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Université du Québec à Montréal Baccalauréat en Urbanisme Montréal le 19 Août 2015 EUT 6480 Activité de synthèse en urbanisme Sujet : Comment certaines villes nouvelles contemporaines intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans leurs pratiques urbanistiques ? Nahyssa Rose Rabé Harou RABN13599008 Travail présenté à : Yona Jébrak

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Université du Québec à MontréalBaccalauréat en UrbanismeMontréal le 19 Août 2015

EUT 6480Activité de synthèse en urbanisme

Sujet : Comment certaines villes nouvelles contemporaines intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans leurs pratiques urbanistiques ?

Nahyssa Rose Rabé HarouRABN13599008

Travail présenté à :Yona Jébrak

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TABLE DES MATIÈRES

I. BIBLIOGRAPHIE DÉTAILLÉE..................................................................... 2II. REVUE DE LA LITTERATURE ET DEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE............................................................................................. 92.1. Les technologies de l’information et de la communication contre les maux urbains................................................................................. 92.2. L’origine des villes intelligentes........................................................ 102.3. Villes intelligentes, que sont-elles exactement ?......................... 122.3.1 Visions......................................................................................................122.3.2 Caractéristiques................................................................................... 142.4. Des exemples de services intelligents............................................. 15III. PROBLEMATIQUE : QUESTION DE RECHERCHE, OBJECTIFS DE RECHERCHE...................................................................................................... 19IV. APPROCHE CONCEPTUELLE.................................................................. 20V. METHODOLOGIE DU TRAVAIL............................................................... 245.1 Méthode de collecte de données........................................................ 245.2 Les considérations éthiques................................................................ 255.3 L’approche conceptuelle....................................................................... 255.4 Les études de cas (Choix du terrain)................................................ 265.5 Méthode d’analyse des données collectées.................................... 27VI. PRÉSENTATION DES ÉTUDES DE CAS................................................ 286.1. Séoul........................................................................................................... 286.2. Montréal.................................................................................................... 41VII. ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES ............................................. 517.1. Stratégie de Séoul................................................................................... 517.2. Stratégie de Montréal........................................................................... 52VIII. CONCLUSION........................................................................................... 53IX. BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................... 54

*Le texte bleu en italique représente les parties introduisant l’idée suivante.

Mes remerciements à Yona Jébrak pour m’avoir guidée tout le long.

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I. Bibliographie détaillée

I.1. Villes intelligentes un bref survol :Document PDFDocument préparé par l’Institut Technologies deL’information et Sociétés (ITIS) 14 octobre 2011, révisé le 23 mars 2012

L’auteur introduit avec la grande place qu’occupent les technologies de l’information et des communications au niveau de la gestion des grandes villes.Il évoque comment les TIC sont de grands vecteurs de changement économique et social et comment leur intégration à travers la ville intelligente permet de répondre à plusieurs défis.

Le document définit le concept de ville intelligente en expliquant qu’une ville ne devient pas intelligente juste par un système de gestion intelligente des infrastructures mais en gérant l’ensemble de ses services dans une logique de centralisation donc une ville intelligente se définit par plusieurs caractéristiques.Ensuite le document énonce le besoin de plus en plus grand pour les villes de se développer de manière intelligente et la démarche à suivre pour y parvenir. À ce niveau, il est évoqué la nécessité d’intégrer les solutions de la ville intelligente dans tous les grands projets d’aménagement et de développement économique par le biais de municipalités et gouvernement.

Le document donne des exemples d’initiatives dans différentes villes pour montrer le vaste champ de possibilités. Par exemple le « car floating data » à Minneapolis et Shanghai ; le City Wall à Helsinki qui permet une vulgarisation d’événements dans un espace public ; « l’Urban Mobs » en France qui permet de cartographier ou de présenter visuellement des données recueillis par le biais de téléphones mobiles et dans la même visée il y a « City Sense » à San Francisco puis City Scan aux Etats-Unis.

Plus loin dans la lecture il y a la présentation d’IBM et les différentes villes qui travaillent avec cette entreprise (Singapore, New York,

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Nouveau Mexique, Nairobi qui est sur le point d’avoir des subventions etc.) Le document présente la situation à Québec en énonçant que si le Québec voudrait devenir une ville intelligente il devrait prendre en compte les réseaux existants. Les quelques initiatives déjà présentes autour desquelles pourrait s’articuler une ville intelligente sont aussi mentionnées : Carte Opus pour le transport, le réseau Wi-Fi de ZAP Québec, La carte interactive de la ville…

Il y a aussi le rôle de l’Université Laval qui est abordé avec plusieurs chercheurs et experts qui pourront appuyer les projets qui à l’avenir seront envisagés.

Le texte évoque aussi le rang de Québec au sein du « ICF Intelligent Community » où le Québec se classe parmi le « top 7 community ».Enfin le document explique qu’il faut passer par la planification, la gestion et l’administration pour atteindre l’objectif de ville intelligente où les priorités sont d’assurer un milieu plus sain, plus sécuritaire et plus viable aux citoyens.

I.2. LA TRIBUNEEntrevue avec Olivier Mongin"Il faut réfléchir aux conséquences sociales de la ville intelligente"Propos recueillis par Dominique Pialot | 10/11/2014, 7:52 - 1518 motshttp://www.latribune.fr/regions/smart-cities/20141110tribeff7aee3e/il-faut-reflechir-aux-consequences-sociales-de-la-ville-intelligente.html

Lors de son entrevue, Olivier Mongin affirme que la ville intelligente peut être l'occasion de repenser le lien entre le public et le privé mais aussi les conditions de l'accès aux espaces publics, etc. Il mentionne le fait que la question de la connexion et des accès occupe une place centrale au niveau de la ville intelligente. Il n’omet pas aussi de poser des questions que soulève cette notion de ville intelligente comme celle de la justice sociale: Une ville plus connectée permet elle de maximiser la mixité, l’équité sociale?

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Pour lui l’échelle de ville intelligente qui se limite à une partie de la ville entraine un enclavement. Il affirme aussi qu’il n’existe pas de modèle de ville intelligente et que le paysage est un élément primordial.

I.3. Politecnico di Torino Porto Institutional Repository[Article] New challenges in the evaluation of Smart CitiesLombardi P. (2011). New challenges in the evaluation of Smart Cities. In: NETWORK INDUSTRIES QUARTERLY, vol. 13 n. 3, pp. 8-10. - ISSN 1662-6176This version is available at: http://porto.polito.it/2439192/ since: September 2011Publication: Dr. Marc Laperrouza Editor-in-Chief, NIQ and Managing Editor, CRNISenior Research Associate, EPFLODY 117, Station 51015 Lausanne, Switzerland

L’auteur aborde en premier lieu l’absence de définition concrète des innovations concernant les technologies de l’information et de la communication. Puis il explique le modèle d’évaluation des villes intelligentes présenté par Lombardi et al. (2011). À la suite il décrit les composantes de la ville intelligente. À ce niveau il aborde les dimensions qu’on y retrouve. Il y a celles reliées à l’humain, la participation, les ressources naturelles, la qualité de vie et la compétition. L’auteur mentionne aussi l’évaluation de la performance de villes par le biais d’indicateurs. Ensuite il parle aussi de l’évaluation de la vision des villes de l’union européenne et enchaîne avec une comparaison entre une ville connectée, une ville de l’entrepreneuriat, une ville pionnière et une ville habitable. Il conclut avec les résultats de l’évaluation qui montre que la ville de l’entrepreneuriat est la plus priorisée donc l’innovation et la créativité sont nécessaires pour cette ville.

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I.4. SCIENCE - L'AVENIR DE LA LITUANIE

ISSN 2029-2341 print / ISSN 2029-2252 en ligne K. Šešelgis Readings 2014Critical Aspects of a Smart CityMatas Šiupšinskas (Lithuania)2014 6 (3) : 333-339http://www.mla.vgtu.lt

Cet article permet de discuter du concept de ville intelligente et d'identifier les caractéristiques essentielles de ce phénomène. Selon cet article, le concept de ville intelligente n’est pas un nouveau paradigme pour l'avenir du développement urbain, mais plutôt un outil utilisé pour faire le marketing des technologies de l’information et de la communication.

Le texte attire l'attention sur le fait que les propositions de la ville intelligente ne cachent pas leur perception de l'avenir utopique et l'aspiration utilisée dans la technologie pour transformer radicalement l'environnement urbain.

I.5. TeMA Journal of Land Use Mobility and EnvironmentSMART CITIES:RESEARCHES, PROJECTS AND GOOD PRACTICES FOR THE CITY ; 1 (2013)Romano Fistola ; Smart City: Thinking about Urban Intelligence, Web: www.tema.unina.it

L’article commence par définir ce qu’est une « smart city » en affirmant que cette dernière est une ville où les ressources sont accessibles via une infrastructure de réseau de télécommunication efficace. Puis la différence entre la smart city et la ville intelligente est soulevée.

Le terme smart désigne un potentiel pour résoudre un problème alors que l’adjectif « intelligente » lui désigne un potentiel de développement d’actions pour atteindre la résolution de problèmes. L’auteur parle aussi de sensibilité de la « smart city » qui se scinde en deux types : une technologique et une sociale. Il affirme aussi que le croisement de ces

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deux sensibilités donne les capteurs anthropiques représentés par les personnes qui utilisent les « smartphones », tablettes etc. Une partie de l’article est consacrée à l’explication d’éléments à considérer lors de l’étude de villes intelligentes comme par exemple l’approche holistique, la nécessité de développer de nouveaux développements dans la planification de la ville pour gouverner efficacement etc.

Puis il y a l’évolution des villes qui va de la ville préindustrielle à l’actuelle ville qui souffre des impacts de la technologie. Cette présentation temporelle de la ville permet de constater que l'élément du processus de gouvernement qui tend à une baisse constante dans les différentes étapes de l'évolution est le temps. Ce temps est de zéro dans la ville intelligente.

Dans cet article, les réflexions permettent de statuer qu’il est important de dévier de la « smart city » et de se diriger plus vers le domaine des sciences urbaines dans le but de retrouver le rôle planificateur et innovateur de référence dans la proposition d'actions complexes utiles au gouvernement dans les transformations urbaines et territoriales durables.

I.6. TeMA Journal of Land Use, Mobility and Environment 1 (2013) 5-17

Print : ISSN 1970-9889, e- ISSN 1970-9870 DOI: 10.6092/1970-9870/1536 www.tema.unina.itTOWARDS AN URBAN PLANNERS’ PERSPECTIVE ON SMART CITY1ROCCO PAPAa, CARMELA GARGIULOb, ADRIANA GALDERISIc

Cet article aborde le sujet controversé de la Smart City, à partir de l'examen de la littérature italienne et internationale scientifique qui, depuis les années quatre-vingt aux années quatre-vingt dix, a été largement axée sur les TIC et leurs impacts sur le développement urbain.

Par la suite, l'accent est mis sur le grand débat sur les villes intelligentes qui a été en développement depuis le début des années 2000 et sur les nombreuses initiatives institutionnelles jusqu'à maintenant mis en

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œuvre par l'Union européenne pour la construction de la Smart City .

