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Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Nutrition clinique et métabolisme 28 (2014) 259–262 Revue générale Activité physique en pédiatrie Physical activity in childhood Béatrice Dubern Nutrition et gastroentérologie pédiatriques, hôpital Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr Arnold-Netter, 75012 Paris, France Rec ¸u le 8 juin 2014 ; rec ¸u sous la forme révisée le 11 septembre 2014 ; accepté le 20 septembre 2014 Disponible sur Internet le 12 novembre 2014 Résumé L’activité physique (AP) joue un rôle clé dans le développement psychomoteur de l’enfant, sa maturation osseuse et l’équilibre de la balance énergétique. Son intérêt dans la prise en charge des pathologies chroniques est actuellement en cours de discussion. L’obésité infantile est un exemple de pathologie au cours de laquelle la promotion de l’AP fait partie de la pierre angulaire de la prise en charge au même titre que la diététique et la prise en charge psychologique. Dans les autres pathologies chroniques de l’enfant comme le cancer ou la mucoviscidose, son maintien à un niveau adapté et en particulier après la guérison comme dans la leucémie aiguë lymphoblastique pourrait permettre de limiter le développement excessif de masse grasse actuellement observé chez les survivants. Il existe donc actuellement un faisceau d’arguments incitant à intégrer l’AP à part entière dans la prise en charge des maladies chroniques de l’enfant. Cependant, des travaux complémentaires sont nécessaires pour déterminer le type et la fréquence de l’AP adaptée à chaque pathologie. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Activité physique ; Enfance ; Maladie chronique ; Obésité Abstract Physical activity (PA) plays a key role in the psychomotor development, the bone maturation and the energy balance during childhood. Its interest in the management of chronic diseases is currently discussed. Childhood obesity is an example of disease in which PA promotion is part of management as well as dietary and psychological support. In other chronic diseases in childhood such as cancer or cystic fibrosis, maintenance of PA at a suitable level and especially after remission in acute lymphoblastic leukemia, for example, may limit the excessive development of fat mass currently observed in survivors. In conclusion, there are a bundle of arguments suggesting to integrate PA in the management of chronic childhood diseases. However, further work is needed to determine its type and frequency according to each disease. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Physical activity; Childhood; Chronic disease; Obesity L’activité physique (AP) fait partie intégrante de la vie de l’enfant. Sa pratique régulière et/ou adaptée est impliquée dans le développement psychomoteur de l’enfant, la maturation osseuse mais aussi l’équilibre de la balance énergétique. Ainsi, l’obésité infantile est une des pathologies pour laquelle la promotion d’une AP quotidienne et la lutte contre la sédentarité sont au cœur de la prise en charge. Cependant, dans les autres patho- logies chroniques de l’enfant comme l’insuffisance respiratoire Adresse e-mail : [email protected] chronique ou le cancer, elle joue probablement aussi un rôle important à court et moyen terme. 1. Généralités L’AP est définie par tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques qui entraîne une aug- mentation substantielle de la dépense énergétique au-dessus de la dépense énergétique de repos. Elle ne se résume donc pas à la simple pratique d’une activité sportive mais va inclure chez http://dx.doi.org/10.1016/j.nupar.2014.09.002 0985-0562/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Activité physique en pédiatrie

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ScienceDirectwww.sciencedirect.com

Nutrition clinique et métabolisme 28 (2014) 259–262

Revue générale

Activité physique en pédiatrie

Physical activity in childhood

Béatrice DubernNutrition et gastroentérologie pédiatriques, hôpital Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr Arnold-Netter, 75012 Paris, France

Recu le 8 juin 2014 ; recu sous la forme révisée le 11 septembre 2014 ; accepté le 20 septembre 2014Disponible sur Internet le 12 novembre 2014

ésumé

L’activité physique (AP) joue un rôle clé dans le développement psychomoteur de l’enfant, sa maturation osseuse et l’équilibre de la balancenergétique. Son intérêt dans la prise en charge des pathologies chroniques est actuellement en cours de discussion. L’obésité infantile est unxemple de pathologie au cours de laquelle la promotion de l’AP fait partie de la pierre angulaire de la prise en charge au même titre que laiététique et la prise en charge psychologique. Dans les autres pathologies chroniques de l’enfant comme le cancer ou la mucoviscidose, sonaintien à un niveau adapté et en particulier après la guérison comme dans la leucémie aiguë lymphoblastique pourrait permettre de limiter le

éveloppement excessif de masse grasse actuellement observé chez les survivants. Il existe donc actuellement un faisceau d’arguments incitant àntégrer l’AP à part entière dans la prise en charge des maladies chroniques de l’enfant. Cependant, des travaux complémentaires sont nécessairesour déterminer le type et la fréquence de l’AP adaptée à chaque pathologie.

