimitée ;

• Appellation d'origine : La dénomination géographique d'une région, d'un

lieu déterminé ou, dans certains cas exceptionnels, d'un pays, servant à désigner un produit qui en est originaire et dont la qualité, la réputation ou les autres caractéristiques sont dues exclusivement ou essentiellement au milieu géographique, comprenant des facteurs humains et des facteurs naturels, et dont la production, la transformation et la préparation ont lieu dans l'aire géographique délimitée.

" Organisation des acteurs de la filière

Le rôle clef des interprofessions (groupements interprofessionnels) dans le cadre du projet, et identification d’organisations favorisées par des actions collectives.

5. Élaboration du cahier des charges Avant toute demande de reconnaissance d’un SDOQ, le demandeur (groupement de producteurs, collectivité locale, administration ou établissement public) doit définir le produit (matières premières, mode préparation, production, transformation, conservation, etc.) dans un cahier de charges détaillé et précis. Le cahier des charges constitue l’élément de base pour la reconnaissance d’un SDOQ et le référentiel pour la certification des produits devant bénéficier d’un SDOQ. Le cahier des charges doit accompagner toute demande de reconnaissance d’un SDOQ.

" Procédure de reconnaissance et de certification d’un SDOQ

La procédure de reconnaissance et de certification est régie par le cadre législatif et réglementaire relative aux signes distinctifs d’origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques.

178

Page 180: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

" Des signes déjà accordés Depuis l’entrée en vigueur de la loi 25-06, le système marocain en matière des signes distinctifs d’origine et de qualité (SDOQ) est mis en œuvre et la Commission nationale dont le secrétariat est assuré par la division de la labellisation est opérationnelle et elle se réunit régulièrement. A ce jour et depuis l’entrée en vigueur de la Loi 25-06, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime marocain a reconnu 11 SDOQ. Il s’agit de :

• l’Indication Géographique « Argane » déposée par l’Association Marocaine de l’Indication Géographique de l’Huile d’Argane dans la région de Sous Massa Drâa ;

• l’Appellation d’Origine Huile d’Olive « Tyout - Chiadma » déposée par la coopérative Tyout de production et de commercialisation de l’huile d’olive » dans la Région de Marrakech Tansift El Haouz ;

• l’Indication Géographique «Clémentine de Berkane» déposée par l’Association de l’Indication Géographique Protégée de la Clémentine de Berkane dans la région de l’Oriental ;

• l’Appellation d’Origine «Safran de Taliouine » déposée par le Conseil Régional de Sous- Massa- Draa dans la région de Sous- Massa-Drâa ;

• l’Indication Géographique «Dattes Majhoul de Tafilalet» déposée par l’Association Oasis Tafilalet pour la Valorisation des Produits de Terroir et la Promotion de l’Agriculture Biologique dans la région de Meknès-Tafilalet ;

• le Label Agricole « Agneau Laiton » déposé par l’Association Nationale Ovine et Caprine ;

• l’Indication Géographique « Viande Agneau Béni Guil » déposée par l’Association Nationale Ovine et Caprine ;

• l’Indication Géographique « Grenade Sefri Ouled Abdellah » déposée par l’Association Abdliya pour la Production et la Commercialisation des Grenades Ouled Abdellah ;

• l’Indication Géographique « Figues de barbarie d’Ait Baâmrane » déposée par le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) Cactus Ait Baâmrane ;

• l’Indication Géographique « Fromage de Chèvre de Chefchaouen » déposée par l’Association Nationale Ovine et Caprine ;

• l’Appellation d’Origine « Rose de Kelâat M’gouna » déposée par l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole d’Ouarzazate.

" Organismes de contrôle et de Certification

Trois organismes de contrôle et de certifications sont agréés : ! ECOCERT MAROC ; ! NORMACERT sarl ; ! BUREAU VERITAS MAROC.

179

Page 181: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

" Cas de l’IGP Fromage de chèvre de Chefchaouen Le Groupement demandeur est l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC).