Pour finir, l'article met en évidence la manière dont une définition commune du terme est toujours manquante et les approches actuelles de la question sont encore très hétérogènes.

Il souligne, au contraire, le rôle-clé que la planification urbaine, la terre sur une approche holistique pour le développement de villes, devrait jouer dans la coordination et l'intégration des politiques urbaines adressée à la constitution d'une Smart City.

I.7. La ville de demain : intelligente, résiliente, frugale, post-carbone ou autre

Une synthèse documentaire

Réalisée par Robert Laugier, ingénieur consultant indépendant

http://laugier.robert.free.fr/ [email protected] Mars 2013 ; pp 3 à 7

Ce document présente les différents concepts de ce que sera ou peut-être la ville de demain. Les différents concepts étant la ville intelligente, la ville frugale, la ville résiliente et la ville en transition ou post-carbone.

Par la suite on a d’autres concepts qui sont proposés. Prenons la ville intelligente qui est notre sujet d’étude. Le document présente les objectifs de ce type de ville qui représentent les caractéristiques de la ville intelligente notamment permettre une approche systémique qui se heurte à la prédominance d’approches traditionnelles, répondre à un objectif de réduction de l’utilisation de ressources et mettre le citoyen au cœur des dispositifs par la diversification de services mais aussi en utilisant ce dernier pour la cueillette de données.

Le document présente l’approche systémique où on note la présence de six systèmes centraux qui peuvent être rendus plus intelligents donc la ville à son tour plus intelligente. L’auteur aborde aussi les solutions proposées dans la ville intelligente. Ces solutions passent par des réseaux intelligents. Ensuite, des enjeux sont mentionnés : l’Attractivité concernant la compétitivité et la satisfaction des citoyens, un enjeu d’ordre politique et social vu que la ville doit être ouverte et non

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privatisée et enfin la question du financement.

Enfin les failles de la ville intelligentes sont présentées avec les TIC qui émettent des GES, la vulnérabilité des réseaux, le risque de perdre l’intimité avec les données collectées etc.

I.8. J Knowl Econ (2013) 4:217–231 DOI 10.1007/s13132-012-0089-4

Smart City Reference Model: Assisting Planners to Conceptualize the Building of Smart City Innovation Ecosystems

Sotiris ZygiarisReceived: 9 January 2012 / Accepted: 12 January 2012 / Published online: 8 March 2012 # Springer Science+Business Media, LLC 2012

Cet article présente un examen des caractéristiques intelligentes de l'écosystème de l'innovation qui décortiquent les notions de la ville intelligents dans des couches vertes, interconnectés, instrumenté, ouvertes, intégrées, intelligentes et innovantes qui composent le concept de smart city.

L’article décompose la smart city en couches. Selon l’article, ce type de conceptualisation pourrait être utilisé par les urbanistes pour définir la disposition conceptuelle d'une ville intelligente. Les cas de villes intelligentes, comme Barcelone, Edimbourg et Amsterdam sont examinés pour évaluer leur intégralité par rapport au modèle de référence Smart City.

I.9. Neves, B.B. (2009) ‘Are digital cities intelligent? The Portuguese case’, Int. J. Innovation and Regional Development, Vol. 1, No. 4, pp.443–463.

Ce document présente d’abord le fait qu’une ville numérique entraine une réorganisation de la ville par le biais de technologie numérique. Ensuite il traite de l'étude de deux villes numériques portugaises, à la lumière de l'émergence du concept de villes intelligentes.

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Alors, en se demandant si une ville numérique peut être considérée comme intelligente, le document conclue que les villes numériques contribuent au développement de l'intelligence urbaine/régionale c’est-à-dire qu’elles peuvent être des partenaires de villes des projets intelligents car elles préparent le terrain pour une ville de pointe (sur la base de la participation , l'interaction , l'apprentissage , l'innovation , la créativité et la compétitivité ) avec un capital social, économique et intellectuel collectif .

II. Revue de la littérature et définition de la problématique

2.1. Les technologies de l’information et de la communication contre les maux urbains.

Depuis le Paléolithique, l’ascension technologique a joué un rôle majeur dans la naissance et la croissance des villes1. De nos jours les villes gagnent de plus en plus en taille : 80 % de la croissance démographique de la planète se fera en villes2.

On assiste alors à une urbanisation massive connue sous le nom de révolution urbaine3 mais aussi à une forte empreinte écologique de ces grandes villes car depuis 1966, la pression exercée sur les ressources naturelles a doublé4. De ce fait, les villes sont confrontées à des problèmes de gestion et de changements climatiques.

1Wikipédia, Technologie, http://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie2 Dominique Tabutin, La ville et l’urbanisation dans les théories du changement démographique, Université Catholique de Louvain, Février 2000, https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/sped/documents/WP6.pdf3 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015, http://data.over-blog-kiwi.com/0/73/87/12/20150402/ob_955cef_ob-094dfc-pisani-voyagedanslesvillesin.pdf4 World Wildlife Fund, Notre mieux-être et notre prospérité dépendent de la nature, Rapport planète vivante 2012, http://www.wwf.ca/fr/nouvelles/publications/rapport_planete_vivante_2012.cfm

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En parallèle, a lieu une autre révolution, celle des technologies de l’information. On passe d’une époque où les individus recevaient des informations par le bouche-à-oreille et par le biais de lettres, la radio et la télévision ou les éditeurs de journaux et de livres, à une époque où presque tout est numérisé.

Pour alors pallier à ces maux urbains (problèmes environnementaux et de gestion) tout en favorisant leur propre développement, les villes ont de plus en plus recours à la technologie de l’information et de la communication5. Cette dernière a permis la transition vers l’époque actuelle où les humains comme les objets ont tous une "ombre informationnelle" qui facilite toute action sur la couche physique6.

On assiste alors à la transformation des tissus urbains avec pour vecteur la technologie comme l’a mentionné S.Giedon dans sa fameuse anthologie (La mécanisation au pouvoir, 1947) 7. Cela entraîne alors une nouvelle manière de penser les villes : les villes intelligentes.

2.2. L’origine des villes intelligentes

La mention de villes intelligentes nous fait directement penser à la technologie. Tous les documents portant sur ce thème (exemple : Sandra Evrard, 2014) abordent en détail l’intégration de la technologie aux moyens de gestion des villes. Cependant, rares sont ceux qui présentent de manière détaillée, l’origine de ce concept. D’où est venue cette idée de ville intelligente ?

Pour retracer le fil historique de la ville intelligente, l’ouvrage de Fabien Pfaender, MonZen Tzen, XiuLin Sun, and WangGen Wan : De la ville intelligente à la ville complexe remonte à l’émergence du numérique

5 Article 19, Technologies de l’information et de la communication et nouveaux médias, http://www.article19.org/pages/fr/icts-new-media.html6 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 20157 Serge Wachter, La ville interactive: l'architecture et l'urbanisme au risque du numérique et de l’écologie, L’harmattan, 2010.

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dans les années 1980. Cette époque suivie de l’explosion de l’usage d’internet, permet le captage, le partage et un grand accès à plusieurs types de données y compris de celles sur la ville.

Alors surgit une possibilité d’utiliser les méthodes quantitatives pour mieux cerner les systèmes urbains. Alors sont captées les activités urbaines pour ensuite proposer des services intelligents sur la base des données recueillies. Ce mouvement créé par les autorités asiatiques8 a connu un grand essor et a ainsi donné naissance à la ville dite intelligente9.

Les racines de la ville intelligente se présentent sous une autre forme pour Francis Pisani. Selon ce dernier, l’idée a surgi à des époques différentes dans plusieurs lieux. Aux Etats-Unis, l’idée résulte d’un défi que Bill Clinton aurait, en 2005, lancé à John Chambers le président de Cisco. Bill Clinton suggérait la création de villes durables par le biais d’outils technologiques. Alors, l’entreprise Cisco entreprît une recherche sur le dit sujet et décida par la suite de mettre les résultats de la recherche sur le marché en 201010.

Cependant, une stratégie reposant sur la notion d’informatique omniprésente était mentionnée depuis 2003 en Corée du Sud. Cette stratégie représente une ubiquité c’est-à-dire une omniprésence des technologies de communication et de l’information et une volonté de tirer un maximum de profit de ces derniers dans un but de développement et d’évolution de la société11.

En Europe (Amsterdam et Barcelone) et en Chine le concept n’a sérieusement été lancé que vers les années 2010 alors que l’Inde ne s’y intéressent qu’en 2014.

8 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.9 Fabien Pfaender, MonZen Tzen, XiuLin Sun, and WangGen Wan, De la ville intelligente à la ville complexe à la ville idéale, Shanghai University, Janvier 2014, 17pp.10 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.11 Idem

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Très peu de gens savent ce qu’est réellement une ville intelligente. Les définitions fourmillent et la majorité sont

influencées par les intérêts, les prises de position par rapport au sujet et certaines même par ce que les gens

souhaiteraient. Se questionne t-on alors sur ce qu’est réellement une ville intelligente.

2.3. Villes intelligentes, que sont-elles exactement ?

2.3.1. Visions 

Le concept des villes intelligentes ou « smart cities » ne fait pas l’unanimité et de ce fait entraîne une multitude de définitions. Il faut alors se demander si ces villes intelligentes sont un pléonasme12 vu la multitude de termes pour la même idée ou un processus. Abordons d’abord les définitions globales de ce concept :

Pour l’ingénieur Robert Laugier diplômé de l'Institut National Polytechnique de Grenoble13, la ville intelligente développe les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les réseaux urbains et mise sur l’intégration de ces réseaux pour une meilleure gestion et une moindre empreinte écologique tout en assurant la participation du citoyen14.Selon la définition de l’Office de consultation publique de Montréal (Urbanité, 2015)15, la ville intelligente est perçue comme suit : «De façon générale, une ville intelligente se définit par des infrastructures en réseau et des standards ouverts, une intelligence communautaire qui

12 Le pléonasme est une figure de style où l'expression d'une idée est soit renforcée soit précisée par l'ajout d'un ou plusieurs mots choisis qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase. (Wikipédia).13 http://laugier.robert.free.fr/14 Robert Laugier, La ville de demain: intelligente, résiliente, frugale, post-carbone ou autre, Centre de Ressources Documentaires, Aménagement, Logement et Nature, Mars 2013, http://www.cdu.urbanisme.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/synthese-ville-demain-version_finale_cle12216d.pdf15 Urbanité, Revue de l’ordre des urbanistes du Québec, La ville intelligente, Hiver 2015.

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améliore la planification et le développement autant urbain que régional de même que les processus de gestion, des initiatives de durabilité́ environnementale et une gouvernance ouverte, participative et inclusive (Page 23) ».

La définition donnée par Fistola et La Rocca (2001) de la ville intelligente dans un journal scientifique (Tema Avril 2013) la présente comme un espace physique dans lequel la technologie répandue, disponible et inclusive supporte la croissance du capital et permet le développement de systèmes fonctionnels qui, virtualisant un certain nombre d'activités, permettent une reprise de l'espace et du temps qui peuvent aider à élever les niveaux de vie du système urbain16 .