2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Activité physique ; Enfance ; Maladie chronique ; Obésité

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Physical activity (PA) plays a key role in the psychomotor development, the bone maturation and the energy balance during childhood. Itsnterest in the management of chronic diseases is currently discussed. Childhood obesity is an example of disease in which PA promotion is partf management as well as dietary and psychological support. In other chronic diseases in childhood such as cancer or cystic fibrosis, maintenancef PA at a suitable level and especially after remission in acute lymphoblastic leukemia, for example, may limit the excessive development of fat

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hildhood diseases. However, further work is needed to determine its type and frequency according to each disease. 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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eywords: Physical activity; Childhood; Chronic disease; Obesity

L’activité physique (AP) fait partie intégrante de la vie de’enfant. Sa pratique régulière et/ou adaptée est impliquée dans leéveloppement psychomoteur de l’enfant, la maturation osseuseais aussi l’équilibre de la balance énergétique. Ainsi, l’obésité

nfantile est une des pathologies pour laquelle la promotion

’une AP quotidienne et la lutte contre la sédentarité sont auœur de la prise en charge. Cependant, dans les autres patho-ogies chroniques de l’enfant comme l’insuffisance respiratoire

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hronique ou le cancer, elle joue probablement aussi un rôlemportant à court et moyen terme.

. Généralités

L’AP est définie par tout mouvement corporel produit par

a contraction des muscles squelettiques qui entraîne une aug-

entation substantielle de la dépense énergétique au-dessus dea dépense énergétique de repos. Elle ne se résume donc pas àa simple pratique d’une activité sportive mais va inclure chez

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’enfant l’AP de la vie quotidienne (trajet domicile/école, APur le temps scolaire) et les activités de loisir encadrées (club deport, centre de loisirs) ou non (activités pendant les vacancescolaires, aires de jeux, jardin).

L’AP va donc évoluer au cours de la croissance parallèlementu développement psychomoteur de l’enfant. Si elle est spon-anée et intermittente chez le jeune enfant avec une successionapide d’AP intenses de courte durée (quelques minutes) et deériodes de repos, elle devient à l’adolescence, plus organiséet laisse peu à peu la place à des objectifs de condition physiqueu de performance [1,2].

À l’âge préscolaire (3 à 7 ans), l’AP va permettre d’acquérires habilités motrices au cours desquelles l’enfant a besoin deouvements et de jeux (courir, sauter, ramper, se suspendre. . .).ar la suite, au cours de l’âge scolaire, elle sera le lieu despprentissages des techniques de base via des exercices de condi-ionnement physique et de coordination. À l’adolescence, lesptitudes motrices sont améliorées et acquises et permettentlors la pratique d’une AP régulière [1]. Cependant, parallè-ement à l’amélioration des capacités de coordination motrice,es modifications de comportement classiquement observées auours de l’adolescence, voire de la pré-adolescence, aboutissent

une diminution spontanée de l’AP avec augmentation parallèlee la sédentarité (définie par un état dans lequel les mouvementsont réduits au minimum avec une dépense énergétique à peurès égale au métabolisme énergétique de repos) [3].

Quel que soit l’âge, les recommandations actuelles d’APont une dépense énergétique quotidienne moyenne d’au moins,7 MET (équivalent métabolique) avec des activités physiques’intensité modérée à élevée (intensité comprise entre 3 et

METs) pour équilibrer les apports énergétiques. Cela corres-ond chez l’enfant à des activités allant de la marche dynamiqueu la nage normale (AP modérée avec METS entre 3–6) à uneourse à la vitesse de 5–6 km/h ou un match de tennis en simpleAP intense avec METS entre 6–9) [2] (Tableau 1). Selon l’OMS,es enfants et les adolescents devraient avoir une AP modérée àlevée 60 min par jour au minimum en incluant au moins troisois par semaine des activités permettant d’améliorer la forceusculaire, la capacité cardiorespiratoire, et éviter les longues

ériodes (> 2 h) d’inactivité ou de sédentarité [4].Cependant, actuellement, à peine 1 enfant sur 2 atteint ce

iveau d’AP et plus de la moitié des jeunes n’ont pas d’AP en

ableau 1ableau d’équivalences pour les différents niveaux d’activités.

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Activité modérée3 à 6 MET

Activité intense> 6 MET

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Marcher rapidement Courir, marchesportive

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Faire du vélo à 8–14 km/hsur terrain plat ou peu pentu

Faire du vélo à plus de15 km/h ou en montée

éger stretching Porter du poids

’activité physique modérée (ex. : marche rapide) demande un effort moyen etccélère sensiblement la fréquence cardiaque. L’activité physique d’intensitélevée (ex. marche sportive) demande un effort important, avec le souffle rac-ourci et l’accélération considérable de la fréquence cardiaque.