" Objectifs Parmi les motivations de la mise en place de l’IGP « Fromage de chèvre Chefchaouen » :

• promouvoir et défendre l’IG « fromage de chèvre Chefchaouen » ;

• protéger les usages, les traditions et les savoir-faire de la population de la zone de Chefchaouen;

• protéger et améliorer la notoriété du produit ; • répondre aux attentes actuelles des consommateurs : la garantie de la

qualité (sanitaire et gustative) ; • lutter contre l'usage abusif de l'origine.

Les principaux éléments du cahier des charges de l’IGP « Fromage de chèvre Chefchaouen» s’articulent autour des axes suivants qui se résument comme suit :

" Aire Géographique Elle englobe les communes suivantes :

• Commune de Chefchaouen • Communes du cercle de Bab Berred • Communes du cercle de Bab Taza • Communes du cercle de BouAhmed • Communes de Mokrisset.

" Spécificité de l’environnement naturel

Le lait produit est issu de chèvres adoptant un mode d’élevage lié à l’environnement naturel de cette région. Le relief est accidenté, le climat est rigoureux, la flore spécifique des parcours et de la forêt qui est caractérisée par une variété d’essences qui la composent et dont les principales sont : le chêne-liège, le sapin, le pin maritime et une grande diversité biologique de plus de 2000 espèces végétales endémiques.

" Preuve à l’origine

• Chaque unité de production de fromage doit être située à l’intérieur de l’aire géographique;

• chaque producteur de lait dont le lait est transformé en IG Fromage de chèvre Chefchaouen doit être identifié et déclaré;

• un système de traçabilité est mis en place permettant de certifier l’origine du lait et du fromage.

180

Page 182: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

" Histoire et réputation

• Produit présentant un ancrage traditionnel dans la zone avec un savoir-

faire détenu historiquement par la femme Jeblia. • Le fromage de Chefchaouen présente une large réputation locale et

régionale. • Le produit est fortement présenté dans la ration alimentaire des habitants

de la région.

" Description du produit

Les caractéristiques du fromage d’Indication Géographique « Fromage de Chèvre Chefchaouen» sont les suivantes :

• le fromage fabriqué à partir du lait pur de chèvres a une forme arrondie, une pâte blanche, tendre au toucher et d’une saveur douce, avec un poids unitaire de 120 g ou de 240 g ;

• sa teneur en eau se situe entre 60 à 70%, sa teneur en matière sèche entre 32 et 40% et sa teneur en matière grasse par rapport à la matière sèche varie de 45 et 65%.

" Principales Conditions de production

• le fromage doit être fabriqué à partir du lait pur de chèvres produit à l’intérieur de l’aire géographique ;

• les parcours forestiers doivent constituer la principale ressource alimentaire du troupeau, avec possibilité de complémentation en cas de soudure ou d’allaitement ;

• les antibiotiques, les hormones de croissance, les farines animales et les ensilages doivent être exclus de l’alimentation des chèvres ;

• la production du lait ainsi que toutes les opérations de fabrication et de conditionnement du fromage doivent être réalisées à l’intérieur de l’aire géographique ;

• le lait est filtré avant qu’il ne soit thermisé par chauffage ou pasteurisé;

• l’ensemencement s’effectue par l’addition du sérum de la fabrication de la veille ou par l’addition de ferment lactique de commerce ;

• l’emprésurage se fait à l’aide de la présure d’origine animale. L’usage de la caillette séchée est interdit ;

• le moulage doit se faire à partir du caillé frais, d’une manière traditionnelle, manuellement à la louche ;

• le démoulage doit être manuel et le saumurage est interdit ; • l’égouttage en moule doit se faire pendant 8 heures ;

• l’emballage dans du papier sulfurisé alimentaire ou sous vide dans du plastique alimentaire.