Pour le gouvernement britannique, "Le concept n’est pas statique, il n’y a pas de définition absolue d’une ville intelligente, Il s’agit plutôt d’un processus ou d’une série d’étapes par lesquelles les villes deviennent plus “vivables” et résilientes, et de ce fait, capables de répondre plus vite à de nouveaux défis"17(page 37).

Un autre aspect de la confusion qui règne autour de cette notion de ville intelligente est la panoplie de termes utilisés : Smart City, U-city et bien plus. Cependant, la confusion s’articule plus entre la « Smart city » et la ville intelligente. Rares sont les documents expliquant si ces deux termes désignent une même chose ou s’ils sont distincts.

Romano Fistola, auteur de l’article du journal Tema, Smart City: Thinking about Urban Intelligence (2013), soulève une différence entre les deux termes en affirmant que le terme « smart » désigne un potentiel pour résoudre un problème alors que l’adjectif « intelligente » lui désigne un potentiel de développement d’actions pour atteindre la résolution de problèmes.

16 Romano Fistola, Smart City: Thinking about Urban Intelligence, TeMA : Journal of Land Use Mobility and Environment ; SMART CITIES:RESEARCHES, PROJECTS AND GOOD PRACTICES FOR THE CITY ; 1 (2013), Web: www.tema.unina.it17 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.

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À la suite de ces définitions, on retient que la ville intelligente est plus un processus impliquant le recours à l’intelligence autant des citoyens que celle artificielle dans le but d’améliorer la qualité de vie des citoyens et de contrer les défis économiques, sociaux et environnementaux18.

Dans cette même visée, le site des «smart grids» décrit la ville intelligente comme une ville qui «cherche, ainsi, à concilier les piliers sociaux, culturels et environnementaux à travers une approche systémique qui allie gouvernance participative et gestion éclairée des ressources naturelles afin de faire face aux besoins des institutions, des entreprises et des citoyens»19.

Par contre dans le cadre de cette recherche, les villes étudiées détiennent aussi un potentiel de résolution de problème donc la ville intelligente ici fait référence aux deux termes.

2.3.2. Caractéristiques

« De manière générale, une ville intelligente est définie par une série de caractéristiques20 :• Une infrastructure en réseau et des standards ouverts;• Une intelligence communautaire qui améliore la planification et le développement autant urbain que régional, de même que les processus de gestion;• Des initiatives de durabilit environnementaleé́  ».Il faut ajouter à ces caractéristiques, un aspect de la ville intelligente présenté par Romano Fistola dans le journal Tema (2013) :La sensibilité de la ville intelligente qui se scinde en deux types à savoir une sensibilité technologique et une sensibilité sociale. Il affirme aussi que le croisement de ces deux sensibilités donne les capteurs anthropiques représentés par les personnes qui utilisent les « smartphones », tablettes etc.

18 Idem19 La Commission de régulation de l’énergie, Les caractéristiques d’une ville intelligente, SMARTGRIDS-CRE, http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=smartcities-caracteristiques20 Villes intelligentes un bref survol, Institut Technologies deL’information et Sociétés (ITIS), octobre 2011,

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Vu la vitesse d’expansion de ce concept, il est évident qu’il paraît comme une solution miracle. Cependant, il faudrait

réfléchir à l’utilisation de ces technologies de l’information et de la communication comme remède à des défis

économiques et sociaux complexes21. Ces défis qui diffèrent selon les pays consistent à résoudre la crise économique, les impacts qu’ont les inégalités sociales, la crise écologique et

bien plus…

C’est dans le même sens que la sociologue et économiste américaine Saskia Sassen affirmait lors de la 3e édition de la conférence Lift France à Marseille, que « La ville est un

espace complexe, anarchique. Mais l’usage de la technologie dans l’infrastructure permet le fonctionnement

de l’infrastructure, pas nécessairement de la ville. La question est donc de regarder comment nous urbanisons la

technologie, comment nous adaptons ou essayons d’adapter la technologie à la ville ?22 ».

2.4. Des exemples de services intelligents

Plusieurs initiatives ont été entreprises dans différentes villes montrant en même temps les différentes pratiques liées à la technologie.

21 Hubert Guillaud, Les impasses de la ville intelligente, LesEchos.fr, Octobre 2012, http://blogs.lesechos.fr/internetactu-net/les-impasses-de-la-ville-intelligente-a11885.html#URX0jLSmJyF0J0m2.9922 Hubert Guillaud et Rémi Sussan, Est-ce que la technologie désurbanise la ville ? Internetactu.net, Juillet 2011, http://www.internetactu.net/2011/07/12/est-ce-que-la-technologie-desurbanise-la-ville/

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L’article de l’institut des technologies de l’information et sociétés sur les villes intelligentes fait mention de quelques unes de ces initiatives23 : le « car floating data » à Minneapolis et Shanghai qui permet une approximation du trafic automobile via les réseaux de téléphonie cellulaire; le City Wall à Helsinki qui permet une vulgarisation d’événements dans un espace public ; « l’Urban Mobs » en France qui permet de cartographier ou de présenter visuellement des données recueillies par le biais de téléphones mobiles et dans la même visée il y a « City Sense » à San Francisco puis City Scan aux Etats-Unis.

À Québec, les quelques initiatives déjà présentes autour desquelles pourrait s’articuler une ville intelligente sont : la carte Opus pour le transport, le réseau Wi-Fi de ZAP Québec, la carte interactive de la ville et plus encore.

Mentionnons aussi deux des applications pratiques du concept de ville intelligente présentées par Guillermo Gonzalez Justo dans son article « Smart Cities, villes intelligentes de plus en plus »24 : Le contrôle à distance à Lleida, de l'arrosage des jardins, de l’éclairage des rues, de l'état des conteneurs ou la lecture de compteur à distance et le « Smarttourism » dans la ville de Grenade qui internationalement reconnue comme un pionnier, est la première application d’intelligence artificielle pour ce qui est du secteur touristique. L’application permet aux visiteurs de partout dans le monde d’estimer le temps et le budget nécessaire pour leur voyage et aussi de calculer leur trajet tout en incluant des options de personnalisation.

Mise à part ces exemples d’initiatives, les villes pensent et procèdent de manière différente au processus de ville intelligente. C’est ce que Francis Pisani présente dans son ouvrage25.

Abordons quelques manières de faire des villes :

23 Villes intelligentes un bref survol, Institut Technologies deL’information et Sociétés (ITIS) octobre 2011,24 Guillermo Gonzalez Justo, Smart Cities, villes intelligentes de plus en plus, Dataprix, http://www.dataprix.net/fr/blogs/iactive/smart-cities-villes-intelligentes-plus-plus25 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.

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Songdo mise sur l’infrastructure Ville nouvelle en Corée, elle mise tout sur l’infrastructure informatique installée avant de construire des bâtiments d’habitation et de travail.

À Sri City les emplois d’abord Au nord de Chennai, sur le golfe du Bengale, en Inde, le principal fondateur de la ville de Sri city a commencé (en 2005-2006) par l’installation des infrastructures nécessaires notamment des routes et des espaces où créer des usines car selon lui : " Pour créer une ville nouvelle, il faut d’abord des emplois ". C’est cela qui a permis à la ville d’avoir aujourd’hui plus de cent compagnies en provenance de vingt-cinq pays.

Mexico Le concept ici repose sur un laboratoire pour la ville et une partie des actions entreprises sont confiées à ce laboratoire. L’objectif derrière cette idée est de donner du pouvoir à l’humain tout en créant une infrastructure technologique symbiotiquement reliée à l’infrastructure sociale dans le but de créer un nouvel espace de possibilités.

Barcelone Elle propose un protocole pour les villes intelligentes. Le protocole serait pour ces dernières ce que l’Internet Society est pour l’internet c’est à dire un lieu d’élaboration et d’adoption des standards auxquels pourraient se référer tous les membres.

Il est vrai que tous les TIC ont la même configuration et souvent les mêmes composants, cependant leur intégration

dans les villes ne peut donner les mêmes résultats vu que les villes sont dotées de personnes, de cultures, d’histoire, de

facteurs géographiques différents et de multiples spécificités. C’est d’ailleurs ce qui permet le plus souvent à la ville de réagir différemment et de se démarquer comme

l’ont fait Rome, Marseille ou Istanbul26.

26 Hubert Guillaud et Rémi Sussan, Est-ce que la technologie désurbanise la ville ? Internetactu.net, Juillet 2011, http://www.internetactu.net/2011/07/12/est-ce-

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De ce fait les données recueillies et traitées varient entrainant une proposition de services intelligents différents. Et suite aux différentes initiatives présentées précédemment

on peut affirmer qu’il n’existe pas de modèle de ville intelligente.

Actuellement reconnues comme l’incontournable moyen de contrer les défis qu’entraîne la révolution urbaine, les technologies de l’information et de la communication occupent une place importante dans la gestion des villes. Alors comme le mentionne l’analyste Joshua Flood, analyste supérieur à ABI research, "Il devient critique pour les villes de se développer intelligemment" C’est pour cela que plusieurs villes adoptent le concept de ville intelligente. Le grand nombre de villes intelligentes pilotes (193 villes) et de programmes en cours (1839) reflète la forte expansion du concept.

Cependant vu la grande versatilité du concept de ville intelligente, les risques liés aux TIC comme l’affirme Francis Pisani, et la présence du citoyen comme élément commun (selon Tewfik Hammoudi, architecte, urbaniste, membre de l'équipe de recherche indépendante sur la ville émergente MorphoLab et enseignant à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes27) à tous ces modèles, il faudrait se pencher sur la manière dont les villes adaptent la technologie à la ville.

III. Problématique : Question de recherche, objectifs de recherche

La revue de la littérature effectuée précédemment met en lumière

que-la-technologie-desurbanise-la-ville/27Tewfik Hammoudi, Le citoyen au cœur de la ville intelligente, le Monde.fr, Novembre 2014.

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l’origine de la notion de ville intelligente. Cette dernière n’est autre que le résultat d’initiatives politiques visant à contrer les divers enjeux auxquels fait face la ville28. Le manque d’unanimité qui règne autour du concept de ville intelligente et la multitude de définitions et perceptions qui en découlent entrainent un manque de clarté pour ce qui est des pratiques urbanistiques.

De ce fait, la transition vers une ville intelligente devient un enjeu important pour les villes. L’administration municipale est la première victime de ce changement vu que les outils traditionnels de gestion sont délaissés pour des outils plus modernes qui sont la plupart du temps méconnus. En plus, il y a très peu de documentation sur les stratégies à adopter par ces administrations municipales pour que cette transition vers la ville intelligente soit réussie et en l’occurrence, que les citoyens en bénéficient29.

C’est alors ce qui nous fait nous intéresser aux stratégies utilisées par certaines villes pour rendre leurs villes intelligentes. Jusqu’ici aucune manière efficiente d’intégration de la technologie aux pratiques urbanistiques tout en ne délaissant pas le citoyen n’a été déterminée. C’est la raison pour laquelle cette étude exploratoire du concept de ville intelligente et de son application sur le plan urbanistique est proposée. En effet l’étude est de nature exploratoire à cause du fait que le sujet qui sera défriché n’est toujours pas bien cerné et que l’étude portera juste sur certaines villes.