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ehors des AP scolaires. Dans une étude internationale incluant0 871 enfants âgés de 4 à 18 ans, le temps passé à avoir une APodérée à élevée était en moyenne de 30 + –21 min/j alors que le

emps de sédentarité était de 354 + –96 min/j [5]. L’augmentatione la prévalence de l’obésité infantile au cours des années 1990 aussi permis de constater ces modifications du mode de vie. Lesrincipales raisons évoquées sont le développement des moyense transport, l’urbanisation et l’évolution des offres de loisirs dits

passifs » (TV, jeux vidéo. . .) [2].

. Activité physique et corpulence

Si la relation inverse entre AP et corpulence apparaît intuitivehez l’adulte, elle est difficile à démontrer en raison de son carac-ère circulaire, la prise de poids limitant souvent secondairementes possibilités de mouvement et d’AP [6]. En revanche, il existen lien démontré entre AP et conséquences pour la santé avecne courbe dose-réponse. Chez l’enfant, ce lien est aussi établivec une relation inverse entre niveau d’AP et certains marqueursétaboliques (tour de taille, pression artérielle systolique, insu-

inémie à jeun, triglycéridémie à jeun) [5] et corpulence chez’enfant [7].

La difficulté est, cependant, de déterminer qui est l’œuf de laoule entre l’AP et la surcharge pondérale. En effet, les enfantsbèses ont un comportement exprimant leur prédisposition à’excès pondéral et ont tendance à préférer les activités séden-aires, tout comme ils se caractérisent par un appétit accru. Delus, le niveau d’AP de chaque individu a une part d’héréditéomme démontré dans des études de jumeaux suggérant que lesodifications de l’environnement ne sont pas les seules respon-

ables [8] et que le faible niveau d’AP des enfants obèses est aussie fait en partie d’une probable prédisposition génétique. Cetteart d’hérédité pour la corpulence et le niveau d’AP peuventonc aussi expliquer en partie l’absence d’efficacité franchees programmes de promotion de l’AP couplés ou non à desessages diététiques pour prévenir l’obésité infantile [9].Quoi qu’il en soit, l’augmentation de l’AP doit faire par-

ie intégrante de la prise en charge des enfants en surchargeondérale au même titre que les mesures diététiques. Enffet, l’accroissement de l’AP est utile pour augmenter laépense énergétique quotidienne. Le développement de la masseusculaire a ainsi le double avantage d’améliorer la silhouette

e l’enfant et d’augmenter la dépense énergétique de repos [10].e plus, les efforts d’intensité modérée mais prolongés sont ceuxui induisent l’oxydation lipidique la plus élevée. Les AP de loi-irs doivent donc être favorisées en encourageant l’enfant à jouert bouger pendant les loisirs. De même, il est justifié de persua-er l’enfant de pratiquer une activité sportive régulière. Enfin,es activités sédentaires doivent être limitées lorsque l’enfant yonsacre beaucoup de temps [10].

. Activité physique et pathologies chroniques de’enfant (en dehors de l’obésité)

Dans les pathologies chroniques autres que l’obésité, l’AP estussi réduite du fait des hospitalisations répétées, de l’altératione la qualité de vie, des traitements et de la fatigue induite par la

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athologie ou les traitements [2]. L’augmentation ou le maintien’une AP pourrait avoir alors un intérêt sur le plan métaboliqueais aussi sur le plan de la composition corporelle à moyen et

ong terme.

.1. Oncologie

Actuellement, la fréquence du cancer est évaluée à environ45 cas par million d’enfants. Il s’agit d’une pathologie à hautisque nutritionnel en raison de la perte de poids rapide et impor-ante décrite notamment en cas de cachexie cancéreuse maisussi en raison des effets secondaires des traitements intensifsui ont un impact délétère sur l’état nutritionnel (nausées, infec-ions sévères, défaillance d’organes, ostéoporose) [11]. Sur lelan fonctionnel, une fatigabilité et une réduction de la forceusculaire sont fréquentes. Les enfants et adolescents traités

our cancer interrogés sur les raisons de leur faible AP évoquent’ailleurs en premier lieu les effets secondaires des traitementst leur faiblesse extrême [12]. Cependant, si dans le passé, iltait recommandé que les enfants atteints de cancer gardent leit et se reposent autant que nécessaire, il est considéré de nosours que trop d’immobilité peut entraîner une baisse supplé-

entaire de la condition physique. L’introduction d’exerciceshysiques pendant le traitement d’un cancer infantile pourraitinimiser les effets délétères décrits ci-dessus. Plusieurs études