181

Page 183: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

" Eléments spécifiques à l’étiquetage

Outre les mentions obligatoires prévues par la législation applicable en matière d’étiquetage et de présentation des denrées alimentaires, l'étiquetage du fromage de chèvre bénéficiant de l’Indication Géographique protégée « Fromage de chèvre Chefchaouen» doit comporter :

• la mention « Indication Géographique Protégée Fromage de chèvre Chefchaouen» ou « IGP Fromage de Chèvre Chefchaouen »;

• le logo officiel de l’Indication Géographique Protégée tel que publié en annexe au décret sus visé n°2-08-403 du 6 Hija 1429 (5décembre 2008) pris en application de la loi n°25-06 relative aux signes distinctifs d’origine et de qualité des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques ;

• la référence de « Bureau Veritas Maroc » en tant qu’organisme de certification et de contrôle.

182

Page 184: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Synthèse et Recommandations du Séminaire

183

Page 185: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

184

Page 186: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

Synthèse et recommandations du séminaire

El Fadili M.1 1 Institut National de la Recherche Agronomique, Rabat (Maroc)

I- Introduction L’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) a organisé les 2 et 3 novembre 2011 à Rabat les 1ères journées de recherches sur les ruminants sous le thème : L’élevage caprin « Acquis de Recherche, Stratégie et Perspectives de Développement ». En organisant ces deux journées de recherches sur l’élevage caprin, l’INRA a voulu créer un forum de discussion et d’échange entre les différents acteurs (responsables et cadres du ministère et de la profession, des chercheurs et des enseignants-chercheurs et des experts venant de France et d’Espagne) qui s‘intéressent à la filière caprine. En effet, le thème sur l’élevage caprin se situe au cœur de la stratégie de développement du secteur agricole (PMV), lancée en 2008 par le gouvernement de sa Majesté le Roi. Ainsi, le séminaire a permis d’enrichir la réflexion, et de débattre des problèmes d’actualité et d’avenir. Il a contribué à l’élaboration des recommandations utiles pour accompagner au mieux le PMV en vue d’atteindre les objectifs escomptés pour la filière des viandes rouges en générale et la filière caprine en particulier. Il est certain que les objectifs de développement de la filière caprine fixés par le PMV ne pourraient être atteints qu’avec la forte mobilisation des professionnels notamment la FIVIAR et l’ANOC. Mais aussi à travers l’accompagnement des institutions de recherche dans le cadre de partenariats avec la profession pour la réalisation des programmes de recherche scientifique et de recherche et développement (R&D) qui intéressent les acteurs de la filière. Par ailleurs, le séminaire s’est fixé comme objectifs spécifiques de :

• présenter l’état d’avancement des programmes de développement sur

l’élevage caprin inscrits dans les stratégies du MAPM et de l’ANOC ; • présenter les résultats et les acquis en matière de recherche et de R&D

réalisés au niveau national dans les établissements de recherche et d’enseignement agricoles ;

• présenter les expériences de la France et de l’Espagne en matière d’élevage caprin ;

• élaborer à partir des discussions des recommandations qui aideront dans l’ajustement des actions programmées pour un développement durable de la filière caprine au Maroc.

Le séminaire a pu mobiliser les différents acteurs intervenants dans la filière caprine. En effet, il a connu une large participation avec plus de 230 personnes (responsables, chercheurs, enseignants, experts, cadres développement et éleveurs) concernés par l’élevage caprin. 28 experts et cadres appartenant à 9 institutions

185

Page 187: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

nationales et des experts de France et d’Espagne ayant présenté leurs travaux très riches en résultats scientifique et technique. Ainsi, 68% des communications résultent de la recherche et R&D et 32% des communications traitent de la stratégie et des programmes de développement nationaux et régionaux. Les différents thèmes abordés par les orateurs ont été présentés et débattus durant deux jours dans les trois sessions plénières du séminaire.