Notre recherche se donne comme premier objectif d’éclairer ce concept de ville intelligente encore mal compris et ainsi de permettre de mieux le cerner. En deuxième lieu, la recherche a pour but d’analyser les différentes stratégies adoptées par certaines villes lors de leur transition vers la ville intelligente et vise à explorer les relations entre les facteurs humains (parties prenantes) et l'environnement structurel de la ville intelligente. Comment certaines villes nouvelles contemporaines intègrent-elles le discours sur la ville intelligente dans leurs pratiques urbanistiques ? Telle est la question à laquelle nous nous

28Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise 2014-2017, http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategie-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf29Idem

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proposons de répondre dans cette recherche.

Aussi, nous mettrons en lumière la sensibilité sociale du concept de ville intelligente comme mentionnée au niveau des caractéristiques de cette dernière car l’élément important dans ce concept n’est nul autre que le citoyen. En outre, on assiste à une tendance des administrations municipales à délaisser le citoyen pour s’axer plus sur la technologie.

De cette manière les résultats de notre recherche serviront de ressources utiles pour une meilleure compréhension du concept mais aussi à d’autres villes pour une transition vers la ville intelligente avec succès et une meilleure participation citoyenne.

IV. Approche conceptuelle

Nous savons qu’il existe une multitude de visions associées à la notion de ville intelligente. C’est aussi de cette même manière qu’il existe plusieurs approches utilisées dans les recherches sur le même sujet incluant l’approche par secteurs et l’approche holistique30. Cette dernière, même peu utilisée, permet un bon discernement des composantes de la ville intelligente.

Selon cette approche, une chose ou une personne n’est pas la somme des différentes parties qui les constituent mais plutôt une édification, une organisation ou même une intelligence qui surpasse la somme des parties de cette chose ou personne.31

En congruence, la ville intelligente est vue comme un "système de systèmes" complexe de deux systèmes : le traditionnel tel que l'infrastructure existant et le nouvel résultant de technologies émergentes telles que les réseaux de capteurs etc. Plus simplement, c’est un système avec plusieurs composantes. Donc la percevoir selon

30 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.31 Dr Irampour, Qu’est-ce que l’Approche holistique globale ? Unisson06, http://www.unisson06.org/dossiers/relation_aide/approche_holistique.htm

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une approche holistique permettrait de décortiquer cette organisation, relation et même intelligence en son sein.

Élaborons une approche par secteurs pour mieux saisir les composantes essentielles d’une ville intelligente. Selon plusieurs études, une ville devient intelligente si elle détient six dimensions conceptuelles clés en son sein :

- Une compétitivité (« Smart Economy »)32 :Par économie intelligente, on fait mention d’attractivité et compétitivité dans des domaines comme la stimulation de l'innovation, l'entrepreneuriat, la productivité et l'attrait international.

- Un capital social et humain (« Smart people »)33 :Une ville ne peut être sans ses résidents et visiteurs de ce fait la société intelligente représente une physionomie fondamentale d'une ville intelligente. Tout est sujet de capital social et humain. Le développement des résidents eux-mêmes, mais aussi le niveau de créativité et de la qualité de l'interaction sociale entre les gens sont tous liés à ce capital social et humain.

- Une participation (« Smart Governance »)34 :La gouvernance intelligente représente l'avenir des services publics. Elle englobe une efficacité accrue, un leadership communautaire et une amélioration continue par le biais de l'innovation. La gouvernance intelligente consiste à utiliser la technologie pour faciliter et soutenir une meilleure planification et prise de décision. Elle vise à améliorer les processus démocratiques et à transformer la manière dont les services publics sont dispensés.

- Un transport et des technologies de l’information et des communications (« Smart Mobility »)35 :

La mobilité représente une dimension essentielle pour qu’une ville puisse fonctionner convenablement. Une ville intelligente devrait être

32 Amsterdam city, Smart Society, http://amsterdamsmartcity.com/projects/theme/label/smart-society 33 Idem34 Idem35 Idem

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facilement accessible aux visiteurs et résidents tout en assurant une mobilité interne. L'objectif d’une mobilité intelligente serait de fournir un système de transport à multiples fonctionnalités, efficient, fiable, commode et lié à l'infrastructure des TIC et des données ouvertes.

- Des ressources naturelles (« Smart Environment »)36 :Assurer une durabilité et une utilisation efficace des matières premières est cruciale dans une ville intelligente. Cela permet à la ville d’être plus résiliente et de ce fait d’améliorer les conditions de vie actuelles tout en maintenant la capacité des générations futures à faire de même. Alors que l'humanité commence à prendre conscience des limites de l'écosystème à fournir des ressources et absorber les déchets, nous devons trouver les moyens de réduire l'impact environnemental. Et cela par l’utilisation des technologies de l’information et des communications.

- Une qualité de vie (« Smart Living »)37 :Une ville intelligente est axée sur la volonté d'être un lieu agréable à vivre, travailler et passer le temps. Les éléments qui soupèsent la qualité de vie dans la région englobent la culture, la santé, la sécurité et une attraction touristique. Les questions clés pour cette qualité de vie sont comment s’assurer que la ville reste vivable pour les enfants et comment traiter efficacement les personnes vivant de façon autonome plus longtemps.Ces dimensions prises ensemble insufflent une vision holistique viable de la portée et le style de développement de la ville intelligente. Il faut remarquer que ces six dimensions ont en commun l’innovation, le citoyen et les technologies de l’information et des communications.

Nonobstant, ces dimensions seules ne sont pas suffisantes pour atteindre l’objectif de cette recherche. Il est important d’identifier des indicateurs résultant de ces six dimensions et qui permettront de jauger l’efficience des pratiques utilisées par chaque ville.Alors chaque dimension dans le tableau ci-dessous présente des caractéristiques par lesquelles on peut évaluer une ville intelligente. Ces

36 Amsterdam city, Smart Society, http://amsterdamsmartcity.com/projects/theme/label/smart-society 37 Idem

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caractéristiques sont les indicateurs qui seront utilisés dans cette recherche.

Indicateurs d’évaluation de la ville intelligente selon les six dimensions clés:

Source : TU Wien, University of Ljbjana, TU Delft, 2007.

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V. Méthodologie du travail

Ce travail de recherche est élaboré dans une perspective de recherche exploratoire et s’inscrit dans la famille de recherches qualitatives. Les méthodes de recherche qualitative tirent leur origine des anciens philosophes grecs qui observaient leur environnement de manière qualitative tout en ayant à l'esprit un désir de trouver des réponses38.

Certes plusieurs définitions sont attribuées à la recherche qualitative cependant la plus commune vient de Deslauriers & al. (1982, p.19), « le terme recherche qualitative est un terme générique qui désigne l'étude des phénomènes sociaux dans leur contexte ordinaire, habituel, (...) [Il] vise d'abord à faire éclore des données nouvelles et à les traiter qualitativement au lieu de les soumettre à l'épreuve statistique »39.

Le choix de ce type de recherche pour cette étude s’explique par le fait que la recherche qualitative est idéale pour les débuts de recherche et aussi à cause du peu de connaissance que nous avons sur la ville intelligente. Le travail-ci vise une décortication des différents aspects de la ville intelligente par le biais d’une revue de la littérature et de quelques études de cas.

Pour mener à bien cette recherche, elle est scindée en plusieurs étapes qui suivent :

5.1. La méthode de collecte de données

Une première approche documentaire nous a permis de clarifier le sujet par la consultation de documents donnant une vue d'ensemble sur la question. Par la suite, nous avons procédé à la recherche, l’identification et la sélection des documents relatifs au sujet. La recherche documentaire s’effectue après avoir bien défini le sujet de recherche. La

38 Martyn Shuttleworth, Modèle de recherche qualitative, Explorable, Septembre 2008, https://explorable.com/fr/modele-de-recherche-qualitative39 Kim Lien Do, L'exploration du dialogue de Bohm comme approche d'apprentissage: une recherche collaborative, Chapitre 3, Université Laval, Février 2003, http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/20640/ch04.html

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documentation dans le cadre de cette recherche concerne des données secondaires c’est à dire déjà traitées comme des manuels, des articles de synthèse, des articles scientifiques, des rapports de recherches portant sur des projets de ville intelligente y compris des documents de planification (support papier ou en ligne). En outre, un examen spécifique des services publics en ligne de chaque ville via leurs pages d'accueil a été effectué.

5.2. Les considérations éthiques 

Toute recherche, pour être valide doit avoir respecter des principes d’éthique bien définis. Cependant, dans le cas de notre recherche, ces principes sont moindres vu que notre recherche n’implique pas d’humains ni d’entrevues. De ce fait, les principes d’éthique qui s’appliquent à cette recherche concernent le choix réfléchi du sujet de l’étude. Pour cela nous nous sommes penchés sur la raison d’être de cette recherche et les impacts qu’elle aura vis à vis du bien être des hommes. Tout d’abord, la ville intelligente est adoptée de plus en plus par plusieurs villes. Se questionner sur la ville intelligente revient à se questionner sur l’avenir des villes de demain donc sur les villes qui abriteront les générations futures. Aussi, les résultats d’une telle recherche aideront les villes à assurer une meilleure qualité de vie car un citoyen qui participe à la construction de sa ville devient un citoyen épanoui. Enfin, ce sujet de recherche permettrait d’aider les autres villes dans leur transition vers la ville intelligente.

5.3. L’approche conceptuelle :

Toute recherche est dotée d’une approche conceptuelle du thème de recherche. Elle permet selon Gauthier et al. (1986), à la page 51, de se référer à un cadre conceptuel qui confèrerait un sens véritable à la recherche. Malgré la présence de plusieurs types d’approches, celle holistique est selon certains chercheurs la plus appropriée pour la ville intelligente. Cependant, cette approche n’est pas très utilisée par les chercheurs donc très peu de résultats de recherches résultent de cette dernière. De ce fait, nous avons utilisé l’approche holistique dans le cadre de notre recherche pour montrer les avantages liés à une telle approche. Elle nous a permis d’étudier la ville intelligente comme un

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ensemble de dimensions. Cette approche holistique a permis de se référer à un cadre d’évaluation qui inclut les caractéristiques clés communes à la ville intelligente. Le cadre d’évaluation utilisé a permis non pas de classer les trois villes étudiées mais de les comparer à l’aide de six dimensions qui à leur tour englobe des indicateurs sélectionnés lors de la revue de la littérature sur l’évaluation des villes intelligentes. Se trouvent alors évaluées les trois villes au niveau de leurs points communs pour en ressortir les bonnes pratiques dans les diverses manières de faire dans le cadre d’un projet de ville intelligente.

5.4. Les études de cas (Choix du terrain) :

Après avoir présenté la problématique du sujet nous avons choisi deux villes qui ont fait l’objet d’une étude de cas. Cette dernière est l'étude en profondeur d’une situation particulière plutôt qu'une large enquête statistique. C’est une méthode utilisée pour réduire un sujet de recherche très large à un sujet précis 40. Elle ne permet certes pas de complètement répondre à une question mais nous pouvons apprendre plus sur le sujet et avoir quelques pistes de réflexion.