ilotes ont ainsi évalué l’impact d’un programme d’AP chez desnfants traités pour cancer, principalement pour leucémie aiguëymphoblastique (LAL). Il s’agissait de programmes développésvec un kinésithérapeute travaillant dans le service de cancérolo-ie impliqué dans l’étude et dont l’objectif était principalemente renforcement musculaire. Les périodes d’intervention étaientariables de 15 à 60 minutes par jour et cela pour une duréee dix semaines à deux ans selon les études. Malgré le faibleombre de patients (cinq études, 131 enfants au total) et laéthodologie variable, elles ont malgré tout permis de mon-

rer que l’introduction d’AP était possible en cas de cancer avecn probable impact positif sur la composition corporelle (masserasse, masse osseuse), la souplesse et la capacité cardiorespi-atoire [13]. Ces résultats préliminaires suggèrent donc qu’uneP régulière peut faire partie de la prise en charge des enfants

tteints de cancer au même titre que les mesures diététiquesour prévenir la dénutrition. Les parents ont d’ailleurs un rôlemportant à jouer afin de stimuler leur enfant à poursuivre uneP régulière lors des traitements. De même, la mise à disposi-

ion d’infrastructures dans le cadre hospitalier ou en externe estndispensable [2].

À moyen et long terme, une augmentation de la masserasse est décrite chez les survivants de cancer avec poten-iellement une augmentation du risque métabolique [14–20].insi, chez des enfants et adolescents guéris d’une LAL, la pré-alence de l’obésité est particulièrement élevée jusqu’à 57 %es cas dans certaines études [15–20]. Les mécanismes impli-ués dans le développement de la masse grasse sont entre

utres, l’irradiation cérébrale induisant des lésions des régionsypothalamo-hypohysaires impliquées dans le contrôle de larise alimentaire et la balance énergétique [14,18–20]. La pour-uite d’une AP a donc aussi probablement un intérêt en raison

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u risque de surcharge pondérale chez les survivants. Une étudeandomisée a d’ailleurs récemment décrit l’impact positif d’unrogramme d’AP couplé à des conseils diététiques envoyés paressagerie électronique chez des enfants et adolescents survi-

ants d’une LAL avec une réduction significative de la prise deoids et une augmentation de l’AP quotidienne par comparaison

un groupe témoin. Cette évolution positive était aussi accom-agnée d’une amélioration de l’humeur dans le groupe avecntervention [21]. Le maintien d’une AP régulière et adaptée auours du traitement d’un cancer et au moment de la rémissionst donc possible et semble indispensable chez l’enfant.

.2. Autres pathologies chroniques de l’enfant

L’AP a probablement aussi un rôle à jouer dans les autresathologies chroniques de l’enfant. Cependant, le manque’études disponibles ne permet pas à ce jour de conclure deacon formelle sur son réel impact.

L’insuffisance respiratoire chronique est une situation auours de laquelle l’AP est réduite avec une altération nettees capacités physiques des enfants. L’asthme, par exemple,ui concerne environ 20 % des enfants, induit entre autres,ne diminution des capacités d’endurance [22]. Cependant, larise en charge médicamenteuse optimisée (bronchodilatateurst corticoïdes inhalés) permet aux enfants avec un asthme peuévère d’avoir une AP normale. En cas de maladie asthmatiqueévère, les capacités physiques dépendent plus du niveau d’APe l’enfant que de la sévérité de la maladie elle-même [23]. Ainsi,es programmes d’AP structurés permettent une améliorationes capacités d’endurance et d’avoir une AP identique prochee celle de leurs congénères comme décrit dans les centrese moyen séjour proposant des programmes de réhabilitationespiratoire [24].

Dans la mucoviscidose, la poursuite d’une AP régulière estussi indispensable et fait partie des recommandations de prisen charge. En effet, une amélioration de la force des musclesespiratoires et squelettiques est décrite ainsi que celle de laonsommation maximale d’oxygène lors de l’AP avec amélio-ation nette de la qualité de vie. Cependant, le manque d’études

la méthodologie indiscutable ne permet pas de préciser quelst le type de programme d’AP le plus adapté chez ces enfantsdurée, fréquence. . .) [25].

L’intérêt de l’AP a aussi été suggéré dans d’autres patholo-ies comme les maladies neuromusculaires ou les cardiopathiesongénitales avec une amélioration de l’endurance, de la forceusculaire et un meilleur contrôle du poids [2]. Il est aussi

iscuté actuellement dans l’insuffisance rénale chronique [26].

. Conclusions

L’AP joue probablement un rôle important dans la prisen charge nutritionnelle des enfants en complément de la dié-étique. Le faisceau d’arguments développés par les étudesctuelles incite donc à l’intégrer à part entière dans la prise en

harge des maladies chroniques de l’enfant même si des travauxomplémentaires sont indispensables pour le type et la fréquencee l’AP adaptée à chaque pathologie.
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éclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relationvec cet article.

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