II. Session 1 : Systèmes de production caprins au Maroc : situation actuelle et perspectives de développement

Les exposés présentés lors de la 1ère session ont traité des aspects liés aux programmes de développement et aux études régionales. Une 1ère communication a traité de l’importance de l’élevage caprin au niveau national, les actions entreprises par le MAPM et les perspectives de développement de la filière caprine dans le cadre du PMV. Elle a été suivie par trois communications plus générales présentant les stratégies de développement de l’élevage caprin dans les zones d’action des Directions agricoles dans les régions de Tanger-Tetouan, d’Essaouira et d’Ouarzazate. Deux exposés ont présenté les résultats des études menées sur le fonctionnement, la caractérisation des populations caprines exploitées, la productivité et la rentabilité réalisées dans les systèmes d’élevage sylvo-pastoral du Nord et pastoral dans les hauts plateaux de l’Oriental. Un dernier exposé a été présenté sur les performances de production de la race Draa conduite dans un rythme de reproduction accéléré de trois chevrotages en deux ans. Les différents orateurs ont mis l’accent, chacun selon le thème traité, sur les actions concrètes réalisées et les perspectives de développement de l’élevage caprin dans le cadre du PMV et les mesures d’accompagnement de la filière caprine dans les régions concernées ainsi que sur les résultats des études et de la recherche enregistrés sur cette espèce dans les différents systèmes de production caprins. Un débat riche a suivi les exposés de cette session où les intervenants ont soulevé les points saillants suivants :

• l’insuffisance des actions de développement menées par le MAPM et l’ANOC pour la filière caprine ;

• le suivi des actions de distribution de caprins au profit de certaines catégories de la population dans le cadre de projets sociaux (INDH, ADS, …) pour s’assurer de la prise en charge réelle des animaux distribués tout en ciblant les régions bénéficiaires ;

• l’implication des éleveurs sélectionneurs de l’ANOC comme fournisseurs d’animaux de races améliorées distribués dans le cadre de projets (INDH, ADS, …) ;

• l’encouragement de la fonction de berger, souvent une activité dédiée aux enfants, limitant ainsi l’accès des caprins aux ressources fourragères des zones difficiles et éloignées de l’exploitation ;

• la recherche des synergies entre les intervenants dans le secteur de l’élevage caprin (cadres de développement, professionnels et scientifiques) pour développer la filière et mieux orienter les programmes de développement et valoriser les races caprines ;

186

Page 188: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• la rareté des travaux de recherche et de R&D sur la santé de l’élevage caprin et sur le contrôle du problème d’arthrose chez la chèvre laitière ;

• la réalisation des travaux de type suivi technico-économique dans les régions à vocation élevage caprin ;

• l’encouragement de la recherche fondamentale sur le caprin tout en renforçant les efforts de la R&D déjà entrepris.

III. Session 2 : Caractérisation et amélioration des ressources génétiques caprines

Le 1er exposé a présenté l’expérience professionnelle de l’ANOC en matière d’organisation, d’encadrement et de sélection des races caprines locales. Les actions d’encadrement et de caractérisation des nouvelles races caprines dans d’autres régions constituent une priorité des actions futures de l’ANOC. Le 2ème exposé a traité de l’expérience française en matière de la sélection des races caprines laitières basée sur l’insémination artificielle et l’évaluation des aptitudes laitières des boucs par testage sur descendance. De même, les axes prioritaires et les acquis de recherche de l’INRA –France sur les caprins laitiers ont été exposés. Le 3ème exposé a présenté les résultats de l’analyse de la production laitière de la race Alpine au Maroc conduite dans un élevage laitier intensif. Les valeurs d’estimation de l’héritabilité de la production laitière obtenue encouragent à la sélection de ce caractère pour améliorer les niveaux de production des caprins laitiers au Maroc. Deux autres exposés, l’un sur l’expérience marocaine et l’autre sur l’expérience espagnole se sont intéressés aux techniques et méthodes relatives à la caractérisation génétique et la conservation des ressources génétiques locales et leur préservation. Un dernier exposé a présenté les résultats des travaux de recherche de l’INRA du Maroc sur l’amélioration de la reproduction des caprins dans le Nord. Les discussions qui ont suivi les différents exposés ont soulevé les points saillants suivants :