Aussi, le choix d’élaborer des études de cas s’explique par le fait que ces dernières sont flexibles. Plus précisément, les études de cas peuvent introduire des résultats nouveaux et inattendus donnant ainsi une nouvelle direction à la recherche.

Par la suite, nous avons effectué un choix minutieux des terrains sur lesquels porteront les études de cas. En effet, ce choix est minutieux du fait que le terrain est le champ d'application, d'expérimentation et d'initiation de la recherche. Le choix du terrain impacte sur les résultats de la recherche.

Alors les deux villes choisies sont tout d’abord Montréal d’autant que c’est le lieu où les résultats de recherche seront publiés et aussi parce que c’est une ville qui s’est classée parmi les 21 villes intelligentes du

40Martyn Shuttleworth, Conception de recherche des études de cas, Explorable, Avril 2008, https://explorable.com/fr/conception-de-recherche-des-etudes-de-cas

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monde41. Elle a surement une stratégie qu’il serait pertinent de découvrir.

Et comme deuxième ville, nous avons choisi Séoul à cause du grand défi que cette ville a à relever avec 10 millions d’habitants au centre d’une agglomération de 25 millions. Ce défi semble être relevé avec succès car Séoul est actuellement au rang de quatrième économie métropolitaine du monde après Tokyo, New York et Los Angeles42. Ce succès, la ville le doit au concept de ville intelligente qu’elle a adopté.

Le choix de ces deux villes résulte d’une volonté d’étudier des villes qui diffèrent par leurs cultures donc avec des choix institutionnels et organisationnels distincts dans la transition vers des villes intelligentes.

Et enfin, ces études de cas nous ont permis de cerner la dynamique qui s’articule autour du processus de ville intelligente dans ces deux villes choisies et par la même occasion de fournir des indications pertinentes aux autres villes.

5.6. Méthode d’analyse des données collectées

Nous avons, à cette étape, procédé à une analyse des études de cas sur les deux villes qui sont différenciées par des niveaux distincts de maturité de ville intelligente et un degré d'accessibilité des données. Cette analyse est de style comparative car ce style permet de ressortir les dynamiques d’intégration de la technologie aux pratiques urbanistiques que ces villes ont en commun. De cette manière, nous avons pu élaborer une stratégie qui pourrait servir aux autres villes dans leur convergence vers la ville intelligente.

Ce travail de recherche n’est cependant pas sans certains biais et limites qu’il serait important de citer. D’abord, en tant qu’étude exploratoire

41Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise 2014-2017, http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategie-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf42 Francis Pisani, Voyage dans les villes intelligentes : Entre datapolis et participolis, Netexplo, Mars 2015.

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avec une visée descriptive, nous n’avons pas effectué d’entrevues ni d’observations sur le terrain et aussi pas recouru à la vérification d’hypothèses. La recherche s’est basée juste sur une analyse de documents et des études de cas. Aussi, les contraintes de temps ont également affecté l’exhaustivité des renseignements recueillis.

VI. Présentation des études de cas

6.1. Séoul

Photo du centre-ville de SéoulSource : Photo prise par Oleg Kurtsev.

La ville de Séoul est la principale ville de la Corée du Sud. Elle est située au nord-ouest du pays, à une trentaine de kilomètres de la zone démilitarisée qui constitue la frontière avec la Corée du Nord. Elle est le siège du gouvernement mais aussi la métropole du pays. La population de la ville de Séoul est d’environ dix millions d’habitants. Séoul s’étend sur une surface grandement urbanisée d’environ 605 km243. La métropole est scindée en 25 districts dirigés par des gouvernements locaux où siègent des gouverneurs élus (Gu)44. Séoul est coupée en deux par le fleuve Han. Ce dernier a aussi des affluents qui traversent la ville.

43 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques – Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf 44 Idem

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Le cas de la ville de Séoul est intéressant en raison des changements rapides qui ont transformé la ville au courant des cinquante dernières années. La ville a connu une industrialisation intense suivie d’une croissance rapide de la population. Cette concentration de la population a entrainé une forte augmentation des prix de logements et de terrains. Elle a aussi exercé un grand impact sur les infrastructures de transport. Concernant les politiques urbaines et la planification territoriale, la ville de Séoul a subi plusieurs expérimentations en matière de développement urbain durable.

La ville a aussi innové du côté de sa stratégie en matière de développement culturel. La culture représente un moteur de croissance et une affirmation de la position de Séoul dans le réseau des villes mondiales (Lee et Hwang 2012). Séoul est maintenant au centre d’une vaste région métropolitaine, la plus importante du pays.

Séoul se retrouve parmi les agglomérations urbaines les plus populeuses du monde, avec 9,74 millions d’habitants pour l’année 2011. Cela la positionne au 26e rang du palmarès de l’O.N.U (O.N.U. 2012)45. L’agglomération urbaine de Séoul, définie en tant que territoire urbain contigu, correspond aux frontières politiques et administratives de la ville.

6.1.1. Compétitivité

La montée graduelle du rang de la ville de Séoul sur la scène internationale a début avec les Jeux olympiques de 1988 et a continuéé́ avec la Coupe du monde de football en 200246.

Cette ascension lui a conféré une renommée mondiale en tant qu’économie hautement avancée et première destination touristique. Sa puissance économique se reflète par ses nombreux pôles de croissance47.

45 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques – Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf 46 Idem47 Idem

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Actuellement, Séoul se compose de trois principaux pôles de croissance48 : Le premier centre fut le premier centre financier. Il est connu sous le nom du centre-ville traditionnel (CBD) et représente aujourd’hui le pouvoir politique. Il se situe au nord du fleuve Han. Le deuxième centre est le pôle de Gangnam. Ce dernier regorge de firmes coréennes et étrangères et se trouve au sud du fleuve Han à proximité des installations olympiques. Enfin, le troisième pôle, le centre de Yeoido qui se trouve sur une île sur le fleuve Han. C’est dans ce troisième pôle que l’on retrouve le parlement, la bourse et le siège social de plusieurs firmes dans le secteur du multimédia.

Même s’il existe d’autres pôles en émergence comme par exemple la Digital Media City plus à l’ouest, aucun ne possède l’importance de ces trois pôles principaux. Et concernant le tourisme, nous avons mentionné plus haut son innovation pour ce qui est de sa stratégie de développement culturel. Cela lui confère une très grande attractivité.

Sur le plan de sa reconnaissance à l’international, la ville a ét nomméeé́ en tant que ville mondiale de design par l’International Council of Societies of Industrial Design et par l’UNESCO en 201049. Séoul est toutefois mieux connue en tant que l'une des villes les plus férues de technologie dans le monde en conservant sa place de première ville dans l'Enquête e-gouvernement ONU depuis 200350 et avec la création du monde Cyber Games.

Séoul est une ville économique d’entrepreneuriat car elle crée des emplois en offrant de la faveur aux citoyens. Pour cela elle fait des emplois new deal un nouveau modèle des emplois publics. Elle est aussi une ville qui dynamise les industries en proposant un modèle pour les orientations et l’avenir économique de Séoul.

La ville se base sur l’intégration des TIC dans ses stratégies ville-développement pour renforcer sa compétitivité. C’est dans cette visée que s’inscrit le programme de Séoul intelligente 2015 annoncé en Juin 2011. Il a pour but de défendre la réputation de Séoul comme un leader mondial des TIC en renforçant sa durabilité et la compétitivité par des

48 Maude Cournoyer-Gendron, Les grandes villes du monde Capsules thématiques – Séoul, Août 2013, http://www.vrm.ca/wp-content/uploads/Cap_Seoul.pdf 49 Idem50 Idem

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technologies intelligentes. C’est la même action qu’a entrepris la Corée en 2004 en lançant le projet u-City avec l’omniprésence des TIC.

Indice de compétitivité

Source : http://french.seoul.go.kr/presentation/classement-de-seoul/2-indice-de-competitivite-de-la-ville/1-gpci-la-fondation-du-mori-memorial/

6.1.2. Gouvernance (participation)

L'importance du partage de l'information du gouvernement avec le secteur privé ne peut pas être assez souligné. L'information rendue publique à la disposition du secteur privé lui permet de produire des

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solutions innovantes pour des besoins publics de base, avec un exemple familier étant la divulgation des horaires de bus ou la route condition les informations d'une ville conduisant à des applications mobiles de navigation privée développés.

Reconnaissant la valeur socioéconomique de l'information publique, Séoul vise à rendre toutes les informations administratives à disposition de ses citoyens. Séoul encourage la gouvernance municipale transparente et une communication ouverte entre le gouvernement de la ville et de ses citoyens. De ce fait elle a inauguré l’« Administration ouverte 2.0 » (Open Administration 2.0) en 201251 et a depuis publié un livre blanc sur son gouvernement métropolitain et dévoilé le contenu de ses réunions principales dirigées par le maire.

Elle a aussi divulgué des informations administratives aux citoyens en utilisant la « place de données ouvertes de Séoul » (data.seoul.go.kr). Cette dernière ajoutée au site Web de Séoul en Avril 201252, est un mécanisme par lequel Séoul divulgue des documents administratifs, y compris les travaux toujours en cours, les déplacements des bus et du métro en temps réel, les zones non-fumeurs, les emplacements des services Wi-Fi publics, les stands de cirage de chaussures et les aménagements pour les personnes handicapées. Les citoyens et le secteur privé sont par conséquent encouragés à faire usage de l'information administrative de la ville mais aussi de découvrir de nouvelles possibilités d'emploi et d'affaires.

Séoul est aussi dotée d’un système de réservation en ligne. Ce dernier permet aux citoyens de rechercher, réserver et payer pour les services publics instantanément. Actuellement plus de 30 00053 services sont offerts par le gouvernement métropolitain de Séoul et ses affiliés dans les domaines de l'éducation, les infrastructures, le tourisme culturel, les matières premières et le traitement médical. Aussi une grande majorité de ces services incluent la réservation en ligne.

Un autre aspect intelligent intégré dans la gouvernance est l’application d’information spatiale 3D qui est une application de cartographie

51ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013)52 Idem53 Idem

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fournissant des informations de la rue 3D et permettant la fourniture de nouveaux services intelligents. Le système permet aux permet aux utilisateurs de voir les rues comme s’ils s’y tenaient debout, de mettre en évidence des attractions touristiques, offrant à ses utilisateurs une visite virtuelle de Séoul et aussi de permettre aux urbanistes de simuler le développement des infrastructures ou de rénovation. Ce système est très utile dans le suivi de l'environnement, la prévention des catastrophes et la construction de l'infrastructure résiliente face aux catastrophes.

6.1.3. Environnement (Ressources naturelles)54

Séoul prend à cœur la durabilité et l’utilisation efficace des matières premières. Elle a mis en place la campagne “Séoul, une fleur florissante” pour construire un environnement vert plus propre et une société saine à travers la diffusion d’excellents exemples de prix de décernement à travers une concurrence, en même temps qu’une solide participation de soutien par les communautés pour que les citoyens aient la possibilité de participer quotidiennement à la plantation et la culture de fleurs et d’arbres. Elle a aussi accompli plusieurs initiatives dans le but de protéger son environnement. Les tâches accomplies à date sont listées comme suit :

-La ville a réduit par 2/3 sa centrale d’énergie nucléaire en fournissant par exemple plus d’installations pour la production d’énergie photovoltaïque.

-Elle a développé un programme de recyclage qui lui confère le nom de ville de recyclage numéro 1. Ce programme englobe plusieurs actions comme la réduction des déchets alimentaires à la source par la mise en place d’un système de paiement basé sur la quantité, la diffusion et l’installation d’un marché de partage mené par les citoyens, la croissances des installations de traitement des déchets alimentaires et les mesures du processus du déchet alimentaire ou des eaux usées dans la nature…

54 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Politiques de l’environnement, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/environnement-energy/climatenvironnement/1-politiques-de-lenvironnement/

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Le marché mentionné ci-haut (Le marché vert) est un projet mis en place par le gouvernement métropolitain de Séoul pour apprendre à utiliser les objets domestiques usagés en soutenant un marché mené par le citoyen. Il a été lancé à l’origine pour répandre la culture de recyclage des ressources en minimisant la réutilisation domestique. Il est devenu un lieu de bonne communication et de petits banquets entre les résidents ainsi qu’un forum pour l’éducation des enfants sur l’économie et l’environnement.

-L’assainissement de l’air de la ville par le contrôle intensif d’une poussière ultra fine et du dioxyde d’azote. Il y a aussi la réduction de la pollution de l’air par l’utilisation de plus de voitures vertes tout en encourageant une conduite écologique et faisant de cela une habitude.

-La ville maintient un environnement propre et sain par le déploiement des systèmes de contrôle des substances toxiques ou de COV dans le voisinage, l’instauration d’une culture de rues propres avec les citoyens mais aussi l’inspection totale de l’amiante dans l’environnement et l’élimination des toits en amiante.

Et enfin, il faut mentionner le service « u-Green » du projet « Eun-pyeong u-City». Ce service représente un réseau de capteurs évaluant des facteurs tels que la qualité de l'eau et de l'air en transmettant ces informations directement à la Commission des médias et les dispositifs dans les lieux de vie des citoyens.

6.1.4. Capital humain et social

Le bien-être sans discrimination rend Séoul une ville centrée sur les personnes. "Séoul Citizen Welfare Standard" est une norme pour les citoyens de Séoul et est la première norme de bien-être composée à la fois par le gouvernement et les citoyens en Corée55. Elle a été créée pour les personnes marginalisées qui ne pouvait pas recevoir l'aide sociale de base à cause de leurs fils ou filles qui ne restent pas en contact pendant plusieurs de dizaines d’années ou les citoyens à bas revenu qui dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour les loyers des 55 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Bien être, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/bien-etre-sante-publique-securite/bien-etre/1-bien-etre-de-lespoir/

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logements sous-sol. La nouvelle norme de protection sociale porte sur les cinq domaines à savoir le revenu, le logement, la santé, l'éducation et les normes de bien-être. Le comité de mise en œuvre de « Séoul Citizen Welfare standard » composé des représentants des citoyens, de l'équipe de recherche, des experts et du panel de citoyens "Séoul Welfare Eco» ont participé à la discussion de la politique de chaque département et de la conférence « 1000-people » pour la collecte d'opinions finale. Les idées des citoyens sont devenus les fondements de la protection sociale standard Séoul Citoyen.

Séoul a aussi décidé de remédier aux limites de u-Séoul qui appliquait les TIC seulement à l'infrastructure «traditionnelle» de la ville existante. u-Séoul a amélioré la prestation de services tels que le transport et la sécurité, mais n'a pas réussi à produire des améliorations matérielles dans la qualité de vie dont jouissent les citoyens de Séoul. On retrouve ici le fondement des questions que plusieurs se posent sur le rapport entre les TIC et les inégalités sociales. Alors Séoul a adopté le projet « intelligent Séoul 2015 ». Ce dernier est plus axé sur l’humain et compte créer une relation plus collaborative entre Séoul et ses citoyens. Séoul est actuellement une ville s’occupant de ses citoyens par le renforcement de la protection de la classe défavorisé et rétablissement du système pour la mise en place des politiques sur la vie des citoyens.

L’interaction et l’attraction culturelle à Séoul sont aussi assurées par le grand nombre de lieux culturels : 71 (théâtres), 285 (salles de concert) et 148 (musées)56 et le programme Seoul Mate.

6.1.5. Mobilité intelligente

Séoul est une ville très accessible. Son infrastructure routière et son mobilier urbain reflètent cette accessibilité et en même temps la grande présence de technologies. Pour exemple, la densité des stations de métro est de 0,59 (stations/km²)57.

La vision de la ville s’inscrit dans une visée de réduction de l’utilisation

56 Seoul Statistics 201257 Idem

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de la voiture. De ce fait, plusieurs moyens de transport rendus efficaces par le biais de TIC sont mis à la disposition des citoyens. Séoul compte 9 lignes de métro, 4 gares, 4 terminaux de navettes, deux grands aéroports et 361 lignes de transport en commun58. L’intégration des TIC aux systèmes de transports est en pleine expansion.

Au niveau du transport en commun, il y a les arrêts de bus u-Shelter introduits en 200959. Ces derniers offrent aux citoyens une variété de services intelligents notamment :

-Le « bus route guide » qui est le plus utilisé, un service de cartographie numérique qui permet aux citoyens de localiser les magasins à proximité et d'autres équipements.

-Le service d'information vidéo montrant le départ ou l'arrivée des bus à l'arrêt de bus avant votre arrêt, une chaine de radiodiffusion de la circulation qui informe les citoyens sur l’endroit où se trouve un bus particulier en temps réel ou sur l’heure à laquelle un bus particulier arrivera à votre arrêt de bus.

-Et enfin des prévisions météorologiques.

Fonctionnalités d’un abribus de Séoul « u-Shelter »

58 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Transport en commun, 2014, http://french.seoul.go.kr/vie-courante-2/transport/transports-en-commun/1-bus/ 59 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013)

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Source : Seoul.go.kr

Source : Seoul.go.kr

En construisant un u-Shelter, qui combine la technologie de l'information avec des conditions météorologiques et atmosphériques par le biais de capteurs environnementaux à chacun des arrêts de bus, les arrêts de bus «intelligents» fournissent aux passagers de bus un large éventail d'informations de la vie. Grâce à des capteurs, une caméra, un réseau sans fil et des équipements d'affichage, l’u - abri représente un nouveau type de l'arrêt de bus pour les citoyens. À Séoul, les bus de la ville sont l'un des deux moyens les plus communs de transport en commun avec le métro60.

Il faut aussi mentionner l’application Seoul TOPIS61 qui fournit aux usagers les trajets de lignes de bus, les heures et les arrêts de départ et

60 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Seoul over all news : Smart bus stop, Mars 2010, http://english.seoul.go.kr/smart-bus-stops-in-seoul/

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d’arrivée des bus en temps réel. Est aussi dotée d’une fonction de recherche du « trajet le plus rapide » qui s’appuie sur les conditions de circulation en temps réel de chaque section de route et compare les meilleurs trajets et les différents modes de transport comme la voiture, le bus ou le métro.

Pour ce qui est de la circulation routière, Séoul a un centre de contrôle de la circulation des autoroutes urbaines qui fournit aux citoyens des informations routières en temps réel par VMS, Internet ou télécopie afin de limiter les inconvénients et de fluidifier la circulation sur les grands axes, dont notamment Naebusunhwan-ro (périphérique intérieur), Gangbyeonbuk-ro, Olympic-daero, Bukbuganseon -doro, Bukbuganseoun -doro, Dongbuganseon -doro, et la voie rapide Gyeongbu.

Les sources de ces informations sont les données collectées et analysées à l’aide d’un vidéo mètre de haute technologie et d’un système de caméras de surveillance installées sur les routes. En outre, le centre met également à la disposition des citoyens, des informations routières en temps réel, des données vidéo, une fonction de recherche du « trajet le plus rapide », des informations sur le temps de trajet, des statistiques et des données sur la circulation.

L’utilisation du transport en commun est aussi rendue facile par la carte T-money qui est une carte de transport délivrée par « Korea Smart Card »62. Elle peut être utilisée comme carte de transport et comme porte-monnaie électronique. C’est souvent la carte utilisée dans la zone métropolitaine de Séoul.

La carte T-Money a aussi été choisie par la ville comme solution alternative à l’insuffisance de capteurs qui de ce fait ne permettait pas d’offrir un service ubiquitaire optimal. En effet, Séoul était incapable d’installer assez de capteurs pour avoir un aperçu de la circulation en temps réel. Elle a alors décidé d’équiper tous les taxis de la ville d’un système de paiement électronique (T-Money, une carte qu’on pose sur 61 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Informations routières en temps réel, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/politique-des-transports/informations-routieres-en-temps-reel/ 62 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Transport en commun, 2014, http://french.seoul.go.kr/vie-courante-2/transport/transports-en-commun/1-bus/

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un récepteur et qu’on recharge régulièrement).

Un pourcentage de quatre-vingt-quinze pour cent de la population utilise ce moyen qui s’avère être très commode pour des transactions ordinaires et même les touristes peuvent l’utiliser. Avec ce système, Séoul n’a pas de difficulté à collecter des données car il suffisait d’inclure dans chaque terminal un émetteur GPS.

L’autre moyen qui s’est avéré crucial dans la collecte des données est l’utilisation des smartphones. Ces derniers tout en permettant de mieux intégrer la perspective citoyenne, ont permis à Séoul de créer les meilleurs trajets d’autobus de nuit. Pour se faire, la ville s’est basée sur l’analyse des données exposant les lieux où le nombre d’appels téléphoniques faits sur un mobile était élevé. Les smartphones permettent aussi de signaler des dommages et nids-de-poule.

Cependant, Séoul se veut être une ville respectueuse de son environnement et par dessus tout, axée sur l’humain. Alors, sa vision concernant la mobilité a fait l’objet de trois valeurs fondamentales à savoir : «Les gens, le partage, et l'environnement ». Pour y arriver, la ville tient compte des changements socioculturels actuels tels que le vieillissement de la population, les changements dans les valeurs des gens en matière de qualité de vie, le développement de haute technologie, le changement climatique, l'épuisement des ressources et les pénuries d'énergie .