• la nécessité de mettre en place des schémas de sélection des races marocaines basés sur des caractères quantitatifs tout en saluant le travail de caractérisation de l’ANOC pour homogénéiser les races locales ;

• le risque de diminuer la variabilité génétique et de sélectionner certains caractères indésirables en continuant à sélectionner les animaux sur l’aspect extérieur ;

• l’inventaire et la caractérisation des races et populations caprines locales marocaines ;

• la clarification des objectifs de production des caprins au Maroc (lait, viande, mixte) par région et par système de production ;

• le risque de se limiter, dans le cas de la production de fromage, à la sélection sur la quantité de lait seule et ignorer la qualité ;

• l’opportunité d’exploiter la fréquence élevée des allèles forts À, B et C de la caséine ! dans les races locales orientées vers la production du fromage ;

187

Page 189: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• l’existence au Maroc des compétences capables de réaliser les évaluations et l’indexation de nos races et d’aider la profession à affiner ses programmes de sélection ;

• l’instauration par l’état de la subvention sur les caprins sélectionnés comme c’est le cas pour les ovins et les bovins sélectionnés ;

• la nécessité d’adapter les résultats de recherche et de R&D obtenus pour mieux orienter et accompagner les professionnels ;

• l’analyse des données des croisements d’absorption enregistrées sur la race Alpine dans la station Bellota pour savoir quand arrêter ces croisements ;

• l’identification parmi les races locales caprines des souches à vocation lait qu’il faudra caractériser et sélectionner pour atténuer l’importation des races améliorées d’origine Européenne ;

• l’institutionnalisation de la collaboration entre les acteurs chargés de la recherche et le développement dans le cadre de partenariats.

IV- Session 3 : Alimentation et qualité des produits caprins La 3ème session a été très chargée avec la présentation de 9 communications traitant de différents aspects liés à l’alimentation et à la qualité des produits caprins sous différents angles. Deux exposés se sont intéressés au système d’élevage dans l’Arganeraie, l’un sur l’alimentation et le comportement des caprins sur pâturage et l’autre sur les performances d’engraissement, les caractéristiques des carcasses et la qualité de la viande des chevreaux. De même, les résultats sur la composition chimique et la valorisation de diverses ressources alimentaires spécifiques à la région du Nord, leur utilisation par des animaux (chèvres et chevreaux), l’effet de ces aliments incorporés dans la ration sur la qualité des produits (lait et viande) des caprins ont été présentés. D’autres exposés se sont intéressés à l’étude de la composition, la qualité nutritionnelle, organoleptique et hygiénique de la viande des caprins dans le Moyen Atlas. Mais aussi, à la caractérisation de la composition et la qualité du lait et sa valorisation en fromage dans les régions d’Ouarzazat pour la chèvre Draa et de Tanger-Tetouan pour la chèvre du Nord. Les deux derniers exposés se sont intéressés à la qualité sanitaire et le classement des carcasses des caprins au niveau de l’abattoir et sur les signes distinctifs du fromage de chèvre. Les discussions qui ont suivi les exposés ont soulevé les points importants suivants :

• l’étude de l’effet de pâturage aérien des arbres sur le renouvellement de l’arganeraie ;

• l’adoption de l’approche systémique dans toute intervention visant l’amélioration de la conduite de l’élevage caprin. Ceci, en intégrant chaque fois l’homme, l’animal, le végétal et l’environnement dans les études ;

• le renforcement du cahier de charge pour la labellisation du chevreau de l’arganier par des études sur la charge animale et sur son impact sur l’environnement ;

188

Page 190: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

• la nécessité de compléter les travaux de recherche sur les aspects économiques des rations distribuées contenant les grignons d’olives et le lupin, et de se limiter à l’utilisation des grignons d’olive pour les animaux à l’entretien pour éviter leur effet négatif sur la qualité du lait ;