6.1.6. Qualité de vie

Séoul prône le bien être de ses citoyens sans quelconque discrimination. Elle s’y prend en offrant plusieurs services mais aussi en prenant soin d’aider les plus démunis et les plus vulnérables à savoir les enfants, les personnes âgées et celles à mobilité réduite. Par exemple la sécurité est assurée par le « u-Seoul Safety Service ». Ce service, en vigueur depuis Avril 200863, un service de localisation et la vidéosurveillance pour informer les autorités et les membres de la famille de situations d'urgence impliquant des enfants, les handicapés, les personnes âgées et celles souffrant de la maladie d'Alzheimer. Aussi, la ville a développé un 63 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013)

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dispositif intelligent qui, lorsque son titulaire se retrouve en dehors d’une zone de sécurité désignée ou pousse le bouton d'urgence envoie une alerte d'urgence aux tuteurs, la police, les pompiers et les centres de contrôle de vidéosurveillance. Pour ce même dispositif, la ville soutient les ménages à faible revenu et les groupes particulièrement vulnérables en fournissant souvent des dispositifs d'urgence gratuitement ou avec des rabais importants.

Un autre service de sécurité pour les enfants est offert par la ville, le “U-Children Safety System”64. Ce dernier fournit des zones de sécurité des enfants à l’aide d’un réseau maillé d’infrastructures sans fil. Aussi, les réseaux de vidéosurveillance en temps réel permettent de localiser des enfants disparus le plus vite possible.

La ville est dotée d’un centre d’appels : « Dasan call center » qui est joignable au 120. Ceux ayant une déficience auditive sont en mesure d'appeler le centre d'appels grâce à un système de vidéo - appel qui est aujourd'hui disponible comme une application de l'appareil mobile. Séoul met l’accent sur la sécurité et le confort en permettant aux citoyens de signaler facilement tout problème éventuel grâce à l’application de signalement intelligent des problèmes de la ville.

Pour casser la complexité des services intelligents et les rendre plus accessibles aux citoyens, Séoul a fourni des cours de formation sur les TIC intelligents depuis 200965. Ces cours offrent à la fois des conférences et des cours de TIC Smart City financés par la ville par le biais d’établissements d’enseignement privé.

De 2009 à 2011, ces cours destinés aux immigrants, aux personnes à faible revenu et aux personnes âgées utilisant des appareils intelligents pour la première fois, ont attiré plus de 47 000 personnes de plus de 2009-2011. Bien que ce ne soit, pour le moment, que des cours basiques sur l’utilisation de la technologie à puce, ces cours enseigneront des compétences plus avancées à l'avenir. Ainsi, les citoyens auront plus d’outils nécessaires pour améliorer les services de Smart Séoul.

64 ITU-T Technology Watch Report, Smart Cities -Seoul: a case study, (February 2013)65 Séoul, Site du gouvernement métropolitain de Séoul, Bien être, 2014, http://french.seoul.go.kr/infos-politiques/bien-etre-sante-publique-securite/bien-etre/1-bien-etre-de-lespoir/

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Les dispositifs intelligents ont le potentiel de donner une voix à des groupes vulnérables, que ce soit des groupes altérés financièrement, physiquement, ou par les effets du vieillissement et c’est ce potentiel que Séoul exploite pour assurer une qualité de vie optimale à ses citoyens.

6.2. Montréal

Le centre-ville de Montréal (à gauche) à proximité du mont Royal (à droite).Source : Wikipédia66

Montréal, la plus grande ville de la province de Québec, est située dans les basses-terres du Saint-Laurent, au Sud du Québec au Canada, plus précisément à la jonction du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. Elle est délimitée au Sud par le lac Saint-Louis, les rapides de Lachine, le bassin de la Prairie et le fleuve Saint-Laurent. Au Nord, elle est baignée par le lac des Deux Montagnes puis par la rivière des Prairies. Sa population est de 4 millions d’habitants en 201367

La municipalité de ville de Montréal s'étend sur une aire de 359,96 km2.

66Wikipédia, L’encyclopédie libre, Montréal, Août 2015, https://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al consulté le 30 juillet 2015

67 Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf

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Elle enclave les municipalités de Montréal-Est, Mont-Royal, Hampstead, Côte-Saint-Luc, Montréal-Ouest et Westmount et partage des frontières terrestres dans le West Island avec Beaconsfield, Baie-d'Urfé, Dorval, Dollard-Des Ormeaux, Kirkland, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue et Senneville68.

Aux débuts de la colonie, cette dernière était très bien située pour jouer un rôle de comptoir de commerce important avec la navigation comme le moyen de transport le plus efficace. Montréal se trouve parmi les grandes villes qui doivent leur naissance et leur développement à la présence d’un port.

Plusieurs facteurs ont permis à Montréal d’avoir le statut de grande ville d'Amérique du Nord. Tout d’abord, mentionnons ses atouts géographiques car elle est située au croisement de plusieurs rivières69.

Par la suite se présentent les multitudes d’initiatives communautaires qui se sont développées à partir des années 60 et se traduisant aujourd'hui par une plus grande vigilance des citoyens dans les interventions sur la ville, le développement économique local, la protection des milieux de vie et celle du patrimoine urbain.

Il faut aussi prendre en considération la fertilité des terres de la grande plaine qui entoure Montréal donc la région était destinée à devenir un important bassin de population justifiant une grande ville pour le desservir.

Et enfin, les nombreux évènements d’envergure que la ville a accueilli comme par exemple l’exposition universelle de 1967, les Jeux olympiques d'été de 1976 et accueille chaque année, le Festival Montréal en lumière, les FrancoFolies, le Festival international de jazz de Montréal, le festival Juste pour rire, et bien d'autres70.

68Wikipédia, L’encyclopédie libre, Montréal, Août 2015, https://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al consulté le 30 juillet 201569Collectif L'autre Montréal, Des villages à la métropole : circuit de découverte urbaine sur l'évolution de Montréal, http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005_04_0511&col=EA&format=htm&ver=old 70 Wikipédia, L’encyclopédie libre, Portail Montréal : Présentation, Août 2013, https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Montr%C3%A9al/Pr%C3%A9sentation

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Actuellement, Montréal constitue un centre majeur du commerce, de l’industrie, de la culture, de la finance et des affaires internationales.

Actif de Montréal

Source : ville.intelligente.montreal.ca

6.2.1. Compétitivité71

Montréal occupe le premier rang dans le classement des 20 plus grandes métropoles nord-américaines pour la compétitivité des coûts d’exploitation. Cette compétitivité est soutenue par des coûts modérés concernant la main-d’œuvre, le loyer et l’électricité.

Même si les salaires à Montréal sont plus bas que certaines grandes villes, les employés bénéficient toutefois d'un niveau de vie parmi les plus élevés et les employeurs de faibles charges sociales obligatoires. En outre, la ville offre une forte culture d’entrepreneuriat car elle se situe dans un pays où le nombre de procédures et de jours nécessaires pour

71 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.

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lancer une nouvelle entreprise sont les moins élevés.

Il faut aussi mentionner le système bancaire canadien qui est perçu comme le plus sain des pays du G7 (Global Finance Magazine, avril 2012) et le plus solide (Forum économique mondial, 2011). Pour rehausser son indice de compétitivité la ville compte encourager les entrepreneurs, attirer les talents d'ailleurs, favoriser l’entrecroisement entre les milieux de la recherche, de l'industrie, du capital-risque, des investisseurs et des entreprises en démarrage.

Montréal se transforme alors en laboratoire pour investir dans les talents locaux et développer avec ces derniers des solutions technologiques. Par la suite, les solutions technologiques pourront être exportées mais aussi créeront et préserveront des emplois locaux72.

6.2.2. Gouvernance (participation)

Les Montréalais ont montré au cours de l’histoire leur fort esprit communautaire et leur volonté d’être au courant des décisions prises par les élus73. C’est là une exigence de transparence qui dorénavant est une des priorités de la ville avec l’accord aux citoyens d’un accès aux informations administratives comme les débats publics et les indicateurs de performance.

L’administration montréalaise a pour vision de faire parti du peloton de tête des villes intelligentes. Elle a alors a pris plusieurs mesures dans le but de mieux relever les défis technologiques que pose la transition vers la ville intelligente. De ce fait, elle s’est fixée quatre axes d’intervention à savoir collecter, communiquer, collaborer et coordonner74.

72 Ville de Montréal, Stratégie, Des interventions structurantes, http://villeintelligente.montreal.ca/strat%C3%A9gie 73 Collectif L'autre Montréal, Des villages à la métropole : circuit de découverte urbaine sur l'évolution de Montréal, http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005_04_0511&col=EA&format=htm&ver=old74Ville de Montréal, Montréal ville intelligente et numérique, Stratégie montréalaise 2014-2017, http://villeintelligente.montreal.ca/sites/villeintelligente.montreal.ca/files/strategie-montrealaise-2014-2017-ville-intelligente-et-numerique-fr-amendee.pdf

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C’est alors dans cette visée qu’ont été créés, en 2014, le Bureau de la ville intelligente et numérique (BVIN)75 et le Service de performance organisationnelle (SPO), afin de soutenir la transition. En plus, un nouveau directeur TI a été embauché pour appuyer le directeur du BVIN qui possède également une importante expérience dans le domaine.

Le mandat du Bureau de la ville intelligente est le suivant :

-Une transparence dans sa gestion et l’ouverture des données en libérant de manière massive les données mais aussi en mettant ces données en valeur avec des outils de visualisation efficaces.

- Le développement d’une plateforme web et d’applications mobiles dans le but de vulgariser de l’information en temps réel aux citoyens. En plus, elle doit fournir des infrastructures de réseaux filaires et sans fil (Wi-Fi) à large bande et mettre en place des centres locaux d’apprentissage et de création en nouvelles technologies.

- La fourniture de services publics numériques en développant des services intelligents de gestion et ajoutant une version numérique des services publics à la version traditionnelle (311).

-Un encouragement de l’industrie en plus d’une stimulation de l’innovation et de la créativité. Il s’agit à ce niveau d’accompagner et de soutenir les entreprises technologiques en démarrage (start-ups) mais aussi de favoriser l’usage du domaine public comme laboratoire pour mettre à l’essai des solutions novatrices à des défis municipaux.

Pour décréter ce mandat, le Bureau de la ville intelligente a mis l’emphase sur son quatrième axe d’intervention qui est l’écoute de la population. Il a donc procédé à une multitude de consultations publiques, à 4 sondages et de discussions, à l’analyse des requêtes soumises au service 311, à la collecte de suggestions citoyennes, à la consultation d’étude de cas sur les grandes villes et à l’analyse de projets en cours. Cela a permis de mieux cerner les enjeux et ainsi déterminer les actions prioritaires dans sa transition vers la ville intelligente.

75Idem

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6.2.3. Environnement (Ressources naturelles)

La ville de Montréal regorge de ressources naturelles à savoir des ressources bleues (133 km de rives), des ressources vertes (1 200 parcs locaux et 18 grands parcs, 1 200 000 arbres publics) et 10 éco territoires76. Consciente des menaces auxquelles sont exposées ses ressources naturelles et des problèmes de changements climatiques, la ville s’engage à augmenter la performance environnementale du parc de véhicules conventionnels77. Elle compte y parvenir en remplaçant 300 automobiles sous-compactes ayant atteint leur durée de vie utile par des véhicules éco énergétiques avec un bénéfice environnemental reconnu, en intégrant aux véhicules existants des technologies de pointe avec une efficacité reconnue et en formant les chauffeurs à la conduite écologique.

Dans la même visée de protection de l’environnement, Montréal veut encourager l’électrification des transports en acquérant des véhicules électriques ou hybrides rechargeables et en installant des bornes de recharges pour ces derniers78. La ville s’engage aussi à pratiquer l’agriculture urbaine pour en faire bénéficier la collectivité, à instaurer des mesures de récupération et de recyclage et enfin à proposer l’adoption de règles favorisant l’intégration harmonieuse en milieu urbain d’appareils de production d’énergie verte (éoliennes, panneaux solaires et autres).

6.2.4. Capital humain et social79

La richesse en capital humain et social qu’a Montréal est l’un des facteurs qui lui confèrent son statut de grande ville. Elle dispose de

76 Ville de Montréal, Le plan de développement durable de la collectivité montréalaise. 2010-2015, 117 pages, http://servicesenligne.ville.montreal.qc.ca/sel/publications/PorteAccesTelechargement?lng=Fr&systemName=72135795&client=Serv_corp77 Idem78 Idem79 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.

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plusieurs établissements d’enseignement :

-6 établissements universitaires à vocation générale à savoir l’universit Concordia, l’université McGill, l’universit de Montréal,é ́ é ́ l’université de Sherbrooke-Campus de Longueuil, l’université du Québec à Montréal (UQAM) et la TÉLUQ (Télé-université),

-2 établissements en gestion et en administration publique (École nationale d’administration publique (ENAP) et HEC Montréal),

-3 établissements en génie et en recherche scientifique : l’école de technologie supérieure (ÉTS), l’école Polytechnique de Montréal et l’institut national de la recherche scientifique (INRS).

En second plan, il faut mentionner sa culture de créative et innovante avec 7 % des travailleurs œuvrant dans les secteurs de haut savoir. Ce taux est comparable à ceux de Dallas et San Diego.

Montréal est reconnue pour son multiculturalisme (40 000 nouveaux immigrants chaque année), son environnement propice pour les employeurs dans les secteurs de la haute technologie, et sa main d’œuvre cosmopolite hautement qualifiée.

Cependant, la ville ne veut pas s’en tenir cette renommée, elle veut bien plus. De ce fait, elle prône l’innovation avec des « laboratoires d'innovation publique » qui rassembleront les citoyens et les entreprises qui veulent mettre à l’essai de nouveaux services publics. Et cela à proximité de leurs résidences ou dans le réseau des bibliothèques. Les Montréalais seront invités à des ateliers pour prendre connaissance des outils numériques.

Aussi, Montréal se base sur l’esprit communautaire des montréalais pour organiser des discussions et en même temps cerner les actions à prioriser. Dans cette perspective, la ville a effectué des sondages et discussion dont les comptes rendus sont disponibles dans son document de stratégie de ville intelligente.

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6.2.5. Mobilité intelligente80

La grande panoplie d’infrastructures de transport fait de Montréal un lieu grandement accessible. On retrouve à Montréal 3 aéroports dont 2 internationaux :

L’aéroport international Montréal-Trudeau avec 14 millions de passagers en 2012, l’aéroport international Montréal-Mirabel (cargo) et l’aéroport Montréal Saint-Hubert Longueuil. Aussi, le port de Montréal est parmi les plus achalandés en Amérique du Nord. Il est relié à 100 pays et affiche un trafic annuel 28,4 M de tonnes métriques en 2012.

En outre, la ville compte un système de transports en commun efficace avec sa société de transport (STM) reconnue comme l’une des meilleures en Amérique du Nord (American Public Transportation Association, 2010). Cette efficacité résulte d’un actif en infrastructures de transport en commun évalué à 68 stations de métro sur 4 lignes (un réseau de 71 km), 51 stations de train de banlieue sur 5 lignes et 220 lignes d’autobus à savoir 31 lignes express, 23 lignes de nuit et 13 navettes spécialisées. Le réseau de bus est composé d'environ 9000 arrêts d’autobus et de plus de 3035 abribus81.

La mobilité intelligente suppose de repenser la mobilité avec une vision s’inscrivant dans celle du développement durable et ayant avec pour but ultime l’amélioration de la qualité de vie des citoyens.

Tout comme la majorité des régions métropolitaines, Montréal se mobilise fortement autour des enjeux de mobilité durable sur le territoire, tant du côté des institutions locales que celles régionales. De ce fait, la Ville s’est dotée d’un plan de développement durable qui illustre clairement cette mobilisation82.

80 Toutes les données statistiques proviennent de Montréal International, Le grand Montréal, Le pouvoir de vous faire réussir, facteurs d’attractivité, 2013-2014, http://www.montrealinternational.com/wp-content/uploads/2013/10/Montreal-International-Facteurs-d-attractivite2013-2014.pdf sauf indication du contraire.81 Ville de Montréal, Transport collectif, Autobus, Un important réseau d’autobus pour se rendre partout à Montréal, http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=8957,99635642&_dad=portal&_schema=PORTAL 82 Julien Benoît, Les défis de gestion dans le pilotage de la ville intelligente, le cas de la mobilité intelligente à Montréal, Décembre 2014, 77 pages, http://www.researchgate.net/profile/Jules_Benoit/publication/273141463_LES_D

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Elle a aussi inclus la mobilité dans sa stratégie de ville intelligente et numérique et quelques mois plus tard, mis en place un Centre de gestion de mobilité urbaine (CGMU). Ce dernier vise la gestion des feux de circulation en temps réel, l’amélioration de la circulation des autobus, la surveillance du réseau routier, l’optimisation des interventions et de la circulation en cas d’urgence, l’échange d’information et la communication rapide avec les partenaires.

Parallèlement, la ville s’est munie d’un Plan stratégique des systèmes de transport intelligents (STI) via lequel elle prévoit « rendre les infrastructures existantes plus efficaces, plus fiables et plus écologiques sans nécessairement avoir à [les] modifier »

Dans le cadre de mobilité intelligente il ne faut pas omettre le système de paiement par la carte OPUS qui est une carte à puce sur laquelle tous les titres de transport de la société de transport de Montréal peuvent être chargés sauf exception du titre de groupe qui est exclusivement offert sur billet83. Les passagers en enregistrant leur carte à puce fournissent des informations que la ville peut collecter, analyser et ainsi fournir des services efficaces.

En outre, il y a l’application STM qui permet de vérifier les horaires de bus et de métro, les trajets et même les modifications de trajets en cas de travaux.

Et enfin, mentionnons le mode de déplacement par le biais des « smart fortwo car2go ». Elles sont parfaites pour la conduite urbaine vu leur petite taille et leur agilité et rendent le stationnement facile. En plus, elles sont écologiques, facilement accessibles et facile à conduire. Les utilisateurs ont juste besoin d’une carte membre pour déverrouiller le véhicule. Il y a aussi un site web à la disposition des utilisateurs pour réserver à l’avance ou s’informer84.

FIS_DE_GESTION_DANS_LE_PILOTAGE_DE_LA_VILLE_INTELLIGENTE__LE_CAS_DE_LA_MOBILIT_INTELLIGENTE__MONTRAL/links/54f9de870cf25371374ffd5f.pdf 83 Société de Transport de Montréal, Carte Opus et autres supports, 1997-2015, http://www.stm.info/fr/infos/titres-et-tarifs/carte-opus-et-autres-supports 84 CAR2GO Canada Ltd, La spontanéité sur roues, le concept car2go, 2015, https://www.car2go.com/fr/montreal/a-propos-de-car2go/

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6.2.6. Qualité de vie

Montréal est reconnue pour son efficacit nord-américaine et soné ́ charme à l’européenne. Elle est pour les travailleurs et leur famille, le meilleur des deux mondes. En effet, les logements y sont abordables avec un prix qui est de 2O % moins chers qu’à Toronto ou Vancouver.

Aussi, l’environnement dans la ville n’est pas dépourvu de sécurité. Pour preuve, on y retrouve les plus faible taux d’homicides (1,3 par 100 000 habitants) des 20 plus grandes métropoles d’Amérique du Nord (4,7 par 100 000 habitants en moyenne) en 2012.

Les citoyens jouissent de services publics performants (service téléphonique joignable au 311) et accessibles avec des soins médicaux essentiels gratuits pour les citoyens canadiens et les résidents permanents, des frais de scolarité les plus faibles en Amérique du Nord et une grande égalité des chances.

VII. Analyse des données collectées 

À la suite des deux études de cas, nous avons pu cerner les stratégies utilisées par les deux villes Montréal et Séoul dans leur transition vers la ville intelligente. Ces stratégies sont illustrées dans les graphes ci-après.

7.1. Stratégie de Séoul

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Source : Nahyssa Rose Rabé Harou, 2015

7.2. Stratégie de Montréal

Ville axée sur l'humain et sa qualité de vie tout en

développant sa culture par le biais de l'innovation.

Utilise les TIC et l'innovation pour assurer la qualité de vie,

offrir les services et promouvoir le tourisme.

Les services intelligents dotés de capteurs permettent

de collecter des données

Ces données sont mises à la dispostion des citoyens et le secteur

privé pour une participation citoyenne et des opportunités pour

les entreprises

La ville peut alors mieux répondre aux besoins de ses

citoyens et parallèlement gagner en compétitivité

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Source : stratégie montréalaise 2014-2017, ville intelligente et numérique.

La comparaison des deux stratégies montre que celle de Séoul a deux éléments dans son maillon central : le citoyen et la technologie qui permet d’assurer une qualité de vie au citoyen. En outre, ce n’est que récemment que la ville de Séoul a instauré le programme axé sur l’humain. Et cela pour casser l’image de ville à caractère exclusivement technologique qu’elle affichait.

Quant à la stratégie montréalaise, elle a pour noyau l’écoute du citoyen. Montréal parait s’être éloignée d’une stratégie fortement axée sur l’utilisation des nouvelles technologies. Bien que, tous les projets de mobilité aient, pour la majorité, un aspect technologique dominant, le plan stratégique divulgué au mois d’octobre 2014 rend le citoyen prioritaire.

La ville se mobilise grandement pour écouter ses citoyens et avec les données recueillies, propose des services tout en intégrant quelques technologies. C’est dans cette perspective que s’inscrit la démarche de

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consultation publique qui a donné naissance à maintes activités cherchant à placer les citoyens au cœur du processus de transition vers la ville intelligente et de ce fait, ajuster les projets futurs avec les besoins des citoyens.

VIII. Conclusion :

Les résultats de cette recherche nous amènent à alors recommander une stratégie idéale de transition vers la ville intelligente. Cette stratégie prônerait un équilibre entre la sensibilité technologique et celle sociale de la ville sans omettre des mesures assurant une vie privée des citoyens.

En effet, la technologie met à risque la vie privée avec les données collectées et l’accès libre à celles-ci. Par exemple à Séoul, le système de surveillance des trottoirs constitue une véritable menace de la vie privée des citoyens.

Alors, il faudrait pour une meilleure stratégie trouver un juste équilibre entre le bonheur du citoyen, la technologie et la vie privée du citoyen. Cela nous ramène aux questionnements qui s’articulent autour des risques liés à l’intégration des TIC. Ces questions ont elle une raison d’être ?

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