• l’utilisation de l’ensilage de grignons d’olive dans l’alimentation des chèvres en lactation est contradictoire avec les systèmes de reconnaissance de qualité (SDOQ) qui considèrent que l’ensilage à un effet négatif sur la qualité du lait ;

• le manque de recherches sur les aspects liés à la santé des caprins ; • l’intégration de la démarche qualité dans toutes les actions de la production

caprine ; • l’actualisation du système de classification et d’estampillage des carcasses à

l’abattoir pour s’intéresser davantage aux aspects de qualité comme le développement musculaire et l’état d’engraissement ;

• la réalisation de travaux de recherche traitant des aspects liés à la labellisation du chevreau et la qualité hygiénique dans les abattoirs ;

• l’absence de données scientifiques sur la qualité diététique de la viande caprine et la nécessité de mener des études pour comparer les viandes caprine et ovine ;

• le paiement actuel des carcasses au niveau des abattoirs et son adéquation avec la qualité réelle des carcasses commercialisées ;

• l’intégration des caractéristiques intrinsèques déterminées à partir d’études scientifiques validées pour l’élaboration des cahiers de charges des produits SDOQ pour ne pas se limiter aux seuls critères liés à l’histoire, la culture et le territoire des produits à labéliser.

V- Recommandations

Lors des discussions dans les différentes sessions plénières, l’ensemble des intervenants se sont mis d’accord sur l’importance de cette rencontre nationale autour de l’élevage caprin, sur la richesse des thèmes débattus, touchant l’ensemble de la filière caprine, et sur le développement futur de ce secteur. Ainsi, en rapport avec le thème général du séminaire, les animateurs et l’assistance ont formulé un certain nombre de recommandations. Il s’agit notamment de :

• adapter l’approche systémique dans toute intervention visant l’amélioration de la conduite de l’élevage caprin en intégrant chaque fois les facteurs : homme, animal, végétal et environnement ;

• continuer à soutenir la filière caprine qui reste prometteuse et encourager l’organisation professionnelle des éleveurs ;

• instaurer la subvention pour les caprins sélectionnés comme c’est le cas pour les autres espèces ovine et bovine ;

• investir dans l’homme pour préserver la fonction de berger de plus en plus rare ;

• instaurer dans les élevages sélectionneurs l’accouplement raisonné, l’enregistrement de la filiation, le contrôle de performances et l’évaluation génétique pour garantir un progrès génétique continu ;

189

Page 191: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

ACTES des 1ères journées de Recherches sur les Ruminants

• identifier parmi les races ou populations locales celles qui peuvent être sélectionnées pour les aptitudes laitières ;

• faire l’inventaire et caractériser l’ensemble des populations caprines locales existantes ;

• impliquer les compétences nationales dans l’évaluation et l’indexation de nos races pour mieux aider la profession à affiner ses programmes de sélection ;

• adapter les résultats et les acquis réalisés en matière de recherche et de R&D pour mieux orienter et accompagner les professionnels et le PMV ;

• intégrer la démarche qualité dans les actions de production et dans les projets de développement ;

• revoir et affiner les critères de classification et d’estampillage des carcasses pratiqués dans les abattoirs en s’intéressant aux aspects concernant le développement musculaire et l’état d’engraissement des carcasses ;

• encourager la R&D et la recherche fondamentale tout en ciblant les travaux de recherches qui s’intéressent aux aspects technico-économique, santé, génétique, rations types, qualité de la viande, l’hygiène dans les abattoirs et la labellisation des produits ;

• encourager la formation continue des cadres du Ministère et de la profession chargés de développement de la filière caprine.

190

Page 192: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

L’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développementL’élevage caprin : Acquis de recherche, Stratégie et Perspectives de développement

191

Page 193: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage

DEPOT LEGAL : 2012MO2791ISBN : 978-9954-0-6674-4

Rabat

DM DISTRIBUTION

2012

Page 194: ACTES des 1 journées dewebagris.inra.org.ma/doc/ouvrages/caprin-MFad12.pdfproductivité enregistrées. La productivité des caprins varie selon les régions, le type d’élevage